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Histoire
La genèse (1948-1949)
L’OTAN semble être née d’abord d’une incapacité de l’ONU à assurer la paix
mondiale, bloquée par les multiples vétos soviétiques. Pour réaliser l’Alliance qui
permettrait la paix, les Occidentaux qui craignent un autre veto, trouvent une parade
en ayant recours à l’article 51 de la charte des Nations unies. En effet, comme le
précise l’article 5, dans le cadre de la légitime défense collective une association de
nations n’a pas besoin de l’autorisation du Conseil de sécurité pour voir le jour.
Les Européens veulent assurer leur sécurité, ils craignent un nouveau relèvement de
l’Allemagne et, à l’Est la menace communiste se fait de plus en plus forte, surtout
après le départ de la majorité des troupes américano-canadiennes qui stationnaient en
Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les alliés européens souhaitent
l’aide des États-Unis pour assurer efficacement leur défense.
Mais les États-Unis veulent d’abord que les Européens réalisent eux-mêmes leur
défense, quitte à les aider par la suite, craignant qu’une alliance brise le mouvement
d’unification de l’Europe. On voit d’ailleurs que dans le traité, cette volonté que
l’Europe prenne en charge sa défense elle-même est encore présente, et l’article 3
permet aux Américains d’aider au développement militaire de l’Europe pour que
celle-ci développe son propre système défensif (sorte de plan Marshall militaire).
Mais la situation internationale évolue après le coup de Prague du 12 mars 1948.
Ainsi, le 17 mars 1948 est conclue l’alliance militaire du traité de Bruxelles qui
préfigure la future alliance atlantique[2].
Après le blocus de Berlin, les appels des Européens se font de plus en plus insistants.
Une entente secrète est réalisée entre les Anglo-saxons pour fixer les bases de
l’Alliance Atlantique, c’est le « Pentagone paper ».
Une dernière étape reste néanmoins à franchir : toute alliance militaire des États-Unis
en temps de paix est interdite par leur Constitution. Le sénateur Vandenberg fait voter
la résolution 239 pour établir l’alliance le 11 juin 1948. L’alliance devient
constitutionnelle, à la condition d’être conforme à la Charte des Nations unies. Sur
demande du sénat américain, on inscrit dans le traité (art. 5), que les mesures à
prendre en cas d’agression sur un des membres soient laissées souverainement au
choix de chacun des pays signataires. Le sénat voulait préserver le choix du Congrès
américain de faire ou non la guerre.
Des pourparlers à Washington, du 6 juillet au 9 septembre 1948 définissent les bases
du traité. Ce pacte militaire est donc né d’un accord signé le 4 avril 1949 à
Washington ; il s’agit du Traité de l’Atlantique Nord[3] dont l’article 5 sur la
solidarité entre ses membres en cas d’agression est le point primordial.
Ce traité a alors été ratifié par les États-Unis, le Canada, la Belgique, le Danemark, la
France, les Pays-Bas, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni
et le Portugal, qui à cette époque constituaient une partie du Monde libre.
L'article 5 de la charte de l'OTAN précise : « Les parties conviennent qu'une attaque
armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du
Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en
conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles (...)
assistera la partie ou les parties ainsi attaquées (...) y compris [par] l'emploi de la force
armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord ».
Les missions selon le traité de l’Atlantique Nord (1949) [modifier]
Avec ce traité, les Américains rompent avec leur tradition d’isolement et entrent dans
une alliance permanente avec le continent européen. Les Européens ont tout fait pour
amener les Américains à participer à leur défense et, même si le traité les laisse libres
en théorie, en pratique, en cas d’attaque d’un des membres, les États-Unis n’auraient
pas d’autre solution que d’entrer en guerre.
L’OTAN veut une paix active, il encourage la coopération de ses membres dans tous
les domaines, économique, social, culturel et pas seulement militaire (art. 2). Selon
Saint-Laurent, « le but de l’alliance nord-atlantique ne serait pas simplement négatif ;
elle créerait un contre-courant dynamique s’opposant au communisme. » On y
retrouve, dès le préambule, des idées de liberté, de démocratie et de bien être.
Les Soviétiques s’opposent au traité, l’accusant d’être « un instrument de
l’impérialisme américain ». Le traité repose en effet sur les principes que les
Américains ont tenté d’imposer après la guerre. Principe de libre échange économique
issu de la conférence de Bretton Woods (art. 2 sur la collaboration économique).
Le traité va finalement être l’élément qui va réellement souder le bloc occidental
derrière les États-Unis, installant peu à peu une certaine hégémonie américaine. Sur
demande des Américains, l’OTAN ne vise pas un adversaire en particulier. Il n’a pas
pour but de provoquer les Soviétiques.
Conformément à la Charte des Nations unies, et notamment à l’article 51, les pays de
l’alliance s’en remettent à la décision du Conseil de sécurité (art. 5 et 7) lors de tout
règlement de différend. Le traité réaffirme sa subordination à l’ONU et le rôle
important de celle-ci dans les relations internationales (art. 1er).
L’extension pendant la Guerre froide (1949-1991) [modifier]
Effectifs des forces armées de l'OTAN Effectifs des forces armées de l'OTAN et du
et du Pacte de Varsovie en 1959; le Pacte de Varsovie en 1973; le chiffre à Malte
chiffre en Espagne correspond aux correspond aux effectifs de la marine soviétique
effectifs américains stationné dans ce dont les navires étaient autorisés à stationner
pays dans le port de La Valette.
La période de transition de l’après-Guerre froide (1990-2001) [modifier]
La fin de la Guerre froide à partir de 1989 (chute du mur de Berlin), la disparition de
l’URSS et de l’adversaire « naturel » de l’Alliance Atlantique, le Pacte de Varsovie,
pose très vite la question de l’intégration des anciens satellites de l’URSS et des
Républiques soviétiques nouvellement indépendantes.
D'un autre côté, la guerre du Golfe est concomitante d'un rapprochement franco-
américain. Le président François Mitterrand amorce des négociations secrètes,
menées par Gabriel Robin, avec l'OTAN [9]. Celles-ci durent quatre mois, à l'automne
1990 [9]. Robin plaide alors pour transformer SHAPE afin de le mettre en « veilleuse
en temps de paix » [9]. Ces négociations échouent cependant: selon Robin, Mitterrand
et le ministre des Affaires étrangères Roland Dumas « s'intéressaient davantage à
l'identité européenne de défense qu'à la réforme de l'Alliance » [9]. Selon le secrétaire
général de l'Élysée à l'époque, Hubert Védrine, il ne s'agissait que de discussions
pragmatiques, ne modifiant en rien la position française vis-à-vis des États-Unis [9].
La France participe néanmoins pour la première fois à une opération de l'OTAN lors
de la guerre en Bosnie, en 1993; l'armée française étant impliquée, le rapprochement
avec le commandement de l'OTAN est inéluctable, la France devant participer à la
planification des opérations [9].
Les armées des pays de l'Est sont héritées du système soviétique. Elles disposent
généralement d’un matériel pléthorique souvent mal adapté, 10 % seulement étant
compatible avec les standards OTAN (Serge Enderlin [réf. nécessaire]) et d’un budget
militaire en chute rapide. Il est également urgent de diviser les troupes en brigades
OTAN plus réduites, plus mobiles, bien équipées et plus rapides.
Dès lors, les forces armées de l’Europe de l’Est doivent se réformer en profondeur et
de manière structurelle, et ce même en période de pénurie financière :
Le budget tchèque de la défense s’effondre, de 7 % du PIB en 1989, à 2,5 % en 1996.
Le matériel militaire stocké dans les vastes bases héritées de l’époque soviétique est
dans un état déplorable. (Serge Enderlin [réf. nécessaire])
Le premier membre intégré à l’organisation après la Guerre froide fut l’ex-RDA, lors
de la réunification de l’Allemagne le 3 octobre 1990. Pour s’assurer de l’accord
soviétique à une entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’OTAN, il fut décidé
qu’aucune troupe étrangère, qu'aucune arme nucléaire ne seraient stationnées à l’Est
et, enfin, que l’OTAN ne s’étendrait jamais plus à l’Est[10].
En 1995, le président Jacques Chirac amorce des négociations en vue de la
réintégration de la France au commandement intégré de l'OTAN. L'année précédente,
et dans le cadre de la guerre en ex-Yougoslavie, la France avait participé au comité
militaire de l'OTAN; elle le réintègre pleinement en 1996 [9]. Les négociations de
Chirac échouent toutefois, Washington refusant de confier le commandement sud de
l'OTAN, à Naples, à la France [9]. C’est le début d’une évolution de la politique
française héritée du gaullisme.
En 1999, tournant dos aux promesses tenues lors de la réunification allemande,
l’OTAN intègre la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, donc trois anciens
satellites de l’URSS. Cette intégration fut très populaire, vécue avant tout comme la
garantie de leur totale indépendance future. Les sondages en Pologne affirmaient par
exemple, que plus de 80 % des citoyens polonais étaient favorables à l’intégration à
l’OTAN (Jerzy Baczynski) [réf. nécessaire].
En 1999 toujours, l’OTAN engage ses forces dans sa première grande opération
militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Serbie-et-Monténégro
pendant onze semaines (du 24 mars au 10 juin 1999), lors de l'opération Allied Force.
Cette opération fut motivée par l'incident de Račak, un massacre de « civils » albanais
qui s'avérèrent finalement être des combattants de l'Armée de Libération du Kosovo
(UCK).
Cela pose déjà la grande question de l’avenir de l’OTAN, qui a perdu son ennemi
naturel, le Pacte de Varsovie, et alors que la Fédération de Russie traverse une crise
qui est souvent interprétée comme une période de décadence. Les attentats du 11
septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d'une « guerre
contre le terrorisme », va modifier la donne, l'OTAN s'engageant sur différents
terrains dans cette « guerre » atypique, qui n'oppose pas un État contre un État, mais
un groupe d'États à un réseau hétérogène d'organisations terroristes islamiques,
souvent désignés, de façon métonymique, par le nom d'Al Qaeda. L'islamisme
remplace ainsi le communisme comme principale menace, réelle ou imaginaire,
exagérée selon certains, sous-estimée selon d'autres, du « monde libre » et
démocratique.
La nouvelle OTAN face aux dangers d’un monde instable (après 2001) [modifier]
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