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d’entreprise en Allemagne ?
S’agissant de la gouvernance d’entreprise allemande, celle-ci se caractérise avant tout par la
cogestion, pratiquée outre-Rhin depuis plus de soixante ans. La pratique de la cogestion
procède d’un modus vivendi que les partenaires sociaux allemands ont mis des années à
définir.
La commission est composée d’acteurs divers tels que notamment des représentants de
conseils de surveillance des sociétés cotées, des membres des corporations
professionnelles, des représentants des salariés, des représentants de la bourse, des
représentants des commissaires aux comptes et des universitaires. Les membres sont
nommés par le ministre fédéral de la Justice et la commission peut soumettre elle-même des
recommandations à l’égard des nouveaux membres.
Le code élaboré par la commission s’est inscrit à la suite de travaux conduits par une
première commission présidée par le Professeur Théodor Baums (« Commission
gouvernementale sur la gouvernance d’entreprise, le management et le contrôle
d’entreprises et la réforme du droit allemand des sociétés anonymes »), laquelle avait rendu
un rapport en juillet 2001 sur la gouvernance des entreprises (« Rapport de la Commission
Baum – Bericht der Regierungskommission »). Le code établi en février 2002 par la
Commission Cromme s’est substitué, dès sa publication, à l’ensemble des codes existant, en
fixant des règles générales destinées à fournir des standards de bonnes pratiques à la
gouvernance des sociétés cotées.
D’une manière générale, les recommandations et suggestions ne sont pas obligatoires, mais
l’Aktiengesetz, la loi sur les sociétés cotées, exige de la part des sociétés cotées qu’elles
publient annuellement une déclaration de conformité (§ 161). En d’autres termes, les
sociétés sont soumises au principe du « comply or explain », selon lequel les sociétés
cotées doivent déclarer chaque année dans quelle mesure elles appliquent les principes de
bonne conduite contenus dans le Code Cromme, et se justifier des recommandations – et
non des suggestions - qu’elles n’entendent pas appliquer. Les entreprises jouissent ainsi
d’une certaine flexibilité , néanmoins cette déclaration doit être rendue publique. La
commission a établi une liste de liens renvoyant vers les déclarations de conformité émises
annuellement par les sociétés soumises au code et publiées sur leur site internet respectif.
Enfin, le code vise à mettre en valeur les systèmes de gouvernance d’entreprise en matière
de transparence et d’intelligibilité dans la gestion et la supervision des sociétés cotées
allemandes, afin de renforcer la confiance des investisseurs internationaux et nationaux, des
clients, des employés, et d’une manière générale la sphère publique.
Le code est révisé chaque année afin d’être adapté aux meilleures pratiques, et dans cette
perspective la commission ne se contente pas de discussions en interne mais est en
dialogue constant avec les acteurs du monde économique et politique, et la sphère publique
en général, notamment au travers d’une conférence annuelle et à l’occasion de consultations
publiques.
La dernière version du code a été publiée dans la Gazette Fédérale le 30 septembre 2014.
LES ORGANES DE GOUVERNANCE DES
ENTREPRISES EUROPÉENNES : UNE DIVERSITÉ
DE MODÈLES, MAIS DES TENDANCES
COMMUNES
Publié par Eric Tazé-Bernard | 09/07/2018 | Gouvernance, Thèmes |
Source: ISS
La présence de l’Etat au conseil d’entreprises se traduit par une prise en compte plus
marquée d’intérêts stratégiques nationaux. Il est intéressant en particulier de
constater les différences de réaction entre entreprises de télécommunications
française et britannique au début des années 2000 face à la pression des marchés
en faveur d’une scission entre activités de téléphonie fixe et mobile. Au Royaume-
Uni, la priorité accordée à la valorisation rapide du capital a conduit à une séparation,
tandis qu’en France le gouvernement a appuyé une solution de maintien de l’intégrité
de France Télécom.