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Regards
sur la recherche en
interprétation de conférence
tinguen! non seulement par leur thème, mais aussi par les flux
d'information qui y interviennent : quantité et technicité de l'in-
formation transmise, échanges ou flux unidirectionnels,
chronologie des flux, etc. (voir une typologie des réunions aux-
quelles interviennent les interprètes de conférence dans Gile
1989b). L'on peut considérer qu'à l'heure actuelle, l'interpréta-
tion de conférence se distingue des autres types d'interpréta-
tion de langue par deux aspects. Par ses modalités fondamen-
tales, qui sont la simultanée, la consécutive et la chuchotée
(voir ci-dessous), et par le niveau de la prestation : en effet,
contrairement aux autres formes d'interprétation, telles que
l'interprétation dite 'de liaison', l'interprétation 'd'affaires' et
l'interprétation 'communautaire' ('community interpreting' ou
'dialogue interpreting' en anglais), l'interprétation de confé-
rence correspond en principe à la substitution d'un discours de
haut niveau formel et conceptuel en langue de départ par un
discours en langue d'arrivée qui le restitue dans son intégralité
au même haut niveau.
La simultanée est un mode d'interprétation où l'interprète,
assis dans une 'cabine', écoute l'orateur à travers un casque' et
restitue son discours dans le microphone en même temps,
avec un décalage moyen de l'ordre de une à quelques
secondes entre le moment de la réception de l'information et le
moment de sa restitution. E n consécutive, l'interprète est assis
dans la même salle que l'orateur. Ce dernier prononce son dis-
cours ou un segment de discours d'au moins quelques phrases
pendant que l'interprète l'écoute, en prenant des notes le cas
échéant. Puis l'orateur s'interrompt pour permettre à l'inter-
prète de traduire son discours en langue d'arrivée ; l'interpréta-
tion terminée, l'orateur reprend son discours, et ainsi de suite.
La 'vraie' consécutive se distingue de l'interprétation de liaison,
qui est la forme d'interprétation la plus générale, par le niveau
théoriquement très élevé de la qualité du discours restitué et
par la longueur des segments que traite l'interprète ; en général
plusieurs minutes à quelque dix minutes, et parfois plus, alors
que dans l'interprétation de liaison, la traduction se fait quasi-
ment phrase par phrase. Enfin, la chuchotée est une simulta-
née sans cabine : l'interprète est assis à côté de son 'client' et
lui chuchote à l'oreille la traduction d'un discours fait en salle
à mesure qu'il l'entend.
Dans la plupart des pays, l'interprétation de conférence n'est
pas réglementée. Il arrive qu'elle soit pratiquée par des traduc-
teurs* par des interprètes de,liaison, mais aussi pa^ des diplo-
mates et autres interprètes occasionnels, surtout en ce qui
REGARDS SUR LA RECHERCHE EN INTERPRÉTATION DE CONFÉRENCE 13
a. L'oralité
La différence la plus évidente - entre les deux types de Tra-
duction (le T majuscule identifie l'hyperonyme recouvrant la
traduction écrite et l'interprétation) tient au caractère oral de
l'interprétation, dont la signification va bien au-delà de la
nature du support physique de l'énoncé : elle implique aussi
des normes linguistiques différentes de celles de l'écrit, ainsi
qu'une participation de la prosodie et d'éléments non verbaux
que l'on ne trouve pas dans la traduction écrite.
c. L a situation de communication
L'interprétation se distingue aussi de la traduction au regard
de certains autres paramètres importants de la situation de
communication. Comme i l est indiqué ci-dessus, contrairement
à la traduction, où la communication se déroule en différé'
par rapport à la production de l'auteur, et où les réactions des
lecteurs ne peuvent intervenir que bien plus tard, en interpré-
tation, la communication est immédiate, avec tout ce que cela
implique en termes d'interaction entre orateurs, délégués et
interprètes.
Client/Recruteur
3.1.1 L a disponibilité
3.1.2 L a motivation
Historique de la recherche
sur l'interprétation
du temps (voir Chernov 1992). Une étude plus récente sur l'in-
terprétation entre le russe et le tchèque .de I. Cenkova de Pra-
gue (1985) fait apparaître des chiffres analogues. L a simulta-
néité du discours original et du discours cible sur une partie
importante de la durée du discours est l'un des rares résultats
factuels qui soient bien documentés dans la recherche sur l'in-
terprétation. E n revanche, la question de savoir dans quelle
mesure cette simultanéité affecte la qualité de la prestation de
l'interprète n'a pas été abordée.
I. Pinter (Kurz), la première interprète de conférence à soute-
nir une thèse de doctorat sur l'interprétation (en psychologie, à
l'université de Vienne, 1969), a étudie expérimentalement la
capacité d'écouter et de parler en même temps chez quatre
groupes de sujets : des interprètes chevronnés, des étudiants en
fin de cursus d'interprétation, des étudiants en début de cur-
sus d'interprétation, et de jeunes étudiants non inscrits en
interprétation. Les sujets devaient répéter des phrases et
répondre à des questions sous différentes conditions expéri-
mentales, dont deux impliquaient une superposition temporelle
de l'écoute et de la production. Il s'est avéré que les interprètes
professionnels et les étudiants en fin de cursus d'interprétation
avaient des résultats sensiblement meilleurs que les deux
autres groupes, ce qui semble corroborer l'hypothèse d'une
amélioration de la capacité d'écouter et de parler en même
temps au fil de l'entraînement.
D. Gerver (1974b) a réalisé une expérience avec des étu-
diants en fin de cursus d'interprétation qui ont écouté, inter-
prété en simultanée ou répété avec décalage des discours enre-
gistrés, puis subi un examen de compréhension et de rappel
des passages concernés. Les résultats étaient meilleurs après
l'écoute qu'après l'interprétation et la répétition avec décalage,
ce qui semble indiquer une interférence due à la simultanéité
de l'écoute et de la production. Ce résultat est corroboré par
une récente étude de M . Viezzi (1990).
S'agissant du contenu du discours de l'interprète, H. Barik
(1971) a fait une analyse détaillée de ce qu'il considère comme
des erreurs de traduction. Il définit entre autres quatre catégo-
ries d'omission :
1. Omission de segments d'un mot, tels que des qualificatifs.
2. Omission de segments plus importants pour cause
d'incompréhension.
3. Omissions dues à un E V S trop important.
4. Omissions dues au regroupement d'éléments provenant de
propositions différentes dans le discours de départ.
42 DANIEL GILE
— L'effet d'apprentissage :
Indépendamment de la question des aptitudes linguistiques
et intellectuelles intervient l'effet de l'apprentissage. En effet, la
formation dure deux ans dans la plupart des écoles, et six mois
dans les stages intensifs proposés par les Nations Unies et la
Commission des Communautés européennes. Pendant cette
période, les étudiants apprennent un certain type d'écoute, une
certaine forme d'analyse, le partage de l'attention, le contrôle
de la production en langue d'arrivée en la présence auditive de
REGARDS SUR LA RECHERCHE EN INTERPRÉTATION DE CONFÉRENCE 45
des textes utilisés dans les expériences des années 60, tels que
des articles du Courrier de l'UNESCO,/voire des phrases isolées
ou des mots isolés (Treisman 1965), sont comparables à ceux
qui interviennent dans 1 interprétation simultanée sur le terrain.
que, thèse combattue par certains théoriciens (voir Ch. 8). Tou-
jours à propos de l'EVS et de l'hypothèse de D. Gerver
(1976 :175) selon laquelle les interprètes accepteraient de sacri-
fier la précision au maintien d u n E V S constant, i l n'est pas
déraisopnable de penser que les interprètes cherchent un équi-
libre entre un E V S court ne risquant pas de surcharger leur
mémoire à court terme d'une part, et un recul suffisant leur
permettant de reformuler une information suffisamment com-
plète et bien assimilée d'autre part. Toutefois, considérer le
maintien d'un E V S constant comme un but en soi s'opposant à
la recherche de la fidélité informationnelle, c'est méconnaître
profondément la mission et les priorités des interprètes telles
qu'ils les voient (Ch. 5).
C'est donc bien essentiellement la méconnaissance de l'inter-
prétation qui fait la faiblesse de ces travaux expérimentaux de
la première génération. Ces insuffisances, mais aussi, peut-on
penser, le fait même que des chercheurs scientifiques se soient
intéressés à l'interprétation, ont poussé les praticiens à réaliser
leurs propres tentatives.
3.1 Introduction
e
rent, avec notamment la mise en place d'un cursus de 3 cycle
en traduction et en interprétation h l'ESIT à Paris.
En 1977 fut organisée à Venise, à l'initiative de deux psycho-
logues, D. Gerver et H . Wallace Sinaiko, une réunion entre
chercheurs dans les sciences linguistiques et comportementales
d'un côté, et les interprètes de l'autre, en vue d'échanger des
idées et d'élaborer des projets de coopération dans la
recherche entre les deux communautés (Gerver et Sinaiko
1978). Sur ce plan, le colloque fut un,échec, les praticiens reje-
tant la démarche des scientifiques, et i l n'y eut pas de suite.
Comme le fait remarquer Laura Gran de Trieste (Gran et
Dodds 1989:11), ce fut le début d'une longue période, quelque
dix ans, marquée par une absence presque totale de dialogue
entre les praticiens et la communauté scientifique. Il semble en
effet qu'à l'exception des chercheurs soviétiques, qui, si l'on en
juge d'après les comptes rendus qu'en font H . Salevsky (1987a)
et G. Chernov (1992), semblent s'être intéressés depuis toujours
à la psychologie, à la linguistique et à la recherche empirique,
les praticiens auteurs d'études sur l'interprétation semblent
dans l'ensemble avoir, délibérément ou non, ignoré les connais-
sances et les méthodes de la communauté scientifique.
Durant les années 70 et jusque vers la fin des années 80, des
travaux étaient réalisés dans plusieurs centres répartis dans le
monde, en partie par des groupes de chercheurs constitués,
comme à l'ESIT à Paris, en partie par des étudiants à l'occa-
sion de leur mémoire de fin d'études, comme à Heidelberg et à
Trieste, mais souvent aussi par des individus isolés. Qui plus
est, si de nombreux chercheurs en interprétation dans diffé-
rents pays étaient au courant des travaux menés à l'ESIT
grâce à la puissante diffusion des écrits qui en émanaient, la
grande majorité d'entre eux, y compris d'ailleurs les cher-
cheurs de l'ESIT, ne savaient pas ce qui se faisait ailleurs. A u
cours de nombreuses visites dans des universités et écoles d'in-
terprétation dans différentes parties du monde depuis 1985,
nous avons pu constater que les chercheurs que nous avons
rencontrés ignoraient une proportion étonnante des travaux de
leurs confrères dans d'autres pays, voire dans leur propre pays.
A cet état de fait, quatre explications possibles :
— Les attitudes
Il nous semble toutefois incontestable que dans certains cas
au moins, le cloisonnement ait été le résultat non pas de fac-
teurs extérieurs, mais de la volonté — en l'occurrence le man-
que de volonté — des chercheurs. Ce facteur est notamment
manifeste chez les chercheurs japonais, qui ne semblent pas
avoir cherché à connaître les écrits occidentaux sur l'interpré-
tation. Lors d'un séjour de recherche d'un an au Japon entre
août 1985 et septembre 1986, nous avons pu nous rendre
compte que non seulement les Japonais ne lisaient pas ces
textes, mais qu'ils s'en désintéressaient, probablement en rai-
son de leur approche plus pragmatique que théorique et scien-
tifique de l'interprétation. Plus frappant encore, le groupe de
l'ESIT, dont les membres se citent constamment, mais ne se
réfèrent quasiment jamais à des travaux sur l'interprétation
extérieurs à leur école (voir Brisset 1993).
3.4.1 La formation
2. L a compréhension du discours
3. L'intégration des unités . de sens à des connaissances
antérieures
4. L'énonciation à partir de la mémoire cognitive
5. La restitution à partir de la langue originale (opération de
calque)
6. L'évocation de termes à partir de la mémoire vocale
7. Le contrôle auditif du discours d'arrivée
8. L a prise de conscience de la situation ambiante
Parmi les autres thèmes qui ont mobilisé l'attention des pra-
ticiens pendant la période s'étendant des années 70 jusque vers
le milieu des années 80, citons :
Tendances récentes
dans la recherche sur l'interprétation
1. Introduction
2.1 L'Australie
2.2 Le Japon
2.3 Trieste
2.5 L'Autriche
2.6 L'Allemagne
2.7 La Suisse
3.1 La France
3.3 Le Canada
5. La communication .
6. Conclusion
1. Introduction
2. De la difficulté d'interpréter
2.1 Exemple
Discours original
Discours interprété
« ... I purposely did not go back to my room and outline what I was
going to talle about, because if I did I would probably say a lot of
things that really weren't on my mind and I would try to tailor it
after the context of this meeting. »
Etudiant A B C D E
Simultanée 42 30 37 38 31
Consécutive 35 24 31 11 16
Exposé 11 10 5 8 *
L exposé
-—Dans l'exposé, l'orateur exprime ses propres idées ou
énonce des connaissances acquises avant le début de son
discours.
— Il choisit ses propres mots et ses propres tournures avant
et pendant son exposé, et ce à son propre rythme.
— Il n'a pas besoin de commencer à énoncer une idée tant
que celle-ci n'est pas claire dans son esprit.
— Il est libre de modifier le déroulement de son discours à
tout moment.
— Il peut concentrer toute son attention sur la formulation
du discours.
La consécutive
— En consécutive, l'interprète énonce des idées qui ne sont
pas les siennes, et i l doit souvent reformuler des informations
dont il vient seulement de prendre connaissance.
— Pour préparer son discours, i l n'a que le temps de l'inter-
vention de l'orateur, pendant laquelle son attention est égale-
ment prise par l'écoute et l'analyse du discours et par la prise
de notes.
— En revanche, au moment de la reformulation, i l peut par-
ler à son propre rythme.
— L'interprète connaît l'ensemble du segment de discours
qu'il va interpréter avant d'en commencer la reformulation.
Sur ce plan, il est parfois en meilleure situation que l'orateur, à
qui il arrive de devoir improviser.
— L'interprète est dans son intervention astreint à la fidélité
au discours de l'orateur, et ne peut y changer que des élé-
ments mineurs (voir Ch. 5).
— Au cours de la phase de reformulation, une partie de son
attention est consacrée à la lecture des notes et à un effort de
mémoire.
La simultanée
— En simultanée comme en consécutive, l'interprète exprime
des idées qui ne sont pas les siennes et reformule des informa-
tions dont il vient seulement de prendre connaissance.
90 DANIEL GILE
;
6.2.2 L Effort de production
(1) E+ M+ P+ C - T
où
(2) E + M+ P + C= T ^ D
La saturation
La saturation correspond au cas où le total des besoins
dépasse le total disponible (inéquation (2) non réalisée). Dans
REGARDS SUR LA R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 101
Le déficit individuel
Le 'déficit individuel' correspond au cas où l'un des Efforts
ne dispose pas de la capacité de traitement nécessaire à l'exé-
cution de sa tâche, alors que la capacité totale disponible est
supérieure au total des besoins : l'inéquation (2) est réalisée,
mais les inéquation(s) (3) et/ou (4) et/ou (5) ne le sont pas. Les
déficits individuels surviennent notamment chez les étudiants
et débutants, qui n'ont pas encore acquis la maîtrise de la ges-
tion de leur capacité de traitement, mais aussi chez des profes-
sionnels chevronnés, en cas de défaillance passagère, par
exemple à un moment de fatigue, et au moment où survient
de manière inopinée un segment de discours plus complexe
que prévu.
densité informationnelle)
t -t : « Pacific Islands Development Fund » (forte densité
2 4
informationnelle)
t ~fin : « has committed large funds to the project » (faible den-
4
sité informationnelle)
a. L'Effort d'écoute
— De t à t , l'orateur prononce la formule standard de
0 2
b. L'Effort de production
L'Effort de production commence en t une fois que l'inter-
1;
c. L'Effort de mémoire
Pendant la formule d'appel standard qui marque le début de
l'intervention, l'Effort de mémoire est quasiment nul, puisque
l'interprète évoque en langue d'arrivée la même formule d'ap-
pel, qu'il connaît bien, et qu'il termine son énonciation en
même temps que l'orateur. Lorsque ce dernier commence à
prononcer le nom propre, comme l'interprète attend avant de
reprendre son propre discours, l'information s'accumule en
mémoire à court terme de t jusqu'en t , moment où l'inter-
4 6
8. Les 'déclencheurs'
1 2 3 4
« International Association of Conference Interpreters »
« Association internationale des interprètes de conférence »
2 1 4 '3
Ecoute en consécutive = E + M + P N + C
où
où
11. L'anticipation
Au niveau grammatical,
En tout état de cause, les mots outils tels que les interroga-
tifs (que, où, comment, etc.), les articles et les mots de coordi-
nation, dont la charge informative au sens sémantique est plu-
tôt faible, sont des prédicteurs (Richaudeau 1981:48) et ont
donc une grande utilité potentielle en simultanée. 11 en est de
même des désinences, surtout dans les langues où les substan-
tifs ont une déclinaison plutôt riche (notamment dans les lan-
gues slaves et en grec), car elles peuvent faciliter l'anticipation
en indiquant le rôle grammatical ou fonctionnel des éléments
apparaissant en début de phrase et donnent donc des indices
sur la suite à venir.
Les considérations ci-dessus mettent en relief les problèmes
susceptibles d'être posés par un orateur faisant son interven-
tion dans une langue mal maîtrisée, problèmes évoqués plus
haut à propos de l'Effort d'écoute. Au-delà des éventuels pro-
blèmes d'accent, en ne respectant pas les probabilités transi-
tionnelles propres à la langue, il rend l'anticipation plus difficile
et plus risquée.
Par ailleurs, i l ne semble pas déraisonnable de penser que
dans les langues où les indications grammaticales sont peu
nombreuses, par exemple en japonais, l'anticipation linguisti-
que est moins facile. De même, étant donné l'importance syn-
taxique et la charge informationnelle du verbe dans le discours
(Noizet 1980), il est plausible que sa présence vers le début de
la phrase dans certaines langues favorise l'anticipation, et que
son emplacement en fin de phrase dans d'autres langues, telles
que l'allemand ou le japonais, ait un effet contraire.
116 DANIEL GILE
nelles' (voir Gile 1985b), dont une partie n'y figurent pas par la
volonté du locuteur.
Autre fait intéressant, quand, dans une variante de l'expé-
rience, on retire aux participants la feuille portant le premier
énoncé et qu'on leur demande d'énoncer une nouvelle fois la
même idée, une partie d'entre eux forment m\ énoncé diffé-
rent du premier. Interrogés sur les raisons pour laquelle les
deux énoncés ne sont pas identiques, ils répondent soit ne pas
savoir, soit avoir changé d'optique', soit avoir pensé que le
deuxième énoncé était meilleur que le premier sur le plan lin-
guistique ou communicationnel.
De ces variations, il apparaît que lors de renonciation spon-
tanée, le locuteur n'obéit pas à des lois déterministes qui abou-
tissent à un énoncé particulier, mais qu'il produit des énoncés
dont il peut penser qu'ils ne sont pas nécessairement optimaux
au regard de l'acte de communication qu'ils servent, et qu'il
peut souhaiter modifier par la suite. Ces observations concor-
dent avec le fait que même dans l'écrit, où les auteurs dispo-
sent de plus de temps que les locuteurs produisant spontané-
ment un énoncé oral, les modifications et corrections sont
monnaie courante.
L'ensemble de ces facteurs semblent justifier une certaine
liberté dans renonciation spontanée qu'est l'interprétation, à
condition que cette liberté soit au service de l'efficacité de la
communication, dans la recherche d'un énoncé plus clair, plus
convaincant, plus acceptable sur le plan linguistique, mais qui
respecte néanmoins le message, l'esprit et le style de l'orateur.
Ils expliquent aussi que cette liberté soit moindre en traduc-
tion. D'une part, l'énoncé écrit à traduire a pu faire l'objet d'un
contrôle et d'éventuelles améliorations qui ont abouti à sa
forme actuelle, ce qui peut réduire la variabilité involontaire
chez l'auteur par rapport à renonciation orale spontanée. D'au-
tre part, le style' perçu par le lecteur dépend uniquement de
l'énoncé qu'il lit en langue d'arrivée, alors que le style' de l'ora-
teur en interprétation apparaît aussi à travers sa présence phy-
sique sur les lieux, donc son image et éventuellement sa voix.
En interprétation, la partie vocale et la partie non-verbale de la
traduction jouent donc un rôle non négligeable dans la recons-
titution du style' de l'orateur.
REGARDS S U RL A R E C H E R C H E E NINTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 125
2. L'attente
Face à un problème de compréhension, l'interprète choisit
parfois d'attendre que le contexte lui donne davantage d'éclair-
cissements et tergiverse, par exemple en ralentissant renoncia-
tion de son discours ou en recourant au remplissage', à savoir
la production d'un segment d'énoncé n'apportant aucune infor-
mation nouvelle mais permettant d'éviter le 'blanc' (par exem-
ple à travers des formules telles que « comme je vous le disais,
Monsieur le Président, mes chers collègues », « c'est donc un
problème important », etc.).
Le coût de cette tactique se mesure essentiellement en
retard pris par rapport à l'orateur.
7. L'omission tactique
Il s'agit d'une omission consciente de l'information véhiculée
par un segment donné si l'interprète ne l'a pas comprise, s'il l'a
oubliée ou s'il a du mal à la restituer en langue d'arrivée.
L'omission tactique' se distingue de l'omission inconsciente,
qui intervient par exemple quand l'interprète n'a pas assez de
capacité de traitement dans l'Effort d'écoute et d'analyse et
qu'il n'enregistre' pas un segment de discours donné.
9. L'explication ou la paraphrase
Face à la difficulté de restituer un terme technique ou un
concept par un terme précis ou une expression consacrée en
langue d'arrivée, l'interprète peut choisir d'expliquer ou de
paraphraser l'expression. Par' exemple, en électronique, ne
connaissant pas le terme français consacré pour le terme
anglais 'action impulse', i l peut parler de «la recherche d'une
5
ligne par sélecteur actionné par impulsions » ; en médecine
REGARDS S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 133
10. La simplification
Face à un segment de discours que l'interprète a du mal à
comprendre ou à restituer, il choisit parfois de le restituer sous
une forme simplifiée, en n'en rendant pas tous les éléments. L a
simplification implique donc des omissions, mais à un niveau
plus 'régional' que ponctuel. L a restitution de l'information à
un niveau d'abstraction plus élevé (tactique 5) est un cas parti-
culier de la tactique de simplification.
13. Le 'transcodage'
Il s'agit de traduire littéralement l'expression ou le terme
dont l'équivalent consacré en langue d'arrivée est inconnu de
l'interprète. Ainsi, dans une conférence, le terme français 'télé-
détection' a été rendu en anglais par « télédétection » (le terme
idoine dans le contexte eut été 'remote sensing').
— La perte d'information
Chaque tactique a un coût potentiel en information perdue'
dans le discours en langue d'arrivée. Notons qu'une perte dans
le discours n'implique pas nécessairement une perte d'informa-
tion pour les auditeurs. E n effet, une information précisée
dans un segment de discours peut être répétée ailleurs, ou être
déjà connue des auditeurs. C'est pourquoi même des tactiques
impliquant un véritable abandon d'information dans le dis-
cours (omission, passage à un plus grand niveau d'abstraction,
etc.) peuvent n'affecter en rien la transmission du Message aux
auditeurs. Par ailleurs, même une information non restituée
qui est inconnue des auditeurs peut avoir pour ceux-ci une
valeur négligeable, voire négative (informations superflues,
parfois agaçantes pour les délégués). Sur le plan déontologi-
que, l'omission d'une telle information s'oppose à l'obligation
de fidélité. Sur le plan tactique, elle permet parfois de sauve-
garder une information plus importante. Aucune recherche n'a
tenté d'étudier les déterminantes de l'importance des informa-
tions primaires' (faisant partie du Message) pour les délégués,
ni la capacité des interprètes d'évaluer cette importance.
REGARDS S U R LA R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 137
«In any event an adequate translation will always be one that has
been produced with just enough expenditure of time and energy to
meet the needs of the consumer. It should not be of a higher qua-
lity than he requires if this will introduce a higher cost... »
4. La loi d'auto-protection
Parfois, les interprètes perdent un élément important dans le
discours et choisissent de ne pas en informer les auditeurs, les
privant ainsi de la possibilité de demander à l'orateur de répé-
ter ou de préciser. Un tel choix s'oppose à la loi du rendement
maximum et ne peut pas toujours s'expliquer par la loi du
moindre effort. Il s'agit plutôt pour l'interprète de se protéger
en ne laissant pas apparaître ses difficultés et faiblesses.
Il convient toutefois de souligner que de telles tactiques ne
relèvent pas toujours de la loi d'auto-protection. E n effet, des
interpellations répétées sont susceptibles de nuire non seule-
ment à l'interprète, mais aussi à l'orateur, en ce sens qu'elles
interrompent le fil du discours pour l'auditeur et abaissent le
taux de réception. Notons aussi que parfois le discours est si
visiblement ininterprétable, y compris aux yeux de l'auditeur,
REGARDS S U RLA R E C H E R C H E E NINTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 139
4. Commentaires méthodologiques
La qualité en interprétation
de conférence
1. introduction
« Senior members of AUG, with a sigh and a smile, refer to the sub-
ject of quality as « the monster of Loch Ness ». They don't mean to
say that quality doesn't exist. They feel that it gets talked about a
lot, but that nobody has ever managed to catch (define) it for all
the world to see and believe and that nothing can be done about it.
DANIEL GILE
a. Les délégués
Les délégués qui écoutent l'orateur en langue de départ
n'ont pas besoin de l'interprétation et ont tendance à considé-
rer l'interprète comme un élément étranger et souvent gênant
dans la communication, car l'interprétation implique des
contraintes : préparation de documents, nécessité de parler
dans un microphone, débit limité dans les interventions, réu-
REGARDS SUR LA RECHERCHE E N INTERPRÉTATION DE CONFÉRENCE 149
b. Le client
Le client, défini ici comme le donneur d'ouvrage qui paie
rinterprète, peut avoir des intérêts différents de ceux de l'ora-
teur, et peut donc faire pression dans un sens qui ne favorise
pas la fidélité de l'interprète à l'égard de l'orateur. S'il est lui-
même organisateur de réunions avec interprétation ou chef-
interprète, il peut souhaiter éviter d'attirer l'attention des orga-
nisateurs de la réunion sur les problèmes liés à l'interprétation
(voir Section 4.1). Dans un tel cas, i l est susceptible de ne pas
150 DANIEL GILE
c. Le recruteur
Le recruteur est parfois le client (qui paie), et souvent un
autre interprète. Même si la rémunération vient d'ailleurs, pour
s'assurer une quantité suffisante de travail, l'interprète dépend
davantage du recruteur que des délégués, qui en général réa-
gissent peu à la bonne ou mauvaise qualité de la prestation
(voir à ce sujet le livre satirique, mais souvent fort juste, de
J. Coleman-Holmes 1971). L a présence du recruteur sur le ter-
rain peut donc avoir des incidences importantes sur le compor-
tement des interprètes. Quand i l s'agit d'un collègue, sa pré-
sence en cabine peut avoir un effet très stimulant sur la
qualité du travail de l'interprète 'actif, car i l peut mieux éva-
luer la qualité du travail que les délégués en salle (voir plus loin).
e. Le président de séance
En tant que gestionnaire du déroulement de la réunion, qui
a autorité pour donner et reprendre la parole aux intervenants
et pour intervenir lui-même à tout moment, le président de
séance a un rôle important, notamment au regard du maintien
de conditions de travail acceptables : horaires, débit de l'ora-
teur, documents, discipline de microphone, etc.
f. Les techniciens
Responsables du matériel électronique dans la salle d'inter-
prétation, ils ont à ce titre un rôle essentiel, tant pour le son
que pour l'aménagement de l'espace dans la salle, notamment
en ce qui concerne le positionnement de la cabinejl'interpréta-
tion et de l'écran sur lequel seront projetés transparents et dia-
positives. Parfois, ils aident aussi à faire respecter la discipline
REGARDS SUR L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 151
2.3 La fidélité
3. La perception de la qualité
a. L'orateur :
En simultanée, il parle en même temps que l'interprète et ne
peut donc l'écouter et juger sa prestation. Il arrive que les ora-
teurs portent un casque et contrôlent l'interprétation tout en
parlant. Toutefois, écouter l'interprétation d'un segment de dis-
cours en le comparant à l'original, tout en prononçant un
deuxième segment et en préparant mentalement le segment
suivant, représente une charge cognitive probablement inabor-
REGARDS S U RL A R E C H E R C H E E NINTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 153
e. Autres acteurs
S'agissant du client éventuellement présent, d'un recruteur
non interprète, du président de séance ou animateur de table
ronde et des techniciens, tous se retrouvent essentiellement
dans la même situation que les délégués écoutant en langue de-
départ ou en langue d'arrivée, avec les mêmes contraintes et
limites.
c. Les recruteurs
Si les organisateurs des réunions et les délégués ont tout
intérêt à ce que la qualité du travail des interprètes soit éva-
luée de manière fiable et précise, le point de vue du recruteur
est parfois différent. Dans l'ensemble, il fait partie de l'une des
trois catégories suivantes :
— Il peut avoir une fonction adrninistrative chez le client
(société, association, organisation internationale, organisme
public) en tant que Directeur, responsable de la communica-
tion, assistant d'un responsable, etc.
— Il peut être chef-interprète (dans une organisation interna-
tionale) et donc avoir la responsabilité du recrutement des
interprètes, voire de l'ensemble des questions touchant à
l'interprétation.
— Il est souvent interprète-conseil, et agit comme consultant
indépendant pour le compte du client.
160 DANIEL GILE
d. Les interprètes
Les interprètes de conférence sont peu accessibles pour
deux raisons. La première est leur petit nombre : quelques mil-
liers en tout dans le monde, quelques centaines au maximum
sur les plus gros marchés (Paris, Bruxelles, Genève, Tokyo).
Selon les pays et les combinaisons linguistiques, leur forma-
tion, leur situation économique, leur statut professionnel et
leur compétence sont très variables. Comme il a été indiqué
plus haut, il n'est pas possible à une équipe de recherche locali-
sée en un endroit du monde de couvrir toute cette variété
d'environnements et de situations.
La deuxième raison de la difficulté d'accès du fait des inter-
prètes est leur vulnérabilité. Vulnérabilité psychologique tout
d'abord : les interprètes ont par formation et par idéal profes-
sionnel l'ambition de parvenir à une fidélité informationnelle
complète', et ressentent douloureusement le fait que souvent,
ils n'arrivent pas à réaliser cet objectif (voir Ch. 4). La vulnéra-
R E G A R D S S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 161
Cette étude visait elle aussi non pas une évaluation «objec-
tive » de la qualité du travail, mais une exploration de l'impor-
tance relative qu'accordaient les délégués à chacun des cri-
tères. Malheureusement pour cette tentative (mais heureuse-
ment pour les délégués et interprètes concernés), les
évaluations ont toutes été très positives, ce qui n'a pas permis
de mesurer le poids relatif de chacun des éléments de qualité
par rapport à l'évaluation globale. On notera toutefois que chez
les deux répondants qui ont donné une évaluation négative de
la qualité vocale et prosodique de l'interprétation, l'évaluation
de la qualité globale n'a pas souffert.
Reprenant le travail par questionnaire pour constituer des
échantillons plus grands et pour avancer vers une plus grande
discrimination par groupes d'utilisateurs, Ingrid Kurz (1992) a
élargi son étude de 1988 à deux groupes supplémentaires: les
délégués à une conférence sur le contrôle de qualité, et à une
conférence du Conseil de l'Europe sur les équivalences des
« périodes d'études », toutes les deux tenues en 1989.
Des résultats, il apparaît une fois de plus que le critère de
concordance du sens de l'original avec celui de la traduction
est le plus important pour tous les groupes, à l'exception des
délégués du Conseil de l'Europe, qui ont considéré le bon
usage terminologique comme plus important. La cohérence
164 DANIEL GILE
2. Idées consensuelles
Il est rare que les étudiants arrivant dans une école soient
soumis d'emblée à des exercices d'interprétation proprement
dits. En général, une préparation, même courte, est de rigueur.
La forme la plus généralisée de ces premiers contacts est la
« consécutive sans notes » ou « mémorisation », où les étudiants
doivent résumer de courts exposés sans avoir le droit de pren-
dre des notes. L'exercice peut être fait dans une seule langue,
puis avec une langue de départ et une langue d'arrivée. Les
exposés deviennent progressivement plus longs, plus difficiles,
et il est demandé aux étudiants de les restituer d'une manière
de plus en plus complète (voir les différents articles à ce sujet
dans Delisle 1981, Gerver & Sinaiko 1978, Gran et Dodds 1989,
ainsi que dans Seleskovitch et Lederer 1989).
Ces exercices sensibilisent les étudiants à la nature de
l'écoute requise, à la nécessité d'analyser le discours original,
aux exigences de rigueur dans la restitution, et les préparent à
la « vraie » consécutive avec prise de notes.
4.1.2 La consécutive
5. Conclusion
!
Chapitre 8
Aspects linguistiques
de l'interprétation
1. Introduction
c. Le langage oratoire
Enfin, dans certains types de réunions, notamment les réu-
nions diplomatiques et politiques, mais aussi dans certaines
réunions culturelles, intervient un langage où abondent des
mots et structures linguistiques oratoires, voire littéraires.
La répartition de ces trois catégories de langage dans les
conférences est variable. Si toutes englobent une large part de
langage général non spécialisé, certaines comportent une forte
part de langage de spécialité et peu de langage oratoire, et
d'autres un langage plutôt oratoire et non spécialisé. Qui plus
est, dans les langages de spécialité, qui, cumulativement, sont
bien plus riches que le langage non spécialisé, seul un petit
sous-ensemble de spécialités est concerné à chaque confé-
rence. Il en résulte que selon leur 'marché', les interprètes peu-
vent avoir besoin de connaissances linguistiques sensiblement
différentes.
1. La tendance centrifuge
Un Elément non stimulé tend à dériver vers l'extérieur du
système: s'il est initialement dans la Zone active, il tend à
migrer vers des Orbites de plus en plus décentrées, puis vers la
Zone passive, où il continue le cas échéant à dériver vers l'ex-
térieur jusqu'à sa disparition hors du Système.
5. L'effet d'accompagnement
Quand un Elément subit une poussée centripète du fait
d'une stimulation, il est accompagné, dans une mesure varia-
ble, par d'autres Eléments qui lui sont associés. Cette associa-
tion peut être morphologique, phonétique, grammaticale, gra-
phique, psychologique. Elle s'exerce aussi d'une langue à
R E G A R D S S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E CONFÉRENCE 193
3.1 Introduction
La recherche en interprétation :
données et stratégies
1.1 Introduction
que le rapport est écrit ou oral), afin que celui-ci puisse les
évaluer, notamment au regard de leur validité et de leur fiabi-
lité, et procéder éventuellement à des replications d expé-
riences pour en vérifier les résultats. Pour certains scientifi-
ques, «le critère de la valeur scientifique d'une méthode
restera nécessairement le caractère contrôlable des résultats
qu'elle fournit » (Reuchlin 1969 :35).
Or, dans la plupart des textes sur l'interprétation, les
méthodes et données sur lesquelles se fondent les idées expri-
mées ne sont pas explicitées. Ainsi, Catherine Stenzl (1983 :47)
explique que dans son livre, M. Lederer (1981) ne reproduit pas
l'ensemble des discours en langue d'arrivée de son corpus et
ne donne que peu d'informations fondées sur le corpus dans
son ensemble ; i l en résulte l'impossibilité d'évaluer la représen-
tativité des passages dont elle parle.
Quelques exemples ' récents de cette caractéristique des
textes sur l'interprétation peuvent être trouvés dans un
ouvrage collectif de D. Seleskovitch et M . Lederer (1989), où
les deux auteurs affirment notamment que « scientifiquement
le cas est clair : dans tous les secteurs du langage on comprend
plus qu'on ne peut exprimer... Dans une langue étrangère
aussi, on peut comprendre beaucoup plus qu'on ne peut expri-
mer» (p. 135). On se demandera pourquoi «le cas » est si clair.
On peut aussi contester l'affirmation sur la base de l'observa-
tion des apprenants de langues étrangères qui arrivent à expri-
mer un message en choisissant les mots et les structures qu'ils
connaissent, alors qu'ils ne comprennent pas le m ê m e message
formulé par un locuteur natif avec des mots et des structures
choisis par lui et qu'ils connaissent mal ou ne connaissent pas.
D. Seleskovitch et M. Lederer n'expliquent d'ailleurs pas d'où
vient leur certitude « scientifique », et ne citent aucune étude et
aucun auteur à l'appui de leur affirmation.
Autre exemple, à la fin du même livre, elles écrivent :
«... les orateurs qui formulent très rapidement ne gênent pas les
interprètes, car un orateur rapide r é p è t e sa pensée ou l'explicite là
o ù d'autres font des pauses, de sorte que l'on peut affirmer que la
m a t i è r e que traite l'interprète, à savoir le sens, n'est pas proportion-
nelle à la quantité de paroles p r o n o n c é e s par unité de temps, mais
que la densité de l'information reste toujours à peu près la
même... » (p. 116).
2.4 L interdisciplinarité
3. Perspectives et stratégies
3.2 La formation
Première année
— Un cours de méthodes de recherche, où seraient ensei-
gnées la « démarche scientifique » et des techniques de base. Il
existe de nombreux livres sur les méthodes de recherche dans
les sciences sociales que l'on pourrait utiliser à ces fins au prix
d'une légère adaptation (voir par exemple Babbie 1992,
Frankfort-Nachmias et Frankfort 1992, Robert 1988).
226 D A N I E L GILE
Deuxième année
— Un séminaire dans lequel seraient discutés en classe lors
de réunions périodiques l'ensemble des projets des étudiants,
selon leur état d'avancement.
— Le perfectionnement thématique et le perfectionnement
technique dans les méthodes de recherche appropriées auprès
d'un département universitaire ou d'un centre de recherche
approprié.
3.3.3 La replication
c. Fautes de langue :
Si l'existence de fautes de langue en interprétation est
connue, personne n'a recherché systématiquement des régula-
rités qui permettraient de concevoir des stratégies correctrices.
Un travail de redherche relativement simple et potentielle-
ment très utile pour les étudiants en interprétation consisterait
à repérer, à classer et à compter les fautes de langue com-
mises lors d'exercices d'interprétation, en recherchant notam-
ment des régularités dans les types de problèmes survenant
dans la langue active non maternelle des étudiants en fonction
de leur langue maternelle (fautes de langue typiques des étu-
diants anglophones en français, des étudiants francophones en
allemand, etc.).
230 D A N I E L GILE
A Brisset, 53
Bros-Brann, 151
Acta Universitatis Carolinae Trans- Bühler, 67, 161, 162, 164
latologica Pragensia, 68 Bulletin de l'AIIC, 28, 48, 145, 146,
AIIC, 13, 21, 26, 28, 78, 145, 152, 165,232
161, 165, 169, 170, 175, 178,
179, 180, 186, 314, 216, 224,
232, 234 C
Aitchison, 90
Alessandrini, 77 Capaldo, 27, 59
Alexieva, 71, 72 Carroll, 145, 152, 186
Allioni, 141, 178 Cartellieri, 27, 42, 99, 113, 152
Altman, 77 Cenkova, 41, 76
American Translators Association, Cerrens, 59
70 Chaire C E R A , 238
Anderson, 61, 71, 72, 207, 208, 214 Chernov, 37, 38, 40, 41, 42, 45, 49,
Andronikoff, 135 58, 59, 113
Arencibia Rodriguez, 71 Cherry, 90
Arjona-Tseng, 230 Clark, 90,115
Asano, 34, 99, 116, 198, 204 Coleman-Holmes, 24, 27, 150
Association des amis de l'ESIT, 182 Commission des C o m m u n a u t é s
Avirovic, 76 e u r o p é e n n e s , 217
Condon, 203
Cooper, 60
B Costermans, 115
Babbie, 225
Balzani, 214 D
Barik, 37, 38, 40, 41, 42, 46, 47,
49, 151 Daro, 74, 77, 82,219
Bertone, 60, 154 Davidson, 63, 76, 206
Bowen, 67, 70 Davies, 60
260 DANIEL GILE
De Clarens, 186
Déjean Le Féal, 45, 165, 182, 189,
194, 196 G
Delisle, 57, 177
Dillinger, 19, 32,71,77, 221 Galer, 27
Dodds, 49,61,63, 167, 177, 230 Galli, 77
Dollerup, 66, 167 Gambier, 66
Donovan, 70, 151, 152 Garcia Landa, 57
Garrett, 115
Gémar, 218
E Gentile, 63
Germersheim, 50
Eberstark, 27, 59 Gerver, 7, 36, 37, 38, 39, 40, 41,
Ecole de Genève ETI - Genève, 28, 42, 45, 46, 48, 49, 58, 77, 172,
35, 62, 67, 68,152, 178 177, 230
Ecole de l'université de George- Giambagli, 76, 206
town, 26, 50, 67, 70 Gile, 12, 18, 19, 32, 33, 34, 35, 43,
Ecole de l'université de Heidel- 46, 59, 62, 64, 70, 76, 78, 85,
88, 108, 111, 116, 120, 122, 124,
berg, 50, 52, 67, 140
128, 153, 161, 163, 165, 167,
Ecole de l'université de Vienne,
178, 182, 183, 187, 192, 195,
67, 75
196, 198, 200, 202, 203, 213,
Ecole de Trieste ( S S L M de l'uni-
217, 227, 229, 230, 238
versité de Trieste), 49, 50, 52,
Gladstone, 129
60,61,65,66,78,234, 236, 238
Glaesser, 60
ESIT, 21, 22, 29, 33, 49, 50, 52, 53,
Goldman-Eisler, 19, 37, 38, 39, 40,
54, 55, 62, 69, 70, 88, 168, 169,
46, 49, 90
177, 180, 182, 186, 195, 223,225
Graesser, 93
EST-European Society for Trans-
Gran, 22, 49, 59, 61, 63, 66, 72, 73,
lation Studies, 67
167, 177, 230
ETI voir école de Genève Green, 74
Eysenck, 94, 99 Gringiani, 174
F m
M
K
Mackintosh, 61, 168
Kade, 42,99, 113 Massaro, 96
Kahnemann, 92 Matthei, 90
Kanayama, 34, 198, 200 Matyssek, 141
Kanno, 200 Meak, 162
Keane, 94, 99 Média et langages, 188
Keiser, 170, 171, 173, 174, 186 Meta, 203
Key Center for Asian Languages MŒS-Monterey Institute for Inter-
and Studies, 63, 65 national Studies, 70, 167, 168,
Kindaichi, 200 174
Kirchhoff, 58, 59 Miller, 94, 95, 96, 138
Kolers, 91 Mizutani, 203
Kolmer, 60 Moray, 92
262 DANIEL GILE
Morris, 71,138,149
Moser, 57, 58, 99, 113, 173, 174,
213
Moser-Mercer, 52, 67, 68, 77,218 0
Muramatsu, 26, 200
Quicheron, 27
N R
SSOTT-Scandinavian Symposium
on Translation Theory, 66
Stenzl, 46, 47, 52, 61, 143, 151, V
152, 207, 208, 209/ 230, 235
Strolz, 67, 85, 179, 198 V a n Hoof, 31, 32, 33,35
Studdert-Kennedy, 95 Varantola, 152
Suzuki, 172 Viaggio, 218
Viezzi,41,77, 183
T
W
Target, 238
Taylor, 22, 66, 73 Warren, 95
The Interpreters Newsletter, 9, 22, Watanabe, 64,217, 238
28, 66, 73, 76, 78, 234 Weber, 24, 70, 152, 154, 168
The Jerome Quarterly, 26, 70 Wesenfelder, 24
Thiéry, 27, 59, 168, 190 Wüss, 99, 113, 198
Tirkonnen-Condit, 66
Tommola, 66, 73, 117, 219, 232
Toury, 28,215
TRANSST, 78
Treisman, 36, 37, 46 Zeller, 60, 67
Tseng, 69 Zimnyaya, 40
Zipf, 138
Tsûyakurironkenkyû (Interpreting
Research), 64, 78
Tung, 60
A chuchotée, 12
chunks, 96
accents, 107, 139 client, 15, 149
air (qualité de l'air), 44 compression de texte, 37, 38
aisance (apparente de l'interprète), conditions de travail, 139, 160
137 consécutive sans notes, 177
Allgemeine Translationswissen- constituants, 39
schaft, 235 contraintes liées à l'interprétation,
anticipation, 42, 59, 201, 202 148-149
aptitudes, 13, 45
convictions personnelles, 147, 148
attitudes, 139-140, 230
correction grammaticale, 162, 164
automatismes, 33
créativité, 17
B
D
F
K
fatigue, 139, 195
faux amis, 193 kango, 199, 200
fins de phrase, 116, 201
fission, 39
fluidité du discours, 162 L
flux d'informations, 12
formation à l'interprétation vers le langage de la p r o c é d u r e , 188
B , 179, 180 langue A, 186
fusion, 39 langue B, 186
langue C, 186
langue des signes, 70
G latence, 103, 117
lexicométrie, 196
grammaire des notes, 141 liberté syntaxique, 116
longueur des énoncés, 204
loyauté professionnelle, 137
H loyauté tournante, 150
I 'mémorisation', 177
message, 120, 121
image de l'interprète, 17, 140 modèle flottant, 33
indicateurs physiologiques, 117 mots outils, 115
R E G A R D S S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E C O N F É R E N C E 267
N S
9
Dessin utilisé pour une expérience sur renonciation . . . . . . . . . . . . . . . . 123
9
L'interprétation comme processus .. 213
Table des matières
INTRODUCTION 7
CHAPITRE 1
La recherche sur l'interprétation : un cadre général
1. L'interprétation de conférence : r a p p e l s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2. L'interprétation de conférence comme objet de recherche . . 14
2.1 La recherche sur l'interprétation dans son cadre
propre . . . . . . . . . . . — 14
2.1.1 Traduction et interprétation : quelques diffé-
rences 14
2.1.2 Champs d'investigation . . . . . . . . . . — . . . . . . . . . . . . 15
2.2 La recherche sur l'interprétation comme cas particu-
lier de communication verbale — . . 18
2.3 Les effets sociologiques et culturels de l'interprétation . 19
3. Auteurs et chercheurs dans les publications sur l'in-
terprétation — . — ... 20
3.1 Les interprètes-chercheurs 20
3.1.1 L a disponibilité — 21
3.1.2 L a motivation 21
3.1.3 L a formation à la recherche 23
3.2 Les étudiants en interprétation . . . . . . . . . . . . . — . . . . — 24
3.3 Les interprètes non chercheurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Les chercheurs extérieurs'............................. 24
4. Types de textes et d é m a r c h e s de r e c h e r c h e . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.1 Les textes introductifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
4.2 Les textes factuels professionnels....... — ............ 26
4.3 Les textes anecdotiques 26
4.4 Les textes historiques................................... 26
4.5 Les textes 'réflexifs'ou de réflexion'. — . . . . . . — . . . . . 27
4.6 Les textes normatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.7 Comptes rendus et bibliographies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
272 DANIEL G I L E
CHAPITRE 2
Historique de la recherche sur l'interprétation
1. Les premiers écrits .., 31
2. L a période expérimentale des a n n é e s 6 0 — 36
2.1 Présentation des travaux 36
2.2 Un examen critique des travaux expérimentaux.. 42
2.2.1 Les sujets — 43
2.2.2 Les m a t é r i a u x — .— . 45
2.2.3 Les conditions expérimentales 46
2.2.4 Les définitions, inferences et évaluations 46
3. L a période des praticiens : les a n n é e s 7 0 et 8 0 48
3.1 Introduction 48
3.2 Caractéristiques générales de la période 49
3.2.1 Une activité de recherche m e n é e par des pra-
ticiens - ens eignants — . 49
3.2.2 L'essentiel des travaux est de type réflexif o u
théorique • 50
3.2.3 Des travaux fortement cloisonnés 52
3.3 La « théorie du sens » ................... 53
3.4 Thèmes et réalisations 56
3.4.1 L a formation . . . . . . . . . . . . . . — 56
3.4.2 Les modèles de l'interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.4.3 Autres é t u d e s et t h è m e s 59
CHAPITRE 3
Tendances récentes dans la recherche sur l'interprétation
1. Introduction • 61
2. Les centres nouveaux o u en renouvellement 62
2.1 VAustralie. 63
2.2 Le Japon 64
2.3 Trieste 65
2.4 La région Scandinave...— . . . . . — 66
2.5 L'Autriche 67
2.6 L'Allemagne — ... 67
2.7 La Suisse — 68
2.8 Les républiques tchèque et slovaque 68
2.9 L'Asie hors-Japon 69
3. Autres centres et activités individuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.1 La France. — 69
3.2 Les Etats-Unis 70
3.3 Le Canada 70
3.4 L'amérique latine.... — 71
R E G A R D S S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRETATION D E C O N F É R E N C E . 273
CHAPITRE 4
Les modèles d'Efforts de l'interprétation
I. Introduction .... .... — ........ 81
2. De la difficulté d'interpréter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.1 Exemple................................................ 82
2.2 Les fautes et maladresses en interprétation : fréquence
et importance........................................... 84
3. Fautes et maladresses non liées aux processus mentaux de
l'interprétation 86
3.1 Problèmes environnementaux.......................... 86
3.2 Connaissances et compréhension de l'interprète . . . . . . . 87
4. Les contraintes de l'interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5. Opérations automatiques et non automatiques 91
6. Les Efforts en interprétation s i m u l t a n é e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
6.1 Les trois Efforts.. — 92
6.2 Les Efforts sont-ils automatiques ? . . . . . — . . . . . . . . . . . . 94
6.2.1 L'Effort d'écoute 94
6.2.2 L'Effort de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
6.2.3 L'Effort de m é m o i r e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
7. L e m o d è l e d'Efforts de l a simultanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
7.1 Présentation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
7.2 Les défaillances. 100
7.2.1 Sources de défaillances 100
7.2.2 Les manifestations des défaillances . . . . . . . . . . . . . . 101
7.2.3 Les e n c h a î n e m e n t s déficitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
8. Les d é c l e n c h e u r s . . . . — .. • 106
8.1 Déclencheurs par augmentation des besoins en capa-
cité de traitement — 106
8.2 Segments de discours vulnérables à l'écoute . — . . . . . . . 108
9. Le m o d è l e d'Efforts de la consécutive .. — 108
10. Les Efforts en traduction à vue et en simultanée avec texte . 111
II. L'anticipation 112
11.1 Les effets potentiels de l'anticipation 113
11.2 L'anticipation linguistique......... — ........ — . . . . . 114
12. Réalité et perspectives dans les modèles d'Efforts sous
l'angle de la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . — . . . . . . . 116
274 DANIEL GILE
CHAPITRE 5
Stratégies et tactiques de l'interprète
1. Stratégies fondamentales de fidélité — .— • 119
1.1 Qualité et fidélité 119
1.2 Liberté et fidélité 120
1.3 Une expérience dénonciation 122
1.4 Priorités dans la fidélité 125
2. Stratégies de préparation ad hoc des conférences . . . . . . . . . . . 125
2.1 La préparation ad hoc 126
2.2 Préparation thématique et préparation terminologique. 126
2.3 Un cas d'espèce .., 128
3. Stratégies et tactiques en ligne — 129
3.1 Les tactiques en simultanée — 129
3.2 Critères de choix des tactiques — 136
3.3 Les stratégies et tactiques en consécutive — 140
3.4 Les stratégies et tactiques en traduction à vue et en simul-
tanée avec texte 141
3.5 Tactiques face aux erreurs de l'orateur 142
4. Commentaires m é t h o d o l o g i q u e s . . . . . . — . — . — . . — . . . 142
CHAPITRE 6
La qualité en interprétation de conférence
1. Introduction — 145
2. L e cadre de la communication en interprétation de con-
férence — . — 146
2.1 L'interprète est-il le « double » de l'orateur ? . . . . . . . . . . . . 146
2.2 Les forces en p r é s e n c e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . |47
2.3 La fidélité. 151
3. L a perception de la qualité . . . . — 151
3.1 La fidélité informationnelle du discours de l'interprète. 152
3.2 Qualité de l'enveloppe'du discours de l'interprète*..... 155
3.3 Autres aspects de la qualité du travail 156
4. Aspects méthodologiques de la recherche sur la qualité . . . . . 158
4.1 Problèmes d'accès 158
4.2 Recherches empiriques publiées et en cours — . . . — 161
CHAPITRE 7
La recherche sur la formation à l'interprétation de conférence
1. Introduction 167
2. Idées consensuelles 169
3. Aptitudes à l'interprétation et sélection 171
3.1 Les aptitudes fondamentales 171
3.2 Les tests d'admission 173
3.3 Sélection en cours et en fin de parcours........... . 175
4. Les m é t h o d e s de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
4.1 La formation à la consécutive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
R E G A R D S S U R L A R E C H E R C H E E N INTERPRÉTATION D E C O N F É R E N C E 275
CHAPITRE 8
Aspects linguistiques de l'interprétalion
1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
2. Les besoins linguistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
2.1 Etendue des connaissances............................. 186
2.2 La disponibilité linguistique et le Modèle gravitationnel 189
2.3 La robustesse de la maîtrise linguistique . . . . . . . . . . . . . . . 194
2.4 Le perfectionnement linguistique 196
3. L a spécificité de l'interprétation par langues . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
3.1 Introduction 196
3.2 Différences potentielles dans la compréhension du
discours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
3.2.1 Les mots 199
3.2.2 Les redondances grammaticales . . . . . . . . — . . . . . 200
3.2.3 Les structures de phrases 201
3.2.4 Eléments culturels 202
3.3 Différences potentielles dans la production du discours 203
3.4 Les différences entre langue de départ et langue d'ar-
rivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
CHAPITRE 9
La recherche en interprétation : données et stratégies
1. De la réflexion spéculative à la recherche empirique . . . . . . . . 207
1.1 Introduction 207
1.2 La réflexion spéculative dans lu recherche sur l'in-
terprétation 208
1.3 Réflexion spéculative contre recherche scientifique..... 211
1.4 L'interprétation comme objet de recherche. 213
2. Les problèmes de la recherche empirique en interprétation . 216
2.1 La variabilité des situations — 216
• 2.2 L'accessibilité des sujets — 217
2.3 Un environnement professionnel peu incitatif à la
recherche — 218
2.4 L'in. terdisciplinante 219
2.5 La complexité du phénomène .......................... 220
3. Perspectives et stratégies 221
3.1 L'incitation à la recherche.............................. 222
.276 D A N I E L GILE
CONCLUSION. - 235
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 239
INDEX DES NOMS 259
INDEX DES TERMES ET CONCEPTS 000
T A B L E DES TABLEAUX ET ILLUSTRATIONS 000
ACHEVÉ D'IMPRIMER AUX P R E S S E S
DE L'UNIVERSITÉ C H A R L E S D E G A U L L E / LILLE Ht
OUVRAGE FAÇONNÉ
PAR L'IMPRIMERIE C E N T R A L E D E L'ARTOIS
TE
RUE S M A R G U E R I T E A ARRAS
er
DÉPÔT LÉGAL : 1 TRIMESTRE 1995