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INTRODUCTION

L’assurance joue un rôle fondamental dans la sécurité des assurés (individus, ménages et
sociétés). Elle leur apporte en effet la confiance dans l'avenir. Grâce à elle, ils sont protégés
contre les risques du hasard, qui les menacent dans leurpersonne, leurs biens, dans leurs
activités et leur donnent ainsi confiance dans l’avenir.

L'assurance répond à un besoin incontestable de l'individu. Exposé aux coups du sort dans sa
personne ou dans ses biens, il ne peut agir d'une façon pleine et efficace que s'il peut se
prémunir contre l'aléa qu'il redoute. Ce besoin de sécurité individuelle auquel répond l'assurance
est d'autant plus grande aujourd'hui que la vie moderne se caractérise par un accroissement des
risques, donc par une augmentation de l'insécurité.

L'assurance devient ainsi, de nos jours, une véritable nécessité pour l'homme, spécialement
pour l'homme d'action ou l'homme d'affaire exposé professionnellement à de multiples risques
(incendie, vol, responsabilité) contre lesquels il est obligé de se protéger.

Le secteur des assurances au Maroc est un secteur Ouvert, diversifié et concurrentiel. Il est
partagé par plusieurs compagnies dont aucune n’est en situation de monopole. Cette
concurrence entre les différents opérateurs a évidemment un impact positif sur la qualité des
services. Ce qui permet au marché des assurances au Maroc d’avoir cette réputation d’être l’un
des plus importants en Afrique. 

En vue de renforcer le cadre juridique régissant ce secteur stratégique, les pouvoirs publics ont
élaboré un code des assurances. Ce code s’inscrit dans le processus de la révision de la
réglementation régissant le métier de l’assurance au Maroc afin de l’adapter aux normes
internationales dans ce domaine et de permettre à ce secteur des assurances de jouer son rôle
sur le plan du développement économique et social. Elle fixe les règles relatives au contrat
d’assurances, aux opérations d’assurances et aux entreprises d’assurance et de réassurance.

Pour contrôler l’activité des compagnies d’assurance, d’apprécier leur solvabilité et d’assurer le
suivi de leurs opérations financières, plusieurs instances de régulation et de promotion ont vu le
jour: parmi ces instances, la plus importante est L’autorité de contrôle des assurances et de la
prévoyance sociale (l’ACAPS), instance Créée par la loi n 64-12 entrée en vigueur le 14 avril 2016.
Cette autorité qui remplace la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS)
relevant du Ministère de l’Economie et des Finances a été dotée des attributions qui lui
permettent de jouer pleinement son rôle de régulateur et de superviseur des secteurs des
assurances et de la prévoyance sociale. Ce rôle se trouve aujourd’hui conforté par
l’indépendance décisionnelle, financière et par la structure de gouvernance de l’Autorité.

La création d’une autorité indépendante, dotée de prérogatives de supervision élargies, était une
nécessité, tant les enjeux économiques qu’impliquent les secteurs de l’assurance et de la
prévoyance sociale sont importants.

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Protéger les assurés et les affiliés est au cœur des missions de l’autorité. Les protéger en
garantissant la solvabilité des opérateurs, en mettant un cadre prudentiel adéquat et en
s’assurant de son respect. Les protéger aussi dans leurs relations quotidiennes avec les
opérateurs en œuvrant pour plus de transparence ,en promouvant les bonnes pratiques et en
luttant contre celles irrégulières ou abusives. C’est d’ailleurs pour cela que, pour le secteur des
assurances, l’Autorité a mis en place une direction dédiée à la protection des assurés, investie de
missions d’information, de sensibilisation et d’instruction des réclamations.

Dans un contexte d’internationalisation des marchés, L’autorité de contrôle des assurances et de


la prévoyance sociale (l’ACAPS) conduit une politique de coopération internationale volontariste
qui vise à développer des coopérations étroites avec ses homologues ou les instances de
régulation internationales. L’Autorité s’engage ainsi activement sur la scène internationale et
prend part aux travaux de différentes instances internationales Cette politique internationale a
pour objectif de permettre à l’ACAPS de bénéficier de tribunes d’échange des bonnes pratiques
en termes de gouvernance ou de régulation et se conformer aux normes internationales.

Le secteur des assurances fait partie des secteurs introduits au Maroc à la suite de l’activité
maritime qui a permis l’émergence d’agences des compagnies d’assurances étrangères dans les
principaux ports marocaines au cours du 19 e siècle. Il a connu ensuite un développement
organisé et bien structuré sous le Protectorat. Depuis cette époque et jusqu’au début des années
soixante, il existait sur le marché environ 221 compagnies ou succursales de compagnies, ce qui
en faisait un prolongement des marchés internationaux d’assurances, reflété tant au niveau des
capitaux que celui des assurés, ce qui faisait que le secteur répondait uniquement aux besoins et
aux intérêts étrangers.

Après l’indépendance, le secteur des assurances a intégré les autres secteurs économiques à
caractère financier par l’instauration de nouvelles mesures dont la loi de la marocanisation dont
les dispositions se sont répercutées sur le capital étranger puisque le Dahir du 02 mars 1973 a
permis d’écarter la main-mise des capitaux étrangers sur les compagnies d’assurances, tout en
réduisant le nombre des compagnies d’assurances.

Le secteur participe grandement à l’épargne nationale, puisque la loi régissant les garanties
financière des sociétés d’assurances oblige ces dernières à investir une partie des fonds dans les
emprunts internes de l’Etat.

Le développement économique enregistré au cours du 20éme siècle et les mutations sociales,


qui en ont résulté, ont accentué les besoins de sécurité autant des personnes que des entités de
production. Certains de ces besoins se sont convertis vers l’assurance, appréciée comme outil de
protection sociale et de soutien financier. En effet plusieurs entités économiques sinistrées sont
indemnisées par les entreprises d’assurances et de réassurance ; évitant ainsi des cessations
d’activité qui peuvent entrainer un développement du chômage.

Historiquement, l’assurance est née du commerce maritime au Moyen Age dans le monde
méditerranéen. L’origine en est le « prêt à la grosse » qui était un contrat de prêt maritime. Pour

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armer leurs bateaux, les marchands s’adressaient à des banquiers qui leur prêtaient les capitaux
nécessaires. Si le bateau faisait naufrage, l’armateur ne remboursait rien au banquier. Par contre,
s’il arrivait à bon port, il remboursait le prêt ainsi qu’une participation très élevée en
compensation du risque encouru.

L’activité d’assurance est qualifiée comme un secteur hautement complexe, nécessitant un


savoir-faire et des règles déontologiques appropriées et comportant des implications financières,
économiques et sociales d’une grande importance.
A ce titre, l’entreprise d’assurance est un organisme qui doit être structuré et géré suivant des
normes lui permettant d’une part, d’assumer pleinement l’objet de sa création et d’autre part,
d’assurer sa pérennité dans un contexte de plus en plus contraignant.

En effet, les entreprises d’assurances sont classifiées dans le cadre de la comptabilité nationale
parmi les institutions financières au même titre que les banques et les sociétés de financements,
leur rôle économique et social étant la transformation des risques individuels en risques
collectifs. Cependant, les flux financiers sous-jacents à ce rôle économique sont d’une telle
importance qu’on n’hésite pas à dire souvent que « New York a été bâtie par les assureurs ». En
outre, ces flux ne se limitent pas à l’intérieur des frontières nationales, mais dépassent toujours
ce cadre pour s’intégrer - par le système de la réassurance – dans le cadre de la couverture des
risques à l’échelle internationale.
Par ailleurs, à côté de cet enjeu en terme de flux financiers, les entreprises d’assurances doivent
faire face à un autre défi intrinsèque à la profession qui consiste à maîtriser ces flux eu égard à la
diversité des intervenants dans les opérations d’assurances à toutes les étapes de leurs
dénouements. En effet, contrairement aux opérations bancaires, dont les plus courantes sont la
collecte de l’épargne remise par les déposants et l’octroi de crédits en exigeant toutes les
garanties et les sûretés réelles de la part des bénéficiaires de ces crédits, l’opération d’assurance,
basée sur un événement aléatoire causant souvent des dommages, doit être souscrite auprès
d’un intermédiaire en assurances – agent ou courtier travaillant pour son propre compte et
rémunéré à la commission – et dont les flux financiers de recettes et de dépenses transitent
souvent par ce dernier. De même, les obligations des entreprises d’assurances à l’égard des
assurés dépendent d’une part, des évaluations des dommages effectuées par les médecins
conseils et /ou les experts techniques et comptables – (suivant les cas)- et d’autre part, de la
qualité du traitement du dossier par les services techniques des entreprises d’assurances en
collaboration avec les auxiliaires de la profession et notamment les avocats.
Par conséquent, nous considérons – sans équivoque – que l’inversion du cycle de production que
nous venons de décrire ci-dessus constitue l’une des spécificités fondamentales de l’activité
d’assurance par rapport aux autres secteurs et qui impose, par nécessité, un mode de gestion
spécifique, plus rigoureux et plus adapté ainsi que des structures d’organisation appropriées
permettant de contenir l’aléa découlant de cette spécificité dans des limites acceptables. A cet
effet, la fonction d’audit interne contribue inéluctablement à relever aussi les défis de cette
profession et principalement permettre aux entreprises d’assurances d’honorer valablement
leurs engagements vis à vis des assurés et des bénéficiaires de contrats.
En outre, compte tenu des flux financiers importants générés par l’activité d’assurances et la
masse des provisions techniques réglementaires que les entreprises d’assurances sont tenues de
constituer pour faire face à tout moment aux engagements découlant des contrats qu’elles ont

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souscrits, la gestion financière de ces flux et des placements y afférents doit revêtir un caractère
de rigueur, d’habileté et d’anticipation permettant d’optimiser les rendements financiers de ces
flux qui sont considérés dans la déontologie de la profession comme un levier important de
l’équilibre de l’activité et de sa rentabilité.
L’activité d’assurance est l’un des secteurs économiques les plus encadrés par les pouvoirs
publics et ce, compte tenu d’une part, de l’ampleur des flux financiers qui sont mobilisés par le
secteur, et d’autre part, en raison du nombre élevé des ménages et des entreprises qui sont
partenaires à des degrés différents de l’opération d’assurance.

En effet, sans tenir compte des assurances obligatoires prévues par le législateur, notamment les
assurances de responsabilité civile « automobile », «chasse » et les assurances contre les
accidents du travail, les ménages et les entreprises souscrivent de plus en plus des contrats
d’assurances pour se prémunir contre les aléas de leurs activités professionnelles, ou pour la
préservation de leur patrimoine et la couverture de risques touchant la personne humaine.
Par conséquent, le législateur a estimé judicieux d’intervenir dans l’encadrement et la
réglementation de ces opérations rendues indispensables compte tenu des nécessités de l’état
d’avancement de la civilisation moderne. Par ailleurs, cette intervention a pris des dimensions
considérables à telle enseigne que presque tout est réglementé en assurance, y compris les
couleurs, les dimensions et le contenu des attestations d’assurances automobile ! Contrairement
au chèque, document aussi important et tant convoité. En outre, cette intervention concerne
aussi bien le contrat d’assurance que l’entreprise d’assurance qui doit elle-même répondre à un
certain nombre de critères avant de commencer son activité.
 
Assurance, police, sinistre, prime, des termes évoqués tout le temps, partout et par tout le monde.Personne ne
peut s’en passer. Actes d’achat, accidents de la circulation, du travail, vols, pertes, incendies, tout
y passe. Notre vie quotidienne est devenue synonyme d’assurance
 
Incompréhensible pour certains, complexes pour d’autres, l’assurance est devenue un
élémentvital dont le commun des mortels ne peut plus se passer.

Elle est présentée à tous les niveaux de notre vie, depuis la naissance jusqu’au décès de la personne « assurée ».
Imaginez l’inverse : une vie sans assurance. Qu’adviendra-t-il de celui quiserait victime d’un accident ou d’une
catastrophe quelconque susceptible de le rendre invalide,sans capacité physique aucune ?

Inventée par les Européens dans la foulée de la révolution industrielle qui a fait le bonheuréconomique de
l’Europe, l’assurance a fait le tour du monde pour devenir en quelques années uneindustrie financière
aux multiples acteurs.
Bien que l’assurance ait existé au Maroc depuis la période coloniale, elle ne s’est
réellementdéveloppée qu’après l’indépendance, avec les chantiers économiques ouverts
àl’époque et lesprojets d’infrastructure lancés par l’État.
La complexité de la relation assureur-assuré jette parfois un discrédit sur le vrai rôle des
assurancesau Maroc. Les compagnies passent pour être des brasseurs insatiables de fonds, peu
soucieuxd’accompagner le client dans sa démarche de remboursement en cas de problèmes en aval.
Souvent livré à lui-même, le client contribue à enrichir certaines compagnies sous le poids
decontraintes juridiques et vitales difficiles à ignorer dans un contexte de plus en plus «influent».

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Toutefois, une chose est sûre: la consommation de l’assurance au Maroc reste faible. Sondéveloppement
est conditionné par la production d’une législation forte et l’instauration d’un système fiscal
incitatif.
Dans un passé récent, le secteur des assurances a traversé une crise structurelle sans
précédent.Certaines compagnies englouties sous l’ampleur des litiges ont été poussées à
déposer leurs bilans. L’histoire des assurances retient en effet cinq compagnies liquidées dans le
milieu des années 90.
Ces compagnies, bien qu’elles aient occupé dans le passé des places de choix dans le
paysagefinancier marocain pour leurs contributions dans le développement du secteur des
assurances, ontfailli assurer la continuité sous l’arrivée en masse des étrangers.

Le secteur des assurances est l’un des piliers centraux de l’économie marocaine. A travers sa
fonction de transfert de risque, il joue un rôle économique majeur tant auniveau des individus
qu’au niveau de la nation. Notons cependant que la contributiondu secteur s’étend au-delà du
simple transfert du risque. En effet, les entreprisesd’assurances participent activement au
développement et au soutien du marché descapitaux au moyen des placements qu’elles
effectuent dans le cadre de leurs activitésfinancières. Ces placements se chiffrent à plus de 68
milliards de dirhams (en brut) en2005 et génèrent environ 6 milliards de dirhams de produits
financiers y compris lesplus values réalisées. Cette importance économique et sociale que
représente lesecteur dans le développement et la croissance du pays lui a valu l’intervention
despouvoirs publics pour organiser son fonctionnement et contrôler ses activités. Depuis
quelques années, les activités d’assurances se pratiquent dans unenvironnement qui évolue à
grande vitesse et placent le pays devant des défis encoreplus grands en matière de surveillance.
De nos jours, plusieurs éléments s’accordentpour montrer que les moyens du contrôle
traditionnel sont largement dépassés pourprévenir à priori les défaillances éventuelles. La
complexité et la diversité des risquesdans la réalité d’aujourd’hui requièrent une compréhension
plus moderne du conceptde la surveillance. En effet, l’une des conditions essentielles du
fonctionnementharmonieux du secteur des assurances est que la surveillance soit adéquate et
efficace. La concrétisation de cet objectif représente donc un challenge important nonseulement
pour le secteur mais pour l’économie du pays dans son ensemble. La modernisation du système
de surveillance du secteur des assurances se trouved’ailleurs à l’heure actuelle au centre
d’intérêt des pays européens dans le cadre de ladirective « Solvabilité II ». Avançant sur les pas
de l’Europe, le Maroc a engagéégalement plusieurs réformes pour doter le secteur d’un cadre
juridique et légal plusmoderne notamment avec l’adoption du code des assurances en 2002.
Cependant, plusieurs ajustements restent encore à mettre en place pour hisser lecontrôle du
secteur, notamment au niveau de sa dimension prudentielle, au rang despays les plus avancés
dans ce domaine.
 Le marché marocain des assurances est confronté aujourd’hui à des mutations profondes qui
affectent aussi bien sa structure que son fonctionnement et exposent sesacteurs à de nouveaux
risques et enjeux.A l’instar d’autres pays à travers le monde, l’industrie del’assurance au Maroc
setrouve aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire. En effet face à une croissancecontinue
de la demande de protection et à un univers de risques à la fois en mutation eten expansion,
l’ensemble des opérateurs du secteur sont appelés à contribueractivement au fonctionnement
harmonieux du marché et au maintien de la soliditéfinancière des entités qui le composent. La
réalisation de cet objectif interpelle lacontribution aussi bien des assureurs, des organes de
concertation que celle del’autorité de contrôle.Ce souci d’instaurer un marché crédible, stable et
fonctionnant sur des basessolides dans l’intérêt des assurés, se trouve historiquement à l’origine

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de l’intervention régulatrice de l’Etat marocain dans le secteur des assurances. Celle-ci s’est
concrétisée tout d’abord par la mise en place et puis le renforcement progressif du cadre
juridiqueet l’organisation d’un contrôle permanent du respect de celui ci. Le but étant,
bienentendu, protéger les intérêts des assurés mais aussi des assureurs contre les risques
d’insolvabilité et de défaillance.Elément fondamental de la régulation financière, le contrôle de la
solvabilité desentreprises d’assurances s’exerce, ipso facto, dans un contexte en pleine évolution
quiimpose une révision réglementaire et une adaptation de la surveillance prudentielle.

THEMATIQUE
Contrôler la solidité et la fiabilité des fondements de la solvabilité a toujours constitué l’une des
conditions de base du bon fonctionnement du secteur de l’assurance. Mais aujourd’hui, il faut y
voir également un enjeu fondamental pour la stabilité du système financier en entier. La stabilité
financière est un concept qui traduit une situation dans laquelle les différentes composantes du
système financier fonctionnent d’une manière saine et sans perturbations majeures. Elle
recouvre une réalité multi dimensionnelle dont l’équilibre et la pérennité de l’ensemble des
acteurs qui la composent est une nécessité incontournable. Les enjeux de la stabilité financière
convergent vers le développement économique et social de tout un pays. L’objectif du système
financier étant d’assurer une bonne intermédiation entre les agents économiques ; l’efficacité de
son rôle setrouve dès lors subordonnée au maintien de la confiance de ses usagers. C’est ainsi
que le secteur des assurances, composante majeure du système financier marocain, joue un rôle
primordial dans la stabilité politique, sociale et économique du pays. Le maintien de la confiance
du public dans les entreprisesd’assurances revêt de ce fait une importance capitale. Au Maroc
comme ailleurs, l’assurance est un facteur essentiel de développementdans la mesure où elle
constitue, sous toutes ses formes, un pilier de l’organisation etde dynamisme de la société. En
tant que telle, la sécurité du secteur de l’assurance devient un sujet manifestement stratégique
qui mérite une attention particulière de lapart non seulement de l’autorité de contrôle des
assurances mais des autorités macro-économiques également.

Cette attention est de plus en plus sollicitée au vu des profondes mutations auxquelles le Maroc
est confronté aujourd’hui et qui semblent toucher l’ensemble de ses secteurs. Celui des
assurances n’en fait pas exception. En effet, à l’instar des autres pays à travers le monde, le
secteur marocain des assurances connaît un tournant remarquable de son histoire. Nous
assistons de
nos jours à une croissance continue de la demande de protection au sein d’un univers marqué
non seulement par une multiplication et une accentuation des risques, mais aussi, par
l’émergence de risques nouveaux liés principalement à la mondialisation (le terrorisme, le
piratage informatique…) aux catastrophes naturelles ... Par ailleurs, la succession d’autres
événements, à la fois accélérés et déterminants, a également affectée le secteur tant au niveau
de sa structure que de son fonctionnement.Il s’agit notamment de :
 La concentration du marché suite à la concrétisation d’un certain nombre d’opérations de
fusions- acquisitions ;
 L’intensification de la concurrence suite à la déréglementation du marché et son ouverture
sur l’économie internationale ;
 L’imbrication des entreprises d’assurances dans des conglomérats financiers puissants et la
montée de l’avènement de la bancassurance ;

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 L’instabilité des marchés financiers en général et l’accentuation de la volatilité du marché
boursier en particulier…
L’ensemble de ces faits expose l’activité de l’assurance à des risques importants pouvant aller
jusqu’à menacer sa viabilité et entraîner, en l’absence d’une veille stratégique, de graves
résultats pour l’ensemble du secteur. Nul parmi les membres de la profession, ne peut oublier la
liquidation des cinq compagnies d’assurances suite à leur incapacité à faire face aux
engagements pris à l’égard de leurs assurés. Cet événement s’est soldé par de lourdes
conséquences aussi bien économiques que sociales pour l’ensemble du marché : perte d’emploi,
discréditde l’image des assureurs, engagement des finances de l’Etat…Cette situation qualifiée de
difficile dans l’histoire du secteur a suscité denombreux débats au sein des milieux
professionnels. Aussi, les pouvoirs publics ont-ils décidé non seulement d’assainir et de
restructurer le secteur, mais de consolider également les moyens juridiques afin de placer les
entreprises dans un cadre desécurité et de protection renforcé.Face à ces événements, la
nécessité de lutter contre l’insécurité du secteur est devenue plus que jamais impérative.
L’accent a été mis sur de nouvelles mesures de renforcement du contrôle de la solvabilité afin de
garantir aux entreprises d’assurances une base financière solide et partant, permettre au secteur
de jouer pleinement son rôle dans l’économie contemporaine. C’est ainsi que plusieurs
modifications législatives et réglementaires importantes sont venues enrichir progressivement
l’arsenal juridique del'assurance. C’est le cas notamment de l’arrêté ministériel du 10 juin 1996
qui a mis en place une réglementation prudentielle en vue d’un encadrement strict de l’activité
financière des entreprises d’assurances.Soulignons à ce titre, qu’indépendamment de la
complexité et l’incertitude de l’univers où elle s’exerce, l’activité de l’assurance repose sur une
logique financière très spécifique qui donne au contrôle prudentiel toute sa raison d’être. En
effet, les entreprises d’assurances présentent, d’un côté, un risque de taille au niveau de
leurpassif qui ne cesse de s’accroître au sein d’un environnement incertain et en perpétuelle
mutation. De l’autre côté, elles sont sujettes à un risque non moins important au niveau de
l’actif. Ce dernier s’amplifie davantage avec la course vers unretour sur investissement attrayant
de la part des bailleurs de fonds, surtout au sein des entreprises qui comptent une participation
étrangère dans leur capital.Compte tenu de tous ces éléments, les pouvoirs publics ont tenu à
maintenir, voire même augmenter leur tutelle sur le secteur des assurances au moment où
leprocessus de leur désengagement de plusieurs secteurs de l’économie nationale étaitdéjà en
marche. Cette attitude traduit clairement le souci de protéger les intérêts desassurés et assurer
un fonctionnement harmonieux du marché dans sa globalité.Historiquement, l’intervention des
pouvoirs publics au sein du marché del’assurance prend trois formes
 La régulation économique
Elle vise à ce que le consommateur marocaindispose d’une offre d’assurance plus large, plus
innovante et plus compétitive sur leplan qualité / prix. Pour cela, le législateur marocain a mis en
œuvre une politique dedéréglementation de l’activité tout en l’accompagnant par une
réglementation de laconcurrence afin de protéger les différents intervenants contre les
comportements anticoncurrentiels.
 La régulation juridique
Elle reflète le rôle primordial joué par les pouvoirspublics dans le maintien de la confiance des
assurés dans le secteur à traversl’élaboration et la mise en place du cadre légal et réglementaire
qui régie les relationscontractuelles entre les assureurs et leurs assurés.
 La régulation financière
Elle s’articule autour des mécanismes de contrôledes entreprises d’assurances. Ce dernier est
exercé durant toutes les phases du cycle devie de leur activité. En effet, les autorités publics

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interviennent d’abord au moment dulancement même de l’activité de l’assurance en
subordonnant l’exercice de celle ci àl’octroi d’une autorisation préalable appelée « agrément » :
il s’agit là du régimeadministratif. Un contrôle prudentiel permanent est exercé ensuite durant
toute lapériode de l’exercice de l’activité afin de s’assurer du respect des règles prudentielles.
C’est ce qui est communément connu sous le nom du contrôle financier. Enfin, lesautorités
interviennent à l’occasion de la cessation de l’activité en vud’accompagneret superviser la
liquidation des actifs et des engagements des sociétés en défaillance.
Sans aucun doute, chacune de ces formes d’intervention de l’Etat dans le secteurdes assurances
revêt un caractère primordial. Néanmoins, nous avons choisi de limiternotre sujet de recherche à
l’examen d’un aspect fondamental de la régulationfinancière du secteur à savoir le contrôle
prudentiel.
Le contrôle prudentiel vise à réduire ou à mieux maîtriser les risques géréspar les différentes
composantes du marché. Il se traduit en pratique par unesurveillance financière basée sur la
vérification, pour l’ensemble des entreprises,de l’état de solvabilité, de la constitution des
provisions techniques et de la représentation de celles-ci par des actifs et leur conformité aux
règles mises enplace par le législateur.
L’exercice de cette mission est assurée par le Ministère desfinances et de la privatisation
à travers l’entité de contrôle instituée à cet effet àsavoir : la Direction des Assurances et de la
Prévoyance Sociale « DAPS ».En tant que régulateur du secteur, les pouvoirs publics ont institué
le contrôlefinancier pour garantir la santé financière des entreprises d’assurances ; autrement
ditgarantir leur solvabilité. L’objectif des règles prudentielles et des exigences réglementaires qui
en découlent vise tout d’abord à assurer une gestion suffisammentprudente et saine dans un but
bien particulier qui est celui de protéger les intérêts des assurés contre l’incapacité financière de
leurs assureurs en obligeant ces derniers àrester solvables.La solvabilité des entreprises
d’assurances est définit comme étant la capacité àhonorer en toute circonstance et à tout
moment les engagements qu’ils ont pris àl’égard des assurés et des bénéficiaires de contrats.Cet
objectif constitue le fondement même du contrôle prudentiel pratiqué par la DAPS dont la
mission consiste, dans la pratique, à apprécier la situation patrimonialedes entreprises
d’assurances en vue de minimiser leur exposition au risque d’insolvabilité.

Pour ce faire, l’intervention de la DAPS repose sur la vérification du respect de trois exigences
fondamentales :
 La constitution et l’évaluation des provisions techniques de manièresuffisante et prudente
afin de remplir les engagements contractés.
 La détention d’un portefeuille d’actifs suffisants pour couvrir, le momentvenu, l’ensemble
des dettes contractées auprès des assurés et bénéficiairesde contrats ;
 La justification d’une marge de solvabilité destinée à procurer unerichesse propre à la
société lui permettant de sauvegarder sa solvabilitémême en présence d’événements
défavorables ou imprévus.

INTÉRÊT DU SUJET

 Sur le plan conceptuel, notre sujet de recherche s’inscrit dans le cadre de la problématique
générale de la modernisation du système de contrôle en vue de renforcer la protection des
assurés dans un environnement instable et plus risqué.

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Le choix de notre sujet rejoint le mouvement des réformes entreprises, depuis quelques années,
par le Ministère de tutelle pour doter le secteur d’un cadre légal et réglementaire plus renforcé
de manière à mieux répondre aux évolutions récentes de
l’environnement et du marché : libéralisation et concentration du secteur, déréglementation des
tarifs, intensification de la concurrence... Le nouveau code des assurances qui, par sa naissance
en octobre 2002, est venu compléter et harmoniser les dispositions de la loi 17-99, constitue une
avancée juridique majeure tant attendue parles milieux de la profession. Il se trouve de ce fait
que le nouveau paysage juridique etstructurel du secteur interpelle une nouvelle conception du
dispositif du contrôlefinancier afin de donner à cette fonction toute sa dimension et sa
crédibilité.
Aborder le thème missions du contrôle exercée par l’ACAPS dans le code des assurances coïncide
également avec les travaux engagés par les autorités de surveillance du secteur desassurances
depuis l’an 2000 au niveau de l’Europe dans le cadre du projet « Solvabilité II ».
Ce projet révolutionnaire dont la proposition de directive a été présenté au parlement européen
en juillet 2007, compte parmi ses objectifs, la modernisation du cadre prudentiel de l’activité de
l’assurance en Europe. Les résultats des travaux menés dans le cadre de cette réforme ainsi que
les retombées des différentes mesures préconisées constituent d’ailleurs un thème d’actualité
souvent évoqué par opérateurs et l’autorité du secteur marocain des assurances.Enfin sur un
plan personnel, le choix du sujet est motivé par notre volonté de capitaliser toutes les
observations relevées durant notre expérience professionnelle, actuelle ou passée, au sein du
secteur des assurances. Par ailleurs, c’est une occasion, pour nous, de mettre en pratique les
concepts de management et la démarche analytique acquis tout au long de notre formation au
sein de la faculté.
ELEMENTS DU DIGNOSTIC
Etant donné que l’assurance est un métier basé sur la relation de confiance entre l’assuré et
l’entreprise d’assurances, cette dernière doit remplir les exigences de solvabilité afin de pouvoir
honorer ses engagements. A ce propos, le preneur d’assurance rémunère de manière
anticipative l’entreprise qui s’engage à lui verser une indemnisation future en cas de sinistre. Du
coup, l’entreprise doit être solvable à tout moment pour pouvoir répondre aux engagements
contractés.A travers l’expérience cumulée pendant une dizaine d’années au sein du secteur de
l’assurance, nous comprenons parfaitement l’importance d’exiger aux entreprises d’assurances
de rester solvables à tout moment. Nous comprenons également mieux la nécessité de
l’intervention des pouvoirs publics, sous forme d’un contrôle prudentiel,en vu d’assurer le
respect des règles de solvabilité.Toutefois, le régime actuel de surveillance de la solvabilité des
entreprisesd’assurances, qui porte, dans sa notion générale, sur l’ensemble des règles destinées
au calcul des provisions techniques, à la constitution des actifs représentatifs ainsi qu’à la
constitution de marge de solvabilité connaît un certain nombre de faiblesses liées :
 Au fait que les exigences en matière de solvabilité sont quantifiées
forfaitairement sur la base de certains niveaux d’activités (primes, sinistralité, provisions) sans
prise en compte de l’impact des différentes catégories risques auxquels est confrontée chaque
entreprise d’assurances.
 A l’absence de prise en compte d’éléments qualitatifs liés à la «corporategouvernance»,
l’appréhension par le management des risques et la gestion au quotidien de ceux-ci.
 A l’absence de cohérence du régime en place avec les approches retenues dans le cadre de
l’élaboration du futur système européen de solvabilité consacrant une approche basée sur les
risques.

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 A l’absence de prise en compte de la structure et du fonctionnement du groupe auquel
appartient l’entreprise d’assurances
 Au manque de transparence et de communication financière.
 Au manque de sensibilité aux changements de l’environnement...
Les entreprises d’assurances exercent leurs activités à l’heure actuelle dans
uncontexte concurrentiel marqué par plusieurs événements : déréglementation, libéralisation,
concentration, innovations…, qui font que la prise de risque devient un élément essentiel.
Il en résulte que le contrôle prudentiel devient plus délicat dans la mesure où il doit concilier de
manière optimale entre la performance des entreprises d’assurances et la prévention des risques
en vue de garantir la sécurité aux engagements pris parcelles-ci à l’égard de leurs assurés.
A l’intérieur de ce dilemme, le contrôle prudentiel est appelé plus que jamais à s’adapter aux
évolutions du marché national et aux standards internationaux en la matière que se soit au
niveau de l’évaluation des provisions techniques, au niveau de la couverture de ces dernières par
des actifs représentatifs qu’au niveau du calcul de la marge de solvabilité.

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PLAN
Première partie : le champ d’application du contrôle des assurances

Titre premier : Réglementation du secteur des assurances

Chapitre 1 : code des assurances

Section 1 : composantes du code

Section 2 : principales nouveautés du code

Chapitre 2 : l’ACAPS

Section 1 : missions et fonctionnement

Section 2 : Le renforcement du contrôle des secteurs des assurances

Titre deuxième : Organisation soumises au contrôle  

Chapitre 1 : Les entreprises d’Assurances

Section 1 : Les sociétés d’Assurances

Section 2 : Les Mutuelles d’Assurances

Chapitre 2 : Les intermédiaires d’Assurances

Section 1 : La notion juridique de l’intermédiaire d ‘assurances

Section 2 : Les moyens de contrôle des intermédiaires d’assurances

Titre troisième : Les objectifs du contrôle du secteur des Assurances

Titre 1 : règles de contrôle et leurs modalités

Chapitre 1 : contrôle préalable à tout exercice

Section 1 : Les conditions juridiques et les conditions techniques et financières

Section 2 : Les conditions de mortalité

1. Contrôle effectué sur les entreprises d’assurances


2. Contrôle sur les intermédiaires
3. Contrôle à la cessation partielle ou totale de l’activité des entreprises

Chapitre 2 : le contrôle prudentiel

Section 1 : La réserve de garantie

Section 2 : la marge de solvabilité/le SBR

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DEUXIEME PARTIE : Le contrôle de l’activité des assurances :

titre 1 : Contrôle en matière de protection des assurées

Section 1 : le contrôle des produits d’assuranceetle contrôle des pratiques commerciales et la
conduite des affaires

Section 2 : traitement des réclamations 2 

Titre 2 : Transformation de la DAPS à L’ACAPS

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Première partie : le champ d’application du contrôle des assurances

Titre premier : Réglementation du secteur des assurances

Chapitre 1 : code des assurances

Section 1 : composantes du code

Dans le cadre  de la modernisation de la supervision du secteur des assurances et de la prévoyance


sociale et en vue d’une plus grande convergence vers les normes et standards internationaux en
matière de supervision, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS)
a été créée par la loi n°64-12 promulguée en mars 2014. Cette loi a pris effet à compter de la date
d’entrée en fonction effective des organes de l’Autorité en avril 2016 et ce, après la nomination du
Président en février 2016 et la tenue du 1er Conseil en avril 2016. La loi n°64-12 précitée est
composée de VI titres :

 Le titre I comporte les dispositions relatives à  la création de l’ACAPS, fixe son statut,
ses missions, l’étendue de son contrôle et les modalités de son organisation et de son
fonctionnement, dont notamment ses organes (Président et Conseil) et les instances consultatives
(commission de discipline et commission de régulation);
 Le titre II met en place un nouveau  cadre juridique pour l’exercice et la gestion des
opérations de retraite fonctionnant par répartition ou par répartition et capitalisation par des
organismes du secteur privé et ce, dans le but d’élargir la base des bénéficiaires pour couvrir soit
les personnes qui ne disposent pas actuellement d’une couverture retraite ou celles qui désirent
constituer une retraite complémentaire à celle offerte par les régimes de retraite de base existants
;
 Les titres III, IV et V sont consacrés respectivement à l’harmonisation des dispositions
de la loi n° 17-99 portant code des assurances, de la loi n° 65-00  portant code de la couverture
médicale de base et du dahir portant loi n° 1-73-366 relatif à l’assurance à l’exportation, avec les
impératifs de l’autonomie de l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale ;
 Le titre VI traite de certaines dispositions transitoires.

Au Maroc, le contrôle et la régulation du marché des assurances sont confiés à une nouvelle
instance dénommée Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale « ACAPS». La
nouvelle instance succède à la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS)
relevant du ministère des finances qui, à titre transitoire et en attendant l’installation des
instances composant la nouvelle autorité.
La nouvelle autorité de régulation a été créée par la loi n° 64.12 portant création de l'Autorité de
contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et publiée au B.O du 20 mars 2014.
L’objectif escompté par les pouvoirs publics marocains par la création d’une autorité de contrôle
autonome, est de permettre à l’ensemble du secteur financier marocain d’être soumis à des
autorités de contrôle indépendantes (banque centrale et l’autorité des marchés de capitaux),
garantissant ainsi un contrôle plus efficace et une meilleure coordination dans la supervision du
secteur financier considéré comme vital pour l’économie nationale.
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Section 2 : principales nouveautés du code

A- Révision du code des assurances

Les principaux amendements portent sur:

1. La révision de certaines règles prudentielles en vue de renforcer la situation


financière des entreprises d’assurances et de réassurance et d’améliorer leur gouvernance:
instauration du principe de la marge de solvabilité basée sur les risques, approbation de la
désignation des dirigeants, obligation de publication des informations contenues dans les états
de synthèse;

2. Mise en place d’un cadre légal pour l’assurance Takaful

3. Instauration de l’obligation de certaines assurances de construction (Tous risques


chantiers et Responsabilité civile décennale)

La loi a été publiée au Bulletin officiel du 19 septembre 2016 et le travail sur la préparation des
textes d’application de cette loi est actuellement avancé.

Dans ce cadre, les principaux projets en cours sont:

- Adoption d’un référentiel pour la solvabilité basée sur les risques;

- Textes d’application relatifs à l’assurance TAKAFUL.

- Textes d’application concernant les assurances TRC-RCD.

Ces projets sont mis dans le circuit d’examen et d’adoption

B- Projet de loi instituant un régime de couverture des conséquences des événements


catastrophiques

La loi prévoit deux systèmes:

- Système assurantiel: obligation de la garantie dans les contrats d’assurances de dommages


autres que l'aviation et dans les contrats d’assurances de personnes;

- Système allocataire: institution du Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques


pour accorder aux victimes ne disposant pas d’une couverture une indemnité en cas d’atteinte
corporelle ou une allocation en cas de perte de l'usage de la résidence principale.

La loi est publiée au bulletin officiel du 22 septembre 2016

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Les textes de son application sont actuellement en cours d’examen et d’adoption

C- Projet de loi modifiant le livre IV du code des assurances

Le projet vise la refonte du livre IV du code des assurances relatif à la présentation des
opérations d’assurances.

D- Projet de circulaire générale relative au secteur des assurances

 - Objectifs:

i- Remplacer les textes réglementaires (décret, arrêtés et circulaires) conformément à la loi n°


64-12 et les assembler en une seule circulaire codifiée;

ii- Introduire de nouvelles règles concernant :

• La révision de certaines règles prudentielles relatives à la réassurance (conditions


d’admission des créances sur les réassureurs, approbation du programme de réassurance,
réassurance facultative etc..) ;

• L’institution du provisionnement des créances sur les intermédiaires d’assurances ;

• L’introduction de nouvelles procédures pour l’ouverture des dossiers sinistres, la


constitution et la mise à jour des provisions y afférentes ainsi que la validation des montants de
ces provisions ;

• L’élargissement de la liste des documents et informations accompagnant la demande


d’autorisation de la prise de contrôle d’une entreprise d’assurances et de réassurance.

Chapitre 2 : l’ACAPS

Le cadre institutionnel du contrôle
Les entreprises d’assurances sont soumises au contrôle effectué par l’autorité du contrôle des
assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) en vertu :
 Du dahir portant loi n° 1-02-238 25 rejeb 1423(3octobre 2002) portant promulgation
de la loi n°17-99 portant code des assurances) (CDA) (bulletin officiel n° 5054 du 7 novembre
2002);

 Des Textes pris pour son application et notamment l’arrêté du ministre des finances
et de la privatisation ° 1548-05 du 10 octobre 2005 relatif au contrôle des entreprises
d’assurances;
 Du dahir n° 1-14-10 du 06 mars 2014 portant promulgation de la loi 64-12 portant
création de l’ACAPS.
 Loi n°43-05 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement
du terrorisme
Ce contrôle s’exerce :
• Au moment de leur entrée dans le marché par l’exigence de disposer d’un agrément;
• tout au long de leur activité;

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• En cas de difficultés par un redressement ou une restructuration;
Et, éventuellement, au moment de leur sortie du marché suite à un retrait d’agrément et
liquidation
Les raisons:
La première raison vient du caractère particulier de l’industrie de l’assurance connue par
l’inversion de son cycle de production en effet:
 l’assureur perçoit d’abord les primes avant d’exécuter ses engagements, sachant qu’entre
ces deux moments, une durée assez longue peut s’écouler;
 L’assureur reçoit les fonds financiers de ses assurés (versés sous forme de primes) et les
investit sur les marchés de capitaux pour pouvoir payer les prestations.
La deuxième, il s’agit de la protection des assurés et des bénéficiaires des contrats d’assurances;
La troisième provient de la forte contribution du secteur des assurances au développement du
tissu économique et social;
La quatrième, c’est pour assurer de la stabilité du marché financier au Maroc.
L’objectif :
S’assurer de la solvabilité des entreprises d’assurances
Ce qui signifie :
•  que l’autorité doit veiller à ce que les sociétés d’assurances soient en
mesure d’honorer, à tout moment, leurs engagements envers les assurés et les bénéficiaires de
contrats d’assurances ;
• et que sinon, des actions de vigilance (redressement ou liquidation) doivent
être menées par la tutelle dès apparition des premiers signes de difficultés constatés.
Conséquence :
La mise en place des règles prudentielles pour apprécier à tout moment la situation financière
des entreprises d’assurances et ce,
 D’une manière permanente à travers un contrôle sur pièces basé sur l’examen des
documents, états financiers et statistiques à communiquer d’une manière régulière ;
 Dans le cadre de mission d’inspection sur place.
Le contrôle du respect de la réglementation en vigueur et de la régularité desopérations liées à
l’activité des assurances est assuré par le Ministère des Finances etde la Privatisation à travers
l’ACAPS.
Selon l’article 242 du code des assurances, le contrôle de l’ACAPS a pour objetde vérifier la
situation financière réelle des entreprises d’assurances et de veiller aurespect des engagements
qu’elles ont contractés à l’égard des assurés et desbénéficiaires de contrats.L’ACAPS est chargé
donc de surveiller la gestion technique et financière desentreprises d’assurances, et contrôler la
politique d’investissement des fonds recueillispar ces organismes. Elle veille à protéger les droits
des assurés en participantactivement à l'élaboration de la réglementation du secteur.
L’affiliation de l’ACAPS au Ministère des Finances et de la Privatisation revient àl’importance
économique et sociale que revêt le secteur des assurances dans ledéveloppement du pays en
général.
Présentation de l’ACAPS
Attributions et pouvoirs
Pour exercer ses missions, l’ACAPS dispose de pouvoirs d’investigation les pluslarges. Sa
compétence s’étendant à toutes les opérations effectuées par les entreprisescontrôlées, elle
peut leur exiger toute information qu’elle juge utile à l’exercice de samission.En vertu de ses
pouvoirs, l’ACAPS participe à l’élaboration des lois et règlementsconcernant l’industrie des
assurances et veille à leurs applications. Elle tend à orienterle marché de l’assurance

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conformément à l’intérêt général et étudie les questions àcaractère juridiques, techniques,
économiques et financières qui intéressent toutes lesbranches d’assurance : dommages, vie,
opérations d’épargne…
 Le contrôle de L’ACAPS intervient tout au long du cycle de vie des entreprisesd’assurances. C’est
d’abord à la création que ce contrôle est déjà engagé à travers laprocédure d’agrément de la
nouvelle entité. Il continue au cours de l’activité à traversla supervision permanente de la
solvabilité. Enfin, il intervient au moment du transfertde portefeuille ou de la liquidation de
l’entreprise d’assurance qui arrive au terme deson activité.Par ailleurs, l’ACAPS a pour mission
d'élaborer et de veiller à l'application de laréglementation relative à l'activité des entreprises
d'assurances, de réassurance et decapitalisation ainsi qu'à celle des intermédiaires d'assurances.
Elle participe égalementà l'élaboration de la législation et de la réglementation en matière de
prévoyancesociale.Pour rester dans le cadre de la délimitation de notre thème, nous relevons
parmiles attributions de l’ACAPS, une mission particulièrement importante : la surveillancede la
solvabilité des entités du secteur. Mission dite importante vu le rôle crucial quereprésente la
solvabilité dans la stabilité du système financier marocain en général et lapérennité du secteur
des assurances en particulier. A ce niveau, le contrôle de laconformité aux exigences
prudentielles relatives à l’investissement des fonds recueillispar les entreprises d'assurances dans
le cadre de leurs activités figure parmi lesmissions les plus stratégiques de l’ACAPS.
Soulignons enfin que l’ACAPS est chargé également de l’élaboration et lapublication annuelle
d’un rapport d’activité sur le secteur. Outre la présentation de lastructure du marché et des
différentes opérations d’assurances, une partie toute entièrede ce rapport est consacrée à
l’activité financière des entreprises d’assurances dontl’évolution de l’activité de placements et
les revenus financiers y afférents.
Le champ d’intervention de l’ACAPS en ce qui concerne la régulation et lecontrôle ne se limite
pas aux seules entreprises d’assurances mais il s’étend aux intermédiaires d’assurances (agents,
courtiers et bureaux directs), aux organismes de prévoyance sociale et de réassurance.
Pour ce qui est des entreprises d’assurances soumises au contrôle de l’ACAPS, le nombre de
celles-ci s’élève à dix-huit sociétés à fin 2006.
On y compte quatorze sociétés commerciales, trois mutuelles et une société de réassurance.
Douze sociétés parmi les dix-sept pratiquent aussi bien les opérations de l’assurance « vie » et
capitalisation que les opérations de l’assurance « non vie »
tandisque les autres opèrent dans le marché de l’assurance « vie » ou l’assistance uniquement.
Généralement, le contrôle des entreprises d’assurances par l’ACAPS se fait sur la base des états
et comptes rendus comptables et financiers adressés périodiquement parcelles-ci. Mais si cela
est nécessaire à l’exercice de sa mission, l’ACAPS peut décider d’étendre son contrôle à des
interventions sur place.
1) le cadre légal initial du contrôle du secteur des assurances et de la prévoyance sociale

Décret n° 2-07-995 du 23 chaoual 1429 (23 octobre 2008) relatif aux attributions et à
l’organisation du ministère de l’économie et des finances.

ARTICLE PREMIER. – L’autorité gouvernementale chargée de l’économie et des finances élabore


la politique de l’Etat en matière financière, monétaire, de crédit et des finances extérieures, de
rationalisation du secteur public et de privatisationdes entreprises publiques. Elle en assure et en
suit l’exécution conformément aux lois et règlements en vigueur et sous réserve des
compétences dévolues au Premier ministre en matière de coordination et de suivi de l’exécution

17
de la politiquegouvernementale dans le domaine des relations avec les institutions du groupe de
la banque mondiale.

A ce titre, elle est chargée de :

– préparer les projets de lois de finances et de veiller à l'exécution de ces lois ;

– élaborer le rapport accompagnant le projet de loi de finances qui définit les grandes lignes de
l'équilibre économique et financier et expose les résultats obtenus et les perspectives d’avenir
ainsi que les variations des recettes et dépenses et ce en coordination avec les travaux de
préparation du budget économique ;

– définir les conditions de l'équilibre financier interne et externe, d'assurer la mobilisation des
ressources nécessaires à cet effet, d'élaborer et de mettre en œuvre la politique d'endettement ;

ART. 3. – L'administration centrale comprend :

• le secrétariat général ;

• l'inspection générale des finances ;

• l'Administration des douanes et impôts indirects ;

• la Trésorerie générale du royaume ;

• la direction générale des impôts ;

• la direction du budget ;

• la direction du Trésor et des finances extérieures ;

• la direction des entreprises publiques et de la privatisation ;

• la direction des assurances et de la prévoyance sociale ;

• la direction des domaines de l’Etat ;

• la direction des affaires administratives et générales ;

• la direction des études et des prévisions financières ;

• l'Agence judiciaire du Royaume.

2) Missions de la L’ACAPS

La Direction des assurances et de la prévoyance sociale est chargée, conformément aux lois et
règlements en vigueur :

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- de l’élaboration et de l’application de la réglementation relative à l’activité des entreprises
d’assurances, de réassurance et de capitalisation ainsi qu’à celle des intermédiaires
d’assurances ;

- de participer à l’élaboration de la législation et de la réglementation en matière de prévoyance


sociale ;

- de l’octroi ou du retrait d’agrément, de l’autorisation des transferts de portefeuille, de


transformation ou de liquidation des entreprises et des intermédiaires d’assurances et de
réassurance ;

- de mener des enquêtes et études actuarielles en vue d’évaluer et de déterminer les tarifs et
cotisations des différentes branches d’assurances et des régimes de prévoyance sociale ;

- de veiller à l’application des tarifs autorisés, arrêtés ou homologués par le ministère de


l’économie et des finances ;
- de surveiller l’application des plans de réassurances ;
- du contrôle des entreprises et des intermédiaires d’assurances et de réassurance, ainsi que des
documents et contrats utilisés ;
- du contrôle technique des organismes ou services de prévoyance sociale, qu’ils soient publics,
semi-public ou privés ;
- de s’assurer de la solvabilité des entreprises et intermédiaires d’assurances et de réassurance et
de la pérennité des organismes de prévoyance sociale ;
- de veiller au respect des droits des assurés, bénéficiaires de contrats d’assurances, des affiliés
aux organismes de prévoyance sociale et de leurs ayants cause et d’instruire leurs réclamations ;
- de surveiller le placement des fonds recueillis par les entreprises d’assurances et de
réassurance et les organismes de prévoyance sociale, ainsi que le suivi de leur intervention sur
les marchés financier et monétaire en vue de promouvoir l’épargne à long terme ;
- d’assurer le suivi des comptes spéciaux des assurances ;
- de représenter le ministère de l’économie et des finances au sein des commissions ou comités
techniques créés par les organismes professionnels d’assurances et de réassurance ou de
prévoyance sociale ;
- de représenter le ministère de l’économie et des finances en matière de coopération bilatérale,
multilatérale et régionale dans les domaines de l’assurance et de la prévoyance sociale.
- d’élaborer et publier annuellement un rapport sur le secteur des assurances et des régimes de
retraite et de prévoyance sociale.
- de représenter le Ministère de l'Economie et des Finances au sein des commissions ou comités
techniques crées par les organismes professionnels d'assurances et de réassurance ou de
prévoyance sociale ;
- d’assurer la gestion des ressources humaines qui lui sont rattachées et des ressources
matérielles qui lui sont affectées ainsi que de concevoir et de gérer ses systèmes d'information
en harmonie avec la politique de gestion des ressources et de l'information développée par le
ministère.

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Fonctionnement du contrôle

a) Les principes de base

Élaboration des principes de base en matière d’assurance

En 1994, les contrôleurs d’assurance du monde entier ont fondé leur propre association,
l’Association internationale des contrôleurs d’assurance (AICA ou IAIS). Les membres, qui
proviennent de plus de 100 instances, ont résolu :

- de coopérer les uns avec les autres pour favoriser une meilleure surveillance de l’industrie de
l’assurance tant sur le plan national qu’international, l’objectif étant de maintenir des marchés
d’assurance efficients, équitables, sûrs et stables qui profitent aux souscripteurs et veillent à leur
protection;

 - d’unir leurs efforts pour élaborer des normes pratiques en matière de contrôle d’assurance,
que les membres sont libres de mettre en application;

 - d’échanger et de coopérer avec les autres entités internationales pertinentes;

 - de se prodiguer mutuellement assistance pour sauvegarder l’intégrité des marchés;

 - d’échanger de l’information sur leurs expériences respectives pour favoriser l’évolution des
marchés d’assurance nationaux.

L’AICA émet des principes, des normes et des lignes directrices en matière d’assurance, offre des
programmes de formation et de soutien sur les enjeux relatifs à la surveillance et organise des
rencontres et des séminaires à l’intention des contrôleurs d’assurance.

En reconnaissance de la nécessité de protéger les souscripteurs et d’assurer la stabilité du


secteur financier, l’AICA a élaboré en 2000 les principes de base en matière d’assurance
(InsuranceCorePrinciples [ICP]), qui s’inspirent de principes déjà adoptés, afin d’offrir à la
collectivité financière internationale un modèle à partir duquel l’efficacité des autorités de
contrôle des assurances peut être mesurée.

Les conditions préalables pour un contrôle efficace du secteur des assurances

Un système efficace de contrôle du secteur des assurances doit s’appuyer sur plusieurs éléments
externes, ou conditions préalables, qui peuvent exercer une incidence directe sur les pratiques
en matière de surveillance. Ces conditions préalables incluent notamment :

• Des politiques macroéconomiques et financières saines et durables ;

• Une infrastructure publique bien développée ;

• Une discipline de marché efficace sur les marchés financiers ;

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• Des mécanismes destinés à fournir un niveau de protection adéquat (ou filet de sécurité
public); et,

• Des marchés financiers efficients.

InsuranceCorePrinciples

Les ICP fournissent un cadre reconnu à l'échelle mondiale en matière de supervision du secteur
des assurances. Ils servent de référence internationale utile pour évaluer la qualité des régimes
de contrôle des assurances.

Les ICP présentent les éléments fondamentaux à retrouver absolument dans tout mécanisme de
surveillance. Ils sont prévus comme des obligations à l'intention des superviseurs du secteur de
l'assurance dans le but de promouvoir des marchés d'assurance équitables, sûrs et stables.

Les ICP se composent de 26 principes clés distincts, chacun contenant plusieurs normes et
documents d'orientation correspondants.

Les nouveaux ICP établissent un contrôle renforcé des superviseurs du secteur de l'assurance.
Très peu de pays répondent à toutes les exigences des ICP.

Section 2 : Le renforcement du contrôle des secteurs

1. L’autorité indépendante de l’ACAPS

Pourquoi une Autorité de contrôle indépendante?

1. L’activité d’assurance et de réassurance joue un rôle économique et social très


important

 Indemnisation des victimes et des ayants droits;

 Sécurisation des investissements;

 Mobilisation de l’épargne.

2. Caractéristiques de l’activité

 Caractère risqué (inversion du cycle de production);

 Engagements à long terme;

 Importance des actifs gérés;

 Exposition aux fluctuations du marché financier.

D’où la nécessité d’un contrôle rigoureux de l’activité axé sur la solvabilité permanente des
entreprises d’assurances et de réassurances pour :

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 Préserver les droits des assurés et des bénéficiaires des
contrats d’assurances ;

 Permettre au secteur de jouer pleinement son rôle dans le


financement de l’économie.

3- Fondement de la transformation en Autorité indépendante

 Poursuite de la modernisation de l’encadrement du secteur des


assurances et de la prévoyance sociale en vue d’une plus grande convergence avec les normes et
standards internationaux en matière de supervision;

 Doter l’ensemble secteur financier marocain d’autorités de


contrôle indépendantes (Bank Al-Maghrib et l’Autorité marocaine du marché des capitaux);

 Garantir un contrôle plus efficace par une meilleure


coordination dans la supervision du secteur financier considéré comme vital pour l’économie
nationale ;

 Plus de souplesse et plus de moyens en termes de gestion et


de recrutement.

4-Création de l’ACAPS

 La loi n° 64-12 portant création de l’Autorité de contrôle des


assurances et de la prévoyance sociale a été promulguée en mars 2014 ;

 Entrée en vigueur dès nomination du président de l’Autorité de


contrôle des assurances et de la prévoyance sociale et mise en place du conseil de l’ACAPS.

A- Statut et missions de l’Autorité


 Il est institué sous la dénomination « Autorité de contrôle des assurances et de la
prévoyance sociale », une personne morale de droit public dotée de l’autonomie financière.
 Nonobstant toutes dispositions contraires, cette Autorité est soumise aux prescriptions de la
loi 64-12 quant à sa présidence, son objet, ses fonctions, ainsi que les modalités de son
administration, de sa direction et de son contrôle (article 1)
 L’Autorité exerce le contrôle sur les personnes de droit public ou de droit privé, à l'exception
de l'Etat, qui pratiquent ou gèrent : (voir article 2)

Article 2

L’Autorité exerce le contrôle sur les personnes de droit public ou de droit privé, à l'exception de
l'Etat, qui pratiquent ou gèrent :

- les opérations d’assurances ou de réassurance ainsi que la présentation de ces opérations


régies par les dispositions de la loi n° 17-99 portant code des assurances (3 octobre 2002) ;

22
- les opérations de retraite régies par :

 la loi n° 011-71 (30 décembre 1971) instituant un régime de pensions civiles ;

 la loi n° 013-71 (30 décembre 1971) instituant un régime de pensions militaires ;

 le dahir portant loi n° 1-72-184 (27 juillet 1972) relatif au régime de sécurité sociale ;

 le dahir portant loi n° 1-77-216 (4 octobre 1977) créant un Régime collectif d'allocation de
retraite ;

Le titre II de la présente loi relatif au contrôle des opérations de retraite fonctionnant par
répartition ou par répartition et capitalisation ;

Les régimes fonctionnant par répartition ou par répartition et capitalisation gérés par une
personne de droit public;

- les rentes régies par :

le dahir portant loi n° 1-84-177 du 6 moharrem 1405 (2 octobre 1984) relatif à l’indemnisation
des victimes des accidents causés par des véhicules terrestres à moteur ;

le dahir n° 1-60-223 du 12 ramadan 1382 (6 février 1963) portant modification en la forme du


dahir du 25 hija 1345 (25 juin 1927) relatif à la réparation des accidents du travail ;

- l’assurance maladie obligatoire de base régie par les dispositions de la loi n° 65-00 portant code
de la couverture médicale de base, promulguée par le dahir n° 1-02-296 du 25 rejeb 1423 (3
octobre 2002).

Sont également soumises au contrôle de l’Autorité, les sociétés mutualistes régies par les
dispositions du dahir n° 1-57-187 du 24 joumada II 1383 (12 novembre 1963) portant statut de la
mutualité, à l’exception des sociétés mutualistes visées à l’article 32 dudit dahir.

Est soumise aussi au contrôle de l’Autorité, la caisse nationale de retraite et d’assurance régie
par les dispositions du dahir n° 1-59-301 du 24 rabii II 1379 (27 octobre 1959) portant création de
la caisse nationale de retraite et d’assurance.  

L'Autorité peut soumettre à son contrôle toute personne qui agit en tant que souscripteur à un
contrat d'assurance de groupe sans préjudice des contrôles prévus par la législation à laquelle
ladite personne est soumise, le cas échéant.

Article 3 :

L’Autorité peut, à son initiative ou à la demande du gouvernement, proposer à celui-ci des


projets de textes législatifs et réglementaires en relation avec son champ d’intervention.

Elle donne également un avis consultatif sur tout projet de texte législatif ou réglementaire
concernant son champ d’intervention.

23
L’Autorité prend des circulaires en application de la loi 64-12 et des dispositions légales et
réglementaires en vigueur.

Article 6

L’Autorité œuvre au développement des activités relevant de son champ d’intervention et au


respect des bonnes pratiques pour leur conduite. Elle contribue également dans la promotion de
l’éducation et de la sensibilisation dans ce domaine.

L’Autorité veille également sur le respect par les entités soumises à son contrôle des règles de la
protection des assurés, des bénéficiaires des contrats d’assurance et des adhérents et ce,
conformément aux dispositions de la loi n° 17-99 portant code des assurances et aux dispositions
législatives et réglementaires relatives à la prévoyance sociale.

Article 7

L’Autorité dispose, à l’égard des entités soumises à son contrôle, du pouvoir d’instruire toute
réclamation relative aux opérations visées à l’article 2.

Articles 9

L’Autorité établit un rapport annuel sur ses activités et le présente au Chef du gouvernement. Ce
rapport est publié au Bulletin officiel,

L’Autorité élabore et publie annuellement un rapport sur les secteurs des assurances et de la
prévoyance sociale,

L’Autorité communique à l’administration compétente, à sa demande, des données statistiques


et financières se rapportant aux entités soumises à son contrôle,

Articles 11

L’Autorité adresse annuellement au Chef du gouvernement un rapport sur les résultats du


contrôle relatif (art. 11).

Article 10

Le contrôle de l’Autorité est exercé selon les textes législatifs et réglementaires en vigueur.

Article 13

La responsabilité de l’Autorité, agissant dans le cadre du contrôle qu’elle exerce en application


de la loi 64-12, ne peut être substituée à celles des personnes ou entités soumises à son contrôle.

LE CONSEIL (prérogatives)

Article 15

Le Conseil est chargé de l’administration de l’Autorité. A cet effet, le Conseil :


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- arrête la politique générale de l’Autorité ;

- approuve les règlements d’ordre intérieur ;

- fixe la contribution des entités soumises au contrôle de l’Autorité ;

- examine et approuve le rapport annuel d’activité de l’Autorité, ses états financiers, son budget
et les modifications apportées à celui-ci en cours d’exercice ;

- désigne le commissaire aux comptes chargé de l’audit annuel des comptes de l’Autorité et fixe
sa rémunération ;

- statue sur le rapport du commissaire aux comptes et sur tout rapport d’audit ;

- statue sur l’acquisition, la vente et l’échange d’immeubles ;

- arrête le règlement fixant les règles et modes de passation des marchés dans le respect des
principes de base fixés par les textes législatifs et réglementaires régissant les marchés publics;

LE CONSEIL (prérogatives) - 1

Article 15

- approuve le statut et le régime général de rémunération, des indemnités et avantages du


personnel de l’Autorité, sur proposition du Président ;

- approuve l’organigramme de l’Autorité proposé par le Président ;

- nomme les directeurs de l’Autorité sur proposition du Président ;

- Prend les décisions d’octroi d’agrément des entreprises d’assurances et de réassurance et


d’approbation des statuts des organismes de retraite, après avis de la commission de régulation
prévue à l’article 27 ;

- Prend les décisions concernant les sanctions prévues par les articles 128, 258, 259, 265, 5) et 6)
du 279, de la loi n° 17-99 précitée et par a) et b) de l’article 123 de la loi 64-12, après avis de la
commission de discipline prévue à l’article 23.

Le conseil de l’Autorité est composé comme suit :

1° le président de l’Autorité, président ;

2° un représentant de l’administration ;

3° le directeur général du Conseil déontologique des valeurs mobilières (Aujourd'hui AMMC) ;

4° trois (3) membres nommés par décret pour une période de quatre (4) ans renouvelable une
fois et choisis pour leur compétence dans les domaines d'assurance ou de mutualité ou de
retraite. Il ne peut être mis fin, avant terme, aux fonctions de l’un de ces trois membres que s’il

25
devient incapable d’exercer celles-ci ou commet une faute grave. Dans ces cas, le mandat du
membre concerné prend fin sur demande motivée du Conseil statuant à la majorité des
membres autres que l’intéressé ;

5° Un magistrat de la Cour de Cassation, versé dans le domaine économique et financier, désigné


par le premier président de ladite Cour.

Le membre nommé en remplacement d’un membre démissionnaire, révoqué ou décédé achève


le mandat de celui qu’il remplace.

A la fin de leur mandat, les membres du Conseil demeurent en fonction jusqu’à ce qu’ils soient
nommés de nouveau ou remplacés.

Le Conseil peut, à la demande du Président, s'adjoindre sans voix délibérative, toute personne
dont il estime l'avis utile.

Le Conseil se réunit, à l’initiative de son président, aussi souvent que les circonstances l'exigent
et au moins deux fois par an pour approuver les états de synthèse de l'exercice clos et le budget
de l'exercice suivant. Il se réunit également chaque fois que trois (3) au moins de ses membres le
demandent.

LE PRESIDENT DE L’AUTORITE (1)

Le Président est nommé conformément à la législation en vigueur.

Sous réserve des attributions dévolues par la présente loi au Conseil, le Président gère et dirige
l’Autorité. A cet effet :

Il préside le Conseil, le convoque et arrête l’ordre du jour de ses séances ;

Il prend les circulaires nécessaires à l’exercice des missions de l’Autorité après avis de la


commission de régulation ;

il prend toutes les décisions de sanctions à l’exception de celles prévues par les articles 128, 258,
259, 265, 5) et 6) du 279, de la loi n° 17-99 précitée et par a) et b) de l’article 123 de la loi sur
l’Autorité ; 

il prépare les projets de budget annuel et des modifications apportées à celui-ci en cours
d’exercice et arrête les comptes de l’Autorité ;

il organise les services de l’Autorité conformément à l’organigramme approuvé par le Conseil et


définit leurs fonctions ;

LE PRESIDENT DE L’AUTORITE (2)

Il représente l’Autorité à l’égard des tiers. Il intente les actions en justice, les poursuit et les
défend. Il prend toutes mesures d’exécution et toutes mesures conservatoires qu’il juge utiles ;

26
Il prépare le projet de rapport annuel d’activité de l’Autorité (article 9) qu’il soumet à l’examen et
à l’approbation du Conseil ;

Il tient le Conseil informé de la conduite de l’activité de l’Autorité et de la réalisation de ses


missions ;

Il exécute les délibérations du Conseil et prend toutes les mesures nécessaires à cette fin et en
assure le contrôle ;

Il prend toute autre décision nécessaire pour l’exécution des missions et attributions conférées
par la loi à l’Autorité.

Le Président peut déléguer à des membres du personnel de l’Autorité des actes d’administration
et de gestion des services et du personnel de l’Autorité.

LE PRESIDENT DE L’AUTORITE (3)

Le Président est assisté d’un secrétaire général.

Le secrétaire général assure, sous l'autorité du Président, la coordination entre les différents
services de l’Autorité et exerce tous les pouvoirs et fonctions qui lui sont dévolus par le
Président.

Le secrétaire général est nommé par décret pris sur proposition du Président.

Le secrétaire général remplace le Président en cas d’absence ou d’empêchement de ce dernier et


exerce ses fonctions à l’exception de la présidence du Conseil.

En cas d’absence ou d’empêchement du Président, le Conseil procède à l’élection d’un membre


parmi ses membres nommés par décret et désignés au 4° de l’article 16 ci-dessus, pour présider
les réunions dudit Conseil.

COMMISSION DE DISCIPLINE (Prérogatives) art.23

Il est institué une «commission de discipline», chargée de donner au Président de l’Autorité un


avis consultatif sur :

− les sanctions à prendre par l’Autorité en application des dispositions législatives et


réglementaires;

− les plans de redressement présentés par les entreprises d’assurances et de


réassurance en application de l’article 254 du code des assurances et leur éligibilité, à ce titre, au
Fonds de solidarité des assurances créé par l'article 39 du dahir portant loi n° 1-84-7 (10 janvier
1984) édictant des mesures d'ordre financier en attendant la promulgation de la loi de finances
pour l'année 1984 ;

27
- les plans de rétablissement et les plans de redressement présentés par les organismes de
retraite en application respectivement des articles 117 et 119 de la loi sur l’Autorité

La commission de discipline est saisie par le Président de l’Autorité qui lui fixe un délai pour
donner son avis.

En plus du magistrat de la Cour de Cassation membre du Conseil, en tant que président, la


commission de discipline est composée comme suit :

1° un des membres visés au 4° de l’article 16 désigné par le Conseil en tant que vice-président  ;

2° un membre représentant l’Autorité désigné par le Conseil parmi ses agents ;

3° une personne choisie pour sa compétence dans les domaines relevant du champ
d’intervention de l’Autorité, membre ;

4° un membre représentant les entreprises d’assurances sur proposition de l’association


professionnelle prévue par le 1er alinéa de l’article 285 du code des assurances. Ce membre ne
prend part aux réunions de cette commission que lorsque l’objet de la consultation concerne une
entité pratiquant l’une des opérations visées aux 1° et 3° du 1er alinéa de l’article 2  ;

5° un membre représentant les intermédiaires d’assurances sur proposition de l’association


professionnelle la plus représentative visée au 2 ème alinéa de l’article 285 du code. Ce membre ne
prend part aux réunions de cette commission que lorsque l’objet de la consultation concerne une
entité pratiquant l’une des opérations visées au 1° du 1er alinéa de l’article 2  ;

6° un membre choisi parmi les dirigeants des sociétés mutualistes visées au 2 e alinéa de l’article
2. Ce membre ne prend part aux réunions de cette commission que lorsque l’objet de la
consultation concerne l’une desdites sociétés ;

7° un membre choisi parmi les dirigeants des entités pratiquant les opérations de retraite visées
au 2° du 1er alinéa de l’article 2 ci-dessus. Ce membre ne prend part aux réunions de cette
commission que lorsque l’objet de la consultation concerne l’une de ces entités.

Un membre suppléant est désigné, dans les mêmes conditions, pour chaque membre titulaire
visé aux 4°, 5°, 6° et 7° de l’article 24 qui le remplace en cas d’empêchement.

COMMISSION DE REGULATION (Prérogatives) art.27

Il est institué une «commission de régulation», chargée de donner au président de l’Autorité un


avis consultatif sur :

1- les projets de textes législatifs ou réglementaires ainsi que sur les projets de circulaires visés à
l’article 3 de la loi sur l’Autorité ;

2- les demandes d’agrément présentées par les entreprises d’assurances et de réassurance, la


constitution d’unions de sociétés d’assurances mutuelles, l’adhésion et le retrait de l’union d’une

28
société d’assurances mutuelle, les opérations de fusion, de scission ou d'absorption des
entreprises d’assurances et de réassurance, et l’approbation de la demande de transfert partiel
ou total de portefeuille d’une entreprise d’assurances et de réassurance;

3- les demandes d’approbation des statuts présentées par les organismes de retraite et le
transfert de la totalité des droits et obligations d’un Organisme de retraite à un autre ;

4- les demandes d’approbation des statuts présentées par les sociétés mutualistes et des
modifications qui y sont apportées, les demandes d’approbation de la fusion de deux ou
plusieurs sociétés mutualistes, l’attribution du surplus de l’actif social d’une société mutualiste
visée au 4e alinéa de l’article 31 du dahir n° 1-57-187 portant statut de la mutualité, les
demandes d’approbation des règlements des caisses autonomes mutualistes de vieillesse,
d’invalidité, d’accidents et de décès, et les demandes d’approbation des règlements des œuvres
sociales des sociétés mutualistes et les modifications qui y sont apportées.

La commission de régulation est composée de :

1° trois (3) membres représentant l’Autorité dont le secrétaire général,  président ;

2° deux (2) membres représentant l’administration ;

3° trois (3) membres représentants de l’association professionnelle prévue par le 1 er alinéa de


l’article 285 du code des assurances, dont le président ;

4° deux (2) membres représentant les intermédiaires d’assurances proposés par l’association
professionnelle la plus représentative prévue par le 2 ème alinéa de l’article 285 du code des
assurances, dont le président ;

5° quatre (4) membres choisis parmi les dirigeants des entités pratiquant les opérations de
retraite visées au 2° du 1er alinéa de l’article 2 ;

6° trois (3) membres choisis parmi les dirigeants des sociétés mutualistes visées au 2 èmealinéa de
l’article 2 ;

7° le directeur de l’agence nationale de l’assurance maladie instituée par l’article 57 de la loi n°


65-00 précitée.

Les membres de la commission de régulation visés au 1° ci-dessus, autre que le secrétaire


général, sont désignés, par le Conseil, parmi le personnel de l’Autorité.

Les membres de la commission de régulation visés aux 5° et 6° de l’article 28 sont désignés par
décret.

A défaut de proposition par l’association professionnelle visée au 3° de l’article 28 de ses


représentants autre que le président, dans le délai qui lui est imparti, le Conseil procède d’office
à leur désignation.

29
Dans l’attente de la détermination de l’association la plus représentative visée au 4° de l’article
28, le Conseil procède d’office à la désignation des représentants des intermédiaires d’assurance.
A défaut de proposition par cette association de son représentant autre que le président, dans le
délai qui lui est imparti, le Conseil procède d’office à sa désignation.

DISPOSITIONS FINANCIERES ET COMPTABLES

Les ressources de l’Autorité comprennent :

1° une contribution des entreprises d’assurances et de réassurance. Cette contribution est


proportionnelle aux primes ou cotisations émises ou acceptées au Maroc au cours du dernier
exercice. Le taux de ladite contribution est fixé par décision du Conseil par nature d’opération
d’assurances ;

2° le produit des amendes administratives infligées par l’Autorité;

3° les dons et legs ;

4° produits de placements ;

5° autres recettes.

Les dépenses de l’Autorité comprennent :

- les dépenses de fonctionnement ;

- les dépenses d’investissement ;

- toutes autres dépenses, en relation avec l’objet de l’Autorité, arrêtées par le Conseil.

Les dépenses sont effectuées conformément au budget approuvé par le Conseil. Si ce budget
n'est pas adopté avant le début de l'exercice, les dépenses sont effectuées mensuellement dans
les limites du douzième (1/12) des crédits ouverts au budget de l'exercice précédent au titre des
dépenses de fonctionnement. Dans ce cas, les crédits engagés doivent être déduits du budget
une fois approuvé.

L’excédent annuel des produits sur les charges de l’Autorité est entièrement affecté à la
constitution d'un fonds de réserve jusqu’à ce que celui-ci atteigne un montant égal à trois (3) fois
la moyenne annuelle du total des charges constatées au cours des trois (3) derniers exercices.

Lorsque le fonds de réserve dépasse le montant prévu à l’alinéa précédent, le Conseil procède à
la réduction du taux de la contribution visée au 1° de l’article 30 de loi sur l’Autorité. Dans le cas
où le montant de ce fonds est inférieur à la moyenne annuelle du total des charges constatées au
cours des trois (3) derniers exercices, le Conseil procède au relèvement du taux de ladite
contribution.

C-Contrôle de l’Autorité – art. 36 à 39 (1)

30
Un commissaire du gouvernement est nommé par l’administration compétente à laquelle il rend
compte de samission dans un rapport annuel.

Sauf en ce qui concerne la prise de circulaires et de décisions de sanctions, le commissaire du


gouvernement contrôle pour le compte de l’Etat et au nom du ministre chargé des finances, les
activités de l’Autorité et veille au respect par celle-ci des dispositions législatives régissant
lesdites activités.

Le commissaire du gouvernement dispose d'un droit de contrôle et de regard permanent sur


toutes les informations et les documents auprès de l’Autorité et peut effectuer, dans le cadre de
sa mission, toutes vérifications et tous contrôles sur place.

Lorsqu’une dépense est effectuée ou une recette est encaissée sans le respect des dispositions
de la loi 64-12, le commissaire du gouvernement en fait rapport au ministre chargé des finances
qui peut ordonner à l’Autorité, dans un délai qu’il fixe, de prendre toute mesure nécessaire pour
y remédier.

L’Autorité est dotée d’une structure d’audit interne chargée de contrôler le respect, par ses
différents services, des normes et procédures s’appliquant à leurs activités.

Cette structure informe régulièrement le Président de l’Autorité et fait rapport au Conseil à


l’occasion de chacune de ses réunions.

Les comptes de l’Autorité sont soumis à un audit annuel réalisé sous la responsabilité d’un
commissaire aux comptes conformément aux dispositions légales en vigueur.

Le rapport d’audit est communiqué aux membres du Conseil et au commissaire du


gouvernement.

Le commissaire aux comptes est désigné pour une durée de trois (3) ans renouvelable.

L’Autorité produit ses comptes annuellement à la Cour des comptes, dans les formes prévues par
la législation en vigueur.

D- Incompatibilité – art. 46 à 49 (1)

Le Président, les membres du Conseil ainsi que le membre indépendant de la commission de


discipline ne peuvent ni faire partie des organes de surveillance, d’administration ou de gestion
d’entités soumises au contrôle de l’Autorité, ni exercer une fonction quelconque dans ces
entités, ni être salariés ou exercer une fonction ou un mandat dans une association
professionnelle représentant lesdites entités.

Les membres du Conseil et le membre de la commission de discipline ci-dessus ne peuvent


exercer aucune fonction gouvernementale ou une fonction quelconque dans l’administration,
dans une collectivité locale ou dans un organisme public.

31
Les membres du personnel de l’Autorité ne peuvent faire partie des organes de surveillance,
d’administration ou de gestion d’aucune entité soumise au contrôle de l’Autorité ni exercer une
fonction quelconque dans ces entités. Ils ne peuvent ni être salariés ni exercer une fonction ou
un mandat dans une association professionnelle représentant les entités soumises au contrôle de
l’Autorité.

Au cours de leur mandat, les membres du Conseil et le membre de la commission de discipline


ainsi que les membres du personnel de l’Autorité ne peuvent avoir un intérêt direct ou indirect
dans les entités soumises au contrôle de l’Autorité. Dès que l’une de ces personnes a pris
connaissance de l’existence d’un tel intérêt ou lorsque cet intérêt lui échoit par succession ou par
tout autre moyen, il doit le déclarer au président de l’Autorité qui lui accorde un délai de 90 jours
pour se conformer à cette prescription sous peine d’être considéré démissionnaire de plein droit.

A défaut de cette déclaration, il est mis fin aux fonctions ou mandat de l’intéressé à compter de
la date de la constatation de ce manquement. Ce dernier reste redevable à l’Autorité de
l’ensemble des rémunérations, indemnités et avantages perçus à compter de la date à laquelle il
a eu connaissance de l’existence de l’intérêt précité.

Les membres du Conseil, le membre de la commission de discipline ainsi que les membres du
personnel de l’Autorité ne peuvent représenter des tiers vis-à-vis de l’Autorité ni s’engager vis-à-
vis d’elle conjointement avec des tiers.

Tous ceux qui, à titre quelconque, participent à l’administration, à la direction, à la gestion, au


contrôle et à l’audit de l’Autorité sont tenus au secret professionnel.

D- Secret professionnel – art. 49

Les membres de la commission de discipline, de la commission de régulation, de la commission


de coordination des organes de supervision du secteur financier, les personnes chargées, même
exceptionnellement, de travaux se rapportant au contrôle des entités soumises au contrôle de
l’Autorité et, plus généralement, toute personne appelée, à un titre quelconque, à connaître ou à
exploiter des informations se rapportant à ces entités, sont strictement tenus au secret
professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître, à quelque titre que ce soit, dans les
termes et sous peine des sanctions prévues à l’article 446 du code pénal.

2. Nouvelle missions de l’ACAPS

La Direction des assurances et de la prévoyance sociale est chargée, conformément aux lois et
règlements en vigueur :

- de l’élaboration et de l’application de la réglementation relative à l’activité des entreprises


d’assurances, de réassurance et de capitalisation ainsi qu’à celle des intermédiaires
d’assurances ;

32
- de participer à l’élaboration de la législation et de la réglementation en matière de prévoyance
sociale ;

- de l’octroi ou du retrait d’agrément, de l’autorisation des transferts de portefeuille, de


transformation ou de liquidation des entreprises et des intermédiaires d’assurances et de
réassurance ;

- de mener des enquêtes et études actuarielles en vue d’évaluer et de déterminer les tarifs et
cotisations des différentes branches d’assurances et des régimes de prévoyance sociale ;

- de veiller à l’application des tarifs autorisés, arrêtés ou homologués par le ministère de


l’économie et des finances ;

La Direction des assurances et de la prévoyance sociale est chargée, conformément aux lois et
règlements en vigueur :

- de l’élaboration et de l’application de la réglementation relative à l’activité des entreprises


d’assurances, de réassurance et de capitalisation ainsi qu’à celle des intermédiaires
d’assurances ;

- de participer à l’élaboration de la législation et de la réglementation en matière de prévoyance


sociale ;

- de l’octroi ou du retrait d’agrément, de l’autorisation des transferts de portefeuille, de


transformation ou de liquidation des entreprises et des intermédiaires d’assurances et de
réassurance ;

- de mener des enquêtes et études actuarielles en vue d’évaluer et de déterminer les tarifs et
cotisations des différentes branches d’assurances et des régimes de prévoyance sociale ;

- de veiller à l’application des tarifs autorisés, arrêtés ou homologués par le ministère de


l’économie et des finances ;

- de surveiller l’application des plans de réassurances ;

- du contrôle des entreprises et des intermédiaires d’assurances et de réassurance, ainsi que des
documents et contrats utilisés ;

- du contrôle technique des organismes ou services de prévoyance sociale, qu’ils soient publics,
semi-public ou privés ;

- de s’assurer de la solvabilité des entreprises et intermédiaires d’assurances et de réassurance et


de la pérennité des organismes de prévoyance sociale ;

- de veiller au respect des droits des assurés, bénéficiaires de contrats d’assurances, des affiliés
aux organismes de prévoyance sociale et de leurs ayants cause et d’instruire leurs réclamations ;

33
- de surveiller le placement des fonds recueillis par les entreprises d’assurances et de
réassurance et les organismes de prévoyance sociale, ainsi que le suivi de leur intervention sur
les marchés financier et monétaire en vue de promouvoir l’épargne à long terme ;

- d’assurer le suivi des comptes spéciaux des assurances ;

- de représenter le ministère de l’économie et des finances au sein des commissions ou comités


techniques créés par les organismes professionnels d’assurances et de réassurance ou de
prévoyance sociale ;

- de représenter le ministère de l’économie et des finances en matière de coopération bilatérale,


multilatérale et régionale dans les domaines de l’assurance et de la prévoyance sociale.

- d’élaborer et publier annuellement un rapport sur le secteur des assurances et des régimes de
retraite et de prévoyance sociale.

- de représenter le Ministère de l'Economie et des Finances au sein des commissions ou comités


techniques crées par les organismes professionnels d'assurances et de réassurance ou de
prévoyance sociale ;

- d’assurer la gestion des ressources humaines qui lui sont rattachées et des ressources
matérielles qui lui sont affectées ainsi que de concevoir et de gérer ses systèmes d'information
en harmonie avec la politique de gestion des ressources et de l'information développée par le
ministère.

Titre deuxième : Organisation soumises au contrôle  

La présentation des opérations d’assurances est l’une des phases les plus importants, sinon
l’essence même de l’activité d’assurance. Cette présentation exige, de la part des sociétés
d’assurances et de réassurance, l’existence d’un réseau de distribution. En pratique les sociétés
s’appuient sur un réseau de distribution le plus diversifié et qui soit implanté dans tout le
territoire national afin de pouvoir toucher le plus large public.

Les intervenants dans la présentation des opérations d’assurances sont spécifiés au niveau de
l’alinéa 1 de l’art 289 du code des assurances.

De ce article, il se dégage qu’actuellement la présentation des opérations d’assurances se fait


selon différentes formes et passe par deux grands acteurs de la distribution, à savoir les
assurances et les organismes de prévoyance sociale.

Chapitre 1 : Les entreprises d’Assurances

Ce sont les preneurs du risque qui encaissent les primes et paient les sinistres. Au Maroc, on
distingue 5 formes de sociétés d’assurances :

 les sociétés commerciales,


 les mutuelles,
34
 les organismes de prévoyance sociale,
 les organismes d’assistance,
 les intermédiaires d’assurance.

 Les sociétés commerciales

Les sociétés constituées sous forme de SARL ne sont pas autorisées à pratiquer ni l’assurance ni
la banque ni les sociétés d’investissement. Cependant, pour les sociétés en commandite par
actions, aucune autorisation administrative n’a été délivrée à ce jour par le ministère de tutelle.
Seules les formes de sociétés anonymes ou de sociétés mutuelles peuvent constituer les
entreprises d’assurances (Art 170).

Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles doivent avoir un capital minimum légalement exigé. Elles
sont dirigées par un Conseil d’Administration. Elles peuvent pratiquer toutes les branches
d’assurance, n’ont pas de limitation territoriale au Maroc et travaillent avec des intermédiaires
(agents généraux et courtiers).

 Les mutuelles d’assurances

Pour les sociétés mutuelles c’est-à-dire celles qui ne poursuivent pas un but lucratif, elles
cherchent au contraire à réaliser au prix coûtant la réparation des risques entre leurs
adhérents/sociétaires. Elles peuvent mener une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide
tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine – vieillesse,
invalidité, accidents et décès-

Dans ce cas, ces mutuelles sont soumises au code de la mutualité institué par Dahir du 12
novembre 1963 dont les dispositions concernant le fonctionnement et la gestion technique ne
sont pas conformes à celles prévues par la réglementation des assurances terrestres et à laquelle
renvoi l’article 24 dudit dahir du moins pour les sociétés mutuelles qui effectuent des opérations
d’assurance.

Ces mutuelles se caractérisent par la cotisation variable, le règlement intégral de leurs


engagements en cas de réalisation des risques assurés, le non rémunération de leurs
administrateurs et l’absence de tout intermédiaire agréé. Ces mutuelles peuvent constituer des
unions ayant exclusivement pour objet de réassurer intégralement les contrats souscrits par ces
mutuelles.

Par contre les sociétés à forme mutuelle peuvent adopter le mode de gestion des sociétés
commerciales y compris le réseau de distribution, la rémunération des administrateurs ; elles
peuvent être soit à caractères commercial ou à caractère civil selon que les cotisations sont fixes
ou variables et surtout si la société est assujettie ou non à l’impôt sur les bénéfices.

35
Ce sont des associations. Les cotisations sont toujours variables. Elles ne peuvent donc jamais
pratiquer d’opérations impliquant une gestion en capitalisation. Elles ne travaillent jamais avec
des intermédiaires.

 Les organismes de prévoyance sociale

- Les mutuelles de prévoyance sociale : Caisse Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM) ;


Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) ; Mutuelle de Prévoyance des
Banques Populaires ; Caisse Médicale de l’Office National des Transports, et d’autres....

- Les autres organismes à caractère social : La CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale ; La
RCAR : Régime Collectif d’Assurance et de Retraite ; La CIMR : La Caisse Interprofessionnelle
Marocaine de Retraite.

 Les organismes d’assistance

ISAAF Mondial Assistance ; Maroc Assistance Internationale. Ce sont des sociétés spécialisées,
ayant pour seule vocation l’assistance des personnes en cas de blessures, maladies graves, décès
et des véhicules en cas de panne, de vol ou d’accident. La Société Centrale de Réassurance. C’est
un établissement public bénéficiant de la garantie de l’Etat. Son statut de réassureur national lui
confère les rôles de régulation du marché et d’économie de devises.

En 2014 le marché marocain des assurances et de réassurance est formé de vingt et une
entreprises dont dix-sept entreprises commerciales et quatre mutuelles. Sur ce total, huit
pratiquent aussi bien les opérations d’assurances non vie que les assurances vie et capitalisation,
trois se limitent aux opérations d’assurances non vie, deux pratiquent exclusivement les
opérations d’assurances vie et capitalisation, quatre pratiquent les opérations d’assistance, deux
pratiquent exclusivement l’assurance-crédit, et deux entreprises sont spécialisées dans la
réassurance.
L’assureur est toujours une entreprise agréée arrêté du ministre des finances pour effectuer des
opérations d’assurances peu importe qu’elle soit exclusivement une société anonyme ou en
commandite par actions – pour les entreprises à but lucratif – en une société mutuelle ou à
forme mutuelle.

Chapitre 2 : Les intermédiaires d’Assurances

Pour le législateur Marocain, l’intermédiaire d’assurances est toute personne agréée par
l’administration, en qualité d’agent d’assurances, personne physique ou morale, ou en qualité de
société de courtage. ART 291 du code des assurances.
La doctrine Marocaine considère qu’il n’est permis d’exercer l’activité d’intermédiaires en
assurances qu’une fois qu’on remplit certaines conditions, dont la forme juridique . (GUELLAF (A),
op.cit, p.31).

36
On entend par intermédiaires d’assurances, selon la doctrine française, tous ceux qui par
l’intermédiaire desquels sont vendues au public les contrats d’assurances. (BIGOT Jean et LANGE
Daniel, op.cit, p.4).
Aussi est-il considéré comme intermédiaire toute personne qui, contre rémunération, exerce
une activité d’intermédiation en assurance.
Par ailleurs, l’expression « intermédiaire » signifie qu’un agent économique chargé de fonctions
commerciales intervient dans la vente ou l’achat du « produit d’assurance » soit à la demande et
pour le compte du producteur, en l’occurrence l’assureur, soit à la demande et pour le compte
du client, en l’occurrence le preneur d’assurance.
Selon André BESSON : il est la personne à qui revient le mérite de créer la relation contractuelle
entre l’entreprise d’assurance et le client- assuré. Et pour atteindre les gens afin d’offrir ses
garanties, l’entreprise doit recourir aux intermédiaires d’assurances. Leur rôle acquiert une
importance accrue pour certaines branches d’assurance-personnes. En général, on peut dire que
le développement de l’entreprise et la bonne circulation de ses produits dépendent
essentiellement de l’efficacité des intermédiaires et de leur compétence professionnelle.
Pour d’autres, l’intermédiaire d’assurances ne peut pas et ne doit pas devenir partie du contrat
d’assurances, sinon il cesserait d’être intermédiaire et pourrait perdre cette qualité.
Ainsi donc, considère-t-on, l’acte d’intermédiation au point de vue juridique. Comme une
prestation de service par laquelle l’intermédiaire offre un service d’entremise entre l’assureur et
le preneur d’assurance, qui ne se confond pas avec le contrat d’assurance.
Il faut savoir, que le besoin d’intermédiaire s’est longtemps justifié par le fait que l’assurance
étant un produit complexe, les deux parties aux contrats avaient intérêt à déléguer, à une tierce
partie, le soin de s’occuper de l’ensemble des formalités nécessaire à la souscription, voire au
règlement des sinistres.
La doctrine et l’usage distinguent deux grandes catégories d’intermédiaires, à savoir les agents
généraux et les sociétés de courtage. Comme leur nom l’indique, leur rôle est d’être des
intermédiaires entre l’entreprise d’assurance et le client final, chacun à sa façon, le canal de
dialogue entre le producteur et le consommateur.
Il va sans dire que, la façon de travailler du courtier et de l’agent est à la fois proche et différente.
D’ailleurs ils se cachent tous les deux derrière l’appellation ambigüe, mais toujours en
vogue, « d’assurance conseil ».
Le droit allemand ne semble pas connaitre de définition légale de l’intermédiation d’assurance.
La doctrine allemande considère que l’activité d’intermédiation consiste à rapprocher les futurs
contractants, pour la souscription du contrat d’assurance, et participer éventuellement à la
conclusion et à l’exécution du contrat.
De ce qui précède, et pour mieux appréhender la notion d’intermédiaire, cette section sera
scindée en deux sous sections ; on se consacrera dans un premier temp à la définition des
concepts de base qui touchent l’agent et le courtage en matière de présentation d’opération
d’assurances (sous-section 1). Il sera, également, question d’aborder les intermédiaires et les
institutions similaires. Le deuxième aspect sera consacré à l’étude des conditions d’accès à la
profession d’intermédiaire (sous-section 2).

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Sous-section 1 : Définition et concepts
Dans cette première sous-section on traitera les intermédiaires d’assurances (agents et sociétés
de courtage) à travers leurs définitions (A) et on examinera par la suite les intermédiaires et
institutions similaires (B).
1. Les intermédiaires d’assurances
Dans ce premier point nous nous efforcerons de définir ce qu’est un agent d’assurances (i) et en
second lieu on examinera le concept de courtage.
I. L’agent d’assurance
Le législateur Marocain a défini dans l’art 292 du code des assurances, l’agent d’assurance
comme étant la personne habilitée par une entreprise d’assurances et de réassurance dont il est
le mandataire, à présenter au public les opérations prévues aux articles 159 et 160 du code des
assurances.
La doctrine Marocaine, le définit comme une personne qui représente l’entreprise dans une
territorialité déterminée ou elle constitue une extension de celle-ci, il est titulaire d’un mandat
d’agent d’assurances.
On considère aussi, comme la personne physique ou morale titulaire d’un mandat d’agent
d’assurances et dont l’étendue des activités qu’il est appelé à exercer est fixée par le traité de
nomination.
Il peut être soit un agent particulier soit un agent général. L’agent particulier est celui qui
recherche et souscrit des contrats pour le compte des entreprises d’assurances sans être
autorisé à accepter les risques et à régler les sinistres. Quant à l’agent général, en plus de la
recherche et de la souscription des contrats, il gère en plus les contrats qui lui sont confiés. Ces
travaux de gestion sont délimités territorialement par le traité de nomination.
La doctrine française considère l’agent d’assurance comme le mandataire d’une ou plusieurs
entreprises d’assurances ; il est le représentant de l’assureur. De plus cette doctrine utilise
l’appellation d’agent général, pour montrer la capacité de l’agent à distribuer tous types de
contrat, tant en assurances de dommages qu’en assurances de personnes.
Ces personnes sont mandatées par les sociétés d’assurance. Ce sont des mandatées protégés par
un statut qui définit leur droit et leur obligation, pendant l’exécution du mandat et lors de son
expiration.
Une autre définition les considère comme étant des personnes physiques ou morales exercent
une activité indépendante de distribution et de gestion de produits et de services d’assurances
en vertu d’un mandat écrit délivré par un ou plusieurs entreprises d’assurances établit en France.
Selon le droit allemand régissant le contrat d’assurances. Celui-ci confère à l’agent un pouvoir de
représentation limité à la transmission des volontés de l’assureur vers l’assuré et vice versa.
A mon sens, j’estime que l’agent d’assurances ne peut être qu’une personne physique ou morale
dont l’activité de présentation des produits d’assurance est limitée par le traité de nomination de
sa mandante. Ceci le rapproche, beaucoup plus, d’un bureau direct déguisé comme on verra par
la suite.
Mais peut être la vision est différente pour le courtage, c’est ce qu’on verra ci-après.

38
II. Le courtage
Le courtage ou ce qu’on appelle, communément les sociétés de courtage est le deuxième type
d’intermédiaire en assurances qu’on va traiter dans le deuxième volet.
Le législateur Marocain, la définit dans le premier alinéa de l’art 297. En tant que personne
morale qui est censée représenter ses clients auprès de toutes les entreprises d’assurances et de
réassurances pour tout ce qui concerne le placement des risques.
Quant à la doctrine marocaine, celle-ci le regarde en tant que personne qui crée une relation
contractuelle entre le client et la société, dans le cadre d’une orientation fondée sur le conseil et
les renseignements qu’il fournit au client, contre une commission qu’il perçoit sur chaque
relation contractuelle à laquelle il a contribué. Cette personne qui a la qualité de commerçant est
le mandataire de son client.
Il est également considéré comme un mandataire de la clientèle dont il place les risques auprès
des sociétés d’assurances ou du réseau commercial de celle-ci.
La doctrine française l’appelle parfois « assureur conseil » et le considère un commerçant, dont
le rôle consiste à faire conclure des contrats d’assurances auprès de la compagnie la mieux
adaptée aux besoins de son client. Il défend donc, avant tout, les intérêts de l’assuré.
Un autre point de vue doctrinal le considère sur un plan juridique très différent dans son
principe de celui des salariés ou mandataires. Il n’est lié à ses clients ni par un contrat de louage
de service ni par un contrat de mandat, mais par un contrat sui generis, le contrat de courtage. Il
n’est pas lié par un accord d’exclusivité de production avec la société d’assurance à laquelle il
apporte les risques de ses clients. Sa situation est donc très particulière, d’autant plus que ses
droit et obligations sont en partie fixés par les usages professionnels et ne résultant pas d’un
statut.
Le droit belge attribue le titre de courtage aux seuls intermédiaires indépendants, toutefois la loi
belge n’a pas fixé de seuil pour l’indépendance économique, renvoyant ainsi à l’OCA le soin de se
prononcer sur cette indépendance.
A mon sens, je considère que le courtage est la personne morale qui conseille dans le placement
des risques des assurés, ceci tout en étant vigilant sur les prestations fournies par l’entreprise
d’assurances et de réassurances qui est la couverture du risque, jouissant ainsi de facto d’une
certaine liberté, mais conditionnée par des obligations et moyens qui peuvent se transformer en
obligations et résultats ; dans la mesure ou il est tenu de chercher pour le compte de l’assuré les
meilleurs offres, compte tenu des différentes possibilités qui se présentent à lui sur le marché
par le biais de l’outil informatique et en utilisant internet et ses deux moyens combinés, qui
peuvent être utilisés pour faire une analyse comparative des différentes offres qui se présentent
à la société de courtage à travers les propositions formulées par les entreprises d’assurances et
de réassurances.
2. Autres formes d’intermédiation
Dans ce deuxième volet on se focalisera sur des bureaux directs (i) et les démarcheurs.
I.Les bureaux directs
Dans ce point on s’attachera premièrement : définir le concept de bureaux directs et comment le
législateur Marocain l’a traité et comment les doctrines étrangères et Marocaines appréhender
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ca mode de présentation (a). Dans une deuxième phase on abordera les conditions requises
pour son utilisation (b).
a) Définition et concept
Le législateur Marocain a abordé ce mode de présentation au niveau de l’art 289 al 1 de la loi 17-
99 portant code des assurances qui dispose que « Les opérations pratiqués par des entreprises
d’assurances et de réassurance sont présentées au public soit directement par lesdites
entreprises, soit par l’entremise des personnes habilitées à cet effet et
dénommées « intermédiaires d’assurances » et ce, sous réserve des dispositions de l’article
306 ». Toutefois, il a exigé certaines conditions pour l’exercice de cette présentation directe
qu’on traitera, dans ce qui suivra, après la définition du concept.
D’ailleurs le législateur dans l’art 289 du code des assurances et l’art 47 du décret n°2-04-355 du
19 ramadan 1425 ( 2 novembre 2004) a subordonner la présentation directe au public des
opérations d’assurances par les entreprises d’assurances et de réassurance, à l’accord préalable
du Ministre chargé des Finances.
La doctrine Marocaine a peu abordé ce mode de distribution, NASRI (2) considère que la
présentation des produits par les entreprises d’assurances se fait par le biais de leur
représentant légaux ou des personnes physiques habilitées à cet effet.
Mme NASIRI (z) considère que l’introduction du système de vente directe a engendré
l’installation des bureaux directs dans les villes les plus importants : cette implantation ne se
justifie dans les régions très peuplées d’une part, et représentant des potentialités économiques
appréciables.
Un autre auteur Marocain a succinctement abordé la présentation directe. En se référant au
législateur français GUELLAF (A) considère que ce sont les employés des entreprises d’assurances
désignés pour effectuer cette fonction au nom de ladite société d’assurances.
La doctrine française considère la présentation directe ou les bureaux directs, en tant que
réseaux de salariés. Ce sont des producteurs salariés, qui n’échappent pas à l’application du droit
social, le fait que le rôle de ces salariés soit principalement ou exclusivement de nature
commerciale ne les fait pas échapper à leur statut de salarié avec tous les avantages qui s-y
rattache. Ces avantages résultant des dispositions du code de travail des conventions collectives,
des accords d’entreprises ou du règlement intérieur de l’entreprise.
A mon sens, les bureaux directs sont un instrument de présentation utilisé par les entreprises
d’assurances pour vendre directement leur produit d’assurances sans passer par un
intermédiaire ou tout autre réseau de distribution de quelque sorte soit-il.
Dans cette optique ce concept ne peut se justifier que si on se trouve dans une localité qui n’est
pas desservie par des intermédiaires ou tout autre distributeur, ou si la demande est tellement
importante qu’on ne peut y faire face. C’est aussi un moyen de montrer la présence physique de
l’entreprise d’assurances sur le terrain.
b) Conditions d’exercice et de gestion
L’exercice de la présentation directe des opérations d’assurances au public, par les entreprises
d’assurances et de réassurance, est subordonné à l’accord préalable de l’administration. ( ART 289
al 3 code des assurances).

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En effet, cet accord préalable de l’administration se matérialise par l’intervention du Ministre des
Finances qui est chargé de l’octroi dudit accord (ART 47 du décret 2-04-355 des 19 ramadans 1425 (2
novembre 2004) pris pour l’application de la loi 17/99 portant code des assurances. BO N°5262 du 21 ramadan 1425
(4 novembre 2004).
Ainsi une demande adressée au Ministre chargé des Finances est nécessaire pour pouvoir
bénéficier du droit à la présentation directe des opérations d’assurances pour l’entreprise
d’assurances et de réassurances. (Art 1 de l’arrête du ministre des finances et de la privatisation n°2241-04 du
14 kaada 1425 (25 décembre 2004) relatif à laprésentation des opérations d’assurances, BO N°5292 du 8 moharrem
1426 (17-2-2005).
La demande doit préciser l’adresse du local destiné au local. Tout changement d’adresse de
fermeture du local ou remplacement du salarié responsable doit être communiqué, dans un délai
de 10 jours, au Ministre chargé des Finances. ((Art 1 de l’arrête du ministre des finances et de la
privatisation n°2241-04 du 14 kaada 1425 (25 décembre 2004) relatif à laprésentation des opérations d’assurances,
BO N°5292 du 8 moharrem 1426 (17-2-2005).
II. Les démarcheurs
Le concept de démarcheurs a été soulevé au niveau du code des assurances par l’art 290, celui-ci
le définit comme étant la personne physique habilitée à présenter pour le compte, d’une part,
des entreprises qui effectuent des opérations qualifiées d’assurances ou de réassurance ou
assimilée à une opération d’assurances et d’autre part, au profit des intermédiaires d’assurances
(agent et sociétés de courtage).
De cette définition on constate que la personne morale est exclue du démarchage. Toutefois il
y’a lieu de préciser, que la présentation effectuée par lesdits démarcheurs, se fait sous la
responsabilité des entreprises sus visées ou des intermédiaires d’assurances, au profit
desquelles elle est opérée.
Dans le même article 290, le législateur précise de manière catégorique, que les démarcheurs ne
peuvent avoir la qualité d’intermédiaires.
Le travail de démarcheur consiste à démarcher les clients potentiels pouvant souscrire un contrat
d’assurances. Ce qui se traduit en pratique par le déplacement du démarcheur de manière
habituelle au domicile ou à la résidence des personnes ou sur leurs lieux de travail ou dans les
lieux publics en vue de conseiller la souscription d’un contrat d’assurance ou d’exposer
oralement ou par écrit à un souscripteur éventuel des conditions de garantie d’un contrat
d’assurance.
Quant au droit français, il le considère en tant que producteur mandataire, qui est une personne
physique, non salarié, autres que les agents généraux, mandatés soit par une entreprise
d’assurances, soit par un courtier soit par un agent général d’assurances, il précise que cette
activité de mandataires est limitée à la présentation d’opérations d’assurances . (BIGOT Jean et
LANGE Daniel, op.cit, .71 et p.71).
En résumé et après avoir consacré cette première sous-section aux définitions et concepts de
base qui touchent l’intermédiaire d’assurances on se focalisera sur les conditions d’accès à la
profession qu’on verra dans la sous-section suivante.

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Sous-section 2 : Conditions d’accès à la profession d’intermédiaire d’assurance
L’exercice de l’activité d’intermédiaires que ce soit par les agents d’assurances ou les sociétés de
courtage est encadré par plusieurs dispositions juridiques. Pour aborder ces différentes
dispositions cette sous-section sera scindée en deux points à savoir :
1. Les conditions d’accès
 Forme juridique nécessaire à l’exercice de la profession d’intermédiaire d’assurance
 Cas d’incompatibilités
 Cas d’interdiction
2. L’étendue de la présentation d’assurances
Les restrictions
Cessations d’activité
 Retrait
 Dénonciation de l’agrément
1. Les conditions d’accès
L’exercice de l’activité d’intermédiaire d’assurances suit des règles prescrites par le code des
assurances.
Pour cela, l’agent d’assurances et la société de courtage doivent se faire délivrer un agrément
d’où la nécessité pour les deux entités d’avoir un agrément délivré par l’administration, pour
l’exercice de leur activité. Toutefois, l’agent d’assurance se distingue par rapport au courtier par
l’exigence, d’un traité de nomination, dans lequel sont spécifiées l’étendue et la nature des
opérations qu’il effectue pour le compte de la société ou des entreprise(s) d’assurances et de
réassurance , traite spécifique de l’agent d’assurance, ce qui n’est pas le cas du courtier. (ART 291,
293 du code des assurances)
Les conditions qui sont attachés à l’exercice de l’activité d’intermédiaires sont fixées par le
législateur et se déclinent comme suit (ART 304 al 2 du code des assurances) :
 Pour les personnes physiques :
 Etre de nationalité marocaine ;
 Etre titulaire d’une licence délivrée par un établissement universitaire national ou d’un
diplôme reconnu équivalent par l’administration.
 Avoir accompli un stage de formation ou justifier d’une expérience professionnelle de deux
années continues dans le domaine des assurances ;
 Avoir réussi à l’examen professionnel : ledit examen est organisé et sa date fixée
conformément aux instructions du Ministre chargé des Finances, qui fait l’objet d’un avis publié
dans des journaux habilités à recevoir les annonces légales, trois mois avant cette date. Cet
examen porte sur l’ensemble des opérations prévues aux articles 159 et 160 de la loi N°17/99
susvisée. Toutefois, les candidats à cet examen ne sont évalués sur les opérations d’assurances
crédit, caution et réassurance qu’à leur demande.
 Pour les personnes morales :
 Etre régies par le droit Marocain et avoir leur siège au Maroc

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 Avoir cinquante pour cent (50%) physiques de nationalité marocaine ou des personnes
morales de droit marocain, sous réserve des accords de libre-échange, passées par le Maroc avec
d’autres pays dument ratifiés et publiés au « bulletin Officiel ».
Dans cette optique, le législateur, précise dans l’art 48 du décret n°2-04-355 du 19 ramadan
1425, que l’agrément est octroyés par décision du Ministre des Finances, après avoir du comité
consultatif des assurances. Et c’est l’article 2 de l’arrêté N°2241-04, tel que modifié et complété
qui fixe les modalités d’octroi de cet agrément.
En effet, le décret n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 (2 novembre 2004) pris pour l’acceptation de
la loi 17-99 tel qu’il a été modifié et complété, dispose que l’agrément est accordé ou retiré aux
intermédiaires d’assurances, après avis du comité consultatif des assurances, par décision du
Ministre chargé des Finances. Le décret vient conforter encore la nécessité de l’avis du comité
consultatif des assurances, tel qu’il a été admis au niveau de la loi 17-99.
Il découle de ce qui précède que la décision du Ministre des Finances pour l’octroi ou le retrait
d’un agrément au profit d’un intermédiaire d’assurances est tributaire de la soumission de cette
demande à l’avis du comité consultatif des assurances, sans cela la décision prise sera considérée
caduque (vice de procédure).
Pour pouvoir bénéficier de l’agrément, les intermédiaires d’assurances doivent se soumettre aux
modalités de son octroi qui figurent au niveau de l’art 2 de l’arrêté du Ministre des Finances
n°2241-04 du 14 kaada 1425 ( 24 décembre 2004) relatif à la présentation des opérations
d’assurances tel qu’il a été modifié et complété.( BO n°5292 du 8 moharrem 1426 (17-2-2005).
Chaque candidat doit adresser une demande au Ministre chargé des Finances, la demande est
adressée soit directement par le candidat courtier soit par l’entreprise d’assurances et de
réassurances pour son candidat agent, cette demande doit préciser, conformément au troisième
alinéa de l’article 4 de l’arrêté précité (L’avis relatif à l’examen professionnel prévu à l’article 304 de la loi
n°17-99), les opérations d’assurances que le candidat entend présenter et sera accompagnée,
pour la personne physique devant passer l’examen professionnel, des pièces suivantes :
 Une copie de la carte d’identité nationale ;
 Deux photos d’identité ;
 Un extrait d’acte de naissance datant au moins de trois mois ;
 Un extrait de la fiche anthropométrique datant au moins de trois mois ;
 Une copie légalisée du diplôme prévu par l’article 304 de la loi N°17-99 précitée ;
 Une attestation certifiant que le stage de formation prévu à l’article 304 de la même loi a été
effectué durant une période minimum de six mois auprès d’une entreprise d’assurances et de
réassurance, d’un intermédiaire d’assurances et de l’administration chargée du contrôle sur le
secteur des assurances.
Pour l’obtention de l’agrément, le dossier du candidat ayant réussi à l’examen professionnel doit
être complété par les pièces énumérées ci-après ;
A. Pour la personne physique
 Une déclaration sur l’honneur ;
 Une copie du contrat d’assurance responsabilité civile professionnelle ;
 Un certificat attestant l’inscription de l’enseigne au registre du commerce, le ca échéant ;

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 Une copie du traité de nomination ;
B. Pour la personne morale
 Une déclaration sur l’honneur du représentant responsable ;
 Une copie du contrat d’assurance responsabilité civile professionnelle ;
 Une copie de traité de nomination pour les agents d’assurances ;
 Un exemplaire certifié conforme des statuts ;
 La liste des actionnaires ou associés précisant le montant et la répartition du capital social ;
 Un certificat attestant l’immatriculation de la personne morale au registre du commerce
L’exercice de l’activité d’intermédiaire d’assurances, ne se limite pas aux seuls produits
d’assurances car le législateur a permis l’exercice d’autres activités à la condition qu’elles soient
liées à la profession d’intermédiaire d’assurances
D’ailleurs, le décret d’application n°2-04-355, énumère les activités qui sont réputées liées à la
profession d’intermédiaire d’assurances et qui se présentent comme suit :
 Correspondant des sociétés de financement ;
 Représentant d’une entreprise d’assurances et de réassurance étrangère pour la gestion et
le règlement des sinistres automobile survenus sur le territoire marocain et impliquant des
personnes munies de l’un des cartes visées à l’article 121, de la loi 17-99.
Toutefois l’intermédiaire d’assurances pour pouvoir exercer ces activités connexes, doit les
porter à la connaissance du Ministre chargé des Finances.
Un autre aspect commun à l’agent d’assurances et le courtage, c’est la survenance d’un cas de
défaillance notamment le décès, qui touche un intermédiaire d’assurances, au cours de l’exercice
de ses fonctions, dans ce cas précis le législateur a prévu certains dispositions pour parer à cet
imprévu.
A cet effet, les ayants droit d’un agent d’assurances personne physique défaillant ou décédé ou
bien les associés ou actionnaires d’un intermédiaire d’assurance personne morale en cas de
défaillance ou de décès du représentant responsable, sont admis à continuer la gestion du
portefeuille de l’agence ou des sociétés de courtage et disposent d’un délai de trois cent
soixante-cinq jours, renouvelable une seule fois sur autorisation de l’administration, à compter
de la constations de la défaillance ou du décès pour se conformer aux prescriptions de l’article
304 du code des assurances.
Dans ce sens, l’article 55 du décret d’application n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 précité, précise
la gestion pendant cette période de 365 jours se sera sous la responsabilité et le contrôle de
l’entreprise d’assurance et de réassurance mandante pour l’agent d’assurances personne
physique.
Toutefois pour pouvoir bénéficier du renouvellement de la période de 365 jours, susmentionnée,
ils doivent dans les 10 mois qui suivent le décès ou la constatation de la défaillance, en informer
le Ministre chargé des Finances et présenter une personne physique de nationalité marocaine,
titulaire d’un diplôme prévu à l’article 304 de la loi 17-99.
A cet effet, un agrément temporaire, valable jusqu'au terme de la deuxième période de 365
jours, est alors délivré à cette personne qui est considérée, pour toute la période au cours de

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laquelle elle exerce à titre temporaire, comme intermédiaire d’assurances : elle est, de ce fait,
soumise à toutes les prescriptions du livre 6 de la loi N°17-99.
1. Forme juridique nécessaire à l’exercice de laprofession d’intermédiaire d’assurance
La forme d’exercice de la profession d’intermédiaire diffère selon que l’on soit, agent
d’assurances ou société de courtage.
Pour les agents d’assurances, celle-ci se distingue par rapport au courtage, au niveau de sa
personnalité juridique il peut être soit une personne physique, soit une personne morale (art 291
du code des assurances). Cette spécificité lui est propre.
Contrairement à l’agent d’assurance le législateur à figé la forme d’exercice du courtage à la
personne morale, la personne physique étant exclue. D’ailleurs, le code des assurances le définit
comme étant la personne morale qui est censée représenter ses clients auprès de toutes les
entreprises d’assurances et de réassurances ceci, en ce qui concerne le placement des risques, ce
qui le différencie par rapport à l’agent traité plus haut qui, lui peut prendre soit la forme de
personne physique ou morale.
De plus, la forme de personne morale que peut prendre la société de courtage ou de l’agent
d’assurances personne morale a été tranchée par le législateur, elle ne peut prendre que la
forme de société anonyme ou de société à responsabilité limitée . (art 255 au 299 du code des
assurances).
1) Cas d’incompatibilités
L’exercice de la profession d’agent d’assurances ou de représentant responsable d’une société
de courtage ne peut être cumulé concurremment avec d’autres fonctions. A cet effet le
législateur, dans un souci de défense des droits des souscripteurs et dans le sens de la
consécration de la totalité de son temps à l’activité de présentation d’assurances, a cerner la
présentation des produits d’assurances par les intermédiaires( agents et sociétés de courtage)
par une liste d’incompatibilités. (ART 296 du code des assurances).
Ainsi donc ils peuvent :
 Exercer concurremment à leurs profession, d’autres fonctions incompatible avec celle de
représentant responsable d’une agence d’assurances ou d’une société de courtage ou de
dirigeant d’une entreprise d’assurances et de réassurance ;
 Cumuler avec leur profession un emploi salarié qui l’étend à toute autre entreprise quel que
soit le domaine de son activité.

2) Cas d’interdiction
L’exercice de l’activité d’intermédiaire d’assurances étant activité sensible, puisqu’il s’agit de la
présentation d’un service qui est tributaire de la réalisation d’un risque auquel on a souscrit une
assurance moyennant le paiement d’une prime. C’est dans cette optique que le législateur à mis
des gardes fous, permettant d’interdire l’octroi de l’agrément pour l’exercice de l’activité d’agent
d’assurances ou de courtage à toute personne qui a fait l’objet de certains actes, qui se déclinent
comme suit ( ART 308 al 1 du code des assurances) :
S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable par crime ou pour délit prévu et réprimé
par les articles 334 à 391 et 505 à 574 du code pénal ;

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S’il fait l’objet d’une condamnation irrévocable pour infraction à la législation des changes ;
S’il a fait l’objet ou si l’entreprise qu’il administrait a fait l’objet, au Maroc ou à l’étranger
d’une liquidation judiciaire et qu’il n’a pas été réhabilité ;
S’il a fait l’objet d’une condamnation irrévocable et vertu des dispositions des articles 280 à
283 et 327 à 330 de la loi 17-99 ;
S’il a fait l’objet d’une condamnation prononcée par une juridiction étrangère et passée en
force de chose jugée pour l’un des crimes et visés du (a) au (b) ci-dessus ;
2. L’étendue de la présentation d’assurances
1) Les restrictions
L’activité d’intermédiaire d’assurances ne peut se faire sans restriction. Pour cela des règles
strictes, établies dans le code des assurances, les encadrent. Dans ce point nous allons nous
efforcer de cerner toutes les restrictions qui peuvent toucher la dite activité. Pour ce faire, on
commencera par les restrictions qui traitent :
i. Des points de vente ;
ii. Du nombre d’entreprises d’assurances pouvant être représentées ;
iii. Des modalités de cession de portefeuilles de clients ;
iv. Des activités pouvant être liées à la présentation des opérations d’assurances ;

i. Les points de vente


Pour ce qui est des points de vente, il ne peut exercer son activité que dans un seul local,
l’utilisation d’autres locaux lui est donc interdite, il n’a le droit qu’à un seul point de vente (ART
301 du code des assurances). Ce qui est à mon sens, une restriction à l’exercice de l’activité
d’intermédiaires comparativement à d’autres distributeurs qu’on verra plus loin dans la
deuxième section.
ii. Le nombre d’entreprises d’assurances pouvant être représentées
Pour ce qui est de la restriction en matière de représentation d’entreprises d’assurances et à
réassurances, celle-ci touche différemment l’agent d’assurances et la société de courtage. Pour
l’agent d’assurances c’est une caractéristique qui lui est propre et qui touche à l’étendue de la
présentation des opérations d’assurances et qui ne peut se faire qu’au plus, au profit de deux
entreprises d’assurances et de réassurance à condition d’obtenir l’accord de la première
entreprise avec laquelle il a souscrit le premier traité de nomination .( ART 292 al 2 code des
assurances).
De ce qui précède, découle la limitions d’exercice de l’agent d’assurances que lui impose le
législateur puisqu’il ne peut représenter qu’au plus de deux entreprises d’assurances, ce qui n’est
pas le cas de la société de courtage. En effet, cette dernière est censée représenter, en matière
de placement de risque, ses clients auprès de toutes les entreprises d’assurances et de
réassurances.
Malgré la limite imposée par l’alinéa 2 de l’article 292, le législateur a entrevu une ouverture au
profit de l’agent d’assurances, par la possibilité de présenter des opérations d’assistance (ART 289
al 2 du code des assurances).
iii. Modalités de cession de portefeuilles de clients

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En matière de modalités de cession de portefeuilles de clients, on constate du fait, du traité de
nomination qui lie l’agent d’assurances à son entreprise mandante, il ne peut céder son agence
sans l’accord préalable de sa mandante. (ART 311 al 3 code des assurances).
De plus n’ayant aucun droit d’opposition, l’agent d’assurances est confronté, durant son activité
au fait que sa mandante (entreprise d’assurances et de réassurances) veuille transférer les
contrats d’assurance à une autre entreprise. Dans ce cas de figure, l’entreprise cessionnaire
reprend à son compte les agences relèvent de l’entreprise cédante (ART 294 al1 code des assurances).
Il découle de ce qui précède que cet état de fait représente la répercussion des contraintes
établies à l’agent d’assurances au niveau de l’art 292 de la loi 17-99.
Ce qui, à mon sens, prive l’agent d’assurances de tout droit d’opposition ou de choix de sa
nouvelle mandante ;
D’ailleurs on relève, au niveau de ( l’al 3 de l’article 294), que l’agent d’assurances reste désarmé
face à son entreprise mandante qui ne lui donne pas le droit de s’apposer à une mesure de
transfert d’un portefeuille de contrats à une autre société ou du retrait d’agrément de celle-ci.
iv. Les activités pouvant être liées à la présentation des opérations d’assurances
Quant à la présentation des produits d’assurances, les restrictions touchent à la fois l’agent
d’assurances et la société de courtage et d’autres restrictions sont spécifiques à l’un des deux
intermédiaires.
L’exercice d’activités autres que celles de présentation des produits d’assurances est restreint
car l’intermédiaire d’assurances n’a pas le droit d’exercer dans son local, des activités réputées
non liées à sa profession, dans ce sens l’art 51 du décret n°2-04-355 du 19 ramadan 1425,
précédemment développé, nous éclaire sur ces activités considérées liées à la profession
d’intermédiation.
Par contre cette restriction qui pèse sur l’agent d’assurances, ne touche pas la société de
courtage qui est censée représenter ses clients auprès de toutes les entreprises d’assurances et
de réassurances ceci pour tout ce qui concerne le placement des risques (art 297 al 1 code des
assurances).
Néanmoins, de cette présentation d’opération d’assurances, il se dégage une autre spécificité
propre à la société de courtage qui a la possibilité de faire cette présentation à la fois pour le
compte du client et pour celui de la compagne d’assurances et de réassurance
Toutefois, cette double casquette ne se conçoit que dans l’hypothèse où l’entreprise
d’assurances et de réassurance autorise la société de courtage à encaisser les primes à son profit
(art 297 al 1 code des assurances). De plus, le fait d’encaisser la prime par la société de courtage
entraine la libération du client (art 297 al 2 code des assurances), dans l’hypothèse où la société de
courtage est mandataire à la fois du client et de l’entreprise d’assurances et de réassurance.
Cela n’est pas le cas de l’agent d’assurances qui ne peut présenter que la compagnie
d’assurances dont il est le mandataire. Néanmoins, le législateur ne l’a autorisé à régler des
sinistres pour le compte des entreprises d’assurances et de réassurance que sur mandat spécial
(art 298 code des assurances). Toutefois ce mandat spécial est soumis à l’obligation de
communication par ladite entreprise de Ministre chargé des Finances.
3. Cessation d’activité

47
A la lecture du livre 5 de la loi 17-99, plusieurs retraits d’agréments sont émis sans que cela soit
suite à des sanctions administratives. Cette cessation d’activité ne peut résulter que dans les
deux cas ci-après :
 Soit suite au retrait de l’agrément, considéré en tant qu’acte administratif (i)
 Soit suit à la dénonciation de l’agrément par l’intermédiaire lui-même (ii)
i. Retrait de l’agrément
Nous trouvons ci-après la liste des cas ou le retrait de l’agrément d’un intermédiaire est conçu
comme acte administratif :
La cessation de portefeuille d’une société de courtage ou d’une agence d’assurances (Art 311
al 4 code des assurances) ;
Le non-respect du délai de 365 jours, renouvelable une seule fois sur autorisation de
l’administration, à compter de la constations de la défaillance ou du décès de l’agent
d’assurances personne physique ou de représentant responsable de la personne morale
intermédiaire d’assurances, pour se conformer aux prescriptions de l’article 304 de la loi 17-99,
par les ayants droit ou les associés ou actionnaire d’un intermédiaire d’assurance personne
morale, défaillant ou décédé, qui sont admis à continuer la gestion du portefeuille ( art 312 al 1
code des assurances) ;
Lorsque l’intermédiaire ne remplit plus l’une des conditions nécessaires à l’octroi
d’agrément (art 320 du code des assurances) ;
Lorsqu’il n’a pas commencé son activité, dans un délai d’une année ou a cessé pendant une
année de présenter les opérations d’assurances pour lesquelles il a été agréé, sauf incapacité
physique à la suite d’une maladie ou d’un accident se traduisant par une immobilisation pour
une période supérieure à 3 mois. La maladie ou l’incapacité doit être constaté par un collège de 3
médecins dont une copie du rapport doit être remise à l’administration. (art 320 du code des
assurances).

ii. Dénonciation de l’agrément


Il arrive qu’au cours de l’activité d’un assureur ou d’un agent d’assurances, l’une des deux parties
accuse l’autre partie de la mauvaise exécution du contrat qui les lie, cette accusation, se
formalise par la dénonciation du traité de nomination par l’entreprise d’assurances et de
réassurance dont il est mandataire et après accord de l’administration ce qui a pour
conséquence le retrait d’office de l’agrément de l’agent d’assurances.
Il ressort de la deuxième partie sous-section qui a traité en grande partie des conditions de
l’exercice des activités des intermédiaires d’assurances, qui sont dans leur globalité identique
avec comme différence notable celle de disposer d’un traité de nomination pour l’agent
d’assurances, ce qui n’est pas le cas de la société de courtage. On a également développé la
forme juridique sous laquelle l’intermédiaire exerce son métier comme agent pouvant être soit
une personne morale ou physique. Alors que la forme de l’exercice du courtage est strictement
réservée à la personne morale, la personne physique étant écartée.
Nous avons développé les formes de restrictions interdictions et incompatibilités qui présent sur
les intermédiaires, ce qui nous a permis de remarquer que l’agent d’assurances ne peut pas

48
exercer librement ses activités, du fait du traité de nomination qui le lie à sa mandante, ce qui
limité notablement sa marge de manœuvre.
Par contre la société de courtage se distingue par la possibilité d’avenir une double casquette qui
est celle de présenter à la fois l’assuré et l’entreprise d’assurances et de réassurance. Elle peut
traiter avec toutes les entreprises d’assurances et de réassurance pour le compte de ses clients,
et dispose librement de son portefeuille de clients.
On a également relevé que l’activité d’intermédiation en assurances embrasse d’autres activités
connexes, mais à condition qu’elles soient liées à l’exercice de la profession d’intermédiaires elle-
même, sans oublier, bien sur, le fait d’en informer le Ministre des Finances.
On a constaté  que le législateur a prévu des dispositions à suivre en cas de défaillance d’un
intermédiaire d’assurances (agent et sociétés de courtage) dans l’exercice de sa fonction. Aussi a-
t-on abordé les cas d’interdictions et d’incompatibilité qui pèsent sur l’agent et le courtier et qui
leur sont communes.
En somme si on a consacré le première section aux intermédiaires d’assurances qui sont
considérés les précurseurs en matière de présentation de produits d’assurances des questions
liées aux nouveaux intervenants dans le champ de la présentation des produits des assurances
persistent.
Les Obligations des intermédiaires d’assurances
L’exercice de l’activité d’intermédiaires d’assurances ne se fait pas sans obligations au profit des
acteurs intervenants ou gravitant autour du processus de présentation des produits d’assurances
que sont les assurés, les entreprises d’assurances et l’administration. Pour ce faire on va traiter
cette section en trois points :
1. Les obligations vis-à-vis de l’administration
2. Les obligations vis-à-vis des entreprises d’assurances
3. Les obligations vis-à-vis des assurés

1. Les obligations vis-à-vis de l’administration


Les obligations qui pèsent sur les intermédiaires vis-à-vis de l’administration, se traduisent sous
différentes formes et seront développées dans cinq classes d’obligations à savoir :
A. Obligation de se soumettre au contrôle ;
B. Obligation d’information ;
C. Obligation d’avoir l’accord de l’administration pour réaliser certains actes ;
D. Obligation de rendre compte ;
E. Obligation de soumission aux sanctions administratives ;

A. Obligation de se soumettre au contrôle 


La première obligation qu’encourent les intermédiaires, est de se soumettre au contrôle de
l’administration (132, Art 315, code des assurances) par le biais de la DAPS/ Ministère des
finances, ce qui soulève le problème de l’indépendance de l’entité chargée du contrôle puisqu’il
s’agit d’une direction rattachée au ministère des finances.

49
Selon les dispositions du code des assurances, les intermédiaires d’assurances sont soumis au
contrôle de fonctionnaires assermentés délégués à cet effet par l’administration. Dans cette
optique, les intermédiaires d’assurances doivent, à tout moment, mettre à leur disposition le
personnel qualifié pour leur fournir les renseignements qu’ils jugent nécessaires pour l’exercice
de ce contrôle. (133 Art 316, Al 1 code des assurances).
A cet effet, toutes infractions relevées suite audit contrôle sont communiquées à l’intermédiaire
d’assurance concerné pour lui permettre de fournir ses explications dans les 15 jours qui suivent
la transmission du procès-verbal dressé par le contrôleur. (Nous verrons plus loin les différents
aspects du contrôle).

B. Obligation d’information 
Les intermédiaires d’assurances, personne morale, sont tenus d’informer l’administration de tout
changement de majorité, de toute cession de plus de dix pour cent des actions ou parts et de
toute prise de contrôle direct ou indirecte au-delà de trente pour cent de leur capital social. (134
Art 307, code des assurances)

De plus, et au cours de son activité, l’intermédiaire d’assurance peut faire face à un changement
d’adresse, d’enseigne ou de dénomination sociale d’une agence ou d’une société de courtage
d’assurances, ce qui donne lieu à la mise à jour de son agrément. (135 Art 3, al2 de l’arrêté du
ministère des finances N° 2241-04 du 14 Kaada 1425 (27 décembre 2004) tel qu’il a été modifié
et complété, BO n°5784 5-11-2009) Cet état de fait, engendre l’obligation d’informer le ministère
chargé des finances, du changement d’adresse dans un délai de 10 jours au moins avant sa
survenance. (136 Art 3, al3 de l’arrêté du ministère des finances n°2241-04, Idem)
Comme, ils sont tenus, également, d’informer le ministère précité, en cas de changement
d’enseigne ou de dénomination sociale dans un délai de 10 jours. (137 Art 4, al 4 de l’arrêté du
ministère des finances n°2241-04, Idem)
En sus des activités qu’ils exercent, les intermédiaires sont amenés à exercer des activités
réputées liées à leur profession. Dans ce cas de figure ils doivent en informer le ministère des
finances. (138 Art 51 al2, décret n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 (2 Novembre 2004) pris pour
l’application de la loi n°17-99 portant code des assurances. BO n°5262 du 21 Ramadan 1425 (4
novembre 2004).

C. L’obligation d’avoir l’accord de l’administration 


La cession d’un portefeuille d’une société de courtage ou d’une agence d’assurances, ne peut
être faite qu’après accord de l’administration, de plus ledit portefeuille ne peut être cédé qu’à un
autre intermédiaire d’assurances agréé. (139 Art 311, al1 code des assurances)
Cette administration à qui revient de droit le donner l’accord à la cession précité n’est autre que
le ministère des finances. (140 Art 54, du décret n°2-04-355 du 19 ramadan 1425 (2 Novembre
2004) pris pour l’application de la loi n°17-99 portant code des assurances. BO n°5262 du 21
ramadan 1425 (4 novembre 2004))

50
L’accord de l’administration susmentionné, se fait par une demande adressée à l’administration
concernée. Toutefois, si la demande de cession reste sans réponse dans un délai de trente jours à
compter de son dépôt et passé ce délai, celle-ci emporte accord de l’administration. (141 Art
311, Al2 code des assurances)

D. L’obligation de rendre compte 


Compte tenu de la sensibilité de leur profession, les intermédiaires d’assurances, sont tenus de
rendre compte de l’exercice de leur activité et doivent tenir des registres (142 Le mot registre)
pour permettre un meilleur contrôle de leur activité par l’administration. (Ce point relatif au
contrôle sera détaillé dans la section III qui suivra).

Dans la même optique, les intermédiaires sont tenus d’adresser au ministère des finances, avant
le 30 avril de chaque année, les états de leur production conforme au modèle annexé (annexe 5)
et un état des règlements conforme au modèle annexé (annexe 6) et ce conformément à Art 6,
al1 de l’arrêté du ministère des finances n°2241-04 du 14 Kaada 1425 (27 décembre 2004) tel
qu’il a été modifié et complété (143 BO n°5784 du 5-11-2009).

Ils doivent également adresser, avant la date précitée, la liste de leur personnel et, le cas
échéant, celle de leurs démarcheurs, et un extrait de la fiche anthropométrique datant de moins
de trois mois, concernant l’agent <<personne physique>> et le représentant responsable de
l’agent <<personne morale>> ou de la société de courtage.

E. L’obligation de soumission aux sanctions administratives 


L’article 326 al2 de la loi 17-99, oblige les intermédiaires concernés par les sanctions
administratives à l’affichage ou l’insertion des décisions prononçant le retrait de l’agrément
temporaire ou définitif dans deux journaux habilités à recevoir les annonces légales.
En effet l’obligation d’affichage ou d’insertion des décisions prononçant le retrait de l’agrément
peut être ordonnée par le ministère des finances. (144 Art 57 Al1, du décret n°2-04-355 du 19
ramadan 1425 (2 Novembre 2004) pris pour l’application de la loi n°17-99 portant code des
assurances. BO n°5262 du 21 Ramadan 1425 (4 novembre 2004).
En plus des différents types d’obligations mentionnées plus haut, les intermédiaires d’assurances
doivent se conformer aux dispositions de la loi n° 9-88 relatives aux obligations comptables des
commerçants. (145 Art 319 du code des assurances).

2. Les obligations vis-à-vis des entreprises d’assurances


Dans leurs relations avec les entreprises d’assurances, les intermédiaires sont tenus de se
soumettre à certaines obligations qui se présentent comme suit :
Pour les obligations en matière de cession de portefeuille d’une agence d’assurances, l’accord
préalable de l’entreprise mandante est indispensable avant toute cession. (146 Art 311, Al3 du
code des assurances)

51
Pour ce qui est du contrôle qu’exercent les entreprises d’assurances sur les intermédiaires
d’assurances, ces derniers ne peuvent s’opposer audit contrôle, lorsqu’ils sont soit des
mandataires soit chargée de présenter des opérations d’assurances pour le compte des dites
compagnies. (147 Art 317, Al1 du code des assurances)
Toutefois, en ce qui concerne les sociétés de courtage, le contrôle doit être strictement limité
aux opérations réalisées pour le compte de ces entreprises.
Une autre obligation pèse sur les intermédiaires d’assurances, c’est l’obligation de versement des
primes d’assurances encaissées pour le compte des entreprises d’assurances et de réassurance
dans les délais fixés par voie réglementaire comme l’indique l’art 318 du code des assurances.
A cet effet, les délais ainsi fixés obligent, les intermédiaires au versement des primes
d’assurances encaissées pour le compte des entreprises d’assurances et de réassurances dans les
quinze jours qui suivent la date de leur encaissement. (148 Art 8 de l’arrêté du ministre des
finances et de la privatisation n°2241-04 du 14 Kaada 1425 (27 décembre 2004) relatif à la
présentation des opérations d’assurances)
Dans le même ordre d’idées, les primes fractionnées ou afférentes à des contrats renouvelés par
tacite reconduction, qui n’ont pu être encaissées dans les dix jours de leur échéance par
l’intermédiaire d’assurances doivent, sauf convention contraire, être déclarées par écrit à
l’assureur au terme de ces dix jours. (Art 7 de l’arrêté du ministre des finances et de la
privatisation n°2241-04, tel que modifié et complété, Idem)
Dans le cas où l’une ou l’autre des parties intermédiaires ou entreprise d’assurances et de
réassurance cesse son activité, dénonce des parties du traité de nomination ou se trouve devant
un retrait de l’agrément, elle est tenue de remettre tous les imprimés et documents que
l’entreprise d’assurances lui avait confiés dans le cadre de l’exercice de la profession
d’intermédiaire d’assurances. (150 Art 322, code des assurances)

3. Les obligations vis-à-vis des assurés


Pour ce qui est des obligations des intermédiaires vis-à-vis des assurés celles-ci découlent de
plusieurs sources, elles trouvent leur origine à la fois dans la loi 17-99 portant code des
assurances, le DOC de 1913 et fait aussi appel aux conditions générales type de la responsabilité
civile professionnelle.
Tout d’abord l’obligation qui découle du contrat d’assurance et de principes du DOC, c’est que
celui-ci doit être valable et valide, ne comportant aucun vice de consentement (dol).
Mais avant toute procédure de souscription d’un contrat d’assurance, l’intermédiaire est dans
l’obligation de remettre à l’assuré une notice d’information (151 Art 10 du code des assurances)
qui décrit notamment les garanties assorties des exclusions, le prix afférent et les obligations de
l’assuré relatives à la souscription du contrat d’assurance. Par la suite et préalablement à la
conclusion du contrat définitif ou de l’établissement de la police d’assurance une note de
couverture est établie pour formaliser l’engagement de l’assureur et de l’assuré prouvant
l’existence d’un accord préalable.
Toutefois, l’intermédiaire n’est pas obligé d’informer l’assuré du droit de rétraction dont il
dispose, lorsqu’il souscrit un contrat d’assurance vie. L’assuré dispose d’un délai de 15 jours à

52
compter de la date de souscription du contrat. (152 Art 97, al1 du code des assurances) cette
disposition permet à l’assuré de se rétracter durant ce délai, force est de constater que l’assuré
est tenu de le savoir car aucune obligation ne pèse sur l’intermédiaire pour l’en informer.
Certaines pratiques ont été interdites par la loi 17-99, pour éviter tout désagrément de l’assuré
et parer à tout abus de la part de l’intermédiaire d’assurances, celles-ci se déclinent comme suit
(153 Art 302 du code des Assurances) :
 L’usage de notes de couverture et attestation d’assurances au nom de l’intermédiaire
d’assurances ;
 Toute rémunération ou avance effectuée par un intermédiaire d’assurances qui, moyennant
émoluments convenus au préalable, se charge de garantir aux assurés et bénéficiaires de
contrats ou à leurs ayants droit le bénéfice d’accords amiables ou de décisions de justice ;
 L’encaissement d’un montant de prime supérieur à celui fixé de l’entreprise auprès de
laquelle le contrat est souscrit ainsi que l’octroi aux assurés de toute ristourne commission ou
escompte sur prime sous quelque forme que ce soit.

Dans un souci de préservation des droits des assurés et dans le cas de défaillance des
intermédiaires d’assurances, ces derniers sont tenus de garantir la responsabilité civile qu’ils
peuvent encourir en raison de leurs activités. Cette garantie doit être matérialisée par la
souscription d’un contrat d’assurance pour un montant au moins ou égal à cinq cent mille
dirhams pour les agents et un million de dirhams pour les sociétés de courtage. (154 Art 303, Al1
code des assurances)
Ils sont tenus également de veiller à ce que les titres de toute nature, prospectus, affiches,
circulaires, plaques, imprimés et tous les autres documents destinés à être distribués au public
ou publiés portent toujours à la suite du nom ou de la dénomination sociale la mention ci-après,
en caractères uniformes et apparents : ‘’Intermédiaire d’assurances régi par la loi n°17-99
portant code des assurances’’, ainsi que le numéro et la date de l’agrément. (155 Art 314 code
des assurances).

Section III : contrôle et suivi de l’activité de la distribution


La présentation des produits d’assurances étant une activité réglementée, de ce fait, soumise à
un contrôle avec toutes les conséquences qui en découlent dont les sanctions en cas de
transgression aux règles établies par la réglementation. Pour mieux étudier le sujet soulevé par
cette section nous avons choisi d’aborder en premier lieu les différents aspects du contrôle (sou
section 1) et en second lieu les sanctions qui font suite aux infractions relevées (sou section 2).

Sous-section 1 : le contrôle


Le contrôle se fait sous deux aspects, nous avons le contrôle sur place (i) et le contrôle sur pièces
(ii).

i. Contrôle sur place

53
Comme son nom l’indique, il se matérialise par le déplacement à tout moment, des
fonctionnaires de la DAPS qui précéderont à la vérification sur place des opérations qui ont été
effectuées par les intermédiaires d’assurances ou par les nouveaux distributeurs.

Le contrôle se matérialise en pratique pour les intermédiaires d’assurances, par la mise à la


disposition des contrôleurs du personnel qualifié chargé de leur fournir les renseignements
demandés. (Art 316 du code des assurances).

A cet effet et suite à ce contrôle les infractions susceptibles d’être relevées, font l’objet d’un
procès-verbal dressé par les fonctionnaires précités et communiqué à l’intermédiaire
d’assurances concerné pour lui permettre de fournir ses explications dans les 15 jours qui suivent
la transmission de ce procès- verbal.

Prés étude de ce procès-verbal et des explications fournies par l’intermédiaire d’assurances,


l’administration peut prendre à l’égard de ce dernier les mesures prévues par le chapitre premier
du titre v la loi 17-99 portant code des assurances, relatif aux sanctions administratives qu’on
verra plus loin.

ii. Contrôle sur pièces

C’est un contrôle qui s’effectue par des fonctionnaires habilités à cet effet et relevant de la DAPS.
Il se base sur les pièces transmisses par les différents distributeurs de produits d’assurances et se
mesure à travers la vérification du respect des règles établies par la loi 17-99 à savoir :

 Contrôler les documents (art 316 du code des assurances) diffusés par des intermédiaires
d’assurances, en vérifiant qu’ils comportant à la suite du nom ou de la dénomination sociale la
mention, en caractère uniformes et apparents : « intermédiaire d’assurance régi par la loi n°17-
99 portant code des assurances ».ainsi que le numéro et la date de l’agrément.

De plus s’assurer que les documents susmentionnés ne comportent pas des mentions ou des
insertions susceptibles d’induire en erreur sur la nature du contrôle exercé par l’Etat, ni sur la
véritable nature de l’activité de l’intermédiaire d’assurances ou sur l’importance réelle de ses
engagements.

 Vérifier si les primes d’assurances encaissées et versées par les intermédiaires d’assurances
pour le compte des entreprises d’assurances et de réassurance ont été faites dans un délai de 15
jours (fixé par voie réglementaire) de la date de leur encaissement.
 Voir si les documents transmis à l’administration respectent les délais prescrits et ont
conformes aux modèles prévus par voies réglementaires. A cet effet l’Art 5 et 6 de l’Arrêté du
Ministre des Finances et de la privatisation n°2241-04 du 14 kaada 1425 (27 décembre 2004) tel
qu’il été modifié et complété relatif à la présentation des opérations d’assurances fixe les
documents à tenir et les délais qui sont nécessaires pour bien rendre compte de l’activité de
présentation aux contrôleurs. Ces documents sont :
 Le registre des actes de production des opérations d’assurances ;
 Le registre des sinistres, règlements et recours ;
54
Ces registres doivent être tenus pour chaque entreprise d’assurances et de réassurance,
conformément aux modèles.

Dans le même ordre d’idées, les contrôleurs sont tenus de vérifier également, si les distributeurs
des produits d’assurances ont respecté les délais prévus pour adresser au Ministre chargé des
Finances, avant le 30 avril de chaque année :

 Un état de leur production conforme au modèle


 Un état des règlements conforme au modèle

Toutefois les contrôleurs doivent vérifier différemment si :

o Les intermédiaires d’assurances ont adressé la liste de leur personnel et, le cas échéant, celle
de leurs démarcheurs conformes aux modèles et un extrait de la fiche anthropométrique datant
de moins de 3 mois, concernant l’agent « personne physique » et le représentant responsable
de l’agent « personne morale » ou de la société de courtage.
o Barid Al Maghreb, les banques et les sociétés de financement ont adressé au Ministre chargé
des Finances, avant le 30 avril de chaque année, la liste des agences proposées pour présenter
les opérations d’assurances, conformément aux modèles
o Vérifier la conformité de l’activité des intermédiaires aux dispositions de la loi n°9-88 relative
aux obligations comptables des commerçants. (art 379 du code des assurances).

Sous-section 2 : Les sanctions aux infractions relevées


Les sanctions aux infractions sont de deux natures distinctes :

 Les sanctions d’ordre administratives (i)


 Les sanctions pénales (ii)
i. Les sanctions d’ordre administratives

Les intermédiaires d’assurances sont passibles de sanctions administratives. Celles-ci se


matérialisent dans le cas suivants :

La non production des pièces prescrites par l’article 315 du code des assurances, dans les
délais impartis est passible dans chaque cas, d’une amende administrative de 500 dirhams par
jour de retard à compter du trentième jour de la réception par l’intermédiaire d’assurances à son
dernier domicile ou siège social connu de l’administration, d’une recommandée de mise en
demeure.
Toutefois lorsque la production des pièces est prescrite à des dates fixes, l’amende
administrative de retard courra de plein droit à partir de ces dates, sauf report desdites dates par
l’administration.
La prononciation du retrait de l’agrément à titre temporaire, en cas de poursuite pour délit
ou crime ayant entrainé la détention (art 324 al 2 code des assurances). Ce retrait d’agrément
est nuancé, si l’intermédiation bénéficie de la liberté provisoire, dans ces cas précis
l’administration peut l’autoriser à poursuivre son activité.

55
La prononciation d’une amende administrative variant de 2000 à vingt mille dirhams,
recouvrée conformément à la loi n°15-97 formant code de recouvrement des créances
publiques, pour les cas suivantes (art 325 du code des assurances) :
o Le refus de communiquer les renseignements demandés par les fonctionnaires visés à
l’article 316, ou l’obstruction à l’exercice normal du contrôle. L’absence de personnes habilitées
à communiquer ces renseignements est assimilée à un refus. Dans ce cas, un délai de 3 jours,
notifié par écrit, doit être accordé à l’intermédiaire d’assurances lui enjoignait de mettre à la
disposition des fonctionnaires précités le personnel qualifié pour leur fournir les renseignements
qu’ils jugent utiles ;
o Le refus de remettre à l’entreprise d’assurance et de réassurance concernée les imprimés et
les documents qui lui ont été confiés par cette dernière dans le cadre de l’exercice de sa
profession d’intermédiaire d’assurances.
o Le dépassement des délais prévus à l’article 318 du présent livre pour le versement aux
entreprises d’assurances et de réassurances des primes encaissées pour le compte desdites
entreprises ;
o L’inobservation des dispositions de l’article 296.
 Modalités de prononciation des sanctions : (article 326, code des assurances)

La prononciation des sanctions administratives par l’activité de tutelle, en l’occurrence la


DAPS/Ministre des Finances, ne peuvent être exprimés avis du comité consultatif des assurances.

Toutefois et avant toute prononciation de sanctions, l’intermédiaire d’assurances doit être


préalablement mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception adressée à
son dernier domicile ou siège connu de l’administration de présenter ses observations par écrit
dans un délai de 30 jours courant à compter de la date d’envoi de cette lettre.

Suite aux sanctions à l’intermédiaire exprimées, l’administration peut ordonner à l’intermédiaire


concerné, l’affichage ou l’insertion des décisions prononçant le retrait de l’agrément temporaire
ou définitif dans deux journaux habilités à recevoir les annonces légales.

ii. Sanctions pénales 

Pour ce qui est registre pénal, le législateur a prévu, en sus des sanctions prévues au code pénal
et de commerce, un arsenal répressif qui se matérialise par de lourdes sanctions pénales en cas
de transgression de certaines dispositions de la loi 17-99, portant code des assurances, celles-ci
se matérialisent par les peines suivantes :

Est passible d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende de deux mille cinq
cents à dix mille dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque (art 327 code des
assurances) :
 Présente de mauvaise foi en vue de leur souscription ou fait souscrire des contrats pour le
compte d’une entreprise d’assurances et de réassurances non agréée pour la catégorie
d’opérations dans laquelle rentrent ces contrats ;
 Exerce la profession d’intermédiaire d’assurances sans être agréé ;
56
 Les intermédiaires d’assurances qui utilisent les services de personnes non agréées pour
présenter les opérations d’assurances.
Tout intermédiaire d’assurances qui, de mauvaise foi, couvre un risque sans avoir établi et
transmis la proposition d’assurance à une entreprise agréée pour pratiquer les opérations
d’assurances au MAROC, et passible par dérogation de l’article 540 du code pénal, d’un
emprisonnement de un 1 à cinq ans et d’une amende légale à 10 fois le montant des primes
perçues frauduleusement, sans que son montant puisse être inférieur à cinq mille dirhams (art
328, code des assurances).
De plus, le fait de disposer de matériels nécessaire à cet effet : faux imprimés, prépositions,
polices, notes de couverture, attestation d’assurances ou d’appareils permettant de les
confectionner, constitue un commencement d’exécution non équivoque et est puni des même
peines.
La juridiction qui a prononcé les peines d’emprisonnement prévues aux articles 317 et 328
de la loi 17-99, ordonne obligatoirement la fermeture immédiate des locaux réputés ou non
professionnels ou le condamné exerçait ses activités et la confiscation du matériel objet de
l’infraction (art 329 code des assurances).
En cas de condamnations judicaires intervenues en première instance, pour crimes ou délits
ou toute autre condamnation supérieure à 3 mois d’emprisonnement pour les faits prévus à
l’article 308 de la présente loi, l’agrément peut être retiré à titre temporaire, pour toute période
ou aucune décision judicaire ayant force de chose jugée n’est intervenue ( art 330 code des
assurances).
Toutefois l’intermédiaire d’assurances, en cas d’acquittement, est restitué dans ses droits ceci
sans préjudice des sanctions que l’administration peut prendre dans le cadre de son contrôle.

En résume de cette troisième section on a pu voir les aspects du contrôle qu’exerce


l’administration sur les distributeurs de produits d’assurance et que celui-ci se fait sous deux
formes à savoir une contrôle effectué sur place exercé par des fonctionnaires qui vérifient sur les
lieux l’exercice des distributeurs de produits d’assurances et un contrôle ) posteriori qui se fait
sur les pièces adressées au Ministère des Finances. DAPS.

Le volet des sanctions qui touchent l’activité de présentation des produits d’assurances a été
aussi développée sous deux formes à savoir les sanctions qui tombent sous la coupe des
sanctions administratives et celles considérées comme pénales.

Cette partie a été pensée de la sortie, pour montrer que l’industrie de distribution des produits
d’assurances est en pleine métamorphosé, et que la tendance actuelle est à l’éclatement du
réseau de distribution des assurances, ce qui génère inéluctablement des craintes auprès de
certains distributeurs compte tenu de la concurrents acharnée çà laquelle ils devront faire face.

Titre 3 : Les objectifs du contrôle du secteur des assurances

Si le contrôle étatique des assurances trouve sin essence dans plusieurs considérations dont la
principale, comme expliqué antérieurement, réside dans la protection des assurés, des

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souscripteurs et des bénéficiaires de contrats d’assurances, le but visé par les autorités de
contrôle dans les différents pays a connu de profonds changements depuis son instauration
jusqu’à nos jours. Si au début, il ne s’agissait que d’une intervention de l’Etat au cas où
l’entreprise n’honorait pas ses engagements, aujourd’hui, grâce à des législations spéciales, il est
devenu un objectif que l’Etat cherche à protéger avant qu’il n’y ait préjudice, devenant ainsi une
intervention préventive depuis la création de l’entreprise jusqu’à sa liquidation.

Si l’entreprise, depuis sa constitution espère réaliser un profit, l’Etat dès qu’il lui accorde
l’agrément, intervenir non seulement pour protéger les intérêts et les droits des victimes, mais
également les intérêts des futures victimes. C’est pourquoi, le rôle de l’Etat consiste à protéger la
partie lésée, sans la connaitre et avant même qu’il n’y ait préjudice, ce qui signifie que son
intervention est préventive, imposée depuis la création de l’entreprise jusqu’à sa liquidation.

Vue de cet angle, l’intervention de l’autorité chargé du contrôle vise principalement à s’assurer
de la solvabilité de l’entreprise afin qu’elle puisse constamment s’acquitter de des engagements.

Cette intervention est justifiée par les techniques d’assurances qui se distinguent des autres
activités économiques par une particularité essentielle, à savoir l’inversion du cycle économique.
En d’autres termes, les engagements de l’entreprise dans ce cadre sont des engagements qui ne
s’exécutent par immédiatement, mais plutôt des engagements à exécuter dans l’avenir à la suite
d’un sinistre couvert. Ce qui signifie que la compagnie recueille l’argent d’abord et attend ensuite
la survenance d’un sinistre s’il survient elle paie, s’il ne survient pas elle gagne. Mais cette
conception superficielle de l’assurance donnant l’impression qu’il s’agit d’une roulette, a été
changée par l’Etat qui est intervenu afin de protéger les assurés, non seulement au cours de la
durée du contrat mais tout au long de l’existence de l’entreprise. L’Etat est également intervenu
pour bénéficier de ces fonds constituent un élément primordial dans l’épargne nationale.

Ainsi, l’intervention de l’Etat dans ce dernier est complétée par le contrôle de la situation
financière de l’entreprise, e mettent en place de lois relatives aux investissements de l’entreprise
par la création de règlements adéquats donnant à l’entreprise le droit d’investir ces fonds au
profit des assures et de bénéficiaire de contrats d’assurances. Mais, ce type de contrôle devient
plus rigide lorsqu’il s’agit des assurances obligatoires. Si l’Etat impose aux citoyens de contracter
des assurances contre certains risque, il est tenu non seulement de fixer les conditions de
l’assurance et des primes des assurés d’une part et afin de garantir que l’entreprise restera
capable d’honorer ses engagements d’autre part. Chose qui conduit l’autorité chargé du contrôle
à intervenir dans la politique d’investissement de l’entreprise, donnant par la, un nouvel objectif
à l’Etat qui confère au nouveau contrôle des assurances une dimension nouvelle, puisque l’Etat
oriente les fonds de ce secteur vers les investissements nationaux.

L’Etat espère ainsi préserver directement les intérêts des assurés et à cette fin, il q poussé les
éléments de ce secteur à investir dans les projets surs pour que les intérêts peuvent être
résumés dans les objectifs préventifs du contrôle. Néanmoins et sur la base des expériences
marocaines, française et celles d’autres pays, il apparait que plusieurs entreprises connaissaient

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des problèmes pouvant les amener à déposer leurs bilans, c’est pourquoi, le législateur n’est pas
resté les bras croisés et a donné aux autorités chargé du contrôle le droit d’intervenir pour
protéger ces entreprises et éviter qu’elles ne sombrent corps et âmes. Cette attention consiste
en elle-même des objectifs nouveaux que l’on pourrait résumer en des mesures et des
dispositions prises par les autorité chargé du contrôle et visant à restructurer le secteur.

Titre 1 : règles de contrôle et leurs modalités

INTRODUCTION

A travers l’analyse des préoccupations du contrôle, on s’aperçoit que la tâche est importante et
que ka réalisation des objectifs ne peut être atteinte que pour autant que l’administration qui en
est chargée est dotée de moyens suffisants.

Ce contrôle s’effectue avant tout commencement d’exercice, tant des entreprises que de leur
réseau de distribution et continue avec leur activité jusqu’à la cessation de celle-ci.

1-Les organismes soumis au contrôle

Le contrôle porte essentiellement sur l’assurance directe, en principe les entreprises pratiquant
uniquement les acceptations en réassurance n’y sont pas soumises, exception faite de l’exercice
du contrôle des changes.

Cette situation s’explique par le fait que le contrôle s’exerce avant tout au profit des assurés et
bénéficiaire de contrats et que toutes les mesures ont été prévues pour permettre à l’assureur
direct d’être a même à toute époque de faire face a ses engagements actuels et futurs. Preuve
en est faite de l’obligation pour lui d’évaluer et de représenter les réserves techniques brutes de
réassurance.

De même les sociétés de réassurance ne sont pas nombreuses. La plus importante (Société
Centrale de Réassurance) est une société d’ Etat et à ce titre est soumise à un contrôle
spécial exercé par un commissaire du gouvernement.

Une de XIème société pratique au Maroc mais comme elle concentre ses activités sur des
acceptations d’affaires situées hors du Maroc. Son contrôle ne s’impose pas.

Cette constatation étant faite quels sont les organismes soumise au contrôle de l’Etat.

A cet effet l’article premier de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941 unifiant le contrôle de l’Etat
sur les entreprises d’assurances de réassurances et de capitalisation dispose :

« Sont soumis aux dispositions du présent arrêté les organismes ayant leur siège social au Maroc
pratiquant les opérations d’assurances et de réassurances de toute nature, de capitalisation et
d’acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes viagères.

Le législateur en soumettant les opérations d’assurances au contrôle ne les définit pas pour
autant.
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Les caractéristiques de l’opération d’assurance sont définies par la doctrine et la jurisprudence Il
est intéressant de constater que certaines entreprises pratiquant l’assurance se trouvent exclues
du contrôle, par manque de précision de la réglementation et que les décisions judiciaires
intervenues à cet effet ont conclu au fait que ces organismes ne couvrent pas des risques qui
constituent la caractéristique de l’activité exercée par les assureurs C’est le cas de la caisse
interprofessionnelle Marocaine de Retraite évoquée précédemment et qui au regard du tribunal
de Casablanca n’est pas soumise à la réglementation spéciale des assurances.

Par contre, aux termes de l’article premier de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941 précité, même
des organismes ne pratiquant pas des opérations d’assurances sont soumises au contrôle. C’est
le cas des organismes pratiquant des opérations qui, bien que s’y apparentant ne sont pas des
opérations d’assurances, impliquant des prestations financière exclusivement. Il s’agit des
opérations de capitalisation et d’acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes
viagères. Il semble toutefois, que cette dernière opération n’a jamais été pratiquée au Maroc.

2- La nature du contrôle :

Ce contrôle s’exerce préalablement au commencement de l’activité tant des entreprises que des
intermédiaires d’assurances, étant donné que la pratique d’assurance est soumise à agrément et
que cette autorisation n’est accordée qu’aux demandeurs qui auront rempli toutes les conditions
requises par la réglementation en vigueur. Ce contrôle est également permanent puisqu’il
s’exerce sur l’ensemble de l’activité des entreprises jusqu’à la liquidation totale de leurs
opérations.

S’agissant des intermédiaires d’assurances ces derniers étaient et demeurent soumis à un


contrôle préalable au commencement de leur exercice. Le contrôle de leur activité n’a été
prescrit qu’avec la promulgation de la réforme du 13 octobre 1977.

Chapitre première : Le contrôle préalable à tout exercice

L’activité des entreprises d’assurances est limitée à la gestion des opérations déterminées par la
réglementation en vigueur. Cet exercice n’est autorisé que si elles remplissent les conditions
exigées et si par ailleurs l’autorisation prescrits appris les formes requises.

1-Les limites de l’activité des entreprises

Les entreprises d’assurances ne peuvent prétendre pratiquer toutes les opérations d’assurances.
Seules les opérations prévues par la règlementation en vigueur peuvent être pratiquées.

La liste des opérations admises a été arrêtée une première fois par l’arrêté du premier décembre
1941 abrogé par l’arrêté du Ministre des Finances du 5 Avril 1968 relatif à l’agrément des
entreprises d’assurances de réassurances et de capitalisation. Cet arrêté n’a fait que confirmer la
première liste.

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Ces opérations sont classées par catégories de manière distincte, et la demande d’agrément les
concernant doit être introduite séparément pour chaque catégorie d’assurances.

Ces catégories sont les suivantes :

 Opérations d’assurances comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée


de la vie humaine ;
 Operations ayant pour objet le versement d’un capital en cas de mariage ou de naissance
d’enfant ;
 Operations d’appel à l’épargne en vue de la capitalisation et comportant, en échange de
versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements déterminés ;
 Opérations ayant pour objet l’acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes
viagères ;
 Opérations d’appel à l’épargne dans le but de réunir des sommes versées par les adhérents,
soit en vue de les affecter à des comptes de dépôt portant intérêt, soit aux bénéfices d’autres
sociétés gérées ou sinistrées directement ou indirectement ;
 Opérations tontinières
 Opérations d’assurance contre les risques de crédit y compris les opérations d’assurance
contre les risques de responsabilité civile soumises aux mêmes règles technique.
 Opérations d’assurance contre les risques résultant d’accidents survenus par le fait ou à
l’occasion du travail :
 Opérations d’assurance contre les risques de toute nature résultant de l’emploi de tous
véhicules autres que les aéronefs ;
 Opérations d’assurance aviation ;
 Opérations d’assurance contre les risques d’accidents corporels non compris dans ceux qui
sont mentionnés ci-deux et contre les risques d’invalidité et de maladie ;
 Opérations d’assurance contre l’incendie et les explosions ;
 Opérations d’assurance contre les risque de responsabilité civile non visée aux paragraphes
7-8-9-bis et 11 ;
 Opérations d’assurances contre les dégâts causés par la grêle ;
 Opérations d’assurance contre les risques de mortalité de bétail ;
 Opérations d’assurance contre le vol ;
 Opérations d’assurance maritime et d’assurance transport ;
 Opérations d’assurance contre tous autres risques non compris dans ceux qui sont
mentionnés ci-dessus et qui sont pratiqués à titre habituel, ces opérations devant être
explicitement désignés dans la demande d’agrément ;
 Opérations de réassurance de toute nature pratiquées par les sociétés dont l’activité s’étend
à d’autres catégories d’assurances.

Les entreprises d’assurances ne peuvent pratiquer d’autres opérations en dehors de ces


catégories. Il s’agit de l’essentiel des catégories en usage au moment de la publication de l’arrêté
de 1968 néanmoins pour ménager l’avenir et ne pas bloquer l’expansion des entreprises on leur

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permet de pratiquer toutes opérations pratiquées à titre habituel dans d’autres pays et pour
lesquelles un agrément a été sollicité.

Il convient de souligner que les catégories 4 et 6 n’ont jamais été pratiquées au Maroc et que par
ailleurs l’exercice de la catégorie 6 est nécessite la création de tontines qui constituent une
forme particulière de société, inconnue du droit marocain.

Conditions requises pour l’exercice de l’assurance

Aux termes de l’article premier de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941, nul ne peut pratiquer
l’assurance s’il n’a été agrée préalablement pour obtenir cet agrément les demandeurs doivent
remplir un certain nombre de conditions tant juridiques que technique et financières.

Ils doivent par ailleurs répondre aux règles de moralité exigées pour le personnel dirigeant.

A cet effet l’arrêté du Directeur des Finances daté du 10 novembre 1950 relatif aux conditions
d’exercice de la profession d’assureur disposait :

« Les entreprises d’assurances, de réassurances de toute nature et de capitalisation ne peuvent


être fondées, administrées, dirigées, gérées, et leurs opérations ne peuvent être traitées avec le
public que par des personnes n’ayant fait l’objet d’aucune condamnation pour crime de droit
commun, pour vol, pour abus de confiance pour escroquerie, ou pour délit puni des peines de
l’escroquerie, pour soustraction commise par dépositaire public, pour extorsion de fonds ou
valeurs, pour émission de mauvaise foi de chèques sans provision ou pour atteinte au crédit de
l’Etat pour vol des choses obtenues à l’aide de ces infractions pour tentative ou complicité de ces
infractions Toute condamnation à une peine d’un an au moins, quelle que soit la nature de délit
commis, entraine la même incapacité.

« Les faillis non réhabilités sont frappés des mêmes interdictions ……»

Ces dispositions qui s’appliquent aux intermédiaires comme il fut souligné précédemment
s’expliquent par l’importance des capitaux manipulés par les assureurs, en qui les assurés ont
placé leur confiance et par la nécessité d’éloigner de cette activité toute personne qui s’est
rendue coupable précisément d’un délit d’abus de confiance ou d’un délit économique. Un tel
acte rend son acteur incompétent à l’exercice de la profession d’assureur.

Cet arrêté fut malheureusement abrogé par le dahir portant loi du 9 octobre 1977 qui
réglemente la présentation des opérations d’assurance et l’exercice de la profession
d’intermédiaires. Il n’était pas dans l’idée du législateur, qui par ailleurs a renforcé le contrôle de
l’Etat sur ce secteur d’abroger les dispositions concernant les entreprises d’assurances mais
seulement celles se rapportant aux intermédiaires. Il s’agit par conséquent d’une erreur qu’il
convient de reprendre rapidement.

Section 1 : Les conditions juridiques et les conditions techniques et financières

A- Les conditions juridiques

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La réglementation spéciale des assurances ne contient aucune disposition quant aux formes que
doivent prendre les entreprises d’assurance. L’arrêté d’application prévu à cet effet par l’article 4
de l’arrêté viziriel du 6 septembre 41 n’a jamais été pris.

Il n’en demeure pas moins toutefois que les entreprises d’assurances sont astreintes à respecter
les règles de constitution et de fonctionnement applicable à la forme de société qu’elles ne sont
choisies.

Pour vérifier la régularité de cette forme, les entreprises d’assurances sont astreintes à adresser
au Ministère des Finances leurs statuts.

Elles doivent en outre préciser dans la demande d’agrément : leur identité et localisation,
adresse du siège, nom, prénom et date et lieu de naissance et l’adresse des administrateurs et
directeurs ainsi qu’un extrait de leur casier judiciaire (pour vérifier leur mortalité).

Pour les sociétés étrangères, éventualité qui peut toujours se présenter (dans le cadre d’une
convention internationale), elles doivent joindre à leur demande un certificat délivré par les
autorités administratives compétentes attestant qu’elles ont été constituées et qu’elles
fonctionnent dans leurs pays d’origine conformément aux lois de ces pays d’une part, et une
copie certifie conforme par la direction de l’entreprise, des pouvoirs accordés à la personne
chargée de la direction des opérations au Maroc d’autre part.

En sus des conditions relevant de la forme et du personnel de direction des sociétés, l’arrêté du 5
avril 1968 fait obligation aux entreprises d’assurances de déposer un exemplaire de chacune des
polices, qu’elles auront l’intention d’utiliser au Maroc. Au niveau de l’agrément on constate qu’il
s’agit bien d’un contrôle préalable des contrats et non d’une simple communication comme cela
est prescrit par l’article 10 de l’arrêté du 20 mars 1942 relatif aux polices d’assurances terrestres.

B-Conditions techniques et financières

Le cautionnement : les entreprises d’assurances peuvent être amenées à la demande des


autorisés de contrôle de déposer un cautionnement préalablement à l’exercice de l’activité. Dans
le cas où il est exigé, il doit être prouvé par un certificat de dépôt.

A rappeler que le capital social ou le fonds d’établissement ne sont pas régis par la
réglementation spéciale des assurances. Leur réglementation relève du droit commun.

En revanche toute société sollicitant l’agrément est tenue de fournir le maximum de détails sur
ses possibilités financières et leur évolution, compte tenu des règles techniques qu’elle entend
mettre en application.

A cet effet doit présenter un plan financier faisant connaitre d’une manière détaillée pour les
trois premiers exercices, les prévisions de recettes de dépenses c'est-à-dire les projets de bilans
et de compte pertes et profits et toutes autre justification concernant ces projets.

Ces prévisions doivent tenir compte le cas échéant des prévisions de transfert de portefeuille.

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Pour étayer ces prévisions la société demanderesse doit communiquer à l’autorité de contrôle :

 Les tarifs qu’elle se propose de prendre comme base pour la catégorie d’opérations faisant
l’objet de la demande d’agrément
 Le tableau des pleins de souscriptions et des pleins de conservations
 La liste des réassureurs, avec l’indication pour chacun d’eux ; de la nature du traité de
réassurance et du maximum d’engagement du réassureur, avec cette obligation évoquée
précédemment, faite aux entreprises de présenter, un plein de conservation au moins égal au
tiers du maximum d’engagements de l’un des réassureurs et aux dixième des engagements cédés
aux réassureurs sur le même risque
 Les couts moyens envisagés. A ce titre les sinistres doivent être au moins égaux à ceux qui
ressortent des documents produits par les entreprises couvrant des risques comparables.

Le plan financier doit faire ressortir que le chiffre d’affaires envisagé pour la troisième année
d’exercice atteindra quatre millions de Dirhams.

Si les conditions requises sont remplies, l’agrément est accordé en principe sans rechercher si les
conditions du marché le permettent ou non ; la réglementation ne prévoit aucune condition
économique comme c’est le cas pour les intermédiaires qui peuvent se voir refuser l’agrément
pour des raisons de saturations ou d’organisation de marché notamment.

Section 2 : Le contrôle à posteriori (conditions de mortalité)

Les entreprises d’assurances doivent fonctionner selon les règles requises d’équité et de
solvabilité pour vérifier si elles fonctionnent selon ces règles le législateur les a soumis à un
contrôle permanent effectué par le Ministère des Finances.

Par ailleurs conscient de l’importance que représente une bonne gestion du portefeuille d’un
intermédiaire d’assurances à l’égard des assurés comme des entreprises (pour les agents
d’assurance essentiellement), le législateur a soumis récemment le réseau de distribution à un
contrôle permanent effectué par la même administration en sus des contrôles entrant dans le
cadre de la réglementation des prix et qui sont effectués par d’autres administrations (Ministère
chargé du commerce, Ministère de l’intérieur).

Le contrôle a posteriori porte sur l’activité des entreprises et des intermédiaires, il s’étend après
la cessation de leur activité, la violation des règles de contrôle entraine l’application de sanctions
d’ordre administratif ainsi que d’ordre pénal.

1. Le contrôle de l’activité
a) Contrôle effectué sur les entreprises d’assurances

Ce contrôle porte sur l’aspect juridique de l’activité des entreprises c'est-à-dire sur les contrats et
sur les aspects techniques et financiers et porte sur la surveillance des tarifs, l’évaluation et la
représentation des réserves techniques.

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1. Le contrôle sur pièces

Pour pouvoir effectuer ce contrôle, il est fait l’obligation aux entreprises de communiquer à
l’administration tous les documents et états qui puissent rendre compte de leur gestion et leurs
rapports avec le public.

Le principe de communication est institué par l’article 6 de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941
modifié par l’arrêté viziriel du 7 septembre 1951 qui stipule à cet effet :

« Les sociétés ou assureurs sont tenus de produire tous états comptes rendues, tableaux o
documents de nature à permettre de contrôler leur situation financière, la marche de leur
opérations, l’émission des primes ou cotisations, le règlement des sinistres, l’évaluation et la
représentation des réserves dans la forme et aux époques fixées par arrêté »

« Ils doivent également communiquer tous renseignements et documents permettent


d’apprécier la valeur des immeubles prêts, titres ou créances quelconques figurent à leur actif à
quelque titre et sous quelque forme que ce soit et tous autres renseignements sur leurs
opérations à l’exercice du contrôle »

Les documents mentionnés par l’article ci-dessus ont été fixés une première fois par l’arrêté du 5
décembre 1941 relatif à la comptabilité des entreprises d’assurances, de réassurances et de
capitalisation.

Leur définition fut modifiée dans le cadre de la réforme de la comptabilité des entreprises, qui
fut introduite par l’instruction n6 au 19 décembre 1977.

La date d’envoi de l’essentiel de ces documents qui constituent le dossier financier ou comptes
rendus financiers et statistiques des entreprises d’assurances est restée inchangée.

Ils doivent parvenir au Ministère des Finances le 31 juillet au plus tard chaque année et
composent :

 Des renseignements généraux


 Des quelques documents comptables
 Des états extra comptables

Les renseignements généraux doivent informer l’administration de contrôle sur l’identité de la


société, sa localisation, la composition de son compte capital, ses filiales, succursales et sociétés
mères, les opérations pratiquées et son champ d’activité, l’évaluation de son portefeuille des
actes contractuels, les modifications apportées au niveau des statuts et ses opérations de
cessions et d’acceptations en réassurances.

Les comptes comptables : il s’agit :

 Du compte d’exploitation générale (compte 80) ;


 Du compte général des pertes et profits (compte 87) ;

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 Du compte des résultats en instance d’affectation (compte 88) ;
 Di bilan (compte 89) ;

Les documents extracomptables ou états financiers et statistiques qui sont établis selon les
modèles arrêtés par le Ministère des Finances, il s’agit notamment :

o Des ETATS X qui permettent de dégager l’évolution des primes donnant lieu à constitution
des réserves pour risques en cours et des sinistres avec la constitution des réserves pour sinistres
à payer.

L’évaluation des sinistres et réserves s’opère sur quatre années consécutives, avec une colonne
réservée aux exercices antérieurs à ceux donnant lieu à ventilation.

Les renseignements que retracent les différents tableaux permettent de dégager le cout moyen
des sinistres et le rapport sinistres à primes qui sont les baromètres de la situation technique de
toute entreprise d’assurances.

Ces états sont élaborés par catégorie exploitée pour l’assurance automobile les renseignements
sont ventilés en sous-catégories (transports publics de marchandises, transports publics de
voyageurs, transports privés et autre, assurance corps, assurance facultés).

Un effort particulier a été apporté à la confection des états X devant être élaborés pour
l’assurance automobile, qui dorénavant doivent établir la distinction entre les sinistres corporels
et les sinistres matériels d’une part et les réserves constituées distinctement pour les uns ou les
autres d’autre part.

Une autre innovation consiste à demander aux entreprises d’élaborer un tableau triangulaire
(démontrant les règlements de sinistres effectués depuis l’exercice de leur survenance et les
réserves pour sinistre restant à régler, constituées au titre de l’exercice qui en est la source
jusqu’au 31 décembre de l’exercice inventorié) pour toutes les catégories exploitées :

o De l’Etat X bis : élaboré spécialement pour les accidents de travail, selon le modèle de l’Etat
précité, avec toutefois des particularités inhérentes à la gestion de ces risques, tenant aux
différentes indemnités à verser conformément à la législation du travail et précèdent à la
constitution des rentes ;
o De l’Etat IV : retrace l’évolution des réserves techniques et de leur représentation par des
éléments d’actifs ;
o De l’Etat des dépôts et des affectations diverses relatives à la couverture des réserves ;
o De l’Etat des dépôts et des affectations diverses relatives à la couverture du demi-
accroissement. A rappeler que les sociétés sont astreintes à présenter la moitié de
l’accroissement des réserves constituées pour l’exercice inventorié par rapport à l’exercice. Cette
obligation s’explique par le fait que le dossier financier est transmis à l’administration de contrôle
sept mois après la clôture de l’exercice. Pour tenir compte de l’évolution de la gestion technique

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de l’entreprise on considère que les réserves techniques ont évoluées sensiblement dans les
mêmes proportions que cette constatée en comparaison avec l’exercice précèdent ;
o Tableau ou liste détaillé des placements des entreprises qui rend compte du portefeuille de
leur actif réglementé ou non et à partir duquel l’administration de contrôle vérifie si la solvabilité
des sociétés d’assurances est assurée ;
o Tableau d’évaluation de la réserve de garantie ;
o Tableau rendant compte du portefeuille des contrats et capitaux constitués pour faire face
aux engagements contractés en matière d’assurance vie.

Le dépouillement de ces états et documents permet à l’administration de contrôle d’avoir une


vue globale sur la gestion des entreprises. Néanmoins, il ne suffit pas à lui seul à rendre compte
exactement de la situation particulière de chaque société d’où la nécessité d’opérer des
contrôles au siège même des entreprises.

Ces documents redressés s’il y a lieu par suite des vérifications opérées par les agents du
contrôle font l’objet d’une synthèse et donnent lieu à l’élaboration par le Ministère des Finances
du rapport annuel qui rend compte de l’activité de l’assurance au Maroc

2. Le contrôle sur place

Le principe en est énoncé par l’article 9 de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941 qui dispose :

« Les sociétés organismes d’assurances et assureurs visés par le présent arrêté sont soumis à la
surveillance de fonctionnaire délègues à cet effet qui peuvent a toute époque vérifier sur place
toute les opérations »

« Les entreprises ou assureurs doivent mettre à la disposition de ces fonctionnaires dans les
services du siège, ou s’ils le demandent dans les agences, le personnel qualifié pour leur fournir
les renseignements qu’ils jugent nécessaire »

« Les fonctionnaires déléguées vérifient tous les livres registres, contrats, bordeaux, procès-
verbaux, pièces comptables ou généralement tous les documents quelconques relatifs à la
situation de l’entreprise et à toutes opérations pratiquées par elles, ils effectuent toutes
vérifications de caisse et de portefeuille »

A l’analyse des dispositions ci-dessus on constate que les fonctionnaires délégués à cet effet par
le Ministère des Finances, ont un pouvoir d’investigation très large qui porte sur tous les actes de
gestion des opérations pour la pratique desquelles une entreprise d’assurance a reçu
autorisation.

Ce contrôle plus que celui exercé à travers l’analyse des documents adressés périodiquement
par les entreprises, permet à l’administration de tutelle d’intervenir dans tous les actes de la vie
courante des entreprises et de suivre au jour le jour la situation de chacune d’elles.

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Les pouvoirs très étendus dont dispose l’administration lui permettent de faire des observations
aux entreprises à titre individuel (par lettre) ou à titre général (par envoi de circulaire) pour les
amener soit à redresser une situation, soit encore à respecter l’esprit de la réglementation en
améliorant notamment la qualité des services rendus aux assurés, souscriptions et porteurs de
contrats.

Pour renforcer l’action du contrôle, il fut créé un service spécial d’inspecteurs dont la tâche
essentielle consiste à opérer des vérifications sur place des entreprises d’assurances
(conformément au décret du 22 novembre 1978 portant organigramme du Ministère des
Finances).

A. Le contrôle sur les intermédiaires

Avant la promulgation de la réforme du 9 octobre 1977 les intermédiaires n’étaient soumis en


fait qu’à un contrôle à priori (agrément) à l’exception de quelques compagnes de vérifications
effectuées auprès des agences.

La réforme de 1977 institue un contrôle effectif permanent de l’activité des agents et des
courtiers, en ce sens qu’elle exige des intermédiaires la tenue des livres et registres permettent
de faciliter les investigations des agents du contrôle.

Le principe de ce contrôle est énoncé par l’article 20 du dahir portant loi du 9 octobre 1977, qui
précise que le contrôle de l’Etat auquel sont soumis les intermédiaires porte sur les conditions
dans lesquelles seront appliquées les dispositions du présent dahir et les textes pris pour son
application.

Comme les dispositions de la réglementation introduite par le dahir du 9 octobre 1977 portent
sur l’ensemble de l’activité des intermédiaires. C’est sur celle-ci que va s’exercer le contrôle de
l’Etat.

Ce contrôle est exercé par des fonctionnaires assermentés désignés à cet effet par le Ministère
des Finances (ils dressent des procès-verbaux qui font foi jusqu’à preuve du contraire).

Leurs pouvoirs sont très larges et peuvent opérer sur place à la vérification des livres, registres,
bordereaux, procès-verbaux, pièces comptables et tous les documents relatifs à l’activité des
intermédiaires, et les opérations pratiquées par eux (Art 17 du décret du 21 déc. 1977 pris pour
l’application du dahir du 9 octobre 1977 précité).

Pour faciliter le contrôle, le législateur les astreint à tenir un certain nombre de livres et
documents dont la liste est fixée par l’article 8 de l’arrêté d’application du 21 décembre 1977, il
s’agit :

o Des registres des émissions de pièces de production


o Du livre de caisse

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o Du registre des cartes d’identité professionnelle indiquant les numéros des cartes délivrées
les dates respectives des demandes et de la délivrance de celles-ci.

Les documents mentionnés doivent être tenus par tous les intermédiaires.

Les agents d’assurances doivent en complément tenir les documents ci-après :

o Le registre des sinistres


o Le registre des quittances encaissées par les sous agences
o Le registre des émissions de primes, et s’ils n’ont pas qualité pour émettre des primes, ils
doivent collecter les bordeaux de débit accompagnant les quittances confiées à l’encaissement
des organismes émetteurs.

Quant aux courtiers ils sont tenus de présenter avant le 31 mars de chaque année un relevé de
leur production, durant l’exercice écoulé élaboré par entreprise d’assurance et par catégorie
d’assurances.

2- Le contrôle à la cessation partielle ou totale de l’activité des entreprises

Les entreprises d’assurances peuvent être amenées pour une raison ou pour une autre à cesser
ou à réduire volontairement leur activité.

Cette cessation ou réduction d’activité peut s’opérer de plusieurs manières.

A. Transfert du portefeuille des contrats


1. Transfert partiel

Une entreprise d’assurance peut sentir le besoin de réduire le nombre des catégories exploitées
et se spécialiser par exemple dans l’assurance de quelques risques.

Pour se faire elle sera amenée à transférer le portefeuille des contrats dont elle veut se dégager,
à d’autres entreprises agrées pour ce genre d’opérations.

En droit commun, le transfert d’un contrat ne peut en principe s’opérer sans le consentement
des parties en cause (le transfert entraine en principe novation). En matière d’assurance, le
législateur rend le transfert opposable aux assurés alinéa3 de l’article 17 de l’arrêté viziriel du 6
septembre 1941.

Ce transfert ne devient toutefois opposable que si le Ministère des Finances a donné son
approbation.

En examinant la demande de transfert, le Ministère des Finances veillera à protéger es intérêts


des assurés et bénéficiaires de contrats, en s’assurant notamment que les conditions de
transfert ne sont pas préjudiciable à ces intérêts.

69
Ce transfert est soumis également à un formalisme de publicité à attention des créanciers : la
demande doit être ainsi portée à la connaissance des créanciers par un avis publié au Bulletin
officiel que leur impartit un délai de trois mois au moins pour présenter leurs observations.

Le transfert est approuvé par arrêté au Ministère des Finances, étant donné qu’il entraine une
modification des conditions d’agrément accordé précédemment (Art 2 de l’arrêté du Ministère
des Finances du 5 avril 1968).

Ce transfert opère en même temps le transfert des droits et obligations du cédant au


cessionnaire vis-à-vis des assurés et bénéficiaires du contrat.

Le transfert peut s’opérer avec cession d’actif et du passif correspondant. Dans le cas, la société
cessionnaire en contre partie des réserves cédées, se chargera de la gestion des sinistres.

L’administration de contrôle veillera à la vérification de l’actif et du passif cédés pour en évaluer


l’exacte estimation et éviter que la cessionnaire ne s’engage dans une opération qui pourrait se
révéler insolvable et la mettrait dans une situation technique et financière difficile.

Souvent les accords de transfert mettent à la charge des cédantes la couverture du mali sur
réserves qui pourrait se dégager de la gestion des sinistres, à charge pour les cessionnaires de
leur verser dans le cas contraire le boni sur réserves.

Cette solution ne s’avère payante toutefois que si la cédante continue à exercer dans un autre
domaine que l’assurance, ou que son siège est situé en dehors du Maroc.

En revanche la liquidation totale de la cédante et la dispersion des actionnaires rendent difficile


la récupération du Mali à la charge de l’assureur direct, étant entendu qu’en principe les
réassureurs doivent continuer à pouvoir aux insuffisances inhérentes aux engagements qui leur
incombent.

2. Transfert total

Si le transfert du portefeuille des contrats est partiel c’est-à-dire porte sur un ou plusieurs
catégories d’assurances, mais non sur la totalité, la société cédante continuera à pratiquer
l’assurance dans la limite de son arrêté d’agrément, modifié en fonction de l’arrêté de transfert.

En revanche, si elle cède la totalité du portefeuille il y aurait retrait d’agrément total et comme
dans la première hypothèse, la société cédante a le choix entre d’une part, garder la gestion des
sinistres auquel cas elle sera considérée comme société en liquidation et à ce titre soumise au
contrôle du Ministère des Finances jusqu’au règlement du dernier dossier sinistre et d’autre part,
céder l’actif et le passif correspondant, dans ce cas le transfert équivaudrait à une fusion avec la
cessionnaire (conformément à l’article 45 du code de commerce).

B. Cessation d’activité
1) Retrait d’agrément à la demande des entreprises

70
Les entreprises d’assurances peuvent prendre volontairement la décision de cesser tout activité.
Par exemple lorsqu’une société anonyme enregistre une perte de l’ordre des ¾ du capital « les
administrateurs sont tenus de provoqué la réunion de l’assemblée générale de tous les
actionnaires, à l’effet de statuer sur la question de savoir s’il y a lieu de prononcer la dissolution
de la société (art 37 de la loi annexée au dahir du 11 Aout 1922).

Il se peut que la société soit arrivée au terme de la période qu’elle s’est fixée dans les statuts.

Le dahir portant loi du 9 octobre 1977 (art 13) prévoit une disposition qui préserve les intérêts
intermédiaires d’assurances : en cas de transfert partiel ou total d’un portefeuille de contrats
d’assurances d’un entreprise d’assurances à une autre. Dans ce cas la société cessionnaire reste
solidairement responsable de la société cédante de tous les droits acquis par les intermédiaires
d’assurances, notamment des commissions arriérées.

Les agents d’assurances bénéficient en plus du droit à la représentation, du droit de présentation


d’un successeur ou, à défaut de ce dernier, du droit à une indemnité compensatrice. En dehors
de ces droits, ils ne peuvent faire valoir leur mandat pour s’opposer à une mesure de transfert
d’un portefeuille de contrats d’une entreprise à une autre.

Dans ce cas le ministère des finances ne peut s’opposer à la demande d’une entreprise qui veut
cesser son activité, t un arrêté est pris pour lui retirer l’agrément, la publication de cet arrêté au
bulletin officiel constitue le point de départ du délai de 20 jours à l’expiration duquel les contrats
souscrits cessent de prendre effet de plein droit, à moins que le ministre des finances décide de
fixer un autre date (nécessairement plus longue que le délai de 20 jours) pour certaines
catégories d’assurances : assurances maritimes, assurances sur la vie, assurances matrimoniales
ou dotales, de capitalisation et d’acquisition d’immeubles par la constitution de rentes viagères.

Même dans cette hypothèse l’administration de contrôle peut obliger la société qui désire cesser
toute activité, de céder en partie ou en totalité son portefeuille de contrats à une autre société

Le retrait d’agrément peut être prononcé également d’office par le ministre des finances et ce, à
titre de sanction

2) Le retrait d’agrément à titre d sanctions

L’agrément peut être retiré, si la société ne donne pas de garanties suffisantes pour lui permettre
de remplir ses engagements, ou si elle ne fonctionne pas conformément à la réglementation en
vigueur ou à ses statuts (art 18 de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941).

Avant de prononcer cette mesure, le ministère des finances est tenu toutefois, à mettre en
demeure l’entreprise concernée, au moyen d’une lettre recommandée, pour présenter ses
observations par écrit dans un délai de 15 jours, sur les motifs de la sanction prise contre elle.

Cette mesure doit, comme pour tout retrait d’agrément être soumise pour avis au comité
consultatif des assurances privées. Si le comité récuse la décision du ministère des finances, ce

71
dernier peut l’appeler une deuxième fois à se prononcer. Ce deuxième avis ne lie pas le ministère
des finances qui peut même en présence d’avis contraire du comité prononcer l retrait
d’agrément.

Si la situation le nécessite, il pourra désigner un liquidateur pour veiller à la répartition des


indemnités dues aux assurés et bénéficiaires de contrats et ce dans la limite de l’actif disponible
de la société.

L’arrêté de retrait d’agrément devra définir dans ce cas la réduction des sommes payables aux
assurés et bénéficiaires de contrats, des bénéfices attribués s’il y a lieu et des valeurs de rachat
en matière d’assurances-vie, de manière à ramener la valeur des engagements de l’entreprise au
montant que la situation de cette société permet de couvrir (art 19 de l’arrêté viziriel du 6
septembre 1941).

3) Les sanctions

La violation des règles de contrôle est sanctionnée par des pénalités et des sanctions
administratives en mêmes pénales.

I. Les sanctions pouvant être prises à l’encontre des entreprises

Les entreprises d’assurances doivent périodiquement adresser au ministère des finances les états
qui rendent compte de leur activité. En cas de retard dans la production ou la publication de ces
documents, les entreprises d’assurances devront payer une amende d 10 dh par jour de retard à
compter de leur réception d’une lettre recommandée de mise en demeure (art 22 de l’arrêté
viziriel du 06 septembre 1941), à moins d’une remise totale ou partielle accordée par le ministre
des finances.

Si par ailleurs, une date est fixée pour la production de ces documents (c’est notamment du
dossier financier devant être produit au 31 juillet au plus tard après la clôture de l’exercice
inventorié), le délai commence à courir à compter de cette date.

Par ailleurs les fausses déclarations ou dissimulations concernant ces documents font encourir à
ces entreprises des sanctions pénales (art 23 de l’arrêté du 06 septembre 19641). Ce procédée
n’a toutefois jamais été utilisé.

Notons, enfin, que le ministère des finances peut toujours requérir le retrait d’agrément en cas
de non fonctionnement selon réglementation en vigueur ; ce principe à caractère général ‘
énonce par l’article 18 de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941) peut s’appliquer même en cas de
violation des règles de contrôle.

Une telle mesure n’a reçu d’application pour l’instant qu’en cas d’insolvabilité des entreprises.
Ces sanctions semblent lourds de conséquence, amis n fait, elles laissent l’administration
démunie d’une intervention aussi efficace qu’adaptée à chaque situation qui pourrait se
présenter.

72
En effet l ministre des finances n dispose que l’épée du retrait d’agrément pour amener une
société à fonctionner normalement et dans l respect tant des lois et règlements en vigueur que
de ses statuts.

Toutefois le retrait d’agreement est une sanction radicale, mais en même temps dangereuse
donc difficilement applicable dans des cas qui nécessitent un simple rappel à l’ordre.

Un retrait d’agrément quelles que soient les précautions et les mesures de sauvetage, prises par
le contrôle est toujours préjudiciable aux intérêts des assurés porteurs et bénéficiaires de
contrats, qui se trouvent du jour au lendemain à découvert.

Il est donc nécessaire de consolider l’action du ministère des finances sur les entreprises
d’assurances (comme il est de coutume au niveau des banques) n le dotant notamment, d’un
pouvoir disciplinaire qui lui permet de récuser la nomination d’un responsable ou de suspendre
un dirigent.

L’action du ministère des finances peur s’exercer également sur les organes de gestion des
entreprises d’assurances, et particulièrement sur le mode de leur rémunération (le conseil
d’administration essentiellement).

Le droit de regard de l’administration de contrôle restera sans effet s’il n’implique pas
corrélativement des mesures d’intervention, appropriées.

b) Les sanctions pouvant être prises à l’encontre des intermédiaires

En cas de violation des dispositions du dahir du 096 octobre 1977 relatif à la présentation des
opérations d’assurances de réassurances t/ou de capitalisation et à l’exercice de la profession
d’intermédiaire d’assurance, ainsi que des textes pour son application, l’administration de
contrôle peut prendre des sanctions à l’égard des agents et courtiers indépendamment des
sanctions civiles et pénales qu’ils peuvent encourir par ailleurs (art 21).

Ces sanctions dénommées disciplinaires peuvent être prises à la suite notamment du contrôle
effectué par les agents effectués à cet effet et consistent dans l’avertissement, le blâme et
mesure extrême, l retrait d’agrément à titre temporaire ou définitif.

L’application de ces sanctions ne put intervenir toutefois sans que l’intermédiaire concerné n soit
mis en demeure au préalable par lettre recommandée, de présenter sa défense par écrit dans un
délai de 15 jours après réception de le lettre (art 21 du dahir portant loi du 9 octobre 77).

Notons en conclusions que dans le cas des entreprises d’assurances comme des intermédiaires
d’assurances, la responsabilité de l’état ne peut être substituée à celle des assureurs et de leurs
agents t courtiers et que même en cas d’application correcte des mesures exigées à
l’administration de contrôle, ils restent seuls responsables de leur gestion. C’est ce qui ressort
respectivement de l’article 26 de l’arrêté viziriel du 06 septembre 1941 unifiant le contrôle de

73
l’Etat sur les entreprises d’assurances et de réassurances et de capitalisation et de l’article 12 du
dahir portant loi du 09 octobre 1977 relatif à la présentation des opérations d’assurances.

Ces dispositions n’ont pour l’instant jamais donné lieu à litige, on pourrait se demander toutefois
jusqu’à quelle limite l’Etat est dégagé de toute responsabilité et qu’elle serait la position de la
jurisprudence marocaine dans le cas ou une entreprise mettent en cause la responsabilité de
l’Etat ferait valoir que l’application scrupuleuse des mesures ( de redressement technique et
financier notamment) ordonnées par l’administration de contrôle, lui a causé un préjudice et a
porté atteinte aux intérêts des assurés et bénéficiaires de contrat sans préjuger de l’avenir étant
donné qu’une telle éventualité est improbables(mais non impossible), il n’est pas exclu que la
responsabilité même partielle de l’Etat pourra être retenue.

Chapitre 2 : contrôle prudentiel

Si l’ACAPS cherche à protéger et préserver les intérêts des assurés et des bénéficiaires de
contrats d’assurance, il a ainsi été amené, en exerçant son contrôle sur le secteur des assurances,
à innover et trouver de nouvelles techniques qui visent essentiellement à créer un nouveau
système de contrôle renforçant d’abord les garanties financières de l’entreprise et
deuxièmement à innover en créant un système de contrôle préventif.

Dans cette optique, nous remarquons que les pays ayant une longue expérience en la matière,
tels que la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont trouvé de nouvelles garanties dont
principalement la réserve de garantie en tant que garantie financière préventive qui a ses
particularités, puis le contrôle de la solvabilité de l’entreprise en créant une nouvelle réserve
appelée la marge de solvabilité ou ce qui est appelé dans l’orient arabe la marge de remplissage,
ensuite la création d’une nouvelle réserve appelé la SBR solvabilité a base risque.

Section 1 : La réserve de garantie

Les législateurs de tous les pays ont contraint les entreprises d’assurances de quelque nature
qu’elles soient à constituer des réserves financières, dites réserves techniques qui sont des fonds
de réserve dont le montant sont supérieurs ou égaux à l’ensemble des engagements financière
de l’entreprise. Il apparait d’une simple lecture des bilans des entreprises d’assurances, que ces
réserves sont inscrites parmi le passif à titre de créances contre l’entreprise, puis parmi les actifs
sont marqués les fonds correspondant ou ceux qui les couvrent, consacrés à supporter ces
créances et qui sont appelées les couvertures de réserves. C’est pourquoi le législateur est
intervenu dans tous les pays adoptant le régime des assurances pour fixer les règles de calcul de
ces réserves pour organiser et régir les investissements de ces fonds afin d’éviter toute aventure.

Sous cette angle, elle convient de savoir si les entreprises qui respectent les lois régissant le
calcul de ces réserve, sont faibles et si leur santé financière est bonne, autrement dit, comment
aborder la question de la sécurité financière pour un secteur qui exerce son activité dans un
marché mondial souffrant gravement de l’inflation, de l’instabilité économique résultant des

74
catastrophe naturelles et des risques de guerre, sans oublier la concentration de ces
catastrophes naturelles et financières dans certaines parties du monde.

Et pour faire face à ces problèmes, le législateur a instauré une nouvelle technique susceptible de
protéger le secteur des assurances chaque fois que les entreprises qui y exercent sont exposées à
des crises financièresparticulières. En général, la protection du secteur des assurances ne peut
être effectuée que par la constitution de fonds supplémentaire appelés réserves de garantie. A
fin d’expliquer au mieux le rôle préventif joué par cette réserve tant pour l’entreprise que pour
l’autorité chargée du contrôle, nous étudierons les objectifs visés par la réserve de garantie, ses
modes de calcul et sa couverture.

A) Objectifs de la réserve de garantie :

Contrairement aux réserve techniques susvisées, que nous aborderons dans la deuxième partie
de cette étude, la réserve de garantie a été instituée à une époque relativement récente,
puisqu’elle n’a été ajoutée à la liste des garanties financières, en France qu’en 1905 pour les
seules entreprises d’assurance-vie et ensuite aux autres entreprises en vertu du décret-loi de
1922, et du décret-loi du 30 décembre 1938 intégrés dans le cadre du code des Assurances
actuel.

L’objectif visé tout d’abord par ce type de réserves était la protection des entreprises qui
souffrent d’insuffisances dans les garantis financières, mais sa conception a connu une évolution
importante. Au début, il avait la forme de garantie financière ordinaire dont les objectifs se
développaient constammentjusqu’à ce qu’ils donnent naissance à une nouvelle garantie qui est
la marge de solvabilité de l’entreprise.

Laréserve de garantie vise deux objectifsprincipaux, lepremier est que cette réserve a été
instaurée essentiellement pour protégerles entreprises d’assurances contre une éventuelle
insuffisance du capital social. Nous remarquons d’ailleurs que dans les pays ou le législateur a
fixé, à une date tardive, le capital social des entreprises d’assurances, ces dernières ont été
contraintes de constituer le réserve de garantie pour palier à cette insuffisance. Ceci indique que
les dangers encourus par l’entreprise à la suite de cette insuffisance continuerontaêtre supportés
par les actionnaires ou les fondateurs sans atteindre les intérêts des assurés, chose qui constitue
en elle-même une protection des assurés.

Le deuxièmeobjectif réside dans le fait que cette réserve constitue l’escarcelle dans laquelle
seront mises toutes les garantiesfinancières que l’entreprise s’est engagée à fournir dans l’avenir
en tant que garantie monétaire qui consolide l’assise financière de l’entreprise. Ainsi, plus ces
garanties sont importantes, plus l’assise de l’entreprise est solide. Mais si l’entreprise recourt aux
fonds constituent ces réserves pour honorer ses engagements, c’est que les réserves techniques
initialement destinées à faire face à ces engagements financières ne sont plus suffisantes, ce qui
constitue un signal d’alarme destiné aux autorités de contrôle sur l’état financier de l’entreprise
et pour appeler une éventuelle intervention salvatrice.

75
Pour le cas du Maroc, le législateur a instauré ce type de réserve afin de faire face à toute
insuffisance qui viendrait à toucher par surprise les réserves techniques. Pour sa constitution, elle
est obligatoire pour toutes les entreprises. D’ailleurs le législateur marocain l’a considéré
comme étant un des engagements financiers indéniables de l’entreprise. C’est exactement ce
qui est stipulé par l’article 13bis de l’arrête du 30 décembre 1954 qui a souligné le caractère
obligatoire de cette réserve, que la situation financière de l’entreprise soit positive ou non. Par
conséquent, les fonds de ces réserves sont inscrits parmi les charges de l’exercice. Le paragraphe
suivant du même article, stipule que tout emploi de ces fonds en dehors du paiement des
insuffisances imprévues dans les réserves techniques légales, n’est permis que sur autorisation
préalable du Ministère des Finances . Cette confirmation reflète bien évidement la nature
protectionniste et l’importance de cette réserve pour sauver l’entreprise et préserver les intérêts
des assurés.

L’article 13 de l’arrête du Ministre des Finances du 10 juin 1996 relatif aux garanties financières
et aux documents et comptes rendus exigibles au Entreprises d’Assurances a indiqué la manière
de constituer cette réserve ainsi que le plancher qui devrait lui être réserve par l’entreprise en
fonction des opérations d’assurances exploitées.

Il apparait donc que le législateur marocain, contrairement au législateur français, a instauré ce


type de garantie préventive pour éviter toute insuffisance qui pourrait affecter les réserves
techniques légales et non pas pour renforcer le capital social ou constitutif comme aiment à le
penser certains. C’est pourquoi le législateur marocain a obligé les Entreprises d’Assurances à
constituer cette réserve à partir de prélèvements sur les primes et non plus à partir de
prélèvements sur les bénéfices comme stipulé par d’autres législateurs.

B) Calcul et couverture de la réserve de garantie :

La constitution et la représentation de la réserve de garantie signifie qu’il faudra assurer sa


couverture avec des fonds réels, c’est-à-dire que l’entreprise devra trouver des fonds suffisants
pour constituer cette réserve. La constitution de la réserve de garantie n’obéit pas à une
méthode déterminée, comme c’est le cas pour les autres réservestechniques, il suffit que le bilan
comprenne des fonds quelqu’en soit l’origine destinés à la couverture de ce type de réserve.
Elles sont ainsi, calculées comme le capital social ou le capital constitutif, ou comme les réserves
libres. Nous remarquons ainsi que le législateur dans le cadre de la présentation des intérêts des
assurés afin d’éviter toute crise financière des entreprises, a donné la liberté à l’entreprise pour
la constitution de ces réserves techniques préventives.

Si la réserve de garantie ne ressemble pas aux autres réserves techniques de par sa constitution
et son objectif, du point de vue comptable et juridique elles ne ressemblent dans leur caractère
obligatoire, puisqu’elles figurent parmi les engagements financiers obligatoires pour toutes les
entreprises d’assurances. Ainsi, le législateur français a considéré ces réserves comme
complémentaires des autres réserves techniques.

76
Au Maroc et conformément aux dispositions de l’article 13 de l’arrêté du Ministre des finances
du 6 Juin 1996, le montant minimum réglementaire de la réserve de garantie est déterminé en
fonction des opérations d’assurances exploitées par l’entreprise.

Pour les opérations visées aux paragraphe 1,2,3,4 et 5 de l’article premier de l’arrêté du 5 avril
1968 relatif à l’agrément des entreprises d’assurances, la réserve de garantie est alimentée par
un prélèvement de 0.50% sur les primes et cotisations uniques ou périodiques émises sans
déduction des cessions en réassurances. Ce prélèvement est obligatoire jusqu’) ce que le
montant constitué atteigne 5% des réserves techniques correspondantes.

Pour les opérations visées aux paragraphes 7 à 19 de l’article premier de l’arrête du 5 avril 1968
précité, le montant de la réserve de garantie est égal à 10% de la moyenne des primes ou
cotisations brutes émises au cours des cinq derniers exercices.

Nous aurons ainsi abordé le rôle fondamental dont est investie la réserve de garantie dans la vie
d’une entreprise, comme un instrument légal de prévention, imposé par le législateur pour
protéger les sociétés pendant les périodes de crise financière qui découle de la réduction des
réserves techniques pour le cas du Maroc et sur le capital social pour la cas de la France. Nous
traiterons dans le cadre de la partie suivante de la nouvelle technique, qui constitue une
innovation de la part des pays membres de la communauté Européenne. Elle est plus sure et plus
efficace quant à la protection des intérêts des assurées et des bénéficiaires de contrats
d’assurances. Il s’agit de la marge de solvabilité de l’entreprise. Cette technique combinée aux
législations nationales des pays de la communauté européenne en vertu de la directive datée du
24 juillet 1973, relatif à la liberté d’établissement, pour les sociétés spécialisées dans les
assurances de dommage au sein des pays de la communauté.

Section 2 : La marge de solvabilité

Ce genre de garantie est apparu en premier lieu pour dispenser les sociétésétrangères qui
dépendent des pays membres de la communauté de l’agrément spécial, qui était octroyé aux
sociétés étrangères qui désiraient exercer dans les assurances sur le territoire français, en vertu
d’une loi relativement ancienne qui datait du 15 Février 1917, et qui a été annulée en vertu de la
directive de la communauté Européenne le 24 juillet 1973, relative à la libéré d’établissementdes
entreprises d’assurances de dommage. Par ailleurs, cette initiative avait pour objet la protection
des assurés français contre les risques des sociétésétrangères, en imposant une garantie
financière unifiée permettant de trouver une nouvelle technique facilitant aux autorités
compétente de précéder au contrôle de ces sociétés. Et comme résultat du rôle efficace qu’à
joué cette garantie financiers dont ont souffert les entreprises d’assurances, le législateur
français l’à généralisée, puisqu’elle a touché toutes les entreprises d’assurances sanas exception,
tant nationales qu’étrangères.

Et, vu le rôle que peut jouer la marge de solvabilité comme instrument permettant à l’autorité de
contrôler et d’apprécier la situation financière de toute entreprise d’assurances, le législateur

77
marocain l’à introduit dans la réglementation des assurances sous forme d’instruction
(instruction n*18 du 29 Mars 1996).

Historiquement, le législateur s’est toujours préoccupé de protéger les preneursde contrats


d’assurances. Un des instruments juridiques les plus importants estl’obligation faite aux
entreprises d’assurances de constituer une marge de solvabilité.Celle-ci, introduite dans la
réglementation des assurances par le biais de l’instruction du 29 mars 1996, a un double emploi :
celui d’alerter l’autorité de surveillance lorsqueson minimum n’est plus atteint, et comme
matelas de sécurité pour les entreprises encas d’événements imprévus.

Le nouveau code des assurances a réitéré lui aussi cette obligation de fondspropres minimums
en vu de donner la possibilité aux entreprises d’assurancesd’amortir les chocs affectant soit le
rapport sinistres/Primes, soit la rentabilité desplacements affectés à la couverture des
engagements techniques. En d’autres termes, laraison d’être de la marge de solvabilité est
d’atténuer principalement les conséquencesfâcheuses d’une baisse imprévue des résultats
financiers ou d’exploitation.Au moment même du dépôt de la demande d’agrément, les
entreprisesd’assurances se voient imposer une première exigence de solvabilité sous la
formed’un niveau minimal de fonds propres dit fond minimal de garantie.

La marge desolvabilité ne peut tomber au dessous de ce minimum durant toute la durée de


vied’une entreprise d’assurances.
En effet, selon l’article 238 et 239 du code des assurances, les entreprisesd’assurances doivent
justifier à tout moment de l’existence d’une marge de solvabilitédestinée à faire face aux risques
d’exploitation propres au caractère aléatoire desopérations d’assurances.La marge de solvabilité
représente donc une garantie supplémentaire qui vients'ajouter aux actifs détenus en
contrepartie des provisions techniques. Elle constitue unmatelas de sécurité pour les entreprises
en cas de réalisation d’un risque majeur quipeut affecter l’actif ou le passif. La marge de
solvabilité est conçue de manière à ceque l’entreprise dispose d'un excédent de capital suffisant
dans l’esprit de donner augouvernement d’entreprise et à l’autorité de contrôle le temps
nécessaire pour réagir etrésoudre la plupart des difficultés financières qui risquent de se
produire.
 Selon la définition de l’article 54 de la section III du livre III de l’arrêté relatif àla marge de
solvabilité des entreprises d’assurances, celle-ci est constituée par leséléments suivants :
 Le capital,
 Les réserves,
  La provision de capitalisation,
 Les bénéfices reportés,
 
 Les plus-values nettes pouvant résulter de la sous-estimation d’éléments d’actifs, sur
demande de l’assureur.
La méthode généralement utilisée pour le calcul de l’exigence minimale de la marge
de solvabilité consiste à déterminer de façon forfaitaire le minimum réglementaire de la marge
et c’est en fonction du risque le plus important qu’on fixe une base d’évaluation et le taux à
appliquer. Au Maroc, seul le risque de croissance, de sous tarification, le risque de fluctuation de
la sinistralité en assurance non vie, le risque de la baisse des marchés et de sous évaluation des

78
provisions mathématiques en assurance vie, ainsi que le risque de variation des taux de mortalité
en assurance décès sont pris en considération.
Les dispositions relatives à la marge de solvabilité sont complétées par deux autres règles
prudentielles : d’une part, le législateur impose aux entreprises de constituer des provisions
techniques suffisantes par rapport à leurs engagements, compte tenu d’une évaluation
raisonnable des risques. Il spécifie d’autre part la liste des actifs destinés à couvrir ces
engagements ainsi que les proportions dans lesquelles ils doivent être détenus.

Cette technique a été mise au point après plusieurs études et recherches effectuées par la CEE et
l’OCDE avec pour but de normaliser les garanties financiers exigées des entreprises d’assurances
exerçant leur activités dans les pays membres des deux organes.

La directive du 24 juillet 1973 et celle du 05 Mars 1979 toutes deux émises par la CEE, ont essayé
de définir la marge de solvabilité comme étant une réserve de sécurité complémentaire qui
s’ajoute aux autres garanties techniques obligatoires, néanmoins ces réserves doivent être
constituées avec des fonds libres ou avec une charge financière supplémentaire.

Si les travaux de l’OCDE ont porté sur un ensemble d’études préliminaires et de contrôle pour ce
type de garantie de sécurité, l’étude réalisée par le CEE a donné naissance aux deux directives
susvisées, puisque la première a instauré la marge de solvabilité de l’entreprise en tant que
sécurité complémentaire pour les entreprises d’assurances dommages, alors que la deuxième
vise à étendre la couverture aux compagnies d’assurance-vie.

D’ailleurs, comme mentionné plus haut, l’objectif principal de cette sécurité financière
complémentaire est de rendre les entreprises d’assurance capables de faire face a touts les
risques éventuels dans le cadre des investissements qu’elles effectuent et à toute insuffisance qui
pourrait affecter les réserves techniques, particulièrement dans les cas graves assurés auprès
d’elle ou pour faire face a des dépenses supplémentaires ou pour pallier tout déficit qui
affectaient l’actif de l’entreprise. Ainsi le rôle attendu de ce type de réserves est plus large et plus
important que celui joué par la réserve de garantie. Ceci est d’autant vari qu’en période
d’inflation, il devient impératif puisque l’évaluation du sinistre ou de l’indemnisation devient plus
importante que celle prévue par l’entreprise, de même que pour ses réserves techniques.
L’entreprise peut ainsi éviter certaines solutions négatives tel le recours à la vente d’une partie
de ses valeurs mobilières ou de ses biens immobiliers à des prix qui sont généralement très bas
et dont le retombé négatif pouvant affecter sa santé financière et la conduire parfois à la
banqueroute.

C’est pourquoi, trouver ces sources financières indépendantes est devenu par ces temps
d’inflation une nécessité impérieuse pour préserver les droits et les intérêts des assurés et des
bénéficiaires de contrats d’assurances.

Même pour les entreprises qui estiment avoir bien évalué les sinistres ayant affecté son
portefeuille ou qui ont constitué ou calculé leurs réserves technqiues avec beaucoup de
précision, le législateur dans la majorité des pays européens est intervenu pour leur imposer ce

79
type de réserve préventives, car la précision dans ce domaine est très relative. C’est pourquoi
l’existence de cette marge de sécurité est essentielle pour toutes entreprises qui exercent
l’activité d’assurance afin de garantir à elle-même une certaine sécurité.

LE SBR
Dans un contexte mondial marqué par des évolutions fortes des réglementations et des
pratiques professionnelles, comme les nouvelles normes IFRS, Solvabilité II, la généralisation des
dispositifs de contrôle interne et le fort développement de la fonction Entreprise Risk
Management, l’autorité de contrôle des assurances vient de repenser le cadre réglementaire du
secteur. Le projet de loi n° 059-13 modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des
assurances prévoit l’introduction du régime de solvabilité basé sur les risques.

Qu’est-ce qu’un régime de solvabilité basé sur les risques


Un régime de solvabilité basé sur les risques est une avancée importante pour le monde des
assurances. Il s’agit en fait d’une nouvelle stratégie de gestion des compagnies basée sur une
gestion des risques intégrant à la fois des aspects quantitatifs et qualitatifs. Ce nouveau cadre
prudentiel permet de positionner la gestion des risques au cœur des préoccupations des
entreprises d’assurances. L’objectif est de mieux adapter les fonds propres exigés d’une
compagnie d’assurances avec les risques qu’elle encourt.
Bien que les lignes directrices du nouveau régime ne soient pas encore dévoilées, les mesures
quantitatives d’un tel système doit normalement s’appuyer sur une approche modulaire des
risques. Elle consiste en la détermination des capitaux immobilisés via une formule standard.
D’une manière plus simple, l’objectif étant d’évaluer le coût d’un produit d’assurance par rapport
au risque encouru. La nature temporelle et incertaine caractérisant l’assurance nécessite
l’intervention des modèles actuarielles. Les études faites sur Solvabilité II ont en effet montré
l’importance d’accompagner la formule standard par un modèle interne seul capable de
représenter l’interaction des risques.
Le régime de solvabilité basé sur les risques pourrait également être d’un grand intérêt en
matière de rentabilité. Le facteur temps et l’incertitude relative à la survenance d’un sinistre font
que les modèles de rentabilité développés dans un contexte industriel ne sont d’aucun intérêt en
assurance. Dans un contexte de solvabilité basée sur les risques, la rentabilité par produit est
mesurée par  l’addition du résultat technique et du résultat financier sur le besoin en capital
auparavant déterminé. Ce ratio permettra à la direction d’agir sur sa politique tarifaire pour
ajuster le numérateur, ou bien sur sa politique de réassurance pour limiter le dénominateur. Bien
que l’approche soit théoriquement valable, elle serait difficile dans un contexte marqué par
l’encadrement des prix et l’étroitesse du marché financier.

Conséquences sur le secteur


Solvabilité basée sur les risques est un régime prudentiel qui va modifier l’activité assurantielle. Il
aura un impact direct sur les exigences de fonds propres, les placements et la structure du
marché des assurances.
L’étude réalisée par Swiss-Re sur le marché européen par le biais du modèle suisse de solvabilité

80
(test suisse de solvabilité) a montré que le passage vers un régime de solvabilité basé sur les
risques va être accompagné d’une augmentation sensible des exigences de fonds propres. La
principale raison en est que ce régime tient compte de l’intégralité des risques encourus par une
société d’assurance.
Les exigences de fonds propres en matière de placements peuvent également obliger les
compagnies à prendre moins de risques que dans le cadre de l’ancien système, en s’orientant
davantage vers des obligations bien notées au détriment des actions et des biens immobiliers.
Concernant la structure du marché, les exigences du nouveau régime vont obliger les
compagnies à se concentrer davantage sur les métiers et les compétences qu’ils maîtrisent.
Certains assureurs vont de ce fait décider de se détacher des activités les plus consommatrices
de ressources et de se tourner vers la sous-traitance ou la délocalisation de leurs services de
back-office. Il est en effet fort imaginable qu’un assureur qui a d’excellentes compétences en
gestion des risques, mais un faible réseau de distribution se concentre sur la conception des
produits et se désengage de la distribution des polices. Pour un autre doté d’un fort réseau de
vente, il pourrait être rentable pour lui de se spécialiser dans la distribution des polices en
laissant la conception et le transfert des risques à d’autres assureurs.
Le couple risque/rendement serait au centre des stratégies. Avec un régime de solvabilité basé
sur les risques, les compagnies qui ne parviennent pas à générer de la valeur économique
deviendront l’objet d’opérations de rachats. Le régime pourrait accélérer de ce fait le
phénomène d’acquisition-fusion.
A notre avis, une période transitoire est nécessaire afin d’atténuer la volatilité que pourrait
provoquer le passage vers un régime de solvabilité basé sur les risques. Par ailleurs, pour que les
assureurs marocains ne soient pas désavantagés face aux assureurs européens notamment dans
le cadre de l’Aleca, le système de solvabilité marocain doit être compatible avec Solvabilité II.
Finalement, si le régime de solvabilité basé sur les risques est adopté, une forte demande pour
les actuaires est à prévoir. Il n’est pas heureusement nécessaire d’être agrégé de maths pour
pouvoir utiliser le régime. Ses modèles sont normalement conçus pour produire des indicateurs
compréhensibles par tous, que ce soit au niveau de la direction générale, ou au niveau des autres
directions.

SBR: TROIS LIGNES DIRECTRICES

Proportionnalité & simplicité: les exigences du nouveau cadre prudentiel doivent tenir
compte de la nature, de la taille et de la complexité du secteur des assurances et des différents
acteurs du marché.
Progressivité: L’Autorité doit tenir compte de la réalité du marché actuelle notamment en
termes d’allocation d’actifs (45% des placements en actions). La convergence vers le nouveau
dispositif doit ainsi pouvoir se faire progressivement.
Dialogue: Il est crucial pour l’Autorité d’être dans une démarche de concertation et de dialogue
avec les parties prenantes : à l’écoute des suggestions et des préoccupations des acteurs.

SBR: LES TROIS PILIERS

PILIER I : EXIGENCES QUANTITATIVES

81
Différences fondamentales avec le cadre actuel :
•Prise en compte de l’ensemble des risques (seul le risque de souscription est actuellement
pris en compte) ;
•Valorisation des bilans sur les valeurs économiques (ou le Best Estimate) ;
•Plus ou peu de contraintes sur les placements.
Trois étapes :
•Calcul du bilan prudentiel;
•Calcul du niveau de fonds propres disponibles;
•Calcul du capital de solvabilité requis (CSR) et du ratio de solvabilité.
PILIER I : BILAN PRUDENTIEL

Une nouvelle vision « économique » du Bilan, base préalable à tous les


calculs:
•Provisions techniques prudentielles : évaluation des provisions techniques selon le principe
de la « meilleure estimation » en plus d’une évaluation d’une «marge de risque »
représentant un coût du capital.
•Autres actifs et passifs: une hiérarchie de valorisation qui priorise la valeur de marché, ou
proche du marché.
Un format très proche de celui du Bilan comptable :
•Le Bilan prudentiel comprend outre les rubriques «impôt différé actif», «impôt différé
passif» et «Réserve de réconciliation», les mêmes rubriques du Bilan comptable.
•Substitution des « provisions techniques brutes » et « part des cessionnaires dans les
provisions techniques » respectivement par « provisions techniques prudentielles » et « part
des cessionnaires dans les provisions techniques prudentielles ».
PILIER I : CAPITAL DE SOLVABILITE REQUIS
Le Capital de Solvabilité Requis (CSR) capture la perte inattendue à supporter dans le cas
d’un scénario catastrophe avec une probabilité d’occurrence très faible.

PILIER I : CAPITAL DE SOLVABILITE REQUIS

Deux approches de calcul différentes


1. Approche par scénario: la charge en capital est égale à la variation de fonds propres
correspondant à la réalisation du choc défavorable.
2. Approche forfaitaire: la charge en capital est calculée à partir d’une formule
mathématique (application d’un facteur à une assiette).
PILIER I : CAPITAL DE SOLVABILITE : EXIGENCE SUPPLEMENTAIRE
L’Autorité peut demander une exigence de capital supplémentaire:
•Exigence de capital supplémentaire dite «de pilier 1»: liée aux exigences quantitatives, pour
corriger le montant de capital de solvabilité requis lorsque l’Autorité juge qu’il ne reflète pas
la réalité des risques encourus.
•Exigence de capital supplémentaire dite «de pilier 2»: pour ajuster le capital de solvabilité
requis lorsque la qualité de la gouvernance s’écarte des standards requis.

Chapitre 3 : Contrôle en matière de protection des assurés 

82
L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale élabore un nouveau
référentiel de protection des assurés. La réflexion est axée sur l’information et le conseil pour
améliorer le dispositif de protection des assurés.

La protection des assurés est une prérogative importante de l’Autorité de contrôle des
assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) au même titre que le contrôle prudentiel.
Aujourd’hui plus que jamais, il s’avère on ne peut plus important de veiller à la protection des
assurés en raison des écarts constatés dans le secteur. L’ACAPS qui a créé en avril 2016 une
direction dédiée à la protection des assurés, est en train de travailler avec les opérateurs
concernés pour rectifier le tir aussi bien au niveau de la forme que du fond (différence entre le
produit d’assurance et la publicité émise, non signalement de certaines limitations du produit...).
En effet, la direction du contrôle des assurés a, entre autres, pour mission de faire le suivi des
publicités. Le contrôle porte sur la qualité (clarté, exactitude et pertinence) et le caractère non
trompeur des informations diffusées via des publicités, en sus de leur conformité par rapport à la
réglementation en vigueur. Elle contrôle aussi la conformité du contenu des sites avec la
réglementation en vigueur. L’ACAPS peut, le cas échéant, prononcer des sanctions lorsque
l’infraction est avérée mais jusque-là, aucune compagnie n’a été sanctionnée sur la base du
contenu diffusé dans ses annonces publicitaires. Pour mettre en place les bonnes pratiques, un
nouveau référentiel est en cours d’élaboration. Il est en phase du brainstorming. Prévu à moyen
terme, sa mise en place est prévue entre 2018 et 2020.

L’objectif, selon Youness Lammat, chef de département de l’information et de la veille sur les
pratiques commerciales à la direction des protections des assurés, est de répondre aux exigences
et aux normes internationales en matière de protection des assurés. Tous les acteurs du secteur
sont concernés. Aujourd’hui, la diffusion de la bonne information pour la protection des assurés
s’impose pour limiter l’économie de vente qui prévaut à l’heure actuelle. «L’assurance est une
vente d’une promesse qu’il faut être capable d’honorer, ce qui nécessite une spécificité même
sur le plan réglementaire», relève Youness Lammat. La réflexion sur le futur référentiel est axée
sur deux points : l’information et le conseil de l’assuré. Le cadre actuel devra être renforcé pour
qu’il soit similaire à celui d’autres pays. On compte s’inspirer des expériences internationales
réussies comme celle de la Belgique. La mission ne sera pas de tout repos car certaines
dispositions nécessitent d’amender la loi. On a déjà commencé par le livre IV de la loi 17-99
portant Code des assurances, relatif à la présentation des opérations d’assurances en clarifiant
les obligations des différents intervenants.

83
Cette loi stipule que les intermédiaires d'assurances sont tenus d’un devoir de conseil et
d’information envers les souscripteurs des contrats d’assurances. Néanmoins, dans les faits,
beaucoup reste à faire, ce qui a amené l’ACAPS à lancer une campagne de sensibilisation au
niveau national afin d’informer les intermédiaires, qui sont en première ligne avec les assurés,
sur leurs obligations et les meilleures pratiques et normes internationales se référant au
traitement équitable des assurés et à leur information. La campagne sera menée dans les quatre
coins du royaume pour pouvoir toucher les 1.873 intermédiaires d’assurances (1.427 agents et
446 courtiers) qui sont appelés à faire un effort en matière de suivi et d’accompagnement de leur
propre clientèle. L’autorité de contrôle des assurances réfléchit à la sensibilisation d’autres cibles
potentielles comme les experts automobiles qui sont des intervenants dans la chaîne de valeur
des assurances. Par ailleurs, pour améliorer le dispositif de protection des assurés, l’ACAPS est en
train de mettre en place une application de gestion des réclamations des plaignants. Développée
en collaboration avec le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de
l’économie numérique, cette plateforme devrait être mise en ligne avant la fin de l’année au
profit des assurés.

Direction des assurés : Un contrôle renforcé


La protection des assurés vise à préserver une relation juste, équitable et transparente entre les
acteurs du secteur (assureurs et intermédiaires) et leurs clients. Créée en avril 2016, la direction
des assurés est chargée de plusieurs missions : le contrôle de la publicité et des sites internet des
entreprises et intermédiaires d’assurance ; le contrôle des produits d’assurances ; le contrôle des
règles de conduite ; le développement de la couverture assurantielle ; la diffusion de la culture
assurantielle ; l’instruction des réclamations. Elle devra veiller de manière continue à
l’adéquation et à la mise à jour du référentiel des règles visant la protection des assurés. Le
contrôle des produits d’assurance vise à s’assurer que les produits offerts aux consommateurs
soient compréhensibles, équilibrés, utiles et conformes à la réglementation. Ce contrôle doit
également permettre aux consommateurs d’avoir une meilleure vision des frais liés à ces
produits. La DPA a pour mission de veiller à ce que tout au long de leur relation avec leurs clients,
depuis le démarchage jusqu’à l’exécution et le dénouement du contrat, les entreprises et
intermédiaires d’assurance respectent les règles de conduite prévues par la réglementation en
vigueur afin d’assurer un traitement honnête, équitable et professionnel aux clients.

La protection de l'assuré

Les modes de résolution non judiciaires des litiges

84
Le règlement extrajudiciaire des litiges offre une solution alternative aux procédures judiciaires
formelles pour régler les litiges. 
Grâce aux modes extrajudiciaires de règlement des litiges, les parties assument elles mêmes la
responsabilité de régler le différend.
Cet aspect est particulièrement important étant donné la complexité des dimensions juridiques
pour le règlement des litiges.
⇒ Etape 1: le client doit présenter sa réclamation auprès de son interlocuteur habituel
Il est possible d'essayer de trouver une entente entre les deux parties (le client et son
interlocuteur habituel : agent, courtier, salarié...).
Si les 2 parties ne se sont pas entendues, le client peut passer à l'étape 2          
⇒ Etape 2: le client peut s'adresser aux services internes de la compagnie
 Si le client n'est pas satisfait, il peut s'adresser au service interne de la compagnie (service
réclamations, service qualité, service client ). Les coordonnées du service réclamations doivent
figurer dans les conditions générales
⇒Etape 3 : Le Client peut faire appel au médiateur
Si le client n'est pas satisfait, il peut faire appel au médiateur. Le médiateur est unique ( un seul
médiateur = Philippe Baillot) afin de mettre la profession en conformité avec la transposition
dans le droit français de la directive du 21 mai 2013 relative au règlement extrajudiciaire des
litiges de consommation (RELC).
♦ Le rôle du médiateur : il donne son avis sur les litiges opposant l'assuré ou le tiers à une société
d'assurance (sont exclus les grands risques au sens de l’article L116-6 du C. Ass.)
  ♦ Il doit : recueillir auprès des 2 parties les informations nécessaires pour instruire le dossier
 ♦ Enfin : il rend un avis motivé dans le délai de 90 jours
   ∆ Son avis ne s'impose pas, la société d'assurance comme l'assuré conservent le droit de saisir
le tribunal
    → Pour saisir  un médiateur  : la demande doit impérativement être faite par écrit comportant:
                                   - nom de la société d'assurance concerné
                                   - dates des principaux événements et résumé du litige
                                   - décision ou réponse de la société d'assurance qui sont contestées
                                   - numéro de contrat et de dossier

∆ Il est IMPERATIF de joindre des photocopies des courriers échangés avec la société
d'assurance   
⇒Avoir recours à l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution)
          ♦ Donne des renseignements sur les démarches à effectuer en cas de litige
          ♦ N'intervient pas comme le médiateur pour le règlement d'un litige individuel

85
          ♦ Se réserve l'appréciation de donner suite ou pas aux faits qui lui sont communiqués
          ♦ Intervient en cas de gros litiges impliquant l'équilibre économique de la compagnie
concernée
          ♦ Tenue au secret professionnel elle ne fera parvenir aucunes informations au particulier
l'ayant saisi
⇒ Avoir recours à l'arbitrage
Il s’agit d’un mode privé de résolution des conflits. Cette procédure concilie les avantages de la
médiation, avec des coûts réduits. L’arbitrage permet de régler les litiges à la valeur litigieuse
inférieure à 1 M€.  Une sorte de compromis d'arbitrage peut être signé entre l'assuré et
l'assureur fixant le choix de l'arbitre, ses honoraires, le délai imparti de traitement du dossier.
Des organismes spécialisés, entreprises privées ou associations, proposent un service d’arbitrage,
comme le CEFAREA (centre français d’arbitrage de réassurance et d’assurance). L’arbitre peut
être saisi soit par une demande unilatérale soit par une demande conjointe    A la fin d’un
processus d’arbitrage, une sentence est rendue et la décision est obligatoire. Elle a la même
force qui si elle était jugé par le tribunal.  Tous les éléments échangés lors de la procédure, ainsi
que la sentence arbitrale, sont confidentiels
⇒ Avoir recours à la transaction
La transaction, quant à elle, peut soit mettre fin à un litige existant soit prévenir une
contestation à naître. Dès lors, ce mode amiable de résolution d'un conflit permet aux parties de
régler leur différend par le biais d'un acte écrit rédigé et signé par elles. Elles sont donc engagées
dans un rapport d'obligations et chacune d'entre elles doit, pour trouver un accord, faire des
concessions.
La transaction, bien qu'elle puisse s'apparenter à une justice privée, fait l'objet
d'une reconnaissance par l'autorité judiciaire puisque l'accord détient l'autorité de la chose
jugée en dernier ressort. En conséquence, l'affaire terminée est considérée comme
définitivement jugée et donc résolue.
L'avantage d'un tel mode de résolution amiable est la discrétion et le caractère secret des
négociations. La transaction est donc particulièrement appréciée dans les domaines des
assurances.
La loi Hamon-Protection du consommateur

La loi Hamon relative à la consommation renforce les obligations de l’assureur et les droits de


l’assuré (Loi 2014-344 du 17 mars 2014).
Les textes d’application ont été publiés le 29 décembre 2014 et les principales dispositions sont
entrées en vigueur au 1er janvier 2015
*Les points clés (protection du consommateur)
✓ Droit de renoncer à sa souscription dans le délai de 14 jours en cas de multi-assurance sur des
contrats affinitaires (constituant un complément d’un bien ou d’un service vendu par un
assureur).
✓ Droit d’être informé du motif de la résiliation à échéance de son contrat par l’assureur.

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✓ Droit d’être informé du libre choix du réparateur automobile (CG ou avis d’échéance et lors de
la déclaration de sinistre).
✓ Droit de résilier son contrat emprunteur immobilier dans un délai de 12 mois à compter de la
signature de l'offre de prêt.
✓ Droit de résilier un contrat d’assurance à tacite reconduction incluant une responsabilité civile
automobile ou Immeuble (propriétaire, copropriétaire ou occupant) après 1 an d’assurance, ou
un contrat d’assurance affinitaire.
✓ Droit de demander la sanction de la loi des clauses abusives d’un seul contrat sur l’ensemble
du portefeuille dans lequel elle(s) est/sont insérée(s).
✓ Droit de bénéficier de l’action de groupe ouverte à une liste d’associations agrées en cas de
dommage matériel résultant de la vente d’un contrat d’assurance (service) suite à un
manquement aux obligations légales ou contractuelles de l’assureur ou à une pratique
anticoncurrentielle.
L'éthique dans l'assurance

1/ Définition
L’éthique professionnelle (ou la déontologie) a pour but de réglementer les activités qui ont lieu
dans le cadre d’une profession. Elle regroupe une série de principes et de règles devant être
obligatoirement respectés. Elle est associée à la morale.
2/ Respect de l’environnement règlementaire (code civil et du code des assurances)
A/ Le Code civil
Le code civil regroupe les lois relatives au droit civil français, c’est-à-dire l'ensemble des règles
qui déterminent le statut des personnes, celui des biens (livre II) et celui des relations entre les
personnes privées.
Exemple extrait du code civil concernant l’obligation au secret professionnel des assureurs :
L’article 9 alinéa 1 du Code civil, l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen,
l’article 8, 1° de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales
et l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirment le droit au respect de
la vie privée. Il en découle une obligation au secret pour tous les professionnels amenés, au cours
de l’exercice de leur profession, à connaître des faits relatifs à la vie privée de leurs clients.
L’article 226-13 du Code pénal punit la divulgation de ces informations d’un an
d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
b/ Le code des assurances
Le code des assurances est un ensemble de lois et de règles qui doivent être appliquées par
toutes les compagnies d'assurance, qu'il s'agisse de compagnies physiques ou en ligne.
Exemple extrait du code des assurances concernant la résiliation à l’échéance des contrats
d’assurance :
Art.113-12 du code des assurances :

87
« La durée du contrat et les conditions de résiliation sont fixées par la police. Toutefois, l'assuré a
le droit de résilier le contrat à l'expiration d'un délai d'un an, en envoyant une lettre
recommandée à l'assureur au moins deux mois avant la date d'échéance. Ce droit appartient,
dans les mêmes conditions, à l'assureur. Il peut être dérogé à cette règle pour les contrats
individuels d'assurance maladie et pour la couverture des risques autres que ceux des
particuliers. Le droit de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police. Le
délai de résiliation court à partir de la date figurant sur le cachet de la poste. Les dispositions du
présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie ».
Article L113-15 du code des assurances :
« La durée du contrat doit être mentionnée en caractères très apparents dans la police. La police
doit également mentionner que la durée de la tacite reconduction ne peut en aucun cas, être
supérieure à une année ».
3/ L’éthique au sein des entreprise d’assurance- Le code de déontologie
Certaines entreprises d’assurance ont mis en place un code de déontologie. C'est un ensemble
de droits et devoirs qui régissent l’entreprise, la conduite de ceux qui y travaillent, les rapports
entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
Par exemple, Axa a mis en place un Code de Déontologie Professionnelle du Groupe qui
s'applique à l'ensemble des collaborateurs dans le monde et de ses filiales. Ce code vise à
respecter la règlementation, mais aussi à maintenir une relation durable avec ses clients. Axa y
rappelle entre autre l’importance de respecter la règlementation en vigueur et la procédure en
cas de suspicion de blanchiment d’argent.
La FFA a également mis en place une charte de déontologie appelé « Recueil des engagements à
caractère déontologique des entreprises d'assurance membres de la FFA ». Elle s’applique à
toutes entreprises adhérentes à la FFA.  D’une manière générale, elle vise à garantir notamment
aux assurés un niveau d’information et une protection de l’assuré supérieure à ceux exigés par le
code des assurances
Exemple extrait du recueil   : Engagement sur le traitement des multi sinistrés dégâts des eaux
en logement collectif :
Le présent engagement a pour objet de répondre aux critiques des associations de
consommateurs et à l’avis du CCSF du 3 juin 2008 concernant les assurés multi-sinistrés en
dégâts des eaux qui peuvent se retrouver dans une situation difficile alors qu’ils subissent un
sinistre de la part de leur voisin. Le présent engagement vise à s’interdire de résilier (en cours de
contrat ou à l’échéance) un contrat MRH en logement collectif sur la base d’un critère de
sinistralité « dégâts des eaux », dès lors que la cause de ces dégâts des eaux proviendrait d’un
tiers. Les entreprises d’assurance s’engagent à ne pas utiliser le critère de la survenance de
sinistres dégâts des eaux en logement collectif avec tiers responsable pour résilier ou ne pas
reconduire un contrat MRH. Cet engagement est applicable à compter du 1er mars 2015
4/ L’assurance éthique
A/ Assurance vie éthique et solidaire
Les entreprises d’assurance se lance dans les produits d’assurance vie éthique et solidaire :

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La dimension éthique avec les investissements dit socialement responsable (l’ISR).  Il s’agit
donc d’un investissement réalisé dans des entreprises qui répondent à des critères de respect
des personnes, de l'environnement, de valeurs. Le but est donc de privilégier des entreprises
engagées de manière très active dans l’écologie, ainsi que celles qui portent des valeurs éthiques
et sociales.  L’ISR est un moyen d'investir dans des entreprises dont les pratiques sont
compatibles avec leurs valeurs ou celles de leurs clients. Les ISR excluent de leurs
investissements des secteurs d'activités tels que le tabac, l'alcool, l'armement, etc. qui ne sont
pas en phase avec leurs valeurs morales ou des entreprises qui sont font l'objet de controverses
parce qu'elles sont coupables de violation des grandes conventions internationales sur
l'environnement, le respect des droits humains, etc

 Dimension solidaire avec l’investissement solidaire qui finance des organismes


couvrant des domaines très variés : le logement des personnes exclues (36 % de l’épargne
solidaire selon Finansol), la défense de l’environnement (32 %), l’insertion par l’emploi (26 %) et
le microcrédit (6 %). Elle peut sélectionner les investissements réalisés par une entreprise qui
emploie des salariés handicapés ou en situation.

B/ L’assurance et le développement durable


En matière de développement durable, les sociétés d’assurance se sont engagées autour de
plusieurs axes. Celles-ci mettent notamment tout en œuvre pour contribuer au développement
durable et préserver l’environnement. Les assureurs sont aussi encouragés à œuvrer dans le
domaine économique, en s’adressant spécialement à la population vulnérable et en participant à
la mise en place d’une protection sociale durable. Il faut aussi souligner les investissements
responsables.

89
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Bertrand LABILLOY : « La régulation du marché européen de l’assurance », Economica
2003
Abdeslamn GALLAF : « Le contrôle de l’Etat sur le secteur des assurances », Arabian Al
Hilal 1998
Henri LOUBERGE : « Economie et Finance de l’assurance et de la réassurance »,
Dalloz 1981
OCDE « Le contrôle de la solvabilité des compagnies d’assurances : Panorama des pays de
l’OCDE » Edition 2002
Guilhem BENTOGLIO et Jean Paul BETBEZE : « L’Etat et l’assurance des risques
nouveaux », Commissariat Général du Plan, France 2005
David FITOUCHI « Solvency II : Du projet de réforme à l’approche par les modèles
internes », Démos 2005
Rapports et Publications
Note de la Commission Européenne « Considérations sur la forme d’un futur système de
contrôle prudentiel » 2002
Document préparé par l’AICA « Principes de base en matière d’assurance et méthodologie
», approuvé à Singapour en octobre 2003
Rapport du CEA sur la contribution du secteur de l’assurance à la croissance économique et
à l’emploi au sein de l’union européen
Actes du colloque organisé par l’institut Thomas More en partenariat avec la FFSA à Paris,
en juin 2005 sous le thème « Assurance, réassurance : une autre contribution au
développement »
Etude de la Banque Européenne d’investissement sur « la promotion de l’épargne privée à
long terme au Maroc » 2007
Rapports d’activité des entreprises d’assurances et de réassurance au Maroc de la
DAPS, 2000-2005
Fact bourse 2006
Rapport du FMI sur « la stabilité du système financier au Maroc » dans le cadre du
programme d’évaluation des systèmes financiers ‘ PESF’, avril 2003
DEPF « Analyse des performances des marchés boursiers des pays signataires de l’accord
d’Agadir ‘PAA’ », octobre 2006
Rapport de la commission européenne sur le Maroc dans le cadre de la politique de
voisinage, mai 2004
DEPF « Bilan du marché des capitaux en 2005 » juin 2006
Ministère des Finances du Canada « L’amélioration structurelle de la réglementation »
septembre 1998
Etude de la DAPS « Evolution de la bancassurance exercice 2006 », 2007
Rapport d’activité de la BVC 2006
Rapport du CDVM 2006
Rapport du Parlement Européen 2004
OCDE « Lignes directrices de la gestion d’actifs »février 2006
Rapport du groupe tripartite des autorités de contrôle des banques, des entreprises
d’investissement et des compagnies d’assurances, juillet 2005
Proposition de la directive solvabilité II, Commission des communautés européennes juillet
2007
OCDE : « Principes de gouvernement d’entreprise » 2004

90
Etude réalisée par la Banque des règlements internationaux : « Principe fondamentaux pour
un contrôle bancaire efficace », octobre 2006
OCDE « L’assurance et les autres services financiers »
IFACI institut de l’audit interne « Dispositif de contrôle interne, cadre de référence »
Fédération suisse « Stratégie de la surveillance des assurances en suisse » mai 2006
Commission Européenne « Reconstruire les Régimes de Retraite » Etude réalisée par
Pragma Consulting 1999
Articles
Florence LUTSMA, « contrôle prudentiel et situation de crise » Revue risques n°
48, décembre 2001
Pierre Picard : « Les nouveaux enjeux de la régulation des marchés d’assurance », article
présenté dans la série des Conférences Jules Dupuit (Paris, 23 novembre
2000). THEMA, Université Paris X-Nanterre
Revue trimestrielle n° 39, Ministère des finances et de la privatisation, septembre
2006
Revue d’Economie Financière n°11« La réglementation des placements est-elle
contraignante ? » mars 1989
Revue de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières, octobre 2006
Revue trimestrielle « Economie Internationale » n° 105 du Centre d'études prospectives et
d'informations internationales (CEPII), article : « la contagion de la crise asiatique :
dynamiques de court terme et de long terme », Documentation française 2006
Revue mensuelle de l’Autorité du Marché Financier n°15, France, juin 2005
Bulletin de la Banque de France n° 125, mai 2005
Revue Sigma n°1 « Dotation en capital des assureurs non-vie : trouver le bon dosage entre
sécurité et rentabilité » Swiss Re 2000
Cyrille LACU « La crise de l’assurance vie » Revue trimestrielle « Economie
Internationale » n° 84, CEPII 2000.
Revue Sigma n°5 « La gestion d’actifs pour le compte des assureurs » Swiss Re
2002
Laurence Scialom « Pour une approche hostile du filet de sécurité financière dans l'Union
Européenne : quelques arguments » Revue d'Economie Politique, juilletaoût,
2006
Revue AL MALIYA spécial n° 4 « plan stratégique du Ministère – évaluation »
Ministère de l’Economie et des Finances, mai 2007
FMI « Les régulateurs financiers devraient-ils être indépendants ? » Dossier économique
n°32 - 2004
Lettre du GEMA n° 14, février 2003
Jézabel COUPPEY « Vers un nouveau schéma de réglementation prudentielle : une
contribution au débat » Revue d’Economie et Financière n° 56- 2000
Revue « assurer » n° 48, FFSA, avril 2005
Revue Finances & Développement, décembre 2002
Sites web
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Site web du Ministère des Finances et de la Privatisation » : www.finances.gov.ma
Site web «www.les échos.fr » : Finances personnelles, avis d’expert, novembre
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91
Site web du Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi de la république française
« www.minefi.gouv.fr » : Action du ministre en faveur du capital-risque - assemblée générale
de l’AFIC, avril 2005
Site web de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances « www.ffsa.fr » :
Position de la FFSA sur l’exercice « solvabilité II »
Site web de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances « www.ffsa.fr » : la gestion
financière des assurances clé du développement économique
Site web de la Commission Bancaire, Financière et des Assurances de Belgique :
www.cbfa.be.

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CONCLUSION

Si l’initiative de créer une industrie des assurances trouve son origine chez les particuliers qui

avaient instauré la technique d’indemnisation fondée sur le pari, sans l’accord des pouvoirs

publics, ce sont les développements intervenus dans ce secteur qui ont suscité l’intérêt des

pouvoirs publics. Les techniques d’assurances actuelles ont fait de ce secteur une institution

sociale à part entière et une entité économique homogène s’intégrant parfaitement dans le tissu

économique des pays, ayant pour objectif principale de servir l’individu et la société. Mme

Yvonne Lambert Faivre a indiqué que pour une société civilisé, dans laquelle l’individu est plus

isolé de la structure familiale qui le protégeait, a vu ses besoins en sécurité et protection devenu

plus importants que par le passé, ce qui a contribué à l’essor de cette industrie.

Face à une situation particulière à ce secteur, qui s’est imposé à tous les niveaux social,

économique et financier, l’autorité de contrôle se devait d’intervenir, non pas pour limiter ses

activités mais pour l’encourager à aller de l’avant en lui faisant prendre des orientations

particulières lui garantissant une pérennité à une époque ou le sens du projet et du risque à suivi

l’évolution de l’Homme, des sciences et de la technologie.

Comme relevé au cours de cette étude, les relations entre les autorités de contrôle et l’Etat sont

entremêlées en commençant par la législation et terminant par le contrôle. Les aspects de cette

relation de résument comme suit :

Tout d’abord, l’Etat est intervenu, de manière indirecte, au niveau de la législation en délimitant

le cadre juridique des entreprises d’assurances qui se trouvé dans l’obligation d’appliquer les

dispositions des lois régissant les sociétés commerciales. Ainsi ces entreprises prenaient la forme

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des sociétés anonymes ou des sociétés en commandite par actions et autres formes de sociétés

ce qui les a assujetties aux règlements régissant ce type de sociétés.

Cette forme d’intervention indirecte a continué ainsi pour comprendre le contrat d’assurances.

Les dispositions de ce contrat ont été inspirées par le droit privé régissant les obligations civiles

et particulièrement le code civil complétées ensuite, ce qui est tout à fait logique en raison de la

nature de l’engagement dans ce domaine par des dispositions particulières d’adaptant à la

nature de l’activité d’assurances.

Apres cette période, et après la découverte de cette relation déséquilibre qui lient les parties

contractantes dans le cadre du contrat d’assurances, l’autorité de contrôle est intervenu

directement pour garantir les principes de ces contrats par les entreprises d’assurances, afin de

préserver les intérêts des assurés, des bénéficiaires de contrats d’assurances et des

souscripteurs. Mais ce type de contrôle exercé au début par l’Etat et particulièrement par la

justice c'est-à-dire que le mal eut été fait.

Cette intervention tardive dans la majeure partie des cas entrainait une sanction contre

l’entreprise défaillante sans garantir à la partie lésée de recevoir ses indemnités,

particulièrement dans le cas de faillite de l’entreprise. Cette réalité a constitué l’une des raisons

directes ayant poussé l’Etat et les autorités de contrôle à intervenir à un stade précoce, soit

avant le préjudice, à travers des services administratifs spécialisés dans le contrôle des

institutions d’assurances ce que nous avons exactement taché d’expliquer dans la partie

réservée à l’analyse du rôle des organismes chargés duc contrôle, tant au niveau du contrôle à

priori antérieur à l’exercice de la profession, puisque ont été soumises au système des agréments

administratifs, avec toutes les conditions nécessaire à son obtention, soit au niveau du contrôle à

posteriori ayant pour objet l’activité d’assurance.

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S’il est ainsi des expériences marocaine et française, d’autres expériences telles que l’expérience

algérienne ou brésilienne ont montré l’intérêt direct de l’Etat et des autorités de contrôle dans

ce secteur. Les interventions suivantes n’avaient pas uniquement pour but de contrôler ce

secteur, mais de le monopoliser ou de concurrencer les autres entreprises privées par la création

d’entreprises publique en parallèle ou pour encourager les entreprises du secteur en leur

accordant des privilèges fiscaux et d’autres assistance financières.

Il apparait donc que l’intervention de l’autorité de contrôle dans ce secteur a pris deux formes

principales dont le premier a porté sur la cadre juridique et organisationnel de la profession, tel

que la forme juridique des entreprises d’assurances, les conditions générales type des contrats

d’assurances, etc. Alors que la deuxième forme a porté sur le contrôle lui-même en tant

qu’organisme public veillant au respect de la loi pour sauvegarder les intérêts des assurés et des

bancaires des contrats d’assurances.

Si le processus de contrôle visait initialement la sauvegarde et la protection des intérêts des

contractants avec les entreprises d’assurances, son intérêt pour l e coté financier des opérations

d’assurances a donne au contrôle un nouvel objectif qui fait la distinction entre l’ancien type de

contrôle et le nouveau qui est concrétisé dabs l’orientation par l’autorité des investisseurs vers

ses projets de développement et pour en bénéficier puisqu’elles représentaient des ressources

d’épargne nationale.

Cette oscillation entre la nature sociale du contrôle et sa nature économique est susceptible de

pousser toute personne qui s’intéresse à ce secteur à se demander jusqu'à quel point l’Etat

moderne a réussi à concilier entre deux tendances ? La question devient plus aigué lorsque nous

découvrons que le coté économique est, parfois avantagé par rapport au coté social. Cette

situation est palpable chez certaines entreprises marocaines lorsque ces dernières se trouvent

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dans l’obligation de suspendre le règlement de certains sinistres afin de participer aux emprunts

d’Etat.

Cela est particulièrement plus important pour les pays en développement qui inscrivent le

secteur des assurances parmi ceux appelés à jouer les premiers rôles dans leurs programmes de

développement.

Nous osons espérer que l’expérience marocaines fera l’objet d’un séminaire national ou d’une

autre étude universitaire, d’autant plus que le secteur des assurances au Maroc, dans lequel

l’autorité de contrôle tend à réaliser les eux objectifs, connait de grandes et multiples difficultés

pour faire face à ses engagements envers ses assurés et par ce qu’il esquisse une timide entrée

dans la vie économique du pays.

Pour qui est du contrôle lui-même, la nécessité oblige actuellement le législateur a intervenir

pour mettre au point un système de contrôle plus performant que celui qui existe actuellement,

car le contrôle de forme de ce secteur risquerait de compromettre les intérêts de toutes les

parties et les objectifs visés. Car le contrôle qui prendrait uniquement en compte le coté

financier n’est pas suffisant et demeure incomplet même avec le coté technqiue en plus, tel le

contrôle technique des primes d’assurances et le calcul de la réserve techniques. C’est pourquoi

les circonstances que connait actuellement le Maroc impliquent que le contrôle porte sur toutes

les activités exercées par les entreprises d’assurances telles que les investisseurs qui puissent

engendrer d’importants bénéfices, ou les activités qui donneraient lieu à des détournement de

fonds ou des agissements incontrôlés au détriment des intérêts des assurés et des bénéficiaires

des contrats. Ce type de contrôle ne peut exister qu’en conférant à l’autorité chargée du contrôle

de larges prérogatives lui permettant d’intervenir dans un cadre légal à chaque fois que le besoin

se fait connaitre.

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Face à ce gouffre entre les objectifs du contrôle au Maroc et les réalisations du secteur, nous

souhaitons que l’autorité de contrôle pèse de tout son poids pour restructurer ce secteur tant au

niveau de ses institutions chargées du contrôle qu’à celui des éléments assujetties à ce type de

contrôle et ce en prenant une série de mesures efficaces de restructuration, comme la mise sur

pied d’un nouveau code du droit des assurances comportant de nouvelles règles juridiques se

substituent aux anciennes lois qui sont actuellement dépassées dans leur ensemble, en

augmentant les cautionnements des entreprises d’assurances et des intermédiaires, tout en

lançant une compagne de sensibilisation dans tous les milieux socio-économique de notre pays.

A titre d’exemple, l’Etat ne pourrait aucunement bénéficier des fonds des entreprises

d’assurances si les branches des assurances vie demeurent faibles au niveau de la production.

D’ailleurs, la commercialisation de ce type de produits dépend de la prise de conscience par

l’individu. Même pour les assurances contre les dommages, il existe des PME qui ont besoin

d’assurance, mais leurs dirigeants ont besoin de prendreconscience de l’importance de

l’assurance pour leurs projets. C’est pourquoi, le concept de vulgarisation de l’assuranceauprès

de l’individu et de la famille et tous les autres milieux socio-économiques est essentiel voir vital

dans la perspective de développement du secteur.

Ces problèmes et bien d’autres ne sont pas particulière à l’expérience marocaine mais

concernant la majorité des pays en développement qui trouvent leurs origines comme nous

l’avions expliqué dans certain nombre de facteurs historique, économique et politique leguees

par l’ère coloniale sans oublier que les facteurs ayant accompagné la période d’indépendance ne

sont pas étrangère à cette situation.

Si la période transitoire vécue par le secteur des assurances au Maroc a vu le jour avec la loi sur

la marocanisation des capitaux (Dahir du 02 mars 1973). La réalité, nous impose une deuxième

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fois d’entrer dans une nouvelle phase transitoire qui concernera toutes les structures de ce

secteur, qu’elles soient soumises au contrôle ou l’exerçant afin de le restructurer et le consolider

pour qu’il puisse, à l’aube de prochain millénaire, répondre d’une part aux besoins du marché

local et d’autre part de s’ouvrir sur la concurrence étrangère à l’échelle internationale.

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