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PRODUCTIVITÉ

BILAN
ET PROSPÉRITÉ
AU
QUÉBEC 2018
Mars 2019

BILAN
Auteurs
Jonathan Deslauriers
Robert Gagné
PRODUCTIVITÉ
Jonathan Paré
ET PROSPÉRITÉ
QUÉBEC 2018
Professionnel de recherche
Olivier Aubry AU
Mise en page
Jérôme Boivin

À propos du Centre sur la productivité et la Centre sur la productivité et la prospérité –


prospérité – Fondation Walter J. Somers Fondation Walter J. Somers
Le Centre sur la productivité et la prospérité – HEC Montréal
Fondation Walter J. Somers mène une double mission. 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Il se consacre d’abord à la recherche sur la productivité Montréal (Québec) Canada H3T 2A7
et la prospérité en ayant comme principal sujet
Téléphone : 514 340-6449
d’étude le Québec. Ensuite, il veille à faire connaître les
résultats de ses travaux par des activités de transfert Dépôt légal : premier trimestre 2019
et d’éducation. ISBN : 978-2-924208-63-2
À propos de la Fondation Walter J. Somers Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2019
Bibliothèque et Archives Canada, 2019
En hommage au fondateur de l’entreprise Walter
Technologies pour surfaces, la famille Somers a mis sur Cette publication a bénéficié du soutien financier du ministère des Finances du Québec et de la Fondation Walter J. Somers.
pied la Fondation Walter J. Somers. À travers différents
dons, la Fondation perpétue l’héritage familial Les textes, opinions, renseignements et informations exprimés dans le document n’engagent que la responsabilité de leurs
d’engagement envers la communauté et contribue auteurs et non celle du ministère des Finances. L’information présentée dans ce document ne reflète pas nécessairement les
à la prospérité de la société québécoise, d’abord en opinions du ministère des Finances.
veillant à améliorer sa productivité, mais également en
appuyant l’excellence dans l’éducation des jeunes. Image de couverture : iStock @werbeantrieb
Illustrations : iStock @antoniokhr
Pour en apprendre davantage sur le Centre, visitez le
www.hec.ca/cpp ou écrivez-nous, à info.cpp@hec.ca. © 2019 Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers, HEC Montréal
TABLE DES MATIÈRES
MOT DU DIRECTEUR 4

SECTION 1 - Le Québec en perte de vitesse 5

SECTION 2 - Pourquoi un tel retard ? 10

SECTION 3 - Mieux comprendre la faible croissance de la productivité du travail du Québec au cours des 20 dernières années 15

SECTION 4 - Pourquoi se préoccuper de la faiblesse relative du niveau de vie au Québec ? 25

SECTION 5 - Le point sur les inégalités 30

SOURCES 37

3
MOT DU DIRECTEUR
En 2009, le Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers (CPP)
publiait la première édition de Productivité et prospérité au Québec – Bilan avec pour
objectif de favoriser la compréhension de l’enjeu de la productivité et de ses effets sur
la prospérité économique du Québec. Les faits constatés à cette époque avaient de quoi
préoccuper les Québécois : en conséquence d’une croissance particulièrement lente de la
productivité du travail de la province entre 1981 et 2008, le Québec avait enregistré l’une
des plus faibles augmentations en termes de niveau de vie parmi les 20 principaux pays de
l’OCDE (OCDE20).

Au cours des dix années qui ont suivi, le discours politique a progressivement évolué
et le gouvernement du Québec a résolument cherché à corriger le tir. Sur le fond, le
problème est toutefois demeuré entier : faute d’avoir redressé sa performance en matière
de productivité, le Québec peine toujours à générer de la richesse. Depuis la récession de
2008, seules la Nouvelle-Zélande et la province de Terre-Neuve-et-Labrador ont enregistré
une croissance inférieure à celle du Québec en matière de productivité du travail de sorte
que la province n’a pas été en mesure d’amorcer le rattrapage nécessaire pour combler
l’écart cumulé au fil des ans.

La faible croissance de l’économie québécoise est d’autant plus préoccupante qu’aucun


évènement conjoncturel d’envergure n’a plombé l’économie dans l’intervalle. C’est donc
dire que le retard économique du Québec aurait désormais une origine structurelle,
soit que les fondements de l’économie du Québec ne lui permettraient plus de suivre
la cadence des autres pays. Autrement dit, l’écart de niveau de vie qui sépare le Québec
d’une vaste majorité de pays occidentaux augmentera inéluctablement si rien n’est fait
«l’écart de niveau de vie qui sépare le pour corriger le tir.

Sur la base de ce constat, le CPP propose la dixième édition de Productivité et prospérité


Québec d’une vaste majorité de pays au Québec – Bilan en proposant une série de fiches thématiques articulées autour de la
occidentaux augmentera inéluctablement question de la prospérité économique du Québec. En un coup d’œil, il vous sera possible
de vous familiariser avec les principaux repères économiques et ainsi mieux comprendre
si rien n’est fait pour corriger le tir » les enjeux qui sous-tendent la situation économique du Québec.

Bonne lecture!

Robert Gagné
Directeur du Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers

4
Section 1

LE QUÉBEC EN
PERTE DE VITESSE
En conséquence d’une croissance
économique particulièrement lente,
la performance relative du Québec
en matière de niveau de vie s’est
progressivement détériorée depuis
le début des années 80.

5
de 2017 à parité des pouvoirs d’achat
PIB par habitant en dollars canadiens
POUVOIRS D’ACHAT EN 2017
NIVEAU DE VIE À PARITÉ DES
GRAPHIQUE 2
En pourcentage
D’ACHAT ENTRE 1981 ET 2017
VIE À PARITÉ DES POUVOIRS
MOYENNE DU NIVEAU DE
CROISSANCE ANNUELLE
GRAPHIQUE 1
Île-du-Prince-Édouard 43 757 Suisse 0,9%

Nouvelle-Écosse 44 781 Italie 1,0%

Nouveau-Brunswick 47 506 Colombie-Britannique 1,0%

Espagne 47 693 Alberta 1,0%


l’Espagne, la Corée du Sud et l’Italie (Graphique 2).

Corée du Sud 47 986 Québec 1,2%

Italie 49 576 Ontario 1,2%

Québec 49 699 Canada 1,2%

Nouvelle-Zélande 50 733 France 1,3%

Manitoba 53 074 Nouvelle-Zélande 1,3%

France 53 627 Manitoba 1,4%

Japon 54 181 Belgique 1,5%

Royaume-Uni 54 307 Saskatchewan 1,5%

Finlande 56 251 Nouvelle-Écosse 1,5%

Ontario 58 182 Danemark 1,5%

Canada 58 230 Allemagne 1,6%

Colombie-Britannique 58 583 Pays-Bas 1,7%

Belgique 60 235 Nouveau-Brunswick 1,7%

Terre-Neuve-et-Labrador 62 543 Japon 1,7%

Suède 62 603 Suède 1,7%

Australie 63 517 Finlande 1,7%

Allemagne 63 662 Australie 1,7%

Danemark 65 287 États-Unis 1,7%

Pays-Bas 66 065 Norvège 1,7%

Islande 67 667 Islande 1,8%

Saskatchewan 68 315 Île-du-Prince-Édouard 1,8%

États-Unis 74 815 Espagne 1,8%

Norvège 77 048 Royaume-Uni 2,0%

Alberta 77 444 Terre-Neuve-et-Labrador 2,4%

Suisse 81 125 Irlande 4,1%

Irlande 94 225 Corée du Sud 5,4%


UN RYTHME DE CROISSANCE INSUFFISANT
(Graphique 1), le Québec a enregistré l’une des plus faibles progressions parmi les 20 pays de l’OCDE sélectionnés et les 9 autres provinces canadiennes. Résultat : la province
Depuis 1981, le niveau de vie au Québec progresse à un rythme particulièrement lent. Avec une croissance annuelle moyenne de 1,2 % au cours des 36 dernières années

affiche aujourd’hui un niveau de vie relativement faible. Désormais relégué en peloton de queue en matière de niveau de vie, le Québec ne devance que les provinces maritimes,

6
LA PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHAT
Pour être en mesure de comparer le niveau de vie du Québec à celui de certains autres
pays, on doit s’assurer de comparer la performance des pays dans une monnaie commune.
L’objectif est ici fort simple : savoir que le PIB par habitant de la Suède s’élevait à 455 256
couronnes par habitant en 2017 n’est pas très révélateur lorsqu’on cherche à déterminer si le
Québec accuse un retard économique en affichant un niveau de vie de 49 699 $ par habitant.
Pour convertir les niveaux de vie dans une monnaie commune, on peut utiliser un taux
de change du marché, soit le taux à partir duquel une banque convertira les dollars en vue
d’un déplacement à l’extérieur du Canada. Si cette approche a l’avantage d’être simple dans
son application, elle comporte en revanche des limites importantes. Les taux de change
du marché sont notamment sujets à des variations soudaines qui peuvent parfois s’avérer
importantes. Dans la mesure où ces variations peuvent n’avoir aucun lien avec les conditions
économiques d’un pays, elles pourraient biaiser les comparaisons internationales. Plus
important encore, le taux de change du marché ne prend pas en considération le pouvoir
d’achat de chaque devise, de sorte qu’on ne considère pas la quantité de biens et services
qu’un dollar canadien peut acheter par rapport à une autre devise.
Pour corriger cette importante limite, certains organismes tels que l’OCDE publient des
taux de change de parité des pouvoirs d’achat. Établis sur la base d’un panier de biens
normalisé, ces taux de change donnent un aperçu du coût de la vie en comparant la quantité
de monnaie nationale nécessaire pour acheter une quantité déterminée de biens et services
dans chaque pays. Quoique la liste des biens et services qui composent le panier demeure
limitée, ces taux de change permettent d’évaluer les niveaux de vie en évacuant une large
part des différences de prix qui séparent les pays.

POURQUOI 20 PAYS?
Les pays qui composent le groupe OCDE20 ont été retenus selon l’accessibilité aux données
historiques. Sur les 36 pays membres de l’OCDE, 20 pays ont ainsi été retenus pour les fins
de l’analyse. La Grèce, l’Autriche, le Portugal, la Slovénie, la République tchèque, la Hongrie,
l’Estonie, la Lettonie, la République slovaque, la Pologne, la Turquie, le Luxembourg, le
Chili, le Mexique, Israël et la Lituanie ne font pas partie de ce classement.

7
UNE CROISSANCE EN DEUX TEMPS
En étudiant l’évolution de l’écart de niveau de vie qui sépare le Québec de la GRAPHIQUE 3

moyenne OCDE20 (Graphique 3), on est à même de constater à quel point ÉCART ENTRE LE NIVEAU DE VIE MOYEN DU GROUPE OCDE20 ET LE QUÉBEC
PIB par habitant en dollars canadiens de 2017 à parité des pouvoirs d’achat
le Québec s’est laissé distancer au fil du temps :
14 000
• En 1981, l’écart de niveau de vie entre le Québec et la moyenne OCDE20 se
chiffrait à 927 $ par habitant. C’est donc dire qu’une différence de moins de 3 %
séparait alors le Québec de la moyenne des pays de l’OCDE sélectionnés ; 12 000

• Au terme de près de quatre décennies de faible croissance économique, un


écart de 26 % sépare dorénavant le Québec de la moyenne OCDE20, soit une 10 000
différence de près de 13 000 $ par habitant.
8 000
En décomposant l’évolution de l’écart de niveau de vie qui sépare le Québec
de la moyenne OCDE20, on peut voir que la nature même du retard qui 6 000
entrave la croissance de l’économie québécoise a évolué à travers le temps :
4 000
• Au cours des décennies 80 et 90, l’écart entre le Québec et la moyenne
OCDE20 s’est d’abord accentué parce que la province a été plus durement
touchée par deux récessions (1981 et 1991). Une fois les récessions passées, 2 000
l’économie québécoise reprenait une cadence plus ou moins similaire à celle
des pays qui composent le groupe OCDE20, ce qui permettait au Québec de
0
maintenir un écart relativement constant avec la moyenne ;

2000

2004

2006

2009
2008
2002
2003

2005
2001

2007
1990

1994

1996

1999
1984
1983

1985
1986

1988

1992
1993

1998
1995
1989
1982

1991

1997
1987

2010

2016
1981

2014
2015

2017
2012
2013
2011
• Depuis le début des années 2000, l’écart s’accentue sans que la conjoncture
économique ne soit en cause. De 2002 à 2007, l’écart qui sépare le Québec de
la moyenne OCDE20 a augmenté de plus de 700 $ par année alors qu’aucun
choc conjoncturel majeur n’entravait la croissance économique. La province a
ensuite été relativement épargnée par la récession de 2008. Une fois les effets
de la récession dissipés dans les pays de l’OCDE, l’écart s’est de nouveau accru
à un rythme alarmant.

8
-10%
-5%
0%
-5%
0%
5%
-10%
-5%
0%
5%
Terre-Neuve-et-Labrador Ontario Colombie-Britannique
Irlande Islande Alberta
Finlande Nouvelle-Zélande Ontario

GRAPHIQUE 4

En pourcentage
Alberta Finlande Canada
Italie Québec Québec
Islande Canada Australie

1981 - 1982

1988 - 1992

2007 - 2009
Suède Colombie-Britannique Saskatchewan
Japon Nouveau-Brunswick Manitoba
Danemark Alberta États-Unis
Royaume-Uni Suède Suisse
Espagne Nouvelle-Écosse Pays-Bas
Ontario Royaume-Uni Allemagne
États-Unis Manitoba Norvège
Colombie-Britannique Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard
Canada Australie Nouvelle-Zélande
Allemagne Suisse Italie
France États-Unis Nouveau-Brunswick
Norvège Danemark Belgique

DE VIE À PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHAT EN


PÉRIODE DE RÉCESSION ET HORS-RÉCESSION
Saskatchewan Île-du-Prince-Édouard Espagne
RÉCESSION

CROISSANCE ANNUELLE MOYENNE DU NIVEAU


Belgique Italie Islande
Pays-Bas Saskatchewan Terre-Neuve-et-Labrador
Suisse France Suède
Nouvelle-Zélande Norvège Irlande
Nouveau-Brunswick Belgique France
Québec Pays-Bas Royaume-Uni
Australie Espagne Finlande
Île-du-Prince-Édouard Japon Japon
Manitoba Allemagne Danemark
Nouvelle-Écosse Irlande Nouvelle-Écosse
Corée du Sud Corée du Sud Corée du Sud
et 90, le Québec a affiché l’un des plus forts reculs en matière de niveau de vie, mais
au cours des périodes identifiées (Graphique 4). Lors des récessions des décennies 80
visible lorsqu’on compare la croissance du niveau de vie des 30 économies analysées
La scission qui s’est opérée au Québec au tournant des années 2000 est particulièrement

0%
5%
0%
5%
0%
5%
0%
5%
10%

Italie Italie Japon Nouvelle-Zélande


Nouveau-Brunswick Ontario Suisse Saskatchewan
Norvège Nouvelle-Écosse Colombie-Britannique Manitoba
Nouvelle-Écosse Québec Allemagne France
Finlande France Italie Suisse
Espagne Canada France Pays-Bas
2009 - 2017
1982 - 1988

1992 - 2002

2002 - 2007

Île-du-Prince-Édouard Japon Belgique Belgique


Suisse Danemark Manitoba Islande
Belgique Allemagne Danemark Colombie-Britannique
anémique le reste du temps.

Québec Espagne États-Unis Alberta


France Norvège Nouvelle-Écosse Allemagne
Terre-Neuve-et-Labrador Nouveau-Brunswick Alberta Irlande
Alberta Alberta Canada Québec
Pays-Bas Belgique Suède Suède
Manitoba Manitoba Pays-Bas Danemark
Danemark États-Unis Saskatchewan Île-du-Prince-Édouard
Australie Île-du-Prince-Édouard Ontario Nouvelle-Écosse
Saskatchewan Pays-Bas Espagne Australie
Canada Suisse Québec Canada
Ontario Royaume-Uni Australie Italie
Royaume-Uni Australie Île-du-Prince-Édouard Terre-Neuve-et-Labrador
Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande Islande Espagne
États-Unis Saskatchewan Norvège Norvège
HORS-RÉCESSION

Japon Colombie-Britannique Nouvelle-Zélande Finlande


Islande Irlande Nouveau-Brunswick États-Unis
Suède Suède Royaume-Uni Ontario
Allemagne Finlande Finlande Nouveau-Brunswick
Colombie-Britannique Corée du Sud Terre-Neuve-et-Labrador Royaume-Uni
Corée du Sud Islande Corée du Sud Japon
Irlande Terre-Neuve-et-Labrador Irlande Corée du Sud
la croissance enregistrée lors de la reprise a permis à la province de se hisser dans le
classement. Depuis 2002, c’est l’inverse qui se produit. Le Québec a été relativement
épargné lors de la récession de 2008 mais la croissance économique globale a été

9
Section 2

POURQUOI
UN TEL RETARD?
En moyenne, 95 % de la croissance
économique observée au cours des
36 dernières années a été générée par
des gains de productivité. Le Québec
ayant enregistré l’une des moins bonnes
performances à ce chapitre, on ne
doit pas se surprendre si l’économie
québécoise progresse plus lentement.

10
1981-2017 QU’EST CE QUI EXPLIQUE LA FAIBLE
CROISSANCE DU NIVEAU DE VIE AU QUÉBEC?
Pour comprendre pourquoi la croissance économique au Québec a été si faible En somme, le niveau de vie d’une économie est déterminé en fonction de
au cours des 36 dernières années, on peut se référer à une équation simple où l’efficacité avec laquelle elle génère de la richesse (productivité du travail), de la
le niveau de vie est déterminé par trois facteurs : proportion de la population qui travaille (taux d’emploi) et du nombre d’heures
travaillées en moyenne par emploi (intensité du travail). En théorie, une société
• La productivité du travail, qui mesure la richesse générée en dispose donc de trois leviers pour stimuler la croissance de son niveau de vie :
moyenne par heure travaillée;
• Travailler plus efficacement en augmentant la richesse générée
• L’intensité du travail, qui évalue le nombre moyen d’heures par chaque heure travaillée;
travaillées par emploi;
• Travailler plus longuement en augmentant la durée moyenne du
• Le taux d’emploi, qui mesure la proportion de la population qui temps passé au travail;
détient un emploi.
• Travailler davantage en augmentant le nombre d’emplois.

La pratique démontre toutefois qu’à long terme, la quasi-totalité de la


croissance économique passera par des gains de productivité.

NIVEAU DE VIE = PRODUCTIVITÉ × INSTENSITÉ × TAUX D’EMPLOI


DU TRAVAIL DU TRAVAIL GLOBAL

FIGURE 1
LES TROIS DÉTERMINANTS DU NIVEAU DE VIE

11
1981-2017: TABLEAU 1
SOURCE DE LA CROISSANCE DU NIVEAU DE VIE À PARITÉ DES POUVOIRS
D’ACHAT ENTRE 1981 ET 2017

95% DE LA CROISSANCE
PIB par habitant en dollars canadiens de 2017 à parité des pouvoirs d’achat

VARIATION DU NIVEAU DE VIE EXPLIQUÉE


PAR UN CHANGEMENT DANS:

EXPLIQUÉE PAR VARIATION DU NIVEAU DE


VIE ENTRE 1981 ET 2017
LA PRODUCTIVITÉ
DU TRAVAIL
L'INTENSITÉ
DU TRAVAIL
LE TAUX D'EMPLOI
GLOBAL

DES GAINS DE
IRLANDE 72 097 68 955 -9 275 12 417
CORÉE DU SUD 40 825 40 708 -7 626 7 743
TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR 36 307 26 275 -2 453 12 485

PRODUCTIVITÉ NORVÈGE
ÉTATS-UNIS
ISLANDE
35 646
34 115
31 460
36 205
30 047
33 669
-5 972
910
-6 162
5 413
3 157
3 953
PAYS-BAS 29 548 22 200 -4 039 11 388
AUSTRALIE 28 818 23 034 -2 329 8 113
En décomposant la croissance du niveau de vie des 30 économies analysées SUÈDE 28 331 27 314 2 592 -1 575
(Tableau 1), on peut voir à quel point la productivité du travail joue un rôle déterminant SASKATCHEWAN 28 298 26 160 -4 076 6 215
en matière de croissance économique. En moyenne, 95 % de la croissance du niveau ALLEMAGNE 28 219 29 533 -11 401 10 087
de vie enregistrée entre 1981 et 2017 provient de gains de productivité. Règle DANEMARK 27 432 29 788 -4 705 2 349
générale, les économies où la croissance a été particulièrement rapide ont toutes ROYAUME-UNI 27 216 23 063 -683 4 836
enregistré une augmentation importante de leur productivité alors qu’inversement,
FINLANDE 25 482 33 972 -5 437 -3 053
la croissance économique a été lente dans celles où les gains de productivité ont été
limités. C’est le cas du Québec. BELGIQUE 24 547 23 616 -3 920 4 851
JAPON 24 423 30 632 -8 490 2 281
Avec une augmentation de 17 106 $ par habitant de son niveau de vie entre 1981 et
ALBERTA 24 140 26 608 -4 101 1 634
2017, la province a enregistré une des plus faibles augmentations en termes absolus :
SUISSE 23 229 22 931 -8 295 8 593
• Moins de 80 % de cette augmentation (13 508 $ sur un total de 17 106 $ par ESPAGNE 22 576 17 199 -3 828 9 205
habitant) s’explique par l’augmentation de la productivité du travail. Seul le
NOUVEAU-BRUNSWICK 21 319 13 065 -529 8 783
Nouveau-Brunswick affiche une contribution inférieure à celle du Québec, la
CANADA 20 946 19 353 -3 134 4 727
différence étant par ailleurs marginale ;
MANITOBA 20 414 20 069 -2 724 3 068
• La diminution du nombre d’heures travaillées en moyenne par emploi au Québec
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD 20 387 15 021 -2 198 7 564
a ralenti la croissance économique de 3 623 $ par habitant entre 1981 et 2017. La
ONTARIO 20 294 21 727 -2 813 1 381
province ne fait toutefois pas figure d’exception, la Suède et les États-Unis étant les
seules économies ayant enregistré une hausse au chapitre de l’intensité du travail ; FRANCE 19 435 25 508 -6 883 810
NOUVELLE-ZÉLANDE 19 387 17 682 -2 414 4 118
• En contrepartie, l’augmentation de la participation au marché du travail a contribué
NOUVELLE-ÉCOSSE 18 717 14 686 -2 691 6 722
à stimuler la croissance de l’économie québécoise. À elle seule, l’augmentation du
taux d’emploi a généré une augmentation de 7 221 $ par habitant du niveau de vie COLOMBIE-BRITANNIQUE 18 107 16 530 -2 926 4 503
du Québec. Toutes proportions gardées, cet apport est 1,3 fois plus important QUÉBEC 17 106 13 508 -3 623 7 221
que celui observé en moyenne parmi les 30 économies analysées. ITALIE 14 698 14 254 -3 319 3 763

12
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL :
UNE CROISSANCE INSUFFISANTE
La faible contribution de la productivité du travail dans l’accroissement du niveau de vie au Québec est le
résultat d’une croissance particulièrement lente de la productivité du travail au Québec (Graphique 5).
Avec une croissance annuelle moyenne inférieure à 1 %, la province a été reléguée en queue de peloton,

5,4%
pratiquement à parité avec la Suisse. Résultat : la mince avance détenue par le Québec au début des années 80
s’est peu à peu effritée et désormais, la province affiche l’un des plus faibles niveaux de productivité parmi

3,9%
les 30 économies analysées (Graphique 6) :
GRAPHIQUE 5

2,3%
2,1%
1,9%
1,8%
1,8%
1,7%
1,7%
1,7%
1,7%
CROISSANCE ANNUELLE MOYENNE

1,6%
1,5%
1,4%
1,4%
1,4%
1,4%
1,3%
1,3%
1,3%
1,2%
1,2%
1,2%
1,2%

1,2%
1,0%
1,0%
0,9%
0,9%

0,9%

DE LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL
ENTRE 1981 et 2017
En pourcentage
Colombie-
Britannique

Île-du-
Prince-Édouard

Terre-Neuve-
et-Labrador
Suisse

Québec

Nouveau-
Brunswick

Alberta

Manitoba

Corée du Sud
Italie

Nouvelle-Écosse

Nouvelle-Zélande

Pays-Bas

Ontario

Australie

Espagne

Saskatchewan

Belgique

États-Unis

Suède

Royaume-Uni

France

Danemark

Allemagne

Norvège

Islande

Japon

Finlande

Irlande
Canada

93,43
91,53
86,69

87,38
87,21
82,94

84,78
82,03
79,85
79,68
77,54

78,10
74,65
72,01
69,48
67,66
67,30
66,94

66,95
66,75

121,99
61,62
60,15
59,46
56,04
54,70
54,04
51,04
45,77

102,93
GRAPHIQUE 6
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL EN 2017
PIB par heure travaillée en dollars canadiens
de 2017 à parité des pouvoirs d’achat
Île-du-
Prince-Édouard

Colombie-
Britannique

Terre-Neuve-
et-Labrador
Royaume-Uni

Finlande

Belgique

Norvège

Irlande
Corée du Sud

Nouveau-

Japon

Québec

Manitoba

Ontario

Espagne

Italie

Australie

Saskatchewan

Suède

Islande

Alberta

États-Unis

France

Pays-Bas

Suisse

Allemagne

Danemark
Nouvelle-Zélande

Nouvelle-Écosse

Brunswick

Canada

Le niveau de vie au Québec serait aujourd’hui nettement plus élevé si sa productivité du travail avait progressé
plus rapidement. Dans l’éventualité où la productivité du travail au Québec avait augmenté au même rythme
que celle enregistrée en moyenne dans le groupe OCDE20, le niveau de vie du Québec dépasserait les
65 000 $ par habitant, une différence de plus de 15 000 $ par habitant par rapport au niveau observé en
réalité (Graphique 7). Le Québec se classerait alors dans la portion supérieure du classement des niveaux de
vie, tout juste derrière les Pays-Bas et devant le Danemark.

GRAPHIQUE 7
NIVEAU DE VIE À PARITÉ DES
POUVOIRS D’ACHAT EN 2017
66 065
62 603

63 662
49 699

62 543

77 444
58 583

60 235

77 048
58 230

65 352
54 307
50 733

53 627

94 225
67 667
47 506

47 693

47 986

65 287
44 781
43 757

58 182
49 576

56 251
54 181

68 315

81 125
53 074

63 517

74 815

PIB par habitant en dollars canadiens de


2017 à parité des pouvoirs d’achat
Île-du-
Prince-Édouard

Colombie-
Britannique

Terre-Neuve-
et-Labrador
Nouveau-

Corée

Italie

Québec
Nouvelle-Écosse

Brunswick

Espagne

Nouvelle-Zélande

Manitoba

France

Japon

Royaume-Uni

Finlande

Ontario

Belgique

Suède

Pays-Bas
Australie

Allemagne

Danemark

Québec (OCDE20)

Islande

Saskatchewan

États-Unis

Norvège

Alberta

Suisse

Irlande
Canada

13
UN EFFET LIMITÉ DU CÔTÉ
DES COMPOSANTES DE L’EMPLOI
Contrairement à une perception répandue, le GRAPHIQUE 8
fait de travailler un nombre d’heures plus élevé INTENSITÉ DU TRAVAIL EN 2017
ne générera que des gains limités en termes de Heures travaillées par emploi
niveau de vie, au même titre qu’une participation
plus intensive au marché du travail atteindra
rapidement ses limites :

1 609

1 690
1 690

1 696
1 360

1 644

1 695
1 408

1 435

1 549

1 700

1 799
1 736
1 522
1 487

1 778
1 631

1 753
1 720
1 725

1 775
1 670

1 847
1 727
1 570

1 671

2 018
1 710
1 415

1 747
• Par exemple, si le Québec affichait une
intensité du travail similaire à celle de l’Alberta

Colombie-
Britannique

Île-du-
Prince-Édouard

Terre-Neuve-
et-Labrador
Allemagne

Norvège

Pays-Bas

Islande

France

Belgique

Suisse

Suède

Finlande

Québec

Royaume-Uni

Manitoba
Danemark

Espagne

Nouvelle-Écosse

Ontario

Japon

Italie

Australie

Saskatchewan

Irlande

Nouvelle-Zélande

Alberta

Nouveau-
Brunswick

Corée du Sud
États-Unis
Canada
(Graphique 8), le niveau de vie au Québec
n’augmenterait que de 3 954 $ par habitant
- soit une augmentation d’environ 8 % par
rapport au niveau actuel (Graphique 9). Il s’agit
GRAPHIQUE 9
d’un gain plutôt modeste considérant que 131
NIVEAU DE VIE À PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHAT EN 2017
heures de travail additionnelles s’ajouteraient PIB par habitant en dollars canadiens de 2017 à parité des pouvoirs d’achat
à chaque emploi, l’équivalent de plus de trois
semaines de travail supplémentaires ;

66 065
62 603

63 662
49 699

54 035
53 653

62 543

77 444
58 583
60 235

77 048
58 230
50 733

54 307
53 627

94 225
67 667
47 506
47 693
47 986

65 287
44 781
43 757

58 182
49 576

56 251
54 181

68 315

81 125
53 074

63 517

74 815
• Le constat est le même du côté du taux
d’emploi. En supposant que la participation au
marché du travail au Québec était identique
Île-du-

(intensité du travail Alberta)


Prince-Édouard

Colombie-
Britannique
(taux d'emploi Alberta)

Terre-Neuve-
et-Labrador
Italie
Nouvelle-Écosse
Nouveau-
Brunswick

Corée du Sud
Espagne

Québec

Manitoba

Japon

Royaume-Uni

Finlande
Nouvelle-Zélande

France

Ontario

Belgique

Suède

Australie

Pays-Bas
Allemagne

Danemark

Islande

Saskatchewan

États-Unis

Norvège

Alberta

Suisse

Irlande
Québec

Québec

Canada
à celle de l’Alberta (Graphique 10), le niveau
de vie au Québec n’augmenterait que de
4 336 $ par habitant – soit une augmentation
d’environ 9 % par rapport au niveau actuel.
À nouveau, il s’agit d’un gain relativement
modeste considérant que dans les conditions GRAPHIQUE 10
actuelles, le taux de chômage devrait être à TAUX D’EMPLOI EN 2017
Nombre d’emplois sur la population totale
0 % et qu’une partie de la population inactive
devrait réintégrer le marché du travail pour
atteindre un tel taux d’emploi.

Au bout du compte, le constat est sans équivoque.


Pour améliorer la prospérité économique de la
46,2%

53,3%

53,6%

53,6%
50,3%

54,6%
48,5%
44,5%

49,8%

59,3%
48,4%

52,9%
50,7%

50,7%
49,4%

51,9%
51,0%

51,3%

51,8%
41,9%

41,9%
41,6%
41,5%

41,5%

51,4%

53,1%
49,1%
47,7%

province, il ne s’agit pas simplement de travailler

51,1%

57,1%
plus fort ou plus longtemps ; il faut travailler mieux.
Et tel que le montre la section qui suit, cette
Île-du-
Prince-Édouard

Colombie-
Britannique
Terre-Neuve-
et-Labrador

Finlande
Italie

France

Belgique

Espagne

Irlande

Nouveau-
Brunswick

Royaume-Uni

États-Unis

Suède
Nouvelle-Écosse

Québec

Manitoba
Danemark

Australie
Saskatchewan

Ontario

Corée du Sud

Norvège

Pays-Bas

Japon

Allemagne

Alberta

Islande

Suisse
Nouvelle-Zélande
Canada
responsabilité n’incombe pas qu’aux travailleurs.

14
Section 3

MIEUX COMPRENDRE
LA FAIBLE CROISSANCE DE LA
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL
DU QUÉBEC AU COURS DES
20 DERNIÈRES ANNÉES
Ce n’est pas parce que le symptôme
est constaté du côté du travail que
la solution se trouve nécessairement
du côté des travailleurs.

15
FOCUS SUR LES ENTREPRISES FIGURE 2
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL DANS LE SECTEUR DES ENTREPRISES EN 2016
PIB aux prix de base en dollars canadiens de 2007 par heure travaillée
Jusqu’ici, la productivité du travail a été mesurée dans sa plus large
définition, c’est-à-dire en considérant l’ensemble de l’économie.
En plus des entreprises, où 78 % des heures sont travaillées, on
70
a considéré l’activité générée par les administrations publiques
et les organismes à but non lucratif, où 19 % et 3 % des heures 60
sont respectivement travaillées. En procédant de la sorte, on
parvient à comparer la performance des 20 pays sélectionnés et 50
des 10 provinces canadiennes sans égard au poids de l’État dans
ces économies. 40
Cela dit, l’enjeu de la productivité au Québec se situe avant tout 30
du côté des entreprises. Quoique les administrations publiques
contribuent à la création de richesse − que ce soit directement 20
en offrant des services ou indirectement en soutenant les
entreprises à travers certaines missions telles que l’éducation ou 10
l’aide au développement économique − ce sont les entreprises
qui créent la vaste majorité de l’activité économique. Et selon 0

Île-du-Prince-Édouard

Nouvelle-Écosse

Nouveau-Brunswick

Québec

Ontario

Manitoba

Colombie-Britannique

Canada

Saskatchewan

Terre-Neuve-et-Labrador

Alberta
toute vraisemblance, les entreprises de la province semblent
mal outillées. En 2016, la productivité du secteur québécois des
entreprises était parmi les plus faibles au Canada (Figure 2). Seules
les provinces maritimes affichaient une productivité inférieure à
celle du Québec. Confronté à un tel constat, on doit chercher à
comprendre pourquoi la productivité des entreprises du Québec
est inférieure à celle de la majorité des provinces canadiennes.

16
ET SI TOUT PROVENAIT D’UN EFFET DE STRUCTURE?
D’emblée, on pourrait être tenté d’invoquer un effet de structure pour expliquer Cet effet s’est toutefois progressivement estompé à travers le temps :
l’écart de productivité qui sépare le secteur des entreprises du Québec de celui
de l’Ontario. En somme, il est possible que l’activité économique de l’Ontario soit • Entre 2002 et 2009, l’écart entre le Québec et l’Ontario était toujours expliqué
concentrée dans des secteurs à forte valeur ajoutée où la productivité est élevée – par un effet de composition mais désormais, le Québec ne détenait plus d’avantage
par exemple le secteur automobile ou la finance – alors que de son côté, le Québec sur l’Ontario au niveau sectoriel. Résultat : les deux provinces auraient été à égalité
pourrait être confiné dans des secteurs d’activité moins productifs. Dans de telles si elles avaient affiché la même structure économique ;
circonstances, la productivité globale du Québec pourrait être inférieure à celle de • À partir de 2009, la tendance s’est inversée et l’avantage du Québec au niveau
l’Ontario même si, dans les faits, la productivité de chacune des industries québécoises sectoriel est disparu. En 2016, la répartition de l’activité économique expliquait
s’avérerait supérieure à leurs équivalents ontariens. Bref, le Québec pourrait être moins du quart de l’écart de productivité Québec-Ontario. Si la structure de
moins productif que l’Ontario en raison de la structure de son économie et non en l’économie québécoise avait été identique à celle de l’Ontario, le Québec aurait
raison d’un écart de productivité pure. C’est vraisemblablement ce qui a été observé affiché une productivité moyenne de 43,97 $ par heure travaillée et aurait
pendant un certain temps (Graphique 11) : conservé un retard de plus de 7 % sur l’Ontario.
• À la fin des années 90, l’écart de productivité entre le Québec et l’Ontario était Autrement dit, l’écart de productivité Québec-Ontario est désormais expliqué en
entièrement expliqué par un effet de composition. Si la structure de l’économie majeure partie par la faible productivité des industries québécoises et non par un
québécoise avait été identique à celle de l’Ontario – c’est-à-dire si la répartition effet de structure, un résultat qui a de quoi préoccuper les Québécois.
sectorielle des heures travaillées au Québec avait été identique à celle de l’Ontario,
illustré par la ligne rouge – le Québec aurait affiché une productivité moyenne de
41,04 $ par heure travaillée, soit un avantage global de 6,8 % sur l’Ontario ;
50
• Autrement dit, l’écart de productivité Québec-Ontario était alors expliqué par
une répartition différente de l’activité économique et non par une productivité 48
plus faible au niveau sectoriel. En fait, la productivité du travail des industries
québécoises était même supérieure à leurs équivalents ontariens. 46

44

42

40

38

36 Québec - avec la structure de l'Ontario


Ontario - secteur des entreprises
34 Québec - secteur des entreprises
GRAPHIQUE 11
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL 32
DANS LE SECTEUR DES ENTREPRISES DE 1997 À 2016
PIB aux prix de base en dollars canadiens de 2007 par heure travaillée 30
2000

2004

2006

2009
2008
2002
2003

2005

2007
2001
1999
1998
1997

2016
2010

2014
2015
2012
2013
2011
17
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL :
PLUS QU’UN INDICATEUR DE L’EFFICACITÉ DES TRAVAILLEURS
Pour comprendre pourquoi la productivité du travail des entreprises québécoises est Ultimement, on comprend que le Québec peut intervenir
inférieure à la plupart de leurs équivalents des autres provinces canadiennes, on doit
dans trois champs d’action étroitement liés pour améliorer
d’abord rappeler que la productivité du travail est avant tout une mesure économique de
l’efficacité, et non un indicateur comptable. De fait, ce n’est pas parce que le symptôme est durablement sa productivité du travail:
constaté du côté de la productivité du travail que la solution se trouve nécessairement du
• Améliorer la qualité de sa main-d’œuvre ;
côté des travailleurs.
• Stimuler l’investissement privé ;
Pour bien saisir la nature de l’enjeu de la productivité, on doit savoir que la productivité du • Favoriser l’innovation.
travail est définie par l’interaction de trois composantes :
• La composition du travail, qui mesure la qualité de la main-d’œuvre selon l’éducation
et l’expérience ;
• L’intensité capitalistique, qui mesure le stock de capital – machines, matériel, GRAPHIQUE 12
infrastructures, etc. – mis à la disposition des travailleurs ; DÉCOMPOSITION DE LA CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITÉ DU
• La productivité multifactorielle (PMF), un indicateur de l’efficacité conjointe du travail et TRAVAIL DANS LE SECTEUR DES ENTREPRISES ENTRE 1997 et 2016
du capital mesurant l’apport du changement technologique. PIB aux prix de base en dollars canadiens de 2007 par heure travaillée

À terme, la croissance de la productivité est donc déterminée par l’évolution de la qualité du 12


capital humain, de la quantité et l’utilité du capital physique et de la disposition générale de Productivité multifactorielle
l’économie à innover. En exprimant la productivité du travail selon ces termes, on parvient à Intensité capitalistique
identifier la contribution de chacune de ses composantes dans la croissance, ce qui permet de 10 0,81
Composition de la main-d’œuvre
mieux comprendre pourquoi la productivité du travail a progressé moins rapidement qu’en
Ontario ou qu’en moyenne au Canada depuis 1997 (Graphique 12) :
8
• D’emblée, on peut voir que l’écart Québec-Ontario serait essentiellement attribuable à
l’efficacité globale de la production des entreprises ontariennes. Entre 1997 et 2016, les 3,59
gains associés à la PMF ont été pratiquement 3 fois plus importants du côté de l’Ontario,
ce qui a inévitablement stimulé la croissance de la richesse générée par heure travaillée ;
6
1,14 7,73

• On constate par ailleurs que l’écart avec la moyenne canadienne serait expliqué par une
plus forte intensité capitalistique. Bénéficiant de l’essor des secteurs liés à l’exploitation 4
des ressources naturelles, les employés canadiens sont vraisemblablement parvenus à 3,79 3,26
accroître plus rapidement leur efficacité en misant sur une augmentation nettement plus
rapide du stock de capital à leur disposition ; 2

• Finalement, on peut voir que l’apport de la composition du travail a été moins important 1,71 2,06
1,41
au Québec qu’il ne l’a été en Ontario ou en moyenne au Canada, ce qui signifie que la 0
qualification de la main-d’œuvre s’est accrue moins rapidement qu’ailleurs au Canada. Québec Ontario Canada

18
QUALITÉ DE LA MAIN-D’ŒUVRE:
TÉMOIN D’UN RETARD PERSISTANT
Le retard de croissance de la productivité du travail associé à la qualité de la main- GRAPHIQUE 13
d’œuvre témoigne d’une réalité préoccupante : le marché du travail québécois PROPORTION DE LA POPULATION DE 15 À 19 ANS QUI N’EST PAS AUX ÉTUDES
compte sur une main-d’œuvre moins qualifiée. En dépit du rattrapage observé En pourcentage
depuis les années 60, le Québec peine à rattraper le retard cumulé. 25%
• La proportion des jeunes de 15 à 19 ans qui n’est plus aux études demeure
élevée. Le Québec a certes rattrapé la moyenne canadienne mais l’écart avec les 20%
pays de l’OCDE ou l’Ontario – où l’école est obligatoire jusqu’à 18 ans depuis
2006 – demeure préoccupant (Graphique 13) ;
15%
• Cet écart ne résulte pas d’une participation accrue à la formation professionnelle
au secondaire, un phénomène qui accélérerait la sortie des jeunes du système
scolaire. Tel qu’illustré au graphique 14, les jeunes Québécois sont peu 10% Québec
nombreux à la fréquenter ; Canada
• La proportion des jeunes de 25 à 34 ans qui détient un diplôme universitaire égal Ontario
5%
ou supérieur au baccalauréat est plus faible qu’elle ne l’est dans la plupart des Moyenne OCDE
économies avec lesquelles on compare le Québec (Graphique 15).

Autrement dit, les jeunes Québécois sont moins nombreux à fréquenter le système 0%
2000 2005 2010 2015 2018
d’éducation, et sont conséquemment moins nombreux à détenir les compétences
techniques et professionnelles nécessaires pour alimenter le marché du travail.
GRAPHIQUE 15
GRAPHIQUE 14 PROPORTION DE LA POPULATION DE 25 À 34 ANS QUI DÉTIENT
PROPORTION DE LA POPULATION DE 15 À 19 ANS QUI UN DIPLÔME UNIVERSITAIRE ÉQUIVALENT
FRÉQUENTE LA FORMATION PROFESSIONNELLE OU SUPÉRIEUR AU BACCALAURÉAT
En pourcentage 50,1% En pourcentage
48,3%
45,9%
45,3%
45,2%
45,2%
44,0%
41,4%
41,3%
40,5%
40,4%
40,2%
39,0%
37,2%
36,3%
36,0%
35,6%
35,0%
31,0%
30,2%
29,4%
26,8%
22,2%
40,3%
43,5%

39,8%

20,9%
28,8%

28,8%

28,8%

12,2%
13,0%

12,3%
24,7%

10,4%
30,1%

10,1%

8,7%
9,7%

7,2%

5,8%
Italie

Suisse

Belgique

Finlande

Royaume-Uni

Norvège

France

Suède

Allemagne

Irlande

Québec
Pays-Bas

Japon

Islande

Espagne

Australie

Danemark
Corée du Sud

Nouvelle-Zélande

Irlande

Finlande

Nouvelle-Zélande

Australie

Japon

Ontario

Suède

Canada

Norvège
Suisse

Islande

Belgique

Pays-Bas
Corée du Sud

Royaume-Uni

Danemark

États-Unis

Québec

Allemagne

France

Espagne

Italie
19
QUALITÉ DE LA MAIN-D’ŒUVRE:
INVESTIR PLUS, INVESTIR MIEUX
Avec une croissance totale d’à peine 9 % de ses dépenses réelles en éducation au GRAPHIQUE 16
cours des dix dernières années (Graphique 16), le Québec n’a vraisemblablement CROISSANCE RÉELLE DES DÉPENSES BUDGÉTAIRES EN ÉDUCATION
pas cherché à combler son retard sur la moyenne canadienne. Résultat : la province PAR HABITANT DE 5 À 25 ANS ENTRE 2008 ET 2017
40% 41%
En pourcentage
demeure confinée dans le bas du classement national au chapitre des dépenses
37%
publiques en éducation (Graphique 17). En 2017, le Québec accusait un retard de
8,4 % sur la moyenne canadienne – l’équivalent de 801 $ par habitant de 5 à 25
ans - et seule la Colombie-Britannique précédait le Québec dans ce classement.
25%
En comparant le financement public par niveau d’enseignement (Graphique 18),
on constate qu’un écart de moins de 5 % sépare le Québec de l’Ontario et de la
17%
moyenne canadienne au niveau de l’enseignement primaire et secondaire, alors que 15%
l’écart est de près de 20 % au niveau post-secondaire. En regard de ces résultats, 13%
on comprend que le Québec aurait avantage à accroître ses dépenses en éducation 8% 9%
s’il souhaite appuyer durablement la croissance de sa productivité. Et selon toute 6%
vraisemblance, la solution ne passera pas uniquement par une augmentation
1%
quantitative. Il faudra investir mieux.
ÎPÉ C-B N-B QC ONT MAN CA TNL N-É SAS ALB

GRAPHIQUE 17 GRAPHIQUE 18
DÉPENSES BUDGÉTAIRES RÉELLES EN ÉDUCATION DÉPENSES BUDGÉTAIRES EN ÉDUCATION SELON LE NIVEAU
PAR HABITANT DE 5 À 25 ANS EN 2017 ET LA POPULATION CIBLE EN 2017 PAR RAPPORT AU QUÉBEC
En dollars canadiens de 2017 Québec = 100

120

Canada
115
Ontario
110

105
10 286

14 583
10 252

11 888

11 944

12 581
11 597
11 214

100
9 485
9 023

9 780

Enseignement Enseignement
primaire et secondaire collégial et universitaire
C-B QC MAN ONT CA ÎPÉ N-B N-É ALB SAS TNL ($CA par habitant de 5 à 18 ans) ($CA par habitant de 18 à 25 ans)

20
STIMULER L’INNOVATION:
LE DOUBLE JEU DE L’ÉDUCATION
GRAPHIQUE 19
Dans la mesure où les activités de recherche et développement PROPORTION DE LA POPULATION DE 25 À 34 ANS QUI DÉTIENT
(R-D) sont généralement associées à la formation universitaire de UN DIPLÔME DE MAÎTRISE OU DE DOCTORAT EN 2017
deuxième et troisième cycles, les retombées d’un investissement
moins intensif en éducation ne se limitent pas qu’à une question de
qualité de main-d’œuvre : à long terme, les décisions prises peuvent
affecter la disposition de l’économie à innover en limitant en amont
la capacité des entreprises à générer des innovations. C’est en partie
ce qui expliquerait la faible performance du Québec à ce chapitre.
Au Québec, la proportion de la population de 25 à 34 ans qui détient
un diplôme de maîtrise ou de doctorat (Graphique 19) est plus faible

23%

21%

19%

18%

18%

18%

16%

16%

15%

14%

14%

14%

14%

13%

12%

12%

11%

10%

9%

6%
qu’elle ne l’est dans la majorité des économies avec lesquelles on
compare la province. Avec un taux de diplomation de 11% chez les

Suisse

Belgique

Islande

France

Danemark

Allemagne

Finlande

Suède

Irlande

Nouvelle-Zélande
Ontario

États-Unis

Québec

Canada

Australie
Pays-Bas

Espagne

Italie

Norvège

Royaume-Uni
25-34 ans, le Québec est relégué en queue de peloton, pratiquement
à égalité avec le Canada. Seules l’Australie et la Nouvelle-Zélande
affichent des taux inférieurs à ceux observés ici.
Selon toute vraisemblance, la faible capacité du Québec à générer des
diplômés universitaires de deuxième et troisième cycles universitaires
aurait réduit la capacité de la province à innover. Et a priori, les
conséquences semblent pleinement perceptibles.
GRAPHIQUE 20
En comparant le nombre de brevets déposés par millions d’habitants
NOMBRE DE BREVETS DÉPOSÉS EN VERTU DU TRAITÉ EN
– l’une des rares mesures tangibles de l’innovation – on constate que
MATIÈRE DE BREVETS PAR MILLIONS D’HABITANTS,
le Québec est à nouveau relégué dans le bas du classement, tout
MOYENNE 2007-2013
juste devant l’Australie et la Nouvelle-Zélande et avec une bonne
longueur d’avance sur l’Italie et l’Espagne (Graphique 20). Quoique
cet indicateur ne s’avère être qu’une mesure partielle de l’innovation
– seuls les produits, les appareils et les procédés constituant une
avancée originale peuvent être brevetés – il témoigne néanmoins
d’une réalité préoccupante : le Québec est loin de se démarquer en
Suisse 306
Finlande 290

Pays-Bas 205
Allemagne 222
Japon 282

Belgique 109
Corée du Sud 192
États-Unis 158
Norvège 144
Danemark 219
Suède 318

France 112

Islande 96
Ontario 99

Canada 86
Québec 84
Australie 83
Royaume-Uni 95

Espagne 38
Italie 55
Nouvelle-Zélande 79
Irlande 87
matière d’innovation.

21
STIMULER L’INNOVATION:
RELANCER LA R-D PRIVÉE
En plus d’être limitée par la faiblesse relative du taux de diplomation GRAPHIQUE 21
universitaire des 25-34 ans, la disposition de l’économie québécoise à innover DÉPENSES PRIVÉES ET PUBLIQUES EN R-D PAR EMPLOI EN 2016
serait vraisemblablement entravée par l’intensité de la R-D. Toutes proportions En dollars canadiens de 2017 par emploi à parité des pouvoirs d’achat
gardées, le Québec consacre année après année moins d’argent en R-D que ne
le font la plupart des économies occidentales.

En 2017, le Québec a consacré 2 171 $ par emploi à la R-D (Graphique 21), un


niveau de dépenses essentiellement identique à celui de l’Ontario, et légèrement
supérieur à la moyenne canadienne. L’économie canadienne dans son ensemble
accusait toutefois un retard significatif sur les autres pays. Par exemple, la Finlande
a consacré 1 115$ par emploi de plus que le Québec à la R-D, soit une différence
de plus de 50 % par rapport à l’effort déployé au Québec.

4 363

3 443

2 880

2 409
3 834

2 398

1 343
2 483

1 907
3 286

1 232
1 522
2 327
2 931
3 572

2 165

1 870
3 617

3 171

2 171
4 611

4 110
Selon toute vraisemblance, deux éléments expliqueraient la position actuelle
du Québec. D’un côté, les dépenses publiques ont cessé de s’accroître au

Suisse

Suède
Corée du Sud
Danemark
Belgique
États-Unis

Allemagne
Finlande
Japon
Norvège
France
Pays-Bas

Québec
Ontario
Canada

Italie
Islande
Irlande

Royaume-Uni

Espagne
Nouvelle-Zélande
Australie
début des années 2000, de sorte que l’effort actuel de l’État en R-D est à toute
fin pratique identique à celui déployé il y a un peu plus de 15 ans. En parallèle,
les dépenses privées en R-D ont nettement diminué, au point où les dépenses
réelles des entreprises en R-D sont aujourd’hui 17 % plus faibles qu’elles ne
l’étaient au début des années 2000. Résultat : les dépenses globales en R-D au
Québec ont chuté de 7 % dans l’intervalle. 1 800
En plus d’améliorer sa diplomation universitaire, le Québec devra donc inciter 1 600 R-D privée
les entreprises à investir en R-D pour améliorer la disposition de l’économie à
1 400 R-D publique
innover et ainsi stimuler la croissance de sa productivité.
1 200
1 000
800
600
400

GRAPHIQUE 22 200
ÉVOLUTION DES DÉPENSES RÉELLES PRIVÉES ET 0
PUBLIQUES EN R-D PAR EMPLOI DE 1981 À 2016

2009
2003
2005
2007
2001
1999
1983
1985

1993
1995
1989
1991

1997
1987
1981

2015
2013
2011
En dollars canadiens de 2017 par emploi

22
STIMULER L’INVESTISSEMENT PRIVÉ
La faiblesse relative des dépenses privées en R-D reflète un problème constaté Irlande 42 620
à plus large échelle : les entreprises de la province investissent globalement Terre-Neuve-et-Labrador 38 813
moins que celles des autres économies avec lesquelles on compare le Québec
(Graphique 23). Avec un investissement privé non résidentiel chiffré à 8 212 $ Alberta 25 856
par habitant, le Québec est relégué en peloton de queue. Seules les provinces Saskatchewan 23 640
maritimes affichent un niveau d’investissement inférieur à celui du Québec. Notons Suisse 22 605
que l’investissement privé non résidentiel en Finlande est 1,7 fois plus élevé qu’au
Belgique 22 312
Québec et, pourtant, la Finlande est loin de faire figure d’exception.
États-Unis 21 143
Au final, le constat qui émerge pointe en direction d’un constat clair: le Québec Norvège 19 869
présente une faible intensité capitalistique car les entreprises investissent moins.
Corée du Sud 18 728
Suède 18 450
Australie 18 339
Japon 17 256
France 16 783
Danemark 16 666
Pays-Bas 15 731
Espagne 15 102
Allemagne 14 295
Finlande 14 148
Italie 13 510
Manitoba 12 816
Canada 12 639
Nouvelle-Zélande 12 066
Colombie-Britannique 12 002
Royaume-Uni 11 722
Ontario 9 912
Québec 8 212
Nouvelle-Écosse 8 110
GRAPHIQUE 23 Nouveau-Brunswick 7 990
INVESTISSEMENT PRIVÉ NON RÉSIDENTIEL EN 2017
En dollars canadiens de 2017 par emploi à parité des pouvoirs d’achat Île-du-Prince-Édouard 6 098

23
STIMULER L’INVESTISSEMENT PRIVÉ:
UN LEVIER DE CROISSANCE FONDAMENTAL
La faible propension des entreprises québécoises à investir se GRAPHIQUE 25
ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS RÉELS PRIVÉS PAR
répercute de deux façons sur la productivité de la province : EMPLOI EN MACHINES ET MATÉRIEL DE 1997 À 2017
En dollars canadiens de 2017 par emploi
• D’un côté, les entreprises québécoises investissent moins en machines et matériel 8 000
que ne le font les entreprises canadiennes (Graphique 24), une tendance lourde qui
perdure depuis de nombreuses années (Graphique 25). Résultat : les travailleurs 7 000 Canada
québécois disposent d’un stock de capital de production moins important, ce qui Ontario
6 000 Québec
réduit inévitablement l’efficacité globale de leur production ;
5 000
• Les entreprises québécoises effectuent par ailleurs moins de dépenses de
4 000
propriété intellectuelle que leurs homologues ontariens. Conséquence directe
d’une propension plus faible à entreprendre des activités de R-D, elles sont 3 000
vraisemblablement moins bien outillées pour innover.
2 000

Bref, la province dégagera des retombées considérables si elle 1 000


parvient à inciter les entreprises à investir plus massivement. 0

2000

2004

2006

2009
2008
2002
2003

2005

2007
2001
1999
1998
1997

2016
2010

2014
2015
2012
2013

2017
2011
4 500

4 000 4 221 4 112


3 500 Moyenne canadienne
Québec
3 000 Ontario
3 040
2 500

2 000
2 084 GRAPHIQUE 24
1 893 1 835 INVESTISSEMENT PRIVÉ PAR EMPLOI EN MACHINES ET
1 500
MATÉRIEL ET EN PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE EN 2017
1 000 En dollars canadiens de 2017 par emploi
Machines et matériel Propriété intellectuelle

24
Section 4

POURQUOI SE
PRÉOCCUPER DE LA
FAIBLESSE RELATIVE DU
NIVEAU DE VIE
AU QUÉBEC ?

25
LOURDEUR
RELATIVE DE L’ÉTAT
Dans un contexte où le niveau de vie est d’abord et avant tout une mesure GRAPHIQUE 26 GRAPHIQUE 27
de prospérité économique, on doit être conscient que cet indicateur n’offre POIDS DES DÉPENSES PUBLIQUES DÉPENSES PUBLIQUES PAR
DANS LE PIB EN 2017 HABITANT EN 2017
que peu de renseignements sur la qualité de vie des citoyens ou sur la En pourcentage En dollars canadiens de 2017 par
manière dont la richesse est distribuée dans l’économie. Deux économies habitant à parité des pouvoirs d’achat
peuvent ainsi afficher des niveaux de vie identiques et pourtant offrir une Nouvelle-Écosse 61,0% Norvège 36 984
qualité de vie diamétralement opposée, l’une répartissant par exemple Île-du-Prince-Édouard 57,0% Danemark 32 906
équitablement la richesse générée en cours d’année, l’autre favorisant plutôt Nouveau-Brunswick 55,6% Belgique 30 795
les mécanismes de libre marché. Bien que de tels écarts constituent des France 55,0% Finlande 29 922
exceptions dans le groupe de pays et de provinces avec lequel on compare Finlande 53,2% Suède 29 896
le Québec, on doit garder en tête que le niveau de vie est avant tout un Belgique 51,1% France 29 489
indicateur de la capacité d’une économie à générer de la richesse. Et c’est Danemark 50,4% Terre-Neuve-et-Labrador 28 341
précisément pour cette raison qu’on doit s’en préoccuper. Norvège 48,0% États-Unis 27 921
Suède 47,8% Pays-Bas 27 696
Par exemple, lorsqu’on compare le poids relatif des dépenses publiques Québec 47,7% Nouvelle-Écosse 27 329
– mesuré par le rapport entre les dépenses totales des administrations Italie 47,4% Allemagne 27 125
publiques et le PIB (Graphique 26) – on constate que le Québec se positionne Manitoba 45,9% Islande 26 741
relativement haut dans le classement. Avec des dépenses publiques Terre-Neuve-et-Labrador 45,3% Suisse 26 682
représentant approximativement 48 % du PIB de la province, le Québec se Allemagne 42,6% Nouveau-Brunswick 26 426
positionne tout juste derrière la Suède, la Norvège et le Danemark. Le ton Pays-Bas 41,9% Île-du-Prince-Édouard 24 944
est toutefois différent lorsqu’on compare le niveau des dépenses publiques Espagne 40,8% Manitoba 24 355
en fonction de la population plutôt qu’en fonction de la richesse générée Islande 39,5% Saskatchewan 24 153
(Graphique 27). Le Québec perd alors plusieurs échelons dans le classement Canada 39,4% Irlande 23 803
et une différence de plus de 25 % sépare la province des pays scandinaves. Royaume-Uni 38,9% Québec 23 698
La richesse générée étant, toutes proportions gardées, moins importante Ontario 37,4% Italie 23 514
au Québec, l’État pèse aussi lourdement que dans les pays scandinaves États-Unis 37,3% Canada 22 951
même si, en pratique, les dépenses publiques y sont nettement plus faibles. Japon 37,3% Alberta 22 415
Saskatchewan 35,4% Ontario 21 744
En augmentant durablement la prospérité économique de la province, le Nouvelle-Zélande 35,3% Royaume-Uni 21 151
Québec parviendra à égaler les pays scandinaves en finançant davantage Colombie-Britannique 35,1% Australie 20 972
de dépenses publiques, ou alors il réduira proportionnellement le poids de Australie 33,0% Colombie-Britannique 20 585
l’État dans l’économie. Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’ensemble Suisse 32,9% Japon 20 224
de la société qui en sortira gagnante, que ce soit à travers des programmes Corée du Sud 29,2% Espagne 19 453
plus nombreux ou de meilleure qualité, ou alors par l’entremise d’une Alberta 28,9% Nouvelle-Zélande 17 923
fiscalité moins imposante. Irlande 25,3% Corée du Sud 14 021

26
…ET DE LA
FISCALITÉ
GRAPHIQUE 28 GRAPHIQUE 29
POIDS MOYEN DE LA FISCALITÉ REVENUS PERÇUS EN VERTU DE L’IMPÔT
DES PARTICULIERS EN 2017 DES PARTICULIERS PAR EMPLOI EN 2017
En pourcentage En dollars canadiens de 2017 par emploi
à parité des pouvoirs d’achat

En corollaire de son effet sur la taille de l’État Danemark Danemark


dans l’économie, la faiblesse relative du niveau Suède Suède
de vie au Québec alourdit considérablement le
Nouvelle-Zélande Belgique
poids de la fiscalité. La création de richesse étant
moins importante qu’ailleurs, les administrations Finlande Terre-Neuve-et-Labrador
publiques doivent imposer plus lourdement les Alberta Alberta
revenus des travailleurs pour au final percevoir un Terre-Neuve-et-Labrador États-Unis
montant similaire – voire inférieur – à celui des
Nouvelle-Écosse Irlande
autres économies.
Québec Finlande
En 2017, les sommes collectées en vertu de l’impôt
Belgique Norvège
des particuliers représentaient 21,3 % de la base
Italie Italie
imposable – ici mesurée par l’ensemble des revenus
des travailleurs (Graphique 28). Avec un tel taux Irlande Ontario
d’imposition moyen, le Québec se hissait dans le Canada Canada
haut du classement, la province n’étant devancée Norvège Colombie-Britannique
que par les pays scandinaves et la Nouvelle-
Ontario Québec
Zélande. Le portrait change considérablement
lorsqu’on évalue les sommes perçues en fonction Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse
du nombre d’emplois (Graphique 29). Le Québec Manitoba Saskatchewan
dégringole alors dans le classement, les revenus Nouveau-Brunswick Nouvelle-Zélande
perçus en vertu de l’impôt des particuliers étant, Saskatchewan Suisse
toutes proportions gardées, moins importants que
Colombie-Britannique Manitoba
ne le laissait présager le taux moyen d’imposition
des particuliers. Allemagne France
États-Unis Allemagne
Bien que de telles données ne permettent pas
de dresser un portrait exhaustif de la fiscalité Royaume-Uni Nouveau-Brunswick
des particuliers, elles n’en demeurent pas moins Pays-Bas Île-du-Prince-Édouard
révélatrices quant à la lourdeur de la fiscalité. Leurs France Pays-Bas
revenus étant proportionnellement plus faibles Suisse Royaume-Uni
qu’ailleurs, les travailleurs québécois finissent par
Espagne Espagne
assumer un fardeau fiscal plus imposant que ne le
laissent présager les sommes collectées. Corée du Sud Corée du Sud

0% 10% 20% 30% 40% 50% 0 20 000 40 000

27
UN IMPACT CONCRET
SUR LE REVENU DES QUÉBÉCOIS [1/2]
À long terme, la capacité d’une économie à créer de la richesse a une incidence directe sur le
revenu disponible des ménages, c’est-à-dire sur le montant à leur disposition pour consommer GRAPHIQUE 31
et épargner. Tel qu’on peut le voir à la lecture du graphique 30, les provinces où la croissance REVENU DISPONIBLE PAR HABITANT EN 1981 ET 2017
En dollars canadiens de 2017 par habitant
du niveau de vie a été plus rapide entre 1981 et 2017 ont règle générale enregistré une
augmentation plus importante en termes du revenu disponible. Inversement, l’augmentation a
été plus faible dans les provinces où la croissance du niveau de vie a été plus lente. 1981
Considérant le lien étroit qui relie la croissance du revenu disponible à celle du niveau de vie, on

22 346

22 596
21 043

23 190
16 802

19 359
19 222

19 244
17 949

21 191
16 513
ne doit pas se surprendre de constater que le Québec a enregistré la plus faible augmentation
absolue au chapitre du revenu disponible entre 1981 et 2017. Résultat : les Québécois se
contentent désormais d’un revenu moyen inférieur à celui des habitants des neuf autres
provinces alors que 36 ans auparavant, le Québec se comparait avantageusement à l’échelle

Terre-Neuve-et-Labrador

Île-du-Prince-Édouard

Nouvelle-Écosse

Colombie-Britannique
Manitoba

Québec

Saskatchewan

Canada

Alberta

Ontario
Nouveau-Brunswick
nationale (Graphique 31).

GRAPHIQUE 30
CROISSANCE DU NIVEAU DE VIE ET DU REVENU DISPONIBLE ENTRE 1981 ET 2017
En dollars canadiens de 2017 par habitant

18 000
Croissance du revenu disponible

Nouveau-Brunswick Terre-Neuve-et-Labrador
16 000
Alberta 2017
Île-du-Prince-Édouard
14 000
Colombie-Britannique
12 000
Saskatchewan
Canada
10 000

36 344
29 538

29 543

32 365
28 455

35 738
28 881

32 601
28 720

31 981

32 152
Manitoba
8 000 Ontario
Québec Nouvelle-Écosse
6 000
Québec

Île-du-Prince-Édouard

Nouvelle-Écosse

Nouveau-Brunswick

Manitoba

Terre-Neuve-et-Labrador

Canada

Ontario

Saskatchewan

Colombie-Britannique

Alberta
4 000

2 000
Croissance du niveau de vie
0
0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000

28
UN IMPACT CONCRET
SUR LE REVENU DES QUÉBÉCOIS [2/2]
Les constats ne sont guère différents lorsqu’on étend la comparaison des États-Unis 53 258
revenus disponibles à l’échelle internationale (Graphique 32). À nouveau, Suisse 46 846
le Québec est relégué en peloton de queue, la Nouvelle-Zélande,
Australie 37 401
l’Espagne et la Corée du Sud étant les seules économies présentant un
revenu disponible inférieur à celui du Québec. Considérant l’écart de Alberta 36 344
richesse qui sépare les ménages québécois des autres provinces et pays Colombie-Britannique 35 738
avec lesquels on les compare, on ne doit pas s’étonner du fait que le Allemagne 35 125
poids de la fiscalité est plus important au Québec. Norvège 32 896
Royaume-Uni 32 644
Saskatchewan 32 601
Ontario 32 365
Canada 32 152
Terre-Neuve-et-Labrador 31 981
Irlande 31 014
Belgique 30 892
France 30 451
Italie 30 402
Suède 29 659
Pays-Bas 29 659
Danemark 29 546
Manitoba 29 543
Nouveau-Brunswick 29 538
Japon 29 537
Nouvelle-Écosse 28 881
Île-du-Prince-Édouard 28 720
Finlande 28 628
Québec 28 455
Nouvelle-Zélande 26 927
GRAPHIQUE 32
Espagne 26 766
REVENU DISPONIBLE PAR HABITANT EN 2017
En dollars canadiens de 2017 par habitant à parité des pouvoirs d’achat Corée du Sud 23 953

29
Section 5

LE POINT
SUR LES INÉGALITÉS
En percevant taxes et impôts auprès des
particuliers et des entreprises, le gouvernement
cherche non seulement à financer les réseaux de
l’éducation, de la santé et des services sociaux,
et à promouvoir le développement économique
de la province, mais il assume également une
importante mission, celle de redistribuer plus
équitablement les revenus. Et à ce chapitre, tout
indique que l’État québécois atteint son objectif.

30
LA REDISTRIBUTION GRAPHIQUE 33

DU REVENU AU CANADA COEFFICIENT DE GINI, AVANT ET


APRÈS IMPÔTS ET TRANSFERTS, EN 2016

MESURÉE PAR LE Gini avant impôts et transferts

COEFFICIENT DE GINI Alberta

Saskatchewan
0,398

0,398
Colombie-Britannique 0,400
Pour mesurer l’ampleur de l’intervention de l’État pour équilibrer la distribution Manitoba 0,410
de la richesse, on peut employer le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités
dans la distribution des revenus d’une société. Île-du-Prince-Édouard 0,418
Nouveau-Brunswick 0,428
Borné entre 0 et 1, le coefficient de Gini s’interprète aisément :
Québec 0,437
• Plus le coefficient de Gini s’approche de la borne supérieure, plus la distribution
des revenus est inégale. Ultimement, un coefficient de 1 indiquerait donc Nouvelle-Écosse 0,442
qu’un seul individu s’accaparerait tout le revenu ; Ontario 0,445
• Plus le coefficient de Gini s’approche de la borne inférieure, plus la distribution Terre-Neuve-et-Labrador 0,465
des revenus est égale. Ultimement, un coefficient de 0 indiquerait que tous
les individus ont le même revenu.
Gini après impôts et transferts
Lorsqu’on compare les coefficients de Gini provinciaux avant impôts et transferts
(Graphique 33), c’est-à-dire lorsqu’on mesure les inégalités dans la distribution Île-du-Prince-Édouard 0,269
des revenus avant que le gouvernement n’assure sa mission de redistribution, le Nouveau-Brunswick 0,278
Québec se positionne dans la portion inférieure du classement. C’est donc dire
qu’avant l’intervention de l’État, les inégalités dans la distribution du revenu avant Québec 0,284
impôts et transferts sont relativement importantes. En revanche, le Québec Saskatchewan 0,290
se hisse dans le tiers supérieur du classement lorsqu’on évalue les coefficients
de Gini après impôts et transferts, c’est-à-dire après que le gouvernement Manitoba 0,290
ait assuré son rôle de redistribution. En somme, c’est essentiellement grâce Colombie-Britannique 0,296
à l’intervention des gouvernements que les inégalités de revenus sont moins
importantes au Québec Alberta 0,297
Nouvelle-Écosse 0,297
Terre-Neuve-et-Labrador 0,301
Ontario 0,320

31
LA REDISTRIBUTION
GRAPHIQUE 34
RATIO ENTRE LE REVENU DISPONIBLE DES 20% LES PLUS RICHES
PAR RAPPORT AUX 20% LES PLUS PAUVRES AVANT IMPÔTS ET

DU REVENU AU CANADA
TRANSFERT EN 2016
En dollars canadiens de 2016

Alberta 11,7

MESURÉE PAR L’ÉCART Saskatchewan


Colombie-Britannique
13,3
13,7

ENTRE LES RICHES Manitoba


Île-du-Prince-Édouard
15,4
16,2

ET LES PAUVRES Canada


Ontario
17,8
19,3
Nouvelle-Écosse 20,4
Nouveau-Brunswick 21,0
L’intervention du gouvernement pour équilibrer la distribution du revenu est également
perceptible lorsqu’on analyse la distribution du revenu par décile (c’est-à-dire lorsqu’on Québec 21,1
fractionne la population en dix catégories et qu’on détermine le revenu moyen de Terre-Neuve-et-Labrador 34,1
chacune de ces catégories) et qu’on mesure l’écart de richesse entre le haut et le bas de
la distribution avant et après l’intervention de l’État.
En comparant le revenu disponible avant impôts et transferts des deux derniers déciles de
GRAPHIQUE 35
la distribution (les 20 % plus riches) à celui des deux premiers (les 20 % plus pauvres) on
constate qu’un important clivage sépare le haut du bas de la distribution (Graphique 34). RATIO ENTRE LE REVENU DISPONIBLE DES 20% LES PLUS RICHES
Avant l’intervention du gouvernement, le revenu des 20 % les plus riches en 2016 était PAR RAPPORT AUX 20% LES PLUS PAUVRES APRÈS IMPÔTS ET
21 fois plus grand que celui des 20 % les plus pauvres, ce qui positionne la province au 9e TRANSFERT EN 2016
En dollars canadiens de 2016
rang du classement national.
Île-du-Prince-Édouard 4,1
En revanche, le Québec se hisse à nouveau dans le haut du classement lorsqu’on effectue
la même comparaison après impôts et transferts, c’est-à-dire après que le gouvernement Nouveau-Brunswick 4,3
ait assuré son rôle de redistribution (Graphique 35). Le revenu disponible après impôts Québec 4,5
et transferts des 20 % les plus riches est désormais 4,5 fois plus grand que celui des 20 %
Saskatchewan 4,7
les plus pauvres et seuls le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard présentent
alors un écart plus faible. Manitoba 4,7
Alberta 4,9
Terre-Neuve-et-Labrador 4,9
Nouvelle-Écosse 5,0
Canada 5,1
Colombie-Britannique 5,2
Ontario 5,5

32
L’ENVERS DE LA MÉDAILLE
S’il est vrai que les inégalités de revenus sont moins
importantes au Québec qu’en Ontario, ce résultat tend
à éluder une réalité pour le moins préoccupante  : la
vaste majorité des ménages québécois ont des revenus
inférieurs à leurs homologues ontariens (Graphique 36).
Après impôts et transferts, seuls les ménages du premier Québec
décile ont un revenu disponible comparable à leurs Ontario
équivalents de l’Ontario. À mesure que l’on progresse
dans la distribution, l’écart de revenu disponible tourne
à l’avantage de l’Ontario et est de plus en plus grand.
Au bout de la distribution, les ménages ontariens
ont un revenu disponible 29 % plus élevé que leurs
équivalents au Québec. Au final, les inégalités sont plus
faibles au Québec qu’en Ontario parce que la portion
de la population la plus riche dispose d’un revenu plus
faible et non parce que les pauvres sont mieux nantis.
Faute d’une prospérité économique adéquate, la vaste
majorité des ménages québécois dispose de moins
d’argent pour consommer et épargner, une réalité qui
échappe au contrôle du gouvernement dans sa mission
de redistribution.

GRAPHIQUE 36

126 800
38 000
36 900

65 800
43 300

49 900
33 300

43 400

56 800

56 300
49 400

79 600
30 700
28 400
23 200

23 700

66 100

98 100
13 500

13 500

DISTRIBUTION DU REVENU DISPONIBLE DES


MÉNAGES APRÈS IMPÔTS ET TRANSFERTS EN 2016
En dollars canadiens de 2016
Premier Deuxième Troisième Quatrième Cinquième Sixième Septième Huitième Neuvième Dixième
décile décile décile décile décile décile décile décile décile décile

33
UN RÉÉQUILIBRAGE EFFECTIF?
En s’intéressant à l’évolution de l’écart entre les GRAPHIQUE 37
riches et les pauvres au Québec et en Ontario ÉVOLUTION DU RATIO DE REVENU DES 20% LES PLUS RICHES PAR RAPPORT AUX 20% LES PLUS PAUVRES
depuis 1976 (Graphique 37), on constate que le 6,0
Québec est parvenu à se démarquer nettement
de l’Ontario à la fin des années 90. Désormais, 5,5
le revenu des Ontariens appartenant aux deux
derniers déciles est 5,5 fois plus élevé que celui des 5,0
Ontariens appartenant aux deux premiers déciles
4,5
alors qu’au Québec, le ratio riches/pauvres n’est
que de 4,5. Deux éléments expliqueraient un tel 4,0
résultat (Graphique 38).
3,5
D’un côté, la croissance du revenu disponible des
ménages situés dans le bas de la distribution s’est 3,0 Québec
accélérée au point où l’écart avec l’Ontario s’est Ontario
résorbé. De l’autre, l’écart de revenus Québec- 2,5
Ontario a continué de s’accroître dans la portion
supérieure de la distribution. Résultat : les inégalités 2,0

2000

2004

2006

2008
2002
1990

1994

1996
1984

1998
1986

1988

1992
1980

1982

2010

2016
2014
1978

2012
1976

de revenu ont cessé de s’accroître plus tôt au


Québec parce que le revenu des mieux nantis a
progressé moins rapidement et celui des moins
nantis plus rapidement. GRAPHIQUE 38
REVENU DISPONIBLE DES 20% LES PLUS PAUVRES ET DES 20% LES PLUS RICHES
Quoiqu’on puisse se réjouir d’un tel résultat, on
doit demeurer conscient que le Québec présente 20 000 120 000
actuellement un niveau d’inégalité plus faible que
l’Ontario parce que les plus riches y ont un revenu 100 000
inférieur à leurs vis-à-vis et non parce que les pauvres 15 000
y sont mieux nantis. Et au demeurant, on doit garder 80 000
en tête que le niveau actuel des inégalités au Québec
n’est pas incompatible avec une croissance plus 10 000 60 000
soutenue du revenu.
40 000
5 000
Québec 20 000 Québec
Ontario Ontario
0 0
2009

2009
2003
2005

2003
2005
2001

2007

2001

2007
1999

1999
1983
1985

1993
1995

1983
1985

1993
1995
1989

1989
1991

1997

1991

1997
1987

1987
1981

1981
2015

2015
2013

2013
2011

2011
34
LE FAIBLE COÛT DE LA VIE
AVANTAGE-T-IL LES QUÉBÉCOIS?
À ce point-ci, on pourrait être tenté de minimiser • Après ajustement du coût de la vie, le revenu Au final, force est de constater que le coût de la vie
l’ampleur du retard observé au chapitre du revenu disponible des ménages québécois des quatre avantage le Québec. Cela dit, un fait demeure : le
disponible en invoquant des considérations liées au premiers déciles est désormais supérieur à celui pouvoir d’achat de 60 % des Québécois demeure
coût de la vie au Québec. En somme, chaque dollar de leurs équivalents ontariens alors qu’avant inférieur à celui des Ontariens.
de revenu disponible au Québec pourrait permettre ajustement, seuls les ménages du premier décile
aux Québécois d’acheter davantage de biens et de avaient un revenu comparable à l’Ontario ;
GRAPHIQUE 39
services qu’ailleurs au Canada, ce qui leur permettrait • Les écarts se resserrent également dans les DISTRIBUTION DU REVENU DISPONIBLE DES
de consommer autant, voire davantage, que les autres déciles suivants. Entre le cinquième et le huitième MÉNAGES APRÈS IMPÔTS ET TRANSFERTS ET
provinces à partir d’un revenu disponible plus faible. déciles, les écarts après ajustement du coût de la AJUSTEMENT DU COÛT DE LA VIE EN 2016
Ultimement, le retard de revenu disponible serait vie demeurent inférieurs à 2 500 $ par habitant En dollars canadiens de 2016
donc compensé – du moins en partie – par le pouvoir alors qu’avant ajustement, ils s’échelonnaient
d’achat des Québécois. dans un intervalle oscillant entre 5 300 $ et
Bien qu’aucun outil n’ait été spécifiquement développé 9 500 $ par habitant. Quoique la MPC ne soit pas
pour évaluer le pouvoir d’achat dans chaque province, spécifiquement défini pour cadrer la consommation
on peut approximer ces différences à partir de la de ce type de ménages, un fait demeure: si
Mesure du panier de consommation (MPC), une ces ménages maintenaient une consommation
modeste, ils disposeraient d’un pouvoir d’achat fort Québec
mesure de prix développée par Statistique Canada qui Ontario - Avec correction des prix
similaire de part et d’autre de la frontière ;
est désormais utilisée par le gouvernement fédéral pour
mesurer le seuil de la pauvreté dans chaque province. • Dans le haut de la distribution, l’écart entre le
En résumé, la MPC évalue le coût d’un panier de Québec et l’Ontario demeure considérable. Une
consommation représentant un style de vie modeste fois ajusté pour tenir compte du coût de la vie,
pour une famille composée de deux adultes âgés de 25 les ménages ontariens les plus fortunés disposent
à 49 ans et de deux enfants âgés de 9 à 13 ans. La MPC d’approximativement 15 000 $ de plus par habitant
donne le montant moyen déboursé annuellement par pour consommer et épargner.
ce type de famille pour subvenir à l’ensemble de ses
besoins – incluant le loisir – dans les principales villes de
chaque province, ainsi que dans les villes de plus petite
taille et les régions rurales. Quoique la mesure cadre
spécifiquement le coût de la vie des ménages à faibles
revenus, les différences interprovinciales observées
dans le coût de la MPC donnent un bon aperçu du
pouvoir d’achat dans chaque province.

112 961
38 000
33 300

43 400

56 300
44 454

49 400
28 400
23 200

50 601

66 100
27 349

98 100
32 873

58 619

70 913
38 574
21 113
13 500

12 027

En ajustant la distribution du revenu disponible au Québec


et en Ontario de manière à considérer le pouvoir d’achat
dans chaque province, on constate que l’avantage détenu Premier Deuxième Troisième Quatrième Cinquième Sixième Septième Huitième Neuvième Dixième
par l’Ontario s’amenuise (Graphique 39) : décile décile décile décile décile décile décile décile décile décile

35
CONVERGENCE DU COÛT DE LA VIE
En étudiant l’évolution de la MPC à travers le temps (Graphique 40), on peut voir que
l’écart entre le Québec et l’Ontario est aujourd’hui plus faible qu’il ne l’était 14 ans plus
tôt. Autrement dit, l’avantage détenu par le Québec en termes de pouvoir d’achat se serait
effrité. En 2016, un ménage établi en Ontario déboursait en moyenne 12 % de plus qu’au
Québec pour défrayer la consommation de la MPC alors qu’au début des années 2000,
l’écart de prix pour ce même panier de consommation était de 18 %.
Bien que la tendance se soit inversée au cours des dernières années, il serait mal avisé de
minimiser l’enjeu du revenu disponible en invoquant un coût de la vie moins élevé. Ces
écarts peuvent se résorber dans un intervalle de temps relativement court de sorte qu’il
est vital de s’attaquer au problème de richesse relative qui plane sur le Québec depuis
maintenant trop longtemps.

Graphique 40
ÉVOLUTION DU COÛT DE LA VIE
MPC de l’Ontario sur MPC du Québec en dollars nominaux

1,20

1,18

1,16

1,14

1,12

1,10

1,08

1,06

1,04

1,02

1,00
2004

2006

2009
2008
2002

2003

2005

2007

2016
2010

2014

2015
2012

2013
2011

36
SOURCES
GRAPHIQUE 1 GRAPHIQUE 2 GRAPHIQUE 4
Provinces canadiennes Provinces canadiennes Provinces canadiennes
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
PIB $ enchaînés de 2012: Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 PIB $ enchaînés de 2012:
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
États-Unis
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
États-Unis Product Accounts Tables, Table 1.1.5 États-Unis
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Product Accounts Tables, Table 1.1.5 Product Accounts Tables, Table 7.1 Product Accounts Tables, Table 1.1.5
PIB $ enchaînés de 2012: Bureau of Economic Analysis, National Pays membres de l’OCDE PIB $ enchaînés de 2012: Bureau of Economic Analysis, National
Income and Product Accounts Tables, Table 1.1.6 Income and Product Accounts Tables, Table 1.1.6
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Population totale: OECD.StatExtracts
Product Accounts Tables, Table 7.1 Product Accounts Tables, Table 7.1
(section comptes nationaux, définition nationale de la population)
Pays membres de l’OCDE Pays membres de l’OCDE
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux) (section comptes nationaux) PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux) GRAPHIQUE 3 (section comptes nationaux)
Population totale: OECD.StatExtracts Provinces canadiennes Population totale: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux, définition nationale de la population) (section comptes nationaux, définition nationale de la population)
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
PIB $ enchaînés de 2012:
(section comptes nationaux) (section comptes nationaux)
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
États-Unis
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Product Accounts Tables, Table 1.1.5
PIB $ enchaînés de 2012: Bureau of Economic Analysis, National
Income and Product Accounts Tables, Table 1.1.6
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Product Accounts Tables, Table 7.1
Pays membres de l’OCDE
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux)
Population totale: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux, définition nationale de la population)
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux)
37
TABLEAU 1 GRAPHIQUE 5 GRAPHIQUE 7
Provinces canadiennes Provinces canadiennes Provinces canadiennes
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
PIB $ enchaînés de 2012: PIB $ enchaînés de 2012: Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
États-Unis
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
compilation spéciale
Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et Product Accounts Tables, Table 1.1.5
compilation spéciale États-Unis
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and Product Accounts Tables, Table 7.1
compilation spéciale Product Accounts Tables, Table 1.1.5
Pays membres de l’OCDE
États-Unis PIB $ enchaînés de 2012: Bureau of Economic Analysis, National
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
Income and Product Accounts Tables, Table 1.1.6
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Population totale: OECD.StatExtracts
Product Accounts Tables, Table 1.1.5 Heures travaillées: Statistique Canada, Division des comptes
(section comptes nationaux, définition nationale de la population)
économiques nationaux, Compilation spéciale
PIB $ enchaînés de 2012: Bureau of Economic Analysis, National
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
Income and Product Accounts Tables, Table 1.1.6 Pays membres de l’OCDE
(section comptes nationaux)
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
Product Accounts Tables, Table 7.1
PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts GRAPHIQUE 8
Heures travaillées: Statistique Canada, Division des comptes (section comptes nationaux)
économiques nationaux, Compilation spéciale Provinces canadiennes
Heures travaillées: OECD.StatExtracts (section productivité)
Emploi: Statistique Canada, Division des comptes économiques Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts compilation spéciale
nationaux, Compilation spéciale
(section comptes nationaux)
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et
Pays membres de l’OCDE
compilation spéciale
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux) GRAPHIQUE 6
États-Unis
PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts Provinces canadiennes
(section comptes nationaux) Heures travaillées: Statistique Canada, Division des comptes
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 économiques nationaux, Compilation spéciale
Population totale: OECD.StatExtracts
Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et Emploi: Statistique Canada, Division des comptes économiques
(section comptes nationaux, définition nationale de la population)
compilation spéciale nationaux, Compilation spéciale
Heures travaillées: OECD.StatExtracts (section productivité)
États-Unis Pays membres de l’OCDE
Emploi: OECD.StatExtracts (section productivité)
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and Heures travaillées: OECD.StatExtracts (section productivité)
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts Product Accounts Tables, Table 1.1.5
(section comptes nationaux) Emploi: OECD.StatExtracts (section productivité)
Heures travaillées: Statistique Canada, Division des comptes
économiques nationaux, Compilation spéciale
Pays membres de l’OCDE
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
Heures travaillées: OECD.StatExtracts (section productivité)
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux)

38
GRAPHIQUE 9 GRAPHIQUE 11 GRAPHIQUE 15
Provinces canadiennes Québec et Ontario Québec, Ontario et Canada
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 Statistique Canada, CANSIM, tableau 477-0135
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 PIB réel en $ de 2007: Pays membres de l’OCDE
Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026
États-Unis Regard sur l’éducation 2018, les indicateurs de l’OCDE
Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026
PIB nominal: Bureau of Economic Analysis, National Income and
Product Accounts Tables, Table 1.1.5 GRAPHIQUE 16
GRAPHIQUE 12
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and Provinces canadiennes
Product Accounts Tables, Table 7.1 Provinces canadiennes
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Pays membres de l’OCDE PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 et
PIB $ enchaînés de 2012:
compilation spéciale
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux) Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
PIB réel en $ de 2007: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-
Population totale: OECD.StatExtracts Dépenses en éducation :
0026 et compilation spéciale
(section comptes nationaux, définition nationale de la population) Statistique Canada, CANSIM, tableau 385-0041
Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 et
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts Population : Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
compilation spéciale
(section comptes nationaux)
Rémunération du travail: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-
GRAPHIQUE 17
0026 et compilation spéciale
GRAPHIQUE 10 Provinces canadiennes
Facteur travail: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 et
Provinces canadiennes compilation spéciale PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 Coût du capital: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 et PIB $ enchaînés de 2012:
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 et compilation spéciale Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
compilation spéciale Facteur capital: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 et Dépenses en éducation :
compilation spéciale Statistique Canada, CANSIM, tableau 385-0041
États-Unis
Population totale: Bureau of Economic Analysis, National Income and Population : Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
Product Accounts Tables, Table 7.1
GRAPHIQUE 13
Emploi: Statistique Canada, Division des comptes économiques
Indicateurs de l’éducation au Canada : GRAPHIQUE 18
une perspective internationale, 2018
nationaux, Compilation spéciale Québec, Ontario et Canada
Pays membres de l’OCDE GRAPHIQUE 14 Dépenses en éducation :
Statistique Canada, CANSIM, tableau 385-0041
Population totale: OECD.StatExtracts
Québec
(section comptes nationaux, définition nationale de la population) Population : Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
Effectif : Banque de données des statistiques officielles sur le Québec,
Emploi: OECD.StatExtracts (section productivité)
Effectif scolaire de la formation professionnelle, selon diverses
GRAPHIQUE 19
variables, années scolaires 2005-2006 à 2014-2015, Québec
FIGURE 2 Population : Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 Québec, Ontario et Canada
Provinces canadiennes Statistique Canada, CANSIM, tableau 477-0135
Pays membres de l’OCDE
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 Pays membres de l’OCDE
Effectif : OECD.StatExtracts (section éducation et formation,
PIB réel en $ de 2007: panorama de l’éducation, scolarisation par âge) Regard sur l’éducation 2018, les indicateurs de l’OCDE
Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026
Population : Nations Unies, population division, world population
Heures travaillées: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0026 prospects 2017

39
GRAPHIQUE 20 GRAPHIQUE 23 GRAPHIQUE 27
Québec, Ontario, Canada Provinces canadiennes Provinces canadiennes
Brevets : OECD.StatExtracts PIB selon l’approche des dépenses : Dépenses publiques: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0047
(section science, technologie et brevets, brevets par régions) Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033
Pays membres de l’OCDE
Pays membres de l’OCDE Pays membres de l’OCDE
Dépenses publiques : OECD.StatExtracts
Brevets : OECD.StatExtracts PIB selon l’approche des dépenses: OECD.StatExtracts (Perspectives économiques no 104 – novembre 2018)
(section science, technologie et brevets, brevets par régions) (section comptes nationaux)
Population totale: OECD.StatExtracts
Population totale: OECD.StatExtracts Population totale: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux, définition nationale de la population)
(section comptes nationaux, définition nationale de la population) (section comptes nationaux, définition nationale de la population)
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
GRAPHIQUE 21 (section comptes nationaux)
Québec, Ontario, Canada GRAPHIQUE 28
GRAPHIQUE 24
Dépenses en r-d : Statistique Canada, CANSIM, tableau 358-0001 Provinces canadiennes
Provinces canadiennes
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 Revenus des administrations publiques:
PIB selon l’approche des dépenses : Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0047
Pays membres de l’OCDE
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Base imposable: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0037
Dépenses en r-d : OECD.StatExtracts
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033
(section science, technologie et brevets, dépense intérieure brute de Pays membres de l’OCDE
r-d par secteur de performance et source de financement)
Revenus des administrations publiques: OECD.StatExtracts
GRAPHIQUE 25
Emploi: OECD.StatExtracts (section productivité) (section comptes nationaux, impôts et cotisations sociales)
Québec, Ontario et Canada
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: Base imposable: OECD.StatExtracts
OECD.StatExtracts (section comptes nationaux) PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 (section comptes nationaux, comptes non financiers simplifiés)
PIB $ enchaînés de 2012:
GRAPHIQUE 22 Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 GRAPHIQUE 29
Québec PIB selon l’approche des dépenses : Provinces canadiennes
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Revenus des administrations publiques:
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033 Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0047
PIB $ enchaînés de 2012:
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
GRAPHIQUE 26
Dépenses en r-d : Statistique Canada, CANSIM, tableau 358-0001 PIB $ enchaînés de 2012:
Provinces canadiennes Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033
Dépenses publiques: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0047 Emploi: Statistique Canada, CANSIM, tableau 383-0033
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Pays membres de l’OCDE
Pays membres de l’OCDE Revenus des administrations publiques: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux, impôts et cotisations sociales)
Dépenses publiques : OECD.StatExtracts
(Perspectives économiques no 104 – novembre 2018) PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux)
PIB nominal: OECD.StatExtracts (section comptes nationaux) PIB $ enchaînés de 2010: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux)
Emploi: OECD.StatExtracts (section productivité)
Taux de change de parité de pouvoir d’achat: OECD.StatExtracts
(section comptes nationaux)

40
GRAPHIQUE 30 GRAPHIQUE 35
Provinces canadiennes Provinces canadiennes
Revenu disponibles des ménages : Revenu disponible moyen, après impôts et transferts, selon le décile
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0040 de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 GRAPHIQUE 36
PIB $ enchaînés de 2012: Québec et Ontario
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Revenu disponible moyen, après impôts et transferts, selon le décile
de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032
GRAPHIQUE 31
Provinces canadiennes GRAPHIQUE 37
Revenu disponibles des ménages : Québec et Ontario
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0040
Revenu disponible moyen, après impôts et transferts, selon le décile
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001 de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032
PIB nominal: Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038
PIB $ enchaînés de 2012: GRAPHIQUE 38
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0038 Québec et Ontario
Revenu disponible moyen, après impôts et transferts, selon le décile
GRAPHIQUE 32 de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032
Provinces canadiennes
Revenu disponibles des ménages : GRAPHIQUE 39
Statistique Canada, CANSIM, tableau 384-0040
Québec et Ontario
Population totale: Statistique Canada, CANSIM, tableau 051-0001
Revenu disponible moyen, après impôts et transferts, selon le décile
Pays membres de l’OCDE de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032
Revenu disponible des ménages : OECD.StatExtracts Seuils de la mesure du panier de consommation (MPC) :
(section comptes nationaux, comptes non financiers simplifiés) Statistique Canada, CANSIM, tableau 206-0093
Population totale: OECD.StatExtracts Poids régional basé sur la population :
(section comptes nationaux, définition nationale de la population) Statistique Canada, Recensement 2016

GRAPHIQUE 33 GRAPHIQUE 40
Provinces canadiennes Québec et Ontario
Coefficient de Gini, revenu disponible après impôts et transferts : Seuils de la mesure du panier de consommation (MPC) :
Statistique Canada, CANSIM 206-0033
Statistique Canada, CANSIM, tableau 206-0093
Coefficient de Gini, revenu de marché avant impôts et transferts :
Poids régional basé sur la population :
Statistique Canada, CANSIM 206-0033
Statistique Canada, Recensement 2016

GRAPHIQUE 34
Provinces canadiennes
Revenu disponible moyen, avant impôts et transferts, selon le décile
de revenu : Statistique Canada, CANSIM 206-0032

41

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