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INTRODUCTION GENERALE
Dans le cadre des activités de sortie de terrain pour le compte du module « Ecole de terrain »
du programme de Master 2 dans la spécialité des Sciences et Techniques de l’Eau et de
l’Environnement, il est prévu une sortie pour des visites de sites pour s’imprégner de la
réalité de terrain. L’objectif assigné à cette activité au titre de cette année vise à découvrir les
installations et les techniques utilisées dans la gestion des ressources en eau et de
l’environnement. Malgré la crise sanitaire mondiale liée au COVID-19, les responsables de
la spécialité ont été très ingénieux pour nous permettre de faire cette activité tout en respectant
les mesures barrières proposés par les autorités pour faire face à la pandémie. Ainsi, des
séances de vidéos, accompagnées par des commentaires appropriés et des simulations en salle
ont permis de « vivre » l’Ecole de terrain. L’activité a eu le Mardi 9 Juin 2020. Au cours de
cette sortie, nous avons eu à expérimenter 3 activités différentes que sont :
- la mesure piézométrique et
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A. REALISATION DE FORAGES HYDRAULIQUES
La réalisation de forage peut se faire en zone sédimentaire tout comme en zone de socle.
L’expérience que nous avons pu observer au cours de la séance de sortie de terrain, a présenté
un processus qui comprend plusieurs étapes que sont:
- la descente du tubage
- le développement du forage,
- la cimentation
1. Le positionnement de l’atelier
Sur le terrain, nous avons vu qu’une fois sur le site, la sondeuse se positionne tout d’abord sur
le site à forer. Puis, on lève le marre verticalement au sol. Son réglage se fait à partir du
tableau de bord situé sur la sondeuse. La première tige au bout de laquelle est fixée l’outil de
foration, est dressée par la suite sur le train de tiges. La figure 1 nous donne une illustration de
la sondeuse en phase de positionnement de l’atelier de forage.
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2. La foration proprement dite
Sur le terrain, cette étape a consisté à perforer les formations géologiques rencontrées en vue
d’accéder à la nappe d’eau souterraine que pourrait contenir l’aquifère en question. Une fois
tous les réglages techniques achevés on lance la foreuse et au fur et à mesure de l’avancement,
on assiste à une succession de tiges. La succession et l’emboitement de tiges peut se faire de
manière manuelle (atelier de type manuel) comme automatique (atelier de type T4).
Pour éviter les éboulements du fait de la structure des formations traversées, nous avons vu
que sur le terrain, cette question est résolue de deux manières : D’abord par la pose d’un un
tubage provisoire pendant l’avancement de la foration. Cette technique est plutôt utilisée en
zone de socle. Ensuite, en zone sédimentaire, nous avons vu que la question est traitée par un
dosage de la boue de forage. Cette boue de forage est mélange de substances chimiques
injecté dans le forage de cours de l’opération.
De manière pratique, nous avons vu que pour éviter de casser le casing, quand la profondeur
des altérites est élevée, on le laisse à l’intérieur de l’ouvrage tout en le facturant dans le devis.
Par ailleurs, il faut noter que vu la structure des formations traversées dans ces zones (roche
dure recouverte d’altérites), la foration se fait d’abord dans les altérites avec le tricône et/ou la
trillâmes alors que dans la roche dure, c’est plutôt le marteau fond de trou à forte pression
qui est utilisé. Le tubage permettra donc de protéger les parois des parties meubles lors de la
foration au marteau.
Dans les deux cas (socle et sédimentaire), nous avons vu que les déblais (cuttings) sont
prélevés (généralement à chaque 1m) pendant la foration. Ces déblais donnent des
renseignements sur toute la longueur du forage (la granulométrie, la lithologie, la géologie du
terrain traversée…) en vue de procéder à un bon équipement. En zone sédimentaire, nous
avons vu que la détermination des arrivées d’eau est complexe, pour équiper donc le forage,
on se base essentiellement sur la lithologie et la granulométrie de ces cuttings. De manière
précise, il faut savoir que les cuttings recherchés dans ces terrains sont ceux des sables
grossiers qui constituent de très bons aquifères.
Sur le terrain, nous avons pu observer que la réalisation d’un forage sédimentaire peut durer
trois jours à une semaine alors qu’en milieu de socle s’il n’y a pas d’obstacle (panne, outil
coincé…), une journée est suffisante. Cela s’explique par le fait qu’en sédimentaire, les
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formations étant meubles, la foration doit se faire délicatement pour éviter tout éboulement.
Pendant la foration, nous avons vu également que l’on mesure le débit à chaque arrivée d’eau.
Cette mesure est déterminée en plaçant un bac de volume connu au niveau de la zone de
refoulement puis on chronomètre par la suite, le temps de remplissage de celui-ci. Il faut
souligner qu’en zone de socle où les arrivées d’eau sont dans la majorité des cas visibles et
quantifiables, cette mesure est très importante lors de la foration en ce sens qu’elle permettra
de décider de l’arrêt et de l’équipement de l’ouvrage.
3. L’équipement
Sur le terrain, nous avons vu que cette phase consiste à faire descendre dans le forage réalisé
le tubage définitif puis à gravillonner l’espace annulaire et enfin à cimenter la surface du trou
pour éviter de contaminer l’eau du forage par les eaux de surface. Ce tubage comprend les
tubes pleins, le décanteur et les crépines (voir figure 2).
Figure 2 : Types de
b) Le bouchon
a) Tubage plein c) La crépine
Le plan d’équipement obéit à certaines règles. Sur le terrain, nous avons vu que le décanteur
est mis au fond du forage, les crépines sont placées au niveau des arrivées d’eau et le plein au-
dessus des crépines. Puis on fait descendre du gravier dans l’espace annulaire. Il faut
souligner que le gravier choisi obéit également à certaines règles et que son volume est
déterminé à partir d’un calcul, chose que nous n’avons pas pu faire sur le terrain compte tenu
du temps. Par ailleurs, l’équipement et le remblaiement de l’espace annulaire est faite en
tenant compte des profondeurs. Le volume de gravier doit être mis jusqu’à 5m au-dessus de la
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dernière crépine puis le tout-venant et enfin la cimentation qui se fait à 5m en-dessous du
niveau du sol.
4. Le développement du forage
Sur le terrain, nous avons appris que cette phase consiste à nettoyer le forage. Cette étape
nécessite l’envoi d’air comprimé sous une forte pression à l’intérieur du forage. Le
développement est aussi appelé soufflage et dure 4h de temps en générale. Par ailleurs sur le
terrain, ce temps peut être prolongé si le débit déterminé à la fin du développement (débit air-
lift) est inférieur au débit fin foration.
Sur le terrain, nous avons observé qu’après avoir fini toutes ces étapes, on fait coucher le
marre et l’atelier de forage se retire en prenant le soin bien avant de sceller la tête du forage.
B. MESURES PIEZOMETRIQUES
Après avoir observé le processus de réalisation de forage, sur le terrain, nous avons déterminé
les mesures piézométriques. Pour ce faire, deux méthodes nous ont été proposées. L’une
d’entre elles fut pratiquée (méthode manuelle) et l’autre non (méthode automatique).
La méthode manuelle s’est faite à l’aide d’une sonde sonore et à la fois lumineuse comme
l’illustre la figure 3. Cette méthode consiste a introduit la sonde dans le forage jusqu’à
atteindre la surface de l’eau. Au contact de l’eau, la sonde a émis un son et un signal
lumineux. On lit par la suite la profondeur (P) sur le ruban tout en s’assurant que nous avons
bien calibré le mètre ruban de sorte à ce que seule la tête de la sonde soit en contact avec
l’eau. Ensuite, on pose le GPS sur le sol afin de déterminer la côte du terrain (Z). Le niveau
piézométrique (Np) est calculé à partir de la formule suivante :
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Np = Z – (P -Y)
Avec :
La méthode automatique quant à elle, est conditionnée par la méthode manuelle qui renseigne
sur la profondeur au-dessus du niveau de l’eau. En effet, à partir de la détermination de cette
profondeur, la longueur minimale du fil à utiliser pour réaliser la méthode automatique est
obtenue. En fonction des objectifs fixés, la sonde automatique est calibrée. Cette sonde est
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ensuite introduite dans le forage et logée en dessous du niveau de l’eau. Malheureusement,
cette méthode n’a pas pu être pratiquée compte tenu du temps et des moyens disponibles.
3.2. Utilité
Sur le terrain, nous avons observé un cas pratique au cours duquel le niveau piézométrique a
été utilisé lors d’un projet au Burkina en vue de résoudre un problème de sécheresse. Ce
projet a permis aux agriculteurs de faire des prévisions, des planifications à partir des niveaux
piézométriques déterminés dans le but de mieux gérer la ressource eau.
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Notre dernière sortie de terrain a porté sur la valorisation des déchets solides ménagers à partir
de la technologie du compostage. Contrairement aux deux entités précédentes, celle-ci fut une
observation nouvelle car nous n’avions pas pu faire le cours au préalable.
Il est important de fixer dès le début du projet l’objectif à atteindre : production d’électricité,
du biogaz ou de fertilisant. Dans notre cas, l’objectif était de transformer les déchets solides
ménagers de la commune de Tiassalé en fertilisant. L’observation sur le terrain a permis de
comprendre que ce processus prend en compte plusieurs étapes que sont : la détermination du
site approprié, le tri des déchets, la collecte et le transport des déchets, la mise en andain et la
production de compost.
Le site choisi doit obéir à certains critères. Une fois le site identifié, des démarches
administratives sont mises en place en vue de l’obtention de ce site.
Un système de tri est réalisé par la suite en vue d’isoler la fraction organique qui nous
intéresse. Ce tri se fait à deux niveaux successifs:
Une fois triés, les déchets sont collectés au niveau des ménages à l’aide de sacs puis
transportés sur le site. Le transport peut être assuré par les tricycles, les véhicules…
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Une fois sur le site, on met les déchets en petits tas appelés andain. Les andains sont retournés
une ou trois fois par semaine en fonction de la main d’œuvre disponible afin d’apporter de
l’eau et de l’air aux déchets. Cette action va accélérer l’action des microorganismes qui vont
décomposer les déchets. Un certain nombre de paramètres est mesuré (température, pH…) au
cours de ce processus. Ces mesures permettent de suivre l’évolution du compost. Nous avons
deux types de compost : le compost jeune et le compost adulte. Le compost jeune a un pH
acide tandis que le compost mature est légèrement basique. Au niveau de la température, deux
phases sont observées :
- la phase de fermentation : elle est caractérisée par une température élevée. Cela
s’explique par le fait que les microorganismes commencent à dégrader la matière
organique, leur forte activité va donc augmenter la température à l’intérieur des
andains.
- la phase de maturité : elle est caractérisée par une baisse de la température (T autour
de 35°C) qui s’explique par le fait que la grande partie de la matière organique a été
déjà dégradée.
La vérification de la qualité du compost obtenu est basée sur l’analyse chimique et physico-
chimique de certains paramètres (pH, humidité, teneur en azote …). Cette vérification peut se
faire de deux manières :
- comparer les mesures des teneurs des microorganismes contenus dans les déchets
bruts et ceux présents dans le compost après sa maturité ;
- faire des essais sur des terres cultivables pour évaluer leur rendement.
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2.2. Avantages
Le terrain nous a permis également de savoir que l’utilisation de cette technologie a Tiassalé
permis à la municipalité de pouvoir mieux gérer leurs déchets, de produire de l’emploi, de
réduire les risques de maladie, de régénérer les terres.
Sur le terrain, nous avons également vu qu’en plus du compost obtenu à partir de déchets
organiques, nous pouvons également avoir le compost réalisé à partir des boues de vidange
(déchets liquides) et le co-compostage qui est un mélange de déchets organiques et de boues
de vidange. Par ailleurs, suivant la nature du processus de décomposition, on peut réaliser un
compostage anaérobie, un vermicompostage (décomposition des boues de vidange réalisée à
partir des vers).
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CONCLUSION GENERALE
En somme, il convient de retenir que cette sortie de terrain, portant sur la réalisation de
forages hydrauliques, la détermination des mesures piézométriques et la valorisation des
déchets ménagers par le compostage a été très enrichissante pour nous étudiants en fin de
cycle de Master. Elle nous a permis en effet, d’une part de joindre la théorie à la pratique et
également d’autre part de découvrir une technologie nouvelle, non dispensée en classe. De
manière spécifique, ce terrain a permis de comprendre le processus de réalisation de forage et
surtout l’importance d’un bon équipement, d’avoir une idée sur les difficultés auxquelles nous
pourront faire face sur un atelier de forage, de pouvoir manipuler une sonde manuelle, de
déterminer également de façon pratique le niveau piézométrique.
Elle nous a également permis de découvrir la technologie du compostage. En effet, cette
technologie qui s’inscrit dans le cadre de l’économie circulaire nous as permis de comprendre
que nos déchets ont de la valeur dans le sens où 100kg de matière organique (récupérée dans
les déchets) peuvent produire 38kg de fertilisant. Le recyclage de ces déchets serait donc pour
nous un gain tant au niveau environnemental que socio-économique.
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