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Patrick Engels
PEDOLOGIE
Année 2002-2003
Dr. Ir. Patrick Engels
Avant-propos
I. Le sol ressource non (peu) renouvelable
II. Interface multiple
III. Variabilité temporo-spatiale
IV. Nécessité de comprendre les phénomènes dans leur cadre (importance des relations géologie-relief-sols)
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XXXI. Introduction
XXXII. Définition
- Le sol est un milieu naturel, différencié en horizons, à constituants minéraux et (ou) organiques,
généralement meubles, d’épaisseur variable, qui diffère de la roche-mère sous-jacente par certains caractères
morphologiques, par la constitution et des propriétés physiques, par la composition et des propriétés
physiques, par la composition et des propriétés chimiques, et par des caractères biologiques (Joffe, 1936)
- + Le sol est un milieu naturel, à propriétés essentiellement dynamiques
XXXIII. Facteurs pédogénétiques (équation de Jenny)
XXXIV. S=f (Cl,o, r, p, t)
XXXV. La formation du sol se divise en trois étapes pour aboutir à la différenciation en horizons
XXXVI. Altération de la roche-mère géologique
XXXVII. Installation d’une couverture végétale et humification
XXXVIII. Migrations (verticales descendantes, verticales ascendantes et latérales)
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XXXIX. Constituants des sols
1. Constituants minéraux du sol
XL. Roche-mère géologique ou matériel parental primaire : substrat géologique qui par altération a donné naissance
au dépôt meuble sur lequel s’est fixé la végétation
XLI. Roche-mère pédologique ou matériel parental secondaire : produit plus ou moins meuble de l’altération
superficielle
XLII. Une roche-mère géologique peut donner naissance à plusieurs roches-mères pédologiques suivant t, r, o
XLIII. Exemple : un granite donnera une arêne granitique (altération physique dominante) en climat
tempéré et une argile latéritique (altération chimique dominante) en climat équatorial
1) Roches-mères géologiques
LVI. Composition
- idem roches magmatiques + constituants secondaires dus à l’altération
superficielle (argiles, silice colloïdale*, sesquioxydes, calcaire, dolomie, gypse,
…)
LVII. Classification (tableau 2 et 3)
- Rem: les roches limoneuses absentes de la plupart des classifications
LVIII. D’un point de vue pédologique, il faut considérer
- La proportion relative d’éléments actifs
- Le degré de cohérence
- L’hydrologie interne
LXII. Composition
LXIII. Classification (tableau 4)
LXIV. Point de vue pédologique
- Modification de l’altérabilité dans le sens positif (granite vers gneiss) ou dans le
sens négatif (schiste vers phyllade)
- Modification de la teneur en éléments chimiques (Na, K, Ca, Mg, …) par des
enrichissements d’origine magmatique (métamorphisme de contact et auréoles de
métamorphisme)
1) Roches-mères pédologiques
CXIV. Les argiles sont présentes dans le sols sous forme de micelles (cristallites)
constituées de feuillets élémentaires (lamelles) qui sont constituées de couches
composées de l’association soit de tétraèdres (couches siliceuses) soit d’octaèdres
(couches alumineuses) constituant des réseaux.
CXV. Ce sont des phyllosilicates.
(i) composition des couches et type d’argile
1. Constituants organiques
a) Introduction
CLVI. Microflore
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CLVII. Bactéries
CLVIII. Actinomycètes (bien représentés dans les sols des régions arides)
CLIX. Champignons
CLX. Champignons inférieurs (rôle important en conditions défavorables – mycorhizes
endotrophes)
CLXI. Champignons supérieurs (décomposition de la lignine – mycorhizes ectotrophes)
CLXII. Faune
CLXIII. Protozoaires
CLXIV. Vers inférieurs (Scolécidés)
CLXV. Turbellariés
CLXVI. Rotifères
CLXVII. Nématodes
CLXVIII. Mollusques (Gastéropodes)
CLXIX. Annélidés
CLXX. Enchytréides (important en sols forestiers des régions tempérées)
CLXXI. Lumbricides (mélangent intimement de colloïdes minéraux et organiques avec
formation de complexes argilo-humiques – humus de type mull)
CLXXII. Arthropodes
CLXXIII. Tardigrades
CLXXIV. Crustacés (cloportes)
CLXXV. Arachnides
CLXXVI. Myriapodes
CLXXVII. Insectes
CLXXVIII. Aptérygotes (dont Collemboles actifs dans la formation des moder et des mor)
CLXXIX. Ptérygotes
CLXXX. Orthoptères (Grillons et taupe-grillons édificateurs de galeries)
CLXXXI. Isoptères (dont termites)
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CLXXXII. Hyménoptères (dont fourmis)
CLXXXIII. Coléoptères
CLXXXIV. Diptères
CLXXXV. Mammifères (taupes, mulots : actions mécaniques d’ameublissement)
a) Les phases d’humification
1) Introduction
CXC. L’humus est le reflet des activités biologiques, elles-mêmes conditionnées par l’ensemble des facteurs du
milieu parmi lesquels on peut privilégier le climat général (humidité, température du sol), l’oxygénation du sol,
l’acidité du sol et la nature des litières.
CXCI. La forme d’humus constitue un très intéressant critère de classification des stations naturelles
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1) Typologie des horizons
CXCVII. Mull : humus de bonne qualité des forêts feuillues sur sol suffisamment riche et peu acide. Formation
abondante de complexes argilo-humiques (vers de terre). Minéralisation rapide
CXCVIII. Moder : humus dû essentielllement à l’action de petites espèces fauniques. La masse de l’humus est
constituée de fins débris coprogènes, plus ou moins remaniés. Peu de complexes argilo-humiques. Formation
d’horizons holorganiques
CXCIX. Mor : humus formé en conditions climatiques et chimiques défavorables. L’action des champignons
inférieurs est très importante. Peu de produits humiques de synthèse
CC. Illustrations
a) Les fonctions de l’humus
CCXVI. L’humus protège l’argile et stabilise la structure du sol. Colloïdes électronégatifs formant un complexe par
l’intermédiaire du Ca++ (sols calcaires) ou du Fe+++ (sols bruns) ou par fixation directe de l’humus sur certaines
charges positives de l’argile
CCXVII. L’argile favorise l’humification et ralentit la destruction de l’humus
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CCXVIII. Les caractéristiques et propriétés du sol
1. La texture
CCXIX. La texture du sol se définit par les proportions relatives de particules de dimensions différentes : les
fractions granulométriques (voir précédemment)
CCXX. La texture s’apprécie sur le terrain par le toucher et au laboratoire par l’analyse granulométrique
a) Le triangle des textures
CCXXI. L’analyse granulométrique fournit les proportions (en %) des différentes classes. Ces valeurs sont
regroupées en trois catégories (ARGILES (<2µ), LIMONS (2 à 50 µ) et SABLES (50 µ à 2 mm)) qui sont
reportées dans un diagramme triangulaire ou triangle des textures. Quatre exemples sont fournis au tableau 7.
CCXXII. Si il ya accord sur les seuils de fractions granulométriques, il existe des divergences en ce qui concerne les
triangles texturaux
CCXXIII. Autre mode d’expression de la texture : les courbes cumulatives
CCXXIV. Il faut prêter attention au mode d’expression
a) Importance de la texture
CCXXV. La texture ne permet de connaître précisèment les propriétés du sol mais cette connaissance permet d’en
connaître les tendances :
CCXXVI. Si les éléments « sables grossiers » dominent, le sol sera filtrant
CCXXVII. Si aux sables grossiers s’ajoutent des éléments fins (sables fins et limons) le sol sera
battant
CCXXVIII. Si aux éléments fins s’ajoutent des argiles (et de la matière organique), le sol aura
une bonne structure garantissant une bonne perméabilité
CCXXIX. La texture influence également d’autres propriétés (voir exemple sur photos)
1. La structure
CCXXX. La structure se définit par le mode d’assemblage des constituants solides. Elle est due à la cimentation des
grains grossiers par les éléments colloïdaux
CCXXXI. L’état structural (variable dans le temps) d’un sol est un des indices fidèles de l’état de fertilité
CCXXXII. L’apparition d’une structure est due à l’effet de retrait (alternance des périodes humides et sèches) et à
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l’effet de granulation (activité biologique)
CCXLIX. Stabilité structurale : aptitude d’une terre à maintenir son état d’agrégation lors d’une
agression par l’eau.
CCL. Technique : après action brutale de l’eau, de l’alcool éthylique et du benzène, on récupère sur
un tamis de 2 mm les agrégats qui ont résisté au traitement
CCLI. I =(particules inférieures à 20 µ) max
s
Aga+Age+Agb –0,9 SG
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CCLII. I varie de 0,1 pour des terres humifères calcaires à plus de 100 pour des terres sodiques très
s
instables
CCLIII. Il existe une norme empirique d’interprétation de cet indice pour les effets des travaux du sol
ainsi que des risques d’érosion
1. La porosité et la densité
CCLIV. La porosité d’un sol est une mesure indirecte de la structure mais elle est aussi fonction de la texture. Elle
concerne la part de volume du sol inoccupée par la phase solide (on distingue la capacité en air et la capacité en
eau).
CCLV. On distingue :
CCLVI. La macroporosité (porosité non capillaire) est occupée par l’air après ressuyage des eaux de
pluie (capacité en air) – diamètre des pores > 8 µ
CCLVII. La microporosité (porosité capillaire) retient l’eau après ressuyage (N.B. : pores < 0,2 µ
contient l’eau liée) – diamètre des pores < 8 µ
CCLVIII. La porosité est en relation avec la densité réelle et la densité apparente
CCLIX. La densité réelle (D) concerne la fraction solide indépendamment des vides. Elle varie peu (2,6 à 2,7). On
utilise une valeur moyenne de 2,65 (correctifs pour les sols calcaires et les horizons humifères)
CCLX. La densité apparente (D’) est la densité du sol sec (fraction solide et pores). Elle varie de 1 à 2.
CCLXI. La porosité totale : P = D-D’
D
1. Le régime hydrique
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CCLXII. Les éléments du bilan hydrique à l’échelle d’un versant sont repris à la figure 32
CCLXIII. Mais au niveau du système radiculaire, la quantité d’eau dépend (entre autres) de la texture, du taux de
matière organique, de la perméabilité, de l’évaporation, etc. et de l’importance de la fraction utilisable (eau
contenue dans les pores > 0,2 µ)
CCLXIV. L’eau remplissant les pores les plus larges s’appelle eau de gravitation. L’eau contenue dans les pores
fins s’appelle eau capillaire. L’effort que la plante fournit pour se procurer l’eau peut s’apprécier par la mesure du
potentiel capillaire ou pF.
a) potentiel capillaire
CCLXV. Le potentiel capillaire se mesure par l’énergie nécessaire pour déplacer les diverses formes d’eau du sol.
Cette énergie correspond à la hauteur d’une colonne d’eau, exprimée en cm. Le potentiel capillaire, ou pF,
exprime le logarithme de cette hauteur.
CCLXVI. Quelques valeurs :
CCLXVII. pF 0 : saturation
CCLXVIII. pF 1,8: départ de l’eau de gravitation à écoulement rapide (capacité au champ)
CCLXIX. pF 2,5: capacité de rétention (eau capillaire)
CCLXX. pF 4,2: point de flétrissement
CCLXXI. Eau utile (EU) = eau pF 2,5 – eau pF 4,2
CCLXXII. La teneur en eau à différents pF est fonction de la texture:
CCLXXX. Les principales sources d’éléments nutritifs sont : les éléments en solution, les réserves minéralogiques,
les éléments retenus par le complexe sorbant, les éléments immobilisés dans l’humus
CCLXXXI. Les colloïdes du sol forment le complexe sorbant. Pour les argiles, la sorbtion peut se faire en surface
des cristallites (adsorption) ou dans les espaces interlamellaires (absorption), du moins pour les argiles de type 2/1.
Les ions adsorbés peuvent être déplacés par les ions des exsudats racinaires. Ils sont dits échangeables. Les ions
absorbés sont fixés. Exemple d’une illite.
1. La capacité d’échange
CCLXXXII. La capacité d’échange mesure la quantité d’éléments échangeables qu’un sol peut retenir.
CCLXXXIII. Elle s’exprime en milliéquivalents par 100 g de matière (terre fine gén.).
CCLXXXIV. Elle est fonction de la teneur en argile, du type d’argile et de la teneur en humus (exemple d’arbre de
diagnostic).
CCLXXXV. Dans la pratique on détermine la capacité d’échange pour les cations (CEC ou T) mais on peut aussi
déterminer la capacité d’échange pour les anions (CEA)
CCLXXXVI. Quelques valeurs :
CCLXXXVII. La connaissance de la CEC ne suffit, on doit aussi considérer sa qualité dont la garniture cationique.
Ceci introduit la notion de degré de saturation.
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CCLXXXVIII. Les bases échangeables = la somme des cations Ca, Mg, K et Na (on la nomme S)
CCLXXXIX. Le degré de saturation : V =S/T %. Le degré de saturation est en liaison avec l’acidité du sol.
CCXC. Pour tout résultat d’analyse, il est important de le replacer dans son contexte.
1. L’acidité du sol
CCXCII. Les sources d’ions H dans le sol sont de deux grands types : organiques (dissolution des acides
organiques, des phénols, des alcools, etc.) et minérales (dissociation des radicaux OH aux faces de rupture des
argiles et dissociation des molécules d’eau)
a) différentes expressions
CCXCIII. Acidité actuelle : image de la quantité d’ions H présents dans la solution du sol. pH eau
CCXCIV. Acidité d’échange : image de la somme des ions H présents dans la solution et dans la phase échangeable.
pH KCl
CCXCV. Acidité totale : image de la quantité totale d’ions H dissociables et titrables par une base forte (BaCl2 à
pH 8,2)
CCXCVI. Acidité potentielle : image de la quantité d’ions dissociables au-delà du pH naturel du sol. Différence
entre acidité totale et acidité d’échange
N.B. : le pouvoir tampon
1. La couleur
CCXCIX. La couleur est indicatrice des modalités d’évolution et essentiellement fonction de l’humus et du fer
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CCC. La couleur est clairement identifiée à l’aide d’une charte des couleurs (Munsell Soil Color Chart)
CCCI. Teinte (hue) : proportion de rouge (R) et de jaune (Y)
CCCII. Intensité de la teinte (value) : variations de gris
CCCIII. Pureté de la teinte (chroma)
CCCIV. Lithochromie
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CCCV. La pédogenèse
1. Rappel
CCCVI. La formation du sol se divise en trois étapes pour aboutir à la différenciation en horizons
CCCVII. Altération de la roche-mère géologique
CCCVIII. Installation d’une couverture végétale et humification
CCCIX. Migrations (verticales descendantes, verticales ascendantes et latérales)
CCCX. Facteurs pédogénétiques (équation de Jenny)
CCCXI. S=f (Cl,o, r, p, t)
1. Les migrations
a) Les processus
CCCXII. On distingue :
CCCXIII. la lixiviation : migration des sels solubles ( K , Na , Ca
+ + ++
, Mg ++ plus rarement Fe++ et
Mn++, en milieu réducteur, et Al+++ , en milieu très acide, et de la silice)
CCCXIV. la chéluviation (migration des complexes organo-métalliques)
CCCXV. le lessivage (migration de l’argile)
CCCXVI. La lixiviation
CCCXVII. Pour K , Na , Ca et Mg et en milieu non calcaire,
+ + ++ ++
il y a désaturation et
acidification
CCCXVIII. En milieu calcaire, il y a décarbonatation préalable
CCCXIX. La silice est entraînée en profondeur dans deux cas : sous climat équatorial humide sur
sol fortement drainé et sous climat tempéré en milieu très acide et très filtrant.
CCCXX. La chéluviation
(i) Entraînement des cations lourds Al+++ et Fe+++ sous forme de complexes organo-métalliques ou
chélates solubles (liaison avec les radicaux COO- et OH- provenant d’acides organiques) mais
précipitation en profondeur.
CCCXXI. Le lessivage : il est fonction de l’acidité et de la pauvreté en cations
(a) En présence de calcaire actif (floculation) il est nul
(RENDZINES).
(b) Dans les sols décarbonatés plus ou moins décalcifiés
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(remplacement des ions Ca++ par les ions H+) l’argile est plus dispersée donc plus facilement
lessivable mais compensation par les ions Fe+++ qui maintiennent l’argile floculée (liaison
argile-fer-humus). Seule une partie peut migrer et s’accumule en un horizon argillique et
ferrique (SOLS BRUNS LESSIVES)
(c) Dans le sols acides, absence de Ca mais présence d’ions
H+, Fe++ et Al+++ floculent l’argile et empèchent le lessivage (SOLS BRUNS ACIDES)
(d) En présence d’une végétation acide et/ou d’une période
peu aérée : Fe+++ devient Fe++ et les composés organiques solubles complexent Fe et Al,
l’argile est dispersée et fortement lessivée. (SOLS LESSIVES ACIDES et SOLS
PODZOLIQUES)
acides fulviques
CCCXXX. Fe +++
(ferrique) et Al moins solubles. Forment des complexes avec les argiles ou des
composés humiques (acides fulviques)
CCCXXXI. Accumulations : nombreuses formes, diffuses ou concrétionnaires (alios des podzols,
grenailles et cuirasses latéritiques)
CCCXXXII. Argiles
CCCXXXIII. Migrations mécaniques (entraînement le long des fentes, des vides) ou à l’état
dispersé (peptisé) en milieu de pH élevé ou par effet protecteur d’autres colloïdes (composés
humiques) (lessivage)
CCCXXXIV. Accumulation par floculation par des colloïdes positifs (Fe, Al), par destruction
microbienne du colloïde protecteur ou par formation sur place aux dépens de minéraux
altérables
CCCXXXV. Humus
CCCXXXVI. Phénomènes très complexes car ils concernent des molécules de dimensions très
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variables. Le mull est très stable, moder et mor comportent des composés solubles ou
peptisables
CCCXXXVII. Migration sous forme de complexes humométalliques (chéluviation)
CCCXXXVIII. Accumulation par floculation des ions positifs, par déshydration ou par
condensation (acides fulviques)
CCCXXXIX. Les horizons sont désignés par des sigles, constitués de lettres et de chiffres selon le plan
suivant
CCCXL. Un sigle principal formé d’une ou deux des lettres majuscules O, H, A, E, B, C, R, relatives au
caractère principal de l’horizon
CCCXLI. O : horizon holorganique non tourbeux (A0)
CCCXLII. H : horizon holorganique tourbeux
CCCXLIII. A : horizon de surface enrichi en matière organique (hémiorganique) (A1)
CCCXLIV. E : horizon éluvial appauvri en argile et/ou humus et/ou sesquioxydes, etc (A2)
CCCXLV. B : horizon illuvial enrichi en ces mêmes éléments
CCCXLVI. C : roche-mère plus ou moins meuble
CCCXLVII. B : roche-mère dure
La figure 46 illustre la succession des horizons principaux
N.B. : les anciennes appellations sont données au tableau 8
CCCXLVIII. Un suffixe alphabétique, formé d’une ou deux lettres minuscules, servant à apporter une
précision supplémentaire sur le caractère des horizons :
CCCXLIX. c : accumulation concrétionnaire
CCCL. f : présence de matière organique semi-décomposée
CCCLI. g : présence de taches d’oxydo-réduction ou pseudo-gley
CCCLII. h : présence de matière organique décomposée
CCCLIII. l : présence de matière organique non décomposée
CCCLIV. m : horizon plus ou moins cimenté ou induré
CCCLV. p : horizon humifère remanié par les façons culturales
CCCLVI. r : horizon à sesquioxydes entièrement réduits (gley)
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CCCLVII. s : accumulation de sesquioxydes
CCCLVIII. t : accumulation d’argile
CCCLIX. w : caractérise un B apparent, se différenciant par un enrichissement en argile formée sur
place, par la structure ou par la couleur
CCCLX. Un suffixe numérique servant à désigner des sous-horizons se différenciant par d’autres
caractères que ceux mentionnés ci devant (importance du système radiculaire, du squelette grossier,
etc …)
CCCLXI. Un préfixe numérique servant à désigner plusieurs roches-mères présentes dans le profil
1. Le climax
CCCLXII. Quand un matériau affleure (suite à l’érosion ou aux apports), la végétation s’installe.
CCCLXIII. Un profil AC ou AR (horizon humifère surmontant la roche-mère) se développe.
CCCLXIV. A chaque étape de développement de la végétation (herbacée, arbustive, arborée) correspond une phase
d’évolution du profil (qui s’approfondit et se différencie, voir figure 48). Après un certain temps, l’équilibre est
atteint.
CCCLXV. Chaque étape est un écosystème. La succession d’écosystèmes aboutit à un écosystème stable appelé
climax (voir également figure 51)
CCCLXVI. Ceci est une évolution progressive ; à l’inverse on parlera d’évolution régressive quand le sol nu est
atteint (voir exemple d’évolution à la figure 52).
CCCLXVII. Alpes, altitude +/- 2000 mètres, colonisation des dépôts morainiques.
CCCLXVIII. Mousses, graminées – Lithosol (pH 7)
CCCLXIX. Vaccinium – Ranker ocreux (pH 5) – OAC
CCCLXX. Rhododendron – Sol podzolique (pH 4,3) (OEBC)
CCCLXXI. Lande à Pin Cembro – Podzol humo-ferrugineux (pH 4) – OAEB B C h s
CCCLXXX. Le profil d’équilibre, atteint au terme de l’évolution, est relativement indépendant de la composition du
matériau puisqu’on observe dans les deux cas une acidification du profil. Par contre, il est inféodé au climat
(formation d’un mor et podzolisation dans l’étage subalpin; formation d’un mull mésotrophe, brunification et
lessivage lié au climat atlantique).
CCCLXXXI. L’évolution est indépendante du matériau.
CCCLXXXII. Il y a convergence de l’évolution, elle permet d’introduire la notion de sols analogues (sols qui ont le
même développement de profil parce que les conditions de climat et de végétation sont identiques mais dont les
horizons profonds conservent des caractères propres liés à ceux du matériau parental, par exemple les sols bruns
forestiers et les sols bruns acides qui sont formés respectivement sur un matériau riche et un matériau pauvre).
1. Horizonation et pédoturabtion
CCCLXXXVIII. Le climat général d’une région et la végétation qui lui est étroitement associée (formation végétale
climatique ou biome*) forment les facteurs bioclimatiques généraux. Ils permettent de définir les grandes zones de
végétation et de sol généralement orientées suivant la latitude du moins en plaine.
CCCLXXXIX. Ces constatations ont permis à Sibirtzev (de l’école russe de Pédologie) d’introduire la notion de
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zonalité qui reste valable mais doit être nuancée pour les cycles courts (rôle de l’humification convergente sur
matériaux différents) (vois sols analogues, anciens sols zonaux, au paragraphe consacré au climax)
CCCXC. Sols zonaux (ou sols analogues) : le climat est le facteur pédogénétique dominant
CCCXCI. Sols intrazonaux : la roche-mère est le facteur pédogénétique dominant (sols calcimorphes) ou mieux sols
qui nécessitent pour leur développement des conditions climatiques zonales et des conditions de station
particulières ; exemples : sols tourbeux (zones tempérées ou froides et stagnation d’eau), sols salsodiques (zones
arides et source de sodium, nappes d’eau salée ou roche riche en Na), vertisols (zones à climat contrasté et milieux
confinés riches en Ca), podzols sous nos latitudes qui ne se développent que sur roches-mères filtrantes
CCCXCII. Sols azonaux : le facteur temps n’a pas encore manifester son empreinte
1. Les zones et les séquences climatiques
CCCXCIII. A l’échelle mondiale, la répartition des sols est fonction de deux facteurs : la température
moyenne et le drainage climatique (humidité générale du climat s’exprimant par la formule : D=Ó(P-ETP)).
CCCXCIV. En se basant sur les figures 53 et 54, il est possible d’établir des séquences ou successions
climatiques de sols, on peut distinguer :
CCCXCV. Séquences de climat humide à forte variation de température (côte est des Amériques) : le drainage
climatique élevé entraîne des migrations importantes : fer et aluminium (humus de type mor et moder) dans les sols
les plus septentrionaux, argile (humus de type mull) dans les zones tempérées et enfin silice dans les zones à climat
chaud
CCCXCVI. Séquences conditionnées par les variations de drainage climatique : séquences de climat froid
continental (la partie orientale de la Russie ou les plaines centrales de l’Amérique du Nord), ETP augmente du
nord vers le sud et donc diminution de D, la succession est donnée à la figure 56
CCCXCVII. L’Afrique montre également un bon exemple de corrélation entre la végétation climatique et les
sols zonaux (voir figure 55)
CCCXCVIII. Voir également figure 57
1. Le facteur organismes vivants
CCCXCIX. Le rôle de la végétation a déjà été souligné auparavant, nous voulons ici introduire la notion de facteur
humain. Celui-ci est souvent considéré par certains auteurs comme facteur de dégradation. Nous parlerons plutôt
de modifications.
CD. Action directe (défrichement ou mise en culture) : destruction des horizons humifères et apparition d’un Ap;
exhaussement des horizons de surface sur sols sableux (plaggen); resaturation du complexe absorbant
CDI. Action indirecte (modification de la végétation climacique) :
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CDII. Podzolisation secondaire sur affleurement sableux ou sablo-limoneux
CDIII. Dégradation par hydromorphie et stagnation d’eaux pluviales
1. Le facteur relief
CDIV. Le relief influence la pédogenèse localement par modification du régime des eaux.
CDV. Les sols constituent des chaînes suivant l’orientation de la pente
CDVI. On distingue :
CDVII. L’érosion globale (voir exemple en Hesbaye)
CDVIII. L’entraînement mécanique des particules fines soit par érosion sélective (ruissellement
hypodermique) soit par lessivage oblique (cas des argiles)
CDIX. L’entraînement latéral de composés solubles
CDX. Les modifications locales du Eh
CDXI. Des exemples sont donnés aux figures 58, 59 (climat tropical humide) et 60 (climat tempéré)
1. Le facteur matériau parental
CDXII. Les exemples suivants sont pris dans la zone de climat tempéré à tendance climatique où le
processus est la brunification si les sols contiennent de l’argile et du fer actif
CDXIII. La pédogenèse peut-être modifiée (ralentissement ou accélération) : les roches dures et les
matériaux argileux provoque un ralentissement de la brunification au contraire des matériaux perméables
riches en minéraux altérables; le lessivage de l’argile est beaucoup plus marqué sur les roches sédimentaires
meubles que sur les roches éruptives
CDXIV. La pédogenèse peut-être divergente : un matériau sableux donnera un humus de type mor favorable
à la podzolisation; un matériau riche en calcaire actif évoluera sous un processus de carbonatation; un
matériau riche en verre volcanique donnera lieu au processus d’andosolisation, etc.
1. Le facteur temps
CDXV. Cycles courts (quelques milliers d’années) et cycles longs (plusieurs centaines de milliers d’années)
CDXVI. Cycles courts : les facteurs bioclimatiques ne sont pas modifiés, l’orientation de la pédogenèse est
constante ; exemple, évolution postglaciaire (post Würmienne soit +/- 10000 ans)
CDXVII. Cycles longs : interférences avec des variations climatiques importantes d’où distinction entre zones de
climat tempéré ou froid et les zones de climat chaud
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1. Cycles d’évolution
CDXX. La pédogenèse ancienne (profonde) laisse comme témoin des horizons rubéfiés. Il s’agit de véritables
paléosols soit de type fersiallitique (Quaternaire récent ou moyen) ou ferrugineux (Quaternaire ancien ou même
Tertiaire). Ces paléosols se comportent comme roche-mère pour le sol récent. On parle de sol polycyclique.
CDXXI. Si un dépôt récent (limon éolien) se superpose au paléosol et que les deux couches séparées dans l’espace
portent les traces des deux cycles, on parlera de sol composé.
CDXXII. Si le processus récent interpénètre le paléosol profond on parlera de sol complexe.
1) deux exemples
1. Les processus
a) Processus liés à l’humification
CDXXVIII. La matière organique est un élément moteur de la pédogenèse : processus d’altération et transferts de
matière dans le profil.
CDXXIX. En liaison avec le pH et le type d’humus, la matière organique intervient dans les différents processus
d’entraînement : lixiviation pour les mull carbonatés provoquant une décarbonatation ou une décalcification,
lessivage pour les mull mésotrophes, chéluviation pour les mor
1) Carbonatation
1) Lessivage
CDXXXVII. Entraînement par les eaux de gravité des particules fines dispersées, en général l’argile
CDXXXVIII. Milieux d’acidité modérée (pH 5,5 à 6,5)
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CDXXXIX. Formation d’horizon éluvial et d’horizon illuvial
1) Podzolisation
CDXL. Processus qui se produit sous l’influence d’un mor ou d’un moder, produisant des quantités massives de
composés organiques solubles qui migrent en profondeur sur matériaux sableux et entraînent sous forme de
complexes les ions Al+++ et Fe+++
CDXLI. Dans l’horizon E ne subsiste que du quartz fin et les complexes sont immobilisés sous forme amorphe dans
l’horizon B, voire Bh et Bs
1) Cryptopodzolisation
CDXLII. Processus proche de la podzolisation mais dont la mobilité des complexes oragno-minéraux est
rapidement freinée (il n’y a pas de formation d’un horizon E) en raison d’un rapport cation/anion beaucoup plus
élevé
1) Andosolisation
CDXLIII. L’alumine active des allophanes insolubilise les précurseurs humiques et provoque une forte action
stabilisante
1) Vertisolisation
1) Hydromorphie
CDLXXVI. Salinisation : Na sous forme saline, NaCl et Na So en concentrations comparables aux sels alcalino-
2 4
+
terreux; l’ion Na reste minoritaire dans le complexe absorbant (lagunes continentales)
CDLXXVII. Sodisation et alcalinisation : Na/T > 15% (lagunes d’origine marine ou roche sodique en climat aride),
dégradation de la structure et lessivage des argiles dispersées (horizon Bt dit natrique à pH > 9)
CDLXXVIII. Sulfato-réduction : processus mixte : salinité et cycle particulier du soufre (fortes variations du Eh :
sulfure de fer noir en conditions réductrices qui s’oxyde en libérant Fe(OH)3 et H2SO4) (mangroves et polders)
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CDLXXIX. La classification des sols
1. Problématique(s)
CDLXXX. Le sol est un continuum. Il n’existe pas de limites aussi nettes que chez les plantes ou les animaux.
CDLXXXI. Il faut résoudre un double problème
CDLXXXII. Classer les unités supérieures, grouper les grands types de sols mondiaux, en fonction de
leur genèse,… c-à-d fournir un cadre qui serve de base à la science pédologique
CDLXXXIII. Donner aux pédologues cartographes un outil commode pour dresser des cartes à grande
échelle, utilisables à des fins pratiques
CDLXXXIV. Ordres
CDLXXXV. Sous-ordres
CDLXXXVI. Classes (degré de développement de profil, propriétés d’humification, etc.)
CDLXXXVII. Sous-classes (critères physico-chimiques résultant du pédo-climat)
CDLXXXVIII. Groupes (degré de lessivage d’éléments solubles, différenciation d’horizon)
CDLXXXIX. Sous-groupes (variation du groupe, ex : lessivage du calcaire produisant un encroutement)
CDXC. Familles (fonction du matériau parental)
CDXCI. Séries
CDXCII. Types
CDXCIII. Phases
1. Classifications génétiques et objectives
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1. Référentiel basé sur les processus évolutifs (Duchaufour, 1991)
CDXCVII. Les référentiels constituent des cadres souples se bornant à définir des « profils de référence » auxquels
les sols réels doivent être rattachés (exemple IRB qui est devenu WRB (voir clé en annexe 5) ou RPF)
CDXCVIII. Le choix opéré s’inspire de la classification française (principes de base et nomenclature)
CDXCIX. Les profils de référence ou profils-types reflétent les conditions de milieu très précises (climat, matériau
d’origine, végétation, facteur temps) ; leur structure et leurs propriétés sont le fruit des processus évolutifs décrits
au chapitre Pédogenèse.
D. Les profils apparentés ou groupes voisins s’écartent des profils de référence par un ou plusieurs critères. Il peut
y avoir plusieurs origines :
DI. Profils polycycliques et complexes
DII. Profils incomplètement évolués
DIII. Profils tronqués par l’érosion
DIV. Profils modifiés par l’action humaine
DV. Profils à horizon particulier
DVI. Profils apparentés intergrades
DVII. Le plan est présenté en annexe 6
1. La classification des sols
a) Sols peu évolués
DXV. Horizon « profond » gelé en permanence (permafrost); tri par cryoturbation ->
sols polygonaux arctiques
DXVI. Cryosols tourbeux, cryosols à gley, cryosol à mor (transition avec les ranker
boréaux)
DXXII. Caractérisés par une nappe phréatique qui circule – et donc non réductrice- à
fortes oscillations
DXXIII. Sol gris alluvial : humus de type mull, horizon minéral peu altéré (peu coloré
car peu de fer libre), de texture variable (sableuse ou limoneuse, rarement argilo-
limoneuse) avec un lit sablo-caillouteux (obstacle à la pénétration des racines et frein
aux remontées capillaires)
DXXIV. Intergrades :
DXXV. Sols alluviaux brunifiés (plus riches en argile et en fer; caractères « hérités »,
caractères d’hydromorphie plus accentués)
DXXVI. Sols alluviaux hydromorphes ( nappe réductrice, anmoor en surface)
DXXVII. Sols alluviaux humifères : maturation de l’humus car alternance
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d’humectation et de dessication
1) Ranker
DXXXII. Stations non forestières occupées par une pelouse ou une lande
DXXXIII. Profil OA(moder ou mor)AB (épais de 40 à 80 cm)R
DXXXIV. Il y a insolubilisation des complexes organo-métalliques en raison de :
DXXXV. L’effet rhizosphère
DXXXVI. Abondance des cations Al et Fe insolubilisants
+++ +++
DXXXVIII. Sur roches volcaniques d’épanchement, riches en éléments vitreux, dans toutes les
zones climatiques à condition que le climat soit très humide et dépourvu de saisons sèches.
La végétation est essentiellement forestière
DXXXIX. Profil-type : l’andosol humifère
DXL. A(mull mésotrophe) AB (structure de pseudolimons, agrégats fins d’alumine humus et d’allophane-humus)C
a) Sols calcimagnésiques
DXLI. Affleurements de calcaires tendres très purs soit colluvions calcaires en climats tempérés
sur forêt, fruticée ou pelouse xérophile suivant la réserve en eau
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DXLII. Profil type : rendzine brunifiée (AC ou AR)
DXLIII. Horizon A très humifère (12 à 15% de M.O.), la terre fine est formée de gros
grumeaux très stables (complexes floculés, argiles-CaCO3-humus) surmontant C ou R
DXLIV. Groupes voisins : rendzines grises, rendzines brunifiées, rendzines dolomitiques,
rendzines à gypse
DXLV. Forêt subalpine résineuse ou montagnarde mixte (sapin, épicéa, hêtre) perte du calcaire
actif, il ne subsiste qu’un squelette de calcaire grossier. L’abondance de M.O. provoque une
mélanisation calcique
DXLVI. Sols humo-calcaires : sur éboulis de bas de pente, mêmes caractéristiques que les
rendzines mais en plus profonds et plus humifères (80 cm à 1m)
DXLVII. Sols humo-calciques : sur les affleurements de calcaire dur ou sur éboulis stabilisés;
décarbonatés dans la terre fine; A très épais et très riche en M.O. (20 à 40 %)
DXLVIII. La décarbonatation part du sommet du profil donnant naissance d’abord aux sols
bruns calcaires (contenant encore du calcaire actif dans l’horizon B) puis aux sols bruns
calciques, entièrement décarbonatés en B
DXLIX. Caractères communs : A humifère mais moins que les rendzines, horizon B brun à
structure polyédrique, le calcaire actif en quantité insuffisante par rapport à l’argile et au
ferlibre pour ralentir le processus de brunification
a) Sols brunifiés
1) Sols bruns
DL. Profil ABwC où A est un mull modérément acide peu épais et Bw est coloré en brun par
les oxydes de fer
DLI. Profils types : sol brun acide et sol brun eutrophe
DLII. Ils ont en commun : l’horizon A qui est un mull peu épais à structure grumeleuse et
un Bw brun, à structure polyédrique, bien développé (25cm à 1,5 m)
DLIII. Ils se différencient par le complexe : désaturé (V<30%) pour le sol brun acide et
saturé (V>80%) pour le sol brun eutrophe
DLIV. Groupes voisins : sol brun ocreux (intergrade podzolique), sol brun acide à fragipan, sol
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brun eutrophe polycyclique (sur terra fusca), sol brun hydromorphe
1) Sols lessivés
DLXIX. Le podzol est un sol zonal (forêt boréale ou Taïga) mais on en observe aussi ailleurs: podzols atlantiques
(liés à des conditions de matériau : sable quartzeux pauvre en argile ce qui interdit le processus de brunification) et
podzols équatoriaux (conditionnés par l’existence de nappes acides à circulation latérale)
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DLXXII. Groupes voisins : sols podzoliques (O (moder), E (blanchâtre mais non cendreux), Bh
(brun) et Bs peu distincts) et sols ocres podzoliques (E absent)
DLXXIII. Nappe presque permanente avec écoulement latéral très lent : réduction du fer et
entraînement latéral de celui-ci
DLXXIV. Profils types
DLXXV. Podzol humique hydromorphe (à alios humique)
DLXXVI. Podzol hydromorphe à alios ferrugineux
DLXXVII. Podzols hydromorphes tropicaux (podzol géant car E de plusieurs mètres)
a) Sols mélanisés
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DLXXXVI. Zones de climat chaud (sud du Sahara pour les sols bruns rouges subarides et en
Géorgie ou dans les zones sèches d’Afrique du Nord pour le sol marron)
DLXXXVII. Profil type : sol marron
DLXXXVIII. A (rouge sombre, épais de 50 à 60 cm), Bw (rouge peu épais) , Cca croûte
calcaire de dureté et d’épaisseur variable)
a) Vertisols
1) Vertisols foncés
DXC. Profil type : A (noir, à structure prismatique prenant l’aspect d’un B « structural »),
présence fréquente d’un Cca à petites concrétions, présence constante de matière organique
sur tout le profil (1 à 2 %), CEC élevée saturée en Ca et Mg (pH voisin de 7)
DXCI. Profil type , sol brun eutrophe : vertisolisation due aux conditions de climat (tropical
humide à saison sèche) et aux conditions stationnelles (roche éruptive libérant beaucoup
d’ions Ca et Mg) qui favorisent la néoformation massive de montmorillonite. Une grande
partie du fer reste à l’état d’oxydes libres ce qui confère au profil une couleur vive
(chromique)
a) Sols fersiallitiques
DXCII. Climats subtropicaux et tropicaux (t°>1 3°), pluviosité assez élevée (500 mm à 1 m), matériaux bien drainés
suffisamment riches en fer et en alcalino-terreux. Les plus typiques s’observent en climat méditérranéen (sols
rouges méditérranéens, la plupart du temps sols anciens). En régions tropicales plus humides, ils constituent le
stade jeune des sols ferrugineux.
DXCIII. La rubéfaction accompagne généralement la fersiallitisation.
DXCIV. CEC des argiles > 25 méq/100g
1) Sols rouges fersiallitiques
DXCVII. Bw rubéfié
1) Sols bruns fersiallitiques
DXCVIII. Intergrades (hématite mélangée à des oxydes moins rouges (goethite, ..)), car peuvent
intervenir ces trois facteurs : climat à saisons moins contrastées, un facteur de station (milieu
confiné) ou un facteur de jeunesse (décarbonatation incomplète du matériau)
DXCIX. Sol brun eutrophe tropical : sur pentes, c’est un sol jeune pour lequel le facteur temps
et l’érosion sont responsable de la non-rubéfaction. A ne pas confondre avec le sol brun
eutrophe vertique
a) Sols ferrugineux
(a) Ferrisols
DCXIV. Phase terminale de l’évolution des sols de la région équatoriale humide caractérisée par la
forêt dense sempervivente
DCXV. Altération des minéraux primaires est pratiquement totale
DCXVI. Argiles : kaolinites uniquement
DCXVII. Oxydes libres abondants : gibbsite, hématite et/ou goethite colorent le sol en ocre vif ou
rouge
DCXVIII. CEC des argiles < 16 méq/100g
DCXIX. Trois processus particuliers peuvent intervenir
DCXX. Altération biochimique
DCXXI. Processus de durcissement en masse ou formation de cuirasses (accumulation relative
par départ des autres éléments, cas des ferrallites, soit par accumulation absolue en bas de
pente)
DCXXII. Dégradation hydromorphe (->podzols hydromorphes tropicaux)
1) Sols ferrallitiques sensu stricto
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DCXXV. Partie supérieure (1 à 3 m) sous l’influence de la matière organique; on observe deux types d’horizons B :
B1 ocre à goethite et B2 rouge à hématite
DCXXVI. Groupes voisins
DCXXVII. Sols ferrallitiques à kaolinite (matériaux riches en silice, ne contiennent pas de gibbsite
DCXXVIII. Sols ferrallitiques à accumulation hydromorphe d’oxyde de fer : soit sous forme de nodules soit sous
forme de cuirasse
1) Ferralites (Oxydisols)
DCXXIX. Phase extrême de l’allitisition sur roches très basiques pauvres en silice
DCXXX. Kaolinite minoritaire par rapport aux oxydes libres -> Bw souvent qualifié de Bo pour
oxydique
DCXXXI. Sols ferritiques ne contiennent que du fer (sur péridotite)
DCXXXII. Sols allitiques sont exclusivement composés de gibbsite
a) Sols hydromorphes
1) Pseudogley
DCXXXIII. Hydromorphie temporaire de surface liée à une nappe perchée qui n’existe que
pendant les mois humides
DCXXXIV. Le niveau imperméable peut avoir plusieurs origines : soit couche géologique
(hydromorphie primaire), soit horizon Bt très colmaté (hydromorphie secondaire), soit
paléosol tassé et dense (fragipan, horizon glossique : pseudogley glosssique)
DCXXXV. La gamme d’acidité est très large : les plus évolués et les plus différenciés sont les
plus acides, l’acidité facilitant la réduction du fer
DCXXXVI. Profil type A reposant sur Eg (matrice gris beige et parsemée de taches rouilles et
de concrétions ferro-manganiques noires) puis horizon Bg (plancher de la nappe)
1) Stagnogley
DCXXXVII. Pseudogley de climat humide et froid; la nappe perchée dure pratiquement toute
l’année
DCXXXVIII. O (hydromor tourbeux), Eg (entièrement décoloré et déferrifé) et Cg
1) Gley
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DCXXXIX. Nappe phréatique permanente, très réductrice, végétation hygrophile (aulnes, joncs)
DCXL. Profil type : gley oxydé humifère
DCXLI. A (hydromull), Go (gley oxydé), Gr (gley réduit)
DCXLII. Groupes voisins : gley minéral, gley réduit à anmoor, gley podzolique, amphigley
(pseudogley-gley)
1) Pélosols
DCLVI. Nécessitent une condition de station (source locale de sodium) et une condition climatique qui permettent
de conserver le sodium dans le profil (zones climatiques arides) (+ sols en bordure de mer)
DCLVII. Deux processus :
DCLVIII. Sodisation : saturation progressive du complexe en ion Na (sous l’influence d’une nappe
salée par exemple)
DCLIX. Alcalinisation : sous l’influence des eaux pluviales, les argiles sodiques s’hydrolysent
libérant Na (Na2CO3 ou Na(CO3H)), le pH s’élève les argiles se dispersent, se dégradent et sont
lessivées
1) Sols salins
1) Sols à sulfato-réduction
DCLXVIII. Polders, mangroves : les dépôts forts riches en argile et en matière organique sont
très réducteurs et contiennent des sulfures de fer noirs : l’abaissement de la nappe salée
conduit au désalage du profil et à l’oxydation des sulfures en acide sulfurique qui provoque
une acidification du profil
DCLXIX. On distingue la forme réduite de la forme oxydée
DCLXX. Forme réduite (thiosols) : structure massive, couleur gris verdâtre parsemée de
taches noires (sulfures de fer)
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DCLXXI. Forme oxydée (sol sulfaté acide)
1) Sols alcalins
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