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LES GRANDS DOSSIERS D’ÉTHIQUE FINANCIÈRE


LA RÉGULATION DES INDUSTRIES FINANCIÈRES

LA COMMERCIALISATION
DES PRODUITS FINANCIERS
MICHEL PRADA*

L
a commercialisation des pro- blement faible, rend plus délicate la
duits financiers auprès des mesure du risque pour l’épargnant ;
épargnants est devenue, pour - en second lieu, l’offre émanant des
les régulateurs, un sujet majeur en prestataires, si elle permet une appro-
raison de la nouvelle importance de che plus patrimoniale de ces sujets,
l’orientation de l’épargne des ménages revêt un caractère global et contribue
vers les emplois à long terme (elle- à brouiller la frontière entre les pro-
même liée au développement de l’éco- duits et les secteurs (les produits de
nomie de marché et aux évolutions gestion collective tendent ainsi à se
démographiques) et en raison du déve- confondre avec les produits d’assu-
loppement de l’offre transfrontière de rance-vie) ;
produits de plus en plus sophistiqués. - enfin, l’élargissement de l’offre
Dans les pays développés, touchés transfrontière comme l’évolution de la
par le vieillissement de leur popula- structuration de l’industrie, qui favo-
tion, les ménages anticipent, en parti- rise la dissociation entre le producteur
culier, la baisse du niveau de vie liée à et le vendeur de produits financiers,
la retraite et à l’augmentation des dé- sont autant d’éléments propres à
penses de santé non prises en charge. opacifier le choix de l’investisseur et à
Cependant, investir devient pour eux créer de potentiels cas de misselling.
un exercice difficile pour plusieurs Ces évolutions s’inscrivent, en outre,
raisons : dans le contexte de l’éclatement de la
- tout d’abord, la complexité grandis- bulle Internet et des scandales qui,
sante des produits, liée en partie à la d’Enron à Parmalat, ont durablement
recherche de rendements élevés dans affecté la confiance dans les marchés.
une période de taux d’intérêt dura- Aussi bien, l’encouragement et la

* Président de l’Autorité des marchés financiers (AMF).


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RAPPORT MORAL SUR L’ARGENT DANS LE MONDE 2006

sécurisation de l’épargne des ménages LES MÉTHODES


sur le long terme apparaissent-ils DES RÉGULATEURS
comme une priorité dans l’ensemble POUR RÉFORMER
des pays occidentaux. Le Financial LEUR SYSTÈME
Outlook de la Financial Services
Authority (FSA) le soulignait fortement
dans son édition de 2004, qui fait de La problématique de la disparité des
la lutte contre toute forme de misselling règles entre les secteurs a été identifiée
une priorité. Dans cette perspective, chez de nombreux régulateurs. Il est
la relation entre le client et l’inter- intéressant, à cet égard, d’analyser plus
médiaire qui lui vend des produits en détail comment les régulateurs ont
financiers est capitale au sens où elle réformé leur système, afin d’assurer
est le premier lien entre l’épargnant et une plus grande convergence et un
les marchés financiers. Elle est souvent meilleur contrôle du processus de
au cœur de sa décision d’investis- commercialisation.
sement. La démarche australienne est direc-
Les régulateurs des grands marchés tement inspirée du Financial System
l’ont bien compris. Certains exemples Inquiry, dit rapport Wallis, de mars
sont particulièrement intéressants à 1997, qui critiquait la répartition des
étudier, comme le cas de l’Australie ou compétences entre plusieurs agences,
des Pays-Bas car ils ont développé la jugeant de peu d’efficacité en termes
des outils ou une politique visant très de protection des investisseurs. Le
directement à améliorer, de manière rapport Wallis soulignait, en parti-
transsectorielle, les conditions de culier, l’absence de cohérence entre
commercialisation des produits finan- les réglementations des différents
ciers. secteurs, rendant plus complexe, pour
Le débat européen sur ce sujet est les intermédiaires proposant des pro-
également très nourri, en particulier duits diversifiés, la mise en conformité
autour des propositions de la Commis- avec l’ensemble de la réglementation
sion européenne dans son livre vert sur et, pour l’investisseur, la comparaison
la gestion d’actifs. entre les produits. C’est ce diagnostic
Deux problématiques se dégagent qui conduisit le gouvernement fédéral
qui permettent d’analyser plus fine- à créer l’ASIC (Australian Securities
ment la question de la commercia- and Insurance Commission) le 15 juillet
lisation des produits financiers au 1998. Cette disposition fut complétée
plan international. D’une part, la par la loi de 2002 qui a mis en œuvre
disparité de la réglementation entre d’autres propositions du rapport
les secteurs de la banque, de l’assu- Wallis, et, notamment, le fait d’avoir
rance et des valeurs mobilières, d’autre une licence unique pour les presta-
part, la disparité entre les marchés taires de services financiers et une
liée à la maturité et à l’éducation des information cohérente et comparable
investisseurs et à l’existence d’un sur l’ensemble des produits. À ce jour,
bassin d’épargne plus ou moins l’ASIC est responsable de la régulation
conséquent. et de la mise en œuvre d’un cadre
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LA RÉGULATION DES INDUSTRIES FINANCIÈRES

uniforme pour l’ensemble de la gamme ministre de l’Économie, des Finances


complète des produits financiers. Un et de l’Industrie, par Jacques Delmas-
site Internet à destination des épar- Marsalet, membre du Collège de
gnants, dénommé FIDO, présente l’Autorité des marchés financiers
l’ensemble des éléments, dont un (AMF). Ce rapport souligne dans les
épargnant doit avoir connaissance termes suivants les difficultés liées aux
avant d’investir, les diligences requises conditions de concurrence entre les
du prestataire et une liste de points produits, entre les acteurs et entre les
de contrôle. Ce dispositif permet à canaux de distribution : « la (dernière)
l’investisseur de s’assurer que l’inter- raison qui commande d’améliorer la
médiaire avec lequel il est en contact régulation des conditions de commer-
a bien agi en conformité avec la cialisation des produits financiers est
réglementation, et que la démarche l’existence, en ce domaine, d’inégalités
conduite était propre à prendre une de traitement génératrice de distorsions
décision d’investissement en toute de concurrence entre produits, entre
connaissance de cause. acteurs et entre canaux de distribution.
La réforme de la supervision des Ces inégalités de traitement peuvent
marchés financiers aux Pays-Bas a eu conduire à favoriser la commercia-
aussi pour objectif de rassembler dans lisation des produits non régulés, par
les mains d’un superviseur unique la des acteurs non soumis aux mêmes
surveillance des règles de conduite de contraintes que les prestataires de ser-
l’ensemble des prestataires financiers. vices d’investissement ou les conseillers
L’Authority for the Financial Marketes en investissement financier et par des
(AFM) supervise ainsi l’offre de ser- canaux de distribution pour lesquels le
vices ou de produits se rapportant à degré d’encadrement et de contrôle
l’assurance, à l’épargne investie en serait moins strict ». D’un point de vue
produits de marché, ou en produits pratique, le rapport relève également
bancaires. La relation de l’épargnant l’hétérogénéité des compétences et des
avec un intermédiaire, quel qu’il soit, pouvoirs des régulateurs financiers en
est aussi placée sous la surveillance et matière de protection des investisseurs.
la réglementation de l’AFM. Cette Le rapport Delmas-Marsalet fait éga-
réforme a eu pour objet de prendre en lement ressortir que : « la distribution
compte l’évolution des prestataires qui des produits financiers en France est
s’est traduite par une concentration largement dominée par les réseaux
accrue et une organisation visant à pro- intégrés ». Cette architecture est sus-
poser une offre globale de produits ceptible de créer des conflits d’intérêts
financiers et de services de gestion du entre la fonction de production et de
patrimoine. À l’instar de l’exemple distribution de produits financiers.
australien, l’objectif était de faciliter la Plus largement, et quelle que soit
comparaison tout en assainissant les l’architecture, on constate que la
termes de la concurrence. rémunération du distributeur est
Pour revenir à la France, il faut souvent assurée par rétrocession des
souligner l’importance des conclusions commissions perçues par le produc-
du rapport rédigé, à la demande du teur.
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Les Pays-Bas et l’Australie ont opté croiser deux types de disparités, celles
pour une réforme institutionnelle qui relatives aux secteurs et celles relatives
a permis d’assurer la comparabilité et aux pays. Si, comme on vient de le
la convergence de la réglementation voir, la réduction des disparités par
relative aux produits et aux règles de secteur est un constat partagé, le
conduite, tout en maintenant la diffé- niveau d’exigences fait l’objet de
renciation entre régulation prudentielle débats qui prennent une acuité parti-
et régulation de marché. culière en Europe.
Par-delà l’architecture institution-
nelle de la régulation qui doit prendre
en compte, notamment, la taille et LES DIFFÉRENCES
les spécificités du marché concerné, D’APPROCHE
c’est la clarté et la cohérence des mis- DES RÉGULATEURS
sions des régulateurs qui importent.
À cet égard, la solution du régulateur
financier unique, mise en œuvre, par La commercialisation des produits
exemple, en Grande-Bretagne, en Alle- financiers se heurte aussi, compte tenu
magne, ou encore au Japon, n’est pas du développement des activités
sans soulever de difficiles questions, transfrontières, aux différences existant
d’autant plus que, dans ces pays, régu- entre les marchés, notamment dans la
lation prudentielle des intermédiaires perception du niveau raisonnable de
financiers et régulation de marché ont protection des investisseurs, lequel dé-
été réunies. L’avantage du one stop shop pend de critères sociologiques liés à la
doit alors être mis en regard du risque maturité du marché et au niveau d’édu-
de possibles conflits d’intérêts et des cation des investisseurs, de même qu’à
problèmes de gouvernance que pose la la perception du risque. La différence
grande taille de telles institutions. d’approche par les régulateurs peut aussi
Au plan international, la probléma- résulter de la structuration de l’activité
tique de la disparité des réglementa- de leur place financière, selon qu’elle
tions a également été identifiée. Le Joint vise principalement à exporter des pro-
Forum1 vient ainsi d’entreprendre duits financiers et donc à attirer les
une étude sur la commercialisation prestataires de tous horizons ou bien à
des produits financiers de tous les répondre aux exigences d’un bassin
secteurs. Ces travaux visent à analyser, d’épargne important. Au sein de
dans un premier temps, les différentes l’Union européenne, il est nécessaire
approches en termes de règles de de trouver un équilibre entre la libre
conduite ainsi que les différents canaux circulation des produits et la création
par lesquels passe la commercialisation. d’un marché unique, tout en préser-
La première étape devrait être une étude vant la capacité du régulateur à édicter
comparative de l’état des lieux des dili- les règles qui lui semblent propres à
gences accomplies par les prestataires assurer la protection des épargnants,
des trois secteurs en matière d’infor- et ce, en fonction de leurs habitudes
mation des clients. en matière d’investissement et de la
Les travaux du Joint Forum vont maturité du marché.
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LA RÉGULATION DES INDUSTRIES FINANCIÈRES

En Grande-Bretagne, les règles de pays d’accueil en matière de commer-


conduite sont déclinées au sein du FSA cialisation.
Handbook Conduct of Business Rules Le plan d’action pour les services
et s’appuient sur des notions largement financiers a permis une harmonisation
reprises aujourd’hui par les standards et un renforcement des règles d’infor-
internationaux : la connaissance du mation des clients, que ce soit dans
client (know your customer), la recher- le domaine de l’assurance, avec la
che du produit adapté (suitability), troisième directive qui a renforcé les
mais également la nécessité pour les informations précontractuelles, ou la
prestataires de s’assurer de la compé- directive sur l’intermédiation en
tence de leurs vendeurs (fitness and assurance qui a précisé l’étendue des
properness ). obligations de conseil, ou encore avec
La réglementation britannique est la modernisation de la directive
donc relativement détaillée. Il faut no- UCITS2, ou la révision des règles de
ter, toutefois, que les obligations ainsi conduite adoptées en 1996 dans le
posées ne sont pas systématiquement cadre de l’adoption de la MIFID. En
applicables à l’ensemble de la clientèle. effet, la directive sur les OPCVM a
Les particuliers ont ainsi la possibilité harmonisé l’information sur les pro-
de demander à être traités comme un duits, mais renvoie à l’État d’accueil
investisseur professionnel, lorsqu’ils pour ce qui concerne la compétence
remplissent certaines conditions. En relative à la commercialisation. D’une
outre, il existe un service limité, dit manière générale, la directive sur les
d’execution only, par lequel le presta- services d’investissement de 1993 avait
taire n’a pas à s’engager dans les posé les principes généraux relatifs à
démarches de conseil précitées en l’information du client au regard de
raison de ce mode spécifique d’exé- ses compétences et de ses objectifs.
cution d’ordre qui ne prend pas en L’article 11 de cette directive avait
compte la connaissance du client et, fait l’objet d’un long travail du Forum
donc, le caractère adapté du produit of European Secuties Commission
vendu. Cela peut porter sur une large (FESCO)3, visant à développer de
gamme de produits financiers, y manière harmonisée les règles de
compris les produits d’épargne collec- conduite. La MIFID reprend dans son
tive. La législation européenne a inté- article 19 ces principes. La directive de
gré cette possibilité lors de la révision 1993 a été transposée dans la loi et le
des règles de conduite dans le cadre de règlement général du Conseil des mar-
négociations de la directive européenne chés financiers (CMF), aujourd’hui de
sur les marchés d’instruments finan- l’AMF. Le développement des règles
ciers (MIFID). de conduite a eu pour corollaire le
Deux axes semblent devoir être développement des services chargés, au
suivis pour améliorer la commercia- sein des prestataires, d’assurer le res-
lisation internationale des produits. Il pect des règles dites de déontologie.
est nécessaire de favoriser l’harmonisa- Pour autant, cette harmonisation
tion des règles relatives aux produits, grandissante des règles de conduite
tout en préservant la compétence du n’est pas suffisante pour assurer une
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protection efficace du consommateur autre État membre peut suffire à une


au sein de l’espace européen, alors publication pour être commercialisée
même que la circulation des produits en tant qu’unité de compte dans un
est améliorée par le processus du passe- contrat d’assurance-vie français, sans
port. Les principales raisons ont été même devoir se conformer au cadre de
relevées dans la réponse de l’AMF à la la directive Prospectus.
consultation de la Commission euro- À cet égard, l’AMF conclut, dans sa
péenne sur le livre vert en matière de réponse, qu’il est nécessaire que l’État
gestion. de résidence du client, c’est-à-dire l’État
Cette réponse part du constat qu’il d’accueil, garde la compétence de la
existe au sein de l’Union européenne commercialisation, afin de disposer
un très petit nombre d’États exporta- d’une capacité d’adaptation des
teurs, qui n’ont pas la responsabilité modalités de commercialisation et
de bassins d’épargne profonds et large- des conditions dans lesquelles une pu-
ment investis en OPCVM, et qui blicité peut être faite en lien avec le
cherchent à tirer parti de possibles niveau d’éducation des investisseurs, la
arbitrages réglementaires pour faire profondeur et la structure du bassin
bénéficier les prestataires installés d’épargne.
chez eux de souplesses qui ne sont pas
admises dans le reste de l’Union euro-
péenne. Convergence des règles entre les
S’agissant des autres produits que les secteurs et coordination de la super-
OPCVM, l’AMF estime, en effet, prio- vision, harmonisation des pratiques
ritaire le traitement des distorsions internationales, la commercialisation
créées par le cadre législatif commu- des produits financiers est au cœur de
nautaire entre les différents produits : la confiance de l’épargnant dans les
le contournement des règles posées par marchés et donc de la régulation finan-
la directive OPCVM via l’utilisation cière. Au-delà des aspects propres à la
d’autres enveloppes (certificats, obliga- protection de l’épargnant, il ne faut
tions indexées, assurance-vie) compro- pas négliger l’impact d’une mauvaise
met la cohérence de l’ensemble du régulation, dans ce domaine, sur la
système. L’AMF a, ainsi, pu observer solvabilité des établissements et la
que des produits, dont les caractéris- stabilité du système dans son ensem-
tiques sont identiques à celles d’un ble. À cet égard, le mandat du Joint
OPCVM, mais structurés sous forme Forum souligne très justement que la
d’obligations, parviennent en France protection de l’épargnant est également
via le passeport au titre de la directive bénéfique pour le prestataire, si l’on
Prospectus4, avec des exigences bien considère que le misselling peut avoir
moindre en termes d’information des des coûts très élevés en termes de répu-
investisseurs et s’affranchissant de tation. À ce sujet, une étude faite par
certaines règles relatives aux actifs les autorités bancaires australiennes,
éligibles (par exemple, en offrant une et présentée au FSF en 2005, montrait
exposition au risque hedge funds). De l’impact croissant sur les banques
même, une simple cotation dans un d’un retournement de conjoncture qui
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LA RÉGULATION DES INDUSTRIES FINANCIÈRES

affecterait les ménages, en raison de base des performances passées les


la structure de l’épargne et du niveau plus récentes peuvent amplifier les
d’endettement. Le rapport Delmas- mouvements haussiers et baissiers et
Marsalet partage aussi ce constat contribuer ainsi à compromettre la
lorsqu’il souligne que : « le misselling stabilité financière ». Gageons que
est porteur de risques pour le système la compréhension croissante de cet
financier dans son ensemble. En intérêt, objectif commun des presta-
accentuant le comportement procy- taires et de leurs clients, sera le ferment
clique des ménages en matière d’une régulation internationale
d’allocation d’actifs entre les diffé- harmonisée de la commercialisation
rents marchés (boursier, obligataire des produits financiers dans un futur
et immobilier), les ventes faites sur la proche.

NOTES
1. Comité qui rassemble des représentants des organisations internationales des régulateurs, à savoir, le
Comité de Bâle, l’Association internationale des régulateurs d’assurance et l’Organisation internationale
des commissions de valeurs (OICV).
2. Cette directive étend, d’une part, le champ des produits pouvant bénéficier d’un passeport européen et vise,
d’autre part, à créer un cadre commun pour les sociétés de gestion opérant dans l’Union européenne.
3. Organisation précédant le Committee of European Securities Regulators - CESR.
4. La directive Prospectus a pour objectif d’améliorer la qualité de l’information fournie aux investisseurs par
les sociétés qui souhaitent lever des capitaux dans l’Union européenne.

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