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LOI ORGANIQUE N°99-73 DU 17 FÉVRIER 1999 PORTANT STATUT DES

MAGISTRATS DE LA COUR DES COMPTES (JOURNAL OFFICIEL N°5848


DU 6 MARS 1999)

Loi organique n°99-73 du 17 février 1999 portant


statut des magistrats de la Cour des comptes
(Journal officiel n°5848 du 6 mars 1999)
EXPOSE DES MOTIFS
Le présent projet de loi vise à doter les magistrats de la Cour des comptes d’un statut permettant à ce corps
de contrôle de remplir sa mission dans les meilleures conditions. En effet, les magistrats de la Cour des
comptes ont des attributions spécifiques qui justifient un statut différent de celui des magistrats des autres
juridictions.
Dans un souci d’efficacité et de simplification, les dispositions afférentes aux droits et obligations des
magistrats et celles relatives à l’organisation et au fonctionnement du Conseil supérieur de la Cour des
comptes qui constitue par excellence l’organe régulateur du déroulement de la carrière des magistrats sont
réunies dans le même texte.
Le texte comprend six chapitres portant sur :
– Les principes généraux qui régissent la carrière des magistrats de la Cour des comptes ;
– Les devoirs et obligations des magistrats de la Cour des comptes ;
– L’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la Cour des comptes;
– La nomination, le recrutement et la rémunération ;
– La discipline ;
– Les dispositions transitoires et finales.

Le chapitre I portant dispositions générales énonce les principes généraux qui régissent le déroulement de
la carrière des magistrats au sein de la Cour des comptes et les dispositions relatives à l’indépendance et à
la protection du magistrat dans l’exercice de ses fonctions.

Le chapitre II définit les devoirs et obligations des magistrats, les conditions d’installation du magistrat lors
de sa première nomination ainsi que les règles qui régissent la fonction et les activités du magistrat.

Le chapitre III précise les modalités d’organisation et de fonctionnement du Conseil Supérieur de la Cour


des comptes.

Le chapitre IV détermine les conditions de nomination des magistrats, le mode de recrutement (par
concours et au tour extérieur) ainsi que les conditions d’avancement, d’évaluation et de rémunération des
magistrats et des emplois supérieurs de la Cour des comptes.

Le chapitre V porte sur les dispositions disciplinaires applicables aux magistrats en cas de manquement à
leurs obligations statutaires.

Le chapitre VI fixe à titre transitoire, pour une période de 10 ans, les modalités de constitution du corps.
Tel est l’objet du présent projet de loi organique.

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Loi organique n°99.73 du 17 février 1999 portant statut


des magistrats de la Cour des comptes
– L’Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du mercredi 13 janvier 1999, à la majorité
absolue des membres la composant;
– Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution par sa décision n°2-C-99 du 3 février
1999;
– Le Président de la République promulgue la loi organique dont la teneur suit :

CHAPITRE I
Dispositions générales

Article Premier : Les dispositions du présent statut sont applicables aux magistrats de la Cour des comptes
qui constituent un corps particulier de magistrats de la République.
La présente loi organique a pour objet d’énoncer les principes généraux qui régissent le déroulement de la
carrière des magistrats de la Cour, les règles d’organisation, d’administration et de recrutement du corps qui
s’appliquent à eux ainsi que leurs obligations, devoirs et droits. En cas de silence, il est fait application du
statut général des fonctionnaires.
Elle précise enfin la composition et les attributions du Conseil supérieur de la Cour des comptes.

Article 2 : En application des dispositions de l’article 5 de la loi organique sur la Cour des comptes, sont
magistrats de la Cour des comptes :
– le président de la Cour des comptes,
– les présidents de chambre,
– les chefs de section,
– les conseillers maîtres,
– les conseillers référendaires,
– les conseillers.

Article 3 : Les magistrats de la Cour des comptes sont placés sous l’autorité administrative du président de
la Cour. Celui-ci peut, sans porter atteinte à la liberté de décision des magistrats, prendre toute décision afin
d’assurer le bon fonctionnement de l’Institution et adresser aux membres de la Cour toute observation et
recommandation destinées à garantir une correcte application des lois et règlements les régissant.

Article 4 : Les magistrats de la Cour des comptes exercent, en toute indépendance, les attributions qui leur
sont dévolues par la loi organique sur la Cour des comptes et par la présente loi.
Ils sont inamovibles. Toutefois, cette inamovibilité ne fait pas obstacle aux pouvoirs du président de la
Cour de modifier leur affectation au sein de l’institution, conformément à l’article 18 de la loi organique.

Article 5 : Ils sont, conformément aux dispositions du code pénal et des autres lois en vigueur, protégés
contre les menaces, attaques, outrages, injures ou diffamations dont ils peuvent être l’objet dans l’exercice
de leurs fonctions.
La réparation du préjudice direct qui en résulterait incombe à l’État qui se trouve alors
subrogé dans les droits et actions de la victime contre le ou les auteurs du dommage.

Article 6 : En cas de poursuite contre un magistrat, les fonctions dévolues au Procureur Général près la
Cour d’Appel et au Premier Président de cette Cour par les articles 661 et 662 du Code de Procédure pénale
sont respectivement exercées par le Procureur Général près la Cour de Cassation et par le Premier Président
de la Cour de Cassation, ou par leurs délégués choisis parmi les membres de la Cour de Cassation.
En matière correctionnelle, c’est la Première Chambre de la Cour de Cassation qui statue.
En matière criminelle, la Première Chambre prononce la mise en accusation et renvoie devant les Chambres
réunies.
Les co-auteurs et les complices sont déférés aux mêmes formations de jugement.
Les décisions ainsi rendues par la Première Chambre ou par les Chambres réunies de la Cour de Cassation,
tant en matière criminelle qu’en matière correctionnelle, ne peuvent faire l’objet d’aucun recours.
Article 7 : Les magistrats ne peuvent, en dehors de leurs fonctions, être requis pour d’autres services
publics que le service militaire. Toute disposition réglementaire nouvelle prescrivant la participation des
magistrats de la Cour dans des travaux d’organismes ou de commissions extérieurs à la Cour sera soumise,
après avis du président de la Cour, à l’accord du Ministre chargé des finances.

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CHAPITRE II
Devoirs et obligations des magistrats de la Cour des comptes

Article 8 : A l’occasion de leur première nomination et avant leur entrée en fonction, les magistrats de la
Cour sont installés en audience plénière solennelle au cours de laquelle ils prêtent le serment prévu à
l’article 11 de la loi organique sur la Cour.

Article 9 : Les membres de la Cour portent aux audiences plénières solennelles et aux audiences de la
chambre de discipline financière un costume dont les caractéristiques sont fixés par décret.

Article 10 : Les membres de la Cour sont tenus au secret professionnel. Ils doivent, en toutes
circonstances, faire preuve de la réserve, de l’honnêteté et de la dignité qui découlent de leur serment et de
leurs fonctions.
Outre le secret des investigations et des délibérations auquel il est tenu par son serment et par la loi
organique sur la Cour, la communication de tout document ou renseignement concernant les travaux de la
Cour des comptes est interdite au magistrat de la Cour, sauf disposition expresse de la loi ou autorisation du
président de la Cour.

Article 11 : Est interdite aux magistrats toute activité, démonstration ou prise de position politique ou
syndicale, ainsi que toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement de la Cour des
comptes.
Cette interdiction ne s’applique pas lorsque le magistrat est détaché pour remplir les fonctions de membre
du gouvernement.

Article 12 : Il leur est également interdit d’avoir, sous quelque forme que ce soit, directement ou par
personne interposée, des intérêts dans un organisme sur lequel s’exercent les contrôles de la Cour.
Si le conjoint du magistrat de la Cour exerce une activité privée lucrative, le magistrat est tenu d’en faire la
déclaration au président de la Cour qui prendra, le cas échéant, les mesures nécessaires à la préservation de
l’indépendance de la Cour et à l’honneur de la profession.

Article 13 : Les magistrats de la Cour sont tenus de signaler dans les meilleurs délais à leur président de
chambre, tout fait de nature à faire naître un doute sur leur objectivité ou leur indépendance : ils doivent,
dans ce cas, demander à être déchargés du contrôle qui les met dans cette situation.
De la même façon, toute personne dont la responsabilité est susceptible d’être engagée dans le cadre d’un
contrôle déterminé, peut, si elle a des raisons sérieuses de suspecter l’impartialité d’un rapporteur de la
Cour, demander la récusation de celui-ci par requête motivée adressée au président de la Cour. Celui-ci
saisit l’instance des « chambres réunies » qui statue. S’il s’avère que cette demande est infondée ou
dilatoire, la personne ayant présenté la requête peut être poursuivie pour outrage à magistrat.

Article 14 : Tout fonctionnaire nommé à la Cour ne peut participer à une délibération lorsque sont soumis
à sa chambre des comptes auxquels il a participé comme ordonnateur ou comptable.

Article 15 : Les fonctions de magistrat financier sont incompatibles avec toute autre activité publique ou
privée ou mandats électifs.
Des dérogations individuelles peuvent être accordées aux magistrats par le président de la Cour pour
enseigner ou exercer des fonctions extrajudiciaires qui ne seraient pas de nature à porter atteinte à la dignité
du magistrat et à son indépendance. Ces décisions individuelles sont révocables selon la même procédure.
Les magistrats peuvent, après déclaration auprès du président de la Cour, se livrer à des travaux
scientifiques, littéraires ou artistiques, dans la mesure où cela ne nuit pas à l’intérêt du service.

Article 16 : Tout au long de leur carrière, les magistrats de la Cour des comptes doivent suivre les stages et
séminaires organisés par la Cour à leur intention dans le cadre de la formation initiale ou continue. La mise
à niveau des connaissances et le professionnalisme sont un devoir pour le magistrat financier. De la même
façon, il peut leur être demandé, dans le cadre des travaux de la Cour, de participer à toute action de
formation afin de faire partager les connaissances acquises dans leur fonction.

Article 17 : Tout membre de la Cour des comptes a l’obligation, préalablement à sa prestation de serment,
de déclarer par écrit et sur l’honneur, les biens meubles ou immeubles composant son patrimoine ainsi que
ceux de son conjoint et de ses enfants mineurs. Cette déclaration est déposée au secrétariat général de la
Cour des comptes. Cette déclaration doit rester strictement confidentielle, le président de la Cour étant le
seul à pouvoir en faire état.
Toute modification significative affectant ce patrimoine doit aussitôt faire l’objet d’une déclaration
complémentaire dans les mêmes formes. Le président de la Cour peut demander à l’administration, qui est
tenue d’y répondre, tout renseignement concernant le patrimoine des magistrats de la Cour des comptes.

La liste des biens meubles ou immeubles devant figurer dans cette déclaration fera l’objet d’une
ordonnance du président de la Cour des comptes, après avis de la conférence des présidents et du
commissaire du Droit.

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CHAPITRE III
Du Conseil supérieur de la Cour des comptes

Article 18 : Le Conseil supérieur de la Cour des comptes est présidé par le Président de la République et
comprend :
Vice-Président : Le Ministre chargé des finances.
membres :
Trois personnalités qualifiées n’exerçant pas de mandat électif désignés respectivement par le Président de
la République, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat ;
Le président de la Cour des comptes ;
Le commissaire du Droit ;
Les présidents de chambre ;
Un délégué représentant les conseillers maîtres élu par ses pairs ;
Un délégué représentant les conseillers référendaires élu par ses pairs ;
Un délégué représentant les conseillers élu par ses pairs.

A l’exception du président de la Cour, du commissaire du Droit et des présidents de chambre qui sont
membres de droit, le mandat des membres du Conseil supérieur est fixé à trois ans, renouvelable une fois.

Article 19 : Le secrétaire général assure le secrétariat du Conseil supérieur. Il en prépare les travaux, prend
les relevés de décision et assure la conservation des archives du Conseil. Il n’a pas voix délibérative.
Les modalités d’élection des délégués des magistrats sont fixées par ordonnance du président après avis de
la conférence des présidents et du commissaire du Droit.
Les fonctions au sein du Conseil supérieur ne sont pas rémunérées.

Article 20 : Le Conseil supérieur se réunit sur convocation de son président ou, en cas d’empêchement, du
vice-président ou sur demande d’au moins sept membres du Conseil.
Pour délibérer valablement, le nombre de présents ne doit pas être inférieur à la majorité des membres du
Conseil.
Les avis et décisions du Conseil sont pris à la majorité des voix. En cas de partage égal des voix, celle du
président de séance est prépondérante.

Article 21: Le Conseil supérieur est chargé d’examiner les dossiers des candidats à une nomination à la
Cour des comptes et de veiller au respect du présent statut et de l’application de la loi organique sur la Cour
des comptes.
Sauf pour les fonctions supérieures de la Cour, le Conseil supérieur est compétent pour instruire les
dossiers des candidats à une promotion de grade. A cet effet, il veille au respect des conditions d’ancienneté
et d’inscription sur la liste d’aptitude ainsi qu’aux critères d’évaluation des magistrats.
Il se prononce sur les requêtes et doléances soumises par les magistrats lors de la publication de la liste
annuelle d’aptitude.
Il peut également être consulté sur toutes les questions intéressant le statut des membres de la Cour des
comptes.

Article 22 : Après avis du Conseil supérieur, le président de la Cour peut, en cas de nécessité absolue,
déléguer un magistrat dans des fonctions correspondant à un grade supérieur au sien. Cette promotion
exceptionnelle est fixée pour une durée d’une année, renouvelable deux fois après avis du Conseil. La
promotion du magistrat peut intervenir lorsqu’il aura réuni les conditions requises.

Article 23 : Le Conseil supérieur a compétence en matière de discipline des magistrats dans les conditions
fixées au chapitre V du présent statut.
Lorsqu’il siège en matière disciplinaire, le Conseil supérieur de la Cour des comptes est présidé par le
président de la Cour des comptes ou, en cas d’empêchement, par le doyen des présidents de chambre. Il
statue, dans ce cas, hors la présence du Président de la République, du Ministre chargé des Finances et des
personnalités qualifiées.

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CHAPITRE IV
Nomination, recrutement et rémunération

Article 24 : Nul ne peut être nommé magistrat de la Cour des comptes s’il ne réunit les conditions
suivantes :

1) être citoyen sénégalais ;


2) jouir de ses droits civiques et être de bonne moralité ;
3) se trouver en position régulière au regard des lois sur le recrutement de l’armée ;
4) remplir les conditions physiques exigées pour l’exercice de la fonction ;
5) être titulaire du brevet de l’École nationale d’administration (cycle A) ou de tout autre diplôme admis en
équivalence et relevant des sciences juridiques, économiques, financières ou commerciales.
S’il est coopérant d’un État étranger, le magistrat ne peut être nommé sans avoir obtenu préalablement
l’agrément des autorités sénégalaises.

Article 25 : Les nominations à tous les grades de la hiérarchie et aux emplois supérieurs de la Cour des
comptes sont faites par décret.

Article 26 : L’accès au corps des magistrats de la Cour des comptes s’effectue, par voie de concours, au
grade de conseiller. Les conditions, modalités et programmes de ce concours sont déterminés par décret.
Cependant des nominations au tour extérieur peuvent avoir lieu dans les grades de conseiller maître et de
conseiller référendaire, par décret, dans les conditions fixées à l’article 27 ci-dessous.

Article 27 : Les nominations au tour extérieur ont lieu dans les conditions suivantes :
– Au grade de conseiller référendaire, le président de la Cour peut proposer à la nomination directe les
fonctionnaires ou agents non fonctionnaires du secteur public appartenant à la hiérarchie A, les avocats et
les professeurs titulaires des facultés de droit et de sciences économiques et comptant douze ans d’exercice
de leur profession ou de carrière dans les services publics.

– Au grade de conseiller maître, le président de la Cour peut proposer à la nomination directe les
fonctionnaires ou agents non fonctionnaires du secteur public titulaires au moins d’une maîtrise en sciences
juridiques ou en sciences économiques ou d’un diplôme admis en équivalence, les avocats et les
professeurs titulaires des facultés de droit ou de sciences économiques et comptant vingt ans d’exercice de
leur profession ou de carrière dans les services publics.
Les nominations au tour extérieur ne peuvent avoir lieu que dans la limite du quart des effectifs budgétaires
dans chaque grade.

Article 28 : Les emplois supérieurs de la Cour des comptes sont, dans l’ordre de préséance, les suivants : le
président de la Cour des comptes, le commissaire du Droit, les présidents de chambre, le secrétaire général
et le commissaire adjoint du Droit.
Les autres emplois sont, dans l’ordre de préséance, les chefs de section, les conseillers maîtres, les
conseillers référendaires, les conseillers.
A grade équivalent, l’ordre de préséance est défini par la date de nomination dans le grade, puis
l’ancienneté au sein de la Cour, enfin le bénéfice de l’âge.

Article 29 : Le président de la Cour, le commissaire du Droit et le président de la Commission de


Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques (CVCCEP) sont nommés à la discrétion
du Président de la République.
Lorsque le président de la Cour ou le président de la CVCCEP sont choisis en dehors des magistrats de la
Cour des comptes, ils sont préalablement nommés en qualité de magistrat, au grade de président de
chambre.
Les autres présidents de chambre sont nommés parmi les chefs de section, les conseillers maîtres ou les
directeurs d’administration centrale du Ministère chargé des finances, ayant au moins deux années
d’ancienneté dans leur grade et vingt années de service public.
Les fonctions de secrétaire général et de commissaire adjoint du Droit sont occupées par les magistrats
ayant atteint le grade de conseiller référendaire de première classe.

Article 30 : L’avancement des membres de la Cour comprend l’avancement de grade et l’avancement


d’échelon dans le même grade. Il a lieu de façon continue, de grade à grade et d’échelon à échelon.
Les membres d’un grade donné, dans les conditions définies par le présent statut, ont vocation à accéder au
grade immédiatement supérieur. La répartition des effectifs entre les différents grades est fixée par décret.
L’avancement d’échelon se fait à l’ancienneté. Il est constaté par arrêté. Le temps nécessaire pour accéder à
l’échelon supérieur est fixé par décret.
L’avancement de grade s’effectue pour les trois quarts au choix et pour un quart à l’ancienneté. Pour être
promu au grade supérieur, le magistrat doit avoir accédé au dernier échelon de son grade ou avoir été inscrit
sur la liste d’aptitude annuelle.
Le temps passé en disponibilité n’est pas compté pour le calcul de l’ancienneté.

Article 31 : Sont inscrits, par ordonnance du président de la Cour, sur la liste d’aptitude, les magistrats
titulaires remplissant les conditions d’ancienneté minimale requise, conformément au décret fixant
l’échelonnement indiciaire applicable aux magistrats de la Cour des comptes.
L’inscription sur la liste d’aptitude s’effectue par ordre de mérite. L’ordre d’inscription est arrêté, après
avis du Conseil supérieur, compte tenu de la note chiffrée, de l’appréciation générale qui l’accompagne, de
la qualité des travaux réalisés, de la manière de servir du magistrat ainsi que de tout élément de son dossier
administratif.
Article 32 : L’activité de chaque membre de la Cour donne lieu, tous les ans, à l’établissement d’une fiche
d’évaluation. Cette fiche contient une note chiffrée sur vingt et une appréciation détaillée sur les qualités
professionnelles, le comportement au travail, le rendement, la créativité et la valeur morale de chaque
magistrat.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux magistrats occupant des fonctions supérieures à la Cour, qui
font toutefois l’objet d’une appréciation globale de leur supérieur hiérarchique.
Les modalités de cette évaluation sont fixées par ordonnance du président de la Cour, après avis du Conseil
supérieur.

Article 33 : Les indices de traitement applicables aux magistrats de la Cour des comptes sont fixés par
décret.
Les magistrats appartenant antérieurement à un corps de fonctionnaires extérieurs à la Cour ou à un régime
spécial, nommés dans l’un des grades de la hiérarchie à un échelon comportant un indice de traitement
inférieur au grade et à l’échelon qu’ils détenaient dans leur corps d’origine conservent, à titre personnel, le
bénéfice du traitement qu’ils percevaient antérieurement jusqu’à ce que, par l’avancement, ils aient atteint
dans leur nouveau corps un échelon comportant un traitement équivalent.
Toute remise en ordre ou revalorisation des traitements ou des suppléments pour charges familiales ou de
tout autre élément de rémunération s’applique à la rémunération des magistrats de la Cour des comptes.

Article 34 : Outre leur traitement versé après service fait, les magistrats de la Cour perçoivent notamment
les indemnités suivantes : une indemnité spéciale de judicature, une indemnité kilométrique lorsqu’ils
utilisent leur véhicule personnel pour les besoins du service et une indemnité de logement lorsqu’ils ne sont
pas logés par l’administration.
Le taux de ces indemnités est le même que celui des indemnités de même nature prévues pour les
magistrats de l’ordre judiciaire.
Les membres désignés pour siéger à la chambre de discipline financière reçoivent à ce titre une indemnité
de rapporteur dont le montant est fixé par décret. De la même façon, les magistrats affectés à la CVCCEP
perçoivent une indemnité spéciale de contrôle fixée par décret.
En outre, les magistrats de la Cour des comptes peuvent bénéficier de primes spécifiques.
Le commissaire du Droit bénéficie, en plus de son traitement, des mêmes indemnités et avantages que les
présidents de chambre.
Le secrétaire général et le commissaire adjoint du Droit bénéficient, en plus de leur traitement, des mêmes
indemnités et avantages qu’un chef de section.

Article 35 : Tout membre de la Cour des comptes est placé dans l’une des positions suivantes :
– l’activité;
– le détachement;
– la disponibilité;
– sous les drapeaux;
– la cessation de fonction.

Les règles applicables à ces différentes situations sont identiques à celles du statut général des
fonctionnaires, sauf si le présent statut y déroge.

Article 36 : Les congés des membres de la Cour sont accordés par le président de la Cour ou, par
délégation, par les présidents de chambre.

Article 37 : Aucun magistrat de la Cour ne peut, sur sa demande, être placé en position de détachement ou
de disponibilité s’il n’a accompli cinq ans au moins d’activité effective au sein de l’Institution. Cependant,
cette disposition ne s’applique pas aux magistrats ayant déjà exercé précédemment à la deuxième Section
du Conseil d’État.
La proportion maximum des magistrats susceptibles d’être placés en détachement ou en disponibilité ne
peut dépasser cumulativement le dixième de l’effectif de la Cour.
L’autorisation de détachement ou de mise en disponibilité résulte d’une ordonnance du président de la
Cour, prise après avis du Conseil supérieur de la Cour. Le détachement ou la mise en disponibilité est alors
pris par décret.
La réintégration en fin de détachement ou de disponibilité est prise dans les mêmes formes.

Lorsqu’il est mis fin ou au terme du détachement ou de la disponibilité, le magistrat doit être réintégré dans
les cadres, au besoin en surnombre, soit mis à la retraite, soit rayé des cadres s’il n’a pas demandé sa
réintégration ou le renouvellement de sa position.

Article 38 : La cessation définitive des fonctions entraîne radiation des cadres et perte de la qualité de
magistrat de la Cour. Elle résulte :
– de la démission régulièrement acceptée,
– de la mise à la retraite,
– de la révocation.
Sauf pour le cas de la mise à la retraite, les autres cas de cessation de fonction sont constatés par décret,
après avis du Conseil supérieur de la Cour.
L’âge de la retraite des magistrats de la Cour des comptes est fixé à soixante cinq ans.

Article 39 : Le Président de la République peut nommer magistrat honoraire un magistrat de la Cour admis
à la retraite, sur proposition du président de la Cour, après avis du Conseil supérieur de la Cour.
Dans ce cas, le magistrat honoraire demeure engagé par les obligations morales imparties aux magistrats de
la Cour. Il continue à jouir des honneurs et privilèges liés à son grade. Cette qualité ne confère aucun
avantage pécuniaire ou matériel et peut être retirée par décret après avis du Conseil supérieur de la Cour.

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CHAPITRE V
De la discipline

Article 40 : Tout manquement par un magistrat de la Cour des comptes à ses obligations statutaires, à
l’honneur ou à la dignité de sa fonction constitue une faute susceptible de sanctions disciplinaires, sans
préjudice des poursuites pénales qui peuvent être engagées lorsque ce manquement constitue un délit ou un
crime.

Article 41 : Lorsque le président de la Cour est informé d’une faute grave commise par un magistrat, qu’il
s’agisse d’un manquement à ses obligations ou d’une poursuite judiciaire pour une infraction préjudiciable
à l’honneur ou à la dignité de sa fonction, il peut procéder immédiatement à sa suspension, transmet le
dossier disciplinaire dans les meilleurs délais au Conseil supérieur de la Cour et en informe le ministre
chargé des finances.

La décision de suspension doit préciser si le magistrat conserve pendant le temps où il est suspendu le
bénéfice de son traitement ou déterminer la quotité de la retenue qu’il subit qui ne peut être supérieure à la
moitié du traitement. En tout état de cause, il continue à percevoir la totalité des suppléments pour charge
de famille.

Article 42 : Si le magistrat fait l’objet d’une suspension pour manquement à ses obligations statutaires, le
Conseil supérieur doit statuer sur son cas dans le délai maximum de trois mois à compter de la notification
de la suspension.
Si, à l’issue de ces trois mois, sauf cas de force majeure, le Conseil supérieur n’a pris aucune décision,
l’intéressé reçoit à nouveau l’intégralité de son traitement et a droit au remboursement des retenues opérées
sur son traitement.
Ce remboursement est également dû lorsque l’intéressé n’a subi aucune sanction ou n’a été l’objet que d’un
avertissement ou d’un blâme.

La force majeure doit être constatée par le Conseil supérieur et entraîne le report de la comparution et des
délais qui courent en matière de discipline et de suspension.
Article 43 : Si le magistrat a été suspendu en raison d’une poursuite judiciaire, le Conseil supérieur doit
statuer dans le délai maximum de six mois. Si, à l’expiration de ce délai, l’intéressé n’a pas été
définitivement jugé, le Conseil supérieur décide du maintien ou non de la suspension et, en cas de maintien,
de la quotité de traitement à lui verser jusqu’à clôture de la procédure judiciaire.
La situation de l’intéressé n’est définitivement réglée qu’après que la décision rendue par la juridiction
saisie est devenue définitive.

Article 44 : La procédure devant le Conseil supérieur de la Cour, en matière disciplinaire, est
contradictoire.
Dès la saisine du Conseil, le magistrat a droit à la consultation intégrale de son dossier et des pièces de
l’enquête préliminaire s’il y a été procédé. Il peut se faire assister par un de ses pairs ou un défenseur de
son choix et déposer un mémoire en défense.
Le président du Conseil supérieur désigne parmi ses membres un rapporteur qui procède, s’il y a lieu, à une
enquête. Au cours de ses investigations, le rapporteur entend l’intéressé ou toute autre personne, à charge et
à décharge. Il accomplit tous les actes d’investigations utiles.

Article 45 : Si l’enquête n’est pas nécessaire ou si elle est achevée, le magistrat incriminé est cité à
comparaître par le Secrétaire général devant le Conseil supérieur réuni en matière disciplinaire.
Si le magistrat poursuivi ne comparaît pas, à moins qu’il ne soit empêché par un cas de force majeure, le
Conseil statue et la procédure est réputée contradictoire.

Article 46 : Parmi les délégués élus, seul siège au Conseil supérieur, en matière disciplinaire, le
représentant élu des magistrats d’un grade égal ou à défaut, supérieur à celui du magistrat poursuivi.

Article 47 : Après audition du rapport, le magistrat incriminé est invité à fournir ses explications ou
moyens de défense sur les faits qui lui sont reprochés.
Comme le Conseil, il peut demander l’audition de témoin.

Article 48 : Le Conseil supérieur statue à huis clos. La décision de sanction ou de non lieu est prise à la
majorité de voix. En cas de partage égal des voix, celle du président de séance est prépondérante. La
décision du Conseil est toujours motivée. Elle ne peut faire l’objet d’aucun recours et ne peut être rendue
publique.

Article 49 : La décision rendue est notifiée au magistrat incriminé par le président du Conseil supérieur.
Elle prend effet le jour de cette notification.

Article 50 : Outre les avertissements que peut donner le président de la Cour en dehors de toute action
disciplinaire, les sanctions applicables aux membres de la Cour sont :
1) le blâme avec inscription au dossier ;
2) la radiation de la liste d’aptitude ;
3) l’abaissement de un à trois échelons ;
4) la suspension temporaire privative de toute rémunération, à l’exclusion des indemnités à caractère
familial, n’excédant pas six mois ;
5) la rétrogradation ;
6) la révocation sans suspension des droits à pension ;
7) la révocation avec suspension des droits à pension.

Les quatre premières sanctions font l’objet d’une décision du Conseil supérieur, signée par le président de
séance et les membres présents du Conseil supérieur.
Les trois sanctions suivantes sont prononcées par décret, sur demande du Conseil supérieur de la Cour.

Article 51 : Le magistrat, objet d’une des trois premières sanctions, peut demander sa réhabilitation au
président de la Cour deux ans après la date de notification de la décision. L’avis du Conseil supérieur est
demandé avant toute décision.
Le magistrat, objet d’une des quatrième et cinquième sanctions, peut demander sa réhabilitation au
président de la Cour cinq ans après la date de notification de la décision. La décision alors est prise par le
Conseil supérieur de la Cour.
En cas de réhabilitation, toute trace de la sanction est effacée du dossier.

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CHAPITRE VI
Dispositions transitoires et finales

Article 52 : Pour la constitution initiale du corps, et pendant dix années, les membres de la Cour des
comptes peuvent, en plus du concours normal d’accès au grade de conseiller de deuxième classe, être
recrutés par concours au grade de conseiller de première classe parmi les fonctionnaires et agents non
fonctionnaires du secteur public de la hiérarchie A justifiant de compétences en droit, finances, économie,
comptabilité publique ou privée et comptant au moins six ans d’ancienneté dans ladite hiérarchie au
moment du concours.
Ils sont alors nommés au 1er échelon du grade de conseiller de première classe ou s’ils bénéficiaient déjà
d’un indice supérieur, à l’indice égal ou immédiatement supérieur dans lesquels ils se trouvaient à l’issue
du concours.
La même procédure est mise en œuvre pour le recrutement de conseillers référendaires de deuxième classe
parmi les fonctionnaires et agents non fonctionnaires du secteur public de la hiérarchie A, les avocats ou les
professeurs de l’université et ayant au moins douze ans de fonction ou de service public au moment du
concours. Ils sont alors nommés au 1er échelon de conseiller référendaire de deuxième classe ou s’ils
bénéficiaient déjà d’un indice supérieur, à l’indice égal ou immédiatement supérieur dans lesquels ils se
trouvaient à l’issue du concours. Les modalités de ces concours sont fixées par décret.

Article 53 : De la même façon, à titre dérogatoire et pendant dix années, les agents non fonctionnaires du
secteur public de la hiérarchie A, et les fonctionnaires, appartenant à un corps recruté par la voie de l’ENA
(cycle A), aux corps des maîtres de conférence ou des professeurs d’université de droit public, d’économie
et de gestion, peuvent être détachés d’office auprès de la Cour des comptes, sur titres, après avoir été
choisis par une commission de sélection désignée par voie réglementaire.
Après avoir prêté serment, ils sont admis à exercer leurs fonctions dans les mêmes conditions que les
magistrats titulaires. Il ne peut être mis fin à leurs détachements que sur demande des intéressés, du
président de la Cour, ou pour motifs disciplinaires ou insuffisances professionnelles.
Ces fonctionnaires peuvent être intégrés dans le corps des magistrats de la Cour au terme d’une période de
cinq années de services effectifs en détachement à la Cour, après avis conforme du Conseil supérieur de la
Cour.
Le nombre de détachements et les modalités de cette sélection sur titres sont fixés par décret.

Article 54 : Les conseillers référendaires de la deuxième Section du Conseil d’État souhaitant être intégrés
à la Cour des comptes doivent en faire la demande par écrit au Garde des Sceaux, ministre de la justice. Ils
sont alors intégrés dans le corps des magistrats de la Cour des comptes lors de sa création.
S’ils n’ont pas opté pour l’intégration dans le corps des magistrats dans la Cour des comptes, les conseillers
référendaires de la deuxième Section qui ne sont pas issus des concours particuliers organisés en 1998 et
1999 restent maintenus dans leurs corps actuels.

La présente loi organique sera exécutée comme loi de l’État.

Dakar, le 17 Février 1999

Par le Président de la République Abdou DIOUF

Le Premier Ministre
Mamadou Lamine LOUM
LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DECEMBRE 2012 ABROGEANT ET
REMPLAÇANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR
LA COUR DES COMPTES

LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27


DECEMBRE 2012 ABROGEANT ET
REMPLAÇANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-
70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR LA COUR DES
COMPTES
REPUBLIQUE DU SENEGAL
  Un peuple – Un but – Une Foi
         ––––––––––––
 
LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DECEMBRE 2012 ABROGEANT ET REMPLAÇANT LA
LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR LA COUR DES COMPTES
EXPOSE DES MOTIFS
 
 La spécialisation des juridictions au sommet de l’organisation judiciaire et l’internalisation progressive des
normes communautaires contenues notamment dans le Traité de l’Union économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA) du 10 janvier 1994 et dans les directives subséquentes avaient amené les pouvoirs
publics à créer la Cour des Comptes, juridiction financière et institution supérieure de contrôle des finances
publiques.
Ainsi, cette innovation s’était traduite par le vote de la loi constitutionnelle n° 99-02 du
29 janvier 1999 et de la loi organique n° 99-70 du 17 février 1999 sur la Cour des Comptes.
Cependant, à la pratique, il a été relevé dans la loi organique précitée des insuffisances de nature à
compromettre les objectifs assignés à l’institution. Celles-ci apparaissent tant au niveau de son organisation
et de ses procédures que de ses rapports avec les autorités exécutives et les personnes physiques ou morales
soumises à son contrôle. De plus, certaines de ses dispositions demeurent assez imprécises dans leur
énonciation, tandis que d’autres alourdissent inutilement les procédures mises en œuvre. Aussi, est-il
apparu nécessaire de procéder à la refonte de cette loi organique.
Les compétences de la Cour sont réaménagées et s’étendent explicitement aux organismes constitués sous
la forme d’agence d’exécution ou d’autorités administratives indépendantes. De même, la présente loi
organique tient compte des dispositions de la directive
n°06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 internalisée par la loi organique n°2011-15 du
8 juillet 2011 relative aux lois de finances prévoyant un élargissement du rôle de la Cour en ce qui concerne
le cadre de mesure de performance posés par ces actes. Ainsi, il est désormais prévu qu’elle émet un avis
sur les rapports annuels de performances dressés par les responsables de programme ainsi que les systèmes
de contrôle interne et de contrôle de gestion mis en place par ces derniers.
En raison du nombre croissant des affaires et dans le but d’en accélérer le traitement, le présent projet de loi
organique consacre la chambre de discipline financière comme chambre permanente.
Par ailleurs, il est mis fin à l’autonomie de la Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des
Entreprises publiques (CVCCEP) consacrée par l’article 8 de la loi organique
n° 99-70 précitée.
Quant à l’instance des chambres réunies, l’accent est mis sur ses activités juridictionnelles. A part
l’approbation des projets de budgets de la Cour, elle est désormais compétente essentiellement pour
délibérer en dernière instance sur le rapport public général annuel, le rapport sur le projet de loi de
règlement et la déclaration générale de conformité.
Pour tenir compte aussi de l’insuffisance des effectifs du ministère public, source de lenteurs dans le
traitement des dossiers, cet organe a été étoffé avec, en plus de son chef, le Procureur général, la création
des fonctions de premier avocat général et d’avocats généraux.
A l’instar de la Cour suprême, la Cour des Comptes bénéficie désormais d’une autonomie financière. Les
modalités pratiques de cette autonomie seront fixées par décret.
Sur le plan de l’administration de la Cour, les fonctions de secrétaire général et de greffier en chef ont été
réaménagées pour mieux marquer la séparation entre les tâches purement administratives et celles qui
découlent des activités juridictionnelles, notamment la prise de certains actes de procédure relatifs à la
reddition et au jugement des comptes ainsi qu’à la notification des arrêts de la Cour.
Enfin, plusieurs modifications non moins substantielles ont été apportées. Elles concernent notamment :
–          l’allongement du délai de reddition de comptes qui passe de cinq mois après la clôture de la gestion
à six mois après la fin de l’année financière ;
–          la création de nouvelles incriminations de fautes de gestion pour tenir compte des dispositions du
Code des Marchés publics ;
–          la notification, par le comptable sorti de fonctions, de son nouveau domicile et de tout changement
ultérieur de domicile ;
–          l’adoption, en chambre, du rapport provisoire avant sa communication aux responsables de l’entité
contrôlée ;
–          l’aménagement du principe de la publicité des audiences des différentes formations de la Cour ;
–          la restriction du domaine d’intervention du comité des rapports et des programmes ;
–          l’étendue du contrôle non juridictionnel qui inclut explicitement l’évaluation des politiques et
programmes publics, l’impact sur l’environnement et la vérification des systèmes et procédures
budgétaires, financières et informatiques ;
–          la formalité d’information, par tous moyens appropriés, des personnes concernées par les
procédures, à savoir la notification des arrêts de la Cour et des actes pris par le ministère public dans le
cadre de procédures pouvant donner lieu au prononcé d’une amende.
Au demeurant, le texte connaît une refonte dans son articulation. Ainsi, des sections ont été prévues à
l’intérieur des chapitres. En outre, les dispositions ont été remembrées en vue d’un regroupement selon les
compétences et les différentes procédures de la Cour. applicables.par type de contrôle.
Après le chapitre premier qui porte sur les «  missions de la Cour  », le chapitre II traite de l’organisation et
du fonctionnement de la Cour à travers deux sections ayant respectivement pour objet la composition et les
différentes formations de la juridiction.
Le chapitre III est relatif aux «  compétences de la Cour  ». Ces compétences générales prévues à la section I
sont déclinées dans trois sections consacrées respectivement au jugement des comptes, au contrôle non
juridictionnel et à la discipline financière. 
Le chapitre IV regroupe les « procédures de la Cour  ». La première section porte sur les règles applicables
aux contrôles de la Cour et la seconde est consacrée aux procédures spécifiques devant la chambre de
discipline financière.
Enfin, le chapitre V contient les « dispositions diverses ».
 Tel est l’objet du présent projet de loi organique.
 
REPUBLIQUE DU SENEGAL
 Un peuple – Un but – Une Foi
Loi organique n° 2012-23 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 du 17 février 1999 sur la
Cour des Comptes
L’Assemblée nationale a adopté, en sa séance du mardi 18 décembre 2012et à la majorité absolue des
membres la composant ;
Le Président de la République promulgue la loi organique dont la teneur suit :
 
CHAPITRE PREMIER. – MISSIONS DE LA COUR
Article premier. – La présente loi organique régit l’organisation, le fonctionnement, les compétences, et
les procédures de la Cour des Comptes, juridiction financière et institution supérieure de contrôle des
finances publiques.
La Cour des Comptes bénéficie de l’autonomie financière. Le régime financier applicable à la Cour des
Comptes est fixé par décret.
Article 2. – La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics et assiste le Président de la
République, le Gouvernement et le Parlement, dans le contrôle de l’exécution des lois de finances.
Article 3. – La Cour des Comptes contribue, par son action permanente de vérification, d’information et de
conseil, à:
–          la sauvegarde du patrimoine public ;
–          la transparence et la sincérité de la gestion des finances publiques ;
–          l’amélioration des méthodes et techniques de gestion des organismes publics et des entreprises du
secteur public ;
–          l’évaluation des politiques et programmes publics ;
–          la rationalisation de l’action administrative.
Elle s’assure de la régularité des opérations de recettes et de dépenses des organismes contrôlés et, le cas
échéant, réprime les manquements aux règles qui régissent lesdites opérations.
Elle vérifie et apprécie le bon emploi des crédits, fonds et valeurs, ainsi que la gestion de l’ensemble des
organismes soumis à son contrôle.
La Cour établit un rapport public général annuel qui reprend les principales observations qu’elle a faites
dans l’année et les mesures préconisées pour remédier aux manquements, anomalies et dysfonctionnements
relevés.
Elle peut, en outre, dans le cadre de ses contrôles, établir des rapports publics sur des entités, des thèmes
particuliers ou des secteurs déterminés.
Article 4. – Les contrôles dévolus à la Cour des Comptes visent à :
–          promouvoir l’obligation de rendre compte ;
–          déceler toute irrégularité ou infraction par rapport aux normes juridiques et de gestion en vigueur de
manière à permettre, dans chaque cas, de prendre les corrections nécessaires, d’engager la responsabilité
des personnes en cause, d’obtenir réparation ou de décider des mesures propres, pour l’avenir, à éviter la
répétition de tels actes ;
–          mesurer les performances réalisées dans la gestion des services et organismes publics.
CHAPITRE II. – ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COUR
 
SECTION I. – COMPOSITION DE LA COUR
Article 5. – La Cour des Comptes est composée du premier président, de présidents de chambres, de
conseillers maîtres, de conseillers référendaires et de conseillers.
Les membres de la Cour des Comptes ont la qualité de magistrats. Ils sont inamovibles.
Le nombre de magistrats constituant la Cour est fixé par décret.
Article 6. – Le Procureur général près la Cour exerce les fonctions de ministère public près la Cour des
Comptes. Il est assisté d’un premier avocat général et d’avocats généraux.
Le Procureur général près la Cour est nommé par décret après avis du Conseil supérieur de la Cour des
comptes.
Le premier avocat général et les avocats généraux sont choisis parmi les magistrats de la Cour. Ils sont
nommés par décret après avis du Conseil supérieur de la Cour des Comptes.
Article 7. – Les magistrats de la Cour sont régis par un statut spécial défini par une loi organique. Ils sont
nommés par décret après avis du Conseil supérieur de la Cour des Comptes.
Article 8.- Le premier président de la Cour est nommé par décret pour une durée de cinq (5ans)
renouvelable une fois.
Il préside l’audience plénière solennelle, les chambres réunies et les organes consultatifs. Il peut, en outre,
présider les audiences des chambres ou des commissions internes.
Il assure la direction générale de la Cour, organise et coordonne ses travaux. Il est assisté d’un secrétaire
général choisi parmi les magistrats de la Cour et nommé par décret.
Il arrête le programme annuel d’activité préparé par le comité des rapports et des programmes, sur la base
des propositions formulées en chambres. Il le communique, pour information, au Président de la
République et au Président de l’Assemblée Nationale.
Il signe les arrêts et autres décisions rendus sous sa présidence.
Il fait connaître, par voie de référés, au Président de la République, au premier ministre et aux ministres
concernés, les observations formulées par la Cour.
Il exerce les prérogatives qui lui sont dévolues par la présente loi organique par arrêté, décision,
ordonnance, ordonnance prise en chambres réunies, note ou référé.
Il prend, après délibération des chambres réunies, un arrêté portant règlement intérieur de la Cour et veille à
son application.
Il remet le rapport public général annuel au Président de la République et au Président de l’Assemblée
Nationale.
Il dépose le rapport sur le projet de loi de règlement et la déclaration générale de conformité sur le bureau
du Président de l’Assemblée Nationale, et les transmet au ministre chargé des Finances.
Il a en charge les relations avec les institutions supérieures de contrôle des finances publiques et leurs
groupements associatifs. Il peut contracter avec les organismes qui peuvent lui confier des missions dans le
cadre des compétences et des capacités d’expertise de la Cour.
Article 9. –  Avant d’entrer en fonction, le premier président est installé au cours d’une audience plénière
solennelle, présidée par le président de chambre le plus ancien dans l’ordre de nomination.
Il prête le serment prévu pour les magistrats de la Cour des Comptes.
Article 10. – Le premier président administre les services de la Cour. Il exerce les fonctions d’ordonnateur
du budget de la Cour.
Il assure la gestion des personnels et des autres moyens affectés à cette institution. Il met à la disposition du
Procureur général les moyens matériels et humains nécessaires à l’exercice des fonctions de ministère
public.
Le premier président prépare le projet de budget annuel de la Cour et le soumet, pour adoption, aux
chambres réunies.
Il rend compte de l’utilisation annuelle des crédits aux membres de la Cour, sur rapport d’un ou de
plusieurs magistrats désignés par lui.
Article 11. – En cas d’absence ou d’empêchement, le premier président est suppléé par le plus ancien des
présidents de chambre dans l’ordre de nomination à la Cour.
Article 12. – Le Procureur général exerce les fonctions de ministère public au sein de la Cour par voie de
réquisitions, de conclusions, d’avis et de notes. Il peut faire des observations orales complémentaires aux
différentes séances des formations de la Cour.
Il peut déléguer certaines attributions au premier avocat général, ou à défaut, aux avocats généraux.
Il est présent ou représenté dans les comités ou commissions constitués au sein de la Cour.
Il peut être suppléé par le premier avocat général ou un avocat général désigné par lui.
Il veille à la production des comptes dans les délais légaux.
Il défère à la Cour les opérations présumées constitutives de gestion de fait, à son initiative ou à la demande
du ministre chargé des Finances, des ministres intéressés, des représentants légaux des collectivités locales,
des établissements publics et des agences d’exécution, des représentants de l’Etat auprès des collectivités
locales, des comptables supérieurs chargés de l’apurement administratif, sans préjudice du droit de la Cour
de se saisir d’office de ces opérations.
Il peut communiquer directement avec les autorités administratives et judiciaires par notes du Parquet.
Il requiert l’application des amendes prévues par la présente loi organique.
Dans un délai précisé par décret, il présente des conclusions écrites sur les rapports émanant des chambres.
Lui sont obligatoirement communiqués, pièces à l’appui, les rapports concernant les quitus, les débets, les
amendes, les décisions sur la compétence, la gestion de fait, les pourvois et les recours en révision.
Les autres rapports lui sont communiqués soit sur sa demande, soit sur décision des présidents de chambre.
Il notifie aux autorités concernées tous les arrêts relatifs aux procédures donnant lieu au prononcé d’une
amende.
Outre le secrétariat du parquet général, le Procureur général bénéficie, en tant que de besoin, des services
administratifs de la Cour.
Article 13. – Le Procureur général participe, avec voix délibérative, aux séances des organes consultatifs de
la Cour.
Il est obligatoirement consulté par le premier président de la Cour sur toutes les questions relatives à
l’organisation générale des travaux de l’institution.
Il tient l’état des ordonnateurs et des comptables publics ainsi que celui des collectivités locales,des
entreprises publiques et autres personnes morales assujetties au contrôle de la Cour.
Il est informé par le greffier en chef des retards accusés dans la production des comptes de gestion.
Il est consulté par le premier président de la Cour avant toute décision de destruction de liasses.
Il suit, avec les services habilités du ministère chargé des Finances, l’exécution des arrêts et décisions de la
Cour.
Article 14. – Le premier avocat général et les avocats généraux peuvent représenter le Procureur général
aux séances des différentes formations de la Cour et y présenter des observations orales.
Ils peuvent également le représenter dans les commissions ou comités constitués au sein de la Cour.
En cas d’absence ou d’empêchement du Procureur général, le premier avocat général, ou à défaut, l’avocat
général le plus ancien dans l’ordre de nomination assure sa suppléance.
Article 15. – Le secrétaire général assiste le premier président dans l’administration et la gestion de la Cour
des Comptes. Il dirige, sous l’autorité de ce dernier, les services administratifs et techniques ainsi que le
greffe central.
Il assiste le premier président de la Cour dans la coordination des travaux de l’institution et dans
l’organisation des audiences des formations de la Cour.
Le secrétaire général peut exercer les fonctions d’administrateur des crédits.
Article 16. – Le greffier en chef reçoit les comptes des comptables publics et avise le Procureur général de
tout retard accusé dans leur production à la Cour.
A l’exception des arrêts visés à l’article 12 de la présente loi organique, il notifie tous les arrêts de la Cour
et certifie les copies et extraits des actes juridictionnels de celle-ci.
 
SECTION II. – FORMATIONS DE LA COUR
Article 17. – Les formations de la Cour des Comptes sont :
–          l’audience plénière solennelle ;
–          les chambres réunies ;
–          la chambre de discipline financière ;
–          les autres chambres.
En cas de besoin, des sections peuvent être constituées à l’intérieur de chaque chambre.
La Cour comprend, en outre :
–          le comité des rapports et des programmes ;
–          la conférence des présidents et du Procureur général.
Article 18. – La Cour des Comptes siège en audience plénière solennelle pour recevoir le serment des
magistrats et procéder à leur installation dans leurs fonctions, ou pour d’autres motifs sur un ordre du jour
particulier arrêté par le premier président. Y assistent l’ensemble des magistrats du siège et du parquet.
Le greffier en chef y tient le registre des délibérations. En cas d’absence, il est suppléé par un greffier de
chambre.
Article 19. – La Cour siège en chambres réunies pour :
–          formuler des avis sur les questions importantes de procédure ou de jurisprudence ;
–          juger les affaires qui lui sont déférées par le premier président de la Cour, sur renvoi d’une chambre,
sur réquisitoire du Procureur général, sur renvoi après cassation ou sur recours en révision d’un arrêt de la
chambre de discipline financière ;
–          adopter le texte du rapport public général annuel, le rapport sur le projet de loi de règlement et la
déclaration générale de conformité ainsi celui de l’avis à donner par la Cour sur le système de contrôle
interne et le dispositif de contrôle de gestion mis en place par les responsables de programmes, sur la
qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performance dressés
par ces derniers ;
–          statuer sur l’amende prévue à l’article 63 de la présente loi organique ;
–          approuver les projets de budget de la Cour.
Les chambres réunies sont, en outre, saisies par le premier président de la Cour, à l’occasion des
affectations des magistrats au sein des différentes chambres ou pour la création de sections dans les
chambres.
Les chambres réunies se composent du premier président de la Cour, des présidents de chambre, des chefs
de section et de deux magistrats de chaque grade élus par leurs pairs pour deux ans.
La formation des chambres réunies ne peut siéger qu’avec au moins sept de ses membres.
Elles peuvent être complétées, pour chaque affaire, par un magistrat rapporteur qui a voix délibérative.
En cas de partage égal des voix, celle du premier président est prépondérante.
Le Procureur général est présent aux audiences des chambres réunies.
Le greffier en chef tient le registre des délibérations et dresse procès-verbal des séances de chambres
réunies.
Article 20. – La Cour des Comptes est organisée en chambres dont le nombre est fixé par décret, sur
proposition du premier président de la Cour.
Chaque chambre est formée d’un président de chambre, de chefs de section s’il y a lieu, de conseillers
maîtres, de conseillers référendaires et de conseillers.
Article 21. – L’affectation des présidents de chambre et des autres magistrats, ainsi que la création des
sections dans les chambres sont décidées par ordonnance du premier président, après avis des chambres
réunies.
Article 22. – Les chambres ou les sections de chambre siègent en audience, avec, au minimum, trois
magistrats de la chambre y compris le président de chambre ou le chef de section.
Le conseiller rapporteur assiste à l’audience avec voix délibérative. Le greffier de la chambre est présent et
rédige le procès-verbal de la séance.
En l’absence de quorum, il peut être fait appel à un magistrat d’une autre chambre.
Article 23. – Les présidents de chambre dirigent les activités de leur chambre. Ils sont notamment chargés
de :
–          présider les audiences et réunions de leur chambre ;
–          répartir les dossiers entre les membres de leurs chambres et veiller à leur traitement dans les
meilleurs délais ;
–          s’assurer de la qualité des travaux effectués, en veillant à la formation permanente des membres
placés sous leur autorité et à l’application des méthodologies ou normes de vérification adoptées par la
Cour ;
–          soumettre au premier président de la Cour les propositions de leur chambre en vue de
l’établissement du programme annuel d’activité et assurer la mise en œuvre et le suivi du programme
approuvé ;
–          informer régulièrement le premier président de la Cour sur l’état d’exécution des travaux en cours et
proposer toutes mesures propres à accroître les performances de la juridiction ;
–          transmettre au premier président de la Cour les projets de référés, de déférés et d’insertions au
rapport public général annuel émanant de la chambre.
Article 24. – Le comité des rapports et des programmes est notamment chargé de préparer le programme
annuel d’activité de la Cour et d’arrêter le texte du rapport public général annuel.
Il est composé du premier président, du Procureur général, des présidents de chambre, du rapporteur
général désigné pour chaque rapport et du secrétaire général de la Cour. Le premier  président peut y
désigner d’autres magistrats de la Cour.
Article 25. – La conférence des présidents et du Procureur général est composée du premier président de la
Cour, du Procureur général, des présidents de chambre et du secrétaire général. Le greffier en chef en
assure le secrétariat et a voix consultative.
Elle est consultée, à l’initiative du premier président, sur l’organisation, les travaux et l’activité générale de
l’institution.
Article 26. – La Cour peut disposer d’assistants de vérification dont les conditions de recrutement, de
service et de rémunération sont fixées par décret.
Ils sont affectés dans les chambres par ordonnance du premier président de la Cour. Ils ont pour mission de
participer aux travaux de vérification des comptes et au contrôle sur place et sur pièces, sous la direction et
la responsabilité des magistrats rapporteurs.
Ils ne peuvent exercer à la Cour aucune activité juridictionnelle. Ils sont assujettis au secret professionnel et
bénéficient de la même protection que les magistrats dans l’exercice de leurs missions.
Article 27. – La Cour peut, en outre, disposer de rapporteurs particuliers dont les conditions de
recrutement, de service et de rémunération sont fixées par décret.
Ils sont placés sous l’autorité du président de la chambre au sein de laquelle ils sont affectés par
ordonnance du premier président de la Cour.
Ils ne peuvent exercer à la Cour aucune activité juridictionnelle. Ils sont assujettis au secret professionnel et
bénéficient de la même protection que les magistrats dans l’exercice de leurs missions.
Article 28. – La Cour peut également recourir, pour des enquêtes à caractère technique, à l’assistance
d’experts désignés par le premier président. Ces experts sont assujettis au secret professionnel dans la
mission qui leur est confiée. Ils sont rémunérés sur vacations dont les taux sont fixés par décret.
 
CHAPITRE III. – COMPETENCES DE LA COUR
SECTION I. – ATTRIBUTIONS GENERALES
Article 29. – Tout comptable public doit rendre compte de sa gestion devant la Cour des Comptes.
Est comptable public tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour exécuter au nom d’un organisme public
des opérations de recettes, de dépenses ou de maniement de titres, soit au moyen des fonds et valeurs dont
il a la garde, soit par virements internes d’écritures, soit par l’entremise d’autres comptables publics ou de
comptes externes de disponibilités dont il ordonne ou surveille les mouvements.
La Cour juge également les comptes que lui rendent les personnes qu’elle a déclarées comptables de fait.
Est réputée comptable de fait toute personne qui effectue, sans y être habilitée par une autorité compétente,
des opérations de recettes, de dépenses, de détention ou de maniements de fonds ou valeurs appartenant à
un organisme public. Il en est de même de toute personne qui reçoit ou manie directement ou indirectement
des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d’un organisme public et de toute personne qui,
sans avoir la qualité de comptable public, procède à des opérations sur les fonds ou valeurs n’appartenant
pas aux organismes publics mais que les comptables publics sont exclusivement chargés d’exécuter en
vertu des lois et règlements en vigueur.
Les gestions de fait entraînent les mêmes obligations et responsabilités que les gestions patentes et sont
jugées comme telles.
Toute personne déclarée comptable de fait, sauf si elle est poursuivie pour les mêmes faits au pénal, peut
être condamnée à une amende pour immixtion dans les fonctions de comptable public. Le montant de cette
amende est fixé suivant l’importance et la durée du maniement ou de la détention des deniers. Son
maximum ne pourra dépasser le total des sommes indûment détenues ou maniées.
Article 30. – La Cour assiste le Président de la République, le Gouvernement et le Parlement dans le
contrôle de l’exécution des lois de finances.
Elle contrôle la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités
publiques. Elle s’assure du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services de l’Etat et par les
autres organismes publics.
Constituent des organismes publics au sens de la présente loi organique, l’Etat, les collectivités locales, les
établissements publics ainsi que les agences d’exécution et les autres structures administratives similaires
visées par la loi n° 2009-20 du 4 mai 2009.
La Cour effectue toute enquête complémentaire qui pourrait lui être demandée par le Parlement à
l’occasion de l’examen ou du vote du projet de loi de règlement.
Elle donne son avis sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion, sur la qualité
des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performance. Cet avis est
accompagné de recommandations sur les améliorations souhaitables.
Article 31. – La Cour vérifie les comptes et contrôle la gestion des entreprises du secteur parapublic que
sont :
–          les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
–          les sociétés nationales ;
–          les sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Elle peut exercer sur ces entités un contrôle des opérations de liquidation, de privatisation ou d’ouverture
de capital.
En outre, elle vérifie les comptes et contrôle la gestion des organismes ci-après :
–          les établissements publics administratifs ;
–          les établissements publics à caractère scientifique et technologique ;
–          les établissements publics à caractère professionnel ;
–          les établissements publics de santé ;
–          les établissements publics à statut spécial ;
–          les autres organismes créés sous la forme d’agences d’exécution visées à l’article 30 de la présente
loi ou d’autorités administratives indépendantes.
De la même façon, elle peut vérifier les comptes et la gestion de tout organisme dans lequel l’Etat ou les
organismes soumis au contrôle de la Cour détiennent, directement ou indirectement, séparément ou
ensemble, une participation au capital social permettant d’exercer un pouvoir prépondérant de décision ou
de gestion.
Lorsque l’importance économique ou l’intérêt stratégique de l’activité, ou le montant de la participation le
justifient, la Cour peut, sur saisine du Président de la République, effectuer un contrôle sur les sociétés
anonymes à participation publique minoritaire.
La Cour contrôle les institutions de sécurité sociale, y compris les organismes de droit privé qui assurent en
tout ou en partie la gestion d’un régime de prévoyance ou de retraite légalement obligatoire.
Elle s’assure, par ailleurs, que les administrations centrales, les services déconcentrés de l’Etat, les sociétés
nationales, les établissements publics et les collectivités locales sont en règle avec les contributions et
cotisations dont ils sont redevables envers ces organismes.
La Cour peut aussi exercer un contrôle du compte d’emploi des ressources collectées auprès du public par
tout organisme public ou privé faisant appel à la générosité publique. Ce contrôle a pour but de vérifier la
conformité des dépenses engagées par ces organismes aux objectifs poursuivis et annoncés par l’appel à
cette générosité publique. S’il y a lieu, il peut s’étendre aux bénéficiaires des ressources collectées dans le
cadre de ces campagnes.
La Cour a la faculté d’exercer un contrôle de la gestion de tout organisme bénéficiant, sous quelque forme
que ce soit, du concours financier ou de l’aide économique :
–          de l’Etat ;
–          des organismes soumis à son contrôle ;
–          de l’Union économique et monétaire ouest africaine.
Enfin, sans préjudice des dispositions du dernier alinéa de l’article 30 de la présente loi organique, la Cour
évalue les politiques et programmes publics. Elle peut, aussi, vérifier la mise en œuvre des dispositifs
d’évaluation des projets et programmes soumis à son contrôle et en apprécier les résultats.
Article 32. – La Cour, siégeant en matière de discipline financière, a compétence pour sanctionner les faits
présumés constitutifs de fautes de gestion et prononcer des amendes, dans les cas prévus par la présente loi
organique.
 
SECTION II. – JUGEMENT DES COMPTES
Article 33. – La Cour juge les comptes des comptables publics principaux.
Cependant, sous réserve du droit d’évocation de la Cour des Comptes exercé par voie d’arrêt, le comptable
supérieur compétent apure les comptes présentés par les comptables des organismes qui lui sont rattachés,
dans les conditions fixées par décret.
Si le comptable est déchargé ou quitte, sa décision produit les mêmes effets qu’une décision de la Cour.
En cas de débet, le comptable supérieur compétent en fixe le montant à titre conservatoire et transmet le
dossier et les pièces justificatives à la Cour des Comptes qui, après demande de justification au comptable,
statue à titre définitif.
Dans les mêmes conditions, les comptables supérieurs compétents procèdent à l’apurement administratif
des comptes des comptables des collectivités locales, à l’exclusion de leurs propres comptes de gestion.
Dans les six mois qui suivent la fin de l’année financière, les comptables publics principaux sont tenus de
présenter à la Cour leurs comptes de gestion accompagnés de toutes les pièces justificatives de recettes et
de dépenses ainsi que des pièces générales prévues par la réglementation, par l’intermédiaire de leur
supérieur hiérarchique qui s’assure que les comptes sont en état d’examen.
En ce qui concerne les établissements publics pourvus d’un comptable justiciable de la Cour, les états
financiers accompagnés des pièces justificatives relatives aux opérations de chaque exercice sont transmis à
la Cour des Comptes six mois au plus tard après la fin de l’exercice.
Tout comptable public principal qui ne présente pas ses comptes dans le délai prescrit peut être condamné
par la chambre compétente à une amende dont le montant est fixé par décret. Cette amende est recouvrée
conformément aux dispositions de l’article 36 de la présente loi organique.
Article 34. – La Cour des Comptes est tenue de conserver les pièces justificatives de recettes et de
dépenses reçues pendant un délai minimum de cinq années à partir de la fin de l’année financière à laquelle
se rattachent lesdites pièces.
La Cour peut, d’un commun accord avec le ministère chargé des finances, déterminer périodiquement les
pièces justificatives qui ne seront pas envoyées à la juridiction mais conservées par les comptables pendant
le même délai.
Ce délai est porté à six ans en ce qui concerne les pièces générales, notamment le budget, les états de l’actif
et du passif, les restes à recouvrer et les restes à payer.
Les pièces jointes à l’appui des observations figurant aux rapports à fin d’arrêt sont conservées pendant un
an à partir de la notification de l’arrêt définitif s’y rapportant. A l’expiration de ce délai, il ne peut être
procédé à la destruction d’aucune pièce sans qu’elle n’ait été décidée par le premier président de la Cour.
Toutefois, après l’arrêt provisoire, le premier président de la Cour peut, sur proposition du président de
chambre et, après avis du Procureur général, décider de la destruction des pièces justificatives qui n’ont pas
fait l’objet d’observations.
Le premier président de la Cour décide également, dans les mêmes conditions, de la destruction des autres
pièces, sous réserve de l’application des dispositions des alinéas précédents.
Article 35. – Le président de chambre répartit les dossiers des comptes entre les magistrats de sa chambre.
D’autres rapporteurs peuvent également être désignés, en concertation avec les présidents des autres
chambres.
Les rapporteurs procèdent à la vérification des comptes en se référant aux pièces générales, aux pièces de
recettes et de dépenses et aux justificatifs qui y sont annexés. Ils présentent leur rapport à la chambre qui
rend un arrêt provisoire.
Cet arrêt provisoire est notifié au comptable à qui la Cour adresse ses observations et injonctions
éventuelles.
Article 36. – Le comptable public dispose d’un délai maximum de deux mois pour produire ses
justifications aux observations et injonctions de la chambre.
Le retard du comptable dans la production des justifications peut être sanctionné dans l’arrêt définitif par
une amende de 100.000 francs au maximum par injonction et par mois de retard s’il ne fournit à la chambre
aucune justification valable de ce retard.
Le recouvrement de cette amende est assuré par le Receveur général du Trésor. Il est poursuivi par tous
moyens de droit, notamment par précompte sur le traitement, le salaire ou les indemnités perçues par le
comptable.
Article 37. – Dès que l’affaire est complètement instruite, la chambre rend un arrêt définitif.
Si le compte est reconnu régulier, la chambre rend un arrêt de décharge à l’égard du comptable demeuré en
fonction. A l’égard du comptable sorti de fonction, elle rend un arrêt de quitus qui donne main levée de
toutes les sûretés et garanties grevant les biens personnels du comptable au profit du Trésor public.
Si le compte est irrégulier par défaut, c’est-à-dire si les écritures du comptable ne font pas état de tous les
deniers qu’il a reçus ou aurait dû recevoir, ou s’il a payé à tort certaines dépenses, l’arrêt le déclare en
débet.
Au vu de l’arrêt de débet, le ministre chargé des Finances met en jeu la responsabilité du comptable et, le
cas échéant, les garanties correspondantes.
Tout comptable sorti de fonctions est tenu, jusqu’à sa libération définitive, de notifier directement son
nouveau domicile et tout changement ultérieur de domicile au greffier en chef de la Cour des Comptes.
Il doit également faire directement la même notification :
–          à son successeur, s’il s’agit d’un comptable supérieur du Trésor ;
–          au comptable supérieur compétent, dans les autres cas.
Les mêmes obligations incombent aux héritiers du comptable.
Les conditions et modalités de notification des arrêts concernant les comptables publics sont fixées par
décret.
Article 38. – La Cour juge les comptes en premier et dernier ressort. Toutefois, le comptable ou ses
héritiers peuvent demander à la Cour la révision d’un arrêt définitif en produisant des pièces justificatives
retrouvées depuis ledit arrêt.
La Cour peut également procéder à la révision d’un arrêt définitif pour cause d’erreur, d’omission, de faux
ou de double emploi reconnus par la vérification d’autres comptes, soit d’office, soit à la demande du
Procureur général, du ministre chargé des Finances ainsi que des représentants des collectivités locales et
établissements publics concernés.
Article 39. – Tout arrêt définitif rendu par une chambre peut également, sur le pourvoi du comptable, du
ministre chargé des Finances, des ministres concernés, du Procureur général près la Cour des Comptes ou
du représentant légal de l’organisme dont dépend le comptable, être soumis à cassation pour cause
d’incompétence, de vice de forme ou de violation de la loi.
Ce pourvoi est formé dans les conditions fixées par la loi organique sur la Cour suprême.
Si la cassation est prononcée, l’affaire est renvoyée devant les chambres réunies de la Cour des Comptes,
conformément à l’article 19 de la présente loi organique.
Article 40. – Les arrêts de la Cour des Comptes n’apportent pas de changement au résultat général du
compte en jugement. Toutefois, en cas d’inexactitude dans le report du reliquat fixé par un arrêt précédent,
le comptable est tenu de passer les écritures de régularisation au compte de la gestion en cours.
Article 41. – Lorsque, à l’examen du compte, il apparaît que le comptable peut encourir une sanction
pénale, le premier président de la Cour en saisit le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et en informe le
ministre chargé des Finances.
Article 42. – Sans préjudice des dispositions de l’article 33 alinéa 5 de la présente loi organique, le premier
président de la Cour, sur proposition du président de la chambre compétente, peut, en cas d’encombrement
de la chambre, décider, par ordonnance, de faire apurer certains comptes concernant les collectivités locales
et leurs établissements publics par le comptable supérieur du Trésor compétent.

SECTION III.- CONTROLE NON JURIDICTIONNEL


Article 43. – Le contrôle exercé par la Cour des Comptes en vertu des articles 30 et 31 de la présente loi
organique vise à apprécier la qualité de la gestion et à formuler, éventuellement, des suggestions sur les
moyens susceptibles d’en améliorer les méthodes et d’en accroître l’efficacité et le rendement.
Ce contrôle englobe tous les aspects de la gestion. La Cour apprécie la réalisation des objectifs assignés,
l’adéquation des moyens utilisés, les coûts des biens et services produits, les prix pratiqués et les résultats
financiers ainsi que l’impact sur l’environnement.
Le contrôle porte également sur la régularité et la sincérité des comptabilités ainsi que sur la matérialité des
opérations qui y sont décrites. A cet effet, la Cour s’assure que les systèmes et procédures notamment
budgétaires, comptables et informatiques mis en place dans les organismes soumis à son contrôle
garantissent la gestion optimale de leurs ressources et leur emploi, la protection de leur patrimoine et
l’enregistrement de toutes leurs opérations.
En aucun cas, ce contrôle ne peut permettre une ingérence dans la gestion des entités contrôlées.
Article 44. – Lors d’un contrôle, si la Cour découvre des faits qui relèvent de ses compétences en matière
de discipline financière, elle s’en saisit directement en application des dispositions de l’article 69 de la
présente loi organique.
Article 45. – À des périodes déterminées par les textes en vigueur, les ordonnateurs des dépenses publiques
transmettent à la Cour des Comptes la situation des dépenses engagées. Ces situations comportent, par
imputation budgétaire, le montant des crédits ouverts, celui des ordonnancements, les crédits restant
disponibles et, le cas échéant, les dépassements avec justification de l’acte qui les a autorisés.
Les pièces ayant permis la préparation et l’exécution de l’engagement, de la liquidation, du mandatement
et, éventuellement, du paiement de la dépense sont conservées par les ordonnateurs pendant les délais
prescrits par les textes et tenues à la disposition de la Cour des Comptes qui peut en obtenir communication
ou copie chaque fois qu’elle le juge nécessaire. Il en est de même des pièces concernant les recettes.
Article 46. – Les organismes visés à l’article 31 doivent tenir à la disposition de la Cour, six mois suivant
la clôture de l’exercice et pendant cinq années, leurs budgets, bilans, comptes de résultats et tous les
documents comptables et extra comptables ayant permis de les établir.
Les procès-verbaux des conseils d’administration et de surveillance, des comités de direction, des
assemblées générales ordinaires ou extraordinaires, les circulaires internes, les rapports d’audit ou
d’expertise réalisés ainsi que les rapports des commissaires aux comptes sont tenus, pendant cinq ans, à la
disposition de la Cour.
Article 47- La Cour des Comptes, statuant en matière de comptabilité publique, est chargée également du
contrôle administratif des comptes de matières des administrations publiques. Elle rend une décision
particulière sur chaque compte individuel de matières. Elle produit également une déclaration de
conformité relative à la concordance de l’ensemble des comptes individuels de matières avec les comptes
généraux des ministères.
Dans les services et organismes qui tiennent des comptabilités de matières, un rapport sur la gestion de ces
matériels retraçant les opérations effectuées dans l’année, l’utilisation des stocks, leur renouvellement, les
pertes constatées et les responsabilités encourues est adressé à la Cour par l’autorité compétente.
Article 48. – La Cour peut entendre, sur ordonnance du président de la chambre concernée, tout
fonctionnaire, tout gestionnaire de fonds et de biens publics ainsi que tout membre d’un corps de contrôle.
L’ordonnance est transmise par la voie hiérarchique. En cas d’urgence, la Cour la notifie directement à
l’intéressé et en avise son supérieur hiérarchique.
La Cour peut également entendre, dans les formes prévues à l’article 63 de la présente loi organique, toute
personne concernée directement ou indirectement par l’affaire examinée.
Article 49. – Le rapporteur procède à l’examen des documents comptables, des rapports de gestion,
notamment les bilans et documents annexes et en tire toutes les conclusions sur les résultats et la qualité de
la gestion. Il établit un rapport provisoire qui, une fois adopté en chambre, est communiqué par le président
de chambre aux dirigeants du service ou de l’organisme contrôlé, qui doivent répondre, dans le délai d’un
mois, par mémoire écrit. Ce mémoire est transmis au rapporteur.
A l’issue de cette procédure, la chambre peut procéder à l’audition des autorités de l’entité contrôlée, à leur
demande ou à son initiative. Après cette audition, elle arrête définitivement le rapport dans lequel elle
exprime son avis sur la régularité et la sincérité des comptes ainsi que sur la qualité de la gestion. Elle
propose, le cas échéant, les redressements nécessaires, les sanctions éventuelles. Elle signale, enfin, les
modifications qui lui paraissent devoir être apportées à l’organisation de l’entité contrôlée.
Après délibération, si la chambre a constaté des irrégularités du fait des administrateurs, relevé des lacunes
dans la réglementation ou des insuffisances dans l’organisation administrative et comptable, elle en saisit le
premier président de la Cour. Ce dernier en informe, par voie de référé, le premier ministre, les dirigeants
des organismes contrôlés, les ministres intéressés, les autorités de tutelle et leur demande de faire connaître
à la Cour les mesures prises en vue de faire cesser les errements constatés.
Dans chaque ministère, un haut fonctionnaire ayant au moins le rang d’un directeur d’administration
centrale et dont la désignation est notifiée à la Cour est chargé de veiller à la suite donnée aux référés.
 
SECTION IV. – ATTRIBUTIONS EN MATIERE DE DISCIPLINE FINANCIERE
Article 50. – La Cour exerce une fonction juridictionnelle en matière de discipline financière. Cette
attribution est dévolue à la chambre de discipline financière devant laquelle sont déférés les présumés
auteurs des faits visés à l’article 57 de la présente loi organique.
Article 51. – La chambre de discipline financière est composée d’au moins six magistrats dont :
–          le président de la chambre ;
–          un conseiller maître au moins ;
–          deux conseillers référendaires au moins ;
–          des conseillers.
Article 52. – Le président de la chambre de discipline financière est nommé et affecté dans les mêmes
formes que les autres présidents de chambre.
Il est suppléé, en cas d’absence ou d’empêchement, par le magistrat de la chambre le plus ancien dans le
grade le plus élevé, désigné par ordonnance du premier président de la Cour.
Article 53. – La chambre de discipline financière siège avec au minimum trois magistrats dont le président
de la chambre et un conseiller maître.
En cas de nécessité, il peut être fait appel à un magistrat d’une autre chambre sur ordonnance du premier
président de la Cour.
L’instruction des affaires est confiée à des rapporteurs désignés par le président de la chambre. Ils sont
choisis principalement parmi les magistrats de la chambre. Ils peuvent cependant, en cas de nécessité, être
choisis parmi les magistrats des autres chambres en accord avec le président de la chambre concernée.
Article 54. – Les fonctions de ministère public sont assurées par le Procureur général ou par un avocat
général désigné par lui.
Article 55. – La chambre de discipline financière dispose d’un greffier désigné par le premier président de
la Cour.
Article 56. – Est déféré, devant la chambre de discipline financière, tout fonctionnaire civil, tout militaire,
tout magistrat, tout agent de l’Etat, tout membre du cabinet du Président de la République, du Président de
l’Assemblée nationale, du Premier Ministre ou d’un ministre, tout agent d’une collectivité publique ou d’un
établissement public, d’une société nationale, d’une société anonyme à participation publique, d’une agence
d’exécution ou structure administrative assimilée, d’une institution de sécurité sociale au sens de l’article
31 de la présente loi organique, et généralement, de tout organisme bénéficiant du concours financier de la
puissance publique ou faisant appel à la générosité publique, toute personne investie d’un mandat public et
toute personne ayant exercé, de fait, lesdites fonctions et à qui il est reproché un ou plusieurs faits énumérés
à l’article 57 de la présente loi organique.
Article 57. – Est punissable :
A/ – EN MATIERE DE DEPENSES :
1)      le fait de n’avoir pas soumis à l’examen préalable des autorités habilitées à cet effet, dans les
conditions prévues par les textes en vigueur, un acte ayant pour effet d’engager une dépense ;
2)      le fait d’avoir imputé ou fait imputer irrégulièrement une dépense ;
3)      le fait d’avoir enfreint la réglementation en vigueur concernant la comptabilité des matières ;
4)      le fait d’avoir passé outre au refus de visa d’une proposition d’engagement de dépenses, excepté dans
le cas où l’avis conforme du ministre chargé des Finances a été obtenu préalablement par écrit ;
5)      le fait d’avoir engagé des dépenses sans avoir reçu à cet effet délégation de signature ou de pouvoirs ;
6)      le fait d’avoir produit, à l’appui ou à l’occasion de ses liquidations, de fausses certifications ;
7)      le fait d’avoir enfreint la réglementation en vigueur concernant les marchés publics ou conventions
d’un organisme soumis au contrôle de la Cour ;
Sont notamment considérées comme infraction à la réglementation des marchés ou conventions :
a)      le fait d’avoir procuré ou tenté de procurer à un cocontractant de l’administration ou d’un organisme
soumis au contrôle de la Cour un bénéfice anormal à dire d’expert ;
b)      le fait de n’avoir pas assuré une publicité suffisante aux opérations dans les conditions prévues par les
textes en vigueur ;
c)      le fait de n’avoir pas fait appel à la concurrence dans les conditions prévues par les textes en vigueur ;
d)     le fait d’avoir procuré ou tenté de procurer un avantage anormal à un candidat à un marché public ;
e)      le fait d’être intervenu à un stade quelconque dans l’attribution d’un marché, d’une délégation de
service public ou d’un contrat de partenariat à une entreprise dans laquelle l’agent concerné a pris ou
conservé un intérêt ;
f)       le fait d’avoir fractionné des dépenses en vue de se soustraire au mode de passation normalement
applicable ou d’avoir appliqué une procédure de passation de marché sans l’accord requis ;
g)      le fait d’avoir passé un marché public, une délégation de service public ou un contrat de partenariat
avec un candidat exclu des commandes publiques ou d’avoir exécuté un marché ou contrat non approuvé
par l’autorité compétente ;
 
h)      le fait d’avoir manqué à l’obligation de planification et de publicité annuelle des marchés publics;
i)       le fait d’avoir autorisé et ordonné des paiements après délivrance d’un titre de paiement ne
correspondant pas aux prestations effectivement fournies ou à des prestations incomplètes ou non-
conformes ;
8)      le fait de s’être livré, dans l’exercice de ses fonctions, à des faits caractérisés créant un état de
gaspillage ;
Sont notamment considérés comme réalisant un état de gaspillage :
a)      les transactions trop onéreuses pour la collectivité intéressée, en matière de commande directe, de
marché ou d’acquisition immobilière ;
b)      les stipulations de qualité ou de fabrication qui, sans être requises par les conditions d’utilisation des
travaux ou de fournitures, seraient de nature à accroître le montant de la dépense ;
c)      les dépenses en épuisement de crédits ;
9)      le fait d’avoir enfreint les règles régissant l’exécution des dépenses ;
10)        le fait d’avoir négligé, en sa qualité de chef de service responsable de leur bonne exécution, de
contrôler les actes de dépenses de ses subordonnés ;
11)        le fait d’avoir omis sciemment de souscrire les déclarations obligatoires aux administrations
fiscales et sociales conformément aux codes en vigueur ou d’avoir fourni sciemment des déclarations
inexactes ou incomplètes.
B/ – EN MATIERE DE RECETTES :
12)        le fait d’avoir manqué de diligences pour faire prévaloir les intérêts de l’Etat ou de toute autre
personne morale visée à l’article 31 de la présente loi organique, notamment le défaut de poursuite d’un
débiteur ou de constitution de sûreté réelle ;
13)  le fait d’avoir enfreint les règles régissant l’exécution des recettes ;
14)        le fait d’avoir négligé en sa qualité de chef de service responsable de leur bonne exécution, de
contrôler les actes de recettes effectués par ses subordonnés.
C/ – DE MANIERE GENERALE:
15)        le fait d’avoir, dans l’exercice de ses fonctions ou attributions, en méconnaissance de ses
obligations, procuré ou tenté de procurer à autrui ou à soi-même, directement ou indirectement, un
avantage injustifié, pécuniaire ou en nature, entraînant un préjudice pour le Trésor, la collectivité ou
l’organisme intéressé ;
16)        le fait d’avoir entraîné la condamnation d’une personne morale de droit public ou d’une personne
morale de droit privé chargée de la gestion d’un service public, en raison de l’inexécution totale ou partielle
ou de l’exécution tardive d’une décision de justice.
Article 58. – Les auteurs des faits mentionnés à l’article 57 de la présente loi organique ne sont passibles
d’aucune sanction s’ils peuvent exciper d’un ordre écrit préalablement donné, à la suite d’un rapport
particulier à chaque affaire, par leur supérieur hiérarchique dont la responsabilité se substituera, dans ce
cas, à la leur ou par le ministre compétent, le Premier Ministre ou le Président de la République.
Article 59. – La chambre applique à titre de sanction une amende dont le minimum ne peut être inférieur à
100.000 francs CFA et dont le maximum pourra atteindre le double du traitement ou salaire brut annuel
alloué à l’auteur des faits à la date à laquelle ceux-ci ont été commis.
Article 60. – Lorsque les personnes mentionnées à l’article 57 ne perçoivent pas une rémunération ayant le
caractère d’un traitement ou salaire, le maximum de l’amende pourra atteindre le double du montant du
traitement ou salaire brut annuel correspondant à l’échelon le plus élevé de la grille indiciaire de la fonction
publique à l’époque des faits.
Article 61. – Les sanctions prononcées par la chambre de discipline financière ne pourront se cumuler que
dans la limite des maxima prévus aux articles 59 et 60. 
 
CHAPITRE IV.- II. – PROCEDURES DEVANT LA COUR DES COMPTES
SECTION I. – REGLES GENERALES DE PROCEDURE
Article 62. – La Cour des Comptes exerce de plein droit les compétences prévues dans la présente loi
organique, soit dans le cadre du programme annuel qu’elle définit, soit sur demande particulière du
Président de la République, du Gouvernement ou du Parlement.
Article 63. – La Cour est habilitée à se faire communiquer tout document de quelque nature que ce soit,
relatif à la gestion des services ou organismes soumis à son contrôle. Pour les besoins des contrôles, les
magistrats et rapporteurs exercent directement le droit de communication que les agents des services
financiers de l’Etat tiennent de la loi.
Sont obligatoirement communiqués à la Cour, à sa demande, tous rapports émanant des services ou organes
de contrôle ou d’audit externe, relatifs à la gestion des entités soumises à son contrôle.
Les agents des services financiers de l’Etat, les banques, les établissements financiers et les sociétés
d’assurances ainsi que les commissaires aux comptes des organismes contrôlés sont déliés du secret
professionnel à l’égard des magistrats et rapporteurs de la Cour, dans le cadre de leurs missions.
Les magistrats et les rapporteurs ont, dans l’exercice de leurs fonctions et dans la limite de leurs
attributions, un droit d’accès permanent dans tous les bureaux, locaux ou dépendances des organismes
soumis au contrôle de la Cour.
Tout refus injustifié de la part des personnes ou organismes visés aux alinéas 2 et 3 du présent article, soit
de communiquer les renseignements ou documents demandés, soit de laisser visiter les locaux, soit de
répondre à une convocation, est passible d’une amende de
200.000 francs CFA minimum et de 2.000.000 francs CFA maximum, délibérée en chambres réunies
saisies par réquisition du Procureur général informé par le président de la chambre intéressée. Lorsque le
refus est persistant, les montants de l’amende sont portés au double.
En cas d’entrave caractérisée à l’occasion d’un contrôle exercé par la Cour, outre les sanctions
disciplinaires ou administratives, le premier président de la Cour peut désigner un commis d’office, à la
place du responsable de l’entrave et aux frais de ce dernier.
Toute destruction de preuve ou de pièces justificatives est considérée comme une entrave caractérisée et
peut en outre faire l’objet de poursuites pénales.
La Cour prend toutes dispositions pour assurer le secret de ses investigations.
Article 64. – La procédure suivie devant la Cour des Comptes est écrite et contradictoire.
Lorsque la Cour statue à titre définitif en matière d’amende, les parties peuvent se faire assister par un
conseil de leur choix sans que cette assistance puisse valoir représentation  en matière de jugement des
comptes.
Article 65. – Les délibérations de la Cour sont exprimées en la forme d’arrêts ou de communications aux
intéressés, aux pouvoirs publics ou aux autorités administratives compétentes.
Elles sont prises à la majorité des voix, le président de séance ayant voix prépondérante en cas de partage
égal de celles-ci.
A l’exception de l’audience plénière solennelle, les audiences des diverses formations se déroulent à huis
clos. Toutefois, les audiences des formations statuant à titre définitif en matière d’amende sont publiques
sauf demande contraire de l’intéressé.
Article 66. – La Cour juge en premier et dernier ressort et ses arrêts sont, à peine de nullité, motivés. Les
voies de recours admises contre les arrêts définitifs sont la révision et la rectification pour erreur matérielle
devant la Cour des Comptes ainsi que la cassation devant la Cour suprême.
L’introduction d’une voie de recours ne fait pas obstacle à l’exécution de l’arrêt attaqué, sauf sursis à
exécution ordonné par la juridiction saisie du recours.
Lorsque les arrêts définitifs de la Cour des Comptes donnent lieu à condamnation à une amende ou au
prononcé d’un débet, ils sont revêtus de la formule exécutoire ainsi libellé :
«  En conséquence, la République du Sénégal mande et ordonne à tous huissiers de justice sur ce requis, de
mettre ledit arrêt à exécution, aux procureurs généraux, et aux Procureurs de la République près les
Tribunaux régionaux d’y tenir la main, à tous commandants et officiers de force publique, de prêter main
forte lorsqu’ils en seront légalement requis.
En foi de quoi, nous, greffier de la Cour des Comptes, avons signé, scellé et délivré le présent arrêt pour
première grosse à M.                  qui le requiert.
POUR PREMIERE GROSSE
DAKAR, le
Le greffier.  »
Dans ce cas, leur exécution est poursuivie par toutes les voies de droit, à la diligence du ministre chargé des
Finances. Un rapport sur l’état des procédures de recouvrement, en cours ou achevées dans l’année, est
adressé chaque année par le ministre chargé des Finances au Président de la République, au Premier
Ministre et au Procureur général près la Cour des Comptes.
 
SECTION II. – REGLES SPECIFIQUES A LA CHAMBRE DE DISCIPLINE FINANCIERE
Article 67. – La chambre ne peut être saisie quatre années révolues après le jour de la découverte des faits
de nature à donner lieu à l’application des sanctions prévues en matière de discipline financière.
Article 68. – Ont qualité pour saisir la chambre de discipline financière, par l’organe du Procureur général
près la Cour des comptes, sans préjudice de ses pouvoirs de poursuites :
– le Président de la République ;
– le Président de l’Assemblée nationale ;
– le Premier Ministre ;
– le ministre chargé des Finances ;
– le premier président de la Cour des Comptes.
Article 69. – Lorsque le Procureur général se saisit ou est saisi de faits présumés constitutifs de fautes de
gestion, il avise le ou les mis en cause par tout moyen approprié.
Lorsque les faits lui paraissent suffisamment établis, le Procureur général peut renvoyer directement le ou
les mis en cause devant la chambre de discipline financière.
S’il estime que les faits méritent une instruction, il transmet le dossier par réquisitoire au président de la
chambre qui désigne un rapporteur pour y procéder.
Article 70. – Le rapporteur a qualité pour procéder à toutes investigations utiles auprès de toute
administration, se faire communiquer tout document, même secret, et entendre tout témoin.
Il peut en cours d’instruction saisir le Procureur général de faits commis par d’autres personnes non visées
dans le réquisitoire introductif. Le cas échéant, le Procureur général peut étendre les poursuites à ces
personnes par réquisitoire supplétif.
Il est dressé procès-verbal, par le greffier de la chambre, des auditions des mis en cause et de toute autre
personne. Ce procès-verbal est signé par le rapporteur, le greffier et la personne auditionnée.
Article 71. – Lorsque l’instruction est terminée, le rapporteur transmet le dossier au président de la
chambre qui le communique au Procureur général.
Si celui-ci estime que l’instruction n’a pas apporté de charges suffisantes, il prononce le classement de
l’affaire par décision motivée.
La décision de classement sans suite est alors notifiée à l’auteur de la saisine ainsi qu’au (x) mis en cause.
Si le Procureur général estime que les charges sont suffisantes, il prononce le renvoi de l’affaire devant la
chambre. Une copie de ses conclusions est adressée à l’autorité qui a saisi la chambre de discipline
financière.
Article 72. – En cas de renvoi par le Procureur général, le greffier avise le prévenu par tout moyen
approprié de la décision du Procureur général et de ce qu’il peut, dans le délai de quinze jours à compter de
la réception dudit avis, prendre connaissance au greffe de la chambre du dossier de l’affaire qui contient les
conclusions du Procureur général. La consultation du dossier fait l’objet d’un procès-verbal du greffier qui
est joint au dossier.
Le prévenu peut, dans le délai d’un mois à compter de la consultation du dossier, produire un mémoire écrit
qui est communiqué au Procureur général.
S’il réside à l’étranger et qu’il n’a pu prendre connaissance du dossier de ce fait, le délai de production du
mémoire est porté à deux mois à dater de la réception de l’avis du greffier accompagné d’une copie des
conclusions du Procureur général. Cet avis est notifié par les soins du chef de la mission diplomatique
compétent pour son pays de résidence.
L’intéressé peut demander l’assistance d’un conseil.
Article 73 – Le président de la chambre arrête le rôle des audiences. Le prévenu est alors cité à comparaître
par le greffier de la chambre.
Si le prévenu réside à l’étranger, la citation à comparaître comporte avertissement qu’il peut, par lettre
adressée au président qui sera jointe au dossier, demander à être jugé en son absence.
Dans ce cas, son conseil, s’il en a un, est entendu.
Le prévenu est alors, si la chambre agrée sa demande, jugé contradictoirement.
Des témoins peuvent être entendus, soit à l’initiative de la chambre, soit sur requête du Procureur général
ou du prévenu.
Les témoins sont entendus sous la foi du serment, dans les conditions prévues aux articles 424 à 444 du
Code de Procédure pénale.
L’intéressé, soit par lui-même, soit par son conseil, est appelé à formuler oralement des observations
complémentaires au mémoire déposé. Le Procureur général peut également présenter des conclusions
orales complémentaires à ses réquisitions.
 
Des questions peuvent être posées au prévenu par le président ou, avec l’autorisation de
celui-ci, par le Procureur général ou par les membres de la chambre.
 
Le prévenu doit avoir la parole le dernier.
 
Lorsque le prévenu ne comparait pas au jour et à l’heure fixés par la citation à comparaître, s’il n’a pas
demandé à être jugé en son absence, il est fait application des dispositions des articles 474 à 482 du Code
de procédure pénale sur le jugement par défaut et l’opposition.
 
Les audiences de la chambre ne sont pas publiques, sauf si le ou les prévenus en font la demande adressée
au président de la formation.
La chambre siège en présence du Procureur général, avec l’assistance du greffier. La chambre siégeant en
formation de jugement ne peut valablement délibérer qu’en présence de trois au moins de ses membres
conformément à l’article 53 de la présente loi organique.
La délibération a lieu hors la présence du ministère public. Les décisions sont prises à la majorité des voix.
En cas de partage égal, celle du président est prépondérante.
Article 74. – Lorsque plusieurs personnes sont impliquées dans la même affaire, leur cas peut être instruit
et jugé simultanément et faire l’objet d’un seul et même arrêt.
 
Article 75. – Les arrêts de la chambre ne sont pas susceptibles d’appel. Ils sont revêtus de la formule
exécutoire prévue à l’article 66 de la présente loi organique et notifiés par le Procureur général aux
intéressés, à l’autorité qui a saisi la chambre, au ministre chargé des Finances et le cas échéant aux
ministres dont dépendent les personnes condamnées.
 
Ils sont publiés au journal officiel.
 
Article 76. – Les arrêts de la chambre peuvent faire l’objet d’un recours en cassation porté devant la Cour
suprême, à l’initiative du prévenu ou du Procureur général.
En cas de cassation, l’affaire est renvoyée devant les chambres réunies de la Cour des Comptes.
 
Article 77. – Les arrêts de la chambre de discipline financière peuvent également faire l’objet d’un recours
en révision s’il survient un fait nouveau de nature à mettre le prévenu hors de cause.
 
Ce recours peut être formé par les personnes condamnées ou leurs héritiers en cas de décès, ou par la Cour
des comptes si elle a connaissance de faits susceptibles de justifier la révision.
Les arrêts de la chambre de discipline financière peuvent faire l’objet de rectification en cas d’erreur
matérielle, d’office, à la demande de l’intéressé ou sur réquisitoire du ministère public.
 
Article 78. – Les amendes prononcées par application des articles 59 et 60 de la présente loi organique ne
peuvent faire l’objet d’aucune remise ou décharge, sauf grâce présidentielle.
Le recouvrement en est assuré par le comptable compétent conformément à l’article 36 de la présente loi
organique.

Article 79. – Les poursuites devant la chambre de discipline financière ne font pas obstacle à l’exercice de
l’action pénale ou disciplinaire de droit commun. Si l’instruction ou la délibération sur l’affaire laisse
apparaître des faits susceptibles de constituer un délit ou un crime, le premier président de la Cour saisit,
par référé, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et en informe le ministre chargé des Finances.
De la même façon, si une sanction disciplinaire peut être encourue, le premier président de la Cour en
informe l’autorité compétente.
 
CHAPITRE V. – DISPOSITIONS FINALES
Article 80. – Les arrêts de la Cour des Comptes sont rendus au nom du peuple sénégalais.
Les arrêts et actes de la Juridiction sont dispensés de la formalité du timbre et de l’enregistrement, ainsi que
leurs ampliations ou expéditions.
Article 81. – La Cour et les magistrats sont protégés, conformément aux dispositions de la Constitution, du
code pénal et des lois particulières en vigueur, contre les menaces, outrages, attaques, injures et
diffamations dont ils pourraient être l’objet.
Article 82. – Le premier président de la Cour des Comptes peut requérir l’assistance de la force publique
pour assurer la protection de la Cour et de ses magistrats dans l’exercice de leurs fonctions, le bon
déroulement de leurs missions et la sauvegarde des bâtiments et archives.
Article 83. – Les procédures engagées devant la Cour interrompent toute prescription des actions pouvant
se rapporter aux comptes ou aux affaires concernés.
Article 84. – Les conditions d’application de la présente loi organique sont, en tant que de besoin, fixées
par décret.
Article 85. – Sont abrogées toutes les dispositions légales et réglementaires contraires à celles de la
présente loi organique notamment la loi organique n° 99-70 du 17 février 1999 sur la Cour des comptes, la
loi n° 90-07 du 26 juin 1990 relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et
au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique, en son article 49, alinéa 2 et en son titre III.
La présente loi organique sera exécutée comme loi de l’Etat.
 
 
Fait à Dakar, le 27 décembre 2012
 Par le Président de la République Macky SALL
Le Premier Ministre
Abdoul MBAYE
DÉCRET FIXANT LES MODALITÉS D’APPLICATION DE LA LOI
ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DÉCEMBRE 2012

Décret fixant les modalités d’application de la loi


organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple  Un but  Une Foi
––––––––––––
MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
––––––––––––
DECRET N° 2013 – 1449 DU 13 NOVEMBRE 2013 FIXANT LES MODALITES D’APPLICATION
DE LA LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27 DECEMBRE 2012 ABROGEANT ET
REMPLACANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU
17 FEVRIER 1999 SUR LA COUR DES COMPTES
RAPPORT DE PRESENTATION
La loi organique n° 99-70 du 17 février 1999 sur la Cour des Comptes a été abrogée et remplacée par la loi
organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 qui a procédé à la mise en place d’un véritable ministère public
près la Cour, à l’harmonisation de l’organisation des différentes chambres, à l’érection de la chambre de
discipline financière en chambre permanente et à la rationalisation des attributions du secrétaire général.
Dès lors, une modification des dispositions du décret n° 99-499 du 8 juin 1999 fixant les modalités
d’application de la loi organique sur la Cour des Comptes s’avère nécessaire.
Sur le plan de l’organisation des chambres, le présent projet de décret procède à l’éclatement de la chambre
des affaires administratives et des collectivités locales en deux chambres : la chambre des affaires
administratives et celle des collectivités locales. De même, la Commission de Vérification des Comptes et
de Contrôle des Entreprises publiques(CVCCEP), dont l’autonomie a été supprimée par la loi organique
précitée, est désormais dénommée chambre des entreprises publiques.
Par ailleurs, afin d’accroître les moyens matériels et humains du ministère public, il a été créé en son sein
un secrétariat dirigé par un greffier chargé d’assister le Procureur général dans l’exécution des tâches
administratives et la gestion des procédures ainsi que dans le suivi de ses relations avec les autres organes
de la juridiction, les autorités étatiques et les justiciables. Sur le plan des moyens juridiques, notamment
dans la phase de reddition des comptes des comptables publics, les prérogatives du Procureur général ont
été renforcées.
Afin d’accroître la productivité de la Cour, une innovation de taille a été introduite dans la communication
des rapports des chambres au Procureur général. Désormais, à l’échéance d’un délai d’un mois après cette
communication, la chambre délibère de plein droit.
En outre, dans le but d’alléger les procédures, la fonction de contre-rapporteur a été supprimée d’autant
plus qu’elle relève des attributions des présidents de chambre.
En matière de gestion de fait, la procédure a été mieux décrite et les modalités de fixation du montant du
débet corrigées.
Tenant compte du nouveau cadre de mesure de performance instauré par la directive
n°06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 et la loi organique n°2011-15 du 8 juillet
2011 relative aux lois de finances, le présent décret inscrit en bonne place l’avis que la Cour est appelé à
donner sur les rapports annuels de performance faits par les responsables de programme. Cet avis porte
également sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion ainsi que sur la qualité
des procédures comptables et des comptes.
D’autres innovations non moins importantes ont été introduites. Elles concernent notamment :

 la désignation d’un rapporteur, en matière de contrôle de la gestion, par le président de la chambre


concernée et non plus par le président de la Cour ;
 les modalités de la notification des arrêts concernant les comptables patents et les comptables de
fait ;
 l’interdiction de la publication des arrêts provisoires ;
 la prestation de serment des greffiers ;
 la clarification de l’objet de la déclaration générale de conformité qui porte sur le rapprochement
entre les comptes de gestion des comptables de l’Etat et la comptabilité de l’ordonnateur ;
 l’élargissement des cas dans lesquels le contrôle de la Cour porte sur l’ensemble de la gestion des
organismes bénéficiant du concours financier de la puissance publique.

En définitive, le présent projet de décret fixant les modalités d’application de la loi organique n° 2012-23
du 27 décembre 2012  sur la Cour des Comptes se présente ainsi qu’il suit :
Le chapitre premier traite, en deux sections, de l’organisation et du fonctionnement de la Cour, La première
fixe le nombre de chambres, leur dénomination et leurs compétences respectives. La seconde traite de
l’administration de la Cour.
Le chapitre II, relatif aux procédures de la Cour, comporte quatre sections concernant respectivement le
jugement des comptes, les gestions de fait, le contrôle de l’exécution des lois de finances et le contrôle des
organismes bénéficiant de concours financiers.
Tel est l’objet du présent projet de décret.
 
 
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple  Un but  Une Foi
––––––––––––
DECRET N° 2013-1449
FIXANT LES MODALITES D’APPLICATION DE LA LOI ORGANIQUE N° 2012-23 DU 27
DECEMBRE 2012
ABROGEANT ET REMPLACANT LA LOI ORGANIQUE N° 99-70 DU 17 FEVRIER 1999 SUR
LA COUR DES COMPTES
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
 
Vu la Constitution notamment en ses articles 43 et 76 ;
Vu la loi organique n° 2001-09 du 15 octobre 2001 relative aux lois de finances ;
Vu la loi organique n° 2011-15 du 8 juillet 2011 relative aux lois de finances ;
Vu la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 du
17 février 1999 sur la Cour des Comptes ;
Vu la loi d’orientation n° 2009-20 du 4 mai 2009 sur les agences d’exécution ;
Vu la loi n° 2012-22  du 27 décembre 2012 portant code de transparence dans la gestion des finances
publiques ;
Vu le décret n° 81-844 du 20 août 1981 relatif à la comptabilité des matières, modifié ;
Vu le décret  n° 2009-522 du 4 juin 2009 portant organisation et fonctionnement des Agences d’exécution ;
Vu le décret n° 2011-1880 du 24 novembre 2011 portant règlement général sur la comptabilité publique ;
Vu le décret n° 2013- 1218 du 1er septembre 2013 portant nomination du Premier Ministre ;
Vu le décret n°2013-1223 du 02 septembre 2013 portant composition du Gouvernement ;
Vu le décret n° 2013-1225 du 04 septembre 2013 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle
des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la
Présidence de la République, la Primature et les ministères, modifié par le décret n° 2013-1366 du 17
octobre 2013 ;
 
Sur le rapport du Ministre de l’Economie et des Finances ;
DECRETE :
Article premier. – Le présent décret a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions de la
loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 99-70 du 17
février 1999 sur la Cour des Comptes.
Il précise les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour ainsi que celles relatives aux procédures
applicables devant elle.
CHAPITRE PREMIER. – ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA COUR
Article 2. – Le siège de la Cour des Comptes est fixé à Dakar. Cependant, la Cour ou ses différentes
chambres peuvent, en cas de besoin, tenir des réunions ou des audiences dans les chefs-lieux des régions
autres que Dakar.
L’année judiciaire de la Cour des Comptes commence le 1er janvier et se termine le
31 décembre.
Article 3. – Le Premier Président de la Cour des Comptes assure la direction générale de l’institution dans
les conditions prévues par la loi organique sur la Cour des Comptes et par le présent décret.
Article 4. – l’effectif théorique des magistrats de la Cour est fixé à cent.
Article 5. – Après leur nomination et leur prestation de serment, les magistrats de la Cour des Comptes
sont affectés dans les chambres par ordonnance du Premier Président de la Cour, prise après avis des
Chambres réunies.
 
SECTION I. – LES CHAMBRES
Article 6. – La Cour des Comptes comprend cinq chambres permanentes dénommées respectivement :

 Chambre des Affaires budgétaires et financières ;


 Chambre des Affaires administratives ;
 Chambre des Collectivités locales ;
 Chambre des Entreprises publiques ;
 Chambre de Discipline financière.

Au besoin, des formations inter chambres peuvent être constituées par ordonnance du Premier Président de
la Cour.
Chaque chambre est présidée par un président. Elle est formée de conseillers-maîtres, de conseillers
référendaires et de conseillers. Les chefs de section sont membres de plein droit des chambres.
L’affectation des présidents de chambre a lieu conformément aux dispositions de l’article
21 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
En cas d’absence ou d’empêchement d’un président de chambre, l’intérim ou la suppléance est assuré par le
chef de section le plus ancien dans le grade ou, à défaut, par le magistrat le plus ancien dans le grade le plus
élevé au sein de la chambre.
Dans les deux cas, l’intérim ou la suppléance est décidé par ordonnance du Premier Président de la Cour.
Article 7. – La Chambre des Affaires budgétaires et financières est compétente pour les comptes de l’Etat
et le contrôle de la gestion de ses services financiers. Elle est chargée, notamment, de :

 vérifier la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités de
l’Etat ;
 s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les services financiers de l’Etat;
 juger les comptes des comptables principaux de l’État ;
 préparer le rapport sur l’exécution des lois de finances et la déclaration générale de conformité ;
 formuler l’avis de la Cour sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion,
sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de
performance.

Article 8. – La Chambre des Affaires administratives est chargée de juger les comptes des établissements
publics dotés d’un comptable public et de contrôler la gestion des établissements publics à caractère
administratif et des services de l’Etat autres que les services financiers.
Article 9. – La Chambre des Collectivités locales est chargée de juger les comptes et de contrôler la gestion
des collectivités locales et des organismes publics qui leur sont rattachés.
Article 10. – La Chambre des Entreprises publiques est chargée de juger les comptes des agences
d’exécution, autorités administratives indépendantes et autres entités assimilées. Elle est, en outre, chargée
de vérifier les comptes et de s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les organismes
et entreprises visés à l’article 31 de la loi organique sur la Cour des Comptes, à l’exception des
établissements publics à caractère administratif, et par les personnes morales de droit privé bénéficiant du
concours financier de la puissance publique ou de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Article 11. – En cas de besoin, le Premier Président de la Cour précise les compétences respectives des
chambres par ordonnance prise après avis conforme des chambres réunies.
Article 12. – Lorsqu’un contrôle relève du domaine d’intervention de plusieurs chambres, le Premier
Président de la Cour constitue, par ordonnance, une équipe de magistrats appartenant aux chambres
concernées et désigne le rapporteur qui en dirige les travaux. Cette formation temporaire qui comprend,
outre les magistrats désignés pour effectuer le contrôle, deux magistrats de chacune d’elles. Elle est
présidée par le président de l’une des chambres concernées.
Elle examine le rapport établi à l’issue de la mission et dispose des mêmes prérogatives que les chambres.
Article 13. – Des sections sont créées au sein des chambres en tant que de besoin. Elles sont chargées de la
bonne conduite des missions dans le domaine des compétences de la chambre qui leur est attribué. Les
rapports établis dans les sections sont obligatoirement délibérés en chambre.
Les chefs de section coordonnent les travaux de leur section et prennent toute disposition pour en assurer le
bon déroulement. Ils suivent et contrôlent l’activité des magistrats de leur section.
Ils s’assurent de la bonne préparation, par les rapporteurs, des missions de contrôle et veillent à leur
exécution dans les délais impartis, selon la méthodologie et les normes applicables.
Ils s’assurent de la qualité des travaux des magistrats de leur section, formulent toutes propositions tendant
à améliorer la méthodologie et l’efficacité des contrôles, collaborent périodiquement au tableau d’exécution
du programme d’activité de la chambre et participent à l’élaboration du bilan annuel d’activité de celle-ci.
Article 14. – Aucune chambre permanente ne peut se réunir régulièrement en l’absence du quorum prévu à
l’article 22 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
Les délibérations sont prises à la majorité des membres présents. En cas de partage égal des voix, celle du
président de séance est prépondérante.
Les Chambres réunies et l’Audience plénière solennelle ne peuvent valablement statuer sans la majorité
absolue des membres ayant voix délibérative.
Article 15. – La répartition des travaux entre les magistrats tient compte de la nature et de la complexité
des tâches à effectuer et non de leur grade.
Les magistrats rapporteurs, les rapporteurs particuliers et les assistants de vérification, s’il y a lieu, sont
tenus d’effectuer les travaux de vérification, d’enquête ou d’étude qui leur sont confiés. Des experts
peuvent être associés à ces travaux, sous la supervision du magistrat rapporteur désigné à cet effet.
Cette désignation, ainsi que celle des autres participants éventuels au contrôle, est faite par ordonnance du
président de la chambre. Celle-ci précise les objectifs, la nature et l’étendue du contrôle, les exercices
concernés, le ou les rapporteurs désignés, ainsi que le délai de dépôt du rapport.
Le rapporteur désigné est responsable de la conduite de la mission confiée à l’équipe. Il lui revient, de
concert avec les autres membres de cette équipe, de préparer la mission, d’en planifier le déroulement dans
les délais impartis, de répartir les tâches si d’autres rapporteurs ou assistants lui sont adjoints et de veiller à
la qualité des investigations menées.
Il doit, immédiatement, rendre compte à son président de chambre, ou le cas échéant au chef de section, des
incidents ou difficultés graves qui surgissent en cours d’instruction.
Il doit étayer les constatations de son rapport d’éléments probants et faire des propositions motivées de
suites à réserver à ces observations afin que la formation délibérante statue sur chacune d’elles.
Les arrêts, les rapports particuliers, les référés, les notes, les insertions au rapport public général annuel, ou
autres suites sont préparés préalablement à l’examen en chambre en vue de leur adoption. Ces documents
sont rédigés par le rapporteur ou, au besoin, par tout autre magistrat désigné par le président de chambre.
Les rapports et l’ordre du jour des séances sont communiqués au Procureur général  qui dispose d’un délai
d’un mois pour faire éventuellement des observations. A l’échéance de ce délai, la formation délibère de
plein droit.
Article 16. – Les arrêts, avis, propositions, rapports et observations des chambres sont délibérés et adoptés
collégialement. Chaque magistrat qui siège donne son avis librement. Il est tenu par le secret des
délibérations.
Seuls les arrêts et rapports de la Cour des Comptes rendus à titre définitif peuvent être publiés ou
communiqués à des tiers.
Lorsqu’un arrêt contient à la fois des dispositions rendues à titre provisoire et des dispositions rendues à
titre définitif, seules ces dernières peuvent faire l’objet d’une publication ou d’une communication à des
tiers.
Lorsqu’un arrêt est rendu à titre définitif, les arrêts provisoires pris sur la même affaire peuvent être publiés
ou communiqués.
Les arrêts et rapports définitifs peuvent être publiés par tous moyens appropriés.
Article 17. – Les conclusions de la Cour relatives aux faits, situations ou irrégularités relevés sont
adressées aux autorités concernées selon la procédure visée aux articles 8 et 49 de la loi organique sur la
Cour des Comptes.
Ces autorités sont tenues d’informer la Cour des Comptes des suites réservées à ces conclusions, dans le
délai maximum de trois mois.
A défaut, ou en cas de réponses dilatoires, le Premier Président de la Cour en informe le Président de la
République et le Premier Ministre.
 
SECTION II. – ADMINISTRATION DE LA COUR
Article 18. – Le Premier Président assure la direction générale de la Cour. Il dispose de services placés
sous son autorité. Outre le cabinet du Premier Président, ces services comprennent notamment :

 le Service de l’Administration générale et de l’Equipement ;


 le Service de la Documentation et des Archives ;
 le Greffe central ;
 le Bureau informatique.

Le Premier Président décide, par ordonnance, de l’organisation générale des services.


Il gère les crédits alloués à la Cour des Comptes conformément au décret visé à l’article premier de la loi
organique sur la Cour des Comptes.
Le Secrétaire général assure l’animation, le suivi et la coordination des structures administratives.
Il doit prendre toutes mesures permettant un bon fonctionnement de la Cour, veiller au bon emploi des
moyens mis à sa disposition, s’assurer de la mise en œuvre de mesures appropriées pour la sécurité des
biens et des personnes au sein de la juridiction. Enfin, il s’assure que les missions de la Cour sont
effectuées de manière économique et propose éventuellement toute mesure pour en rationaliser les coûts.
Les personnels administratif et technique sont régis par les dispositions applicables aux agents de l’État.
Article 19. – Le Procureur général près la Cour dispose d’un secrétariat dirigé par un greffier.
Le secrétariat du Parquet assiste le Procureur général dans l’exécution des tâches administratives et le suivi
des affaires dans lesquelles il intervient.
A ce titre, il tient les fichiers et registres du ministère public, prépare les notifications des décisions prises
en matière de discipline financière ainsi que celles des arrêts visés à l’article 13 de la loi organique sur la
Cour des Comptes.
Il assiste également le Procureur général dans ses relations avec la Cour, les autorités publiques et les
justiciables.
Article 20. – Le greffe central, placé sous l’autorité du Secrétaire général, est composé des greffes de
chambre. Il est dirigé par un greffier en chef nommé par décret, sur proposition du Premier Président, parmi
les greffiers de la Cour ou, à défaut, parmi les agents du corps des administrateurs des greffes et parquets.
Le greffier de la Cour nommé greffier en chef bénéficie, à son entrée en fonction, d’un avancement
d’échelon à l’intérieur de son échelonnement indiciaire.
Le greffier en chef réceptionne et enregistre les comptes, les pièces justificatives, les recours, les réponses
transmis ou déposés à la Cour. Il en assure l’archivage et la bonne conservation.
Il procède à la notification des arrêts prévus à l’article 16 de la loi organique sur la Cour des Comptes et des
autres actes de la juridiction et en délivre copies ou extraits après certification.
Le greffier en chef prépare l’ordre du jour des séances de la Cour autres que celles des chambres, dresse
procès-verbal des décisions prises et tient les rôles, registres ou dossiers correspondants.
Auprès de chaque chambre permanente, est affecté, au moins, un greffier chargé de la préparation
matérielle des séances de la chambre. Il tient et conserve les rôles, registres et dossiers de ladite chambre et
enregistre par procès-verbal les décisions de celle-ci.
Le Premier Président de la Cour affecte les greffiers de chambre et le greffier chargé du secrétariat du
Procureur général. Ce dernier est affecté après avis du Procureur général. Le Premier Président règle par
ordonnance les relations entre le Greffe central, les greffes de chambre et le Secrétariat du parquet.
Les greffiers sont choisis par le Premier Président de la Cour parmi les fonctionnaires de la hiérarchie B
affectés à la Cour. Avant leur prise de fonction, ils prêtent, devant la chambre à laquelle ils sont affectés, le
serment suivant : «  Je jure de bien et loyalement remplir mes fonctions de greffier, de ne rien révéler ou
utiliser de ce qui sera porté à ma connaissance à l’occasion de leur exercice et d’observer en tout les
devoirs que celles-ci m’imposent ». Ce serment n’est pas renouvelé en cas d’affectation dans une autre
chambre.
En cas d’absence ou d’empêchement d’un greffier, le Premier Président de la Cour, par ordonnance,
désigne temporairement un greffier parmi les agents de la hiérarchie B affectés à la Cour.
CHAPITRE II. – DES PROCEDURES DEVANT LA COUR
SECTION I. – DU JUGEMENT DES COMPTES
Article 21. – Dans les conditions fixées par la loi organique sur la Cour des Comptes notamment en son
article 33, les comptables de l’État, des collectivités locales, des établissements publics, des agences
d’exécution, des autorités administratives indépendantes et des structures administratives similaires
produisent annuellement à la Cour leur compte de gestion ou leurs états financiers, appuyés des pièces
générales et des pièces justificatives relatives aux opérations de recettes et de dépenses, conformément à la
réglementation en vigueur. Toutefois, la Cour peut enjoindre à un comptable public de produire les pièces
complémentaires qu’elle juge nécessaires au jugement du compte.
Peuvent être en outre vérifiés, sur place ou sur pièces, les documents justifiant les différentes catégories de
dépenses ou de recettes publiques dans les services centralisateurs.
A l’expiration du délai légal de production des comptes, le greffier en chef communique au Procureur
général un état de production des comptes.
Le Procureur général peut mettre les comptables défaillants en demeure de produire leurs comptes dans un
délai qui ne peut dépasser quinze jours.
Article 22. – Seuls les comptables principaux de l’État, ainsi que les comptables des collectivités locales,
des établissements publics,  des agences d’exécution, des autorités administratives indépendantes et des
structures administratives similaires rendent directement leurs comptes à la Cour. Les opérations des
comptables secondaires sont centralisées par les comptables principaux de rattachement.
Un comptable qui sort de fonction avant d’avoir établi et rendu son compte peut donner à l’un de ses
successeurs procuration à cette fin.
Lorsque plusieurs comptables se sont succédé, un compte commun est établi et rendu par celui qui est en
fonction à la clôture de la gestion. Celui-ci peut, cependant, formuler des réserves sur les opérations de son
prédécesseur. Lesdites réserves sont sans effet sur la ligne de compte à la clôture de la gestion.
Si un comptable omet d’établir et de rendre son compte, outre les sanctions prévues à cet effet par la loi
organique sur la Cour des Comptes, il est mis en demeure par son administration. A défaut d’obtempérer, il
est remplacé à ses frais et sous sa responsabilité pécuniaire, par un commis d’office chargé d’établir ledit
compte.
Article 23. – La Cour n’est saisie que par le dépôt des comptes en état d’examen à son Greffe central. Le
Greffier en chef, après contrôle du ministère public, retourne à l’administration centrale les comptes qui ne
sont pas conformes afin qu’ils le soient dans le délai fixé par le ministère public.
Article 24. – La Cour statue sur les comptes par des arrêts successivement provisoires et définitifs. Les
arrêts provisoires enjoignent au comptable, en tant que de besoin, d’apporter dans un délai maximum de
deux mois toutes explications ou justifications à sa décharge.
Outre les injonctions qui sont soit fermes soit pour l’avenir, l’arrêt provisoire peut contenir des réserves ou
toutes autres mentions utiles.
Les réserves ont pour effet de différer l’admission des recettes ou l’allocation des dépenses en attendant
l’aboutissement de procédures de mise en jeu de la responsabilité du comptable   en raison d’omission,
d’irrégularité ou de survenance d’un fait connexe aux opérations dont il a la charge.
Les mentions constatent l’accomplissement de certaines formalités requises ou l’exécution de certaines
opérations.
L’arrêt provisoire est notifié au comptable ou, s’il est décédé, à ses héritiers. Le comptable en fonction est
tenu de répondre lui-même aux injonctions dans les délais fixés par l’article 36 de la loi organique sur la
Cour. S’il est sorti de fonction ou s’il s’agit d’héritiers, procuration peut être donnée au comptable en place
pour y répondre.
A défaut de réponse dans le délai de deux mois fixé par l’article 36 de la loi organique sur la Cour des
Comptes, les injonctions sont réputées non satisfaites.
Les réponses du comptable sont déposées au Greffe central de la Cour où elles sont enregistrées et
transmises immédiatement au greffe de chambre pour communication au rapporteur. Le rapporteur les
examine, procède au besoin à une instruction complémentaire et en fait rapport à la chambre.
Article 25. – Au terme de la procédure, la chambre délibère et rend un arrêt définitif conformément aux
articles 37 à 40 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
En cas de débet, l’arrêt définitif fixe le montant du débet qui est exigible en capital et intérêts au taux légal,
dès la notification et nonobstant tout recours, sauf sursis à exécution prononcé par la juridiction
compétente.
Le débet fait obstacle à la décharge du comptable aussi longtemps qu’il n’a pas été apuré. Au vu de l’arrêt
de débet, le Ministre chargé des Finances met en jeu la responsabilité du comptable et, le cas échéant, les
garanties et sûretés correspondantes, conformément à l’article 37 de la loi organique sur la Cour des
Comptes.
La décharge de responsabilité résultant d’un cas de force majeure peut être accordée par arrêté motivé du
Ministre chargé des Finances, après avis de la Cour des Comptes pris en Chambres réunies.
La remise gracieuse peut être accordée par arrêté motivé du Ministre chargé des Finances, après avis
conforme de la Cour des Comptes pris en Chambres réunies.
Article 26. – En application de l’article 33 de la loi organique sur la Cour des Comptes, le montant de
l’amende infligée à tout comptable qui ne présente pas ses comptes dans les délais prescrits est fixé à
50 000 F au maximum par mois de retard.
Article 27. – Les arrêts de la Cour sont notifiés au comptable public concerné, à son dernier domicile
connu ou déclaré.
Si du fait du refus du comptable ou de ses héritiers, ou pour toute autre cause, la notification ne peut
atteindre son destinataire, le greffier en chef adresse, contre décharge ou récépissé,  l’arrêt à la mairie ou à
la sous-préfecture du dernier domicile connu ou déclaré.
Dans tous les cas visés à l’alinéa précédent, le Directeur chargé du Trésor est tenu informé de la carence de
la signification à mairie. Le greffier en chef lui donne communication du procès-verbal de carence prévu à
l’article 28 du présent décret.
Le maire ou le sous-préfet fait notifier l’arrêt par un agent administratif.
En cas de notification à personne, l’agent administratif retire le récépissé du destinataire et dresse procès-
verbal de la notification. Ce procès-verbal et le récépissé sont adressés au greffe central.
Article 28. – Si l’agent administratif ne trouve pas le destinataire, il dépose l’arrêt à la mairie ou à la sous-
préfecture et dresse procès-verbal de carence qu’il joint à l’arrêt.
Un avis officiel est alors affiché, pendant un mois, au lieu de dépôt. Cet avis informe le destinataire qu’un
arrêt de la Cour des Comptes le concernant déposé à la mairie ou à la
sous-préfecture lui sera remis contre récépissé et que, faute de ce faire avant expiration du délai d’un mois,
la notification dudit arrêt sera considérée comme lui ayant été faite à personne avec toutes les conséquences
de droit.
Le récépissé et les procès-verbaux prévus par le présent article et, le cas échéant, le certificat des autorités
constatant l’affichage pendant un mois doivent être transmis immédiatement au Greffier en chef.
 
SECTION II.- DE LA GESTION DE FAIT
Article 29. – La Cour se saisit d’office des faits présumés constitutifs de gestion de fait relevés à l’occasion
de ses contrôles juridictionnels ou non juridictionnels. Elle est habilitée de plein droit, conformément à
l’article 29 de la loi organique sur la Cour des Comptes, à juger les comptes que lui rendent les personnes
qu’elle a déclarées comptables de fait.
Article 30. – Les ministres, les représentants légaux des collectivités locales, des établissements publics,
des agences d’exécution et des autres structures administratives similaires visées par la loi n° 2009-20 du 4
mai 2009 sur les agences d’exécution, sont tenus de communiquer à la Cour tous les faits présumés
constitutifs de gestion de fait qui sont découverts dans leurs services ou organismes. La même obligation
incombe aux représentants de l’Etat auprès des collectivités locales et aux autorités de tutelle des
établissements publics pour tous les faits présumés constitutifs de gestion de fait dont ils ont connaissance.
La procédure pour gestion de fait ne fait pas obstacle à l’exercice de l’action pénale ou disciplinaire de droit
commun. Si l’instruction ou la délibération sur la gestion de fait laisse apparaître des faits susceptibles de
constituer un délit ou un crime, le Premier Président de la Cour saisit par référé le Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice et en informe le Ministre chargé des Finances. De la même façon, si une sanction
disciplinaire peut être encourue, le Premier Président de la Cour saisit l’autorité compétente.
Article 31. – La Cour statue préalablement sur le rapport présenté par un rapporteur désigné à cet effet et
après avis du Procureur général. Si elle estime que les faits ne constituent pas une gestion de fait, elle rend
un arrêt de non-lieu.
Article 32. – Si la Cour estime qu’il y a lieu à poursuivre, elle déclare d’abord la gestion de fait par arrêt
provisoire enjoignant au comptable de fait de produire son compte dans les deux mois à compter de la
notification dudit arrêt. L’arrêt précise, en outre, dans ses dispositions, que l’intéressé a le droit de contester
sa qualité de comptable de fait.
Si l’intéressé ne conteste pas l’arrêt provisoire, la Cour le déclare définitivement comptable de fait.
Si l’intéressé conteste l’arrêt provisoire, la Cour doit, en cas de maintien de la déclaration provisoire de
gestion de fait, réfuter dans un arrêt définitif tous les moyens invoqués et renouveler l’injonction de
produire le compte dans le même délai. Il est fait mention dans cet arrêt, qu’en l’absence de production du
compte, la Cour statuera de droit à titre définitif après l’expiration du délai imparti.
Article 33. – Les gestions irrégulières entraînent pour leurs auteurs déclarés comptables de fait par la Cour
les mêmes obligations et responsabilités que les gestions patentes. Cependant, le juge des comptes peut,
sauf en cas de mauvaise foi, suppléer par des considérations d’équité à l’insuffisance des justifications
produites.
Article 34. – Si, après déclaration définitive, le comptable de fait ne produit pas son compte, la Cour peut
le condamner à l’amende prévue à l’article 33 de la loi organique sur la Cour des Comptes. Le point de
départ du retard est la date d’expiration du délai pour produire le compte.
Le prononcé de cette amende ne fait pas obstacle à l’amende pour immixtion dans les fonctions de
comptable public prévue au dernier alinéa de l’article 29 de ladite loi organique sur la Cour des Comptes.
En outre, la Cour peut requérir du Ministre chargé des Finances la nomination d’un commis d’office pour
produire le compte en lieu et place du comptable de fait et à ses frais. Enfin, comme pour un comptable
patent, la Cour peut réclamer l’inscription d’une hypothèque ou de toute autre sûreté sur les biens de
l’intéressé pour un montant qui doit être fixé dans l’arrêt.
L’amende pour immixtion est recouvrée dans les mêmes formes que l’amende pour retard dans la
production du compte.
Article 35. – Le compte produit par le comptable de fait doit être certifié et signé par l’intéressé et appuyé
de toutes les justifications nécessaires. Ce compte retrace l’ensemble des recettes et des dépenses effectuées
sur les fonds et valeurs détenus ou maniés et fait ressortir le reliquat, s’il y a lieu. Il doit être unique et
englober l’ensemble des opérations de la gestion quelle qu’en soit la durée. Il est jugé comme les comptes
des comptables patents.
Article 36. – Si plusieurs personnes ont participé à une gestion de fait, elles peuvent être déclarées
conjointement et solidairement comptables de fait. Elles ne produisent alors qu’un seul compte.
Article 37. – La procédure de gestion de fait a notamment pour objet de rétablir les formes budgétaires qui
n’ont pas été respectées, aucune recette ou dépense ne pouvant être recouvrée ou payée sans autorisation
budgétaire. La fixation de la ligne de compte nécessite que l’autorité budgétaire compétente reconnaisse
que les dépenses effectuées présentaient bien un caractère d’utilité publique.
L’autorité compétente est, dans chaque cas, celle qui a compétence pour voter le budget et statuer sur le
compte de la collectivité concernée par la gestion de fait. Elle statue sur les opérations en cause, hors la
présence des comptables de fait.
La décision de l’autorité budgétaire, approuvée par l’autorité de tutelle s’il y a lieu, s’impose à la Cour qui
ne peut allouer à la décharge du comptable de fait que les dépenses dont l’utilité publique a été acceptée.
Le montant du débet, mis à la charge du ou des comptables de fait et constitué du solde entre les recettes
encaissées et les dépenses dont l’utilité publique a été acceptée, ne peut faire l’objet d’aucune décharge ou
remise en raison de la nature juridique des sommes en cause. Comme pour les amendes, seule la grâce
présidentielle peut être accordée.
Article 38. – Pour pouvoir apurer une gestion de fait et pour que le comptable de fait puisse obtenir quitus
de sa gestion, la Cour doit s’assurer que le solde entre les dépenses et les recettes, s’il existe, a été versé à la
collectivité concernée.
Lorsque le reversement du solde est intervenu, le débet apuré et les amendes payées, la chambre prononce
la décharge du comptable de fait et lui délivre quitus comme pour une gestion patente.
Article 39. – La notification des arrêts concernant les comptables de fait est assurée dans les mêmes formes
que celles concernant les comptables patents.
A cet égard, le greffier en chef peut demander tous renseignements utiles au maire et au
sous-préfet du lieu de la gestion de fait, et le cas échéant, aux autorités dont relève le comptable de fait.
En cas de refus du comptable de fait ou de ses héritiers de prendre notification de l’arrêt ou si le comptable
de fait est introuvable, ou pour toute autre cause empêchant la réception de l’arrêt, il est fait application des
dispositions des articles 27 et 28 du présent décret.
Si le comptable de fait est le chef de l’Exécutif d’une collectivité locale, le représentant de l’Etat auprès de
la collectivité locale assure, à la demande du président de la chambre compétente, la notification de l’arrêt.
 
SECTION III. – DU CONTROLE DE L’EXECUTION DES LOIS DE FINANCES
Article 40. – La Cour des Comptes contrôle l’exécution des lois de finances en établissant un rapport sur le
projet de loi de règlement et une déclaration générale de conformité, en vue de permettre au Parlement
d’apprécier l’action du Gouvernement en matière de gestion des opérations financières de l’Etat.
Ce rapport, annexé à chaque projet de loi de règlement, doit, d’une part, rendre compte de l’exécution de
ces opérations et, d’autre part, apprécier leur régularité. Il donne la situation financière de l’Etat au terme de
la gestion contrôlée.
La déclaration générale de conformité, également annexée au projet de loi de règlement, est établie au vu
des comptes de gestion des comptables de l’Etat, du compte général de l’Administration des Finances et du
compte administratif de l’ordonnateur.
La Cour donne également son avis sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion
mis en place par les responsables de programme, sur la qualité des procédures comptables et des comptes
ainsi que sur les rapports annuels de performance dressés par ces derniers. Cet avis est accompagné de
recommandations sur les améliorations souhaitables.
Article 41. – Le Ministre chargé des Finances transmet à la Cour, dans les meilleurs délais, notamment:
–          le projet de loi de règlement ;
–          le compte général de l’administration des finances ;
–          le compte administratif de l’ordonnateur ;
–          les budgets annexes accompagnés des comptes de l’ordonnateur et du comptable ;
–          les rapports annuels de performance.
Article 42. – L’examen de la régularité et de la sincérité des opérations financières consiste à analyser les
mouvements financiers au regard des règles budgétaires et de celles relatives à l’exécution des recettes et
des dépenses du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor.
En cours de gestion, le Ministre chargé des Finances est tenu de transmettre à la Cour tous les actes
réglementaires d’exécution du budget et tout autre document nécessaire au contrôle de l’exécution de la loi
de finances, notamment les états présentant la consommation des crédits.
Article 43. – La Cour analyse les résultats des opérations financières de l’Etat et en examine la régularité et
la sincérité.
Les opérations financières de l’État comprennent toutes les opérations du budget général, des comptes
spéciaux du Trésor, des budgets annexes et les opérations de trésorerie.
Le résultat de l’exécution des opérations du budget général est déterminé sur la base des recettes encaissées
et centralisées par les comptables principaux et des dépenses ordonnancées sur la gestion sous contrôle.
Le solde des opérations des comptes spéciaux du Trésor et des budgets annexes est arrêté sur la base des
états d’encaissement et de décaissement annexés au compte général de l’administration des finances.
Le solde des opérations de trésorerie est arrêté à partir de la balance générale des comptes du Trésor
conformément au plan comptable de l’État.
Article 44. – A l’issue des contrôles, les magistrats rapporteurs établissent un rapport provisoire qui est
adressé aux administrations. Chaque administration est alors tenue de répondre par écrit aux observations
des magistrats dans un délai d’un mois.
A l’expiration de ce délai, la chambre compétente examine, en présence des représentants des
administrations concernées, le rapport des magistrats ainsi que les réponses écrites et les observations
orales complémentaires.
Au terme de cette audition, la chambre se réunit en séance pour délibérer et arrêter le projet de rapport
définitif qui est ensuite adopté par les Chambres réunies pour être joint au projet de loi de règlement,
conformément à l’article 8 de la loi organique sur la Cour des Comptes.
Ce rapport est enfin déposé par le Premier Président de la Cour sur le bureau du Président de l’Assemblée
nationale, et transmis au Ministre chargé des Finances.
Au vu des observations et conclusions de la Cour contenues dans le rapport, le Ministre chargé des
Finances prend les mesures correctives qui s’imposent.
Article 45. – Avant l’adoption de la déclaration générale de conformité, les services du ministère chargé
des Finances sont appelés à répondre sur les observations y afférentes dans les mêmes formes et délais que
le rapport sur l’exécution de la loi de finances.
Après adoption, la déclaration générale de conformité est déposée sur le bureau du Président de
l’Assemblée nationale et transmise au Ministre chargé des Finances.
SECTION IV. – DU CONTROLE DES ORGANISMES BENEFICIANT DU CONCOURS FINANCIER DE
LA PUISSANCE PUBLIQUE ET DES ORGANISMES FAISANT APPEL A LA GENEROSITE PUBLIQUE
Article 46. – Les organismes dont la gestion n’est pas assujettie aux règles de la comptabilité publique,
quelles que soient leur nature juridique et la forme du concours qui leur est apporté   par l’État, une
collectivité locale, un établissement public, une société nationale ou toute autre personne morale de droit
public peuvent faire l’objet d’un contrôle de la Cour des Comptes, en application de l’article 31 de la loi
organique.
Ce contrôle porte sur un compte d’emploi tenu à la disposition de la Cour et retraçant l’utilisation du
concours de la puissance publique.
Cependant, si ce concours dépasse 50% des ressources de l’organisme bénéficiaire ou si le compte
d’emploi n’est pas produit, le contrôle s’exerce alors sur l’ensemble de la gestion.
Article 47. – Ces dispositions sont applicables aux organismes recevant des concours de toute nature
provenant d’autres entités elles-mêmes soumises au contrôle de la Cour des Comptes.
Dans les mêmes formes, la Cour exerce un contrôle sur les organismes autorisés par la loi à percevoir des
taxes parafiscales et sur les organismes faisant appel à la générosité publique.
Article 48. – Dans le cadre de la vérification de la gestion ou du compte d’emploi, les contrôles
s’effectuent sur pièces et/ou sur place au vu des pièces et documents comptables que les représentants
légaux des organismes visés aux articles 46 et 47 sont tenus de présenter aux rapporteurs de la Cour.
Les observations sont consignées dans un rapport établi et arrêté selon les procédures de la Cour définies
par les articles 43, 49, 62, 63, 64, 65 et 80 de la loi organique sur la Cour des Comptes et le présent décret.
CHAPITRE III. – DISPOSITIONS FINALES
Article 49. – Les magistrats, rapporteurs particuliers et assistants de vérification de la Cour des Comptes
sont munis, pendant la durée de leurs fonctions, d’une carte professionnelle d’identité signée par le Premier
Président de la Cour, qu’ils présentent, en cas de besoin, pour l’accomplissement de leurs missions. Les
autorités civiles et militaires sont tenues de leur faciliter le déroulement de la mission qui leur est confiée.
Cette carte comporte obligatoirement la photo du titulaire, son nom, son prénom, sa date et son lieu de
naissance ainsi que son grade. Elle est renouvelée à chaque changement de grade ou de fonction. Son
modèle est arrêté par le Premier Président de la Cour, après avis de la conférence des présidents et du
Procureur général.
Article 50. – En tant que de besoin, et concernant le fonctionnement de la Cour, le Premier Président de la
Cour des Comptes précise les dispositions nécessaires à l’application du présent décret, par ordonnances
prises après avis conforme des Chambres réunies.
Article 51. – Les agents de la Cour recrutés sur la base de l’article 4 du décret n° 92-1559 du
6 novembre 1992 fixant les règles de fonctionnement de la Commission de Vérification des Comptes et de
Contrôle des Entreprises publiques prennent la dénomination de rapporteurs particuliers. Leurs contrats de
travail continuent à produire leurs effets.
Article 52. – Sont abrogées toutes dispositions réglementaires contraires au présent décret, notamment
celles du décret n° 92-1559 du 6 novembre 1992 fixant les règles de fonctionnement de la CVCCEP et du
décret n° 99-499 du 8 juin 1999 fixant les modalités d’application de la loi organique n° 99-70 du 17
février 1999 sur la Cour des comptes.
Article 53. – Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et le Ministre de l’Economie et des Finances sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel.
 
Fait à Dakar, le 13 novembre 2013
Par le Président de la République                                     Macky SALL
Le Premier Ministre
Aminata Touré

LOI N°90-07 DU 26 JUIN 1990 RELATIVE À L’ORGANISATION ET AU


CONTRÔLE DES ENTREPRISES DU SECTEUR PARAPUBLIC ET AU
CONTRÔLE DES PERSONNES MORALES DE DROIT PRIVÉ BÉNÉFICIANT
DU CONCOURS FINANCIER DE LA PUISSANCE PUBLIQUE (JOURNAL
OFFICIEL DU 7 JUILLET 1999)

Loi n°90-07 du 26 juin 1990 relative à


l’organisation et au contrôle des entreprises du
secteur parapublic et au contrôle des personnes
morales de droit privé bénéficiant du concours
financier de la puissance publique (Journal
officiel du 7 juillet 1999)
EXPOSE DES MOTIFS

La réforme institutionnelle réalisée par la loi n°87-19 du 3 août 1987 traduisait déjà une volonté de
simplification du cadre de l’autonomie des entreprises publiques.
Fort de l’expérience acquise ces deux dernières années en matière d’organisation et de contrôle des
entreprises publiques et eu égard aux grandes orientations de la politique économique et financière de
l’État, une nouvelle étape peut aujourd’hui être franchie.
Elle permettra de créer un cadre institutionnel propre à insuffler un dynamisme nouveau aux entreprises
publiques et à améliorer leur potentiel de production. Les finances publiques se trouveront ainsi soulagées
d’une partie des charges qui pesaient sur elles.
Les principales orientations de la nouvelle loi
1. Champ d’application de la loi et définition du secteur parapublic
La loi consacre une notion évolutive du secteur parapublic. Comme par le passé, sont exclus du champ de
la loi, les établissements publics à caractère administratif. On note par ailleurs, une volonté de renforcer
l’autonomie des établissements publics par la suppression du Centre des Établissements publics et de ses
organes d’exécution : l’Agence Comptable centrale des Établissements publics et le Contrôle des
Opérations financières.
Le secteur parapublic comprend :
– les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
– les sociétés nationales ;
– les sociétés anonymes à participation publique majoritaire initialement dénommée sociétés d’économie
mixte.
2. Fonctionnement des entreprises
Le Conseil d’administration se trouve renforcé avec l’engagement par l’État de nommer deux membres
choisis pour leur expérience professionnelle.
Le nombre des représentants de l’État avec voix consultative aux organes délibérants est limité à trois au
maximum dans le souci d’éviter tout abus.
3. Statuts des entreprises du secteur parapublic
Les statuts des sociétés nationales et des établissements publics à caractère industriel et commercial sont
régis par décret. Pour les sociétés anonymes à participation publique majoritaire, c’est le droit commun des
sociétés commerciales qui s’applique.
L’accent est mis par ailleurs sur une responsabilisation des dirigeants.
4. Contrôle
a)Assouplissement des contrôles pour une gestion plus efficace :
les entreprises du secteur parapublic sont dispensés de tout contrôle a priori et ne ressortissent désormais
que d’un régime de contrôle a posteriori, plus simple et mieux organisé. L’objectif est d’une part, de
responsabiliser les entreprises et d’autre part de faire progresser à travers le contrôle la qualité de leur
gestion.
b) Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Établissements Publics :
Sa dénomination change: elle devient « Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des
Entreprises Publiques ».
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_______________________________
***
Loi n° 90-07 du 26 juin 1990
L’Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du samedi 9 juin 1990 ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article premier : La présente loi a pour objet de déterminer :
– les règles d’organisation et de contrôle des entreprises du secteur parapublic ;
– les conditions dans lesquelles les sociétés anonymes à participation publique minoritaire, les personnes
morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique sont assujetties au
contrôle de l’État.
[ haut de page ]

________________________________
TITRE PREMIER
Organisation et fonctionnement des entreprises du secteur parapublic
Art 2 : Définition : Le secteur parapublic comprend :
– les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
– les sociétés nationales ;
– les sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Art 3 : Établissements publics à caractère industriel et commercial.
Les établissements publics à caractère industriel et commercial sont des personnes morales de droit public
spécialisées dotées d’un patrimoine propre et de l’autonomie financière et ne bénéficiant d’aucun apport
privé à leurs fonds de dotation.
Ils peuvent intervenir notamment en matière industrielle, commerciale, scientifique, culturelle ou sociale.
Leurs règles d’organisation et de fonctionnement sont prévues par décret. Ils disposent de l’autonomie de
gestion et s’administrent librement sous la seule responsabilité de leurs organes dirigeants, sous réserve des
contrôles prévus par la présente loi.
Leur création est autorisée par la loi.
Art 4 : Les sociétés nationales.
Les sociétés nationales sont des sociétés par actions de droit privé dont le capital est intégralement souscrit
par l’État et, le cas échéant, par d’autres personnes morales de droit public. Dans tous les cas, la
participation directe de l’État est supérieure à 50% du capital social.
Leur création est autorisée par la loi.
Art 5 : Statuts des sociétés nationales.
Les règles d’organisation et de fonctionnement des sociétés nationales sont conformes à des statuts types
fixés par décret.
Art 6 : Sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Les sociétés anonymes à participation publique majoritaire, régies par le Code des obligations civiles et
commerciales, sont des sociétés dans lesquelles une ou plusieurs personnes publiques possèdent
directement ou indirectement au moins 50% du capital social.
La participation d’une personne publique au capital social de ces sociétés par l’intermédiaire d’un
organisme est calculée comme suit :
– si la puissance publique possède 50% du capital social de l’organisme intermédiaire, sa participation est
décomptée pour une valeur égale à la part détenue par l’organisme intermédiaire lui-même ;
– dans le cas contraire, la participation publique est calculée au prorata de sa participation au capital social
de l’organisme intermédiaire.
Art 7 : Statuts des sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
Les règles de création, d’organisation et de fonctionnement des sociétés anonymes à participation publique
majoritaire sont conformes au droit commun des sociétés commerciales, sous réserve des dispositions
particulières prévues par la présente loi.
Art 8 : Les règles de passation des marchés.
Les règles de passation des marchés conclus par les sociétés nationales et les sociétés anonymes à
participation publique majoritaire sont fixées par décret.
A l’exception de leurs contrats à caractère administratif, les établissements publics à caractères industriel et
commercial sont soumis, en ce qui concerne leurs contrats, et en général dans leurs rapports avec les tiers,
aux règles de droit privé.
Chapitre premier : Organisation
Section 1. Dispositions communes
Art 9 : Généralités sur le Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration ne peut comprendre plus de douze membres dont au moins deux membres
choisis pour leur compétence professionnelle. Le nombre des représentants de l’État assistant aux réunions
du Conseil d’Administration avec voix consultative ne peut être supérieur à trois. Les conditions de
nomination des membres du Conseil d’Administration sont précisées dans les statuts et les règles
d’organisation et de fonctionnement des sociétés nationales et des établissements publics à caractère
industriel et commercial.
La durée des administrateurs est de deux ans renouvelables sans limitation : toutefois, le mandat cesse de
plein droit lorsque l’administrateur perd la qualité en raison de laquelle il a été désigné ou lorsqu’il s’est
abstenu de se rendre à trois séances consécutives du Conseil d’administration sauf cas de force majeure.
La cessation de plein droit du mandat est prononcée par l’autorité qui a pouvoir de nomination.
Art 10 : Fonctionnement du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration se réunit au moins trois fois par an. Il ne peut délibérer valablement que
suivant les règles de quorum et de majorité prévues par les autres statuts et les règles d’organisation et de
fonctionnement.
Les décisions sont prises à la majorité des votants. En cas de partage égal des voix, celle du président est
prépondérante. Le directeur général de l’entreprise assure le secrétariat des réunions du Conseil
d’Administration et en dresse procès-verbal. Ce procès-verbal est signé par le président du Conseil
d’Administration et il est transmis aux ministres de tutelle dans les quinze jours qui suivent la séance de
même que les délibérations du Conseil d’Administration.
Art 11 : Attributions du Conseil d’Administration.
Le Conseil d’Administration délibère sur toutes les mesures concernant la gestion de l’entreprise,
notamment :
– le règlement intérieur ;
– les programmes pluriannuels d’actions et d’investissement ;
– les budgets et comptes prévisionnels ;
– les acquisitions et aliénations de patrimoine ;
– les prises de participation financière ;
– les comptes de fin d’exercice ;
– les projets d’accord collectif d’établissement.
Il veille à l’application de ces délibérations par le directeur général.
Il délibère chaque année sur le rapport de gestion et le rapport social de l’entreprise présentés par le
directeur général.
Le Conseil est informé des directives présidentielles, notamment celles issues des rapports des corps de
contrôle sur la gestion de l’entreprise et délibère chaque année sur un rapport du directeur général relatif à
l’application de ces directives.
Art 12 : Sanctions.
En cas d’irrégularité ou de carence caractérisée, le Conseil d’Administration peut être suspendu ou dissous
par décret modifié : le décret de suspension ou de dissolution désigne un comité d’administration provisoire
pour une durée maximale de six mois. Au terme de ce délai, un nouveau Conseil d’Administration est
constitué.
Section 2 : Dispositions particulières au mandat des administrateurs représentant l’État

Art 13 : Généralités sur le mandat.


Les administrateurs de l’État, ainsi que toute personne appelée à assister aux réunions des Conseils
d’Administration des sociétés nationales ou des sociétés anonymes à participation publique majoritaire sont
tenus à la discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme
telles par le président du Conseil d’Administration.
Interdiction est faite aux administrateurs représentant l’État de prendre ou de conserver un intérêt direct ou
indirect dans une opération effectuée par l’entreprise pour son compte ou par un organisme dans lequel
celle-ci aurait une participation financière.
Toutefois, à titre exceptionnel, une décision expresse du Président de la République peut déroger aux
dispositions du présent alinéa.
En cas d’irrégularité ou de carence imputables à un administrateur représentant l’État, il est procédé par
décision motivée à sa révocation, sans préjudice des poursuites disciplinaires, civiles ou pénales
éventuelles.
Art 14 : Rémunération des administrateurs et représentants de l’État dans les entreprises du secteur
parapublic.
Au titre de participation aux frais de contrôle exercé par l’État, les entreprises du secteur parapublic
versent, au Trésor, dans le compte spécial « Frais de contrôle des entreprises du secteur parapublic, une
contribution forfaitaire, dont le montant est fixé par décret.
Les conditions d’attribution d’indemnités aux représentants de l’État assistant aux réunions des organes
délibérants avec voix consultative sont fixées par décret. Ces indemnités sont prélevées sur le compte
spécial visé à l’alinéa précédent.
Des jetons de présence sont alloués aux seuls administrateurs de l’entreprise. Lorsqu’il s’agit
d’administrateurs représentant l’État, ces jetons sont versés au compte spécial visé à l’alinéa 1er. Le taux et
les modalités de leur versement aux intéressés sont fixés par décret. Aucun autre avantage ne peut être
attribué par l’entreprise aux représentants de l’État, qu’ils soient ou non administrateurs.
Section 3 : Le Conseil d’Administration des sociétés à participation publique majoritaire.
Art 15 : Particularités.
Le Conseil d’Administration des sociétés anonymes à participation publique majoritaire est composé
d’administrateurs représentant l’État et des représentants des actionnaires minoritaires. Dans tous les cas,
les membres de ce conseil ne peuvent être supérieurs à douze.
Les administrateurs représentant l’État sont rééligibles tous les deux ans ; toutefois le mandat cesse de plein
droit dans tous les cas de faute visés à l’article 9 de la présente loi.
Les fonctions et la durée du mandat des autres administrateurs sont régies par le Code des obligations
civiles et commerciales.
Art 16 : Majorité, règles de convocation.
Le Conseil d’Administration ne délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres sont
présents ou représentés.
Toutefois, la réunion du Conseil d’Administration est obligatoire dans le délai d’un mois suivant toute
demande adressée au président du Conseil d’Administration par un administrateur membre de droit
représentant l’État.
Chapitre 2 : Fonctionnement

Art 17 : Le président du Conseil d’Administration.


Sur proposition du président de la République, le Conseil d’Administration élit en son sein son président.
Ce dernier ne peut être choisi parmi les fonctionnaires ou agents du ministère chargé d’exercer la tutelle
technique de l’entreprise.
Un vice-président, élu dans les mêmes conditions, assure les fonctions de président en l’absence de ce
dernier.
Art 18 : Le Comité de Direction.
Dans l’intervalle de ses réunions, le Conseil d’Administration peut déléguer à un Comité de Direction une
partie de ses attributions, à l’exception de celles énumérées à l’article 11 de la présente loi. Le Comité de
Direction peut recevoir délégation en matière de transfert, de virement et de report de crédit.
Il rend compte de ses réunions au Conseil d’Administration. Il est présidé par le président du Conseil
d’Administration ou le vice-président en cas d’absence de ce dernier. Les représentants des ministères de
tutelle en sont membres de droit.
Trois autres membres sont élus par le Conseil d’Administration en son sein.
Art 19 : Le Directeur général.
Un Directeur général est placé à la tête de chaque entreprise du secteur parapublic.
Dans les sociétés nationales et les établissements publics à caractère industriel et commercial, il est nommé
après avis du ministre chargé de la tutelle technique par décret, pour trois ans renouvelables, sur
proposition du Conseil d’Administration.
Dans les sociétés anonymes à participation publique majoritaire, il est nommé par le Conseil
d’Administration sur proposition du ministre chargé de la tutelle technique.
En cas de faute grave ou de mauvaise gestion, il peut être révoqué à tout moment, sans préjudice de
poursuites pénales ou disciplinaires qu’il peut encourir par ailleurs.
Il assure la gestion générale de l’entreprise et veille à l’exécution des décisions prises par les organes
délibérants et les autorités de tutelle.
Il a qualité d’employeur du personnel au sens du Code du Travail.
Il assiste avec voix consultative aux réunions des organes délibérants.
Il veille à l’exécution du budget tant en recettes qu’en dépenses.
Il a accès à tous les documents comptables. Il représente l’entreprise en justice.
Il présente annuellement les états financiers commentés au Conseil et lui soumet un rapport de gestion
faisant notamment le point sur l’exécution des budgets et de programmes pluriannuels d’actions et
d’investissements.
Enfin il est tenu de présenter au Conseil d’Administration un rapport social qui retrace l’évolution des
effectifs et de la masse salariale, les contentieux en cours, le plan de formation et de carrière des agents, le
programme de recrutement, la liste et le montant des primes et avantages de toute nature accordées en cours
d’année au personnel, y compris le directeur général.
Art 20 : Directeur général des établissements publics à caractère industriel et commercial.
Dans les établissements publics, le Directeur général, ordonnateur du budget dans les conditions fixées à
l’article 19, établit annuellement des comptes prévisionnels qui sont adoptés par l’organe délibérant au plus
tard un mois avant le début de chaque exercice.
Il est tenu, de produire trimestriellement, en cours de gestion, des états d’exécution des comptes
prévisionnels. Ces états sont présentés au Conseil d’Administration.
La comptabilité des établissements publics est tenue suivant les règles et les principes de la comptabilité
privée, sous réserve des dérogations prévues par décret.
Le plan comptable sénégalais est applicable aux établissements publics à caractère industriel et commercial.
Les états financiers prévus par ledit plan, accompagnés des notes annexes sont adoptés par l’organe
délibérant dans les six mois suivant la clôture de chaque exercice.
Sa responsabilité peut être engagée au triple plan disciplinaire, civil et pénal.
Art 21 : Trésorerie des établissements publics à caractère industriel et commercial.
Les établissements publics à caractère industriel et commercial disposent de leur trésorerie dans les
conditions fixées par décret.
Sous réserve des dispositions de l’article 35, le règlement des dépenses et le recouvrement des recettes ainsi
que l’établissement des états financiers de chaque établissement public à caractère industriel et commercial
sont assurés par un agent comptable particulier.
Il est un correspondant du Trésor, à qui il transmet pour visas les états financiers signés destinés à la Cour
suprême dans les huit mois suivant la clôture de l’exercice. Ces états financiers sont au préalable adoptés
par le Conseil d’Administration.
Il est nommé par arrêté du Ministre chargé des Finances sur proposition du Trésorier général et relève, dans
les établissements auxquels il est affecté, de l’autorité de ce dernier. Il doit toutefois respecter les règles
d’organisation interne de fonctionnement de l’établissement.
L’agent comptable particulier assiste avec voix consultative aux séances des organes délibérants des
établissements publics.
Art 22 : Rémunération, avantages et indemnités des directeurs généraux.
La rémunération et la liste des avantages et indemnité des directeurs généraux des entreprises du secteur
parapublic sont fixées par décret.
Art 23 : Le personnel.
Le personnel des entreprises du secteur parapublic, à l’exception des fonctionnaires détachés, est régi par le
Code du travail sous réserve des exceptions prévues par la loi.
Les établissements publics ne disposant pas d’un règlement d’établissement approuvé à l’entrée en vigueur
de la présente loi ne pourront en bénéficier que si 70% au moins de leurs ressources sont constituées par
des recettes propres, gagées sur des ressources sûres.
Tout fonctionnaire en détachement dans une entreprise du secteur parapublic demeure soumis à son statut
d’origine. Le montant de l’indemnité de fonction ou de la prime de technicité dont il peut bénéficier est au
plus égal à la différence entre son traitement indiciaire et le salaire de l’emploi occupé. Il peut, en outre,
bénéficier des avantages liés à ce dernier tels que prévus par le règlement ou l’accord d’établissement.
Les règles relatives aux frais de mission et de déplacement des agents et membres du Conseil
d’Administration des entreprises du secteur parapublic sont fixées par décret.
Les délibérations ou décisions tendant à attribuer des primes ou gratifications annuelles au personnel y
compris les dirigeants des organismes visés ci-dessus sont approuvées par le Président de la République.
Art 24 : Inscription d’office de certaines dépenses.
Les dépenses des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés anonymes à participation
publique majoritaire ayant pour objet exclusif l’exploitation d’une concession de service public dont la
comptabilisation incorrecte ou le non paiement sont de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation ont le caractère de charges obligatoires et font l’objet d’une inscription d’office.
Leur liste est ainsi fixée :
– salaires bruts du personnel et cotisations sociales afférentes ;
– impôts et taxes dus par l’entreprise ;
– dépenses permanentes d’eau, d’électricité et de téléphone ;
– dépenses de remboursement des prêts rétrocédés ou avalisés par l’État.
Cette inscription d’office dans les comptes de l’exercice et dans les budgets de l’entreprise est décidée par
le Ministre chargé des finances en cas de carence du directeur général dûment constatée par le Conseil
d’Administration ou par les Corps de Contrôle ; cette carence entraîne la responsabilité du directeur
général, conformément à l’article 19 de la présente loi.
Ce dernier doit notamment prévoir les ressources de trésorerie permettant le paiement des charges
obligatoires.
Art 25 : Exécution forcée.
Il n’y a pas d’exécution forcée contre les établissements publics, les sociétés nationales et les sociétés
anonymes à participation publique majoritaire ayant pour objet exclusif l’exploitation d’une concession de
service public.
Toutefois, le créancier muni d’un titre exécutoire peut, après vaine mise en demeure adressée au directeur
général de l’entreprise, obtenir à la diligence du Ministre chargé des finances l’inscription d’office de ses
créances au titre des dépenses obligatoires.
Art 26 : Liquidation.
Les règles de liquidation des entreprises du secteur parapublic sont fixées par la loi n°84-64 du 16 août
1984.
Art 27 : Conservation des archives.
Les entreprises du secteur parapublic ont l’obligation de conserver leurs archives et les pièces justificatives
des opérations de recettes et de dépenses pendant une durée de dix ans; le non respect de ces dispositions
constitue une faute de gestion engageant la responsabilité personnelle du directeur général et des agents
concernés devant la Cour de discipline budgétaire.
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TITRE DEUXIEME
Contrôle des entreprises du secteur parapublic.
Chapitre premier : Types de contrôle.
Art 28 : Tutelle financière et technique.
Les entreprises du secteur parapublic sont placées sous la tutelle financière du Ministre chargé des finances
et sous la tutelle technique du ministre désigné par décret.
Art 29 : Contrôle a priori.
Les entreprises du secteur parapublic sont dispensés de tout contrôle a priori.
Les délibérations des Conseils d’Administration des entreprises du secteur parapublic autres que celles
prévues à l’article 23 de la présente loi sont exécutoires de plein droit dès leur insertion dans les registres de
délibérations de l’entreprise.
Art 30 : Le Contrôleur financier.
Le Contrôleur financier est chargé du suivi des activités et du contrôle permanent de la gestion financière
des entreprises du secteur parapublic. Il assure ce contrôle soit par lui-même soit par un contrôleur d’État
placé sous son autorité et nommé par lui auprès de chaque entreprise contrôlée.
Il veille au respect par l’entreprise de la réglementation qui lui est applicable et en particulier de celle
relative aux marchés, à la réforme, à la vente du matériel et des matières en stock, aux conditions de
recrutement et de rémunération du personnel y compris les avantages en nature.
Il formule un avis motivé sur les programmes d’investissement des entreprises et sur leurs projets de
comptes prévisionnels préalablement à leurs présentation au Conseil d’Administration. Il adresse des
rapports périodiques sur les activités et sur la situation financière de l’entreprise qu’il contrôle. Ces rapports
sont communiqués au Président de la République, au ministre de tutelle, au Président de la Commission de
Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques, à l’Inspection générale d’État et au
Directeur général de l’entreprise.
Art 31 : Pouvoirs d’investigation et information du contrôleur financier.
Le Contrôleur financier ou son représentant a tout pouvoir d’investigation sur pièces et sur place.
Il reçoit communication de tout document ou rapport intéressant la gestion de l’entreprise et copie du
procès-verbal des séances, délibérations du Conseil d’Administration et de l’assemblée générale, ainsi que
des décisions prises par délégation de ce conseil ou de cette assemblée.
Il assiste avec voix consultative aux séances des organes délibérants. Il présente les observations que les
délibérations appellent de sa part.
Lui sont communiqués quinze jours au moins avant la séance du Conseil d’Administration ou de
l’assemblée générale où ils doivent être examinés, les dossiers concernant notamment :
– les comptes d’exercice, bilan et inventaires annuels ;
– les emprunts, demandes d’ouverture de crédits et avances ;
– les aliénations, échanges, transactions, constructions d’immeubles ;
– les décisions d’ordre général concernant le personnel de l’entreprise ;
– les projets de modification des statuts, de dissolution anticipée, de fusion ou d’union avec d’autres
entreprises ;
– les prises de participation dans d’autres entreprises.
Art 32 : Carence des dirigeants.
En cas de carence des dirigeants des entreprises du secteur parapublic, notamment de :
– non convocation dans les délais, des assemblées et conseils ;
– non présentation dans les délais, des comptes prévisionnels, des bilans et comptes ;
– présentation d’états financiers insuffisants, le Contrôleur financier, après mise en demeure restée sans
suite, en fait rapport au Président de la République à qui il peut proposer toutes mesures utiles, notamment
celles prévues par l’article 12 de la présente loi.
Art 33 : Suivi de l’exécution des directives présidentielles.
Le Contrôleur financier ou son représentant assure le suivi de l’application des directives présidentielles sur
la gestion de l’entreprise, issues des rapports des corps de contrôle et de tout organisme habilité à cet effet.
Il établit à cet effet, dans les six mois qui suivent la notification de ces directives, un rapport faisant le point
sur leur application dans l’entreprise.
Art 34 : L’Inspection générale d’État.
L’Inspection générale d’État est destinataire des rapports du Contrôleur financier.
Elle peut effectuer, à la demande du Président de la République ou d’un ministre de tutelle, toute mission
ponctuelle sur le fonctionnement des entreprises visées par la présente loi.
Art 35 : Commissariat aux comptes.
L’exercice du mandat de commissaire aux comptes des entreprises du secteur parapublic doit s’effectuer
conformément aux règles posées par le Code des Obligations civiles et commerciales et aux textes pris pour
son application.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques, l’Inspection
générale d’État et le Contrôleur financier peuvent, sur leur demande, se faire communiquer les rapports et
les dossiers de travail des commissaires aux comptes.
Les commissaires aux comptes certifient la régularité et la sincérité des états financiers et vérifient sur la
base d’un rapport spécial que les conventions passées entre la société et l’un de ses administrateurs ont été
effectuées suivant les règles édictées par les statuts.
En cas de difficultés graves, susceptibles de mettre en cause la pérennité de l’entreprise, les commissaires
aux comptes doivent en faire mention dans un rapport spécial qu’ils présentent lors de la plus prochaine
réunion du conseil d’Administration dont ils peuvent, au besoin, provoquer la convocation.
Art 36 : Contrôle interne et contrôle de gestion.
Chaque entreprise du secteur parapublic dispose d’un manuel de procédures, dont l’application fait l’objet
d’un contrôle permanent par un contrôleur interne.
Dans chaque entreprise du secteur parapublic, il est institué une cellule de contrôle de gestion. Elle est
notamment chargée, pour le compte du directeur général :
– de confectionner et de tenir à jour un tableau faisant apparaître, à partir d’indicateurs, l’évolution de
l’activité de l’entreprise ;
– de faire le point régulièrement sur l’exécution du budget et sur la situation de la trésorerie;
– de présenter trimestriellement un rapport sur la gestion de l’entreprise ;
– de suivre en permanence l’évolution des effectifs et de la masse salariale.
Chapitre 2 : Comité consultatif du secteur parapublic
Art 37 : Comité consultatif du secteur parapublic.
Le Comité consultatif du secteur parapublic est saisi pour avis de toute prise de participation directe ou
indirecte de l’État dans le capital d’une société. Si cette prise de participation a pour effet de lui donner la
majorité, elle est autorisée par la loi.
Toute cession d’action ayant pour effet de faire perdre à l’État sa participation majoritaire directe ou
indirecte dans le capital social d’une société est régie par la loi.
Outre l’attribution visée à l’alinéa 1 du présent article, le comité consultatif du secteur parapublic est saisi
pour avis de tout projet de texte relatif au secteur parapublic.
Il peut, en outre, être consulté sur toute question relative à la politique de l’État dans le secteur parapublic.
Ses règles de fonctionnement et sa composition sont fixées par décret.
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TITRE TROISIEME
Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle
des Entreprises Publiques
Art 38 : Compétences.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est compétente pour
vérifier les comptes et s’assurer du bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés par les entreprises du
secteur parapublic.
A cet effet, lesdites entreprises lui communiquent sans retard documents ou pièces justificatives qu’elle
juge utiles.
La Commission est également compétente pour vérifier les comptes et examiner les conditions de
liquidation des entreprises dissoutes.
Ses règles de fonctionnement sont fixées par décret.
Art 39 : Membre de la Commission.
La Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est présidée par un
conseiller à la Cour suprême.
Toutefois, par décret pris sur proposition du Premier Président de la Cour suprême, un autre magistrat peut
être nommé président de la Commission pour une durée n’excédant pas deux ans.
En outre sont membres de la Commission avec voix délibérative ;
– le rapporteur général ;
– des magistrats des cours et tribunaux ;
– des auditeurs à la Cour suprême ;
– des commissaires.
Les membres de la Commission sont nommés par décret pour une durée de quatre années renouvelables.
La durée de la mission des membres de la Commission ayant voix délibérative ne peut être modifiée que
par décret pris sur proposition ou après avis du président de la Commission.
Art 40 : Rapporteurs particuliers.
Des rapporteurs particuliers sont désignés par le président de la Commission avec l’accord du ministre dont
ils relèvent jusqu’à leur désignation.
Ils ont voix délibérative lorsqu’ils présentent leur rapport.
En outre, la Commission peut se faire assister par des experts agréés.
Les modalités de rémunération, ainsi que les obligations incombant à ces experts, sont précisées dans le
décret fixant l’organisation et le fonctionnement de la Commission.
Art 41 : Rapport particulier provisoire.
Les membres de la Commission et les experts dont elle s’est assurée le concours, disposent de tous
pouvoirs d’investigation sur pièces et sur place.
Le rapport particulier provisoire établi par les rapporteurs est communiqué à l’entreprise contrôlée ainsi
qu’aux départements et services intéressés afin de recueillir leurs observations écrites.
Art 42 : Assemblée plénière.
La Commission examine en assemblée plénière les rapports particuliers provisoires et les observations y
afférentes.
Assistent aux séances de l’assemblée plénière de la Commission avec voix consultative :
– le Délégué à la Réforme du secteur parapublic ou son représentant ;
– le Contrôleur financier ou son représentant ;
– un représentant du Ministre chargé des finances ;
– un représentant du ministre chargé de la tutelle technique.
Art 43 : Assemblée restreinte.
La Commission se réunit en assemblée restreinte limitée aux membres délibérants pour arrêter ses
conclusions sur les rapports particuliers consacrés aux diverses entreprises contrôlées. Elle se réunit
également dans cette formation pour arrêter son programme de vérification et son rapport général.
Art 44 : Conclusions définitives.
Les conclusions définitives de la Commission relatives à la gestion des entreprises vérifiées, aux systèmes
comptables et à la sincérité de leurs comptes, sont communiquées sous forme de note de synthèse au
Président de la République, aux autorités de tutelle, au Contrôle financier, à l’Inspection générale d’État
ainsi qu’aux dirigeants et à l’organe délibérant de l’organisme concerné.
Art 45 : Rapport spécial.
Le président de la Commission adresse au Président de la République un rapport spécial délibéré en
assemblée restreinte signalant les situations particulières dont la gravité et l’urgence appellent des mesures
immédiates.
Dans ce cas, la procédure prévue aux articles 41 (dernier alinéa) et 42 ne s’applique pas mais les
responsables concernés sont mis en demeure au préalable de présenter leurs observations sur les faits qui
sont constatés.
Art 46 : Rapport général.
La Commission exerce une mission générale et permanente de contrôle des comptes et de l’activité des
entreprises du secteur parapublic.
Elle adresse périodiquement au Président de la République un rapport général relatif à ses missions et aux
observations qu’elle a eu à formuler.
Elle signale éventuellement les modifications qui lui paraissent devoir être apportées à la structure des
organismes ou aux procédures mises en œuvre au sein desdites entreprises.
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TITRE QUATRIEME
Contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique et des sociétés anonymes à participation publique minoritaire
Chapitre premier : Généralités sur les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier
de la puissance publique et des sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
Art 47 : Les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique.
Les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique,
notamment sous la forme d’avantages en nature ou en espèces, peuvent être :
– soit des sociétés autres que les sociétés anonymes à participation publique majoritaire et les sociétés
nationales ;
– soit des associations reconnues d’utilité publique ;
– soit des fondations ou des groupements d’intérêt économique.
Art 48 : Les sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
Les sociétés anonymes à participation publique minoritaire sont des sociétés de droit sénégalais dans
lesquelles la participation publique directe ou indirecte calculée, selon les modalités définies au deuxième
alinéa de l’article 6 de la présente loi est inférieure à 50% du capital social.
Chapitre 2 : Contrôle
Art 49 : Dispositions communes.
Lorsque l’importance économique, l’intérêt stratégique de l’activité, l’étendue des aides allouées ou le
montant de la participation le justifient, les personnes morales mentionnées aux articles 47 et 48 ci-dessus
peuvent être soumises, à titre exceptionnel, sur décision présidentielle, à un contrôle de l’Inspection
générale d’État ou du Contrôle financier.
Dans les mêmes cas, une décision présidentielle peut permettre à la Commission de Vérification des
Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques d’effectuer, de sa propre initiative, un contrôle dans une
des personnes morales sus-mentionnées.
Art 50 : Dispositions particulières aux sociétés anonymes à participation publique minoritaire.
A l’exclusion de l’alinéa premier, l’article 31 de la présente loi est applicable aux sociétés anonymes à
participation publique minoritaire.
Art 51 : Dispositions particulières aux personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier
de la puissance publique.
En ce qui concerne les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance
publique, la Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques est
compétente, notamment pour contrôler l’exécution des conventions ou cahiers des charges, par lesquels des
aides ou facilités financières, sous une forme quelconque, leur ont été accordées par l’État.
Le président de la Commission rend compte au Président de la République et aux ministres de tutelle des
manquements constatés dans l’exécution des engagements souscrits ou de l’utilisation abusive des facilités
ou avantages conférés en vertu de ces conventions ou cahiers des charges.
Le cas échéant, il propose de soumettre les comptes des personnes intéressées au contrôle de la
Commission.
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TITRE CINQUIEME
Dispositions transitoires
Art 52 : Les établissements publics à caractère industriel et commercial, les sociétés nationales et les
sociétés anonymes à participation publique majoritaires devront mettre leurs statuts et règles d’organisation
et de fonctionnement en conformité avec la présente loi dans le délai d’un an pour compter de sa date
d’entrée en vigueur.
Art 53 : La loi n°87-19 du 3 août 1987 relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur
parapublic et au contrôle des personnes morale de droit privé bénéficiant du concours financier de la
puissance publique est abrogée.
La présente loi sera exécutée comme loi de l’État.
Fait à Dakar le 26 juin 1990.
Abdou DIOUF

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