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Quelles sont les conséquences du confinement et de l'épidémie sur la santé mentale ?

Mesure de santé publique nécessaire pour contenir l’épidémie, le confinement peut avoir un
impact psychologique sur une grande partie de la population. Anxiété, troubles du sommeil,
symptômes de stress-post-traumatique… Comment évaluer les risques sur la santé mentale ?

Sujet important, car l'enfermement prolongé en ce moment de quatre milliards de personnes


peut avoir de nombreux impacts psychologiques. Différentes populations, comme les personnes
en confinement, mais également les malades isolés, les familles en deuil ou les personnels
soignants épuisés, sont directement concernées par cette situation totalement inédite. D'où
l'importance de pouvoir identifier dès maintenant les facteurs de stress afin d'anticiper
leurs effets le plus rapidement possible. 

Et tout le monde n'est pas égal face à ces perturbations. Certaines populations sont plus
vulnérables que d'autres que d'autres en raison de leurs antécédents ou de leur niveau de
ressources économiques, mais aussi cognitives. Se retrouver confiné en famille dans un
logement exigu représente par exemple un facteur aggravant.

Est-ce qu'on peut déjà évaluer le retentissement psychologique d'un tel événement sur
les personnes confinées ?

Il faut rester prudent car le confinement est récent. Il faudra des études scientifiques longues
pour avoir une idée réelle de ce qui s'est passé sur le plan psychique. Néanmoins, des travaux
tirés de précédentes épidémies ainsi que les premiers retours d'enquêtes menées en Chine
peuvent nous aider quand même à avoir quelques éléments. 

Il y a d'abord cette publication sortie dans The Lancet le 26 février, qui a permis d'analyser 24
études dans la littérature scientifique concernant dix pays lors de précédentes épidémies. Elle
montre que la durée du confinement elle-même est un facteur de stress et qu'une durée
supérieure à dix jours était prédictive de symptômes post-traumatiques, de
comportements d'évitement et de colère. 

Parmi les facteurs de stress, on trouve : 

 la peur d'être infecté ou de transmettre le virus. 


 L'ennui, bien sûr, 
 la frustration 
 le sentiment d'isolement, 

mais aussi :

 l'absence de clarté sur les niveaux de risque 


 l'absence de transparence sur la sévérité de la pandémie. 

Du côté de la Chine, une enquête a porté sur le degré de détresse psychologique de la


population. Elle a permis de collecter 52 000 réponses dans ce pays. Elle révèle que 35% des
personnes avaient un stress psychologique modéré et que ce sont les personnes âgées ou
isolées, les femmes et les adolescents qui sont les populations les plus fragiles. 

Dans le même temps, cette enquête indique l'émergence de symptômes psychiatriques


nécessitant une prise en charge chez 5% de la population au bout de trois semaines de
quarantaine.
Quelles sont les autres populations qui peuvent être particulièrement affectées ? 

On pense bien sûr aux patients souffrant de troubles psychiques qui sont plus vulnérables, mais
aussi au personnel soignant, qui représentent une autre population à risque qui n'a pas
l'habitude d'être prise en charge pour son propre accompagnement psychologique. 

Vous l'avez compris, dans un contexte si particulier, tout le monde est concerné, les
personnes à risque comme la population générale. Car traverser une épidémie et un
confinement est un événement qui peut marquer durablement. 

(Ci-dessous, des extraits de l'entretien avec Astrid Chevance, psychiatre et doctorante en


épidémiologie clinique à l’université Paris Inserm)

Quand on souffre de maladie chronique psychique quel est l'effet du confinement ? 

Astrid Chevance : "Quand on a une maladie chronique, que ce soit psychique ou autre, le
confinement est plus difficile parce que souvent, pour sortir des maladies, on essaye de recréer
des routines de soin et de vie quotidienne que le confinement vient entraver." 

Que faire en cas de stress ?

Astrid Chevance : "En cas de déstabilisation émotionnelle, ne pas hésiter à appeler son
médecin référent. Et faire un petit tour pour faire redescendre la pression, c'est mieux que de se
remettre à boire, à trop fumer, trop manger ou être agressif avec son entourage. Et il est
important de conserver un suivi même par téléphone, ou en visioconférence."

La Croix Rouge a mis un numéro de téléphone à disposition : 0800 858 858. Il ne faut pas


hésiter à appeler ces personnes qui sont formées.

Comment se préparer à ces longues journées à venir, pendant une longue période ? 

Astrid Chevance : "Contrairement à l'étude du Lancet, on s'engage sur un confinement plus


long et plus massif. Là, on est plus dans un marathon que dans un sprint, il faut donc avoir de
l'endurance. Or, nous n'avons pas tous le même niveau de ressources : sociales, économiques,
cognitives, ni le même état de santé global. Si on part avec une vulnérabilité au stress, ce sera
plus difficile : il va falloir demander de l'aide plus tôt. 

Demander de l'aide à des professionnels de santé mentale, cela peut être vécu comme
stigmatisant dans notre société, mais il ne faut pas en avoir peur.

Comment gérer l'afflux de mauvaises nouvelles ? 

Astrid Chevance : "S'exposer de façon prolongée à de mauvaises nouvelles fait monter son
niveau de stress.

L'OMS recommande de ne pas s'exposer à des flux d'informations continues, mais de se


réserver deux moments maximum dans la journée, pendant lesquels on va chercher une
information précise. 

On choisit son média (presse, radio, etc...), et on cherche des informations pour ne pas se
laisser happer par la masse d'informations. Ensuite, le mieux est de pouvoir en discuter." 

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