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Il faudra toutefois une période de relance variable, entre 12 et 24 mois au moins pour
retrouver la situation d’avant le COVID-19, si entretemps, des faillites et autres
marginalisations par le chômage, n’ont pas changé la donne à nouveau. La réalité est
que le COVID-19 a révélé les Etats sans « réserves substantielles » avec comme
conséquences, un endettement supplémentaire des Etats. Pour les pays africains, la
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soutenabilité de la dette devient problématique au point de relancer le besoin
d’annulation totale ou partielle de la dette extérieure afin de conserver une capacité
d’endettement et finalement une marge de manœuvre économique !
Lors de l’infection par ce virus, deux types principaux de patients sont à relever. Ceux
qui souffriront d’une maladie respiratoire légère à modérée et se rétabliront rapidement
sans nécessiter de traitement particulier, grâce à leur niveau élevé d’immunité innée ou
acquise. Toutes les autres personnes, notamment les personnes âgées et celles
présentant des problèmes médicaux sous-jacents comme les maladies cardiovasculaires,
le diabète, les maladies respiratoires chroniques et le cancer sont plus susceptibles de
développer une maladie respiratoire bien plus lourde. Il faut se protéger et s’engager à
protéger les autres dans les comportements.
C’est à ce titre qu’une partie des citoyens africains, confrontés au COVID-19 et dénués
des principales infrastructures sanitaires modernes des Etats industrialisés, a pu
découvrir que l’épicentre de l’épidémie s’est déplacé de l’Asie, vers l’Europe, puis vers
les Etats-Unis et l’Amérique latine, mais pas « encore » vers l’Afrique et que partout
cette pandémie a permis de découvrir « l’impuissance de la puissance 2 » tant au plan
sanitaire qu’économique avec l’endettement massif contracté en peu de temps par les
pays considérés comme des créanciers systémiques.
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2. « SANTE-BUSINESS » : LES AFRICAINS GLOBALEMENT
HOSTILES
En Afrique, le COVID-19 a révélé au grand jour l’occidentalisation de l’ordre sanitaire
précédé d’ailleurs par un ordre politique, social, environnemental et culturel 3, qui sous-
tend une domination qui a anesthésié, non sans des déresponsabilisations internes des
élites africaines. Cette organisation sanitaire et économique ne correspond pas aux
traditions et mode d’existence des Africains. La rhétorique de la rupture n’est qu’un
paravent face aux zélés dirigeants africains reproducteurs de modèles occidentaux dont
la pertinence en temps de crise s’évanouit. Il était alors impossible pour les
responsables africains de continuer à copier les consignes occidentales et chinoises,
devenues universelles, parfois véhiculées par l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS), et croire que les résultats seraient au rendez-vous.
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La culture, la connaissance de la pharmacopée, l’usage traditionnel des plantes
médicinales et les savoir-faire ethnobotaniques en Afrique ne peuvent passer par pertes
et profits, n’en déplaise aux multinationales qui ont transformé la santé, un droit et un
bien public commun, en une propriété privée où le médicament se commercialise
comme une vulgaire marchandise, ce qui en dit long sur la valeur portée à l’être
humain. Les efforts pour créer un hypothétique vaccin contre un COVID-19,
apparemment non mutant pour l’instant, permet d’orienter une partie importante des
recettes fiscales des Etats vers une science du « tâtonnement », amnésique à l’utilisation
sans dénaturation de la puissance des principes actifs de la pharmacopée concentrée
sur le COVID-19, car générateurs de sécurité sanitaire, de coûts abordables et de
promotion de l’harmonie sociale en Afrique.
En complément à des tests-cliniques initiés par le Royaume Uni, l’Afrique du sud mène
depuis le 23 juin 2020 sur plus de 50 personnes volontaires et sur une période de 12
mois, les premiers tests cliniques déclarés sur le continent africain, ce au sein de son
université « WITS » à Johannesburg. Il s’agit d’un vaccin (ChadOx1 nCov-19) censé
lutter contre le COVID-19 alors que la propagation et les contaminations sont en phase
ascendante. Pourtant, ce « test ne vise pas encore à évaluer l’efficacité du ChadOx1
nCov-19 contre la maladie ». Selon le médecin pédiatre qui supervise l’un des sites de
l’essai clinique à l’université de WITS, « l’objectif, pour l’instant, est de nous assurer
que le vaccin n’est pas dangereux pour les patients [qu’il n’y a pas d’effets secondaires,
NDLR] et de mesurer la réponse du système immunitaire » sur des personnes en
bonne santé. Autrement dit, il s’agit déterminer « quelle est la dose d’un vaccin qui
produit la meilleure réponse immunitaire 8 ». On est donc bien loin des ambitions
affichées d’avoir un vaccin contre le COVID-19.
Comme les initiateurs de ces essais cliniques sont basés au Royaume-Uni où plus de 4
000 personnes seront aussi testées, il serait plus exact de parler d’analyse comparative
entre des populations blanches et des populations noires pour estimer les meilleures
réponses immunitaires. Il faut espérer qu’il ne s’agit pas en fait de tester le contraire, à
savoir le niveau où les populations noires n’offrent plus de réponse du système
immunitaire. Si cela était le cas, ce que personne ne souhaite, mais que personne ne
peut exclure, alors les dirigeants africains qui s’empressent de signer, en catimini la
validation de tests-cliniques contre des contreparties obscures, devraient prendre
conscience de leur rôle de complices potentiels.
Autrement dit, il faut faire attention à ce que le la dose de ce « nouveau » vaccin qui
devrait produire la « meilleure réponse immunitaire » ne soit pas justement structurée
pour donner le résultat contraire, celui de savoir quelle dose il faut pour « réduire la
population cible » ou carrément l’« éliminer ». Cela peut être « choquant », mais ne pas
le savoir c’est faire semblant de ne pas savoir ce qu’est la « real politik », surtout que ces
nombreux dirigeants africains en sont complices !
Les réactions d’indignation aux déclarations le 1 er avril 2020 sur le plateau télévision de
la chaine d’infos LCI du groupe TF1, provoquées par deux médecins français, Jean-Paul
Mira, chef de la réanimationà l’hôpital Cochin à Paris, et Camille Locht, directeur de
recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui, sans
vergogne, ont proposé de reproduire « ce qui se faisait de toutes les façons
régulièrement par le passé mais sans publicité », en disent long sur les intentions
réelles des laboratoires. Jean-Paul Mira déclare : « Si je peux être provocateur, est-ce
qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de
traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études
avec le sida, où chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont
hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? » Le Pr. Locht, sans corriger son
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confrère réplique : « Vous avez raison », et ajoute cyniquement qu’« on est d’ailleurs en
train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approche, ça
n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle a une étude en Europe et en Australie
» 9.
Au-delà de leur caractère surréaliste au 21°siècle, de tels propos relèvent non pas
seulement du racisme génétique hérité de Colbert et compagnies 10 , mais surtout de la
parole décomplexée fondée sur le malthusianisme, la théorie d’un économiste anglais
du nom de Thomas Malthus (1766-1834). Ce dernier prônait la restriction de la natalité
comme un moyen d’assurer un équilibre entre la production de ressources nécessaires -
alimentaires ou économiques – et la population. Du fait de l’augmentation de la
population, ceux qui ne pouvaient pas reconstituer leur « force de travail » et de ce fait
leur existence, donc les pauvres, et par dérivées les esclaves à l’époque et les Noirs, sont
responsables de leur sort. Il n’était donc pas question de leur venir en aide.
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malthusianisme est aux antipodes de la conception africaine et ancestrale du « monde
du partage » … C’est dans cette culture du partage que s’inscrit l’approche de la sécurité
sanitaire de Madagascar.
Organics, une solution adaptée au pouvoir d’achat des Africains et sans effets
secondaires constatés à ce jour, au point que l’Organisation mondiale de la Santé
n’hésite plus à saluer les succès de Madagascar dans la lutte contre le COVID-19 13.
Rappelons tout de même que c’est l’Afrique en tant que région qui fait le meilleur score
mondial de résilience au COVID-19 le 20 mai 2020 avec 1,37 % des cas identifiés dans le
monde et 0,58 % de morts en pourcentage du total mondial. Dans les dernières 24
heures, le nombre de cas identifié par rapport au total mondial est de 4,21 % avec 1,9 %
de morts dans les dernières 24 heure en Afrique en pourcentage du total mondial 14. En
comparaison avec l’Europe, l’Asie et les Amériques (voir le tableau de l’annexe 1), c’est
le meilleur score qui rappelle que, dans ce domaine comme dans d’autres, la puissance
et le refus de prendre en considération ce qui provient d’Afrique dans le domaine
sanitaire ne peut mener qu’à l’impasse pour ceux qui ont opté pour l’irrespect des
résultats issus des cultures ancestrales et de la maîtrise de la pharmacopée africaine. Ce
n’est certes pas la solution parfaite, mais les statistiques de morts et la dignité humaine
qui en découle servent de témoignage. L’« impuissance de la puissance » de l’Europe se
lit dans les chiffres avec 53,02 % de morts en pourcentage du total mondial contre 0,58
% pour les pays africains.
ANNEXE 1 :
COVID-19 – PART EN POURCENTAGE DANS LA RÉPARTITION
MONDIALE DE RÉGIONS CHOISIES
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Pourcentage de cas identifiés dans le 1,38 % 40,27 43,96 % 3,26 %
monde %
Selon l’OMS, le vendredi 19 juin 2020 a été considéré une des journées exceptionnelles
d’infections dans le monde avec plus de 150 000 nouveaux cas recensés à l’échelle
mondiale, le record sur une seule journée depuis le début de l’épidémie avec près de la
moitié des cas provenant des Amériques. Avec 201 178 cas confirmés en Afrique et
4 595 victimes mortes le seul jour du 19 juin, et plus de 128 203 guérisons, l’Afrique
demeure résiliente. Les cinq pays les plus touchés par le Covid-19 sont : Afrique du Sud
(83 890 cas avec 1737 morts), Égypte (50 437 cas avec 1 938 morts), Nigeria (18 480
avec 475 morts), Ghana (12 929 avec 66 morts), Algérie (11 385 avec 811 morts) 15 et le
Cameroun (9 864 avec 276 morts). Au bas du tableau, on peut rappeler que les
Seychelles avec 11 cas et le Lesotho avec 4 cas n’ont à ce jour pas eu de morts liés au
COVID-19. L’Ouganda (823 cas), la Namibie (39 cas) et l’Erythrée (142 cas) n’ont pas
rapporté des cas de morts, mais la fiabilité des informations fournies est à prendre en
considération 16
Des pays comme Madagascar ou le Bénin et bien d’autres ont pu offrir des solutions à
partir de la pharmacopée africaine, non homologuées par les censeurs internationaux.
Cette politique est efficace au regard de la guérison de plus de 60 % de la population et
l’arrêt de la prolifération-contamination du COVID-19 17. Le faible taux de mortalité en
Afrique et surtout dans ces pays et l’accès au soin pour le plus grand nombre ont changé
le paradigme de l’excellence. Il ne s’agit pas d’avoir la certification de ceux, individus ou
institutions, qui contrôlent le monde par la puissance militaire, le capital, les normes
sanitaires et les agressions territoriales et culturelles, mais bien de résoudre le problème
des citoyens en les guérissant sans effets secondaires indésirables ou générateurs de
maladies ou dépendances connexes.
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La réalité est que l’on assiste à l’instauration d’une nouvelle politique économique
libérale post-COVID-19 où les revenus de l’Etat ne permettent plus de faire des
réserves, mais doivent servir à améliorer les revenus des plus riches (individus ou
sociétés). Ces derniers, in fine, sont censés les réinjecter dans l’économie, si possible
nationale ou régionale. Mais la vérité est que les soi-disant revenus des Etats qui sont
affectés sont en fait des emprunts, groupés ou pas, auprès des banques centrales, elles-
mêmes incapables d’exiger des Etats membres les remboursements. En définitive, ce
montage financier finit par offrir à terme une impunité à la mauvaise gouvernance des
comptes publics des responsables politiques.
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un fort protectionnisme pour les pays bénéficiant d’un très grand marché comme la
Chine, l’Inde et un processus de décision pyramidale, facilitant la rapidité des décisions
d’ajustement.
En fait, c’est même l’occasion rêvée pour rogner sur tous les droits acquis de « haute
lutte » des salariés. La réduction des impôts notamment pour les apporteurs de capital
et les hauts revenus n’arrivent plus à avoir un effet d’entraînement sur les économies
aux plans national, régional et global. L’économie africaine n’y fait pas exception. La
ponction systématique et non sollicitée sur les classes appauvries tend à conduire quasi-
systématiquement à des confrontations sociales de plus en plus « musclées », au point
de transformer parfois les forces de police en véritables bouc-émissaires involontaires,
malgré quelques bavures intolérables 19.
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La récession économique est aux portes de l’Afrique. Le produit intérieur brut (PIB)
annuel en 2020 est estimé autour de -2,8 % pour l’Afrique subsaharienne alors qu’il y
avait à peine 6 mois, ces estimations étaient autour de 3 %. C’est toujours mieux que
l’estimation d’une moyenne de la récession mondiale de -5,2 %. Pour ce qui est de la
croissance du PIB par habitant, elle s’est fortement dégradée, passant d’une estimation
d’environ 1,5 % il y a 6 mois, à la réalité de la récession économique autour de -5,3 % 20,
toujours mieux que les -6.2 % de la moyenne mondiale.
La chute de la croissance par habitant dans les pays africains aura comme contrepartie
de refléter l’inversion des faibles progrès acquis en termes de réduction de la pauvreté
et de développement humain. La réalité sur le terrain risque de se traduire par une
perturbation multiforme dans le secteur sanitaire, puis de l’approvisionnement en
nourriture avec une accentuation de l’insécurité alimentaire, dans le secteur de
l’éducation, sans compter les catastrophes comme les invasions acridiennes, les
intempéries (inondations et sécheresse alternées) avec des flambées de prix qui
excluraient une grande majorité des citoyens africains du système économique. La
création de richesses par la digitalisation et l’industrialisation risque de n’être que
l’apanage des pays ayant une vision pour leur Peuple.
Le Covid-19 a été en fait un révélateur d’une crise socio-économique rampante, liée elle-
même au non remboursement des dettes liées entre autres à la crise financière de 2007-
2008 et à la faible efficacité de l’Etat redistributeur et de l’effet de levier pour relancer la
capacité de générer de la valeur ajoutée au profit du plus grand nombre. La mauvaise
gestion stratégique des finances publiques de nombreux Etats occidentaux comme
africains a mis en lumière l’impasse collective sur les effets pernicieux de la
délocalisation et de la spécialisation des chaînes vers les pays où la course des salaires
vers le bas était devenu un sport national. Sauf que le principal concerné, à savoir la
Chine, a vu ses salaires augmenter rapidement, assurant ainsi la sortie de la pauvreté de
millions d’individus tout en améliorant la productivité.
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Le COVID-19 a subrepticement introduit une rupture dans un système mondial
s’approvisionnant en matières premières en Afrique tout en cantonnant l’Afrique dans
son rôle statique de « consommateur net des excédents du monde » et neutralisant celui
plus dynamique, de « producteur net à partir de ses propres matières premières », non
sans l’aval et même la participation active de certaines de ces élites au pouvoir. Le
système de la dette perpétuelle infligé à certains Etats africains, notamment en zone
francophone, trouve ses limites. Les adaptations de façade du nom de l’ex-monnaie
coloniale Franc CFA 22 ne sont que des signes annonciateurs de bouleversements plus
profonds d’une Afrique qui a soif de retrouver sa souveraineté à partir des choix de
société du Peuple africain. La réalité est que sans création de valeurs supplémentaires
globales et collectives, de nombreux Etats africains se retrouvent avec une dette
structurelle. Le COVID-19 serait alors un nouvel élément déclencheur d’une
insolvabilité avec comme conséquence paradoxale, un appel pour l’annulation de la
dette africaine.
Mais en cas d’insolvabilité et de faillite de l’Etat, le même créancier perd tout. Aussi,
avant toute insolvabilité d’un Etat sur sa dette extérieure, tout une gymnastique est mise
en place pour éviter le défaut de paiement. En fait, l’annulation d’une dette par un
créancier est une prise en charge de cette dette afin de redonner une nouvelle capacité
d’endettement à l’emprunteur, ou alors à utiliser cette dette comme un moyen de
coercition ou de négociation pour se faire transférer la propriété de pans entiers de
ressources de l’emprunteur. C’est d’ailleurs cela qui, entre autres, explique d’abord
pourquoi certains Etats africains refusent de s’engager dans la stratégie de la
suspension ou de l’annulation de leurs dettes extérieures 24, du fait des l’augmentation
imprévue de leurs dettes suite aux conséquences du COVID-19.
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Ni les créanciers publics, ni ceux du privé n’ont accepté d’effacer la dette africaine. En
fait, celle-ci a été repoussée dans le temps. Il s’agit donc d’un rééchelonnement dont les
conditionnalités ne sont pas véritablement connues.
Alors, pour accéder à ces prêts provenant du secteur privé, il y a lieu d’être considéré
comme crédible et en position de ne pas faire défaut. C’est ainsi que les agences de
notation analysent et notent en fait la capacité de faire défaut d’un Etat. Cette « note »
est fondamentale pour obtenir de nouveaux prêts et surtout de les obtenir à des taux
d’intérêts préférentiels. Le paradoxe veut que ce sont justement les Etats africains
pauvres qui auraient besoin d’avoir les taux d’intérêt les plus faibles sur le marché
international qui se retrouvent à payer plus cher l’accès à l’argent par rapport aux pays
riches.
Aussi, certains pays africains comme le Ghana ou le Bénin qui tiennent à avancer sur le
terrain de leur souveraineté préfèrent ne pas donner la priorité à l’annulation de la
dette car cela risquerait d’avoir un effet sur leur notation et constituerait un risque de
potentiel défaut par les créanciers privés. Si en apparence, ce risque ne concernerait que
le secteur privé créancier, dans la pratique, ce risque serait encore plus grand avec les
créanciers publics car ces derniers, via les institutions multilatérales comme le Fond
monétaire international, peuvent plus facilement imposer des conditionnalités
exorbitantes aux pays africains. En résultante, chaque pays africain opte pour une
stratégie « nationale, régionale ou continentale » quant à la demande d’annulation de
sa dette publique et la restructuration de sa dette privée. Les institutions comme le
Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale et les banques multilatérales
de développement exigent souvent de fournir une garantie de l’Etat sur l’exécution de
conditionnalités spécifiques avant d’offrir des crédits à des taux concessionnels ou pas.
La réalité est que le G20 a opté pour un rééchelonnement, soit un report pour début
2021.
Bref, si certains pays africains sont réticents à s’engager dans une logique d’annulation
de la dette, c’est que certains y ont perdu l’essentiel de leur capacité productive au profit
d’acteurs privés étrangers qui se sont retrouvés propriétaires dans le cadre de la
privatisation de véritables poumons économiques d’un pays pauvre. Par contre en
refusant de souscrire à la « facilité » que constitue la demande d’annulation de la dette
avec contreparties draconiennes, le courage du Bénin a été récompensé avec une
« reconduction de sa note B+ par l’une des agences de notation « Standard and
Poor’s ». Cette note lui permet ainsi de continuer à bénéficier de la confiance des
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milieux financiers et d’accéder, en toute indépendance, à de l’argent sur le marché
international. C’est aussi en filigrane une sorte de confirmation de la volonté d’avancer
vers la souveraineté économique et donc de disposer d’une véritable marge de
manœuvre dans ses choix politiques, sociaux, environnementaux, économiques et
culturels.
Par exemple dans le domaine sanitaire, dès lors que la liste des équipements et
médicaments, si possible génériques, d’intérêt sanitaire et stratégique pourraient être
fabriqués en Afrique, alors dans le cadre de la substitution à l’importation, les produits
équivalents fabriqués hors Afrique devraient ne plus bénéficier d’une forme d’incitation
fiscale dans le cadre de préférence africaine afin d’éviter aussi que la plupart des appels
d’offres ne soient gagnés et exécutés par les sociétés non africaines qui refusent le
partenariat avec les sous-traitants africains.
Enfin, les pays bénéficiant d’une notation positive et disposant d’une marge de
manœuvre économique, devraient pouvoir se regrouper, pour rejeter de manière
souveraine la dette « inique », annoncer une réorientation préférentielle des
investissements étrangers vers les projets stratégiques et devenir proactifs en lançant
un Fonds souverain dédié à la protection capacités productives et entreprises
stratégiques, notamment avec une partie de l’argent de la Diaspora africaine et
l’épargne des ménages africains.
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Collectivement, l’insoutenabilité de la dette africaine permet de soutenir l’initiative
d’une agence onusienne, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le
Développement (CNUCED) qui le 23 avril 2020, proposait une solution globale dans le
cadre d’un arrangement global sur la dette « Global Debt Deal 26 » avec comme
objectif :
A défaut de le faire pour toute la dette, au moins pour la dette inique que les créanciers
ont sur l’Afrique, il serait temps de commencer par « nettoyer » la dette inique issue des
corrupteurs et des taux d’intérêts usuriers.
Notes:
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4. WHO (2019). WHO Global Report on Traditional and Complementary Medicine
2019. World Health Organization: Geneva. Retrieved 19 June 2020. From
https://www.who.int/traditional-complementary-integrative-
medicine/WhoGlobalReportOnTraditionalAndComplementaryMedicine2019.pdf?
ua=1 ; voir pp. 10, 26 et 60. ↩
5. Van Den Eynde, H. (1995). Santé-Business, ou La confiance bafouée. Editions
EPO : Bruxelles. ↩
6. Mukoso, C. (2020). « Afrique et Covid-19 : Essais cliniques du vaccin, un cheval
de Troie ? ». In vaticannews.va. 16 avril 2020. Accédé le 19 juin 2020. Voir
https://www.vaticannews.va/fr/afrique/news/2020-04/afrique-et-covid-19-
essais-cliniques-du-vaccin-un-cheval-de-t.html ↩
7. Seibt, S. (2020). « Covid-19 : un vaccin testé en Afrique du Sud, une première sur
le continent ». In France24.com. 26 juin 2020. Accédé le 29 juin 2020. Voir
https://www.france24.com/fr/20200626-covid-19-un-vaccin-test%C3%A9-en-
afrique-du-sud-une-premi%C3%A8re-sur-le-continent ↩
8. Seibt, S. (2020). Op. Cit. ↩
9. J., CI. (2020) « Coronavirus : un « vaccin testé en Afrique » ? Deux médecins font
polémique sur LCI » ». In Le Parisien. 3 avril 2020. Accédé le 29 juin 2020. Voir :
https://www.leparisien.fr/politique/coronavirus-un-vaccin-teste-en-afrique-
deux-medecins-font-polemique-sur-lci-03-04-2020-8293419.php ↩
10. Bien que connu sous l’appellation de Code noir, il s’agit de trois ordonnances (ou
édits) qui ont évolués au gré des colonies. La première ordonnance a été
promulguée sous le roi français Louis XIV. Datée de 1685, il a été rédigé par le
Marquis de Seignelay (1651-1690), secrétaire d’État à la Marine et fils du ministre
Colbert et a été promulgué sous le titre d’« Ordonnance ou Edit de mars 1685 sur
les esclaves des îles de l’Amérique ». ↩
11. Amaïzo, Y. E. (2001). Naissance d’une banque de la zone franc : 1848 – 1901.
Priorité aux propriétaires d’esclaves. Editions l’Harmattan : Paris. ↩
12. WHO (2020). Coronavirus disease (COVID-19). Situation Report – 121. Data as
received by WHO from national authorities by 10:00 CEST, 20 May 2020. World
Health Organization: Geneva. Retrieved on June 19, 2020. From
https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/situation-
reports/20200520-covid-19-sitrep-121.pdf?sfvrsn=c4be2ec6_2 ↩
13. Tih, F. (2020). ‘WHO commends Madagascar’s fight against COVID-19’. In
aa.com.tr. May 21, 2020. Retrieved on June 19, 2020. From
https://www.aa.com.tr/en/africa/who-commends-madagascars-fight-against-
covid-19/1848550 ↩
14. WHO (2020). Coronavirus disease (COVID-19). Situation Report – 121. Op. Cit.
↩
15. WHO (2020). “WHO Coronavirus Disease (COVID-19) Dashboard” In
COVID19.who.int. Retrieved 19 June 2020. From https://covid19.who.int/ ; voir
aussi le site africain de l’OMS. https://www.afro.who.int/health-
topics/coronavirus-covid-19 (attention les données sont alors enregistrées le
matin à 7 : 00 et pas mise à jour au cours de la journée). ↩
16/17
16. WHO (2020). Coronavirus disease (COVID-19). Situation Report – 121. Op. Cit.
↩
17. Baker, A. (2020). ‘Could It Work as a Cure? Maybe.’ A Herbal Remedy for
Coronavirus Is a Hit in Africa, But Experts Have Their Doubts”. In Time.com. May
22, 2020. Retrieved 19 June 2020. From
https://time.com/5840148/coronavirus-cure-covid-organic-madagascar/ ↩
18. World Bank (2020). Global Economic Prospects, June 2020. The World Bank:
Washington, D.C., p. 151. ↩
19. Amaïzo, Y. E. (2020). « George Floyd et Adama Traoré, Bouc-émissaires noirs :
entre bavures policières et impunité institutionnelle ». In Afrocentricity.info.11
juin 2020. Accédé le 19 juin 2020. Voir https://afrocentricity.info/positions-
afrocentriques/george-floyd-et-adama-traore-bouc-emissaires-noirs-entre-
bavures-policieres-et-impunite-institutionnelle/5900 ↩
20. World Bank (2020). Global Economic Prospects, June 2020. Op. Cit., p. 17. ↩
21. World Bank (2020). Global Economic Prospects, June 2020. Op. Cit. ↩
22. Amaïzo, Y. E. (2020). « RDC : La condamnation de Vital Kamerhe pour
corruption et au Nigeria, le risque de dislocation de la CEDEAO ». Radio Kanal K
et Avulete. Interview par Sylvain Amos. In Afrocentricity.info. 27 juin 2020.
Accédé le 29 juin 2020. Voir https://afrocentricity.info/medias/rdc-la-
condamnation-de-vital-kamerhe-pour-corruption-et-au-nigeria-le-risque-de-
dislocation-de-la-cedeao/5922 ↩
23. World Bank (2020). International Debt Statistics 2020. World Bank: Washington,
D.C., pp. 17 et 23 ↩
24. Lapchine, I. (2020). « Pourquoi certains Etats africains refusent la suspension ou
l’annulation de la dette ? ». In AFP et RT France. 25 juin 2020. Accédé le 29 juin
2020. Voir https://francais.rt.com/economie/76308-pourquoi-certains-etats-
africains-refusent-suspension-annulation-dette ↩
25. Lapchine, I. (2020). Op. Cit. ↩
26. UNCTAD (2020). From the Great Lockdown to the Great Meltdown: Developing
Country Debt in the Time of Covid-19. April 2020. UNCTAD: Geneva ↩
27. He, L. (2020). “China is promising to write off some loans to Africa. It may just be
a drop in the ocean”. In CNN Business. June 19, 2020. Retrieved June 19, 2020.
From https://edition.cnn.com/2020/06/19/economy/china-xi-jinping-africa-
intl-hnk/index.html ↩
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