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Projet de décret fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes payées
par les communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats d’assurance
relatifs à la protection fonctionnelle de leurs élus
L’article 104 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie
locale et à la proximité de l’action publique a créé, pour l’ensemble des communes, l’obligation
de souscrire, dans un contrat d’assurance, une garantie visant à couvrir le conseil juridique,
l’assistance psychologique et les coûts qui résultent de leur obligation de protection fonctionnelle
à l’égard de plusieurs membres du conseil municipal.
L’octroi de la protection fonctionnelle doit faire l’objet d’une délibération expresse du conseil
municipal. La protection peut néanmoins être refusée, notamment lorsque le conseil municipal
constate l’existence d’une « faute personnelle détachable des fonctions de l’élu local » : il s’agit
d’actes ou de faits qui révèlent des préoccupations d’ordre privé, qui procèdent d’un comportement
incompatible avec les obligations qui s’imposent dans l’exercice de fonctions publiques ou qui, eu
égard à leur nature et aux conditions dans lesquelles ils ont été commis, revêtent une particulière
gravité.
De nombreux élus peuvent toutefois être amenés à renoncer à leur droit à cette protection, par
crainte de créer une charge trop lourde et imprévue pour le budget de leur collectivité, notamment
pour les petites communes qui ne disposent pas d’un budget important. C’est pourquoi l’article
104 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la
proximité de l’action publique a instauré un dispositif d’assurance obligatoire, afin que les coûts
qui résultent de la protection fonctionnelle soient pris en charge par l’assurance. La délibération
du conseil municipal accordant le bénéfice de la protection fonctionnelle a alors pour effet de
déclencher l’application des clauses du contrat souscrit auprès de l’assureur.
Tel est l’objet du présent projet de décret qui vous est soumis.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Décret n° du
fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes payées par les communes
de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats d’assurance relatifs à la
protection fonctionnelle de leurs élus
NOR : COTB2013147D
Objet : compensation par l’Etat des frais de souscription d’assurances pour la protection
fonctionnelle des élus des communes de moins de 3 500 habitants.
Entrée en vigueur : les dispositions du présent décret entrent en vigueur dès leur
publication.
Références : le texte peut être consulté sur le site internet Légifrance à l’adresse
suivante : http://www.legifrance.gouv.fr
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les
collectivités territoriales,
Vu le code général des collectivités territoriales, notamment ses articles L. 2123-34,
L. 2123-35, L. 2573-10 et R. 2151-2 ;
Vu la loi de finances n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020,
notamment son article 260 ;
Vu l’avis du conseil national d’évaluation des normes, en date du XXX,
Vu l’avis du comité des finances locales, en date du XXX,
Décrète :
Article 1er
La section V du chapitre III du titre II du livre Ier de la deuxième partie du code général des
collectivités territoriales (partie réglementaire) est complétée par l’article D. 2123-29 suivant :
« Art. D. 2123-29 – I. – Le barème déterminant le montant de la compensation par l’Etat du coût
pour la commune de la souscription des contrats mentionnés aux articles L. 2123-34 et L. 2123-
35 est fixé comme suit, par commune :
POPULATION (HABITANTS) MONTANT DE LA COMPENSATION
ANNUELLE
De 1 à 99 habitants 72 €
De 100 à 499 habitants 87 €
De 500 à 1 499 habitants 102 €
De 1 500 à 2 499 habitants 117 €
De 2 500 à 3 499 habitants 133 €
II. – La compensation est versée annuellement sous la forme de la dotation prévue à l’article 260
de la loi de finances n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020. La population est
appréciée selon les modalités prévues au deuxième alinéa de l’article R. 2151-2. »
Article 2
Le I de l’article D. 2573-8 du code général des collectivités territoriales est complété par un alinéa
ainsi rédigé :
« L’article D. 2123-29 est applicable aux communes de la Polynésie française dans sa rédaction
issue du décret n° XXX du XXX fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes
payées par les communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats d’assurance
relatifs à la protection fonctionnelle de leurs élus. »
Article 3
La ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, le
ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales chargé des collectivités territoriales et la ministre des outre-mer sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la
République française.
Fait le .
Par le Premier ministre :
Jacqueline GOURAULT
Le ministre auprès de la ministre de la
cohésion des territoires et des relations avec
les collectivités territoriales, chargé des
collectivités territoriales,
Sébastien LECORNU
La ministre des outre-mer,
Annick GIRARDIN
FICHE D’IMPACT GÉNÉRALE
Intitulé du (des) texte(s) : Décret fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat
des sommes payées par les communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription
de contrats d’assurance relatifs à la protection fonctionnelle de leurs élus
Intitulé(s)
Décret fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes payées par les
communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats d’assurance relatifs
à la protection fonctionnelle de leurs élus
Contexte et objectifs
L’article 104 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale
et à la proximité de l’action publique a créé, pour l’ensemble des communes, l’obligation de souscrire,
dans un contrat d’assurance, une garantie visant à couvrir le conseil juridique, l’assistance
psychologique et les coûts qui résultent de leur obligation de protection fonctionnelle à l’égard de
plusieurs membres du conseil municipal.
• S’il fait l’objet de poursuites judiciaires civiles ou pénales pour des faits qui n'ont pas le
caractère de faute détachable de l'exercice de ses fonctions (s’agissant des élus des conseils
municipaux, la protection fonctionnelle relève de l’Etat lorsque l’élu agissait en qualité d’agent de
l’Etat - article L. 2123-34 du Code général des collectivités territoriales – CGCT).
• S’il est victime de violences ou d’outrages à l’occasion, ou du fait, de ses fonctions (article L.
2123-35 du CGCT).
• Cette protection peut également, à leur demande, être accordée aux conjoints, enfants et
ascendants directs des élus décédés dans l’exercice ou du fait de leurs fonctions, à raison des
faits à l’origine du décès (article L. 2123-35 du CGCT).
L’octroi de la protection fonctionnelle doit faire l’objet d’une délibération expresse du conseil
municipal. Cette protection peut néanmoins être refusée, notamment lorsque le conseil municipal
constate l’existence d’une « faute personnelle détachable des fonctions de l’élu local » : il s’agit
d’actes ou de faits qui révèlent des préoccupations d’ordre privé, qui procèdent d’un comportement
incompatible avec les obligations qui s’imposent dans l’exercice de fonctions publiques ou qui, eu
égard à leur nature et aux conditions dans lesquelles ils ont été commis, revêtent une particulière
gravité.
De nombreux élus peuvent toutefois être amenés à renoncer à leur droit à cette protection, par crainte
de créer une charge trop lourde et imprévue pour le budget de leur collectivité, notamment pour les
petites communes qui ne disposent pas d’un budget important. C’est pourquoi l’article 104 de la loi
n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de
l’action publique a instauré un dispositif d’assurance obligatoire, afin que les coûts qui résultent de la
protection fonctionnelle soient pris en charge par cette assurance. La délibération du conseil
municipal accordant le bénéfice de la protection fonctionnelle a alors pour effet de déclencher
l’application des clauses du contrat d’assurance souscrit.
Contexte et objectifs
Ce dispositif permet à la commune de financer la protection fonctionnelle par le biais d’une dépense
annuelle stable et prévisible. Il rend ainsi plus effective et moins risquée la mise en œuvre de la
protection fonctionnelle par les élus. La loi précitée et l’article 260 de la loi n° 2019-1479 du 28
décembre 2019 de finances pour 2020 prévoient également que, dans les communes de moins de
3 500 habitants, le coût résultant de la souscription de ces contrats fait l’objet d’une compensation
par l’Etat, en fonction d’un barème défini par décret.
C’est l’objet de l’article 1er du présent projet de décret, qui définit le montant forfaitaire annuel de
cette compensation, versée sous forme de dotation budgétaire, par commune. Son niveau varie selon
la strate de population dont relève la commune, dans la mesure où le nombre d’élus concernés
augmente en fonction de la strate démographique de la commune.
Organisme Date
Développer les sigles en toutes jj/mm/aaa Avis exprimés et recommandations
lettres a
Concertation avec les collectivités territoriales et les associations d’élus locaux
hors consultations d’instances où siègent des élus
Association des maires de France
Commissions consultatives
Conseil national de l’évaluation des
normes
Comité des finances locales
Organisme Date
Développer les sigles en toutes jj/mm/aaa Avis exprimés et recommandations
lettres a
Autres concertations / consultations (hors services interministériels)
autorités indépendantes, agences, organismes administratifs, etc.
Test PME
Test PME réalisé ☐ oui ☒ non
Justifier de la réalisation ou de la non-réalisation
du test Aucun impact
Impacts et complexité du texte pour les PME
Veuillez expliquer la méthodologie, les hypothèses et les règles de calcul utilisées pour évaluer
l’ensemble des impacts financiers. Il s’agit d’une exigence essentielle, notamment pour le conseil national
d’évaluation des normes qui souhaite disposer de précisions méthodologiques sur le chiffrage des
impacts de la réglementation nouvelle. À défaut, il convient d’indiquer dans quelle mesure l’impact
financier est nul ou n’a pu être chiffré.
Les articles L. 2123-34 et L. 2123-35 du code général des collectivités territoriales (CGCT) disposent
que les communes de moins de 3 500 habitants bénéficient, au titre de cette nouvelle obligation de
souscription d’une assurance pour la protection fonctionnelle de leurs élus, d’une compensation
financière par l’Etat, selon un barème fixé par décret. Ainsi, sur les 34 970 communes recensées en
France au 1er janvier 2019, la quasi-totalité, soit 31 840 communes, sont éligibles à cette
compensation. Afin de la financer, une enveloppe de 3M€ a été dégagée en application de l’article
260 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020. Cette nouvelle dotation est
instituée par un nouveau prélèvement sur les recettes de l'Etat pour compenser la souscription du
contrat d'assurance par les communes de moins de 3 500 habitants. La dotation, inscrite dans le
programme 119, sera versée aux communes concernées par la préfecture en application du barème.
Afin de déterminer un montant adéquat pour cette compensation, il est nécessaire de l’ajuster au
nombre d’élus potentiellement concernés dans chaque commune : le coût du contrat d’assurance
dépend en effet, généralement, du nombre de personnes à couvrir. Néanmoins, développer un
dispositif qui ferait dépendre cette compensation du nombre réel d’adjoints (et conseillers titulaires
d’une délégation de fonctions) dans chaque commune créerait inévitablement des lourdeurs et des
lenteurs de procédure : cela nécessiterait que chaque commune précise le nombre de ces élus en
son sein avant de se voir verser la compensation.
C’est pourquoi une formule plus générale a été privilégiée. Celle-ci consiste à établir un barème en
fonction des effectifs du conseil municipal (fixés à l’article L. 2121-2 du CGCT). Dans la mesure où
l’article L. 2122-2 du CGCT limite le nombre maximum d’adjoints que le conseil municipal peut
désigner à 30% de ses effectifs, il est possible de déduire le nombre d’adjoints maximal « théorique »
pour chaque strate de population, et d’obtenir ainsi le nombre de ces élus.
Effectifs du Nombre Nombre de Total adjoints
Strate de population conseil d’adjoints communes par strate
municipal théorique (30%)
De 1 à 99 hab. 7 2 3 306 6 612
De 100 à 499 hab. 11 3 15 077 45 231
De 500 à 1 499 hab. 15 4 9 633 38 532
De 1 500 à 2 499 2 617 13 085
19 5
hab.
De 2 500 à 3 499 1 207 7 242
23 6
hab.
Total / / 31 840 110 702
• Un montant de compensation trop élevé conduirait à une inflation des prix qui pénaliserait, in fine, non
seulement les petites communes, mais également celles qui ne sont pas concernées par la
compensation : elle provoquerait un alignement des prix du marché à la hausse.
- C’est pourquoi il est proposé de retenir un forfait de 41€ par an et par maire, et de 15,25€ par an et
par adjoint (le cas échéant arrondi à l’euro entier) :
Rappel nb Dotation
Strate de population Dotation maire Dotation totale
adjoints adjoints
De 1 à 99 hab. 41€ 2 30,50€ 72 €
De 100 à 499 hab. 41€ 3 45,75€ 87 €
De 500 à 1 499 hab. 41€ 4 61 € 102 €
De 1 500 à 2 499 76,25€ 117 €
41€ 5
hab.
De 2 500 à 3 499 91,50€ 133 €
41€ 6
hab.
Il est par conséquent proposé de retenir ces montants pour la compensation allouée aux communes.
IV. ÉVALUATION QUANTITATIVE DES IMPACTS
Répartition dans le temps des impacts financiers sur les collectivités territoriales
à compter de la date de publication prévisionnelle
Année 4
Année 1 Année 2 Année 3 Année 5
(si
N+1 N+2 N+3 (si nécessaire)
nécessaire)
Coûts 0M€ 0M€ 0M€
Gains 3M€ 3M€ 3M€
Impact net 3M€ 3M€ 3M€
Les dispositions envisagées n’ont pas d’impact sur les particuliers ou les associations ☒
Détails des impacts sur les particuliers / associations
Moyenne annuelle calculée sur 3 ans
Nombre personnes
Investissement Fonctionnement Total
concernées
Coûts
Gains
Impact net
Répartition dans le temps des impacts financiers sur les particuliers / associations
à compter de la date de publication prévisionnelle
Année 4
Année 1 Année 2 Année 3 Année 5
(si
N+1 N+2 N+3 (si nécessaire)
nécessaire)
Coûts
Gains
Impact net
Les dispositions envisagées n’ont pas d’impact sur les administrations de l’État et
assimilées ☒
Détail des impacts sur les administrations de l’État (et autres organismes assimilés)
Moyenne annuelle calculée sur 3 ans
Nombre ETP
Investissement Fonctionnement Total
concernés
Coûts
Gains
Impact net
Répartition dans le temps des impacts financiers sur les administrations de l’État (et autres
organismes assimilés)
à compter de la date de publication prévisionnelle
Année 4
Année 1 Année 2 Année 3 Année 5
(si
N+1 N+2 N+3 (si nécessaire)
nécessaire)
Coûts
Gains
Impact net
Les dispositions envisagées n’ont pas d’impact sur les particuliers ou les associations ☒
Répartition dans le temps des impacts financiers sur les particuliers / associations
à compter de la date de publication prévisionnelle
Année 4
Année 1 Année 2 Année 3 Année 5
(si
N+1 N+2 N+3 (si nécessaire)
nécessaire)
Coûts
Gains
Impact net
Les dispositions envisagées n’ont pas d’impact sur les administrations de l’État et
assimilées ☐
Détail des impacts sur les administrations de l’État (et autres organismes assimilés)
Moyenne annuelle calculée sur 3 ans
Nombre ETP
Investissement Fonctionnement Total
concernés
Coûts 0M€ 9M€ 9M€ 0
Gains 0M€ 0M€ 0M€ 0
Impact net 0M€ -9M€ -9M€ 0
Répartition dans le temps des impacts financiers sur les administrations de l’État (et autres
organismes assimilés)
à compter de la date de publication prévisionnelle
Année 4
Année 1 Année 2 Année 3 Année 5
(si
N+1 N+2 N+3 (si nécessaire)
nécessaire)
Coûts 3M€ 3M€ 3M€
Gains 0M€ 0M€ 0M€
Impact net -3M€ -3M€ -3M€
V. ÉVALUATION QUALITATIVE DES IMPACTS
/ /
Particuliers /
société
/
notamment les plus l’Etat (pour la souscription du
petites collectivités contrat d’assurance)
Impacts attendus sur les
usagers des services / /
publics
Impacts attendus sur les
services d’administration
centrale / /
(voir ci-après pour
État
services déconcentrés)
Les dispositions envisagées n’ont pas d’impact sur l’organisation ou les missions des
services déconcentrés de l’État ☐
Description des objectifs poursuivis par le projet de texte sur les services déconcentrés de l’État
Les préfectures seront chargées de verser la compensation aux différentes communes de leur
département, selon le barème fixé. En termes de gestion, la dotation devrait s'apparenter aux
dotations "titres sécurisés" ou "Biodiversité" (délégation en AE=CP sur le programme 119).
La détermination du service compétent relèvera des choix d’organisation des préfectures, mais
pourrait logiquement relever du service chargé de la gestion de la dotation "titres sécurisés".
Impacts quantitatifs
Appréciation sur l’adéquation objectifs / moyens / contraintes des services déconcentrés de l’État
VII. ÉVALUATION DES IMPACTS SUR LES JEUNES
Quel est l’impact à long terme des mesures envisagées pour les jeunes d’aujourd’hui ?
Quel est l’impact des mesures envisagées pour les jeunes de demain ?
VIII. NÉCESSITÉ ET PROPORTIONNALITÉ
Nécessité
L’article 104 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019
relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité
Marge de manœuvre laissée par la de l’action publique précise que le montant de la
norme supérieure compensation doit relever d’un barème fixé par décret. Les
critères de fixation de ce barème, ainsi que le niveau de la
Justifier le choix effectué compensation, relèvent donc bien du pouvoir
réglementaire, dans les limites de l’enveloppe définie par la
loi de finances.
Alternatives à la réglementation Fixation d’un barème en fonction du nombre réel d’élus,
Préciser les autres dispositifs écartée en raison de la complexité de mise en œuvre
Comparaison internationale
Décrire les mesures équivalentes /
adoptées
Proportionnalité
Mesures d’adaptation prévues pour
certains publics /
Préciser les mesures
Mesures réglementaires ou
individuelles d’application Dans le cadre de la notification de leurs dotations aux
communes
Préciser les mesures
Adaptation dans le temps
Entrée en vigueur immédiate
Justifier la date d’entrée en vigueur
Mesures d’accompagnement
Expérimentation
Préciser la date et la nature de /
l’expérimentation
Information des destinataires
/
Préciser la nature de support
Accompagnement des
administrations
Instructions transmises aux préfectures
Préciser la nature de
l’accompagnement
Obligations déclaratives
/
Préciser la nature des obligations
Mesures d’accompagnement
Évaluation ex-post
/
Préciser l’échéance
CONSEIL NATIONAL D’EVALUATION DES NORMES
Délibération n° 20-05-07-02253
Projet de décret fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes payées
par les communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats
d’assurance relatifs à la protection fonctionnelle de leurs élus
Vu le code général des collectivités territoriales, notamment ses articles L. 1212-2, L. 2121-2,
L. 2122-2, L. 2123-34 à 35, L. 2573-10, R. 1213-19 à 23, R. 1213-27 à 28 et R. 2151-2 ;
Vu la loi n° 2000-647 du 10 juillet 2000 tendant à préciser la définition des délits non
intentionnels, notamment son article 10 ;
Vu la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020, notamment son article
260 ;
Vu le projet de décret fixant le barème relatif à la compensation par l’Etat des sommes payées
par les communes de moins de 3 500 habitants pour la souscription de contrats d’assurance
relatifs à la protection fonctionnelle de leurs élus ;
Vu l’accusé de réception délivré par le secrétariat du conseil national d’évaluation des normes
le 27 avril 2020 ;
Sur le rapport de Mme Marianne HÉQUET, cheffe du bureau des élus locaux, du recrutement
et de la formation des personnels territoriaux, à la direction générale des collectivités locales,
au ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales.
Considérant ce qui suit :
1. Le ministère rapporteur fait valoir que le présent projet de décret est pris en application
de l’article 104 de la loi du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale
et à la proximité de l’action publique qui a posé le principe de la souscription par
l’ensemble des communes d’un contrat d’assurance disposant d’une garantie visant à
couvrir le conseil juridique, l'assistance psychologique et les coûts qui résultent de
l'obligation pour la commune de protéger fonctionnellement certains de ses élus, à
savoir le maire, les élus municipaux le suppléant ou ayant reçu délégation. Cette
disposition vise, conformément à l’objectif du Gouvernement, à faciliter l’exercice de
leur mandat pour les conseillers municipaux et à sécuriser leur statut.
2. Dans le cadre des discussions au Parlement sur le projet de loi relatif à l’engagement
dans la vie locale et à la proximité de l’action publique, la souscription d’une telle
assurance est apparue justifiée au regard des coûts pouvant être induits par la mise
en œuvre de la protection fonctionnelle, la commune étant tenue d’accorder sa
protection aux élus concernés, tant lorsqu’ils font l'objet de poursuites pénales à
l'occasion de faits qui ne sont pas de nature à caractériser une faute détachable de
l'exercice de leurs fonctions que lorsqu’ils sont victimes, eux-mêmes ou leur famille, de
violences, menaces ou outrages dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions.
L’insertion de cette obligation tient au constat d’un important renoncement des élus à
bénéficier de la protection fonctionnelle compte tenu de son coût, parfois substantiel,
pour les collectivités n’ayant pas contracté d’assurance, en particulier de petite taille.
Grâce à la mise en œuvre de cette réforme, les coûts qui résultent de la protection
fonctionnelle seront directement pris en charge par l’assurance, permettant ainsi de
sécuriser le financement par la commune de cette protection obligatoire dans les deux
hypothèses susvisées par le biais d’une dépense annuelle stable et prévisible, tout en
permettant aux élus concernés de bénéficier d’une protection effective. De plus, afin
de limiter le transfert de charges supplémentaires pour les plus petites collectivités
territoriales, le législateur a posé le principe d’une compensation par l’État pour les
communes de moins de 3500 habitants, conformément à l’article 104 de la loi du 27
décembre 2019 et à l’article 260 de la loi du 28 décembre 2019 de finances pour 2020.
A noter que l’octroi de la protection fonctionnelle devra toujours faire l’objet d’une
délibération expresse du conseil municipal.
6. Le collège des élus est en conséquence favorable au barème fixé par l’article 1er du
projet de décret en concertation avec les associations nationales d’élus, les montants
ayant été déterminés par analogie avec les tarifs effectivement pratiqués dans le cadre
des contrats conclus au titre de la protection fonctionnelle des agents publics, d’une
part, et, des assurances prises à titre personnel par certains élus ou hauts
fonctionnaires, d’autre part. Sur cette base, chaque collectivité territoriale concernée
recevra ainsi un forfait annuel spécifique de 41 euros pour le maire, et de 15,25 euros
par adjoint sans distinction. Le choix de cette méthode d’évaluation s’explique
notamment par l’absence de données fiables au niveau macroéconomique quant aux
prix pratiqués par les assureurs au titre de la protection fonctionnelle des élus, du fait
du faible nombre de communes ayant jusqu’à présent fait ce choix. Pour le calcul des
montants forfaitaires annuels globaux, le ministère s’est basé sur le nombre maximal
d’adjoints au maire pouvant exercer leurs fonctions au sein d’une commune, ces
derniers ne pouvant représenter plus de 30 % des effectifs du conseil municipal,
conformément à l’article L. 2122-2 du code général des collectivités territoriales.
Comme l’a rappelé le ministère porteur dans la fiche d’impact transmise au CNEN, les
hypothèses de calcul retenues sont apparues raisonnables pour l’évaluation de la
compensation, le risque étant que la fixation d’un montant trop élevé conduise à une
inflation des prix qui pénaliserait, in fine, non seulement les communes éligibles, mais
également celles qui ne sont pas concernées par la compensation, mais en revanche
par l’obligation de contracter une assurance.
Article 1er : Après en avoir délibéré, le conseil national d’évaluation des normes émet, à
l’unanimité des membres présents, un avis favorable sur le projet de norme susvisé qui lui
est soumis.
Le Président,
Alain LAMBERT