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Introduction :
La conception d'un système d'information n'est pas évidente car il faut réfléchir à l'ensemble de
l'organisation que l'on doit mettre en place. La phase de conception nécessite des méthodes permettant de
mettre en place un modèle sur lequel on va s'appuyer. La modélisation consiste à créer une représentation
virtuelle d'une réalité de telle façon à faire ressortir les points auxquels on s'intéresse.
Ce type de méthode est appelé analyse. Il existe plusieurs méthodes d'analyse (UML, OMT, BOOCH,
OOSE, …), la méthode la plus utilisée dans les pays francophones étant la méthode MERISE.
Une méthode est une démarche, reflétant une philosophie générale, proposant des outils spécifiques pour
manipuler des concepts aptes à donner des représentations fidèles des systèmes étudiés et du réel perçu.
Le vocabulaire identifie et décrit tous les concepts. Le formalisme et les normes spécifient la
représentation des divers composants du système.
1) Elle guide et indique comment aborder les problèmes : en ce sens, elle comprend une démarche
de modélisation qui s’appuient sur des formalismes. Les formalismes sont des concepts théoriques
définis mathématiquement, d’où la mise en œuvre d’un mode de raisonnement consistant qui
permette vérification et validation de la modélisation. La modélisation est le travail d’interprétation
du problème à l’aide de formalismes.
2) Elle propose des normes ou standards de présentation des résultats du travail concepteur. Les normes
à elles seules ne forment pas une méthode, mais elles sont d’une absolue nécessité car elles
garantissent un langage standardisé et que le travail de conception a respecté une démarche
vérifiable.
Merise est l’acronyme signifiant Méthode d’Etude et de Réalisation Informatique pour les Systèmes
d’Entreprises. Elle a pour objectif d’aider et de guider les SSII (Sociétés de services et d’ingénierie
Informatiques) dans leurs phases d’analyses, de conception et de développement de logiciels.
Nous devons la création, l’étude et la mise en place de cette méthode à une équipe de chercheurs et
d’ingénieurs aixois (Jean-Louis Le Moigne, Hubert Tardieu, Dominique Nancy, Henry Heckenroth, Daniel
Pasco et Bernard Espinasse) qui posèrent les bases dans le milieu des années 1970.
Le Ministère de l’Industrie vit en cette méthode un excellent moyen pour standardiser et rationnaliser les
rapports existants entre les administrations et leurs sous-traitants. C’est pourquoi il finança quelque temps
les recherches sur la méthode MERISE. Le challenge était de pouvoir proposer des outils et des
méthodologies permettant aux donneurs d’ordres et aux développeurs de se comprendre et ainsi de mieux
appréhender chacun de leur coté, avec leur propre culture professionnelles, l’ensemble du système
d’information.
La méthode MERISE présente comme avantage indéniable de permettre une définition claire et précise à
l’ensemble du système d’information et d’en définir correctement le périmètre. MERISE est actuellement
enseignée aux étudiants se dirigeant vers les études informatiques, mais aussi aux étudiants voulant suivre
des études comptables. Nous retrouvons là le besoin qui avait poussé le Ministère de l’industrie à investir
dans cette méthode. En effet, dans les petites et moyennes entreprises qui n’ont souvent pas de services
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informatiques, c’est le comptable qui est l’interlocuteur privilégié entre l’entreprise et les prestataires de
services informatiques.
C’est une méthode systémique qui s’appuie sur la théorie des systèmes en vue d’une approche systémique
et globale d’un SI d’une organisation.
C’est une méthode de conception non évolutive. Elle ne prend en compte que la structure-fonction et non
la structure évolution de l’organisation.
MERISE marque bien la distinction entre conception et maintenance, n’intervient qu’au sens régulation
(au sens systémique) et s’applique donc essentiellement à des projets ayant une grande stabilité.
3. La vocation de MERISE :
Merise utilise plusieurs étapes pour la conception, la réalisation et la maintenance d’un SI. La période de
conception se découpe en trois étapes : le schéma directeur, l’étude préalable et l’étude détaillée. La
période de réalisation se décompose, elle aussi, en trois étapes: l’étude technique, la réalisation logicielle
et la mise en service. Nous allons décrire succinctement ces différentes étapes définies par la méthode
Merise.
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Figure 2.1 : les approches par étapes de MERISE
a. Le schéma Directeur :
Première étape de conception, le schéma directeur définit le cadre général du développement des systèmes
d’information principalement en termes d’objectifs et de contraintes. Il détermine, pour les systèmes
d’information :
le découpage en domaines,
les orientations d’informatisation,
les axes organisationnels,
les options socio-personnelles,
la politique matérielle et logicielle,
la planification globale du développement,
les cadres budgétaires.
b. L’étude préalable :
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Dans la ligne schéma directeur, l’étude préalable est une étape fondamentale de Merise. Elle permet, avant
de se lancer complètement dans un projet, d’élaborer globalement différentes solutions et d’en évaluer les
diverses conséquences. Cette étape est confrontée à deux exigences contradictoires :
Elle portera en conséquence sur un sous-ensemble représentatif du domaine étudié. L’étude préalable permet
de proposer des solutions en précisant pour chacune :
c. L’étude détaillée :
Elle permet, à partir des choix issus de l’étude préalable, de spécifier complètement le futur système
d’information. Cette conception comporte deux phases :
La conception générale, dont l’objet est d’étendre à l’ensemble du domaine les principes de
fonctionnement retenus sur le sous-ensemble représentatif. Les différentes spécifications sont
complétées et validées.
La conception détaillée, qui produit, au niveau de chacune des tâches à automatiser, une description
complète en termes de support (dessin écran, imprimé), d’algorithme (règles de calcul, de
contrôle...), d’action sur les données (mise à jour, consultation).
L’étude détaillée permet d’obtenir, pour l’utilisateur, une description complète et contractuelle du futur
système d’information organisationnel. Elle permet également de réajuster les évaluations de moyens, coûts
et délais estimés dans l’étude préalable.
d. L’étude technique :
Elle est la traduction informatique des spécifications issues de l’étude détaillée. Elle permet de déterminer :
La position de cette étape est souvent ambiguë. Demeurant étape d’étude, elle peut être considérée comme la
partie informatique de l’étude détaillée. Toutefois, son aspect fortement technique la rend très proche de la
réalisation, s’assimilant à la spécification de celle-ci.
e. La production de logiciel :
Elle consiste à traduire, dans des langages appropriés, les spécifications exprimées dans les étapes
précédentes. Cette production comprendra, entre autres :
A l’issue de cette étape, une recette du logiciel est effectuée, prononçant la conformité aux spécifications.
f. La mise en service :
Elle consiste à installer les logiciels réalisés, et à mettre progressivement l’ensemble du système
d’information au service des utilisateurs. Au cours de cette étape, on procède à :
• la mise au point d’un planning d’installation tenant compte des phases transitoires,
• la création et le chargement des informations de base,
• la formation des utilisateurs,
• la vérification du bon fonctionnement du logiciel,
• la mise en place progressive de la nouvelle organisation.
A l’issue de cette période de lancement, on pourra procéder, suivant les événements, à la recette provisoire
puis définitive du système d’information.
g. La maintenance :
Elle consiste à prendre en compte les évolutions apparaissant après le lancement opérationnel. Il faudrait, en
fait, distinguer une étape supplémentaire, antérieure à la maintenance : le fonctionnement opérationnel.
Cette étape, qui demeure la plus importante de la vie d’un projet, ne devrait pas se manifester autrement que
par des tâches d’exploitation. Les évolutions conduisant à une modification de l’application initiale
proviennent des progrès technologiques, de la modification de l’environnement et des utilisateurs.
Cette étape est essentiellement un constat d’évolutions trop importantes pour relever d’une simple
maintenance. Ces évolutions peuvent trouver leur origine dans l’ancienneté de l’application, l’obsolescence
technologique prétexte à une révision totale de la conception du système d’information ou un changement
important dans l’activité ou dans les principes d’organisation.
Si le constat conclut à une remise en cause nécessaire du système d’information, le cycle de vie reprendra
soit à une nouvelle étude préalable, soit plus radicalement à partir d’un nouveau schéma directeur.
Pour la conception d’un système d’information, Merise considère quatre niveaux d’abstraction avec leurs
volets Données et Traitements : le niveau conceptuel, le niveau organisationnel, le niveau logique et le
niveau physique. (Voir figure 2.2 ci-dessous)
Le niveau conceptuel consiste à concevoir le SI en faisant abstraction de toutes les contraintes techniques ou
organisationnelles et cela tant au niveau des données que des traitements. Le niveau conceptuel répond à la
question Quoi ? (Quoi faire ? avec quelles données ?)
Ce niveau contient deux volets : le Modèle Conceptuel de Données (MCD) et le Modèle Conceptuel de
Traitements (MCT).
b. Le niveau organisationnel :
Le niveau organisationnel a comme mission d’intégrer dans l’analyse les critères liés à l’organisation
étudiée. Le niveau organisationnel fera préciser les notions de temporalité, de chronologie des opérations,
d’unités de lieu, définira les postes de travail, l’accès aux bases de données, …
Les questions posées au niveau des traitements sont : Qui ? , Où ? et Quand ?
c. Le niveau logique :
Le niveau logique est indépendant du matériel informatique, des langages de programmation et de la gestion
des données. C’est la réponse à la question : Avec Quoi ?
Ce niveau contient deux volets : le Modèle Logique de Données (MLD) et le Modèle Logique de
Traitements (MLT).
d. Le niveau physique :
Le niveau physique permet de définir l’organisation réelle (physique) des données. Il apporte des solutions
techniques, par exemple sur les méthodes de stockages et d’accès à l’information. C’est la réponse à la
question : Comment ?
Ce niveau contient deux volets : le Modèle Physique de Données (MPD) et le Modèle Physique de
Traitements (MOT).
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e. Schéma récapitulatif :
Figure 2.3 : les quatre niveaux d’abstraction de Merise avec leurs volets Données et Traitements
CONCLUSION :
La force de la méthode Merise est de structurer les besoins des décideurs de façon simple et compréhensible.
Merise améliore la communication entre les différents acteurs du processus de développement. Cette
méthode, grâce à ses modèles, encadre le projet et de ce fait protège les intervenants d’un possible
développement hors sujet.
Suivre ce cheminement intellectuel peut aussi aider l’entreprise à mieux se connaitre, mieux se comprendre
et ainsi mieux communiquer.
Le projet Merise s’articule autour d’un schéma directeur qui détermine et planifie le projet et ses
enchainements.
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