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- SUPPORT DE COURS -

MACROECONOMIE

Licence I de Sciences Economiques et de Gestion, 2013-2016

Prof. AKA BROU Emmanuel

Agrégé en Sciences Economiques

UFR des Sciences Economiques et de Gestion

Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY

Abidjan-Cocody, Côte d’Ivoire


Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

L’auteur :
Prof. AKA BROU Emmanuel, Agrégé en
Sciences Economiques, est spécialiste en
Macroéconomie, Monnaie et Finance
Internationale. Il est titulaire d’un Doctorat en
sciences économiques -spécialité :
macroéconomie et finance internationale- de
l’Université Clermont-Ferrand I (France), d’un
Diplôme d’Etudes Approfondies en Economie
de l’Environnement, des Ressources Naturelles,
de l’Energie et de l’Agriculture de l’Université
Toulouse I, d’une Maîtrise et d’une licence en
sciences économiques de l’Université de
Cocody-Abidjan.

Prof. AKA BROU enseigne à l’Université


Félix HOUPHOUET-BOIGNY, Cocody-
Abidjan et à l’Ecole Nationale Supérieure de
Statistique et d’Economie Appliquée d’Abidjan
(ENSEA) depuis décembre 2007.

Il a enseigné l’économie à l’Université Paris 11


(2006-2007) et à l’Université Clermont-Ferrand
I (2004-2006) en France. Il a également été
Economiste au Fonds Monétaire International
(2003), Washington, D.C., Etats-Unis.

VEUILLEZ CONTACTER l’AUTEUR POUR VOS REMARQUES ET SUGGESTIONS !

Email : e.aka-brou@hotmail.fr

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Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

SOMMAIRE

Partie I. Concepts fondamentaux

Chapitre 1. Introduction à la macroéconomie………………………………………………….3

Chapitre 2. Les agrégats de la macroéconomie……………………………………………….12

Chapitre 3. La consommation et l’épargne…………………………………………………...21

Chapitre 4. L’investissement………………………………………………………………….36

Chapitre 5. La production, le marché du travail et le chômage………………………………47

Chapitre 6. Les principes de l’offre globale et de la demande globale, la détermination des


prix et l’inflation……………………………………………………………………………...69

Partie II. Introduction à la politique économique

Chapitre 7. Le modèle IS/LM………………………………………………………………

Chapitre 8. La politique budgétaire, fiscale et sociale…. ….…………………………………

Chapitre 9. La politique monétaire……………………………………………………………..

Partie III. Exercices corrigés

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Partie I. Concepts fondamentaux

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Chapitre 1

Introduction à la macroéconomie

Introduction
La science économique est la discipline scientifique qui étudie la coordination des
actions des agents économiques qui participent à la production, à la répartition et à la
consommation des richesses. Elle est traditionnellement subdivisée en deux branches
principales : la microéconomie et la macroéconomie. « Micro » signifie petit alors que
« macro » signifie grand.

La microéconomie étudie les différentes composantes de l’économie. Elle étudie


l’offre et la demande de biens, de services et de ressources spécifiques. L’offre émane des
producteurs, et la demande provient des consommateurs. Les voitures, les vêtements, les
chaussures, le pain et l’ananas sont des exemples de biens offerts par les producteurs. Comme
exemple de services on peut citer le travail d’une secrétaire, d’un informaticien, d’un
mécanicien, d’une banque, d’un électricien, d’un plombier.

La macroéconomie adopte une vision plus générale de l’économie, c’est-à-dire qu’elle


étudie l’économie comme un tout ; elle s’efforce de construire des modèles qui rendent
compte des relations entre les agrégats calculés au niveau de l’économie globale. Au sein
d’une économie donnée, le niveau total des dépenses, qu’elles soient le fait des
consommateurs, de clients étrangers, de l’Etat ou des entreprises, est appelé demande globale.
De même, le niveau total de l’offre, tous secteurs d’activité confondus, est appelé offre
globale ; elle correspond à la production nationale totale des biens et services.

1. Le champ de la macroéconomie

1.1 Les principaux problèmes

La première variable que les économistes considèrent ordinairement est le PIB


(Produit Intérieur Bruit) d’une nation. Il mesure la production annuelle du pays.

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Tableau 1. Evolution du PIB, de la population et du PIB par tête de la Côte d’Ivoire

Années 1960 1970 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012

PIB (Mds 133,93 402,30 2.149,90 2.939,33 7.416,70 8.631,19 11.352,14 11.359,62 12.600,00
FCFA)

Population 3,47 5,24 8,26 12,11 16,13 17,39 18,98 19,39 19,84
(millions)

PIB/Habitants* 38 596,5 76 774,8 260 278,4 242 719,2 459 807,8 496 330,6 598 110,4 585 849,4 635 080,6
(FCFA)

Note : (*) Nos calculs à partir des données de WDI de la Banque Mondiale.

Outre le niveau du PIB, qui permet de faire des comparaisons entre les pays, les
macroéconomistes s’intéressent d’abord à quatre indicateurs.

-Le taux de croissance du PIB d’une année à l’autre, qui mesure la vitesse à laquelle
une nation s’enrichit. Obtenir un taux de croissance à long terme élevé est un objectif
commun à tous les gouvernements. La notion de long terme est très importante, car pour
qu’on puisse parler de croissance, le phénomène ne doit pas être temporaire mais durer une
longue période.

Graphique 1. Taux de croissance annuel (en %) du PIB par habitant de la Côte d’Ivoire, 1961-2012

Source : WDI, Banque Mondiale

Travail à faire : commenter le graphique 1.

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-Le taux de chômage, qui mesure la proportion de travailleurs dans l’économie qui
n’ont pas d’emploi et en cherchent un. Réduire le chômage est un autre objectif primordial
pour les gouvernements.

-Le taux d’inflation, qui mesure le taux moyen de l’augmentation des prix au cours du
temps (i.e. une augmentation générale des prix). Les gouvernements visent généralement une
inflation faible et stable. Cela facilite, entre autres, la prise de décision des individus, des
décisions de consommation pour les travailleurs, d’investissement pour les entreprises.

Graphique 2. Taux d’inflation annuel (en %) en Côte d’Ivoire, 1961-2012

Source : WDI, Banque Mondiale

Travail à faire : commenter le graphique 2.

-L’équilibre extérieur de la balance commerciale qui est la différence entre la valeur


des exportations et des importations de biens. Une balance commerciale positive signifie que
le pays exporte plus de biens qu’il n’en importe. On parle d’excédent commercial ou balance
excédentaire. Quand la balance commerciale est négative, on parle de déficit commercial.
Quand la balance commerciale est nulle, on dit qu’il y a équilibre commercial.

Remarque : la balance commerciale est un sous-compte de la balance des paiements


qui est défini comme un document comptable qui enregistre l’ensemble des transactions
économiques et financières d’une économie-un pays ou une zone économique-avec le reste du
monde (Pour plus de détails voir programme de finance internationale en L3).

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1.2 La politique macroéconomique des Etats

Les principaux objectifs que se fixe un gouvernement sont :

-une croissance économique forte et stable ;

-un chômage faible ;

-une inflation faible ;

-un équilibre extérieur stable : éviter d’avoir des échanges commerciaux déficitaires.

Ces quatre principaux objectifs potentiels de la politique économique représentent ce que


Nicolas Kaldor (1971) a appelé le carré magique.

Croissance : taux de croissance du PIB (%)

Taux de chômage (% de la Equilibre extérieur : solde


population active) extérieur (% du PIB)

Inflation (%) : stabilité des prix

Ces quatre objectifs de politique économique sont toujours difficiles à atteindre et,
parfois, sont même antagonistes. Ainsi, une politique destinée à accélérer la croissance
économique peut conduire à une montée de l’inflation et à un déficit de la balance
commerciale. Les gouvernements sont donc contraints à faire des choix entre ces objectifs
économiques.

2. Le circuit économique

Le circuit économique est une représentation de l’activité économique sous la forme


de flux réels, monétaires et financiers qui mettent en relation des catégories d’agents
économiques. Pour ce faire, les différents acteurs de la vie économique sont classés en cinq
groupes appelés secteurs institutionnels, qui constituent la base de la comptabilité nationale.

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Ces groupes rassemblent les « unités » ayant des comportements économiques similaires
caractérisés par leur fonction principale et la nature de leur activité. Les cinq secteurs
institutionnels résidents sont :

-les sociétés non financières, c’est-à-dire les entreprises ;

-les sociétés financières, par exemple les banques et les compagnies d’assurances ;

-les administrations publiques, c’est-à-dire les établissements ou institutions qui relèvent de


l’Etat ou des collectivités territoriales (régions, départements, municipalités) : écoles et
collèges, hôpitaux, ministères, etc.

-les ménages, c’est-à-dire les personnes résidentes et leur famille ;

-les institutions à but non lucratif, par exemple les associations, les partis politiques, les
églises, etc.

Remarque : les agents qui ne résident pas dans le pays étudié, mais qui interagissent
néanmoins avec les secteurs institutionnels résidents, sont regroupés dans un seul et dernier
ensemble institutionnel, appelé le reste du monde.

2.1 Circuit simplifié et fermé

Graphique 3. Le circuit économique simplifié

Entreprises

Revenus des facteurs Dépenses


(salaires, revenus de Facteurs de Biens et des ménages
la propriété) production services

Ménages

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Le graphique 3 représente les principaux flux, réels d’une part (biens et services
achetés ou vendus, facteurs de production tels que le travail ou le capital), et monétaires
d’autre part (salaires versés, intérêts versés ou payés, paiements effectués pour les achats)
retenus par la comptabilité nationale dans le cas simplifié d’une économie avec seulement
deux secteurs institutionnels, les entreprises et les ménages.

La partie gauche du schéma montre que les entreprises obtiennent des ménages des
services de travail et de capital en contrepartie d’un paiement monétaire (le salaire et les
intérêts et dividendes du capital si les ménages possèdent des actions et des obligations).
Ainsi, à gauche du Graphique 3, des flux monétaires vont des entreprises vers les ménages
pour rétribuer l’ensemble des facteurs de production que ceux-ci mettent à la disposition des
entreprises.

La partie droite quant à elle met en évidence l’achat de biens et services aux
entreprises par les ménages et le flux monétaire qui en résulte, à savoir le paiement de ces
achats. Si les ménages dépensent tous leurs revenus pour acheter des biens et des services
produits par les entreprises domestiques, et si celles-ci dépensent tout ce qu’elles reçoivent
des ménages pour leur acheter les facteurs de production dont elles ont besoin, et si la vitesse
de circulation de la monnaie ne change pas, le circuit fermé de cette économie va se perpétuer
indéfiniment.

Lexique

Vitesse de circulation de la monnaie : nombre de fois qu’une unité de monnaie est


utilisée dans les transactions pendant une période donnée.

2.2 Circuit économique ouvert, fuites et injections

Contrairement au circuit fermé décrit ci-dessus, les choses ne sont pas aussi simples.
Le circuit n’est pas aussi hermétique. On constate des fuites et des injections de certains flux,
on parle alors d’un circuit économique ouvert.

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Graphique 4. Circuit économique ouvert

Entreprises Injections

Investissement Dépenses
Exportations
s de l’Etat
Rémunération
des facteurs Dépenses de
consommation Banques, etc. Etat Reste du
Monde

Facteurs de Biens et Epargne Taxes et


Importations
production services impôts

Ménages Fuites

Lexique

Un stock est une quantité mesurée en un point du temps, tandis qu’un flux est une quantité
mesurée par unité de temps. Stock et flux sont souvent liés. Le stock résulte de
l’accumulation du flux, qui est la variation de ce stock. Par exemple, la richesse d’une
personne est un stock ; son revenu et sa dépense des flux. Autre exemple, le nombre de
chômeurs est un stock ; le nombre de personnes qui perdent leur emploi est un flux.

2.2.1 Les fuites

Les fuites correspondent aux parties du revenu des ménages et des entreprises qui
échappent au circuit fermé. En effet une partie seulement des revenus des ménages est
dépensée pour l’achat de biens et services domestiques ; de même une partie seulement de ce
que reçoivent les entreprises domestiques est versée à des ménages du pays. Il y a, en
pratique, trois catégories de fuites : l’épargne (S), les taxes et les impôts (T) et les dépenses en
importations (M).

L’épargne (S) : elle correspond à la part du revenu que les ménages décident de ne pas
dépenser immédiatement et qu’ils sauvegardent pour une consommation future. Elle est
généralement déposée dans des institutions financières (les banques, les caisses d’épargne,

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etc.). L’épargne nette des ménages, S (S pour savings), est la différence entre leurs dépôts et
leurs retraits.

Taxes et impôts (T) : lorsque les ménages paient des impôts, une partie des flux du
circuit précédent est retirée. Contrairement à l’épargne qui résulte d’une décision volontaire,
l’impôt est obligatoire : les ménages n’ont pas le choix. L’ensemble des taxes et impôts
comprend la TVA qui touche la consommation, la taxe d’habitation, la taxe foncière, les
impôts sur le revenu, etc.

Remarque : Lorsque les ménages reçoivent des revenus de l’Etat, comme des
allocations chômage, des pensions de retraite ou une bourse d’études, ces flux sont
comptabilisés comme une taxe négative. Ce sont des transferts.

Les importations (M) : les ménages achètent également des biens et des services
produits par des entreprises étrangères ou par des entreprises nationales, mais dont la
production a nécessité des biens intermédiaires ou des services importés. Ces types de
consommation correspondent à des flux de devises (monnaie) à destination des pays
étrangers.

Remarque : le total des fuites correspond à la somme des flux de monnaie engagés
dans ces trois catégories : S + T + M.

2.2.2 Les injections

La demande qui s’adresse aux entreprises pour leurs biens et leurs services ne provient
pas seulement des ménages domestiques. D’autres flux (provenant de l’extérieur du circuit
fermé) existent. Ce sont les injections. Il y en a trois catégories : les investissements (I), les
dépenses publiques des Etats (G) et les exportations (X).

Les investissements (I) : ils correspondent aux flux de monnaie que les entreprises
obtiennent auprès des institutions financières. Les entreprises utilisent cet argent pour faire
des investissements en capitaux fixes (nouvelles usines, nouvelles machines) ou constituer des
stocks de produits finis ou semi-finis.

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Les dépenses des Etats (G) : lorsque les Etats achètent des biens et des services aux
entreprises, cela correspond à une injection de monnaie. Il s’agit, par exemple, de construction
de routes, d’hôpitaux, de barrages hydroélectriques ou d’écoles.

Les exportations (X) : les exportations correspondent à tous les flux versés par les
ménages, les Etats et les entreprises des autres pays aux entreprises nationales pour l’achat de
leurs biens et de leurs services.

Remarque : le total des injections correspond à la somme des flux de monnaie


engagés dans ces trois catégories : I + G + X.

2.3 Les relations entre fuites et injections

Il existe des relations entre les fuites et les injections. Ainsi, une augmentation de
l’épargne (S) des ménages correspond à une augmentation des fonds disponibles que les
banques peuvent prêter aux entreprises pour leurs investissements (I). Cette relation ne
garantit pas une situation d’égalité parfaite où S = I. L’épargne et les investissements
dépendent des décisions individuelles des ménages et des entreprises, qui ne s’équilibrent pas
forcément. Si S ˃ I, alors le secteur privé dégage une capacité de financement. Si S ˂ I, alors
le secteur privé dégage un besoin de financement.

Les taxes et les impôts (T) correspondent aux revenus de l’Etat que ce dernier pourra
dépenser (G). L’Etat peut décider de ne pas dépenser l’ensemble de son revenu T pour
dégager un excédent (G < T) ou, au contraire, il peut décider lors d’une récession de dépenser
plus (G > T), en espérant que ce déficit budgétaire ne soit que momentané et aide à la reprise
économique.

Enfin, une augmentation des exportations (X) correspond à une entrée de devises qui
peut faciliter les importations (M). L’égalité entre la valeur des exportations et celle des
importations n’est pas garantie.

2.4 Economie ouverte et économie fermée

Une économie ouverte est une économie qui prend part au commerce international
(c’est-à-dire importe et exporte) de biens et de capitaux avec d’autres pays, alors qu’une
économie fermée est celle qui n’a ni importations ni exportations.

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Chapitre 2

Les agrégats de la macroéconomie

Introduction

Pour comprendre le fonctionnement de l’économie, les économistes font d’abord


usage de théories. Ensuite, une fois élaborées ces théories, l’observation de l’économie leur
permet de vérifier leurs théories.

Dans le chapitre précédent, les mots production, chômage, inflation, etc. sont apparus
plusieurs fois. Il faut d’abord comprendre rigoureusement ce qu’ils signifient et comment ils
sont mesurés par les statisticiens. Ensuite, nous traiterons progressivement comment ces
agrégats (ou grandeurs) sont déterminés par les forces économiques elles-mêmes.

Ce chapitre présente les types d’observations qu’utilisent les macroéconomistes pour


élaborer et vérifier leurs théories.

1. Les agrégats macroéconomiques

1.1 La production globale

1.1.1 PIB, valeur ajoutée et revenu

La mesure de la production globale en comptabilité nationale est le produit intérieur


brut (PIB). Il y a trois manières différentes de calculer le PIB d’une économie.

Calcul du PIB par la méthode de la production

Cette méthode de calcul du PIB consiste à additionner la valeur de tous les biens et
services produits dans l’économie au cours d’une période donnée (c’est-à-dire la somme de
toutes les ventes quelles qu’elles soient), et à déduire de ce total la valeur des biens ou

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services qui ont été achetés pour être utilisés dans le processus de production (c’est-à-dire les
consommations intermédiaires).

PIB = Somme des valeurs ajoutées (des entreprises de l’économie étudiée).

PIB = Valeur ajoutée de l’ensemble des branches + TVA + Droits de douane

Remarque : Au niveau d’une entreprise, la valeur ajoutée se calcule comme la


différence entre le chiffre d’affaires de cette entreprise et les consommations intermédiaires
utilisées dans le processus de production (VA = CA – consommations intermédiaires).

Calcul du PIB par la méthode des revenus

Cette méthode de calcul du PIB consiste à additionner les rémunérations des deux
facteurs de production primaires que sont le travail et le capital (salaires, dividendes, rentes,
intérêts…), auxquels il faut ajouter les impôts (nets des subventions) sur la production et les
importations. On peut ainsi écrire :

PIB = Rémunération du travail (salaires versés) + Rémunération du capital ou


Excédent brut d’exploitation (dividendes, rentes, intérêts, profits) + Revenu versé à l’Etat
(impôts nets des subventions sur la production et les importations)

Calcul du PIB par la méthode des dépenses

Cette troisième méthode de calcul du PIB consiste à additionner les dépenses en biens
et services achetés par les ménages et les institutions aux prix de marché (on ne comptabilise
pas les achats de biens intermédiaires faits par les entreprises). Le PIB est égal à la somme des
emplois de produits finaux : la consommation finale des ménages (C), les dépenses en
investissement privé (I) (réalisé par les entreprises et les ménages), également appelé
formation brute de capital fixe (FBCF), les dépenses des administrations publiques (G),
l’accroissement des stocks de biens et services (ΔS), les dépenses en biens et services
domestiques provenant de l’étranger (X) moins les dépenses en biens et services importés (M).

PIB = C + I + G + ΔS + X – M

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La variation des stocks (ΔS) est la différence entre les biens produits et les biens
achetés pour une année donnée. Si la production excède les ventes, les firmes accumulent des
stocks : la variation des stocks est positive. Si la production est inférieure aux ventes, les
firmes réduisent leurs stocks : la variation des stocks est négative. Les variations de stocks
sont généralement petites, tantôt positives, tantôt négatives. Si on pose que ΔS = 0, on a :

PIB = C + I + G + X – M

Cette méthode fondée sur les dépenses s’appelle aussi méthode de la demande globale
car elle comprend les éléments de la demande globale. L’équation ci-dessus est appelée
équation macroéconomique fondamentale.

La différence entre importations et exportations de biens est appelée exportations


nettes ou balance commerciale. Si les exportations dépassent les importations, le pays connaît
un excédent commercial. Dans le cas contraire, le pays connaît un déficit commercial.

Remarque : l’identité fondamentale du revenu national donne : Production totale =


Revenu total = Dépense totale.

1.1.2 PIB nominal et PIB réel

Le PIB nominal (ou PIB courant) est la somme des quantités des biens finaux produits
multipliées par leur prix courant. Cette définition fait apparaître que le PIB nominal peut
augmenter dans le temps pour deux raisons : soit parce que la production de la plupart des
biens augmente avec le temps, soit parce que le prix de la plupart des biens croît aussi. Le PIB
nominal n’est donc pas une bonne mesure du bien-être économique. En effet, il suffit que tous
les prix doublent sans que les quantités se modifient en rien pour que le PIB soit multiplié par
deux. Pour mesurer l’évolution de la production au cours du temps, il faut éliminer cet effet
de hausse des prix. C’est pourquoi on définit le PIB réel comme la somme des quantités des
biens finaux multipliées par un prix constant (et non pas courant). En d’autres termes, le PIB
réel reflète le volume de la production de la période courante (c’est-à-dire le PIB en termes de
biens), et non sa valeur, puisqu’il ne tient compte que de l’évolution, par rapport à l’année de
référence, dite « année de base » des quantités produites, en supposant que les prix n’ont pas
changé. Le PIB réel est également appelé PIB à prix constant, c’est-à-dire le PIB ajusté de
l’inflation.

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Supposons une économie d’ananas et d’oranges. Si on choisit, par exemple 2010


comme année de base, le PIB réel est :

Pour l’année 2010, le PIB réel = (prix des ananas en 2010 x quantité d’ananas en 2010) +
(prix des oranges en 2010 x quantité d’oranges en 2010).

Pour l’année 2011, le PIB réel = (prix des ananas en 2010 x quantité d’ananas en 2011) +
(prix des oranges en 2010 x quantité d’oranges en 2011).

Pour l’année 2012, le PIB réel = (prix des ananas en 2010 x quantité d’ananas en 2012) +
(prix des oranges en 2010 x quantité d’oranges en 2012).

Les prix de 2010 sont utilisés pour calculer le PIB réel des trois années étudiées. Les
prix étant ainsi maintenus constants, le PIB ne varie d’une année à l’autre que si les quantités
se modifient.

Dans la mesure où la capacité qu’à une économie de satisfaire les besoins


économiques de ses membres dépend en dernier ressort des quantités de biens et services
produits, le PIB réel mesure plus correctement le bien-être économique que le PIB nominal.
On peut déduire de ces deux mesures du PIB deux autres mesures, à savoir :

-PIB nominal par habitant = PIB nominal/Population totale.

-PIB réel par tête = PIB réel/Population totale.

1.1.3 PIB réel et bien-être économique

Le PIB réel constitue au mieux une mesure imparfaite du bien-être économique. Parmi
les déterminants du bien-être non pris en compte par le PIB réel, on trouve le temps libre
disponible, les services non marchands comme les services domestiques non rémunérés et les
services bénévoles, la qualité de l’environnement et la préservation des ressources naturelles,
ainsi que les indicateurs de qualité de vie, par exemple le taux de criminalité, le niveau des
embouteillages et le degré d’inégalité économique.

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Encadré : Remplacer le PIB, mais par quoi ?

Les nouveaux indicateurs supposés compléter, voire remplacer, le PIB ne manquent pas ; la
plupart prétendant donner une meilleure image du « bien-être » des populations. Ci-dessous sont
présentés quatre de ces nouveaux indicateurs :

Bonheur national brut : Inventé en 1972 au Bhoutan, cet indice agrège soixante-douze critères
classés en quatre catégories : croissance et développement économique, conservation et promotion
de la culture, protection de l’environnement et bonne gouvernance. Il repose aussi sur les valeurs
bouddhistes du petit royaume himalayen.

Capital immatériel : Défendu, notamment, par le roi du Maroc Mohammed VI, le capital
immatériel comptabilise comme « richesse » d’un pays son patrimoine culturel : merveilles
architecturales, traditions, gastronomie…Mais aussi la qualité de vie des populations et
l’efficacité de leurs institutions. La question la plus ardue étant sans doute l’estimation chiffrée de
ces éléments immatériels.

Indice de développement humain : Initié dans les années 1990 par le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD), il inclut des critères sociaux tels que l’espérance de vie ou
l’accès à l’éducation. Le PNUD lui a ensuite adjoint un indicateur sexospécifique de
développement humain (qui mesure les différences hommes-femmes), un indicateur de
participation des femmes à la vie économique et politique et un indicateur de la pauvreté.

Empreinte écologique : L’idée est ici de mesurer la consommation d’un être humain et de la
traduire en hectares de terre nécessaire à sa survie. En 1970, on estimait que chaque homme ou
femme avait 2,9 hectares à sa disposition. Aujourd’hui, un Français « consomme » 5,3 hectares et
un Américain 9,7 hectares.

Source : Problèmes économiques No.3103, première quinzaine de janvier 2015, page 58.

1.1.4 Le déflateur du PIB

A partir du PIB réel et du PIB nominal, il est possible de calculer une troisième
statistique : le déflateur du PIB. Le déflateur du PIB, également appelé déflateur implicite des
prix du PIB, se définit comme suit :

PIB nominal
Déflateurdu PIB 
PIB réel

Considérons notre économie qui ne produit que des ananas et des oranges. Et
désignons par P le prix d’un bien, Q la quantité et par l’exposant « 2010 » l’année de base
2010. Le déflateur du PIB devient :

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( PAnanas  QAnanas )  ( POranges  QOranges )


Déflateurdu PIB  2010
( PAnanas  QAnanas )  ( POranges
2010
 QOranges )

Le numérateur de cette expression est égal au PIB nominal et son dénominateur au


PIB réel. Le PIB nominal et le PIB réel peuvent être considérés comme les prix d’un panier de
biens. Dans notre exemple, ce panier est constitué de deux biens : les ananas et les oranges.
Le déflateur du PIB compare le prix courant de ce panier au prix du même panier en année de
base. Cette définition nous permet d’écrire :

PIB nominal = PIB réel x déflateur du PIB

PIB réel = PIB nominal/ déflateur du PIB

1.1.5 Les autres mesures du revenu

La comptabilité nationale utilise une série d’autres mesures du revenu qui diffèrent
légèrement du PIB. Il est important de connaître toutes ces mesures, car les économistes et les
journalistes les utilisent fréquemment. Toutes ces mesures sont liées au PIB auquel on ajoute
ou on retranche certaines valeurs.

Le Produit National Brut (PNB)

Contrairement au PIB qui mesure le revenu total gagné sur le territoire d’un pays, le
PNB mesure le revenu total gagné par les résidents d’un pays. Ce qui est privilégié, c’est la
nationalité de celui qui produit, sur ou en dehors du territoire national.

PNB = PIB + Revenus des facteurs reçus du reste du monde – Revenus des facteurs
versés au reste du monde.

Le Produit National Net (PNN)

C’est un autre concept utilisé par la comptabilité nationale.

PNN = PNB – Amortissement

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L’amortissement (ou consommation de capital fixe) mesure la perte annuelle de valeur


du stock de capital existant (usines, équipements, infrastructures, immeubles résidentiels, etc.)
sous l’effet de l’usure ou de l’obsolescence.

Le Revenu National

Revenu national = PNN – Impôts indirects liés à la production (TVA ou droits


d’accises).
Revenu national = Somme des revenus primaires
= Ensemble des rémunérations des salariés
+
Excédents d’exploitation, des revenus de la propriété reçus du reste du monde
+
Impôts liés à la production versée aux administrations.

Le revenu national mesure ce qu’ont conjointement gagné tous les membres d’une économie.

Le revenu national disponible brut

Il est égal à la somme de la consommation finale et de l’épargne nationale. Cette


approche vient préciser l’utilisation qui en est faite entre consommation et épargne.

1.1.6 Taux de croissance et croissance économique

Pour l’économie nationale, la croissance économique désigne une augmentation


significative de la production nationale, mesurée par le PIB, sur une longue période. Pour
éviter le problème dû à l’augmentation des prix on utilise le PIB réel pour calculer le taux de
croissance. Ceci permet de calculer une croissance en volume.

PIBt 1  PIBt PIB


Taux de croissance   100   100
PIBt PIB

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1.2 Les autres grandes variables de la macroéconomie

En plus du PIB, principale variable macroéconomique et ses apparentés, il existe deux


autres variables macroéconomiques, le chômage et l’inflation, qui décrivent d’autres aspects
importants de la performance d’une économie.

1.2.1 Le taux de chômage

La deuxième variable fondamentale de l’analyse macroéconomique est le taux de


chômage. Le taux de chômage mesure la part des citoyens souhaitant travailler qui ne trouve
pas d’emploi.

A tout moment, toute personne en âge de travailler peut se trouver dans l’une des trois
situations suivantes :

-ayant un emploi ;
-n’ayant pas d’emploi ;
-ne souhaitant pas d’emploi.
La population active est constituée par les personnes en âge de travailler et désirant
travailler qui ont un emploi et qui n’en ont pas.

Population active (L) = Travailleurs (N) + Chômeurs (U)

Nombre de chômeurs
Taux de chômage   100
Population active
U
u  100
L

Une variable associée aux précédentes est le taux d’activité défini comme la part de la
population en âge de travailler qui fait partie de la population active :

Population active
Taux d ' activité   100
Populationen âge de travailler

Chômage et activité économique : dans la plupart des pays, il y a une relation nette
entre les variations du taux de chômage et le taux de croissance du PIB réel : un taux de

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croissance élevé est associé à une baisse du taux de chômage ; réciproquement, un faible taux
de croissance s’accompagne d’une hausse du taux de chômage. Cette relation est appelé loi
d’Okun, du nom de l’économiste Arthur Okun, qui l’a le premier énoncée et interprétée dans
les années 1960.

1.2.2 Le taux d’inflation

L’inflation est une hausse du niveau général des prix. Le taux d’inflation est le taux
d’accroissement du niveau général des prix.

Les économistes s’intéressent en général à deux mesures du niveau des prix, à deux
indices : le déflateur du PIB et l’indice des prix à la consommation.

Le déflateur du PIB : comme nous l’avons vu plus haut, le déflateur du PIB se définit
comme le ratio du PIB nominal au PIB réel.

PIB nominal
Déflateurdu PIB 
PIB réel

Pour notre économie à deux biens, on a :

( PAnanas  QAnanas )  ( POranges  QOranges )


Déflateurdu PIB  2010
( PAnanas  QAnanas )  ( POranges
2010
 QOranges )

Indice des prix à la consommation : Le déflateur du PIB donne le prix moyen des
biens inclus dans le PIB, les biens finaux produits dans l’économie. Or certains de biens
inclus dans le PIB ne sont pas vendus aux consommateurs mais aux entreprises (les machines-
outils, par exemple), au gouvernement ou à l’étranger. Et certains des biens achetés par les
consommateurs ne sont pas produits sur place, mais importés de l’extérieur.

Les consommateurs ne sont intéressés que par le prix des biens qu’ils consomment.
Pour mesurer le prix moyen de la consommation ou, en d’autres termes, le coût de la vie, les
macroéconomistes utilisent l’indice des prix à la consommation (IPC). L’IPC donne le prix
d’un panier de biens déterminé au cours du temps.

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( PAnanas  QAnanas
2010
)  ( POranges  QOranges
2010
)
IPC  2010
( PAnanas  QAnanas
2010
)  ( POranges
2010
 QOranges
2010
)

2. Les agrégats monétaires

La masse monétaire (ou agrégat monétaire) est une mesure de la quantité de monnaie dans
une économie ou une zone économique. C’est l’ensemble des valeurs susceptibles d’être
convertibles en liquidité, c’est-à-dire en moyen de paiement immédiat. Elle est publiée et
suivie par les Banques Centrales. Il y a plusieurs niveaux d’agrégats monétaires selon le degré
de liquidité.

2.1 L’agrégat M1

Cet agrégat regroupe l’ensemble des moyens de paiement immédiats et directs.

M1 = Pièces et billets en circulation + dépôts bancaires à vue (comptes courants).

2.2 L’agrégat M2

M2 = M1 + "crédit à court terme".

M2 = M1 + dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis
de remboursement inférieur ou égal à trois mois. [M2 = M1 + Quasi monnaie]

2.3 L’agrégat M3

M3 = M2 + divers placements monétaires.

M3 = M2 + Instruments négociables (dont les prises en pension, les titres des organismes de
placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), les instruments de marché monétaire
(certificats de dépôt, bons du trésor, billets de trésorerie) et les titres de créances dont la durée
initiale est inférieure à 2 ans).

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3. Les taux d’intérêt

Les taux d’intérêt sont un autre type de variable économique importante en économie.
Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt désigne le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. En d’autres termes, le taux d’intérêt est la
rémunération d’un placement pour un prêteur ou le coût d’un emprunt pour un emprunteur. Il
dépend du montant emprunté, de la durée du prêt et de la nature des risques encourus, elle-
même dépendante des garanties offertes.

Par exemple, pour un prêt de 100 Unités Monétaires (UM), si le taux d’intérêt annuel
est de 10%, alors l’emprunteur remboursera au prêteur 110 UM au bout d’un an, ou 10 UM
plus le montant initial de 100 UM emprunté.

Il existe différent types de taux d’intérêt. Nous présenterons seulement le taux d’intérêt
nominal et le taux d’intérêt réel, d’une part, et le taux d’intérêt débiteur et le taux d’intérêt
créditeur, d’autre part.

3.1 Le taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel

Le taux d’intérêt nominal (ou monétaire) est le taux d’intérêt qui est défini et inscrit
dans le contrat de prêt. Il représente le rendement annuel en UM par unité monétaire investi.
Le taux d’intérêt réel de l’emprunt est le taux nominal corrigé des effets de l’inflation. En
notant i le taux d’intérêt nominal, et π le taux d’inflation, alors le taux d’intérêt réel s’écrit :

r  i 

3.2 Le taux d’intérêt créditeur et le taux d’intérêt débiteur

Une banque rémunère ses clients sur des comptes d’épargne lorsque ceux-ci placent
leur argent sur un compte à intérêt. Le taux d’intérêt créditeur est le taux d’intérêt qui
rémunère l’épargne des clients de la banque. Par contre, le taux d’intérêt débiteur est le taux
d’intérêt que la banque exige lorsqu’elle prête de l’argent à ses clients, c’est le prix que
l’emprunteur paye au prêteur (ou le banquier).

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Chapitre 3

La consommation et l’épargne

Introduction

La consommation et l’épargne constituent deux variables clés donnant lieu à des


arbitrages délicats. Les comportements de consommation et d’épargne jouent un rôle essentiel
dans l’économie d’une nation. Les nations qui consomment la majeure partie de leurs revenus,
épargnent peu. Par conséquent, ces nations ont tendance à investir relativement peu et
enregistrent de modestes taux de croissance économique. En revanche, les nations qui
consomment une faible part de leurs revenus tendent à investir beaucoup. Par conséquent, ces
pays jouissent d’une croissance rapide de la production et de la productivité.

Les économistes ont analysé les comportements de consommation et d’épargne en


recourant à la construction de fonctions. Ce chapitre présente les facteurs expliquant les
tendances de la consommation et de l’épargne.

1. La consommation

La consommation joue un rôle déterminant pour la croissance économique, en assurant


des débouchés aux entreprises et en les incitant à investir. Que faut-il entendre par
consommation ?

1.1 Consommation finale et consommation intermédiaire

1.1.1 Consommation finale

Par consommation finale, il faut comprendre la valeur des biens et services


consommés pour la satisfaction directe et immédiate des besoins. On distingue la
consommation finale marchande et la consommation finale non marchande :

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-La consommation finale marchande qui comprend la dépense totale hors prélèvement
obligatoires et investissements, à laquelle s’ajoute l’autoconsommation des produits de
jardinage, les prestations en nature fournies par les employeurs et les loyers fictifs de
logements occupés par leur propriétaire.

- La consommation finale non marchande se compose de services domestiques fournis


par le personnel salarié des ménages et des paiements partiels des services collectifs,
lorsqu’ils sont individualisables, proposés par les administrations privées ou publiques.

Tableau 1: Les principales composantes de la consommation (finale) d’une économie en 2014

Catégorie de consommation Montant de la dépense Pourcentage du


(Mds d’UM) total
Biens durables 720 13
Véhicules à moteur 319,5
Biens d’équipement ménagers 265,5
Autres 135
Biens non durables 1791 33
Nourriture 937,5
Vêtements et habillement 319,5
Energie 141
Autres 393
Services 2974,5 54
Logement 855
Soins médicaux 724,5
Services professionnels 238,5
Education 76,5
Autres 1080
Dépenses totales de consommation 5485,5 100
personnelle

1.1.2 Consommation intermédiaire

On entend par consommation intermédiaire, la valeur des biens et services achetés par
les entreprises pour produire d’autres biens. Ces biens sont détruits lors du processus de
production ou se retrouvent dans les produits finis.

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1.2 Les propensions à consommer

Ces concepts, proposés par Keynes, sont destinés à spécifier les comportements des
agents économiques, en l’occurrence les consommateurs. On distingue la propension
moyenne à consommer et la propension marginale à consommer.

1.2.1 La propension moyenne à consommer

La propension moyenne à consommer ( PMC ) est définie comme le rapport de la


consommation totale ( C ) au revenu disponible ( Yd ) :

C
PMC  , avec 0  PMC  1 et Yd  Y  T
Yd

C
PMC  , si T  0, Yd  Y
Y

1.2.2 La propension marginale à consommer

La propension marginale à consommer ( Pmc ) est définie comme l’accroissement de


la consommation ( C ) divisé par l’accroissement du revenu ( Y ) entre deux périodes :

C
Pmc  c  , avec 0  c  1 , et Yd  Y  T
Yd

C
Pmc  c  , si T  0  Yd  Y
Y

1.3 Les élasticités de consommation

L’élasticité est un terme très utilisé en économie. Elle désigne et mesure la variation
d’une variable provoquée par la variation d’une autre variable. En d’autres termes, c’est la
sensibilité d’une variable aux variations d’une autre. Ainsi, l’élasticité de X par rapport à Y

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signifie le pourcentage de variation de X par rapport à un pourcentage de variation de 1% de


Y. on distinguera les élasticités prix et les élasticités revenu.

1.3.1 L’élasticités-prix

L’élasticité prix/consommation se définit comme la variation relative de la


consommation, suite à la variation relative du prix du bien ou du service consommé. Elle est
égale à :

C / C C P
EP / Cons   
P / P C P

1.3.2 L’élasticité-revenu

L’élasticité-revenu se définit comme la variation relative de la consommation, suite à


une variation relative du revenu. Elle est égale à :

C / C C Y P
ER / Cons     mc
Y / Y Y C PMC

1.4 Les approches keynésiennes de la fonction de consommation

1.4.1 La fonction de consommation keynésienne

Keynes a été le premier à proposer une formulation macroéconomique de la fonction


de consommation. Pour Keynes, la consommation dépend de multiples facteurs objectifs
comme la politique fiscale ou subjectifs comme l’avarice, mais ces facteurs sont peu
susceptibles de varier à court terme. Selon la fameuse « loi psychologique fondamentale », le
revenu courant est le principal déterminant de la consommation : l’augmentation du revenu
entraîne une augmentation proportionnelle plus faible de la consommation ; la part du revenu
consacrée à la consommation diminue donc lorsque celui-ci augmente. La fonction de
consommation keynésienne est de la forme :

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C  cYd  C0  cY  C0 , avec 0  c  1 et C0  0 , si T  0, Yd  Y

C représente la consommation ; Y le revenu disponible; C0 désigne la consommation


autonome ou incompressible (qui ne dépend pas du revenu) ; c désigne la propension
marginale à consommer (proportion de l’accroissement du revenu qui sera consacrée à
l’augmentation de la consommation).

La propension moyenne à consommer est :

C C
 c  0 , si T  0, Yd  Y .
Y Y

La PMC est bien une fonction décroissante du revenu, et supérieure à la propension


marginale. En d’autres termes, la fonction de consommation met en évidence la baisse de la
part de la consommation dans le revenu quand ce dernier augmente.

1.4.2 Les reformulations keynésiennes

Les travaux empiriques ont mis en évidence les limites de la modélisation keynésienne
(i.e. la propension marginale à consommer est instable et plus faible à court terme qu’à long
terme). Le doute jeté sur la fonction de consommation de Keynes a suscité de nombreuses
reformulations.

Le rôle des habitudes de consommation

Les habitudes de consommation ont d’abord été modélisées par James Duesenberry
(1948) et Franco Modigliani (1949) sous la forme d’une irréversibilité dans le comportement
de consommation. Pour Duesenberry (1949), la consommation dépend certes toujours de
revenu courant (Y), mais également du revenu maximal (Ymax) atteint par le passé. On parle
d’un effet de cliquet ou de crémaillère. Formellement, on peut écrire :

Ct  C (Yt , Ymax )  cYt  bYmax

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i n
Ct  cYt  b. Max (Yt i )
i 0

in
La fonction Max sélectionnant le revenu le plus élevé des n dernières périodes, la
i 0

période actuelle étant comprise.

Lorsque le revenu présent baisse, en période de récession, le ménage ajuste sa


consommation par rapport à Ymax. Il essaie de maintenir son niveau de consommation
antérieure en utilisant son épargne. On a là une sorte d’effet de cliquet, qui rend impossible
tout retour en arrière du montant de la consommation. A l’inverse, lorsque le revenu
augmente, la consommation va suivre mais à un rythme moins important, permettant la
reconstitution de l’épargne.

Thomas Brown (1952) propose une formulation plus souple, en introduisant non plus
une irréversibilité, mais une inertie des comportements de consommation :

Ct  cYt  aCt 1  b où 0  a  1

La consommation dépend toujours du revenu courant ( Yt ), et cette fois-ci de la

consommation de la période antérieure ( Ct 1 ) et non du revenu maximal du passé. Les


consommateurs ont ici un comportement inertiel : plus le coefficient "a" est élevé, plus la
consommation passée exerce un effet de mémoire important sur la consommation présente.

L’effet de cliquet permet d’expliquer que la propension marginale à consommer est


plus faible à court terme : les habitudes de consommation rendent difficiles la réduction à
court terme de la consommation quand le revenu baisse.

L’effet de la répartition du revenu ou la théorie du revenu relatif

Afin d’expliquer les divergences de résultats entre données transversales et


temporelles, Duesenberry élabore en 1949 une théorie socio-économique de la fonction de
consommation, appelée théorie du revenu relatif. La théorie du revenu relatif postule que les
agents économiques définissent leur niveau et leur structure de consommation non seulement

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en fonction de leur revenu personnel (« revenu absolu »), mais également par référence aux
dépenses, et donc aux revenus des catégories sociales qui leur sont socialement les plus
proches. On parle d’effet de démonstration du voisinage social.

Si on suppose qu’il existe que deux groupes sociaux : les « pauvres » (i) et les
« riches » (j) avec x% et (1 – x%) leur part respective du revenu national (x% < 50%). La
fonction de consommation nationale des deux catégories sociales s’écrit :

C  Ci  C j  ci xY  c j (1  x)Y .

1.4.3 Les approches néoclassiques contemporaines de la fonction de consommation

En rupture avec les hypothèses keynésiennes, les approches contemporaines


expliquent la consommation par le comportement du consommateur.

La théorie du revenu permanent

Développée par Milton Friedman en 1957, elle repose sur l’hypothèse que le
consommateur dissocie au sein de son revenu effectif ( Yt ), ce qu’il juge comme étant de

nature durable (dénommé « revenu permanent » Yt P ), de ce qu’il considère comme ayant un

caractère temporaire ou accidentel (qualifié de « revenu transitoire » Yt T ).

Yt  Yt P  YtT

De même, sa consommation globale ( C t ) est composée de deux éléments, une

composante « pure », permanente ( C tP ), et une composante transitoire ( C tT ).

Sur une longue période, le consommateur potentiel préférera toujours un flux stable de
consommation à un flux instable. C’est pourquoi, il préférera toujours se référer au revenu
permanent. Aussi, Friedman considère que la seule relation stable existante est entre revenu
permanent et consommation permanente, et assimile en pratique la consommation effective à
la consommation permanente :

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Ct  CtP   Yt P

Où α est un coefficient positif qui intègre à la fois le taux d’intérêt et la préférence de


l’agent pour le présent. En d’autres termes, ce coefficient mesure la fraction consommée du
revenu permanent.

Remarque : le revenu permanent est la somme des revenus actualisées par le taux
d’intérêt et divisés par le nombre d’années au cours desquelles le consommateur perçoit des
revenus. En d’autres termes, le revenu permanent est égal au flux de revenu constant dont la
valeur actualisée est égale à la richesse de l’agent. Il s’agit de « la somme qu’un
consommateur peut consommer…en maintenant constante la valeur de son capital »
(Friedman). Le revenu permanent apparaît comme le revenu moyen, et le revenu transitoire
comme l’écart aléatoire par rapport à cette moyenne.

La théorie du cycle de vie

La théorie du cycle de vie a été initialement formulée par Ando et Modigliani (1963)
et Modigliani et Brumberg (1954). Ces auteurs considèrent que le consommateur a une durée
de vie finie divisée en trois périodes principales : vie non active (« Jeunesse »), vie active et
retraite. Durant sa jeunesse, le consommateur a un revenu faible, puis son revenu augmente
durant la période d’activité ; ensuite son revenu diminue avec la vieillesse et la retraite (voir
graphique ci-dessous). Pour ces auteurs, le consommateur qui souhaite maintenir tout au long
de sa vie un niveau (ou taux de croissance) de sa consommation constant, doit emprunter
quand il est jeune (il désépargne), puis augmenter sa richesse durant sa période d’activité
(épargne positive) ; enfin de nouveau désépargner à la fin de sa vie (il utilise l’épargne
constituée lors de la deuxième phase). En l’absence d’héritage légué, l’épargne du
consommateur sera donc nulle sur son cycle de vie.

Sous l’hypothèse de cycle de vie, la fonction de consommation est fonction à la fois de


la richesse (ou patrimoine) et du revenu :

Ct   Wt   Yt

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Où le paramètre α est la propension marginale à consommer une partie de la richesse (W) et le


paramètre β la propension marginale à consommer une partie du revenu (Y).

Graphique 1: Diagramme du cycle de vie

Revenu/ Consommation/

Patrimoine Revenu Consommation

Jeunesse Activité Retraite Age

Patrimoine

Source : Patrick Villieu (2008), Macroéconomie : consommation


et épargne. Editions La découverte.

2. L’épargne

L’épargne est la partie du revenu disponible (revenu après impôts) qui n’est pas
consommée. Cette définition simple cache les différentes façons de mesurer l’épargne et les
discordes théoriques relatives à ses déterminants.

S  Y  C , avec T  0, Yd  Y

Avec S l’épargne, Y le revenu disponible et C la consommation.

Qui épargne ? Ce sont : les ménages, avec et hors entrepreneurs individuels, les
sociétés, les administrations, la nation tout entière.

Comment épargner ? L’épargne prend les formes suivantes : investissement


immobilier, épargne financières et épargne monétaire.

2.1 Les propension à épargner

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2.1.1 La propension moyenne à épargner (PMS)

La propension moyenne à épargner ou taux d’épargne est égal au rapport entre


l’épargne et le revenu (disponible) :

S
PMS  , avec T  0, Yd  Y
Y

2.1.2 La propension marginale à épargner (Pms)

La propension marginale à épargner est égale au rapport entre l’accroissement du


volume d’épargne et l’accroissement du revenu. Autrement dit, la Pms est l’accroissement
d’épargne généré par un accroissement de revenu d’une unité.

S
Pms  , avec T  0, Yd  Y
Y

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2.2 Les typologies

2.2.1 Places des différentes formes d’épargne

Revenu primaire

Prélèvements obligatoires Epargne forcée,


(impôts et cotisations sociales) sociale

Revenus de transferts

Revenu disponible

Dépense finale de
Epargne (libre, individuelle)
consommation

Investissement en logement
(accumulation réelle) Capacité de financement
= (épargne financière)

Placements financiers Thésaurisation


(accumulation de titres (accumulation
financiers) de monnaie)

Epargne financière "longue" Epargne financière "courte" ou


(accumulation de titres liquide (accumulation de titres
"longs et risqués") "courts et non ou peu risqués")

Source : Christian Bialès (http//www.christian-Biales.net)

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2.2.2 Typologies des formes d’épargne

Accumulation réelle Epargne


= investissement définitive
(logement) Epargne
Epargne active ou
spontanée ou Accumulation financière productive
volontaire = placements (valeurs
mobilières, livrets d’épargne) Epargne
provisoire
Epargne libre et
individuelle Accumulation monétaire
= thésaurisation (or, devises, Epargne
encaisses monétaires) oisive

Epargne des Epargne contractuelle : assurance vie,


ménages plans d’épargne-logement

Epargne forcée étatique : prélèvements obligatoires


Epargne forcée
et sociale Epargne forcée sociétaire : autofinancement des entreprises

Epargne forcée monétaire : inflation

Source : Christian Bialès (http//www.christian-Biales.net)

2.2.3 Typologie des motifs d'épargne (voir Christian Bialès)

L'épargne d'accumulation
L'épargne pour soi :
- investissement immobilier ;
- placements financiers ;
- thésaurisation.
L'épargne pour autrui :
- épargne de "standing social" ;
- épargne de legs :
legs involontaires : legs accidentels, legs capitalistes ;
legs volontaires : legs altruistes, legs paternalistes, legs stratégiques.

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L'épargne de précaution
L'épargne de précaution par peur de l'incertitude
- évolution anticipée de l'inflation (effets d'encaisse réelle) ;
- crainte de réduction du revenu ;
- crainte du chômage ;
- souci quant au niveau de la retraite ;
- souci quant à la fin de vie : risque de dépendance, financement de séjours en
maison de retraite, …
- souci de l'avenir des enfants et des petits-enfants.
L'épargne de précaution par peur d'illiquidité
- contrainte de liquidité en liaison avec l'endettement ;
- difficultés anticipées pour emprunter ;
- contrainte de liquidité liée à l'évolution attendue du taux de prélèvements
obligatoires.

L'épargne de prévoyance
en vue des dépenses déjà programmées : préparation des vacances, paiement des
acomptes de l'IR, achats de biens durables,...

L'épargne de spéculation
en fonction de l'anticipation des prix des différents actifs et de leurs rendements (=>
partage épargne financière / épargne non financière).

2.3 L’approche théorique de l’épargne

Dans l’approche théorique de l’épargne, on distingue habituellement l’approche


keynésienne et l’approche classique et néoclassique. Chez les classiques et néoclassiques,
l’épargne est considérée comme la renonciation à une consommation présente. Cette
renonciation a un prix : le taux d’intérêt. Chez Keynes, l’épargne est une fonction croissante
du revenu. Ces auteurs ont défini une fonction d’épargne comme ils ont défini une fonction de
consommation.

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2.3.1 La fonction d’épargne chez Keynes

La fonction d’épargne est déduite de la fonction de consommation.

En effet, si Y  C  I , avec C  C0  cY , alors S  Y  C  C0  (1  c)Y .  C0 correspond à


la désépargne nécessaire, en l’absence de revenu, pour financer la consommation
incompressible.

Soit Y* tel que S  0 (ou Y  C ) : Y *  C0 /(1  c) . Si Y  Y * , l’épargne sera positive

( S  0 ). Si Y  Y * , le revenu dégagé ne permet pas de constituer une épargne ( S  0 ). Par


conséquent, chez Keynes, l’épargne est bien fonction du revenu, mais tout revenu ne dégage
pas de l’épargne. Il faut donc atteindre un revenu minimum Y *  C0 /(1  c) pour que puisse se
constituer de l’épargne.

C, S C=Y

Seuil C = C0 + cY
d’épargne
S = -C0 + (1 – c)Y

C0
S˃0
S˂0 Y
Y* = C0/(1 – c)
-C0

Lexique

Seuil d’épargne : point où les ménages n’épargnent ni ne désépargnent.

2.3.2 L’analyse de Duesenberry

Pour Duesenberry, l’épargne est la partie du revenu qui n’est pas consommée. Aussi,
ce sont les mouvements de la consommation qui expliquent la constitution de l’épargne. On

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distingue deux périodes, celle ou il y a récession ; dans ce cas, le ralentissement du revenu


(disponible) entraîne une baisse non proportionnelle de la consommation (les ménages
ajustent leur consommation par rapport à leur revenu le plus élevé atteint dans le passé). Ils
essaient de maintenir leur niveau de consommation antérieure en utilisant leur épargne. Avec
la reprise (augmentation du revenu), la consommation va évoluer moins vite que le revenu des
consommateurs, permettant aux ménages de reconstituer leur épargne. La consommation va
redevenir proportionnelle au revenu que lorsque le revenu atteint le niveau le plus élevé connu
dans le passé. En somme, la constitution de l’épargne est dépendante du niveau atteint par le
revenu, mais aussi de l’environnement économique dans lequel on évolue, récession ou
reprise.

2.3.3 L’analyse de Modigliani

La théorie de Modigliani postule que la consommation est constante par rapport au


revenu des ménages, durant une durée de vie divisée en trois périodes : la non activité (la
jeunesse), l’activité et la retraite.

Durant la non-activité, la consommation est rendue possible par l’épargne antérieure


des parents, que l’on retrouve sous forme d’héritage ou d’avances sur héritage.

Durant l’activité, le revenu disponible des ménages excède leurs besoins de


consommation. Ce qui permet de dégager une épargne.

Durant la retraite, pour maintenir leur niveau de consommation, les ménages utilisent
leur épargne constituée au cours de la période précédente : ils désépargnent.

Dans le modèle du cycle de vie, en fin de cycle, l’épargne doit être nulle (tout doit être
dépensé). L’épargne a permis la constitution d’un patrimoine destiné uniquement à compenser
la baisse de revenu durant la période de retraite : les ménages désépargnent pour financer leur
consommation.

2.3.4 L’analyse de Friedman

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Comme Modigliani, Friedman a formulé une fonction d’épargne qui découle de la


fonction de consommation s’appuyant sur le programme microéconomique du consommateur.
Le comportement d’épargne des ménages est fonction de leur revenu permanent. Le
raisonnement se place dans un cadre intertemporel : par l’épargne, ils peuvent repousser la
décision de consommation dans le futur, et par l’emprunt, ils peuvent consommer plus dès
maintenant. La différence avec Modigliani réside dans le fait que chez Friedman, l’épargne
constituée par les ménages peut permettre de soutenir la consommation mais aussi aider à la
constitution d’un patrimoine destiné à leurs descendants.

2.4 L’épargne nationale

L’épargne nationale est la somme de l’épargne du secteur privée et l’épargne du


secteur publique (ou solde budgétaire) :

S N  (Y  T  C )  (T  G )
S N  S P  (T  G )
S N  S P  SG

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Chapitre 4

L’investissement

Introduction

Dans le langage courant, on entend des gens dire : « j’ai investi dans l’acquisition d’un
logement », « j’ai investi dans une nouvelle voiture », « il a investi en bourse toutes ses
économies », « mon entreprise a investi dans l’acquisition d’une nouvelle machine », autant
de formules utilisées, à tort ou à raison, pour désigner l’investissement. La définition
économique est plus précise mais aussi plus arbitraire : l’investissement est, au sens plus
large, l’acquisition de biens de production.

L’investissement est une opération économique mal connue, et cela tient pour une
large part à la multiplicité de ses formes :

Au niveau microéconomique, la comptabilité privée (ou comptabilité d’entreprise)


identifie trois grands types d’investissement :

-les investissements matériels (terrains, constructions, machines, outillage…) ;

-les investissements financiers (prises de participation, achats de titres…) ;

-les investissements immatériels (brevets, licences, marques, fonds de commerce…)

Au niveau macroéconomique, la comptabilité nationale désigne l’investissement par le


terme formation brute du capital fixe (FBCF). La FBCF inclut les investissements matériels
(bâtiments, machines, matériels de transport, logements, routes, ponts, y compris les biens
durables des armées s’ils peuvent avoir un usage civil) et certains investissements immatériels
(acquisitions de logiciels, dépenses de prospection pétrolière et minière, acquisitions d’œuvres
récréatives, littéraires ou artistiques originales, y compris audiovisuelles).

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L’investissement est la deuxième composante essentielle de la dépense privée. Il joue


deux rôles en macroéconomie, influant à court terme sur le produit par son impact sur la
demande globale et influençant la croissance économique à long terme par l’impact de la
formation de capital sur le produit potentiel et l’offre global.

1. Les principales caractéristiques de l’investissement

1.1 Définition générale

Traditionnellement, l’investissement est, au sens large, l’acquisition de biens de


production pour accroître les capacités productives. La comptabilité nationale définit
l’investissement comme la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour
être utilisés pendant au moins un an dans le processus de production.

1.2 Investissement brut et investissement net

Pour produire, les entreprises ont besoin de facteurs de production, capital et travail.
Le volume du capital dont dispose l’entreprise est le résultat de deux flux contraires :

Lexique

En économie, le capital est constitué des biens de production durables (biens


d’équipement, les bâtiments et les stocks). En comptabilité et en finance, le capital
signifie aussi la somme totale d’argent qui a été placée en titres par les actionnaires d’une
société.

1.2.1 L’investissement brut ou formation brute de capital fixe (FBCF)

D’après l’Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), la


formation brute de capital fixe (FBCF) ou investissement brut est constituée par « les
acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Les actifs
fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de

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façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an ». La


FBCF permet d’accroître le capital.

1.2.2 La consommation de capital fixe ou l’amortissement

La consommation de capital fixe est liée à l’usure et à l’obsolescence du capital


antérieur. Pour l’évaluer l’on utilise l’amortissement qui est défini comme les dépenses liées
au renouvellement du capital (équipements).

1.2.3 L’investissement net

Il est définit comme la différence entre l’investissement brut et la consommation de


capital fixe (ou amortissement).

Période t

Date t date t+1

Kt It Kt+1

Investissement net = Investissement brut – Amortissement

Kt 1  Kt  I t  Kt
  
I tn I tr

Ou K t 1  K t   K t  I t  I t(1   ) K t

Où   0,1 représente le taux de dépréciation du capital.

-Investissement net : augmentation nette des capacités de production.

-Investissement de remplacement : remplacement de machines ou d’infrastructures.

Remarque : Investissement matériel et investissement immatériel

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A côté des traditionnelles acquisitions de biens productifs (terrains, immeubles, biens


d’équipement), appelés investissements matériels, certaines dépenses en services peuvent
également être considérées comme des investissements, dans la mesure où elle permet
d’accroître la capacité de production future de l’entreprise. Il en est ainsi des dépenses de
recherche et développement, de formation, de marketing, d’acquisition de logiciels, et des
investissements commerciaux à l’étranger. Ce sont des investissements immatériels qui sont
de plus en plus présents dans les comptes des entreprises. Les comptables nationaux
européens ont intégré dans la FBCF les achats de logiciels, d’œuvres littéraires et artistiques,
les frais de prospection minière et pétrolière. En revanche les dépenses de recherche-
développement ou de publicité sont restées à l’écart.

1.3 Investissement de capacité, investissement de remplacement et investissement de


productivité

On distingue traditionnellement trois formes d’investissement en fonction des effets


attendus sur la structure productive.

1.3.1 L’investissement de capacité

Il correspond à une augmentation de la capacité de production. On installe de


nouvelles machines, une nouvelle chaîne de montage, pour répondre à une augmentation de la
demande.

1.3.2 L’investissement de remplacement

Il représente l’acquisition de machines dans le but de renouveler le capital usé ou


obsolète.

1.3.3 L’investissement de productivité ou de rationalisation

Il a pour objet d’accroître l’efficacité du travail humain. Il s’agit parfois de remplacer


des hommes par des machines ou d’augmenter la productivité du travail.

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Remarque : Dans la réalité, il n’est pas toujours possible de séparer ces trois formes
d’investissement ; ils s’entremêlent. Par exemple, dans une usine, le remplacement d’une
ancienne chaîne de montage par une nouvelle, robotisée et capable de produire plus, constitue
à la fois un investissement de remplacement, de capacité et de productivité.

2. Investissement et taux d’intérêt

Effectuer un investissement, c’est dépenser aujourd’hui une somme d’argent dans


l’espoir de recettes futures. La rentabilité de l’investissement dépend donc des recettes nettes
futures (ou prévisionnelles), du coût de l’investissement et du taux d’intérêt. Les critères de
choix des projets d’investissement sont la valeur actualisée nette (VAN) et le taux de
rendement interne (ou efficacité marginale du capital).

2.1 Le principe du calcul d’actualisation

Disposer de 1 unité monétaire (UM) aujourd’hui ou dans 10 ans n’est pas équivalent.
En effet dans 10 ans, 1 UM vaudra 1 UM + les intérêts liés au placement. Prenons par
exemple une somme S 0 qui rapporte chaque année un intérêt r . Cette somme vaudra :

Aujourd’hui S0
Dans 1 an S1  S0 (1  r )
Dans 2 ans S2  S1 (1  r )  S0 (1  r )2
Dans 3 ans S3  S2 (1  r )  S0 (1  r )3
… …
Dans n années Sn  Sn 1 (1  r )  S0 (1  r )n

De la dernière expression, on peut tirer la valeur présente ( S 0 ) d’une somme ( S n ) reçue dans
n années :

Sn
S0 
(1  r ) n

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L’actualisation permet d’exprimer la valeur actuelle (ou présente) d’une somme


perçue ou payée dans le futur.

Capitalisation

Sn
S0  Sn  S0 (1  r ) n
(1  r ) n

Actualisation

2.2 Valeur actualisée nette (VAN)

Pour calculer la rentabilité d’un projet d’investissement, l’entrepreneur doit comparer


les flux de revenus futurs qu’il attend de son investissement au coût de l’investissement. La
valeur actualisée nette d’un projet (VAN) est la différence entre la valeur présente des flux de
revenu attendus (ou valeur actualisée des recettes nettes (des coûts)) pendant les n années
correspondant à la durée d’exploitation de l’investissement ( R1 , R2 ,..., Rn ) et le coût du projet
d’investissement initial ( I ) :

R1 R2 Rn
VAN    ...   I0
(1  r ) (1  r )
1 2
(1  r ) n

n
Ri
VAN    I 0 , où r est le taux d’intérêt (qui sert de taux d’actualisation).
i 1 (1  r ) i

Si VAN  0 , le projet est rentable : l’entrepreneur a intérêt à investir.

Si VAN  0 , le projet n’est pas rentable : l’entrepreneur n’a pas intérêt à investir.

Pour deux projets A et B donnés, si on a VAN A  VAN B , alors le projet A est plus
rentable que le projet B .

La VAN dépend négativement du taux d’intérêt : plus le taux d’intérêt augmente, plus
VAN diminue pour chaque projet d’investissement, et moins le montant de l’investissement
est important.

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Il existe deux manières d’interpréter la condition de la VAN :

Si l’entrepreneur dispose de fonds, le projet d’investissement est rentable si les recettes


associées dépassent celles que procurent l’usage alternatif (appelé le coût d’opportunité) de
ces fonds, c’est-à-dire un placement au taux d’intérêt en vigueur dans l’économie.

Si l’entrepreneur ne dispose pas de fonds, le projet d’investissement est rentable s’il


lui permet d’emprunter au taux d’intérêt en vigueur et de rembourser ses créanciers en lui
laissant une marge positive.

2.3 Le taux de rendement interne (e) ou efficacité marginale du capital

Une autre manière de calculer la rentabilité d’un projet d’investissement est de


calculer son taux de rendement interne (e). Le TRI, appelé efficacité marginal du capital par
Keynes, est le taux d’intérêt qui annule la valeur actualisée nette du projet. En d’autres
termes, c’est le taux d’intérêt maximal que l’entrepreneur est prêt à supporter sans renoncer à
son projet. Le TRI est tel que :

n
Ri
VAN (e)  0   (1  e)
i 1
i
 I0

Si e  r : le projet est rentable ( VAN  0 ). L’entrepreneur a intérêt à investir, qu’il


finance son projet par autofinancement ou par emprunt. Si l’entrepreneur emprunte, le coût de
l’emprunt est inférieur aux recettes prévisionnelles. Si l’entrepreneur s’autofinance, il a intérêt
à investir plutôt que de placer ses fonds sur le marché financier.

Si e  r : le projet n’est pas rentable ( VAN  0 ). L’entrepreneur n’a pas intérêt à


réaliser le projet.

Remarque : le critère du TRI conduit à la même décision que celui de la VAN dans la plupart
des cas, mais pas tous.

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2.4 Le délai de récupération

Le délai de récupération d’un investissement est le nombre d’années au but desquelles


les cash-flows couvrent l’apport initial. C’est le plus petit entier p tel que :

p
I 0   Ri
i 1

Pour comparer plusieurs investissements, on choisit celui dont délai de récupération


est le plus petit. Ce critère à l’avantage d’être très simple.

On peut aussi actualiser les cash-flows. On parle alors de délai d’amortissement qui est
le plus petit entier p tel que :

p
Ri
I0   .
i 1 (1  r ) i

2.5 L’indice de profitabilité

Pour un taux d’actualisation donné, l’indice de profitabilité  d’un investissement est


égal au rapport de la valeur actuelle des cash-flows à l’apport initial :

 R (1  r )
i
i
 VR (1  r ) n
 i 1
I0
VAN  I 0

I0

Un projet n’est rentable que si son indice de profitabilité est supérieur à 1. L’indice de
profitabilité permet de comparer des projets d’investissements différents : il permet d’évaluer
pour une unité monétaire investie quel projet rapporte le plus. Pour différents projets, on
choisit alors celui qui a l’indice de profitabilité le plus élevé.

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2.6 La fonction d’investissement keynésienne

Pour Keynes la décision d’investir dépend de la comparaison que l’on fait entre
l’efficacité marginale du capital et le taux d’intérêt. L’investissement est rentable tant que
l’EMC est supérieure ou égale au taux d’intérêt. Or l’investissement est d’autant plus élevé
que l’EMC est faible (baisse de la productivité marginale du capital quand le montant du
capital augmente).

La fonction d’investissement keynésienne relie négativement la demande de capital


nouveau (investissement) au taux d’intérêt, l’EMC. La fonction d’investissement s’écrit :

I  b r , avec b  0 .

Où b peut être interpréter comme un indicateur de l’élasticité de l’investissement par rapport


au taux d’intérêt, c’est-à-dire la variation de I induite par une variation marginale du taux
d’intérêt.

EMC

r1

r2

0
I1 I2 I

3. Investissement et capacité de production : le principe de l’accélérateur

L’investissement est un flux d’achats de biens d’équipement qui vient modifier chaque
année le stock de capital productif déjà existant. Le principe de l’accélérateur
d’investissement repose sur les effets cycliques de cette articulation entre flux
d’investissement et stock de capital.

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3.1 Le modèle d’accélérateur simple

La fonction de production relie le volume de produit final (Y) aux combinaisons de


facteurs de production. En général, pour simplifier, on considère qu’il existe deux facteurs de
production, le capital (K) et le travail (N). La fonction de production s’écrit :

Y  F (K , N )

Lorsque le coefficient de capital, v  K / Y , est fixe, une hausse de la production provoquée


par une hausse de la demande ( Y  D ), le producteur doit investir afin d’augmenter de
stock le capital de production :

I  K  vY  vD

L’investissement de la firme dépend, non pas du niveau de la demande, mais de la variation


de celle-ci, ce qui explique les fluctuations importantes de l’investissement.

3.2 Le principe de l’accélérateur flexible

En réalité l’ajustement à la hausse du stock de capital n’est pas aussi instantané


comme le prédit le modèle de l’accélérateur simple. En effet, toute décision d’investissement
implique des coûts tant en argent qu’en temps (la programmation du projet, l’installation du
matériel, la formation du personnel,…). Par conséquent, il existe un décalage dans le temps
entre le moment où la décision d’investir est prise et celui où l’investissement est réalisé. De
plus, il n’est pas certain que l’augmentation soit durable. Par conséquent, l’entreprise ne va
pas fonder ses prévisions sur l’évolution la plus récente de la demande.

Pour toutes ces raisons, le stock courant de capital s’ajuste lentement et avec retard à
la différence entre le stock de capital désiré à la période courante et le stock de capital à la
période précédente :

It  Kt  Kt 1   ( Kt*  Kt 1 ) , 0    1 .

Si on suppose que le niveau de capital désiré est proportionnel au volume de la


demande, soit K t*  vYt . On obtient alors :

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I t   vYt   K t 1

L’investissement dépend positivement du montant absolu de la demande (Yt) et négativement


de l’importance des capacités de production de la période antérieure (Kt-1).

En utilisant les deux équations ci-dessus, on démontre que :

I t   v(Yt  Yt 1 )  (1   ) I t 1

L’effet d’accélération est atténué, car le coefficient d’accélération est plus faible ( v  v
puisque 0    1 ), et d’autre part le retard pris à la période précédente (( 1   ) I t 1 ) donne un
caractère inertiel au modèle.

Dans le cas où   1 , la fonction d’investissement devient :

I t  v(Yt  Yt 1 )  vY

On retrouve l’accélérateur simple qui lie l’investissement linéairement aux variations de la


production courante. Les variables telles que la profitabilité, l’incertitude et le coût du capital
ne jouent aucun rôle.

En résumé, l’accélérateur flexible postule l’existence d’une relation fixe entre le stock
de capital désiré et le niveau de la production. Dans sa forme la plus simple, il montre une
relation positive entre l’investissement et les variations de la production courante

I, Y

Demande

Accélérateur simple

Accélérateur flexible

Temps

Graphique : Comparaison des accélérateurs simple et flexible

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4. Les déterminants de l’investissement

Rappelons que l’investissement se subdivise en trois catégories : les achats de


constructions neuves, l’investissement en équipements durables de production et les variations
de stocks. Pourquoi les entreprises investissent-elles ? Les entreprises investissent quand elles
attendent de cette action qu’elle leur donne un profit, c’est-à-dire qu’elle leur rapporte des
recettes plus importantes que les coûts de l’investissement. Les déterminants de
l’investissement sont nombreux. On a :

4.1 Les anticipations

L’investissement est un pari sur l’avenir, une gageure que la recette tirée d’un
investissement excède ses coûts. Pour Keynes les anticipations sont déterminantes dans la
décision d’investir car l’investissement engage l’avenir qui est difficile à prévoir. La décision
d’investissement dépend des anticipations et de l’état de confiance des entrepreneurs, du
climat des affaires. Si les anticipations des entreprises sont pessimistes, elles ne sont pas
incitées à investir dans le pays en question. La fonction d’investissement de déplace vers la
gauche et le montant d’investissement diminue pour un même taux d’intérêt. Quand, à
l’inverse, les entreprises sont optimistes, elles commencent à planifier l’expansion des
équipements, la fonction d’investissement se déplace vers la droite et le montant
d’investissement augmente pour un même taux d’intérêt.

4.2 Le coût relatif du capital et du travail

La hausse du coût du travail (salaire et cotisations sociales) peut inciter l’entrepreneur


à substituer des machines aux travailleurs. Le prix relatif des facteurs de production peut
également influencer le choix de la technologie adoptée.

4.3 Le taux d’intérêt

Les investisseurs empruntent souvent pour acheter des biens d’équipement. Le coût de
l’emprunt est le taux d’intérêt. En principe, toute chose égale par ailleurs, la baisse des taux

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d’intérêt dynamise l’investissement puisqu’un plus grand nombre de projets d’investissement


deviennent rentables.

4.4 Les profits

Plus la rentabilité économique de l’investissement est grande plus l’incitation à


investir est forte. Le taux de rentabilité économique (ou taux de profit) est le rapport entre le
profit réalisé et le capital.

4.5 Les impôts

La fiscalité influence bien sûr les incitations des entreprises à accumuler du capital,
c’est-à-dire à investir. L’impôt des sociétés pèse négativement sur l’investissement alors que
la déductibilité fiscale de l’investissement est une mesure destinée à encourager
l’accumulation du capital. Elle permet aux entreprises de déduire de leur base d’imposition
une fraction des dépenses en biens de capital. Ce qui réduit le coût d’acquisition du capital et
encourage l’investissement.

Remarque : l’effet de la fiscalité et celui des impôts sur l’investissement sont liés.

4.6 L’instabilité macro-économique

L’instabilité macro-économique, mesurée par un taux d’inflation élevé et variable,


réduit l’investissement a) en déformant les signaux de prix et le contenu de l’information sur
les variations des prix relatifs, et b) en réduisant la profitabilité attendue.

5. Le financement des investissements


Une entreprise peut financer son investissement en capital par l’un des trois moyens
suivants :

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-L’autofinancement (financement interne). L’entreprise finance ses investissements


avec ses ressources propres (bénéfices non distribués et réinvestis la période suivante). Dans
ce cas il n’y a aucune contrainte de remboursement. Cette source de financement dépend de
l’état de l’économie. En situation de récession, lorsque les profits s’amenuisent, cette source
ne peut que s’épuiser.
-L’endettement. Il peut se faire soit auprès des banques par emprunts contre un intérêt
(crédit bancaire); c’est le financement intermédié, soit auprès des marchés financiers par
émission de titres financiers (les obligations, des titres d’emprunt à taux fixe). Ceux qui
acquièrent les obligations perçoivent une rémunération appelée coupon. Dans ce cas, il existe
également une contrainte de remboursement.
-L’augmentation du capital. L’entreprise fait appel à des actionnaires pour accroître
ses ressources ; elle émet donc sur les marchés financiers de nouvelles actions qui sont
directement achetées par des particuliers ou des institutions (fonds de pension, par exemple).
Ceux-ci acquièrent une part de l’entreprise et perçoivent ensuite un dividende sur les actions
détenues. Ces dividendes sont fonction de l’importance des profits réalisés et redistribués par
l’entreprise. Une caractéristique importante de ce type de financement est que l’investisseur
échange son capital et ne le prête pas. Si l’investissement échoue et que l’entreprise fasse
faillite, l’actionnaire perd son investissement. En d’autres termes, il n’y a aucune contrainte
de remboursement (sauf à la fin de vie de la société sous conditions).

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Chapitre 5

La production, le marché du travail et le


chômage

Introduction

Dans les chapitres 1 et 2, nous avons présenté différentes mesures permettant


d’apprécier la santé d’une économie. La mesure de la performance économique est un prélude
à l’objectif principal de la macroéconomie : comprendre comment l’économie fonctionne.
Comprendre le fonctionnement de l’économie nécessite de passer de la mesure à l’analyse
économique. Dans ce chapitre, nous commençons notre analyse par ce qui peut être le
principal déterminant du bien-être économique d’une société : la capacité productive de
l’économie. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la quantité de biens et services qu'une
économie peut produire est élevée, plus les gens seront en mesure de consommer dans le
présent et plus ils seront en mesure d'épargner et investir pour l'avenir.

1. Combien l’économie produit-elle ? La fonction de production

1.1 Spécification de la fonction de production

Chaque jour, les médias rendent compte des variables économiques qui influencent la
performance d’une économie : la consommation des ménages, le taux de change, les
fluctuations de la bourse, le taux de croissance de la masse monétaire, etc. Toutes ces
variables sont importantes. Cependant, aucun déterminant de la performance économique et
du niveau de vie n’est plus basique (ou essentiel) que la capacité de l'économie à produire des
biens et des services.
Qu’est-ce qui détermine la quantité de biens et services que peut produire une
économie ? Un facteur clé est la quantité d’intrants tels que les biens d’équipement, la main-

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d’œuvre, les terres, les matières premières et l’énergie que les producteurs d’une économie
utilisent. Les économistes appellent les intrants « facteurs de production ». Toutes choses
étant égales par ailleurs, plus les quantités de facteurs de production utilisés sont élevées, plus
les quantités produites de biens et services sont élevées.
Parmi les différents facteurs de production, les deux plus importants sont le capital
(usines et machines, par exemple) et le travail (les travailleurs). C’est pourquoi, nous nous
concentrons sur ces deux facteurs dans notre discussion sur la capacité productive d’une
économie.
Les quantités de capital et de travail (et d'autres intrants) utilisées dans la production
ne déterminent pas complètement la quantité produite. L'efficacité avec laquelle ces facteurs
sont utilisés est également importante. Pour les mêmes stocks de capital et de travail, une
économie avec des technologies et des techniques de gestion supérieures, par exemple,
produira plus de biens et services qu’une économie sans ces atouts.
L'efficacité avec laquelle le capital et le travail sont utilisés peut être résumée par une
relation appelée la fonction de production. La fonction de production est une expression
mathématique reliant la quantité produite aux quantités de capital et de travail utilisées.
Y  AF ( K , N )
Avec Y la production (PIB) ; "A" la productivité totale (technologie) ; K le capital ; N le
nombre de travailleurs ; F une fonction reliant l’output au capital (K) et au travail (N).

Remarque : il faut noter que cette fonction de production est valable aussi bien pour
une économie dans son ensemble que pour une entreprise.

Le facteur multiplicatif "A" est la mesure de l’efficacité totale avec laquelle les
facteurs de production sont utilisés. On l’appelle la productivité totale des facteurs ou
simplement la productivité. Notons que, pour tout niveau donné de capital et de travail, une
augmentation de la productivité de 10%, par exemple, implique une augmentation de 10% de
la production. Ainsi, l’augmentation de la productivité, A, correspond à une amélioration de la
technologie de production ou tout changement dans l’économie permettant au capital et au
travail d’être utilisés plus efficacement.
Une fonction Cobb-Douglas pour F(.) est un exemple de fonction de production :
Y  AK  N 1 , avec 0    1.

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1.2 Représentation graphique de la fonction de production


La fonction de production peut être représentée graphiquement. La façon la plus
simple de le faire est de maintenir un des facteurs de production, soit le capital soit le travail,
et le facteur "A" constants, et de représenter la relation entre la production et l’autre facteur.
Le graphique ci-dessous montre comment évolue la quantité produite lorsque le capital et la
productivité "A" sont maintenus constants et qu’au contraire la quantité de travail augmente.
La pente de la courbe qui représente la fonction de production traduit la productivité
marginale du travail. A mesure que le travail augmente, la courbe de la fonction de production
tend à s’aplatir, ce qui traduit une productivité marginale décroissante.

A F (K , N )

Graphique 1 : La fonction de production N

1.3 Les propriétés de la fonction de production Cobb-Douglas

1.3.1 Les rendements d’échelle constants


La fonction de production Cobb-Douglas a des rendements d’échelle constants. En
d’autres termes, lorsque le capital et le travail croissent dans les mêmes proportions, la
production augmente dans la même proportion.
AF ( zK , zN )  A( zK ) ( zN )1

AF ( zK , zN )  zAK  N 1
AF ( zK , zN )  zAF ( K , N )

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1.3.2 Les rendements décroissants du capital et du travail


La productivité marginale de chaque facteur de production est positive et
décroissante :
Y  2Y
 0, 0
K K 2
Y  2Y
 0, 0
N N 2

Si on considère la fonction Cobb-Douglas ci-dessus, la productivité marginale du


travail (PmN) est :

Y K
PmN   (1   ) AK  N   (1   ) A 
N N
Lorsque A et K sont maintenus constants, PmN décroît quand N augmente. Autrement dit,
pour des niveaux donnés de A et de K, une augmentation du travail permettra de produire
plus, mais à un taux décroissant.
La productivité marginale du capital est :
1
Y N
PmK   AK  1 N 1  A 
K K
Lorsque A et N sont maintenus constants, PmK décroît quand K augmente. Autrement dit,
pour des niveaux donnés de A et de N, augmenter le capital permet de produire plus, mais des
augmentations successives du capital entraînent des augmentations de la production de plus
en plus petites.

1.3.3 Complémentarité entre A, K et N


Plus le niveau du capital (ou de la technologie) est élevé, plus la productivité
marginale du travail est élevée. Symétriquement, plus le niveau du travail (ou de la
technologie) est élevé, plus la productivité marginale du capital est élevée.
Si on considère la fonction Cobb-Douglas ci-dessus, la productivité marginale du
travail (PmN) est :
PmN  (1   ) AK  N   (1   ) A( K / N )
Lorsque A et K augmentent, PmN augmente.
La productivité marginale du capital est :
PmK  AK  1 N 1  A( N / K )1 .

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Lorsque A et N augmentent, PmK augmente.

Remarque : les productivités marginales de la fonction de production de Cobb-


Douglas peuvent également s’écrire comme suit :
Y
PmN  (1   )
N
Y
PmK  
K
La PmN est proportionnelle à la production par travailleur (c’est-à-dire la productivité
moyenne du travail) et la PmK est proportionnelle à la production par unité de capital (c’est-à-
dire la productivité moyenne du capital).

1.4 Les chocs d’offre


Généralement, la fonction de production d’une économie ne reste pas fixe dans le
temps. Les économistes utilisent le terme choc d’offre ou parfois choc de productivité pour
désigner le changement de la fonction de production d’une économie. Un choc d’offre positif
ou favorable (par exemple une innovation ou une invention) augmente la quantité de la
production pouvant être produite avec des quantités de capital et de travail données. De plus,
un choc d’offre positif augmente la pente de la courbe de sorte que la production résultant
d’une unité supplémentaire de travail (productivité marginale du travail) augmente pour tout
niveau donné de travail. Inversement, un choc d’offre négatif ou défavorable (par exemple
une sécheresse, une inondation) réduit la quantité de la production pouvant être produite pour
chaque combinaison de capital et de travail.

Choc d’offre positif

Fonction de production
avant le choc

Choc d’offre négatif

Graphique 2 : Chocs d’offre

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2. Le marché du travail

Le marché du travail est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande de travail et


sur lequel se fixent les salaires et le niveau de l’emploi, et par conséquent le niveau du
chômage. La notion de chômage, qui désigne un déséquilibre du marché du travail, renvoie à
la conception théorique de l’équilibre d’un marché. Le chômage existe lorsque les offreurs de
travail, qui échangent leur temps de travail contre une rémunération, ne parviennent pas à
trouver un emploi au salaire courant parce que la demande de travail de la part des
employeurs est insuffisante. En même temps, le chômage n’est pas un déséquilibre de marché
comme les autres car l’histoire des faits économiques a montré que ce déséquilibre pouvait
persister sur de longues périodes de temps. Alors que dans la plupart des marchés, la
flexibilité des prix permet d’équilibrer les quantités offertes et demandées, ce mécanisme
d’ajustement quasi automatique ne semble pas opérer sur le marché du travail qui peut
connaître des périodes longues de désajustement. Ce qui a amené Robert Solow (1979) a
affirmé que « le marché du travail n’est pas un marché comme les autres ».

2.1 Le modèle traditionnel du marché du travail

Le modèle de base de l’analyse du marché du travail est le modèle classique et néo-


classique qui applique aux problèmes de l’emploi les principes de la loi de l’offre et de la
demande. Le marché du travail tout comme les autres marchés de biens ou services est le lieu
de confrontation d’une offre et d’une demande.

2.1.1 La demande de travail

La demande de travail (ou offre d’emplois) émane des entreprises. Elle désigne la
quantité de travail qu’une entreprise souhaite utiliser à un niveau de salaire réel donné pour
mettre en œuvre son processus de production. Sur un marché concurrentiel, une entreprise
peut vendre autant de production (Y) qu’elle souhaite au prix du marché (P), et embaucher
autant de travailleurs (N) qu’elle souhaite au taux de salaire nominal (W) en vigueur sur le
marché. Le programme de maximisation de l’entreprise s’écrit :

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Max  PY  WN d
s.c. Y  F ( N d )

L’entreprise qui cherche à maximiser son profit (le revenu moins les coûts) a intérêt à
embaucher tant que son profit augmente, tant que le coût du dernier travailleur (le salaire
nominal) est inférieur à la recette procurée par ce dernier travailleur (prix de vente multiplié
par le nombre d’unités produites) :

P  PmN  W

W W
PmN  ou F ( N d ) 
P P

où W/P représente le salaire réel, soit la rémunération du travail mesurée en unités de


production plutôt qu’en unités monétaires. Le salaire réel désigne le pouvoir d’achat, mesuré
en quantité de biens et services, que le salaire nominal permet d’acquérir.

Le profit est donc maximum quand le salaire réel est égal à la productivité marginale
du travail.

La productivité marginale du travail est décroissante. En d’autres termes, plus le


nombre de travailleurs est élevé, plus la productivité marginale du travail diminue, plus le
salaire réel est faible. La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel :

W 
N d  F  1   .
P

W
-Si PmN  alors l’entreprise augmente son profit en augmentant N (c’est-à-dire en
P
embauchant des travailleurs).

W
-Si PmN  alors l’entreprise augmente son profit en réduisant N (c’est-à-dire en
P
licenciant des travailleurs).

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PmN, Courbe de PmN et courbe


salaire de demande du travail
réel

W/P * Salaire réel

N* N
Graphique 3 : La détermination de la demande de travail

L’analyse ci-dessus porte sur la demande de travail d’une entreprise individuelle


(analyse microéconomique). Au niveau macroéconomique, la demande totale de travail est
donc égale à la somme des demandes de travail des entreprises individuelles. Par conséquent,
les facteurs qui déterminent la demande globale de travail sont les mêmes que ceux
déterminants les demandes de travail des entreprises individuelles.

W  N Gd
N   N  N   avec
d d d
˂ 0.
W 
G
P
 
P

La courbe de demande globale de travail ressemble à la courbe de demande de travail


des entreprises individuelles. A l’image de la courbe de demande de travail d’une entreprise
individuelle, la courbe de demande globale de travail a une pente décroissante, suggérant
qu’une augmentation du salaire réel au niveau macroéconomique réduit la quantité totale de
travail que les entreprises souhaitent utiliser.

2.1.2 L’offre de travail

L’offre de travail émane des ménages ; elle se réfère à la quantité de travail que les
ménages (salariés) sont disposés à offrir en fonction du salaire réel qui leur est proposé. Ceux-
ci cherchent à maximiser leur utilité en répartissant leur temps ( T ) entre travail ( N ) et loisir

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( l ). Le ménage offre les services de son travail en échange d’un salaire lui permettant de
consommer. Le fait de renoncer au loisir est associé à une perte de satisfaction. Le salaire
récompense le renoncement à ce loisir. Plus le salaire réel est élevé, plus la perte potentielle
de revenu due au loisir (le fait de ne pas travailler) est grande. En d’autres termes, le coût
d’opportunité du loisir s’accroît avec le salaire réel. La décision de travailler résulte donc d’un
arbitrage entre la consommation (C) et le loisir (l) qui dépend de plusieurs facteurs : le salaire,
les revenus non salariaux, le prix des biens consommés, les préférences du consommateur
pour le travail et le loisir. La contrainte budgétaire du ménage s’écrit WN  PC , avec
N T l.

Le programme de maximisation du consommateur s’écrit :

Max U (C , l )
s.c T W  PC  Wl

Le lagrangien du programme de maximisation s’écrit :

£  U (C , l )   T W  PC  Wl 

Les conditions de premier ordre sont :

  £ / C  U / C  P  0    U mC / P

 £ / l  U / l  W  0    U ml / W
  £ /   T W  PC  Wl  0

L’équilibre du consommateur est tel que :

U ml W

U mC P

WT/P

C*

0 l* T l

Graphique : Détermination de la consommation et du loisir

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On déduit de ce programme que l’offre de travail est une fonction croissante du salaire
réel. En effet, une hausse du salaire réel a deux effets :

- l'effet de substitution : une hausse du salaire réel augmente le coût d’opportunité du


loisir. Le consommateur réduit donc son temps de loisir et travaille plus.

- l’effet de revenu : une hausse du salaire réel augmente le pouvoir d’achat du


consommateur. Il est possible de consommer plus ou autant en travaillant moins.

Notons que l’effet de substitution augmente l’offre de travail alors que l’effet de
revenu la réduit. L’effet net d’une variation de salaire est donc a priori indéterminé, mais la
théorie classique suppose que l’effet de substitution l’emporte sur l’effet de revenu de sorte
que l’offre de travail augmente lorsque le salaire réel augmente.

W 
N o  N o  .
P

W/P Courbe d’offre


de travail

Graphique 4 : Offre de travail individuelle N

Comme dans la section précédente, l’offre totale de travail est égale à la somme des
offres de travail individuelles. L’offre globale de travail augmente quand le salaire réel de
l’ensemble de l’économie augmente. L’augmentation du salaire réel entraîne une hausse de
l’offre de travail pour deux raisons. D’une part, la hausse du salaire réel incite ceux qui
travaillent déjà à travailler plus – en faisant des heures complémentaires, en passant du temps
partiel à temps plein, en acceptant un deuxième emploi. D’autre part, la hausse du salaire réel
incite ceux qui ne sont pas sur le marché du travail à chercher un emploi. Etant donné que des
salaires réels élevés incitent les gens à travailler plus, la courbe d’offre globale de travail – qui

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est la relation entre le montant total d’offre de travail et le salaire réel courant – a une pente

W  N Go
croissant N   N  N   avec
o o o
˃ 0.
W 
G
P
 
P

2.1.3 Equilibre du marché du travail

Le modèle classique de base du marché du travail est basé sur l’hypothèse de


flexibilité du salaire réel pour assurer l’égalité entre l’offre et la demande. Autrement dit, la
confrontation de l’offre et de la demande de travail permet de déterminer le salaire d’équilibre
tel que l’offre soit égale à la demande grâce à la flexibilité du salaire réel. Ainsi, si l’offre de
travail est inférieure à la demande de travail, les entreprises en concurrence sur le marché du
travail augmentent le salaire réel pour attirer les travailleurs. Par contre, s’il y a plus
demandeurs d’emploi qu’il n’y a d’emplois (ou si l’offre de travail est supérieure à la
demande de travail), le salaire réel aura tendance à baisser.

A l’équilibre, une situation de plein-emploi apparaît. Tous les agents qui souhaitent
travailler peuvent obtenir un emploi au prix du marché. Sur ces bases, pour les néoclassiques,
le chômage est volontaire. Il résulte du choix rationnel des agents de rester dans l’oisiveté car
ils ont un salaire de réservation supérieur au salaire d’équilibre. En d’autres termes, certains
agents pourraient travailler, mais ils estiment que le salaire proposé est trop faible.

Salaire réel NO
courant, W/P

Population active
W Chômage
P volontaire

ND

N
Graphique 5: Equilibre du marché du travail N

Travail à faire : Avec un graphique à l’appui, analyser les effets d’un déplacement de la
courbe d’offre ou de demande sur le salaire réel et l’emploi.

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du niveau de vie et détresse psychologique. Les économistes étudient le chômage dans le but
d’en identifier les causes et de contribuer à améliorer les politiques du marché du travail.

2.3.1 Définition du chômage

La définition la plus usuelle utilisée par les économistes pour désigner une personne au
chômage est la suivante : une personne sans emploi, en âge de travailler, immédiatement
disponible au taux de salaire courant.

Pour apprécier les performances d’une économie en matière d’emploi, le taux de


chômage est l’indicateur le plus souvent utilisé.

Taux de chômage = (Nombre de personnes sans emploi / Population active) x 100

Population active (L) = Nombre de personnes employées (N) + Nombre de chômeurs (U)

= Actifs salariés (NAS) + actifs non salariés (NNS) + chômeurs (U)

A = N + U + I

Population en âge de = Population active + Population active + Population inactive en


travailler occupée inoccupée âge de travailler

Taux de participation = (Population active /Population en âge de travailler) x 100

Taux de non-emploi = (Nombre de personnes sans emploi /Population en âge de travailler) x 100

2.3.2 Mesures officielles du chômage

Chaque pays a développé sa propre notion de chômage, qui peut varier en fonction du
nombre d’heures travaillées durant le dernier emploi, de la durée de l’inactivité, des efforts
réalisés pour retrouver un emploi, etc. A ces définitions s’ajoute les définitions proposées par
le Bureau International du Travail (BIT), Eurostat ou OCDE, avec pour objectif de pouvoir
comparer les agrégats dans une perspective internationale.

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Pour le BIT, est chômeur toute personne (de plus de 15 ans) qui remplit les trois
critères suivants :

i/ être sans travail, c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale pendant la
période référence ;

ii/ être disponible pour travailler, c’est-à-dire être en mesure d’accepter toute
proposition d’emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit
une entrave au retour à l’activité ;

iii/ rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence


ultérieurement.

Eurostat utilise une définition du chômage très proche de celle du BIT. Les statistiques
publiées par ces deux organismes sont souvent identiques. Une personne est considérée
comme chômeuse si elle est sans travail durant la semaine de référence (soit moins d’une
heure hebdomadaire d’activité) et si elle s’est engagée dans des démarches spécifiques en vue
de retrouver un emploi, sans forcément s’être déclarée comme chômeur auprès de
l’administration.

Les taux de chômage normalisés sont les taux de chômage corrigés par le BIT ou
Eurostat. Ces taux de chômage prennent en compte les personnes sans emploi, mais non
déclarées auprès de l’administration. Par conséquent, le taux de chômage BIT, OCDE et
Eurostat, est généralement plus élevé que celui utilisé par les organismes nationaux.

NB : 1/ Eurostat est une direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à
l'échelle communautaire. Elle a pour rôle de produire les statistiques officielles de l'Union européenne,
principalement en collectant, harmonisant et agrégeant les données publiées par les instituts nationaux de
statistiques des pays membres de l'UE, des pays candidats à l'adhésion et des pays de l'Association européenne
de libre-échange.

2/ OCDE : L'Organisation de coopération et de développement économiques est une organisation


internationale d’études économiques, dont les pays membres — des pays développés pour la plupart — ont en
commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché.

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2.3.3 Durée du chômage

Combien de temps une personne sans emploi doit-elle s’attendre à être au chômage ?
La réponse à cette question est déterminante car c’est d’elle que dépend l’interprétation que
l’on fait du chômage, et donc la définition des politiques les plus adéquates pour y remédier.

Certains chômeurs n’ont jamais occupé un emploi, d’autres n’en occuperont peut-être
plus jamais. La durée qu’un actif passe au chômage varie beaucoup d’un individu à l’autre et
les durées moyennes ne sont pas stables dans le temps. La durée du chômage détermine en
grande partie le degré de souffrance subie par un chômeur. D’une part, une période de
chômage d’une semaine coûtera à un travailleur une semaine de salaire, mais, probablement,
cela n’affectera pas sérieusement le niveau de vie du travailleur. D’autre part, une période de
chômage qui dure plusieurs mois, peut forcer un chômeur à épuiser son épargne ou à vendre
un bien (une voiture, une maison, par exemple).

Le taux de chômage peut refléter deux réalités complètement différentes. En effet, il


peut refléter un marché du travail actif, avec de nombreuses séparations (travailleurs quittant
ou perdant leur emploi), de nombreuses embauches et un grand nombre de travailleurs entrant
et sortant du chômage. Il peut également refléter un marché du travail sclérosé, avec peu de
séparations, peu d’embauches, et dans lequel une fraction de la population reste au chômage
en permanence. Le temps moyen passé au chômage dépend donc principalement de trois
facteurs : (i) le nombre de personnes à la recherche d’un emploi, (ii) le taux d’entrée et de
sortie du chômage et (iii) la phase du cycle économique dans laquelle se trouve l’économie.

Le nombre de personnes à la recherche d’un emploi. Plus le nombre de personnes à


la recherche d’un emploi est élevé, plus il faudra du temps pour le résorber et plus la
concurrence sera rude pour retrouver un emploi. Par conséquent, la durée moyenne du
chômage est d’autant plus longue que le taux de chômage est élevé.

Le taux d’entrée et de sortie du chômage. Le stock de chômeurs varie chaque mois.


Des personnes trouvent un emploi, d’autres le perdent. Le graphique ci-dessous montre les
principales raisons de ces variations. Si le flux de sortie du chômage est supérieur au flux
d’entrée, le niveau du chômage va diminuer.

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On peut donc calculer, à partir des flux annuels entre emploi et chômage d’une part et
des stocks correspondants, des coefficients de sortie de l’emploi (ou taux de séparation) et
d’entrée dans l’emploi (taux de sortie du chômage) :

Taux de séparation = (Nombre de personnes passant de l’emploi au chômage/Emploi total) x 100

Taux de sortie = (Nombre de personnes qui passent chaque année du chômage à l’emploi/Stock de
chômeurs) x 100

La phase du cycle économique à laquelle se trouve l’économie. La durée moyenne du


chômage pour un individu dépend aussi de la phase dans laquelle se trouve l’économie. En
période de récession, le taux et la durée moyenne de chômage augmentent, alors qu’en
période de croissance le taux de chômage diminue et la durée moyenne nécessaire pour
obtenir un emploi se réduit.

2%
Inactivité Chômage
13%
(77,4 millions) (7 millions)

2% 3% 1% 22%

Emploi
(14 millions)

Remarque : les individus qui restent longtemps au chômage perdent leurs qualifications et
leurs compétences, ce qui réduit leur chance de trouver un (nouvel) emploi.

2.3.4 structure du chômage

Les taux de chômage varient d’un pays à l’autre. Au sein d’un même pays, le taux de
chômage est hétérogène en fonction de l’âge, du sexe, du niveau de formation, de l’industrie,

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de la zone géographique, des groupes ethniques, etc. le tableau ci-dessous donne les taux de
chômage aux Etats-Unis, pour deux groupes d’âge, au cours de l’année 2000, alors que le taux
de chômage global était de 4,0%.

Tableau. Taux de chômage pour deux groupes d’âge au Etats-Unis, année 2000

Age Hommes, blancs Femmes, blanches Hommes, noirs Femmes, Noires


16-19 12,3 10,4 26,4 23,0
20 et plus 2,8 3,1 7,0 6,3

Sources: US Department of Labor; Macroéconomie. Mankiw (2003).

2.3.5 Les causes du chômage

Le chômage est un phénomène hétérogène dont les explications sont classées en deux
catégories (ou types) : le chômage d’équilibre et le chômage de déséquilibre.

2.3.5.1 Le chômage de déséquilibre

Les trois causes possibles du chômage de déséquilibre

i/ Le chômage classique : chômage lié à la rigidité du salaire. Pour les économistes


néoclassiques et plus généralement les libéraux, le chômage est lié au salaire réel trop élevé
que celui qui égalise l’offre et la demande de travail, à cause des syndicats ou des dispositions
légales prises par le gouvernement (salaire minimum ou dispositifs d’aides aux sans-emplois).
Dans ce contexte, les mécanismes autorégulateur du marché ne fonctionnement plus : le
salaire réel ne peut pas jouer correctement son rôle de variable d’ajustement et assurer la
réalisation d’un équilibre de plein-emploi. Cette situation correspond à tout salaire réel
supérieur à (W/P)1 sur le graphique ci-dessous.

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W/P Chômage de
déséquilibre NO

(W/P)1
B A

(W/P)*

ND

Graphique 6 : chômage de déséquilibre N

ii/ Le chômage keynésien : chômage dû à une insuffisance de la demande. Pour


Keynes, le chômage résulte d’une faiblesse de la demande de travail (ou chômage
conjoncturel), causée par un niveau de demande globale trop faible associée à une récession
de l’économie (voir le graphique ci-dessous). Supposons une situation initiale où il n’y a pas
de chômage de déséquilibre (offre de travail égale à demande de travail), avec un niveau de
salaire réel (W/P)1. Si l’économie entre dans une période de récession, la demande de biens et
services des ménages diminue de même que la demande de travail des entreprises. La courbe
de demande de travail va se déplacer à la position ND2. Si les salaires sont flexibles, ils
baissent de (W/P)1 à (W/P)2 pour égaliser l’offre et la demande ; il n’y a donc pas de chômage
de déséquilibre. Par contre, si les salaires sont rigides (à la baisse), ils restent au niveau (W/P)1
où l’offre de travail est supérieure à la demande : il apparaît un chômage de déséquilibre
représenté par Q1Q2.

W/P NO

Chômage de
(W/P)1 déséquilibre

(W/P)2 ND1

ND2

Q2 Q1 N
Graphique 7 : Chômage causé par une demande trop faible

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iii/ Chômage dû à une croissance de l’offre de travail. Une augmentation de l’offre de


travail, sans qu’il y ait en contrepartie une modification importante de la demande de travail,
provoque une diminution du salaire d’équilibre. Si les salaires sont rigides à la baisse, un
chômage de déséquilibre apparaît.

Remarque : étant donné que l’offre de travail se modifie lentement, ce type de


chômage correspond, entre autres, à l’arrivée simultanée sur le marché du travail
d’immigrants et/ou des étudiants à la fin de leurs études.

Travail à faire : Faire la représentation graphique analogue à celle-ci-dessus.

Les causes de la rigidité salariale

Le marché du travail est un marché dont la flexibilité est faible contrairement à


l’analyse classique et néoclassique. Qu’il soit volontaire (chômage classique) ou involontaire
(chômage keynésien), le chômage tire son origine dans la rigidité à la baisse des salaires réels.
Les raisons de cette rigidité salariale sont les suivantes.

Premièrement, le chômage peut s’expliquer par l’existence d’un salaire minimum, fixé
par les pouvoirs publics, supérieur au salaire d’équilibre. Une autre explication du chômage
serait le pouvoir de négociation des syndicats qui souhaitent préserver le pouvoir d’achat de
leurs membres plutôt que de favoriser la réduction du chômage.

Deuxièmement, les travailleurs en place, les « insiders », peuvent faire obstacle en


période d’expansion à l’arrivée des « outsiders » et empêcher tout ajustement salarial. En
effet, si les employeurs embauchent à des salaires plus faibles, les travailleurs en place
s’attendront à être remplacés progressivement par une main d’œuvre moins coûteuse. Ils
refuseront donc de coopérer avec le nouveau personnel, ce qui fera chuter la productivité, et
les baisses de coûts recherchées n’auront pas lieu.

Troisièmement, les employeurs peuvent garantir aux travailleurs des salaires stables
que la productivité augmente ou diminue (théorie des contrats implicites) : les rémunérations
des travailleurs sont inférieures à leur productivité en période de haute conjoncture et

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inversement. La rigidité salariale s’explique par les engagements moraux qui lient les
employeurs à leurs salariés.

Quatrièmement, l’employeur peut prendre l’initiative de verser un salaire supérieur à


la productivité marginale du travailleur pour attirer des travailleurs qualifiés et les inciter, une
fois embauchés, à augmenter leur productivité (théorie du salaire d’efficience). Un salaire réel
fixé à un niveau « efficient », est un salaire réel permettant de maximiser le rapport
productivité/salaire, d’attirer les meilleures candidatures en cas d’embauche, de réduire
l’absentéisme et de diminuer la rotation du personnel.

a/ Salaires flexibles b/ Salaires rigides


W/P
ND NO W/P ND NO

Chômage
Chômage involontaire
volontaire
Actifs
(W/P)1
Actifs
(W/P)* (W/P)*
Population
Population
active
active

N N

Graphique 8. Analyse microéconomique des différentes sortes de chômage

-En (a), les salaires augmentent et baissent pour assurer l’équilibre du marché du travail. Tout chômage
est donc volontaire.

-En (b), les salaires sont trop élevés et rigides à la baisse. L’offre de travail est supérieure à la demande.
Les travailleurs de trop sont involontairement au chômage.

2.3.5.2 Le chômage d’équilibre

Lorsqu’une économie est en pleine expansion et que plusieurs emplois sont créés, il y
a toujours des gens qui sont au chômage. Le marché du travail peut être en équilibre d’un
point de vue macroéconomique (offre globale de travail égale demande globale de travail),
mais un déséquilibre peut exister au niveau microéconomique. Par exemple sur le marché du
travail des médecins, il peut y avoir une forte demande et pas suffisamment d’offre. A

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l’inverse, sur le marché du travail de secrétaires, il y a peut-être trop d’offre par rapport à la
demande. Or, un secrétaire ne peut pas occuper un emploi de médecin : il apparait donc un
chômage d’équilibre. Nous abordons le chômage frictionnel et le chômage structurel, deux
formes de chômage qui existent sur le marché du travail et qui font que le taux de chômage
n’est jamais nul.

Les trois formes de chômage d’équilibre

Le chômage frictionnel. Sur le marché du travail, les caractéristiques des travailleurs


diffèrent : talents, compétence, expérience professionnelle, objectifs, localisation
géographique (et disponibilité à déménager), le volume de temps et d’énergie qu’ils sont
disposés à consacrer à leur travail. De même, les emplois diffèrent en termes de compétence
et d’expériences requises, de conditions de travail, de localisation, d’heures de travail, de
salaire. A cause de ces différences, la rencontre entre travailleurs et emplois demande du
temps. Le chômage frictionnel est la partie du chômage total due au temps nécessaire à la
recherche d’un emploi. Il est dû au mouvement incessant de la main d’œuvre entre les régions
et les emplois ou entre les différentes étapes du cycle de vie. Ce type de chômage est
« involontaire ».

Le chômage structurel. En plus de chômeurs de longue durée, il y a des personnes qui


sont chroniquement au chômage, c’est-à-dire qu’ils sont au chômage pour une période de
temps très longue ; certains de ces chômeurs ne (re)trouveront plus d’emploi. Le chômage
structurel s’explique par le fait que la structure régionale ou professionnelle des vacances
d’emploi ne correspond pas à celle des offres des travailleurs. Les déséquilibres peuvent venir
d’un changement de la structure de l’économie : l’emploi diminue dans un secteur et
augmente dans un autre, et que les offres ne s’ajustent pas rapidement. En d’autres termes, il
peut y avoir des emplois disponibles, mais les chômeurs n’ont pas les qualifications requises ;
ou les emplois peuvent se situer dans des régions différentes de celles où vivent les chômeurs.

Remarques : on pourrait aussi ajouter à la liste ci-dessus, le chômage saisonnier.


Celui-ci apparaît lorsque la demande pour certains emplois spécifiques fluctue avec les
saisons (par exemple, les emplois dans le tourisme estival ou hivernal). La saison creuse est
alors associée à une montée du chômage.

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Encadré : La courbe de Beveridge.

Elle met en évidence le fait qu’il existe une relation inverse entre le taux de chômage et le taux d’emplois
vacants.

Taux d’emplois
vacants

Taux de chômage
Graphique. La courbe de Beveridge

Le taux de chômage naturel.

Comme indiqué plus haut, le chômage est une caractéristique permanente d’une
économie. En d’autres termes une caractéristique du marché travail est que le chômage n’est
jamais nul. En effet, il y a en permanence une proportion s d’emplois qui sont détruits et une
proportion e de chômeurs qui retrouvent un emploi.

Si la population active totale ( L  U  N ) est constante, alors le taux de chômage à


tendance à converger vers une valeur stable u* qu’il est facile de calculer si l’on connaît les
valeurs de s et de e.

Le taux de chômage u (avec u  U / L ) est stable lorsque le flux de ceux qui retrouvent
un emploi (eU) est égal au flux de ceux qui perdent leur emploi (sN) :

eU  sN  s ( L  U )

On obtient alors :

s
U*  L
se

Le taux de chômage converge vers une valeur d’équilibre u* telle que :

U* s
u*  
L se

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3. Le lien entre la production et le chômage : la loi d’Okun

Les travailleurs ayant un emploi produisent de biens et services, alors que ceux qui
sont au chômage n’en produisent pas. Ainsi, lorsque l’emploi baisse et que le chômage
augmente, la réduction du nombre de travailleurs ayant un emploi entraîne une baisse de la
quantité produite de biens et services. Cette relation négative entre le taux de chômage et le
taux de croissance du PIB réel, connue sous le nom de Loi d’Okun, a été découverte par
l’économiste américain Arthur Okun, Président du Conseil des conseillers économiques dans
les années 1960 au temps du Président Johnson.

La loi d’Okun dit qu’une augmentation du taux de chômage de 1 point de pourcentage


est associée à une baisse du PIB réel de 2% par rapport au PIB potentiel.

Mathématiquement, la loi d’Okun s’écrit :

Y Y
 2(u  u ) ,
Y

Avec Y le PIB réel potentiel ; Y le PIB courant ; u le taux de chômage courant ; u le taux de
chômage naturel.

La différence entre le taux de chômage courant et le taux de chômage naturel est


appelée chômage cyclique ( u  u ). Le chômage cyclique est positif lorsque les niveaux
courants du PIB réel et de l’emploi sont inférieurs à ceux du plein-emploi. Il est négatif
lorsque les niveaux courants du PIB réel et de l’emploi sont supérieurs à ceux du plein-
emploi. A partir de la relation ci-dessus, on montre que :

Y Y
  2u .
Y Y

Travail à faire : Représenter graphiquement la loi d’Okun.

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Chapitre 6

Les principes de l’offre globale et de la demande


globale, la détermination des prix et l’inflation

Introduction

L’inflation est une notion très importante de la macroéconomie. Nous verrons la


manière de la mesurer, et la nature de son impact sur la société. Pour cela, nous abordons
d’abord les concepts d’offre globale et de demande globale, qui permettent de représenter les
phénomènes économiques d’un pays.

1. Les principes de l’offre globale et de la demande globale

1.1 La demande globale

La demande globale (DG) est la quantité totale ou globale de produit (biens et


services) que les agents souhaitent acheter au cours d’une période donnée pour un niveau
donné des prix. La DG est donc la somme des dépenses domestiques. Elle se compose de : la
consommation (C), l’investissement privé domestique (I), les achats des biens et services
effectués par l’Etat (G) et les exportations nettes (les ventes à l’exportation X moins les
dépenses pour les importations, M).

DG  C  I  G  X  M

La courbe DG est décroissante car la dépense réelle diminue quand le niveau des prix
augmente.

Pourquoi DG est une fonction décroissante du niveau des prix ? La principale raison
est l’effet de l’offre de monnaie. L’effet d’offre de monnaie signifie que, lorsque les prix

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augmentent alors que la quantité de monnaie nominale est fixe, l’offre réelle de monnaie
diminue (c’est-à-dire la monnaie devient rare) et une période d’argent cher s’ensuit. Ce qui
entraîne la diminution de la demande réelle de biens et services.

Que signifie une période d’argent cher ? Cela signifie que les taux d’intérêt
augmentent, pour dire les choses simplement. L’argent cher entraîne la diminution de
l’investissement, de la consommation et des exportations nettes. Par conséquent, la dépense
totale réelle diminue. L’effet net se traduit par un déplacement vers le haut le long de la
courbe de demande globale.

P2

P1

Y2 Y1 Y

Graphique 1: Demande globale

Un déplacement de la courbe DG a lieu lorsqu’au moins l’une de ses composantes


varie. Par exemple une hausse (une baisse) de la consommation des ménages (C) ou des
dépenses publiques (G) provoque un déplacement de la courbe DG vers la droite (la gauche).

DG1
DG0
Y
Graphique : Déplacement de la courbe DG : hausse de C, de G

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1.2 L’offre globale

L’offre globale (OG) est le produit intérieur total ou la quantité totale de biens et
services que les entreprises sont disposées à produire et à vendre au cours d’une période
donnée pour chaque niveau des prix.

On distingue l’offre globale de court terme (quelques mois ou années) et l’offre


globale de long terme (plusieurs années ou décennies ou plus). L’OG de court terme est une
fonction croissante du niveau des prix (une courbe croissante) : les accroissements de prix
sont associés à des augmentations de production. L’OG de long terme est une fonction
indépendante du niveau des prix (droite verticale), car les accroissements du niveau des prix
n’entraînent plus d’augmentation de la production totale des entreprises.

1.2.1 Les déterminants de l’offre globale

L’OG dépend du produit potentiel et du comportement des prix et des salaires.

Le produit potentiel. Le produit potentiel est le niveau maximum de PIB que


l’économie peut produire en combinant les facteurs de production (travail et capital) avec la
technologie disponible, sans accélérer l’inflation. Le produit potentiel est généralement
considéré comme le PIB réel que l’économie obtient si le taux de chômage est égal au taux de
chômage naturel.

Le produit potentiel représente en réalité la quantité offerte si la demande globale


augmente de façon continue et si les offreurs ne subissent pas de chocs. En cas de chocs
augmentant les coûts et d’interruptions de la demande globale, les entreprises peuvent
produire moins que le produit potentiel. Par contre, en période de forte pression, elles peuvent
produire plus que le produit potentiel.

Les coûts des facteurs. Si les coûts de facteurs tels que les salaires, le prix du pétrole
et de l’énergie et les prix des importations augmentent, les coûts de production augmentent
aussi, alors le prix auquel les entreprises offrent chaque niveau de production croît. La courbe
OG se déplace vers le haut.

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a/ Augmentation du produit potentiel b/ Augmentation des coûts

Produit
potentiel
Produit
potentiel
P P
OG OG’ OG’

OG

Y Y

Graphique 2: L’impact de la croissance du produit potentiel et des coûts sur l’offre globale

1.2.2 Pourquoi l’OG de court terme diffère de l’OG de long terme ?

L’OG d’une économie est différente à court terme de celle de long terme du fait des
éléments de coût rigides. A court terme, les salaires, la technologie utilisée par les entreprises,
la quantité de travail, de machines et de matières premières sont supposées constants. Par
conséquent, les entreprises réagissent à la hausse de la demande en augmentant à la fois les
prix et la quantité produite. A long terme, tous ces éléments peuvent changer. Ainsi, à long
terme, quand les coûts réagissent au niveau des prix plus élevé, la réaction des entreprises à
l’accroissement de demande se traduit essentiellement par des prix plus élevés et moins par
une augmentation de la production. La courbe OG de long terme est verticale car il y a
suffisamment de temps pour que tous les coûts s’adaptent.

P OGLT

OGCT

Graphique : Courbes d’OGCT et d’OGLT

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Dans la suite de ce chapitre nous ne considérons que la courbe d’OG de court terme.

1.3 L’équilibre

L’équilibre macroéconomique est déterminé par la confrontation de l’OG et de la DG.


L’équilibre se réalise au point où l’OG est égale à la DG. Si le niveau des prix est égal à P 1, la
demande globale excède l’offre globale. Il y a une situation de pénurie qui fait augmenter les
prix. Les entreprises sont donc inciter à produire plus. En même la temps, hausse des prix
entraîne une baisse de la demande globale. Ces deux mouvements de sens opposés (hausse
d’OG et baisse de DG) finissent par résorber la pénurie. Finalement l’équilibre s’établit au
point P*.

P
OG

P*

P1
DG
Pénurie

Y* Y

Graphique 3 : Equilibre

2. L’inflation

L’inflation est une "maladie" qui déstabilise les économies de marché. Il en existe
différents types. En effet, comme les maladies, elles n’ont pas une cause unique et connaissent
différents degré de gravité. Certaines inflations sont causées par la demande, alors que
d’autres proviennent de l’offre. La caractéristique commune à toutes les inflations est qu’il est
difficile de les arrêter une fois qu’elles apparaissent.

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2.1 Définitions

L’inflation est définie comme une hausse généralisée et continue du prix des biens et
services. Pour qu’on puisse parler d’inflation, il faut que (i) la hausse des prix concerne
l’ensemble des prix, (ii) elle dure longtemps, (iii) et que cette hausse des prix entraîne la
hausse des prix.

Il ne faut pas confondre inflation, désinflation et déflation. La désinflation est un


ralentissement de l’inflation, c’est-à-dire une diminution du taux d’inflation. Les prix continue
à augmenter mais à un rythme moindre ; par exemple, on passe de 10% à 7%, ensuite à 3%.
Quant à la déflation, c’est l’opposée de l’inflation ; elle désigne une baisse généralisée des
prix sur une période suffisamment longue.

Le taux d’inflation est le pourcentage d’accroissement annuel du niveau général des


prix. La mesure la plus utilisée est l’indice des prix à la consommation. Le taux d’inflation est
calculé comme suit :

P  P 
 t   t t 1   100
 Pt 1 

où Pt représente l’indice des prix à l’année t, et Pt 1 l’indice des prix à l’année précédente.

Il y a plusieurs degrés d’inflation. On est dans un régime de basse inflation lorsque le taux
d’inflation est entre 0 et 4-5%. L’inflation rampante désigne un taux d’inflation annuel de 4-
5% à 8-9%. Les deux premiers types d’inflation (basse inflation et inflation rampante) sont
aussi appelés inflation modérée, qui désigne une inflation annuelle à un chiffre. L’inflation
galopante désigne une inflation annuelle à deux chiffres. L’hyperinflation désigne l’inflation à
des taux extrêmement élevés ; par exemple 1000, 1 million ou même 1 milliard de pour cent
par an.

Remarque : la stagflation est un terme inventé pour décrire la coexistence de chômage


élevé (ou stagnation) et d’inflation persistante dans les années 1970.

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2.2 Les causes de l’inflation

2.2.1 L’inflation par la demande

Une variation de la demande globale constitue l’une des principales causes de


l’inflation. Quand la DG augmente plus vite que la capacité de production, cela provoque la
hausse des prix pour équilibrer l’OG et la DG.

Comme la courbe OG a une pente qui devient de plus en plus forte, au fur et à mesure
que la DG augmente, les prix augmentent plus vite que les quantités produites et créent ainsi
l’inflation.

P
OG

P1
DG1
P0
DG0

Y0 Y1 Y

Graphique :

2.2.2 L’inflation par les coûts de production

On appelle inflation par les coûts ou inflation de choc d’offre due à une augmentation
continue des coûts de production des entreprises. Dans ce cas les entreprises vont essayer de
faire supporter les coûts aux consommateurs en vendant leurs produits plus chers ou en
réduisant les quantités produites. Graphiquement, la courbe d’OG se déplace vers la gauche.
Le déplacement continu vers la gauche de la courbe d’OG peut être causé par les facteurs
suivants :

-une augmentation du niveau des salaires (par exemple sous l’influence des syndicats) ;

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-la recherche de profit. Les entreprises qui veulent augmenter leur profit augmentent les prix
(pour les mêmes quantités écoulées).

-une augmentation des prix des matières premières.

-une augmentation des prix des biens importés.

-un niveau de taxation plus élevé de l’Etat.

P OG1
OG0

P1

P0
DG

Y1 Y0 Y

Graphique :

Travail à faire : Analyser simultanément l’inflation par la demande et l’inflation par les
coûts.

2.2.3 L’explication monétaire de l’inflation

Selon Milton Friedman (1976) : « l’inflation est toujours et partout un phénomène


monétaire ».

Selon la théorie quantitative de la monnaie :

MV
M V  P  Y  P 
Y

avec M la masse monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau des


prix et Y le PIB.

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A court terme, on peut considérer que le PIB est constant. P dépend alors de MV et
principalement de M. l’inflation serait donc due à un excès de masse monétaire, excès par
rapport au PIB réel et par rapport aux besoins de monnaie de transaction des agents
économiques. Cet excès de monnaie va aussi agir sur la demande de biens et services, l’excès
de demande va aussi provoquer l’inflation.

En termes d’accroissement, la relation ci-dessus s’écrit :

M V P Y
  
M V P Y

Dans le modèle classique, la vitesse de circulation de la monnaie et le PIB réel sont


supposés constants à court terme, si bien que V V  0 et Y Y  0 . Une hausse de la masse
monétaire M M de 5% doit se traduire par un accroissement des prix P P de 5%.

2.2.4 L’inflation anticipée

Quand les prix et les salaires augmentent rapidement, les acteurs économiques
s’attendent à ce qu’ils continuent à augmenter (ils anticipent la hausse des prix), ils ont donc
tendance à intégrer le taux d’inflation élevé dans leurs décisions relatives aux prix et aux
salaires (demander plus de salaire, augmenter les prix pour couvrir les coûts, etc.). Les
anticipations de forte ou de faible inflation ont tendance à être des prophéties
autoréalisatrices.

2.3 Les coûts de l’inflation

Les coûts de l’inflation sont liés à son caractère anticipé ou non anticipé.

2.3.1 Coûts et avantages de l’inflation non anticipée (ou non prévue)

-l’inflation non anticipée provoque un transfert de richesse des créanciers vers le


débiteurs, des épargnants vers les investisseurs par le canal du taux d’intérêt réel (celui-ci

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baisse). L’Etat bénéficie de ce transfert car l’inflation réduit la valeur réelle de la dette
publique si elle n’est pas indexée.

- Ce transfert de richesse, suite à la baisse du taux d’intérêt réel, est positif car il
favorise l’investissement selon les keynésiens ; alors pour les libéraux, la baisse de taux
d’intérêt réel décourage l’épargne qui précède l’investissement ; ce qui est préjudiciable à
long terme.

-En période d’inflation, les prix deviennent un vecteur d’informations biaisé. Les
agents économiques ont des représentations moins claires de l’avenir. L’incertitude grandit.
Ce qui rend difficiles les prévisions de ventes et l’estimation des coûts des entreprises. Ce qui
va décourager l’investissement, réduire la production future et ralentir la croissance
économique.

2.3.2 Coûts et avantages de l’inflation anticipée

-En période d’inflation, même anticipée, les agents économiques subissent des coûts
qualifiés de non négligeables. Ce sont d’une part, les coûts de menus, les coûts d’étiquettes
(les commerçants modifient leurs catalogues, c’est-à-dire les prix affichés), et d’autre part les
coûts de chaussures (les agents économiques vont régulièrement à la banque pour retirer de
l’argent, ce qui entraîne une usure plus rapide des chaussures).

-L’augmentation des prix réduit la compétitivité-prix des produits nationaux, ce qui


réduit les exportations. A l’inverse, les produits importations deviennent moins chers pour les
nationaux. Par conséquent, la balance des paiements va se dégrader.

-Au niveau financier, l’inflation réduit le rendement réel des capitaux ; par conséquent
les capitaux ont tendance a quitté l’économie nationale pour des endroits jugés plus sûrs, plus
crédibles. Les taux d’intérêt nominaux vont donc augmenter du fait d’une prime de risque
inflationniste.

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Partie II. Introduction à la politique économique

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Chapitre 7

Le modèle IS/LM

Introduction
Déterminer l’équilibre macroéconomique, c’est comprendre comment se forme au
niveau de l’économie dans son ensemble le niveau de la production, le taux de chômage, le
niveau des prix et des salaires et le niveau des taux d’intérêts. Pour ce faire, il faut tout
d’abord reconstituer les déterminants de la demande et saisir ensuite les mécanismes par
lesquels ils interagissent avec les facteurs d’offre.

Notre cadre d’analyse est le modèle IS/LM, qui est l’étude conjointe des marchés
financiers et du marché des biens. Le modèle IS/LM est un modèle essentiel qui, par sa
simplicité, saisit une grande partie de ce qui se passe à court terme dans l’économie. Il décrit
les conséquences de l’équilibre simultané sur le marché des biens et les marchés financiers.

1. La demande agrégée

1.1 La consommation

Le principal déterminant de la demande globale est la consommation des ménages.


Elle dépend du revenu disponible ( Yd ) des ménages1, et i le taux d’intérêt qui rémunère les
actifs financiers. Nous pouvons écrire la consommation des ménages sous la forme :

C  C (Yd , i )
 

Cette fonction C s’appelle fonction de consommation. Le signe + indique que la


consommation dépend positivement du revenu : plus une étudiante de L1 gagne, plus elle

1
Le revenu disponible est le revenu net d’impôts. Si on note y le revenu et T les impôts, le revenu disponible,
noté y D , est égal à y  T .

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dépense. Le signe – indique que la consommation dépend négativement du taux d’intérêt : la


hausse des taux incite à épargner et réduit la consommation.

Si nous prenons par exemple une fonction de consommation qui ne dépend pas du taux
d’intérêt, on a :

C  c0  c1Yd  c0  c1 (Y  T ) , ou encore

C  200 0,25Y

1.2 L’investissement

L’investissement mesure les dépenses brutes des entreprises et des ménages pour
accroître leur stock de capital (productif ou immobilier). Pour les entreprises, l’investissement
représente une dépense courante dont la contrepartie est de pouvoir bénéficier dans le futur
d’une capacité de production accrue qui leur rapportera des profits additionnels. Il dépend
donc des termes suivants :
 Le niveau des ventes courantes et prévues. Une firme connaissant (ou anticipant)
une hausse de ses ventes doit augmenter sa production. Pour ce faire, elle peut avoir besoin de
nouvelles machines, voire d’un site de production supplémentaire.
 Le taux d’intérêt. Supposons qu’une firme emprunte auprès d’une banque pour
acheter une machine. Plus le taux d’intérêt est élevé, moins la firme sera susceptible
d’emprunter et d’acheter la machine. A partir d’un certain taux d’intérêt suffisamment élevé,
les profits supplémentaires qu’apportera la nouvelle machine ne suffiront pas à couvrir le
paiement des intérêts, et la machine ne sera plus rentable.
Pour saisir ces deux effets, on écrit l’équation d’investissement de la façon suivante :
I  I (Y , i )
 

Les signes + et – indiquent que l’investissement dépend positivement du revenu Y (Y désigne


aussi la production, car on suppose que les ventes sont implicitement égales à la production),
et négativement du taux d’intérêt.
Exemple de fonction d’investissement : I  150  0,25Y  1000 i

1.3 Les dépenses gouvernementales, G

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Les dépenses gouvernementales, G, sont la troisième composante de la demande


agrégée. Avec les impôts, T, elles représentent les variables de la politique budgétaire (les
choix d’impôts et de dépenses du gouvernement). Nous prendrons ces variables G et T
comme exogènes, c’est-à-dire comme des variables qui ne sont pas directement liées à la
production.

1.4 La demande agrégée (ou demande globale) DG


La demande agrégée est la somme des différents termes ci-dessus mentionnés. On
trouve donc une demande agrégée sur le marché des biens qui s’écrit :

DG (Y  T , i, G )  DG  C (Y  T , i )  I (Y , i )  G

La relation de la demande agrégée saisit ainsi les effets de Y, T, i et G sur la dépense globale
dans l’économie. Elle dépend positivement du revenu puisque la consommation et
l’investissement sont tous deux liés positivement à cette variable. Elle dépend négativement
du taux d’intérêt : la consommation et les investissements baissent en cas de hausse des taux.

2. L’équilibre sur le marché des biens (IS)

Notons OG la production totale (qu’on appelle également offre globale) vendue par les
entreprises et DG la demande agrégée achetée par les agents. Il faut nécessairement que OG =
DG (l’offre est nécessairement égale à la demande). En effet en macroéconomie, l’offre
vendue est nécessairement égale au revenu Y des agents puisque la production est source des
revenus distribués. L’égalité de l’offre et de la demande s’écrit donc ici :

Y  C (Y  T , i )  I (Y , i )  G
Le revenu créé par les entreprises lorsqu’elles vendent des biens génère une demande
globale qui doit lui être égale. Notons :
S (Y  T , i )  Y  T  C (Y  T , i )
L’épargne des ménages, mesurée comme la différence entre leur revenu disponible, Y – T, et
leurs dépenses de consommation. L’équilibre sur le marché des biens peut être écrit, de
manière équivalente :
S (Y  T , i )  I (i, Y )  G  T (IS)

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qui indique que l’épargne doit être égale à la somme de l’investissement et du déficit public
(d’où son non IS).
Nous allons décrire à présent la courbe IS, lorsque le taux d’intérêt est donné. Sur la
figure 1, la demande est représentée sur l’axe vertical et la production sur l’axe horizontal.
De par ses effets positifs à la fois sur la consommation et l’investissement, une hausse
de la production entraîne donc une hausse de la demande : la courbe DG est croissante.
Il est intéressant de remarquer que la courbe DG forme avec l’axe des abscisses un
angle inférieur à 45 degré. Cela signifie qu’une hausse d’un point de la production conduit à
une hausse de la demande inférieure à un point.
L’équilibre est atteint au point où la demande est égale à la production, c’est-à-dire au
point A. Le niveau de la production d’équilibre est donné par Y.
Supposons maintenant que le taux d’intérêt augmente pour atteindre une nouvelle valeur i ’.
Quel que soit le niveau de production cette hausse du taux d’intérêt entraîne une baisse de
l’investissement. La courbe DG se déplace vers le bas : pour un même niveau de production,
la demande est plus basse. On obtient la courbe DG’. Le nouvel équilibre est le point A’. Le
produit d’équilibre est maintenant Y’.
Une hausse du taux d’intérêt entraîne une baisse de l’investissement. Une baisse de
l’investissement entraîne une baisse de la production qui, à son tour, entraîne une baisse de la
consommation et l’investissement. En d’autres termes, la baisse initiale de l’investissement
entraîne une baisse plus importante de la production par l’effet multiplicateur.

Figure 1 : effets d’une hausse du taux d’intérêt sur la production


Demande,
DG

DG (pour un taux d’intérêt i)


A
DG’ (pour un taux d’intérêt i’

Y’ Y Production, Y

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A l’aide de la figure 1, on peut déterminer le niveau d’équilibre du produit pour


n’importe quel taux. La relation entre le produit et le taux d’intérêt est construite sur la figure
2. Plus généralement, l’équilibre sur le marché des biens implique que plus le taux d’intérêt
est élevé plus le niveau d’équilibre du produit est bas cette relation entre le taux d’intérêt et la
production est représentée par la courbe décroissante sur la figure 2b. Cette courbe est appelée
la courbe IS.

Figure 2 : construction de la courbe IS

DG

DG (i)
A

DG (i’ ˃ i)
A’

Y’ Y Production, Y

Taux d’intérêt,
i

A’
i’

i A
Courbe IS

Y’ Y Production, Y

♦ Déplacement de la courbe IS
Sur la figue 2, nous avons construit la courbe IS pour des valeurs données des taxes, T, et des
dépenses publiques, G. Mais tout changement de T ou de G va déplacer la courbe IS.
La façon dont T ou G affectent la courbe IS est représentée sur la figure 3.
Considérons une hausse des taxes de T à T’. Pour un taux d’intérêt i donné, la consommation
décroît, entraînant une baisse de la demande sur le marché des biens, et, par l’effet

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multiplicateur, une baisse du niveau de production d’équilibre, qui passe de Y à Y’.


Autrement dit, la courbe IS se déplace vers la gauche : quel que soit le taux d’intérêt, le
niveau de production d’équilibre est inférieur à ce qu’il était avant la hausse des taxes.
Plus généralement, tout facteur qui, à taux d’intérêt donné, fait baisser le niveau de
production d’équilibre, entraîne un déplacement de la courbe IS vers la gauche. Comme dans
le cas d’une hausse des taxes, il produirait la même chose en cas de baisse des dépenses
publiques ou de baisse de la confiance des ménages (qui réduit la consommation à revenu
donné).

Figure 3 : déplacement de la courbe IS

Taux
d’intérêt,i

IS (pour un niveau de taxes T)

IS ‘ (pour un niveau de taxes T’> T)

Y’ Y Production, Y

3. Les marchés financiers et la relation LM


La section précédente a montré comment se fixe le niveau de la production en fonction
du taux d’intérêt. Pour étudier celui-ci, on ajoute dans cette section l’équation de la demande
de monnaie :
M
 Y L(i )
P  
Une hausse du revenu nominal augmente la demande de monnaie. Au contraire, une hausse
du taux d’intérêt réduit la demande de monnaie. La variable M est la masse monétaire
nominale. L’une des hypothèses centrales du modèle IS/LM est de supposer qu’à court terme
le niveau des prix est fixe. On suppose également que la Banque centrale contrôle directement
M. Dans ce cas l’offre nominale de monnaie va directement influencer le niveau des taux
d’intérêt.

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3.1 Les effets d’une hausse du revenu sur le taux d’intérêt


Une hausse du revenu entraîne, à taux d’intérêt donné, une hausse de la demande de
monnaie. L’offre de monnaie étant fixe, cela conduit à une hausse du taux d’intérêt
d’équilibre.

Figure 4 : effets d’une hausse du revenu sur le taux d’intérêt

Taux d’intérêt MS
i

i’ A’

Md’ (pour un revenu Y’ > Y)


i A

Md (pour un revenu Y)

Masse monétaire
(réelle), M/P

3.2 Construction de la courbe LM


Plus généralement, l’équilibre sur les marchés financiers implique que plus le revenu
est élevé plus la demande de monnaie est forte, et donc plus le taux d’intérêt d’équilibre est
élevé. Cette relation croissante entre le revenu et le taux d’intérêt est représentée par la courbe
croissante sur la figure 5 b. Cette courbe est appelée la courbe LM.

Figure 5 : construction de la courbe LM

Ms
Courbe LM

i’ A’ i’ A’

i A i A

M/P Revenu, Y
Y Y’

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3.3 Déplacement de la courbe LM


On a construit la courbe LM en supposant que la masse monétaire réelle M/P est
donnée. Mais un changement de M/P, qu’il provienne d’une modification du niveau nominal
de la masse monétaire M ou d’une modification du niveau des prix P, va déplacer la courbe
LM.

Figure 6 : déplacement de la courbe LM

LM (pour une masse


monétaire M/P)

LM’ (pour une masse


i monétaire M’/P > M/P)

i’

Y Revenu, Y

4. L’équilibre du modèle IS/LM

4.1 Représentation de l’équilibre


Les relations IS et LM doivent être toutes deux vérifiées :

IS : Y  C (Y  T )  I (Y , i )  G
LM : M  PY L(i )
L’équilibre sur le marché des biens implique la production est une fonction
décroissante du taux d’intérêt. L’équilibre sur les marchés financiers implique que le taux
d’intérêt est une fonction croissante de la production. Le seul auquel marché des biens et
marchés financiers sont simultanément en équilibre est le point A.

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Figure 7 : équilibre du modèle IS/LM

LM

Taux
d’intérêt, i

i
IS

Y Production (revenu), Y

4.2 Politique budgétaire, activité économique et taux d’intérêt


Quels sont les effets d’une contraction budgétaire (ou consolidation fiscale :
augmentation des impôts et/ou réduction des dépenses publiques) sur la production, ses
différentes composantes et le taux d’intérêt ?

Pour répondre à une question sur les effets d’une mesure de politique économique, il
faut procéder en trois temps.
1. Chercher quels sont les effets sur l’équilibre du marché des biens, sur l’équilibre des
marchés financiers, et comment cela affecte la courbe IS et/ou la courbe LM.
2. Caractériser l’effet de ces déplacements.
3. Décrire ce qui se passe avec des mots.

4.3 Effets d’une hausse des impôts


Une hausse des impôts déplace la courbe IS vers la gauche et entraîne une baisse de la
production et du taux d’intérêt.

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Figure 8 : effets d’une hausse des impôts

Taux

d’intérêt,
i LM

i F A

i’ A’

IS
IS’

Y’ Y
Production, Y

4.4 Politique monétaire, activité économique et taux d’intérêt


Une hausse de l’offre de monnaie est une expansion monétaire. Une baisse de l’offre de
monnaie est une contraction monétaire.
Prenons le cas d’une expansion monétaire. Supposons que la Banque centrale augmente la
masse monétaire nominale M par une opération d’open market. Comme nous avons supposé
que les prix étaient fixés, cette hausse de la masse monétaire entraîne une hausse
proportionnelle du stock de monnaie réelle M/P. Quelles sont les conséquences sur la
production et le taux d’intérêt ?
 Les effets d’une expansion monétaire
Une expansion monétaire conduit à une production plus forte et à un taux d’intérêt plus
faible.

Figure 9 : effets d’une expansion monétaire

LM (pour une masse monétaire


M/P)
LM’ (pour une masse monétaire
(M’/P > M/P)

i A

i’ A’

Y Y’
Production, Y

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Tableau 1. Les effets des politiques budgétaire et monétaire

Déplacement Déplacement de Mouvement Mouvement


de IS LM du produit du taux
d’intérêt
Hausse des impôts Gauche Aucun Bas Bas
Baisse des impôts Droite Aucun Haut haut
Hausse des dépenses publiques Droite Aucun Haut haut
Baisse des dépenses publiques Gauche Aucun Bas bas
Hausse de la masse monétaire Aucun Bas Haut bas
Baisse de la masse monétaire Aucun Haut Bas haut

5. Le policy-mix

Dans les sections précédentes, nous avons étudié les politiques monétaire et budgétaire prises
isolement. Mais dans la pratique, ces deux outils sont souvent utilisés ensemble. La
combinaison des politiques monétaire et budgétaire est appelée le policy-mix monétaro-
budgétaire ou le policy-mix.
Parfois les politiques monétaire et budgétaire sont utilisées dans le même but. Par
exemple, une expansion monétaire peut être utilisée pour annuler les effets pervers d’une
contraction budgétaire sur la demande de biens.
Parfois le policy-mix peut résulter de tensions ou d’un désaccord entre le
gouvernement (qui dirige la politique budgétaire) et la banque centrale (qui dirige la
politique monétaire). Par exemple, si la banque centrale désapprouve une expansion
budgétaire qu’elle juge dangereuse, elle peut opérer une contraction monétaire pour
annuler certains effets de la politique budgétaire sur l’activité du pays.

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Chapitre 8

La politique budgétaire, sociale et fiscale

Introduction
Un budget représente, pour une année donnée, les dépenses projetées des programmes
publics et les recettes attendues des systèmes fiscaux. Ainsi, le budget comprend à la fois une
liste de programme spécifiques (éducation, aide sociale, défense, etc.), et les sources fiscales
(impôts sur le revenu des personnes physiques, cotisations sociales, etc.).

Au cours d’une année donnée, on peut avoir un excèdent budgétaire (quand les impôts
et les recettes sont supérieurs aux dépenses publiques), un déficit budgétaire ou un équilibre
budgétaire.

Quand l’Etat prend le risque d’un déficit budgétaire, il doit emprunter auprès du public
pour honorer ses dépenses. Pour emprunter, l’Etat émet des obligations, qui sont des
reconnaissances de dette qui engagent à verser de l’argent à certains moments à l’avenir.

La dette de l’Etat (ou la dette publique) est constituée de tous les emprunts de l’état,
c’est-à-dire accumuler par lui ; c’est la valeur totale en unités monétaires (UM) des
obligations d’Etat détenus par le public (ménages, banques, entreprises et étrangers).

La politique budgétaire à base d’impôts et de dépenses publiques a pour objectifs


d’obtenir, en collaboration avec la politique monétaire, une croissance économique rapide
ainsi qu’un emploi élevé et des prix stables.

1. Les effets économiques de la politique budgétaire, sociale et fiscale


Dans le cadre d’une économie keynésienne, le revenu national est, en courte période,
déterminé par l’intersection de la demande globale et de l’offre globale.

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Offre globale
OG
Dem. globale

DG

Revenu national
Y

Les dépenses et les recettes budgétaires affectent la demande globale. Les dépenses
publiques accroissent directement la consommation grâce aux achats de biens et services.
Elles modifient indirectement la demande privée par les transferts sociaux et les
rémunérations versées aux fonctionnaires. Les recettes fiscales réduisent le revenu des
entreprises et des ménages et par conséquent leur consommation et leur investissement.
Le budget influence l’économie par son solde qui exprime un déséquilibre entre les
dépenses et les recettes. Il l’influence également par la façon dont le déficit budgétaire est
financé.

2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire et fiscale


On suppose qu’une économie est composée de trois agents : les ménages, les
entreprises et l’Etat.
[1] Y = C + I + G
[2] C = cYd + C0
[3] Yd = Y – T + R
[4] I = I0
[5] G = G0
Pour financer des dépenses publiques de consommation et d’investissement, l’Etat par
le biais des administrations prélève sur le revenu des ménages des impôts (T), et leur verse, en
contrepartie, des transferts sociaux (R). Ces impôts et transferts sociaux s’appréhendent au

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niveau de la fonction de consommation des ménages qui dépend de leur revenu disponible, Yd
(revenu dont ils disposent après payé les impôts et reçu les transferts).

En remplaçant dans l’équation [1] C et Yd par leur expression, l’équilibre entre l’offre
et la demande globales des biens et services s’écrit :

[6] Y = cYd + C0 + I0 + G0

[7] Y 
1
C0  cT  cR  I 0  G0 
(1  c)

L’équation [7] montre que l’Etat peut agir de manière délibérée ou discrétionnaire sur
trois variables pour régler l’économie : les dépenses publiques (G), les impôts (T) et les
transferts (R).

2.1 L’action par les dépenses publiques

On suppose que l’Etat décide d’augmenter les dépenses publiques d’un montant ΔG.
Les dépenses supplémentaires augmentent directement la production. Cette dernière est
transformée en revenu dont une partie est dépensée au titre de la consommation et engendre à
son tour de nouveaux revenus qui seront eux-mêmes dépensés. Un processus multiplicateur
est enclenché. La variation du revenu qui découle de cette politique est :
1
Y  kG .G , avec kG 
1 c
kG est le multiplicateur des dépenses publiques. Il indique qu’une variation initiale

des dépenses publiques ΔG entraîne une variation du revenu d’équilibre ΔY plus que
1
proportionnelle puisque kG  ˃1
1 c

A la fin du processus, un nouvel équilibre du marché des biens et services s’établira et


prendra en considération l’impulsion initiale de la variation des dépenses publiques ΔG ainsi
que la variation totale de revenu qui en découle ΔY.
Le nouveau revenu d’équilibre est égale à :

Y  Y 
1
C0  cT  cR  I 0  G0  G 
(1  c)

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2.2 L’action par les recettes fiscales

Les pouvoirs publics ont également une possibilité d’actions sur le revenu d’équilibre
en modifiant les impôts des ménages. Une variation des impôts a des conséquences sur la
consommation via le revenu disponible et en fin de compte sur le revenu d’équilibre
de l’économie (l’accroissement des impôts diminue le revenu disponible des ménages. Leur
réduction accroît le revenu disponible des ménages).

Dans l’hypothèse d’une variation des impôts ΔT, le revenu national augmente de ΔY :

c
Y  kT .T , avec kT  .
1 c

Le signe (-) signifie que les variations de l’impôt et celles du revenu varient en sens
inverse. Une hausse des impôts entraîne une baisse plus que proportionnelle du revenu
d’équilibre. Une baisse des impôts induit une augmentation du revenu disponible des ménages
qui sera dépensé et entraînera un effet expansionniste du revenu.

Il faut remarquer qu’une augmentation des dépenses publiques est plus efficace en
terme de croissance du revenu que celle associée à une diminution des impôts car 1 / 1  c 
> c / 1  c . Cela s’expliquer par le fait que la baisse des impôts ne va pas être totalement
dépensée au titre de la consommation du fait de l’existence de la propension marginale à
épargner.

2.3 L’action par les transferts publics

Supposons que les ménages reçoivent de la part des administrations publiques des
transferts supplémentaires autonomes d’un montant ΔR. Il s’ensuit un effet multiplicateur. Le
revenu national augmente ΔY:

c
Y  kR .R , avec k R 
1 c

k R est le multiplicateur des transferts publics. Bien que ce multiplicateur soit positif, il
c 1
est plus faible que le multiplicateur des dépenses publiques : k R  ˂ kG  . En effet,
1 c 1 c

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les ménages ne consomment pas l’intégralité des transferts qu’ils reçoivent des
administrations du fait de l’existence d’une propension marginale à épargner non nulle.

A la différence des dépenses publiques, les transferts publics n’ont pas d’effet direct
sur la production. Ce n’est pas un achat de biens et services de la part de l’Etat mais une
distribution de revenu au profit des ménages. Ces derniers reçoivent un complément de
revenu et vont en dépenser une partie à des fins de consommation.

2.4 L’action d’un budget équilibré

Supposons que le gouvernement, pour maintenir un équilibre budgétaire, finance


entièrement l’augmentation des dépenses publiques par une augmentation des impôts. La
combinaison de ces deux effets n’est pas neutre sur le revenu. L’effet multiplicateur global
d’une variation des dépenses publiques (∆G) accompagnée d’une variation des impôts (∆T)
est :

Y  kG .G  kT .T

Comme, par hypothèse, ∆G = ∆T, et en remplaçant kG et kT par leur valeur, on obtient :

1 c 1 c
Y  G  G  G  k .G
1 c 1 c 1 c

k  1  c / 1  c  1 est le multiplicateur du budget équilibré. L’augmentation du PIB est


égale à l’augmentation des dépenses publiques. Cette non-neutralité d’un budget équilibré est
connue sous le nom de théorème de Haavelmo, économiste norvégien qui l’a mis en
évidence.

Le théorème de Haavelmo :

Le budget de l’Etat n’est pas neutre ; même quand les dépenses sont intégralement financées par des
impôts, elles exercent un effet stimulant sur l’activité.

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3. Deux limites à la politique budgétaire et fiscale

L’intervention des pouvoirs publics dans l’économie, à travers la politique budgétaire,


fiscale et sociale, n’est pas sans inconvénients pour le secteur privé. L’effet d’éviction et la
courbe de Laffer sont présentés par certains économistes comme deux des limites de
l’intervention des pouvoirs publics dans l’économie.

3.1 L’effet d’éviction

Lorsque les pouvoirs publics, dans l’objectif de relancer la croissance économique,


augmente les dépenses publiques (i.e. augmentent le déficit budgétaire) et les finance par
emprunt, il provoque une diminution des ressources financières à destination du secteur privé
au profit du secteur public. La raréfaction des ressources financières face à une demande de
fonds prêtables en hausse entraîne une augmentation des taux d’intérêt sur le marché des
fonds prêtables. La hausse des taux d’intérêt a pour effet de réduire l’investissement, et par
conséquent, l’activité économique. L’objectif initial de croissance visé par les pouvoirs
publics ne sera pas atteint, l’investissement privé aura été évincé par l’investissement public.

3.2 La courbe de Laffer

Les théoriciens de l’offre insistent sur le fait que la hausse de la fiscalité pour financer
une politique de relance budgétaire a des effets pervers sur l’économie (i.e. sur l’offre de
biens et services). En effet, lorsque les impôts deviennent trop lourds, cela décourage
l’initiative individuelle (baisse de l’activité des agents) et, par conséquent, l’offre de biens et
services. L’effet multiplicateur keynésien d’une augmentation de la demande se voit
contrecarré par une perte de production due à une baisse de la productivité.

Arthur Laffer propose une courbe mettant en relation le taux d’imposition total et le
montant des recettes fiscales que l’on peut obtenir. La courbe de Laffer est une courbe en
cloche qui passe par un maximum que l’auteur interprète comme un taux de pression fiscale
maximum à ne pas dépasser sous peine de décourager le travail (les gens refusent de travailler
pour payer des impôts ; ils s’adonnent plus au loisir), la formation des revenus qui vont avec
(dissimilation des revenus imposable ou hausse du travail au noir). Ce qui aura pour
conséquence de réduire les recettes fiscales. D’où l’expression « trop d’impôt tue l’impôt ».

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Selon Arthur Laffer, un taux d’imposition bas peut rapporter autant qu’un taux d’imposition
élevé (voir graphique ci-dessus).

Recettes fiscales (R)

Rmax

0 T1 Tmax T2 100% Taux moyen d’imposition

Graphique : La courbe de Laffer

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Chapitre 9

La politique monétaire

Introduction

La politique monétaire constitue l’un des principaux instruments de la politique


économique, avec la politique budgétaire et fiscale. La politique monétaire consiste à faire
varier la quantité de monnaie en circulation dans l’économie pour rétablir un équilibre de
plein-emploi et/ou pour assurer une croissance non inflationniste. Elle est définie par la
Banque centrale et mise en œuvre par l’intermédiaire d’une variation des taux d’intérêt à court
terme.

1. Les objectifs de la politique monétaire

1.1 Les objectifs finaux


La croissance économique, le plein-emploi, la stabilité des prix et l’équilibre des
comptes extérieurs. Ces quatre objectifs forment ce que les économistes nomment le « carré
magique ». Dans ce cadre les gouvernements privilégient la mise en œuvre d’une politique
combinant politique monétaire et politique budgétaire (policy mix).

1.2 Les objectifs intermédiaires


Ce sont les variables monétaires à travers lesquelles on va pouvoir atteindre les
objectifs finals. Le niveau général des prix étant directement lié à la croissance de la masse
monétaire, la Banque centrale se fixe un objectif intermédiaire d’augmentation de la quantité
de monnaie en circulation. La BCE a choisi l’agrégat M3 comme objectif intermédiaire.
Depuis 1999, la valeur de référence pour le taux annuel de progression de M3 a été fixé à
4,5% pour l’ensemble de la zone euro. La BCE s’appuie sur un second pilier : le suivi d’une
large gamme d’indicateurs économiques qui fournissent des informations sur l’évolution
future des prix. Cette gamme d’indicateurs inclut notamment les salaires, les taux de change,

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les taux d’intérêt à long terme, diverses mesures de l’activité économique, des indicateurs de
politique budgétaire, des indices de prix et de coûts et des enquêtes auprès des entreprises et
des consommateurs.

1.3 Les objectifs opérationnels


Ces objectifs sont ceux sur lesquels la banque centrale agit au quotidien afin
d’atteindre les objectifs intermédiaires et finaux. Il s’agit, par exemple, des taux
d’intervention sur le marché interbancaire.

2. Les instruments de la politique monétaire

Les choix des instruments de politique monétaire sont directement liés à l’organisation
des circuits de financement de l’économie, ainsi que le mode de régulation de l’activité. Les
instruments de la politique monétaire sont au nombre de trois : les opérations d’open market,
les facilité permanentes et les réserves obligatoires.

2.1 Les opérations d’open-market

Les opérations d’open-market influencent la liquidité bancaire par des achats et des
ventes de titres temporaires ou fermes, contre remise de liquidités. Elles portent généralement
sur des effets publics, notamment des bons du Trésor. En achetant des titres, la banque
centrale fournit des liquidités au système bancaire et en vendant des titres, elle en reprend. Ce
faisant la banque centrale exerce sur le marché une action à la baisse des taux d’intérêt dans le
premier cas et à la hausse dans le second.

2.2 Les facilités permanentes

Ces facilités permettent de fournir ou de retirer, contre des actifs, de la liquidité à 24


heures et sont initiées par les institutions financières monétaires. Les taux d’intérêt sont fixés
par la banque centrale (européenne).

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2.3 Les réserves obligatoires

La banque centrale oblige les banques à déposer chez elle une certaine quantité de
monnaie centrale qui varie avec l’assiette (dépôts à vue, dépôts à terme, titres de créance
d’une durée initiale inférieure à deux ans, etc.) et le taux des réserves obligatoires. Elles sont
rémunérées au taux d’intérêt des opérations principales de refinancement. Elles visent
essentiellement à remplir deux missions : stabiliser les taux d’intérêt sur le marché monétaire
en incitant les banques à éviter des variations trop brutales et temporaires de liquidités, et
créer ou accentuer un déficit structurel de liquidités. (Un déficit structurel de liquidités
suffisamment important dans le système bancaire renforce la capacité de la banque centrale à
jouer efficacement son rôle de pourvoyeur de liquidités et améliore la qualité de la
transmission de la politique monétaire).

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PARTIES III. EXERCICES CORRIGES

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Exercice 1

Dans une économie imaginaire d’Akakro la production est de 4 ananas, de 10 avocats, de 10


ignames et de 7 chemises. Supposez que les ananas se vendent à 500 F, les avocats à 200 F,
les ignames à 1000 F et les chemises à 5000 F. Calculez la valeur marchande de la production
de cette économie.

Solution : la valeur marchande de la production ou le PIB d’Akakro est :

4
PIB   pi qi où pi et qi désignent respectivement le prix et la quantité produite du bien i.
i 1

PIB = 4 x 500 + 10 x 200 + 10 x 1.000 + 7 x 5.000

PIB = 49.000 F

Exercice 2

Une économie produit 1.000.000 automobiles évaluées à 15.000 dollars l’unité. 7.000 sont
vendues aux consommateurs, 200.000 aux entreprises, 5.000 au gouvernement et 25.000 à
l’étranger. Aucune automobile n’est importée. Les automobiles laissées invendues à la fin de
l’année sont gardées en stock par les producteurs.

1) Calculez le PIB par la méthode de la production.

2) Calculez le PIB par la méthode des dépenses.

Solution

1) Calcul du PIB par la méthode de la production :

PIB = 1.000.000 x 15.000 = 15.000.000.000 dollars (ou 15 milliards de dollars).

2) Calcul du PIB par la méthode des dépenses :

PIB = C + I + ∆S + G + NX

Où C désigne la consommation des ménages ; I l’investissement des entreprises ; ∆S la


variation des stocks ; G les dépenses publiques et NX les exportations nettes.

Calculons d’abord la valeur des différentes composantes du PIB :

C = 700.000 x 15.000 = 10,5 milliards ;

G = 50.000 x 15.000 = 0,75 milliards ;

NX = X – M = 25.000 x 15.000 = 0,375 milliards ;

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∆S = Automobiles invendues x 15.000 = (Production – vente)

∆S = (1.000.000 – (700.000 + 200.000 + 50.000 + 25.000)) x 15.000 = 25.000 x 15.000

∆S = 0,375 milliards.

L’investissement I correspond à l’achat d’automobiles par les entreprises :

I = 200.000 x 15.000 = 3 milliards ;

Par conséquent I + ∆S = 3 + 0,375 = 3,375 milliards.

Finalement PIB = 10,5 + 3,375 + 0,75 + 0,375

PIB = 15 milliards.

Exercice 3

Le tableau ci-dessous présente les indices de prix à la consommation (IPC) d’une économie,
pour les années 1929 à 1933, d’une part, et pour les années 2003 à 2007, d’autre part.

Tableau : IPC de 1929 à 1933 et IPC de 2003 à 2007

Années IPC Années IPC


1929 0,171 2003 1,840
1930 0,167 2004 1,889
1931 0,152 2005 1,953
1932 0,137 2006 2,016
1933 0,130 2007 2,073

1) Déterminez les taux d’inflation entre 1929 et 1930, 1930 et 1931, 1931 et 1932, et enfin
entre 1932 et 1933.

2) Déterminez les taux d’inflation entre 2003 et 2004, 2004 et 2005, 2005 et 2006, et enfin
entre 2006 et 2007.

3) En quoi les taux d’inflation des années 1930 diffèrent-ils de ceux des années d’après
2003 ?

Solution

1) et 2) Taux d’inflation :

IPC t 1  IPC t
Le taux d’inflation,  t 1   100
IPC t

Tableau : IPC de 1929 à 1933 et IPC de 2003 à 2007

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Années Taux d’inflation Années Taux d’inflation


1929 … 2003 …
1930 [(0,167-0,171)/0,171] x100 = -2,3% 2004 2,7%
1931 -9,0% 2005 3,4%
1932 -9,9% 2006 3,2%
1933 -5,1% 2007 2,8%

3) Les années 1930 ont été marquées par la déflation (inflation négative). L’expérience des
années 1930 pendant lesquelles les prix ont chuté, contraste fortement avec l’inflation
observée depuis 2003.

Exercice 4

On suppose une économie qui produit seulement deux biens (notés 1 et 2). Les données
annuelles sur les prix et les quantités pour la période 2000-2002 sont présentées dans le
tableau suivant :

t p1 q1 p2 q2
2000 100 1 200 2
2001 200 2 400 2
2002 200 3 300 1

1) Calculez le PIB nominal de chaque année.

2) Calculez le PIB réel de chaque année, en prenant 2000 comme année de base.

3) Calculez le déflateur du PIB de chaque année, en prenant 2001 comme année de base.
Calculez le taux d’inflation de chaque année.

4) Supposons que le panier de biens utilisé par le gouvernement pour calculer l’IPC soit
composé d’une unité du bien 1 et de 4 unités du bien 2. En prenant 2001 comme année de
base, calculez l’IPC et le taux d’inflation de chaque année à partir de l’IPC. Comparez les
taux d’inflation avec ceux calculés dans la question 3.

Solution

1) Le PIB nominal de chaque année :

2
PIB   pi qi  p1 q1  p2 q2
i 1

PIB2000  100  1  200  2  500


PIB2001  200  2  400  2  1200
PIB2002  200  3  300  1  900

2) Calcul du PIB réel (noté pib)

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Année de base 2000 :

pibt2000  p12000q1t  p22000q2t


2000
pib2000  p12000q12000  p22000q22000  100  1  200  2  500
2000
pib2001  p12000q12001  p22000q22001  100  2  200  2  600
2000
pib2002  p12000q12002  p22000q22002  100  3  200  1  500

Année de base 2001 :

pibt2001  p12001q1t  p22001q2t


2001
pib2000  p12001q12000  p22001q22000  200  1  400  2  1000
2001
pib2001  p12001q12001  p22001q22001  200  2  400  2  1200
2001
pib2002  p12001q12002  p22001q22002  200  3  400  1  1000

Année de base 2002 :

pibt2002  p12002q1t  p22002q2t


2002
pib2000  p12002q12000  p22002q22000  200  1  300  2  800
2002
pib2001  p12002q12001  p22002q22001  200  2  300  2  1000
2002
pib2002  p12002q12002  p22002q22002  200  3  300  1  900

3) Le déflateur du PIB (P), en prenant 2001 comme année de base :

Déflateur = PIB nominal/PIB réel

PIB2000 500
Pour l’année 2000 : P2000
2001
 2001
  0,5
pib2000 1000

PIB2001 1200
Pour l’année 2001 : P2001
2001
 2001
 1
pib2001 1200

PIB2002 900
Pour l’année 2002 : P2002
2001
 2001
  0,9
pib2002 1000

Le taux d’inflation pour chaque année :

Pt 1  Pt
 t 1   100 .
Pt

 1  0,5 
 2001     100  100 % ;
 0,5 

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 0,9  1 
 2002     100  10 %
 1 

4) Calcul de l’IPC :

1 1  2  4
IPC 2000   0,5
2 1  4  4

2 1  4  4
IPC 2001  1
2 1  4  4

2 1  3  4
IPC 2002   0,78
2 1  4  4

Calcul du taux d’inflation à partir de l’IPC :

 2001  100%;
 0,78  1 
 2002     100  22%
 1 

Comparaison : il y a le même taux d’inflation entre 2000 et 2001. Mais entre 2001 et 2002, il
y a une forte déflation due à la chute du prix du bien 2.

Exercice 5

En utilisant les données économiques suivantes, calculez l’épargne privée, l’épargne publique,
l’épargne nationale et le taux d’épargne :

-Epargne des ménages = 2500 ;

-Epargne des entreprises = 4400 ;

-Achats publics de biens et de services par l’Etat = 1500 ;

-Impôts collectées = 2000 ;

-Transferts publics et intérêts versés par l’Etat = 1000 ;

-PIB = 22500.

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Solution

1) L’épargne privée (SPrivée) :

SPrivée =SMénages + SEntreprises

SPrivée = 2.500 + 4.400 = 6.900.

2) L’épargne publique (SPublique) :

SPublique = T – G = 2.000 – (1.500 + 1.000) = -500.

3) L’épargne nationale (SNationale)

SN = SP + SG = 6.900 – 500 = 6.400

4) Le taux d’épargne

SN/PIB = 6.400 /22.500 = 0,284 ou 28,4%.

Exercice 6

1) Un étudiant de l’UFR SEG de l’Université Félix Houphouët-Boigny place 10.000 F pour 7


ans au taux d’intérêt annuel de 3,5%. De combien disposera-t-il au terme du placement ?

2) Quelle somme une étudiante de l’UFR SEG de l’Université Félix Houphouët-Boigny doit
placer aujourd’hui, au taux annuel de 4,5% pour disposer de 15.000 F dans 5 ans ?

3) Monsieur AKA place aujourd’hui 20.000 F ; dans 6 ans, il disposera de 26.580 F. Quel est
taux du placement ?

4) Monsieur KONAN place aujourd’hui 5.000 F, en achetant des bons du trésor, au taux
t’intérêt annuel de 6,9% et, au terme du placement, il disposera de 9000 F. Quelle est la durée
du placement ?

Solution

1) Le montant que l’étudiant aura au terme du placement est :

S7  10.0001  0,035
7

S7  12.722,79 F

2) On cherche la somme S0 telle que :

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S0 1  0,045  15.000
5

S0  15.0001,045
5

S0  12.036,77 F

3) On cherche le taux annuel de placement i tel que :

20.0001  i   26.580
6

26.580
1 i  6  1,048
20.000
i  0,048 ou 4,8%

4) La durée du placement est telle que :

5.0001  0,069  9.000


n

1,069n  9.000  1,8


5.000
ln1,8
n  8,81
ln1,069

Exercice 7

Supposons un projet d’investissement dont la durée de vie est de 5 ans. Durant les deux
premières années, les coûts de l’investissement sont successivement de 20.000 et 15.000. Les
bénéfices estimés à partir de la troisième année sont de 65.000 par annuité. Le taux d’intérêt
est de 10%. Le projet est-il rentable ?

Solution

La valeur actualisée des investissements est de :

15.000
VAInvestissements  20.000   33.636,36
1,10

La valeur actualisée des bénéfices sur 5 ans est de :

1 1 1 1 1 
VABénéfices  65.000     5
 246.401,14
1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 
2 3 4

La valeur actualisée nette du projet est de :

VAN  246.401,14  33.636,36  212.764,78

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La VAN du projet est positive. Le projet est rentable.

Exercice 8

Supposons un projet d’investissement dont la durée de vie est de 5 ans. Durant les deux
premières années, les coûts de l’investissement sont successivement 20.000 et 15.000. Les
bénéfices estimés à partir de la troisième année sont de 7500 par annuité. Le taux d’intérêt est
de 10%. Le projet est-il rentable ?

Solution

La valeur actualisée nette du projet est :

VAN = Recettes actualisées – Coûts actualisés.

 1 1 1  15.000
VAN  7500   5
 20.000 
 1,1 1,1 1,1 
3 4
1,1
VAN  15.414,37  33.636,36
VAN  18.221,99

La VAN du projet est négative. Le projet n’est pas rentable. Il n’y a donc pas lieu d’investir.

Exercice 9

L’étude de deux projets A et B a permis de prévoir les flux nets de trésorerie (en Unités
Monétaire, UM) engendrés par ces investissements :

Année Projet A Projet B


1 80.000 10.000
2 100.000 20.000
3 80.000 30.000
4 20.000 40.000
5 5.000 60.000
6 0 400.000

Le capital investi dans le projet A est de 200.000 UM, et celui investi dans le projet B est de
100.000 UM.

1) Déterminer le délai de récupération, pour chaque projet.

2) Déterminer le délai d’amortissement, pour chaque projet, en supposant que le taux d’intérêt
est de 5%.

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Solution

1) Le délai de récupération :

On cherche le plus petit entier p tel que :

p
C   Ri .
i 1

Le tableau suivant présent les cash-flows cumulés de chaque projet :

Année, i Projet A Projet B


Cash-flow cumulé, Ci Cash-flow cumulé, Ci
1 - -
2 180.000 30.000
3 260.000 60.000
4 280.000 100.000
5 330.000 160.000
6 330.000 560.000

Projet A

On a C1 + C2 = 180.000 ˂ 200.000 et

C1 + C2 + C3 = 260.000 ˃ 200.000

Donc p = 3.

Projet B

On a C1 + C2 = 60.000 ˂ 100.000 et

C1 + C2 + C3 = 100.000 ≥ 100.000

Donc p = 4.

2) Le délai d’amortissement :

On cherche le plus petit entier p tel que :

p
Ri
C .
i 1 (1  r )
i

Prenant r = 5%, inspirez-vous de la réponse de la question No.1 pour trouver le délai


d’amortissement de chaque projet.

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Exercice 10

On considère un projet d’investissement dont la durée de vie est d’un an. Le coût initial du
projet est de 20.000 F et le cash-flow net est de 12.000 F. La valeur résiduelle (VR) à la fin du
projet est 10.000 F.

1) Le projet est-il rentable au taux r = 4% ? Justifiez votre réponse !

2) Calculez le taux de rendement interne du projet.

Solution

1) Calculons la VAN du projet :

La formule de la VAN lorsque la valeur résiduelle du projet est non-nul s’écrit :

n
Ri VR
VAN    I .
i 1 1  r  1  r n 0
i

12.000 10.000
Pour n = 1, VAN    20.000  1153,85 .
1,04 1,04

Le projet est rentable car la VAN est positive. Il y a donc lieu de le réaliser.

2) Le TRI est la valeur du taux d’intérêt qui annule la VAN du projet :

12.000 10.000
  20.000  0
1  TRI 1  TRI
22.000
 20.000  0
1  TRI
22.000
TRI  1
20.000
TRI  0,1 ou 10%.

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EXAMEN DE MACROECONOMIE : ECU 1 ; 1ère Session 2012-2013. Durée : 1 heure

QCM. Répondez par Vrai ou Faux (5 points)


1/ Selon la loi psychologique fondamentale, la propension moyenne à consommer est
décroissante.
2/ L’effet de cliquet traduit l’influence de l’appartenance sociale des ménages.
3/ Le comportement d’imitation est plutôt un frein à la consommation.
4/ Selon l’effet de cliquet, la propension moyenne à consommer augmente quand le revenu
décroît.
5/ Pour Friedman, une variation du revenu n’affecte pas la consommation.

Exercice 1 (7 points)
Vous disposez des informations suivantes sur une économie : en 2011, le revenu national est
de 400, la consommation est de 280 ; en 2012, le revenu national est de 410 et la
consommation est de 290.
1/ Calculez les propensions moyennes et marginale à consommer.
2/ Donnez la signification de la propension marginale à consommer calculée précédemment.
3/ Connaissant la fonction de consommation : C = 200 + 0,6Y – 95i.
a/ Quelle est la consommation incompressible ?
b/ Que représente 0,6 ?
c/ Quelle est la signification du coefficient associé au taux d’intérêt i ?

Exercice 2 (8 points)
La société Resto Campus (RC) hésite entre deux projets d’investissement A et B, de durée 2
ans, de coût initial 500.000 F et de valeur résiduelle nulle. Les flux de recettes nettes générés
par chaque projet sont reportés dans le tableau ci-dessous :
Années Projet A Projet B

1 250.000 F 255.000 F

2 320.000 F 300.000 F

1/ Calculez la VAN de chaque projet au taux d’actualisation de 5%.


2/ Lequel des projets conseilleriez-vous à la société RC ? Justifiez votre réponse !
3/ Après avoir défini le TRI, calculez sa valeur pour chaque projet.

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4/ Comparez les deux projets en utilisant le critère du TRI. Que constatez-vous ?

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EXAMEN DE MACROECONOMIE : ECU 2 ; 1ère Session 2012-2013. Durée : 1 heure

QCM. Répondez par Vrai ou Faux et justifiez votre réponse (5 points)


1/ Le solde budgétaire est la différence entre la valeur des exportations et celle des
importations.
2/ La dette publique est constituée de tous les emprunts de l’Etat, des ménages et des
entreprises.
3/ Le multiplicateur fiscal et le multiplicateur des transferts sont identiques en valeur absolue.

4/ Le multiplicateur des transferts est kR  1 1  c .

5/ Une baisse de la masse monétaire entraîne à la fois une baisse du revenu et du taux
d’intérêt.

Exercice (15 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :
C0 = 2200
T = G = 3100

 I  0 si i  0,20
I = I0 + αi avec 
 I  3500 si i  0

M0 = 7000
LT = 0,25Y
LS = 1800 – 2500i
c = 0,75
où C0: consommation incompressible; T = T0: impôt forfaitaire ; G : dépense publique ; I :
investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ; LS :
demande spéculative de monnaie ; c : propension marginale à consommer ; Y : revenu.
1/ Spécifiez les fonctions de consommation, d’épargne et d’investissement privé.
2/ Montrez que sur le marché des biens et services, la condition d’équilibre peut s’écrire : I +
G = S + T.
3/ Déterminez l’équation de la courbe IS.
4/ Déterminez l’équation de la courbe LM.
5/ Déterminez les valeurs d’équilibre de : Y, i, C, S, I, LT et LS.

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Corrigé du sujet de l’ECU 1 de macroéconomie ; 1ère session 2012-2013

QCM. 1 point par bonne réponse


1/ Vrai 1 point 2/ Faux 1 point 3/ Faux 1 point 4/ Vrai 1 point 5/ Faux 1 point

Exercice 1 (7 points)
1/ Les propensions moyennes à consommer (PMC):

 En 2011, PMC = C/Y = 280/400 = 0,70 1 point

 En 2012, PMC = C/Y = 290/410 = 0,707 ≈ 0,71 1 point


La propension marginale à consommer (Pmc) :
Pmc = ΔC/ΔY 0,5 point
Pmc = (290 – 280)/(410 - 400) = 10/10 = 1 0,5 point
2/ La propension marginale à consommer est égale à 1 ; cela signifie que l’accroissement du
revenu est totalement destiné à la consommation. 1,5 point
3/ a) La consommation incompressible, C0 = 200. 0,5 point
b) 0,6 représente la propension marginale à consommer. 0,5 point
c) Le coefficient associé au taux d’intérêt est -95. Il indique que la consommation dépend
négativement du taux d’intérêt : la hausse du taux d’intérêt incite à épargner ; ce qui réduit la
consommation. 1,5 point

Exercice 2 (8 points)
1/ La VAN de chaque projet
n n
Ri
VAN   I 0     I   Ri (1  r ) i 0,5 point
(1  r ) i
0
i 1 i 1

VANA = -500.000 + 250.000/(1 + 0,05) + 320.000/(1 + 0,05)2 = 28.344,67 1 point


VANB = -500.000 + 255.000/(1 + 0,05) + 300.000/(1 + 0,05)2 = 14.965,99 1 point
2/ Le projet à conseiller à la société RC est le projet A (0,5 point), car VANA > VANB (0,5
point)
3/ Le TRI est la valeur du taux d’intérêt pour laquelle la VAN est nulle. 0,5 point

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Déterminons le TRI du projet A :


Par interpolation on a :
r = 0,05 (ou 5%)  VAN = 28.344,67
TRI = ?  VAN = 0
r = 0,10 (ou 10%)  VAN = - 8.264,46 0,5 point
Autres possibilités

r 0,2 ou 20% 0,3 ou 30% 0,4 ou 40%


TRI  0,05 0  28.344,67
 0,5 point
0,10  0,05  8.264,46  28.344,67 VAN -69444,44 -118343,19 -158163,26

 0  28.344,67 
TRI  0,05  (0,10  0,05)   
TRI 9,35% 9,83% 10,32%
  8.264,46  28.344,67 
TRI  0,0887 ou 8,87%
0,5 point

Déterminons le TRI du projet B :


Par interpolation on a :
r = 0,05 (ou 5%)  VAN = 14.965,99
TRI = ?  VAN = 0
r = 0,10 (ou 10%)  VAN = - 20.247,93 0,5 point
Autres possibilités

TRI  0,05 0  14.965,99 0,5 point r 0,2 ou 20% 0,3 ou 30% 0,4 ou 40%

0,1  0,05  20.247,93  14.965,99 VAN -79166,67 -126331,36 -164795,95
 0  14.965,99 
TRI  0,05  (0,1  0,05)    TRI 7,38% 7,65% 7,91%
  20.247,93  14.965,99 
TRI  0,0712 ou 7,12%
0,5 point

4/ Selon le critère du TRI, on a :


TRIA = 8,87% > TRIB = 7,12% : le projet A est plus rentable que le projet B. 0,5 point
On constate qu’avec le critère de la VAN et le critère du TRI, on aboutit à la même
conclusion, à savoir le projet A est plus rentable que le projet B. 0,5 point

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Corrigé du sujet de l’ECU 2 de macroéconomie ; 1ère session 2012-2013

QCM. Répondez par Vrai ou Faux et justifiez votre réponse (5 points)


1/ Faux ! Le solde budgétaire est la différence entre les impôts et les recettes (T) et les
dépenses publiques (G). Faux : 0,5 point ; justification : 0,5 point
2/ Faux ! La dette publique est constituée de tous les emprunts de l’Etat seulement. Faux : 0,5
point ; justification : 0,5 point

c c
3/ Vrai ! Car le multiplicateur fiscal kT  et le multiplicateur des transferts k R 
1 c 1 c
sont égaux en valeur absolue. Vrai : 0,5 point ; justification : 0,5 point

c
4/ Faux ! Le multiplicateur des transferts k R  Faux : 0,5 point ; justification : 0,5
1 c
point
5/ Faux ! Une baisse de la masse monétaire entraîne à la fois une baisse du revenu et une
hausse du taux d’intérêt. Faux : 0,5 point ; justification : 0,5 point

Exercice (15 points)


1/ La fonction de consommation
C = cYd + C0 = c(Y – T) + C0 = cY – cT + C0 0,5 point
C = 0,75Y -0,75 x 3100 + 2200 0,5 point

C = 0,75Y -125 0,5 point


La fonction d’investissement
I = I0 + αi
0 = I0 + 0,2α
0,5 point
3500 = I0
 3500 + 0,2α = 0  α = -3500/0,2 = -17500 1 point
D’où I = 3500 – 17500i 0,5 point

La fonction d’épargne
S = Yd – C = Y – T – C 0,5 point
S = Y – 3100 – (0,75Y – 125) 0,5 point

S = 0,25Y – 2975 0,5 point

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2/ La condition d’équilibre sur le marché des biens et services est donnée par :
Y=C+I+G 0,5 point
Y–T=-T+C+I+G
0,5 point
(Y – T) – C = -T + I + G
S = -T + I + G

S+T=I+G 0,5 point

3/ Equation de IS Autre possibilité : utiliser l’égalité


En utilisant l’égalité S + T = I + G, on a : Y=C+I+G
0,25Y – 2975 + 3100 = 3500 – 17500i + 3100 0,5 point
Y = (6600 + 2975 – 3100)/0,25 – 17500i/0,25 0,5 point

Y = 25900 – 70.000i 0,5 point

4/ Equation de LM
On pose que la demande de monnaie est égale à l’offre de monnaie :
LT + LS = MO 0,5 point
0,25Y + 1800 – 2500i = 7000 0,5 point

Y = 20.800 + 10.000i 0,5 point

5/ Les valeurs d’équilibre :


On part du système d’équation suivant :
Y = 25.900 – 70.000i
0,5 point
Y = 20.800 + 10.000i

i* = (25.900 – 20.800)/80.000 = 0,06375 ≈ 6,37% 1 point


Y* = 25.900 – 70.000 x 0.0637 = 21.441 1 point

C* = 0,75 x 21.441 – 125 = 15.955,75 0,5 point


S* = 0,25 x 21.441 – 2975 = 2385,25 0,5 point

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I* = 3500 – 17500 x 0,0637 = 2385,25 0,5 point


L*T = 0,25 x 21.441 = 5360,25 0,5 point
L*S = 1800 – 2500 x 0,0637 = 1640,75 0,5 point

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EXAMEN DE MACROECONOMIE : ECU 1 ; 2ème Session 2012-2013. Durée : 1 heure

Question de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ L’épargne ; 2/ la croissance économique ; 3/ l’inflation ; 4/ le taux de chômage ;
5/ la loi d’Okun ; 6/ l’effet de cliquet

Exercice 1 (6 points)
Soit une économie dans laquelle Y = 1500N1/2 , avec Y le volume de production et N le
travail.
La fonction d’offre de travail s’écrit No = W/P, avec W le salaire nominal et P le prix moyen
des biens produits.
1/ Déterminez la fonction de demande de travail.
2/ Qu’est-ce que le salaire réel d’équilibre ? Déterminez sa valeur.
3/ Combien de travailleurs sont embauchés ?

Exercice 2 (8 points)
On considère deux projets d’investissement A et B, de durée 3 ans, de coût initial 400.000 F
et de valeur résiduelle nulle, dont les flux nets de revenus prévus en fin d’année sont :

Années Projet A Projet B

1 225.000 F 50.000 F

2 205.000 F 200.000 F

3 40.000 F 250.000 F

1/ Comparez les deux projets en utilisant le critère de la VAN au taux d’actualisation de 7%.
2/ Calculez la VAN de chaque projet taux d’actualisation de 11%.
3/ Après avoir défini le TRI, calculez sa valeur pour chaque projet.
4/ Comparez les deux projets en utilisant le critère du TRI. Que constatez-vous ?
5/ Calculez la valeur du taux d’actualisation pour laquelle les deux projets ont la même VAN.

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EXAMEN DE MACROECONOMIE : ECU 2 ; 2ème Session 2012-2013. Durée : 1 heure

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ Le budget ; 2/ le déficit budgétaire ; 3/ l’excédent budgétaire ; 4/ un budget équilibré ;
5/ la dette publique ; 6/ la politique budgétaire ; 7/ la politique monétaire ; 8/ le policy-mix

Exercice (14 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :
C0 = 2200 ; T = 3100 ; G = 3100

 I  0 si i  0,20
I = I0 + αi avec 
 I  3500 si i  0

M0 = 7000
LT = 0,25Y
LS = 1800 – 2500i
c = 0,75
où C0: consommation incompressible; T = T0: impôt forfaitaire ; G : dépense publique ; I :
investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ; LS :
demande spéculative de monnaie ; c : propension marginale à consommer ; Y : revenu.
1/ Spécifiez les fonctions de consommation, d’épargne et d’investissement privé.
2/ Déterminez l’équation de la courbe IS.
3/ Déterminez l’équation de la courbe LM.
4/ Déterminez les valeurs d’équilibre de : Y et i.
5/ Supposons maintenant que l’offre de monnaie augmente et passe à 7100. Trouvez
nouvelles valeurs d’équilibre de : Y et i. Résumez les effets de la politique d’expansion
monétaire.
6/ Reprenons la valeur initiale de M0 = 7000. Supposons maintenant que les dépenses
publiques augmentent jusqu’à 3500. Déterminez les valeurs d’équilibre de : Y, i, C, S, I, LT et
LS.
7/ Comparez les effets des deux politiques économiques ci-dessus sur Y et i.

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Corrigé du sujet de l’ECU 1 de macroéconomie ; 2ème session 2012-2013

Questions de cours (6 points)


1/ L’épargne est la partie du revenu disponible (revenu après impôts) qui n’est pas
consommée. 1 point
2/ La croissance économique désigne une augmentation significative de la production
nationale, mesurée par le PIB, sur une longue période. 1 point
3/ L’inflation est une hausse du niveau général des prix. 1 point
4/ Le taux de chômage mesure la part des citoyens souhaitant travailler qui ne trouve pas
d’emploi. 1 point
5/ La loi d’Okun désigne la relation négative entre le taux de chômage et le taux de croissance
du PIB réel. 1 point
6/ L’effet de cliquet désigne le fait que la consommation dépend non seulement du revenu
courant mais également du revenu maximal atteint par le passé. 1 point

Exercice 1 (7 points)
1/ La fonction de demande de travail
Elle est déterminée à partir du programme de maximisation du profit (0,5 point) .
Le profit est maximum quand la productivité marginale du travail est égale au salaire réel :
(1 point)

W
PmN 
P
1 W 750 W 7502 (1 point)
 1500N d1/ 2     Nd  2
2 P N d1/ 2 P W 
 
P

2/ Le salaire réel d’équilibre est celui qui égalise l’offre et la demande de travail. 1 point
Le marché du travail est en équilibre si :

Nd  No  0,5 po int
2
750 W
2

W  P
 
P
W
P

 7502  1/ 3
 82,55  83  0,5 po int

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3/ Le nombre de travailleurs embauchés :


Nd = 7502/ (W/P)2 = W/P ≈ 83 1,5 point

Exercice 2 (8 points)
1/ La VAN de chaque projet au taux 7%.
n n
Ri
VAN   I 0     I   Ri (1  r ) i 0,5 point
(1  r ) i 0
i 1 i 1

VANA (7%) = -400.000 + 225.000(1 + 0,07)-1 + 205.000(1 + 0,07)-2 + 40.000(1 + 0,07)-3 = 21.987
0,5 pt
VANB (7%) = -400.000 + 50.000(1 + 0,07)-1 + 200.000(1 + 0,07)-2 + 250.000(1 + 0,07)-3 =
25.491 0,5 pt

On a VANB (7%) = 25.491 > VANA (7%) = 21.987 ; donc le projet B est plus rentable que
le projet A selon le critère de la VAN à 7%. 1 point

2/ La VAN de chaque projet au taux 11%.


VANA (11%) = -400.000 + 225.000(1 + 0,11)-1 + 205.000(1 + 0,11)-2 + 40.000(1 + 0,11)-3

VANA (11%) = -179619,75 0,5 point

VANB (11%) = -400.000 + 50.000(1 + 0,11)-1 + 200.000(1 + 0,11)-2 + 250.000(1 + 0,11)-3

VANB (11%) = -9832,62 0,5 point

3/ Le TRI est la valeur du taux d’intérêt pour laquelle la VAN est nulle. 0,5 point
Déterminons le TRI du projet A :
Par interpolation on a :
r = 0,07 (ou 7%)  VAN = 21.987
TRIA = ?  VAN = 0 0,5 point
r = 0,11 (ou 11%)  VAN = -179619,75
donc (TRIA - 0,07)/(0,11 - 0,07) = (0 – 21.987)/(-179.619,75 – 21.987)
D’où TRIA = 0,1070 ou 10,70% 0,5 point

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Déterminons le TRI du projet B :


Par interpolation on a :
r = 0,07 (ou 7%)  VAN = 25.491
TRIB = ?  VAN = 0 0,5 point
r = 0,11 (ou 11%)  VAN = -9832,62
donc (TRIB - 0,07)/(0,11 - 0,07) = (0 – 25.491)/(-9832,62 – 25491)
d’où TRIB = 0,0983 ou 9,83% 0,5 point

4/ Selon le critère du TRI, le projet A est plus rentable que le projet B (car TRIA > TRIB). 0,5
point
On aboutit à des conclusions différentes selon le critère utilisé. 0,5 point

5/ La valeur du taux d’actualisation r pour laquelle les 2 projets ont la même VAN est la
solution de l’équation suivante :
225.000(1 + r)-1 + 205.000(1 + r)-2 + 40.000(1 + r)-3 = 50.000(1 + r)-1 + 200.000(1 + r)-2 + 250.000(1 +
r)-3 0,5 pt

En simplifiant par 1000(1 + r)-3 , on a :


175(1 + r)2 + 5(1 + r) -210 = 0.
Cette équation est une équation du second degré en 1 + r qui admet deux solutions dont celle
ayant la valeur positive est acceptable :
1 + r = (-5 + 383,44)/350 = 1,0813

r = 0,0813 ou 8,13%. 0,5 point

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Corrigé du sujet de l’ECU 2 de macroéconomie ; 2ème session 2012-2013

Questions de cours. (6 points)


1/ Le budget représente, pour une année donnée, les dépenses projetées des programmes
publics et les recettes attendues des systèmes fiscaux. 0,5 point
2/ On parle de déficit budgétaire quand les impôts et les recettes sont inférieurs aux dépenses
publiques. 0,5 point

3/ On parle d’excédent budgétaire quand les impôts et les recettes sont supérieurs aux
dépenses publiques. 0,5 point
4/ On parle de budget équilibré quand les impôts et les recettes sont égaux aux dépenses
publiques. 0,5 pt

5/ La dette publique désigne l’ensemble des emprunts de l’Etat (ou le total des emprunts
accumulé par l’Etat). 1 point
6/ La politique budgétaire désigne l’ensemble des modifications des dépenses publiques et/ou
de l’imposition pour atteindre des objectifs définis par le gouvernement. 1 point
7/ La politique monétaire est l’action par laquelle la Banque centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation dans l’économie pour rétablir un équilibre de plein-emploi et/ou pour
assurer une croissance non inflationniste. 1 point
8/ Le policy-mix désigne la combinaison de la politique budgétaire et de la politique
monétaire. 1 point

Exercice (14 points)

1/ La fonction de consommation
C = cYd + C0 = c(Y – T) + C0 = cY – cT + C0
C = 0,75Y -0,75 x 3100 + 2200
C = 0,75Y -125 0,5 point
La fonction d’investissement
I = I0 + αi
0 = I0 + 0,2α
3500 = I0
 3500 + 0,2α = 0  α = -3500/0,2 = -17500 0,5 point
D’où I = 3500 – 17500i 0,5 point

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La fonction d’épargne
S = Yd – C = Y – T – C
S = Y – 3100 – (0,75Y – 125)

S = 0,25Y – 2975 0,5 point

2/ L’équation de la courbe IS est donnée par :


Y=C+I+G
Y = 0,75Y -125 + 3500 -17500i + 3100
(1 -0,75)Y = -125 +3500 +3100 -17500i 0,5 point
Y = (-125 + 3500 + 3100)/0,25 – 17500i/0,25

Y = 25900 – 70.000i 1 point

3/ Equation de la courbe LM :
On pose que la demande de monnaie est égale à l’offre de monnaie
LT + LS = MO 0,5 point
0,25Y + 1800 – 2500i = 7000

Y = 20.800 + 10.000i 0,5 point

4/ Les valeurs d’équilibre :


On part du système d’équations suivant :
Y = 25.900 – 70.000i
0,5 point
Y = 20.800 + 10.000i
i* = (25.900 – 20.800)/80.000 = 0,06375 ≈ 6,37% 1 point
Y* = 25.900 – 70.000 x 0.0637 = 21.441 1 point

5/ + La nouvelle équation de la courbe LM :


On pose que la demande de monnaie est égale à l’offre de monnaie
LT + LS = M'O
0,25Y + 1800 – 2500i = 7100

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Y = 21.200 + 10.000i 0,5 point

++ Les nouvelles valeurs d’équilibre sont données par le système d’équations suivant :
Y = 25.900 – 70.000i
Y = 21.200 + 10.000i
i* = (25.900 – 21.200)/80.000 = 0,0587 ≈ 5,87% 0,5 point
Y* = 25.900 – 70.000 x 0.0587 = 21.791 0,5 point
+++ Résumé des effets : suite à une politique d’expansion monétaire, le taux d’intérêt
diminue et le revenu augmente. 0,5 point

6/ + La nouvelle équation de IS
Y = C + I + G' 0,5 point
Y = 0,75Y -125 + 3500 -17500i + 3500
(1 -0,75)Y = -125 +3500 +3500 -17500i
Y = (-125 + 3500 + 3500)/0,25 – 17500i/0,25

Y = 27500 – 70.000i 0,5 point

Autre méthode :
Y = 25900 – 70.000i + ΔG/0,25 1 point si cette méthode est utilisée
Y = 25900 -70.000i +400/0,25

Y = 27500 – 70.000i

++ Les valeurs d’équilibre :


4/ Les valeurs d’équilibre :
On part du système d’équations suivant :
Y = 27.500 – 70.000i
Y = 20.800 + 10.000i
i* = (27.500 – 20.800)/80.000 = 0,08375 ≈ 8,37% 0,5 point
Y* = 27.500 – 70.000 x 0.0837 = 21.641 0,5 point

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C* = 0,75 x 21.641 -125 = 16105,75 0,5 point


S* = 0,25 x 21.641 – 2975 = 2435,25 0,5 point
I* = 3500 – 17500 x 0,0837 = 2035,25 0,5 point
L*T = 0,25 x 21.641 = 5410,25 0,5 point
L*S = 1800 – 2500 x 0,0837 = 1590,75 0,5 point

7/ La politique monétaire expansionniste et la politique budgétaire expansionniste augmentent


le revenu, mais la première diminue le taux d’intérêt et la seconde l’augmente. 0,5 point

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Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ un bien non marchand ; 2/ le revenu permanent ; 3/ le chômage keynésien ;

4/ le chômage frictionnel ; 5/ le produit potentiel ; 6/ la stagflation.

Exercice 1 (8 points)
On suppose une économie qui produit trois biens : des ignames (I), des chemises (C) et des
oranges (O). les prix et les quantités pour les années 2010 et 2013 sont donnés dans le tableau
ci-dessous :

Années Ignames Chemises Oranges

Quantité Prix Quantité Prix Quantité Prix

2010 1000 150 2500 500 900 40

2013 1540 175 2250 550 950 45

1/ Définissez le PIB nominal et le PIB réel.

2/ En prenant 2010 comme année de référence (ou année de base), déterminez :

a/ Le PIB nominal et le PIB réel des deux périodes.

b/ Les taux de croissance annuels du PIB nominal et du PIB réel.

Exercice 2 (6 points)
On considère un projet d’une durée de 4 ans et d’investissement initial de 10.000 F qui génère
des bénéfices de 3.900 F l’année 1 ; de 5.000 F l’année 2 ; de 3.950 F l’année 3 ; et de 4.500 F
l’année 4. Sa valeur résiduelle est nulle.

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1/ Calculez la VAN du projet au taux de 10% et 28%. Que pouvez-vous en conclure ?

2/ Qu’est-ce que le taux de rendement interne (TRI) ? Calculez sa valeur.

CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours
1/ Un bien non marchand est un bien fourni gratuitement ou à un prix inférieur à 50% de son
coût de production. 1 point
2/ Le revenu permanent est le revenu que les gens s’attendent à conserver à l’avenir ; c’est le
revenu moyen ou revenu normal d’un individu. 1 point
3/ Le chômage keynésien est le chômage dû à une insuffisance de la demande. 1 point
4/ Le chômage frictionnel désigne la période de chômage due au temps nécessaire à la
recherche d’un emploi. 1 point
5/ Le produit potentiel est le niveau maximum de PIB que l’économie peut produire en
combinant les facteurs de production (capital et travail) avec la technologie disponible, sans
accélérer l’inflation. 1 pt
6/ La stagflation désigne la situation d’une économie qui souffre à la fois d’un chômage élevé
et d’une forte inflation (ou bien c’est la combinaison du chômage et de l’inflation). 1 point

Exercice 1 (8 points)
1/ Le PIB nominal mesure la valeur actuelle de la production ; il désigne la mesure du PIB
pour laquelle les quantités produites sont évaluées aux prix de l’année actuelle. 0,5 point
Le PIB réel mesure le volume de la production de la période courante ; il désigne la mesure
du PIB pour laquelle les quantités produites sont évaluées aux prix d’une année de référence
plutôt qu’aux prix actuels. 0,5 point
2/ Notons Y le PIB nominal et y le PIB réel
a/ Calcul du PIB nominal :

Y   Pi Qi
i

En 2010, Y2010  150  1000  500  2500  40  900  1.436.000 1 point

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En 2013, Y2013  175 1540  550  2250  45  950  1.549.750 1 point

Calcul du PIB réel :

yt2010   Pi 2010Qit  PI2010QIt  PC2010QCt  PO2010QOt


i

2010
En 2010, y2010  PI2010QI2010  PC2010QC2010  PO2010QO2010 0,5 point
2010
y2010  1501000  500 2500  40  900  1.436.000 1 point
2010
En 2013, y2013  PI2010QI2013  PC2010QC2013  PO2010QO2013 0,5 point
2010
y2013  1501540  500 2250  40  950  1.394.000 1 point

b/ Calcul des taux de croissance


gx le taux de croissance annuel d’une variable X entre la date t0 et t0+n est tel que :

X 0 1  g X   X n  1  g X  
Xn X
 g X  n n  1 0,5 point
n n

X0 X0

 Le taux de croissance du PIB nominal Y :

Y2013 1.549.750
gY  3 1  3  1  0,0257 ou 2,57% 1 point
Y2010 1.436.000

 Le taux de croissance du PIB réel y :


2010
y2013 1.394.000
gy  3 2010
1  3  1  0,0098 ou  0,98% 1 point
y2010 1.436.000

Exercice 2 (6 points)
1/ Calcul de la VAN du projet :
n n
Ri
VAN   I 0     I   Ri (1  r ) i 0,5 point
(1  r ) i 0
i 1 i 1

3900 5000 3950 4500


VAN (10%)  10000      3.718,94 . 1 point
1,1 (1,1) 2 (1,1)3 (1,1) 4
Le projet est rentable au taux de 10%. 0,5 point

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3900 5000 3950 4500


VAN (28%)  10000  2
   341,48 . 1 point
1,28 (1,28) 3
(1,28) (1,28) 4
Le projet n’est pas rentable au taux de 28%. 0,5 point

2/ Le TRI est la valeur du taux d’intérêt qui annule la VAN du projet. 1 point
Pour calculer la valeur du TRI, on procède par interpolation. On a :
r = 10% → VAN = 3718,94
TRI = ? → VAN = 0 0,5 point
r = 28% → VAN = -341,48

TRI  0,10 0  3718,94



0,28  0,10  341,48  3718,94
0,5 point
3718,94
TRI  0,10  (0,28  0,10) 
341,48  3718,94

On trouve TRI = 0,2649 ou 26,49%. 0,5 point

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (5 points)


1/ Le carré magique ; 2/ le taux d’intérêt ; 3/ le revenu disponible ; 4/ la politique
monétaire

5/ Le théorème de Haavelmo.

Exercice (15 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :

C = 0,75Y + C0

I = -1500i + I0

G = G0

C0 + I0 + G0 = 590

M0 = 450

LT = 0,35Y

LS = 180 – 3500i

où C0: consommation incompressible; I0: investissement autonome; G : dépenses publiques ;


I : investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ;
LS : demande spéculative de monnaie ; Y : revenu.

1/ Déterminez l’équation de la courbe IS. En déduire la valeur du multiplicateur des dépenses


publiques.

2/ Déterminez l’équation de la courbe LM.

3/ Calculez les valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

4/ Supposons maintenant que les dépenses publiques augmentent de 100.

a/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

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b/ Comment appelle-t-on cette politique ? Résumez ses effets sur le revenu et le taux
d’intérêt.

5/ Faites une représentation graphique de tout ce qui précède.

6/ Supposons maintenant que les dépenses publiques diminuent au lieu d’augmenter.


Comment appelle-t-on cette politique ? Résumez ses effets sur le revenu et le taux d’intérêt.

CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (5 points)


1/ Le carré magique représente, selon Nicolas Kaldor, les quatre principaux objectifs de la
politique économique, à savoir : une croissance économique forte et stable, un chômage
faible, une inflation faible, et un équilibre extérieur stable. 1 point
2/ Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt est le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. 1 point
3/ Le revenu disponible désigne le revenu dont dispose un ménage après déduction des impôts
et ajout des prestations sociales (ou simplement le revenu après impôts). 1 point
4/ La politique monétaire est l’action par laquelle la Banque Centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation dans l’économie pour rétablir un équilibre de plein-emploi et/ou pour
assurer une croissance non-inflationniste. 1 point
5/ Le théorème d’Haavelmo désigne la non neutralité d’un budget équilibré, c’est-à-dire
même quand les dépenses publiques sont intégralement financées par des impôts, elles
exercent un effet positif sur l’activité économique. 1 point

Exercice (15 points)


1/ L’équation de IS
Y=C+I+G
Y = 0,75Y + C0 – 1500i + I0 + G0 0,5 point
0,25Y = - 1500i + C0 + I0 + G0
Y = -1500i/0,25 + 590/0,25
Y = - 6000i + 2360 1 point
Le multiplicateur des dépenses publiques kG = 1/0,25 = 4. 1 point

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2/ L’équation de LM
Demande de monnaie = Offre de monnaie
0,35Y + 180 – 3500i = 450 0,5 point
0,35Y = 3500i + 450 – 180
Y = 3500i/0,35 + 270/0,35
Y = 10000i + 771,43 1 point
3/ Les valeurs d’équilibre
Y = - 6000i + 2360
Y = 10000i + 771,43
10000i + 771,43 = - 6000i + 2360 1 point
i = 1588,57/16000
i = 0,0993 = 9,93% 0,5 point
Y = 10000x0,0993 + 771,43 = 1764,43 0,5 point
4/ a) La nouvelle équation de IS :
Y = -6000i + 2360 + 100/0,25 0,5 point (ou bien Y = C + I + G = -1500i/0,25 +
690/0,25)
Y = -6000i + 2760 1 point

Les nouvelles valeurs d’équilibre :


Y = - 6000i + 2760
Y = 10000i + 771,43
10000i + 771,43 = -6000i + 2760 0,5 point
i = (2760 – 771,43)/16000
i = 0,1243 = 12,43% 0,5 point
Y = 10000x0,1243 + 771,43 = 2014,43 0,5 point

b) Il s’agit d’une politique budgétaire expansionniste (1 point). Elle entraîne une hausse du
revenu (0,5 point) et du taux d’intérêt (0,5 point) : le revenu est passé de 1764,43 à 2014,43 ; soit une
hausse de ∆Y = 2014,43 - 1764,43 = 250 ; le taux d’intérêt a augmenté de 9,93% à 12,43% ; soit une hausse de
∆i = 12,43% - 9,93% = 2,5%. (Donner un bonus de 0,5 point si l’étudiant a fait cette extension).

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5/ Représentation graphique

i IS0 IS1 LM

i1 E1

i0 E0

0 Y0 Y1 Y

6/ La baisse des dépenses publiques correspond à une politique budgétaire restrictive (1


point). Cette politique entraîne la baisse du revenu (0,5 point) et du taux d’intérêt (0,5 point).

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ La désinflation ; 2/ la déflation ; 3/ un bien marchand ; 4/ la courbe de
Beveridge ; 5/ le chômage structurel ; 6/ la stagflation.

Exercice 1 (10 points)


Le tableau ci-dessous présente les informations sur une économie donnée :

Année 1 Année 2 Année 3

Consommation des ménages (C) 50.000 66.000 84.800

Revenu national brut (Y) 75.000 90.000 110.000

Impôts (T) 20.000 20.000 20.500

1/ Définissez la propension moyenne à consommer (PMC) et la propension moyenne à


épargner (PMS).

2/ Calculez les valeurs de PMC et de PMS.

3/ Définissez la propension marginale à consommer (Pmc) et la propension marginale à


épargner (Pms).

4/ Calculez les valeurs de Pmc et de Pms.

Exercice 2 (4 points)
On considère un projet d’une durée d’un an et d’investissement initial de 14.000 F qui génère
un bénéfice de 12.000 F. Sa valeur résiduelle est de 3.500 F.

1/ Le projet est-il rentable au taux de 4% ? Justifiez votre réponse !

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2/ Calculez le taux de rendement interne (TRI) du projet.

3/ Le projet est-il réalisable si sa valeur résiduelle est nulle ? Justifiez votre réponse !

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ La désinflation désigne le ralentissement de l’inflation, c’est-à-dire une diminution du taux
d’inflation. 1 point

2/ La déflation désigne une baisse généralisée des prix sur une longue période ; c’est
l’opposée de l’inflation (inflation négative). 1 point

3/ Un bien marchand est bien destiné à être vendu sur un marché à un prix permettant de
couvrir son coût de production. 1 point

4/ La courbe de Beveridge désigne une relation inverse entre le taux de chômage et le taux
d’emplois vacants. 1 point

5/ Le chômage structurel désigne le chômage chronique de long terme, qui résulte d’une
inadéquation entre les offres et les demandes d’emplois. 1 point

6/ La stagflation désigne la situation d’une économie qui souffre à la fois d’un chômage élevé
et d’une forte inflation (ou bien c’est la combinaison du chômage et de l’inflation). 1 point

Exercice 1 (10 points)


1/ et 2/ La propension moyenne à consommer (PMC) désigne le rapport de la consommation
totale sur le revenu disponible (ou bien c’est la part de la consommation totale dans le revenu
disponible). 1 point

C
PMC 
Yd

La propension moyenne à épargner (PMS) désigne le rapport de l’épargne au revenu


disponible (ou bien c’est la part de l’épargne dans le revenu disponible). 1 point

S
PMS   1  PMC
Yd

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Tableau 1 : Calcul du revenu disponible, de la PMC et de la PMS

Année 1 Année 2 Année 3

Consommation des ménages (C) 50.000 66.000 84.800

Revenu national brut (Y) 75.000 90.000 110.000

Impôts (T) 20.000 20.000 20.500

Revenu disponible (Yd = Y – T) 55.000 0.25pt 70.000 0.25pt 89.500 0.25pt


0.25pt

PMC = C/Yd 0.25pt 50.000/55.000 66.000/70.000 84.800/89.000


= 0,909 0.25pt = 0,943 0.25pt = 0,953 0.25pt

PMS = 1 – PMC 0.5pt 0,091 0.25pt 0,057 0.25pt 0,047 0.25pt

3/ et 4/ La propension marginale à consommer (Pmc) désigne l’accroissement de la


consommation (∆C) divisé par l’accroissement du revenu disponible (∆Yd). 1 point

C
Pmc 
Yd

La propension marginale à épargner (Pms) est le rapport entre l’accroissement du volume


d’épargne (∆S) et l’accroissement du revenu disponible (∆Yd). 1 point

S
Pms   1  Pmc
Yd

Tableau 2 : Calcul de ∆C, ∆Yd, Pmc et Pms à partir du Tableau 1

Année 1 Année 2 Année 3

∆C 16.000 0.25pt 18.800 0.25pt

∆Yd 15.000 0.25pt 19.500 0.25pt

Pmc = ∆C /∆Yd 0.25pt 16000/15000 18.800/19500


= 1,067 0.25pt = 0,964 0.25pt

Pms = 1 – Pmc 0.5pt -0,067 0.25pt 0,036 0.25pt

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Exercice 2 (4 points)
1/ Calculons la VAN du projet :

La formule de la VAN du projet lorsque la valeur résiduelle du projet est non-nul est :
n
Ri VR
VAN     I0 0.5pt
i 1 (1  r ) (1  r ) n
i

R1 VR
Pour n = 1, VAN    I0
1 r 1 r

12.000 3.500
VAN    14.000  903,85 0.5pt
1  0,04 1  0,04

Le projet est rentable au taux de 4% car la VAN ˃ 0. 0.5pt

2/ Calcul du taux de rendement interne (TRI) du projet :

Le TRI du projet est tel que :

12.000 3.500
VAN    14.000  0 0.5 pt
1  TRI 1  TRI
15.500
  14.000  0
1  TRI
15.500
 1  TRI   1,1071
14.000
 TRI  0,1071 ou 10,71% 1pt

3/ Calcul de la VAN du projet lorsque la valeur résiduelle est nulle :

12.000
VAN   14.000  2461,538 ˂ 0. 0.5pt
1  0,04

Le projet n’est pas réalisable car la VAN est négative. 0.5pt

(Autre possibilité : le projet n’est pas rentable (donc non réalisable) car le bénéfice est
inférieur au coût).

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EXAMEN DE MACROECONOMIE UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (4 points)


1/ Le carré magique ; 2/ le taux d’intérêt ; 3/ le policy-mix ; 4/ les réserves obligatoires.

Exercice (16 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :

C = 0,65Y + C0

I = -1500i + I0

G = G0

C0 + I0 + G0 = 690

M0 = 400; LT = 0,40Y; LS = 185 – 3500i

où C0: consommation incompressible; I0: investissement autonome; G : dépenses publiques ;


I : investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ;
LS : demande spéculative de monnaie ; Y : revenu.

1/ Déterminez l’équation de la courbe IS.

2/ Déterminez l’équation de la courbe LM.

3/ Calculez les valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

4/ Supposons maintenant que les dépenses publiques augmentent de 110.

a/ Comment appelle-t-on cette politique ?

b/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

5/ Considérons la situation initiale ; et supposons maintenant que les dépenses publiques


augmentent de 110 en même temps qu’un doublement de l’offre de monnaie.

a/ Comment appelle-t-on cette politique ?

b/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

c/ Comparez les effets de cette politique à ceux de la politique précédente.

6/ Faites une représentation graphique de tout ce qui précède.

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CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (4 points)


1/ Le carré magique représente, selon Nicolas Kaldor, les quatre principaux objectifs de la
politique économique, à savoir : une croissance économique forte et stable, un chômage
faible, une inflation faible, et un équilibre extérieur stable. 1 point
2/ Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt est le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. 1 point
3/ le policy-mix désigne la combinaison des politiques monétaire et budgétaire. 1 point

4/ les réserves obligatoires désignent la quantité de monnaie centrale que les banques
(secondaires) sont obligées de déposer à la Banque centrale. Cette quantité varie avec
l’assiette et le taux de réserves obligatoires. 1 point

Exercice (16 points)


1/ L’équation de la courbe IS :

On pose :

Y C  I G
0.5pt
Y  0,65Y  C0  1500i  I 0  G0
(1  0,65)Y  1500i  (C0  I 0  G0 )
 1500i 690
Y 
0,35 0,35
Y   4285,71i  1971,43 1pt

2/ L’équation de la courbe LM :

On pose :

Demande de monnaie = Offre de monnaie

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151
Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

LT  LS  M 0 0.5pt
0,4Y  185  3500i  400
0,4Y  3500i  400  185
3500i 215
Y 
0,4 0,4
Y  8750i  537,5 1pt

3/ Les valeurs d’équilibre :

Y   4285,71i  1971,43 ( IS )
 0.5pt
Y  8750i  537,5 ( LM )
  4285,71i  1971,43  8750i  537,5
4285,71i  8750i  1971,43  537,5
1433,93
i  0,11 ou 11% 1pt
13035,71

Y  8750 0,11  537,5  1500 1pt

4/ a) L’augmentation des dépenses publiques de 110 est une politique budgétaire 1pt
expansionniste.

b) La nouvelle équation de la courbe IS :

Y C  I G
0.5pt
Y  0,65Y  C0  1500i  I 0  G0
(1  0,65)Y  1500i  (C0  I 0  G0 )
 1500i 690  110
Y 
0,35 0,35
Y   4285,71i  2285,72 0.5pt

Autre méthode :

Elle est déduite de la première équation :

110
Y   4285,71i  1971,43 
0,35
Y   4285,71i  2285,72

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152
Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

+Les nouvelles valeurs d’équilibre :

Y   4285,71i  2285,72 ( IS )

Y  8750i  537,5 ( LM ) 0.5pt

On trouve :

i  1748,22 / 13035,71  0,1341 ou 13,41% 1pt

Y  8750 0,1341 537,5  1710,875 1pt

5/a) La combinaison de la politique budgétaire et de la politique monétaire est appelée policy-


mix ou politique monétaro-budgétaire. 1pt

b) +L’équation de la courbe IS est la même que celle déterminée à la question 4b) 0.5pt

+ La nouvelle équation de la courbe LM :

LT  LS  M 0
0.5pt
0,4Y  185  3500i  400  2
3500i 800  185
Y 
0,4 0,4
Y  8750i  1537,5 0.5pt

Autre méthode :

L’équation de LM est déduite de celle de la question 2.

400
Y  8750i  537,5 
0,4
Y  8750i  1537,5

+Les nouvelles valeurs d’équilibre

 Y   4285,71i  2285,72 ( IS )
 0.5pt
Y  8750i  1537,5 ( LM )

On trouve :

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Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

i  748,22 / 13035,71  0,0574 ou 5,74% 0.5pt

Y  8750 0,0574  1537,5  2039,75 0.5pt

c) Comparaison des effets des deux politiques :

La politique budgétaire expansionniste a causé une hausse du taux d’intérêt de 11% à 13,41%
et du revenu de 1500 à 1710,87. 0.5pt

Le policy-mix entraîne une baisse du taux d’intérêt de 11% à 5,74% et une hausse du revenu
de 1500 à 2039,75. 0.5pt

6/ Représentation graphique

1pt

i IS1 LM0

IS0

13,41% E1 LM1
11% E0
5,74%
E2

1500 1710,87 2039,75 Y

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ un bien non marchand ; 2/ le revenu permanent ; 3/ le chômage keynésien ;

4/ le chômage frictionnel ; 5/ le produit potentiel ; 6/ la stagflation.

Exercice 1 (8 points)
On suppose une économie qui produit trois biens : des ignames (I), des chemises (C) et des
oranges (O). les prix et les quantités pour les années 2010 et 2013 sont donnés dans le tableau
ci-dessous :

Années Ignames Chemises Oranges

Quantité Prix Quantité Prix Quantité Prix

2010 1000 150 2500 500 900 40

2013 1540 175 2250 550 950 45

1/ Définissez le PIB nominal et le PIB réel.

2/ En prenant 2010 comme année de référence (ou année de base), déterminez :

a/ Le PIB nominal et le PIB réel des deux périodes.

b/ Les taux de croissance annuels du PIB nominal et du PIB réel.

Exercice 2 (6 points)
On considère un projet d’une durée de 4 ans et d’investissement initial de 10.000 F qui génère
des bénéfices de 3.900 F l’année 1 ; de 5.000 F l’année 2 ; de 3.950 F l’année 3 ; et de 4.500 F
l’année 4. Sa valeur résiduelle est nulle.

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Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

1/ Calculez la VAN du projet au taux de 10% et 28%. Que pouvez-vous en conclure ?

2/ Qu’est-ce que le taux de rendement interne (TRI) ? Calculez sa valeur.

CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours
1/ Un bien non marchand est un bien fourni gratuitement ou à un prix inférieur à 50% de son
coût de production. 1 point
2/ Le revenu permanent est le revenu que les gens s’attendent à conserver à l’avenir ; c’est le
revenu moyen ou revenu normal d’un individu. 1 point
3/ Le chômage keynésien est le chômage dû à une insuffisance de la demande. 1 point
4/ Le chômage frictionnel désigne la période de chômage due au temps nécessaire à la
recherche d’un emploi. 1 point
5/ Le produit potentiel est le niveau maximum de PIB que l’économie peut produire en
combinant les facteurs de production (capital et travail) avec la technologie disponible, sans
accélérer l’inflation. 1 pt
6/ La stagflation désigne la situation d’une économie qui souffre à la fois d’un chômage élevé
et d’une forte inflation (ou bien c’est la combinaison du chômage et de l’inflation). 1 point

Exercice 1 (8 points)
1/ Le PIB nominal mesure la valeur actuelle de la production ; il désigne la mesure du PIB
pour laquelle les quantités produites sont évaluées aux prix de l’année actuelle. 0,5 point
Le PIB réel mesure le volume de la production de la période courante ; il désigne la mesure
du PIB pour laquelle les quantités produites sont évaluées aux prix d’une année de référence
plutôt qu’aux prix actuels. 0,5 point
2/ Notons Y le PIB nominal et y le PIB réel
a/ Calcul du PIB nominal :

Y   Pi Qi
i

En 2010, Y2010  150  1000  500  2500  40  900  1.436.000 1 point

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En 2013, Y2013  175 1540  550  2250  45  950  1.549.750 1 point

Calcul du PIB réel :

yt2010   Pi 2010Qit  PI2010QIt  PC2010QCt  PO2010QOt


i

2010
En 2010, y2010  PI2010QI2010  PC2010QC2010  PO2010QO2010 0,5 point
2010
y2010  1501000  500 2500  40  900  1.436.000 1 point
2010
En 2013, y2013  PI2010QI2013  PC2010QC2013  PO2010QO2013 0,5 point
2010
y2013  1501540  500 2250  40  950  1.394.000 1 point

b/ Calcul des taux de croissance


gx le taux de croissance annuel d’une variable X entre la date t0 et t0+n est tel que :

X 0 1  g X   X n  1  g X  
Xn X
 g X  n n  1 0,5 point
n n

X0 X0

 Le taux de croissance du PIB nominal Y :

Y2013 1.549.750
gY  3 1  3  1  0,0257 ou 2,57% 1 point
Y2010 1.436.000

 Le taux de croissance du PIB réel y :


2010
y2013 1.394.000
gy  3 2010
1  3  1  0,0098 ou  0,98% 1 point
y2010 1.436.000

Exercice 2 (6 points)
1/ Calcul de la VAN du projet :
n n
Ri
VAN   I 0     I   Ri (1  r ) i 0,5 point
(1  r ) i 0
i 1 i 1

3900 5000 3950 4500


VAN (10%)  10000      3.718,94 . 1 point
1,1 (1,1) 2 (1,1)3 (1,1) 4
Le projet est rentable au taux de 10%. 0,5 point

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3900 5000 3950 4500


VAN (28%)  10000  2
   341,48 . 1 point
1,28 (1,28) 3
(1,28) (1,28) 4
Le projet n’est pas rentable au taux de 28%. 0,5 point

2/ Le TRI est la valeur du taux d’intérêt qui annule la VAN du projet. 1 point
Pour calculer la valeur du TRI, on procède par interpolation. On a :
r = 10% → VAN = 3718,94
TRI = ? → VAN = 0 0,5 point
r = 28% → VAN = -341,48

TRI  0,10 0  3718,94



0,28  0,10  341,48  3718,94
0,5 point
3718,94
TRI  0,10  (0,28  0,10) 
341,48  3718,94

On trouve TRI = 0,2649 ou 26,49%. 0,5 point

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (5 points)


1/ Le carré magique ; 2/ le taux d’intérêt ; 3/ le revenu disponible ; 4/ la politique
monétaire

5/ Le théorème de Haavelmo.

Exercice (15 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :

C = 0,75Y + C0

I = -1500i + I0

G = G0

C0 + I0 + G0 = 590

M0 = 450

LT = 0,35Y

LS = 180 – 3500i

où C0: consommation incompressible; I0: investissement autonome; G : dépenses publiques ;


I : investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ;
LS : demande spéculative de monnaie ; Y : revenu.

1/ Déterminez l’équation de la courbe IS. En déduire la valeur du multiplicateur des dépenses


publiques.

2/ Déterminez l’équation de la courbe LM.

3/ Calculez les valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

4/ Supposons maintenant que les dépenses publiques augmentent de 100.

a/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

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b/ Comment appelle-t-on cette politique ? Résumez ses effets sur le revenu et le taux
d’intérêt.

5/ Faites une représentation graphique de tout ce qui précède.

6/ Supposons maintenant que les dépenses publiques diminuent au lieu d’augmenter.


Comment appelle-t-on cette politique ? Résumez ses effets sur le revenu et le taux d’intérêt.

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CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 1ère Session

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)


Questions de cours. Définissez les notions suivantes (5 points)
1/ Le carré magique représente, selon Nicolas Kaldor, les quatre principaux objectifs de la
politique économique, à savoir : une croissance économique forte et stable, un chômage
faible, une inflation faible, et un équilibre extérieur stable. 1 point
2/ Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt est le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. 1 point
3/ Le revenu disponible désigne le revenu dont dispose un ménage après déduction des impôts
et ajout des prestations sociales (ou simplement le revenu après impôts). 1 point
4/ La politique monétaire est l’action par laquelle la Banque Centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation dans l’économie pour rétablir un équilibre de plein-emploi et/ou pour
assurer une croissance non-inflationniste. 1 point
5/ Le théorème d’Haavelmo désigne la non neutralité d’un budget équilibré, c’est-à-dire
même quand les dépenses publiques sont intégralement financées par des impôts, elles
exercent un effet positif sur l’activité économique. 1 point

Exercice (15 points)


1/ L’équation de IS
Y=C+I+G
Y = 0,75Y + C0 – 1500i + I0 + G0 0,5 point
0,25Y = - 1500i + C0 + I0 + G0
Y = -1500i/0,25 + 590/0,25
Y = - 6000i + 2360 1 point
Le multiplicateur des dépenses publiques kG = 1/0,25 = 4. 1 point

2/ L’équation de LM
Demande de monnaie = Offre de monnaie
0,35Y + 180 – 3500i = 450 0,5 point
0,35Y = 3500i + 450 – 180
Y = 3500i/0,35 + 270/0,35
Y = 10000i + 771,43 1 point

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3/ Les valeurs d’équilibre


Y = - 6000i + 2360
Y = 10000i + 771,43
10000i + 771,43 = - 6000i + 2360 1 point
i = 1588,57/16000
i = 0,0993 = 9,93% 0,5 point
Y = 10000x0,0993 + 771,43 = 1764,43 0,5 point
4/ a) La nouvelle équation de IS :
Y = -6000i + 2360 + 100/0,25 0,5 point (ou bien Y = C + I + G = -1500i/0,25 +
690/0,25)
Y = -6000i + 2760 1 point

Les nouvelles valeurs d’équilibre :


Y = - 6000i + 2760
Y = 10000i + 771,43
10000i + 771,43 = -6000i + 2760 0,5 point
i = (2760 – 771,43)/16000
i = 0,1243 = 12,43% 0,5 point
Y = 10000x0,1243 + 771,43 = 2014,43 0,5 point

b) Il s’agit d’une politique budgétaire expansionniste (1 point). Elle entraîne une hausse du
revenu (0,5 point) et du taux d’intérêt (0,5 point) : le revenu est passé de 1764,43 à 2014,43 ; soit une
hausse de ∆Y = 2014,43 - 1764,43 = 250 ; le taux d’intérêt a augmenté de 9,93% à 12,43% ; soit une hausse de
∆i = 12,43% - 9,93% = 2,5%. (Donner un bonus de 0,5 point si l’étudiant a fait cette extension).

5/ Représentation graphique (2 points)

i IS0 IS1 LM

i1 E1

i0 E0

0 Y0 Y1 Y

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6/ La baisse des dépenses publiques correspond à une politique budgétaire restrictive (1


point). Cette politique entraîne la baisse du revenu (0,5 point) et du taux d’intérêt (0,5 point).

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ La désinflation ; 2/ la déflation ; 3/ un bien marchand ; 4/ la courbe de
Beveridge ; 5/ le chômage structurel ; 6/ la stagflation.

Exercice 1 (10 points)


Le tableau ci-dessous présente les informations sur une économie donnée :

Année 1 Année 2 Année 3

Consommation des ménages (C) 50.000 66.000 84.800

Revenu national brut (Y) 75.000 90.000 110.000

Impôts (T) 20.000 20.000 20.500

1/ Définissez la propension moyenne à consommer (PMC) et la propension moyenne à


épargner (PMS).

2/ Calculez les valeurs de PMC et de PMS.

3/ Définissez la propension marginale à consommer (Pmc) et la propension marginale à


épargner (Pms).

4/ Calculez les valeurs de Pmc et de Pms.

Exercice 2 (4 points)
On considère un projet d’une durée d’un an et d’investissement initial de 14.000 F qui génère
un bénéfice de 12.000 F. Sa valeur résiduelle est de 3.500 F.

1/ Le projet est-il rentable au taux de 4% ? Justifiez votre réponse !

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2/ Calculez le taux de rendement interne (TRI) du projet.

3/ Le projet est-il réalisable si sa valeur résiduelle est nulle ? Justifiez votre réponse !

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (6 points)


1/ La désinflation désigne le ralentissement de l’inflation, c’est-à-dire une diminution du taux
d’inflation. 1 point

2/ La déflation désigne une baisse généralisée des prix sur une longue période ; c’est
l’opposée de l’inflation (inflation négative). 1 point

3/ Un bien marchand est bien destiné à être vendu sur un marché à un prix permettant de
couvrir son coût de production. 1 point

4/ La courbe de Beveridge désigne une relation inverse entre le taux de chômage et le taux
d’emplois vacants. 1 point

5/ Le chômage structurel désigne le chômage chronique de long terme, qui résulte d’une
inadéquation entre les offres et les demandes d’emplois. 1 point

6/ La stagflation désigne la situation d’une économie qui souffre à la fois d’un chômage élevé
et d’une forte inflation (ou bien c’est la combinaison du chômage et de l’inflation). 1 point

Exercice 1 (10 points)

1/ et 2/ La propension moyenne à consommer (PMC) désigne le rapport de la consommation


totale sur le revenu disponible (ou bien c’est la part de la consommation totale dans le revenu
disponible). 1 point

C
PMC 
Yd

La propension moyenne à épargner (PMS) désigne le rapport de l’épargne au revenu


disponible (ou bien c’est la part de l’épargne dans le revenu disponible). 1 point

S
PMS   1  PMC
Yd

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Tableau 1 : Calcul du revenu disponible, de la PMC et de la PMS

Année 1 Année 2 Année 3

Consommation des ménages (C) 50.000 66.000 84.800

Revenu national brut (Y) 75.000 90.000 110.000

Impôts (T) 20.000 20.000 20.500

Revenu disponible (Yd = Y – T) 55.000 0.25pt 70.000 0.25pt 89.500 0.25pt


0.25pt

PMC = C/Yd 0.25pt 50.000/55.000 66.000/70.000 84.800/89.000


= 0,909 0.25pt = 0,943 0.25pt = 0,953 0.25pt

PMS = 1 – PMC 0.5pt 0,091 0.25pt 0,057 0.25pt 0,047 0.25pt

3/ et 4/ La propension marginale à consommer (Pmc) désigne l’accroissement de la


consommation (∆C) divisé par l’accroissement du revenu disponible (∆Yd). 1 point

C
Pmc 
Yd

La propension marginale à épargner (Pms) est le rapport entre l’accroissement du volume


d’épargne (∆S) et l’accroissement du revenu disponible (∆Yd). 1 point

S
Pms   1  Pmc
Yd

Tableau 2 : Calcul de ∆C, ∆Yd, Pmc et Pms à partir du Tableau 1

Année 1 Année 2 Année 3

∆C 16.000 0.25pt 18.800 0.25pt

∆Yd 15.000 0.25pt 19.500 0.25pt

Pmc = ∆C /∆Yd 0.25pt 16000/15000 18.800/19500


= 1,067 0.25pt = 0,964 0.25pt

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Pms = 1 – Pmc 0.5pt -0,067 0.25pt 0,036 0.25pt

Exercice 2 (4 points)
1/ Calculons la VAN du projet :

La formule de la VAN du projet lorsque la valeur résiduelle du projet est non-nul est :
n
Ri VR
VAN     I0 0.5pt
i 1 (1  r ) (1  r ) n
i

R1 VR
Pour n = 1, VAN    I0
1 r 1 r

12.000 3.500
VAN    14.000  903,85 0.5pt
1  0,04 1  0,04

Le projet est rentable au taux de 4% car la VAN ˃ 0. 0.5pt

2/ Calcul du taux de rendement interne (TRI) du projet :

Le TRI du projet est tel que :

12.000 3.500
VAN    14.000  0 0.5 pt
1  TRI 1  TRI
15.500
  14.000  0
1  TRI
15.500
 1  TRI   1,1071
14.000
 TRI  0,1071 ou 10,71% 1pt

3/ Calcul de la VAN du projet lorsque la valeur résiduelle est nulle :

12.000
VAN   14.000  2461,538 ˂ 0. 0.5pt
1  0,04

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Le projet n’est pas réalisable car la VAN est négative. 0.5pt

(Autre possibilité : le projet n’est pas rentable (donc non réalisable) car le bénéfice est
inférieur au coût).

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UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (4 points)


1/ Le carré magique ; 2/ le taux d’intérêt ; 3/ le policy-mix ; 4/ les réserves obligatoires.

Exercice (16 points)


On vous donne les informations suivantes sur une économie fermée :

C = 0,65Y + C0

I = -1500i + I0

G = G0; C0 + I0 + G0 = 690

M0 = 400; LT = 0,40Y; LS = 185 – 3500i

où C0: consommation incompressible; I0: investissement autonome; G : dépenses publiques ;


I : investissement privé ; M0 : offre de monnaie ; LT : demande transactionnelle de monnaie ;
LS : demande spéculative de monnaie ; Y : revenu.

1/ Déterminez l’équation de la courbe IS.

2/ Déterminez l’équation de la courbe LM.

3/ Calculez les valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

4/ Supposons maintenant que les dépenses publiques augmentent de 110.

a/ Comment appelle-t-on cette politique ?

b/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

5/ Considérons la situation initiale ; et supposons maintenant que les dépenses publiques


augmentent de 110 en même temps qu’un doublement de l’offre de monnaie.

a/ Comment appelle-t-on cette politique ?

b/ Calculez les nouvelles valeurs d’équilibre du revenu et du taux d’intérêt.

c/ Comparez les effets de cette politique à ceux de la politique précédente.

6/ Faites une représentation graphique de tout ce qui précède.

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE


UFR SEG, L1 2013-2014/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours. Définissez les notions suivantes (4 points)


1/ Le carré magique représente, selon Nicolas Kaldor, les quatre principaux objectifs de la
politique économique, à savoir : une croissance économique forte et stable, un chômage
faible, une inflation faible, et un équilibre extérieur stable. 1 point
2/ Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt est le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. 1 point
3/ le policy-mix désigne la combinaison des politiques monétaire et budgétaire. 1 point

4/ les réserves obligatoires désignent la quantité de monnaie centrale que les banques
(secondaires) sont obligées de déposer à la Banque centrale. Cette quantité varie avec
l’assiette et le taux de réserves obligatoires. 1 point

Exercice (16 points)


1/ L’équation de la courbe IS :

On pose :

Y C  I G
0.5pt
Y  0,65Y  C0  1500i  I 0  G0
(1  0,65)Y  1500i  (C0  I 0  G0 )
 1500i 690
Y 
0,35 0,35
Y   4285,71i  1971,43 1pt

2/ L’équation de la courbe LM :

On pose :

Demande de monnaie = Offre de monnaie

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LT  LS  M 0 0.5pt
0,4Y  185  3500i  400
0,4Y  3500i  400  185
3500i 215
Y 
0,4 0,4
Y  8750i  537,5 1pt

3/ Les valeurs d’équilibre :

Y   4285,71i  1971,43 ( IS )
 0.5pt
Y  8750i  537,5 ( LM )
  4285,71i  1971,43  8750i  537,5
4285,71i  8750i  1971,43  537,5
1433,93
i  0,11 ou 11% 1pt
13035,71

Y  8750 0,11  537,5  1500 1pt

4/ a) L’augmentation des dépenses publiques de 110 est une politique budgétaire 1pt
expansionniste.

b) La nouvelle équation de la courbe IS :

Y C  I G
0.5pt
Y  0,65Y  C0  1500i  I 0  G0
(1  0,65)Y  1500i  (C0  I 0  G0 )
 1500i 690  110
Y 
0,35 0,35
Y   4285,71i  2285,72 0.5pt

Autre méthode :

Elle est déduite de la première équation :

110
Y   4285,71i  1971,43 
0,35
Y   4285,71i  2285,72

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+Les nouvelles valeurs d’équilibre :

Y   4285,71i  2285,72 ( IS )

Y  8750i  537,5 ( LM ) 0.5pt

On trouve :

i  1748,22 / 13035,71  0,1341 ou 13,41% 1pt

Y  8750 0,1341 537,5  1710,875 1pt

5/a) La combinaison de la politique budgétaire et de la politique monétaire est appelée policy-


mix ou politique monétaro-budgétaire. 1pt

b) +L’équation de la courbe IS est la même que celle déterminée à la question 4b) 0.5pt

+ La nouvelle équation de la courbe LM :

LT  LS  M 0
0.5pt
0,4Y  185  3500i  400  2
3500i 800  185
Y 
0,4 0,4
Y  8750i  1537,5 0.5pt

Autre méthode :

L’équation de LM est déduite de celle de la question 2.

400
Y  8750i  537,5 
0,4
Y  8750i  1537,5

+Les nouvelles valeurs d’équilibre

 Y   4285,71i  2285,72 ( IS )
 0.5pt
Y  8750i  1537,5 ( LM )

On trouve :

i  748,22 / 13035,71  0,0574 ou 5,74% 0.5pt

Y  8750 0,0574  1537,5  2039,75 0.5pt

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c) Comparaison des effets des deux politiques :

La politique budgétaire expansionniste a causé une hausse du taux d’intérêt de 11% à 13,41%
et du revenu de 1500 à 1710,87. 0.5pt

Le policy-mix entraîne une baisse du taux d’intérêt de 11% à 5,74% et une hausse du revenu
de 1500 à 2039,75. 0.5pt

6/ Représentation graphique

1pt

i IS1 LM0

IS0

13,41% E1 LM1
11% E0
5,74%
E2

1500 1710,87 2039,75 Y

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2014-2015/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)


I/ Compléter les phrases suivantes (5 points)
1/ La propension moyenne à consommer est égale à.…divisée par….
2/ Il y a désépargne lorsque….
3/ La consommation induite est induite par….
4/ D’après la fonction d’épargne, lorsque le revenu disponible augmente…
5/ Lorsque la droite de la consommation coupe la première bissectrice, l’épargne est égale à…

Exercice 1 (5 points)
On considère une économie fictive caractérisée par les informations suivantes : la variation du
stock est égale à 60 milliards, le PIB à 2500 milliards, l’investissement à 355 milliards, la
fonction de consommation est C = 0,7Y ; les importations dépendent aussi de Y : M = 0,1Y.
1/ Calculer le montant des exportations.
2/ Calculer les propensions marginales et moyennes à consommer. En déduire les propensions
à épargner et la fonction d’épargne.

Exercice 2 (10 points)


On considère une économie fermée fictive. Le multiplicateur d’investissement est égal à 1,5.
L’investissement augmente de 170 milliards au cours d’une période. On suppose par ailleurs
qu’il existe entre le PIB noté Y et l’emploi total N, la relation suivante : Y  AN 4 / 5 où A est
une constante positive.
1/ Quelle sera l’augmentation du PIB consécutive à l’accroissement de l’investissement ?
2/ Sachant que le PIB était initialement de 15000 milliards, de quel pourcentage augmentera-
t-il ?
3/ Calculer l’élasticité de l’emploi par rapport au PIB après avoir indiqué la signification
dN / N
économique de celle-ci (on rappelle que l’élasticité est définie par le rapport ).
dY / Y
4/ En déduire le pourcentage d’augmentation de l’emploi.
5/ La population active de l’économie considérée est de 24 millions de personnes et l’emploi
global initial de 20,5 millions de personnes. Quel est le taux de chômage ?
6/ De combien l’emploi a-t-il augmenté après l’augmentation de l’investissement ?

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7/ Comment le taux de chômage aura-t-il évolué après l’augmentation de l’investissement s’il


est nécessaire de créer deux emplois pour diminuer le chômage d’une unité.

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2014-2015/ 1ère Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)


Exercice 1 (10 points)

On considère une économie caractérisée par les relations suivantes :

C = 0,85Yd + 150 ; I = 300 ; G = 150 ; T = 0,2Y + 150 ; R = - 0,1Y + 100 ; M = 0,15Y + 60 ;


X = 200 ; avec C la consommation des ménages ; I l’investissement des entreprises ; G les
dépenses de l’Etat ; T les impôts perçus par l’Etat, R les transferts versés aux ménages ; M les
importations et X les exportations.

1/ Calculer le revenu d’équilibre.

2/ Calculer le solde budgétaire et interpréter le résultat.

3/ Donner l’expression de la fonction d’épargne et calculer son montant.

4/ Evaluer l’effort de dépenses publiques nécessaires pour atteindre le revenu de plein-emploi


de 1200, si le multiplicateur budgétaire est égal à 2.

Exercice 2 (10 points)

Une économie est caractérisée par les relations suivantes :

C = 0,25Yd + 600 ; Yd = Y – T ; I = 250 – 0,15i ; G = 400 ; T = 250 ; Mo = 190 ;


Md = 2,5Y – 3500i.

1/ Définir la courbe IS et donner son équation.

2/ Définir la courbe LM et donner son équation.

3/ Calculer le revenu et le taux d’intérêt à l’équilibre.

4/ Calculer la consommation et l’épargne à l’équilibre.

5/ Supposer que l’offre de monnaie augmente à 195.

a/ De quelle politique s’agit-il ?

b/ Calculer les nouvelles valeurs du revenu et du taux d’intérêt à l’équilibre.

c/ Calculer les nouvelles valeurs de la consommation et de l’épargne.

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ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)


I/ Compléter les phrases suivantes (5 points)

1/ La propension moyenne à consommer est égale à la consommation totale divisée par le


revenu disponible. 1 pt

2/ Il y a désépargne lorsque le revenu (disponible) est inférieur à la consommation. 1 pt

3/ La consommation induite est induite par le revenu disponible. 1 pt

4/ D’après la fonction d’épargne, lorsque le revenu disponible augmente, l’épargne augmente.


1 pt

5/ Lorsque la droite de la consommation coupe la première bissectrice, l’épargne est égale à


zéro. 1pt

Exercice 1 (points)

1/ Le montant des exportations

On pose Y = C + I + ∆S + X – M

Donc X = Y + M – C – I - ∆S

X = 2500 + 0,1x2500 – 0,7x2500 – 355 – 60 = 585 (en Milliards). 1 pt

2/ * Les propensions à consommer :

PMC = C/Y = 0,7x2500/2500 = 0,7 1 pt

Pmc = dC/dY = 0,7 1 pt

*Les propensions à épargner :

PMS = 1 – PMC = 1 – 0,7 = 0,3. 0,5 pt

Pms = 1 – Pmc = 1 – 0,7 = 0,3. 0,5 pt

Remarque : on peut déterminer les propensions autrement : la fonction de consommation


passe par l’origine des axes (C0 = 0). On en déduit que PMC = Pmc = 0,7 ; et PMS = Pms =
0,3.

* La fonction d’épargne :

S = Y – C = Y – 0,7Y = 0,3Y. 1 pt

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Exercice 2

1/ L’augmentation du PIB (∆Y) consécutive à l’accroissement de l’investissement :

∆Y = 1,5x170 = 255 milliards. 1,5pt

2/ Le taux de croissance du PIB (g):

g = ∆Y/Y = 255/15000 = 1,70%. 1,5pt

3/ L’élasticité (ε) de l’emploi par rapport au PIB :

ln Y  ln A  ln N , soit ln N  ln Y  ln A 0,5pt


4 5
5 4

dN / N  ln N 5
    1,25 1pt
dY / Y  ln Y 4

4/ Le pourcentage d’augmentation de l’emploi (∆N/N) :

∆N/N = ε.∆Y/Y= 1,25x1,70% = 2,125%. 1pt

5/ Le taux de chômage :

Taux de chômage = nombre de chômeurs/Population active

Taux de chômage = (24 – 20,5)/24 = 3,5/24 = 14,58%. 1pt

6/ L’augmentation de l’emploi (∆N’) suite à l’augmentation de l’investissement :

∆N’= 20.500.000x2,125 % = 435.625 personnes. 1pt

7/ comme il y a eu 435.625 emplois créés et qu’il faut deux emplois pour diminuer le
chômage d’une unité, alors le chômage a baissé de 217.812,5 unités (= 435.625/2). 1pt

Le nombre de chômeurs est donc égal à 3,5 millions – 217.812,5 = 3.282.187,5 unités ; 0,5pt

Soit un taux de chômage = 3.282.187,5 /24.000.000 = 13,68%. 1pt

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ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)


Exercice 1 (10 points)

1/ Le revenu d’équilibre

On pose Y = C + I + I + G + X – M 1pt

Ou Y + M = C + I + I + G + X

Y + 0,15Y+ 60 = 0,85 (Y – 0,2Y – 150 – 0,1Y + 100)

0,555Y = 497,5

Y* = 497,5/0,555 = 896,40 1,5pt

2/ Le solde budgétaire SB

SB = T – (G + R) 1pt (les transferts versés aux ménages représentent des dépenses pour
l’Etat)

SB = 0,2x896,40 – (150 – 0,1x896,40 + 100) = 18,92 > 0. 1pt

Le solde budgétaire est excédentaire.

3/ * La fonction d’épargne

S = Yd – C = Yd – 0,85Yd – 150 = 0,15Yd – 150, avec Yd = Y – T + R. 1pt

S = 0,15 (Y – 0,2Y – 150 – 0,1Y + 100) – 150

S = 0,105Y – 157,5. 1,5pt

* Le montant de S

S = 0,105x896,40 – 157,5 = -63,378 1pt

4/ * L’écart de revenu à combler :

∆Y = Ype – Y* = 1200 – 896,40 = 303,6 1pt

* L’effort de dépenses publiques à accomplir :

∆G = ∆Y/k = 303,6/2 = 151,8 1pt

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Prof. AKA BROU Emmanuel UFR SEG Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan-Cocody

Exercice 2 (10 points)

1/ * Définition : La courbe IS désigne toutes les combinaisons de taux d’intérêt et de revenu


qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et services. 1pt

* L’équation de IS :

Y= C+I+G

Y = 0,25 (Y – 250) + 600 + 250 – 0,15i + 400

0,75Y = 1187,5 – 0,15i

Y = 1583,33 – 0,2i 1pt

2/ * Définition : La courbe LM désigne toutes les combinaisons de taux d’intérêt et de revenu


qui assurent l’équilibre sur le marché de la monnaie. 1pt

* Equation de LM

M d = M0

2,5Y – 3500i = 190

Y = 76 + 1400i 1pt

3/ Equilibre

Y = 1583,33 – 0,2i (IS)

Y = 76 + 1400i (LM) => 1583,33 – 0,2i = 76 + 1400i

=> i = 1,076 et Y = 76 + 1400x1,076 = 1582,4

i = 1,076 0,5pt et Y = 1582,4 1pt

4/ La consommation et l’épargne d’équilibre

C = 0,25Yd + 600, avec Yd = Y – T

C* = 0,25 (1582,4 – 250) + 600 = 933,1 1pt

S* = Yd – C = Y* – T – C

S* = 1582,4 – 250 – 933,1 = 399,1 1pt

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5/ a) Il s’agit d’une politique monétaire expansionniste.

b/ La nouvelle équation de LM

M d = M0 ’

2,5Y – 3500i = 195

Y = 195/2,5 + 3500i/2,5

Y = 78 + 1400i 1pt

*Les nouvelles valeurs d’équilibre

Y = 1583,33 -0,2i

Y = 78 + 1400i => 1583,33 -0,2i = 78 + 1400i

i = (1583,33 – 78)/1400,2 = 1,075 0,5pt

Y = 78 + 1400x1,075 = 1583 0,5pt

c/ Les nouvelles valeurs de la consommation et de l’épargne

C’=0,25(1583 – 250) + 600 = 933,25 0,5pt

S’= 1583 – 250 – 933,25 = 399,75 0,5pt

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UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2014-2015/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)

Exercice 1 (10 points)


On considère une économie caractérisée par les relations suivantes :
C = 0,25Yd + 150 ; I = 300 ; G = 150 ; T = 200 ; M = 0,15Y + 60 ; X = 250
1/ En utilisant l’équation macroéconomique fondamentale, calculer le revenu d’équilibre.
2/ Calculer le solde budgétaire et interpréter le résultat.
3/ Donner l’expression de la fonction d’épargne et calculer son montant.
4/ Calculer le total des fuites et le total des injections.
5/ Evaluer l’effort de dépenses publiques nécessaire pour atteindre le revenu de plein-emploi
de 1850.

Exercice 2 (10 points)


Soit la fonction de consommation suivante : C = 0,8Y + 8, où C est la consommation finale
des ménages et Y le revenu (avec impôts T = 0).
1/ Que représentent les valeurs 0,8 et 8 ?
2/ Donner la définition de l’épargne et déterminer sa fonction.
3/ a) Représenter graphiquement les droites de consommation et d’épargne.
b) Définir le seuil d’épargne ?
c) Déterminer le revenu (appelé seuil de rupture) correspondant au seuil d’épargne.
4/ a) Déterminer les propensions moyennes à consommer et à épargner.
b) Déterminer les propensions marginales à consommer et à épargner.
c) Comment évoluent-elles lorsque le revenu croît ?
d) Calculer les valeurs des propensions moyennes et marginales à consommer et à épargner
pour les valeurs du revenu égales à 1, 40 et 50.

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183
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Bonne Chance !

UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan EXAMEN DE MACROECONOMIE

UFR SEG, L1 2014-2015/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 2/ Macroéconomie : introduction à la politique économique (1h)

Questions de cours (7 points)

1/ Le carré magique ; 2/ le taux d’intérêt ; 3/ la politique budgétaire ; 4/ la politique


monétaire 5/ Le théorème de Haavelmo 6/ le policy-mix ; 7 / les réserves obligatoires.

Exercice (13 points)

Une économie est caractérisée par les relations suivantes :

C = 0,8Yd + 100 ; Yd = Y – T ; I = 500 – 5000i ; G = 300 ; T = 50 ;


M0 = 1100 ; M = 600 – 6000i ;
s
MT = 0,5Y.

1/Que représentent Y, Yd, i, C, I, M0, Ms, MT, T et G ?

2/ Calculer S(Y).

3/ Définir la courbe IS et donner son équation.

4/ Définir la courbe LM et donner son équation.

5/ Calculer le revenu et le taux d’intérêt à l’équilibre.

6/ Calculer la consommation et l’épargne à l’équilibre.

7/ On suppose que le gouvernement décide d’accroître ses dépenses de 20%. Quelles sont les
conséquences de cette décision sur l’équilibre ?

8/ On suppose que les autorités décident d’accroitre simultanément les dépenses


gouvernementales de 60 et l’offre de monnaie de 220.

a/ Comment appelle-t-on cette politique ?

b/ Calculer les nouvelles valeurs du revenu et du taux d’intérêt à l’équilibre.

c/ Faire une représentation graphique.

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Bonne Chance !
UNIVERSITE FHB, Cocody-Abidjan CORRECTION DE L’EXAMEN DE MACRO
L1

UFR SEG, L1 2014-2015/ 2ème Session Prof. AKA BROU Emmanuel

ECU 1/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)


Exercice 1 (10 points)
1/ Le revenu d’équilibre
On pose Y = C + I + G + X – M 1 point
Y = 0,25 (Y – 200) + 150 + 300 + 150 + 250 – 0,15Y – 60
Y -0,25Y + 0,15Y = 0,25(-200) + 850 – 60
0,9Y = 740
Y* = 740/0,9 = 822,22 1 point

2/ Le solde budgétaire (SB)


SB = T – G = 200 – 150 = 50. 1 point
Le solde budgétaire est excédentaire. 1 point

3/ La fonction d’épargne S(Y)


S(Y) = Yd – C = Yd – 0,25Yd – 150 = 0,75Yd – 150 = 0,75 (Y – 200) – 150 = 0,75Y – 300 1
point
S = 0,75 x 822,22 – 300 = 316,66 1 point

4/ Le total des fuites = S + T + M = 316,22 + 200 + 0,15x822,22 + 60 = 699,993 ≈ 700 1


point
Le total des injections = I + G + X = 300 + 150 + 250 = 700 1 point

5/ L’augmentation du revenu necessaire est :


∆Y = Ype – Y* = 1850 – 822,22 = 1027,78 1 point

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L’effort budgétaire est :


∆G = ∆Y/k
Or k = 1/(1 – c + m) = 1/0,9
Donc ∆G = 0,9 x ∆Y = 0,9 x 1027,78 = 925,002 ≈ 925 1 point

Exercice 2 (10 points)


1/ 0,8 représente la propension marginale à consommer ; 0,5 point
8 représente la consommation autonome ou consommation incompressible. 0,5 point
2/ L’épargne est la partie du revenu (disponible) qui n’est pas consommée.
S = Yd – C = Y – C = Y – (0,Y + 8) = 0,2Y – 8 1 point

3/ a/ Représentation graphique

C,S

Seuil d’épargne C = 0,8Y + 8 0,5pt

40

8 S = 0,2Y -8 0,5pt

40 Y

-8

b/ Le seuil d’épargne est le point qui marque le passage de la désépargne (épargne négative) à
l’épargne (épargne positive), c’est-à-dire S = 0. 1 point
(La désépargne est une situation où les ménages s’endettent auprès du reste des agents
économiques résidents, ou bien leur vendent des actifs, afin de financer une partie de cet
excès de consommation).
c/ Le seuil de rupture est le niveau de revenu pour lequel l’intégralité du revenu est
consommée, et donc l’épargne est nulle (S = 0).
D’où S = 0,2Y – 8 = 0 ==˃ Y* = 40 1 point (voir graphique).
4)a/ Les propensions moyennes à consommer et à épargner

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C 0,8Y  8 8
PMC    0,8  0,5 point
Y Y Y

8
PMS  1  PMC  0,2  0,5 point
Y

b/ Les propensions marginales à consommer et à épargner

dC
Pmc   0,8 0,5 point
dY

Pms  1  Pmc  1  0,8  0,2 0,5 point

c/ Lorsque Y augmente, la PMC diminue et tend vers la Pmc = 0,8. Symétriquement, lorsque
le revenu croît la PMS augmente et tend vers la Pms = 0,2 (0,5 point). Les deux propensions
marginales, à consommer et à épargner, restent constantes, quel que soit le niveau du revenu
national : c = 0,8 et s = 0,2. (0,5 point)
d/ Calcul des propensions (2 points)
PMC PMS Pmc Pms

Y=1 8,8 -7,8 0,8 0,2

Y = 10 1,6 -0,6 0,8 0,2

Y = 40 1 0 0,8 0,2

Y = 50 0,96 0,04 0,8 0,2

On observe clairement que le PMC décroit à mesure que le revenu augmente, alors que le
PMS augmente.

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ECU 2/ Macroéconomie: concepts fondamentaux (1h)


Questions de cours (7 points)
1/ Le carré magique représente, selon Nicolas Kaldor, les quatre principaux objectifs de la
politique économique, à savoir : une croissance économique forte et stable, un chômage
faible, une inflation faible, et un équilibre extérieur stable. 1 point
2/ Le taux d’intérêt d’un prêt ou d’un emprunt est le prix à payer par l’emprunteur pour
pouvoir disposer d’une somme d’argent. 1 point
3/ La politique budgétaire désigne l’ensemble des modifications des dépenses publiques et/ou
de l’imposition pour atteindre des objectifs définis par le gouvernement. 1 point
4/ La politique monétaire est l’action par laquelle la Banque Centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation dans l’économie pour rétablir un équilibre de plein-emploi et/ou pour
assurer une croissance non-inflationniste. 1 point
5/ Le théorème d’Haavelmo désigne la non neutralité d’un budget équilibré, c’est-à-dire
même quand les dépenses publiques sont intégralement financées par des impôts, elles
exercent un effet positif sur l’activité économique. 1 point
6/ le policy-mix désigne la combinaison des politiques monétaire et budgétaire. 1 point
7/ les réserves obligatoires désignent la quantité de monnaie centrale que les banques
(secondaires) sont obligées de déposer à la Banque centrale. Cette quantité varie avec
l’assiette et le taux de réserves obligatoires. 1 point

Exercice (13 points)


1/ Y : le revenu ; 0,25 point
Yd : le revenu disponible ; 0,25 point
i : le taux d’intérêt ; 0,25 point
C : la consommation finale des ménages ; 0,25 point

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I : l’investissement des entreprises ; 0,25 point


M0 : l’offre de monnaie ; 0,25 point
Ms : la demande spéculative de monnaie ; 0,25 point
MT : la demande transactionnelle de monnaie ; 0,25 point
T : les taxes ou prélèvements fiscaux ; 0,25 point
G : les dépenses publiques. 0,25 point

2/ Calcul de S(Y) :
D’abord S(Yd) = Yd – C = Yd – 0,8Yd – 100 = 0,2Yd – 100. 0,5 point
Comme Yd = Y – T
Donc S(Y) = 0,2(Y – T) – 100 = 0,2Y – 110 0,5 point
3/ * La courbe IS est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de taux d’intérêt et de
revenu qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et services. 0,5 point
* Equation de IS :
Y=C+I+G 0,25 point
Y = 0,8(Y – 50) + 100 + 500 – 5000i + 300
(1 – 0,8)Y = 0,8(-50) + 100 + 500 – 5000i + 300
0,2Y = 860 – 5000i
Y = 4300 – 25000i (IS1) 0,5 point

4/ *La courbe LM est le lieu géométrique de toutes les combinaison de taux d’intérêt et de
revenu qui assurent l’équilibre sur le marché de la monnaie. 0,5 point
* Equation de LM
M d = Mo 0,25 point
M s + MT = M 0
600 – 6000i + 0,5Y = 1100
0,5Y = 500 + 6000i
Y = 1000 + 12000i (LM1) 0,5 point

5/ Le revenu et le taux d’intérêt à l’équilibre

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On résout le système d’équation suivant :


Y = 4300 – 25000i (IS1)
Y = 1000 + 12000i (LM1)
==˃ 4300 – 25000i = 1000 + 12000i
==˃ 37000i = 3300
==˃ i = 3300/37000 = 0,089 ou 8,9% 0,5 point
Y = 1000 + 12000 x (3300/37000) = 2070,27 (résultat obtenu si la valeur de i n’est pas arrondie)
0,5 pt
NB : pour i = 0,089 dans l’équation IS, Y = 2075 ; et dans l’équation de LM, Y = 2068.
6/ La consommation et l’épargne à l’équilibre
Pour Y = 2070,27 ==˃ Y – T = 2070,27 – 50 = 2020,27.
Donc C = 0,8 x 2020,27 + 100 = 1716,216 0,5 point
Et S = 0,2Y – 110 = 0,2 x 2070,27 – 110 = 304,054 0,5 point
NB : les résultats peuvent varier selon la valeur de Y (voir NB ci-dessus). Donnez les
points si l’opération est correcte.
7/ a/ L’augmentation des dépenses publiques est :
∆G = G x 20% = 300 x 20% = 60 0,5 point
La nouvelle équation de IS est :

60
Y  4300   25000i  4600  25000i (IS2) 0,5 point
0,2

Le nouvel équilibre :
Y = 4600 – 25000i (IS2)
Y = 1000 + 12000i (LM1)
==˃ 4600 – 25000i = 1000 + 12000i
==˃ 37000i = 3600
==˃ i = 3600/37000 = 0,097 = 9,7% 0,5 point
Y = 1000 + 12000(3600/37000) = 216,57 (résultat obtenu si la valeur de i n’est pas arrondie) 0,5
point
NB : pour i = 0,097 dans l’équation IS, Y = 2175 ; et dans l’équation de LM, Y = 2164.

8/ a/ C’est une policy-mix (ou politique monétaro-budgétaire). 0,5 point

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b/ La nouvelle équation de LM
600 – 6000i + 0,5Y = 1320 (= 1100 + 220)
Y = 1440 + 12000i (LM2) 0,5 point
(ou bien Y = 1000 + 220/0,5 + 12000i = 1440 + 12000i ).
c/ Le nouvel équilibre
Y = 4600 – 25000i (IS2)
Y = 1440 + 12000i (LM2)
==˃ 4600 – 25000i = 1440 + 12000i
==˃ i = 3160/37000 = 0,085 0,5 point
Y = 1440 + 12000 (3160/37000) = 2464,86 0,5 point

NB : Ne pas oublier la remarque ci-dessus.

c/ représentation graphique 1 point

i IS1 IS2 LM1

LM2

i = 0,089 E0

i = 0,085 E’

0 Y=2070 Y=2464 Y

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