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La qualité de l'interprétation de conférence: une synthèse des travaux empiriques

Ángela Collados Aís* & Daniel Gile**


* Université de Grenade, Espagne
** Université Lumière Lyon 2, France

Published in Chinese in Cai, ShiaoHong (ed). 2002.


Recent Research into interpreting: new methods, concepts
and trends (in Chinese). Hong Kong: Quaille. 312-326.

1. Introduction
La qualité en interprétation constitue un concept et un objectif central, tant pour les écoles
d'interprètes que pour les associations professionnelles. Pour la recherche en interprétation, elle
représente en outre un élément capital en tant que variable dépendante dans les investigations sur
l'effet de différentes conditions de travail et de variables indépendantes contrôlées. Cependant,
l'objet de cet article étant la qualité en tant que telle, nous ne mentionnerons son utilisation
comme variable dépendante qu'en passant. Dans le cadre de l'orientation empirique de ce volume,
après une brève introduction théorique, le présent article décrit l'évolution des travaux empiriques
sur la qualité du travail publiés à ce jour. Notons que le présent recensement ne couvre pas
certains travaux de M.A., qui sont inaccessibles pour les auteurs pour des raisons linguistiques ou
géographiques.

2. Considérations théoriques sur le concept de qualité


L'interprétation sert essentiellement la communication entre l'orateur et son destinataire. De ce
fait, on pourrait conclure que sa qualité se mesure au succès de cet acte. Certains auteurs
considèrent d'ailleurs que la preuve de la bonne qualité d'une prestation d'interprétation est
apportée par le fait que les interlocuteurs communiquant à travers elle arrivent à se comprendre
(voir par exemple Donovan 1990). En réalité, pour différentes raisons, la compréhension se fait
parfois même si l'interprétation est médiocre, et elle peut ne pas intervenir même quand
l'interprétation est excellente, de même que l'incompréhension peut subsister entre deux locuteurs
qui communiquent directement dans la même langue, même si tous les deux s'expriment bien.
La qualité peut être vue comme la juxtaposition d'un ensemble de caractéristiques de
plusieurs composantes du discours de l'interprète telles que la fidélité informationnelle, la
correction linguistique, la qualité de la prosodie, la qualité de la voix, etc. Dans un monde simple,
la qualité maximale correspondrait à une valeur maximale pour chacune de ces composantes.
Dans la réalité, les choses sont plus compliquées. D'une part, certaines valeurs maximales sont
incompatibles entre elles: ainsi, la fidélité maximale peut entraîner une dépense de temps
inopportune, et un excellent style linguistique peut être obtenu au détriment de la compréhension
pour certains locuteurs non natifs. D'autre part, les valeurs maximales ne sont pas les mêmes
selon les circonstances et les utilisateurs de l'interprétation: dans certaines situations, on s'attend à
ce que l'interprète traduise tout, et dans d'autres, à ce qu'il résume; dans certaines situations, la
transmission informationnelle est importante et le retard de l'interprète par rapport à l'orateur n'a
aucune incidence, alors que dans d'autres, notamment à la télévision, on ne tolère pas une attente
de une ou deux secondes, et l'intégrité de l'information restituée importe moins. Il n'existe donc
pas une seule "qualité" dans l'absolu, mais plusieurs points de vue sur la qualité, selon les
circonstances, et selon la personne concernée. D'où la grande importance des recherches
empiriques, qui permettent de mieux déterminer quelles sont ces qualités au pluriel.

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Les principales composantes de la qualité telles qu'identifiées dans la littérature semblent
faire l'objet d'un consensus. Ce qui a manqué pendant longtemps, c'est une méthode pour mesurer
les valeurs de chacune dans une interprétation et dans un contexte donnés. Comme le dit
Pöchhacker (1994a: 235):

“(...) the criteria used in the ranking studies by Bühler (1986) and Kurz
(1989, 1992), as well as in the above quotation from Gile (1991), indicate
that there is a general consensus within the interpreting community on the
quality standards for professional interpretation. We seem to know what the
product should be like, but we are less sure about a method for establishing
what a particular product is like in a given situation. Quite obviously,
researchers, teachers and trainees need a method for looking at the product.”

C'est précisément à cette tâche que se sont attelés les chercheurs en interprétation, à partir
de l'élaboration du premier outil conceptuel et jusqu'aux progrès les plus récents. Avec ces outils,
ils ont cherché à déterminer le poids relatif de différentes composantes de qualité pour différents
groupes d'utilisateurs et dans différentes circonstances (pour une typologie des réunions, voir
Pöchhacker 1994b).

3. Les travaux empiriques: un survol


3.1 Introduction: attentes et évaluation
Les travaux empiriques sur la qualité de l'interprétation se divisent en deux grandes familles: les
travaux sur les attentes, et les travaux sur l'évaluation. La distinction est importante et mérite
quelques explications:
Une prestation d'interprétation s'inscrit dans un contexte de communication concret. Il
n'est donc pas déraisonnable de considérer que sa qualité se mesure à travers la réaction des
personnes concernées à l'acte. En conséquence, dans l'idéal, les études sur la qualité de
l'interprétation devraient mesurer les réactions évaluatives des personnes concernées,
essentiellement les auditeurs des interprètes (et accessoirement, les organisateurs, les interprètes
eux-mêmes, les techniciens et toute autre personne concernée par l'interprétation). Toutefois, les
travaux sur l'évaluation de la qualité par les délégués se heurtent à deux problèmes majeurs: le
premier est la difficulté de l'accès aux réunions, qui sont souvent confidentielles, et dont
l'enregistrement à des fins d'étude détaillée du corpus est problématique à ce titre; le second est la
grande réticence des interprètes à faire l'objet d'études évaluatives. C'est ce qui a conduit de
nombreux auteurs de travaux empiriques sur la qualité de l'interprétation à se pencher non pas sur
les évaluations, mais sur les attentes. Or, si les attentes sont corrélées avec des expériences
passées et reflètent en partie cette expérience, donc une évaluation a posteriori, elles dépendent
également d'une conceptualisation de la qualité par l'évaluateur, c'est-à-dire de la représentation
qu'il s'en fait mentalement. Or, cette conceptualisation n'est pas nécessairement en accord avec sa
réaction effective à une prestation. Par exemple, comme l'illustrent de nombreux travaux cités
plus loin, conceptuellement, la qualité informationnelle semble bien plus importante que la
qualité de la voix de l'interprète; toutefois, si celle-ci est trop désagréable, l'utilisateur des
services de l'interprète risque de ne pas supporter d'écouter le discours d'arrivée plus de quelques
minutes à la fois, et de perdre le bénéfice d'une interprétation d'une grande qualité linguistique et
informationnelle. C'est pourquoi il est important de considérer séparément les résultats de la
recherche sur les attentes et les résultats des travaux sur l'évaluation.

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3.2 De la conceptualisation aux premiers travaux
Ce n'est qu'au début des années 1980 que les chercheurs en interprétation, qui jusqu'alors s'étaient
concentrés surtout sur les processus à la base du produit, ont commencé à chercher des moyens
de mesurer la qualité de celui-ci en tant qu'objet de recherche à part entière. Dans une première
conceptualisation d'un outil de mesure, Gile (1983) proposait un questionnaire sur le poids relatif
de différentes composantes de la qualité. C'est ce même concept de base, largement répandu dans
les sciences sociales, qui a été utilisé par la suite dans un grand nombre de travaux.
La première étude empirique sur les attentes des utilisateurs a été publiée en 1986 par
Bühler, qui a demandé à 47 interprètes, dont six membres du comité des admissions et du
classement linguistique de l'AIIC (Association Internationale des Interprètes de Conférence), de
classer par rang d'importance 16 paramètres de qualité. Les plus importants se sont avéré être (1)
la transmission du sens du discours de départ, (2) la cohérence de l'interprétation, (3) la
transmission de l'intégralité du sens, (4) la correction grammaticale de l'interprétation, (5) la
correction du style, (6) la correction terminologique, (7) l'authenticité de l'accent, (8) la fluidité
de l'interprétation, (9) la qualité de la voix de l'interprète.
A sa suite, Kurz (1989) a repris 8 de ces critères et a soumis ses questionnaires à des
délégués lors d'une conférence médicale. Ses résultats se sont avéré comparables à ceux de
Bühler sur les critères essentiels ayant trait au sens, à la cohérence du discours et à la
terminologie, mais les utilisateurs ont considéré moins importants que les interprètes d'autres
critères tels que l'accent, la voix, la fluidité de l'interprétation, la transmission intégrale du sens et
la correction grammaticale. Cette constatation des différences entre les interprètes et les
utilisateurs a renforcé Kurz, puis d'autres chercheurs, dans l'idée que les attentes peuvent différer
d'un groupe d'utilisateurs à l'autre. Par la suite, Kurz (1993) a soumis son questionnaire à 29
participants à un congrès sur le contrôle de la qualité et à 48 participants à une réunion du Conseil
de l'Europe. De nouveau, les résultats montrent que les utilisateurs accordent une importance
moindre à certains critères considérés comme "très importants" par les interprètes: l'accent, la
voix et la correction grammaticale de l'interprétation. De manière plus générale, ils apparaissent
aussi comme moins exigeants que les interprètes sur l'ensemble des critères. Enfin, Kurz constate
des différences dans les attentes selon les groupes d'utilisateurs.

3.3 Développement et diversification


Insatisfait des seules indications sur les attentes, Gile (1990) effectue une première étude par
questionnaires sur les réactions effectives des délégués lors d'une conférence médicale. Dix-huit
délégués sur les vingt-trois ayant participé à la réunion classent sur une échelle à 5 points la
qualité globale de l'interprétation, sa qualité linguistique, sa qualité terminologique, sa fidélité
telle qu'ils l'ont perçue, la voix, le rythme et l'intonation des interprètes. Ils sont également
interrogés sur les principales faiblesses de l'interprétation et sont invités à faire d'autres
commentaires le cas échéant. Les évaluations étant trop uniformément positives, il n'a pas été
possible de tirer beaucoup de conclusions de cette étude, si ce n'est deux choses:
- Premièrement, les délégués étrangers (américains), très minoritaires, ont dans l'ensemble
évalué l'interprétation bien au-dessus des délégués 'locaux' (français). Sans pouvoir se prononcer
sur une éventuelle différence qualitative entre l'interprétation vers l'anglais et l'interprétation vers
le français, Gile propose l'hypothèse d'une tendance de l'utilisateur à être plus indulgent vis-à-vis
de l'interprétation quand il en dépend, étant minoritaire dans une réunion dans un pays étranger.
- Deuxièmement, plusieurs délégués ont estimé plutôt mauvaise la qualité de la voix, du rythme
et de l'intonation des interprètes, et leur ont pourtant accordé une bonne évaluation générale. Gile
en tire la conclusion que dans ce cas précis, ces paramètres liés à la présentation vocale du

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discours d'arrivée n'ont pas pesé bien lourd sur l'évaluation générale. Cette constatation s'accorde
avec des résultats de Kurz (1989, 1993) sur les attentes des utilisateurs.
Toujours dans l'environnement médical, Meak (1990) soumet à dix médecins qu'elle
sélectionne directement un questionnaire sur leurs attentes, avec neuf questions portant sur
différents aspects dont la terminologie, le débit du discours et la connaissance du domaine par
l'interprète. Les médecins s'avèrent plutôt indulgents en matière terminologique, mais s'attendent
à des connaissances spécialisées de la part de l'interprète; les desiderata en matière de débit sont
variés et ne font pas apparaître de tendance claire.
Marrone (1993) enchaîne avec une étude portant aussi bien sur les attentes que sur les
réactions lors d'une conférence sur le droit constitutionnel, interprétée en consécutive; parmi les
questions, l'une portait sur la meilleure manière de traduire les termes institutionnels étrangers, et
une autre sur l'éventuelle impression de fatigue chez l'interprète. Parmi les résultats, on notera
que sur une échelle de 1 à 3, la transmission intégrale du sens est considérée comme la plus
importante, la correction terminologique venant à la deuxième place, et l'intonation à la troisième.
A noter une grande hétérogénéité chez les 87 répondants.
Sur le même mode mixte attentes-évaluation, Vuorikoski (1993) a interrogé par
questionnaire, avec suivi par appel téléphonique, les participants à cinq séminaires portant sur
différents domaines, avec des intervenants étrangers s'adressant à des auditeurs finlandais. Les
177 répondant accordent eux aussi la priorité à la transmission de l'information, à la cohérence de
l'interprétation et à la correction terminologique, alors que les caractéristiques de forme sont
considérées moins importantes.
Utilisant la même méthode, Mack et Cattaruzza (1995) ont étudié les attitudes des
utilisateurs italiens de l'interprétation. Sur 14 réunions bilingues où ont été recueillies des
données, cinq ont été exploitées. L'étude proprement dite examine les réponses de 58 personnes.
Dans leurs attentes, les répondants ont considéré la correction de la terminologie comme la plus
importante. Au deuxième rang figure l'information, et ce n'est qu'après qu'interviennent le débit et
la fluidité du discours d'arrivée. Les utilisateurs expérimentés ont généralement davantage
apprécié les performances des interprètes que les nouveaux utilisateurs, mais étaient également
plus exigeants dans leurs attentes, surtout en matière de terminologie et de facilité à suivre
l'interprétation.
Kopczynski (1994) a adressé des questions à des auditeurs et à des orateurs utilisant les
services des interprètes (20 universitaires venant des sciences humaines, 23 scientifiques et
techniciens, et 14 diplomates). Dans une première section de son questionnaire, il les interroge
sur la fonction de l'interprète et sur les attentes des utilisateurs; puis, il leur demande ce qu'ils
considèrent comme des "irritants" (aspects négatifs de l'interprétation); la troisième section porte
sur le rôle plus ou moins actif que devaient avoir les interprètes, y compris en matière de
correction des erreurs des orateurs. Dans cette étude comme dans les autres, les répondants ont
accordé davantage d'importance au contenu qu'à la forme. Ils ont néanmoins mentionné comme
principaux irritants la terminologie incorrecte, les phrases non achevées et les fautes de
grammaires dans le discours d'arrivée. Par ailleurs, ils préfèrent que l'interprète soit plutôt passif,
en reprenant le rythme et les intonations de l'orateur, mais pas ses gestes, mais acceptent certaines
interventions d'optimisation.
L'étude par interviews coordonnée par la commission de la recherche de l'AIIC (Moser
1997) se distingue par son envergure. Quatre-vingt-quatorze interprètes ont interviewé un total de
201 personnes à 84 conférences auxquelles ils travaillaient. Une fois de plus, le contenu s'avère
primer sur la forme aux yeux des délégués interrogés. On note aussi une différence entre les
nouveaux utilisateurs et les utilisateurs expérimentés, ces derniers accordant la plus grande

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importance au contenu, ainsi qu'à des éléments peu mentionnés dans la littérature jusque là, à
savoir la synchronicité de l'interprétation avec l'original, et un comportement adéquat en cabine
(ne pas s'éloigner et se rapprocher du microphone tour à tour, ne pas faire de bruit en feuilletant
des documents, etc.).
A noter que pour la première fois, une telle étude est confiée à une entreprise spécialisée.
Tant les questionnaires que les analyses statistiques sont donc de qualité professionnelle.
Malheureusement, des problèmes méthodologiques graves se posent dans le recueil de données:
les interprètes choisissent eux-mêmes, sans instructions précises, les délégués qu'ils vont
interroger (problème potentiel de représentativité de l'échantillonnage), ne sont pas formés pour
ce travail, et sont reconnaissables en tant qu'interprètes par les délégués qu'ils interrogent (risques
d'interactions parasitaires et de mauvaise interprétation des réponses des délégués)
Toujours dans l'optique de l'exploration des différences éventuelles entre les différents
groupes d'utilisateurs, Kurz et Pöchhacker (1995) ont soumis le questionnaire de Kurz (1989,
1993) à 19 représentants de chaînes de télévision autrichiennes et allemandes. Dans l'ensemble,
leurs exigences sont supérieures à celles des autres catégories d'utilisateurs étudiées
précédemment. Les représentants de la télévision accordent eux aussi la priorité à la fidélité au
sens du discours de départ, mais octroient une plus grande importance que les autres utilisateurs à
la fluidité du discours d'arrivée et à sa correction grammaticale, et surtout à la qualité de la voix
et à l'accent, alors que le poids donné à la correction terminologique et à la transmission de
l'intégralité du sens est moindre. Pour Kurz et Pöchhacker, on exige donc à la télévision
davantage qu'ailleurs, en dépit des conditions de travail plus difficiles - ce groupe d'utilisateurs se
détache nettement de tous les autres groupes étudiés jusqu'ici.
On citera également dans cette série une étude par questionnaires sur les attentes de la
prestation en consécutive réalisée dans le cadre d'une thèse (Andres 2000). Les résultats de cette
enquête auprès de 49 utilisateurs potentiels de l'interprétation sont dans l'ensemble conformes à
ceux des autres enquêtes sur les attentes. La priorité est donnée à l'intégrité informationnelle, à la
terminologie et à la clarté, alors que la forme, y compris l'intonation, est considérée comme
moins importante.
Doerflinger (sous presse) présente la première étude globale sur un service
d'interprétation (le SCIC, à la Commission Européenne à Bruxelles). Les objectifs de l'étude sont
les suivants: (1) évaluer le niveau global de la qualité des prestations du SCIC, (2) identifier les
facteurs sur lesquels le SCIC pourrait agir pour améliorer cette qualité, (3) identifier les facteurs
sur lesquels le SCIC pourrait agir pour améliorer le rapport qualité-prix de ses prestations.
L'étude a été confiée à une entreprise spécialisée dans l'évaluation. Les données ont été recueillies
en janvier 2001 au cours de 80 réunions, et 1500 questionnaires ont été remplis, 800 par les
délégués et 700 par les interprètes. D'après les résultats préliminaires de l'analyse, 91% des
délégués considèrent l'interprétation comme satisfaisante ou très satisfaisante. Par ailleurs, 80%
considèrent que le message passe bien, 78% que la terminologie employée par les interprètes est
appropriée, 78% également que leur voix est agréable, 81% qu'ils sont suffisamment
"professionnels". On constate aussi que les délégués sont plus satisfaits des réunions où les
langues d'interprétation couvrent une gamme linguistique complète que des réunions où elles ne
la couvrent que partiellement. On notera une fois de plus que les interprètes sont plus critiques
que les délégués à l'égard de leur propre prestation. L'étude révèle aussi que certains problèmes
sont attribuables à un manque de documentation pour les interprètes et à une préparation
insuffisante.

3.4 Etudes focalisées

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En même temps que se développaient es travaux de première génération, apparaissaient d'autres
études, souvent expérimentales, qui tentaient de répondre à des questions plus précises que celle
de la pondération générale des différents paramètres de qualité par les délégués. Certaines
visaient à étudier l'impact précis d'un paramètre de qualité spécifique, d'autres à vérifier la
sensibilité des utilisateurs des services d'interprétation à ces paramètres sur le vif.

3.4.1 Le décalage entre les attentes et les réactions


Comme il est indiqué plus haut, entre les attentes et les réactions a posteriori, il peut y avoir un
décalage non négligeable. Celui-ci peut avoir deux sources principales:
- Un manque de sensibilité à l'égard des erreurs et défaillances des interprètes, qui cause une
surévaluation de la qualité par rapport à d'éventuelles normes "absolues" de fidélité et de
correction du langage. Ce manque de sensibilité, qui s'explique notamment par une écoute
sélective et des fluctuations de l'attention de l'auditeur, a été constaté à plusieurs reprises. Sur le
plan linguistique, Gile (1985) a trouvé une sensibilité généralement faible à très faible à des
fautes de langue chez des informateurs français à qui il avait fait écouter un discours interprété en
français en leur demandant d'y signaler des problèmes linguistiques. Sur le plan de la fidélité
informationnelle, on dispose de résultats allant dans le même sens. Dans une étude sur la
consécutive en classe, Gile (1995) a également trouvé qu'une forte proportion des erreurs de
l'interprète n'avaient été repérées que par une minorité de participants, pourtant tous étudiants en
interprétation et connaissant bien les deux langues. Ce résultat a d'ailleurs été confirmé dans une
étude de Ackermann et coll. (1997). Dans une étude expérimentale de Collados Aís (1998), où
deux versions d'une même "interprétation" avaient été préparées et présentées aux sujets, l'une
sans fautes mais avec un débit monotone, et l'autre avec des fautes mais une intonation plus
vivante, la version non monotone (mais contenant des fautes) avait été jugée plus fidèle que la
version monotone (qui n'en contenait pas). A l'évidence, les sujets n'avaient pas remarqué les
fautes.
- Il peut également y avoir une différence importante entre le poids relatif des composantes de
qualité telles qu'elles sont conceptualisées et leur poids relatif dans l'action. Ainsi, dans une étude
destinée spécifiquement à vérifier la concordance entre les attentes et les réactions effectives,
Garzone (sous presse) manipule l'enregistrement d'un segment d'interprétation réalisé lors d'une
conférence médicale pour en faire deux versions. L'une est précise et "fluide", sans faux départs
et hésitations; la seconde contient des hésitations et des changements dans l'intonation. Seize
sujets ont répondu à un questionnaire sur les attentes en matière de fluidité du débit, de qualité de
la voix, de cohérence du discours et de transmission correcte du sens, et ont clairement donné la
priorité à la cohérence et à la fidélité. Puis ils ont écouté les deux versions du discours d'arrivée et
les ont commentées. Comme dans l'expérience de Collados Aís (1998), les résultats font
apparaître une influence négative de la forme sur l'évaluation de la prestation, notamment sur son
contenu.

3.4.2 Etudes sur des paramètres de qualité spécifiques


3.4.2.1. La fidélité informationnelle
Dans une expérience réalisée en classe, Gile (1995) fait interpréter en consécutive par une
personne l'intervention faite par un autre étudiant, puis demande à l'ensemble des 11 étudiants
présents de signaler par écrit les erreurs et omissions dans l'interprétation et de juger sa fidélité
sur une échelle de 1 à 5. Bien qu'étudiants en interprétation eux-mêmes et connaissant les deux
langues, les sujets n'ont détecté qu'une faible partie des erreurs et omissions. En outre, ils ont
signalé des erreurs que l'interprète n'avait pas faites. Enfin, la plupart d'entre eux ont évalué la

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fidélité de la traduction comme "bonne" ou "très bonne", et ce dans une très faible corrélation
avec le nombre d'erreurs et d'omissions qu'ils signalaient.
Moser-Mercer et coll. (1998) essaient de mesurer l'effet des tours de cabine longs (plus de
30 minutes) sur la qualité informationnelle de l'interprétation (ainsi que sur le niveau de stress des
interprètes). Pour mesurer la qualité informationnelle du discours d'arrivée, ils comptent le
nombre d'erreurs et d'omissions chez les interprètes périodiquement, au cours d'une séance
d'interprétation longue en laboratoire. Si l'on en juge d'après les données présentées, les résultats
ne sont pas concluants, bien que les auteurs aient cherché à dégager une tendance plus nette avec
un sous-ensemble des données relevées.
Enfin, Gile (à paraître) compare la fidélité informationnelle en simultanée et en
consécutive en faisant interpréter le même discours dans les deux modes et en comparant le taux
de restitution de différents segments. Dans l'ensemble, les simultanées ont été plus fidèles que les
consécutives, mais il semble surtout que chacun des deux modes ait ses propres vulnérabilités
identifiables.

3.4.2.2. Les noms propres


Dans une étude très simple, Gile (1984) a cherché à vérifier le caractère véritablement
problématique des noms propres en simultanée en faisant interpréter le même discours contenant
10 noms propres par différents interprètes, et a trouvé qu'effectivement, une très grande
proportion de noms propres n'étaient pas rendus correctement. Il s'en est d'ailleurs servi
ultérieurement comme indicateur de la qualité de l'écoute en consécutive (Gile 1991).

3.4.2.3 Les nombres


Mazza (2000) étudie tant la restitution des nombres en simultanée que les perturbations dans la
restitution des segments de discours voisins attribuables à ces nombres. L'expérience a été
réalisée avec des étudiants, sur deux discours, l'un pour lequel les étudiants avaient le droit de
prendre des notes, et l'autre pour lequel ils ne l'avaient pas. Mazza trouve que dans l'ensemble, les
nombres sont souvent mal restitués (27%), que ce soit dans le nombre proprement dit ou dans la
référence à ce nombre ("baisser de 30%" pourrait être restitué comme "descendre à 30%"). Elle
constate aussi que certains types de nombres sont plus mal restitués que d'autres, et qu'en les
prenant en note au passage, on améliore ses performances - en dépit du coût de l'opération en
temps et en ressources attentionnelles.

3.4.2.4. L'intonation
Shlesinger (1994) a vérifié l'influence de l'intonation sur la compréhension du discours de
l'interprète par les délégués, et donc sur un élément de qualité de ce discours: elle a fait écouter à
un groupe de sujets l'enregistrement d'une interprétation originale, et à un autre groupe
l'enregistrement de la lecture de sa transcription par les mêmes interprètes 3 ans après, et a posé
aux deux groupes des questions de compréhension. Ce travail longitudinal et original a abouti au
résultat quelque peu surprenant d'une meilleure compréhension de la version lue.
En 1998, pour vérifier l'influence de la monotonie du débit de l'interprète, qu'elle
considère comme peut-être plus importante dans les faits que dans les attentes telles que
rapportées dans les études précédentes, Collados Aís (1998) réalise une étude expérimentale
d'interprétation à partir de cassettes vidéo simulant une interprétation, en manipulant l'intonation
et la fidélité informationnelle. Les évaluations, faites par 42 utilisateurs et 15 interprètes,
confirment l'influence négative d'un discours d'arrivée monotone sur l'appréciation globale de
l'interprétation ainsi que sur l'évaluation d'autres paramètres de qualité et sur l'impression de

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"professionnalisme" et de fiabilité de l'interprète. Outre son apport en tant que mise à l'épreuve
concrète de résultat d'études sur les attentes, ce travail confirme que les utilisateurs sont de
mauvais détecteurs d'erreurs et d'omissions.

3.4.2.5. La qualité linguistique


Hormis le travail de Gile (1985) mentionné plus haut, citons une étude de Ng (1992), qui s'est
penchée sur la réaction des locuteurs natifs japonais aux prestations d'interprètes non-japonais.
Dans une question ouverte aux sujets, il s'est avéré que beaucoup d'entre eux réagissaient à la
qualité linguistique de l'interprétation, et que les femmes réagissaient à la grammaire plus que les
hommes. Les conditions de l'interprétation étaient trop éloignées de la réalité pour que la validité
et la représentativité de l'étude soient assurées, notamment parce que les interprètes non-japonais
sont très rares sur le terrain, ce qui a pu fausser l'attitude même des sujets, mais Ng pose des
problèmes intéressants.

3.4.2.6. L'accent
Dans une optique similaire, à Hong Kong, Cheung (2000) étudie l'effet de l'accent de l'interprète
sur la perception de la qualité de l'interprétation et sur le niveau de satisfaction des utilisateurs
(chinois). Quelque 120 sujets, ayant soit le mandarin, soit le cantonais comme langue maternelle,
sont divisés en deux groupes et écoutent une interprétation avec ou sans accent "étranger"
(mandarin pour les uns, et cantonais pour les autres). Les questionnaires rendus font apparaître
que les "Mandarins" ne sont pas gênés par l'accent cantonais, alors que les Cantonais le sont par
l'accent mandarin. Cette étude corrobore l'idée d'une importance sensible de paramètres de forme
pour les utilisateurs, ainsi que d'une certaine diversité dans les réactions selon les utilisateurs.

3.4.2.7. La "fluidité"
Pradas Macías (sous presse) se pose la question de savoir si tous les utilisateurs et tous les
interprètes comprennent de la même manière les désignations utilisés pour les paramètres de
qualité étudiés jusqu'ici. Elle interroge par questionnaire sept sujets, professeurs d'interprétation
et/ou interprètes, sur le concept de fluidité. Il s'avère que pour certains, ce concept signifie
assurance et facilité d'expression, et pour d'autres cohérence, intelligibilité et efficacité du
discours.

3.4.2.8. Le rôle de l'interprète dans l'interaction


Une étude originale par son objet est la thèse de Diriker (2001), qui examine spécifiquement le
rôle de l'interprète de conférence, en se demandant s'il n'est que le vecteur transparent qui
s'identifie avec l'orateur et se fond en lui, ou s'il a un rôle plus actif. Dans une étude de cas sur
une conférence de philosophie, elle enregistre la conférence et interroge interprètes et utilisateurs,
et conclut de ses résultats que l'interprète perturbe parfois le déroulement de la conférence. Il
arrive notamment qu'il fasse des commentaires, et parfois de manière telle que les auditeurs ne
savent pas nécessairement s'il parle en son nom propre, ou au nom de l'orateur.

3.4.2.9 Les auto-corrections


Dans une étude en cours, Petite (sous presse) s'intéresse aux auto-corrections des interprètes,
qu'elle attribue à deux objectifs distincts: corriger des erreurs, et améliorer la qualité du discours
d'arrivée. Son étude, qualitative, porte sur l'enregistrement des prestations de quatre interprètes
sur deux conférences.

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3.4.2.10. Le travail en relais
Waliczek (sous presse) s'intéresse à l'hypothèse que les attentes des interprètes travaillant à partir
d'un relais diffèrent de celles des interprètes travaillant directement en écoutant l'orateur, et
qu'elles diffèrent des attentes des délégués. Les résultats de son étude, fondée sur vingt
questionnaires, montrent que les répondants considèrent la cohésion logique et la transmission
correcte du sens comme plus importantes que l'accent natif et la qualité de la voix. Chez les
interprètes travaillant à partir d'un relais, la cohésion logique est considérée comme plus
importante que la fidélité, et la fluidité du débit vient en troisième position. Ils considèrent les
phrases non terminées, les erreurs terminologiques et un contenu trop vague de l'interprétation à
partir de laquelle ils travaillent comme les principaux "irritants", dans cet ordre. Leurs
commentaires désignent aussi comme problématiques les pauses longues suivies d'un rattrapage
rapide de la part du collègue qui leur sert de relais.

3.4.2.11 La gestion de la conférence


Parra Galiano (sous presse) étudie l'effet de la gestion de la conférence par l'agence
d'interprétation (l'intermédiaire qui organise la conférence) sur la qualité à travers un
questionnaire de dix questions, rempli par vingt interprètes. Plus de 80% des répondants ont
exprimé l'avis que la qualité de la gestion de l'événement par l'agence, notamment l'envoi par
celle-ci d'information et de documentation aux interprètes, influait sur la qualité de leur travail.

4. La qualité comme variable dépendante


Cette brève section évoque quelques travaux dans lesquels la qualité n'intéresse pas les
chercheurs en tant que telle, mais plutôt comme indicateur de l'effet d'une variable indépendante
quelconque (dans la section 3 sont évoqués d'autres travaux mesurant l'effet d'une variable
indépendante sur la qualité, mais c'est bien la qualité qui est au centre des préoccupations des
auteurs - il est vrai que la distinction entre ces deux catégories est parfois difficile à établir).
Les premiers travaux dans ce sens sont ceux des psychologues des années 60 et 70,
notamment Gerver (voir un recensement dans Gerver 1976), qui ont cherché à voir comment
réagissaient les interprètes face à des discours plus ou moins rapides, avec ou sans bruit, etc. La
variable dépendante représentant la qualité était la plupart des temps le nombre des "erreurs et
omissions". Plus récemment, on a commencé à se servir de la proportion des propositions du
discours original également présentes dans le discours d'arrivée. On citera notamment les travaux
de Jorma Tommola, qui s'intéresse à l'aspect méthodologique de la question, et plus
particulièrement à la sensibilité de l'analyse propositionnelle comme outil de mesure de la
restitution informationnelle (Tommola et Lindholm 1995, Tommola sous presse). On peut
également citer, à titre d'exemples de travaux relativement récents dans la même catégorie,
l'étude de Balzani (1988) sur l'effet du contact visuel sur la qualité de l'interprétation, ou l'étude
d'Alonso Bacigalupe (1999) sur l'effet des gestes de l'orateur sur le taux de reproduction par les
interprètes des segments concernés. Ces deux travaux suivent une étude plus ancienne
d'Anderson (1979) sur le même sujet et sur l'effet de la connaissance préalable du contenu du
discours sur la prestation. Dans une orientation proche de ce deuxième axe, Lamberger-Felber
(1998, 2001) étudie l'effet de la disponibilité de textes du discours (quelque temps avant et
pendant l'interprétation, juste avant et pendant l'interprétation, interprétation sans connaissance du
texte) sur la fidélité informationnelle de la restitution.

5. Conclusions

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De ce rapide survol de la qualité du travail, on peut retirer un certain optimisme. D'une part, la
pensée sur la qualité de l'interprétation à évolué. Au lieu de la considérer comme une entité
holistique et absolue dont la connaissance intime est le privilège de l'interprète, comme tendaient
à le faire certains initialement, les chercheurs acceptent maintenant l'idée d'une entité
polymorphe, aux contours variables selon la situation et les utilisateurs. De ce fait, il est devenu
légitime, et même important, de chercher à cerner ces contours dans différentes situations. D'où
le nombre relativement important d'études empiriques sur le sujet qui ont été présentées plus
haut. On est par ailleurs davantage conscient du fait que les attentes et les réactions ne sont pas
superposables, d'où une plus grande proportion d'études qui cherchent à examiner les réactions
effectives sur le terrain. On trouve aussi davantage d'études focalisées que par le passé, ce qui
permet de mieux identifier le comportement de certaines variables précises dans le discours de
l'interprète, ainsi que leur effet sur les auditeurs.
D'un autre côté et en dépit de ces progrès, force est de reconnaître que l'on n'a pas encore
beaucoup progressé dans la connaissance réelle du phénomène de la qualité. La chose est
attribuable à la grande variabilité constatée sur le terrain (dans les attentes, dans les écarts entre
les attentes et les réactions effectives, et dans les normes mêmes des utilisateurs), à la difficulté
méthodologique et "diplomatique" de faire des études sur les véritables réactions des utilisateurs,
à la difficulté d'extrapoler à partir des études sur les attentes, à des difficulté pratiques dans
l'accès à des sujets, etc. Le vaste domaine de la qualité reste donc grand ouvert à de nouveaux
travaux d'exploration. Qu'il s'agisse de réplications ou d'études innovatrices, tous les apports
seront les bienvenus.

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