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SUBLIMATION ET RÉSILIENCE : PAUL ET CAMILLE CLAUDEL

Silke Schauder

Groupe d'études de psychologie | « Bulletin de psychologie »

2010/6 Numéro 510 | pages 445 à 448


ISSN 0007-4403

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Silke Schauder, « Sublimation et résilience : Paul et Camille Claudel », Bulletin de
psychologie 2010/6 (Numéro 510), p. 445-448.
DOI 10.3917/bupsy.510.0445
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bulletin de psychologie / tome 63 (6) / 510 / novembre-décembre 2010 445

Sublimation et résilience : Paul et Camille Claudel


SCHAUDER Silke*

Comment, à l’aide de la sublimation, l’artiste action conjointe participant tant à l’éclosion de


dépasse-t-il son traumatisme initial ? Quels mouve- leurs talents artistiques qu’à leurs fragilités exis-
ments psychiques l’activité artistique mobilise- tentielles (Bona, 2006). Si tous deux ont pour voca-
t-elle plus spécifiquement ? Quelle place revient, tion de devenir artiste – Paul écrivain, Camille
dans l’économie psychique de l’artiste, à sa capa- sculpteur – les réponses que chacun d’eux appor-
cité de s’engager dans un travail de deuil toujours tera à la problématique familiale et à la sienne

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recommencé ? Afin d’apporter des éléments de propre, seront bien distinctes 3.
réponse à ces questions, j’examinerai, plus spéci-
fiquement, les trajectoires de deux génies, Paul Les faits marquants concernant le couple
Claudel (1868-1955) et Camille Claudel parental
(1864-1943), dont les différences et les points Lors de la lecture verticale du génogramme, nous
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communs me paraissent fort heuristiques. Quels constatons une symétrie sur un point important
sont les facteurs qui ont permis, à Paul Claudel, de – Louis-Prosper Claudel a perdu son père à l’âge
maintenir sa pratique d’écrivain tout au long de sa de trois ans et demi, Louise-Athanaïse Cerveaux,
vie, de concilier sa créativité avec sa pratique sa mère, à l’âge de trois ans. Ces pertes précoces
professionnelle de haut fonctionnaire et de fonder ont probablement renforcé leurs aménagements
une famille, bref, de pouvoir être considéré comme défensifs et créé un deuil pathologique. Les deux
résilient ? Et quels sont les facteurs qui ont préci- ont fait l’expérience de morts violentes. Ainsi, les
pité sa sœur Camille dans la folie ? causes du décès du frère de Louise-Athanaïse
Sur le plan méthodologique, je vais aborder ces n’ont-elles jamais été élucidées. Suicide ? Acci-
différentes questions selon deux axes, l’analyse du dent ? Règlement de compte ? Nul ne sait, et cette
génogramme de la famille Claudel et l’étude des mort innommée sera effacée fantasmatiquement
réactions de Paul et de Camille à une crise majeure par l’arrivée du troisième enfant du couple, dont le
intervenue, tant pour lui que pour elle, en 1905. La prénom sera identique au défunt... Paul.
lecture du génogramme s’appuiera sur la théorie Paul Claudel souligne l’effroyable froideur affec-
systémique, les facteurs psychiques intervenant tive de sa mère, pour en faire le motif clé de sa
dans la crise et dans la dynamique de la création conversion. C’est auprès de la Vierge Marie que,
artistique seront discutés dans une perspective lors de sa conversion, le 25 décembre 1886, à
psychanalytique. Notre-Dame de Paris, Paul se consolera de sa mère,
qui n’embrassait jamais ses enfants. Cette mère,
mortifère et mortifiée par sa propre douleur,
ANALYSE DU GÉNOGRAMME
Si nous examinons le génogramme de la famille
Claudel 1, nous constatons, avec Guyotat (1980, * Université Paris 8, Institut d’enseignement à
1995), la présence de plusieurs facteurs de risque, distance (IED), 2, rue de la Liberté 93526 Saint-Denis
cedex 02.
qui peuvent rendre précaire la transmission de la <silke.schauder@iedparis8.net>
vie psychique entre les générations et endommager, 1. Pour une consultation détaillée de l’arbre généalo-
notamment, la filiation narcissique 2. Dans le gique, voir Paris (2000, p. 24-25).
contexte de la présente étude, nous retiendrons, 2. Pour la distinction des trois formes de filiation
plus spécifiquement, trois facteurs : la mort acci- (biologique, narcissique et instituée), voir Guyotat (1980,
dentelle des grands-parents, l’enfant mort né et la 1995).
3. Le génie artistique ne se limite pas aux seuls
coïncidence mort/naissance au premier degré. Il facteurs familiaux et infantiles, le devenir artiste ne
convient de souligner que tout en touchant la même pouvant se résumer à un modèle linéaire des causes et
famille, ces événements ont exercé une pression des effets, mais à un faisceau complexe de pro et de
différente sur Camille et Paul, le faisceau de leur rétroactions.
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lutte-t-elle, par des défenses maniaques, contre 26 février 1866, une semaine avant la mort violente
l’effondrement dépressif qui la menace sans cesse ? du frère de la mère. Sur l’échiquier familial, elle
Sa fuite dans des activités ménagères harassantes aura pour fonction d’assurer la fabrication du
lui a-t-elle permis de court-circuiter l’élaboration même : au niveau des valeurs et des choix de vie,
psychique des lourdes pertes qui ont émaillé son elle sera la réplique exacte de la mère, vouant son
parcours ? Ses enfants en hériteront-ils sous forme existence au devoir et à la douleur tue. Elle sera
d’impensé, selon la logique infernale de la crypte veuve à trente ans, avec un enfant orphelin de père
(Abraham, Torok, 1976) ? Dans une lettre qu’elle à quatre ans, subissant en cela la répétition morti-
écrit en 1886 à Rodin, Camille exprimera avec fère des événements familiaux qui se sont produits
justesse la présence toxique de ces absences jamais à la génération précédente.
transformées ni élaborées en perte : « Il y a toujours Le frère, Paul-Louis Charles Marie, naîtra le 6
quelque chose d’absent qui me tourmente » (Paris, août 1868, à distance égale des dates anniversaires
2000, p. 523). de naissance et de mort de son frère aîné. Certes,
Paul décrit son père comme « une espèce de Paul se plaindra de « l’ascendant cruel », que sa
montagnard nerveux, emporté, coléreux, fantasque, grande sœur « exerça sur ses jeunes années », mais
imaginatif à l’excès, ironique, amer » (Cassar, les deux partageront, malgré cette « hainamora-
1987, p. 44). Il rapproche le caractère de Louis- tion », des moments privilégiés, au cours de leur
Prosper Claudel de celui de Camille : « Mon père enfance, qui allaient toujours être actifs dans leurs
avait déjà la même disposition insociable et féroce. œuvres respectives (Schauder, 2005b). L’on peut

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Il ne tolérait pas l’étranger. Il avait fait de sa famille supposer que Camille, en place de sœur aînée et, à
un cercle fermé où l’on se disputait du matin au un moindre degré, Louise, ont su pallier, auprès du
soir comme au sein d’un conseil municipal » (Guil- « petit Paul » 6, les diverses défaillances mater-
lemin, 1968, p. 44). Cette description suggère, à nelles, et que son statut de seul fils survivant lui a
plusieurs égards, la « clôture en caoutchouc » des conféré une solidité narcissique que Camille, en
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familles à transaction psychotique, dont le fonc- tant qu’enfant de remplacement 7, a peiné à


tionnement pathogène peut favoriser l’entrée d’un construire.
de leurs membres dans la psychose (Wynne,
Ryckoff et coll., 1958). Qu’il se soit agi, dans la
LES RÉACTIONS DE PAUL
décompensation psychopathologique de Camille,
ET DE CAMILLE À UNE CRISE
non d’un phénomène isolé, mais d’un phénomène
DE VIE MAJEURE
intéressant le groupe familial dans son ensemble,
la mère de Camille le reconnaissait dans une lettre D’après les travaux de Cyrulnik (2004), nous
au directeur de l’hôpital, qui lui propose de pouvons compter, parmi les tuteurs de résilience, la
reprendre sa fille : « (...) si on la relâchait, ce serait capacité de vivre un deuil de manière créative, de
toute la famille qui aurait à souffrir au lieu d’une pouvoir dépasser la perte d’un être cher en la
seule » 4. Dans une logique expiatoire, la mère symbolisant, et le fait de savoir diriger, après un
assigne, à sa fille, le rôle du bouc émissaire, sacrifié traumatisme majeur, sa vie vers une reprise évolu-
pour assurer la survie du groupe (Arnoux, 2001). tive. Ces mêmes capacités intéressent de près la
sublimation, qui prend souvent racine dans les
La composition de la fratrie mêmes processus de deuil et semble opérer à des
Procédons, maintenant, à une lecture horizontale. niveaux comparables. Il sera donc particulièrement
Que montre le génogramme de la composition de éclairant, pour nous, d’analyser les réactions de Paul
la fratrie ? L’accès à la maternité, chez Louise- et de Camille Claudel à une crise de vie majeure,
Athanaïse, se fait dans la douleur – son premier qui a été déclenchée, pour les deux, par une grave
fils, Charles-Henri, naît le 1er août 1863. Il meurt déception amoureuse et la perte de projet de vie qui
quinze jours après. Née le 8 décembre 1864, son y est corrélative. Frère et sœur vont vivre, en 1905,
deuxième enfant sera Camille, au prénom bisexuel, le cataclysme de leur passion, l’un pour Rosalie
qui vient remplacer ce premier enfant mort auprès Vetch, l’autre pour Auguste Rodin. Tous deux vont
d’une mère, dont nous pouvons interroger les capa- transposer leur naufrage amoureux dans leur œuvre
cités d’accueil psychique de cette enfant 5. La sœur – le Partage de Midi sera à Paul ce qu’est L’Âge
de Camille, Louise-Jeanne-Elisabeth, naît le mûr à sa sœur (Schauder, 2005a). Mais les issues

4. Lettre de Louise-Athanaïse Claudel, non datée, citée


par Cassar (1987, p. 274). 6. Lors de la dernière visite que Camille reçoit de son
5. Louise-Athanaïse est-elle la mère morte, dont Green frère, à Montdevergues, c’est dans ces termes affectueux
(1976) parle avec conviction et dont l’indisponibilité qu’elle s’adresse à lui (voir Cassar, 1987, p. 361).
psychique dévitalise toutes les interactions avec ses 7. Voir les travaux de Porot (1993) sur ce rang dans
enfants ? la fratrie potentiellement pathogène.
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de leurs crises, pour contemporaines qu’elles auront après la rupture avec Rosalie Vetch, lors d’un
été, seront radicalement différentes. séjour dans les Pyrénées, en août 1905, avec sa
sœur Camille (Mourlevat, 2001). La rédaction de
L’œuvre ou la vie ? la pièce est extrêmement rapide, d’une seule traite,
En suite de son abandon par Rosalie Vetch, Paul avec une visée que Paul reconnaît comme essen-
se retirera, une nouvelle fois, auprès des Bénédic- tiellement cathartique et abréactive. Peu après avoir
tins de Ligugé, pour s’interroger sur sa vocation. achevé de recopier le manuscrit, le poète est à
Devenir écrivain ou rentrer dans les ordres, faire même de s’investir dans une nouvelle relation, en
don de soi à la Langue ou au Verbe, voilà le choix épousant Reine de Sainte-Marie Perrin. Il semble
devant lequel il hésite. Il ressort de cet étau par une que la pièce constitue une métaphorisation réussie
pirouette : à peine un an après le désastre de Fou de son drame qui, transposée dans l’œuvre litté-
Tchéou, le 15 mars 1906, il épouse Reine de Sainte- raire, libère la scène de sa vie psychique, tout en
Marie Perrin. Camille ne disposera pas du même offrant une spatialisation, une mise en forme de ses
ressort ni de la même capacité adaptative que son conflits intérieurs. En revanche, le poète empêchera
frère. Trop entière, intransigeante, elle n’entend la représentation théâtrale du Partage de Midi
guère « se ranger » – la vie haute, trop haute, à pendant quarante-trois ans, disant de sa pièce : « Il
laquelle elle s’était destinée à travers son art et son y a des cris qu’un homme n’a pas le droit de
amour exclusif pour Rodin, ne se refera pas pousser, Partage de midi est ce cri » (Barrault,
(Schauder, 2008). Son état mental s’aggravera de 1953, p. 79).

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manière importante, à partir de 1905, pour aboutir, Tout autre est la dynamique de l’élaboration de
en 1913, à un internement qui allait durer jusqu’à l’œuvre de sa sœur : Camille travaillera de 1894
sa mort en 1942. Nous posons l’hypothèse que la à 1899 à L’âge mûr. Pendant toutes ces années,
décompensation de Camille doit autant à la rupture corrélatives aux différents temps de la sépara-
avec Rodin qu’à celle, plus secrète, plus insidieuse, tion, extrêmement difficile et insidieuse, avec
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plus inavouable aussi, avec son frère. L’engage- Rodin, elle proposera des versions successives,
ment de celui-ci auprès d’une autre femme et son composera des sous-groupes, expérimentera
accès rapide à la paternité entrent trop douloureu- différentes dispositions spatiales qui sont autant
sement en résonance avec l’échec de Camille dans de prises de conscience progressives de l’inac-
sa tentative d’obtenir de Rodin l’officialisation de ceptable de cette rupture (Schauder, 2006). Si
leur relation, et avec le fait d’avoir subi un avor- l’élaboration est longue et complexe, la restitu-
tement. Serait-ce l’annonce de la grossesse de sa tion de l’œuvre au public, elle, sera immédiate.
belle-sœur qui contraint Camille, dès l’été 1906, à En 1894, Camille expose le Dieu envolé, une
détruire toutes ses œuvres et à les confier à un char- première étude en plâtre, à la Société nationale
retier pour qu’il enterre ces débris comme des êtres des beaux-arts, puis, en 1899, L’âge mûr, son
vivants ? Ou mime-t-elle, dans ce geste pathétique, groupe des trois. Par la suite, Rodin s’opposera
l’enterrement de son frère Charles-Henri qui, né et à l’exposition, sur la place publique, de ce qu’il
mort avant elle, lui a conféré le statut d’enfant de reconnaît comme son drame intime – les aléas
remplacement ? Ou met-elle en scène son avorte- des expositions futures du groupe et la non attri-
ment caché aux yeux de sa famille ? Pluralité de bution d’un contrat ministériel, pour le traduire
l’Inconscient... en marbre, participeront, sans doute, au déclen-
chement du délire de persécution dont Camille
Le devenir de l’œuvre née de la crise
sera désormais atteinte.
Si Paul et Camille réalisent tous deux un chef Ainsi, L’âge mûr ne pourra occuper pour
d’œuvre après leurs ruptures affectives, le statut de Camille la fonction de dépôt que le Partage de
cette œuvre, tout comme le choix de l’objet Midi avait rempli avec bonheur pour son frère
d’amour, à la fois coïncident et diffèrent sur de Paul. Peut-être pouvons-nous en saisir le ressort,
nombreux points. Le choix d’objet d’amour est en nous intéressant à l’adresse de l’œuvre. L’être
marqué, chez les deux, du sceau de l’illégitimité, aimé, Rodin, s’y trouve en lieu et place de Dieu.
voire de l’impossible, Rosalie Vetch étant mariée En 1894, Camille, pourtant radicalement agnos-
et mère de quatre enfants, Rodin ayant 24 ans de tique, avait appelé la première sculpture, témoin
plus que Camille et vivant en concubinage avec de sa rupture Le Dieu envolé. Or, chez son frère
Rose Beuret. Pour concrétiser les différences sur le Paul, la dimension religieuse de l’œuvre servira
plan artistique, nous allons examiner, tant pour d’ancrage, permettant d’éviter, sous la pression
Camille que pour Paul, deux temps clé : la période du traumatisme, l’éclatement psychotique. À
de la création et le moment de la publication de l’instar de sa conversion, qui lui avait permis de
l’œuvre. changer d’adresse, l’écriture de sa pièce lui
Paul Claudel commencera la rédaction du permettra de tourner, à un certain degré, la page
Partage de Midi en plein désarroi, immédiatement sur laquelle est inscrit le traumatisme.
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CONCLUSION risque de la sélection du matériel et de l’auto-vali-


dation de mes hypothèses de travail.
J’en viens, pour conclure, à la discussion des En revanche, les apports de mon étude sont
limites et des apports de mon travail. Les limites, multiples : celle-ci vise à mieux saisir la fonction
elles sont essentiellement d’ordre méthodologique. de l’œuvre dans l’économie psychique de l’artiste,
Rappelons que ma démarche a été double : d’abord, dont elle peut soit assurer la stabilité psychique,
ma réflexion s’est étayée sur l’analyse minutieuse comme dans le cas de Paul Claudel, soit le préci-
du génogramme des deux artistes que j’ai étudiés piter dans la décompensation, comme pour Camille
selon des critères pré-définis. Ensuite, les sources Claudel. Ainsi, mon analyse est susceptible
biographiques et la correspondance des deux d’apporter des éléments de compréhension à la
artistes ont fait l’objet d’une étude fine pour dynamique intra- et inter-psychique qui a soutenu
débattre de la genèse de leurs œuvres-clé, faisant les créations de ces deux artistes. Le modèle que
suite à une crise de vie majeure. Toutefois, on peut je propose, liant les événements de vie et la genèse
objecter que cette méthode ne correspond pas, en des œuvres en une interdépendance créatrice,
tous points, aux attentes scientifiques, le recueil de gagnerait à être mis à l’épreuve auprès d’autres
données ayant été effectué dans l’après-coup, au sujets et d’autres formes d’expression artistique.

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RÉFÉRENCES

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