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1. Définitions.................................................................................................. BE 8 015 - 4
1.1 État ambiant. État inerte.............................................................................. — 4
1.2 Énergie, exergie et anergie ......................................................................... — 4
2. Exergie d’un système .............................................................................. — 4
3. Irréversibilités. Anergie. Facteur de Carnot.
Cas du système fermé ............................................................................ — 6
4. Variation d’exergie d’un système ouvert .......................................... — 6
5. Exergie chimique ...................................................................................... — 8
5.1 Définition ...................................................................................................... — 8
5.2 Exergie chimique d’un mélange de gaz parfaits ....................................... — 8
5.3 Exergie chimique d’un combustible gazeux.............................................. — 9
6. Exergie physique ...................................................................................... — 10
7. Mesure de la performance exergétique ............................................. — 10
8. Illustration.................................................................................................. — 11
Références bibliographiques ......................................................................... — 15
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1. Définitions des énergies qui peuvent être exploitées sans avoir à subir de trans-
formations préalables. L’énergie En est ainsi constituée d’une part
d’énergie noble, l’exergie Ex, d’autre part, d’énergie complé-
mentaire, l’anergie An, telle que :
1.1 État ambiant. État inerte
En = Ex + An (1)
L’exergie est une énergie réputée « noble » telle que les énergies où ∆En et ∆En0 sont respectivement la variation d’énergie du sys-
électrique, mécanique, nucléaire, magnétique et chimique, qui sont tème et de son milieu ambiant.
U 0 , S 0 , V 0 , T 0 , P 0 , µ0 U 0 , S 0 , V 0 , T 0 , P 0 , µ0
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L’énergie du milieu ambiant (caractérisé par l’exposant « 0 ») est En présence d’irréversibilités (ou dégradations d’énergie
égale à son énergie interne U 0 : « noble » en chaleur), la production d’entropie du supersystème, Sp ,
n’est pas nulle : elle est égale à la somme des variations d’entropie
En0 = U 0 du système fermé et de son milieu ambiant :
L’énergie interne d’un système à composition variable (c’est-à-
dire d’un système ouvert qui peut échanger de la matière avec son Sp = ∆S + ∆S0 (11)
milieu extérieur) dépend d’un certain nombre de paramètres indé-
pendants. Il est courant de choisir comme paramètres : son entropie À partir de ces considérations, le travail du supersystème, déduit
S, son volume V, et dans le cas de systèmes ouverts, le nombre de des relations (2), (8), (9), (10) et (11), s’écrit :
moles de chaque espèce Ni. On peut alors écrire :
W = ∆En – T 0 ∆S + P 0 ∆V – ∑ µ i0 ∆N i + T 0 S p (12)
∂U ∂U ∂U i
dU = -------- dS + -------- dV + ∑ --------- dN i
∂S V, N ∂V S, N ∂N V, S, N où les variations d’énergie du système entre son état initial et un
i i j≠i
où Ni et N i0
sont respectivement le nombre de moles de la subs- Ex = U – T 0 S + P 0 V – ∑ N i µ i0 + Ec + Ep + ... (19)
tance i dans le système et dans le milieu ambiant. i
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Ou, avec la définition de l’enthalpie H = U + PV : — l’exergie mécanique, associée à une énergie mécanique :
∫τ
l’exergie massique ex d’un système quelconque peut être évaluée
comme suit : Ex Q = δQ (28)
où I = T0 Sp 0 4. Variation d’exergie
représente les irréversibilités. On doit noter que ces irréversibilités d’un système ouvert
correspondent à une destruction d’exergie qui se transforme en
anergie. En effet, l’opération irréversible fournit (nécessite) moins
(plus) d’énergie noble que l’opération réversible, pour laquelle on a On considère (figure 2) un système fermé (SF) englobant à l’ins-
Wopt au profit, puisqu’il y a conservation de l’énergie, d’une énergie tant t une certaine masse m située au sein d’un volume de contrôle
moins noble correspondant à de l’anergie. Ainsi, I représente l’exer- d’un système ouvert et une masse dm à l’entrée de ce volume de
gie détruite Exd ou l’anergie produite Anp : contrôle. Durant l’intervalle de temps dt la masse dm pénètre dans
le volume de contrôle. À l’instant t + dt le système fermé coïncide
I = T0Sp = Exd = Anp (25) avec le système ouvert. La variation d’exergie du système fermé, en
l’absence de réactions chimiques, entre l’instant t et l’instant t + dt
Le terme de gauche de l’équation (24) n’est autre que la variation
s’écrit, selon l’équation (26) :
d’exergie du système fermé en l’absence de réactions chimiques,
c’est-à-dire sans variation du nombre de moles des espèces, soit : T0
Ex SF ( t + dt ) – Ex SF ( t ) = 1 – ------ δQ SF + δW SF + P 0 dV SF – dI (33)
T T
∆Ex (système fermé) =
∫ 1 – -----0- δQ + W + P ∆V – I
T 0 (26)
Le travail, δW SF, peut être décomposé en deux contributions :
Mis à part la destruction d’exergie I, on identifie deux termes dans • δWt , qui est la somme de toutes les interactions sous forme de
cette expression : travail à travers le volume de contrôle du système ouvert à l’excep-
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Instant t Instant t + dt
tion de la section d’entrée ; on l’appelle « travail technique » car il soit, en combinant les relations (21), (36) et (37) :
est effectivement utilisable techniquement.
T0
• δW dm, qui est le travail de transvasement, requis pour dEx = 1 – ------ δQ SF + δW t + P 0 dV
« pousser » la masse dm à travers la section d’entrée du système T
ouvert : c2
+ h – T 0 s – ∑ n i µ i0 + ----- + gz dm – dI (38)
δW dm = −PdV dm = −P (−v dm) = Pv dm i 2
avec P et v pression et le volume massique à l’entrée du ou, en admettant que ces transferts thermiques soient confinés au
système ouvert. niveau du système ouvert :
Le travail total est alors exprimé comme suit : T0
dEx = 1 – ------ δQ + δW t + P 0 dV + ex dm – dI (39)
δW SF = δWt + δW dm = δWt + Pv dm (34) T
c2
La variation de volume du système fermé, dV SF, est égale à la où : ex = h – T 0 s – ∑ n i µ i0 + ----- + gz = h tot – T 0 s – ∑ n i µ i0 (40)
i
2 i
somme de la variation éventuelle de volume du système ouvert, dV
(variation du volume de contrôle ou variation autre qu’au niveau de est l’exergie massique de transport (flow exergy pour les anglo-
la section d’entrée) et de la variation de volume, dV dm, relative au saxons [4]), htot étant l’enthalpie massique totale. Cette exergie est
transvasement de la masse dm, soit : associée à l’écoulement. En fait, ex se différencie de ex donnée par
(21) par le terme de pression (P − P0)v qui représente l’exergie
dV SF = dV + dV dm = dV + (−v dm) (35) mécanique associée à la différence de pression entre le fluide et le
milieu ambiant et qui n’est pas pris en compte pour les fluides
En substituant (34) et (35) dans (33), on obtient : cyclés ou dans le cas où la pression du fluide est voisine de la pres-
sion du milieu ambiant. Ainsi, la variation de l’exergie du système
T0 ouvert dans l’unité de temps s’écrit :
Ex SF ( t + dt ) – Ex SF ( t ) = 1 – ------ δQ SF + δW t + P 0 dV
T T
∫
dEx
+ ( P – P 0 )vdm – dI (36) ----------- = 1 – -----0- δQ̇ + W
˙ + P V˙ + ex m˙ – I˙ (41)
dt T
t 0
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dEx 1 2
----------- =
dt
T
T
Ėx =
∫ 1 – -----0- δQ̇ + Ẇ + P V̇ +
T
t 0 ∑
entrée
ex i m˙ i – ∑
sortie
ex j m˙ j – I˙ (42)
•
δQ
•
avec E˙ x puissance exergétique mise en jeu dans le Wt
système ouvert à un instant donné.
En régime permanent, le système ne doit pas évoluer, ce qui Figure 3 – Système ouvert en présence d’échanges
de chaleur et de travail
implique une puissance exergétique nulle ( E˙ x = 0 ). Si, de plus, le
système est indéformable : V˙ = 0 , avec une seule entrée et une
seule sortie (figure 3), la relation (42) permet d’exprimer la variation
d’exergie d’un fluide assujetti à des échanges de chaleur et de
5. Exergie chimique
travail, lors de sa traversée d’un volume de contrôle indéformable :
5.1 Définition
∫τ
˙
m˙ ∆ex = ∆E x (fluide) = ˙ – I˙ = E˙ x Q + E˙ x W – I˙
δQ̇ + W t (43)
∫τ
l’équation (18) donne :
E˙ x Q = δQ̇ partie reçue sous forme thermique,
Ex ch = U 0 – T 0 S 0 + P 0 V 0 – ∑ N i, 0 µ 0i (45)
E˙ x W = W
˙
t partie reçue sous forme mécanique. i
La combinaison des relations (1), (22) et (43) permet d’exprimer la soit, à partir de l’expression (4) de U (où µi ≡ µi0) :
variation d’anergie d’un fluide pour les mêmes conditions (enve-
loppe indéformable, régime permanent) : Ex ch = T 0 S 0 – P 0 V 0 + ∑ N i, 0 µ i0 – T 0 S 0 + P 0 V 0 – ∑ N i, 0 µ 0i
i i
˙
∆An (fluide) =
∫ ( 1 – τ )δQ̇ + I˙ = An
˙ Q + I˙ (44) Ex ch = ∑
i
N i, 0 ( µ i0 – µ 0i ) (46)
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La combinaison de (4) et (47) permet d’exprimer la fonction de avec yi0 fraction molaire du gaz i au sein du système
Gibbs en fonction du potentiel chimique µ : fermé lorsqu’il est en équilibre contraint avec
son milieu ambiant,
G = ∑ Ni µi (48)
y i0 fraction molaire du gaz i présent dans le milieu
i
ambiant.
On en déduit que le potentiel chimique d’une substance pure est
La combinaison de (46), (50) et (51) permet d’exprimer l’exergie
égal à son enthalpie libre molaire g :
chimique molaire ex ch d’un mélange de gaz parfaits :
µ(Ti , Pi) = g(Ti , Pi)
Ainsi, pour une transformation isotherme d’un gaz parfait, la Ex ch y i0 yi0
variation du potentiel chimique s’écrit : ex ch = ------------ = RT 0 ∑ ln ------0- (52)
N i yi
RT
d µ = dg = dh – Tds = -------- dP (49)
P
avec R constante universelle des gaz parfaits. 5.3 Exergie chimique d’un combustible
h et s enthalpie et entropie molaires. gazeux
Développons alors une expression pour les potentiels chimiques
des substances à la température T0 et à leur pression partielle Pi0 L’exergie chimique d’un combustible gazeux est définie comme le
dans le système fermé ou P 0i dans le milieu ambiant : (potentiel de) travail optimal associé à sa combustion à la tempéra-
µ i0 = µ i ( T 0, P i0 ) = µ i ( T 0, P 0 ) + ∆ µ ( P0 → Pi0 à T0 ) ture et à la pression du milieu ambiant :
Ex ch = – W opt (53)
µ i0 = µ i ( T 0, P i0 ) = µ i ( T 0, P 0 ) + ∆ µ ( P0 → Pi0 à T0 ) CG
soit, à partir de (49) : Le procédé de van’t Hoff [5], représenté sur la figure 4, permet de
développer une expression analytique de ce travail optimal (en
P i0 présence de transformations réversibles) à partir d’un système
µ i0 = µ i ( T 0, P 0 ) + RT 0 ln -------- = µ i ( T 0, P 0 ) + RT 0 ln ( y i0 ) (50)
P0 hypothétique qui consiste en une réaction faisant intervenir un com-
bustible gazeux pur (par exemple un composé hydrocarboné, CxHy)
et où les réactifs (autres que le combustible) et les produits de la
P i0 réaction sont des substances faisant partie d’un mélange idéal de
µ i0 = µ i ( T 0, P 0 ) + RT 0 ln ------ = µ i ( T 0, P 0 ) + RT 0 ln ( y i0 ) (51)
P0 gaz parfaits constituant le milieu ambiant (par exemple O2 et CO2
dans l’air ambiant).
Q
qC,1
Combustible B R1 B
à T0 et P0 C R1
F
Réactifs à qC,2
R2 B T0 et P0 R2
C Réactifs à Mélange à T0 et P0
F de n réactifs
T0 et Ppartielle
qC,n
Rn B
C Rn
F
Wt, compression
P1 qT,1
B
Produits de T
combustion Mélange à T0 et P0
à T0 et P0 Produits de
Pm qT,m combustion de m produits
B à T0 et Ppartielle
T de combustion
Wt, détente
Wt, réaction
Wtot
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irréversibilités
= ∆G réaction ( T 0, P 0 ) + RT 0 ∑ ln ( y P0 ) NP – ∑ ln ( y R0 ) NR ξ = -------------------------------------------------------------------
ressource (exergétique)
P R
∏ ( yP0 ) N P
■ Pour un compresseur (adiabatique) :
P
= ∑ N P g P ( T 0, P 0 ) – ∑ N R g R ( T 0, P 0 ) + RT 0 ln -------------------------
P R ∏ ( yR0 ) NR ∆E x
˙
I˙
η ex = ----------- = 1 – ξ et ξ = ------- (57)
R
W ˙ W ˙
t t
soit :
avec ˙ > 0 et ∆E˙ x > 0
W t
∏ ( yP0 ) N P
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■ Pour un échangeur de chaleur adiabatique ( Q˙ = 0 ), à surface où le coefficient de performance maximal COPmax correspond au
d’échange mettant en contact thermique un fluide chaud (C) et un COP d’une machine de Carnot pour laquelle la température
fluide froid (F), les irréversibilités s’expriment comme suit : maximale est la température de condensation Tcd et la température
minimale, celle d’évaporation Tév . On a :
˙ ˙ ˙ ˙
I˙ = T 0 S˙ p = T 0 ( ∆Ṡ C + ∆Ṡ F ) = ∆A n C + ∆A n F = – ( ∆E x C + ∆E x F )
1
COP max = ------------------
Comme nous l’avons vu auparavant (§ 3), l’exergie d’un fluide T cd
augmente lorsqu’il reçoit de la chaleur à une température supé- -------- – 1
rieure à celle du milieu ambiant où lorsqu’il cède de la chaleur à une T év
température inférieure à celle du milieu ambiant. À partir de ces
considérations, on peut évaluer le facteur dissipatif : Les irréversibilités entraînent la consommation d’un travail
supplémentaire au compresseur :
• Pour TC > TF > T0 (cas d’un condenseur de machine frigorifique,
par exemple) :
I˙ = W
˙ –W
t
˙
t, min
˙ ˙ I˙
∆E x F > 0 ; ∆E x C < 0 : soit ξ F = ---------------------- (59) irréversibilités I˙
( – ∆E x C )
˙ et : ξ = ---------------------------------------- = -------
ressource W ˙
t
• Pour TF < TC < T0 (cas d’un évaporateur de machine frigorifique,
par exemple) : W ˙
t, min COP
η ex = 1 – ξ = ------------------ = --------------------- (61)
˙ COP
˙ ˙ I˙ Wt max
∆E x C > 0 ; ∆E x F < 0 soit : ξ C = ---------------------- (60)
˙
( – ∆E x F ) ■ Pour une machine motrice ditherme fonctionnant entre les rése-
rvoirs thermiques à Tsource et Tpuits :
–W ˙ T puits
Le rendement exergétique peut ensuite être déduit à partir de la t ˙ ˙
relation suivante : η en = ------------------- ; η en, max = 1 – ------------------ ; – W t, max = η en, max Q source ;
Q˙ source T source
ηex = 1 − ξ
I˙ = – ( W
˙ ˙
t, max – W t )
La « ressource » est la variation d’exergie du fluide qui est à la ˙
température (moyenne) la plus « éloignée » de la température du I˙ I˙ –W t
et : ξ = -------------------- - ; η ex = --------------------
= --------------- = 1–ξ
milieu ambiant. ˙ ˙
τ source
Q Q˙
Ex Qsource Ėx source
On note que si la température du fluide froid pour le cas TC > TF >
T0 est égale à la température du milieu ambiant : TF = T0, le facteur avec : Q˙ source > 0 et W ˙ <0
t
dissipatif sera toujours unitaire (ξF = 100 %), car toute l’exergie du T0
fluide chaud est convertie en irréversibilités quelle que soit l’ampli- où le facteur de Carnot est donné par : τ = 1 – ------------------
T source
tude du pincement, vu que la variation d’exergie du fluide froid sera Par ailleurs, si T0 ≈ Tpuits , on obtient :
toujours nulle.
De même, pour le cas TF < TC < T0, si TC = T0, alors ξC = 100 % quel W ˙
t η en
que soit le pincement à l’échangeur. Ceci permet de souligner que la η ex = ------------------- = -------------------- (62)
W ˙ η en, max
« valeur » exergétique du transfert de chaleur dans un échangeur de t, max
chaleur est d’autant plus élevée que le transfert se fait à une tempé-
rature éloignée de la température du milieu ambiant (plus haut ou
plus bas), ce qui n’est pas relevé par une analyse purement entropi-
que. En effet, il est compréhensible que, si une valeur économique
devait se greffer sur les études énergétiques, utiliser un échangeur
8. Illustration
fonctionnant à des températures beaucoup plus élevées que la tem-
pérature ambiante devrait être plus coûteux qu’utiliser un échan- Considérons une machine frigorifique à compression de vapeur
geur fonctionnant à basse température, car on aurait alors un fonctionnant au R142b (figure 5). Le fluide caloporteur aux échan-
facteur dissipatif moins important. Tout l’intérêt de l’analyse exergé- geurs (condenseur et évaporateur) est de l’air. Les paramètres fixés
tique (voir exergo-économique) par rapport à une analyse entro- sont la puissance frigorifique (25 kW), les températures d’entrée/
pique repose sur ce point. sortie de l’air aux échangeurs de chaleur (18/35 ˚C et 5/2 ˚C), la tem-
■ Pour une machine frigorifique (réceptrice) ditherme à compres- pérature d’évaporation et la surchauffe (−10 ˚C, 10 K), la température
sion de vapeur, fonctionnant entre Tcd et Tév , le coefficient de perfor- de condensation et le sous-refroidissement (40 ˚C, 5 K) et la tempé-
mance COP est défini par : rature de refoulement au compresseur (60 ˚C). On suppose que tous
les composants de cette machine sont bien isolés thermiquement.
Q˙ év On néglige l’énergie cinétique et l’énergie potentielle dans l’écoule-
COP = ---------------------- ment du fluide. La température du milieu ambiant correspond à la
W ˙ température de l’air à l’entrée du condenseur, soit 18 ˚C.
t, comp
Un calcul thermodynamique permet de déterminer les propriétés
avec : Q˙ év > 0 et W
˙
t, comp > 0 thermodynamiques du fluide frigorigène aux points caractéristi-
Pour une puissance thermique à l’évaporateur donnée, la ques, les débits massiques, les températures thermodynamiques
puissance technique de compression minimale à consommer au moyennes et les puissances thermique et mécanique mises en jeu
compresseur est : (tableaux 1 à 4).
Les résultats de l’analyse exergétique sont présentés dans les
Q˙ év tableaux 4 et 5. On vérifie l’exactitude des calculs en notant que les
˙
W t, min = --------------------- irréversibilités correspondent bien à l’écart entre le travail réel et le
COP max travail minimal requis.
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90
60 °C
Température T
2 80
4 40 °C 3 70
35 °C
60
35 °C 5 Air
R142b
50
18 °C
5 °C 40
30
Air 1
0 °C 20
2 °C
6 – 10 °C 7 10
0
Entropie massique s 1 2 3
Air écart rendement exergétique facteur dissipatif
de température
Condenseur moyenne
Détendeur Compresseur
80
6 R142b 1 70
60
Évaporateur
50
Air 40
10
Une étude de sensibilité en fonction des écarts de températures
moyennes (considérés ici comme des « pincements ») aux échan- 0
geurs de chaleur a été faite. Les figures 6 et 7 illustrent l’augmenta- 1 2 3
tion du facteur dissipatif (ou la réduction du rendement exergétique) écart rendement exergétique facteur dissipatif
avec l’accroissement de cet écart (la température du fluide frigori- de température
gène est constante). moyenne
Figure 7 – Facteur dissipatif en fonction du pincement
Comme vu plus haut (§ 7), on pourrait vérifier que le facteur dissi-
à l’évaporateur
patif aux échangeurs est unitaire quel que soit le pincement si la
température du milieu ambiant est égale à la température du fluide
caloporteur. (0)
(0)
Tableau 2 – Débits massiques
Débit de fluide frigorigène 0,145 kg/s
Tableau 1 – Propriétés thermodynamiques du fluide
frigorigène Débit d’air au condenseur 1,824 kg/s
Débit d’air à l’évaporateur 8,288 kg/s
T P v h s Titre
(˚C) (bar) (m3/kg) (kJ/kg) [kJ/(kg · K)] (%) (0)
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(0)
Irréversibilités
Variation Variation Création Rendement Facteur
Puissance (destruction
d’entropie d’exergie d’entropie exergétique dissipatif
d’exergie)
(1) Nous employons ici la terminologie « Variation d’entropie » « Variation d’énergie », « Création d’entropie » bien que, à proprement parlé, il s’agisse de « flux »
(en kW et kW/K)
(0) (0)
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6 6
–2 –1
–3 –2
–4 –3
ef
ur
ef
et
ef
ur
ef
et
r
e
eu
eu
_f
_f
_f
_f
_r
_n
_r
_n
_r
_n
_r
_n
se
se
ap
nd
ap
nd
nd
nd
ap
nd
ap
nd
ap
nd
es
ap
nd
es
ev
co
ev
co
te
te
ev
co
ev
co
pr
ev
pr
co
ev
co
dé
dé
m
m
co
co
a T0 = 26,4 °C (Tfc-cd) b T0 = 18 °C
et
ur
ef
et
r
eu
_f
_f
_r
_n
_r
_n
se
ap
nd
nd
ap
nd
ap
nd
es
ev
co
te
ev
co
pr
ev
co
dé
m
co
c T0 = 3,5 °C (Tfc-ev)
Évaporateur Compresseur
Détendeur Condenseur
a à l'évaporateur b au condenseur
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Références bibliographiques
Dans les Techniques de l’Ingénieur [3] CORRIOU (J.P.). – Thermodynamique chimi- Inc., Wark K., Thermodynamics, Mc Graw-
que. Définitions et relations fondamentales. Hille Book Company, 1983.
J 1 025 (1984). [5] KOTAS (T.J.). – The Exergy Method of Ther-
[1] COURTIER (J.C.). – Unités de Mesure SI. 23 mal Plant Analysis. Krieger Publishing Com-
(1994). pany, 1995.
Autres références
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[2] SCHUFFENECKER (L.), JAUBERT (J.N.) et nomique des systèmes et procédés énergé-
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de la thermodynamique. AF 4 040 (1999). Guide to Efficient Energy Use. Prentice Hall, Poincaré Nancy I, 1998.
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