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INTRODUCTION
B- LA COMMUNICATION
CONCLUSION
INTRODUCTION
Les jeux sont des ensembles de transactions doubles, répétitifs avec un attrape-
nigaud, un point faible, un coup de théâtre et un moment de stupeur conduisant à
un bénéfice. On peut représenter cela par une formule : AG + PF = R D MS B
Joines : Processus qui consiste à faire quelque chose en ayant un but caché, qui
est hors du champ de conscience de l’Adulte, qui progresse vers un résultat bien
défini et prévisible. Il se termine toujours par un malaise où tout le monde se
sent confus, incompris, avec le désir d’accuser l’autre.
Tous les jeux scénariques sont des réactivations des stratégies de l’Enfant, en
lien avec les décisions scénariques, qui ne sont plus adaptées à l’âge adulte ; ils
se jouent donc à partir des états du moi Parent Normatif –, Parent Nourricier – ,
Enfant Adapté – et ne peuvent se jouer à partir de l’Adulte, qui constitue
l’épreuve de la réalité.
Tout comme dans le jeu ludique, le jeu scénarique comporte des règles que
chaque partenaire accepte tacitement : un début, un but, une fin.
Chacun a ses jeux préférés qu’il joue régulièrement, leur durée variant de
quelques secondes à toute une vie.
Lisez cet extrait tiré de l’excellent « L’Attrape-Cœur » de J.D Salinger (Pocket,
p. 40 et 55) :
Holden : Ça m’a semblé un peu fort le comble de l’ironie. « C’est à moi que tu
Holden : Je n’ai pas répondu tout de suite. Avec les salauds dans son genre, le
suspense ce n’est pas mauvais. J’ai dit: « Sur quoi la disserte’ ? »
Stradlater : « N’importe quoi. Une description. Une pièce dans une maison.
Ou bien une maison. Tu vois le truc. Du moment qu’on décrit. »
Stradlater : « Quoi, Et alors ? Je ne t’ai pas expliqué que ça devait décrire une
maison ? »
Holden : « T’as dis que ça devait être descriptif. Si c’est un gant de base-ball je
ne vois pas la différence. »
Stradlater : « Bon Dieu de bon Dieu ». Dans tous ses états. Vraiment
furax. « Tu fais toujours tout de travers ». Il m’a regardé, il a crié : « Pas
étonnant si on te fout à la porte du lycée. Tu ne fais rien comme il faut. Je te jure.
Jamais rien »
Explication :
Ce court dialogue est typique de ce que l’on nomme un jeu en analyse
transactionnelle. Voyons d’un peu plus près ce qui se passe : Stradlater
demande à Holden, qui vient de se faire mettre à la porte du lycée, de lui faire
sa dissertation. Holden, à lire ses pensées (« Avec les salauds dans son
genre« ), ne semble pas a priori coopératif, mais il la rédige tout de même sur
la base d’informations floues. Bilan : la dissertation est mal faite selon
Stradlater, celui-ci est en colère et Holden en prend pour son grade .
I-APPROCHE DEFINITIONNELLE DES TERMES CLES
b- Communication
Un jeu c’est une activité plutôt amusante, et c’est vrai que dans l’exemple ça n’a
pas l’air d’être le cas… Alors ? Cette dénomination fait plutôt référence aux
joueurs en Bourse, ou de poker. Pensez à ces joueurs qui maîtrisent parfaitement les
règles, ce stress plus ou moins conscient, ce sentiment qu’au-delà de la mise il y a
parfois un enjeu beaucoup plus important, voire existentiel, ces émotions fortes
dues au gain ou à la perte… Pour Éric Berne certains de nos échanges répondent à
ces critères.
III-COMMENT Y JOUE-T-ON ET POURQUOI JOUE-T-ON ?
Deux personnes discutent. Pour commencer un jeu, chacun des protagonistes prend
inconsciemment l’un des trois rôles du Triangle ; en général celui qui a sa
préférence. Elles poursuivent leur discussion, l’une comme Persécuteur, l’autre
comme Victime par exemple. À un moment donné arrive… le coup de théâtre !
L’un des deux joueurs va « prendre ses bénéfices » comme on dit dans le milieu
boursier, il va changer de rôle et, par exemple, s’il était Persécuteur, devenir une
Victime. L’autre accuse le coup, et change également de position (ce que font
Stradlater quand il commence à hurler, puis Holden quand il se vit « vachement
glacé« ).
Bien entendu, il ne s’agit pas d’être réellement Persécuteur, Victime ou Sauveteur
(ou seulement dans les jeux de niveaux 3 – voir plus loin), ce sont des
rôles psychologiques où chacun joue une partition fine de ceux-ci.
Pour avoir des bénéfices, même s’ils ne sont pas très agréables. Les explications se
situent dans la vision intrapsychique de la personnalité que propose l’analyse
transactionnelle (ce va-et-vient entre intérieur et extérieur de la personne est
caractéristique de l’analyse transactionnelle). Ces bénéfices peuvent être
nombreux : revivre un type de relation expérimenté dans l’enfance, obtenir un type
de signes de reconnaissance que l’on n’aurait pas eu autrement, validé ses
croyances sur soi ou sur les autres… Dans notre extrait, Stradlater peut par exemple
se dire qu’il a raison de croire que les autres sont des incapables, qu’on ne peut
faire confiance à personne (c’est même pour arriver à cette conclusion qu’il s’est
adressé à Holden et sans lui donner d’indications claires), Holden qu’il est un bon à
rien ou que personne ne l’aime (la preuve).
Les trois rôles impliquent parfois trois personnes différentes mais pas toujours.
Un triangle dramatique peut se dérouler entre deux personnes, une d’entre elles
passant alors d’un rôle à l’autre. Il peut aussi y avoir plus de trois personnes
impliquées, un même rôle est rempli par plusieurs d’entre elles (coalitions).
La victime :
Le persécuteur :
Le sauveur :
Le sauveur attire à lui la victime et le persécuteur. Tous ses actions ont pour but
de se faire aimer, de se faire accepter, de ne pas déplaire et d’éviter le rejet et
l’affrontement. C’est le type pacifique, aimable, toujours d’accord, prêt à se
sacrifier pour l’autre et à faire passer les besoins d’autrui avant les siens. Il
dépend de l’amour des autres puisqu’il n’en possède pas pour lui-même. Il se
dévalorise beaucoup car il a le sentiment de ne rien accomplir et de ne jamais en
faire assez. En réalité il en fait énormément mais il est inconscient de ceci. Il a
beaucoup de difficulté à reconnaître son potentiel et ses grandes qualités. Il ne
vit que pour la reconnaissance d’autrui. Alors, il ne reconnaît son sens que
lorsqu’il agit en fonction des autres. Tôt ou tard, le sauveur devient
inévitablement une victime puisqu’il attend la reconnaissance qui ne vient
jamais. C’est à ce moment-là qu’il se plaint d’une personne qu’il a aidé et qui ne
l’a pas reconnu. Il cherche la compassion, la pitié et à ce moment il trouve un
autre sauveur ou un persécuteur.
Les trois rôles sont constamment à la recherche inconsciente les uns des autres.
Lorsque vous êtes impliqués dans un des trois rôles, vous êtes automatiquement
dans le triangle émotionnel et vous créez alors votre enfer terrestre. Par contre,
si vous choisissez en toute conscience de ne pas vous impliquer
émotionnellement dans une situation quelconque, vous êtes donc à l’extérieur du
triangle émotionnel et vous créez alors votre paradis terrestre.
Il nous est permis d’expérimenter ces trois rôles tout au long de notre vie. La
chose la plus importante lorsque nous expérimentons ce triangle émotionnel, est
de devenir conscient dans quel rôle nous sommes à ce moment précis. Seule la
conscience nous permet de regagner notre paradis. Nous devenons ainsi un
observateur de la dynamique interpersonnelle sans jugements, ni critiques. La
neutralité et le détachement émotionnel sont désormais au rendez-vous.