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Hachami BENTAHAR
Enseignant chercheur
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales
l’Université Mohammed I d’Oujda
Résumé
Les crises économiques et sociales persistantes, les guerres, le terrorisme, les mouvements sociaux
intenses…qui caractérisent nos sociétés contemporaines, nous interpellent davantage à créer le débat et
faire participer toutes les parties prenantes à échanger et coordonner les efforts pour faire de
l’économie autrement et vivre dans un environnement plus propre, équitable et paisible tout en
respectant la dignité humaine. En effet, ceci nécessite l’élaboration des stratégies de développement
efficaces ainsi que la collaboration de tous les acteurs principalement les entreprises dans le dessein de
faire réussir la responsabilité sociale et gagner le pari du développement durable.
Mots-clés : Le système économique actuel, les stratégies de lutte contre les fléaux économiques,
l’équité, la responsabilité sociales, le développement durable.
Code de classification GEL: M1- Administration des affaires.
Abstract
Persistent economic and social crises, wars, terrorism, intense social movements ... that characterize
contemporary societies, challenge us to create more debate and involve all stakeholders to exchange
and coordinate efforts to make the economy otherwise and live in a clean, fair and peaceful
environment while respecting human dignity. Indeed, this requires the development of effective
development strategies and collaboration of all stakeholders mainly companies with the aim to achieve
social responsibility and win the bet of sustainable development.
Keywords: The current economic system, the strategies against economic ills, equity, social
responsibility, sustainable development.
Classification code GEL: M1- Business Administration.
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Introduction
Depuis le milieu du XXe siècle, la pauvreté, les inégalités, l’exclusion sont autant de
phénomènes et de faits qui ont fait couler beaucoup d’encre et qui illustrent les limites de la
société capitaliste mondiale avec ses modèles injustes de développement. En effet, l’adoption
des dictées des grandes instances internationales notamment le BM et le FMI et qui
constituent une prise de souveraineté pour les Etats quant à leurs choix économiques et
sociaux, et surtout à travers l’échec des programmes d’ajustement structurel exécutés à
l’aveuglette par la majorité des pays concernés sans prendre en compte des spécificités de
chaque nation, constituent quelques manifestations très visibles d’une situation insupportable
et imméritée dans laquelle vit la majorité de la population mondiale.
Ceci a constitué une préoccupation majeure pour toutes les parties prenantes y compris les
grandes instances internationales, malgré le débat sur la réalité de leur inquiétude, qui ont
galvanisé de profondes stratégies et d’énormes efforts dans le dessein de répondre aux besoins
des plus démunis au niveau mondial.
Dans ce contexte et au niveau micro, la prise en compte de l’importance de la responsabilité
sociale par les entreprises constitue un pari à ne pas rater afin de moraliser ces entités qui
représentent une grande part dans le tissu économique. Au niveau macro, l’adoption des
Objectifs du Millénaire pour le Développement échus fin 2015 et leur substitution, par
l’Organisation des Nations Unis, par un programme ambitieux pour l’après 2015 qui s’articule
autour des Objectifs de Développement Durable, constitue un pilier et un socle afin de faire
de l’économie autrement.
Afin d’étudier ces faits, nous poserons la problématique suivante : « quelles sont les causes et
les manifestations de cette dégradation de la vie humaine à tous les niveaux ? Et quelle est la
perception de la responsabilité sociale par les dirigeants des entreprises et leur niveau de son
adoption afin de pouvoir rationnaliser l’économie, préserver notre environnement et atteindre
l’économie de l’équité? ».
Pour répondre à ces interrogations, nous allons nous pencher en premier lieu sur les
manifestations des phénomènes sociaux durant ces dernières décennies et qui ont des
conséquences négatives sur l’Homme et l’écologie. Puis, l’accent sera mis sur la place et le
rôle de la responsabilité sociale des entreprises en tant qu’aspect du développement durable
avec la présentation de quelques cas au Maroc.
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plus nantis1. En parallèle, ce nouvel ordre mondial nous mène vers la mondialisation, qui est
un concept « fourre tout» (El Oudri, 1999 :1) et qui suscite une dialectique ininterrompue
quant à ses avantages et ses inconvénients sur l’humanité. A cet effet, James Gustave Speth
(ancien administrateur du PNUD), déclare qu’: « il faudrait remettre en cause deux mythes :
celui qui consiste à considérer que grâce à la mondialisation de l’économie, les pays en voie
de développement (PED) iraient de mieux en mieux et celui qui considère les capitaux privés
comme la panacée universelle » (El Oudri, 1999 :78).
Beaucoup d’études et recherches en matière de pauvreté et ses manifestations montrent que ce
fléau a de lourds effets en termes d’inégalités, d’exclusion sociale et financière, de
vulnérabilité … Gilles Lamarque (1995) ainsi que d’autres auteurs considèrent que
l’exclusion englobe à la fois la pauvreté, le chômage et l’affaiblissement des liens sociaux.
Dans le même contexte, le rapport de la Commission Européenne (2010) sur la pauvreté et
l’exclusion sociale considère que cette dernière est une conséquence potentielle de la pauvreté
qui impacte les perspectives d’avenir de la population en affectant leurs identités et les
rendant peu optimistes en ce qui concerne leur futur à travers la consolidation de leur
sensation de stigmatisation et d’exclusion sociale. Ajoutons que ces phénomènes
multidimensionnels, sont au cœur du débat social dans les sociétés contemporaines, depuis la
fin des années 80, du fait de leur complexité, ambiguïté ainsi que leur utilisation dans le
dialecte courant sans règles et sans frontières.
1
Aux Etats-Unis, 93 % des avoirs financiers sont détenus par 20 % des plus riches et en France, 10 % des plus
riches, détiennent 62 % des avoirs.
In Vincent Jacob. Le Monde en date du 21.02.2011.
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Page de couverture.
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focalisant sur les libertés humaines, on évite une définition trop étroite du développement,
qu’on réduise ce dernier à la croissance du PNB, à l’augmentation des revenus, à
l’industrialisation, aux progrès technologiques ou encore à la modernisation sociale ». Ainsi,
Perroux considère le développement comme une liberté humaine qui renvoie aux
changements mentaux et sociaux dans une société. En revanche, nous signalons que les PED
ont déployé des efforts considérables pour atteindre un développement multidimensionnel,
durable et équitable mais en vain car ils ne ciblaient pas les couches défavorisées.
La réalité du monde dans lequel nous vivons montre que la société capitaliste mondiale
s’approche aujourd’hui de ses limites. Au-delà de la crise actuelle, des guerres partout, du
terrorisme…les initiatives populaires dans plusieurs champs et disciplines notamment en
matière du développement humain, l’économie verte, l’économie sociale et solidaire, le
financement alternatif et participatif ou islamique, la responsabilité sociale… constituent de
nouvelles alternatives qui participent dans la lutte contre la pauvreté, l’injustice et leurs
manifestations. Ces issues de secours constituent une ruée vers la moralisation de l’économie
en générale et des entreprises en particulier, pour que le profit à moindre coût ne soit pas le
seul critère qui détermine l’efficacité du circuit économique.
Dans cette envergure, l’équité, le développement du capital humain et leur positionnement au
centre du développement durable, le renforcement du système éducatif, l’égalité de chance
entre les sexes, la responsabilité sociale, la préservation de la biodiversité…sont autant de
principes et rapports socio-économique qui valorisent l’être humain et conserve sa dignité au
même titre que la valorisation de l’environnement et sa durée de vie. Ainsi, nous allons
développer, dans ce qui suit, quelques notions qui ont une relation avec le concept de la
responsabilité sociale.
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http://www.toupie.org/Dictionnaire/Equite.htm (Date de consultation : 30 août 2016).
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celle-ci présente des lacunes ou s'avère inadaptée, voire injuste... En matière politique ou
économique, l'équité est le principe qui conduit à corriger des inégalités que subissent des
personnes ou des groupes défavorisés. En matière sociale, une répartition équitable ne
correspond pas à l'égalité au sens strict. C'est une "juste mesure", un équilibre, qui permet de
rendre acceptable une forme d'inégalité lorsque l'égalité ne serait pas acceptable ».
Après cette modeste définition, nous passons à l’historique de l’utilisation du mot « équité »
avec le philosophe américain John Rawls (1971) et la question de la justice sociale qui
constitue la source à laquelle viennent s’alimenter toutes les pensées sur la justice sociale
après avoir disparu de l’agenda de la philosophie politique. Cet auteur a défendu, fortement,
une conception déontologique de la justice sociale basée sur l’équité contre la prépondérance
« d’une conception téléologique4 depuis Adam Smith et la théorie utilitariste » (Bertin,
2007:69). En revanche pendant cette époque où règne des sociétés caractérisées par les droits
de l’Homme, l’égalité de chance et la démocratie, les réflexions dominantes se focalisent sur
la nécessité d’un trouble fondamental du mode de production basé sur la propriété privée afin
de pouvoir résoudre les problèmes d’exploitation, de pouvoir et d’inégalité.
Néanmoins, les sociétés modernes qui admettent la liberté des échanges, de la circulation des
gens et des capitaux, la pluralité des centres de décision et de propriété n’implique pas qu’il
ya une justice sociale ou une équité et que toute répartition des fruits de la richesse qui naît
dans le cadre d’un marché ou un système capitaliste sera nécessairement légitime ou égale.
Dans ce contexte, Rawls signale que : « la justice doit être la première vertu des institutions
sociales, c’est parce que les citoyens d’une société libre ne pourraient avoir l’obligation
d’obéir à un ordre injuste. On a souvent dit qu’il était aussi puéril de lutter contre l’injustice
que contre la mort mais, précisément, l’idée centrale de toute théorie de la justice est que
l’injustice n’est pas un fait de nature?: c’est une institution humaine »5.
Nous rejoignons l’idée de Rawls qui considère l’injustice comme une institution humaine et
nous pensons que l’équité constitue le socle d’une multitude de principes, de valeurs dont la
liberté économique, sociale, politique, culturelle…l’égalité de chance, les droits de l’Homme,
le partage et la répartition équitable des fruits de la croissance, la justice sociale, le
développement des capacités et l’intégration socio-économique.
4
Une doctrine est dite téléologique lorsqu’elle subordonne le juste au bien. Autrement dit, une action juste
maximise le bien.
5
Spitz, J-Fabien. « John Rawls et la question de la justice sociale », Études 1/2011 (Tome 414), p. 55-65
URL : www.cairn.info/revue-etudes-2011-1-page-55.htm. (Date de consultation: 20 août 2016).
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Annoncé en 1998, le Sommet du Millénaire qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2000 au Siège
de l’ONU à New York, avait pour objectifs de raffermir l’engagement de la communauté
internationale et de consolider les partenariats de toutes les parties prenantes notamment des
gouvernements, des entreprises et de la société civile pour bâtir un monde sans pauvreté et où
l’être humain est mis en valeur. En effet, le principe énoncé par le Secrétaire général dans
son rapport pour le Millénaire [A/54/2000] stipule que l’être humain doit être mis au centre de
tous les programmes afin que tout le monde puisse vivre mieux. Ce rassemblement
gigantesque s’est conclu avec l’adoption par les 189 États Membres de la Déclaration du
Millénaire énonçant les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement à savoir :
éliminer l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la
santé maternelle, combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, préserver
l’environnement et mettre en place un partenariat mondiale pour le développement.
Dans la même envergure, et après que les OMD sont arrivés à expiration fin 2015, l'ONU a
travaillé avec toutes les parties prenantes pour les substituer et exploiter la dynamique
dégagée par les OMD et élaborer un programme ambitieux pour l'après-2015 s’articulant sur
les Objectifs de Développement Durable.
Le développement durable (en anglais : sustainable development) est une conception du bien
commun qui s'est imposée à la suite de la prise de conscience graduelle par les écologistes
depuis les années 1970, de la finitude écologique de notre planète. Ce concept, qui a fait
couler beaucoup d’encre, vise à prendre en compte, outre l'économie, les dimensions
environnementaux et sociaux qui sont liés à des enjeux de long terme afin de pouvoir assurer
une croissance durable pour les générations futurs. En 1987, le rapport Brundtland définissait
le développement durable comme : « un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins ».
Plusieurs praticiens en la matière s’intéressaient au concept de durabilité et considèrent le
développement durable comme la solution à la tension existante entre le progrès et les
nouvelles menaces. En 1991 et 1993, Ignacy Sachs, définit l'écodéveloppement comme
un « développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des
besoins de la population entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une
harmonie entre l'homme et la nature ».
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Le développement durable a d'abord été mis en exécution sur les territoires lors du sommet de
la Terre de Rio de Janeiro en 1992 (Reynaud, 2006 : 6)- et dans lequel les représentants de
150 pays ont opté pour l’adoption des repères (Flipo, 2014) principalement l’agenda 21 qui
visent à concilier outre le progrès économique, l’équité sociale et la préservation de
l’environnement- d’une part et d’autre part, au sein de l'entreprise et de leurs parties prenantes
à l’occasion du sommet de la Terre de Johannesburg.
Nous pouvons signaler que le développement durable reste un concept pouvant être décliné
selon de nombreux axes et le tableau ci-dessous récapitule les domaines dans lesquels le
développement durable est appliqué.
Tableau I.1. Les domaines d’application du développement durable
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La responsabilité sociale de l’entreprise est une notion de plus en plus utilisée dans le monde
des affaires depuis plusieurs années. En effet, la RSE est devenue sans doute une thématique
présente avec force en sciences de gestion, un sujet de débat et d’échange entre les praticiens
en la matière, les professionnels et les dirigeants d’entreprises et une revendication stratégique
recommandée par les grandes instances internationales notamment le Bureau International du
Travail, l’Organisation des Nations Unis, la Commission Européenne, etc. En outre, le
concept de la RSE a connu des évolutions à travers des courants de pensées qui ont permis
d’aboutir à trois types de cette notion à savoir la responsabilité économique, la responsabilité
humaine et sociale et la responsabilité sociétale. Ainsi, ce vocable est intimement lié à la mise
en œuvre du développement durable par les entreprises.
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Fikri, K. 2015. « Approche analytique et critique autour de la relation entre RSE et performance financière ».
Revue DOREG : Numéro 4, Vol 1. Pp : 12-33.
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l’équité sociale et les besoins écologiques. Ceci a constitué le socle de la vision élargie et a
intégré les attentes légitimes de tous les acteurs.
Les définitions de la RSE ont fait ressortir des points communs à savoir :
Le caractère volontariste de la RSE qui commence là où s’arrête la loi.
Le caractère interactif de la RSE représentant un processus qui s’édifié et qui est impacté
par les différents acteurs.
Le caractère stratégique de la RSE qui contribue dans la croissance et la durabilité de
l’entreprise en intégrant les besoins sociaux et écologiques.
Dans la même optique, Carroll a tracé sa pyramide et distingue les responsabilités
économiques, juridiques, éthiques et philanthropiques.
Figure III.1. La pyramide de la RSE de Carroll
Responsabilité philanthropiques
Etre un bon citoyen
Contribuer à la communauté,
Améliorer la qualité de vie
Responsabilité éthiques
Etre éthique
Faire ce qui est juste, éviter de nuire
Responsabilité légales
Obéir à la loi
Respecter les règles du jeu codifiées par la société
Responsabilité économiques
Etre profitable
C’est la fondation sur laquelle tout repose
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III.2 Les pratiques managériales des entreprises et leur implication dans la RSE
Comme déjà signalé, La RSE est relative à la mise en application des valeurs et principes du
développement durable. Entre autres, ce dernier est conçu en vue de répondre aux attentes et
exigences des différentes couches de la société à savoir les salariés, les actionnaires, les
entreprises, les ONG, la société civile, etc. Dans ce contexte, les entreprises grandes ou petites
et moyennes soient-elles, jouent un rôle primordial dans les pays développés ou dans les pays
en voie de développement où les PME représentent la majorité du tissu économique. Et par
conséquent, elles doivent participer activement dans ce processus de responsabilisation et
faire preuve de leur ouverture aux nouveaux comportements pérennes.
Les recherches et études en matière de l’engagement des entreprises à l’heure de la RSE,
révèlent des résultats hétérogènes (Observatoires des PME européennes, 2002; Auberger et
Quairel, 2005; Douce, 2005; Douce, 2006, 2008; Abbassi, 2014;…) ce qui pose des questions
sur les déterminants de l’implication des entreprises dans la démarche de la RSE.
Les grandes entreprises ont, généralement de par le monde, causé des dégâts aux emplois à
travers des politiques de licenciement abusif ou à l’amiable tel que le cas de l’entreprise
DANOUE. En revanche, les PME qui sont largement employeur, se caractérisent par leur
flexibilité et interactivité avec leur environnement local. Obrecht (1994) a mis en relief leur
nécessité d’avoir un positionnement responsable qui se trouve dans les propriétés qui les
distinguent.
Au Maroc, en 2011 les PME constituent 95% du tissu économique selon les statistiques de la
confédération de la PME/PMI affiliée à la CGEM. Elles se caractérisent par une forte
insertion locale et régionale et sont présentes dans tous les secteurs d’activité économique :
l’agriculture, le tourisme, les services, l’artisanat, l’industrie… Abbassi (2014 : 16) signale
que « Les PME constituent le centre névralgique de notre économie avec 50% des salariés,
31% des exportations, 51% des investissements nationaux et 40% de la production et sa
participation au PIB se limite à environ 20% contre 60% dans certains pays ».
Outre les PME suppose une relation avec les acteurs du territoire basée sur la durabilité ce qui
est conforme avec les valeurs du développement durable, elles ont réussi le pari de
l’intégration vu leur degré de légitimité (Perrini, 2006) et de leur acceptation par les acteurs
locaux notamment les employés, les bailleurs de fonds, les fournisseurs, les banques, les
pouvoirs publics.
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La même situation est calquée dans l’Union Européenne du fait que les PME sont considérées
comme le principal moteur de la lutte contre le chômage. En fait, elles représentent la majorité
absolue de l’ensemble des entreprises par 99,8% et de ce fait, elles emploient presque les deux
tiers de la main d’œuvre et drainent plus de 50% de la valeur ajoutée (Observatoire des PME
européennes, 2003).
Le métier des banques leur placent au cœur du développement économique et sociale car ces
grandes entreprises ont un grand impact sur le tissu économique. Leur rôle leur engage envers
leur environnement interne et externe et donc, elles doivent répondre aux exigences des trois
piliers du développement durable et à la RSE.
Le cas de la Banque Populaire au Maroc, en tant qu’entreprise citoyenne, est très significative
et son engagement se décline sous différentes dimensions et volets (Tahri, 2015 : 141) :
Amélioration des conditions de travail en interne.
Réduction de l’empreinte écologique de l’entreprise.
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sciences Appliqués
Grand prix Mohammed
14 ENSAO 01-avr-14
premier 2ème édition
La troisième édition de la
rencontre du cinéma et Association Solidarité pour Du 03-04-14
15:Acceptée de l’immigration à Oujda le Développement et
sous le thème l’Immigration Oujda
» « مستقبلنا في بالدنا Au 06-04-14
Renaissance sportive de
La 4ème course nationale
16:Acceptée Berkane - section 06-avr-14
sur la rue 10 KM
athlétisme -
La 4ème édition du Du 11-04-14
Fondation Omar ibn
17 festival des sciences de
Abdelaziz Au 13-04-14
l'oriental
Village de l'orientation Du 11-04-14
Réseau des jeunes de Figuig
18 "une bonne orientation
pour le développement Au 13-04-14
un gage de réussite"
20 مهرجان الفرسان - بركان- منظمة الكشاف المغربي12-13/04/14
Sunamique des
26 infrastructures au Maroc: ENSAO - GENIE CIVIL 26-avr-14
nouvel élan pour une
économie en émergence
Ingénieurs & Managers
ENCGO & ENSAO Du 26-04-14
de l’Oriental :
25:Acceptée Club Ingénieurs Managers
La pierre angulaire du dév
de l’Oriental Au 27-04-14
de la région
Du 03-05-14
27 Compétition de talents جمعية فكرة للتنمية
Au 04-05-14
ème
Célébration du 11
الجمعية اإلسماعيلية للتنميةDu 20-04-14
24 anniversaire du prince
االجتماعية بالجهة الشرقيةAu 08-05-14
Moulay el Hassan
29èmes journées Syndicat des médecins du Du 09-05-14
28:Acceptée
Médicales de l'oriental secteur libéral d'Oujda Au 10-05-14
31 Séminaire ICG 16-mai-14
11èmes journées Syndicat régional des Du 16-05-14
30:Acceptée pharmaceutiques de pharmaciens d'officine
l'Oriental d'Oujda Au 17-05-14
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Du 24-06-14
تظاهرة رياضية جمعية أشبال بني درار للكراطي
Au 25-06-14
جمعية التنمية لمساعدي الصيادلة
زيارة لرياض المسنين 19-juil-14
بوالية وجدة
Association Chouala pour Du 20-07-14
39 مهرجان ليالي رمضانl'éducation et la culture
section Ahfir
Au 22-07-14
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Source: Direction Marché des Particuliers et Professionnels (DMPP)7 de la BP d’Oujda. In Tahri 2015. pp. 146-150.
Conclusion
Nous avons essayé durant cet article avant d’évoquer la responsabilité sociale de l’entreprise,
de passer par un bref aperçu sur les crises et les manifestations de divers phénomènes
économiques qui touchent toujours nos sociétés et qui ont un impact négatif sur l’Homme et
les écosystèmes. Ceci a généré des mouvements qui ont déclenché la genèse de la notion du
développement durable qui tienne compte de trois piliers notamment la performance
économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement sans oublier le concept de
la gouvernance qui est devenu très répandu dans tous les champs et disciplines. Puis, nous
avons mis l’accent sur ce nouveau concept de la RSE recommandé par toutes les parties
prenantes en passant brièvement par son cadre théorique, les caractéristiques entrepreneuriales
des PME incitatives à la RSE et finalement, la prise de cas de la Banque Populaire en tant
qu’entreprise citoyenne et leader dans l’adoption de la RSE dans sa démarche managériale.
7
D’après la DMPP d’Oujda, le budget consommé en 2014 sur le marché des particuliers et professionnels est de
150000 dhs contre 105000 dhs en 2013, ce qui signifie une augmentation signifiante au cours d’une année et une
implication de plus en plus dans ces activités économiques et socioculturelles.
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Nous pouvons dire que le développement durable et la RSE ne sont pas un état statique mais
un processus de transformation qui nécessitent la collaboration de toutes les parties prenantes
dans le dessein de réussir le pari.
Bibliographie
Articles de revues
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(6ème édition en 2008).
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REMFO N°4 Décembre 2016 ISSN 2489-205X
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