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Mini-implants : système d’ancrage

Spider Screw®
B.-G. Maino, P. Mura, J. Bednar

La stabilité de l’unité d’ancrage joue un rôle important dans le déplacement orthodontique des dents. Un
déplacement orthodontique contrôlé des dents tel qu’une rétraction ou une intrusion, est difficile à réaliser
sans provoquer un déplacement indésirable de l’unité d’ancrage. Cet article décrit les caractéristiques, la
procédure chirurgicale et l’utilisation clinique de Spider Screw ® (HDC Company, Sarcedo, Italy,
hdc@goldnet.it), en tant que système d’ancrage non dentaire et non basé sur une coopération.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Mécanothérapie orthodontique ; Système d’ancrage ; Mini-implants ; Spider Screw®

Plan

¶ Spider Screw® 1
¶ Plan de traitement 1
¶ Orthodontie préchirurgicale 3
¶ Procédé chirurgical 3
¶ Mécanique orthodontique 4
¶ Procédé pour l’enlèvement 6
¶ Complications 7
Figure 1. Différentes hauteurs de têtes et de cols de la Spider Screw®. a.
¶ Conclusion 7 Profilé bas plat ; tissus minces (zones antérieures) ; b. profilé bas ; tissus
épais (zones postérieures) ; c. normal ; comme pilier (ou insertion verti-
cale). Diamètre 1,5 à 2 mm.

■ Spider Screw® Le système est disponible dans les diamètres de 1,5 ou de

Dans la mécanothérapie orthodontique, une force réactive
même minime peut provoquer un mouvement non désiré des
dents. [1, 2] Par conséquent, il est important d’avoir une stabilité
fiable de l’unité d’ancrage qui supporte les forces choisies pour
déplacer les unités dentaires. Toutes les forces réactives non
contrôlées peuvent avoir un effet négatif sur l’issue du traite-
ment orthodontique d’une malocclusion. De nombreux systè-
mes d’ancrage traditionnels sont dépendants de la coopération
du patient et, par conséquent, ils peuvent avoir des taux de
succès imprévisibles. Les minivis en titane pourraient être un
système d’ancrage idéal qui répond aux besoins cliniques de
l’orthodontiste. [3-7] À leur crédit, on peut porter le fait qu’elles
sont fiables, bien acceptées par les patients, immédiatement
chargeables, simples à insérer et à enlever et conformes aux
besoins d’ancrage de l’orthodontiste.
La Spider Screw® (HDC Company, Sarcedo, Italy,
hdc@goldnet.it) est une minivis commerciale en titane pur
autotaraudeuse. La vis peut être chargée immédiatement avec
des forces de l’ordre de 50 à 300 g. Une ostéo-intégration
complète n’est ni attendue, ni désirée avec ce système
d’ancrage. Le système d’ancrage Spider Screw® peut être utilisé
pour permettre toute une série de mouvements orthodontiques
des dents dans des situations cliniques impliquant des denti-
tions altérées, une faible coopération ou dans des cas d’extrac-
tions nécessitant un ancrage maximal.
2,0 mm. La vis d’un diamètre de 1,5 mm existe dans les
longueurs de 6,0, 8,0 ou 10,0 mm, alors que la vis d’un
diamètre de 2,0 mm n’existe que dans les longueurs de 7,0,
9,0 ou 11,0 mm. Les Spider Screw ® sont livrées dans un
emballage préfabriqué, stérile et à usage unique. [8, 9] Les deux
diamètres sont disponibles dans trois formes transgingivales,
afin de s’adapter aux tissus mous : profilé bas, profilé bas plat
et normal (Fig. 1). La vis de profilé bas a un col transgingival
long associé à une tête plate ; elle est utilisée dans les tissus
mous épais des segments postérieurs. La vis de profilé bas plat
a la même tête associée à un col court ; elle est indiquée dans
le tissu mince des segments antérieurs du patient. La vis
normale a une longueur intermédiaire avec une tête surélevée ;
associée à un core en résine, elle peut être utilisée comme pilier
prothétique temporaire.
La tête de la Spider Screw® présente des fentes rectangulaires
internes et externes de 0,21 × 0,025 inch. Elle a aussi une fente
verticale interne cylindrique de 0,025 inch de diamètre (Fig. 2).
La tête extragingivale de la vis est suffisamment petite pour
éviter l’irritation des tissus mous bien qu’elle soit suffisamment
grande pour accepter des fixations orthodontiques.
■ Plan de traitement
Chaque plan de traitement nécessite une évaluation précise
des forces nécessaires pour déclencher les mouvements désirés

Odontologie/Orthopédie dentofaciale 1
23-492-A-15 ¶ Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw®

Figure 2. Caractéristiques de la Spider Screw®. 1. Fente rectangulaire

externe ; 2. fente rectangulaire interne ; 3. fente cylindrique interne ;
4. tête orthodontique ; 5. col transgingival ; 6. partie intraosseuse.

ainsi que de l’ancrage nécessaire pour supporter ces forces. Les

systèmes d’ancrage les plus fréquemment utilisés impliquant
une traction extraorale ou des élastiques intraoraux sont à
l’origine de plusieurs problèmes. Par exemple, les élastiques
intraoraux provoquent des effets indésirables [10] et nécessitent
la mise en place d’appareils dans l’arcade inférieure, même
lorsqu’ils ne sont pas requis par les objectifs de traitement. De
plus, les deux systèmes d’ancrage sont dépendants de la
coopération du patient. Enfin, de nombreux adultes évitent
tout traitement orthodontique en raison des implications
esthétiques de l’ancrage traditionnel. L’ancrage squelettique
apporte une solution qui permet d’obtenir un mouvement
sagittal et vertical sans nécessiter de coopération et sans
compromettre les résultats orthodontiques finals. Il permet
aussi la mise en place d’un appareil dans une arcade ou dans
un segment seulement.
Le plan de traitement doit inclure un choix précis de la
localisation de la minivis. Cette localisation permettra au
clinicien de contrôler ou d’effectuer des mouvements d’extru-
sion (égression) ou d’intrusion (ingression) des dents. La mise
en place de la Spider Screw® nécessite un emplacement où il y Figure 3. Patient présentant une déviation de la ligne médiane supé-
a une profondeur osseuse suffisante pour recevoir la minivis et rieure et un espace antérieur.
une largeur osseuse d’au moins 2,5 mm pour protéger les A. Antérieur.
structures anatomiques. [4, 8, 9] Les sites de choix incluent la B. Buccal droit ; remarquez la canine de classe III.
tubérosité maxillaire, la zone mandibulaire rétromolaire, les C. Buccal gauche ; remarquez la canine de classe 1.
zones édentées, les espaces interdentaires, la voûte palatine et D. Occlusal maxillaire.
les procès alvéolaires au-dessus des apex des racines de la région
antérieure.
À titre d’exemple, nous présentons un patient avec une
déviation vers la droite de la ligne dentaire médiane supérieure
et un diastème interincisif (Fig. 3). Le plan de traitement a été
conçu pour fermer le diastème tout en réouvrant un espace
pour la 1e molaire supérieure manquante afin de réaliser une
relation bilatérale de classe 1 pour les canines. L’ancrage
squelettique est devenu l’option de choix lorsque le patient n’a
accepté ni la traction extraorale ni des appareils sur l’arcade
inférieure. La 3 e molaire maxillaire droite a été extraite et
l’ancrage a été apporté par l’insertion d’une Spider Screw® dans
l’espace résiduel entre la deuxième prémolaire et la deuxième
molaire maxillaire gauche. La Spider Screw ® a été utilisée
comme ancrage indirect dans ce cas. Une ligature métallique de
0,012 inch s’étendant de la Spider Screw® à la canine supérieure
gauche s’opposait aux mouvements vers l’avant de la canine à
partir du ressort à enroulement ouvert comprimé (Fig. 4). Sur le
côté droit du patient, un ressort à enroulement ouvert com-
primé a été employé pour écarter la 2e molaire alors que la force
réactive corrigeait les rapports de classe 3 entre la prémolaire et
la canine et déplaçait la ligne médiane supérieure tandis que le
diastème se refermait (Fig. 5).
Des minivis peuvent être prévues dans un plan de traitement Figure 4. Appareil orthodontique avec ancrage apporté par une Spider
lorsqu’il est difficile d’atteindre les résultats souhaités au moyen Screw® sur le côté gauche.
d’un ancrage traditionnel. Elles sont particulièrement utiles chez A. Buccal droit.
l’adulte lorsqu’il y a un état incertain du parodonte ou des B. Buccal gauche.
arcades partiellement édentées. Elles sont également utiles pour C. Occlusal maxillaire.

2 Odontologie/Orthopédie dentofaciale

Figure 5. Photographie intraorale à la suite du traitement.
A. Antérieur.
B. Buccal droit.
C. Buccal gauche.
Figure 6. Dents postérieures maxillaires en superégression avant le
traitement.
A. Buccal gauche.
B. Radiographie périapicale.
l’ingression molaire, étant donné que réaliser l’ingression des
molaires en égression peut créer des effets indésirables dans les
cas de béance. [11]
Nous présentons également le cas d’un patient avec une
malocclusion caractérisée par une égression de la 2e prémolaire,
de la 1re molaire et de la 2e molaire supérieures gauches vers la
crête édentée du quadrant inférieur gauche (Fig. 6). Cette
égression créait un problème esthétique et empêchait la possi-
bilité d’un traitement prothétique dans le quadrant inférieur
gauche. L’ancrage pour l’ingression dans le quadrant supérieur
gauche a été apporté par deux Spider Screw®. Une a été placée
dans le septum inter-radiculaire entre les 1e et 2e prémolaires
maxillaires gauches et la seconde a été insérée en position
distale par rapport à la 2e molaire supérieure gauche. L’appareil
orthodontique segmentaire était constitué de brackets avec un
fil d’une section de 0,07 × 0,022 inch. Deux ressorts Sentalloy
de 150 g allant des Spider Screw® à l’appareil ont été utilisés
pour initier l’ingression (Fig. 7). Dans les 2 derniers mois du
traitement, un bracket a été placé sur la 2e prémolaire supé-
rieure gauche pour l’ingression en utilisant un élastique venant
de la Spider Screw® mésiale. La mise en place de l’appareil a été
limitée aux trois dents du quadrant maxillaire gauche afin de
parvenir aux résultats désirés (Fig. 8). Les soins de routine à la
maison et une hygiène périodique avec détartrage et curetage
du cément radiculaire ont été effectués tout au long du traite-
ment orthodontique. [12]
■ Orthodontie préchirurgicale
Bien que la mise en place d’un appareil d’ancrage tempo-
raire (AAT) ne nécessite habituellement pas d’orthodontie
Odontologie/Orthopédie dentofaciale
Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw® ¶ 23-492-A-15
Figure 7. Système d’ancrage orthodontique d’ingression.
Figure 8. Photographie après le traitement.
A. Buccal gauche.
B. Radiographie périapicale.
Figure 9. Guide pour la mise en place de la minivis.
A. Guide chirurgical.
B. Évaluation radiographique du site retenu pour la mise en place de la vis.
préchirurgicale, il peut être nécessaire d’écarter des racines par
des procédés orthodontiques pour créer dans certains cas
l’espace nécessaire à une mise en place inter-radiculaire. Par
exemple, dans certains cas de malocclusion de classe 2, les 1es
molaires maxillaires sont écartées en position de superclasse
1 avant que des minivis ne soient placées en position mésiale
par rapport aux 1es molaires. Les minivis peuvent ensuite être
utilisées comme ancrage pour la rétraction des dents
restantes.
■ Procédé chirurgical
L’arsenal thérapeutique chirurgical nécessaire à l’insertion de
la Spider Screw® inclut une pièce à main contre-angle de faible
vitesse, une fraise avec une butée de profondeur et un tournevis
à main. Au cours du plan de traitement chirurgical, le site
chirurgical et la longueur de la vis sont déterminés. Tous les
efforts doivent être entrepris pour éviter le contact avec les
structures anatomiques locales. Une jauge de profondeur peut
être fabriquée à partir de résine et de fil orthodontique et
utilisée pour déterminer la position d’insertion de la vis dans
l’os (Fig. 9A). Des radiographies long cône sont prises pour
visualiser la jauge par rapport aux structures anatomiques
délicates (Fig. 9B). Chaque longueur de vis correspond à une
fraise avec une butée de profondeur d’égale longueur. Sous
anesthésie locale, un foret pilote est utilisé pour créer une
perforation pilote de 1,2 à 1,5 mm de diamètre (Fig. 10A). Une
vitesse de 60 à 100 tours par minute est utilisée constamment
afin de permettre de sentir la transition entre la corticale et la
3
23-492-A-15 ¶ Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw®
Figure 10. Protocole de mise en place de la minivis.
A. Préparation de la perforation initiale avec un foret de 1,5 mm.
B. Insertion de la Spider Screw® avec une pièce à main contre-angle à
faible vitesse.
médullaire de l’os ainsi que pour minimiser l’échauffement de
l’os. On emploie largement une solution saline ou de l’eau pour
refroidir le site. Lorsque cela est nécessaire, une petite incision
de 5 mm peut être pratiquée dans la gencive mobile avant la
mise en place de la perforation pilote. Finalement, la vis est
insérée dans le site à une vitesse de 20 à 30 tours par minute
(Fig. 10B) en évitant d’exercer une force excessive qui pourrait
fracturer la minivis (40 newton cm2 [Ncm2]). Étant donné que
la vis n’est maintenue au début que par une rétention mécani-
que, elle doit être placée perpendiculairement à la direction des
forces appliquées. S’il apparaît que le support osseux n’est pas
adéquat, il peut être conseillé d’utiliser une vis plus longue afin
d’atteindre la corticale opposée.
Si la vis a une faible mobilité, les forces appliquées immédia-
tement provoquent souvent une légère inclinaison de la minivis
dans l’os et favorisent une meilleure stabilisation. Après
l’insertion de la vis, un rinçage à la chlorhexidine à 0,2 % est
conseillé pendant les 7 jours suivants. L’anatomie du col
transgingival de la Spider Screw® facilite l’hygiène buccale à la
maison.
Il est recommandé que l’insertion de la Spider Screw® soit
réalisée sous la direction d’un orthodontiste ou par l’orthodon-
tiste lui-même. La mise en place de la vis est imposée par des
besoins orthodontiques et, lorsque cette dernière doit être
localisée ailleurs en raison de problèmes osseux, le nouveau site
sera mieux déterminé par l’orthodontiste.
■ Mécanique orthodontique
La Spider Screw ® est connectée aux dents par des forces
appliquées à la tête de la vis orthodontique. Lorsque des ressorts
sont placés sur la Spider Screw®, il est mieux de les sécuriser
avec une ligature métallique fixée à la fente verticale, afin
d’éviter un détachement accidentel. La fente rectangulaire
interne aide aussi à maintenir les attaches élastiques et les
ligatures loin des tissus mous et à éviter de traumatiser ces
derniers. Les forces appliquées à la minivis peuvent aller de 50
à 200 g et même 300 g, selon la quantité d’os et les mouve-
ments orthodontiques désirés. [8, 9, 11]
L’ancrage par minivis peut être direct ou indirect. Chez les
patients de classe 2 non coopératifs, un ancrage indirect est
généralement utilisé au début. Par exemple, chez un patient de
classe 2 (Fig. 11), deux Spider Screw® (de 1,5 mm de diamètre)
peuvent être insérées en position mésiale par rapport aux 1es
molaires supérieures après éloignement des molaires en une
relation de classe 1. Dans ce cas, les Spider Screw® sont utilisées
pour rétracter les dents antérieurement par rapport à l’espace
créé.
Un fil rectangulaire de 0,016 × 0,022 inch avec des butées
mésiales par rapport aux 1es molaires et des crochets mésians
par rapport aux canines a été inséré. Sur le côté droit, une
ligature métallique a été placée de la minivis vers la canine et
un ressort enroulé Sentalloy de 150 g a été placé entre les 1e et
2e prémolaires pour écarter la 2e prémolaire (Fig. 11D). Sur le
4 Odontologie/Orthopédie dentofaciale
Figure 11. Ancrage indirect à partir de la Spider Screw®.
A. Buccal droit avec malocclusion de type II.
B. Buccal droit avec la Spider Screw® insérée après écartement de la 1e
molaire supérieure.
C. Radiographie interproximale.
D. Canine supérieure droite fixée à la Spider Screw® pour écarter la 1e
molaire.
côté gauche, une ligature métallique a été placée vers le crochet
et un ressort enroulé Sentalloy de 150 g a été mis en place de
la molaire vers la canine.
Les Spider Screw® offrent aussi un ancrage direct fiable pour
la rétraction de groupes de dents ou de dents isolées (Fig. 12).
Pour rétracter et ingresser simultanément des dents, des minivis
peuvent être mises en place au-dessus du plan occlusal. Il y a
une tendance à une inclinaison buccale des couronnes cliniques
lorsque l’ingression est réalisée. Un contrôle peut être réalisé par
des fils d’arches de torques ou par des barres transpalatines.
Alternativement, le contrôle des couronnes peut être maintenu
par la mise en place d’une minivis palatine et l’application
simultanée de forces palatines et vestibulaires (Fig. 13).
Une ingression précise rapide et un mouvement orthodonti-
que peuvent être effectués en utilisant des forces et un ancrage
appropriés (Fig. 14). Cependant, il est important d’éliminer
toute inflammation, d’éliminer les poches et d’établir un
environnement parodontal sain avant de rechercher une
ingression. Des soins à domicile de bonne qualité, un nettoyage
professionnel et un détartrage et un curetage du cément
radiculaire sont nécessaires au cours d’un traitement
orthodontique. [13-15]
La Spider Screw® normale (2 mm) peut être utilisée comme
ancrage dans une zone édentée et simultanément comme
prothèse provisoire (Fig. 15). Par exemple, dans une malocclu-
sion de classe 2 caractérisée par l’absence de la 2e prémolaire
et de la 1e molaire supérieures droites, un bridge provisoire
peut être mis en place entre la 1e prémolaire et la 2e molaire
maxillaires droites. L’incisive latérale maxillaire droite avait
subi une rotation et une lésion de carie était présente sur sa
face distale (Fig. 16). Le plan de traitement a été de créer une
relation de classe 1 avec la canine en rétractant la canine
supérieure droite, puis en faisant tourner l’incisive latérale de
telle façon qu’elle puisse être restaurée correctement. Le bridge
a été enlevé et une Spider Screw® longue a été insérée dans la
crête édentée au niveau de la 2 e prémolaire (Fig. 17) où
elle servait de pilier pour un bridge temporaire dans le
quadrant supérieur droit. Des brackets ont été placés sur les
dents supérieures et un fil SS segmentaire de
0,016 × 0,022 inch a été inséré. La 1e prémolaire et la canine
supérieures droites ont été rétractées par des forces élastiques de
150 g appliquées sur les faces buccales et palatines. L’incisive
latérale supérieure droite a été l’objet d’une rotation dans un
alignement correct. À la fin du traitement orthodontique, la
Spider Screw® a été enlevée et la reconstruction prothétique
finale mise en place (Fig. 18).
 Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw® ¶ 23-492-A-15

Figure 12. Ancrage direct à partir de la Spider Screw® pour rétracter les
dents antérieures.
A. Antérieur.
B. Buccal droit.
C. Buccal gauche.

Figure 13. Possibilité de torque avec la Spider

Screw®.
A. Tipping buccal au cours de l’ingression.
B. Intrusion pure utilisant des vis buccales et
linguales.

Figure 14. Deuxième molaire avec surégression et décalage mésial.

A. Buccal gauche.
B. Radiographie interproximale.
C. Buccal gauche de la mécanique de la Spider Screw® pour faire une ingression de la 2e molaire et l’écarter.
D. Occlusal maxillaire de la mécanique de la Spider Screw®.
E. Buccal gauche après traitement.
F. Radiographie interproximale à la suite du traitement ; remarquez l’amélioration de l’os.

Odontologie/Orthopédie dentofaciale 5
23-492-A-15 ¶ Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw®

Figure 15. Spider Screw® normale

avec un pilier en acrylique.
■ Procédé pour l’enlèvement

L’ancrage par la Spider Screw® n’est pas dépendant d’une

ostéo-intégration. Une étude a démontré que des implants de
2 mm de diamètre mis en place chez des chiens beagle en vue
d’une ingression s’ostéo-intégraient dans moins de 25 % des
cas. [7] Les forces appliquées étaient semblables à celles
utilisées en clinique et les vis étaient facilement enlevées. En
clinique, les vis sont aussi facilement enlevées, ce qui suggère
indirectement une ostéo-intégration minime des Spider
Screw®. D’autres études indiquent aussi qu’en dépit d’une
certaine ostéo-intégration, la surface lisse de la vis facilite son
enlèvement. [13, 16] Pour enlever la minivis, il suffit de la
dévisser avec un tournevis approprié. Habituellement, cela
peut être effectué sans anesthésie et la cicatrisation s’effectue
en quelques jours (Fig. 19).

Figure 16. Malocclusion de classe II et 2e prémolaire et 1e

molaire supérieures droites manquantes avec l’incisive latérale
droite ayant subi une rotation.
A. Buccal droit.
B. Occlusal maxillaire.
C. Radiographie interproximale.

Figure 17. Bridge temporaire ancré à la

Spider Screw®.
A. Occlusal maxillaire avec le bridge enlevé.
B. Occlusal maxillaire avec un nouveau
bridge temporaire.
C. Buccal droit.
D. Occlusal maxillaire.
E. Radiographie interproximale.

6 Odontologie/Orthopédie dentofaciale

Figure 18. Photographie après le traitement.
A. Buccal droit.
B. Occlusal maxillaire.
Figure 19. Procédure pour enlever la Spider Screw®.
A. Immédiatement après l’intervention.
B. Sept jours après.
■ Complications
Une complication possible est l’inflammation des tissus
autour des implants, particulièrement au niveau du frein ou
des muscles. [17, 18] Ces problèmes peuvent être contrôlés par
une hygiène buccale correcte et l’application locale d’une
solution de chlorhexidine à 0,2 %. Parfois, l’insertion de la
minivis dans le vestibule crée des complications gingivales.
Dans ces cas, le clinicien doit tenter d’utiliser une mécanique
d’ancrage qui nécessite des ajustements minimes au niveau de
la tête orthodontique de la vis. Dans le cas d’une mobilité de
la minivis, cette dernière peut être remplacée par une minivis
plus longue ou plus grosse. Si ce n’est pas suffisant, un autre
site de mise en place doit être choisi. Si, au cours de l’insertion
de la minivis, le ligament parondontal est envahi par inadver-
tance, le patient présentera des symptômes douloureux à la
percussion et à la mastication. Si une racine est touchée au
cours de l’insertion, le patient aura une sensibilité au chaud et
au froid. Dans ce cas, la minivis doit être enlevée et un
traitement anti-inflammatoire et éventuellement antibiotique
doit être commencé.
Actuellement, il n’y a qu’une seule étude sur les facteurs qui
influencent la stabilité de la vis de titane. [18] Ses résultats ont
montré qu’il y a trois facteurs critiques. Le premier est le
diamètre de la vis, le second l’inflammation des tissus mous
autour des implants et le troisième la qualité de l’os. Toujours
selon cette même étude, en présence d’une mauvaise qualité
de l’os, il est suggéré d’utiliser une vis plus longue et d’un
Odontologie/Orthopédie dentofaciale
Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw® ¶ 23-492-A-15
diamètre supérieur mais aussi d’appliquer des forces moindres
pour tester la stabilité de la vis avant d’appliquer des forces
plus importantes. Dans tous les cas, le contrôle de l’inflamma-
tion semble être un facteur extrêmement important. [17, 18]
Pour minimiser l’inflammation, on doit éviter le frein et
insérer les minivis dans des zones présentant une gencive
kératinisée, ce qui augmente alors la résistance naturelle des
tissus et facilite la capacité du patient à maintenir une bonne
hygiène autour des implants. Enfin, il faut choisir une vis avec
une longueur de col correcte compatible avec l’épaisseur des
tissus mous dans cette zone.
■ Conclusion
La Spider Screw® a des usages multiples et elle peut être
placée intraoralement dans une région où la quantité d’os est
suffisante. De même, la simplicité de l’insertion chirurgicale
fait de la Spider Screw® une option d’ancrage avec des chances
de réussir dans l’arsenal thérapeutique orthodontique. Grâce à
l’utilisation d’un guide chirurgical, elle peut être mise en place
de façon précise et sûre, dans des zones d’espace limité
proches de structures anatomiques importantes. Des minivis
de 2 mm de diamètre et pouvant avoir jusqu’à 11 mm de long
peuvent être utilisées dans des zones où l’os est réduit,
qualitativement et quantitativement. La diversité des hauteurs
transgingivales et la tête orthodontique spécifiquement conçue
contrôlent le traumatisme et l’inflammation tissulaire tout en
apportant simultanément une facilité d’utilisation par
l’orthodontiste.
Traduit de Seminars in Orthodontics, Vol. 11, Maino B.-G., Mura P., Bednar J.
Miniscrew Implants : The Spider Screw ® Anchorage System, p. 40-46,
Copyright 2005 Elsevier Inc., avec l’autorisation de l’éditeur.
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B.-G. Maino.
Department of MaxilloFacial Surgery, Parma University, Parme, Italie.
P. Mura.
Private practice, Vicenza, Italie.
J. Bednar.
Department of Orthodontics, Boston University, Boston, MA, États-Unis.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Maino B.-G., Mura P., Bednar J. Mini-implants : système d’ancrage Spider Screw®. EMC (Elsevier SAS,
Paris), Odontologie/Orthopédie dentofaciale, 23-492-A-15, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com

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