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Proposition de corrigé de l’examen d’essai – UE 111 Introduction au Droit – Session 2008 - Page 1 sur 4

I - ETUDE DE SITUATIONS PRATIQUES (10 pts)

1) Cas LAPAGE / QUIDOIT (5 points)

Deux particuliers, Madame LAPAGE et Monsieur QUIDOIT, sont en litige. En effet, il y a un mois, en vertu
d’un acte sous seing privé, Madame LAPAGE a vendu et livré à Monsieur QUIDOIT des livres anciens de
grande valeur pour la somme de 5 000 euros payable sous trente jours. Or, sans raison valable, Monsieur
QUIDOIT, vient d’annoncer à Madame LAPAGE qu’il ne la paiera pas. Madame LAPAGE prévient Monsieur
QUIDOIT que, si celui-ci persiste à ne pas régler le prix de vente, elle se verra obligée de lui réclamer 6 000
euros tenant compte de dommages-intérêts, en l’assignant devant le TGI ; lequel est, selon elle, seul compétent
pour connaître de cette affaire.

Comment déterminer la juridiction qui, au premier degré, a compétence d’attribution pour connaître d’un litige
entre particuliers ?

Tout litige dont la résolution est confiée à la justice doit d’abord être porté, sur la saisine effectuée par la partie
demanderesse, à l’appréciation de la juridiction du 1er degré compétente en la matière. En droit processuel
français, la compétence d’attribution d’une juridiction (compétence ratione materiae : compétence quant à la
nature du litige) est déterminée à partir de plusieurs critères : le domaine de l’affaire à examiner (administratif,
pénal, civil, commercial,…), l’objet de l’action en justice (action mobilière ou immobilière,…) et
éventuellement le montant de l’affaire (valeur de la chose revendiquée, montant des dommages-intérêts
réclamés,…).

Lorsque le litige n’est pas de la compétence des juridictions de l’ordre administratif (ces juridictions statuent
sur des différends mettant en jeu une règle de droit public et opposant les personnes publiques ou les
personnes publiques et les particuliers), il est de la compétence des juridictions de l’ordre judiciaire. En ce cas,
si le litige ne relève pas d’une qualification pénale, il doit être soumis à la juridiction non répressive
compétente. Au 1er degré, si les données de l’affaire ne justifient pas la compétence d’une juridiction non
civile (ex : le tribunal de commerce statue sur les litiges entre commerçants et relatifs à une opération
commerciale ; le conseil de prud’hommes statue sur les litiges individuels du travail ;…), la compétence
d’attribution revient à l’une des juridictions civiles que sont : la juridiction de proximité (JDP), le tribunal
d’instance (TI) ou le tribunal de grande instance (TGI). En effet, ces juridictions connaissent essentiellement
des litiges de droit civil et, notamment, des litiges opposant des particuliers (en droit des personnes, droit des
biens, droit de la responsabilité civile,…). Sauf compétence spéciale de l’une de ces trois juridictions (ex : les
actions dont un contrat de louage d’immeuble est l’objet, sont de la compétence exclusive des TI ; les actions
en revendication immobilière sont de la compétence exclusive des TGI ;…), la répartition entre elles de la
compétence d’attribution s’opère au regard du montant de l’affaire. Ainsi, la JDP statue jusqu’à la valeur de
4 000 euros, le TI statue au-delà ce cette valeur et jusqu’à 10 000 euros ; le TGI statuant au-delà de
10 000 euros.

En l’espèce, Madame LAPAGE, une particulière, entend confier à la justice le soin de trancher le litige qui
l’oppose à un autre particulier, Monsieur QUIDOIT. Pour ce procès débutant, une juridiction française du 1er
degré doit donc être saisie. En l’absence des éléments conférant compétence d’attribution aux juridictions
administratives, cette compétence appartient aux juridictions judiciaires. Si l’on écarte toute qualification
pénale, la compétence d’une juridiction non répressive s’impose. Le litige entre Madame LAPAGE et
Monsieur QUIDOIT est manifestement de nature civile. Par conséquent, il convient de s’adresser soit à la
JDP, soit au TI soit au TGI. Le litige (non paiement de biens meubles vendus : des livres anciens) ne relevant
pas de la compétence exclusive de l’une de ces juridictions, c’est le montant de l’affaire (6 000 euros tenant
compte de dommages-intérêts) qui renseigne sur la juridiction à saisir. Il en résulte que, pour assigner
Monsieur QUIDOIT et contrairement à ce qu’elle croit, Madame LAPAGE doit ester en justice devant le TI et
non le TGI. À noter que la question de la compétence territoriale juridictionnelle ne se pose pas ici.

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2) Cas LAGARDE / DESTROY (5 points)

Voici quatre ans, la nue-propriété d’un ensemble immobilier composé d’un terrain sur lequel étaient bâtis une
maison principale et un pigeonnier a été attribuée à Monsieur LAGARDE ; tandis que l’usufruit de cet
ensemble est revenu à Madame DESTROY. Au prétexte qu’elle ne supportait plus la vue du pigeonnier,
Madame DESTROY a, la semaine dernière, fait démolir cet édifice par une entreprise spécialisée. Très en
colère, Monsieur LAGARDE, qui apprend seulement maintenant cette nouvelle, informe Madame DESTROY
qu’il y a là matière à demander qu’elle soit déchue de son usufruit.

Un usufruitier peut-il être déchu de son droit d’usufruit et pour quelle raison ?

L’usufruit est un droit subjectif (prérogative individuelle reconnue dans le cadre du droit positif) patrimonial
(évaluable en argent) réel (portant sur une chose) et démembré de la propriété (l’usufruit ne confère à son
titulaire, l’usufruitier, qu’une partie des prérogatives dévolues au propriétaire : ainsi, l’usufruitier se voit
octroyer l’usus et le fructus, c’est-à-dire le droit de se servir de la chose en question et d’en percevoir les
fruits ; alors que l’abusus, c’est-à-dire le droit d’effectuer sur la chose concernée les actes de disposition, en
d’autres termes des actes susceptibles de compromettre de façon significative la composition du patrimoine
comme les actes de vente, de donation, de destruction,… appartient au nu-propriétaire, avec cependant
quelques limitations du fait de l’existence de l’usufruit). Selon l’article 578 du Code civil : « L’usufruit est le
droit de jouir des choses dont un autre a la propriété, comme le propriétaire lui-même, mais à la charge d’en
conserver la substance ».

L’usufruit est un droit temporaire qui peut s’éteindre pour différentes causes : le décès de l’usufruitier
personne physique ou l’expiration d’un délai de trente ans pour l’usufruitier personne morale ; l’arrivée du
terme fixé conventionnellement ; la renonciation de l’usufruitier à son droit ; le non-usage du droit d’usufruit
pendant trente années ; la consolidation du droit de l’usufruitier par la réunion au bénéfice de la même
personne de la nue-propriété et de l’usufruit ; la perte de la chose, mais avec report sur l’indemnité
d’assurance ; l’expropriation pour cause d’utilité publique, mais avec report sur l’indemnité d’expropriation ;
ou la déchéance du droit de l’usufruitier qui abuse de son droit.

Ainsi, si l’usufruitier a le droit de faire usage de la chose sur laquelle porte son usufruit et s’il a le droit d’en
percevoir les fruits (ce que produit la chose avec régularité sans que sa substance en soit altérée : fruits naturels
tels que les pommes ou les bananes ; fruits civils tels que les loyers,…), il ne peut accomplir sur la chose un
acte de disposition au risque d’engager sa responsabilité envers le nu-propriétaire qui peut alors demander la
déchéance de l’usufruit pour abus de jouissance.

En l’espèce, le droit d’usufruit de Madame DESTROY porte sur un ensemble immobilier composé d’un
terrain sur lequel étaient bâtis une maison principale et un pigeonnier. Cela signifie que Madame DESTROY,
usufruitière, a le droit d’utiliser chacun de ces biens et le droit d’en percevoir les fruits éventuels. Mais il lui
est interdit de porter atteinte, par un quelconque acte de disposition, à la substance du bien sur lequel porte son
usufruit. Par conséquent, Madame DESTROY n’était pas habilitée à faire détruire le pigeonnier. En agissant
ainsi, elle a effectué un acte de disposition attentatoire à la substance du bien sur lequel porte son usufruit et
Monsieur LAGARDE, nu-propriétaire, a raison de considérer qu’il y a là un bon motif pour demander à ce que
Madame DESTROY soit déchue de son droit d’usufruit.

II - COMMENTAIRE DE DOCUMENT (5 points)

Le document à commenter est extrait d’une décision de justice récente (le 23 mai 2007) rendue par la chambre
sociale de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français : la Cour de cassation. On sait à quel point la Cour
suprême contribue, au titre de la jurisprudence, à l’élaboration du droit en toutes ses branches. Il en est ainsi, dans
l’extrait rapporté, en matière de preuve.

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En effet, toute allégation en justice doit être prouvée. À cet égard, les plaideurs disposent de modes de preuve
dûment répertoriés ; certains (les preuves parfaites) ayant une force probante supérieure à d’autres (les preuves
imparfaites). Les preuves parfaites lient le juge auquel elles sont présentées ; ce sont : l’acte authentique, l’acte
sous seing privé, l’aveu judiciaire et le serment décisoire. Les preuves imparfaites laissent un large pouvoir
d’appréciation au juge qui statue en son intime conviction ; ce sont : le témoignage, les présomptions, l’aveu
extrajudiciaire, le serment supplétoire et le commencement de preuve par écrit.

Il importe donc, pour un justiciable, de connaître la qualification et la force de la preuve dont il se prévaut. Or, les
nouvelles technologies génèrent de nouveaux modes de preuve. En l’espèce, la Cour de cassation se prononce sur
la force probante des SMS (A) et sur les conditions de leur recevabilité comme mode de preuve (B).

A - La force probante du SMS

Selon la Haute juridiction, les « messages écrits téléphoniquement adressés, dits SMS » sont comparables à
des conversations téléphoniques enregistrées et sont effectivement des modes de preuve (« l’enregistrement
d’une conversation téléphonique privée,… la preuve ainsi obtenue »).

Bien que cela ne soit pas explicite, par élimination des autres modes de preuve, le SMS apparaît comme un
commencement de preuve par écrit ; à savoir l’une des preuves imparfaites. On se souvient que le
commencement de preuve par écrit est un écrit quelconque ne remplissant les conditions exigées par la loi
pour être une preuve écrite parfaite. Par extension jurisprudentielle, le commencement de preuve par écrit est
tout « indice » ne répondant pas à la définition d’un autre mode de preuve, émanant de celui contre lequel la
demande est formée et rendant vraisemblable le fait allégué.

Pour autant, tout SMS et tout commencement de preuve par écrit sont-ils recevables en justice ?

B - La recevabilité du SMS comme mode de preuve

La Cour de cassation rappelle qu’un commencement de preuve par écrit n’est recevable en justice comme
mode de preuve qu’à la condition qu’on se le soit procuré de manière loyale, c’est-à-dire au vu et au su de
l’intéressé auquel on l’oppose (« l’enregistrement d’une conversation téléphonique privée, effectué à l’insu
de l’auteur des propos invoqués, est un procédé déloyal rendant irrecevable en justice la preuve ainsi
obtenue »).

Toutefois, la Cour décide que le SMS, commencement de preuve par écrit, est une preuve recevable en
justice parce que loyalement obtenue en raison de ce que l’émetteur du SMS ne peut ignorer que son
message est enregistré sur l’appareil du destinataire ; lequel peut donc le produire à l’appui de ses prétentions
(« si l’enregistrement d’une conversation téléphonique privée, effectué à l’insu de l’auteur des propos
invoqués, est un procédé déloyal rendant irrecevable en justice la preuve ainsi obtenue, il n’en est pas de
même de l’utilisation par le destinataire des messages écrits téléphoniquement adressés, dits SMS, dont
l’auteur ne peut ignorer qu’ils sont enregistrés par l’appareil récepteur …»).

En conclusion, le SMS est un commencement de preuve par écrit supposé obtenu loyalement, mais qui n’en
demeure pas moins une preuve imparfaite.

III - QUESTION DE COURS (5 points)

Toute personne physique (personne humaine) est juridiquement identifiée à partir de divers éléments dont le nom,
la nationalité, le domicile,…

Toute personne physique doit donc en principe avoir un domicile, défini à l’article 102 du Code civil : « Le
domicile de tout Français, quant à l’exercice de ses droits civils, est au lieu où il a son principal
établissement… ».

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Autrement dit, le domicile d’une personne est au lieu où elle réside à titre principal et où elle exerce l’essentiel de
ses activités civiles. Cependant, le législateur tient compte de situations particulières pour déterminer le domicile
de certaines personnes (personnes incapables réputées domiciliées chez leur représentant légal, membres des
professions itinérantes, personnes « sans domicile fixe »,…).

Il est à noter que le « siège social » est aux personnes morales (groupements dotés de la personnalité juridique) ce
que le domicile est aux personnes physiques.

Il est important que toute personne ait un « domicile » car cette notion présente différents intérêts pratiques.
Ainsi, le « domicile » concourt à la détermination de la compétence des juridictions. En effet, toute affaire portée
en justice doit être présentée à la juridiction compétente tant du point de vue de la compétence d’attribution
(compétence ratione materiae) que du point de vue de la compétence territoriale (compétence ratione loci).

Or, par principe, la compétence territoriale d’une juridiction dépend du lieu du « domicile » du défendeur (la
personne assignée) : « La juridiction territorialement compétente est, sauf disposition contraire, celle du lieu où
demeure le défendeur. S’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur saisit, à son choix, la juridiction du lieu où
demeure l’un d’eux » (art. 42 NCPC).

Pour autant, le « domicile » n’est pas le seul critère de détermination de la compétence territoriale des juridictions
lorsque la loi en dispose autrement (ex : en matière pénale, la juridiction compétente peut aussi être celle dans le
ressort de laquelle l’infraction a été perpétrée ; en matière contractuelle, la juridiction compétente peut aussi être
celle du lieu de l’exécution du contrat litigieux ; en matière réelle immobilière, la juridiction compétente est
uniquement celle du lieu où est situé l’immeuble ;…).

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