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CRIR-AVS PACA Lettre d’information n°7 1

Mai 2014

UN CAS D’HEBOÏDOPHRENIE ?
Dr. Gilles AZAS, praticien hospitalier

 Face aux questions posées par la dangerosité dans ses approches psychiatriques et
criminologiques, je citerai un cas clinique qui pose le problème par le biais du concept de
l’héboïdophrénie, concept peu usité de nos jours mais qui du champ de l’hébéphrénie en
passant par les psychopathies graves (3) et par les formes pseudopathiques de
schizophrénie apparait poser dans le champ psychiatrique des difficultés identiques à
celles suscitées par la notion de dangerosité.

 On retrouve un diagnostic positif de cette forme de psychose { l’adolescence dans deux


articles parmi d’autres de 20061(1-2) . Les auteurs décrivent ainsi un adolescent
auparavant très sage et affectueux présentant des antécédents familiaux (éthylisme), des
troubles du caractère avec opposition insoumission observés tant dans le milieu familial
que scolaire ou professionnel, manifestant un désir utopique de changement d’air, et
commettant pour survivre de petits délits.
 A ces éléments s’ajoutent quelques traits psychotiques avec une symptomatologie
négative et une évolution marquée vers des décompensations psychotiques à minima.

 Je vais ainsi vous exposer le cas de MR X. Il est actuellement âgé de 30 ans, il est décrit
sans famille rencontré pour la première fois en milieu carcéral { l’âge de 18 ans { l’issue
d’un voyage étiqueté de pathologique en Espagne et que nous avons rencontré {
l’occasion de son premier délit pour un vol.
 Il a par la suite poursuivi sa carrière délinquante et recroisé notre chemin dans la maison
d’arrêt ou nous exercions deux années plus tard pour un nouveau vol { l’arraché.
 Entretemps il avait été étiqueté de schizophrène déficitaire, avait bénéficié de la
COTOREP et d’un traitement par NAP.
 Quatre ans plus tard son champ délictuel précédent s’enrichissait d’une nouvelle palette
et c’est dans le domaine de l’agression sexuelle qu’il allait se spécialiser, agressions
souvent dirigées auprès du personnel soignant et variant soit sous la forme d’exhibition
(comportement assez répétitif dans sa rencontre avec les personnes du sexe féminin)
soit sous la forme d’attouchements, le tout corrélé fréquemment { des tentatives
inadéquates de rencontre (demande de petites faveurs auprès de la médecin sexologue
qui le recevait, invitation { boire un café agrémenté d’un petit bisou auprès d’une
surveillante pénitentiaire), tentative de caresses exercées auprès d’une secrétaire {
l’occasion de la prise d’un rendez vous) et persistance par ailleurs de conduites
délictuelles utilitaires telles que vols ou trafic de stupéfiants (haschich) car il est
nécessaire de pimenter son existence nous expliquait-il.
 Lors d’une de nos dernières rencontres il n’aura pas de mot assez dur contre mon
confrère de l’hôpital qui ne lui a même pas donné { manger (ce qui justifiait { ses yeux
son refus du traitement).

CRIR AVS PACA – Assistance Publique Hôpitaux de Marseille - 270 bd. de Sainte-Marguerite – 13009 MARSEILLE (FRANCE)
http://www.ap-hm.fr/criravspaca/fr/site/accueil.asp / http://pmb.ap-hm.fr/criravspaca/index.php
Tél. : +334 91 83 90 33 / 04 91 83 90 33
CRIR-AVS PACA Lettre d’information n°7 2

Mai 2014

 La rencontre avec la justice ira de l’irresponsabilisation { l’altération et l’amènera {


fréquenter de manière assidue l’univers carcéral.
 Il aura également { l’occasion de ses brefs passages dans le monde « normal »
expérimenté le champ du suivi socio-judiciaire et alterné ainsi sur le plan thérapeutique
les antipsychotiques et le traitement castrateur.
 Hormis le champ sexuel son dernier séjour sur un centre pénitentiaire « spécialisé » pour
les délinquants sexuels l’a amené { être condamné { 6 mois dernièrement pour agression
sur personnel (sur la personne d’une surveillante) qui se serait interposé alors qu’il se
battait, victime de racket (il avait l’habitude lors de ses séjours dans notre établissement
de faire l’ours devant la porte du service du moins d’après ses dires de danser comme un
ours à la demande des autres détenus qui le rémunéraient ainsi en tabac).
 Il expliquera de manière véhémente dans la presse « que la surveillante en question
l’avait agressé et qu’il avait d’ailleurs porté plainte contre elle » (l’article qui citait tout
ceci insistait sur les dures conditions des surveillants pénitentiaires aux prises avec la
population délinquante).

 En dehors des problèmes généraux concernant la question des psychotiques en prison


de leur adaptation ou inadaptation au milieu carcéral qui ne concernent pas notre
propos, il me semble que ce rapide exposé qui ne peut manquer de rentrer en écho avec
ce qui a été décrit des difficultés diagnostiques concernant l’héboïdophrénie et son
champ de vie entre pathologique et normalité, se situe en miroir des difficultés
concernant la définition de la dangerosité et dans ses appréciations soit comme
conséquence d’un état psychiatrique soit comme rattachée { un état dangereux.

 1 : S Foullu, P Estingoy : De l’intérêt clinique du concept d’héboïdophrénie A propos de


deux cas de schizophrénie criminelle Annales Médico-Psychologiques 164(2006) 756-
763
 2 : N Coulon, M. Walter : l’héboïdophrénie, un diagnostic d’actualité ? Nervure Tome XIX
Septembre 2006
 3 : J Garrabé : Schizophrénies et héboïdophrénie, Evolution Psychiatrique2001 ; 66 :609-
13

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