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DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
Intitulé :
ELMAOUARDI MERYEME
ELKHCHIN ABDELHALIM
Juin 2016
Nous remercions avant tout, Dieu pour nous avoir donné la patience et la force pour
accomplir ce travail.
Nous adressons nos remerciements les plus sincères à Safa Bouabid, docteur en
neuroscience dans l’équipe, merci pour ton aide dans l’acquisition de la bibliographie, pour
les corrections des fautes d’orthographes et pour votre disponibilité.
Un grand merci pour tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce
travail, sans votre aide on n’aurait pas pu terminer ce travail qui a été dur mais aussi
bénéficiaire.
Résumé
Des études bibliographiques ont était élucidées dans ce travail pour déterminer l’origine,
l’anatomie ainsi que le fonctionnement des noyaux gris centraux, afin d’expliquer les
physiopathologies de ces noyaux et de déterminer les traitements convenables à chaque
maladie causée par leur altération.
Le dysfonctionnement des noyaux gris centraux engendre en plus des troubles motrices,
des troubles cognitifs et sensoriels.
Sommaire
Sommaire ................................................................................................................................... 1
Introduction ................................................................................................................................ 5
II-1- Méthodes d’études des noyaux gris centraux et les modèles animaux .......................... 8
II-3- Les afférences et les efférences des noyaux gris centraux .......................................... 12
Le circuit Associatif................................................................................................... 16
1
III-1-3- Epidémiologie ...................................................................................................... 19
III-1-6- Traitements........................................................................................................... 21
2
III-6-2- Définition ............................................................................................................. 33
III-6-6- Traitements........................................................................................................... 35
Références ................................................................................................................................ 40
3
Liste des abréviations
4
Introduction
Il existe d’autres maladies causées par la dégénérescence des noyaux gris centraux,
aussi graves que la maladie de Parkinson, dont la Dystonie. Cette maladie se caractérise par
un trouble hyperkinétique accompagné d'un déficit dans le traitement de l'information
cognitive et émotionnelle.
Une autre pathologie liée au dysfonctionnement des noyaux gris centraux est la maladie
de Huntington qui est une maladie héréditaire, causée par une mutation d’un gène appelé
Huntingtine. Vient ensuite la maladie de Fahr, qui correspond à une accumulation des dépôts
calciques dans les noyaux gris centraux et d'autres régions du cerveau, et puis le Manganisme,
la maladie de Wilson qui est due à une accumulation toxique du cuivre ce qui cause des
troubles neurologiques sévères, en plus de la Dystonie et enfin l’Hemiballisme.
L'objectif de ce projet est de donner une vue générale sur les physiopathologies des
noyaux gris centraux après avoir donné un aperçu sur leur fonctionnement dans les conditions
normales.
5
I. L’embryogenèse du système nerveux centrale et des noyaux gris
centraux
Le cerveau est un organe très complexe qui diffère de l’embryon à l’adulte. Le cerveau
évolue dès les premiers stades de l’embryogenèse, par l’intervention des cellules
indifférenciées qui migrent vers des sites spécifiques afin d’accomplir leurs fonctions (Alan
R. Crossman, 2004).
I-1-1- La gastrulation
I-1-2- La neurulation
6
Stade tube neural
Les bourrelets médullaires se soudent entre eux pour former le tube neural à l’origine du
système nerveux central (SNC) (Purves, 2004).
Figure 1 : schéma des différents stades de la formation du tube neural chez les
vertébrés (Purves, 2004)
Après, le tube neural, qui est formé de deux extrémités antérieures et postérieures, va se
subdiviser en trois vésicules encéphaliques primitives :
Peu après la mise en place des vésicules céphaliques primitives, celles-ci se subdivisent
à son tour en cinq vésicules encéphaliques secondaires comme la montre la figure 2 ci-
dessous:
7
Et enfin le rhombencéphale qui donne le métencéphale, à l'origine du pont et du cervelet
et le myélencéphale, à l'origine du bulbe rachidien (Hoehn, 2010).
Les noyaux gris centraux sont des masses nucléaires bilatérales situées dans
l’hémisphère cérébral (Crossman, 2004) et qui dérivent de deux origines :
II-1- Méthodes d’études des noyaux gris centraux et les modèles animaux
8
II-1-1- Méthodes d’études des noyaux gris centraux
Plusieurs méthodes et techniques sont utilisées afin d’étudier l’anatomie fonctionnelle des
noyaux gris centraux et mettre en évidence les différentes pathologies qui sont liées à leurs
dysfonctionnements.
Figure 3 : schéma d’un neurone avec les deux types de transports, rétrograde et
antérograde. Disponible sur http://cassienperfillon.wix.com/tpesn#!le-nerf/e0g19
9
Imagerie : permettent de déterminer l’anatomie des organes (taille, volume,
localisation, la forme d’une éventuelle lésion, etc.) ou leur fonctionnement
(leur physiologie, leur métabolisme, etc.). Exemple l’imagerie par résonance
magnétique (IRM).
Des modèles animaux sont utilisés afin de réaliser des études non réalisable sur l’humain
dans le but d’élaborer et de développer l’approche thérapeutique et de comprendre la nature
des processus neurodégénératifs. Parmi ces modèles on trouve :
Les quatre principaux noyaux des noyaux gris centraux sont le striatum, le globus
pallidus (pallidum), la substance noire (composée de la pars reticulata et de la pars compacta)
et le noyau sous-thalamique (figure 4) (Pidoux, 2011).
Le striatum, avec ces neurones GABAergiques, représente la seule porte d’entrée des
noyaux gris centraux en provenance du cortex cérébral, du thalamus et du tronc cérébral. Le
striatum est composé de trois sous-divisions importantes: le noyau caudé, le putamen et le
striatum ventral qui projettent du GABA sur le globus pallidus externe (GPe), globus pallidus
interne (GPi) et la substance noire (porte de sortie des noyaux gris centraux) (Pidoux, 2011).
Au sein de ces noyaux, il y’a deux type de récepteurs D1 et D2 ainsi que deux catégorie de
10
neurones, les neuropeptide substance P qui projettent vers le GPi et la substance noire pars
reticulata (SNr) et la dynorphine et l’enk éphaline qui projettent vers le GPe.
La substance noire prend son nom de ces cellules foncée chargées en neuromélanine,
pigment foncé dérive de la dopamine oxydée et polymérisée. Elle est divisée en deux parties :
la pars reticulata et la pars compacta (Pidoux, 2011). La pars compacta est un noyau situé
dorsalement par rapport à la pars reticulata bien que certains neurones soient situés dans la
pars reticulata (Pidoux, 2011). Les cellules de la pars compacta sont dopaminergiques
(Pidoux,2011).
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Figure 4 : (A) coupe coronale montre les connections existants entre les structures
des noyaux gris centraux. (B) La localisation des noyaux gris centraux par rapport aux
structures environnantes. (Purves, 2004)
Il existe une relation entre les noyaux gris centraux (NGC) et des régions du cortex
cérébral qui permettent des connexions organisées en circuits discrets dites boucles. Ces
derniers relient réciproquement un ensemble vaste et diversifié des aires corticales avec des
structures d’afférences et d’efférences des noyaux gris centraux (Purves2004).
La structure primaire d’afférences des NGC est le striatum qui se compose de deux
portions : le noyau caudé et le putamen divisé par les fibres de la capsule interne. Il projette
ensuite du GABA sur les voies intrinsèques des NGC (Purves 2004).
Les structures primaires d’efférences des NGC sont le GPi avec des cellules
GABAergiques et la SNr avec des cellules dopaminergiques (Roger L. Albin, 1989). Ces
noyaux sont séparés par les fibres du cerveau. La GPi et SNr reçoivent des projections
directes du striatum (Roger L. Albin, 1989).
Une projection indirecte du striatum vers le GPi et la SNr commence par une projection
du GABA du striatum sur le GPe (Roger L. Albin, 1989). Celle-ci donne naissance à une
grande projection vers le noyau sous-thalamique (STN). Le STN à son tour projette du
glutamate sur le GPi et SNr. Le STN projette également, en retour , du glutamate sur le GPe
ce qui aboutit à une boucle de rétroaction négative (Roger L. Albin, 1989).
12
Les informations intégrées dans le striatum qui possède deux sous populations de
neurones, peuvent arriver à la SNr et au GPi (structures de sortie) via une voie directe ou
indirecte (Pidoux, 2011).
La voie directe
La voie indirecte
La voie indirecte, polysynaptique, est parallèle à la voie directe mais elle implique en
plus le GPe et le NST. Le striatum avec ces neurones qui contiennent la dynorphine et
l’enk éphaline projettent sur le GPe pour inhibé son effet inhibiteur sur la NST. Alors ce
dernier qui se trouve désinhibé va libérer du glutamate sur le GPi et la SNr. (Pidoux, 2011)
La voie modulatrice
En plus des deux voies, il existe un réseau modulateur qui permet de modulé l’action du
striatum sur le GPe et sur le SNr/GPi par un contrôle dopaminergique de la voie nigro-
striatale (Pidoux, 2011).
Cette dopamine libérée par les terminaisons de la SNc agit sur deux types de récepteurs
DR1 qui inhibent l’activité des neurones du GPi et de la SNr et DR2 qui excitent le GPe
(Pidoux, 2011).
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Figure 5 : Représentation schématique anatomo-fonctionnelle de la voie directe (A) et la
voie indirecte (B) des noyaux gris centraux. (Purves, 2004)
Les NGC sont impliqués dans le contrôle de la motricité par la régulation de l’activité
des neurones du cortex et du tronc cérébrale, mais sans projection directe sur les
motoneurones α qui interviennent dans l’innervation des fibres musculaires responsables de la
contraction. Durant les dernières années, plusieurs preuves ont montré qu’en plus des
fonctions motrices, les noyaux gris centraux sont aussi impliqués dans des fonctions non
motrices dites limbiques dont on trouve les fonctions cognitives (fonctions exécutives et
associatives), comportementales et sensorielles (relatives à l'environnement dans lequel le
mouvement sera réalisé) (Middleton, 2000); (Temel, 2005).
Les NGC sont interconnectés entre eux par des réseaux complexes, excitatrices ou
inhibitrice, ainsi qu’avec le thalamus et le cortex. Ces connections forment un système de
boucles cortico-striato-pallido-thalamo-corticales repartie en cinq circuits (figure 7) (moteur,
oculomoteur, associative, orbitofrontal latéral et limbique) liés aux fonctionnement des
noyaux gris centraux (Middleton, 2000); (Temel, 2005).
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Le circuit moteur
Le circuit Moteur est limité entre la zone motrice du cortex cérébral et la partie latérale
du striatum dorsal. Il implique la projection glutamatergique du cortex sur le putamen qui a
son tour inhibe le GPi et la SNr par la libération du GABA, alors ces noyaux inhibés vont
permettre au thalamus de projeter sur le cortex afin d’accomplir sa fonction motrice (Pidoux,
2011).
Le circuit Oculomoteur
Le circuit Oculomoteur est localisé entre le champ visuel du cortex cérébral qui projette
sur le noyau caudé et le Colliculus Supérieur.
L’activation du noyau caudé inhibe la SNr par la libération du GABA, ce qui désinhibe
le colliculus supérieur et donc déclenche la saccade oculaire.
Ce circuit intervient dans le contrôle des mouvements oculaires saccadés, alors des
troubles des noyaux gris centraux peuvent altérer les mouvements en saccades du globe
oculaire, ainsi que faire apparaître des déficits d’attention (Pidoux, 2011).
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Figure 6 : Représentation schématique anatomo-fonctionnelle du circuit
oculomoteur (Pidoux, 2011)
SC: Colliculus supérieur. VM: Cortex visuo moteur. SNR: Substance Noire Reticulata
Le circuit Associatif
Le circuit orbitofrontal latéral est situé entre le cortex cérébral latéral orbito-frontal et la
partie ventromédiane de la tête du noyau caudé.
Il joue un rôle important dans les comportements sociaux. Alors qu'un mauvais
fonctionnement de ce circuit peut entraîner une désinhibition des comportements, des
changements de personnalité, un manque de contrôle de responsabilité émotionnelle et de
l’humeur (Pidoux, 2011).
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Le circuit Limbique
Cortex: AMS: Aire motrice supplémentaire; AOM: Aire oculomotrice; CxPFdl: cortex
préfrontal dorsal latéral; CxOFl: Cortex orbitofrontal latéral; CxCA: Cortex cingulaire
antérieur.
Pallidum/ SNpr:GPi: pallidum interne; PV: pallidum ventral; SNpr: Substance noire pars
reticulata.
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III-1-1- Historique
En 1912, Frédéric Lewi a décrit des dépôts de particules dans les cerveaux de patients
affectés par la maladie, suivi par la découverte par Konstantin Tretiakoff (1919) que c'est la
substance noire qui était affectée. Ces dépôts qui ont été appelés corps de Lewi font partie de
la physiopathologie de la maladie (figure 8). Alors FW Lewy en 1913 a confirmé que la mort
cellulaire dans la substance noire est responsable de la maladie (Lees AJ, 2007).
III-1-2- Définition
18
dopaminergiques de la substance noire pars compacta comme il est représenté dans la figure
9. La maladie de Parkinson peut être caractérisée par d'autres symptômes non moteurs tels
que des troubles du sommeil paradoxal , l'anosmie (déficit d'olfaction) ou dégénérescence de
l'innervation du cœur, ainsi que par des symptômes non moteurs qui se manifestent bien avant
les troubles moteurs. En effet de nombreux travaux neuroanatomiques ont montré que la
majorité des symptômes non moteurs sont due à la dégénérescence des neurones
noradrénergiques du locus coeruleus et des neurones sérotoninergiques du noyau du raphé
dorsal ( Delaville, 2011).
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III-1-3- Epidémiologie
e être entre 8 et 18 nouveaux cas pour 100 000 personnes et par an dans le monde avec
une prévalence de 150 cas pour 100 000 personnes avec 1.5 fois plus de cas chez les hommes
que chez les femmes (Masson, 2012).
III-1-4- Physiopathologie
Pendant ces dernières années, de nombreuses études ont permis d’avancer les
connaissances et de penser que cette pathologie peut être liée au dysfonctionnement des
noyaux gris centraux ainsi qu’à des changements cellulaires.
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Cette maladie se manifeste par une perte importante des neurones dopaminergiques (au
moins de 60%) dans la SNc, ce qui interrompe la libération de la dopamine dans le striatum
et donc celle qui se fixe sur les récepteurs D1 et D2 dans cette structure (perte d'au moins 80%
des terminaisons nerveuses dopaminergiques). Ceci a pour conséquences la perturbation des
voies directe et indirecte des noyaux gris centraux avec l’apparition des changements dans
l'activité électrique des neurones des noyaux gris centraux qui passent d’un mode de décharge
régulier à un mode de décharge en bouffées (Tinakoua, 2015).
III-1-5- Symptômes
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Tableau 1 : les différents types de symptômes de la maladie Parkinson (Masson, 2012).
III-1-6- Traitements
Traitements pharmacologiques :
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Mais comme toute substances, la L-Dopa a plusieurs effets secondaires tels que : La
nausée, le vomissement, la perte d'appétit, des Vertiges, la baisse de la pression artérielle, la
confusion et la dyskinésie.
Traitements chirurgicaux
III-2- La dystonie
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III-2-1- Historique
La dystonie est une maladie qui a été détaillée en 1911 par Hermann
Oppenheim , Edward Flatau et Wladyslaw Sterling sur des enfants juifs touchés par un
syndrome considéré comme représentant des cas familiaux de la dystonie (Daniel, 2006).
III-2-2- Définition
III-2-3- Epidémiologie
La prévalence du type dystonie d'isolement est estimée à 16,43 par 100,000. Aucune
étude de prévalence systématique n’existe pour les autres formes de dystonie. Le type le plus
commun est la dystonie focale (Klein, 2014).
III-2-4- Physiopathologie
Des recherches effectuées sur des primates non humains, ont montré le rôle de
la dopamine dans les manifestations cliniques de cette maladie. Il a été prouvé qu’une
mutation génétique (délétion) dans le gène torsinA conduit à la torsion généralisée dystonie
(DYT1) chez l'homme (Klein, 2014). De plus il a été remarqué qu’il existe un déséquilibre
entre les différents messagers chimiques comme la dopamine car les signaux transmis d’une
cellule nerveuse à l’autre sont incorrects et ils altèrent la coordination des mouvements. La
dystonie peut se produire avec la maladie de Parkinson. Des individus atteints de dystonie
primaire ne montrent aucune dégénérescence neuronale (Breakefield, 2008) contrairement à
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la perte marquée au niveau des neurones de projection dans le striatum dans la maladie de
Huntington ou neurones de la dopamine (DA) de la SNc dans la maladie de Parkinson. Dans
une autre étude, il a été démontré qu’une lésion du putamen et du thalamus peuvent provoquer
une dystonie secondaire (Breakefield, 2008).
III-2-5- Symptômes
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Figure 12: Représentation schématique des différentes postures anormales de la
dystonie (Tarsy, 2006)
III-2-6- Traitements
Le traitement de la dystonie doit être très adapté aux besoins de l'individu et peut
inclure : (Gallouëdec, 2002)
des médicaments oraux.
l’injection (dans le muscle ou la dystonie prédomine) de toxine botulique : un
traitement symptomatique qui n'est pas spécifique de la dystonie. Elles sont surtout
efficaces dans le cas de dystonies plus localisées.
25
la kinésithérapie. elle permet de lutter contre d'éventuelles rétractions musculaires
dans les formes graves. Elle favorise l'utilisation des muscles qui luttent contre la
dystonie.
la thérapie physique ou d’autres thérapies de soutien ou des interventions chirurgicales
telles que la stimulation cérébrale profonde.
III-3-1- Historique
Pendant le XVIIIe et les XIXe siècles, des personnes atteintes d’une maladie
caractérisée par des troubles appelés « troubles de danse » (des mouvements musculaires
involontaires), ont été considérés comme si ils sont possédés par des démons « Sorcières de
Salem » (O.Walker, 2007).
Alors ce n’est qu’en 1872 qu’un médecin américain appelé George Huntington a défini
cette maladie comme étant une maladie héréditaire, et il l’a décrite dans son article « chorée ».
Plus tard après, elle a été nommée « la chorée de Huntington » due au nom de celui qui
l’a découvert (O.Walke, 2007).
III-3-2- Définition
La maladie de Huntington est due à une mutation dans le gène IT15 (localisé sur le bras
court du chromosome 4) qui code pour la Huntingtine (HTT). L'ADN de ce gène est
caractérisé par la répétition de triplets CAG (cytosine - adénine - guanine ) qui devient
pathologique lorsqu’elle dépasse 36 (Defebvre, 2009).
26
III-3-3- Epidémiologie
La maladie de Huntington est une maladie très rare, sa prévalence est de 5 à 7 pour
100000 dans la population caucasienne. Elle débute classiquement entre l’âge de 30 et 40 ans,
sans différence entre les sexes.
III-3-4- Physiopathologie
Elle est due à une mutation dans le gène qui code pour HTT : c’est une protéine
exprimée dans toutes les cellules de mammifères, mais elle se trouve plus concentrée dans le
cerveau (le striatum) et les testicules (Pla, 2010). Lorsque cette protéine est mutée, elle
devient toxique.
Cette protéine a un rôle important dans plusieurs fonctions biologiques : (Pla, 2010)
27
Elle est impliquée aussi dans le transport vésiculaire au niveau des extrémités
dendritiques.
La figure ci-dessus montre que cette maladie est due à une dégénérescence des neurones
épineux moyens GABAergiques du striatum qui projettent sur le GP externe (voie indirecte).
Alors ce dernier qui devient anormalement actif, augmente l'inhibition tonique du noyau
subthalamique qui ne va plus stimuler les voies de sorties des noyaux gris centraux par le
glutamate, et donc augmentation de l’excitation du cortex par le thalamus.
III-3-5- Symptômes
Les noyaux gris centraux inhibent habituellement un grand nombre de circuits qui
génèrent des mouvements spécifiques, alors des dommages donnent des mouvements
physiques spontanés et irréguliers caractéristiques de la maladie de Huntington
28
corps, y compris les muscles respiratoires ou laryngés, provoquant alors dyspnée (trouble de
la respiration), dysarthrie (trouble de l'articulation et du rythme du langage) ou troubles de
déglutition. D’autres trouble moteurs peuvent apparaitre tels que les troubles oculomoteurs et
la bradykinésie (Defebvre, 2009).
les troubles cognitifs : qui s’aggravent progressivement avec l’évolution de la maladie
pour aboutir à une démence de type sous-cortical qui se caractérise par le ralentissement de la
pensée, des troubles mnésiques, attentionnels, et surtout des fonctions exécutives (Defebvre,
2009).
Troubles psychiatriques : Les plus fréquents sont la dépression, l’irritabilité et
l’apathie. D’autres troubles peuvent être rencontrés : troubles métaboliques, troubles
sphinctériens, troubles du sommeil (Defebvre, 2009).
III-3-6- Traitements
III-4-1- Historique
III-4-2- Définition
La maladie de Fahr connue aussi sous le nom « Idiopathique calcification des noyaux
gris centraux » est une maladie neurodégénérative, rare, caractérisée par des calcifications
striatopallidodentelées bilatérales et symétriques. Cette maladie est caractérisée par des dépôts
de calcium dans des régions du cerveau qui contrôlent les mouvements, principalement dans
les noyaux gris centraux et dans le cortex cérébrale (Satapathy, 2016).
29
III-4-3- Physiopathologie
La calcification est un dépôt de calcium (figure 14) qui conduit a une perturbation locale
de la barrière hémato-encéphalique. En plus du calcium, ces dépôts peuvent être formés par
des minéraux basophiles (calcium, fer, zinc, cuivre, magnésium, aluminium et potassium) sur
les parois vasculaires (artérielles, capillaires et veineuses) induisant une diminution du débit
sanguin cérébral ou un trouble du métabolisme du calcium neuronal. Ces troubles causes une
réduction du métabolisme du glucose et donc une perturbation des circuits fronto-striatales
(Otu, 2015).
III-4-4- Symptômes
III-4-5- Le Diagnostic
Le diagnostic repose sur la réalisation d’une imagerie cérébrale (scanner ou IRM) qui
permet la détection de la présence des calcifications bilatérales, situées dans différentes zones
du cerveau plus spécifiquement dans les ganglions de la base, le noyau dentelé, le thalamus ou
la substance blanche cérébrale (Lo Buono, 2015).
III-5- Le Manganisme
III-5-1- Historique
Le manganisme est une affection neurodégénérative, décrite en 1837 par James Couper
quand il étudiait les effets toxicologiques du peroxyde de manganèse. Cette affection
irréversible est due à la neurotoxicité du manganèse (Aschner, 1999).
III-5-2- Définition
Le manganèse est un élément chimique présent dans presque tous les biosphères, dans le
sol, l’air et même dans l’eau et joue un rôle très important dans le développement et le
fonctionnement du cerveau (Barceloux, 1999).
L’exposition dans les milieux professionnels ou la consommation avec une forte dose du
Mn conduit à l’accumulation de ce métal dans le cerveau et l’apparition des troubles moteurs
et cognitifs. La voie pulmonaire est l’une des voies principales de l’intoxication au Mn, qui
passe à la circulation sanguine à travers la membrane des alvéoles ou il est transporté vers les
tissus de l’intestin et puis vers le foie (Nong, 2009).
Dans le cerveau, la concentration moyenne en manganèse est de 0.34 µg/L avec une
abondance particulière dans certaines structures comme les ganglions de la base (Nong,
2009).
31
Dans le cas normale le manganèse passage au SNC à travers la BHE selon une diffusion
simple assurée par une transferrine (Aschner, 2007). Alors le complexe Mn/transferrine ainsi
formé s’apparie avec les récepteurs de la transferrine qui se situent à la surface des capillaires
cérébraux et rentre dans les cellules endothéliales par endocytose. Une fois dans ces cellules,
il se libère et se déplace sur la surface albuminale, afin d’être libéré dans le milieu
extracellulaire où il sera complexé à une autre transferrine cérébrale. Le complexe
Mn/transferrine sera capté finalement par les neurones et les astrocytes afin d’être utilisé ou
stocké (Aschner, 1999)
80% du manganèse présent dans le cytosol des cellules gliales joue le rôle des cofacteurs
enzymatiques non spécifique de la glutamine synthétase qui synthétisent le glutamate et le
GABA (Takeda, 2003).
III-5-3- Physiopathologie
Plusieurs études ont rapporté que les neurones dopaminergiques du striatum sont la cible
de la toxicité du manganèse. Car l’exposition a ce métal conduit à l’altération de ces neurones
(Bouabid, 2014). Lorsque les concentrations plasmatiques en Mn augmentent, il passe au
cerveau directement via le liquide céphalo-rachidien et s’accumule dans toutes les structures,
préférentiellement dans les noyaux gris centraux.
III-6-1- Historique
III-6-2- Définition
La maladie de Wilson est l’une des rares maladies génétiques, elle implique un
métabolisme de cuivre anormale, à cause d'un défaut dans le gène ATP7B situé sur le
chromosome 13q. Elle se caractérise par l’accumulation du cuivre dans plusieurs organes
essentiellement dans le foie et le cerveau, ce qui cause des troubles neurologiques
(tremblements, difficultés de langage, raideur) dangereuse en absence de traitement (Mercier-
Jacquier, 2007).
Le cuivre (Cu) est un métal essentiel impliqué dans une multitude de processus
cellulaires (Mercier-Jacquier, 2007). Il est nécessaire pour des enzymes qui contrôlent des
fonctions aussi diverses. Plusieurs études ont rapporté certains nombre de fonctions ,
principalement en tant que cofacteur pour un certain nombre d'enzymes impliquées dans la
synthèse des neurotransmetteurs comme par la dopamine β-hydroxylase (figure 15) qui
catalyse la réaction chimique suivante :
33
Figure 15 : La la réaction chimique de la noradrénaline.
III-6-3- Incidence
La maladie de Wilson est une maladie autosomique récessive. Son incidence augmente
considérablement avec la consanguinité. Elle est estimée de 1/30000 naissances vivantes son
différence entre les sexes (Mercier-Jacquier, 2007).
III-6-4- Physiopathologie
Le cuivre pénètre dans le corps par voie digestif, et puis a l’ensemble des organes à
travers les cellules de l'intestin grêle, par l’intermédiaire d’un système de transport actif cuivre
transporteur 1 (CMT1; SLC31A1) (de Bie, 2007).
L’augmentation des concentrations de cuivre active une enzyme appelée ATP7A qui
libère le cuivre dans les veines du foie. Cette dernière porte également la protéine CMT1,
mais ici ATP7B lie le cuivre à la céruloplasmine et le libère dans la circulation sanguine
(principal transporteur de cuivre dans le sang) (de Bie, 2007). Dans le cas de la maladie de
Wilson, les fonctions accomplie par ATP7B se trouvent altérer, alors la quantité de cuivre
dans le foie augmente et provoquent des dommages oxydatifs par un procédé appelé la chimie
de Fenton qui est à l’ origine de l'hépatite chronique active, la fibrose (dépôt de tissu
conjonctif) et la cirrhose. Le foie libère également du cuivre non lié à la céruloplasmine dans
le sang. Ce cuivre libre peut circuler dans tous l’organisme en particulier les ganglions de la
base, dont le globus pallidus et le noyau sous thalamique ce qui se traduit par les symptômes
neuropsychiatriques chez les sujet attiennent de la maladie de Wilson (de Bie, 2007).
34
III-6-5- Symptômes
La maladie de Wilson apparait chez 45% des patients avec des symptômes hépatiques,
chez 35% des patients avec des signes neurologiques et chez 10% des patients avec des
troubles psychiatriques. En plus des manifestations hématologiques, rénales ou
ostéoarticulaires (Mercier-Jacquier, 2007).
Dans le cerveau, la plupart du cuivre est déposées dans noyaux gris centraux,
en particulier dans les putamen et le globus pallidus. Ces zones qui participent normalement à
la coordination des mouvements et dans les processus neurocognitifs tels que le traitement des
stimuli et la régulation de l’humeur, lors des dommages des symptômes neuropsychiatriques
son observés chez les patients malades (Mercier-Jacquier, 2007).
III-6-6- Traitements
o Les traitements médicamenteux : qui sont des agents chélateurs du cuivre très
efficaces (La D-Pénicillamine, La Trientine, TETA ou Triethylenetetramine) et/ou des sels de
Zinc. Dans certains cas, les patients ont besoin de la transplantation hépatique (Mercier-
Jacquier, 2007).
III-7- Hemiballisme
35
III-7-1- Historique
L’Hemiballisme a été décrit pour la première fois en 1865 par Jules Luys (1828-1897)
sous le nom de «la bandelette accessoire de l’olive supérieure » (du noyau rouge). Après en
1877, A. Forel a donné le nom de Corpus Luysii (CL) à cette formation grise sous thalamique.
En 1927, Pierre Martin attribue l’Hemiballisme à la destruction du CL et précise la fonction
du noyau, entrevue par Luys comme un élément du contrôle de la motricité. (Postuma RB,
2003).
III-7-2- Définition
III-7-3- Epidémiologie
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont la deuxième cause de mortalité dans le
monde et dans les pays en voie de développement (PVD). La prévalence de l’Hemiballisme
est de 2400 pour 1 million dans la population caucasienne par exemple. Malgré sa
prédominance féminine, il touche aussi 44% des hommes (Pan, 2015).
III-7-4- Etiologie
Les causes de cette maladie sont diverses ils peuvent être dus à (Grandas, 2011):
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o Des troubles immunologiques.
o Un traumatisme crânien.
III-7-5- Physiopathologie
En 1927 Martin avait un malade avec l’Hemiballisme sur qui il a observé des lésions au
niveau du NTS. Après des études qui visent a créés l’Hemiballisme sur des singes par lésions
électrolytiques du NTS (en détruisant au moins 20% du noyau) ou par des petites lésions
excitotoxiques du noyau sous-thalamique en injectant de l'acide kaïnique, de l'acide ibotenic,
des observations cliniques et expérimentales ont renforcé l'idée que le noyau subthalamique a
un rôle clé dans la pathophysiologie de l'Hemiballisme (Grandas, 2011).
Dans les conditions normales (figure 16) le noyau subthalamique fournit l’excitation
glutamatergique sur les voies de sortie des noyaux gris centraux (GPi/SNr). Alors des
dommages dans le noyau subthalamique induisent l’Hemiballisme par la réduction de
l’excitation du GPi et SNr (figure 16) et donc réduction de l'inhibition du thalamus ce qui
conduit à une meilleure activation du cortex (Grandas, 2011).
En plus du NTS des lésions du globus pallidus interne devraient aggraver Hemiballisme,
alors qu'en réalité pallidotomie peut être un traitement efficace pour ce trouble du mouvement
(Grandas, 2011).
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Figure 16 : Représentation schématique anatomo-fonctionnelle du circuit moteur
impliquant le cortex, les ganglions de la base et le thalamus dans la maladie de
l’Hemiballisme d’après Carine Bécamel.
III-7-6- Traitement
Plusieurs médicaments ont été rapportés, pour réussir le traitement des patients
souffrant de l’Hemiballisme, tel que l'usage des drogues antidopaminergiques, principalement
halopéridol, bien que d'autres récepteurs dopaminergiques D2, tels que la perphénazine, la
chlorpromazine, pimozide, risperidone, et les benzamides (Grandas, 2011).
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IV. Conclusion
Parmi les structures les plus importantes du système nerveux central il y’a les noyaux
gris centraux qui sont des noyaux sous corticaux dérive d’une double origine : le
télencéphale et le mésencéphale. Ils sont impliqués dans des fonctions motrices cognitives et
sensorielles.
Alors des troubles multifactorielles causés par le disfonctionnement des noyaux gris
centraux peuvent induire l’apparition des maladies tellement graves et douloureuses telle
que la maladie de Parkinson, la Maladie de Huntington ou encore la maladie de Wilson…
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Références
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Résumé
Des études bibliographiques ont était élucidées dans ce travail pour déterminer l’origine,
l’anatomie ainsi que le fonctionnement des noyaux gris centraux, afin d’expliquer les
physiopathologies de ces noyaux et de déterminer les traitements convenables à chaque
maladie causée par leur altération.
Le dysfonctionnement des noyaux gris centraux engendre en plus des troubles motrices,
des troubles cognitifs et sensoriels.
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