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ENGINS DE CHANTIER

Longtemps restée dans le domaine


de l’empirisme, l’utilisation des engins
fait aujourd’hui l’objet de règles
nombreuses touchant à la fois au choix,
aux vérifications et à la maintenance
du matériel, à la formation du personnel,
ainsi qu’à la conduite proprement dite.

C’est pourquoi ce manuel comprend


deux parties : l’une consacrée
aux aspects purement réglementaires,
l’autre plus spécifiquement dédiée
aux règles de bonnes pratiques
en matière de conduite d’engins.

Ainsi nous espérons qu’un large public


pourra trouver dans ce manuel
les références qui lui seront nécessaires :
chefs d’établissements, chargés
de sécurité, formateurs, et bien sûr
les conducteurs eux-mêmes.

Chargeuses
Chargeuses

ENGINS DE CHANTIER
Institut national de recherche et de sécurité
pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
• •
Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 910


1re édition • décembre 2003 • 8 000 ex. • ISBN 2-7389-1117-X
L’Institut national de recherche et de sécurité
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) est
une association déclarée sans but lucratif (loi du 1er juillet 1901),
constituée sous l’égide de la Caisse nationale de l’assurance
maladie. Il est placé sous la tutelle des pouvoirs publics
Services prévention des CGSS
et le contrôle financier de l’État. Son conseil d’administration NORD-EST GUADELOUPE
est composé en nombre égal de représentants du Mouvement (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne, Immeuble CGRR
des entreprises de France et des organisations syndicales 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
55 Meuse, 88 Vosges) Rue Paul-Lacavé
de salariés. 81 à 85 rue de Metz 97110 Pointe-à-Pitre
54073 Nancy cedex tél. 05 90 21 46 00
L’INRS apporte son concours aux services ministériels, à la Caisse tél. 03 83 34 49 02 fax 05 90 21 46 13
nationale de l’assurance maladie, aux Caisses régionales fax 03 83 34 48 70 lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr
d’assurance maladie, aux comités d’hygiène, de sécurité service.prevention@cram-nordest.fr
et des conditions de travail, aux entreprises, enfin à toute GUYANE
personne, employeur ou salarié, qui s’intéresse à la prévention. NORD-PICARDIE
(02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise, Espace Turenne Radamonthe
L’INRS recueille, élabore et diffuse toute documentation 62 Pas-de-Calais, 80 Somme) Route de Raban, BP 7015
intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : brochures, 11 allée Vauban 97307 Cayenne cedex
dépliants, affiches, films, renseignements bibliographiques... 59662 Villeneuve-d’Ascq cedex tél. 05 94 29 83 04
Il forme des techniciens de la prévention et procède tél. 03 20 05 60 28
fax 03 20 05 63 40 fax 05 94 29 83 01
en son centre de recherche de Nancy aux études permettant
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d’améliorer les conditions de sécurité et l’hygiène de travail.
LA RÉUNION
NORMANDIE 4 boulevard Doret
Les publications de l'INRS sont distribuées par les Caisses (14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche,
61 Orne, 76 Seine-Maritime) 97405 Saint-Denis cedex
régionales d'assurance maladie. Pour les obtenir, adressez-vous
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au service prévention de la Caisse régionale de votre
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dominique.morice@cram-normandie.fr
Quartier Place-d’Armes
Les Caisses régionales d’assurance maladie
PAYS DE LA LOIRE 97210 Le Lamentin cedex 2
Les Caisses régionales d’assurance maladie disposent, (44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire, tél. 05 96 66 51 31
pour diminuer les risques professionnels dans leur région, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée) 05 96 66 51 33
d’un service prévention composé d’ingénieurs-conseils 2 place de Bretagne fax 05 96 51 81 54
et de contrôleurs de sécurité. Par les contacts fréquents que BP 93405, 44034 Nantes cedex 1
ces derniers ont avec les entreprises, ils sont à même non tél. 02 51 72 84 00
seulement de déceler les risques professionnels particuliers fax 02 51 82 31 62
prevention@cram-pl.fr
à chacune d’elles, mais également de préconiser les mesures
préventives les mieux adaptées aux différents postes dangereux RHÔNE-ALPES
et d’apporter, par leurs conseils, par la diffusion (01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme,
de la documentation éditée par l’Institut national de recherche 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône,
73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
et de sécurité, une aide particulièrement efficace à l’action
26 rue d’Aubigny
des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. 69436 Lyon cedex 3
tél. 04 72 91 96 96
fax 04 72 91 97 09
preventionrp@cramra.fr

SUD-EST
(04 Alpes-de-Haute-Provence,
05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud,
2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, 35 rue George
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. 13386 Marseille cedex 5
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par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). fax 04 91 85 75 66
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© INRS, 2003.
Conception graphique Béatrice-Anne Fournier. Maquette Lafargue Communication.
Illustrations Jean-Claude Bauer. Dessins techniques Francis Metzger.
Sommaire

Sommaire

Avant-propos .................5 3. Chargeuses . . . . . . . . . . . . . . . . 25


3.1. Principaux types
1. Causes d’accidents .........7 de chargeuses . . . . . . . . . . . 25
3.2. Équipements et accessoires . 27
3.2.1. Équipement chargeur . . . . . . . 27
2. Cadre réglementaire . . . . . 11
3.2.2. Accessoires . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.1. Le matériel . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.1. Conformité du matériel . . . . 12
2.1.2. Maintien en état de 4. Règles générales
conformité . . . . . . . . . . . . . 13 de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.1.3. Mise en conformité . . . . . . . 13 4.1. Organisation
2.1.4. Vérifications . . . . . . . . . . . . 14 de la sécurité du chantier . 29
2.2. Le conducteur . . . . . . . . . . . 16 4.2. Cas des chantiers
2.2.1. Âge du conducteur . . . . . . . 16 sous circulation . . . . . . . . . 30
2.2.2. Formation à la conduite
en sécurité. Autorisation 4.3. Vêtements de travail et
de conduite . . . . . . . . . . . . 16
équipements de protection
individuelle (EPI) . . . . . . . . . 31
2.2.3. CACES : certificat d’aptitude
à la conduite en sécurité . . . 18 4.4. Connaissance de l’engin . . 32
2.2.4. Formation professionnelle . . 20
2.2.5. Conduite sur route . . . . . . . 20
5. Avant le démarrage . . . . . . 35
2.3. L’utilisation . . . . . . . . . . . . . 22 5.1. Les contrôles . . . . . . . . . . . . 35
2.3.1. Dispositions réglementaires . 22
5.2. La visibilité . . . . . . . . . . . . . 37
2.3.2. Recommandations
de la Sécurité sociale . . . . . 23 5.3. L’ordre et la propreté . . . . 38
2
6. Mise en route . . . . . . . . . . . . . 39 8.4. Découverte d’engins
de guerre . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.1. Avant de monter . . . . . . . . 39
8.5. Risque de retournement
6.2. Démarrage du moteur . . . 40
ou de chute d’objets . . . . . 56
6.3. Vérification du 8.5.1. Risque de retournement . . . 56
fonctionnement de l’engin . 42 8.5.2. Risque de chute d’objets . . . 57
8.5.3. Rappel des dispositions
constructives et réglementaires 57
7. Pendant le travail . . . . . . . . 43

7.1. Règles de base . . . . . . . . . . 44 9. Panne sur le chantier . . . . 59


7.2. Présence de personnel
sur les engins . . . . . . . . . . . 44 10. Transport de la
7.3. Levage de personnes . . . . . 45 chargeuse . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.4. Protection des piétons . . . 46

7.5. Stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . 46 11. En fin de travail . . . . . . . . . 63


11.1. Le plein de carburant . . . 63
7.6. Travaux de terrassement . 47
11.2. Stationnement de la
7.7. Levage de charges . . . . . . . 48
chargeuse . . . . . . . . . . . . . . 64
7.8. Règles de circulation . . . . . 50

12. Entretien et réparation . 67


8. Dangers . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 12.1. Formation. Information . . 67

8.1. Terrain en pente . . . . . . . . . 51 12.2. Principaux risques . . . . . . 67


12.2.1. Risque mécanique . . . . . . . 69
8.2. Risques électriques . . . . . . 52
12.2.2. Risque de chutes
8.2.1. Travaux à proximité d’une
ou de glissades . . . . . . . . . 71
ligne électrique aérienne . . . 52
12.2.3. Risque électrique . . . . . . . 72
8.2.2. Travaux à proximité de câbles 12.2.4. Risque de brûlure,
électriques souterrains . . . . 53 d’incendie ou d’explosion . 72
8.2.3. Conduite à tenir en cas 12.2.5. Risque chimique . . . . . . . . 73
d’accident . . . . . . . . . . . . . . 54

8.3. Travaux de démolition . . . 54 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . 75


3
Avant-propos

4
Avant-propos

La réglementation sur l’utilisation des quement dédiée aux règles de bonnes pra-
engins de chantier a profondément évolué tiques en matière de conduite d’engins.
avec la parution du décret n° 98-1084 du
2 décembre 1998. Longtemps restée Ainsi nous espérons qu’un large public
dans le domaine de l’empirisme, l’utilisa- pourra trouver dans ce manuel les référen-
tion des engins fait aujourd’hui l’objet de ces qui lui seront nécessaires : chefs
règles nombreuses touchant à la fois au d’établissements, chargés de sécurité, for-
choix, aux vérifications et à la mainte- mateurs, et bien sûr les conducteurs eux-
nance du matériel, à la formation du mêmes.
personnel, ainsi qu’à la conduite propre-
ment dite. Ce manuel complète les préconisations
contenues dans la notice d'instructions
C’est pourquoi ce manuel comprend deux délivrée par le constructeur et ne dispense
parties : l’une consacrée aux aspects pure- pas le chef d'entreprise de rédiger des
ment réglementaires, l’autre plus spécifi- consignes particulières.

5
1. Causes d’accidents
1. Causes d’accidents
Quatre vingt-neuf accidents de chargeurs ont été répertoriés
dans la base de données ÉPICÉA1 entre 1979 et 2001.

Cinq types d'accidents ment d'une partie de l'engin (bras arti-


culé, cabine, godet, vérin) et entraînent
L'analyse des ces accidents permet des coincements ; un mode opératoire
d'identifier cinq types d'accidents : dangereux et une formation insuffisante
sont en cause dans la survenue de ces
• Un piéton est écrasé alors qu'il se trouve
accidents.
dans la zone d'évolution de l'engin, soit
pendant des phases de manutention,
soit lorsque l'engin effectue une marche • Des éboulements provoquant l'enseve-
arrière ou une marche avant. Ces acci- lissement du salarié pendant des phases
dents sont liés à une mauvaise visibilité de chargement/déchargement ; l'insta-
à partir de l'engin. bilité du terrain, des travaux en sous-
cavage et un mode opératoire dange-
• Le conducteur de la chargeuse est reux sont caractéristiques de ces
écrasé lors du renversement de son accidents.
engin ; ces accidents surviennent
pendant une phase de déplacement ou • Des chutes de hauteur à partir de l'engin
de chargement/déchargement. L'origine suite à une perte d'équilibre du salarié,
du retournement est souvent dû à un lors de déplacement, de chargement ou
terrain en pente ; les lésions sont aggra- d'élévation de personnel avec l'engin.
vées par l'absence de cabine anti-
retournement.
Quelques éléments chiffrés
• Des accidents survenus à des mécani- précisent les circonstances des
ciens ou des piétons pendant des phases accidents, leurs victimes et leurs
de maintenance ; ils sont dus au mouve- conséquences.
1 EPICEA signifie Etudes de prévention par informatisation des comptes rendus d’enquêtes d’accidents du travail.
EPICEA est une base de données nationale qui rassemble les cas d’accidents du travail qui ont fait l’objet d’une enquête par
les services prévention des CRAM. Elle n’est pas exhaustive puisque tous les accidents du travail ne déclenchent pas une enquête.

7
1. Causes d’accidents

Gravité des accidents Types d’accidents

blessures autres
sans gravité 15 %
12 %
perte d'équilibre
4%
accidents
graves incident de manœuvre
13 % renversement
6% 37 %
marche arrière
9%
décès
75 %
mouvement
de l'engin marche avant
11 % 19 %

Effets des accidents Facteurs d’accidents

100 3% 150
7%
7% 7%
8% 7%
125 7%
80 9% 7%
8%
16 % 100 12 %
60 12 %
75
25 %
40
50
57 % 25 %

20
25
30 %

0 0

étouffement, ensevelissement incident de manœuvre


conception de l'engin
chute de hauteur organisation des voies de circulation
instabilité du terrain
coincement
défaillance mécanique
autres (brûlure, chute plain-pied...) utilisation anormale du matériel
problème de visibilité
choc, heurt absence structure ROPS
écrasement marche arrière
terrain en pente
mode opératoire dangereux

Les pourcentages indiqués concernent uniquement la population des 89 accidents.


8
Types de salariés Types de travaux

autres
(élévation personnel,
mécaniciens remorquage...)
7% 8%
maintenance
8%

manutention
9%
conducteurs déplacement
piétons* 49 % engin à l'arrêt 44 %
44 % 9%

chargement,
déchargement
22 %

Types d’engins Lieu de l’accident

100 100
7% 6%
10 % 9%

80 80 11 %
15 %
15 %
60 60

20 %

40 40

69 %
20 20 39 %

0 0

chargeurs sur chenille voies de circulation

minichargeurs autres (berge, espace vert, forêt...)

non précisé atelier, usine

chargeurs sur roues lieux de stockage, décharge

carrières

chantiers TP & bâtiment

* Le terme piéton désigne le personnel à pied.


9
2. Cadre réglementaire
2. Cadre réglementaire
2.1. Le matériel C’est ainsi que les machines neuves ou
considérées comme neuves2, mises sur le
Ce chapitre est plus particulièrement marché à partir du 1er janvier 1995,
destiné au chef d’établissement ainsi doivent être techniquement conformes à
qu’au personnel d’encadrement. Toute- l’article R. 233-84 du code du travail.
fois le conducteur, bien que n’étant pas
Les chefs d’établissement sont, pour ce
directement responsable de la mise en
qui concerne le matériel, soumis aux obli-
œuvre de certaines prescriptions, doit en
gations suivantes (articles du code du
avoir connaissance, surtout pour le para- travail) :
graphe 2.2 qui le concerne directement.
• assurer la sécurité et la santé des
travailleurs de l’établissement (article
Avant 1980, la réglementation française L. 230-2),
issue du code du travail s’adressait essen- • utiliser du matériel conforme à la
tiellement aux utilisateurs du matériel, réglementation (article L. 233-5-1),
bien que certaines prescriptions relevaient • maintenir le matériel en état de confor-
de la conception technique du matériel. mité (article R. 233-1-1),
• procéder à des vérifications :
Ce n’est qu’à partir de 1981, avec la - initiales à la mise en service (article
mise en application des « décrets de R. 233-11-1),
juillet 1980 » relatifs à l’intégration de la - périodiques (article R. 233-11),
sécurité lors de la conception des machi- - à la remise en service (article
nes, que des textes législatifs se sont R. 233-11-2),
adressés spécifiquement aux construc- • et, dans certaines conditions, mettre en
teurs, et ce pour certaines catégories de conformité le matériel ancien maintenu
machines dont les engins de terrassement. en service (voir § 2.1.3).

Cette nouvelle « philosophie » s’est géné- Ces articles font généralement l’objet
ralisée par la mise en application, à l’en- d’arrêtés et commentaires spécifiques qui
semble des machines cette fois, de textes précisent les mesures techniques particu-
réglementaires issus de la transposition en lières à mettre en œuvre.
droit français des directives du conseil de 2 Se dit d’une machine neuve ou d’occasion en provenance d’un
l’Union européenne. pays ne faisant pas partie de l’Espace économique européen.
11
2. Cadre réglementaire

Lorsque le matériel est utilisé à d’autres quage CE et être accompagné de la


fins que celles pour lesquelles il a été déclaration CE de conformité établie par
conçu, il est nécessaire de se référer aux le constructeur.
décrets et arrêtés spécifiques à ces autres Nota : les équipements interchangea-
fonctions et usages. bles, c'est-à-dire ceux qui changent la
fonction de la machine, doivent faire
l’objet d’une certification séparée (voir
§ 3.2.3).
2.1.1. Conformité du matériel
Les chefs d'établissement sont tenus de • Le matériel mis en service entre le
mettre à disposition de leur personnel des 1er janvier 1993 et le 31 décembre 1994
appareils et accessoires conformes à la pouvait être conforme à l’une ou à
réglementation et adaptés aux travaux à l’autre des deux réglementations citées
exécuter. ci-dessus dans leur intégralité, sans pan-
achage.

Réglementation
Ces dispositions sont applicables à tous
Pour les chargeuses, selon la date de mise les matériels, y compris ceux qui ont été
en service du matériel, quatre cas peuvent construits par l’utilisateur, pour son propre
se présenter. usage.

• Le matériel mis en service avant le


Normalisation
15 avril 1981 n’était soumis à aucune
exigence relative à la conception sauf en Antérieurement au 1er janvier 1995, la
ce qui concerne la fonction levage pour normalisation française avait un caractère
laquelle les décrets du 23 août 1947 et d'application volontaire, sauf cas particu-
du 8 janvier 1965 étaient applicables. liers de certaines normes rendues d'appli-
cation obligatoire par voie d'arrêté.
• Le matériel mis en service entre le
15 avril 1981 et le 1er janvier 1993 À partir du 1er janvier 1995, les « normes
devait être conforme aux dispositions du européennes harmonisées3 », qui rempla-
décret n° 80-543 du 15 juillet 1980 cent les normes nationales, n'ont pas non
relatif à l’intégration de la sécurité dans plus de caractère obligatoire, mais leur uti-
la conception des machines. En outre, lisation volontaire par les constructeurs
les chargeuses prévues pour être utili- permet de conférer au matériel fabriqué
sées en levage de charges devaient être selon ces normes, une présomption de
conformes aux dispositions des décrets conformité aux textes réglementaires.
du 23 août 1947 et du 8 janvier 1965.
Lorsque cette possibilité est utilisée par le
• Le matériel mis en service à partir du constructeur, celui-ci doit mentionner,
1er janvier 1995 doit être conforme aux dans la déclaration CE de conformité, les
prescriptions de l’article R. 233-84 du références des normes harmonisées dont il
code du travail et, plus particulièrement, a fait usage.
aux règles techniques de son annexe I. 3 Sedit d'une norme adoptée par l'ensemble des pays membres
Il doit également être muni du mar- de l'Union Européenne.
12
Normes françaises construction applicables lors de leur mise
en service dans l’établissement. »
Les chargeuses ont fait l’objet des normes
françaises (non obligatoires) suivantes : Ainsi, dans un même établissement, les
• NF E 58-050 (1984) Engins de terrasse- règles techniques applicables aux diffé-
ment. Règles de sécurité. rents matériels utilisés peuvent être diffé-
• NF E 58-104 (1988) Chargeuses de ter- rentes selon la génération à laquelle
rassement. Règles de sécurité. appartiennent ces matériels :
• NF E 58-112 (1981) Tracteurs à chenilles
et chargeuses à chenilles. Commandes • pour le matériel possédant un marquage
du conducteur. CE, le maintien en état de conformité
s’apprécie par rapport aux règles tech-
Ces normes ont été annulées et rempla- niques définies dans l’annexe I de l’arti-
cées à partir de 1995 par des normes cle R. 233-84,
européennes élaborées pour répondre aux
exigences de la directive « Machines » • pour le matériel ne possédant pas de
(directive 98/37/CE). marquage CE, le maintien en état de
Toutefois, elles peuvent servir de référen- conformité s’apprécie par rapport aux
tiel technique dans le cadre du maintien prescriptions techniques définies dans
en état de conformité du matériel ancien les articles R. 233-15 à R. 233-41.
(voir § 2.1.2).
Il faut porter une attention particulière au
maintien en bon état de fonctionnement
des principaux dispositifs de commande et
Normes européennes
de sécurité montés sur les chargeuses, en
Depuis 1995, les chargeuses font l'objet particulier les dispositifs de direction, de
de normes européennes harmonisées. Ces freinage, d'éclairage et de signalisation et
normes s'adressent aux concepteurs des les flexibles hydrauliques. Il en est de
machines et leur permettent de bénéficier même pour le choix et l'utilisation des cro-
d'une présomption de conformité à la chets et accessoires de préhension.
directive «Machines» (directive 98/37/CE).
2.1.3. Mise en conformité
Il s’agit des normes :
• EN 474-1 (1995) Engins de terrasse- Le décret n° 98-1084 du 2 décembre 1998
ment. Sécurité. Exigences générales transposant la directive européenne
• EN 474-3 (1996) Engins de terrasse- 95/63/CE fixe les prescriptions techniques
ment. Sécurité. Exigences applicables auxquelles doivent satisfaire les appareils
aux chargeuses. de levage et les engins mobiles et donc les
chargeuses. Les matériels anciens, c'est-à-
2.1.2. Maintien en état dire ceux ne disposant pas d'un marquage
de conformité CE, maintenus en service après le 5
décembre 2002 doivent être mis en
L’article R. 233-1-1 du code du travail
conformité avec :
stipule que : « Les équipements de travail
et moyens de protection (…) doivent être
• les prescriptions des articles R. 233-15 à
maintenus en état de conformité avec les
R. 233-30 qui s’appliquent à tous
règles techniques de conception et de
13
2. Cadre réglementaire

les équipements de travail (machines R. 233-32 à R. 233-41 et une vérification


fixes, machines mobiles, appareils de de la conformité avec ces prescriptions
levage), s'impose.

• les prescriptions complémentaires des


2.1.4. Vérifications
articles R. 233-32 à R. 233-33 qui
concernent le levage, Les chargeuses sont soumises aux prescrip-
tions de l'article R. 233-11 du code du
• les prescriptions complémentaires des travail, relatives aux vérifications générales
articles R. 233-34 à R. 233-41 qui périodiques complétées par les prescrip-
concernent la mobilité. tions des articles R. 233-11-1 et
R. 233-11-2 relatives aux vérifications à
La mise en œuvre de ces prescriptions effectuer à la mise en service et à la remise
techniques repose sur un principe d'équi- en service et qui s'adressent spécifique-
valence entre ces nouveaux textes et cer- ment aux chargeuses équipées pour le
taines prescriptions figurant dans la levage.
réglementation française antérieure.
Ainsi les machines mobiles (donc les La réalisation de ces vérifications doit être
chargeuses) qui sont conformes au dispo- confiée, sous la responsabilité du chef de
sitions du décret n° 80-543 du 15 juillet l’établissement dans lequel les appareils
1980 sont réputées conformes aux sont utilisés, à du personnel qualifié, exer-
prescriptions çant régulièrement cette acti-
des articles vité, appartenant soit :
R. 233-15 à
R. 233-30 ;
cette pré-
somption de
conformité devra
être vérifiée par un
examen permettant de
s'assurer de la conformité
effective de la machine. En
revanche aucune prescription
du décret n° 80-543 du 15
juillet 1980 n'équivaut aux
prescrip-
tions des
articles

14
- à l’établissement, Vérifications
- à un établissement extérieur (le cons- générales périodiques
tructeur par exemple),
L’article R. 233-11 impose que certains
- à un organisme de vérification, appelé
matériels dont la liste est fixée par arrêté
également organisme de contrôle ou
soient soumis à des vérifications générales
organisme d’inspection.
périodiques afin que soit décelée en temps
utile toute détérioration susceptible de
Mise en service
créer des dangers.
et remise en service
Les vérifications de première mise en
Les engins de terrassement, dont les
service sont généralement effectuées par
chargeuses, sont visés par les arrêtés sui-
le constructeur à la sortie de sa chaîne de
vants :
fabrication. L’utilisateur doit toutefois
s’assurer de l’adéquation et du bon fonc-
• l'arrêté du 5 mars 1993 modifié par
tionnement de son appareil lors de sa
l'arrêté du 4 juin 1993 qui liste les
mise en service effective dans son établis-
appareils concernés, et qui fixe la pério-
sement, qu’il s’agisse d’un appareil neuf
dicité et l'étendue des vérifications,
ou d’occasion.
Cas des chargeuses • l'arrêté du 9 juin 1993 modifié qui fixe
utilisées en terrassement les conditions de vérification spécifiques
La mise en service et la remise en service aux appareils de levage.
n’ont pas fait l’objet de textes spécifiques,
mais les prescriptions de l’article 22 du Il résulte de ces textes que :
décret du 8 janvier 1965 modifié restent
• pour les chargeuses utilisées en
applicables.
terrassement, les vérifications
Cas des chargeuses
utilisées en levage
Les vérifications de mise en
service font l'objet des articles
13 et 15 de l'arrêté du 9 juin
1993 modifié, les vérifications de
remise en service font l'objet des
articles 19 et 20 du même arrêté.

Pour les chargeuses, le change-


ment de site d'exploitation
n'est pas considéré comme
une circonstance nécessitant
des vérifications de remise en
service, sous réserve de la
réalisation régulière de vérifi-
cations générales pério-
diques tous les 6 mois.

15
2. Cadre réglementaire

périodiques doivent être effectuées 2.2. Le conducteur


tous les 12 mois,

• pour les chargeuses utilisées en


levage de charges, les vérifications
2.2.1. Âge du conducteur
doivent être effectuées tous les 6
mois, incluant l'ensemble des vérifi-
cations réglementaires. • L’article R. 234-18 du code du travail inter-
dit d’employer les jeunes travailleurs de
moins de 18 ans à la conduite des engins
Les vérifications générales périodiques de terrassement ou de manutention.
n'ont pas pour objet de remplacer les véri-
fications et opérations de maintenance
prévues par le fabricant de l'engin et figu- • L’article R. 234-22 du code du travail
rant dans la notice d'instructions. précise que les jeunes travailleurs de
moins de 18 ans, apprentis munis d’un
Les périodicités fixées par la réglementa- contrat d’apprentissage, ainsi que les
tion doivent être considérées comme des élèves fréquentant les établissements
limites supérieures à ne pas dépasser. Des d’enseignement technique, y compris les
examens plus fréquents peuvent s’avérer établissements d’enseignement tech-
nécessaires en fonction de l’utilisation nique agricole, publics ou privés,
effective des appareils et de l’agressivité peuvent être autorisés à utiliser au cours
de l’environnement. de leur formation professionnelle des
engins de terrassement ou de manuten-
Les résultats des examens, essais et épreu- tion. Ces autorisations sont accordées
ves réalisés lors des différentes vérifica- par l’inspecteur du travail selon les
tions doivent être consignés dans le regis- modalités précisées dans l’article
tre de sécurité ouvert par le chef R. 234-22.
d’établissement et conservés pendant
5 ans, conformément aux dispositions de
l’article L. 620-6 du code du travail. 2.2.2. Formation à la conduite
en sécurité.
Autorisation de conduite
Cas du matériel loué
L’article R. 233-13-19 du code du travail
définit les nouvelles obligations en
Pour des raisons pratiques, il est admis qu'il
matière de conduite d’engins de chantier
appartient aux loueurs d'effectuer les véri-
et d’appareils de levage.
fications périodiques. Cependant, en l'état
actuel de la réglementation, l'utilisateur
reste toujours responsable de leur réalisa-
Formation à la conduite
tion et doit donc s'assurer à chaque mise à
en sécurité
disposition que les vérifications ont bien
été effectuées et veiller, en liaison avec le « La conduite des équipements de travail
loueur, au renouvellement de celles-ci (cas mobiles automoteurs et des équipements
des locations longue durée). servant au levage est réservée aux tra-
16
vailleurs qui ont reçu une formation adé- Autorisation de conduite
quate. Cette formation doit être complé-
« En outre, la conduite de certains équipe-
tée et réactualisée chaque fois que
ments présentant des risques particuliers,
nécessaire. »
en raison de leurs caractéristiques ou de
leur objet, est subordonnée à l'obtention
Il en résulte que la conduite des chargeu- d'une autorisation de conduite délivrée
ses ne peut être confiée qu'à du personnel par le chef d'entreprise. L'autorisation de
ayant reçu une formation adéquate. conduite est tenue par l'employeur à la
Cette obligation s'applique à tous les disposition de l'inspecteur du travail ainsi
conducteurs, y compris aux salariés intéri- que des agents des services de prévention
maires ou en CDD et aux conducteurs des organismes compétents de la Sécurité
occasionnels (personnel de maintenance, sociale (…). »
démonstrateurs, etc.) et ce quel que soit le
secteur d'activité. Depuis le 5 décembre 1999, la conduite
La formation peut être dispensée en des chargeuses ne peut être confiée qu'à
interne par des formateurs compétents des conducteurs titulaires d'une autorisa-
appartenant ou non à l'entreprise, ou être tion de conduite. Cette autorisation est
organisée dans un organisme de forma- délivrée par le chef d'entreprise aux sala-
tion spécialisé. Dans tous les cas, il est riés concernés suite à une évaluation com-
conseillé au chef d'établissement de prenant :
conserver les preuves de la réalisation des
actions de formation. • un examen d’aptitude médical réalisé
par le médecin du travail,

17
2. Cadre réglementaire

• un contrôle des connaissances


et savoir-faire de l’opérateur pour la
conduite en sécurité,
• une vérification de la connaissance
des instructions à respecter sur le ou
les sites d’utilisation.
Comme la formation à la conduite, le
contrôle des connaissances et savoir-
faire de l’opérateur peut être effectué
en interne ou auprès d’un organisme
extérieur spécialisé.
Cas des salariés intérimaires
C'est le responsable de l'entreprise de
travail temporaire qui est responsable
de la formation à la conduite, de
l'évaluation des connaissances et de
l'organisation de la visite médicale
obligatoire. En revanche, il appartient
au chef de l'entreprise utilisatrice de déli-
vrer l'autorisation de conduite et de lisation des engins de chantier.
fournir les consignes spécifiques au chan- Cette recommandation introduit le CACES,
tier. L'autorisation de conduite sera déli- qui est le résultat d'un test d'évaluation
vrée pour la durée de la mission, mais sa dont le référentiel est défini dans la
validité pourra être prolongée pour des recommandation. Ce test d'évaluation est
missions successives dans la même entre- obligatoirement réalisé par une personne
prise. qualifiée dénommée testeur dont la com-
pétence est vérifiée par un organisme
certificateur de qualification.
Cas de la location avec conducteur
C'est le chef d'établissement de l'entre-
prise de location qui délivre l'autorisation La recommandation R 372 modifiée
de conduite à son conducteur. définit dix catégories de CACES correspon-
En revanche il appartient au chef de l'en- dant aux différentes familles d'engins ren-
treprise utilisatrice de transmettre au contrées (voir tableau ci-contre).
conducteur de l'engin loué les consignes
spécifiques au chantier.
Les conducteurs de chargeuses
doivent être titulaires :
2.2.3. CACES : certificat • d'un CACES de catégorie 1 pour
d’aptitude à la conduite pouvoir conduire des chargeuses
en sécurité compactes (poids 4 500 kg),
Les chargeuses sont visées par la recom- • d'un CACES de catégorie 4 pour les
mandation R 372 modifiée relative à l'uti- autres types de chargeuses.
18
Les CACES ont une validité limitée dans le employeurs de s'assurer des connaissan-
temps. Pour les engins de chantier, cette ces et du savoir-faire de leurs conducteurs
validité est de 10 ans. d'engins, tel que stipulé dans l'article
R. 233-13-19 et dans l'arrêté du 2 décem-
Lien avec les obligations bre 1998 (voir § 2.2.2). Ainsi, l'autorisa-
réglementaires tion de conduite peut être délivrée par
l'employeur à tout conducteur d'engins
Le CACES, qui est un contrôle de l'aptitude titulaire d'un CACES, reconnu apte médi-
à la conduite en sécurité, constitue de fait calement et ayant reçu les instructions
un moyen de répondre à l'obligation des particulières nécessaires.

Catégories d’engins de chantier


(annexe I de la R 372 modifiée)

CATÉGORIE ENGINS

Conduite d’engins en production


1 Tracteurs et petits engins de chantier mobiles
(tracteur agricole, mini-pelle jusqu’à 6 tonnes, mini-chargeuse jusqu’à 4,5 tonnes,
petit compacteur, machine à peindre les lignes sur chaussées, etc.)
2 Engins d’extraction et/ou de chargement à déplacement séquentiel
(pelle, engin de fondations spéciales, de forage, de travaux souterrains, etc.)
3 Engins d’extraction à déplacement alternatif
(bouteur, tracteur à chenilles, pipe layer, etc.)
4 Engins de chargement à déplacement alternatif
(chargeuse, chargeuse-pelleteuse, etc.)
5 Engins de finition à déplacement lent
(finisseur, machine à coffrage glissant, répandeur de chaux, gravillonneur automoteur,
pulvimixeur, fraiseuse, etc.)
6 Engins de réglage à déplacement alternatif
(niveleuse)
7 Engins de compactage à déplacement alternatif
(compacteur, etc.)
8 Engins de transport ou d’extraction-transport
(tombereau, décapeuse, tracteur agricole > à 50 ch, etc.)
9 Engins de manutention
(chariot-élévateur de chantier ou tout terrain, etc.)

Conduite d’engins hors production


10 Déplacement, chargement, déchargement, transfert d’engins sans activité
de production (porte-engin), maintenance, démonstration ou essais

19
2. Cadre réglementaire

2.2.4. Formation professionnelle Les formations professionnelles à la


conduite d’engins peuvent être dispen-
Aucun diplôme ou permis n'est exigé pour sées selon le cas par :
pouvoir conduire une chargeuse. Seule la • des lycées professionnels publics ou
formation à la conduite en sécurité est privés,
obligatoire ainsi que la délivrance d'une • des centres de formation d’apprentis
autorisation de conduite. Rappelons à ce (CFA),
propos que le CACES n'est pas un diplôme • des centres AFPA (association pour la
de formation professionnelle. formation professionnelle des adultes),
Toutefois il faut garder à l'esprit qu'une • des centres de formation de la profes-
bonne formation professionnelle est un sion du BTP.
facteur important de sécurité. En la
matière, ces formations existent et sont
sanctionnées par un CAP ou un CFP de
2.2.5. Conduite sur route
conducteurs d'engins, qui dispensent du
test CACES pendant 10 ans (par équiva-
Règles de circulation
lence).
Les filières de formation à la conduite Les chargeuses peuvent être amenées à
d'engins sont nombreuses et adaptées à circuler sur le réseau routier, lors des
l'âge, au niveau scolaire et au statut des transferts notamment. Les conditions de
différents candidats. circulation sont précisées dans le code de
la route4.
Cas des jeunes sous statut scolaire
À l’issue de la classe de la 3e, les jeunes Rappelons que le code de la route classe
peuvent s’orienter vers des lycées profes- le matériel de travaux publics en deux
sionnels pour préparer en 2 ans un CAP de catégories :
conduite d’engins.
• catégorie I : matériels à caractère routier
Cas des jeunes sous contrat de prédominant, toutes les règles du code
travail avec une entreprise en de la route leur sont applicables,
alternance
La formation en alternance s’adresse • catégorie II : matériels sans caractère
aux jeunes âgés de 18 à 25 ans et permet routier prédominant, ils font l'objet de
de préparer, via un contrat d’appren- dispositions particulières.
tissage ou un contrat de qualification, un
CAP ou un CFP de conduite d’engins.
Les chargeuses sont des matériels de la
Cas des personnels salariés catégorie II. À ce titre, les principales
Les personnels salariés peuvent se former dispositions à respecter pour pouvoir
à la conduite d’engins, soit dans le cadre emprunter le réseau routier sont les sui-
des plans de formation continue mis en vantes :
place par leurs entreprises, soit dans le
cadre de congés individuels de • Permis de conduire : la conduite d’un
formation.
4 Voir les articles R. 311-1 et suivants du code de la route.
20
engin automoteur de la catégorie II précautions si la hauteur dépasse 4
n’est pas soumise à l’obligation de mètres.
permis de conduire. Toutefois le conduc-
teur devra connaître la signification des
• Éclairage et signalisation obligatoires :
panneaux et respecter les règles de la
- feux de position,
circulation routière.
- feux de croisement,
- feux rouges arrières,
• Immatriculation : les chargeuses ne font - indicateurs de changement de direction,
pas l'objet d'une réception par le service - catadioptres (dispositifs réfléchissants).
des mines et ne sont donc pas immatri-
culées. • Organes de manœuvre, de direction,
de visibilité :
• Assurance : les chargeuses, comme tous - miroir rétroviseur obligatoire sur les
les véhicules, sont soumis à l'obligation matériels ayant une cabine fermée,
d'assurance-circulation. Tout conducteur • - essuie-glace obligatoire si le véhicule
doit être en mesure de présenter une est muni d’un pare-brise,
attestation d'assurance en cas de • - pare-brise et vitres de type homologué.
contrôle.
• Vitesse : les matériels de travaux publics
• Gabarit : de la catégorie II ne peuvent circuler sur
- longueur maxi : 15 mètres, le réseau routier à une vitesse supé-
- largeur maxi : 2,55 mètres rieure à 25 km/h. Un disque indiquant
(hors rétroviseurs), cette vitesse doit être apposé à l’arrière
- hauteur : non limitée, mais prendre des du véhicule.
21
2. Cadre réglementaire

• Signalisation complémentaire : chaque Désormais l’utilisation des engins mobiles


engin doit être équipé d'un gyrophare et des appareils de levage est soumise
de couleur orange et de bandes rétroré- aux articles suivants du code du travail5 :
fléchissantes biaises rouges et blanches
de type homologué.
• R. 233-1 relatif au choix des équipe-
ments de travail,
Autres dispositions à retenir
• R. 233-2, R. 233-3, R. 233-9, et R. 233-10
L'article L. 121-1 du code de la route rend relatifs à l’information et à la formation
le conducteur d'un véhicule responsable du personnel chargé de la conduite et de
pénalement des infractions qu'il commet la maintenance,
lors de la conduite du véhicule. Cet article
s'applique également aux engins de • R. 233-4 à R. 233-8 relatifs aux mesures
travaux publics. d’organisation, d’installation et de mise
en œuvre,
Les dispositions du code de la route régis-
sent uniquement l'usage des voies ouver- • R. 233-11, R. 233-11-1 et R. 233-11-2
tes à la circulation publique. De ce fait, le qui, explicités par les arrêtés du 5 mars
code de la route n'est pas applicable dans 1993 modifié et du 9 juin 1993 modifié,
l'enceinte des chantiers de bâtiment et de définissent les conditions de vérifica-
travaux publics, des carrières, des usines, tions des machines mobiles et des appa-
etc., mais à défaut de règles de circulation reils de levage,
précises, il est recommandé de le respec-
ter. • R. 233-13-1 à R. 233-13-15 applicables
aux équipements de travail servant au
2.3. L’utilisation levage,

• R. 233-13-16 à R. 233-13-18 applicables


2.3.1. Dispositions réglementaires
aux machines mobiles,
La réglementation relative à l’utilisation
des engins de chantier a évolué avec • R. 233-13-19 qui, explicité par l’arrêté
la parution du décret n° 98-1084 du 5 Applicablesdepuis le 5 décembre 1998, sauf les articles
2 décembre 1998. R. 233-13-3 et R. 233-13-19.
22
du 2 décembre 1998, traite de la forma- • règles générales (RG-1-R),
tion des conducteurs et de l’autorisation
de conduite. Pour les engins de chantier, • équipements de travail (ET-1-R),
cet article est applicable depuis le
5 décembre 1999. • véhicules sur pistes (VP-1-R).

Bâtiment et travaux publics 2.3.2. Recommandations


de la Sécurité sociale
Ces prescriptions sont complétées, sur les
chantiers de bâtiment et de travaux Elles sont élaborées par des commissions
publics, par les mesures relatives à l’utilisa- paritaires composées de membres dési-
tion contenues dans le décret du 8 janvier gnés par les comités techniques nationaux
1965 modifié et notamment les titres : auxquels s'adjoignent des experts.
Elles sont applicables à tous les chefs
d'entreprise dont le personnel relève du
I Mesures générales de sécurité
régime général de la Sécurité sociale.
II Appareils de levage
Outre la recommandation R 372 modi-
III Câbles, chaînes, cordages
fiée déjà citée, trois autres recomman-
et crochets
dations concernent les travaux exécutés
IV Travaux de terrassement à ciel ouvert avec des engins de chantier. Il s'agit des
recommandations :
V Travaux souterrains
VI Travaux de démolition • R 339 Circulation des engins et véhicu-
les sur les chantiers
XII Travaux au voisinage de lignes, cana-
lisations et installations électriques.
• R 345 Travaux de démolition de bâti-
ments
Mines et carrières • R 354 Engins circulant ou manœuvrant
fréquemment en marche arrière.
L'article L. 231-1-1 du code du travail
exclut les mines et carrières du champ
d'application des règles générales applica-
bles aux salariés en matière d'hygiène et
de sécurité. La réglementation de la sécu-
rité dans les mines et carrières est auto-
nome et trouve sa source dans le code
minier.
Le règlement général des industries extrac-
tives (RGIE) fixe les prescriptions générales
en matière de sécurité. Les titres qui trai-
tent plus particulièrement de l'utilisation
des engins de chantier sont les suivants :

23
3. Chargeuses
3. Chargeuses
3.1. Principaux types de pour une opération de chargement (utilisa-
chargeuses tion d'un godet) qui charge ou creuse par
un mouvement de l'engin vers l'avant. »
Selon la définition donnée dans la norme
NF EN ISO 6165, « la chargeuse est un engin Note : un cycle de travail comporte un
automoteur à roues ou à chenilles, ayant remplissage, une élévation, un transport
un équipement à l'avant, d'abord conçu et un déchargement du matériau.

On distingue plusieurs types de chargeuses.

Chargeuse sur roues • direction agissant sur les roues arrière,

Le châssis repose sur des essieux munis de • direction agissant sur les 4 roues,
roues. Les systèmes de direction peuvent
être différents selon les engins : • direction à châssis articulé,

• direction agissant sur les roues avant, • direction par ripage des roues.

25
3. Chargeuses

Chargeuse sur
chenilles

Le châssis repose sur


deux trains de
chenilles. Le système
de direction peut être :

• soit par dérapage des


chenilles,

• soit agissant
indépendamment sur
chaque chenille.

Chargeuse compacte

Chargeuse d'une masse opérationnelle


inférieure ou égale à 4 500 kg conçue
pour travailler en espaces réduits et avec
des moyens destinés à accroître la
manœuvrabilité.

26
3.2. Équipements et
accessoires

3.2.1. Équipement chargeur


Il est constitué de bras chargeurs, de biel-
lettes et d'un godet qui se remplit par un
déplacement en avant de l'engin.

3.2.2. Accessoires
De nombreux accessoires peuvent être • des équipements interchangeables tels
montés sur les chargeuses, on distingue : que fourche à palettes, pince à grumes,
bras de manutention, etc. qui modifient
• des outils tels que les différents godets, la fonction de base de l'engin ; chacun
etc., qui sont des équipements qui ne de ces équipements interchangeables
modifient pas la fonction de base de doit donc être certifié et muni du mar-
l'engin ; dans ce cas, le marquage CE de quage « CE » de conformité.
l'accessoire n'est pas nécessaire,

godet 4 en 1 fourche à palettes


27
3. Chargeuses

Le constructeur de l'engin de base ainsi Ces informations doivent être contenues


que celui des équipements interchangea- dans les notices d'instructions devant
bles doivent obligatoirement fournir des accompagner chaque engin et chaque
informations concernant : équipement interchangeable.

• la possibilité d'assembler et d'utiliser


en sécurité les équipements interchan-
geables,

• une description des points et moyens de


fixation sur l'engin de base,

• la manière de réaliser le montage et,


si nécessaire, les contre-indications
d'emploi.
lame chasse-neige / lame niveleuse

débroussailleuse pince industrielle

28
4. Règles générales
de sécurité
Avant de travailler sur un nouveau chantier,
prenez connaissance de l’organisation de la sécurité
sur le site. Si l’on vous confie un nouvel engin,
familiarisez-vous avec son fonctionnement.

4.1. Organisation • Chantiers soumis à un plan de pré-


de la sécurité vention : c’est le cas des chantiers exé-
cutés dans un établissement en activité
du chantier (une usine par exemple). Les risques
pouvant résulter de l’interférence entre
L’organisation de la sécurité diffère selon le chantier et les activités de l’établisse-
la taille du chantier et la configuration du ment font l’objet de mesures spécifiques
site. définies dans un plan de prévention.
Vous devez respecter les mesures de
• Chantier isolé : les mesures de sécurité sécurité définies par
spécifiques au chantier doivent être défi- votre employeur
nies par le chef d’entreprise, après éva- ainsi que celles
luation des risques, dans le respect des définies pour
obligations légales et des contraintes du l’ensemble du
site. chantier dans le
plan de préven-
• Chantier soumis à coordination SPS : tion.
sur les chantiers de bâtiment ou de
travaux publics, une coordination en
matière de sécurité et de protection de
la santé doit être mise en place dès que
plusieurs entreprises interviennent sur le
site. Vous devez respecter les mesures
de sécurité définies par votre employeur
ainsi que celles définies pour l’ensemble
du chantier par le coordonnateur SPS.
29
4. Règles générales de sécurité

Quelle que soit l’organisation mise en 4.2. Cas des chantiers


place, vous devrez impérativement sous circulation
connaître :

Les chantiers sous circulation peuvent être


exécutés en site urbain ou interurbain
(rase campagne), ou sur routes bidirec-
tionnelles (routes départementales, routes
nationales, etc.) ou sur routes à chaussées
séparées (voies rapides, autoroutes).

Les chantiers exécutés sous circulation


constituent des obstacles qui doivent être
signalés de manière réglementaire6. On
distingue :

• Les chantiers mobiles : ce sont des


chantiers qui progressent à une vitesse
pouvant varier de quelques centaines
de mètres à plusieurs dizaines de kilomè-
tres à l’heure.
• les règles de circulation à l’intérieur du
chantier, les signaux et les balisages uti- Les chantiers progressant par bons succes-
lisés, sifs peuvent être assimilés aux chantiers
mobiles à condition qu’ils réalisent au
• les zones qui peuvent présenter des moins un déplacement par demi-journée.
dangers ou des restrictions d’accès
(zones de travaux, zones non feux, etc.), La protection est générale-
ment assurée par une
• la localisation des différents réseaux signalisation portée
existants : électricité, gaz, télé- par l’engin. Elle est
phone, eau, etc., dès lors qu’ils constituée de :
peuvent avoir une influence sur la
sécurité,

• le gabarit de votre engin ainsi


que les passages étroits ou à
hauteur limitée,

• le poids de votre engin si vous


devez vous engager sur un
pont provisoire ou un plancher,

• l’organisation prévue pour assurer les


premiers secours en cas d’urgence. 6 Voir l'Instruction interministérielle-Livre 1-8ème partie.
30
- un gyrophare de couleur orange, 4.3. Vêtements de travail
- des bandes rétroréfléchissantes rouges et équipements
et blanches de type homologué, de protection
- un panneau AK 5 doté de trois feux de individuelle (EPI)
balisage visibles de l’avant et de l’arrière.
• Les chantiers fixes : ce sont les chantiers
• Utilisez des vêtements ajustés. Les vête-
dont la signalisation reste en place
ments flottants risquent d’accrocher les
pendant plus d’une demi-journée. Le bali-
commandes et de provoquer des mou-
sage du chantier constitue la protection
vements incontrôlés de l’engin. Les
collective. Pour travailler en sécurité, vous
bagues, les bracelets-montres, etc.,
devez rester à l’intérieur du balisage.
peuvent s’accrocher lorsque vous des-
cendez de votre engin et vous occasion-
À chaque type de chantier correspond un
ner des blessures et des fractures. Évitez
balisage spécifique. La plupart des situa-
d’en porter.
tions rencontrées figurent dans des guides
édités par les services techniques du Code du travail, R. 233-1 : « (…) En outre,
ministère de l’Équipement : Manuel du le chef d’établissement doit mettre, en
chef de chantier. Routes bidirectionnelles tant que de besoin, les équipements de
et Manuel du chef de chantier. Routes à protection individuelle appropriés et,
chaussées séparées. Reportez-vous à ces lorsque le caractère particulièrement insa-
guides dès que vous devez travailler ou lubre ou salissant des travaux l’exige, les
emprunter une route ouverte à la circula- vêtements de travail appropriés à la dispo-
tion. sition des travailleurs et veiller à leur utili-
sation effective (…). »

31
4. Règles générales de sécurité

Votre employeur doit vous fournir des 4.4. Connaissance


équipements de protection individuelle de l’engin
(EPI) adaptés aux travaux à effectuer.
Pour la conduite des engins, il faut prévoir • Ne prenez jamais les commandes d’un
au minimum : engin si vous ne pouvez respecter les
obligations réglementaires qui vous
• des chaussures ou bottes de sécurité, concernent (voir § 2.2).
• des protecteurs auditifs (bouchons
d’oreilles, casques anti-bruit) car le ni- • Le constructeur fournit avec votre engin
veau sonore à l’intérieur de la cabine une notice d'instructions et des conseils
dépasse souvent le seuil de 85 dB(A), au conducteur ; lisez-les avec soin,
répétez un à un les gestes conseillés.
• un vêtement de signalisation à haute
visibilité dès que vous devez intervenir
hors de la cabine, • Repérez bien l'emplacement, la fonction
(mouvement commandé), le sens de
• des gants de travail pour les opérations
manœuvre de chacune des commandes.
d’entretien, de manutention, etc.,
• un casque pour les travaux hors de la • Les fonctions de chacune des comman-
cabine exposant à un risque de chute des sont généralement repérées par des
d’objets. pictogrammes. Apprenez la signification
de chacun d'eux.
Prenez soin des EPI qui vous ont été
confiés. • Sachez où et comment vérifier le niveau
des différents fluides utilisés : huile, car-
burant, liquide de refroidissement.

32
• Vous devez connaître parfaitement les • Apprenez à régler la suspension du siège
dispositifs de contrôle et d'alarme en fonction de votre poids, vous réduirez
visuels ou sonores, servant à signaler la l’effet des vibrations et secousses.
défaillance d'un organe : baisse de pres-
sion, augmentation de température qui • Prenez connaissance du gabarit néces-
risque de rendre dangereuse l'utilisation saire à l'évolution de votre engin, de ses
de l'engin, etc. possibilités et limites d'utilisation. Tenez
compte des angles morts, notamment
lors de l'inversion du sens de marche.
• Apprenez à manœuvrer les dispositifs
de verrouillage mécanique (de l’équipe- • En suivant les conseils de la notice d'ins-
ment). tructions, manœuvrez toutes les com-
mandes de votre engin.

33
5. Avant le démarrage
5. Avant le démarrage
Vous connaissez maintenant votre char- 5.1. Les contrôles
geuse et votre chantier depuis un certain
• Faites le tour de l’engin attentivement et
temps et vous allez commencer une nou-
signalez immédiatement au chef de
velle journée de travail. Avant d'utiliser
chantier ou au chef d’atelier les fuites,
votre engin vous devez, comme un pilote
même légères, les pièces, canalisations
d'avion, procéder à un certain nombre de
ou flexibles en mauvais état. Rappelez-
contrôles.
vous que votre engin doit toujours être
maintenu en bon état.

35
5. Avant le démarrage

Décret du 8 janvier 1965, modifié par chef d'établissement a également la


décret du 6 mai 1995, art. 24 : « Un registre faculté de consigner ses observations, doit
spécial, dit « registre d'observations », doit être tenu à la disposition de l'inspecteur ou
être mis à la disposition des travailleurs et du contrôleur du travail, du médecin du
des membres du CHSCT, ou à défaut des travail, des membres du comité régional de
délégués du personnel, pour qu'ils puissent l'Organisme de prévention du bâtiment et
y consigner leurs observations en ce qui des travaux publics, des représentants de
concerne l'état du matériel et des installa- l'organisme de Sécurité sociale compétent
tions, l'existence des causes susceptibles en matière de prévention des risques pro-
d'en compromettre la solidité et l'applica- fessionnels, ainsi que des membres du
tion des dispositions qui font l'objet du CISSCT (…). ».
présent décret. Ce registre sur lequel le

36
• Vérifiez : • Ne mettez pas en marche un engin
défectueux. En accord avec votre chef
- le système d’éclairage : phares de travail de chantier, faites-le réparer avant de
et phares de recul ; le cas échéant, les reprendre le travail avec l’engin.
feux de position, les clignotants, les feux
stop,

- pour les chargeuses sur pneus : l'état des 5.2. La visibilité


pneumatiques ; pour les chargeuses à
chenilles : la tension des chaînes et l'état
des tuiles, Si l’engin est équipé d’une cabine, net-
toyez le pare-brise, les glaces et les
- la présence de tous les dispositifs de rétroviseurs avant de démarrer ; vérifiez
sécurité y compris les capots de protec- le fonctionnement de l’essuie-glace ,
tion, les trappes et les bouchons, enlevez tout ce qui peut gêner votre visi-
bilité.
- les niveaux d'huile moteur, de liquide de
refroidissement, d’huile hydraulique, et
de carburant.

37
5. Avant le démarrage

5.3. L’ordre et la propreté • Ne laissez pas sur les planchers du


poste de conduite des objets divers, des
• Ne laissez pas de chiffons dans le com- outils et des chiffons. Ils se déplaceront
partiment moteur, vous pourriez provo- pendant le travail et pourront, soit vous
quer un incendie. faire tomber, soit bloquer une com-
mande (frein, accélérateur, etc.).
• Le poste de conduite doit être propre, Utilisez le coffre à outils.
enlevez l’huile, la graisse, la boue sur le
plancher, les marchepieds et les poi- • Ne transportez pas de produits inflam-
gnées. En hiver, faites de même avec la mables dans la cabine ou sur l’engin (ga-
neige et la glace. zole, essence, lubrifiant, etc.).

38
6. Mise en route
6.1. Avant de monter
• Vérifiez que personne ne se trouve à
proximité immédiate de l’engin ni en
dessous ; un mécanicien peut travailler
dessous. Demandez leur de s’éloigner et
assurez-vous qu’ils le font effective-
ment. De même, faites déplacer les
engins ou objets susceptibles de vous
gêner dans la zone de travail.

• Avant de monter, enlevez la boue de vos


chaussures ou de vos bottes,
vous éviterez ainsi de
glisser. Essuyez-vous les
mains pour garder les
commandes propres.

• Utilisez les poignées et


les marchepieds pour
monter ; s’ils sont
endommagés, faites-
les réparer au plus tôt.
Évitez de vous aider
du volant ou d’un
levier de commande
pour monter sur
l’engin.

39
6. Mise en route

6.2. Démarrage
du moteur
Suivez les instructions de la
notice d'instructions et en
particulier les points sui-
vants.

• Ne démarrez pas dans


un local fermé, les gaz
d’échappement sont
nocifs et peuvent être
mortels.

• Installez-vous sur le siège


avant de mettre le moteur
en marche. Ne mettez
jamais en route en étant
hors du poste de conduite.

• Ajustez les réglages de votre siège en


La règle des trois appuis
particulier ceux concernant sa suspen-
sion ; cette opération doit avoir lieu à
Pour monter et descendre de la cabine, chaque changement de conducteur.
vous devez avoir alternativement deux
pieds en appui et une main en prise, puis
deux mains en prise et un pied en appui.

40
• Attachez votre ceinture de sécurité si • Vérifiez que les indications données par
votre engin en est équipé. les appareils de contrôle (manomètres,
thermomètres, témoins de charge, etc.)
• Vérifiez que la commande d’accé- sont normales.
lérateur se déplace librement.
Difficulté de mise en route
• Assurez-vous que les commandes sont
au point mort pour éviter les mouve- • En cas de problème avec la batterie, si
ments intempestifs lors de la mise en vous utilisez des batteries auxiliaires de
route du moteur. démarrage, assurez-vous que les bornes
sont bien connectées en parallèle. Évitez
• Mettez le moteur en marche. de faire des étincelles, de mettre une
pièce métallique en travers des bornes ;
il y a risque d’explosion.

41
6. Mise en route

6.3. Vérification du • Passez les différentes vitesses avant et


fonctionnement de arrière.
l’engin
• En vous déplaçant à petite vitesse,
Quand le moteur tourne, contrôlez le bon écoutez le bruit du moteur et des méca-
fonctionnement de toutes les commandes nismes pour déceler tout bruit anormal.
en manœuvrant lentement dans un
endroit dégagé. Portez attention aux • Vérifiez le bon fonctionnement des
points suivants. phares et de l’avertisseur.

• Vérifiez l’efficacité des freins. Si votre engin présente la moindre défec-


tuosité, prévenez votre chef de chantier ou
• Vérifiez le bon fonctionnement de la votre responsable matériel.
direction.

• Faites fonctionner l’équipement à vide


dans toutes les positions.

42
7. Pendant le travail
Votre sécurité et celle des autres dépendent
de votre comportement pendant la conduite de votre engin.
Votre prudence et votre professionnalisme seront
les meilleures assurances contre les accidents.

RÈGLES DE BONNE CONDUITE


Restez vigilant en toutes circonstances.
Ne buvez pas de boissons alcoolisées avant ou pendant le travail.
Attention si vous prenez des médicaments, en particulier
des tranquillisants : certains peuvent vous rendre somnolents
et diminuer votre attention. Votre médecin peut
vous conseiller utilement à ce sujet.
Gardez toute votre attention pour le travail ;
votre prudence peut éviter des accidents.
Ne faites pas la course avec les autres.
Ne faites pas de farces aux autres
conducteurs, ne « piégez »
pas leurs engins.

43
7. Pendant le travail

7.1. Règles de base


• Utilisez votre chargeuse conformément
aux dispositions prévues par le
constructeur. Une mauvaise utilisation
de la machine peut s'avérer
dangereuse et provoquer des
accidents graves ou mortels.

• Évitez les manœuvres


brutales.

• N’essayez jamais
de monter ou
de descendre
en marche,
même à
vitesse très
réduite.
• Il est interdit de transporter des passa-
gers sur une chargeuse, sauf si celle-ci
• N'actionnez jamais les commandes
est équipée d'un siège supplémentaire
depuis le sol.
spécialement aménagé.
• Ne descendez de votre engin qu’une fois :
• Même à l’arrêt, ne laissez pas quelqu’un
- l’équipement posé au sol,
stationner ni sur l’engin ni à proximité.
- le moteur arrêté,
Un faux mouvement de votre part sur
- le frein de parking serré.
l’une des commandes peut provoquer
un accident. Utilisez votre avertisseur
sonore pour attirer son attention et
cessez tout mouvement tant qu’il ne
7.2. Présence de personnel s’est pas éloigné.
sur les engins
Code du travail,
R. 233-13-18 : « La présence
des travailleurs sur des
équipements de travail
mobiles mus mécaniquement
n’est autorisée que sur des
emplacements sûrs,
aménagés à cet effet.
Si des travaux doivent
être effectués pendant
le déplacement, la vitesse
doit être adaptée. »
44
7.3. Levage de personnes Note : les quelques cas où il est admis
d'utiliser un appareil de levage pour
Code du travail, R. 233-13-3 : « Le levage
transporter des personnes (impossibilité
des personnes n’est permis qu’avec les
technique de disposer d'un appareil spé-
équipements de travail et les accessoires
cialement conçu ou risque particulier dû à
prévus à cette fin (…). »
l'environnement de travail) ne s'appli-
quent pas aux chargeuses.
• Il est interdit d'utiliser le godet d'une
chargeuse comme moyen de levage de
personnes. Utilisez un appareil spéciale-
ment conçu pour cette tâche (nacelles
ou plate-forme élévatrice de personnes).

45
7. Pendant le travail

7.4. Protection des piétons • Maintenez les rétroviseurs propres et en


bon état et pensez à vous en servir !
Code du travail, R. 233-13-17 : « Des
mesures d’organisation doivent être prises • Ne déplacez jamais le godet vide ou
pour éviter que les travailleurs à pied ne se plein au-dessus de la tête des autres
trouvent dans la zone d’évolution des personnels.
équipements de travail. Si la présence de
travailleurs à pied est néanmoins requise
pour la bonne exécution des travaux, des
mesures doivent être prises pour 7.5. Stabilité
éviter qu’ils ne soient blessés
Code du travail, R. 233.5 : « Les équipe-
par ces équipements. »
ments de travail et leurs éléments doivent
être installés et pouvoir être utilisés de
manière telle que leur stabilité soit
assurée. »

• Quel que soit le type de char-


geuse utilisée, assurez-vous
que la résistance du sol
est suffisante pour l'engin
utilisé.

• Ne surchargez pas votre


godet, votre engin risque
de basculer en avant au
moindre cahot.
• Soyez vigilants lors des manœuvres
• Ne circulez jamais le godet complète-
d'avance et de recul, quelqu'un peut se
ment relevé, gardez le godet près du sol.
trouver dans la zone d'évolution de
À vide comme en charge, roulez avec le
votre engin à votre insu.
godet en position « fermée » et l'équi-
pement baissé. Vous aurez une meilleure
• Tenez compte des angles morts notam-
visibilité et la stabilité de votre engin
ment lors des manœuvres de marche
sera améliorée.
arrière.

46
7.6. Travaux de • Ne faites pas d’excavation en sous-
terrassement cavage, vous risquez d’être enseveli
même à bord de votre engin. En cas de
Décret du 8 janvier 1965, modifié par risque d’éboulement, des dispositifs de
décret du 6 mai 1995, art. 65 : « Les arbres, soutènement ou de confortation doivent
les blocs de pierre, ainsi que le matériel, les être prévus et mis en œuvre.
matériaux et objets de toute nature se trou-
vant à proximité de l’emplacement où des • Chargez les camions avec précaution, ne
fouilles sont entreprises, doivent être heurtez pas la benne et encore moins la
enlevés ou solidement maintenus lorsqu’il cabine.
apparaît que leur équilibre risque d’être
compromis lors de • Ne déplacez jamais votre godet vide ou
l’exécution des plein au-dessus de la cabine du camion
travaux. » ou du tombereau.

Décret du 8 janvier 1965, modifié par • Équilibrez le chargement dans la benne.


décret du 6 mai 1995, art. 69 : « Les pentes
et les crêtes des parois doivent être débar- • Posez l’équipement au sol même pour
rassées des éléments dont la chute présente- les arrêts de courte durée.
rait un danger. Lorsque des parties en sur-
plomb d’un terrain ne peuvent être • Adaptez votre vitesse à l'état de la piste.
abattues, des mesures appropriées (telles
que l’étaiement et la consolidation) doivent • À vide comme en charge, roulez avec le
être prises pour empêcher leur godet baissé : vous aurez une meilleure
éboulement. » visibilité et la stabilité de votre engin
sera améliorée.
• Aménagez-vous une aire de travail
propre et bien nivelée. • Ne freinez pas en posant le godet au sol,
utilisez vos freins.
• Prenez les précautions nécessaires pour
vous protéger contre les chutes de • Ne faites pas patiner les roues, vous
matériau : purgez les parois, abattez les créez des ornières inutiles et vous
arbres en bordure de fouille. dégradez prématurément les pneus.
47
7. Pendant le travail

7.7. Levage de charges Code du travail, R. 233-13-4 : « Il est inter-


dit de soulever, hors essais ou épreuves,
• Assurez-vous que votre chargeuse et ses
une charge supérieure à celle marquée sur
accessoires ont bien subi les vérifica-
l’appareil et, le cas échéant, sur la plaque
tions réglementaires et qu'une copie du
de charge. Des mesures doivent être prises
dernier rapport de vérification générale
pour empêcher la chute ou l’accrochage des
périodique est disponible à bord de la
matériaux, agrès ou toutes autres pièces
machine (voir § 2.1.4).
soulevées. »

• Assurez-vous que votre chargeuse est • Les capacités nominales de manuten-


équipée pour effectuer des opérations tion fournies par le constructeur sont
de levage, en particulier : établies pour une machine mise en place
de niveau, sur un terrain horizontal et
- un dispositif d'accrochage de la charge
résistant. Ne dépassez pas la capacité
qui s'oppose au décrochage accidentel
nominale de votre chargeuse sinon vous
tel que : crochet à linguet, œillet, qui
risquez de faire basculer votre engin. La
peut être disposé sur le godet ou sur le
capacité nominale d'une chargeuse
balancier. L'usage d'une élingue
varie selon l'équipement installé : godet,
enroulée autour du godet ou accro-
fourche, pince à grumes, etc. Vous devez
chée à une dent est à proscrire,
vous reporter aux valeurs indiquées par
- le cas échéant, un dispositif de manu- le constructeur pour chaque application.
tention adapté tel que fourche à palet-
tes, pince à grumes, potence de manu- • Ne soulevez jamais une charge brutale-
tention. ment : les mouvements trop rapides, les
arrêts brusques peuvent occasionner
des surcharges.

• Ne levez jamais une charge à une


hauteur non justifiée par la manœuvre
à effectuer. Gardez la charge aussi près
que possible du sol.

• La stabilité de la charge en cours de


déplacement dépend essentiellement de
son mode d'élingage. Le bon choix du
matériel et les méthodes correctes d'é-
lingage sont autant de facteurs de sécu-
rité, etc. Reportez-vous à la brochure
INRS ED 389 Mémento de l'élingueur.

Code du travail, R. 233-13-5 : « Il est inter-


dit de transporter des charges au-dessus
des personnes (…). »

48
• Organisez les manutentions de façon • Si la charge manutentionnée n'est pas
telle que les charges ne passent pas au- visible du conducteur, un aide doit
dessus du personnel. diriger le conducteur et s'assurer qu'au-
cune personne ne se situe dans la zone
• Avant chaque manœuvre, avertissez vos d'évolution de la charge.
collègues qui travaillent à proximité de
la charge, à l’aide de l’avertisseur
sonore par exemple.

49
7. Pendant le travail

7.8. Règles de circulation • Pour vous arrêtez, utilisez les freins, ne


freinez pas en posant le godet au sol
sauf en cas d'urgence extrême et aussi
Code du travail, R. 233-13-16 : « Les voies doucement que possible car cela peut
de circulation empruntées par les équipe- faire dévier et se renverser la chargeuse.
ments de travail mobiles doivent avoir un
gabarit suffisant et présenter un profil per- • Ne roulez pas trop près des bords de
mettant leur déplacement sans risque à la talus ou des bords de tranchées, sous
vitesse prévue par la notice d'instructions le poids de votre engin, ils peuvent
(…). » s'effondrer et votre engin risque de bas-
culer.
• Adaptez votre vitesse aux difficultés du
terrain. • Respectez la signalisation.

• Roulez avec le godet en position


« fermée ».

50
8. Dangers
8.1. Terrain en pente • Ne descendez jamais une pente, moteur
arrêté ou au point mort. Conservez un
• Sur une pente raide ne braquez pas, bon régime moteur, vous garderez ainsi
vous risquez de retourner votre engin. le contrôle de l'engin. Une pente se
descend en utilisant le même rapport de
• En charge, descendez une pente raide en vitesses que pour la monter.
marche arrière. Remontez en marche
avant. Gardez le godet près du sol. Ne • Les boîtes de vitesses de type
travaillez jamais en travers, vous risque- « Powershift » réduisent l'efficacité du
riez de basculer. frein moteur ; tenez en compte pour
vous arrêter ou ralentir.

51
8. Dangers

8.2. Risques électriques électrocutées. Elles doivent donc se dépla-


cer en avançant à tous petits pas pour que
Les dispositions à prendre lors de travaux la tension entre les deux pieds reste la
exécutés au voisinage de lignes, canalisa- plus faible possible (tension de pas).
tions et installations électriques sont
détaillées dans le titre XII du décret du Rappelez-vous qu'un amorçage de l'arc
8 janvier 1965 (articles 171 à 185). électrique peut se produire à distance, ses
effets sont comparables à ceux d'un
contact direct avec des éléments sous
tension. Le danger est le même pour les
8.2.1. Travaux à proximité
engins montés sur chenilles ou sur pneus.
d’une ligne électrique
aérienne

Si vous touchez une ligne électrique avec C’est pourquoi vous devez obligatoire-
une partie quelconque de votre engin, ment respecter les distances minimales de
celui-ci sera mis sous tension. Toute per- sécurité qui sont fixées à :
sonne touchant votre chargeuse sera en
- 3 mètres pour les lignes dont la
danger de mort car elle sera parcourue par
tension est inférieure à 50 000 V,
le courant allant vers la terre. Sont égale-
ment menacées les personnes placées à - 5 mètres pour les lignes dont la
proximité immédiate du matériel. En mar- tension est supérieure ou égale à
chant ou en courant, elles risquent d'être 50 000 V.
52
Attention ! L’estimation à vue des distances Pour prévenir les accidents, les mesures
d’éloignement des lignes aériennes par d’organisation revêtent par conséquent
rapport à un point donné est source de une importance particulière. Ces mesures
graves erreurs. C’est pourquoi, si la dis- qui relèvent directement de votre hiérar-
tance de sécurité n’est pas garantie, une chie comprennent :
déclaration d’intention de commen-
- l’obligation de faire une déclaration
cement de travaux (DICT) doit obligatoi-
d’intention de commencement de
rement être adressée par votre hiérarchie
travaux (DICT) qui doit être adressée à
à l’exploitant du réseau électrique, lequel
l’exploitant du réseau selon des procé-
devra fournir les indications et recom-
dures qu’il convient de respecter scru-
mandations nécessaires à l’exécution en
puleusement,
sécurité des travaux.
- l’obligation de marquer le tracé exact
du câble électrique enterré, en accord
8.2.2. Travaux à proximité
avec l’exploitant et avant le commen-
de câbles électriques
cement des fouilles,
souterrains
- l’obligation de désigner une personne
À la différence des lignes aériennes qui compétente pour surveiller les travaux
présentent toujours des dangers visibles, réalisés à moins de 1,50 m des réseaux
les câbles souterrains sont invisibles ce qui électriques souterrains.
les rend d’autant plus dangereux.

53
8. Dangers

Les réseaux les plus récents sont signalés de celle-ci par une distance suffisante.
par des grillages avertisseurs de couleur
placés à 10 cm environ au-dessus de la • S’il est impossible de dégager l’engin, et
génératrice supérieure. Pour les câbles en cas de nécessité absolue, vous ne
électriques, le grillage avertisseur est de devrez quitter votre poste de conduite
couleur rouge. qu’en sautant, en évitant de toucher en
même temps l’engin et le sol.
Dès qu’une canalisation est découverte,
évitez de la heurter. Le dégagement Par ailleurs, un amorçage avec une ligne
complet doit être effectué manuellement, électrique peut provoquer une détériora-
l’utilisation d’outils pneumatiques ou tion sévère des pneumatiques de l'engin.
mécaniques à moins de 0,30 m d’une Faites vérifier l'état des pneus dès que
canalisation étant interdite. possible.

8.2.3. Conduite à tenir


en cas d’accident 8.3. Travaux
En cas de contact entre votre engin et une
de démolition
ligne électrique, respectez les consignes Les travaux de démolition ne peuvent être
suivantes. entrepris qu'à l'aide de chargeuses équi-
pées de structures de protection contre les
• Gardez votre calme, même si les pneus chutes d'objet (structures FOPS7) confor-
commencent à brûler. mes à des exigences réglementaires et
techniques précises.
• Restez à votre poste de commande car
vous y êtes à l’abri.

• Manœuvrez l’engin
pour le dégager de la
zone dangereuse.

• Avertissez les
tiers de se
tenir à l’écart et
de ne pas
toucher l’engin.

• Ne descendez
de l’engin que
lorsque
celui-ci sera
éloigné de la
ligne et séparé
7 FOPS : falling-object protection structure.
54
Les méthodes de travail seront définies de En cas de découverte d’anciennes armes
manière à répondre aux dispositions de guerre (obus, bombes, grenades, etc.),
réglementaires issues des articles 97 à 105 vous devez :
du décret du 8 janvier 1965 modifié, ainsi
qu'à la recommandation R 345 de la • arrêter le terrassement dès la décou-
CNAM. verte de l’objet suspect,

8.4. Découverte • baliser la zone de découverte,


d’engins de guerre • prévenir votre hiérarchie qui devra
Décret du 8 janvier 1965, modifié par alerter les services compétents (préfec-
décret du 6 mai 1995, art. 79 : « En cas de ture, gendarmerie).
découverte d’un engin susceptible d’explo-
ser, le travail doit être immédiatement Dans tous les cas, vous ne reprendrez les
interrompu au voisinage jusqu’à ce que les travaux qu’après l’enlèvement des objets
autorités compétentes aient fait procéder suspects.
à l’enlèvement de l’engin. »
8 ROPS : Roll-over protection structure.

55
8. Dangers

8.5. Risque vitesse et l'aménagement des zones de cir-


de retournement culation et de travail.
ou de chute d’objets S'il existe un risque qu'un travailleur porté,
lors d'un retournement ou d'un renverse-
Code du travail, R. 233-34 : « Les équipe-
ment, soit écrasé entre des parties de
ments de travail mobiles avec travailleurs
l'équipement de travail et le sol, l'équipe-
portés doivent être choisis, compte tenu
ment doit être muni d'un système de
des travaux à effectuer et des conditions
retenue des travailleurs portés sur leur
effectives d'utilisation, de manière à préve-
siège, sauf si l'état de la technique et les
nir les risques de retournement ou de ren-
conditions effectives d'utilisation l'interdi-
versement de l'équipement et de chute
sent. »
d'objets. Lorsque le risque de retourne-
ment ou de renversement ne peut pas être
complètement évité, ces équipements
8.5.1. Risque de retournement
doivent être munis soit d'une structure les
empêchant de se renverser de plus d'un
Pour les chargeuses, la protection contre le
quart de tour, soit d'une structure ou de
risque d'écrasement du conducteur, en cas
tout autre dispositif d'effet équivalent
de retournement, est assurée par une
garantissant un espace suffisant autour des
structure de protection appelée structure
travailleurs portés si le mouvement peut
ROPS8.
continuer au-delà de cette limite. De telles
Il est important de rappeler que les pro-
structures de protection ne sont pas requi-
tections contre le risque d'écrasement ne
ses lorsque l'équipement est stabilisé
sont efficaces que lorsque le conducteur
pendant l'emploi ou lorsque le retourne-
est maintenu sur son siège par sa ceinture
ment ou le renversement en est rendu
de sécurité.
impossible par conception.
Depuis le 1er janvier 1991, les chargeuses
de puissance supérieure à 15 kW mises sur
Lorsque le risque de chute d'objets ne peut
le marché européen doivent obligatoire-
pas être complètement évité, ces équipe-
ment être équipées par construction de
ments doivent être équipés d'une structure
telles structures.
de protection contre ce risque.
Pour les machines mises sur le marché
Les structures de protection contre le
avant le 1er janvier 1991, cette disposition
retournement, le renversement ou la chute
n'était pas obligatoire. Toutefois l'an-
d'objets peuvent être intégrées dans une
cienne norme française NF E 58-053 pré-
cabine.
conisait l'installation de structures de pro-
tection contre le retournement sur toutes
Si l'équipement n'est pas muni des points
les chargeuses dès février 1981. C'est
d'ancrage permettant de recevoir une
pourquoi de nombreuses chargeuses cons-
structure de protection, des mesures
truites avant le 1er janvier 1991 sont déjà
doivent être prises pour prévenir le risque
équipées de telles structures.
de retournement ou de renversement de
l'équipement ou de chute d'objets, tels
Les chargeuses non équipées de structures
que la limitation de son utilisation, de la
ROPS sont soumises à l'obligation de mise
56
en conformité avec l'article R. 233-34 qui cédure d’examen CE de type. Elles doivent
doit être effective depuis le 5 décembre obligatoirement comporter un marquage
2002 (voir § 2.1.3). CE de conformité et être accompagnées
Les chargeuses qui ne pourraient recevoir d’une déclaration CE de conformité
de structures ROPS doivent faire l'objet de rédigée par le fabricant de la structure.
restrictions d'utilisation, sous la responsa-
bilité du chef d'établissement utilisateur, S’agissant des structures de protection
de manière à garantir la sécurité du d’occasion, l’article R. 233-89-3 stipule
conducteur dans toutes les configurations que les règles techniques applicables aux
de travail. structures d’occasion sont les mêmes que
celles applicables aux structures neuves.
Toutefois, les structures de protection
8.5.2. Risque construites conformément aux disposi-
de chute d’objets tions du décret n° 90-490 du 15 juin 1990
sont considérées comme conformes.
Certains travaux exposent à des
risques de chute de matériaux
qui peuvent compromettre la
sécurité du conducteur. C’est le
cas des travaux de démolition
et des travaux souterrains, ainsi
que ceux effectués dans les car-
rières.

Les chargeuses travaillant dans


ces conditions doivent être
équipées de structures de pro-
tection contre les chutes d'ob-
jets (FOPS).

8.5.3. Rappel des


dispositions
constructives
et réglementaires
Les structures de protection
ROPS et FOPS sont des compo-
sants de sécurité au sens de
l’article R. 233.83.2. du code
du travail. Selon l’article
R. 233-88-1 de ce même code,
les structures de protection
neuves mises isolément sur le
marché sont soumises à la pro-

57
8. Dangers

Concrètement, cela signifie que le rialisée par un marquage apposé sur


montage d’une structure de protection sur la structure et une attestation de
un engin qui en est dépourvu ne peut être conformité (déclaration ou certificat),
improvisé et qu’il doit se faire dans le
respect des règles suivantes : • l'installation d'une structure de protec-
tion n'est envisageable que sur un engin
• la structure de protection doit être dont le châssis est muni, par construc-
conforme à un modèle dont la résis- tion, de points d'ancrage dont la résis-
tance a été éprouvée par des essais tance est garantie.
destructifs ; la conformité est maté-

58
9. Panne sur le chantier
• Baissez l’équipement au sol pour autant • Avertissez tout de suite votre chef de
que ces manœuvres soient encore possi- chantier.
bles, arrêtez le moteur, serrez le frein de
stationnement. • Si votre moteur ne tourne plus, stoppez
immédiatement car vous n’aurez bientôt
• Balisez votre engin : il peut constituer un plus ni direction, ni frein.
obstacle pour les autres.
• Ne vous faites pas remorquer sans l’avis
de l’atelier, de manière à éviter des
casses mécaniques.

59
9. Panne sur le chantier

• Utilisez de préférence une barre de cales. Le calage de l’engin ne peut être


remorquage fixée aux points d'accro- entrepris que si les conditions suivantes
chage prévus à cet effet. Reportez-vous sont réunies :
au besoin à la notice d'instructions, vous
y trouverez les consignes nécessaires. - un terrain présentant une portance
suffisante,
• Ne faites jamais remorquer votre char- - des cales d’une résistance suffisante et
geuse pour mettre votre moteur en bien dimensionnées,
route. - des points d’appuis garantissant la
stabilité de l’engin.
• N’utilisez jamais l’équipement pour
maintenir l’engin soulevé ; utilisez des

60
10. Transport de la
chargeuse
• Faites stationner le porte-engin sur un le dispositif prévu à cet effet.
terrain plat et résistant, au besoin,
préparez vous-même le terrain. • Coupez le circuit électrique à l'aide du
Le porte-engin doit être immobilisé coupe-batterie, retirez la clé de contact.
(roues calées).
• Calez les roues et immobilisez l'engin en
• Assurez-vous que la remorque et les l'arrimant au châssis de la remorque.
rampes d'accès sont d'une largeur com-
patible avec celle de la chargeuse ; • Utilisez des chaînes et des tendeurs
n'improvisez pas des rampes d'accès adaptés.
avec des planches et des madriers.
• Même sur des courts trajets, il faut
• Baissez le godet dès que la chargeuse arrimer l'engin sur la remorque. Un
est en place sur la remorque. engin non attaché risque de glisser et de
tomber du porte-char ou de la
• Immobilisez l'articulation centrale avec remorque.

61
10. Transport de la chargeuse

Les opérations de chargement et de catégorie 4 (ou catégorie 1 pour les mini-


déchargement doivent être effectuées engins), ou d'un CACES de catégorie 10 et
autant que possible par le conducteur disposant d'une autorisation de conduite
attitré de l'engin. Dans le cas où une autre délivrée par son employeur, peut effectuer
personne réalise cette opération, elle des opérations de chargement et de
devra être titulaire d'une autorisation de déchargement.
conduite. Tout titulaire d'un CACES de

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11. En fin de travail
11.1. Le plein - ne pas fumer,
de carburant - porter des gants de protection : le
gazole est nocif pour la peau.
• Faites le plein de carburant à la fin de
chaque journée de travail afin • Avec le bec verseur de la pompe,
d’éviter la formation d’eau de condensa- touchez l’extérieur de l’orifice de rem-
tion dans le réservoir. plissage avant de commencer à remplir
le réservoir, pour éviter les étincelles
• En raison des risques d’incendie pen- dues à l’électricité statique.
dant le remplissage du réservoir, vous
devez : • Refermez bien le bouchon du réservoir.
- arrêter le moteur,

63
11. En fin de travail

11.2. Stationnement de la sur un terrain plat, si le terrain est en


chargeuse pente, disposez toujours votre char-
geuse perpendiculairement au sens de
• Garez-vous hors des zones de travail. la pente. Assurez-vous que les roues
reposent sur un sol stable et qu'il n'y a
• Évitez de vous garer sur une voie de pas de risque de glissement.
circulation, c’est très dangereux. Dans le
cas contraire, vous devrez avoir obtenu • En hiver, ne vous garez pas dans la boue
l’accord du gestionnaire de la voirie qui ou les flaques d’eau, le gel peut vous
devra définir le balisage nécessaire ainsi gêner à la reprise du travail. N'oubliez
que les modalités de mise en place et de pas de décrotter régulièrement les
maintenance du balisage en question. chaînes et les galets ; en hiver, la boue
• Il est préférable de garer la chargeuse qui gèle immobilisera votre engin.

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• Posez l’équipement au sol ;
actionnez le frein de station-
nement.

• Laissez tourner le moteur au


ralenti pendant quelques
minutes pour assurer un
refroidissement progressif,
puis arrêtez le moteur.
N’utilisez pas le dispositif
d’arrêt d’urgence pour arrêter
le moteur dans des conditions
normales.

• Coupez le circuit électrique à


l’aide du coupe-batterie.

• Descendez face à l’engin en


utilisant les poignées et mar-
chepieds. Ne sautez pas.
Respectez la règle des trois
appuis.

65
11. En fin de travail

• Fermez les capots, les vitres ainsi que la • Enlevez la clé de contact et conservez la
porte de la cabine. sur vous ou déposez-la au tableau prévu
à cet effet.

66
12. Entretien et réparation
Ce chapitre s’adresse plus particulièrement
au personnel d’atelier mais le conducteur de l’engin
doit en prendre connaissance.

12.1. Formation. titulaires d’une autorisation de conduite


Information délivrée par leur employeur.

Tout titulaire d’un CACES de catégorie 10


Code du travail, R. 233.10 : « Les tra-
peut être autorisé à conduire un engin de
vailleurs chargés de la maintenance des
chantier hors conditions de production,
équipements de travail doivent recevoir
après vérification de son aptitude
une formation spécifique relative aux pres-
médicale par le médecin du travail
criptions à respecter, aux conditions d’exé-
(voir § 2.2.3).
cution des travaux, aux matériels et outilla-
ges à utiliser. Cette formation doit être
renouvelée et complétée aussi souvent
12.2. Principaux risques
qu’il est nécessaire pour prendre en Les interventions peuvent se dérouler :
compte les évolutions des équipements de
travail dont ces travailleurs assurent la • sur chantier, pour les opérations d’entre-
maintenance ou la modification et les évo- tien courant telles que graissage, vidange,
lutions techniques correspondantes. » remplacement des pièces d’usure, etc.,

Le personnel d’atelier (graisseurs, mécani- • en atelier, pour des opérations lourdes


ciens, électriciens, etc.) doit avoir reçu une impliquant souvent le démontage de
formation adaptée aux tâches à effectuer. parties complètes de l’engin.

Ses connaissances devront être actuali- Avant toute intervention, vous devrez :
sées pour tenir compte des évolutions
techniques des matériels. • consulter la notice d'instructions fournie
par le constructeur de l'engin et qui doit
En outre, les salariés qui sont amenés à accompagner la machine,
conduire des engins, par exemple pour
effectuer des essais lors des opérations • disposer des EPI appropriés, notam-
d’entretien ou de réparation, doivent être ment :
67
12. Entretien et réparation

- chaussures de sécurité,
- gants, pour manipuler des pièces cou-
pantes notamment,
- lunettes pour les travaux de perçage,
meulage ou de coupage,
- lunettes ou masques de soudeur lors
des opérations de soudage ou d’oxy-
coupage.

68
12.2.1. Risque mécanique • Lors de toute intervention sur les équi-
pements en position haute, ceux-ci
doivent être calés, soit à l’aide d’une
Calage des équipements barre de calage intégrée à l’engin, soit à
l’aide de cales rapportées.
Décret du 8 janvier 1965 modifié par
décret du 6 mai 1995, art. 227 : « Aucun • Ne vous servez pas des équipements
travail ne doit être entrepris sous la benne pour maintenir l'engin surélevé. Utilisez
d’un camion ou sous une partie mobile des cales ou des chandelles métalliques.
d’un engin de chantier sans qu’un disposi-
tif approprié soit utilisé pour empêcher un
accident en cas de défaillance du dispositif
normal de retenue (…). »

69
12. Entretien et réparation

Circuits hydrauliques • ne recherchez jamais une fuite hydrau-


lique avec la main.
Les fluides hydrauliques sous haute pres-
sion présentent un risque d’injection acci-
Parties tournantes
dentelle de fluide dans les tissus du corps
humain. Par exemple, l’injection de
• N’intervenez pas sur les parties tournan-
produit dans un doigt peut avoir comme
tes du moteur ou de la transmission
conséquence extrême l’amputation du
avant leur arrêt complet.
doigt ou son atrophie.
• Réglez la tension des courroies moteur
Respectez les deux règles suivantes :
arrêté.
• faites baisser la pression du circuit
• Ne portez pas de vêtement flottant.
hydraulique avant toute intervention,
• Avant d’enlever les trappes de visite,
arrêtez le moteur.

70
Entretien • utilisez toujours une cage de gonflage
des pneumatiques lorsque la roue n'est pas sur l'engin,

Changer un pneumatique est une opéra- • pendant le gonflage, ne restez pas face
tion qui peut s'avérer dangereuse si vous au pneu, placez-vous sur le côté,
ne prenez pas toutes les précautions
nécessaires. Sous pression, un pneuma- • ne coupez pas, ne soudez pas quoi que
tique et sa jante présentent un risque ce soit sur une jante portant un pneu-
d'explosion : un outillage spécial et une matique gonflé.
procédure de travail sont nécessaires.

Pour changer une roue : 12.2.2. Risque de chutes


ou de glissades
• immobilisez l’engin en calant les roues,
• Avant d’entreprendre des réparations
• calez l'engin à l'aide de bois sains ou de sur l’engin, nettoyez-le.
chandelles métalliques ; ne vous servez
jamais de votre équipement pour main- • Lors de vos interventions, ne montez
tenir le châssis soulevé, jamais sur les pneus ou sur l'équipement
de l'engin, utilisez les plates-formes de
• pour manutentionner la roue, utilisez un travail mises à votre disposition.
matériel approprié,
71
12. Entretien et réparation

12.2.3. Risque électrique • Laissez refroidir le moteur avant d’enle-


ver le bouchon du radiateur.

Le circuit électrique d’un engin de chantier • Laissez refroidir l’huile hydraulique


est alimenté par un ensemble batteries- avant de purger ou vidanger les circuits.
alternateur fonctionnant généralement
sous une tension de 12 volts ou 24 volts. • Soyez vigilant lors de la manipulation
des batteries d’accumulateurs : l’acide
sulfurique qu’elles contiennent pro-
voque de graves brûlures.

• N’approchez jamais une flamme


près d’une batterie en charge : l’hy-
drogène qui se dégage peut provo-
quer une explosion.

• Ne placez jamais une pièce métallique


en contact avec les deux bornes de la
batterie : un arc électrique se crée
pouvant vous occasionner des brûlures
sérieuses.

• Utilisez toujours un contrôleur


de charge pour vérifier la charge
de vos batteries.

12.2.4. Risque de brûlure,


d’incendie ou
d’explosion

• Ne fumez pas.

• Ne nettoyez jamais les pièces à


l’essence, utilisez des solvants
adaptés.
72
12.2.5. Risque chimique • Apprenez à reconnaître les étiquettes de
danger apposées obligatoirement sur
• Ne vous nettoyez jamais les mains avec les emballages des produits dangereux.
de l’essence ou du gazole ; utilisez des
détergents d’atelier conformes aux • Les gaz d’échappement sont nocifs. Ne
normes NF T 73-101 ou NF T 73-102. faites pas tourner le moteur dans un
local fermé s’il n’est pas équipé d’un
dispositif d’aspiration des fumées.

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Bibliographie
• Décret du 8 janvier 1965 modifié par - Engins circulant ou manœuvrant
décret du 6 mai 1995. Hygiène et fréquemment en marche arrière. R 354.
sécurité dans les travaux du bâtiment,
travaux publics et tous autres travaux - Utilisation des engins de chantier. R 372
concernant les immeubles. INRS, ED 535. modifiée.

• Code de la route. Journaux officiels, • Fiche de sécurité « LE CACES ».


brochure n° 20017. INRS, ED 96.

• Signalisation temporaire. Livre I - • Mémento de l'élingueur. INRS, ED 389.


8e partie. Journaux officiels,
brochure n° 5354. • Réparation et entretien des véhicules
automobiles. INRS, ED 755.
• Signalisation temporaire. Routes
bidirectionnelles. SETRA, brochure • Aide-mémoire BTP. INRS, ED 790.
E00071.
• La sécurité dans les carrières.
• Recommandations de la Caisse INRS, ED 799.
nationale de l'assurance maladie.
• Vibrations, plein le dos. INRS, ED 864.
- Risques d'explosion et de projection lors
du montage et du démontage des • Utilisation et conformité des engins
pneumatiques des véhicules et engins mobiles et des appareils de levage.
sur roues. R 197. OPPBTP, code commande C5 G 01 00.

- Batteries d'accumulateurs. R 215. • Industrie routière. OPPBTP,


code commande D6 G 05 02.
- Circulation des engins et véhicules sur
les chantiers. R 339. • Réalisation des vérifications générales
périodiques. FNTP, Engins de chantier.
- Travaux de démolition de bâtiments. Engins de terrassement à conducteur
R 345. porté utilisés en levage de charges.

• Guide pratique des transports. FNTP.


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