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HEN Nicolas

N° étudiant : 21611231
SHH1FM11 (L3-S2 Histoire Romaine)
30 avril 2020

Sujet de dissertation :

À la page 217 de son ouvrage intitulé Christianisme et paganisme du IVe au VIIIe siècle
(Paris, 2004 pour la traduction française, New Haven, 1996 pour la première publication en
anglais), Ramsay MACMULLEN écrit la chose suivante : « Le triomphe de l’Église (sur le
paganisme) ne fut pas celui de l’oblitération, mais de l’intégration plus large et de
l’assimilation». Discutez cette affirmation.
Le 28 octobre 312, Constantin (306-337), empereur romain, sort victorieux de la bataille
du pont Milvius qui l’oppose à Maxence. Cette victoire, où l’empereur se place sous la
protection du Christ, annonce de vastes changements pour les chrétiens, après des siècles de
persécutions. En effet, c’est en 313 que Constantin 1er promulgue l’Edit de Milan, qui assure
une certaine liberté de culte et une paix de l’Eglise.
Dans son œuvre publié en 1996, Ramsay MACMULLEN avance que « Le triomphe de l’Église
ne fut pas celui de l’oblitération, mais de l’intégration plus large et de l’assimilation ». Face à
l’Eglise on retrouve ainsi le paganisme, du latin pagani ; on fait référence ici aux anciennes
croyances de l’Empire. Dès l’instant où Constantin Ier promulgue son édit, seul l’empereur
Julien ne se place pas sous l’égide de la religion chrétienne. Le paganisme garde tout de même
une place prépondérante dans l’Empire romain et les croyances sont ainsi amenées à cohabiter.
Source de conflit, ce changement s’opère durant plusieurs siècles, façonnant la religion
chrétienne.
On peut alors se demander si durant sa cohabitation avec le paganisme, l’Eglise se construit
dans le respect de ce culte ou dans une confrontation avec celui-ci, au sein de l’Empire romain
du IVe au Ve siècle ?
Il sera dans un premier temps question de voir la récupération du paganisme dans la religion
chrétienne, puis par la suite une lutte face aux païens et enfin une résistance païenne dans la
société romaine.

Dans la construction du culte chrétien on distingue d’abord un respect voire même une
récupération du paganisme. C’est le cas notamment pour les lieux de cultes. Ces derniers voient
le jour sur la base d’un temple ou d’un sanctuaire païen. Les chrétiens récupèrent ainsi de
nombreux sites sur l’ensemble du territoire romain. Différentes lois voient notamment le jour
pour assurer une protection à ces lieux. Il est alors interdit de détruire certains sites s’ils ne
renferment rien de proscrit. Une loi datant de 407 va jusqu’à protéger diverses statues de la
destruction. Au-delà de cette protection, l’Eglise va même réutiliser des lieux de culte, pas
seulement des sanctuaires ou de vastes édifices mais également pour des lieux de pèlerinage.
Le Panthéon à Rome est à cette image, une superposition de croyances. D’autres temples païens
deviennent également des églises comme à Makthar en Afrique où le bâtiment était d’abord
utilisé pour vénérer Saturne avant de devenir une basilique, mais aussi avec le temple de
Bacchus, dieu romain de la fécondité. Généralement ces églises se présentent comme des
basiliques, car les anciens temples poussent les bâtisseurs à faire de la sorte afin accueillir les
fidèles. Autre exemple, le Parthénon à Athènes a également été transformé en église à partir du
Ve siècle.
Les chrétiens viennent également reprendre des dates et des fêtes qui appartiennent à
l’origine au paganisme. De nombreuses fêtes chrétiennes sont ainsi à l’origine des fêtes
païennes, à l’image de Noël qui remplace la fête du solstice d’hiver. Chez les païens on recense
également 365 dieux, chose que l’on retrouve avec les martyrs et les saints dans la religion
chrétienne. On s’inspire donc largement du culte païen dans la construction d’une identité
chrétienne. Ces mêmes martyrs se rapprochent parfois de figures du paganisme comme Isis
avec les martyrs Cyr et Jean. Il s’agit dans les deux cas d’un culte thérapeutique que l’on
retrouve à Menouthis. L’Eglise s’accapare également des pratiques païennes comme celle de
l’incubation. Dès le IVe siècle, de nombreux lieux de cultes chrétiens disposent d’un endroit
propre à l’incubation. On reprend aussi le principe de refrigerium qui consiste à mettre en place
un repas funéraire sur la tombe du défunt. Certains évêques, comme Ambroise de Milan,
participent à ces rites.
Au-delà des sites, des fêtes et des dates, les chrétiens reprennent également des valeurs
et des fonctions que l’on trouve dans le paganisme. Basile de Césarée, père de l’Eglise
chrétienne au Ve siècle, incite les étudiants à apprendre et à lire de la littérature païenne comme
des œuvres grecques. Les domaines du droit romain et de la scolarité fonctionnent également
avec des bases païennes. On peut ainsi prendre l’exemple du trivium et du quadrivium, les 7
arts libéraux qui comportent la grammaire, la rhétorique, la géométrie, l’astronomie etc… On
peut aussi rappeler que dans le domaine des valeurs, on tente d’intégrer la religion chrétienne
dans le mos majorum, comme par exemple Tertullien qui essaye de monter que le christianisme
se construit dans une véritable tradition à l’image du paganisme. Avec la récupération de ces
différentes fonctions, on vient reprendre des idées sociales mais aussi politiques du culte païen.

Durant cette période ou l’Empire romain tend à devenir chrétien, on assiste à une
récupération du paganisme ; on tente ainsi de le christianiser. L’Eglise vient construire des
sanctuaires et des basiliques sur d’anciens sites païens, s’inspire de nombreuses fêtes et dates
afin de se forger une identité. Mais cette construction ne se fait cependant pas toujours en
harmonie et divers conflits viennent ainsi entacher l’Eglise dans sa construction au sein de
l’Empire.

En effet il est impossible d’assurer que l’assimilation de ces différents cultes ait été
totale. De nombreux empereurs mènent parfois une politique répressive dans une lutte face au
paganisme. Avec Théodose, un nombre important de temples sont détruits en Orient. Le code
théodosien interdit par exemple l’adoration des idoles dans le cadre public mais aussi privé dès
392. Trois ans plus tard, à la mort de l’empereur, Honorius et Arcadius, le fils de Théodose,
prennent la décision de renouveler certaines lois du code théodosien, notamment celles en
rapport avec les sacrifices. Le pouvoir réaffirme ainsi son intention de christianisation et sa
politique antipaïenne. Dès 399, on ordonne la destruction de nombreux temples et sanctuaires
païens dans l’Empire romain. C’est à la campagne que le paganisme souffre le plus, loin des
villes et d’une résistance païenne. Les lois et les traités s’enchaînent et en 405, la décision est
prise de brûler les livres sibyllins, qui ont un rapport avec les oracles et la divination. Quelques
années plus tard les païens sont exclus du palais impérial et ne peuvent plus être au service de
l’empereur et de sa famille. En 416, c’est au tour des prêtres et des militaires d’être écartés. On
assiste à une véritable purge au sein de l’administration de l’Empire. Les païens sont désormais
frappés, poussés à l’exil au ban de la société. En 435, à la demande des autorités, il y a une
vague de destruction des temples, on cherche à les purifier et les remplacer au profit de l’Eglise
chrétienne. Ces exactions voient le jour en Occident ou en Orient selon le bon vouloir des
empereurs. A partir de 463, Léon Ier qui est au pouvoir depuis six ans, fait perdre leur
personnalité juridique aux païens. Un siècle plus tard, l’empereur Justinien oblige les païens à
se convertir. Si ces derniers refusent, ils encourent l’exil ou la peine de mort.
On assiste également à une lutte « non-officielle » du paganisme qui se fait par le peuple
et la société. Dans la littérature tout d’abord, ceux que l’on percevait avant comme des victimes,
deviennent des bourreaux, à l’image d’Eugène de Césarée ou Athanase d’Alexandrie. Les
auteurs font référence à un polythéisme enfantin, en le comparant à une histoire ridicule. Ces
auteurs chrétiens tentent d’humilier le paganisme en remettant en question la moralité de ces
croyances ou même en questionnant le bien fondé de différentes divinités. Des caricatures
voient ainsi le jour, on se moque alors ouvertement des païens. Le peuple se charge également
de détruire différents lieux de cultes comme Saint Martin de Tours. L’Eglise dispose même,
officieusement ou parfois officiellement de moines casseurs. Ces derniers ont pour but de
détruire les cultes païens. En 388, l’évêque Marcel est tué par des païens en assistant à la
destruction d’un temple de Zeus. Le peuple chrétien recherche, à travers ces attaques, à prouver
l’inexistence des dieux païens qui ne réagissent pas face aux différentes exactions. On veut ici
prouver que le paganisme est faible, que le Dieu chrétien est bien plus puissant que les autres
croyances. Cela vient parfois créer le doute chez certains païens. Ces destructions ont également
un objectif économique. En détruisant des temples et des sanctuaires, les auteurs de ces actes
peuvent récupérer de nombreuses richesses, des matériaux ou simplement de nouveaux sites.
Les mises à mort des païens sont nombreuses, en 416, dans la ville d’Alexandrie, des fanatiques
chrétiens vont jusqu’à assassiner le philosophe Hypatie car il ne partage pas leurs idées.

Comme on vient de le voir, l’Eglise, le peuple, mais aussi des figures importantes de
l’Empire viennent lutter contre le paganisme. Avec diverses lois ou des exactions, le pouvoir et
la société chrétienne tentent d’effrayer les païens jusqu’à la mort ou à l’exil. Ces persécutions
ne semblent cependant pas toujours efficace. A Menouthis le culte d’Iris existe toujours de
manière secrète à la fin du Ve siècle. Il est alors question de voir la résistance païenne dans
l’Empire.

A certains moments, les païens peuvent encore compter sur des figures importantes au
sein de l’administration romaine. De nombreux aristocrates païens disposent de grands espaces
et d’importantes richesses. Ils représentent ainsi un atout considérable pour protéger les intérêts
du paganisme dans une société romaine en plein bouleversement religieux. On peut alors
prendre l’exemple de Symmaque qui défend la religion traditionnelle romaine. Il est victime de
nombreuses accusations qui tentent de le discréditer. Une rumeur voit le jour disant que ce
dernier torture des chrétiens afin de venger des exactions de l’Eglise. Avec l’aide du pape en
personne, Symmaque démontre qu’il s’agit d’un mensonge. Il est la figure de proue des païens
face notamment à Ambroise de Milan. A cette époque près de la moitié des sénateurs sont
chrétiens. Le pouvoir aristocratique païen s’engage même financièrement pour protéger divers
sanctuaires dans l’Empire. Ces derniers n’hésitent pas à engager des soldats de manière à
escorter des statues païennes, ou des fidèles lors des processions qui sont parfois attaquer par
les moines casseurs ou autres chrétiens hostiles. En l’an 398, dans la ville de Gaza, l’évêque
autorise l’ouverture des temples car la ville paye bien ses impôts. On préserve ainsi une paix
sociale.
Cette résistance païenne passe également par les armes et la violence face à des chrétiens
qui n’hésitent plus à tuer pour abolir le paganisme. On peut faire référence à la révolte des
aristocrates face à Théodose avec la bataille de la rivière froide en 394. Les conflits sont alors
nombreux entre les païens et les chrétiens chez les aristocrates comme chez les plus démunis.
[pas le temps de développer par manque de temps]

Afin de conclure, on peut dire que l’Eglise, religion dominante à la fin de l’Empire
romain, ne se s’intègre pas en harmonie avec le paganisme. Même si certains empereurs
promulguent des lois pour protéger les sanctuaires et les païens, d’autres vont dans le sens
inverse et répriment fortement le paganisme. L’Eglise utilise d’anciens sites pour y bâtir des
basiliques, s’inspire des fêtes et de différentes fonctions des païens afin de se forger une identité
mais va également lutter contre ces derniers en les poussant jusqu’à l’exil. Le triomphe de
l’Eglise sur le paganisme fonctionne donc avec une certaine intégration du culte païen mais le
pouvoir chrétien, d’abord persécuté, prend petit à petit la place de son ancien bourreau.

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