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LES RÉSONANCES : CAS PARTICULIER DU DOMAINE DES

SYNCHRONISMES SPONTANÉS?
Entretien avec Mony Elkaïm et Mony Elkaïm

De Boeck Supérieur | « Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de


réseaux »

2009/2 n° 43 | pages 93 à 95
ISSN 1372-8202
ISBN 9782804102555
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familiale-2009-2-page-93.htm
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Les résonances : cas particulier du domaine
des synchronismes spontanés?
Entretien avec Mony Elkaïm 1 et Michaël Elkaïm 2

Edith Goldbeter : Mony, Michaël, vous vous intéressez en ce moment


à un nouveau champ qui pourrait couvrir aussi bien le domaine des relations

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humaines que celui de la physique, de la chimie et de la biologie?
Mony Elkaïm : Dans mon ouvrage “Si tu m’aimes, ne m’aime pas”
(1989), je décris des situations dans lesquelles la même règle semble s’appli-
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quer au thérapeute, au patient, au système institutionnel et au groupe de


supervision. J’ai donné le nom de “résonances” à ces assemblages particu-
liers constitués à l’intersection entre différents systèmes comportant un
même élément. Différents systèmes humains semblent entrer en résonance
sous l’effet d’un élément commun, à l’instar de corps qui se mettent à vibrer
ensemble sous l’effet d’une fréquence donnée.
Michaël et moi, nous nous sommes intéressés au domaine des syn-
chronismes spontanés, champ en pleine évolution au cours de cette dernière
décennie. Prenons le cas le plus simple, celui de la synchronisation entre dif-
férents métronomes placés sur un socle non fixé (par exemple sur une planche
posée sur deux canettes vides). Réglons les métronomes de façon à ce qu’ils
oscillent à la même fréquence mais à des rythmes différents. Nous verrons au
bout de quelques dizaines de secondes les métronomes osciller au même
rythme (Pantaleone, 2002). Nous sommes en présence d’oscillateurs
s’“influençant” mutuellement et devenant synchrones.
On peut citer d’autres exemples, tels celui du synchronisme que l’on
observe quand plusieurs femmes, vivant ensemble, voient se rapprocher
dans le temps le début de leurs règles (McClintock, 1971 ; Russel, Switz
& Thompson, 1980), ou encore celui des millions de lucioles qui luisent à

1 Directeur de l’Institut d’Études de la Famille et des Systèmes Humains de Bruxelles


et membre de l'équipe pédagogique d’Elkaïm Formations.
2 Fondateur et co-gérant d’Elkaïm Formations.

DOI: 10.3917/ctf.043.0093
94 Entretien avec Mony Elkaïm et Michaël Elkaïm

l’unisson et au même rythme dans certaines régions d’Asie du Sud-Est


(Malaisie et Thaïlande). Notre coeur bat régulièrement grâce aux milliers de
cellules du noeud sinusal lesquelles envoient des impulsions électriques en
rythme (Michaels, Matyas & Jalife, 1987).
Dans son ouvrage intitulé “Sync", Steven Strogatz (2003) cite une
expérience de Francisco Varela. Ce dernier a demandé à des volontaires de
regarder des taches qui, vues sous un angle donné, laissent percevoir des visa-
ges. Les sujets de l’expérience étaient reliés à un appareil enregistreur par 30
électrodes attachées à leur cuir chevelu. Dès qu’un visage apparaissait à l’un
d’eux, les décharges électriques de 40 cycles par seconde, émises par les neu-
rones associés au processus visuel de cette personne, devenaient synchrones
(Rodriguez et al., 1999).

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Je ne cite que certains des exemples les plus connus de ce domaine fas-
cinant.
Michaël et moi nous sommes demandés dans quelle mesure les réso-
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nances que j’avais décrites dans les systèmes humains n’appartenaient pas au
champ plus large des synchronismes spontanés, champ dans lequel des
oscillateurs couplés par des mécanismes divers s’influencent mutuellement.
Michaël Elkaïm : Prenons pour exemple de situation de résonance
décrite par Mony, celui d’une thérapeute dont une des constructions du
monde, du fait de sa relation avec sa mère qui la soumettait à des “douches
écossaises", lui fait anticiper que la personne qui lui est la plus proche ne
pourra que la rejeter. Elle reçoit une patiente dont la mère était tantôt posses-
sive et fusionnelle, tantôt distante et froide. Cette thérapeute sollicite une
supervision parce que, bien que touchée par cette patiente, celle-ci l’agace.
On pourrait en déduire que si la construction du monde de l’une et de l’autre
est semblable, la probabilité que l’importance de cette construction du monde
s’amplifie dans le système constitué par ces deux sujets sera significative-
ment plus élevée que si ces personnes ne partagent pas une construction du
monde commune.
L’hypothèse que nous proposons est la suivante : dans quelle mesure
des personnes ou des systèmes humains en relation, dont le vécu entre en
résonance à partir de constructions du monde communes, ne sont-ils pas assu-
jettis à des mécanismes similaires aux synchronismes spontanés?
Par ailleurs, si les résonances relèvent effectivement du domaine des
synchronismes, certains des modèles mathématiques servant à décrire ces
synchronismes pourraient, après avoir été adaptés, servir à décrire des systè-
mes humains.
Les résonances : cas particulier du domaine des synchronismes spontanés? 95

Mony Elkaïm : Tout comme nous avons pu transposer de manière


féconde dans le champ systémique des règles issues de l’étude de systèmes
physico-chimiques et biologiques au champ des systèmes humains, on pour-
rait espérer pouvoir enrichir ce champ par des notions développées dans le
domaine récent des synchronismes spontanés.

Références
BUCK J. (1988) : Synchronous Rythmic Flashing of Fireflies. II. Quart. Rev. Biol.
63 : 265-289.
ELKAÏM M. (1989) : Si tu m’aimes, ne m’aime pas. p. 146-157. Seuil, Paris.
McCLINTOCK M. K. (1971) : Menstrual Synchrony and Suppression. Nature

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229 : 244-245.
MICHAELS D. C., MATYAS E. P., JALIFE J. (1987) : Mechanisms of sinoatrial
pacemaker synchronization : a new hypothesis. Circulation Res. 61 : 704-714.
PANTALEONE J. (2002) : Synchronization of Metronomes. Am. J. Phys. 70 (10) :
992-100.
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RODRIGUEZ E., GEORGE N., LACHAUX J.-P., MARTINERIE J., RENAULT


B., VARELA F. J. (1999) : Perception’s shadow: long-distance gamma band
synchronisation of human brain activity. Nature 397 : 430-433.
RUSSEL M. J., SWITZ G. M., THOMPSON K. (1980) : Olfactory Influences on
the Human Menstrual Cycle. Pharmacol. Biochem. Behav. 13 : 737-738.
STROGATZ S. (2003) : Sync : The Emerging Science of Spontaneous Order.
Penguin Books, London.

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