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INTERVIEW A BÂTONS ROMPUS AVEC DR YVES ÉKOUÉ

AMAÏZO : « IL FAUT SERVIR DIGNEMENT SON PAYS »


amaizo.info/2020/01/11/interview-a-batons-rompus-avec-dr-yves-ekoue-amaizo-il-faut-servir-dignement-son-
pays/13411

Yves Ekoué Amaïzo January 11, 2020

PROTOCOLE D’INTERVIEW

Journaliste : Mr. Tycko Odjo

Invité : Dr Yves Ekoué AMAÏZO


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Coordonnateur général du Collectif pour la Vérité des Urnes

CVU-TOGO-DIASPORA

yeamaizo@cvu-togo-diaspora.org

10 janvier 2020

1- Le magazine panafricain « Mutations Afrique » vous prie de bien


vouloir vous présenter à ses millions de lecteurs de par le monde
entier.
Dr. Yves Ekoué AMAÏZO est un citoyen du monde, binational, togolais et français vivant
en Autriche depuis plusieurs années et opérant professionnellement en Afrique et en
Asie. De formation multidisciplinaire, et à côté de ses activités professionnelles, il a
choisi de consacrer systématiquement du temps, de l’argent pour mener une lutte
citoyenne et politique pour la transparence, la vérité et l’amélioration des conditions de
vie des peuples victimes de la concentration de l’opulence aux mains d’oligarchies
africaines ou internationales. C’est un simple combat pour la vérité, la justice, l’écologie,
la valorisation des savoirs et des talents, la création de richesses et une répartition
alternative pour un monde meilleur pour chacun d’entre nous. Il s’agit de valoriser
l’économie de proximité, l’économie circulaire et l’organisation d’une redistribution plus
équitable, ce qui n’exclut pas la valorisation de la liberté.

Cela se traduit par la production de livres, d’articles, d’organisations d’actions


citoyennes, de soutien à des individus ou à des organisations épousant les mêmes
objectifs, mais aussi par le développement de réseaux d’affaires permettant de générer
des revenus et de consacrer une partie à cette lutte citoyenne et politique. Mais toute
lutte citoyenne impacte la sphère politique, surtout que les relais en Afrique se révèlent
ne considérer les Africains de la Diaspora que sous l’angle de l’obligation du transfert
d’argent sans aucune obligation de contrôle de l’utilisation de cette manne financière.
Cette culture africaine de l’usurpation de la force de travail de la Diaspora a des limites.
La Diaspora, lorsqu’elle n’est ni alignée sur les partis de la mouvance présidentielle en
Afrique, ni faussement apolitique afin de ne pas s’engager, peut jouer un rôle, sinon le
principal rôle. Cette Diaspora plurielle et indépendante dans l’esprit et vis-à-vis du
pouvoir central africain, mais aussi des opposants alimentaires, n’a pas encore eu la
chance de faire valoir ses compétences, ni son projet pour le Peuple africain.

Le problème est qu’il faut que chaque citoyen souhaitant une approche alternative de la
politique en Afrique décide de faire de sa priorité première la transparence et la vérité
des urnes comme fondement d’une société de confiance. Ce n’est malheureusement pas
le cas au Togo. Aussi, personne ne peut bousculer un Peuple. Alors, ceux qui sont
indépendants de la politique politicienne, sont en train de prendre conscience de leur
force, de leur réseau et doivent organiser leur force pour peser. Mais le fonctionnement
actuel des pouvoirs africains repose d’abord sur leur capacité de nuisance à l’égard des
forces nouvelles et alternatives, afin de les empêcher d’émerger, ce sous toutes ses
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formes. Ne pas prendre conscience de cela, c’est continuer à compter le nombre de
personnalités ou d’organisations de la société civile ou de partis politiques qui finissent
par sombrer, car balayés financièrement, ésotériquement, militairement par le poids
exorbitant de pouvoirs centraux africains qui, au fond, ne sont adeptes des principes
démocratiques et de transparence que s’ils sont les seuls à en déterminer les règles.

A ce jeu subtil, une Diaspora non organisée et non indépendante ne peut prétendre
représenter une alternative crédible. Mais le problème est plus grave avec des partis
d’opposition ou des organisations de la société civile en Afrique qui s’alignent,
officieusement ou officiellement sur les positions de la mouvance présidentielle. En
contrepartie, chacun reçoit une part non négligeable d’un budget de redistribution
nationale qui n’est pas inscrit officiellement dans les budgets de l’État. Pourtant, c’est ce
budget de redistribution qui assure la création, le renforcement et la pérennisation d’un
système de clientélisme éthique, national et même international qui aspire une grande
partie des citoyens africains qui finissent par inverser les priorités à savoir : l’argent
d’abord, l’organisation des fondements éthiques d’une société ensuite ! Autrement dit, «
je mange d’abord », « la vérité des urnes, après ». Une telle société ne peut avoir le
soutien de sa jeunesse sur le long terme. Aussi, ce sont des crises multiformes qui
s’annoncent en perspective. Mais hier, aujourd’hui et peut-être demain, celles-ci sont
étouffées dans l’œuf par des violences et des brutalités sur les citoyens, restées souvent
impunies.

Mais cette Afrique de l’injustice et des inégalités ne semble pas conduire à un « sursaut
salutaire pour la démocratie » pour organiser une résistance autour de personnalités
éthiques et sans casseroles ésotériques, politiques, militaires, économiques,
environnementales, sociales, et culturelles. Car le coût de cette mauvaise gouvernance
se reflète dans le niveau d’endettement sans contrepartie en termes de pouvoir d’achat
pour les populations.

Alors, le Dr. Yves Ekoué AMAÏZO comme au demeurant un grand nombre d’autres
personnalités et de citoyens indépendants, ont choisi de ne plus céder à des institutions
internationales ou nationales qui n’offrent comme option de vie que le fait de s’aligner
sur un système d’usurpation de la force de travail des citoyens sans influence au profit
d’autres citoyens, mieux organisés, parfois usant et abusant de la force militaire, pour
imposer une organisation de la cité, c’est-à-dire une politique. Alors, faut-il faire de la
politique ? La réponse est oui ! Faut-il le faire comme cela se fait par des élites
togolaises de la mouvance présidentielle, ou comme le fait une large majorité d’une
opposition institutionnelle et alimentaire, la réponse est non ! Il faut le
faire « autrement », ce en toute indépendance et vigilance envers des réseaux
d’individus qu’il faut bien qualifier d’infiltrés à la solde des élites qui trahissent le
Peuple africain, le Peuple togolais en particulier.

Si le Peuple togolais n’en est pas encore conscient et continue d’opter pour des élections
dont les règles dites de « transparence » sont déterminées unilatéralement par le
pouvoir en place représenté par Faure Gnassingbé ou l’un de ses frères qui a des
velléités de le remplacer au pied levé, alors ce Peuple doit d’abord en assumer les
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conséquences, puis sortir de sa léthargie afin de choisir des alternatives où sa volonté
n’est pas trahie. La Diaspora qui n’a pas de casseroles et n’a volé personne au Togo peut
avoir un rôle important à jouer. Encore faut-il que le Peuple togolais le veuille !

2- Veuillez bien vouloir développer votre parcours académique et


professionnel.
S’il est vrai que le parcours académique et professionnel peut servir de repère pour se
faire une image d’une personnalité politique, j’en suis personnellement moins
convaincu compte tenu du rôle de trahison du Peuple africain qu’ont joué plusieurs
personnalités africaines qui, pourtant, avaient des parcours académiques et
professionnels brillants. Donc ce n’est pas nécessairement le parcours académique ou
professionnel qui est déterminant, mais bien la volonté de servir le Peuple africain de
manière éthique ; et moins de se servir. Ou pire, d’aller servir les intérêts des étrangers,
que ce soit un État adepte de la post-colonie ou de la Françafrique ou ses ramifications
privées, au nombre desquelles les multinationales étrangères qui ne favorisent pas le
développement, plus particulièrement celui des petites et moyennes entreprises. Il va de
soi que ce n’est pas un tel projet de société qui va créer des emplois décents dans la
proximité.

Cela étant dit, sur le plan académique, je suis titulaire d’un doctorat (Université
française Lyon 3 – Jean Moulin) en droit, économie et gestion de l’information obtenu
en 1986, un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en monnaie, banque et finance,
Université française Lumière – Lyon 2 et obtenu en 1983, une Maîtrise en
Administration Économique et Sociale option Gestion des services publics, Université
Lyon 2 obtenu en 1982) et un Master of Business Administration (MBA) obtenu au
Royaume Uni et en Suisse avec Wales University et Robert Kennedy School Zürich avec
une spécialisation dans le Management des projets et entreprises internationales,
obtenu en 2009. Plusieurs certificats sont venus renforcer ces expertises.

J’ai publié quelques livres et de nombreux articles en français et en anglais (Voir


l’encadré en fin d’article), ai eu l’honneur de faire partie du Groupe de personnalités
éminentes de l’Union africaine et des économistes de l’Union africaine.

Sur le plan professionnel, je dispose de plus de 35 ans d’expérience internationale avec


une spécialisation sur l’investissement et la création de richesses en Afrique.

Avec une expérience d’un an de coordinateur du Reporting financier et informatisé pour


des Eurobanks au Luxembourg, 20 ans en tant qu’économiste et administrateur et
gestionnaire de projets de développement à divers titres (investissement, stratégie,
services de conseil, développement du secteur privé, etc.) avec une organisation
spécialisée des Nations Unies, puis treize (13) ans dans le Conseil stratégique aux États
et aux entreprises internationales, j’ai eu l’occasion de créer et de diriger ma propre
entreprise de conseil en agilité et mutabilité, « MutAgile Ltd & Co KG » avec un accent
particulier sur les services de conseil stratégique, la relocalisation ou la délocalisation
d’industries et de capacités productives, le transfert de savoir et de technologies,
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l’amélioration de la performance logistique pour une meilleure insertion dans les
chaines de valeur locales, régionales et mondiale avec une attention particulière pour la
promotion des petites et moyennes entreprises et l’entrepreneuriat féminin.

La réalité des opportunités d’affaires m’ont conduit à organiser des réseaux d’affaires
agiles spécialisés dans l’aviation, les infrastructures, la santé et l’industrie avec des
partenaires diversifiés en Europe de l’Ouest et de l’Est (Autriche, Allemagne, Croatie,
Turquie) en Asie (Inde, Sri Lanka) et en Afrique (plusieurs pays). Les solutions
proposées reposent principalement sur des solutions clés-en-main après formation et
transfert de technologies. Dans la pratique, nous insistons pour avoir tous les postes
doublés par un Africain, afin d’assurer que le contenu local soit mis à niveau. Aucun
projet n’est entrepris sans un apport financier minimum de 30 % du client africain et
parfois une garantie souveraine de l’État.

Le problème est que de nombreux dirigeants africains croient encore que tous les
risques et toutes les responsabilités pourront être transférées à un secteur privé. Cela ne
fonctionne plus et du coup, c’est un secteur privé disposant de financement mais
souvent peu recommandable en termes de défense des intérêts des populations qui finit
par « acheter » les faveurs du décideur, bercé dans une irresponsabilité profonde.
Heureusement que la majorité des citoyens africains n’en est pas encore consciente car
il y aura du dégât… Mais la prise de conscience est en route.

Il m’arrive d’intervenir auprès des organisations patronales africaines sur des thèmes de
partenariat stratégique, des problématiques économiques, et d’amélioration de l’agilité
avec en perspective la réduction des coûts. En parallèle, en tant que directeur du groupe
de réflexion Afrocentricity Think Tank, je poursuis des activités de plaidoyer pour un
mieux-être des Africains. Il m’arrive occasionnellement d’intervenir dans des
conférences ou d’organiser des ateliers payants. Deux des derniers thèmes portent sur
l’efficacité énergétique et les avantages et inconvénients du Franc CFA ainsi que des
propositions alternatives pour les entreprises.

Aujourd’hui, mes activités professionnelles sont focalisées sur la réalisation de projets


de long-terme, sur la base d’arrangements concessionnels, de partenariat public privé
notamment dans le domaine de l’Aviation, des infrastructures.

3- La saine gestion de la cité demeure une préoccupation majeure


pour vous. A cet effet, parlez-nous un peu de votre engagement
citoyen et surtout politique ?
Mon engagement citoyen a commencé il y a plus de 35 ans lorsque j’ai compris que le
Peuple togolais, africain en général est une victime silencieuse d’un système
oligarchique d’individus ayant des intérêts partagés au point de sacrifier les intérêts des
populations africaines. Cet engagement a pris plusieurs formes notamment syndicales,
puis avec des actions militantes au sein d’associations. Pour obtenir des résultats plus
directs, j’ai décidé de me consacrer plus à rassembler des équipes d’Africains et d’amis

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de l’Afrique pour réfléchir sur les stratégies et les solutions allant dans le sens de la
défense des intérêts des populations défavorisées, affaiblies et/ou sans influence. Cet
engagement a permis de nuancer le stéréotype populaire selon lequel les dirigeants
africains sont solidaires de leurs compatriotes. Cela a permis aussi de mieux percevoir
l’alliance tacite entre des élites au pouvoir et les forces militaires peu soucieuses trop
souvent des droits humains, des libertés en général, celle des médias en particulier et
plus particulièrement de la corruption et de l’impunité institutionnalisées au Togo, mais
aussi en Afrique, comme au demeurant dans de nombreux autres pays où l’état de droit
est un palliatif pour se donner un image de la fausse démocratie, celle parfois
sponsorisée par certaines ex-puissances coloniales en Afrique.

4- Souhaiteriez-vous être un jour élu en qualité de Maire, Député ou


Président de la République au Togo ?
Je ne sais pas ce qui motive votre question. Le problème n’est pas d’être élu mais de
servir dignement son prochain, quelle que soit la fonction. Je pense remplir une partie
de cette fonction à l’international tout en étant indépendant du système illégitime à la
lumière de la Constitution de 1992 au Togo. Même le Burundi a choisi de ne pas aller à
un 4 e mandat. Alors, si le Togo est le seul pays à se singulariser, ce par la contrevérité
des urnes, par des institutions de préparation et d’organisation d’élections non
transparentes et surtout par des déclarations unilatérales de victoires ou d’inversion des
résultats exprimés, alors ne pas combattre l’impunité 2 et accepter un processus
électoral vicié relève de la couardise. Pourtant, c’est le choix des 10 candidats déclarés le
8 janvier 2020 à l’élection présidentielle du 22 février 2020.

C’est dans ce contexte qu’il faut répondre à votre question. A quoi cela sert d’être Maire
au Togo si le budget qui vous est affecté dès que vous êtes dans l’opposition relève de la
provocation, tellement il est insignifiant. A quoi cela vous sert d’être un Député non pas
élu, mais bien « nommé » par le pouvoir en place puisque le taux d’abstention des
dernières élections législatives au Togo était proche de 80 %. A quoi cela sert d’être
Président du Togo dans un contexte où le projet de société est celui des lobbies
puissants (nationaux, régionaux et internationaux) et de militaires dont les intérêts
personnels se confondent avec ceux de l’Etat togolais, surtout quand il s’agit d’affecter
les dépenses et de récupérer les recettes. A ce rythme, les inégalités se sont accrues au
Togo au même titre que le pouvoir d’achat.

Le Togo est le seul pays de la sous-région à avoir réussi à faire sauter la limitation du
mandat présidentiel à deux mandats, non sans insurrection dans le pays. Mais c’est
aussi le Togo qui semble être en passe de réussir à faire passer ce mandat à un
minimum de quatre et un maximum de 6 sous le nez et la barbe de la CEDEAO. En
comparaison, la SADC (l’organisation régionale de l’Afrique australe) a réussi à faire
entendre raison au Président du Burundi, M. Pierre Nkurunziza, qui a fini par céder aux
pressions et annonce « volontairement » qu’il ne briguera pas de 4e mandat

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présidentiel. Sur ce plan, la CEDEAO apparaît comme l’institution régionale africaine
qui s’est spécialisée dans l’accompagnement et la légitimation des élections de la
contre-vérité des urnes au Togo.

Les appartenances ésotériques semblent primer sur le bon sens dans cette institution
qui a systématiquement refusé de défendre les intérêts des populations togolaises. Peut-
on alors dans ces conditions souhaiter un jour être élu en qualité de Maire, de Député
ou de Président de la République au Togo dans ces conditions de non-transparence et
d’intrigues politiques sur le dos des populations ?

Il faudrait revoir votre question à l’aune de la réalité de la tricherie électorale au Togo.

5- En toute franchise, dites-nous ce que la ville où vous vivez


actuellement représente sincèrement et personnellement pour vous ?
Votre question n’a pas de sens pour moi. Je réside effectivement à Vienne en Autriche
mais mes activités professionnelles font que je suis plus souvent à l’étranger qu’en
Autriche. Aussi, là où je vis, je n’ai pas d’activités politiques si c’est cela le sens caché de
votre question.

6- Quelles sont alors vos ambitions pour cette belle ville que vous
aimez si tant ?
Aucune. Je n’ai pas la nationalité autrichienne et suis un citoyen africain et un citoyen
du monde, avec une culture plurielle.

7- Votre intérêt et votre amour aussi pour l’Afrique n’est plus à


démontrer. Dites-nous ce qui vous motive à nourrir une si grande
affection et un si grand attachement à ce continent ?
Je préfère reformuler votre question. Personne n’a envie d’un continent où la liberté, la
démocratie, le bien-être est en panne, ou plutôt ne fonctionnent que pour une minorité,
alors que la plus grande majorité des Africains sont dans le dénuement total, du fait
d’une mauvaise gouvernance. Je suis né au Togo et ne me résoudrais pas à tout mettre
en œuvre pour améliorer le sort de celles et ceux qui sont nés sur ce bout de territoire. Si
j’étais né en Australie ou en Alaska, l’intérêt pour améliorer le sort de mes semblables
sera le même. Je ne suis pas dans le « sentimental » mais bien dans le constat que les
choix politiques qui ont été imposés à l’Afrique par ceux qui sont venus agresser ce
continent, mais aussi les choix politiques de ceux qui gouvernent ce continent depuis
les indépendances ne sont pas en priorité tournés vers l’amélioration du bien-être de la
grande majorité, mais bien d’une oligarchie et une élite dominante, incapable souvent
de fournir de l’emploi et du pouvoir d’achat sous forme de travail décent à la grande
majorité.

Il s’agit donc bien d’une alternative de stratégie et de gouvernance. Le Togo ne fait pas
exception. A défaut, ce n’est pas l’amour pour l’Afrique qui est en jeu, mais bien l’amour
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de son prochain et son semblable qui n’a peut-être pas eu les mêmes opportunités à sa
naissance et au cours de son parcours de vie pour réaliser ce que j’ai pu faire et qui me
rend autonome des pouvoirs africains, sous toutes leurs formes.

8- Vos précieux rêves et projets intéresseront à plus d’un titre les


Africains et les Africaines. Dévoilez-les-nous ?
Vous utilisez des mots que je souhaiterais préciser. Il ne s’agit pas de caresser des rêves.
Mais d’avoir un projet alternatif d’amélioration du mieux-être des Africains, des
citoyens du Togo particulier.

Mais, allons plus loin. Sur le plan du bien-être du Peuple togolais, Faure Gnassingbé a
privilégié son camp et les « ultra-riches » dits les « en-haut-d’en-haut » dont de
nombreuses femmes soucieuses de leur entourage et moins du Peuple togolais. Il faut
faire le vrai bilan de Faure Gnassingbé en cette fin d’année 2019, soit en profiter pour
rappeler qu’entre 2005 et 2020, il a simplement appauvri l’ensemble du Peuple togolais
et enrichi une oligarchie extrêmement arrogante vis-à-vis de concitoyens faibles en
termes de capacité de nuisance à son égard. Ce point est très important puisque ceux
qui prônent la lutte pacifique notamment avec la non-violence, oublient que Faure
Gnassingbé lui pratique, régulièrement et systématiquement un rapport de force où sa
lutte contre le Peuple togolais se termine par des kidnappings, des emprisonnements
sans mandat légal, des arrestations arbitraires, des viols, des incendies de marchés sans
enquêtes, des assassinats restés impunis à ce jour… Bref, le non-respect généralisé des
droits humains érigé en règle de gouvernement.

Mais chacun continue de croire que le Togo est une terre de paix. En effet, un havre où
la paix des cimetières promeut l’omerta. Un terre où le Peuple, et sa jeunesse en
particulier, n’ont plus d’opportunités d’avenir, sauf de fuir vers ceux qui, en Occident,
viennent se mêler de ce qui ne les regarde pas au Togo, et s’organisent pour pérenniser
la contre-vérité des urnes au Togo, parfois avec la bénédiction de certains représentants
alimentaires des différentes religions, notamment certains archevêques conservateurs,
certains Imams de l’Islam non radical, et de vénérables prêtres des religions
autochtones qui oublient Dieu dès que l’argent se présente en espèces « sonnantes et
trébuchantes ». Une addiction dont chaque citoyen et citoyenne du Togo y compris dans
la Diaspora devrait apprendre à se débarrasser si l’objectif stratégique est de retrouver
un mieux-être qui passe par un processus électoral transparent et la vérité des urnes.
Face au rapport de force et au jeu hypocrite d’une communauté africaine et
internationale ne considérant le Peuple togolais que pour des moins que rien, l’avenir à
court terme du Togo est dans une impasse unilatérale imposée par le système de Faure
Gnassingbé.

Pour ce qui est de faire croître la richesse par habitant, le Togo fait moins bien que la
moyenne de l’UEMOA qui est passée respectivement de 1,3 % à 3,5 %, et mieux que la
zone franc, de 0,9 % à 2,4 % (voir Graphique A).

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Le Togo sous Faure Gnassingbé entre 2005 et 2020 a fait chuter la croissance de la
richesse par habitant (produit intérieur brut) du citoyen togolais de -0,6 %, passant de
3,3 % de la richesse produite par habitant en 2010 à 2,7 % en 2020. En comparaison,
les pays voisins font mieux (voir Graphique B).

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Lorsque le système de Faure Gnassingbé s’oppose au recensement des 2,3 millions de
Togolais vivant à l’extérieur du Togo, il y a « problème ». Lorsque Faure Gnassingbé
organise une révision des listes électorales (du 29 novembre au 2 décembre 2019) pour
recenser uniquement les Togolaises et Togolais de l’Extérieur pour leur permettre
d’accéder à une carte d’électeur et avoir le droit de voter dans les ambassades
accréditées, d’aucuns pourraient croire qu’il s’agit d’une bonne initiative. Sauf que seuls
six (6) pays ont été arbitrairement retenus et en définitive, uniquement 348 togolais de
la Diaspora, pour la plupart alignée sur la mouvance présidentielle, qui ont été
identifiés comme « dignes » de voter le 22 février 2020, sans garantie d’ailleurs que leur
vote reflètera la vérité des urnes, il y a « problème ». L’Allemagne qui compte une des
plus grandes communautés de Togolais et Togolaises a été exclue. La raison réside dans
le fait que nombre d’opposants au système RPT/UNIR se trouvent dans ce pays.

La Cour constitutionnelle est composée de 9 membres dont 2 désignés à la majorité


absolue par le Parlement, 2 par le Chef de l’Etat, 2 par le Sénat, 1 par le Conseil
supérieur de la magistrature, 1 avocat élu par ses pairs, 1 professeur de droit élu par ses
pairs. Lorsque le même système de Faure Gnassingbé se propose de « renouveler » la
Cour Constitutionnelle en remettant à la tête de cette institution de légitimation de la
contre-vérité des urnes, les mêmes à savoir M. Aboudou Assouma, Président de cette
Cour Constitutionnelle et M. Kouami Amados-Djoko, il y a manifestement un manque
d’originalité. Ces personnalités sont les principaux artisans de la démocratie de façade
au Togo. Ce sont eux qui ont installé durablement le Togo dans la contre-vérité des
urnes, ce depuis 2007. Comme le parlement togolais lui-même reflète la contre-vérité
des urnes suite à un boycott massif de la population (moins de 12 % de votants) et des
proclamations frauduleuses, que vaut le vote des 89 voix de parlementaires illégitimes
et alignés sur Faure Gnassingbé qui ont renouvelé à la tête de la Cour constitutionnelle,
ceux-là même qui, un jour devront passer devant une juridiction d’exception pour avoir
travesti le « Droit » avec un Grand D.

Si c’est cela la démocratie togolaise que soutiennent les pays occidentaux et la France
en particulier, il y a manifestement « problème ». Mais entre l’exclusion de la Diaspora
togolaise plurielle et indépendante du droit de vote et l’organisation en amont des
institutions et des personnalités opérant la contrevérité des urnes, Faure Gnassingbé
« ne voit pas le rapport ». Pourtant, il y en a un : c’est la remise à zéro des compteurs
des mandats présidentiels afin de pouvoir refaire à nouveau, en toute illégitimité et
contre l’avis du Peuple togolais, trois nouveaux mandats présidentiels.

Si c’est cela que les candidats et les ecclésiastiques qui ont opté pour aller aux élections
de la contre-vérité des urnes veulent, alors que le Peuple togolais indépendant et
conscientisé, s’indigne et refuse de suivre des personnalités qui conduisent
systématiquement ce Peuple vers des impasses électorales du fait d’un fatalisme
alimentaire basé sur le refus de la « chaise vide » et la participation à des élections de la
contre-vérité des urnes. En fait, il s’agit d’un choix bien mûri pour une « ventrologie »

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aussi discrète que sophistiquée, qui empêche toute organisation collective permettant
de repousser les dates de l’élection présidentielle à plus tard afin de purifier l’ensemble
du processus et des institutions contrôlant les élections au Togo.

Un Peuple qui préfère aller « manger » au lieu de lutter pour le droit à son
autodétermination est un Peuple mort. C’est aussi surtout un Peuple qui n’écoute pas !
En réalité, c’est un Peuple victime de la pauvreté et du clientélisme d’Etat.

Alors, la solution passe par l’émergence non pas d’un candidat unique pour des
élections de la contrevérité des urnes, mais d’un ensemble de personnalités éthiques
(sans casseroles) qui défendent les intérêts du Peuple togolais. Ces derniers doivent être
disposés à s’organiser ensemble, sur une base démocratique, pour offrir une alternative
crédible, notamment un projet de société commun et un projet de gouvernement qui
fera émerger une candidature commune.

Ne pas comprendre cela, c’est faire preuve, soit d’une grande naïveté, soit être aligné
directement ou indirectement sur la mouvance présidentielle, soit encore n’être
intéressé que par le gain matériel en acceptant la servitude volontaire que propose le
système de Faure Gnassingbé tant au plan ésotérique, militaire que civil. Que Dieu et les
ancêtres africains éthiques sortis de la lignée de Melchisédech pardonnent à tous ceux
et celles qui ont opté pour la facilité, le gain immédiat et facile, et ont, en fait,
abandonné la lutte tout en tentant d’y résigner le Peuple togolais.

Le Peuple togolais est résilient. Il ne tombera pas toujours dans ce piège. Les taux
d’abstention non enregistrés officiellement feront office de signe précurseur du déclin
d’un système usurier et usurpateur. Ce n’est qu’une question de temps et de
conscientisation. Le jour arrive, plus vite que l’on ne pourrait le croire, où ce Peuple
découvrira à quel point, de nombreuses élites togolaises, disposant d’un parcours
académique et professionnel exceptionnel et d’une expérience de plusieurs années ont
systématiquement et régulièrement trahi ce Peuple togolais. Le Réseau de la
Coordination de la Diaspora togolaise indépendante (RCDTI) et le Collectif pour la
Vérité des Urnes Togo Diaspora continueront régulièrement à alerter ce Peuple sur
l’hypocrisie institutionnelle que constitue la « Démocratie conviviale et alimentaire » de
Faure Gnassingbé. Tant qu’une partie du Peuple togolais préfèrera aller prendre son sac
de riz « fort », cette partie aura mangé du riz « Faure » et aura du mal à opter pour la
vérité, la transparence. Sa capacité de résistance et de lutte intelligente, notamment par
la désobéissance civile, sera émoussée, voire annihilée par les effets des égrégores
coalisés de Faure Gnassingbé.

9- Avez-vous réellement les moyens de vos nobles ambitions pour


l’Afrique ?
Oui. Mais je compte sur tout Africain engagé pour se libérer, le temps, la
conscientisation du Peuple togolais et africain et Dieu. En réalité, il s’agit de retrouver la
confiance en soi et de compter sur soi-même. Mais rien ne vaut la capacité d’un Peuple
systématiquement agressé au cours de l’histoire, à retrouver sa capacité à enlever le
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joug de son oppresseur du dessus de son cou. La difficulté aujourd’hui est que
l’oppresseur n’est plus aussi facile à discerner mais s’est organisé au sein d’un réseau de
défense d’intérêts bien compris qui comprend autant de composantes de « l’Occident »
que de « l’Afrique », et de plus en plus du Moyen-Orient et de l’Asie » … Autrement dit,
tous ceux qui souhaitent une alternance véritable au Togo n’ont jamais voulu s’organiser
pour proposer un projet de société commun et un projet de gouvernement commun.
S’ils l’avaient fait, de nombreuses structures et gouvernements leurs seraient venus en
soutien. Alors, modestement, quelques individus éthiques se sont rassemblés et engagés
pour être prêts au moment opportun.

Mais face à des égos, des opposants alimentaires et traîtres se contentant du menu
fretin que sont les distributions de subsides officieux et officiels sans obligation de
contreparties et d’évaluation devant le Peuple togolais, toute personne censée et éprise
de vérité et de justice et d’innocence ne peut rester inactive. Maintenant, si les moyens
dont vous parlez se résument à l’argent, les compromissions dans les réseaux
ésotériques et autres réseaux mafieux, je vous répondrais que les moyens de mes nobles
ambitions ne font pas dans la compromission avec le Mal et l’Abject. Il y va de l’honneur
de l’Homme ou la Femme Noire, tous deux issus du continent-mère. Le Peuple africain,
togolais en particulier, doit exiger de ses politiciens qu’ils leur rendent des comptes, ce
avec des agents indépendants du système en place. La surprise risque d’être de taille.

10- Qu’avez-vous de si cher à dire aux enfants, aux jeunes et aux


braves femmes du continent africain ?
Je rappelle que j’ai été jeune et que j’ai eu à promouvoir de nombreux projets en faveur
de l’égalité entre les hommes et les femmes. Sur le continent africain, les inégalités sont
légion. Elles sont culturelles, mais surtout économiques et donc politiques. Si le droit de
propriété en zone rurale avait été confié à des femmes, je ne suis pas convaincu
qu’aujourd’hui une bonne partie des terres africaines serait entre les mains d’étrangers.
Alors, à tous ceux qui souffrent sur le continent le plus riche du monde mais dont la
richesse est accaparée par des usurpateurs extérieurs et intérieurs, le temps est venu
pour que chacun prenne sa part du combat de libération et d’indépendance
économique.

Alors, que ceux qui sont victimes des élites usurpatrices du bien commun d’autrui
apprennent à s’indigner, à identifier qui parmi eux mais aussi avec eux, pourraient
permettre une réorganisation décentralisée de la lutte pour l’émancipation personnelle
et collective des Africains. C’est donc bien la difficulté à s’organiser pour créer une
capacité de combat qui manque cruellement. Il y a bien sûr les traitres et autres
opportunistes. Mais chacun les connaît. Le problème est de les associer
systématiquement à une lutte dont ils ne veulent pas et qu’ils ou elles sabotent.

C’est donc bien de stopper d’être naïf face à des ennemis du Peuple africain que je
recommande aux victimes africaines d’un système d’usurpation des richesses et talents
africains. Une fois cette conscientisation acquise, l’Africain est trop ingénieux et agile
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pour savoir où se trouvent ses intérêts collectifs. Justement, c’est le fait que par le passé
l’intérêt individuel a malheureusement pris le dessus sur l’intérêt collectif qui a conduit
à la situation actuelle d’inégalité criarde assumée par des élites au pouvoir, mais aussi
par des oppositions alimentaires. Il faut donc être vigilant et apprendre à ne plus
accepter que celui qui n’est pas de chez vous sait mieux que vous ce qui est bon pour
vous…

11- Quelle lecture faites-vous, en toute sincérité, de l’actualité surtout


politique au Togo ?
Lorsque certains responsables politiques africains, ceux du Togo en particulier,
intervenaient discrètement pour empêcher le développement des carrières de
concitoyens non alignés sur les positions du pouvoir, l’enjeu de l’engagement politique
n’était plus de dénoncer, mais de contribuer à proposer un système alternatif, un Togo
qui serait différent du Togo actuel. Pour ce faire, il faut bien passer par un projet de
société alternatif à celui qui est offert unilatéralement par ceux qui détiennent le
pouvoir et abusent du droit pour se maintenir au pouvoir en toute illégitimité et contre
l’avis d’un Peuple empêché de s’exprimer librement dans les urnes. Mais
paradoxalement pour ce qui est de s’organiser collectivement pour faire émerger un
projet de société commun, les opposants alimentaires, les organisations de la société
civile alignées sur la mouvance présidence n’en ont cure. Ignorance, inconscience,
irresponsabilité, appât du gain immédiat ? Tout ceci en même
temps vraisemblablement ! Cela doit cesser !!!

Le problème est que le Peuple n’est peut-être pas encore prêt. Du coup, c’est comme si
par l’incurie de quelques dirigeants, c’est tout le Peuple togolais qui semble avoir perdu
son « bon sens » et semble se laisser embarquer, comme un mouton que l’on mène à
l’abattoir, vers les énièmes élections de la contre-vérité des urnes. Le « vin de palme est
tiré, il faut le boire » disent certains opportunistes et autres spécialistes de la trahison
du Peuple. Mais lorsque l’on ne boit pas de vin de palme, on boit de l’eau. Il faut donc
rester lucide sur la capacité extraordinaire du système de Faure Gnassingbé à acheter
les consciences et une grande partie du Peuple qui reste convaincu « qu’il vaut mieux
manger une mangue, qu’admirer un ananas ». La mangue étant l’argent de l’achat de la
conscience et l’ananas, une démocratie considérée importée d’ailleurs. Sauf que dans le
contexte togolais, les vieux adages sont parfois extrêmement trompeurs. En effet, ce
sont les mêmes dirigeants de l’opposition ou des sociétés civiles alimentaires qui
clament haut et fort que « trop de viandes ne gâtent pas la sauce ». Pourtant, personne
ne mange sans sauce au Togo. De ce fait, « trop de viandes gâtent la sauce ». Il faut
comprendre par « viande », les zélés de la mouvance présidentielle mais aussi les
personnalités non-indépendantes du système de Faure Gnassingbé et par sauce, le
système ésotérique, militaire et civil mis en place par le parti-Etat RPT/UNIR
(Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) devenu Union pour la République (UNIR)).

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Lorsque les chancelleries et les dirigeants occidentaux, mais aussi les organisations des
Nations Unies, celles des institutions régionales notamment l’Union africaine, la
CEDEAO ou l’Union européenne ou les institutions internationales comme les Nations
Unies, notamment le PNUD Togo ou l’Organisation internationale de la Francophonie,
ou encore certaines institutions bilatérales notamment la France, l’Allemagne se
contentent d’accompagner la contrevérité des urnes, quand elles ne l’ont pas validée de
manière décomplexée, alors se taire devenait un crime envers le Peuple togolais.

Il fallait donc expliquer et conscientiser une partie du Peuple togolais afin de stopper la
logique des « 27 dialogues politiques » infructueux avec le pouvoir en place. Cela a été
« dur » de constater qu’une grande majorité des dirigeants togolais de l’opposition,
nonobstant leur grande qualité sont graduellement devenus des oppositions
alimentaires et ne peuvent qu’induire le Peuple togolais dans des voies d’impasses. Le
pouvoir en place le sait et profite de la manne financière non inscrite au budget des
ressources minières et des hydrocarbures pour verser dans l’achat des consciences par
la distribution subtile de subsides tant aux partis d’opposition alimentaires, qu’à de
nombreuses organisations de la société civile.

Certains ecclésiastiques de plusieurs confessions différentes abusent de leur rôle et


fonction et finissent en fait par neutraliser la lutte du Peuple togolais en l’induisant en
erreur avec une logique consistant à l’amener graduellement à accepter d’aller à des
élections de contrevérités des urnes avec une « candidature unique » actuellement
introuvable et rejetée par la plupart des 10 candidats déclarés (liste non exhaustive).
Jean Pierre Fabre, le Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) un
parti créé suite à un dissidence avec l’Union des Forces du Changement, aurait dû être
le Président du Togo, au même titre qu’avant lui, Gilchrist Olympio et feu Bob Akitani
tous deux investis par l’Union des Forces du Changement (UFC)… Mais la contrevérité
des urnes et l’inversion des résultats sont passées par là et risquent de se renouveler
lors de la prochaine élection présidentielle.

Pourtant suite à une rencontre avec Mgr Kpodzro, à la demande de ce dernier, a


clairement indiqué « qu’il ne soutiendrait aucun autre candidat, autrement dit, il ne
peut soutenir que lui-même. En réalité, c’est la position de la plupart des candidats
déterminés à participer à cette élection présidentielle pour des raisons qui ne sont pas
toujours politiques. Il nous a semblé au sein de notre réseau de réflexion sur le Togo
que nous devons sensibiliser la partie du Peuple togolais qui souhaite rester
indépendante et préparer la voie à une véritable alternance de projet de société. Il ne
s’agit pas d’une alternance d’individus ayant des intérêts partagés, réalisés souvent aux
dépens du Peuple togolais, malgré les incantations et le populisme ambiant des uns et
des autres.

Dans ces conditions et pour revenir à votre première question, un engagement citoyen
devient par la force des choses, un engagement politique. Cela signifie de retrouver la
confiance entre le Peuple et certaines élites afin d’ouvrir les portes d’une société de
confiance, basée sur la vérité et le respect de l’être humain.

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L’actualité politique au Togo se résume à une partie importante des responsables de
l’opposition alimentaire qui ont choisi de ne pas écouter le Peuple togolais et d’aller à
des élections de la contre-vérité des urnes sans une refondation du processus électoral
et des institutions et du personnel électoraux. Il s’agit donc d’un suicide politique
collectif. Si un Peuple veut se suicider électoralement, personne ne peut l’empêcher.
Mais il ne s’agit pas du Peuple, mais bien des élites de la mouvance présidentielle en
association des dirigeants d’une opposition alimentaire ou de nouveaux arrivants qui
ont tous en commun un besoin viscéral de se faire de l’argent en participant à des
élections qu’ils sont sûrs de perdre. Ils travaillent donc contre le Peuple togolais. Si le
Peuple togolais choisit de les suivre, alors il faut attendre le réveil, qui sera douloureux,
voire sanglant dans un pays où les lendemains d’élections présidentielles sont
tumultueux. L’insurrection populaire pourrait d’ailleurs s’inviter, avant, pendant ou
après les proclamations unilatérales du pouvoir en place.

12-Dites-nous s’il est concevable que le Président Faure Gnassingbé


soit encore candidat à l’élection présidentielle du 22 Février 2020 ?
Il faut poser la question à Faure Gnassingbé qui sait qu’il est illégitime depuis 2005 et
n’a jamais respecté la Constitution du Peuple, celle de 1992, falsifiée à plusieurs reprises
pour permettre justement de se présenter à l’élection présidentielle du 22 février 2020,
non sans avoir « fait effacer par un parlement godillot et alimentaire » son bilan des
trois mandats.

Le problème n’est pas d’interdire à un citoyen togolais d’aller à une élection. Le


problème est de stopper volontairement ou par la contrainte, pacifique ou pas, un
processus d’organisation de la contre-vérité des urnes au Togo.

Ce qui est inconcevable, c’est que 10 candidats se présentant comme des opposants
institutionnels et alimentaires osent encore aller à des élections de la contre-vérité des
urnes. Une des solutions qui n’exclura l’organisation collective d’une insurrection
populaire, c’est que tous les candidats doivent sortir de leur égarement pour refuser
d’aller à ces élections gagnées d’avance par le parti au pouvoir avec l’assistance de la
partie criminelle de l’armée qui arbitrairement a neutralisée l’autre partie de l’armée
républicaine, et des lobbies financiers puissants intérieurs et extérieurs. La lucidité et le
courage 3 de citoyens indépendants et d’un leadership décentralisé et indépendants du
système de Faure Gnassingbé est une précondition à un sursaut patriotique au Togo.

13- Pensez-vous s’il y aura un jour alternance politique au Togo ?


Pourquoi est-ce que vos questions sont systématiquement fatalistes ? Bien sûr qu’il y
aura une alternance politique au Togo. Sauf que pour y arriver, il faut d’abord une
alternative politique, donc un projet de société commun et un projet de gouvernement
suivi par des conférences inclusives où tout le processus électoral sera reconsidéré et
modifié sur des bases de transparence avec la participation plurielle de la mouvance
présidentielle, de l’opposition alimentaire et non alimentaire, de la société civile
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alimentaire et non alimentaire, de la Diaspora togolaise plurielle alimentaire et non
alimentaire et dite indépendante. C’est cette confrontation libre des idées ponctuées par
des votations pour les propositions qui emporteront l’adhésion de 60 % des participants
qui permettra alors d’aller vers une transition et l’instauration d’une Constituante.

14- Avez-vous un appel à lancer au Peuple togolais et surtout à sa


jeunesse ?
Le Peuple togolais y compris sa jeunesse et sa Diaspora doivent se poser la question de
savoir s’ils sont indépendants des tentations séductrices mises en place par le pouvoir,
et qui se résument souvent à offrir de l’argent, des postes et des capacités de nuisance
de son concitoyen togolais.

Ce Peuple togolais doit s’interroger sur le sort que le destin lui a réservé depuis
l’assassinat de Sylvanus Olympio. Pour ce faire, ce Peuple doit se rendre à l’évidence
que ses priorités collectives et véritables passées, n’ont souvent pas été la transparence
des élections, ni la vérité des urnes, mais le choix de satisfaire un besoin immédiat,
souvent alimentaire. Ce aux dépens de la priorité fondamentale que constitue la
transparence des élections grâce l’organisation d’un rapport de force fondé sur la
désobéissance civile de chacun des citoyens, civils ou militaires. La réalité est que
l’organisation collective est systématiquement sabotée par des représentants de partis
d’oppositions alimentaires, tantôt et officiellement œuvrant pour la mouvance
présidentielle, tantôt œuvrant pour leur propre compte dès lors que le système en place
peut leur procurer des subsides pour des missions de sensibilisation, d’établissement de
leur représentation dans le pays, et d’acceptation des institutions électorales non
paritaires comme la CENI ou la Cour constitutionnelle.

Si un système de parti unique suivi d’un système pluripartite sans vérités des urnes se
sont installés au Togo, c’est que quelque part, la priorité collective du Peuple togolais n’a
pas été respectée. La raison se trouve dans l’usurpation du pouvoir par des élites à la
solde de pouvoirs étrangers (publics et privés), mais aussi de dirigeants d’une
opposition alimentaire qui ont en fait systématiquement travesti la volonté du Peuple. Il
y a donc trahison. Le Peuple n’y a vu que du feu et continue pour le plus grand nombre à
croire que pourrait sortir victorieux d’élections de la contre-vérité des urnes, un
candidat de l’opposition respectant la volonté du Peuple togolais. Alors, que le destin
s’accomplisse. Un échec programmé de l’opposition à l’élection présidentielle de 2020
devrait enfin sortir le Peuple togolais de sa léthargie politique, souvent confondue avec
de la patience.

Que le Peuple togolais ne se mette pas la corde au cou en suivant comme des moutons
de panurge, le choix de ceux qui veulent aller à une élection présidentielle avec des
règles électorales fondant la contre-vérité des urnes. Néanmoins, nul ne peut forcer le
destin d’un Peuple. Si le Peuple togolais a besoin d’un énième échec cuisant à l’élection

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présidentielle, il ne faut pas l’en empêcher. Par contre, personne n’écoutera plus ses
complaintes sans fin sur les dérives du système RPT/UNIR et de ses dirigeants visibles
ou de l’ombre.

15- Votre mot de la fin.


Je remercie le Magazine Mutations qui m’a ouvert ses colonnes, et au-delà a permis un
échange franc et direct. Si cela peut influencer un peu l’évolution du Togo, le réseau de
coordination de la Diaspora togolaise indépendante et le collectif pour la Vérité des
Urnes Togo-Diaspora que je représente ici vous en seront grandement reconnaissants.

Le bon sens doit l’emporter. Je demande solennellement devant Dieu et les femmes et
hommes, que les candidats qui s’engagent pour aller à l’élection présidentielle au Togo
s’organisent pour refuser, collectivement, d’y aller à la date unilatéralement décidée par
le système RPT/UNIR et optent pour une Conférence inclusive avec l’ensemble des
représentants d’une alternative crédible y compris la Diaspora plurielle indépendante
pour une série de conférences inclusives, dans un premier temps sans Faure Gnassingbé
et ceux qui participent activement, directement ou indirectement à la mouvance
présidentielle. Ne pas accepter d’aller à une élection présidentielle avec un Président
illégitime depuis 2005 est un acte de désobéissance civile, inscrit dans la Constitution
togolaise.

A défaut, que Dieu préserve les victimes du système RPT/UNIR et des opposants
alimentaires au Togo. YEA.

10 janvier 2020.

Dr Yves Ekoué AMAÏZO.

Coordonnateur général Collectif pour la Vérité des Urnes -TOGO-DIASPORA

© CVU-TOGO-DIASPORA.ORG

Et Membre de la Direction du Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise


Indépendante (RCDTI)

Publications :
A/ Livres du Dr. Yves Ekoué Amaïzo : Contributions
individuelles :
(2020). En préparation, un livre en anglais sur l’agilité des organisations

(2010). Crise financière mondiale. Des réponses alternatives de l’Afrique , collection


interdépendance africaine. Editions Menaibuc : Paris, 204 pages.

(Sous la direction) (2008). La neutralité coupable : l’autocensure des Africains, un


frein aux alternatives, avec une préface de Professeur Abel Goumba et une postface
de Têtêvi Godwin Tété-Adjalogo. Editions Menaibuc, Paris, 446 pages.
17/20
(2004) (sous la direction de). L’Union africaine freine-t-elle l’unité des Africains ?
Retrouver la confiance entre les dirigeants et le peuple. Editions Menaibuc, Paris,
390 pages.

(2002) (sous la direction de). L’Afrique est-elle incapable de s’unir. Lever


l’intangibilité des frontières et opter pour un passeport commun, avec une préface
de Professeur Joseph Ki-Zerbo. Editions l’Harmattan, Paris, 664 pages.

(2001). Naissance d’une banque de la Zone Franc : 1848-1901. Priorité aux


propriétaires d’esclaves. Editions l’Harmattan, Paris, 210 pages.

(1998). De la dépendance à l’interdépendance. Mondialisation et marginalisation :


une chance pour l’Afrique ? Editions l’Harmattan, Paris, 432 pages.

B/ Contributions dans des livres collectifs :


(2015). “La Banque Africaine de Développement après 2015. S’occuper des Africains
et moins des gouvernements africains ». In Boukongou, J. D. (2016). Emergence de
l’Afrique. Presses de l’UCAC. Mai 2015, in French, pp. 67-82.

(2014). ‘Financial Fraud and Crime: Forged and Malicious Technology Disruption
and Cyber Information Snatching’. In Khosrow-Pour, M. (2014). Encyclopedia of
Information, Science and Technology. 3rd. Edition. Volume II. Category BU-DA. IGI
Global: Hershey, USA, pp. 1526-1538.

(2013). ‘Togo from Yesterday to Tomorrow: Wealth Creation and Redistribution of


Purchasing Power’, in Olukoshi, A. (2013) (Eds), “Africa is 50 years old: Promises,
benefits, grievances and postcolonial development perspectives” Council for the
Development of Social Science Research in Africa (CODESRIA) in co-operation with
United Nations Institute for Economic Development & Planning (UNIDEP): Dakar,
forthcoming, 47 p.

(2012). ‘Africa, Palliative Economy and Alternative Developmentalism: Putting an


End to The Zero-Sum-Game Theories’, in Keita, L. (2012) (Eds), Special Issue of
Africa Development journal of The Council for the Development of Social Science
Research in Africa (CODESRIA), Dakar, 32p. Retrieved 5 February 2013, from
http://www.codesria.org/IMG/pdf/4-AD_Vol_37_4_2012_Amaizo.pdf.

(2012). ‘Technology Breakthrough and Mutability Management: Market Disruption


with Disruptive Innovation’, in Ekekwe, N. & Islam, N. (Eds.) (2012). Disruptive
Technologies, Innovation and Global Redesign: Emerging Implications.
Information Science Reference: Hershey – PA, pp. 81-106.

(2010). ‘Technology Resilience and Diffusion: Capability Formation Dilemma in


Non-Agile Economies’ in Ekekwe, N. (Ed.) 2010. Nanotechnology and
Microelectronics: Global Diffusion, Economics and Policy. Hershey-New York:
Information Science Reference – IGI Global, PA, pp. 101-128, (Prize: 2010 Excellence
in Technology Research ‘Book of the Year’ Award)

(2010) Reinert, E., Amaïzo, Y. E. & Kattel R. ‘The Economics of Failed, Failing and
Fragile states: Productive structure as the missing link’ in Khan, S. R. and
Christiansen J. (2010). Towards New Developmentalism. Market as means rather
than master, Routledge Studies: London and New-York, pp. 59-86.
18/20
(2007). « Vers une monnaie africaine commune : l’indispensable banque centrale
électronique », in Bonjawo, J. (sous la Coordination de) (2007). Intellectuels
africains face à la mondialisation : Pour un développement plus durable, éditions
Cosmos Publishing : Seattle, USA, pp. 177-203.

(2005). “Globalisierte Armut und Ungleichheit: Ungleiche Möglichkeiten der


Wertschöpfung” (Mondialisation de la pauvreté et des inégalités : l’inégalité des
chances face à la création de richesse), in Acham, K. (Hg.) (2004). Soziale und
kulturelle Herausforderungen des 21. Jahrhunderts (Les défis sociaux et culturels
du 21e siècle). Zeitdiagnosen 6, Passagen Verlag: Wien, pp. 17-53.

(2004). “Poverty and HIV/AIDS: Instruments for Regulating African Insecurity?”, in


Onimode, B. (2004). African Development and Governance Strategies in the 21 st
Century. Looking Back to Move Forward, Essays in Honour of Adebayo Adedeji at
Seventy, African Centre for Development & Strategic Studies (ACDESS) and Zed
Books: London & New-York, pp. 175-188.

(2004). Amaïzo, Y. E., Atieno R., McCormick D. et Onjala, J. The African Productive
Capacity Initiative, From Vision to Action, Policy Paper, UNIDO, Vienna, 2004, pp.
262.

(1998). “Eine interdependente Gesellschaft: Quelle einer interdependenten Kultur?


(Une société interdépendante : source d’une culture interdépendant?) in
Kumpfmüller K. A. (Hrsg) (2000). Europas langer Schatten – Afrikanische
Identitäten zwischen Selbst- und Fremdbestimmung, Brandes & Apsel – Südwind
Verlag. Wien, Austria, 158 pages, pp. 45-86.

C/ Contributions dans des revues ou journaux


Amaïzo, Y. E. (2016). « Quelle émergence pour l’Afrique sans capacité d’influence ? ».
In Mundo Negro. Revista Misional Africana. Special Africa. No. 616. Mai 2016. Pp.
38-43 in Spanish (Retos para el crecimiento de África. El despegue de un continente
sin capacidad de influencia -Could Africa emerge with no capacity to influence?)

Amaïzo, Y. E. (2015). « Le développement industriel en Afrique : de la priorité


seconde à la priorité des priorités ». In African Union Commission. Economic
Department Report. 4th Edition of the African Congress of Economists organized by
the African Union Commission on “Industrial Policy and Economic performance in
Africa”. December 2015. (Accra, Ghana 16-18 November 2015), 29 p.

Source : https://mutationsafrique.com/interview-a-batons-rompus-avec-dr-yves-
ekoue-amaizo-il-faut-servir-dignement-son-pays/

Notes:

1. A ne pas confondre avec une structure locale créée pour créer la confusion dans
l’esprit du Peuple togolais et qui n’a jamais financé, ni influencer, ni dirigé le CVU-
TOGO-DIASPORA. ↩

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2. Sassou, F. (2020). « Lettre ouverte aux candidats réels et potentiels à l’élection
présidentielle de 2020 ainsi qu’à chaque citoyen(ne) togolais(e). Togo-
Présidentielle 2020 / Père Pierre Marie Chanel Affognon : « aucun de vous ne doit
être candidat dans l’intention de s’enrichir en toute impunité ». In
Africatopsuccesss.com. 6 janvier 2020.Accédé le 7 janvier 2020. Voir
https://www.africatopsuccess.com/togo-presidentielle-2020-p-affognon-aucun-
de-vous-ne-doit-etre-candidat-dans-lintention-de-senrichir-en-toute-impunite/

3. Kpogli, K. (2020). « Entre Agbéyomé Kodjo et Jean Pierre Fabre : qui fait le plus
peur à Faure Gnassingbé et son système ». Secrétaire général du MOLTRA –
Mouvement pour la Libération Totale et la Reconstruction de l’Afrique. Video sur
youtube.com/ Durée 15mn 43s. Accédé le 8 janvier 2020. Voir
https://youtu.be/a0ukAQ4St9s ↩

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