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TITRE
Traitement anti-infectieux des escarres
MOTS CLES
Escarres / Infection
NE PAS OUBLIER
 L’antibiothérapie dans le traitement des escarres doit rester exceptionnelle.
 Ni les antiseptiques, ni les antibiotiques locaux n’ont de place dans la prise en charge
des escarres constituées infectées ou non. C’est à partir de la contamination puis de la
colonisation par les micro-organismes que peuvent se développer des infections. La détersion
limite cette contamination massive. Les antiseptiques locaux retardent la cicatrisation.
 Les règles d’hygiène de base et les précautions Standard doivent être respectées lors des
soins d’escarres.
 En l’absence de signe infectieux, les prélèvements bactériologiques ne sont pas justifiés.
Une plaie qui coule ou malodorante ne suffit pas à justifier un prélèvement microbiologique.
 Les prélèvements par écouvillon à visée diagnostique ne présentent pas d’intérêt car ils
ne recueillent que des germes de colonisation qui ne sont pas les germes responsables de
l’infection. Seul un débridement avec excision des tissus nécrosés permet de réaliser des
prélèvements profonds qui sont les seuls pertinents.
 L’escarre est une maladie générale qui nécessite une prise en charge globale du résident
(identification des facteurs de risque, mise en décharge des points d’appui, changements de
position, coussins et matelas adaptés, équilibre nutritionnel, hygiène cutanée).
 La vaccination antitétanique du résident doit être à jour.
CRITERES DIAGNOSTIQUES : CLINIQUES ET/OU BIOLOGIQUES
 La colonisation bactérienne, habituelle dans toute escarre et participant à la détersion et au
bourgeonnement, est à distinguer de l’infection.
 Une escarre est considérée comme infectée en cas de présence :
o de deux des symptômes suivants :
rougeur,
sensibilité, des bords de la plaie
gonflement,
o ET d’un des critères suivants :
germe isolé de la culture du liquide obtenu par aspiration à l’aiguille ou
biopsie du bord de l’ulcère,
germe isolé par hémoculture.
 La réalisation d’un prélèvement bactériologique, dont l’objectif est de guider la thérapeutique,
n’est justifiée qu’en présence sur les bords de plaie de 2 des signes suivants : rougeur,
sensibilité, gonflement.
 Les prélèvements locaux sont réalisés après détersion physique pour éliminer la flore de
colonisation. L’infection, suspectée sur les signes locaux, est affirmée au-delà de 105 germes/ml
(ou gramme de tissu) sur les prélèvements (liquide de ponction, de biopsie) et/ou hémoculture.
 L’infection est le plus souvent polymicrobienne : cocci à Gram positif (Staphylococcus,
Enterococcus), des bacilles à Gram négatif (Entérobactéries, Pseudomonas aeruginosa) et des
anaérobies (Peptostreptococcus, Bacteroides…). L’infection locale peut entrainer cellulite,
ostéite, lésions destructrices des organes de voisinage. Elle peut être à l’origine de septicémie
avec localisation à distance, de sepsis sévère voire de choc septique.
 Des signes systémiques d’infection (fièvre, hyperleucocytose, élévation de la CRP) doivent être
recherchés mais peuvent être absents. Une consultation spécialisée doit être demandée en cas
de suspicion d’atteinte osseuse.
CCLIN Sud-Est / ARLIN / ARS / Conseil général / Professionnels d’EHPAD octobre 2010
FAUT-IL PRESCRIRE UNE ANTIBIOTHERAPIE ?
L’antibiothérapie par voie générale n’est indiquée que lorsque l’infection d’escarre est avérée.
Le choix des antibiotiques est guidé par les résultats bactériologiques.
Ce traitement doit être intégré dans le cadre d’une stratégie globale médico-chirurgicale avec en
particulier l’excision des tissus nécrosés.
PROPOSITION D’ANTIBIOTHERAPIE