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Le Parlement européen a été sous les feux de l’actualité cette semaine, non du fait d’une activité législative
importante, mais à cause de ses positions sur la question tunisienne et sur la liberté des médias en Hongrie.
Pour la délégation socialiste française, le silence du Parlement européen sur la révolution tunisienne - et même
de notre groupe politique - a été douloureux. C’est pourquoi les socialistes français ont décidé de s’exprimer en
leur nom, en tant que délégation, par un appel pour que l’Union européenne soutienne la transition
démocratique en Tunisie, que vous trouverez dans ce bilan de session.
Sur la question de la liberté des médias en Hongrie, et de la venue de Viktor Orban au Parlement européen, les
socialistes français estiment qu’il faut réfléchir à une véritable stratégie pour contrer ce populiste provocateur ;
« l’attaquer frontalement, c’est lui rendre service » estime Catherine Trautmann. « Nous devons bien sûr
condamner la loi sur les médias », précise la présidente de la délégation socialiste française ; « il faut pour
défendre les valeurs de l’Union mener trois batailles : juridique, politique et médiatique ». La délégation a
communiqué pendant cette session pour esquisser une méthode. Concernant les priorités de la présidence
Hongroise, Pervenche Berès, présidente de la commission emploi et affaires sociales, a mis en lumière la
nécessité d’une vigilance accrue sur l'agenda social européen et national de cette présidence.
Un sujet législatif important était également à l’ordre du jour de cette session : la question des soins de santé
transfrontaliers. Bernadette Vergnaud, vice-présidente de la commission du marché intérieur, et Gilles
Pargneaux, membre de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire, ont mené un
travail de fond pour modifier en profondeur le texte initial, une petite directive Bolkestein, qui organisait une
santé à deux vitesses. Tous deux se félicitent de la suppression des menaces que portait cette directive, tout en
regrettant un texte « sans ambition ».
Haïti et le coût des procédures d’asile sont aussi les sujets de cette session sur lesquels des membres de la
délégation ont travaillé : vous retrouverez dans les pages suivantes les positions que nous avons défendues,
dans la presse et dans l’hémicycle.
Bonne lecture !
Appel des socialistes français pour que l’Union européenne soutienne
la transition démocratique en Tunisie
mercredi 19 janvier 2011
Suite au soulèvement populaire contre le régime de Ben Ali et à la brutalité inacceptable de la réaction du
pouvoir alors en place, le processus démocratique engagé doit maintenant trouver tout son espace. L'Union
européenne doit accompagner la Tunisie sur son nouveau chemin vers une démocratie stable, pluraliste et
laïque et aider les Tunisiens à ne pas perdre leur liberté tout juste gagnée, dans le respect total de leur
souveraineté. Le silence injustifiable dont fait preuve le Parlement européen à ce jour amène les socialistes
français à lancer un appel à la responsabilité de l'Union européenne dans le soutien à la démocratie en Tunisie.
Nous souhaitons que l’Union européenne utilise sans délais tous les moyens dont elle dispose pour exprimer sa
solidarité avec le processus en marche et promouvoir l’Etat de droit et les libertés politiques.
Du point de vue de la préparation des élections, nous voulons que l'Union aide à garantir la sincérité des
scrutins (présidentiel et législatif) et à la participation de toutes les composantes politiques à la consultation.
Les outils existent, il faut les utiliser : à commencer par la mise sur pied d'une mission d'observation électorale
en bonne et due forme. Il est aujourd'hui indispensable de soutenir la réforme des lois électorales, la
reconnaissance légale de tous les partis, associations et ONG, ainsi que l'amnistie effective des prisonniers
politiques.
Du point de vue du soutien financier, l'UE a déjà prévu 240 millions d'euros à destination de la Tunisie pour la
période 2011-2013. Il faut dès maintenant envisager comment ces fonds peuvent être redirigés pour financer la
politique d'accompagnement que nous proposons et complétés par une enveloppe financière exceptionnelle
consacrée à l'assistance juridique, le soutien à la société civile et à la liberté de la presse. L'Union doit répondre
à l'urgence de la situation : les associations, ONG, mais aussi les partis politiques jusqu'ici réduits au silence
auront besoin de se structurer à l'échelle nationale en un temps très court. Priorité devra aussi être accordée à
la presse et à l'information, grâce à des subventions d'ampleur octroyées pour le lancement de nouveaux
médias. Mais l'Union européenne doit surtout adopter une approche de long terme à l'égard du développement
politique, économique et social de la Tunisie : nous devons soutenir financièrement la transition démocratique
dans un esprit de coopération et de solidarité. Une fois les élections passées, nous voulons que la stabilité des
autorités nouvellement élues soit renforcée par des moyens financiers et des accords politiques, économiques
et commerciaux à la hauteur de l'ambition démocratique.
Du point de vue de la Justice, sans laquelle une reconstruction politique saine sera impossible, nous appelons
enfin à une décision européenne de blocage des avoirs des dirigeants du régime de Ben Ali.
Les socialistes français au Parlement européen sont résolus à développer ces thèmes dans la future résolution
de l'assemblée européenne sur la Tunisie. Alors que le peuple Tunisien mène courageusement sa révolution pour
conquérir sa liberté, le Parlement européen doit être à ses côtés dans ces instants historiques.
Communiqué de presse
La délégation socialiste française regrette profondément que le Parlement européen ait raté l'occasion de
s'exprimer clairement sur la situation en Tunisie.
« Alors que le peuple Tunisien mène courageusement sa révolution pour arracher sa liberté, le Parlement
européen doit être à ses côtés dans ces instants historiques », insiste Catherine Trautmann, présidente de la
délégation socialiste française au Parlement européen.
« C’est pourquoi nous avons pris l’initiative de rédiger un appel fait de propositions concrètes, qui dresse les
grandes lignes de ce que nous attendons de la résolution parlementaire : nous ne pouvons pas attendre la mini-
session du 2-3 février pour débattre de la position politique du Parlement européen. Notre délégation s’est
exprimée très clairement sur la situation en Tunisie dès le début des évènements : nous avions notamment
appelé à la suspension des négociations pour le statut avancé, pour ainsi faire pression sur l’ancien régime alors
en place. Nous avions également souhaité la suspension de l’accord d’association, avec la pleine application de
l’article 2. Nous souhaitons maintenant que l’Union européenne utilise tous les moyens à sa disposition pour
promouvoir l’Etat de droit et les libertés politiques, car il y va du respect des valeurs de l’Union européenne »,
explique l’eurodéputée.
« Les Tunisiens ont déjà fait preuve d'une extraordinaire abnégation pour mettre à bas un régime
antidémocratique et corrompu ; il n'en demeure pas moins que le plus dur reste à venir : la transition sereine,
assumée par le peuple, vers des institutions représentatives et reconnues de tous. Cet enjeu nous implique
particulièrement en tant que socialistes français, mais rejoint les valeurs mêmes de l'Union, qui doit en cela
accompagner et soutenir les Tunisiens », conclut Catherine Trautmann.
Communiqué de presse
Pour la délégation socialiste française, le Parlement européen n’a pas été à la hauteur face à la loi sur les
médias en Hongrie.
« Face à un chef de gouvernement populiste, qui instrumentalise les critiques dont il fait l'objet pour se
présenter en victime de l'Europe auprès de ses citoyens, nous devons mener un double combat, politique et
juridique. Juridiquement, nous sommes armés : les travaux des membres de la commission en charge des
libertés civiles au Parlement européen nous permettent de pointer ce qui dans la loi hongroise sur les médias
n’est pas compatible avec le droit et les valeurs communautaires ; les travaux de la Commission européenne
devraient encore davantage préciser ce travail » explique Catherine Trautmann, présidente de la délégation
socialiste française au Parlement européen.
« Mais politiquement, nous n’avons pas été à la hauteur. Le peuple hongrois a été le fer de lance de la liberté en
Europe : nous devons agir avec intelligence pour l’aider à lutter contre les mesures liberticides de Viktor Orban.
Sans liberté de la presse, sans contre-pouvoir, il n’y a pas de démocratie », souligne l’eurodéputée.
« Face aux réponses simplistes des populistes aux questions et problèmes complexes que vivent les citoyens
hongrois et européens, nous ne devons pas rentrer dans leur jeu démagogique : si des citoyens désignent
aujourd’hui des dirigeants populistes dans plusieurs Etats membres, c’est parce que la précarité dans laquelle ils
vivent les prive déjà de liberté. Face à cela, l’urgence est de défendre, de porter, d’expliquer un programme
politique et des propositions concrètes afin de dessiner les contours d’une alternative progressiste », ajoute
l’eurodéputée.
« C’est pourquoi nous insistons tant sur le programme de travail de la présidence hongroise qui devrait
contribuer à maîtriser la finance et à soutenir la monnaie européenne, à empêcher que les citoyens européens
paient les errements de la finance casino ; elle devrait également s'atteler au soutien à l'emploi par une
politique industrielle dynamique et garantir les conditions sociales des travailleurs au lieu de défendre une
fragilisation des retraites et des allocations chômage. »
« Contrairement à l'accueil volontairement démonstratif que le PPE, conduit par Joseph Daul, a réservé à Viktor
Orban au détriment de la clarté du message politique qu'il aurait du lui rappeler, ce dernier sera jugé sur sa
capacité à relever un double défi : celui de la démocratie et du respect des valeurs de l'Union et celui de la
réponse aux attentes des citoyens européens », conclut Catherine Trautmann, au nom de l’ensemble de la
délégation socialiste française.
Communiqué de presse
A l'occasion de la présentation du programme de la présidence hongroise par le Premier ministre Victor Orban,
Pervenche Berès, Présidente de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen
appelle à la vigilance sur le volet social de cette présidence.
« Le renforcement du dialogue social et la lutte contre la pauvreté sont des éléments clés de la stratégie UE
2020 sur lesquels la présidence belge s'est fortement mobilisée. Nous attendons le même engagement de la
part de la présidence hongroise. Les Etats membres, et surtout la présidence, doivent mettre en place des
mesures fortes dans leurs programmes nationaux de réforme pour remplir ces objectifs. » souligne Pervenche
Berès.
« Cette vigilance est de mise quand on sait qu'au plan national le gouvernement hongrois contourne toute
consultation avec les partenaires sociaux et la société civile pour adopter des lois controversées dans la hâte,
telle qu'une "flat tax" sur l'impôt sur le revenu de 16%, dénuant l'impôt de toute progressivité et d'effet
redistributif. Ce sont les ménages les plus modestes qui paient la baisse d'impôt des plus riches ! Nous
attendons des propositions concrètes de la présidence sur la mise en place de la plateforme de lutte contre la
pauvreté ainsi que la place de l'emploi et des questions sociales dans le paquet de semestre européen et
exigeons qu'elle corrige les propositions de la Commission qui font du niveau des salaires et de l'âge de départ à
la retraite la seule variable d'ajustement en passant outre les partenaires sociaux. Elles remettent
profondément en cause le dialogue social, ce n'est pas ce que les citoyens entendent par "bonne gouvernance
économique"."
Communiqué de presse
Un an après le tremblement de terre qui a frappé Haïti, le Parlement européen a débattu hier à Strasbourg de la
situation dans ce pays ; une résolution a été votée aujourd’hui. L'occasion pour la délégation socialiste française
d'exprimer une nouvelle fois sa solidarité avec le peuple haïtien et d'exhorter la communauté internationale, et
en particulier l'Union européenne, à maintenir ses efforts de financement pour permettre à ce pays de se
redresser.
Car les sujets d'inquiétudes sont nombreux. Ainsi le processus de reconstruction est au point mort : "alors que
le sud de l'île est toujours en ruine, il est inadmissible que les fonds débloqués jusqu'à maintenant n'aient
pratiquement pas servis au déblaiement des millions de tonnes de gravats qui jonchent encore le sol de Port-
au-Prince", s'indigne Patrice Tirolien, eurodéputé de la Guadeloupe.
A cet écueil s'ajoutent les conditions de vie déplorables du million de déplacés qui survit toujours dans des
camps de fortune, l'épidémie de choléra et la crise politique dans laquelle est plongé le pays. Rappelant que les
troubles politiques ne font qu'empirer la situation, Vincent Peillon prévient: "si l'urgence humanitaire demeure,
il n'y aura pas de solution durable sans la tenue d'élections libres. Le peuple haïtien a plus que jamais besoin de
stabilité, que seules des institutions légitimes, démocratiques et pleinement opérationnelles peuvent lui
garantir".
Face aux échecs successifs de l'aide internationale dans ce pays, "l'Union européenne se doit de mettre tout en
œuvre pour accompagner le futur gouvernement haïtien dans l'organisation d'institutions au service de sa
population" conclut Patrice Tirolien
Communiqué de presse
La délégation socialiste française au Parlement européen se félicite du chemin parcouru depuis la proposition
initiale de la Commission européenne sur la question des soins de santé transfrontaliers, et du compromis avec
le Conseil voté aujourd’hui.
« Initialement, la proposition de la Commission européenne considérait la santé comme une marchandise
comme les autres, ce qui est inacceptable. L’accord voté aujourd’hui permet d'éviter une santé à deux vitesses
et de sauvegarder nos systèmes de protection sociale, grâce au rétablissement d'une autorisation préalable pour
les soins hospitaliers ou coûteux. Ce texte constitue par ailleurs une avancée pour la sécurité juridique et
médicale des patients, ainsi que pour la qualité de l'information qui doit leur être fournie », explique Bernadette
Vergnaud, vice-présidente de la commission en charge du marché intérieur.
Gilles Pargneaux, membre de la commission de l’environnement, s’est également félicité du « distinguo clair
entre la mobilité des patients et le tourisme médical : la mobilité doit être facilitée et encadrée, tandis que le
tourisme médical doit être combattu. La santé n’est pas une marchandise ni un service comme un autre et ne
doit pas être considérée comme tel. La santé doit être solidaire, efficace et universelle ».
« Mais ce texte est malgré tout une occasion manquée de faire réellement progresser le modèle social européen
dans le domaine de la santé. Des sujets essentiels, comme la mobilité des professionnels, la démographie
médicale, ou le vieillissement de la population ne sont pas abordés », regrette Bernadette Vergnaud. « Je
compte sur de futures propositions législatives pour remédier à ces problèmes, et attends que la Commission
fasse preuve de volontarisme sur ces questions essentielles », conclut l’eurodéputée.
De son côté, Gilles Pargneaux regrette que cette directive ne soit pas accompagnée d’une réflexion globale sur
les disparités européennes en matière de santé. « Aujourd’hui, les niveaux des services de santé ne sont pas les
mêmes en Pologne, en Espagne, en France ou en Angleterre. Nous savons tous qu’il existe des disparités de
moyens financiers alloués, de capacités d’accueil des infrastructures, de formations et d’expertises. A l’avenir,
nous devons garantir une couverture territoriale homogène sur l’ensemble des 27 membres, établir des critères
de convergence et faire évoluer la couverture santé vers le haut. ».
Communiqué de presse
La législation européenne en matière d'asile est en cours de révision. Il s'agit de mettre fin aux disparités qui
subsistent entre les systèmes nationaux d'asile et de mettre en place un véritable régime d'asile européen
commun à l'horizon 2012.
Sylvie Guillaume, rapporteur sur la révision des procédures d'asile, défend une harmonisation vers le haut des
procédures, afin d'améliorer la qualité et l'efficacité de l'ensemble du système d'instruction des demandes
d'asile. Or le Conseil européen bloque une telle perspective, au titre qu'en période de crise, les coûts
supplémentaires engendrés par une telle harmonisation seraient trop importants. C'était l'enjeu du débat qui
s'est tenu le mercredi 19 janvier dans l'hémicycle strasbourgeois.
« Les Etats membres sont braqués sur la question des coûts, analyse Sylvie Guillaume, alors que ce sont les
divergences du système actuel qui coutent cher : procédures longues et peu efficaces générant de nombreux
recours, frais d'accueil et de rétention... Harmoniser les procédures vers le haut et donc améliorer globalement
l'efficacité du système permettrait de faire de véritables économies à moyen terme. »
« Des éléments chiffrés insuffisants de la part de la Commission entretiennent le flou sur ce sujet et
permettent au Conseil de maintenir un blocage des discussions, continue l'eurodéputée. Si nous devons évoquer
précisément les coûts, très bien, mais analysons aussi les coûts engendrés par le système Dublin auquel les
Etats membres sont très attachés, alors que son efficacité est largement sujette à caution », ajoute
l’eurodéputée.
« L'argument de la crise économique est facilement utilisé par le Conseil, conclut Catherine Trautmann,
présidente de la délégation socialiste française, et si nous sommes conscients des contraintes budgétaires
auxquelles sont soumis les Etats membres, les droits fondamentaux ne doivent pas être sacrifiés au profit de la
rigueur économique ».
Communiqué de presse
La délégation socialiste française a dénoncé avant-hier l'hypocrisie des députés européens UMP, qui imposent
la rigueur budgétaire en France et en Europe, et demandent dans le même temps des politiques agricoles et de
cohésion qui restent fortes.
"Prétendre faire toujours plus avec moins est malhonnête et démagogique", réitère Catherine Trautmann.
Pour preuve, lors des votes sur le budget 2011, la délégation UMP a par exemple voté contre :
- la création d'une ligne "ressources propres – taxe sur les transactions financières" ; seule Sophie Auconie a
voté pour parmi les signataires de la lettre à Bruno Le Maire. Alain Cadec et Maurice Ponga ont voté contre,
Marie-Thérèse Sanchez-Schmid n’a pas pris part au vote. Où est la cohérence ?
- le dépassement des plafonds financiers sur la rubrique du budget qui concerne notamment le Fonds Social
Européen (FSE) et le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Ce dépassement était proposé par
l’ensemble des socialistes européens, pour atteindre un niveau de crédits de paiement suffisant ; en refusant
d'aller au-delà des plafonds, les élus UMP et PPE ont obéi aux injonctions du Conseil.
Par ailleurs, la décision du report du positionnement du Parlement européen sur le financement complémentaire
d'ITER en 2012 et 2013 a été prise en conférence des présidents, et ne remet aucunement en cause le projet.
Enfin, sur la question des ressources propres - qui permettraient précisément de financer les politiques
structurelles de l'Union européenne - Jean-Pierre Audy, président de la délégation UMP au Parlement européen,
a expliqué pourquoi et comment "sur le budget, Alain Lamassoure[1] avait tout lâché", lors d'un webdébat
organisé par Toute l'Europe, et face à Catherine Trautmann [le débat est disponible sur le site de Toute l'Europe,
en cliquant ici ; le budget est le dernier sujet traité].
La délégation socialiste travaille, avec responsabilité, sur les questions cruciales que sont l'avenir de la PAC et
l'avenir de la politique de cohésion. "La commission SURE sur les perspectives financières de l'Union
européenne, à laquelle je participe, est chargée de faire des propositions concrètes sur le futur périmètre
financier des politiques communautaires, précise l'eurodéputée Estelle Grelier. C'est dans le cadre de ces
travaux que les positions des différents groupes politiques sur les politiques sectorielles, dont la PAC et la
politique de cohésion, sont aujourd'hui exprimés et débattus sérieusement".
Liberté de la presse
une situation très préoccupante en Europe
mercredi 12 janvier 2011
La délégation socialiste française au Parlement européen condamne l'entrée en vigueur de la loi hongroise sur
les médias et ce, le jour même où la Hongrie prend la présidence de l'Union européenne.
Catherine Trautmann, au nom de l’ensemble de la délégation socialiste française, précise la stratégie adoptée : «
Avec nos camarades du groupe S&D, nous demandons à la commission des libertés civiles d’étudier la loi
hongroise et ses contradictions avec les textes fondamentaux de l'UE. Si cela s’avère nécessaire, nous sommes
favorables à l’utilisation de l’article 7 du traité de Lisbonne pour sanctionner la Hongrie. Par ailleurs, nous
saisirons la venue de Viktor Orbán à Strasbourg lors de la session de janvier pour l’interpeler sur cette question.
Ce dernier semble vouloir se conformer au droit communautaire et à ses valeurs ; nous attendons un
engagement ferme dans ce sens ».
La délégation socialiste française s’étonne également du silence assourdissant du Président du Conseil
européen : « van Rompuy doit rappeler à l’ordre Viktor Orban. Il en va de la crédibilité de l’Union européenne et
de ses valeurs », ajoute l’eurodéputée.
En conclusion, Catherine Trautmann insiste pour que « cette question de la liberté de la presse – essentielle –
ne fasse pas oublier la faiblesse du programme de travail de la présidence hongroise, et notamment la
disparition de tout engagement en faveur des Rroms ».
Communiqué de presse
Pervenche Berès, Présidente de la commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen,
exprime sa plus vive inquiétude après la publication de l'examen annuel de croissance et du rapport conjoint sur
l'emploi de la Commission.
En faisant de l'assainissement budgétaire l'alpha et l'omega d'un retour à la croissance, la Commission se fait
l'élève zélé de la doctrine des marchés financiers.
Au lieu de reconnaitre le modèle social européen comme un atout dans la compétition mondiale et comme un
facteur de stabilité, de croissance fondée sur la demande intérieure et de stimulation de la recherche et de
l'innovation, la Commission le sacrifie sur l'autel de la rigueur. Elle prend le risque de détruire les stabilisateurs
automatiques dont l'utilité face à la crise a été reconnue.
Pour Liêm Hoang-Ngoc, membre de la commission des affaires économiques et monétaires, l'analyse de la
Commission délaisse délibérément des indicateurs pourtant cruciaux. "Pour justifier ses politiques de
dérégulation sociale, elle s'interdit ainsi de regarder le niveau inquiétant de sous-utilisation des capacités de
production résultant d'une demande insuffisante. Imposer des politiques de soutien de l'offre dans ces
conditions n'aura aucun impact sur l'emploi, alors que les politiques d'austérité continueront au contraire
d'étouffer une demande et un pouvoir d'achat déjà anémiques".
M. Barroso se cache derrière la subsidiarité lorsqu'il s'agit de taxer les transactions financières, de lutter contre
le dumping fiscal ou encore de proposer des euro-obligations. Il n'a malheureusement pas pris les mêmes
préoccupations pour s'immiscer dans des compétences nationales, du ressort des partenaires sociaux, en
attaquant de front les systèmes de retraite, la législation sur la protection de l'emploi et le niveau des salaires.
C'est une violation inacceptable des fondements du dialogue social qui est proposé aux Etats membres
consentants.
"Les plans de rigueur imposés aux Etats membres ayant sollicité l'aide financière de l'Union étaient
préoccupants. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de l'Union qui s'y soumet. Il s'agit là d'un changement profond du
pacte social entre les citoyens européens et leurs gouvernements dénué de tout fondement démocratique. Le
Parlement européen et les parlements nationaux doivent s'inscrire dans le semestre européen pour s'opposer à
l'usage que la Commission de M. Barroso veut en faire" déclare Pervenche Berès.
Communiqué de presse
Les députés PPE français Sophie Auconie, Alain Cadec, Maurice Ponga et Marie-Thérèse Sanchez-Schmid ont
écrit aujourd’hui à Bruno Le Maire pour, prétendument, défendre la politique de cohésion. Dans leur
communiqué de presse, ils soulignent que « la France n'a pas à choisir entre un assainissement des finances
publiques, une politique agricole commune forte et une politique régionale ambitieuse ».
Les députés S&D français dénoncent l'hypocrisie d’une telle déclaration.
En effet, pour Estelle Grelier, membre de la commission des budgets et de la commission sur les défis politiques
de l'Union européenne, « les députés UMP se félicitent de signer une telle lettre, alors qu'ils viennent d'imposer
la rigueur budgétaire en France et en Europe, de bloquer l’octroi de ressources propres à l’Union européenne, et
de refuser de financer les nouvelles compétences communautaires issues du traité de Lisbonne. Dans le même
temps, ils feignent de refuser la fin des deux grandes politiques européennes – l’agriculture et la politique
régionale – qu’eux-mêmes démantèlent. Et n'oublions pas que le 18 décembre, M. Sarkozy co-signait une lettre
avec ses homologues anglais, allemand, néerlandais et finlandais pour réduire le budget européen. Chacun
jugera de la cohérence politique de ces prises de position ».
Au nom de l’ensemble de la délégation socialiste française au Parlement européen, Catherine Trautmann
rappelle « que la question du budget, c’est la question de l’intégration européenne et de l’avenir même du projet
communautaire. Les débats que nous allons avoir en 2011 seront cruciaux pour l’avenir de l’Europe et des
Européens ; cela impose une hauteur de vue et une honnêteté intellectuelle et politique à tous ceux qui
participeront aux prises de décision ».
Intervention en plénière
Monsieur le Président,
je souhaite tout d'abord indiquer qu'un des enjeux de notre débat est, selon moi, la mise en place du régime
d'asile européen commun à l'horizon 2012, celui qui permettra enfin de sortir de l'addition des pires pratiques
nationales en matière d'asile.
Ne perdons pas cela de vue, car cela nous oblige à aller vers une plus grande harmonisation, appuyée sur des
règles communes. Je suis en effet persuadée que la seule coopération pratique ne résoudra pas les divergences
actuelles des systèmes nationaux d'asile.
Permettez-moi également de dire mon inquiétude sur l'avancée du régime d'asile européen commun étant
donné les blocages nombreux au niveau du Conseil. On peut en effet s'interroger sur l'avenir de cette entreprise
compliquée. J'en veux pour preuve la tentative de sauvetage que la Commission proposera prochainement avec
une proposition révisée de deux directives.
Ces préalables étant posés, parlons de coûts, puisque c'est sur ce terrain-là que nous emmène ce débat
aujourd'hui. Ce que nous entendons, c'est qu'en disposant de garanties procédurales plus affirmées, la charge
financière assumée par les États membres au titre de l'examen des demandes d'asile sera considérablement
augmentée, ce qui est d'autant plus difficilement supportable dans un contexte budgétaire marqué par la crise.
Or, je le répète, ce sont plutôt des procédures mal utilisées et de piètre qualité qui coûtent cher aux États
membres. Et c'est l'approche de front loading, c'est-à-dire l'amélioration des procédures de première instance,
privilégiée par la Commission dans sa proposition de refonte, qui permettra, à mon sens, sur le moyen terme, de
réaliser de véritables économies d'échelle.
Pourquoi? Parce que ces procédures harmonisées contribueront dès le début à une meilleure identification des
demandes abusives au sein des autorités de détermination, à une amélioration de la motivation des décisions et
à une prise de décision plus rapide et de meilleure qualité, d'où une réduction du temps de la procédure, du
nombre de recours déposés et des annulations en deuxième instance, une réduction des frais d'accueil et donc,
au final, une réduction des coûts.
Par ailleurs, si nous voulons évoquer la question des coûts, pourquoi ne pas évoquer également le système
Dublin-Eurodac? Pourquoi aucun État membre ne s'aventure à demander un rapport coût/efficacité sur
l'application de ce système? On sait pourtant qu'aux conséquences humaines déplorables s'ajoute un bilan peu
probant, tant en ce qui concerne les transferts effectifs que la prévention des mouvements secondaires ou des
demandes multiples, qui sont pourtant les raisons d'être mêmes du système Dublin. Donc, s'il faut parler des
coûts, faisons-le, mais pour l'ensemble du système, y compris les coûts du régime Dublin.
De mon côté, en tant que rapporteure sur la directive "procédure", je reste persuadée que l'actuel niveau
d'harmonisation est insuffisant et nuit à la qualité et à l'efficience du processus. Ces dysfonctionnements
pèsent tout à la fois sur les États membres et les victimes de persécutions. L'horizon 2012 reste notre objectif,
mais pour des raisons de respect des échéances, nous ne devons pas prendre la responsabilité d'aboutir à un
texte bâclé, qui se fonderait sur les plus faibles dénominateurs communs. Ce sont des procédures justes,
accessibles, efficaces, dont nous avons besoin et cela reste en tout cas mon objectif et celui de mon groupe
politique dans ce débat.
Intervention en plénière
l a d é lé g a t i o n :
u rn a l d e
le webjo ia l is t e s . e u
. de p u t e s- s o c
www
Nous l’avons appelé « Votre Europe » car
dans la période de crise que traverse
actuellement la construction européenne,
prise à tort comme bouc émissaire par
certains, nous voulons souligner à quel
point l’Europe telle qu’elle est en partie, et
telle qu’elle devrait être encore davantage,
appartient à tous les citoyens européens.