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Mesure de santé publique nécessaire pour contenir l’épidémie, le confinement peut avoir un
impact psychologique sur une grande partie de la population. Anxiété, troubles du sommeil,
symptômes de stress-post-traumatique… Comment évaluer les risques sur la santé mentale ?
Et tout le monde n'est pas égal face à ces perturbations. Certaines populations sont plus
vulnérables que d'autres que d'autres en raison de leurs antécédents ou de leur niveau de
ressources économiques, mais aussi cognitives. Se retrouver confiné en famille dans un
logement exigu représente par exemple un facteur aggravant.
Est-ce qu'on peut déjà évaluer le retentissement psychologique d'un tel événement sur
les personnes confinées ?
Il faut rester prudent car le confinement est récent. Il faudra des études scientifiques longues
pour avoir une idée réelle de ce qui s'est passé sur le plan psychique. Néanmoins, des travaux
tirés de précédentes épidémies ainsi que les premiers retours d'enquêtes menées en Chine
peuvent nous aider quand même à avoir quelques éléments.
Il y a d'abord cette publication sortie dans The Lancet le 26 février, qui a permis d'analyser 24
études dans la littérature scientifique concernant dix pays lors de précédentes épidémies. Elle
montre que la durée du confinement elle-même est un facteur de stress et qu'une durée
supérieure à dix jours était prédictive de symptômes post-traumatiques, de
comportements d'évitement et de colère.
mais aussi :
On pense bien sûr aux patients souffrant de troubles psychiques qui sont plus vulnérables, mais
aussi au personnel soignant, qui représentent une autre population à risque qui n'a pas
l'habitude d'être prise en charge pour son propre accompagnement psychologique.
Vous l'avez compris, dans un contexte si particulier, tout le monde est concerné, les
personnes à risque comme la population générale. Car traverser une épidémie et un
confinement est un événement qui peut marquer durablement.
Astrid Chevance : "Quand on a une maladie chronique, que ce soit psychique ou autre, le
confinement est plus difficile parce que souvent, pour sortir des maladies, on essaye de recréer
des routines de soin et de vie quotidienne que le confinement vient entraver."
Astrid Chevance : "En cas de déstabilisation émotionnelle, ne pas hésiter à appeler son
médecin référent. Et faire un petit tour pour faire redescendre la pression, c'est mieux que de se
remettre à boire, à trop fumer, trop manger ou être agressif avec son entourage. Et il est
important de conserver un suivi même par téléphone, ou en visioconférence."
Comment se préparer à ces longues journées à venir, pendant une longue période ?
Demander de l'aide à des professionnels de santé mentale, cela peut être vécu comme
stigmatisant dans notre société, mais il ne faut pas en avoir peur.
Astrid Chevance : "S'exposer de façon prolongée à de mauvaises nouvelles fait monter son
niveau de stress.
On choisit son média (presse, radio, etc...), et on cherche des informations pour ne pas se
laisser happer par la masse d'informations. Ensuite, le mieux est de pouvoir en discuter."