Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Introduction à l’industrie
pétrolière
Et
Initiations au forage
M.DADDOU
nov.-07
Introduction à l’industrie pétrolière
1
Introduction à l’industrie pétrolière
INTRODUCTION A L’INDUSTRIE
PETROLIERE
L’EXPLORATION
Jadis, le pétrole est récupéré à la surface de la terre. On l’utilisait pour des
préparations de médecine, pour l'éclairage ou pour l'étanchéité des bateaux.
Au 19ème siècle, des forages sont pratiqués à quelques dizaines de mètres de
profondeur.
Aujourd'hui, après 150 ans d'exploitation des gisements accessibles, les roches
imprégnées d'hydrocarbures sont de plus en plus difficiles à débusquer,
piégées à des centaines, voire des milliers de mètres de profondeur sous terre.
Le géologue pétrolier
La croûte terrestre est composée de couches de roches de natures différentes.
Au cours des périodes géologiques, qui se mesurent en milliards d'années, ces
couches se sont déposées, déformées et fracturées. Le rôle des géologues est
de reconstituer l'histoire des dépôts et des déformations de ces couches, pour
cerner les emplacements où a pu se piéger le pétrole.
Ces recherches s'appuient sur des analyses aux laboratoires et sur des
observations faites sur le terrain.
2
Introduction à l’industrie pétrolière
Le géophysicien
Il étudie les propriétés physiques du sous-sol. Pour ce faire, il dispose de
plusieurs méthodes, dont la confrontation va enrichir les travaux du géologue :
- La gravimétrie : mesure les variations de la pesanteur et donne des
indications concernant la nature et la profondeur des couches en fonction
de leur densité.
- La magnétométrie : mesure, le plus souvent depuis un avion, les
variations du champ magnétique. On obtient ainsi une idée de la
répartition en profondeur des terrains cristallins qui ne contiennent pas
du pétrole.
- La sismique : consiste à réaliser une véritable échographie du sous-sol.
3
Introduction à l’industrie pétrolière
LE FORAGE
Le forage est un secteur clé de l'industrie pétrolière. Il regroupe différents
métiers très spécialisés.
Le personnel employé par la compagnie pétrolière se compose de :
- un chef de service,
- un ou plusieurs superintendants chargés de préparer le planning et le
programme détaillé des opérations
- un superviseur de forage et un ingénieur géologue s'assurent de la
bonne exécution du programme ou de sa modification en fonction des
terrains rencontrés et qui veillent à la sécurité du chantier et au respect
de l’environnement. Ils coordonnent également les travaux des
différentes sociétés intervenantes.
Pour réaliser des puits, les compagnies pétrolières font appel à des entreprises
de forage et des compagnies de service.
Les entreprises de forage emploient des personnels dont les postes sont
doublés car les forages s'effectuent 24 heures sur 24. Il s'agit principalement
de :
- un chef de chantier, représentant de l’entrepreneur et responsable de la
bonne marche du chantier,
- un maître sondeur (chef de poste) qui dirige l'équipe de forage
proprement dite, composée de :
o un assistant (second de poste)
o un accrocheur
o trois à quatre ouvriers de plancher
- un chef mécanicien et un chef électricien chargés de la maintenance des
matériels
- une équipe de manutention
- une équipe de restauration/hôtellerie.
4
Introduction à l’industrie pétrolière
La mise en place
En fonction des connaissances acquises sur le sous-sol et de la topographie du
terrain, on détermine la meilleure position pour mettre en oeuvre l'appareil de
forage, afin de réaliser un trou dans des conditions parfois difficiles.
De faible diamètre (de 20 à 50 centimètres), ce trou aura généralement une
profondeur comprise entre 2000 et 4000 mètres. Certains forages dépassent
les 6000 mètres.
5
Introduction à l’industrie pétrolière
LE DEVELOPPEMENT
Si l’exploration a mis en évidence l’existence d’un gisement dont les
caractéristiques paraissent suffisantes pour envisager une exploitation
rentable, et en anticipant sur les prix des hydrocarbures dans les années
futures, il va falloir déterminer si la commercialisation des produits extraits
couvrira les considérables coûts d'études, de développement, de construction
des installations et de financement, ainsi que toutes les dépenses liées ensuite
à la production.
Le pétrolier, en fonction du site, de la nature du sous-sol et des
caractéristiques de production, étudie les types de forage, les moyens de
collecte, de traitement, de stockage et d'expédition.
L'ingénieur – gisement propose le nombre, les caractéristiques et
l'emplacement des puits.
Ensuite, ingénieurs, économistes et financiers recherchent ensemble la
meilleure solution qui concilie conditions environnementales et perspectives de
rentabilité.
Quand le meilleur projet tient sur le papier, on lance les travaux.
Une fois le puits creusé, on le met en production en reliant le réservoir à la
surface à l’aide de tubes appelés tubing. En surface, un ensemble de vannes
appelé arbre de noël permet de produire l’effluent de ce puits ou l’arrêter.
Cet effluent est transporté à sa destination par des conduites appelés oléoducs
(pour le pétrole) ou gazoducs (pour le gaz). Pour atteindre une destination
éloignée, l’effluent est activé par des systèmes de pompage (pour le pétrole)
ou de compression (pour le gaz).
La production
Le plus tôt possible, après l'évaluation, le gisement est mis en production.
Suffisamment de puits ont été forés et complétés. Les installations de contrôle,
de collecte, de traitement et de stockage sont en place. On ouvre les vannes
des arbres de noël. Sous l'effet de la pression qui règne dans le gisement, le
pétrole monte vers la surface et s'écoule vers les installations sans arrêt.
L'effluent est composé de solides, d'eau, d'azote, de différents hydrocarbures,
et quelquefois de gaz carboniques, le tout dans des proportions variables.
Circulant par les conduites contrôlées par le manifold sur le site, l'effluent est
acheminé de la sortie des puits vers des unités de production.
Ces unités accueillent l’effluent qui arrive à l’état brut des différents puits.
L’effluent est alors traité dans des séparateurs, stocké puis expédié vers la
raffinerie.
Les séparateurs sont des réservoirs sous pression décroissante dans lesquels le
gaz, le pétrole et l'eau se séparent. L'eau est épurée avant d'être rejetée dans
la nature ou d'être utilisée pour les besoins de la production. Le gaz naturel est
réinjecté dans le gisement ou transporté chez les consommateurs via un
gazoduc. Une partie est utilisée pour la fourniture d'électricité et de chaleur.
Certains gaz peuvent aussi être liquéfiés. Transformés en gaz de pétrole
6
Introduction à l’industrie pétrolière
La stimulation
Dans le gisement, pour atteindre le puits, le pétrole chemine à travers les
fissures et les interstices de la roche. Si elles sont trop petites ou rares, on a
alors recours à des stimulations :
- la fracturation artificielle, qui consiste à créer des fissures au moyen de
pressions hydrauliques élevées
- le pompage par pompes électriques à balancier (les têtes de cheval)
- le gas – lift, qui consiste à envoyer du gaz dans le puits. En remontant
avec le pétrole, ce gaz allège la colonne d'effluent
- l'acidification qui consiste à injecter de l'acide chlorhydrique au fond du
puits. Il s'infiltre dans les fissures et dissout certaines parties des roches
– réservoirs, en particulier dans les roches calcaires.
7
Introduction à l’industrie pétrolière
LE RAFFINAGE
Le pétrole brut est un mélange de milliers d’hydrocarbures différents. Ceux-ci
sont classés, suivant leur masse moléculaire, en trois catégories : les légers,
les moyens et les lourds.
Ils sont issus de la transformation des matières organiques fossiles dans des
conditions de pression et de température très élevées. Ces conditions
déterminent la qualité d’un brut, c’est-à-dire les proportions du mélange.
Il y a donc autant de pétroles bruts que de gisements, et chacun devra subir
un traitement approprié selon sa qualité et la nature des produits finis que l’on
désire obtenir.
Le raffinage est la transformation qui va permettre d'obtenir les multiples
produits finis que demande le marché. Il comprend quatre familles de
traitements : séparation, conversion, amélioration et mélange.
Ces traitements varient en fonction de la qualité du brut à traiter et des
spécificités du marché à satisfaire.
LE TRANSPORT
C’est le secteur qui assure le transport des hydrocarbures entre les différentes
unités de production, stockage, traitement ou commercialisation.
Le transport sur terre se fait par des oléoducs pour le pétrole et des gazoducs
pour le gaz.
Si la distance parcourue par l’effluent est trop longue, la pression initiale est
insuffisante pour lui permettre d’arriver à destination. Pour remédier à cette
contrainte, des station de pompage (pour le pétrole) ou de compression (pour
le gaz) sont installées tout le long de la ligne pour aspirer l’effluent à faible
pression puis le refouler à grande pression.
Ce secteur s’occupe aussi du transport des hydrocarbures dans des bateaux
pétroliers ou méthaniers.
8
Introduction à l’industrie pétrolière
INITIATIONS AU FORAGE
INTRODUCTION AU FORAGE PETROLIER
Définition : forer = creuser un trou de forme cylindrique.
0n utilise une pioche pour creuser la terre et une pelle pour évacuer les débris
de roche (déblais).
Pour qu’une pioche creuse, on lui applique un effort pour en enfoncer la pointe
dans le sol, puis un mouvement de rotation pour riper la terre.
La hauteur de la pointe qui pénètre dans le sol est fonction de la nature du
terrain et de l’effort appliqué. En effet, si le terrain est tendre, il suffit d’un
petit effort pour pénétrer la pioche d’une hauteur importante. Par contre, si le
terrain est dur, même en appliquant un effort assez important, la pénétration
est petite.
L’outil de forage [rock bit], lui, n’est qu’un ensemble de pointes de pioches qui
travaillent en série : on applique un effort pour pénétrer la pointe (ou dent)
située sur la face d’attaque. En tournant l’outil, la dent ripe et enlève la terre,
et une autre vient la remplacer.
Il suffit donc de tourner et pousser en continu pour que l’outil creuse sans
arrêt.
Poids sur l’outil [weight on bit = WOB] : afin d’exercer une poussée continue
sur l’outil pour l’enfoncer dans le sol, on le visse au bout de tiges en acier.
9
Introduction à l’industrie pétrolière
Lorsque l’outil pose sur le fond, les tiges, par leur propre poids, l’enfoncent
dans la terre.
Il suffit de les faire tourner à partir du plancher de travail pour transmettre le
mouvement de rotation à l’outil.
100
100T T
80 T
80 T
100 T
Point neutre
Rotation : tout en haut des tiges, de forme cylindrique, est vissée une tige de
section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement [kelly].
Cette tige est entraînée en rotation par une table de rotation [rotary table], qui
possède un moyeu de même section que la tige d’entraînement.
Cette dernière, en tournant, fait tourner toutes les autres tiges depuis le
plancher de travail jusqu’à l’outil, au fond du puits.
Les appareils modernes sont équipés de moteurs appelés « top drives » qui
font tourner les tiges cylindriques sans l’intermédiaire de la tige
d’entraînement.
10
Introduction à l’industrie pétrolière
Table de rotation
Plancher
Tige d’entraînement
Circulation : la pelle sert à évacuer les débris de terre arrachés par la pioche,
appelés déblais [cuttings]. Dans le forage [drilling], cette fonction est assurée
par la circulation d’un liquide visqueux appelé « fluide de forage » ou « boue
de forage » [mud] à travers tout le circuit.
Cette boue est fabriquée dans des bassins de grande capacité [tanks], aspirée
par une pompe [mud pump], puis injectée dans les tiges [drill pipes], qui sont
creuses, et arrive jusqu’à l’outil, qui comporte également des orifices qui
laissent sortir la boue.
Cette dernière, une fois sortie de l’outil, remonte dans le puits entraînant avec
elle les déblais, pour être recueillie en surface dans un tube appelé « tube
fontaine ». Elle est ensuite acheminée par un « tube goulotte » vers un « tamis
vibrant » qui la tamise en enlevant les déblais et laissant la boue débarrassée
des solides venus du puits retourner dans le bac d’où elle a été pompée. Elle
subit des traitements chimiques avant d’être réinjectée dans le puits.
11
Introduction à l’industrie pétrolière
Tige d’entraînement
Tamis vibrant
Pompe à boue
Déblais
Conduite d’aspiration
Bac à boue
Ajout de tige : la tige mesure ± 9 mètres. Une fois toute la longueur de cette
tige forée, il suffit de remonter totalement la tige d’entraînement, caler les
autres tiges dans la table de rotation, dévisser la tige d’entraînement, la visser
sur une autre tige préalablement préparée, puis visser l’ensemble sur les tiges
calées. Il suffit d’enlever les cales et continuer le forage.
12
Introduction à l’industrie pétrolière
Tubage
Ciment
13
Introduction à l’industrie pétrolière
L’OUTIL DE FORAGE
Un outil [rock bit] conçu pour forer un terrain tendre se détériore ou s’use très
vite s’il est utilisé dans un terrain dur.
En plus, le but recherché est d’obtenir le meilleur coût du mètre foré.
Ainsi, il existe une grande gamme d’outils de technologies différentes pour
couvrir tous les besoins techniques et économiques.
Les outils tricônes : un outil tricône comporte trois bras sur lesquels sont
montés trois cônes (molettes), soit à l’aide de roulements, soit à l’aide de
paliers lisses.
Les dents peuvent être directement fraisées dans le cône ou des pastilles en
carbure de tungstène serties (pour les terrains durs).
Un outil tricône pour terrain tendre possède des dents longues et espacées,
tandis que les dents de celui conçu pour des terrains durs sont petites et peu
espacées.
Ces outils travaillent par burinage.
14
Introduction à l’industrie pétrolière
Des duses interchangeables sont introduites dans ces orifices pour régler le jet
de la boue, afin de bien nettoyer le front de taille et les dents de l’outil.
15
Introduction à l’industrie pétrolière
Les outils diamant : un outil diamant contient des grains de diamant naturel,
roche la plus dure, sertis sur un corps en acier.
Ces outils travaillent par abrasion et sont utilisée pour des terrains très durs.
Ils possèdent des orifices et des « lignes d’eau » pour le passage de la bou e.
Les outils PDC : le PDC (Poly Diamond Cristallin) est un diamant synthétique,
qui a une résistance à la chaleur élevée.
Un outil PDC contient des dents en carbure de tungstène sur lesquelles sont
déposées de fines couches de diamant synthétique.
Ces outils peuvent être utilisés pour une grande gamme de terrains.
16
Introduction à l’industrie pétrolière
LA GARNITURE DE FORAGE
Les tiges de forage [drill pipes] : les tiges sont des tubes cylindriques,
creuses, souples et résistantes. Elles possèdent un filetage femelle en haut et
un autre, mâle, en bas, pour se raccordes aux autres tiges. Leur diamètre
extérieur est beaucoup plus faible que celui du puits.
Elles servent à transmettre le mouvement de rotation depuis la table de
rotation jusqu’à l’outil, et d’acheminer la boue jusqu’à ce dernier.
Les tiges doivent travailler en tension pour éviter de :
- se détériorer,
- provoquer la retombée des parois du puits,
- provoquer la déviation du puits.
Pour toutes ces raisons, elles ne peuvent pas servir pour poser du poids sur
l’outil et l’enfoncer dans le sol, ce qui les met en compression et les fléchit.
Cette fonction est remplie par un autre type de tiges appelées « masse-tiges ».
Les masse-tiges [drill collars] : ce sont des tiges plus robustes, beaucoup
plus lourdes et moins souples que les tiges. Leur diamètre extérieur est proche
de celui du puits, pour éviter leur flexion lorsqu’elles sont mises en
compression.
Si une masse-tige pèse 200 kilogrammes-force par mètre, il faut utiliser :
20000/200 = 100 mètres de masse-tiges pour poser un poids de 20 tonnes sur
l’outil pour l’enfoncer dans le sol.
En réalité, on doit ajouter une certaine hauteur de sécurité, égale aux quart de
la longueur, pour s’assurer que les tiges travaillent en permanence en tension.
Attention : le poids de tout matériel descendu dans le puits doit tenir compte
de la poussée d’Archimède à cause de la boue.
Les tiges lourdes [heavy weight] : elles sont plus rigides que les tiges et
moins rigides que les masse-tiges. Intercalées entre les unes et les autres,
elles évitent la rupture des tiges.
17
Introduction à l’industrie pétrolière
Tiges
Tiges
Lourde
Masse -
Tiges
Stabilisateur
18
Introduction à l’industrie pétrolière
LA FONCTION LEVAGE
Pour soulever la garniture de forage (ensemble tiges - tiges lourdes – masse-
tiges), il faut utiliser une grue de grande capacité, puisque la garniture de
forage peut atteindre un poids de 150 tonnes ou plus. Cette grue est
constituée de :
- le mât,
- le treuil,
- un palan comprenant les moufles fixe et mobile et le câble.
A son sommet est placé le moufle fixe. Une passerelle d’accrochage est placée
à son milieu ; elle sert de lieu de travail pour l’accrocheur, qui accroche ou
décroche les « longueurs » de tiges lors de la remontée ou la descente de
l’outil dans le puits. Une autre passerelle de hauteur ajustable, placée plus bas,
sert à guider le tubage pour le visser et le descendre dans le puits.
19
Introduction à l’industrie pétrolière
Un plancher de travail est aménagé aux pieds du mât. Il sert d’aire de travail
pour l’équipe. Une cabine [dog house] est aménagée sur ce plancher pour
permettre aux ouvriers de se reposer.
Le plancher est surélevé de quelques mètres au-dessus du sol, pour permettre
l’introduction des éléments de la tête de puits et des obturateurs.
Le tout repose sur une substructure robuste, formée de caissons en treillis de
fer soudés.
Un plan incliné est conçu pour faire remonter les tiges sur le plancher pour les
descendre dans le puits.
L’ensemble est posé sur une plate-forme en béton armé, préalablement
aménagée sur le sol.
20
Introduction à l’industrie pétrolière
Moufle fixe
F Moufle mobile
P F = P/n
Le moufle fixe [crown block] : formé d’un certain nombre de poulies et placé
au sommet du mât, il possède une poulie de plus que le moufle mobile.
21
Introduction à l’industrie pétrolière
Bandes
de frein
Jante
Tambour
Levier
22
Introduction à l’industrie pétrolière
Tambour principal
23
Introduction à l’industrie pétrolière
LA FONCTION ROTATION
Pour faire tourner l’outil, on visse au sommet des tiges, de forme cylindrique,
une autre de section carrée ou hexagonale, appelée tige d’entraînement
[kelly], et on l’introduit dans un moyeu appelé table de rotation [rotary table].
Sur cette table est placé un carré d’entraînement, qui comporte des rouleaux
épousant la forme de la tige d’entraînement. Ce carré est entraîné par la table
de rotation. Il permet de transmettre le mouvement de rotation de la table à la
tige d’entraînement, ainsi que sa translation sans risquer de se frotter sur les
côtés et s’user.
Cette table sert aussi au calage de la garniture de forage lors de sa manœuvre
dans le puits.
Tige d’entraînement
Carré d’entraînement
Table de rotation
24
Introduction à l’industrie pétrolière
LA FONCTION POMPAGE
La boue [mud] est fabriquée dans des bassins de grande capacité. Elle est
ensuite aspirée par des pompes [mud pumps] et refoulée dans les tiges
creuses. Elle descend le long de la garniture de forage [drilling string], sort par
les orifices de l’outil, remonte dans l’espace annulaire entre la garniture de
forage et le puits jusqu’en surface. Là, elle est recueillie dans un tube vertical
(tube fontaine), puit acheminée par un autre horizontal (goulotte) vers des
tamis vibrants, pour être débarrassée des déblais [cuttings], avant d’être
réinjectée dans le puits [well].
Flexible d’injection
Tête d’injection
Obturateurs
Garniture de forage
Outil de forage
25
Introduction à l’industrie pétrolière
Colonnes montantes
26
Introduction à l’industrie pétrolière
La tête d’injection joue un rôle important dans le forage : étant donné que le
flexible d’injection ne doit pas tourner et la garniture de forage doit tourner
pour transmettre le mouvement de rotation à l’outil, la tête d’injection est
composée de deux parties : celle de haut, reliée au flexible d’injection, est
immobile, alors que celle en bas, reliée à la tige d’entraînement, est tournante.
27
Introduction à l’industrie pétrolière
LE TOP DRIVE
Le top drive est une sorte de tête d’injection motorisée énorme qui, en plus de
l’injection, assure la rotation de la garniture de forage.
Ainsi, on n’a besoin ni de la tige d’entraînement ni de la table de rotation pour
faire tourner la garniture, c’est le top drive qui s’en charge. En plus, pendant le
forage, au lieu de faire les ajouts simple par simple, on peut les faire longueur
par longueur.
Plusieurs autres options existent dans cet équipement : les bras de l’élévateur
sont articulés hydrauliquement pour faciliter le travail de l’accrocheur et il
possède une clé automatique et même une coulisse intégrées.
Des rails placés tout le long du mât le guident dans ses déplacements.
28
Introduction à l’industrie pétrolière
LA TRANSMISSION DE L’ENERGIE
Le treuil, la pompe et la table de rotation sont entraînés soit par des moteurs
indépendants, soit par des chaînes et courroies à partir d’une boite de
transmission.
La source principale de l’énergie est composée de moteurs diesel.
Moteur diesel
Moteurs
diesel
Transmission
29
Introduction à l’industrie pétrolière
Moteur à courant
continu
Moteur à courant
alternatif
30
Introduction à l’industrie pétrolière
LA BOUE DE FORAGE
Les principaux rôles de la boue sont :
- remontée des déblais,
- maintien des déblais en suspension pendant l'arrêt de la circulation,
- refroidissement de l'outil,
- maintien des parois du puits,
- maintien des fluides de formations traversées.
Chaque type de boue est utilisé pour répondre à certains problèmes dans le
puits. Par exemple, les argiles dites « gonflante » gonflent au contact de l’eau
et viennent coincer la garniture de forage. Pour éviter ce problème, il faut
utiliser une boue à base d’huile.
La boue à base d’eau dissout le sel. Donc, pour forer ce type de formation, il
faut, soit utiliser une boue à base d’huile, soit une boue saturée en sel.
Circuit à boue : la boue est fabriquée dans un « mixer », qui comprend une
conduite d’eau contenant une duse par laquelle passe l’eau et un entonnoir
dans lequel on verse les produits.
Ces derniers se mélangent avec l’eau ; la boue, ainsi fabriquée, est stockée
dans des bassins de grande capacité, dotés de mélangeurs et de
« mitrailleuses » pour garder la boue toujours en mouvement et l’empêcher de
décanter.
Les mitrailleuses sont des conduites dusées par lesquelles sort la boue sous
forte pression.
En sortant du puits, la boue est recueillie dans un tube vertical appelé « tube
fontaine », puis est acheminée vers le tamis vibrant par une conduite appelée
« tube goulotte ».
31
Introduction à l’industrie pétrolière
En sortant de ce dernier, elle se déverse sur les toiles du tamis vibrant pour se
débarrasser des déblais.
En traversant les terrains sableux de surface, le tamis vibrant ne suffit pas à
éliminer complètement le sable. La boue doit passer, en sortant du tamis, par
un désableur et un désilteur pour enlever tous les solides qui ne peuvent pas
être éliminés par le tamis vibrant. Pour bien débarrasser la boue de ces solides
intrus, on utilise un autre tamis appelé « mud cleaner », et même, parfois, une
centrifugeuse.
32
Introduction à l’industrie pétrolière
LE TUBAGE ET LA CIMENTATION
Le puits, une fois foré, doit être couvert pour empêcher les parois de
s’effondrer. On descend alors des tubes appelés « tubage » [casing] et on les
cimente.
Tubage
Ciment
Ces tubes, d’une dizaine de mètres chacun, comportent des filetages (mâle en
bas et femelle en haut). Ils sont vissés l’un dans l’autre et descendus jusqu’au
fond du puits.
On utilise une clé automatique pour les visser.
Ce tubage peut être une colonne complète qui remonte jusqu’en surface, ou
une colonne qui s’arrête plus bas, appelée « colonne perdue » [liner].
33
Introduction à l’industrie pétrolière
Bouchon supérieur
Bouchon inférieur
Mode opératoire :
Le tubage est muni, à son bout, d’un sabot [shoe] qui le guide durant sa
descente dans le puits, et, une vingtaine de mètres plus haut, d’un anneau
[cementing collar] qui retient les bouchons de cimentation [cementing plugs].
34
Introduction à l’industrie pétrolière
35
Introduction à l’industrie pétrolière
LA TETE DE PUITS
Une fois le tubage cimenté jusqu’à une certaine hauteur qui n’arrive pas
jusqu’en surface (sauf pour la première colonne de tubage), la partie non
cimentée doit être suspendue pour que les tubes ne s’écrasent pas.
La tête de puits [well head] est un corps dans lequel le tubage est suspendu
par des coins d’ancrage [casing hangers].
Tubage
Coins d’ancrage
Tête de puits
Sol
36
Introduction à l’industrie pétrolière
LES OBTURATEURS
Lorsqu’un fluide (du gaz, du pétrole ou de l’eau) sort de la roche dans laquelle
il est contenu (réservoir) et s’introduit dans le puits, on dit que c’est une
venue. Il faut alors fermer immédiatement le puits, sinon, le fluide chasse la
boue au-dessus de lui et remonte dans le puits. S’il atteint une certaine
hauteur, il devient difficile à contrôler, ce qui s’appelle éruption [blow out].
Sous ces obturateurs est placée une « croix » [mud cross] qui permet de
circuler la boue et contrôler le puits lorsque les obturateurs sont fermés. Cette
croix possède deux conduites :
• La première, appelée « kill line », est connectée au manifold du plancher.
Elle permet d’injecter la boue sous les obturateurs.
• L’autre, appelée « choke line », permet l’évacuation de la boue et de
l’effluent. Elle est connecté à un manifold [choke manifold] comportant,
à l’amont, deux duses [chokes] ajustables manuellement ou à distance,
pour contrôler la pression de circulation, et, à l’aval, une chambre de
décompression et des sorties, une vers la torche pour brûler les
hydrocarbures évacués du puits, une autre vers le bourbier pour y
déverser l’eau ou la boue fortement contaminée, et la troisième sortie
vers le dégazeur pour dégazer la boue avant de l’injecter dans le circuit.
37
Introduction à l’industrie pétrolière
Obturateur à membrane
Obturateur à mâchoires
Croix de circulation
Tête du puits
Dégazeur
Duse
Torche
Manifold de duses
38
Introduction à l’industrie pétrolière
PROBLEMES PUITS
Géologie : le terrain qu’on fore n’est pas homogène. Il est formé de plusieurs
couches de roches différentes. Chaque roche a ses caractéristiques
particulières et exige des méthodes et moyens particuliers pour être forée.
Les argiles gonflantes : ce sont des argiles assoiffées qui gonflent au contact
de l’eau et viennent coincer les tiges et l’outil.
Pour éviter le gonflement de ces argiles, il faut, entre autres, utiliser une boue
à base d’huile.
Les sels : ils se dissolvent dans l’eau de la boue, ce qui crée des cavages,
entraînant des éboulements des terrains qui vont coincer les tiges et l’outil.
Afin d’éviter la dissolution des sels, on utilise une boue à base d’huile ou une
boue à base d’eau préalablement saturée en sel (boue salée saturée).
Les venues : lorsqu’on fore une roche contenant un effluent (eau, pétrole ou
gaz), appelée « roche réservoir », il faut appliquer dessus une pression
hydrostatique de la boue supérieure à la pression de l’effluent qu’elle contient.
Pour augmenter la pression hydrostatique de la boue, on augmente sa masse
volumique (appelée, sur chantier, « densité ») par l’ajout de la baryte.
39
Introduction à l’industrie pétrolière
Problèmes complexes : il est facile de forer une zone à perte seule, il suffit de
diminuer la pression hydrostatique de la boue. Il est également facile de forer
une zone à venue seule, il suffit d’augmenter la pression hydrostatique de la
boue.
Mais si on fore ces deux zones ensemble, en augmentant la pression
hydrostatique de la boue, on tombe en perte et en la diminuant, on déclenche
une venue.
Dans de telles situations, on est obligé de forer les deux zones séparément :
c’est à dire qu’il faut forer la première zone, puis on descend le tubage et on le
cimente. On continue le forage avec un outil de diamètre inférieur au diamètre
intérieur du tubage puis on descend un autre tubage et on le cimente. On dit
alors qu’on fore le puits en plusieurs phases, chacune comprenant le forage et
le tubage.
1ère phase
2ème phase
40
Introduction à l’industrie pétrolière
41
Introduction à l’industrie pétrolière
LES INSTRUMENTATIONS
Ce sont les opérations non programmées qui sont réalisées pour remédier aux
problèmes du puits qui ont causé l’arrêt du forage.
Ces opérations sont dues aux coincements, rupture de l’outil ou du matériel
tubulaire, chute d’objets dans le puits.
Le « trou de serrure » est formé par les tiges dans les puits inclinés. En effet,
puisque le trou est incliné, les tiges, travaillant en tension, creusent la paroi
créant un autre trou à côté de celui principal, ce qui ressemble, en vue de
dessus, à un trou de serrure. Le forage se passe normalement, mais lorsqu’on
remonte l’outil, les tiges passent normalement, et ce n’est que lorsque les
masse-tiges arrivent au niveau de ce trou qu’elles ne passent pas, puisque leur
diamètre est supérieur à celui du trou de serrure.
42
Introduction à l’industrie pétrolière
Rupture des tubage : si c’est le tubage qui s’est détérioré, on utilise un outil
appelé « casing spear » ou « releasing spear », qui possède des coins
extérieurs glissant sur une portée conique en dent de scie.
43
Introduction à l’industrie pétrolière
44
Introduction à l’industrie pétrolière
Rupture d’outil ou chute d’objet : si l’outil tricône s’use et n’est pas remonté à
temps, il risque de se détériorer et laisser une molette ou plus dans le puits.
Il arrive parfois également qu’un objet tombe accidentellement dans le puits
(une peigne de clé ou de cale, une masse, une clé, …). Tout objet qui tombe
dans le puits empêche la poursuite du forage et il est nécessaire de le
remonter complet ou le détruire et le remonter en petits morceaux.
Aimant Carottier de
repêchage
45
Introduction à l’industrie pétrolière
46
Introduction à l’industrie pétrolière
par ses duses et remonte dans l’espace annulaire. Arrivée en haut, elle trouve
les obturateurs fermés : elle sort alors par la choke-line, et va vers le manifold
de duses. Ce circuit est nécessaire pour bien contrôler la circulation de la boue
tout en appliquant une contre-pression qui empêche un autre volume d’effluent
de s’introduire dans le puits.
Lorsque l’effluent sort en surface, il est dirigé soit vers la torche s’il s’agit de
gaz ou de pétrole, soit vers le bourbier si c’est de l’eau, soit vers le dégazeur si
c’est de la boue contaminée par le gaz.
Une fois l’effluent totalement évacué, on remplace la boue par celle de densité
requise, puis on ouvre les obturateurs et on continue le forage.
Il est plus facile de contrôler une venue si l’outil est au fond du puits. Mais s’il
est en haut ou le puits est totalement vide, l’opération devient très difficile et
demande des opérations particulières, en fonction des cas. Entre autres, on
peut descendre l’outil jusqu’au fond tout en gardant l’obturateur annulaire
fermé sur les tiges : ce qui s’appelle « stripping ».
47
Introduction à l’industrie pétrolière
LE CAROTTAGE
L’analyse des déblais donne des informations intéressantes aussi bien pour le
foreur que pour le producteur et le géologue. Mais, parfois, ces informations
sont insuffisantes ou erronées, surtout s’il s’agit d’un réservoir intéressant.
Pour cela, on prend un échantillon plus représentatif de ce réservoir, appelé
« carotte », à l’aide d’un outil appelé « carottier ».
Carotte
Le carottier est composé d’un tube extérieur vissé au bout des tiges, qui
l’entraînent en rotation. A son bout est vissée une « couronne de carottage »,
qui n’est autre qu’un outil creux, qui ne fore que l’extérieur du puits et laisse la
roche intérieure intacte. Cette roche pénètre dans le carottier dans un tube
intérieur qui, lui, ne tourne pas.
Lorsque le carottier, de quelques mètres, est plein, on le remonte et on
récupère la carotte.
48
Introduction à l’industrie pétrolière
Tampon d’eau
Train de tiges
Packer
Crépines
Réservoir
Une fois arrivé au fond, on gonfle le packer qui vient obturer le passage par
l’extérieur des tiges, puis on ouvre la vanne du fond : l’effluent, ne pouvant
pas remonter par l’extérieur puisqu’il est empêché par le packer, passe par
l’intérieur, parce que la pression qui est appliquée sur lui est faible. Il remonte
alors jusqu’en surface, où toute une installation est prévue pour l’accueillir.
49
Introduction à l’industrie pétrolière
Torche
Gaz
Arrivée
effluent brut Huile Stockage
Eau
Bourbier
Séparateur
50
Introduction à l’industrie pétrolière
LE FORAGE DIRIGE
Le forage est dit « dirigé » lorsque le début et la fin du puits ne sont pas dans
la même verticale.
On réalise un puits dévié pour des raisons quelconques, par exemple,
implanter l’appareil de forage dans une zone non habitée pour atteindre un
réservoir situé à la verticale d’une zone habitée.
Quelquefois, suite à l’impossibilité de repêcher un poisson du puits, on
continue le forage en déviation.
Il existe deux types de profils : le profil en J et celui en S.
Le forage horizontal est un forage dirigé en J dont l’inclinaison est proche de
90°. Il est réalisé dans le réservoir pour augmenter son débit, en fonction de
ses caractéristiques.
51
Introduction à l’industrie pétrolière
Partie verticale
Partie dirigée
Inclinaison
Le sifflet déviateur
-----oooOOOooo-----
52