Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
(coordonator)
FENÊTRES SUR LA FRANCE
ediţia a II-a
Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României
CHAPELAN, MIHAELA
Fenêtres sur la France / Mihaela Chapelan, Iuliana Paştin
- Ed. a 2-a, Bucureşti: Editura Fundaţiei România de Mâine, 2005
192p. 20,5 cm.
Bibliogr.
ISBN 973-725-421-X
I. Paştin, Iuliana
811.133.1(075.8)
FENÊTRES
SUR LA FRANCE
ediţia a II-a
Les auteurs
5
6
TABLE DES MATIÈRES
8
UNITÉ 1: Qu’est-ce qu’un Français?
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
2. Exercices grammaticaux: la phrase interrogative
9
Peut-on définir l’identité d’un peuple?
- Quels sont les risques théoriques qui rendent hasardeuse toute entre-
prise de définition de l’identité d’un peuple?
- Quels sont les « risques moraux » auxquels pourrait s’exposer une
nation trop confiante dans les caractérisations rapides et les clichés
concernant autant son identité que celle des autres nations?
- Connaissez-vous quelques ouvrages importants qui se proposent de
définir l’identité des Français?
EXPRESSION ORALE
Sujet de débat:
Prenant en compte ces risques, est-il bon, est-il mauvais ce besoin que
ressent toute nation comme tout être humain de se définir par rapport
aux autres? Argumentez votre opinion et essayez de trouver par quels
moyens on peut éviter ces «risques moraux» que vous avez définis
auparavant.
EXPLICATIONS LEXICALES
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de rédaction
EXPRESSION ORALE
16
L’effectif des apprenants sera divisé en trois groupes: le groupe de
l’accusation, chargé de formuler les défauts des Français, le groupe de
la défense, chargé de répondre aux accusations et d’invoquer, en tant
que circonstances atténuantes, les qualités des Français et le jury,
chargé de donner le verdict du procès et de le motiver. Après consulta-
tion, les groupes pourront éventuellement désigner des porte-parole
(l’avocat de l’accusation, l’avocat de la défense, le président du jury).
Pour faciliter leur tâche, l’enseignant leur demandera de lire d’abord
les textes suivants:
L’Allemagne
*
il s’agit des travaux exécutés pendant la présidence de François Mit-
terrand (les pyramides en verre de l’entrée du Louvre, l’Opéra Bastille, la
Très Grande Bibliothèque)
17
L’Espagne
Grande-Bretagne
«Si vous voulez avoir une vision de l’enfer, il vous suffit simplement
de franchir la Manche », déclarait Edmund Burke après l’exécution de
Louis XVI. Deux cents ans plus tard, les Anglais citent encore, sou-
vent avec humour, cette phrase, mais 15 millions de Britanniques né-
gligent chaque année l’avertissement du grand idéologue conserva-
18
teur, adversaire implacable de la Révolution. Ils se risquent, chaque
été, dans la patrie des sans-culottes. Sans même parler des milliers de
retraités anglais qui préfèrent couler des jours tranquilles en Dordogne
plutôt que dans les brumes de Bradford ou de Newcastle. Est-ce à dire
que les «rosbifs» n’ont plus rien à redouter des «froggies»? Tout
prouve au contraire que les vieilles hantises ont la peau dure. Vus de
Londres, les Français sont d’autant plus redoutables qu’ils sont impré-
visibles et contradictoires: tantôt des anarchistes (....), tantôt des enra-
gés de la bureaucratie qui veulent régenter l’Europe entière à coups de
normes et de réglementations....L’arrogance, la suffisance, le manque
d’humour, sont les vices hexagonaux les plus souvent cités. Interrogé
au téléphone, Jonathan Fenby, rédacteur en chef du Guardian,
confirme ce diagnostic: «Vous avez tendance à vous prendre pour le
nombril du monde, mais le problème est que, selon moi, vous êtes bel
est bien le nombril du monde»
À noter qu’un compliment peut cacher une perfidie: l’écrivain Antony
Burgess salue notre aptitude à raisonner, « mais, ajoute-t-il, si la
Grande-Bretagne avait été cartésienne en 1940, elle aurait sans doute
comme la France baissé les armes devant les nazis ». Francophile dé-
claré, Théodor Zeldin nous invite à ignorer ces menues malveillances:
« L’important, dit-il, c’est votre art de vivre, la qualité de votre
conversation et la place accrue des valeurs féminines dans la société
française ».
(Eric Dior)
L’Italie
EXPLICATIONS LEXICALES
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
22
On le dit infaillible, mais il ne faut pas désespérer; patientez et cher-
chez le défaut de sa cuirasse.
La cuirasse protégera notre navire contre l’effet des projectiles.
Certains poissons sont recouverts d’une cuirasse écailleuse.
«.... qui placent la France dans leur coeur, mais leur fortunes à
l’étranger... »
« ...qui s’en réfèrent complaisamment à leur histoire, mais ne veulent
surtout plus d’histoires...... »
23
6. Le nom « place » a comme synonymes: « lieu », « endroit »,
« emplacement », « site ». Remplacez les points des énoncés sui-
vants par le ou les mots de la série synonymique convenant au
contexte:
10. Expliquez les diverses valeurs prises par les adjectifs « petit »
et « grand » dans le fragment suivant et essayez de le traduire en
roumain:
«Comment définir ces gens qui (......) sont sous le charme lorsqu’un de
leurs grands hommes leur parle de leur grandeur, de leur grande mis-
sion civilisatrice, de leur grand pays, de leurs grandes traditions, mais
dont le rêve est de se retirer, après une bonne petite vie, dans un petit
coin tranquille, sur un petit bout de terre à eux, avec une petite femme
qui, se contentant de petites robes pas chères, leur mitonnera de bons
petits plats et saura à l’occasion recevoir gentiment les amis pour faire
une petite belote » (Pierre Daninos)
Exemple:
J’habite dans la banlieue. - Où est-ce que tu habites?
Exemple:
Quel cadeau allez-vous lui offrir? - Elle veut savoir quel cadeau on va
lui offrir.
b) «- Je veux savoir: qu’est-ce que vous fichez là? Vous croyez peut-
être que la compagnie vous a embauchée pour traîner dans les cou-
loirs?
- Concrètement, qu’est-ce que ça peut vous faire? Vous savez que je
n’ai rien à travailler, non? Dîtes: qu’elle importance ça peut bien avoir
que je sois là ou dans mon bureau? » (Amélie Nothomb, Stupeur et
tremblements)
29
7. Transformez ces énoncés en discours indirect en faisant les
changements qui conviennent:
30
« - Mais nous t’avons déjà immatriculé hier! Qu’est-ce que tu veux
encore? Pourquoi n’es-tu pas dans ta compagnie?
- Rien...Je ne sais pas.....Ah, j’y suis; la Surintendance des Duels,
Vengeances et Atteintes à l’Honneur, où donc se trouve-t-elle?
- A peine débarqué, voyez-vous ça, ce gamin, ce qu’il vient de nous
sortir! Et que peux-tu bien connaître à la Surintendance?
- Un chavalier m’en a parlé...Ah, comment s’appelait-il?..Un avec une
armure blanche...
- Zut! Il ne manquait plus que lui! Naturellement, avec sa manie de
fourrer partout le nez qu’il n’a pas!
- Que dites-vous? Il n’a pas de nez?
- .....Monsieur est un chevalier qui n’y est pas.
- Comment, qui n’y est pas? Je l’ai vu, moi. Il y était!
- Tu as vu quoi, au juste? De la ferraille....C’est quelqu’un qui est sans
y être, tu as compris, blanc-bec? »
(Italo Calvino, Le chevalier inexistant)
31
32
UNITÉ 2: La famille - du côté des jeunes
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
2. Exercices grammaticaux (la phrase exclamative)
33
La famille française aujourd’hui
34
ce sont 36% des enfants qui naissent de «filles-mères», contre moins
de 6% au début des années 60.
Le célibat (ayant un taux très fort chez les cadres de moins de 35
ans), les divorces, les familles monoparentales, caractérisent surtout
les agglomérations de plus de 20.000 habitants et font de Paris « la
capitale de la solitude », puisque la moitié des ménages y sont consti-
tués d’une personne seule.
Si les unions libres ont contribué au début à une prise de dis-
tance de la part des jeunes par rapport à leurs familles d’origine, qui
souvent désapprouvaient leur mode de vie, à présent les familles mo-
noparentales resserrent les liens familiaux, revalorisant surtout la rela-
tion mère - fille adulte. Pour surmonter les contraintes contradictoires
de leur métier et de leurs tâches éducatives, nombre de mères céliba-
taires font fréquemment appel à leur mère pour les aider. L’enfant est
alors élevé à cheval sur deux foyers et parfois les valeurs des grands-
parents sont directement transmises aux enfants et se confrontent avec
celles des parents qui ne sont pas nécessairement identiques. Tous ces
changements du modèle familial influencent la psychologie et le com-
portement des enfants, et les parents doivent le prendre en compte. Ils
doivent comprendre que le respect de leurs enfants ne leur est plus
assuré par le simple fait de pourvoir à leurs besoins et que la négocia-
tion doit s’instituer là où l’on ne connaissait bien souvent que
l’autorité et le cloisonnement.
L’Etat français, en ce qui le concerne, a compris qu’il ne sert à
rien de fermer les yeux devant la crise du mariage traditionnel et ses
conséquences sur la société et a essayé de s’adapter à cet état de fait,
prenant à sa charge certaines fonctions autrefois dévolues à la famille
(assurances vieillesse, chômage ou maladie) et offrant des solutions
juridiques à la diversification des modèles matrimoniaux (le PACS).
(Les données statistiques de cette présentation sont fournies par
les Cahiers français, no 291, 2001)
35
EXPLICATIONS LEXICALES
36
dévolu, e adj. = acquis, échu par droit (ex. héritage dévolu à l’Etat);
par ext. réservé (ex. Les récompenses sont souvent dévolues aux nulli-
tés.)
jeter son dévolu sur une personne (chose) = fixer son choix sur elle
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ORALE
Sujet de débat:
Pour vous aider, voilà quelques unes des réponses données par des
jeunes français de 18 à 30 ans aux questions: «Accepteriez-vous le
mariage? Pour quelles raisons?»:
Le mariage à l’essai?
* Je n’ai pas envie qu’on dise: «Elle vit avec un homme». Je l’aime, je
me marie. Je n’ai pas peur. On verra bien...
37
* Vivre sans être mariés: ma grand-mère ferait les gros yeux et dirait:
« Qu’est-ce que c’est que ça? »
* C’est plus commode pour avancer dans la vie quand on a des en-
fants, pour avoir un logement, tout, quoi!..
* Être marié, ça donne des obligations. Il faut être là le soir, tous les
soirs. C’est terrible.
* On vit comme si on était mariés. Et, en plus, on peut avoir une vie
intéressante chacun de son côté. C’est formidable, non? Pourquoi gâ-
cher ça?
* Je ne veux pas avoir une vie comme mon frère et sa femme. Ils
s’aiment. Ils ne se quittent jamais. C’est un couple où rien ne peut
entrer, d’où rien ne sort. Je trouve ça appauvrissant.
38
* J’aime mieux rester seule. J’ai trop peur de faire un mauvais mariage
et de faire souffrir les enfants.
* Pour le moment on est bien comme ça. Mais si on décide d’avoir des
enfants, on se mariera.
* Ça ne plaît pas à mes parents, mais ils me laissent faire parce qu’ils
comprennent que ce n’est qu’en vivant avec quelqu’un qu’on arrive
vraiment à bien le connaître.
39
MARCEL AYMÉ, Uranus
40
Uranus
(fragment)
41
lancer dans la vie des enfants désarmés, sans autres atouts qu’une
bonne orthographe et des souvenirs de catéchisme?
- Voyons, Edmond! protesta sa femme avec effarement.
- Bien sûr tu aimerais te laisser aller à tes souvenirs d’enfant de Marie.
Si nous étions seuls dans la vie, tu pourrais le faire sans inconvénient.
Mais nous avons fille et garçon. Les malheureux! On frémit de penser
qu’ils ont grandi dans la religion de l’honnêteté, de la vérité et de la
pureté. Il était grand temps...
Cette fois, Mme Archambaud éclata, expliquant à son mari que Marie-
Anne avait passé, la veille, une partie de son après-midi en compagnie
du fils Monglat. Mme Bertin les avait vus entrer ensemble dans le
Bois des Larmes.
- Voilà où elle en est! Une gamine qui n’a même pas ses dix-huit ans!
Non, c’est révoltant!
- Pourquoi? dit le père. Marie-Anne n’a pas mal choisi. Ce jeune
Monglat est riche. Son père c’est rudement bien débrouillé sous
l’occupation et le fils, résistant de la onzième heure, s’entend lui-
même aux affaires. C’est bien ce qui t’a décidée, n’est-ce pas?
Marie-Anne releva la tête, regarda son père avec reproche et, n’osant
prendre la parole, secoua la tête en signe de dénégation.
- Ce n’est pas ça? Je le regrette pour toi. Ma petite fille, souviens-toi
que, dans la vie, la seule chose qui compte, c’est l’argent. D’ailleurs,
sur ce point, ta mère pense exactement comme moi et si elle était sûre
que ce riche jeune homme t’épouse un jour, elle t’aurait déjà pardon-
née.
Troublée par cette dernière affirmation, Mme Archambaud n’y
contredit pas, mais après un temps de silence, s’écria avec un mépris
fougueux:
- L’épouser! Il n’y pense même pas!
- Je crois, en effet qu’il n’y pense pas. Mais pour une jeune fille
adroite, il peut y avoir autant de profit à devenir la maîtresse d’un
homme riche qu’à être sa femme légitime.
- Edmond! Est-ce que tu es fou? Voilà que tu encourages ta fille....Ah!
le jour où cette petite imbécile sera enceinte...
- Evidemment, dit Archambaud, en s’adressant à sa fille, c’est la chose
à ne pas faire. Il faut absolument éviter d’avoir des enfants. Ça coûte
cher, c’est un embarras, une cause de soucis, de tracas, et pour une
42
jeune fille, c’est un handicap très lourd. Ta mère s’inquiète à juste titre
de ta promenade au Bois des Larmes. Ce n’est pas un endroit où céder
à un jeune homme.
Mme Archambaud saisit le bras de la jeune fille qui était devenue
écarlate et l’entraîna hors de portée des paroles du père.
EXPLICATIONS LEXICALES
AUTOUR DU TEXTE
43
- Selon vous, cette « scène de la vie de famille » se passe à l’intérieur
d’une famille traditionnelle ou d’une famille moderne?
- Est-ce que les réactions des deux parents devant l’écart de conduite
de la jeune fille sont ressemblantes?
44
Quand les enfants accusent leurs parents...
« Dans une vidéo tournée par lui pour la fête des mères, sa
fille Chrystal, 15 ans, à la question: À qui voudrais-tu ressembler?
avait répondu: A Marilyn Monroe; et à la question: A qui ne voudrais-
tu pas ressembler? - A MA MÈRE! Son joli visage tourné vers la ca-
méra, les yeux tournés droit dans l’objectif, elle expliquait qu’elle ne
voulait pas être une femme qui sacrifie sa vie privée à sa vie publique;
qui travaille jusqu’à deux heures du matin et qui s’enferme dans son
bureau le week-end pour rattraper les quelques moments qu’il lui arri-
vait de perdre avec la famille; qui ne part en vacances qu’à condition
de suivre à travers l’Europe un groupe d’étudiants qu’elle réunit cha-
que matin pour les faire travailler et qu’elle suit chaque après-midi
dans leurs excursions culturelles pendant que Crystal et son père, qui
étaient du voyage, s’occupaient comme ils pouvaient: Prends un livre
et lis!
Chrystal déclarait à la caméra qu’elle voulait de nombreux enfants, un
mari gentil et une maison bien rangée. Ils avaient bien ri tous les trois
en visionnant la casette truffée de gags, de Bunnies qui se couraient
les uns derrière les autres sans arriver à se rattraper. Il avait accéléré le
mouvement pour montrer à quel point Gloria était SPEEDÉE. Cela se
45
terminait par une giclée de coeurs roses..Les coeurs se regroupant
formaient la phrase: J’aime maman. Splatch!!!
Gloria avait moins ri lorsqu’un soir elle s’était rendu compte
que la robe de bal de Chrystal, avait déjà été achetée alors qu’elle
s’était fait une joie de consacrer son après-midi à sa fille. Elle se serait
amusée à tâter toutes ces soies suaves ou éclatantes, à chercher les
escarpins assortis....Tout était là, étalé sur le canapé, acheté avec papa
une semaine à l’avance. Mais pourquoi? avait demandé Gloria. Un flot
d’aigreurs sortit de la jolie bouche qui, entre deux aspirations de coca-
cola, lui expliquait que toutes les autres filles avaient déjà leur robe et
qu’elle avait eu peur qu’il n’en restât plus dans le modèle qu’elle dési-
rait et que papa était sorti du bureau exprès et que papa l’avait amenée
au grand magasin et que papa l’avait aidée à choisir.
- Mais je t’avais dis que je tenais à l’acheter moi-même, que cela me
faisait plaisir!
- Ah! Ton plaisir! Toujours ton plaisir, bien sûr! Elle attaquait: Et moi,
tu penses un peu à moi! Et l’enfant éclata en sanglots. Pour la consoler
son père lui promit de la conduire chez sa grand-mère qui l’habillerait
pour la grande occasion......
Gloria n’avait pas vu sa fille en robe de bal et s’en consola en se di-
sant que c’étaient des coutumes d’une mièvrerie éculée et qu’elle
n’aurait jamais dû tremper là-dedans. Maintenant Chrystal vivait plus
souvent chez ses grands-parents qu’à la maison. Cet arrangement
épargnait à l’enfant le souci de se préparer toute seule le repas du midi
et souvent celui du soir. Elle attendait interminablement ses parents
devant la télé, avec le téléphone à l’oreille, car avec sa meilleure amie,
elles ne se parlaient pas mais mettaient la même émission et la com-
mentaient au téléphone comme si elles avaient été côte à côte.
Il fallait que Gloria le comprît, c’était une trop grande solitude qu’ils
imposaient à leur fille.
Et puis, lui aussi, s’était mis à aller dîner chez ses parents pour rejoin-
dre Chrystal devant une vraie table, sans papiers, sans post-it. »
EXPLICATIONS LEXICALES
46
rattraper v. = v.tr. attraper de nouveau (ex. rattraper un prisonnier
qui s’est évadé); regagner, récupérer (ex. On ne peut rattraper la jeu-
nesse); rejoindre qqn qui a de l’avance; v.pron. se rattraper: se rac-
crocher (ex. se rattraper à une branche); regagner l’argent perdu (ex.
Après ses pertes aux jeux, il s’est rattrapé.)
être + préposition = I. être à... = exprime l’appartenance (ex. Ceci est
à moi), l’occupation (Elle est à son travail); le but ou la nécessité
(ex. C’est à prendre ou à laisser; Tout est à refaire)
II. être de .....= exprime la provenance (ex. Il
est de Normandie. Cet enfant est de lui); la participation (ex. être de la
fête; être des nôtres)
III. en être = faire partie de..( Nous organisons
une soirée, en serez-vous?); se trouver à un certain endroit (ex. J’en
étais là de mes déductions); expr. Ne plus savoir où l’on en est: per-
dre la tête, s’affoler; En être pour....(sa peine, son argent): avoir per-
du..(sa peine, son argent)
truffe n.f. = tubercule souterrain formé par certains champignons;
extrémité du museau d’un chien; arg. nez gros et rond (ex. Il a une
truffe, le gars!); fam. Quelle truffe! = Quel idiot!
truffer v. = garnir de truffes (ex. truffer une dinde); remplir en abon-
dance (ex. Les combattants ont truffé le terrain de mines.)
tâter v. = toucher attentivement, palper; fig. sonder (ex. tâter
l’adversaire); goûter, faire l’expérience (ex. Il a tâté de la prison)
escarpin n.m. = chaussure très fine qui laisse le cou-de-pied découvert
et dont la semelle est très mince
aigreur n.f. = saveur acide; fig. mauvaise humeur; pl. remarques dé-
sobligeantes ou fielleuses
mièvre adj. = vx. espiègle (ex. enfant mièvre et éveillé); doucereux
(ex. poésie d’un charme mièvre)
mièvrerie n.f. = vx. espièglerie; gentillesse, grâce fade et recherchée
éculé,e adj. = usé (ex. talons éculés), fig. passé de mode
AUTOUR DU TEXTE
47
Répondez aux questions:
- Est-ce que les rapports entre les membres de cette famille sont en-
core basés sur les principes traditionnels?
- Quelle type de femme représente Gloria?
- Comment expliquez-vous ce retour de la jeune adolescente vers des
valeurs traditionnelles (un mari, des enfants, une maison bien rangée)?
- Quelles sont les raisons de la crise que traverse cette famille?
- Est-ce que la mère a l’air de se rendre compte que sa famille est en
train de se déchirer?
- Est-ce qu’on peut avoir une vie professionnelle accomplie et en
même temps ne pas négliger sa famille?
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de rédaction
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
48
1. Précisez le sens du verbe « relever » dans chacun des énoncés
suivants et remplacez-le par des équivalents:
50
1. Lisez les exemples suivants et précisez de quel type
d’exclamation il s’agit:
51
« Ce que nous étions serrés sur cette plate-forme d’autobus! Et ce que
ce garçon pouvait avoir l’air bête et ridicule! Et que fait-il? Ne le voi-
là-t-il pas qui se met à vouloir se quereller avec un bonhomme qui -
prétendait-il! ce damoiseau! - le bousculait! Et ensuite il ne trouve rien
de mieux à faire que d’aller vite occuper une place laissée libre! Au
lieu de la laisser à une dame!
Deux heures après, devinez qui je rencontre devant la gare Saint-
Lazare?! Le godelureau! En train de se faire donner des conseils ves-
timentaires! Par un camarade! A ne pas croire! »
(R. Queneau, Exercices de style, Surprises)
Exemple: Il vient!
joie = Chouette! Il vient! On va pouvoir jouer aux cartes!
étonnement, surprise = C’est incroyable, il a accepté mon invitation!
Il vient!
52
réprobation = Zut alors! Il a appris que je fêtais mon anniversaire! Il
vient!
déception = Dommage! Il vient!
Il pleut!
Tu travailles!
Vous partez!
Comme il a changé!
Exemple:
Ma parole! Il l’a fait!
53
54
UNITÉ 3: Ainsi va la langue française
CONTENU
TEXTES:
1. La Francophonie
2. Les trésors de la francophonie
3. André Makine, Le Testament français
EXERCICES:
55
La francophonie
EXPLICATIONS LEXICALES
58
s’écarter d’une règle morale ou sociale, erreur (ex. Un écart de jeu-
nesse peut détruire toute une vie.); loc. adv. à l’écart de...: loin de....
enjeu n.m = mise, argent que l’on met en jeu au début d’une partie de
cartes; par ext. ce que l’on peut gagner ou perdre dans une compéti-
tion
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ORALE
Sujet de débat:
*
allusion à la Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la
langue française, surnommée la « Loi Toubon », du nom du ministre de la
Culture et de la Francophonie de l’époque.
60
Voilà donc, à titre informatif, un petit vocabulaire qui signale quel-
ques unes des plus courantes différences lexicales du monde franco-
phone:
Suisse
Conseils à la gardienne:
1. Donnez la bouteille au bébé!
2. Faites-lui faire son rapport!
3. Amenez-le se promener en carrosse!
63
Andrei Makine, écrivain d’expression française, né en Russie,
est l’auteur de plusieurs romans, dont les plus importants sont: Au
temps du fleuve Amour (1994), Le Testament français (1995) Le
Crime d’Olga Arbélina (1998), Requiem pour l’Est (2000), La Musi-
que d’une vie (2001, Grand Prix RTL - Lire).
Le Testament français, qui a réussi la performance de rempor-
ter simultanément trois des plus prestigieux prix littéraires français: Le
Goncourt, le Médicis et le Goncourt des Lycéens, nous offre le plaisir
d’une écriture d’une grande pureté et la profondeur d’un regard origi-
nal sur la France. Le narrateur du roman, le petit-fils russe d’une fran-
çaise « égarée » dans la Russie soviétique, découvre la France d’abord
comme un pays mythique, composé de paroles mystérieuses glanées
dans de vieux journaux ou dans les récits de sa grand-mère. Mais cette
première rencontre avec la France, tellement proche de l’expérience de
beaucoup d’entre nous, est essentielle et c’est elle qui influence, plus
tard, la rencontre avec la France réelle.
Le Testament français
(fragment)
64
« L’image de notre grand-mère était tissée de ces anodines
étrangetés...Jusqu’au jour où nous découvrîmes qu’un petit cailloux
couvert de rouille pouvait faire perler des larmes sur ses cils et que le
français, que nous considérions plutôt comme notre dialecte familial,
pouvait - par la magie de ses sons clairs - arracher aux eaux noires et
tumultueuses une ville fantasmatique qui revenait lentement à la vie.
D’une dame aux obscures origines non russes, Charlotte se transfor-
ma, ce soir-là, en messagère d’une France-Atlantide engloutie par le
temps.......
Chaque soir sur le balcon de Charlotte ressemblait à un fabuleux ma-
tras d’alchimiste où s’opérait une étonnante transmutation du pas-
sé....Charlotte dépliait un vieux journal, l’approchait de sa lampe à
l’abat-jour turquoise et nous annonçait le menu du banquet donné en
l’honneur des souverains russes à leur arrivée à Cherbourg:
Potage
Bisque de crevettes
Cassolettes Pompadour
Truite de la Loire braisée au Sauternes
Filet des prés-salés aux cèpes
Cailles de vigne à la Lucullus
Poulardes du Mans Cambacères....
Bartavelles et ortolans truffés rôtis
Pâté de foie gras de Nancy
Salade
Asperges en branches sauce mousseline
Glaces Succès
Dessert
Comment pouvions nous déchiffrer ces formules cabalistiques? Barta-
velles et ortolans! Cailles de vignes...! Notre grand-mère, compréhen-
sive, cherchait des équivalents en évoquant les denrées, très rudimen-
taires, qu’on trouvait encore dans les magasins russes. Ravis, nous
goûtions ces plats imaginaires agrémentés de la fraîcheur brumeuse de
l’océan (Cherbourg!), mais il fallait déjà repartir à la poursuite du
Tsar.....
65
- Vous comprenez, deux mondes se sont retrouvés l’un face à
l’autre....Oui, le Tsar, ce monarque absolu, et les représentants du
peuple français! Les représentants de la démocratie....
Le sens profond de cette confrontation nous échappait. Mais
nous distinguions maintenant, parmi les cinq cents regards fixés sur le
Tsar ceux qui ....refusaient l’enthousiasme général. Et qui surtout, à
cause de cette mystérieuse démocratie, pouvaient se le permettre......
À la fin des vacances nous quittions notre grand-mère.
L’Atlantide s’effaçait alors derrière les brumes d’automne et les pre-
mières tempêtes de neige - derrière notre vie russe......
Je suivais une file d’attente interminable qui serpentait aux
abords d’un magasin alimentaire....Il s’agissait sans doute de quelque
denrée rare pour l’hiver - des oranges ou tout simplement des pom-
mes. J’avais déjà dépassé la limite psychologique la plus importante
de cette attente - la porte du magasin devant laquelle des dizaines de
gens pataugeaient encore dans une neige boueuse. C’est à ce moment
que ma soeur vint me rejoindre...Des cris hargneux explosèrent, le
long serpent se contracta....Une secousse et je me retrouvai hors de la
file, à côté de ma soeur, face à la kyrielle serrée de ces visages hai-
neux...Nous glissâmes le long de la file d’attente en espérant être ad-
mis au moins quelques mètres plus loin de la place perdue. Mais les
corps se serraient et nous nous retrouvâmes dehors, dans la neige fon-
due..... Nous restions au bout de la file, hypnotisés par la puissance
anonyme de la foule...Et c’est comme d’une autre planète que
j’entendis soudain la voix de ma soeur - quelques paroles teintées
d’une mélancolie souriante:
- Te rappelles-tu: Bartavelles et ortolans truffés rôtis?...
Elle rit doucement. Et moi, je sentis mes poumons s’emplir d’un air
tout neuf - celui de Cherbourg - à l’odeur de brume salée, des galets
humides sur la plage et des cris sonores des mouettes dans l’infini de
l’océan...La file d’attente avançait et me poussait lentement...Je me
laissai faire sans quitter cet instant de lumière qui se dilatait en moi. Je
souris en lançant à ma soeur un discret clin d’oeil. Non, nous ne nous
sentions pas supérieurs aux gens qui se pressaient dans la file...Et
pourtant, en entendant les mots magiques, appris au banquet de Cher-
bourg, je me sentis différent d’eux. Tout simplement, l’instant qui
66
était en moi - avec ses lumières brumeuses et ses odeurs marines -
avaient rendu relatif tout ce qui nous entourait: cette ville et sa carrure
très stalinienne, cette attente nerveuse et la violence obtuse de la
foule.»
EXPLICATIONS LEXICALES
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de rédaction
EXERCICES
I. Exercices grammaticaux
(la phrase injonctive)
68
1. Transformez en injonctions les assertions suivantes, en faisant
les modifications syntaxiques requises:
69
4. Mettez en évidence par une contextualisation appropriée les
divers effets de sens (ordre, permission, supplication, suggestion,
recommandation) de la phrase impérative « Allez-y! »
Exemples:
Je vous conseille de................................
Je vous engage fortement de...................
Un bon conseil:.......................................
Vous auriez (tout, plutôt) intérêt à..........
Vous devriez............................................
Vous pourriez peut-être............................
À votre place (si j’étais à votre place)....
9. Mettez en français:
72
UNITÉ 4: Le Paris des cafés littéraires
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
2. Exercices grammaticaux: - l’expression de la conséquence
- L’expression du but
73
De l’origine du café en Europe
EXPLICATIONS LEXICALES
défi n.m. = action de défier (ex. jeter, lancer un défi à qqn.); refus de
se soumettre, provocation (ex. Cet acte était un défi à l’autorité du
roi); (anglicisme) obstacle intérieur ou extérieur qu’une civilisation
doit surmonter dans son évolution (ex. Il n’y a pas de progrès sans
défi)
kyrielle n.f. = série interminable
76
engouement n.m. = obstruction, engorgement d’un conduit, d’un or-
gane (ex. engouement du poumon pendant une pneumonie); admira-
tion excessive et passagère pour qqn. ou qqch.
au demeurant loc.adv. = d’ailleurs, au reste (ex. Vantard, buveur,
insouciant, au demeurant le meilleur fils du monde)
levier n.m. = corps solide, mobile autour d’un point fixe, permettant
de multiplier une force (ex. Les leviers sont utilisés pour soulever les
fardeaux); fig. ce qui sert pour vaincre une résistance, moyen d’action
(Son mariage avec la fille du patron fut un puissant levier dans son
ascension professionnelle.)
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de débat:
77
78
Un café à histoire et histoires: Le Procope
79
Mais le grand succès de Procope Couteaux est aussi assuré
pour une autre raison. En 1689, une « parlote » (un journal parlé) qui
avait lieu au jardin du Luxembourg se déplace dans sa rue et s’installe
dans son café. Les personnes désireuses de se tenir informées sur ce
qui se passe aiment s’y rencontrer et ne plus avoir à courir la ville
pour apprendre les nouvelles. Voilà ce qui attire ici le fabuliste La
Fontaine, le grammairien Dumarsais, l’abbé Pellegrin, Poulain de
Sainte-Foix, un ancien officier de marine dont Grimm écrit que « c’est
un des hommes les plus loués par nos journalistes, parce qu’il a décla-
ré à plusieurs fois qu’il couperait les oreilles à celui d’entre eux qui
oserait l’attaquer ».
À la mort du fondateur de ce café, son fils Alexandre Procope
le reprend en lui gardant le caractère d’agence de presse (les gazettes
écrites y étaient affichées chaque jour et pouvaient être consultées par
les clients), de rendez-vous littéraire, de véritable salle de lecture ou
l’on peut trouver les ouvrages les plus récents, y compris ceux qui ont
été interdits par la censure, de libre parlement de l’intelligentsia. Au
siècle des Lumières, le café Procope est fréquenté par tous les grands
noms qui ont marqué le siècle et notamment par le parti des philoso-
phes: Voltaire, Jean Jacques Rousseau, Diderot etc. font partie de ses
habitués.
C’est là que le jeune Rousseau se réfugie après avoir rédigé un
libelle qui a beaucoup dérangé: ses ennemis enragés l’attendent devant
la porte pour le « bastonner ». C’est là encore qu’il est conduit en
triomphe après la première représentation du Devin du village à Fon-
tainebleau, le 18 octobre 1752. Son succès avait été si grand que Louis
XIV en personne, piètre amateur de musique, se mettra à chantonner
ses airs à Versailles. C’est là aussi que Piron vient réciter ses poésies
lyriques.
Mais la vedette incontestable reste Voltaire, avec sa verve et
son esprit critique qui n’épargne ses flèches à personne. Surtout pas à
Palissot, petit auteur dramatique, ennemi des philosophes. Ce dernier
déclare un beau jour à l’auteur de Candide: « Je viens de terminer une
pièce contre les philosophes! » Voltaire lui répond avec la rapidité
d’un éclair: « Ce sont mes amis et il n’y a que les polissons qui s’en
moquent ». Dépité et vexé par le jeu de mots occasionné par son nom,
80
Palissot s’en va sans réplique. Voltaire se tourne vers le journaliste
Fréron, son ennemi juré, pour lui dire: « Ah! Il fait une pièce sur les
philosophes, cela me donne une idée; j’en ferai une sur les gazetiers. »
En effet, il rédigera une comédie intitulée Le Café ou L’Écossaise, qui
se déroule dans le décor du Procope.
Voltaire n’est indulgent pour personne. Linaut, un autre habitué du
café aura droit à la remarque suivante: « Il a écrit en deux ans une
scène qui ne vaut pas deux sous; et il se croit un personnage parce
qu’il va au théâtre et chez Procope. »
Mais Voltaire est lui aussi soumis aux jugements sévères de ce tribu-
nal sarcastique et impitoyable. Le soir de la première de sa pièce Sé-
miramis, Voltaire se rend au Café Procope pour écouter ce qu’en pen-
sent tous ces arbitres du goût qui y ont établi leur quartier général.
Deux contemporains, Lonchamp et Wagnière, racontent de quelle
manière insolite Voltaire est parvenu à recueillir leurs opinions:
« Il emprunta les habits d’un ecclésiastique, se revêtit d’une soutane
avec le manteau long: bas noirs, ceinture et même le bréviaire, rien
n’y manquait. Il alla à pied chez Procope et se tapit dans un coin. Il fit
apporter une bavaroise, un petit pain et la Gazette. Pendant une heure
et demie, il eut le courage et la patience d’entendre raisonner et bavar-
der sur Sémiramis sans dire un mot. Enfin, le dernier, il sortit, prit un
fiacre rue Mazarine et rentra chez lui à onze heures. »
Après la mort d’Alexandre Procope, le nouvel acquéreur du
café, un certain Zoppi, y installe une bibliothèque assez bien fournie et
accroche les nouvelles du jour au tuyau du poêle. Cet endroit, déjà
assez frondeur, ne tardera pas à devenir le foyer ardent de la Révolu-
tion. Danton et Marat feront de lui « l’antichambre de la Convention »
et c’est dans cet endroit qu’apparaît pour la première fois le bonnet
phrygien. Danton s’y trouvait pour sa partie de cartes habituelle lors-
que trois citoyens armés de piques et de sabres et portant tous sur la
tête un étrange bonnet rouge font irruption. L’un d’eux demande à
Danton ce qu’il pense de ce bonnet porté dans les temps par Pâris. Et
Danton lui répond: Si cette coiffure n’allait pas mieux au berger Pâris
qu’à toi, je doute que la belle Hélène ait voulu le suivre à Troie.
Quelques jours plus tard, cette coiffure singulière est déjà portée par
tous les sans-culottes, devenant l’un des emblèmes de la France répu-
81
blicaine. Et c’est aussi de ce café que part le mot d’ordre de la prise
des Tuileries en août 1792.
Au XIX-ème siècle, il continuera à être fréquenté par les écri-
vains romantiques, dont Alfred de Musset, Gérard de Nerval etc. Le
poète Verlaine en fera son refuge et, quand il se trouvera dans la mi-
sère, le brave patron du café n’hésitera pas à organiser une soirée de
gala à son profit.
C’est pour tout cela que lorsque le café court le risque d’être fermé et
de finir misérablement sous la pioche des démolisseurs, l’opinion
publique s’en émeut et une solution sera trouvée pour que ce temple
de la mémoire puisse garder intacte la somme vertigineuse des souve-
nirs qu’il renferme. »
(d’après Gérard-Georges Lemaire, Les Cafés littéraires)
EXPLICATIONS LEXICALES
82
polisson, onne n. et adj. = rare. vieilli. personne portée à la licence
dans ses manières ou ses propos, syn. fripon; moderne. enfant espiè-
gle, désobéissant (ex. Elle est polissonne, cette petite!)
bavaroise n.f. = infusion de thé (son nom est dû aux princes de Ba-
vière qui, étant venus au Café Procope, au milieu du XVIII-ème siè-
cle, ont demandé qu’on leur serve leur thé mélangé à du sirop dans
des carafes en cristal.)
AUTOUR DU TEXTE
EXPRESSION ÉCRITE
Sujets de rédaction:
83
84
85
Sous le signe de Flore
86
doxes que les garçons de l’établissement daignaient quelques fois
approuver. Dans ce café très littéraire, Guillaume régnait en maître. »
C’est dans ce café qu’Appolinaire a fait se rencontrer Breton
et Soupault et, un peu plus tard, ces deux jeunes poètes et Aragon,
jetant ainsi les fondements du groupe dadaïste parisien.
La première guerre mondiale assombrit le décor. En 1918, Appoli-
naire, blessé sur le front, est emporté par la grippe qui décime
l’Europe. Le Café de Flore ne commence à revivre qu’en 1930, lors-
qu’il revient à la mode et tout un aréopage de littérateurs y accoure:
André Malraux, Albert Camus, Raymond Queneau, Georges Bataille
etc. Ces colloques ne laissent pas indifférents quatre jeunes éditeurs
qui y installent leurs postes d’observation: Bernard Grasset, Robert
Denoel, Eugène et Charles Fasquelle. Les cinéastes l’adoptent à leur
tour et c’est ainsi que le metteur en scène Marcel Carné va côtoyer
« la bande à Prévert », qui s’y fait le plus remarquer. De leur collabo-
ration naîtra le film qui aujourd’hui encore est considéré le plus beau
de l’histoire du cinéma français: Les Enfants du Paradis.
Pendant la deuxième guerre mondiale (« la drôle de guerre »),
Flore devient « une vraie salle d’étude » où, pendant les coupures
d’électricité, la plupart des consommateurs profitaient de son système
d’éclairage à l’acétylène pour écrire ou lire.
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre s’y installent complètement.
« De neuf heures du matin à midi, écrit Jean-Paul Sartre, nous y tra-
vaillions; nous allions déjeuner à deux heures et ensuite nous y reve-
nions et nous causions avec des amis jusqu’à huit heures. Après dîner,
nous recevions les gens à qui nous avions donné rendez-vous. Cela
peut vous sembler bizarre, mais nous étions au Flore chez nous. » Un
peu plus tard, quand il aura inventé la philosophie de l’existentialisme
et l’aura illustrée dans son roman Les Chemins de la liberté, il affirme-
ra: « ...les chemins de Flore ont été quatre ans pour moi Les Chemins
de la liberté.. »
Après la Libération, le « tout Paris » artistique fréquente sa
terrasse (Picasso, Juliette Greco, Audiberti, Simone Signoret, les écri-
vains anglo-saxons: Ernest Hemingway, Lawrence Durrell, Truman
Capote etc.), de sorte que Flore a l’air d’une vaste Internationale de
87
l’esprit et devient, selon certains, « plus célèbre dans le monde que la
Sainte-Chapelle ou la Place des Vosges ».
(d’après Gérard-Georges Lemaire, Les Cafés littéraires)
EXPLICATIONS LEXICALES
AUTOUR DU TEXTE
88
- Quel est l’écrivain grâce auquel cet établissement presque inconnu
est devenu un café littéraire?
- Quelles sont les périodes de gloire de ce café?
- Quelles autres personnalités artistiques fréquentaient habituellement
le Café de Flore?
- Qu’est-ce qui justifie la comparaison de Flore à « une vaste Interna-
tionale de l’esprit »?
- Ou’est-ce que vous savez sur la Sainte-Chapelle et la Place des Vos-
ges, les deux monuments dont la célébrité est, dit-on, surpassée par
celle du Café de Flore?
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de rédaction
EXERCICES
89
I. Exercices lexicaux
90
6. Dans les exemples suivants, remplacez le mot « histoire » par les
synonymes adéquats:
91
II. Exercices grammaticaux
A. La conséquence
Exemple:
Je t’apporterai tout le matériel; tu pourras te mettre au travail tout de
suite. (de sorte que)
Je t’apporterai tout le matériel de sorte que tu pourras te mettre au
travail tout de suite.
Ils se sont éclipsés l’un après l’autre; nous nous sommes retrouvés
seuls à table. (de sorte que)
Exemple:
Les garçons se ressemblaient tant qu’on les prenait pour des jumeaux.
Exemple:
Il a suffisamment travaillé pour qu’il réussisse son examen.
Il avait une force tellement grande qu’il pouvait déplacer des monta-
gnes.
Nous ressentions une joie si grande que nous n’arrivions pas à la
contenir.
Elle fut prise d’une émotion tellement vive qu’elle ne put empêcher
ses larmes de couler.
Sa femme possédait un tact si grand qu’elle réussissait toujours à évi-
ter ses colères.
Exemple:
Elle est très intelligente; on ne peut pas lui débiter des mensonges
pareils.
Elle est trop intelligente pour qu’on puisse lui débiter des mensonges
pareils.
95
B. Le but
Exemple:
L’opinion publique se mobilisa pour le sauvetage des bébés phoques.
L’opinion publique se mobilisa pour que les bébés phoques soient
sauvés.
Exemple:
Parlez-lui clairement; il comprendra vos intentions.
Parlez-lui clairement pour qu’il comprenne vos intentions.
96
3. Formulez cinq phrases dont les propositions finales soient ex-
primées par des infinitifs précédés par des prépositions ou locu-
tions prépositionnelles (pour, de manière à, dans l’intention de, afin
de etc.).
Exemple:
Il ferme la porte pour que ses parents n’entendent pas la conversation.
Il ferme la porte de crainte que ses parents n’entendent la conversa-
tion.
Exemple:
Attrapez-moi ce salaud que je puisse l’envoyer en taule.
97
Il a bien caché cette erreur de jeunesse de sorte que jamais personne
ne l’apprenne.
Il parle de façon que tout le monde peut entendre.
Il parle de façon que tout le monde puisse entendre.
Nous nous conduisons de telle manière qu’on ne peut nous désap-
prouver.
Nous nous conduisons de telle manière qu’on ne puisse nous désap-
prouver.
b) Quels sont les éléments qui vous ont permis de les distinguer?
7. Traduisez en français:
99
100
UNITÉ 5: L’école et le travail
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
101
Les jeunes et leurs problèmes
103
Y a-t-il des cours qui n’ont eu aucune utilité ?
Mini-CV
1995 BAC S spécialité physique.
1996 DUT informatique de gestion, option génie logiciel à
Paris 5.
1998 Développeur chez FI System prépare en même temps
un diplôme d’études supérieures techniques d’informatique
au CNAM
2000 Consultant chez FI System
Mini-CV
1983 Bac littéraire au lycée Henry – IV à Paris.
1986 Licence d’histoire et diplôme de Sciences po.
1991 correspondante en Afrique pour la Croix, Libération
2000 Embauchée au service étranger de Libération
Mini-CV
1992 Bac scientifique aux Sables-d’Olonne
1997 Licence de SVT à Rennes ,et entrée à l’UFM de Nantes.
1998 Décroche le CAFEP (pour travailler dans l’enseignement
privé)
199 Prof de biologie et de physique en collège au Mans
106
Le diplôme n’est plus une garantie
EXPLICATIONS LEXICALES
avoir un avis tranché = avoir une opinion bien nette qui est
affirmée catégoriquement
acquérir v.. = devenir propriétaire de quelque chose par achat,
échange. Ex. Acquérir un immeuble; gagner, obtenir; Ex.
Acquérir des quantités de connaissances. Acquérir une culture
générale
manque n.m. = Fait de manquer, absence ou grave insuffisance
d’une chose nécessaire. Ex. Manque de vision, d’argent; carence,
pénurie ,rareté. Ex. Quel manque d’imagination !.Par manque
de, manque de; par défaut de, faute de
Ex. Manque d’encadrement: absence ou insuffisance de
préoccupations pour encadrer le personnel
107
critique n. et adj = Examen en vue de porter un jugement
examen critique: qui examine la valeur logique d’une
assertion, l’authenticité d’un texte. Ex. Remarque critique;
esprit critique :qui n’accepte aucune assertion sans s’interroger
sur sa valeur
forger v. = Travailler un métal un alliage à chaud ou à froid
pour lui donner une forme. Ex. Forger le fer; élaborer, fabriquer
Ex. Forger un mot nouveau
environnement n.m. = Entourage habituel de quelqu'un
Ex. L’environnement familial ;Ensemble des conditions qui
peuvent agir sur les activités de l’entreprise, de l’industrie.
Ex. L’environnement de l’entreprise
amortir v. = rendre moins violent, atténuer; Ex. Amortir un
choc amortissement n.m :action d’amortir; Ex. Amortissement
financier
remettre v.= mettre de nouveau; Ex. Remettre quelque chose
en état de fonctionnement
obsolète adj.= dépassé, désuet. Ex. Une technologie obsolète
preuve n.f. = ce qui sert à établir qu’une chose est vraie ;
Ex. Donner comme preuve
hypokhâgne fam. n.f. = classe de préparation à L’École
normale supérieure, précédant la khâgne
il n’y a pas de résultat qui vaille = il n’y a pas de résultat qui
ait, qui mérite de l’importance
cisailler v. = Couper quelque chose avec des cisailles (foarfece);
Ex. Cisailler des fils de fer. Raffiner ses manières d’écrire,
d’expression. Ex. Cisailler sa plume
ciseler v. = Travailler avec un ciseau (daltã ); Ex. Ciseler un bijou.
fig. Ciseler son style
vivre v. = être en vie ,exister. Ex. La joie ,le plaisir de vivre.
Vivre de sa plume = vivre de son travail d’écrivain
encrier n.m. = Petit récipient où l’on met de l’encre. Ex.
Tremper la plume dans l’encrier; au ras de l’encrier = à la
surface d’un petit récipient à encre
embaucher v. fam. = être engagé en vue d’un travail
se rendre compte = prendre conscience d’un état ou d’un
processus complexe, s’apercevoir, comprendre, remarquer;
Ex. Se rendre compte d’une chose
108
bourrer v. tr. = Remplir complètement en tassant; Ex. Bourrer
une pipe; Action insistante pour persuader. Fig. Bourrage de
crâne
démarrer v.= Commencer à rouler, à partir; Ex. La voiture
démarre brusquement. Se mettre à marcher, réussir;
Ex. Démarrer dans les affaires
prendre de l’assurance = prendre, acquérir de la confiance
en soi-même
mener à terme, à son terme = terminer, achever
mener à bonne fin = achever, terminer un travail, une affaire
mettre des plannings en place = mettre des projets en état de
fonctionnement
être dépaysé = être mal à l’aise, désorienté par le changement
de décor ,de milieu, d’habitudes
bosser v. fam. = travailler. Ex: C’est un sacré bosseur
l’apprentissage scolaire = le fait d’apprendre un métier manuel
ou technique dans une école ou chez un particulier
filtrer les appels = les faire soumettre à un contrôle, à une
vérification
être de bonne humeur = être gai, content
rassurer v. = rendre la confiance, la tranquillité d’esprit à
quelqu’un, tranquilliser; Ex. Le médecin l’a rassuré.
ACTIVITÉS
AUTOUR DU TEXTE
Identifiez les personnages de l’interview:
♦ Qui pose les questions ?
♦ Que savez-vous sur les personnes interviewées ?
♦ Quelles sont leurs professions actuelles ?
♦ Qu’est-ce que l’école leur a apporté ?
♦ Comment se sont–elles adaptées sur le marché du
travail ? Sont–elles compétitives ?
♦ Quels conseils pourrait–on donner aux jeunes qui
étudient dans les Universités ?
♦ Est ce que les métiers que les jeunes ont choisis
leur donnent satisfaction ?
109
♦ Analysez et discutez chacune des affirmations
présentées dans les interviews.
Sujet de débat
ENQUÊTE
Témoignages
À quoi vous ont servi vos études ?
À souffrir ! Ma scolarité a été un enfer. En primaire et en
secondaire, j’ai fait des études calamiteuses. J’étais un
mauvais élève, atrocement malheureux de l’être, je souffrais
même physiquement, et je voulais le faire payer. J’ai eu mon
bac à 20 ans révolus.
Ensuite, j’ai expédié des études de lettres modernes, hypokâgne
et une licence d’enseignement. Mais, à côté de l’enfer de
l’école, c’était un peu un purgatoire, et la matière me plaisait.
Mais vous n’avez rien appris qui vous soit utile aujourd’hui ?
Si: la douleur que j’ai ressentie de la maternelle à la terminale
m’a permis, quand j’étais prof de comprendre ce que souffre
un mauvais élève ….. plus généralement, ce qu’un bon
enseignement vous fait acquérir, c’est le sens de l’effort, car il
n’y a pas de résultat qui vaille sans effort, sans un don réel de soi.
J’ai eu la chance de rencontrer, à partir de la première, trois
profs, un de math, un d’histoire et un de philo, qui m’ont donné
le sens de la méthode, qui m’ont cadré, qui m’ont appris qu’il y
avait un bonheur à apprendre, bref qui m’ont sauvé.
Pas par l’autorité, mais par une exigeante bonté. Ils savaient
expliquer. Ils ne pratiquaient pas l’humiliation, et nous les
sentions exigeants, d’abord avec eux-mêmes. Moyennant
quoi, nous leur obéissions avec confiance.
Et plus tard ?
Quand on lit Baudelaire à 17 ans, Flaubert à 18… il est
impossible qu’il n’en reste rien. Même si l’on s’emmerde
parce que c’est au programme et que les profs enseignent ces
auteurs comme de la ‘’ littérature morte’‘,
Baudelaire c’est tout de même quelqu'un. Flaubert aussi ! Les
profs m’avaient présenté leurs cadavres; je les ai vraiment
découverts vivants, plus tard et tout seul. En fait, j’écris
sûrement parce que j’ai lu, non parce que les profs m’ont appris
la littérature. J’ai été infiniment plus dynamisé par mes lectures
hors programme: elles correspondaient à mon cheminement.
Par exemple, j’ai adoré Dickens, James, Stevenson, Tolstoi, Joyce
ou encore Dostoievski. Certains auteurs dégagent de la force.
Ils mettent en appétit pour écrire, comme Proust, alors que
d’autres, que j’admire tout autant tels Céline ou Queneau, me
cisaillent la plume au ras de l’encrier.
Mini- CV
1965 BAC philo à Nice
1969 Maîtrise de lettres modernes à Aix et première rentrée
scolaire.
1973 Premier ouvrage écrit Le Service militaire au service
de qui ? (Le Seuil)
1985 Au Bonheur des ogres (Gallimard)
1995 Quitte l’enseignement.
2000 La Débauche avec Tardi (B.D. Futuropolis)
112
EXPPRESION ORALE
Sujet de débat
113
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
Une famille de mots : Acquérir
Remettre en cause.
Prendre fait et cause pour.
Avoir gain de cause.
Faire cause commune avec.
Plaider une cause.
Mettre hors de cause.
En désespoir de cause.
Pour les besoins de la cause.
En tout état de cause.
116
[7] Employez dans chacune des phrases suivantes le verbe
qui convient:
119
[11] Que dites-vous ? Qu’écrivez –vous dans les
circonstances suivantes ?
Par téléphone;
- Vous êtes à Nancy. Vous téléphonez à la gare pour
connaître l’heure de départ du prochain train pour Paris.
- Vous venez d’arriver à Paris. Il est quatre heures du matin.
Vous demandez à un ami de venir vous chercher à la gare.
Par écrit:
- Vous demandez une augmentation à votre patron (donnez
au moins trois raisons qui motivent votre demande).
120
¾ Le statut du fonctionnaire en France
Le fonctionnaire public est recruté par concours. L’État lui
assure en principe une fonction et il s’engage à lui assurer
aussi sa retraite. Le fonctionnaire peut monter en grade grâce
à des concours internes. Son traitement augmente en fonction
d’une grille précise et complexe.
À diplôme égal, le fonctionnaire est en général moins bien
payé que s’il travaillait dans le privé.
Fonctionnaires. Près d’un actif sur quatre dépend de l ‘État.
Le secteur public comprend au total plus de 5 millions de
salariés repartis entre la fonction publique d ‘État (agents et
employés des ministères, des établissements publics ou
apparentés, employés de la Poste et de France Télécom,
enseignants des établissements privés sous contrat, la fonction
publique territoriale (personnel des collectivités locales) et la
fonction publique hospitalière (personnel des hôpitaux
publics). Ils représentent 28 % de l’ensemble des salaries
(hors emplois précaires), ce qui place la France au premier
rang des pays occidentaux. En un siècle, la part du secteur
public dans la population active a plus que triplé, du fait des
nationalisations qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale,
puis de celles de 1982. Elle a été récemment réduite par les
privatisations réalisées en 1987 – 1988 et depuis 1993.
Le taux moyen de croissance des effectifs de fonctionnaires a
été de 3,2 % par an pendant les années 60, 3,1 % pendant les
années 70, 1,1 % pendant les années 80.
Entre 1980 et 1995, l’emploi public a augmenté de 20 % en
France, alors qu’il baissait de 25 % aux Pays-Bas et en
Grande –Bretagne.
G. Mermet, Francoscopie 2000
121
II. Exercices grammaticaux
(l’expression de la cause)
1. Soulignez les subordonnées compléments circonstanciels de
cause:
[b] Etant donné que l’avenir est incertain, soyez prudents et analysez
les difficultés.
♦ Je contredirai votre témoignage, non que je veuille vous offenser,
mais la vérité a ses droits.
♦ Comment aurais-je médit de vous l’an passé, si je n’étais pas né ?
répondit l’agneau.
♦ Du moment que votre père vous autorise à faire ce voyage, je n’ai
pas à m’y opposer.
[c]
Elle prête l’oreille, parce que c’est son père qui parle.
♦ Mais tu n’as pas faim, que tu ne finis pas tes huîtres ?
♦ La lumière baissant toujours, nous revenons sur nos pas.
♦ La princesse de Parme était gênée de faire des amabilités, vu
qu’ils en avaient fort peu pour elle.
♦ Puisqu’il était un homme sérieux, je n’ai pas besoin de vous dire
qu’il était modeste. C’est parce que je vous aime que je vous
propose cette séparation à l’amiable.
♦ Comme le vent avait cessé, la voile tomba.
♦ Du moment que notre ville favorise justement les habitudes, on
peut dire que tout est pour le mieux.
122
2. Mettez les verbes entre parenthèses au mode et au
temps qui conviennent.
123
4. Remplacez le groupe de mots en italique par une
proposition subordonnée exprimant la cause.
124
♦ Du moment que le malentendu était dissipé, les gens
s’étaient réconciliés.
♦ C’est parce que le professeur m’a toujours encouragé, que
j’ai pu franchir ce moment difficile.
125
8. Liez les deux propositions à l’aide de la locution parce que:
9.Traduisez en français:
126
UNITÉ 6: Voyages
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
De la splendeur de la pierre…
à la magnificence des jardins
127
J'ai trop écrit.
Si ce n'avait pas été le cas, j'aurais été sans doute
davantage connu.
Le Monde de l'éducation
Quelle est la place des voyages dans votre œuvre si l'on excepte
l'aspect documentaire évident ? Écrire, c'est voyager disiez- vous
dans Répertoire.
Michel Butor
Beaucoup d'écrivains ont développé ce thème. Dans l'écriture même,
il y a un trajet, dans bien des cas assez linéaire. Et puis lire, écrire
nous fait changer de décor, c'est très net dans les récits de voyage.
Dans n'importe quelle fiction, on voyage, par exemple, en
Normandie avec Madame Bovary ou à Carthage avec Salammbô.
Même dans les livres scientifiques, on voyage, mais cette fois, dans
un lieu abstrait.
Dans vos voyages, cherchez-vous un ailleurs et de quel ailleurs
s'agit-il ?
J'ai beaucoup voyagé. J'espère voyager encore un peu même si je
deviens plus raisonnable. Pour moi, voyager, c'est surtout voyager à
128
l'étranger bien que je ne connaisse pas la France à mon goût. Qu'est-
ce que je cherche dans d'autres pays ? Des points de comparaison
avec ce dont j'ai l'habitude. Ça m'a toujours été très profitable. J'ai
besoin d'aller dans d'autres cultures, dans d'autres climats et dans
d'autres langues. Je ne suis pas un polyglotte. Mais je suis passionné
pour les langues, pour la façon dont elles fonctionnent. On peut aller
dans des régions où il y a des traces gravées suffisamment fortes, par
exemple la Rome impériale en Italie pour qu'elles redeviennent très
présentes. Et puis, se promener dans les langues modernes issues de
ces langues anciennes fournit des échelons.
La Modification, Transit, Degrés, Gyroscope: autant de titres que
vous avez signés. Estimez-vous avoir bâti une œuvre hantée par les
thèmes du passage, de la transition, du mouvement ?
Ce sont certainement des thèmes majeurs. Je suis frappé par le
changement du monde. On est à une époque de transformations
extrêmement rapides. Il y a déjà eu des époques comparables dans le
passé, mais là ,on est des champions.
Aujourd'hui cela se répercute plus ou moins vite selon les régions du
monde. Je suis très sensible à cette donnée fondamentale de notre
temps. J'essaie de la raconter.
Y a -t- il eu un malentendu à vous associer à l'aventure du Nouveau
Roman ?
Il y a eu un malentendu journalistique sur la nature exacte du
Nouveau Roman parce que les gens ont essayé d'interpréter le
phénomène par rapport à d'autres qui avaient précédé.
Ils ont vu un groupe comme l'était le groupe surréaliste et une école à
l'image de l'existentialiste.Or il s'agissait d'autre chose à l'origine,
c'est-à-dire des écrivains publiant chez le même éditeur.
Quelques-uns ont cherché à s'y faire publier pour montrer, si vous
voulez, leur adhésion, comme Nathalie Sarraute ,qui avait accepté
que son premier livre, Tropismes, soit réédité aux Editions de Minuit.
De même, Marguerite Duras avait demandé à Gallimard l'autorisation
d'y publier deux livres. Néanmoins, il existait entre ces écrivains un
certain nombre de points communs. On les voit de plus en plus
clairement; d'une part l'influence de certains grands écrivains du début
du XX siècle, Proust, Joyce, Kafka, Faulkner, d'autre part l'influence
129
du cinéma. Je participais de ces influences. Lorsqu'on a commencé à
évoquer le Nouveau Roman, ce fut en grande partie autour de moi.
Seulement, j'étais un voyageur et, contrairement à d'autres, je n'avais
pas envie de fonder une école.
Que vous reste-t-il à accomplir ?
J'ai le sentiment d'être un auteur du XX e siècle. Or, nous sommes au
XXI e siècle. Ce qui est important est derrière moi. Je compare ma
situation à celle d'un concert: le soliste a exécuté son programme; à
la fin ,on lui réclame des bis, soit des morceaux plus petits. C'est
autre chose, parfois mieux. Et j'ai l'intention de donner des "encore ".
EXPLICATIONS LEXICALES
changer v.= Céder une chose contre une autre; Ex. Changer
une chose pour, contre une autre; changer de l’argent.
Changer quelque chose, mettre dans un autre état, lieu. Ex.
Changer de décor.
échanger v. = Laisser quelque chose à quelqu'un en recevant
une autre chose en contre partie; Ex. Il échange des timbres.
ailleurs adv. = Dans un autre lieu que celui où l’on est ou dont
on parle. Ex. Allons ailleurs, nous sommes mal ici.
polyglotte adj.et nom = Qui parle plusieurs langues;
Ex. Interprète polyglotte.
hanter v. = Fréquenter un lieu d'une manière habituelle,
familière Ex. Hanter les mauvais lieux; Habiter l’esprit en
gênant ; Ex. Fréquenté par les esprits.
néanmoins adv. et conj. = Cependant, pourtant; Ex. Néanmoins,
rien n'est encore décidé.
participer à v. = Prendre part à quelque chose;Ex. Participer
à un jeu.Participer de quelque chose ,tenir de la nature de.
Ex. Cette fête participe des plus anciennes traditions populaires.
130
trace n.f. = Empreinte ou suite d'empreintes, de marques, que
laisse le passage d’un être ou d’un objet; Ex.: Des traces de
pas sur la neige.
graver v. = Tracer sur une matière dure , au moyen d’un
instrument pointu. Ex. Graver des initiales sur une bague.
Rendre durable dans l’esprit, le cœur; Fixer, imprimer.
Ex. Ce souvenir s’est gravé dans ma mémoire.
échelon n.m. = traverse d'une échelle; Ex.: Les échelons sont
en bois, en métal.À l'échelon de = selon le niveau d'une
administration ;Ex. À l'échelon communal, départemental.
Fournir des échelons = produire, alimenter, livrer des degrés
de …... ; S'élever par échelons = s'élever graduellement;
Avancer d'un échelon = avancer d'un degré
donnée n.f. = ce qui est donné comme déterminé dans
l’énoncé d'un problème et qui sert à découvrir ce qui est
inconnu; Ex. Les données du problème. Ex. Les données d’une
science, d’une recherche expérimentale
AUTOUR DU TEXTE
131
2. Commentez l'affirmation : " Ecrire, c'est voyager ".
De la compréhension à l'imagination
133
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
134
[3.] Remplacez les mots en italiques par des synonymes:
135
[5.] Complétez les points de suspension en employant les
mots :
alternative, prévision, possibilité, pronostic ,
hypothèse, probabilité, supposition ,soupçon
136
II. Exercices grammaticaux
(l’expression de la condition)
¾ 1. Mettez au mode et au temps convenables les verbes
en italiques:
¾ Traduisez en français:
a) Dacă va fi frumos în această seară, voi ieşi să mă plimb.
b) Dacă voi aţi putea să faceţi acest lucru, aş fi fericit.
c) Dacă aş fi urmat sfaturile dumneavoastră, nu aş fi fost în
starea în care mă vedeţi.
d) În cazul în care ar încerca să mă convingă de necesitatea
acestei acţiuni, i-aş putea spune ce gândesc eu despre asta.
e) Dacă aţi fi venit cu mine pe terasa celui mai mare hotel
din Bucureşti, v-aş fi arătat privelişti rare, inedite.
f) Chiar dacă n-ar fi fost de acord cu proiectul nostru de
licentă, profesorul nostru tot ne-ar fi ajutat.
g) Unchiul lui ar putea să-i împrumute suma de care are nevoie,
doar dacă ar putea să i-o restituie până la sfârşitul anului.
140
UNITÉ 7: Le cinéma français
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
2. Exercices grammaticaux. L’expression de la concession.
141
Le Festival de Cannes 2002
Rarement de mémoire de Festival de Cannes, on aura assisté,
à une telle concentration de films de si haute qualité, dans des
conditions de réception et d'évaluation aussi favorables. Le
temps où la télévision couvrait le festival au point d'étouffer sa
part de cinéma véritable semble désormais révolu .
Le changement de visuel sur le film-annonce du festival projeté
en ouverture de chaque séance en sélection officielle était à
prendre au pied de la lettre: un accès direct aux films. Pourtant
rien ne laissait présager une telle cuvée exceptionnelle. Les
meilleurs surprises sont venues de cinéastes, qui, au lieu de se
contenter d'exploiter leur statut, sont partis dans de nouvelles
directions.
Cannes 2002 a surtout été l'accélérateur d'une révélation
majeure, jamais imprimée d'une façon aussi nette dans les
annales du festival. Cette année, le cinéma français et
américain étaient en retrait, tous les films marquants étant
venus d'ailleurs, de Finlande, de Corée, d'Italie, de Russie, du
Japon, de Palestine, d'Israël, d'Iran, de Chine, du Portugal etc.
De plus en plus, Cannes aura un rôle déterminant pour ces
cinématographies, dont il constitue la tête de pont, même si le
festival ne doit pas, pour maintenir son rôle et son équilibre, se
couper de la richesse du cinéma français et américain, perceptible
à longueur d'année et que le Festival de Venise, pour la France,
avait su pointer (Rohmer, Rozier, Garrel, Cantet).
Cependant quelques questions pourraient être posées:
(a) Jusqu'à quel point peut-on faire un film français qui ne
doive rien au cinéma français en tant qu'école et tradition
esthétique si l'on tient compte de l'intimisme à la française
et du goût pour le naturel ?
(b) Dans quelle mesure peut-on regarder en face le cinéma
américain sans sombrer dans les facilités d'un mimétisme
stérile ?
142
(c) Quels chemins emprunter, car c'est vrai qu'on prend des
risques et qu'on propose de nouvelles connexions inédites
et séduisantes avec pour conséquences de bousculer les
habitudes du spectateur et celles de la critique. C'est au
croisement du genre et de l'expérimental que le cinéma
avance et se renouvelle, même si à ce régime on obtient
rarement des prix.
146
Ce qui m'impressionne le plus dans les films français que j'ai
vus dans les festivals internationaux c'est la façon élégante et
nuancée dont sont montrées les relations humaines.
J'aime beaucoup aussi la variété des sujets et des cultures qui
enrichissent le cinéma français puisque les Français font le
plus grand nombre de films étrangers via les coproductions.
EXPLICATIONS LEXICALES
AUTOUR DU TEXTE
148
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
¾ 1. Etablissez la famille lexicale du mot: pointer
149
5. La sécheresse a provoqué des ……….énormes; beaucoup
de champs cultivés ont été détruits .
6. Ce monde est, malheureusement, plein de ……………..
et d'inconséquences.
7. La ………….. du métier de cinéaste commençait à lui en
donner le goût .
8. Au lieu de vous conformer à leur ordres, vous avez fait l' ……
9. Les patrons et les représentants syndicaux ont réussi à
régler leur …………..
10. Leurs perpétuelles …………. sont toujours désagréables.
150
II. Exercices grammaticaux
(l'expression de la concession)
151
¾ 3. Mettez les verbes entre parenthèses aux modes et
aux temps convenables.
1. Quoique nous (partir) mardi prochain, nous n'avons pas
encore acheté les billets.
2. Bien qu'elle (venir) d'être malade, Marie Louise est sortie
sous la pluie.
3. Quoique vous (être) nouveau à l'Université vous connaissez
certainement Monsieur le Doyen .
4. Bien qu'il ne (pouvoir) sans doute pas venir, il doit quand
même s'en excuser.
5. Bien qu'il (posséder) une grande maison, mon grand père
n'était pas riche.
6. Bien que vous (prétendre) avoir raison, la responsabilité
de cet accident vous incombe totalement.
7. Quoique je (recevoir) une lettre de Jacques depuis dix
jours, je ne lui ai pas encore répondu.
8. Bien que Marie (paraître) très robuste, elle était de santé
fragile.
9. Bien qu'il (courir) le cent mètres plus vite que moi, je
viens de vaincre Michel.
10. Bien qu'il (se conduire) souvent avec légèreté, il n'est pas
totalement dépourvu de savoir vivre.
153
5. Ils ont des problèmes d'argent, mais ils veulent absolument
participer à cette foire.
155
¾ 11. Traduisez le texte suivant en roumain. Expliquez
l'orthographe de Quelle que, Quelque et Quel que.
Justifiez l'emploi du mode.
156
UNITÉ 8: La ville
CONTENU
TEXTES:
EXERCICES:
1. Exercices lexicaux
*
Calcutta – premier port de L’Inde, capitale du Bengale –occidental.
*
Bowery – quartier pauvre de Johannesburg , la plus grande ville d 'Afrique
du Sud.
*
Yaoundé – capitale du Cameroun, pays africain.
159
J’ajoute, pour être plus clair encore, qu’il y a dans toute ville
digne de ce nom un cosmopolitisme de principe qui me
renforce encore dans cette conviction; et que, face à « l’esprit
des bois » de tout à l’heure, si spontanément prompt à séparer
l’autochtone et l’étranger, celui d’« ici » et celui de « là-bas »,
l’esprit citadin, lui, me paraît être, en tant que tel encore, une
formidable machine de résistance au chauvinisme.
Je ne dis pas, on l’imagine, qu’il n’y ait pas de xénophobie
dans les villes, et il est hélas clair que la haine raciste, quand
elle explose, y est plus foudroyante qu’ailleurs.
Mais ce que je prétends, c’est qu’on y trouve une dispersion des
êtres, une perpétuelle migration des cultures, un infini brassage
des langues, des rythmes, des corps et même des âmes .
AUTOUR DU TEXTE
160
¾ Montrez que tous ces éléments indiquent la structure du
texte, sa progression.
EXPRESSION ÉCRITE
Sujet de rédaction
161
2. En quoi la ville pourrait-elle vous sembler poétique ?
Vous appuierez votre réponse sur des exemples littéraires
empruntés notamment aux poètes des XIXe et XXe siècles
que vous connaissez .
EXPLICATIONS LEXICALES
163
Lisez et traduisez en roumain le texte suivant:
« Tous les bruits, tous les bruits: on n’en finissait plus de les
reconnaître au passage: les sifflements des scooters, les crécelles*
des vélomoteurs, les grincements des trolleybus, les grognements des
automobiles. Les coups de marteau sur le sol, les criaillements des
freins, les tambourinements des wagons aux jonctions ferroviaires.
L’air est bousculé. Le sol dérape. Les couleurs changent brutalement,
les rouges deviennent pourpres, puis violacés, puis bruns, puis
noirs. Les formes changent aussi, emportées par des tourbillons,
sucées par des trombes, rejetés en débris à des kilomètres de
distance. Les vitres sont opaques, de vrais miroirs de métal poli où
la lumière rebondit et se perd.
Il y a parfois de mystérieux frissons qui traversent le monde,
très vite, d’un bout à l’autre. Ou bien d’incompréhensibles douleurs qui
naissent sur les trottoirs, des points névralgiques qui installent sur
les murs leurs étoiles de nerfs. Le paysage veut respirer, n’y arrive
pas. Il étouffe pendant de longues minutes, pris par une crampe.
Le bruit souffle plus fort que le vent. Il est froid, puis il brûle
comme la gueule d’un four. Il tord les poteaux de fer, il déracine
les pylônes. Quand le vent s’arrête, tout reprend sa place, mais il y
a quelque chose, dans la position des portes et des fenêtres, qui
n’est plus comme avant.
Quelque chose grimace. Plus rien n’est sûr: le bruit a rendu toutes
les choses fragiles. Il a fêlé le verre et la pierre. Il a descellé les
barres de métal à l’intérieur des blocs de béton armé, et il suffirait
d’une secousse de rien pour que tout s’écroule en miettes.
C’est un cône d’anéantissement qui s’est posé sur la ville, l’a
rendue friable. Le bruit, la grande machine à faire du sable. Partout
sont les moteurs tonitruants* qui rongent les parois, détruisent les
*
Crécelle (n.f.) = moulinet de bois formé d’une planchette mobile qui tourne
bruyamment autour d’un axe. Bruit de crécelle = bruit sec et aigu
*
Tonitruant, e = qui fait un bruit de tonnerre énorme. Une voix tonitruante =
une voix tonnante
164
remparts. Ils ouvrent des brèches à l’invasion de la mer. Un jour, les
murailles céderont, et le terrible flot entrera d’un seul bond, il
recouvrira le monde en quelques fractions de seconde. »
AUTOUR DU TEXTE
165
EXERCICES
I. Exercices lexicaux
Peser Famille de mots
168
Pierreclos
8. Reliez la colonne de gauche à la colonne de droite pour trouver
les expressions courantes:
1. Il est propre comme le loup blanc
2. Il est bavard comme un Turc
3. Il est riche comme un poisson dans l’eau
4. Il est sourd comme bonjour
5. Il est heureux comme un cœur
6. Il est bête comme une pie
7. Il est obstiné comme une carpe
8. C’est simple comme le bon pain
9. Elle est rusée comme Crésus
10. Il est connu comme l’eau de roche
11. Elle est jolie comme un singe
12. Il est bon comme un coup de trique
13. Il est blanc comme ses pieds
14. Il est ennuyeux comme un renard
15. Il est clair comme un sou neuf
16. Il est fort comme les blés
17. Il est faux comme la pluie
18. Il est blond comme un coq en pâte
19. Il est malin comme un bœuf
20. Il est muet comme la neige
21. Il est à l’aise comme le lait
comme un âne
comme chou
comme un jeton
comme un linge
comme une bourrique
comme une allumette
comme un pot
171
5. Mettez le verbe entre parenthèses au mode et au temps qui
conviennent:
(a) - Ce livre d’art contient moins de reproductions qu’on ne (s’attendre)
à en trouver dans un pareil ouvrage.
- Il s’est comporté beaucoup mieux qu’on ne le (croire).
- Nous avons retrouvé notre maison telle que nous la (connaître).
- Je suis d’autant plus inquiet de ne pas l’avoir vue qu’elle me
(promettre) d’être ponctuelle .
- Ils auront d’autant moins de chances de me convaincre que
vous (insister) plus.
(b) - Plus le temps (passer), mieux ils (savourer) les petits plaisirs
de la vie.
- Plus longtemps vous (laisser) vieillir ce vin, meilleur il(être).
- Plus le danger (augmenter) plus notre anxiété (croître).
- Plus on le (gronder), moins cet enfant (obéir) .
- Autant sa jeunesse (être) paisible, autant sa vieillesse (être
malheureuse)
8. Complétez les phrases suivantes par tant, tant que, en tant que,
autant ou autant que:
173
10. Lisez les phrases suivantes et précisez :
¾ le deuxième terme de la comparaison
¾ le rapport entre les deux termes
Goûts et préférences
Test 1
Trouvez la bonne solution:
Test 2
Trouvez la bonne solution.
Test 3
Traduisez en roumain.
« Il n’avait jamais vu les nuages d’aussi près. Jon aimait bien les
nuages. En bas, dans la vallée il les avait regardés souvent, couché
sur le dos derrière le mur de la ferme. Ou bien caché dans une
crique du lac, il était resté longtemps la tête renversée en arrière
jusqu'à ce qu’il sente les tendons de son cou durcis comme des
cordes. Mais ici, au sommet de la montagne ce n’était pas pareil.
Les nuages arrivaient vite, au ras de la plaine de lave, ouvrant leurs
ailes immenses.
Ils avalaient l’air et la pierre, sans bruit, sans effort, ils écartaient
leurs membranes démesurément .
Quand ils passaient sur le sommet de la montagne tout devenait
blanc, et la pierre noire se couvrait de perles. Les nuages passaient
sans ombre. »
3p.
J.M.G. Le Clézio, Celui qui n’avait jamais vu la mer
178
Mettez en français.
« Eminescu: Se ştie cât de mult şi-a iubit neamul copilul acesta genial,
aşa de blând şi duios. Prin glasul său, neamul românesc de
pretutindeni şi-a spus durerile-i seculare. Nimeni n-a spus ca el
gândurile noastre. Şi dacă sufletele care au trecut în eternitate,
mai privesc din lumea lor la cele ce se petrec pe pământ, sufletul
lui Eminescu trebuie să se simtă cu adevărat fericit când vede
holdele bogate acolo unde el a aruncat sămânţa cea bună. »
3p.
Complétez les locutions ci-dessous avec les verbes suivants:
4. « Singură într-un oraş străin, pentru prima oară. Oraşul era Parisul.
Avea acolo, ca mai tot românul, cunoştinte şi chiar rude. Nu se grăbea
să le caute. O bursă modestă îi îngăduia să doarmă la un hotel fără
stele din Montmartre, recomandat de cineva pentru preţul scăzut....
Stătea acolo doar câteva ore, între ultimul şi primul metrou.....Fix la
181
cinci dimineaţa, bucuria, care o veghease toată noaptea ca un căţel,
dădea năvală şi se gudura. Se aşeza pe pervazul ferestrei...pe când se
lumina de ziuă pe deasupra acoperişurilor din Montmartre...Venise
hotărâtă să reziste vestitei seducţii a Parisului. Să-l vadă cât se putea în
zece zile, fără prejudecăţi livreşti şi fără entuziasm obligatoriu.I se
dădea ocazia să-şi demonstreze că locul unde trăise până acum, aşa
urât şi greu cum trăise, era singurul acasă pentru ea, chiar dacă de
multe ori îl detesta şi îşi făcea o vină că n-avusese curajul, ca alţii, să-l
părăsească. Venise de fapt să-şi confirme că oriunde în afara
perimetrului bucureştean s-ar fi simţit străină, rătăcită, fără rost.
De acasă, din patul ei, sejurul arătase altfel: cunoştinţele şi
rudele o găzduiau, o plimbau, o invitau la localuri, nopţi întregi o
descoseau despre ce se întâmpla în ţară,...; asculta amintiri nostalgice,
făceau politică, i se dăruiau haine purtate, flecuşteţe cumpărate din
coşurile de la Tati, parfumerie de duzină; petrecea mult timp la mese
cu brânzeturi şi fructe necunoscute până atunci......
Însă din prima clipă când pusese piciorul pe asfaltul parizian, toate
acestea îi apăruseră ca o corvoadă şi căutase în agendă adresa
hotelului ieftin. Nici nu-şi mai cumpărase, conform sfaturilor, cartelă
de telefon, ci doar nepreţuita carte orange pentru toate mijloacele de
transport. Avea o hartă a nepreţuitei reţele de metrou, o legitimaţie
pentru intrarea gratuită la muzee, nu-i lipsea nimic şi nimeni. »
(Adriana Bittel, Întâlnire la Paris)
182
TEXTES À TRADUIRE
184
inhabituels, mulots, ormeaux, palourdes. Mais nous n’avions guère le
coeur à pêcher et nous regardions surtout dans la direction de la côte
sud voilée par un brouillard laiteux. Oui, il y avait du mystère dans
l’air, presque du drame, et j’ai été à peine surpris quand tu m’as
montré à une centaine de mètres deux corps humains enlacés
recouverts de sable. Nous avons aussitôt couru vers ce que nous
prenions pour des cadavres de noyés. Ce n’était pas des noyés
recouverts de sable. C’était deux statues sculptées dans le sable, d’une
étrange et poignante beauté. Les corps se lovaient dans une faible
dépression, ceints d’un lambeau de tissu gris souillé de vase qui
ajoutait à leur réalisme. On songeait à Adam et Eve avant que Dieu
vînt souffler la vie dans leur narines de limon. (.....)
Nous sommes demeurés un moment debout devant ces gisants,
comme au bord d’une tombe fraîchement ouverte. C’est alors qu’a
surgi de quelque trou invisible un drôle de diable, pieds et torse nus,
vêtu d’un bloudjine effrangé. Il a entrepris une danse gracieuse avec
de vastes gestes qui semblaient nous saluer.(...) Puis il s’est incliné,
agenouillé, prosterné devant nous, ou plutôt - nous l’avons compris
après - devant une apparition surgie dans notre dos. Nous nous
sommes retournés. A droite, le rocher du Tombelaine émergeait de la
brume. Mais surtout, suspendu comme un mirage saharien au-dessus
des nuées, le Mont-Saint-Michel brillait de toutes ses tuiles
vermeilles, de tous les vitraux de sa pyramide abbatiale. »
(Michel Tournier, Le medianoche amoureux)
185
depuis un certain temps et je la trouve toujours aussi prévenante et
classe. (....)
Pendant que cette belle équipe s’en donne à coeur joie sur la pelouse,
une vieille dame occidentale, l’air très digne, se dirige vers nous:
- Pardon, je voudrais vous demander de quitter les lieux, nous dit-elle
en anglais, avec un fort accent américain roucoulant.
Je lui demande en anglais:
- Et pourquoi?
- Hum...fait-elle en haussant les épaules, j’habite avec mon époux
dans cette maison que vous voyez là (....) et nous aimons contempler
cette pelouse depuis notre balcon.
- Et alors?
N’ayant pas envie d’être polie, je ne prends aucune précaution avec
mon anglais. Où veut donc en venir cette vieille peau d’Amerloque?
- Vous venez troubler la tranquillité de cet endroit, dit-elle toujours de
marbre.
Son regard froid me dit qu’elle n’est pas prête à tolérer la moindre
opposition. Je fais discrètement part de son intention à Madonna.
- Quoi? Elle voudrait nous chasser d’ici?
Madonna est échauffée par l’absurdité de cette prétention. Elle, qui est
du genre à ne pas se laisser marcher sur les pieds, toujours prête au
défi et à la bagarre, monte déjà sur ses grands chevaux.
- Dis-lui qu’elle se trouve dans notre pays, que cette pelouse ne lui
appartient pas et que, par conséquent, elle n’est en mesure d’exiger
rien de nous.
Je transmet le message à la vieille dame. (...) Elle continue
imperturbable:
- Mon époux est P.D.G. de la banque Merril Lynch. Nous avons loué
cette maison parce que cette pelouse nous a séduit. Nous sommes âgés
et nous avons besoin de respirer un air pur et d’avoir un
environnement propre. Il est bien difficile de trouver un bout de
pelouse correcte à Shangai.
- C’est vrai, et c’est précisément pour cette raison que nous venons
nous aussi prendre l’air ici.
186
La vieille dame me demande avec un sourire en coin:
- Vous êtes peut-être aussi locataire là où vous habitez?
J’acquiesce.
- Combien payez-vous de loyer?
- « Ça ne vous regarde pas. Ce sont mes affaires, dis-je en souriant.
- Peut-être. Mais nous, nous payons vingt-cinq mille dollars par mois.
Un prix élevé entre autres à cause de cette pelouse. Vous autres,
Chinois, avez compris l’importance de l’environnement et votre
gouvernement sait le monnayer. C’est pourquoi je vous demande de
quitter les lieux au plus vite, dit-elle toujours souriante mais
impitoyable dans ses propos.
Le montant de son loyer nous a tous cloué au sol. Madonna, plus
finaude que nous tous, lui répond avec un léger sourire:
- OK, nous avons compris votre argument, nous allons quitter les
lieux, see you later.
En chemin, nous en venons à parler de l’époque des concessions
étrangères et du panneau Entrée interdite aux Chinois et aux chiens,
accroché à l’entrée de la concession française. Ces temps sont révolus,
mais actuellement on assiste à un retour en force des grandes
multinationales, des magnats de la finances et des gros bonnets. La
puissance économique entraîne un sentiment de supériorité, une
suprématie culturelle et notre new new génération se sent
désagréablement touchée dans son orgueil national. Mais soyons
justes: les étrangers n’achètent que ce que nous voulons leur vendre et
à des prix pareils on leur doit bien quelques égards. Le problème n’est
pas là. Nous abordons peu à peu des thèmes qui ne nous sont pas
habituels.»
( Weihui, Shanghai baby)
187
Faut dire aussi qu’on est pratiquement les seuls que ça intéresse, alors,
ça sélectionne!
Non, sans blague, mais on est balèzes! On a des hommes politiques
que le monde entier nous envie. Ils pourraient venir les prendre,
d’ailleurs, mais ils ne viennent pas! Alors, euh, ils sont à nous...
Mais il y a un truc, c’est qu’on ne se sert pas de la moitié des hommes
politiques qu’on a!
Il y a plus de la moitié qui ne bossent pas!
Mais ils bouffent tous les jours!
Rigolez pas! C’est surtout avec votre pognon quand même, hein! (.....)
Tiens, on a Simone Weil! Elle était ministre de la Santé avant. Elle ne
voulait pas qu’on fume! Eh, bien, même les cheminées des hauts
fourneaux ne fument plus! C’est balèze, hein?
Il y a Robert Fabre! Beau costard! Il est entré à l’Elysée en promettant
de lutter contre le chômage. Il est sorti et il a dit:
« Les mecs, il y a déjà un chômeur de moins! J’ai trouvé du boulot,
moi! » (....)
Bon, qu’est-ce qu’on a encore?
Ah, la Chambre des dépités, par exemple...C’est pas pour dire du mal,
mais la moitié sont des bons à rien. L’autre moitié sont prêts à tout,
quand même!
Prenez aussi le Conseil des sinistres. Bon. C’est le mercredi qu’il
travaille. Mercredi, c’est connu, c’est le jour des gosses. Alors, ils
vont au sable, ils font des pâtés, c’est sympa quoi!
Donc, séance du Conseil des sinistres:
- Qui c’est qui a une idée?
- J’en ai pas, moi...
- Très bien! Suivant?
- Moi non plus!
- Bon, et vous?
- Ben, j’ai une petite idée.
- Ben, tu la gardes, hein, vieux. On est déjà assez emmerdés, hein!
Et puis ils plient les cartables et ils vont en week-end jusqu’à mardi!
Parce qu’ils ne bossent que mercredi... Heureusement, non? Vous avez
vu dans quelle merde ils nous ont mis! Qu’est-ce qu’on deviendrai
s’ils travaillaient plus!
188
Regardez, par exemple Lecanuet, bon. Les gens disent tout le temps:
- Moi, j’ai voté pour celui-là et puis au lieu de mettre le pognon dans
les écoles, il le met dans les prisons.
Hé, dis donc, vous êtes exigeants! Il y a un truc dont on est sûr quand
on est ministre, c’est qu’on ne retournera pas à l’école, hein, tandis
qu’en prison, faut voir, hein! »
(Coluche, En politique on est vachement balèzes)
189
190
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
192