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Author(s): H. Ashton
Source: Revue d'Histoire littéraire de la France, 21e Année, No. 3/4 (1914), pp. 712-715
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/40517304
Accessed: 10-05-2020 12:49 UTC
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MÉLANGES
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L ANONYMAT DES OEUVRES DE Mme DE LA FAYETTE. 713
J'ai bien envie de vous voir, écrit-elle à Ménage, et bien envie de voir
mes œuvres sortant de la presse si vous voules venir demain céans a
une heure ie seray avec vous jusques a trois et demye ie vous donne le
bon soir.
Elle écrit ainsi un mercredi et le jeudi soir elle envoie un autre billet à ce
sujet :
Mais un jour on lui déroba une copie de ce petit livre et elle n'hésita pas
de charger Ménage de mentir pour empêcher ses amis d'attribuer la Prin-
cesse de Montpensier à son véritable auteur.
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714 REVUE D'HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.
Ayant vu, d'après ces billets, que Mme de La Fayette était coutumière du fait
« d'adapter la vérité » pour garder l'anonymat, nous avons continué nos
recherches dans l'espoir de surprendre quelque aveu au sujet de la Princesse
de Clèves.
Il n'y avait rien d'étonnant dans son attitude envers Lescheraine, car dans
une autre occasion elle lui avait reproché d'avoir « la langue trop longue »,
et lui écrire qu'elle était l'auteur de la Princesse de Clèves c'était la recon-
naître devant le monde entier. Le fidèle Ménage était plus discret et nous
n'étions pas surpris de retrouver le billet suivant écrit quelques années
avant la mort de la comtesse.
Vous pou ves parler dans vostre histoire de Sablé des deux petites
histoires dont vous me parlastes hier mais ie vous demande en grace de
ne nommer personne ny pour lune ny pour lautre ie ne croy pas que
les deux personnes que vous me nommés y ayent nulle part qu'un peu de
correction les personnes qui sont de vos amis n'advouent point y en
avoir mais a vous que n'advoueroit-elle point (sic) ie suis dans un estât
qui me conduit entieremt a songer a mon salut ie suis ravie de ce que
vous me mandés de vos dispositions cela fortifiera les miennes, etc.
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L'ANONYMAT DES OEUVRES DE Mme DE LA FAYETTE. 715
Nous avons donc enfin sous la main de Mme de La Fayette, et à une époque
où elle pensait à son salut et non plus à mystifier un secrétaire trop bavard,
l'assurance qu'elle a bien écrit la Princesse de Clèves et cela sans la collabo-
ration de Segrais ou de La Rochefoucauld.
H. Ashton.
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