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PAGE DE TITRE

Nom de l’établissement : Institut Supérieur d’Ingénierie (ISI)

Type de document présenté : Support physique Word

L’intitulé de la formation suivie par l’étudiant : Audit et Contrôle de Gestion

Nom et prénom de l’étudiant : Yannick Prince KOUMBA MOUNZIENGOU

Thème du rapport : Contrôle interne au service de la performance des établissements de


microfinance.

Le nom de la structure d’accueil : LOXIA EMF

Nom du directeur de mémoire : Monsieur Yves TAMEU

Session de soutenance : 2016/2017

10
DEDICACE

Je dédie ce Rapport de stage


A ma maman et mon papa qui m'ont appris que la réussite passe avant toutes distractions.

11
REMERCIEMMENTS

Je tiens à remercier vivement tous ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice de ma
formation à l’Institut Supérieur d’Ingénierie (I.S.I), tous ceux qui m’ont soutenu et assisté
durant cette période de stage.

Je remercie :

 Monsieur Yves Tameu, Professeur de Finance, qui nonobstant ses nombreuses


occupations à bien voulu diriger ce travail;

 Monsieur Jean Marc YOUGANG, Chef de Mission à BGFIBank et Monsieur Fernand


DIT LEBONDO Responsable du Département Contrôles Permanents des Risques et de la
Conformité de BGFIBank, qui ONT mis toute leurs énergies et toute leurs volontés pour
la réussite de ma formation;

 Tout le corps professoral de l’Institut Supérieur d’Ingénierie (I.S.I) et tout le personnel


de LOXIA SA;

 Tous les étudiants de l’institut Supérieur d’Ingénierie qui m’ont apporté leur soutien
moral;

 Tout ce dont les noms ne sont pas mentionnés et qui m’ont apporté leur soutien;

 Mes remerciements s’adressent également aux membres du jury qui me font


l’honneur de participer à cette soutenance.

A tous je vous dis merci.

12
AVANT PROPOS

L’Institut Supérieur d’Ingénierie de Libreville (ISILBV) est situé au cœur de


Libreville dans le quartier Batterie IV ainsi qu'à Port-Gentil au Boulevard ONDIMBA à 3
minutes de l’Aéroport de Port-Gentil (ISIPOG). Il offre aux étudiants et professionnels un
encadrement de qualité avec un personnel dynamique, faisant partie des meilleurs dans leurs
domaines.

I.S.I est reconnu d’utilité publique sur le territoire gabonais depuis novembre 2012 sous
l’arrêté n° 00646/MENESTFPCJS relatif aux prestations de service d’enseignement de
formation et de recherche par établissement privé d’enseignement supérieur.

L’Institut Supérieur d’Ingénierie de Libreville offre des formations dans plusieurs


filières (Qualité-Hygiène-Sécurité-Environnement(QHSE), management juridique,
management stratégique, logistique achat et transport, logistique pétrolière, finance
comptabilité, audit et contrôle de gestion, marketing, ingénierie douane, économie numérique,
gestion des ressources humaines, ingénierie pétrolière).

Quant à l’Institut Supérieur d’Ingénierie Port-Gentil, il offre des formations dans les
domaines classiques du Bachelor 1 au Master II et le domaine pétrolier du Bachelor 3
production au Master II production ou exploitation. Après leur Bachelor 2 Pétrole les
apprenants de Libreville en filière scientifique, spécialité production pétrolière, sont orientés
vers ISIPOG en Bachelor 3 production.

Ils y reçoivent une formation de haut niveau avec des enseignements pratiques en
laboratoire dans les mêmes conditions et outils de dernière génération utilisés sur des sites
pétroliers en on -shore ou off-shore.

Par ailleurs, certifiant ou à la carte est proposée en cours du soir (18h-21h) selon que le
professionnel ait le bac ou pas dans les spécialités comme QHSE, Management du pétrole,
exploration, exploitation, production, raffinage, distribution. L’ISIGABON nantit d’un
portefeuille partenaire très important dans la quasi-totalité des secteurs d’activités du pays, offre
à ses étudiants l’opportunité de joindre la théorie et la pratique.

C’est dans ce sens, que l’entreprise PETROLIUM TECHNOLOGY CENTER


partenaire de l’ISIGABON met à disposition ses procès pétroliers et l’ensemble de ses
équipements de formation en Logistique pétrolière, production de fond et surface,
instrumentation et régulation, QHSE, moteur et automatisme. De plus, pour une meilleure
insertion de ses étudiants dans le secteur pétrolier et pour permettre à ces derniers d’être en
harmonie avec le vingt unième siècle.

13
L’ISIGABON offre des voyages aux destinations mondiales (Etats-Unis, Afrique du
Sud, Angleterre etc.). Ces voyages ont pour but principal le bain linguistique de la langue
Anglaise.

Les diplômes délivrés par l'I.S.I sont le Bachelor (Bac+3) et le Master (Bac+5). Ces
diplômes sont valables de plein droit dans le monde entier. L'I.S.I est notamment l'une des rares
écoles supérieures au Gabon dont les diplômes sont reconnus par la fonction publique et par les
entreprises, car accrédités et certifiés par un label européen qui a plus de 30 ans
d'existence et qui authentifie la totalité des diplômes délivrés sur le continent européen.

14
TABLE DES ABREVIATIONS

AMA : Advanced Measurement Approach ou Mesures Dites Avancées ;


ANIF : Agence Nationnalle d’Investigation Financière ;
AMF : Autorité des Marchés Financiers ;
AP : Recommandations Echues et Appliquées ;
BAC : Baccalauréat ;
BCI : Business Continuity Institute ;
BGFIBank : Banque Gabonaise et Française Internationale ;
BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale ;
BIA : Approche Indicatrice de Base ;
CA : Conseil d’Administration ;
CA : Chiffre d’Affaire ;
CAC : Commissaire aux comptes ;
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale ;
CF Annexe : Confère Annexe.
CI : Contrôle Interne ;
COCO: Criteria on Control Committee;
CNC : Conseil National du Crédit ;
COSO : Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission ;
COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale ;
CPRC : Contrôles Permanents, Risques et Conformité ;
CRBF : Comité de la Réglementation Bancaire et Financière ;
DAB : Distributeur Automatique de Billet ;
DCPRC : Département Contrôles Permanents, Risques et Conformité ;
DG : Direction Générale ;
EMF : Etablissements de Microfinance ;
ERM : Entreprise risk mamagement ;
FCFA :
FOC : Fonctionnelle, Opérationnelle et Contrôle ;
FNP : Fond Propre Net ;
FR : Fond de Roulement ;
GAB/DAB : Distributeur Automatique de billet de Banque ;
GI : Gross Income ou Produit net Financier ;
IIA :
IS : Impot sur les sociétés ;
ISIGABON : Institut Supérieur d’Ingénierie du Gabon;
ISILBV : Institut Supérieur d’Ingénierie de Libreville ;
ISIPOG : Institut Supérieur d’Ingénierie de Port-Gentil ;
LAB : Lutte contre le blanchiment d’argent ;
IFACI : Institut Français de l’Audit et du contrôle Interne ;
MQL : Marketing Qualified Lead ;

15
NAP : Recommandations Echues et Non Appliqués ;
NE : Recommandations Non Echues ;
LAB : Lutte Contre le Blanchiment d’argent ;
LFT : Lutte contre le financement du terrorisme ;
LSF : Loi de Sécurité Financière ;
PCA : Plan de Continuité d’Activité ;
PME : Petite et Moyenne Entreprise ;
vii
PMI : Petite et Moyenne Industrie ;
PNB : Produit Net Bancaire ;
PNF : Produit Net Financier ;
PNI : Produit Net d’Intermédiation ;
PSE : Performance Sociétale des Entreprise ;
QHSE : Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement ;
QSE : Système Qualité Sécurité et Environnement ;
RBE : Résultat Brut d’Exploitation
RMO : Responsable de mise en Œuvre ;
ROA : Return on Assets ou Rentabilité Economique ;
ROE : Return on Equity ou Rendement des Capitaux Propres ;
ROI : Return on investment ou retour sur investissement ;
ROS : Return on Sales ou Marge Opérationnelle ;
RSE : Responsabilités Rociétale des Entreprises ;
SA : Standardised Approach ou Approche Standardisée ;
SI : Système d’Information ;
SOX : Sarbanes Oxley Act ;
UEMAO : Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’ouest ;
UMAC : Union Monétaire de l’Afrique Centrale ;
T : Trésorerie ;
TCI : Taux de Cession Interne
TITRE : Travail, Intégrité, Transparence, Responsabilité, Esprit d’équipe ;
XAF : Franc cfa.

16
SOMMAIRE :
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 19
Problématique : ........................................................................................................................... 20
Objectif général et finalité de l’étude : ......................................................................................... 21
Objectifs spécifique de l’étude : ................................................................................................... 21
Hypothèses de travail : ................................................................................................................ 21
Intérêt du sujet : .......................................................................................................................... 22
La délimitation du champ de l’étude : ......................................................................................... 22
Démarche de travail : .................................................................................................................. 22
Technique d’investigation : ......................................................................................................... 23
Observations et entretiens : ......................................................................................................... 23
Collecte des données : .................................................................................................................. 23
Examination des informations collectées : ................................................................................... 24
Outils utilisés : ............................................................................................................................. 24
Eventuelles difficultés rencontrées dans le cadre des investigations : ........................................... 25
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA NOTION DE MICROFINANCE ET
DE CONTRÖLE INTERNE. ........................................................................................................ 26
PREMIER CHAPITRE : GÉNÉRALITÉ SUR LA MICROFINANCE ET LE CONTRÔLE INTERNE ........... 27
Section 1 : Les fondamentaux de la microfinance ............................................................................................... 27
Section 2 : La microfinance au gabon ................................................................................................................. 33
Section 3 : Réglementation internationale, sous régionale et objectif du contrôle interne. ................................. 35
DEUXIÈME CHAPITRE : ORGANISATION DU CONTRÔLE INTERNE DANS LES MICROFINANCES ET
QUELQUES CAS D ’ APPLICATIONS DES MISSIONS DE CONTRÔLE INTERNE . ................................. 49
Section 1 : Organisation du contrôle interne dans la microfinance selon la réglementation internationale : ...... 49
Section 2 : Structure minimale du contrôle interne en EMF selon la COBAC.................................................... 55
Sections 3 : Quelques cas pratiques des contrôles internes en microfinance. ...................................................... 58

DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA PERFORMANCE ET DE LA


RELATION QUI EXISTE ENTRE LE CONTRÖLE INTERNE ET LA PERFORMANCE. .. 62
Premier chapitre : notion de performance ................................................................................... 63
Section 1 : Performance des entreprises .............................................................................................................. 63
Section 2 : Indicateurs de rentabilité d’une agence de microfinance ................................................................... 73
Section 3 : Performance organisationnelle, sociétale et commerciale. ................................................................ 78

Chapitre 2 : influence du dispositif de contröle interne sur la performance des entreprises......... 81


Section 1: Impact de la gestion des risques sur la performance des Etablissements de microfinance ................. 81
Section 2 : Impact du plan de continuité d’activité (PCA) sur la performance des entreprises ........................... 85
Section 3 : Impact de la sécurité informatique sur la performance des entreprises ............................................. 89

17
TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DU CONTRÖLE INTERNE COMME OUTIL
DE PERFORMANCE DE LOXIA EMF. .................................................................................... 96
Chapitre 1 : Influence du dispositif de contrôle interne sur la performance de LOXIA .............. 97
Section 1 : Structure d’accueil ............................................................................................................................. 97
Section 3 : Influence de l’organisation du Contrôle permanent sur la performance de LOXIA .................... 105

CHAPITRE 2 : Accroissement de la performance prudentielle par le Contrôle interne de


LOXIA ...................................................................................................................................... 117
Section 1 : Présentation des ratios prudentiels .................................................................................................. 118
Section 2 : Autres propositions d’amélioration du contrôle interne .................................................................. 125
Section 3 : Reponse à la problématique posée et confirmation ou infirmation des hypothèses ........................ 126
CONCLUSION ................................................................................................................................................. 130

18
INTRODUCTION

L’environnement économique est de plus en plus instable et rythmé d’une série de scandales
financiers qui n’épargnent pas les Etats-Unis, l’Europe et le Japon1.

Le traumatisme subi par ces différents Etats, a conduit les managers des entreprises, ainsi que
les autorités des marchés financiers, à mettre en place un système de contrôle interne, visant la
pérennité de l’activité économique et financière. Le but recherché par la mise en place de ce
dispositif, est d’assurer l’efficacité et l’efficience des entreprises, par une maitrise des risques de
crédit, opérationnel et de marché.

Eu égard à ce qui précède, le contrôle qui peut se définir comme un ensemble de moyens
permettant d’assurer la « cohésion » organisationnelle, sera déployé au sein des organisations en
vue d’atteindre un niveau de performance « souhaitable »2. En conséquence, le Contrôle interne
sera décidé par l’organe de direction, puis mis en œuvre par l’organe exécutif et l’ensemble du
personnel, en vue d’une atteinte des objectifs.

Au sein de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), cet


outil va permettre d’affermir le secteur de la microfinance, conformément aux dispositions du
Règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC. En effet, ce règlement définit les Conditions
d’Exercice et de Contrôle de l’Activité de Microfinance dans la CEMAC.

Précisément, en son article 50, ce texte stipule que tout établissement est tenu de se doter d’un
système de contrôle interne, susceptible de lui permettre de vérifier que ses opérations, son
organisation et ses procédures internes sont conformes aux orientations des organes de
gouvernance, à la réglementation en vigueur, ainsi qu’aux normes et usages professionnels et
déontologiques.

Par ailleurs, le dispositif de contrôle interne conduira à :

1
Enron, Worldcom et Anderson
2
Y.F. Livian, Les organisations : théories et pratiques, Dunod, 1998

19
- vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques, notamment pour les
crédits accordés aux membres ou à la clientèle, ainsi que les opérations avec d’autres
établissements ;
- veiller à la qualité de l’information comptable et financière, en particulier aux conditions de
conservation et de disponibilité de cette information.».

Problématique :
Il semble que l’activité de microfinance au gabon croit à pas de tortue contrairement à
d’autres économies nonobstant le dispositif de contrôle interne édicté par la COBAC.

En effet, au trente (30) juin 2016 seulement 14 sur 219 établissements de microfinance
exercent de manière formelle au gabon.3 Selon le rapport de la Direction Générale des Institutions
de Microfinances du Congo, ce pays comptait déjà 30 établissements de microfinance agréés sur
83 identifié en 2003.4

Au 30 novembre 2016, le Cameroun compte 412 microfinances qui exercent de manière


formelle.5

L’accroissement des acteurs dans le secteur de la microfinance au Cameroun et au Congo


semble mettre en lumière des niveaux de performances attractives des acteurs du secteur
contrairement à celles évoluant dans l’économie gabonaise.

Dans ce contexte il serait judicieux de se poser la question de savoir : Les microfinances


agréées par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) au Gabon réalisent-
elles des niveaux de performances suffisamment captivantes pour attirer d’autres acteurs
dans le domaine ? Aussi, le niveau de performance n’est il pas une conséquence de la
qualité du contrôle interne mis en place dans les microfinances du Gabon ?

3
https://www.directeinfosgabon.com « le secteur de la microfinance au gabon »
4
https://www.microfinancegateway.org « République du Congo, portail de la microfinance »
5
https://www.camer.be « 412 établissements de microfinance autorisé à exercer au Cameroun en 2016 »

20
Objectif général et finalité de l’étude :
L’objectif général de ce travail, est de montrer comment le contrôle interne influence la
performance dans les établissements de microfinances et sa finalité est de proposer des actions de
contrôle visant à améliorer cette performance.

Objectifs spécifique de l’étude :


Cette étude vise 5 objectifs spécifiques à savoir :
 Comprendre la notion de microfinance à travers, la définition du concept, ses
origines ainsi que les objectifs recherchés par la microfinance ;
 Faire un état des Lieux de la microfinance au Gabon ;
 Comprendre la notion de contrôle interne et de performance ainsi que le lien qui
existe entre ces deux notions ;
 Montrer l’organisation du contrôle interne dans les établissements de
microfinance.

Ce travail ne peut se faire sans poser des postulats.

Hypothèses de travail :
Une étude aussi minime soit-elle a besoin d’une ficelle conductrice, ainsi celle-ci n’échappe
pas à cette règle. C’est pourquoi nous avons retenu les hypothèses suivantes :

 Le contrôle interne est une obligation dans les établissements de microfinance ;


 Le contrôle interne est un facteur d’amélioration de performances ;
 Le contrôle interne favorise la pérennité et le développement des établissements de
microfinance.

21
Intérêt du sujet :
Ce sujet revêt un intérêt pour l’activité économique et financière contenu de la jeunesse du
secteur de la microfinance au Gabon, de la réglementation qui l’encadre et de l’impact social
considérable en cas de faillite d’un établissement de microfinance, et plus globalement, pour la
pérennité des entreprises.

La délimitation du champ de l’étude :


Cette étude est axée sur trois notions principales à savoir :
 Notion de contrôle interne
 Performance
 Relation entre les deux notions

Ces notions seront développées dans le cadre pratique avec Loxia EMF, pour des raisons de
difficultés d’accès à l’information auprès d’autres établissements de microfinance.

Démarche de travail :
Le secteur de la microfinance au Gabon, offre néanmoins des possibilités de réflexions sur la
thématique du «contrôle interne au service de la performance des établissements de
microfinance».

Subséquemment, il serait intéressant d’examiner les concepts de contrôle interne et de


performance, ainsi que les relations (lien et impact) existantes entre ces deux notions. En d’autres
termes, quelle est l’incidence du contrôle interne sur la performance des établissements de
microfinance ?

Pour une meilleure appropriation de ce sujet, la première partie de ce rapport (I), présente le
cadre théorique de la notion de microfinance et du contrôle interne, la seconde partie (II) montre
le cadre théorique de la notion de performance ainsi que le lien qui existe entre la performance et
le contrôle interne.

22
Tandis que la troisième partie (III), s’intéresse au cadre pratique du contrôle interne comme
outil de performance de Loxia EMF.

Technique d’investigation :
La technique d’investigation a principalement consisté à observer les activités, collectées
les données et tester les données collectées.

Observations et entretiens :
Cette étude effectué au sein d’une équipe de contrôleurs, a permis d’observer les
techniques de contrôles permanents des états prudentiels, lors des investigations sur pièce et sur
le terrain.

Pendant ce temps, plusieurs entretiens ont été menés avec les employés, dans l’optique
d’avoir une perception précise des concepts de contrôles et de performance prudentielle.

Collecte des données :


L’essentiel des données de recherches a été collecté au sein de la Direction Comptable et du
DCPRC. Les données qualitatives concernent notamment les types de clients (entreprises,
particuliers, étudiants, fonctionnaires, commerçants, etc.), leurs genres (hommes, femmes), les
lieux d’implantations des agences de LOXIA (Libreville, Port -Gentil, Franceville),
l’expérience des contrôleurs, etc.

Les données quantitatives proviennent principalement du bilan et du compte de


résultat. Néanmoins, d’autres informations ont été collectées auprès des sources internes
(rapport annuel sur le contrôle interne de LOXIA, manuels de procédures) et externes
(journaux, site internet Groupe BGFI, analyse sectorielle, Association des
Professionnels des Etablissements de Microfinance…).

23
Examination des informations collectées :
La collecte des informations auprès de plusieurs sources, a été indispensable pour leur
comparabilité et leur précision. Pour ce qui est des données quantitatives, la démarche n’a
pas consisté à tester l’exhaustivité des données bilancielles, contenues aux numérateurs et aux
dénominateurs des ratios prudentiels.

Cela aurait exigé un délai important d’investigation, au sein de la Direction Comptable.


L’étude s’est ainsi limité aux tâches effectuées, en présence des professionnels du contrôle de
LOXIA.

Il s’agissait notamment des tests réalisés sur les opérations de caisses, de la mise en œuvre
du suivi de recommandations, de l’itération de la cartographie des risques, de la revue des
habilitation, du contrôle des dossiers de crédit, ainsi que de l’appréhension de leur influence
sur la trésorerie et les états réglementaires de LOXIA.

Outils utilisés :
Des revues de processus pour saisir les enjeux de chaque activité ;
Des procédures, modes opératoires, notes internes et instruction qui permettent de
comprendre le fonctionnement opérationnel des activités pour identifier les contrôles clés
à inclure dans les programmes de test ;
Des outils d’extraction et de filtrage sur les bases de données métier, pour contrôler un
nombre important d’opération sur certains contrôles clés ;
Des outils bureautiques qui permettent d’analysés un grand nombre de données (Access
ou Excel), de formaliser les fiches de test ou des états de reporting standardisés (Excel ou
Word), ou encore de sensibiliser les collaborateurs aux enjeux du contrôle permanent
(Powerpoint) ;
Des outils de communication et de planification qui permettent de
coordonner les opérations et de partager les informations (Lotus Notes) ;
La cartographie des risques et le référentiel des contrôles ;

24
Le plan annuel des contrôles permanents ;
La base des incidents opérationnels à destination des responsables de services et des
Directions.

Cette base permet d’enregistrer les incidents, de connaître les actions menées et d’établir un
reporting par catégorie d’accidents. Une fois enregistré, l’incident est transmis au Contrôle
Permanent chargé de déterminer les causes, de proposer et mettre en œuvre des actions
correctives et surtout préventives afin d’éviter les récidives.

Eventuelles difficultés rencontrées dans le cadre des


investigations :
L’étude n’a pas rencontré de difficultés majeures. Malgré les exigences professionnelles, la
communication avec l’encadreur académique a été assurée par courriel électronique.

Par ailleurs, l’étude a rapidement assimilé, le jargon professionnel spécifique au contrôle


interne de LOXIA (« fiches de contrôle », « responsable de mise en œuvre », « unité de contrôle
», « Fiche de régularisation des anomalies », etc.).

25
PREMIERE PARTIE : CADRE
THEORIQUE DE LA NOTION DE
MICROFINANCE ET DE
CONTRÖLE INTERNE.
Dans cette partie, il est question de présenter ce qu’est une microfinance mais aussi de
voir les généralités sur le contrôle interne.

26
PREMIER CHAPITRE : GÉNÉRALITÉ SUR LA
MICROFINANCE ET LE CONTRÔLE INTERNE

Dans ce chapitre, il est question d’appréhender la notion de microfinance, à travers la


définition du concept, les objectifs, les origines et l’état des lieux de la microfinance au Gabon.

Mais aussi de comprendre la notion de contrôle interne via les définitions réglementaires
internationales et sous régionales, la clarification des objectifs et ses organisations dans les
établissements de microfinance.

Section 1 : Les fondamentaux de la microfinance


Cette section présente les généralités de la microfinance : définition, importance du
microcrédit, méthodes et techniques de microfinance ainsi que le micro crédit de la Grameen
Bank.

1.1 Définition et objectif de la micro-finance :

Selon le dictionnaire Roberd, le mot micro-finance désigne « un ensemble des ervices


financiers, à petite échelle, destinés à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou
formel »

Selon la Commission Bancaire de l’Afrique Central (COBAC), « la microfinance est une


activité exercée par des entités agréées n’ayant pas le statut de banque ou d’établissement
financier (…) et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et de collecte de

27
l’épargne et offrent des services financiers spécifiques des populations évoluant pour l’essentiel
en marge du circuit bancaire traditionnel. »6

Ces définitions mettent en exergue l’objectif principal de la micro-finance qui est de


participer à l’éradication de la pauvreté dans le en permettant aux plus démunis de développer des
activités génératrices de revenus.

Le concept de microfinance a émergé pendant la décennie quatre vingt dix (90) de nombreux
pays et institutions internationales ont voulu croire à un outil miracle qui permettra de vaincre la
pauvreté.

Il est in constat : la moitié de la population mondiale ; n’a pas accès aux services bancaires et
donc ne dispose ni de comptes ni de moyens de paiement ; la microfinance a pour vocation la
fourniture de services financiers (crédit, épargne, assurance et autres produits financiers de base),
portant sur des (micro) montants très faibles à des personnes pauvres ou à faible revenu qui n’ont
pas normalement accès aux services bancaires traditionnels.7

Par ailleurs comme l’affirme Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank qui a
mis en lumière le concept de microfinance ce qui lui a valu de recevoir le Prix Nobel de la
Paix« Les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté, ils ne sont ni des incapables ni des
fainéants, mais des victimes. C’est la société qui les a faits pauvres. Il faut donner à chacun la
possibilité de devenir entrepreneur. »8

L’existence des microfinances est donc une nécessité afin de permettre aux exclus des
services bancaires de pouvoir déposer leur petite épargne et à ceux qui peuvent créer une activité
qui sera génératrice de revenus de pouvoir emprunter pour leur permettre d’investir, ainsi que
l’amélioration des conditions de vie de la classe populaire.

6
Règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de
microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale. Art 1
7
Rôle du micro-crédit et de la microfinance dans l’élimination de la pauvreté. Rapport du Secrétaire Général des
nations Unies à l’Assemblée Générale le 29/7/2018.
8
Vers un mo,de sans pauveté, Yunus Muhammad.

28
Outre la définition et les objectifs de la microfinance, il est aussi important de savoir les
distinguer. En effet, la réglementions régionale prévoit une classification des établissements de
microfinance en fonction de leurs activités.

1.1.1 Classification des établissements de microfinance

Selon la réglementation CEMAC/UMAC/COBAC, les établissements de microfinance sont


classés en trois catégories :

La Première catégorie comprend les établissements qui procèdent à la collecte de l’épargne de leurs
membres qu’ils utilisent pour l’octroi des crédits uniquement aux membres de la structure.

La Deuxième catégorie comprend les établissements qui procèdent à la collecte de l’épargne et


l’octroi des crédits aux tiers.

La Troisième catégorie comprend les établissements qui accordent les crédits aux tiers, mais qui ne
font pas la collecte de l’épargne.9

Cette classification a pour mérite de distinguer les différentes catégories de microfinance mais ne met
pas en exergue l’importance du micro crédit10.

1.1.2 Origine de la microfinance

La finance populaire sous sa forme traditionnelle (tontine ou associations villageoises) ainsi


que les tous petits prêts des usuriers.

Les usuriers :

Pour les personnes exclus du système bancaire du fait de la faiblesse de leur pouvoir d’achat,
la première forme d’emprunt qui ait vu le jour est le recours à un crédit octroyé par un usurier.

9
Règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’Exercices et de Contrôle de l’Activité de
microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale. Art 5
10
Dispositif qui consiste à prêter de petite sommes d’argent à des familles qui n’ont pas accès au système bancaire
classique, faute de garanties réelles ou d’apport personnel suffisant. »

29
Le recours aux usuriers est une nécessité pour les pauvres afin de faire face à une grosse
dépense imprévue, des dégâts dans la maison, le souci de se nourrir en attendant la récolte ou la
fin du mois, de se soigner, de payer un loyer ou des taxes impôts.

Dans la majorité des villages du Tiers Monde, mais plus en Asie qu’en Afrique, les
paysans ont recours à l’usure (un prêt avec intérêt au tôt abusif), en numéraire ou en nature,
surtout dans les mois qui précèdent la récolte, à leur propriétaire, à un commerçant, à un «
prêteur professionnel ou usurier », à des taux exorbitants pouvant atteindre 50 à 100% pour
une durée qui n’importe pas mais qui est toujours courte. 11

Dans les grande les grandes métropoles d’Asie, ce phénomaine s’observe « cinq pesos ou
cinq dollars sont empruntés le matin, six sont remboursés le soir, ce contat a été relevé pour
la première fois semble-t-il, par U Tun Wai, un Birman qui a travaillé longtemps au
Fonds Monétaire International et qui a publié en 1957 un article sur « les marchés financiers
inorganisés »12

Les sommes demandées par les emprunteurs sont souvent dérisoires. Les abus de pourvoir de
la part des usuriers sont constant du fait de la situation d’urgence dans laquelle se trouvent les
emprunteurs et du fait qu’ils ne peuvent offrir aucune garantie.
Les abus des usuriers peuvent alors porter non seulement sur des taux d’intérêts abusifs mais
également sur toutes les formes de chantage et d’harcèlement en cas de défaillance de
l’emprunteur.

Le recours aux usuriers est attractif pour des raison de non complication administrative
(absence de paperasserie et autres garanties à fournir), la seule garantie demandée est la
confiscation de la carte bancaire des clients.

Ce phénomène est encore d’actualité en Afrique (Gabon etc.), où les profetionnels de ce


secteurs sont appelés des prêteurs avec intérêt.

11
De la finance informelle à la micro-finance de Michel Lelart, p 4.
12
WAI (U TUN), Interest Rates outside the organized Money Market of Underdeveloped Countries, FMI, Staff
Papers, novembre 1957, pp. 80-142.

30
 Les formes courantes des tontines dites mutuelles :

La tontine est une pratique traditionnelle d’épargne par une association de personnes qui
versent régulièrement des cotisations d’un montant fixe à un fonds commun lequel distribue tour
à tour à chacun des membres, la totalité de la collecte.

Seuls les apports des membres de la tontine permettent de financer celle-ci. En principe le
bénéficiaire est tiré au sort.

La tontine se crée entre des personnes qui se connaissent bien dans un quartier, une famille,
une administration, une entreprise etc. Elle n’est pas encadrée par la loi et revêt donc un caractère
informel. La pratique de la tontine est mondiale.

Les tontines jouent un rôle économique capital, en l’absence de tous établissement de crédit :
elles favorisent la mobilisation de l’épargne d’un groupe de cotisant et de l’utiliser au bénéfice de
l’un des membres qui peut réaliser un projet.

Leur fonctionnement est autonome et ne dépendent de personne pour la fixation des modalités
de l’épargne ou du crédit ou du taux d’intérêt.13

 Les gardes monnaie ou money kepper :

Les habitants d’un quartier ou d’un village peuvent mettre leur épargne en sécurité auprès
d’une personne (un chef religieux, un ancien fonctionnaire, le responsable du quartier, une
commerçante qui a bien réussi dans ses affaires…) dont l’intégrité ne saurait être mis en cause.

Ces « gardes-monnaie », comme on les appelle, garantissent le remboursement de ces


versements ponctuels, dont les échéances ne sont jamais fixes, sur simple demande.
Cependant, cela peut se faire sur certaines conditions établis à l’avance entre les garde-monnaie
et les préteur (un usage convenu au préalable, ou qu’ils se réservent le droit d’apprécier cet usage

13
De la finance informelle à la micro-finance de Michel Lelart, p 9-10

31
au coup par coup. Ils ne versent pas d’intérêt sur ces dépôts, et ils ne sont pas rémunérés pour le
service de sécurité qu’ils rendent de cette façon.

Les gardes-monnaie peuvent le conserver l’argent mis à leurs dispositions, en s’obligeant


par conséquent à se protéger suffisamment : « il arrivait même encore récemment au Bénin que le
déposant souhaite récupérer les mêmes billets que ceux qu’il avait remis ! » Ils peuvent effectuer
des dépôts à la banque dont ils peuvent ainsi devenir un client important et régulier, voire un
auxiliaire dûment rémunéré.

Ils peuvent l’utiliser dans leurs propres affaires, ou dans celles de l’épouse ou d’un ami
proche, en faisant en sorte toutefois de pouvoir rembourser à la demande. Ils peuvent enfin le
prêter… à d’autres personnes, bien sûr, que celles qui ont déposé, et sans doute avec
intérêt. Il s’agit alors d’une activité bancaire, avec ses risques (l’insolvabilité) et ses
contraintes (la liquidité).14

L’essor officiel de la microfinance est la création des premières coopératives et d’épargne et


de crédit.

Nonobstant l’existence de fait de la microfinance depuis plusieurs années, elle n’a


véritablement connue son extraordinaire essor qu’à partir du début des années 90 reprenant le
modèle du Professeur Yunus et de la Grameen Bank au Bangladesh.

 Le micro crédit solidaire de la GRAMEEN BANK :

La Grameen Bank (Bank rural du village) est un établissement spécialisé dans le micro crédit.
Le système de micro crédit de la Grameen Bank est né au Bangladesh en 1976 organisé par
Muhammad Yunus spécialisé dans l’enseignement universitaire en charge d’un programme
d’économie rurale.

14
De la finance informelle à la micro-finance de Michel Lelart, p-5

32
L’objectif de cette Bank est de proposer des services financiers aux populations rurales
pauvres. Cet établissement financier avait pour cible principale les femmes les plus pauvres en
leur donnant le moyen de créer leur propre emploi.

Eu égard au succès de la formule testée dans le village de Jobra et d’autres villages


avoisinants l’université de Chittagong, le système fut étendu en 1979 dans le Nord de Dacca, la
capitale du Bangladesh, puis transformé en banque en 1983, sous la forme mutualiste, les clients
pauvres devenant propriétaire de l’établissement.

La Grameen Bank comptait six millions d’emprunteurs (6 000 000) dont quatre vingt seize
pourcent (96%) de femmes en 2006 selon Muhammad Yunus. 15

Section 2 : La microfinance au gabon


Cette section fait état de l’évolution du secteur de la microfinance au gabon de 2015 à 2016.

2.1 Configuration du secteur de la microfinance en 2015

Le recensement des établissements de microfinance en 2015, effectué par le Ministère de


l’Economie en collaboration avec le ministère de l’intérieur et de la Justice du 25/11 au
31/12/2015 a révélé l’existence de deux cent trente une (231) entités dont dix neuf (19) agréées et
deux cent douze (212) soit quatre vingt douze pourcent (92 %) qui exerce dans l’informel.

Les deux cent trente une (231) agences recensées sont reparties comme suit : trente sept (37)
dans la collecte d’épargne, cent quatre vingt douze (192) dans le transfert d’argent et deux (2)
dans le change manuel. Ce recensement a débouché sur la clôture des cent quatre vingt douze
(192) établissements en infractions et l’interpellation des dirigeants afin d’assainir le secteur qui
a été fortement bousculé par la disparition des dépôts des clients de BR SARL.16

15
Muhammad Yunus Vers un monde sans pauvreté.
16
gabonreview.com

33
2.1.1 Configuration du secteur de la microfinance en 2016

Au 30/06/2016, les acteurs du secteur de la microfinance sont au nombre de quatorze (14)


agréés contre douze (12) en 2015, selon une étude de la direction générale de l’Economie et de la
politique fiscale. Ces quatorze (14) EMF sont reparties comme suit : dix (10) de deuxième
catégorie et quatre (4) de première catégorie.

le nombre d’agence et point de vente est passé de cinquante huit (58) à soixante une (61), soit
trois nouvelles agences créées. Sur soixante une (61) agences, quarante sept (47) se trouvent à
Libreville. Le nombre de bénéficiaires des services des EMF a augmenté de vingt cinq virgule
cinquante trois pourcent (25,53%) passant de cent neuf mille cent dix huit (109 118) clients en
juin 2015 à cent trente six mille neuf cent quatre vingt cinq (136 985).

Outre l’augmentation du nombre de bénéficiaire, le nombre d’employé dans les EMF a


également augmenté de dix neuf virgule soixante treize pourcent (19.73%) soit quatre cent
cinquante un (451à en 2018 et cinq cent quarante (540) en 2016.

Les fonds propres des EMF établis à deux virgule cinq milliards (2.5 milliards) à fin juin
2015 à connu une diminution de trente un virgule cinq pourcent (31.5%) suite à la dégradation de
la situation financière de quatre EMF de deuxième catégorie.17

Après avoir vu la notion de microfinance, il est important de voir celle du contrôle


interne.

17
https://www.directeinfosgabon.com « le secteur de la microfinance en plein expansion »

34
Section 3 : Réglementation internationale, sous
régionale et objectif du contrôle interne.
Cette section traite présente la notion de contrôle, elle met en lumière la définition de la
notion et expose les différents règlements qui encadrent cette activité avant de donner ses
objectifs.

3.1Réglementation internationale sur contrôle interne

Le contrôle interne est un concept capital pour la majorité des entreprises, plusieurs d’entre
elles pensent garantir leurs pérennité au moyens de ce dispositif, plusieurs écris nous montrent
que ce dispositif est encore plus important pour les structures bancaires, financières,
microfinances etc. de ce fait, il est primordial qu’une lumière soit apportée sur cette notion.

3.1.1 Le COSO 1 et 2 :

Le COSO1 (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission) a été


élaboré par un ensemble de professionnels compétents représentant l’IIA ainsi que quelques
cabinets d’audit externe et de grandes entreprises américaines.

Ils ont édité l’ensemble des travaux réalisé dans un ouvrage The Internal Control Framework
traduit en Français sous le titre La pratique du contrôle interne. Cet ouvrage définit ce qu’il faut
entendre par « contrôle interne ». La question épineuse qui a fait l’objet de ce rassemblement
cérébral est « comment faire pour maîtriser au mieux ses activités ? ». Et on perçoit bien que
cette question s’adresse à tous.

Le COSO1 retient cinq éléments essentiels jugés nécessaires pour une bonne maîtrise des
activités afin de lever cette interrogation intellectuelle.18Ils réunissent donc les conditions

18
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, P 136 à
137.

35
indispensables pour un bon contrôle interne. Ces éléments, présentés sous la forme d’une
pyramide, comportent de la base au sommet :

 L`environnement de contrôle, qui correspond, pour l'essentiel, aux valeurs diffusées dans
l'entreprise ;
 L’évaluation des risques, en fonction de leur importance et fréquence ;
 Les activités de contrôle, définies comme les règles et procédures mises en œuvre
pour traiter les risques (le COSO imposant la matérialisation factuelle des contrôles) ;
 L`information et la communication, qu'il s'agit d'optimiser ;
 Le pilotage, c'est-à-dire le « contrôle du contrôle » interne.

Deux autres dimensions ont été ajoutées à ces cinq éléments :

 Un classement par nature : opérations, reporting financier, conformité pour souligner que
chaque élément devait être apprécié sous ces trois aspects ;
 Un classement par destination pour rappeler que toutes les unités et activités de
l’organisation étaient concernées. En sorte que la prise en considération dans la
représentation graphique du COSO exigeait un cube et non plus une simple pyramide. Au
terme de ces travaux on a pu donner dès 1992 une définition du contrôle interne :

« Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le conseil d’Administration, les
dirigeants et le personnel d’une organisation destiné à fournir une assurance raisonnable quant à
la réalisation des objectifs. »

Quelques années plus tard, les experts du contrôle interne qui ont enrichi ce domaine en
apportant le COSO1, se rendront rapidement compte de la nécessité de le rendre encore plus
performant. Ce besoin de performance orientera leur réflexion sur une notion nouvelle développé
dans le COSO2.

En effet, COSO2 est un perfectionnement des différentes composantes du COSO1, en


étoffant particulièrement le ventre mou de la pyramide en d’autres termes l’évaluation des

36
risques. Ainsi le COSO2 met en exergue une notion nouvelle, celle d’Entreprise risk
mamagement (ERM), ou gestion globale du risque.

L’affermissement des travaux du COSO1 a en effet montré que la solidité des fondements
d’un contrôle interne repose sur sa gestion globale des risques.

Nonobstant la saveur du fruit de cette réflexion intellectuelle axée sur le perfectionnement des
composantes du COSO1, les canadiens trouvent qu’il manque le concept d’interdépendance de
tous les acteurs de l’entreprise pour un bon fonctionnement du contrôle interne et de ce fait
publient le COCO.

3.1.2 Le COCO :

En 1995 les Canadiens prennent le relais en publiant le COCO (Criteria on Control


Committee) avec la définition suivante du contrôle interne :

« Éléments de l’organisation (incluant ressources, systèmes, procédés, culture et tâches) qui,


mis ensemble, aident à atteindre les objectifs. »19

Définition qui sous-tend un cadre de contrôle où l’on retrouve les caractéristiques


précédentes :
 universalité mais qui vise ici plus les moyens que les personnes ;
 caractère relatif ;
 s’y ajoute la note volontariste (cf. « mis ensemble ») : cela ne se fait pas tout seul. Alors
que le COSO mettait l’accent sur les acteurs, le COCO met l’accent sur les moyens mis en
œuvre.

Il met en exergue quatre éléments essentiels au contrôle et à la réalisation des objectifs :

 le but (objectifs) ;

19
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p 136 à
137.

37
 l’engagement ;
 la capacité (action) ;
 le suivi et l’apprentissage.20

Cette définition du contrôle interne par le COCO sera complétée par celle du Trumbull
guidance en ajoutant aux recommandations du COCO la notion d’objectifs.

3.1.3 Le Trumbull guidance :

La définition du contrôle interne par le Turnbull guidance reprend l’essentiel de celle du


COCO en la complétant par les objectifs :

« Un système de contrôle interne englobe les politiques, processus, tâches, Comportements et


autres aspects d’une entreprise qui, combinés :

 facilitent l’efficacité et l’efficience des opérations en aidant la société… à


 atteindre ses objectifs, ceci inclut la protection des actifs …
 aident à assurer la qualité du reporting interne et externe, ce qui nécessite de conserver les
enregistrements appropriés et de maintenir des processus générant un flux d’informations
pertinentes et fiables ;
 aident à assurer la conformité aux lois et règlements ainsi qu’aux politiques internes… »21

On observera la relativité de tous les objectifs : « facilitent », « aident à », qui est une
constante dans toutes les définitions.

Afin de monter l’importance de la gestion des risques par le dispositif de contrôle interne,
l’AMF va donner une autre définition du contrôle interne qui avec le COSO2 mettent l’accent sur
la gestion des risques.

20
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p 138.
21
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p 138 à
139.

38
3.1.4 L’Autorité des Marchés Financier :

En 2006, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a décidé de rédiger un cadre de référence
du contrôle interne à l’usage des sociétés françaises. À cette occasion, il a été donné du contrôle
interne la définition suivante :22

Selon l’AMF, le Contrôle interne est un dispositif de la société, défini et mise en


œuvre sous sa responsabilité. Il comprend un ensemble de moyens, de comportements, de
procédures et d’actions adaptés aux caractéristiques propres de chaque société.

Le contrôle interne contribue à la maîtrise des activités, à l’efficacité des opérations,


l’utilisation des ressources et permet ainsi de prendre en compte de manière approprié, les
risques significatifs, qu’ils soient opérationnels, financiers ou de conformité23.

Au sein de la profession bancaire, le Comité de Bâle cherche non seulement à atténuer les
inégalités concurrentielles existant entre les banques internationales, mais donne aussi une
définition du contrôle interne, qui vise la stabilité et la solidité du système bancaire
international.

Suite à cette évolution de la réglementation bancaire prudentielle, les autorités africaines de


régulation des établissements financiers, ne resteront pas seulement comme spectateurs mais
s’inscriront aussi comme des acteurs de ces changements.

Dans la zone CEMAC, le contrôle interne des banques et des établissements de


microfinance, est encadré par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). De ce
fait, la COBAC a élaboré des règlements qui aident les établissements exerçant dans son
périmètre d’intervention, à faire évoluer leurs dispositifs de contrôle interne, pour répondre aux
évolutions réglementaires internationales.24

22
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p.139
23
Mémento d’audit interne, méthode de conduite d’une mission de Pierre Schick, P. 16
24
http://www.culturebanque.com

39
3.2Principaux règlements sous régionale sur le contrôle interne dans les EMF :

La mise en œuvre des recommandations COBAC est une obligation qui favorise une
meilleure gestion des risques et la pérennité des établissements financiers.

3.2.1 Définition du contrôle interne des banques par la COBAC :

Le règlement COBAC 2001/07

Le règlement COBAC R 2001-07 relatif au contrôle interne dans les établissements de crédit,
définit le système de contrôle interne des établissements de la zone monétaire de la
Banque des État de l’Afrique Centrale.

C’est ainsi « un ensemble de dispositions décidées par l’Organe Délibérant (Conseil


d'Administration) et mis en œuvre par l’Organe Exécutif (Direction Générale) et
l’ensemble du personnel d’un établissement de crédit, en vue de s’assurer que ses activités
sont convenablement maîtrisées à tous les niveaux pour lui permettre d’atteindre ses
objectifs.

Il est constitué d’un contrôle permanent de premier niveau ou contrôle opérationnel,


subdivisé, s’il y a lieu, en plusieurs échelons, et d’un contrôle de deuxième niveau constitué par
la fonction d’audit interne ». Ce système de contrôle interne comprend notamment :
 un système de contrôle des opérations et des risques ;
 des procédures internes écrites ;
 une organisation comptable ;
 un système de traitement de l'information ;
 un système de mesure des risques et des résultats ;
 des systèmes de surveillance et de maîtrise des risques ;
 un système de reporting.

Le projet de règlement COBAC 2015

40
Depuis début 2015, un projet d’amendement du règlement COBAC 2001/07 est en
cours de formalisation. Ce document quatre fois plus important que le précédent (60 pages
contre 15 pages pour le premier règlement), fixe les exigences minimales relatives au système de
contrôle interne que les établissements assujettis doivent mettre en œuvre.

De plus, ce document exige la mise en place d’une cartographie des risques25 (articles
10 et 87) qui « identifie et évalue l’ensemble des risques encourus au regard de facteurs
internes (notamment la complexité de l’organisation, la nature des activités, le professionnalisme
des personnels et la qualité des systèmes) et externes (notamment les conditions économiques et
les évolutions réglementaires) ».

Autre dispositif prudentiel de la COBAC appliqué à la profession bancaire

Les normes prudentielles de gestion publiées par la COBAC (ratios de solvabilité, de


Liquidité, de division des risques, de couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, etc.), a été largement inspiré des principes édictés par le Comité de Bâle sur le
contrôle bancaire, en s’appuyant sur les spécificités des économies des pays membres26.

3.3Définition du contrôle interne des établissements de microfinance par la


COBAC :

Le règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC

Les articles 49 à 56 du règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC, explicitent les


conditions de surveillance et de contrôle des établissements de microfinance dans la CEMAC. Le
contrôle de l’activité des établissements est organisé selon les modalités ci-après :
- le contrôle interne, exercé au sein de la structure par ses propres organes ;

- le contrôle externe, effectué par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes ;
- la surveillance de la Commission Bancaire (article 49).

25 Gilbert de MARESCHAL dans son œuvre intitulé « la cartographie des risques », définit la cartographie des
risques comme un instrument de représentation et de hiérarchisation des risques d'une entreprise.
26 https://www.beac.int/index.php/supervision-bancaire

41
Par ailleurs, tout établissement est tenu de se doter d’un système de contrôle interne
susceptible de lui permettre de :

 vérifier que ses opérations, son organisation et ses procédures internes sont conformes à la
réglementation en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques ainsi
qu’aux orientations de l’organe exécutif et délibérant ;
 vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques, notamment pour les
crédits accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les opérations avec
d’autres établissements ;
 veiller à la qualité de l’information comptable et financière, en particulier aux conditions
de conservation et de disponibilité de cette information (article 50). En outre, le contrôle
exercé par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes est effectué au moins
une fois l’an et permet notamment la certification des comptes. Le rapport de base est
transmis à la Commission Bancaire et à l’Autorité Monétaire (article 52). Aussi, la
Commission Bancaire est chargée de veiller au respect par les établissements des
dispositions réglementaires édictées par le Comité Ministériel, par l’Autorité Monétaire,
par la Banque des États de l’Afrique Centrale ou par elle-même, qui leur sont applicables
et de sanctionner les manquements constatés. La surveillance des établissements
s’exerce à travers des contrôles sur pièces et sur place (article 53).

Autre dispositif prudentiel de la COBAC appliqué à la microfinance

L’article 46 du règlement relatif aux Conditions d’Exercice et de Contrôle de l’Activité


de Microfinance dans la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale,
stipule que la COBAC « fixe les règles relatives à l’équilibre financier 27 des établissements
et, plus généralement, celles relatives à la pérennité du secteur de microfinance. ».

À cet effet, elle définit les règles, notamment relatives :


 aux conditions de recours aux emprunts ;

27
L’équilibre financier est une conception patrimoniale où les encaissements suffisent à compenser les
décaissements.

42
 aux conditions de prise de participation28dans ces établissements ;
 aux normes de gestion que les établissements sont tenus de respecter en vue notamment
de garantir leur liquidité, leur solvabilité et l’équilibre de leur situation financière ;
 au plan comptable, à la consolidation des comptes et à la publicité des documents
comptables et autres informations destinées tant aux autorités compétentes qu’au public ;
 aux conditions dans lesquelles ces établissements peuvent prendre des participations
et accorder des crédits à leurs membres, actionnaires, administrateurs, dirigeants et
personnel ;
 à la notion de place en ce qui concerne l’émission de chèques ;
 aux limites appliquées aux établissements en ce qui concerne les opérations accessoires ;
 au nombre minimum des membres et au maximum des parts détenues par un membre
dans un établissement de Première catégorie ;
 aux modifications de situation juridique.

3.4Les objectifs du contrôle interne

Le contrôle interne contribue à l’accomplissement d’un objectif général que l’on peut
décliner en objectifs particuliers. L’objectif général c’est la continuité de l’entreprise dans le
cadre de la réalisation des buts poursuivis. Il garantit un niveau d’assurance raisonnable et non
absolu.

Ces objectifs particuliers sont à rechercher dans le désir de croissance, de protection du


patrimoine, de performance, de respect des lois, règlements et contrats, de fiabilité et l’intégrité
des informations financières et opérationnelles ainsi que ceux d’efficacités et l’efficiences des
opérations.

28
La prise de participation d’un EMF est le fait de détenir des titres qui confèrent au moins 10% du capital ou des
droits de vote ou qui permettent d’exercer directement ou indirectement une influence tangible sur la gestion ou la
politique financière d’une autre entreprise.

43
3.4.1 Le contrôle interne comme moyen de croissance des entreprises

Les racines du contrôle interne se sont développées, simultanément aux objectifs de


croissance des entreprises et de préservation du patrimoine29 des actionnaires30.

En effet, à travers son ouvrage intitulé « Enquête sur les causes de la richesse des Nations31»
(1776), Adam Smith illustre, que la répartition du travail, engendre l’augmentation du
pouvoir productif.
À travers cette description, Adam Smith ouvre la porte à la croissance de l’entreprise,
mais aussi aux problèmes de gouvernance et contrôles de l’ensemble des activités qui structurent
l’organisation.

Pour résoudre ce problème, les chefs d’entreprise procéderont à une délégation de pouvoir
afin de garder le même niveau de contrôle de la structure qu’à l’état embryonnaire. La mise en
place de cette délégation de pouvoir, exige un suivi (ou contrôle) de la délégation, sous
forme d'une obligation de reporting régulier.

Cependant, les objectifs de croissance des entreprises, ont renforcé ceux de protection du
patrimoine ou sécurité des actifs des actionnaires.

3.4.2 Contrôle interne comme moyen de protection du patrimoine des entreprises

Dès 1776, Adam Smith note également que les directeurs des sociétés par actions32, auraient été
plus vigilants dans la gestion de l’argent qu’ils régissent, si ces fonds avaient été les leurs et non
ceux des actionnaires. Cette inquiétude sera résolue par la désignation des contrôleurs
internes et externes chargés de la protection des biens sociaux des entreprises.

29
Sur un plan financier le patrimoine désigne l’ensemble des biens possédés par une personne physique ou morale à
un instant donné. Il s’agit de tous les biens meubles, créances ainsi que des droits dont un individu ou une société est
propriétaire.
30
Un actionnaire est une personne physique ou morale qui, en investissant du capital dans une entreprise, en détient
une part, acquiert un droit au regard et parfois des décisions, et peut recevoir des dividendes. Ce terme désigne toutes
personnes physiques ou morales détenant des actions dans une société.
31
Adam Smith: Enquête sur la nature et les causes de la Richesse des Nations, PUF 1995.
32
Une société par actions est une entreprise organisée sous la forme d’une société commerciale ayant un capital dont
la souscription par les associés a fait l’objet de l’émission de titres représentatifs du capital, les actions ou parts
sociales, dès lors appelés actionnaires.

44
Néanmoins, la notion de patrimoine doit être prise dans un sens plus large en considérant les
actifs immobilisés de toute nature, les stocks, les actifs immatériels, mais également deux autres
éléments non moins essentiels :

 les hommes, qui constituent le premier facteur de création de richesse et de ce fait, la


protection des ressources humaines est primordiale pour l’entreprise et les actionnaires ;
la prise en compte de ce facteur de production met en exergue la notion de risque au sens
large du terme : sécurité, risque social ;
 l’image de l’entreprise qui peut se trouver entachée par un incident fortuit dû à une
mauvaise maîtrise des opérations ;

A ces différentes variables, on peut ajouter dans la liste des actifs qui doivent être
valablement protégés par le système de contrôle interne, la technologie (aussi bien technique que
de gestion) ainsi que les informations confidentielles de l’entreprise.33

Cependant, le système de contrôle des années antérieurs, pressentait des limites qui se sont
révélées par des scandales financiers qui ont bousculé plusieurs entreprises au cours des
années 90 à 2000.

3.4.3 Le contrôle interne comme outil de performance

À partir des années 2000, la faillite d’Enron (entreprise à la tête d’une nébuleuse de trois
mille filiales, 7ième firme des États-Unis par le chiffre d’affaire 101 000 milliards dollars puis
15ième entreprise mondiale) et du groupe de télécommunication Worldcom, a révélé les
faiblesses du contrôle comptable et financier réalisé par le cabinet Arthur Andersen.

Dès lors, les autorités politiques et financières édictent des réglementations, qui visent à
renforcer la pratique du contrôle interne au sein des entreprises, et ainsi garantir leur
performance (soit leur pérennité).

33
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p145
.

45
Néanmoins, pour que ces dispositions impactent la performance des entreprises, le contrôle
interne doit veiller à la conformité des structures aux lois et règlements c’est à dire : au respect
des lois, règlements et contrats.

3.4.4 Respect des lois, règlements et contrats

Toute entreprise doit se conformer aux dispositions législatives et réglementaires qui


régissent son domaine d’activité, mais elle ne se limite pas uniquement au respect des lois,
règlements et contrats (il peut y avoir des dispositions individuelles ou conjoncturelles).

Un bon système de contrôle interne doit s’assurer que les audits de conformité ne révèlent pas
des failles, des erreurs, ou des insuffisances dues à l’absence de respect des instructions. 34 Mais
aussi à la fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles.

3.4.5 La fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles

La qualité des informations dénote de l’importance, la taille, le sérieux etc. de l’entreprise qui
l’émet. Elle est indispensable dans la prise des décisions stratégiques mais aussi dans le souci de
se conformer à la réglementation comptable pour ce qui est de l’information financière dont la
fiabilité est imposée aux entreprises.

Le mécanisme de production de l’information doit garantir l’élimination d’erreur ou


d’omission, et ce aussi bien dans les secteurs techniques et commerciaux que dans le domaine
financier. Et plus précisément, le contrôle interne doit permettre à la chaîne des informations
d’être :
 fiables et vérifiables ;
 exhaustives ;
 pertinentes ;
 disponibles.

34
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p.146

46
Fiables et vérifiables :

La fiabilité de se vérifie au moyen des preuves ou des pistes d’audits. Le contrôle interne doit
veiller à l’existence d’un système de preuve lequel n’existe ni garantie ni justification possible.
Pour le comptable ce sera par exemple : système d’archivage et de conservation des documents.

Exhaustives :

Le traitement d’une information fiable et vérifiable mais non exhaustive ne garantit pas la
satisfaction des assertions recherchés, de ce fait ne présente aucune utilité. Cela signifie que le
système de contrôle interne doit garantir la qualité des enregistrements à la source des données de
base et faire en sorte que tous les éléments soient pris en compte dans la chaîne des traitements.

Pertinentes : L’information doit être adaptée au but poursuivi, sinon elle est superflue.

Disponibles : Le système de contrôle interne doit garantir la disponibilité de l’information au


moment opportun.

Enfin, pour que le système de contrôle interne soit efficace, il doit poursuivre non seulement
les objectifs déjà cités mais aussi ceux d’efficacité et d’efficience des opérations.

3.4.6 L’efficacité et l’efficience des opérations

L’efficacité et l’efficience des opérations sont des objectifs que poursuivent toutes les
structures à but lucrative. De ce fait, le contrôle interne doit s’assurer de l’atteinte des objectifs
fixés par une utilisation optimale des ressources au moyen des audits d’efficacités. Afin de
permettre à l’activité de croitre et de prospérer.35

De part ces objectifs, le contrôle interne semble être un outil indispensable pour les
établissements de crédit mais aussi pour les microfinances. Néanmoins, les définitions, la

35
Théorie et pratique de l’audit interne 7e édition, EYROLLES Edition d’organisation de Jacques Renard, p.241

47
réglementation internationale et sous régionale du contrôle interne, ainsi que ses objectifs ne
montre pas comment ce dispositif devrait être organisé dans les EMF.

48
DEUXIÈME CHAPITRE : ORGANISATION DU
CONTRÔLE INTERNE DANS LES MICROFINANCES
ET QUELQUES CAS D’APPLICATIONS DES
MISSIONS DE CONTRÔLE INTERNE.

Ce chapitre traite de l’ossature d’un dispositif de contrôle interne dans les EMF selon la
réglementation internationale et sous régionale, avant de présenter quelques cas pratiques de contrôle
interne en EMF.

Section 1 : Organisation du contrôle interne dans la


microfinance selon la réglementation internationale :

Cette section est réservée à la présentation de l’organisation du contrôle interne selon la


réglementation internationale.

L’existence d’un système de contrôle interne dans les établissements de crédit36 et les
institutions financières37 est une recommandation que l’on trouve dans plusieurs règlements aussi
bien internationaux que régional.

Outre le fait d’émettre cette recommandation, certains de ces règlements tels que le règlement
no 97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des
entreprises d'investissement, modifié par les arrêtés du 31mars 2005, du 17 juin 2005, des 20
février et 2 juillet 2007, du 11 septembre 2008, du 14 janvier 2009, du 5 mai 2009, deux arrêtés

36
Un établissement de crédit est une société financière dont l’activité principale consiste à réaliser des opérations de
banque. Parmi ces opérations les plus courantes sont les opérations de crédit, les services bancaires de paiement et
réception de fonds du public.
37
Une institution financière est une entreprise ou une organisation d’affaire qui joue le rôle de mobilisateurs, de
dépositaire d’épargne et le rôle de pourvoyeur de crédit ou de financement.

49
du 29 octobre 2009, les arrêtés du 3 novembre 2009, du 19 janvier 2010 , du 25 août 2010 et par
l’arrêté du 13 décembre 2010, vont jusqu’à la présentation de son ossature.

1.1 Organisation du contrôle interne selon le comité de réglementation bancaire


et financière Français

Le règlement 97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit
et des entreprises d’investissement enjoint par le comité de réglementation bancaire et financière
prévoit deux grands types de contrôles dans les établissements de crédit à savoir :

Des contrôles permanents de la conformité38, de la sécurité et de la validation des opérations


réalisées et du respect des autres diligences liées aux missions de la filière « risques39 » et des
contrôles périodiques de la conformité des opérations, du niveau de risque effectivement encouru,
du respect des procédures, de l'efficacité et du caractère approprié des dispositifs mentionnés qui
est assuré au moyen d'enquêtes par des agents au niveau central et, le cas échéant, local.»40

Le même article prévoit une segmentation à trois (3) niveaux de contrôle:

1.1.1 Les différents niveaux de contrôle selon la réglementation bancaire et


financière française (règlement n097-02 du 21 février 1997 relatif au
contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement)

Le contrôle de premier niveau ou contrôle opérationnel :

Le contrôle de premier niveau est effectué par le hiérarchique de l’agent. Cela fait partie
intégrante de la responsabilité du hiérarchique de s’assurer de la qualité du travail de son
subordonné (et suppose un autocontrôle préalable du subordonné).

38
La conformité est l’état de ce qui est présente un accord complet, une adaptation totale. La conformité est un terme
employé en droit et en gestion de la qualité. Il est répandu en banque et en assurance.
39
Un risque est un danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé.
40
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement , Art 6.

50
Le hiérarchique s’assure chaque jour que le titulaire du poste a bien fait son autocontrôle en
vérifiant par exemple: le cahier de contrôle et la signature du titulaire du poste pour chaque
journée.41

Le second niveau de contrôle ou contrôle permanent :

Le contrôle de second niveau est un dispositif de l’EMF, défini et mis en œuvre sous la
responsabilité de la direction générale, qui contribue à la prévention des risques. Il est effectué
par des agents au niveau du siège ou dans les agences exclusivement dédiés à la fonction de
contrôle. 42

Les contrôleurs permanents sont en charge de :

« Identifier et assurer une veille sur le périmètre de conformité ;

 Réaliser une cartographie des risques de non-conformité afin d’identifier les


dispositifs de maitrise des risques et les plans d’action à mettre en place ;
 Procéder à la transposition des dispositions règlementaires liées à la conformité
dans les outils et les procédures internes de la banque ;
 Mettre en œuvre un plan de contrôle spécifique aux risques de non-conformité ;
 Réaliser des missions de contrôle ;
 Collecter les incidents liés aux risques de non-conformité ;
 Organiser des formations à l’attention des salariés de la banque afin de les
sensibiliser aux problématiques du moment, telles que la protection de la
clientèle, la lutte contre le blanchiment ;
 Organiser et coordonner les reporting, les outils de suivi et de prévention du
dispositif de conformité.43 »

41
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 6. Al a.
42
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 6. Al a.
43
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement.

51
Le troisième niveau de contrôle :

Ce niveau est mis en place pour renforcer le 2sd en ajoutant la notion de conformité. Il a pour
but de s'assurer de la conformité des opérations, de l'efficacité des outils et procédures de
contrôles mis en place par le contrôle permanent. Il est effectué par des agents au niveau du siège
ou dans les agences.44 Les missions du contrôle périodique sont les suivantes :

 « Contrôler sur place et sur pièces les procédures internes ;


 S’assurer que les risques et la sécurité des opérations bancaires soient maitrisés ;
 Contrôler le dispositif de contrôle interne afin de vérifier sa fiabilité et sa
pertinence ;
 Évaluer l’efficacité des outils de gestion et de contrôle notamment et de l’entité
auditée ;
 Établir un diagnostic avec une formalisation des axes d’amélioration /
recommandations ;
 Réaliser un suivi de la mise en œuvre des recommandations par l’entité auditée ;
 Définir un plan d’audit annuel en prenant en compte les exigences règlementaires,
le suivi des recommandations, la cartographie des risques et les demandes des
organes exécutifs et délibérants ;
 Contrôler l’efficacité du dispositif de contrôle interne et de gestion des risques de
la banque ;
 Réaliser des contrôles périodiques sur place et sur pièces afin d’évaluer la
sincérité des documents et des procédures mises en place ;
 Mesurer la fiabilité et l’intégrité des informations financières communiquées ;
 Apprécier le respect des règlementations et lois en vigueur de la part des
collaborateurs de la banque ;
 Assurer le suivi de la mise en œuvre effective des recommandations validées ; »45

44
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 6. Al b.
45
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement

52
Les responsabilités du contrôle permanent et périodique doivent nécessairement être confiées
à des personnes différentes, sauf si la taille de l’entreprise ne le permet pas.

Dans ce cas, ces fonctions seront sous la responsabilité d’une seule personne ou encore à
l’organe exécutif46 qui assure sous le contrôle de l'organe délibérant47, la coordination de tous les
dispositifs qui concourent à l'exercice de cette mission.48

Pour des raisons d’efficacité du dispositif de contrôle, il convient de respecter quelques


principes de base.

1.1.2 Principe de base d’un dispositif de contrôle interne en EMF

 Les contrôleurs périodiques doivent être indépendants à l’égard des services qu’ils
contrôlent, pour garantir cette indépendance, ils doivent être rattachés au niveau
hiérarchique le plus haut de la structure par exemple l’organe délibérant ou la direction
générale.49

 L’organe délibérant doit être tenu informer de l’identité des responsables en charges des
contrôles permanents et périodiques par l’organe exécutif. En outre ces responsables du
second et troisième niveau de contrôle rendent compte de l’exécution de leurs travaux à
l’organe exécutif, ils peuvent aussi rendre compte directement à l’organe délibérant ou au
comité d’audit50. Par ailleurs l’organe exécutif doit s’assurer que le nombre et la

46
Les personnes qui, conformément aux articles L. 511-13 et L. 532-2, point 4 et au b du II de l'article L. 522-6 du
code monétaire et financier susvisé, assurent la détermination effective de l'orientation de l'activité de l'entreprise, la
personne qui dans le cas d'établissement de paiement hybride, est déclarée responsable de la gestion des activités de
services de paiement, ainsi que les personnes qui assurent les mêmes fonctions.
47
Le conseil d'administration, le conseil de surveillance ou l'assemblée des associés pour les sociétés régies par le
code de commerce susvisé ;
48
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 7.
49
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 7-1.
50
« Un comité qui peut être créé par l'organe délibérant pour l'assister dans l'exercice de ses missions. L'organe
délibérant choisit la dénomination du comité d'audit et en définit la composition, les missions, les modalités de
fonctionnement ainsi que les conditions dans lesquelles les commissaires aux comptes ainsi que toute personne
appartenant à l'entreprise sont associés à ces travaux. Vérifier la clarté des informations fournies et porter une
appréciation sur la pertinence des méthodes comptables adoptées pour l'établissement des comptes individuels et, le
cas échéant, consolidés. Porter une appréciation sur la qualité du contrôle interne, notamment la cohérence des

53
qualification des contrôleurs permanents et périodiques ainsi que les moyens nécessaires
pour l’exercice de leurs missions sont suffisants compte tenue de la taille et de l’activité
de l’entreprise. Enfin, les responsables désignés doivent établir des plans de contrôle
annuel intégrant les objectifs de contrôle de la direction générale et du conseil
d’administration à chaque exercice.51

 Les procédures encadrant le déroulement des activités et qui permettent une meilleurs
gestion des risques doivent être formalisées, à cela s’ajoute la mise en place d’un
dispositif de suivie des recommandations des différents corps de contrôle ;52

 Les différents corps de contrôles s’assure de la diffusion de la culture de contrôle dans


l’ensemble de l’entreprise afin que tous les employés se sentent concerner par
l’importance du contrôle des activités.53

 Les microfinances sont souvent utilisées pour les dépôts d’argent aux origines douteuses,
les déposants profitant de l’inexpérience des agences de microfinance. Le seul moyen
pour éviter de recevoir de l’argent non souhaité demeure de bien connaitre sa clientèle. En
cas de dépôt d’un non client ou d’un client suspect, il faut l’interroger sur la provenance
des fonds et bien noter ses réponses sur une fiche « anti-blanchiment ». Le contrôle
permanent centralise les différentes anomalies significatives constatées au regard du profil
de la clientèle par les fiches « anti-blanchiment » et éventuellement, prévient les
autorités. De ce fait un dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement
du terrorisme doit être mis en place ;54

systèmes de mesure, de surveillance et de maîtrise des risques et proposer, en tant que de besoin, des actions
complémentaires à ce titre. »
51
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 8 et 9.
52
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 9-1
53
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 10
54
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 11-7-1

54
 Les responsables du contrôle doivent s’assurer de la séparation effective des tâches, qui se
traduit par la répartition des opérations entre plusieurs acteurs tout au long d'un
processus.55

 Le service de contrôle périodique peut être décentralisé uniquement pour les entreprises
appartenant à un même groupe, il peut être effectué par une entreprise du groupe sous
réserve d’approbation de l’organe délibérant. Cependant lorsque la taille de l’entreprise ne
permet l’existence d’un service de contrôle permanent ou périodique, ces activités
peuvent être confiées à un prestataire sous contrôle de l’organe délibérant, exécutif ou
comité d’audit.

Tous les dispositifs de contrôle interne dans les structures bancaires et de microfinances
devraient respecter cette organisation d’un point de vue internationale, cependant, dans la sous
régions CEMAC, la COBAC va une structure minimum de ce dispositif que les établissements de
microfinances doivent respecter.

Section 2 : Structure minimale du contrôle interne en


EMF selon la COBAC
Selon les règlements CEMAC / COBAC, relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de
l’activité de microfinance, les EMF sont tenues de se doter de la structure minimale de contrôle
constituée de :
 une fonction audit interne,
 un ou deux commissaires aux comptes.
 Surveillance de la commission bancaire
 Les EMF mutualistes doivent être en outre dotées d’un organe de contrôle.56

55
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises
d'investissement Art 11-3
56
Règlement N°01/02/CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance
dans la zone CEMAC. Titre VI, Art 52.

55
2.1 Les missions du contrôle interne :

Les EMF doivent justifier de l’existence d’un système de contrôle interne respectant les
dispositions de toutes instructions de la Commission bancaire relatives au contrôle interne des
établissements de crédit. Les missions du contrôle interne se déclinent comme suit :

 « Vérifier que ses opérations, son organisation et ses procédures internes sont conformes à
la réglementation en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques ainsi
qu’aux orientations de l’organe exécutif et délibérant ;
 Vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques, notamment pour les
crédits accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les opérations avec d’autres
établissements ;

 Veiller à la qualité de l’information comptable et financière, en particulier aux conditions


de conservation et de disponibilité de cette information. »57

Outre le respect des dispositions ci-dessus, les EMF doivent également se doter d’un système
de prévention et de déclaration des opérations suspectes au sens de la réglementation contre le
blanchiment de fonds et le financement du terrorisme. De ce fait, le contrôle interne doit s’assurer
de :

L’existence d’un système d’information permettant au moins d’obtenir des renseignements


fiables sur la situation financière, les épargnes et les crédits ;

La prévention et la déclaration des opérations suspectes au sens de la réglementation contre le


blanchiment de fonds et le financement du terrorisme ;

L’existence et la mise à jour régulière de manuels de procédures pour les opérations sensibles
que sont la caisse, les dépôts, les crédits, la comptabilité et les investissements etc.58

57
Règlement N°01/02/CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance
dans la zone CEMAC. Titre VI, Art 50.

56
Les missions du contrôle interne sont complétées par ceux des commissaires aux comptes et
des auditeurs externes.

2.2 Les missions des commissaires aux comptes et des auditeurs externes :

Il est désigné un commissaire aux comptes dans les EMF. Deux commissaires aux comptes
sont obligatoires lorsque le total du bilan de l’EMF dépasse certains seuils définis par la
Commission bancaire, les commissaires aux comptes sont désignés par l’assemblée générale sur
proposition du conseil d’administration.

Le contrôle exercé par les commissaires aux comptes ainsi que les auditeurs externes dans les
EMF ont pour objectif la certification des comptes. Il est effectué au moins une fois l’an59. Un
rapport des missions effectuées par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes est
transmis à la Commission Bancaire.

Le dernier organe de contrôle selon le règlement cité ci-dessus est la Commission Bancaire.

2.3 Les missions de la Commission Bancaire :

Conformément à la réglementation CEMAC/COBAC, la Commission Bancaire est en charge


de :

« Veiller au respect par les établissements des dispositions réglementaires édictés par le
Comité Ministériel, par l’Autorité Monétaire par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale
(BEAC), ou par elle-même, qui leur sont applicables et de sanctionner les manquements
constatés.

58
Règlement n° 1 /CEMAC/UMAC/CM Portant Prévention et Répression du Blanchiment des Capitaux et du
Financement du Terrorisme et de la Prolifération en Afrique Centrale, Art 24 et 25.
59
Règlement N°01/02/CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance
dans la zone CEMAC. Titre VI, Art 52.

57
Elle dresse des injonctions ou des mises en gardes aux établissements assujettis. Elle peut à
leur encontre, à celle de leurs dirigeants et commissaires aux comptes des sanctions disciplinaires
mais également désigner un administrateur provisoire.»60

Après avoir fait le tour de la notion de contrôle interne dans les EMF à travers des définitions
de concept, objectifs et organisation. Il conviendrait de voir comment il s’effectue sur le terrain
au moyen des cas pratiques mettant en lumière les problèmes souvent rencontrés dans les EMF.

Sections 3 : Quelques cas pratiques des contrôles


internes en microfinance.

Cette section traite de quelques missions du contrôle interne dans les EMF. Elle montre les
problèmes souvent rencontrés dans les EMF et leur résolution par le contrôle interne.

3.1 Non-conformité des ouvertures de comptes :

Les établissements de microfinance doivent vérifier les justificatifs d'identité et de


domiciliation avant l'ouverture d'un compte. Ils exigent un document officiel d'identité en cours
de validité portant la photographie du demandeur et un justificatif de domicile ou, à défaut de
domicile stable, une attestation de domiciliation. 61

Lors d’un contrôle de conformité dans une agence62 des entrées en relation63, le contrôleur
s’aperçoit que sur 80 cas, 8 ne sont pas complètes soit 10 % des cas.

Présentez votre recommandation.

60
Règlement N°01/02/CEMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance
dans la zone CEMAC. Titre VI, Art 53 et 54.
61
Règlement n° 1 /CEMAC/UMAC/CM Portant Prévention et Répression du Blanchiment des Capitaux et du
Financement du Terrorisme et de la Prolifération en Afrique Centrale, Art 29 à 34.
62
Succursale, bureau local par rapport à la maison mère ou à un centre régional.
63
Les entrée en relation est une situation dans laquelle une entreprise noue pour la première fois un contrat avec un
client. Par l’intermédiaire de ce contrat, les attentes et besoins du client ainsi que les réponses pouvant être apportées
par l’entreprise sont évoqués.

58
Suite au contrôle réalisé sur les ouvertures de comptes, nous avons constatés que 10 % de
l’échantillon testé étaient non conformes.

Recommandation :

a. appliquer strictement la procédure relative aux ouvertures de comptes y compris la


validation obligatoire des entrées en relation par le Chef d’Agence. Cette validation est
un contrôle hiérarchique de premier niveau.

b. Régulariser dans les plus brefs délais les 7 dossiers non conformes. En cas
d’impossibilité d’obtenir les documents manquants, vous devrez clôturer les comptes.

c. Pour toutes les nouvelles entrées en relation nous vous rappelons que vous devez exiger
une pièce d’identité avec photo et les justificatifs de domicile (attestation de loyer,
facture d’eau ou d’électricité).64

3.1.2 Lutte contre le blanchiment :

La Direction de la conformité de la microfinance est en charge de la mise en œuvre des


mesures destinées à prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, et de
veiller au respect des sanctions internationales.65

Un chef d’agence a accepté Ŕ au bénéfice du doute Ŕ un dépôt sur compte à terme d’un
montant de 70 000 000 de la part d’une personne cliente (depuis 1 mois) mais ne pouvant
justifier d’aucun revenu professionnel. Le client a expliqué avoir gagné un pari.

Vous découvrez cette opération à l’occasion de vos contrôles.


Quelles sont vos hypothèses ?
Faites-vous un rapport et à qui ?

64
Règlement n° 1 /CEMAC/UMAC/CM Portant Prévention et Répression du Blanchiment des Capitaux et du
Financement du Terrorisme et de la Prolifération en Afrique Centrale, Art 30 à 34.
65
Règlement n°97-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne…Art 11.

59
Hypothèses :

a. Jeunesse de la relation ce qui veut dire que le chef d’agence ne connait pas ou très peu
son client.

b. Absence de justificatif probant pour un montant aussi important d’où la suspicion du


caractère douteux des fonds déposés.

c. Violation du seuil réglementaire de justificatif (toute opération supérieure ou égal à


5 000 000 XAF doit être signalée à l’ANIF66) pour une personne physique

d. Méconnaissance des règles par le Chef d’agence.

Rapport :

Un rapport doit être envoyé à la direction générale.


Une déclaration de soupçon sera adressée par l’EMF à l’Agence Nationale des Investigations
Financières (ANIF) afin de préserver l’EMF du risque réglementaire.

3.1.3 Le dépôt à terme67:

Une cliente a souscrit il y a plus de 30 mois un dépôt à terme pour une durée de 6 mois
auprès de son agence de proximité. Depuis elle s’est mariée et vit en Guinée Equatoriale. A
l’occasion d’un voyage dans son pays d’origine, elle veut récupérer les fonds déposés.

Il apparait que les fonds ont été virés à l’échéance du dépôt à terme sur son compte ordinaire
puis qu’il y a eu un retrait quelques mois plus tard. La cliente conteste et l’agence demande la
pièce justificative au service des archives. Le service des archives voit bien l’opération de retrait
sur le journal de fonds de l’agence mais ne retrouve pas la pièce signée du client.

66
Règlement n° 1 /CEMAC/UMAC/CM Portant Prévention et Répression du Blanchiment des Capitaux et du
Financement du Terrorisme et de la Prolifération en Afrique Centrale, Art 18.
67
Immobilisation d’un dépôt sur une durée fixée à l’avance et rapportant un intérêt à condition que le client titulaire
du compte ne retire pas l’argent avant l’échéance.

60
Le contrôle interne est mandaté pour enquêter sur cette opération. Décrivez les investigations
du contrôle interne et indiquez qui peut être mis en cause par rapport à ce cas.

Les investigations :

a. Recherche de la pièce justificative de l’opération

b. Edition du journal des opérations de la journée concernée par le retrait

c. Requête auprès de l’informatique de l’identifiant ayant enregistré l’écriture de retrait à


moins que l’opération n’ait été faite au GAB

d. Interrogation de la personne ainsi identifiée.

e. Recherche de la trace du contrôle de l’existence de toutes les pièces comptables de la


journée.

Les mises en cause :

Le caissier
Le caissier principal
La personne ayant contrôlé l’exhaustivité des pièces comptables.

Il convient dans la partie suivante, de s’interroger sur les concepts de performance des
entreprises. Cette analyse sera nécessaire, d’autant plus que la troisième partie de ce
rapport, cherche à appréhender les liens qui existent entre le contrôle interne et la performance de
LOXIA.

61
DEUXIEME PARTIE : CADRE
THEORIQUE DE LA
PERFORMANCE ET DE LA
RELATION QUI EXISTE ENTRE LE
CONTRÖLE INTERNE ET LA
PERFORMANCE.

Cette partie présente la notion de performance des entreprises, prudentielles mais


aussi celle d’une agence de microfinance.

62
Premier chapitre : notion de
performance

Dans ce chapitre il est question de définir la notion de performance, mettre en lumière


comment elle se perçoit que l’on soit dans une entreprise commerciale ou dans un établissement
de microfinance.

Section 1 : Performance des entreprises

Cette section traite de performance vue comme efficacité et efficience ainsi que les méthodes
de son évaluation.

1.1 Généralités sur la performance des entreprises

La performance est une notion difficile à appréhender, car elle peut être interprétée
sous différents angles. La performance peut se définir en termes d’efficacité.

Dans cette acception, elle est conçue comme la capacité pour une organisation, à atteindre
ses objectifs.

Elle peut induire l’idée d’efficience. Dès lors, elle se définit comme le fait d'atteindre
les meilleurs résultats possibles, avec les moyens mis en œuvre.

De manière générale, il existe quatre types d’indicateurs de performances des


entreprises68, à savoir :

68
http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-de-l-entreprise/16918/les-indicateurs-deperformances-d-
une-entreprise.html

63
– des indicateurs de performances financières ;
– des indicateurs de performances organisationnelles ;
– des indicateurs de performances commerciales ;
– des indicateurs de Responsabilité Sociétale.

La mesure de l’efficacité s’effectue en rapportant le résultat obtenu et les objectifs visés


tandis que celle de l’efficience s’effectue au moyen d’un rapport entre le résultat obtenu et les
moyens mis en œuvre.69Ainsi la détermination de la performance financière nécessite l’utilisation
des indicateurs financiers.

1.1.1 Indicateurs de performance financière

Les indicateurs financiers permettent d’évaluer la santé financière des entreprises. Ils
permettent également de comparer des entreprises évoluant dans divers secteurs d’activités.

De ce fait, les indicateurs de performance financière dépendront des données issues de


l’activité matérialisée dans les états financiers d’une société (banque, bourse, PME/PMI, etc.).
Ces indicateurs peuvent être quantitatifs, lorsque qu’ils portent sur des éléments qui peuvent être
chiffrés. Ils sont considérés qualitatifs, lorsqu’ils ne font que décrire la qualité du résultat.

Ces agrégats expriment également des situations de performance quantitative et qualitative.


Néanmoins, il existe des indicateurs de performance, qui permettent la comparabilité
internationale des entreprises, tandis que d’autres se limitent à des secteurs spécifiques.

Plusieurs chercheurs tels qu’Alfred Sloan ou encore Robert Kaplan et David Norton ce sont
appesantis sur la question de la mesure de la performance.

69
https://fr.linkedin.com

64
1.1.2 Mesure de la performance financière selon Alfred Sloan (1875-1966)

De manière traditionnelle selon Alfred Sloan, la performance financière se mesure à l’aide


des indicateurs ROI (Return on investment ou retour sur investissement) et ROE (Return On
Equity). 70

Le ROI mesure la rentabilité71 économique du capital investi72 par l’entreprise. La rentabilité


économique ou d’exploitation rapporte le capital économique aux flux de résultat générés par
l’exploitation. Deux mesures de soldes sont concevables, l’excédent brut d’exploitation ou le
résultat d’exploitation73 :

74( )

Ou encore :

( )
( )

Ce ratio s’exprime en pourcentage. Il est une mesure comptable de la rentabilité de l’outil économique
exploité. À défaut de l’évaluation du capital économique.

 Décomposition du ROI :

70
https://fr.linkedin.com
71
Rapport entre une marge et les capitaux qui ont été engagé pour dégager cette marge.
72
Le capital investi représente le total des apports en nature ou en numéraire des associés ou actionnaire lors de la
création d’une entreprise ou encore d’un investissement.
73
Analyse Financière 4e édition, d’Hubert la Bruselrie édition DUNOD P 194
74
Ce dont une entreprise à besoin pour fonctionner au quotidien.

65
La rentabilité économique d’une entreprise s’explique comme la combinaison d’une marge et
d’un taux de rotation. Le ratio précédent peut se décomposer comme suit :

La rentabilité économique peut se décomposer en deux parties qui sont la marge et le taux de
rotation. En insérant le chiffre d’affaire (CA) dans le ratio (un ratio de marge et un ratio de
rotation), précédent nous obtenons deux ratios qui est la détermination delà rentabilité
économique.

Le premier se calcul comme suit :

( )

Le ratio résultat d’exploitation/CA est un ratio de marge. Il met en lumière le caractère plus
ou moins profitable des ventes de l’entreprise, c’est-à-dire son efficacité commerciale.

Le chiffre d’affaires peut être perçu comme un « capital » commercial tiré des clients ; le ratio
de marge d’exploitation permet de suivre si l’entreprise l’utilise bien. Le second ratio dit ratio de
rotation se calcul comme suit :

Il décrit le flux de chiffre d’affaires généré par un capital économique donné en outre il
mesure les capitaux dont vous avez besoin pour générer 100 de chiffre d’affaire en quelque sorte
une mesure de l’intensité capitalistique de l’entreprise

La rotation de l’actif économique est l’expression de l’intensité capitalistique du processus


économique mis en œuvre.

66
La décomposition du ratio de rentabilité économique en un ratio de marge et un ratio de
rotation met en exergue les deux grands types de comportement pour atteindre une rentabilité
donnée :
 S’assurer que la rotation de l’actif économique est forte lorsqu’on a des marges faibles. A
l’instar des grandes distributions ;
 S’assurer que les marges sont fortes lorsque la rotation est de l’actif économique est
faible. C’est le cas par exemple des producteurs de cognac confrontés à la nécessité du
vieillissement de leurs stocks.

Pour obtenir la rentabilité économique il suffit de multiplier le ratio de marge et le ratio de rotation :

( )

= Rentabilité économique

Cette décomposition qui permet de mettre en exergue le ratio de marge et rotation, éclairent la
rentabilité économique de l’entreprise et ouvre la porte à un début de diagnostic sur les origines
d’une insuffisance de rentabilité.

En outre elle montre aussi qu’il est possible d’aboutir à des résultats comparables en termes
de rentabilité par des choix de gestion différents.75

A la mesure de la rentabilité économique, Alfred Sloan ajoute un ratio permettant de calculer


la rentabilité financière le ROE (Return On Equity) :

Ce ratio mesure la rentabilité financière des capitaux apportés par les propriétaires de
l’entreprise. Il se calcul en rapportant le résultat net aux capitaux propres.

75
Analyse Financière 4e édition, d’Hubert la Bruselrie édition DUNOD p. 194 à 196.

67
Tout comme le ratio de rentabilité économique, celui de la rentabilité financière peut être
décomposé en trois ratios.

 Décomposition du ROE :

La décomposition du ROE s’effectue comme suit :


Le premier ratio de la décomposition est le suivant :

Ce ratio met en exergue la marge commerciale de l’entreprise. Il permet d’expliquer la


politique commerciale de l’entreprise par exemple : la politique des prix, il prend aussi en compte
la situation concurrentielle sur le marché des biens et services.

Le second ratio se détermine comme suit :

Ce ratio est un ratio de rotation comme celui issue de la décomposition de la rentabilité


économique, il informe sur l’intensité capitalistique de l’entreprise.Il mesure les capitaux dont
vous avez besoin pour générer 100 de chiffre d’affaire.

Le dernier ratio est celui issue du rapport suivant :

Ce ratio explique la politique de financement de l’entreprise. C’est-à-dire, qu’il mesure le


taux d’endettement étant donné que les capitaux investis sont constitués des capitaux propres et
de l’endettement.

68
Tout en sachant que le taux ou ratio d’endettement se calcul comme suit :

« Lorsque le taux d’endettement est positif ou nul. Cela signifie que la rentabilité financière
est à la conjonction de trois types de politiques de l’entreprise :
 Une politique de marge qui exprime un comportement commercial sur un marché ;
 Une politique de rotation qui est le résultat de choix techniques et industriels concernant
la production ;
 Une politique d’endettement qui joue un rôle d’amplification des décisions commerciales
et industrielles.

Rentabilité financière = Marge * Rotation * Endettement »76

La mesure de la performance selon Alfred Sloan ne tient compte que de la rentabilité


économique et financière. Cependant, certains experts du domaine de la finance ont retenu ces
ratios mais ont ajouté plusieurs autres en faisant une classification des ratios de mesure de la
performance selon les objectifs visés.

1.13 Principaux indicateurs généraux de performance financière

Selon Jean Yves Eglem, André Philipps, Christian Raulet et Christiane Raulet, dans leurs
œuvre intitulé Analyse Comptable et Financière, 9e édition DUNOD.

76
Analyse Financière 4e édition, d’Hubert la Bruselrie édition DUNOD p.52

69
Les ratios de mesure de la performance d’une entreprise connaissent une classification à trois
niveaux selon que l’on soit dans la recherche de la performance axée sur la croissance, la
profitabilité ou la rentabilité.

Le premier niveau est celui de la mesure de la performance axée sur la croissance. Pour
déterminer la performance du point de vue de la croissance, il faut calculer le taux de croissance
des indicateurs suivants : Chiffre d’affaires, Production, Valeur ajoutée, Excédents Brut
d’Exploitation et Résultat Net.77

Le taux de croissance mesure l’évolution entre deux dates données, pour ce faire il suffit
d’utiliser la formule suivante :

Le second niveau est celui la profitabilité ou taux de profit économique, ce taux mesure
l’enrichissement de l’entreprise sur un exercice en tenant compte non seulement de la dette mais
également du coût des capitaux propres.

(
)

Le dernier niveau est celui de la rentabilité économique et de la rentabilité financière


développé par Alfred Sloan.

Dans le même éllant qu’Alfred Sloan et Jean Yves Eglem, André Philipps, Christian Raulet
ainsi que Christiane Raulet, plusieurs autres chercheurs comme Roberd Kaplan et David Northon
donneront au monde de la finance des outils permettant de mesurer la performance financière.

77
Analyse Comptable et Financière, 9e édition DUNOD. Jean Yves Eglem, André Philipps, Christian Raulet et
Christiane Raulet, Page 208.

70
1.2 Mesure de la performance selon Roberd Kaplan et David Norton(1945)

Selon Roberd Kaplan et David Northon, l’environnement concurrentiel dans lequel croissent
les entreprises exige de mesurer la performance sur tous ces aspects et de ne plus se concentrer
sur la seule performance financière.

Pour ce faire, ils mettent au point les 4 perspectives du balanced scorecard plus courbement
appelé tableau de bord progressif.

Ils estiment que la performance doit être étudiée selon les quartes perspectives suivantes :
a) Perspective financière : Quelle est notre performance au sens des actionnaires ?
b) Perspective client : Quelle est notre performance au sens des clients ?
c) Processus interne : Quelles sont nos avantages internes ?
d) Apprentissage et croissance : Allons nous progresser et comment ?78

Néanmoins, ces indicateurs ne sont pas spécifiques à l’activité de microfinance.

1.3 Indicateurs prudentiels de performance en zone CEMAC

En zone CEMAC, les principaux indicateurs prudentiels de performance financière, se


calquent sur les indicateurs internationaux. Au sein des microfinances, ces indicateurs
concernent la liquidité, la couverture des risques (ou solvabilité), la couverture de crédit par les
ressources disponibles et la couverture des immobilisations.

 Le ratio de liquidité :

Ce ratio permet d’évaluer la solvabilité de l’entreprise à court terme pour ce qui concerne les
EMF, la Commission Bancaire fixe un seuil minimum à ne pas dépasser pour garantir cette
solvabilité.

78
https://www.piloter.org“Balanced Scorecard Roberd Kaplan et David Northon…”

71
Selon le règlement COBAC EMF 2002/14 relatif à la liquidité des Etablissements de
Microfinance (EMF), les EMF sont tenus de respecter un rapport dit « rapport de liquidité », au
moins égal à 100%, entre leurs disponibilités et leurs exigibilités à moins de trois mois
(articles 1 et 4).

 Le ratio de couverture des risques

Selon le règlement COBAC EMF 2002/07 relatif à la couverture des risques, les
Etablissements de Microfinance « sont tenus de respecter en permanence un rapport
minimum, dit rapport de couverture des risques, entre le montant de leurs fonds propres nets ou
fonds patrimoniaux nets et celui des risques qu’ils encourent du fait de leurs opérations avec leur
clientèle ». Ce rapport de couverture des risques est fixé à un minimum de 10% (articles 1
et 5).

 La couverture de crédit par les ressources disponibles

Selon le règlement COBAC EMF 2002/12 relatif à la couverture des crédits par les ressources
disponibles, les EMF sont tenus de respecter un rapport minimum entre leurs emplois et
engagements et leurs ressources, dit "coefficient de couverture des crédits par les ressources
disponibles". Ce coefficient est fixé à :- 70% pour les EMF des Premières et Deuxième
catégories exerçant leur activité de manière indépendante et pour les organes faîtiers ; - 65%
pour les EMF affiliés à un réseau (articles 1 et 4).

 La couverture des immobilisations

Selon le règlement COBAC EMF 2002/09 relatif à la couverture des immobilisations, les
Etablissements de Microfinance sont tenus de respecter en permanence un rapport
minimum de 100%, dit « rapport de couverture des immobilisations », entre le montant de
leurs ressources permanentes d’une part, et celui de leurs immobilisations corporelles d’autre part
(articles 1 et 4).

72
Les agences de microfinance participe à la performance de des structures de microfinance
ainsi une structure qui dénombre plusieurs agences à son actif doit s’assurer de leurs rentabilité
pour une meilleure performance financière. Il convient donc de voir quelles sont les indicateurs
qui permettent d’analyser la rentabilité des agences des EMF.

Section 2 : Indicateurs de rentabilité d’une agence de


microfinance
Cette section présente les différents indicateurs de rentabilité d’une agence de microfinance
tout en montrant comment ils se calculent.
Une agence de microfinance doit vendre et être rentable pour pouvoir apporter des services
financiers. Cette rentabilité est obtenue par des ventes de biens et de services à la clientèle : la
rentabilité de l’agence pour une période est égale à la somme des rentabilités de chacun de ses
clients.

La rentabilité de l’agence représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains
suffisants pour poursuivre son activité durablement après déduction de ses coûts de
fonctionnement.

Pour bien comprendre comment se fait le résultat d’une agence, on calcule divers agrégats
que sont le PNI (produit net d’intérêts), le PNB/F (produit net bancaire/financier), les frais de
fonctionnement, le RBE (résultat brut d’exploitation), le coût du risque.

2.1 Détermination de la marge d’intermédiation et du PNI

La marge d’intermédiation bancaire peut être définie comme le résultat des établissements de
microfinance ou des banques sur leur activité de prêt, ou encore comme la différence entre les
intérêts reçus de la distribution de crédits et les intérêts versés (coûts de leurs ressources.)79

79
https://culturebanque.com/banques/produit-n « PNB : Comprendre le produit net bancaire-Culture banque »
03/08/2017 à 12h58.

73
Exemple : Quand une agence prête deux cent mille xaf (200 000 xaf) sur une durée d’un (1)
an, l’argent prêté n’est pas sa propriété. Elle utilise soit les dépôts de la clientèle si elle est
autorisée à collecter l’épargne, soit des fonds empruntés.

Si le prêt est fait à cinq pourcent (5%) mensuel (le taux proportionnel est de 5%*12 mois =
60%) le prêt va lui rapporter cent vint mille xaf (120 000 XAF). Dans le même temps elle doit
rémunérer les déposants qui ont permis de disposer de deux cent mille xaf (200 000 XAF). En les
rémunérant au taux de six pourcent (6%) l’an cela lui coûte douze mille (12 000 xaf).

Le résultat de cette opération est donc de 120 000 Ŕ 12 000 = 108 000 XAF. C’est ce qu’on
appelle « la marge d’intermédiation ». La marge d’intermédiation est égale aux intérêts reçus des
clients sur leurs opérations de crédit moins les intérêts versés aux clients pour leurs dépôts
d’épargne.

Dans une agence de microfinance la somme des marges d’intermédiations forme le PNI. On
l’obtient très simplement en comptabilité en faisant la soustraction intérêts perçus Ŕ intérêts payés
d’épargne.

L’agence de microfinance collecte les fonds puis les redistribues. La redistribution peut se
faire de trois manières :

a) Elle utilise ces fonds pour mettre en place des crédits80 ;


b) Elle envoie les fonds au siège pour réaffecter dans une autre agence qui manque
de dépôts;
c) Elle envoie les fonds au siège qui place les dépôts sur les marchés interbancaires81.

80
« Est considéré comme une opération de crédit, tout act par lequel un établissement met ou promet de mettre des
fonds à la disposition d’un membre, d’un tiers ou prend dans l’intérêt de celui-ci un enaement par signature tel un
aval, une caution ou une autre garantie » (Cf. définition dans la rélementation CEMAC relatif aux conditions
d’exercice et de contrôle de l’activité de microfinance.)
81
Le marché interbancaire est un marché réservé aux banques. Elles s’échangent entre elles actifs financiers de court
terme, entre un jour ou un an. C’est un marché de gré à gré, cela sinifie que les banquestraitent et néocie librement
entre elles. « https://www.lafinancepourtous.com»

74
Dans l’idéal, pour ne pas avoir besoin d’intervenir sur les marchés pour les besoins de
refinancement, une institution de microfinance devrait avoir des dépôts d’épargne sensiblement
égaux aux montants des crédits mis en place.

Sur les résultats de l’agence on peut trouver 3 lignes distinctes qui correspondent à ses
activités :
a) Le PNI marge sur les crédits
b) Le PNI marge sur les dépôts
c) Le PNI intérêts sur compte au siège.

A cet indicateur s’ajoute le taux de cession interne.

2.1.1 Le taux de cession interne

À l’instar des banques, les établissements de microfinance mettent en place un outil désigné
TCI ou taux de cession interne. Ce taux représente la tarification de la matière première (l’argent)
dans les banques ou les microfinances.82 Il s’impose dans la logique du commerce d’argent d’une
institution de microfinance.

Les taux de cession interne sont les taux d’intérêt auxquels les agences placent leurs
ressources et refinancent leurs emplois auprès du siège.

Ainsi les TCI permettent aux agences de connaitre la marge réelle dégagée lors de la mise en
place d’un crédit et permet aussi de connaitre le résultat dégagé sur les opérations d’épargne.
Ils doivent refléter les prix du de marché, c’est-à-dire les taux que les agence devrait payer si,
au lieu de s’adresser à l’unité interne en charge de la gestion de bilan, elle devrait s’adresser
directement sur les marchés.

Les TCI sont établis selon la méthodologie identique sur les crédits et sur les dépôts et sont
référencés par rapport à des taux de marché en fonction de la maturité des opérations.

82
https://www.gbpn.pagesperso-orange.fr « taux de cession interne »

75
Outre le taux de cession interne, il y’a le PNB

2.1.2 Le PNB (Produit net bancaire)

L’activité d’une agence de microfinance se mesure par l’intermédiaire de l’agrégat désigné


Produit Net Bancaire (PNB). Il s’agit de la différence entre les produits et les charges
d’exploitation bancaires nés de toutes leurs activités de financement de l’économie.

Les deux composantes du PNB sont la marge d’intermédiation (PNI) et les commissions.
Pour les commissions, on a fait la soustraction entre les commissions perçues par l’agence et les
commissions qu’elles a dû payer à des intermédiations financiers83.84

Les commissions perçues correspondent aux revenus facturés par l’agence pour des services
bancaires ou pour des conseils et opérations diverses à ses clients.

Les commissions le plus habituelles sont :


 Les frais de dossiers pour les crédits ;
 Les frais de gestion pour les dépôts d’épargne
 Les pénalités pour retards ;
 Les frais de monétiques (cartes bancaires, cartes de retraits, location de terminaux de
paiement etc.)
 Les frais de mise à disposition
 Etc.

Le PNB peut être comparé au chiffre d’affaire d’une entreprise, même s’il n’est absolument
pas calculé de la même façon. Il est le point de départ de tous les calculs de rentabilité.

La rentabilité d’une agence de microfinance repose véritablement sur les deux piliers que sont
la marge d’intermédiation et les commissions perçues. Les agence de microfinance doivent

83
Un intermédiaire financier est un professionnel auquel s’adresse les investisseurs, pour vendre et acheter sur le
marché financier »
84
https://www.culturebanque.com

76
veiller à la maitrise de leur ratio commissions perçues/PNI et à augmenter le numérateur. La
préoccupation majeure des EMF est d’accroître leur PNB.

Pour une meilleure rentabilité, les agences de microfinance doivent veiller sur leur frais de
fonctionnement.

2.1.3 Les frais de fonctionnement

Les frais de fonctionnement sont composés des frais généraux et des dotations aux
amortissements. En principe parmi les frais généraux c’est la masse salariale qui représente le
montant le plus élevé.

Une microfinance fait face à de nombreux frais généraux :


- Les frais de personnel y compris les charges sociales, la formation etc.
- Les charges de loyer ;
- Les charges informatiques ;
- Les charges liées à la logistique (consommables divers, fournitures administratives,
téléphone, eau, électricité etc.) ;
- Les charges d’internet ;
-
Le directeur de l’agence surveillera particulièrement son coefficient d’exploitation (frais
généraux/PNB) qui permet d’évaluer la rentabilité de l’agence.85

Ce ratio doit diminuer, plus le ratio diminue mieux l’agence est armée pour l’avenir.

La direction du contrôle de gestion calcule le coefficient d’exploitation de chaque agence et


peut ainsi classer leurs performances les unes par rapport aux autres.

85
https://banque.ooreka.fr

77
Même si ce travail s’intéresse plus à la performance financière, il est quant même nécessaire
de savoir qu’est qu’une performance organisationnelle, sociétale et commerciale ainsi que les
possibilités de leurs évaluation.

Section 3 : Performance organisationnelle, sociétale et


commerciale.

Cette section définit la performance organisationnelle, sociétale et commerciale puis montre


comment elles peuvent être évaluer.

3.1 Définition de la performance organisationnelle

Dans un contexte organisationnel, la performance se définit comme le résultat obtenu par


rapport aux objectifs, à la stratégie de l’entreprise et/ou aux attentes des parties prenantes. Elle
porte sur la qualité, la quantité, les coûts et le temps.

Tout comme la performance financière, la performance organisationnelle peut être évaluer.

3.1.1 Evaluation de la performance organisationnelle

L’évaluation de la performance organisationnelle peut se faire l’aide d’une échelle de zéro (0)
à dix (10), ou (0) est interprété comme aucune performance et (10) performance optimale.

Dans un contexte organisationnel, tout ce qui est conforme aux objectifs et à la stratégie
autrement dit performant est positif et satisfaisant, et tout ce qui est non conforme aux objectifs et
à la stratégie (non performant) est négatif et insatisfaisant.

Aussi, tout ce qui est satisfaisant (ex : travail en équipe) participe à la performance et tout ce
qui est insatisfaisant (ex : manque de communication) ne participe pas à la performance.86

86
https://sites.google.com « Performance organisationnelle-Baromètre de Gestion Stratégique »

78
3.2 Définition de la performance sociétale :

La performance sociétale des entreprise (PSE) peut être définit comme étant, la mesure du
niveau de mise en œuvre des responsabilités sociétale des entreprises, qui est souvent considérée
comme la mise en application par l’entreprise des Principes de Développement Durable.87

Outre la définition de la performance sociétale, il est important de savoir comment elle


s’évalue.

3.2.1 Evaluation de la performance sociétale :

La performance sociétale des entreprises est déterminée par des résultats dans les domaines
qui ne relève pas directement de son activité économique, mais plutôt à la mise en œuvre des
responsabilités sociétale des entreprises (RSE). De ce fait, mesurer la performance sociale des
entreprises vise à faire le rapport entre le résultat obtenu et les moyens mis en œuvre pour y
parvenir.88

3.3 Définition de la performance commerciale

La performance commerciale peut être définit comme l’aptitude de l’entreprise à contenter


sa clientèle en offrant des produits et des services de qualité répondant aux attentes des
consommateurs.89

Tout comme la performance financière, sociétale et organisationnelle, la performance


commerciale peut être apprécier.

87
https://www.cairn.info « la performance sociétale des entreprises »
88
https://www.l-expert-comptable.com « Mesurer la performance sociale d’une entreprise »
89
https://www.memoireonline.com « définition de la performance commerciale »

79
3.3.1 Appréciation de la performance commerciale

la performance commerciale peut être mesurer de plusieurs manière en fonction des


objectifs des entreprises (dynamisme des commerciaux, efficacité des commerciaux etc.) et pour
ce faire plusieurs indicateurs peuvent être utiliser.

L’appréciation du dynamisme des commerciaux, peut se faire par l’indicateur du chiffre


d’affaires facturé par vendeur, cet agrégat donne une vision d’ensemble, mais informe peu sur les
causes de bonne ou mauvaise performance.

Si l’objectif recherché est de mesurer l’activité des vendeurs, les indicateurs tels que le
nombre de contacts établis avec des clients, quelle que soit leur issue peut être utilisé. La mesure
de la capacité de négociation des commerciaux quand à elle peut être apprécier de plusieurs
manières (ex : le nombre de contacts transformés en proposition commerciale).

Enfin, une mesure de l’efficicité finale des comerciaux peut être mesurer par le nombre de
proposition commerciale acceptées sur le nombre de le nombre de contacts transformés en
proposition commerciale ).

La combinaison de ces trois mesures offre une vision plus fine de la performance
commerciale, mais la multiplication du nombre de mesures va à l’encontre de la simplicité.90

Après une vision globale du contrôle interne et de la performance financière, le


deuxième chapitre de cette section se focalisera sur le contrôle interne l’influence qu’à le
contrôle interne sur la performance des entreprise.

90
Le contrôle de Gestion et Pilotage de la Performance de Françoise Giraud, Olivier Saulpic, Gérard Naulleau,
Marie-Hélène Delmond, Pierre-Laurent Bescos, deuxième édition, page 37

80
Chapitre 2 : influence du dispositif de
contröle interne sur la performance des
entreprises.

Ce chapitre montre comment la gestion des risques opérationnels, de crédits et de marchés


influence la performance des entreprises.

Section 1: Impact de la gestion des risques sur la


performance des Etablissements de microfinance
Selon certains auteurs, la mise en place d’un dispositif de gestion de risque est une décision financière
qui apporte de la valeur ajoutée à l’entreprise. Ainsi cette section, définit la notion de risque, avant de
montrer comment la gestion des risque impact la performance des EMF.

1.1 Définition du risque

De manière générale le risque peut se définir comme étant« un ensemble d’aléas susceptibles d’avoir
des conséquences négatives sur une entité et dont le contrôle interne et l’audit ont notamment pour
mission d’assurer autant que faire se peut la maîtrise»91.

D’après Dominique VINCENTI92: « Le risque c’est la menace qu’un événement ou une


action ait un impact défavorable sur la capacité de l’entreprise à réaliser ses objectifs avec
succès.»

Sont notamment définis dans le règlement COBAC les natures de risques suivants :

91
Lexique Les mots de l’audit, l’IFACI
92
Dominique VINCENTI, « Dresser une cartographie des risques », in Revue Audit, n° 144.

81
 Risque de crédit : Représente le risque encouru en cas de défaillance d’une contrepartie ;
 Risque d’liquidité : Représente le risque pour la Banque de ne pas pouvoir faire face à
ses engagements ou de ne pas pouvoir dénouer ou compenser une position en raison de la
situation du marché ;
 Risque de marché : Représente les pertes potentielles encourues par les Banques en cas
de variation des cours des instruments financiers relativement au portefeuille de
négociation de la Banque ;
 Risque opérationnel : Résulte, notamment, d’insuffisances de conception, d’organisation
et de mise en œuvre des procédures d’enregistrement dans les systèmes d’information de
l’ensemble des évènements relatifs aux opérations de l’établissement, et plus
particulièrement, dans le système comptable.93

La définition du risque selon l’IFACI ouvre la porte à la gestion des risques par le contrôle
interne et l’audit, seulement elle ne montre pas l’incidence qu’a cette gestion sur la performance
des entreprises.

1.1.1 La régulation prudentielle comme dispositif de protection contre le risque


d’insolvabilité

La constitution des fonds propres d’un EMF présente deux orientations qui garantissent non
seulement la solvabilité mais aussi la pérennité de leurs activités. En effet, les fonds propres des
EMF sont orientés vers l’investissement mais également vers la couverture des risques à travers
le ratio de couverture des risques.

Selon le règlement COBAC EMF 2002/07 relatif à la couverture des risques, les
Etablissements de Microfinance « sont tenus de respecter en permanence un rapport
minimum, dit rapport de couverture des risques, entre le montant de leurs fonds propres nets ou
fonds patrimoniaux nets et celui des risques qu’ils encourent du fait de leurs opérations avec leur
clientèle ».

93
Art 2, COBAC R- 2001/07

82
Ce rapport de couverture des risques est fixé à un minimum de dix pourcent (10%)
(articles 1 et 5). Il permet aux microfinances d’absorber les pertes inattendues non provisionnées
et non comprissent dans la tarification faite aux clients dans les produits des EMF. 94

Outre ce ratio, les établissements bancaires ainsi que les EMF sont tenues de disposer en
permanence d’un ratio (MacDonougth), d’adéquation en fonds propres supérieur à huit pourcent
(8%) qui est un seuil minimum de protection contre les risques. En microfinance ce ratio varie
entre les dix pourcent (10%) et vingt pourcent (20%) à l’instar du ratio de couverture des risques
de l’autorité bancaire.95

Outre le règlement COBAC EMF 2002/07, plusieurs autres règlements prudentiels visent la
solvabilité, la pérennité de ces établissements mais également la protection des clients, ces à ce
titre que le règlement COBAC EMF 2002/08 relatif à la division des risques impose aux EMF de
s’assurer que le montant total des risques encourus avec sur une même bénéficière n’excède pas
les quinze (15%) des fonds patrimoniaux nets pour les EMF de première catégorie et vint cinq
pourcent (25%) pour la deuxième et troisième catégorie.96

Le non respect des mesures prise par l’autorité prudentielle afin de garantir la solvabilité et
pérennité des EMF peuvent avoir des répercutions considérable sur la performance et la survie
des établissements. A l’instar de la Versus Bank en Côte d’Ivoire.

Créée en 2003 à l'initiative d’Aiglon Holding, Société de droit suisse (70 % du capital soit 2,3
Milliards de FCFA). Qui était menacé de disparition suite au non respect des ratios de solvabilité
édicté par la commission bancaire de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’ouest
(UEMAO).

En effet, le ratio de couverture des risques de cette structure inférieur à trois virgule sept
pourcent (3.7%) (taux normal supérieur ou égale à 10%) et celui des divisions des risque 291.4%,

94
Berger et al, 1995 ; Descamps et Soichot, 2002
95
https://rei.revues.org
96
Règlement COBAC EMF 2002/08 relatif à la division des risques ; Art 5.

83
mettant en mal la pérennité de la Versus Bank ont conduit le retrait des fonds de nombreux
épargnant tels que :

La direction général du port autonome d’Abidjan, la caisse nationale de prévoyance sociale


etc. Et à commission bancaire de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’ouest
(UEMAO), lors de sa 62è session ténue le 13 décembre 2005 à Bamako a de prendre des mesures
conservatoires :
- Gel des distributions des dividendes aux actionnaires ;
- Suspension de tout nouveau concours aux signatures concernées par le non-respect de
la réglementation relative aux prêts accordés ;
- Transmission aux autorités monétaires et de contrôle, d'un état mensuel de suivi des
engagements du groupe l'Aiglon portés par Versus Bank ;
- Portage des actions de l’Aiglon Holding par l’Etat ivoirien et rétro cession en cas de
retour à meilleur fortune.97

La régulation prudentielle ci-dessus avec le cas de la Versus Bank ne met en exergue que
l’impact d’aune mauvaise gestion du risque de crédit sur la performance, or une mauvaise gestion
du risque opérationnel peut aussi influencer la performance d’une entreprise.

1.1.2 Impact de la gestion du risque opérationnel sur la performance

Le comité de Bâle définit le risque opérationnel comme le « risque de perte provenant de


processus internes inadéquats ou défaillants, de personnes et systèmes ou d’évènements
externes ».

Cette définition recouvre les erreurs humaines, les fraudes et malveillances, les défaillances
des systèmes d’information, les problèmes liés à la gestion du personnel, les litiges commerciaux,
les accidents, incendies, inondation, etc.

97
www.turess.com « turess : Côte d’Ivoire : Versus Bank en difficulté.

84
Selon Gilles Main Brault, Arnaud Tardif, Patrick Lacroix et Jean-Philippe Iseran, des
professionnels du risque. Tout organisme à but lucratif est confronté à des risques relatifs à « la
nature de ses activités, à son mode de fonctionnement, à son marché, aux interactions avec son
environnement etc. ».

Ces experts estiment que la gestion des risques est gage d’une meilleure compétitivité et de
performance. Ils pensent que l’atteinte des objectifs, passe nécessairement par la maîtrise des
risques opérationnels liés à ses objectifs et la mis en place d’un processus de suivie en s’appuyant
sur un risk manager. Selon ces experts, la gestion de risque peut être un levier de performance
pour les entreprises.98

Pour les établissements bancaire et de microfinance, le comité de Bâle a mis en place des
méthodes de mesure du risque opérationnel afin que ces structures puissent savoir quel est leurs
degrés d’exposition aux risques contenue des objectifs poursuivis. Cela leur permet d’avoir une
idée du montant à provisionner pour garantir leurs pérennités en cas de matérialisation.

Les microfinances sont aussi exposées aux catastrophes naturelles qui peuvent nuire à leur
continuité d’activité. Pour faire face à ce type de risque il est conseillé la mise en place d’un plan
de continuité d’activité.

Section 2 : Impact du plan de continuité d’activité


(PCA) sur la performance des entreprises

Cette section définit le concept de plan continuité d’activité, montre son importance et
l’impact des sinistres sur les entreprises qui ne le mettent pas en place.

98
www.optionfinance.fr « Table ronde-la performance passe par la maîtrise des risques. »

85
1.1 Définition du plan de continuité d’activité par la réglementation bancaire et
financière et la Business Continuity Institute

Conformément au comité de la réglementation bancaire et financière (CRBF) le plan de


continuité d’activité peut être définit comme un : « Ensemble de mesures visant à assurer, selon
divers scénarios de crises, y compris face à des chocs extrêmes, le maintien, le cas échéant de
façon temporaire selon un mode dégradé, des prestations de services essentielles de l’entreprise
puis la reprise planifiée des activités »99.

Le Business Continuity Institute (BCI) définit le PCA en ces termes : « Le management de la


continuité d’activité est un processus holistique de management qui identifie les impacts
potentiels qui menacent une organisation et fournit un cadre pour assurer la résilience100de
l’entreprise et construire une réponse efficace qui protège les intérêts, la réputation et les activités
de création de valeur de l’organisation. »101

Soucieux de la pérennité des établissements bancaires et de microfinances, la COBAC a


développé ce concept dans sa réglementation tout en définition la notion de continuité d’activité
et de PCA.

2.1.1 Définition de la continuité d’activité et du PCA selon la COBAC

L’article 1 du titre 1 du règlement COBAC R-2008/01 définit la continuité d’activité comme


un« état d’activité où les opérations ne sont pas interrompues », le même article donne cette
définition du PAC : « Plan d’action écrit et détaillé, décrivant les procédures et les systèmes
nécessaires pour poursuivre ou rétablir les opérations d’une organisation en cas de désastre ou de
interruption »102.

99
CRBF 2004-02, italique ajouté.
100
Résilience : caractéristique d’un matériau qui résiste au choc. Concept appliqué au domaine de la psychologie
(notamment par Boris Cyrulnik), et plus récemment au management, et défini alors comme la capacité des individus,
des groupes et des organisations à résister à des environnements adverses, puis à rebondir.
101
BCI, traduction libre
102
Règlement COBAC R-2008/01 Portant Obligation D’élaboration Par Les Etablissements De Crédit d’un Plan De
Continuité De Leurs Activités

86
Les différentes définitions du contrôle interne selon le COSO, l’AMF et bien d’autres
référentiels de contrôle interne préconisent aux entreprises d’identifier, de qualifier les risques et
de mettre en place des plan de management des risques.

À ce titre, les risques liés à la rupture de la continuité d’activité de l’entreprise font


pleinement partie du paysage du risque et le plan de continuité d’activité n’est qu’un cas
particulier de plan de management des risques.

Le PCA est le dernier outil de prévention mis en place par le contrôle interne pour les
entreprises contres la matérialisation des risques, il ne se met en œuvre que lorsque toute les
mesures, tout les outils de protections ont failli et que le sinistre à touché le cœur du système. Il
est donc un dispositif de dernier secours.103

2.1.2 Importance plan de continuité d’activité

L’étude réalisée en 2001 par le cabinet de conseil Eagle Rock Alliance, spécialisé dans la
continuité d’activité montre clairement la place capitale qu’occupe le PCA dans une entreprise.
En effet, cette étude portait sur le coût de l’indisponibilité et la criticité d’une interruption du
Système d’Information (SI) auprès de cent soixante trois (163) entreprises nord-américaines.

Nonobstant la vieillesse de cette enquête, « ses résultats sont intéressants à plus d’un titre :
non seulement, ils montrent qu’une heure d’indisponibilité du SI peut représenter un coût proche
de celui de la mise en place d’un plan de continuité d’activité pour un quart des entreprises
sondées, mais aussi que toutes les entreprises sondées estiment que soixante douze (72) heures
d’interruption de leur SI mettent en danger leur avenir. Ce délai est ramené à 8 heures pour un
quart de ces mêmes entreprises. »104

103
Plan de continuité d’activité et système d’information ; vers l’entreprise résiliente de Matthieu Bennasar
Préface de Paul Théron, Page 40.
104
Plan de continuité d’activité et système d’information ; vers l’entreprise résiliente de Matthieu Bennasar
Préface de Paul Théron, Page 40.

87
Outre cette étude les objectifs du PCA montre clairement sont importance : le PCA est un
ensemble de mesures comprenant une organisation, des modes de réaction, des actions de
communication, etc. Qui permet de répondre aux objectifs suivants :

- Le PCA doit permettre de faire face aux situations de chocs extrêmes: il s’inscrit bien
dans la réaction aux sinistres tels que des catastrophes naturelles dont la violence, peut
être extrême à l’exemple de :
• Les attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001 ;
• Le tsunami du Sud-est asiatique du 26 décembre 2004 ;
• Le tremblement de terre du Pakistan en octobre 2005 ;
• Les émeutes préélectorales au Gabon en 2016, etc.;

- Le PCA doit être conçu pour faire face à divers scénarios de crises: cela suppose que des
scénarios ont été étudiés et qu’une décision a été prise quant aux scénarios contre lesquels
le dispositif du PCA devra se révéler efficace ;
- Le mode d’interaction au sinistre peut tout à fait s’avérer être un mode dégradé de
services mais pour dégradé qu’il soit, il devra couvrir les activités indispensables de
l’entreprise: celles-ci auront donc été définies au préalable ;
- La mise en place du PCA sera temporaire puisse qu’une reprise planifiée des activités en
mode nominal aura été prévue : les conditions de retour à la normale et les critères de
retour auront donc été définies.105

Une entreprise sans PCA est une structure vulnérable lorsque survient des sinistres
imprévisibles.

2.1.3 Impact du PCA sur la pérennité des entreprises

L’absence de PCA a conduit plusieurs entreprises à clôturer du fait de la gravités du


dommage causé cependant d’autres structures ayant mise en place un PCA ont puis poursuivre
leurs activités au moyens d’un plan de secours à l’instar du cas ci-dessous :

105
Plan de continuité d’activité et système d’information ; vers l’entreprise résiliente de Matthieu Bennasar
Préface de Paul Théron, Page 14.

88
« Le 4 mai 2003, une tempête a frappé les villes de Pierce City et Stockton dans le Missouri.
La First State Bank of Purdy, une banque privée possédant cinq succursales dans la région a été
dévastée : celle de Pierce City en particulier a été complètement détruite et les employés ont dû
assurer des tours de garde pour garantir la sécurité des propriétés de la banque.

Le réseau de télécommunication de la région ayant été mis à mal par la violente tempête, la
succursale n’a pu rouvrir que dix jours après le passage de celle-ci.

La même tempête a ravagé le centre ville de Stockton où la Great Southern Bank et la Mid-
Missouri Bank étaient installées.

Les bâtiments ont été rasés jusqu’aux fondations. Contrairement à la First State Bank of
Purdy, ces deux banques disposaient de plans pour faire face à un tel désastre. Des unités mobiles
de secours ont rapidement été mobilisées et, en raison d’accords de partenariat avec d’autres
banques du secteur, ces succursales ont pu continuer leurs opérations depuis des positions de repli
jusqu’à un retour à une situation normale. »106

Outre le plan de continuité d’activité qui vise la pérennité de l’entreprise, il y’a aussi la
gestion des risques liés au système d’information.

Section 3 : Impact de la sécurité informatique sur la


performance des entreprises
Cette section traite de la sécurisation du système d’information, elle donne une définition du
concept, ses objectifs, ça démarche et son impact sur la performance.

106
D’après Chak-Tong Chau in Preparing for the unexpected, 2004 ;

89
2.1 Définition du concept

La sécurité du système d’information ou sécurité informatique, est un ensemble de


moyens techniques, organisationnels, juridiques et humains indispensable à la mise en place d’un
dispositif capable d’empêcher l’utilisation non-autorisé, le mauvais usage, la modification ou le
détournement du système d’information.

La sécurité du système d’information est une activité du management du système


d’information. Elle occupe une place capitale dans les entreprises de part ses objectifs.

3.1.1 Objectifs de la sécurité informatique

« La sécurité du système d’information représente un patrimoine essentiel de


l’organisation, qu’il convient de protéger. La sécurité informatique consiste à garantir que les
ressources matérielles ou logicielles d’une entreprise sont uniquement utilisées dans le cadre
prévu »107

Les objectifs poursuivis par la sécurité informatique sont les suivants :

- "Disponibilité (D) : Aptitude des systèmes à remplir une fonction dans des conditions
prédéfinies d'horaires, de délais, de performances."

- "Intégrité (I) : Propriété qui assure que des informations sont identiques en deux points,
dans le temps et dans l'espace."

- "Confidentialité (C) : Propriété qui assure la tenue secrète des informations avec accès aux
seules entités autorisées."

- "Contrôle et preuve (P) : Faculté de vérifier le bon déroulement d'une fonction. Non
répudiation : impossibilité pour une entité de nier avoir reçu ou émis un message."

107
JF PILLON, tout sur les systèmes d’information, Paris DUNOD 2006.

90
Ces définitions recouvrent les exigences suivantes :

Disponibilité (D)
Garantir la continuité du service.
Assurer les objectifs de performances (temps de réponse).
Respecter les dates et heures limites des traitements.

Intégrité (I)
Garantir : l'exhaustivité,
l'exactitude,
la validité
de l'information.
Eviter la modification, par erreur, de l'information.

Confidentialité (C)
Réserver l'accès aux données d'un système par les seuls utilisateurs habilités
(authentification), en fonction de la classification des données et du niveau d'habilitation des
utilisateurs. Garantir le secret des données échangées par deux correspondants, sous forme de
message ou de fichiers.

Possibilité de contrôle et de preuve (P)


Garantir la possibilité de reconstituer un traitement à tous les niveaux (logique de
programmation, déroulement du traitement, forme des résultats) à des fins de contrôle ou de
preuve.

Après avoir déterminé les objectifs de la sécurité informatique, l’identification des risques
inhérents à l’atteinte de ses objectifs doivent être identifié et traité.108

108
Voir règlements du CRB 90-08 sur le contrôle interne et 91-04 sur la "piste d'audit" (annexe II).

91
3.1.2 Quelques vulnérabilités du système d’information et leurs impacts sur la
performance des entreprises

Tout système d’information présente des vulnérabilités qui peuvent occasionner un impact
aussi bien financier que social s’il n’est pas sécurisé.
Les menaces contre le système d’information entrent dans une des catégories suivantes :
« atteinte à la disponibilité des systèmes et des données, destruction de données, corruption ou
falsification de données, vol ou espionnage de données, usage illicite d’un système ou d’un
réseau, usage d’un système compromis pour attaquer d’autres cibles. »109

Ces menacent peuvent avoir les origines suivantes :

- Un utilisateur du système : La majorité des problèmes liés à sécurité informatique a pour


origine un utilisateur, insouciant ou non-expérimenté dans le domaine. Sont objectif n’est
pas de mettre en mal le système d’information mais sont comportement favorise le
danger.

- Une personne malveillante : Une personne mal intentionné peut s’introduire sur le
système de manière légitime ou non afin d’avoir accès à des informations confidentielles
auxquels elle n’est pas censée avoir accès ;

- Un programme malveillant : Un logiciel destiné à nuire ou à abuser des ressources du


système est installé (par mégarde ou par malveillance) sur le système, ouvrant la porte à
des intrusions ou modifiant les données ; des données confidentielles peuvent être
collectées à l’insu de l’utilisateur et être réutilisées à des fins malveillantes ;

- Un sinistre (vol, incendie, dégât des eaux) : une mauvaise manipulation ou une
malveillance entraînant une perte de matériel et/ou de données.

109
Sécurité Informatique :Principe et Méthodes, Laurent Bloch Christophe Wolfhugel, P-8

92
Ces différentes menaces et bien d’autres encore peuvent entrainer plusieurs dommages tels
que :
- Des dommages financiers : (Sous forme de dommage direct), une entreprise peut perdre
les informations confidentielles d’un projet rentable au profit de la concurrence suite à un
délit d’initié.110 Elle peut également augmenter son passif à des fins de reconstitution des
bases de données qui ont disparu, amoindrissant ainsi ses performances financières etc ;

(Sous forme des dommages indirects), une entreprise peut être emmené à dédommager des
clients victimes d’un piratage ;

- La perte de l’image de marque : La perte directe au moyen d’une publicité négative faite
autour d’une sécurité insuffisante tel que l’hameçonnage111. La perte indirecte de
crédibilité d’une entreprise envers ses clients par la baisse de la confiance. Cela peut avoir
pour conséquence de réduire le marché de la clientèle d’une entreprise ainsi que sont
chiffre d’affaire ou produit net bancaire/financier pour les banques ou les microfinances.

 Les dommages réglementaires : L’indisponibilité d’un système d’information peut mettre


en défaut une entreprise devant ses obligations légales et juridiques. Une entreprise peut
par exemple ne pas pouvoir générer ses états financiers réglementaires destiné à la
COBAC ou tout autre organe régulateur et avoir à payer des pénalités de retard.112

Au regard de l’impact que peut avoir la non sécurisation d’un système d’information, il est
très important que le contrôle interne veille sur l’effectivité de cette sécurité tout en recensant les
risques inhérents et en mettant en place des dispositifs de maitrise de ces risques.

110
Délit consistant à faire usage d’une information confidentielle concernant généralement l’état des finances d’une
entreprise ou ses projets.
111
L’hameçonnage, phishing ou filoutage est une technique utilisées par des fraudeurs pour obtenir des
renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité. La technique consiste à faire croire à la
victime qu’elle s’adresse à un tiers de confiance (banque, administration, etc.) afin de lui soutirer des renseignements
personnels (mot de passe, numéro de carte de crédit, date de naissance, etc.).
112
LIVRE BLANC SUR LA SÉCURITÉ DES SYSTÈMES D'INFORMATION DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT, P 10 à
14.

93
3.1.3 Quelques pistes de sécurisation du système d’information.

Il existe plusieurs méthodes, moyens de sécurisations du système d’information, dès lors, il


convient aux entreprises de choisir les moyens nécessaires, suffisants et justes pour assurer cette
sécurité. Toutefois, les points cités ci-dessous garantissent une sécuristion du système
d’information :

 Périmètre de sécurité :

Toute forme de sécurité commence par la définition du champs de sécurité qui montre
exactement ce qui doit être sécurisé. Ainsi toute structure qui désire mettre en place un système
de sécurité de l’information, doit préalablement définir le périmètre de sécurité (matériel et
immatériel ; interne et externe etc.). La définition du périmètre de sécurité devrait ouvrir la porte
à la formalisation d’une politique de sécurité qui montre clairement ce qui est autorisé et ce qui
ne l’est pas. À cette politique viennent bien sûr s’ajouter les lois et les règlements en vigueur, qui
s’imposent à tous ;

Ce pendant la pérmètre de sécurité la politique et les règlements ne suffisent pas pour


protéger le système d’information car il y’a des facteurs difficiles à maîtriser tel que : les
ordinateurs portables qui entrent et sortent du périmètre de sécurité.

 Ressources publiques, ressources privés :

Les systèmes et les réseaux comportent des informations et des programmes qui sont considérés
comme des ressources. Certaines ressources sont accessiblees au grand public et d’autres sont privées pour
une personne, comme une boîte à lettres électronique, d’autres sont privées pour un groupe de personnes,
comme l’annuaire téléphonique interne d’une entreprise. Ce caractère plus ou moins public d’une
ressource doit être traduit dans le système sous forme de droits d’accès.

 Identifier et authentifier

Un système d’identification des personnes qui accèdent aux ressources non publiques doit être mis
en place ; leur identité doit être authentifiée ; leurs droits d’accès doivent être vérifiés au regard des
habilitations qui leur ont été attribuées : à ces trois actions correspond un premier domaine des techniques

94
de sécurité, les méthodes d’authentification, de signature, de vérification de l’intégrité des données et
d’attribution de droits (une habilitation donnée à un utilisateur et consignée dans une base de données
adéquate est une liste de droits d’accès et de pouvoirs formulés de telle sorte qu’un système informatique
puisse les vérifier automatiquement).

 Empêcher les intrusions :

Outre les dispositions ci-dessus, il est important de se prémunir contre les intrusions destinées à
détruire ou corrompre les données, ou à en interdir l’accès. Pour ce faire, des pare-feu (firewalls) et le
filtrage des communications réseaux, qui permettent de protéger la partie privée d’un réseau dont les
stations pourront communiquer avec l’Internet sans en être « visibles » peuvent être utilisés etc.

 Aspects organisationnels de la sécurité :

La sécurité du si dépend également du comportement de ses utilisateurs, ils est donc indispensable
que les utilisateurs soient sensibilisés sur la sécurité informatique, les comportements déviant et l’atitude à
avoir face aux ménaces informatiques.

A l’ensemble des mesures citées ci-dessus doit être ajouter la sauvegarde des données, les
informations doivent être stocker de manière à être facilement disponible après un sinistre.113

Après cette vision panoramique des concepts de micro-finance, de contrôle e de performance, il


conviendrait de voir dans un cadre pratique comment le contrôle interne influence la performance des
établissements de microfinance avec pour échantillon Loxia emf.

113
Sécurité Informatique :Principe et Méthodes, Laurent Bloch Christophe Wolfhugel, P-10 à 16.

95
TROISIEME PARTIE : CADRE
PRATIQUE DU CONTRÖLE
INTERNE COMME OUTIL DE
PERFORMANCE DE LOXIA EMF.

Le contrôle interne n’est pas un but, mais un moyen pour parvenir à la performance. A cet
effet, la troisième partie de ce mémoire, analyse le dispositif de contrôle interne de LOXIA, avant
de présenter son impact sur sa performance prudentielle.

96
Chapitre 1 : Influence du dispositif de
contrôle interne sur la performance de
LOXIA

Ce chapitre présente la structure qui a favorisé l’étude (Loxia), son dispositif de contrôle et
son influence sur sa performance.

Section 1 : Structure d’accueil


Cette section rend compte de la création, des activités et des métiers de LOXIA.

1.1 Création de LOXIA

LOXIA est une société anonyme agréé par la Commission Bancaire (COBAC), depuis
le 11 septembre 2010. Elle est dotée d’un capital de 600 000 000 de francs CFA, détenu à
100% par le Groupe BGFIBank.

C’est un établissement de microfinance de deuxième catégorie, dont le Siège social est


situé à Libreville. Il dénombre cinq agences, localisées à Libreville (Pékin et Carrefour Léon
MBA et Nzeng Ayong), et sur les sites distants du Siège (Port-Gentil et Franceville).

LOXIA compte aujourd’hui, plus de 23 500 clients dont près de 1 500 Petites et
Moyennes Entreprises (PME). A travers LOXIA, le groupe BGFIBank s’engage à accélérer
l’inclusion financière au Gabon, en offrant des produits et services financiers de proximité,
compétitifs et adaptés à tous les besoins des populations actives, exclues du système bancaire
classique.

97
1.2 Métiers de LOXIA

LOXIA est agréé par le Conseil National du Crédit (CNC) 114 par décision
n°129/CI/09/CNC, pour pratiquer les opérations de collecte d’épargne, octroi de microcrédits,
placements financiers, change de devises et autres services accessoires (location de coffre-
fort, crédit-bail, émission de moyens de paiements, etc.). A ce jour, LOXIA propose cinq (5)
gammes de produits et de services. Il s’agit :

- des dépôts en comptes (comptes courants, comptes d’épargne, comptes de dépôts à


termes) ;
- des financements (crédits d’équipements, crédits de consommation, facilités de
caisses, etc.) ;
- des moyens de paiement (carnets de chèques, cartes de retraits, virements et transferts
internationaux) ;
- du change (vente et achat de devises) ;
- du transfert d’argent domestique et international via le réseau Western Union.

De manière générale, les activités de LOXIA s’inscrivent dans la réalisation de ses métiers.

1.3 Activités de LOXIA

LOXIA est organisée de la manière qui suit :

- la Fonction stratégie et développement qui est en charge de la mise en œuvre des


stratégies et politiques définies par le Conseil d’Administration ;
- la Fonction commerciale qui est en charge de l’action commerciale sur le territoire ;
- la Fonction opérations qui traite les opérations dans un souci de qualité et de
conformité ;
- la Fonction marketing qui est en charge du développement des produits et services ;

114
Organe chargé d’étudier les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier, notamment
dans ses relations avec la clientèle et dans la gestion des moyens de paiement ainsi que les conditions de
Financement de l’activité économique. www.bceao.int/ Le- Conseil National du crédit qu’est-ce que le CNC ?
08/10/2015 à 00h45.

98
- la Fonction informatique qui veille à la mise à disposition des ressources informatiques et
à la sécurité de l’information ;
- la Fonction achats qui veille à l'acquisition des biens ou services nécessaires au
fonctionnement de la structure ;
- la Fonction logistique qui met à disposition les ressources matérielles dans une optique
d’efficience ;
- la Fonction comptabilité qui veille à la disponibilité et à la fiabilité de l’information
comptable et financière.
- la Fonction contrôle de gestion qui, à travers l’optimisation des ressources financières,
veille à la mise en œuvre et au suivi de la stratégie ;
- la Fonction Engagements et affaires juridiques qui gère le processus crédit et veille à
protéger LOXIA contre les risques juridiques et fiscaux ;
- la Fonction ressources humaines qui gère le personnel et veille à l’adéquation des
compétences par rapport aux objectifs ;
- la Fonction qualité déploie le Système Qualité Sécurité et Environnement (QSE) ;
- la fonction risques qui se charge de l’identification, de la mesure et de la mise en place de
dispositifs de maîtrise des risques ;
- la Fonction conformité qui veille à la conformité des traitements et à la mise en œuvre des
dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et de financement du terrorisme
LAB/LFT ;
- la Fonction contrôle permanent qui veille à la mise en œuvre du dispositif de contrôle
permanent, de collecte et de clôture des incidents opérationnels et effectue les
reporting y relatifs ;
- D’une fonction audit interne qui veille au respect des procédures, des instructions et
des règlements de l'organe exécutif, de l'organe délibérant et du Groupe ;
- la Fonction sécurité, qui veille à la sécurité des biens et personnes ;
- la Fonction service client, qui s’assure du respect des engagements pris en faveur des
parties prenantes. (confère annexe 1 : organigramme de Loxia).

99
Section 2 : Impact des corps de contrôles et de la
gouvernance sur la performance de LOXIA
Cette section montre comment les différents corps de contrôle (la COBAC, le DCPRC,
Audit Interne, le Commissaire aux Comptes, la gourvenance etc ; influencent la performance de
Loxia emf.

2.1 Contrôle prudentiel, externe et interne

2.1.1 Contrôle prudentiel

Le contrôle prudentiel de LOXIA est effectué par la Commission Bancaire d’Afrique


Centrale. Si la dernière mission réglementaire a eu lieu en novembre 2016, la COBAC
continue d’exercer son rôle de supervision.

De ce fait, LOXIA transmet systématiquement à la COBAC, des rapports trimestriels sur ses
activités, via un Système automatisé d’Evaluation et de Supervision des Activités de
Microfinance (SESAME).

Par ailleurs, de nombreuses missives reçues de la COBAC portent sur le renforcement de la


performance de LOXIA, par la mise en œuvre des actions d’amélioration des processus de
gouvernance, de contrôle et de gestion des risques.

2.1.2 Contrôle externe

Les commissaires aux comptes ont l’obligation de certifier les comptes de LOXIA au moins
une fois l’an (article 50 du règlement n°01/02 CEMAC/UMAC/COBAC).

A cet effet, les trois premières interventions du commissaire aux comptes courant 2016,
ont permis de s’assurer de la régularité, de la sincérité et de l’image fidèle des
comptabilités arrêtées au 30/06/2016, au 31/10/2016 et au 31/12/2016.

100
Au début de l’exercice 2017, le commissaire aux comptes (expert-comptable agréé) a
effectué des travaux additionnels, qui visent une opinion sur la qualité du système
d’information et sur la conformité des dossiers physiques des crédits.

Une mission intermédiaire (avant mission légale de certification des comptes) a également été
réalisée à la fin du premier semestre 2017. La certification des comptes de LOXIA par
un commissaire aux comptes (CAC), expert-comptable agréé, est effective, conformément
aux articles 33 et 50 du règlement n°01/02 CEMAC/UMAC/COBAC.

Aussi, la performance de LOXIA s’est accrue par une mise en œuvre des
recommandations des CAC relatives aux provisionnements à constituer et aux reclassements à
effectuer dans les comptes appropriés.

Image 1, Source : Charte de contrôle de Loxia EMF

Afin d’exercer ses missions en toute indépendance, le Responsable des Contrôles


Périodiques a un lien fonctionnel avec le Conseil d’Administration et un lien hiérarchique
avec la Direction Générale.

101
Le Département responsable des contrôles permanents, du suivi des risques et de la
conformité (DCPRC), est directement rattaché à la Direction Générale, dans l’optique de
bénéficier de tout le support nécessaire à la réalisation des contrôles permanents de deuxième
niveau.

Précisément, le DCPRC analyse régulièrement les risques pouvant interférer avec la


réalisation des objectifs stratégiques et coordonne les actions des contrôles du premier niveau.
Il a pour principales missions de piloter la politique de maîtrise des risques, de suivre les
alertes et les incidents, d’évaluer la politique de continuité d’activité et de sensibiliser les
opérationnels au respect de la politique de contrôle.

L’intérêt de la fonction conformité s’illustre notamment dans le respect des dispositions


normatives, relatives aux conflits d’intérêts, au droit du travail, à la législation fiscale, à la
protection de la vie privée et à la lutte anti blanchiment et anti financement du terrorisme
(LAB/LFT).

Les responsables des départements audit, du contrôle permanent des risques et de la


conformité de LOXIA sont des agents de BGFIBank ayant au moins un minimum de 5 ans dans
le domaine et dans le groupe. Cela permet à Loxia d’être performant en bénéficiant de plus de 40
ans d’expertise de BGFIBank dans le domaine du contrôle (autocontrôle, contrôle hiérarchique,
etc.).

2.2 La gouvernance de LOXIA

Le Gouvernement d’entreprise se définit comme un "système d’organisation de


pouvoirs et de processus de décisions dont le fonctionnement harmonieux qui conditionne la
réussite de l’entreprise".

Pour répondre à ses engagements, LOXIA applique le modèle de gouvernance du Groupe


BGFIBank. Ainsi, les statuts, la Charte de bonne gouvernance, le Code de déontologie et le Code

102
de bonnes pratiques, recouvrent l’ensemble des règles de gestion de BGFIBank qui visent une
progression de la performance de LOXIA.
Les principaux organes de gouvernance de LOXIA sont:
- l’Assemblée Générale des Actionnaires ;
- le Conseil d’Administration et ses Comités spécialisés ;
- la Direction Générale et ses Comités spécialisés.

Les valeurs Travail, Intégrité, Transparence, Responsabilité, Esprit d’équipe (TITRE)


de l’entreprise, ne définissent pas explicitement le focus qui est pourtant mis sur le contrôle à
travers plusieurs politiques Groupe. Néanmoins, le Contrôle interne est le moyen privilégié pour
la réalisation des objectifs Groupe, exprimés par 4 axes stratégiques (Excellence Humaine,
Excellence Commerciale, Excellence Organisationnelle, Excellence Prévisionnelle).

2.2.1 L’Assemblée Générale des Actionnaires

L’Assemblée Générale Ordinaire se tient au moins une fois par an, et au plus tard le 30 juin, à
l’effet d’approuver les comptes de l’exercice précédent, de procéder à la répartition du résultat et
de statuer sur le mandat des administrateurs et des Commissaires aux Comptes.

L’Assemblée Générale Extraordinaire se tient selon la convocation du Conseil


d’Administration, à l’effet d’approuver les modifications statutaires. Les 4 assemblées
générales récentes, ont réorganisé l’action commerciale de LOXIA, afin d’améliorer le
résultat comptable. Les décisions font l’objet d’un reporting régulier, conformément aux
dispositions du règlement COBAC EMF 2002/17.

2.2.2 Le Conseil d’Administration

Le Conseil d’Administration est l’instance collégiale qui agit en toutes circonstances, dans
l’intérêt de LOXIA. Il a pour principales responsabilités :
- de s’assurer que la Direction Générale met en place et entretient un dispositif du Contrôle
Interne adéquat et performant, un système de mesure permettant d’évaluer les différents
risques auxquels LOXIA est exposée, des méthodes appropriées de surveillance de

103
la conformité à la législation nationale et aux règlementations internes ainsi qu’aux usages
déontologiques et professionnels ;
- de s’assurer que l’organe exécutif vérifie l’efficacité du Système du Contrôle Interne ;
- de s’assurer de la mise en place effective du dispositif de lutte anti blanchiment
et financement du terrorisme ;
- de promouvoir au sein de LOXIA une culture qui mette en valeur le contrôle Interne ;
- de procéder, une fois par an à l’examen de l’activité et des résultats des organes
de supervision, de contrôle externe et de contrôle interne du Groupe ;
- d’appréhender les risques principaux encourus par LOXIA ;
- de fixer et revoir les limites globales autant que nécessaire et au moins une fois par an, en
tenant compte des fonds propres ;
- de définir et de réviser annuellement les pouvoirs en matière de crédits et les
limites opérationnelles.

Le Comité d’audit et des risques (composé de quatre membres en 2016/2017), s’est réuni
chaque trimestre courant 2016/2017, afin d’apprécier la qualité du contrôle interne. Par
conséquent, le DCPRC de LOXIA, devrai renforcer sa surveillance de la maîtrise des frais
généraux.

2.2.3 La Direction générale

La Direction Générale de LOXIA est constituée de deux dirigeants responsables


nommés par le Conseil d'Administration.

La Direction Générale de LOXIA, procède à une présentation mensuelle des états


financiers aux membres du personnel. Les nouvelles orientations découlant de ces
rencontres, ont permis une croissance régulière du PNF, de l’ordre de 25%.

104
Section 3 : Influence de l’organisation du Contrôle
permanent sur la performance de LOXIA
Cette section montre l’influence de l’organisation du DCPRC sur la performance de LOXIA.

3.1Moyens du contrôle permanent de LOXIA

Les moyens du contrôle interne contribuent à la répartition, à la coordination et à


l’orientation des contrôles.

3.1.1 Moyens humains

Le mode organisationnel retenu par LOXIA repose sur une spécialisation des activités et leur
subdivision en plusieurs tâches distinctes. Les activités sont structurées au quotidien selon une
logique « Fonctionnelle, Opérationnelle et Contrôle » (FOC), de façon à distinguer les actions de
vérification, de celles qui sont stratégiques et opérationnelles.

En date du 17/08/2017, 4 collaborateurs (pour un total de 79 employés, hormis les stagiaires),


sont exclusivement dédiés aux activités de contrôles permanents. Et 1 employé est consacré aux
activités d’audit interne.

Les principales fonctions des contrôles permanents sont :

- la Sécurité Informatique, qui garantit que les ressources matérielles et logicielles


informatiques, sont utilisées conformément aux objectifs réglementaires et
stratégiques. Ces objectifs concernent généralement la qualité, la disponibilité et la
sécurité des systèmes informatiques ;
- le Contrôle des Opérations, qui surveille de façon permanente, une correcte maîtrise des
opérations par les hiérarchiques et leurs subordonnés, conformément aux actions
des procédures, modes opératoire et/ou instructions. En d’autres termes, il veille au

105
correct dénouement des opérations, à la matérialisation des contrôles opérationnels
(signature, cachets, etc.), et à la correcte comptabilisation des opérations manuelles ;
- la Conformité, qui se préoccupe de la maîtrise des risques de sanctions judiciaires,
administratives, disciplinaires, ou de pertes financières et d’atteinte à la réputation.
Ces risques résultent notamment d’un non-respect des dispositions réglementaires et
législatives ou encore d’une atteinte aux normes, usages professionnels et déontologiques
propres au Groupe BGFI ;
- le Contrôle Comptable, qui veille au respect des normes et principes prévus par le plan
comptable des établissements de microfinance. Il procède ainsi à des
rapprochements bancaires et à la régularisation des anomalies comptables ;
- le Contrôleur Budgétaire, qui assure le contrôle de gestion (frais généraux notamment) et
veille à des décaissements conformes aux budgets ;
- le Contrôle Crédit, qui analyse la conformité du processus Crédit (dossiers de demande de
crédit, correct déblocage de crédit, correct déclassement en douteux ou contentieux, etc.).
Cette identification des fonctions de contrôles, ainsi que la mise en place des unités de
contrôles opérationnels au sein des agences, permet un meilleur suivi de la performance
au sein de chaque activité ;

Ces différentes fonctions de contrôle ne peuvent impacter la performance que lorsque les
recommandations issues des anomalies constatés par les contrôleurs affectés à ses activités sont
appliquées. Pour ce faire, les contrôleurs s’assurent de l’application effective des
recommandations au moyen du suivi des recommandations.

3.1.2 Suivi des recommandations

Le suivi des recommandations est un processus par lequel les contrôleurs de LOXIA évaluent
le caractère approprié, effectif et opportun des actions entreprises par le management, en
réponse aux observations et recommandations, y compris celles émises par les auditeurs externes
ou d'autres intervenants.

106
Au cours de ce processus il convient également de déterminer si la Direction Générale et
le Conseil ont assumé le risque de ne pas entreprendre d’action correctrice en réponse aux
observations.

3.1.2.1 Objectif du suivi des recommandations

Au regard de son implication dans la bonne gouvernance, le suivi des


recommandations poursuit les objectifs de respect des normes internationales traduites par
l’Institut Français de l’Audit et du contrôle Interne (IFACI) 115. Il permet également de
s’assurer que les recommandations sont effectivement appliquées, conformément à l’un des
principes de la charte du Contrôle Interne du Groupe BGFIBank.

De surcroit, la mise en œuvre du suivi des recommandations est préconisée par la


réglementation COBAC, qui exige la transmission, aux organes exécutif et délibérant, des
informations sur l’évolution de l'activité.

3.1.2.2 Modalités de suivi des recommandations

Sur le plan opérationnel, le suivi des recommandations consiste à analyser les statistiques
générales de mise en œuvre des préconisations, en les déclinant par :
 recommandations échues et appliquées (AP) ;
 recommandations échues et non appliqués (NAP) ;
 recommandations non échues (NE).

La détermination du taux de mise en œuvre des recommandations, se fait sur la base de


l’ensemble des points échus.

Ce taux est constitué par le nombre de points appliqués (AP) et arrivés à échéances, rapporté à
l’ensemble de points arrivés à échéances (AP et NAP).

115
IFACI : organisme international spécialisé dans la diffusion des normes internationales de l’audit interne et des
Meilleurs pratiques de la maîtrise des risques. Il est l’organe de référence en matière de formation dans ce
domaine. www.ifaci.com IFACI : MISSION le 08/08/2017 à 10h45.

107
Un point est considéré comme non échu lorsque sa date de mise en œuvre n’est pas arrivée
à terme. Une modélisation de cette définition peut être représentée comme suit :

∑ ∑
∑ ∑ ∑
∑ ∑

En outre, cette déclinaison est affinée par degré de risque116 (risque faible, sensible117,
majeur118, inadmissible119), l’appréciation de l’effort fourni par chaque Responsable de mise en
Œuvre (RMO), pour la correction des écarts relevés dans les préconisations.

3.1.2.3 Niveau d’application des recommandations des différents corps de


contrôle de Loxia

Plusieurs entretiens (individuels, collectifs, téléphoniques) ont été mené lors de cette étude
avec les pilotes des 17 processus120 de LOXIA. Au cours de ces entretiens, des justificatifs
permettant d’approuver l’application effective des recommandations, ont été obtenu.

Certaines recommandations ont néanmoins été considérées non applicables, compte tenu
des réorganisations enregistrées au sein de LOXIA. D’autres ont vu leurs échéances être
prorogées par un Comité de Contrôle Interne et de Suivi des Recommandations.

Lorsqu’une recommandation était mise en œuvre avant sa date d’échéance, les


contrôleurs procédaient à la révision de sa date d’échéance afin de la considérer échue (plutôt
que de conserver la date d’échéance initiale, ce qui aurait été défavorable à l’amélioration
des statistiques).

116
Le risque est la probabilité d’apparition d'un évènement défavorable, un danger et son impact potentiel.
117
Les risques sensibles et faibles : sont des évènements dont la survenance n’altère pas le principe de continuité
d’exploitation de la société.
118
Un risque majeur est un risque à faible fréquence d’occurrence mais ayant un impact grave sur le
fonctionnement de la structure.
119
Un risque inadmissible est un risque dont la survenance entraverait le principe de continuité d’exploitation de
L’entreprise
120
Un pilote de processus est une personne en charge de contrôler l’application des procédures dans le système de
management qualité.

108
En définitive, le taux moyen de mise en œuvre des recommandations est de 81% au
sein de LOXIA, avec un minima de 67% et un maxima de 86%.

3.2Moyens matériels et financiers

Afin de mettre en œuvre son programmes de contrôles, le Département Contrôle


Permanent, Risques et Conformité dispose notamment :
 des habilitations de consultation et d’édition des comptes sur le système
d’information NAFA ;
 d’un parc d’ordinateurs de bureau et d’un ordinateur portable ;
 d’un accès à internet ;
 d’un budget financier pour le déploiement des contrôles.

De manière générale, ces moyens favorisent une automatisation des tâches de


contrôles, et ainsi, une amélioration des délais de suivi de la performance de LOXIA.

3.3Les outils du Contrôle permanent de LOXIA

Les outils des contrôles permanents sont validés par la Direction Générale et
régulièrement suivis lors des réunions hebdomadaires qui regroupent la Direction du Contrôle
Interne Groupe et le DCPRC de LOXIA.

Le rôle d’animation, de coordination et de supervision du système de contrôle des


activités de LOXIA, repose principalement sur la réglementation de microfinance, mais aussi
sur :
- la documentation interne (procédures, instructions, modes opératoires, notes internes,
politiques, chartes, plans d’actions, etc.) ;
- les référentiels de contrôle interne (référentiels d’autocontrôles, programmes de contrôles
hiérarchiques, programmes de contrôles du DCPRC, etc.) ;
- la cartographie des risques ;
- la base des incidents.
Une avancée du chantier de formalisation des programmes de contrôles prioritaires :

109
Au cours du premier semestre 2017, un taux de 83,33% (35/42) est observé dans le niveau de
rédaction des programmes de contrôles prioritaires. Ces programmes reposent sur près de 150
procédures spécifiques, à mettre en œuvre par les opérationnels, leurs hiérarchiques et le
DCPRC. Ces programmes sont élaborés avec pour objectifs d’améliorer l’efficacité et
l’efficience des opérations de LOXIA.

Une cartographie des risques élaborée :

La cartographie de risques de LOXIA recense 246 risques au sein de 17 processus 121. 6


risques sont inadmissibles et 50 risques sont majeurs, au sein de 15 processus. Par ailleurs, les
risques réglementaires et internes (au nombre de 11), font l’objet d’un reporting mensuel
adressé au Conseil d’Administration. Il est à noter que, le suivi des risques s’est amélioré
depuis 2014.

121
(Gestion de la qualité) Système d’activités qui utilise des ressources (personnel, équipement, matériels,
informations), pour transformer les éléments de sortie dont le résultat final attendu est un produit ou un service.

110
Répartition du nombre de risques en fonction des processus
Service 17

Logistique 21

Achat 18
Opération

Commerciale 14
Sécurité 13

Qualité 14

Opérations 18

Marketing 11

Comptabilité 13
Contrôle de gestion 16
Management

24
Ressources humaines
Informatique 12
Sur 246 risques
Engagements et affaires juridiques 13 identifiés, 24
Stratégie et Développement 11 sont imputables
au processus RH
Contrôle Permanent et des Risques 10
Contrôle

Conformité 10

Audit 11

0 5 10 15 20 25
Tableau 1 : Source: Cartographie des risques de Loxia emf, itération 2017

Aux niveaux des caisses, les contrôles inopinés sont mis en œuvre de manière à créer un effet de
surprise au tenancier de la caisse. Le contrôle de caisse vise les objectifs suivants :
– de proposer un dispositif efficace de contrôle au sein des agences ;
– de préserver la valeur des actifs et la réputation de LOXIA ;
– de promouvoir la culture de la gestion de risque ;
– de veiller à l’application des lois, règlement et normes internes ;
– de s’assurer de la fiabilité de l’information financière, ainsi que de l’efficacité et de
l’efficience des opérations.

111
Modalités des contrôles de caisses :

De manière générale, les caisses sont soumises à des contrôles exhaustifs et des
contrôles de cohérence. Les contrôles exhaustifs consistent à évaluer l’encaisse (intégralité
des devises) et à s’assurer de leur concordance avec le solde informatique.

Le contrôle de cohérences consistent à s’assurer que le nombre de briques (mille billets de dix
mille), ganses (cinq cent billets de dix mille), et liasses (cent billets de dix mille), est
équivalent à celui mentionné sur le bordereau d’ajustage documenté par le caissier.

Ces contrôles obligatoires sont généralement réalisés en fin de journée ou lorsque cela
s’avère indispensable.

Le contrôle de caisse s’effectue à l’aide d’une compteuse de billets (machine


électromécanique destinée au comptage de billets), de l’état de caisse obtenu par le logiciel
NAFA de microfinance, et d'une fiche de contrôle de caisse (tableau Excel dynamique :
confère annexe 2).

Ces éléments permettent de faire le décompte des encaisses, afin de déterminer le solde
Physique, et de le reporter dans la fiche de contrôle de caisse. Le solde théorique donné par
NAFA est ensuite comparé au solde physique, avant interprétation des résultats.

Ce contrôle permet d’obtenir les informations sur :


 l’entité contrôlée (agence, code caisse, nom du caissier, type de caisse, état de caisse) ;
 les modalités de contrôles (date de contrôle, période du contrôle, signature du caissier et
des contrôleurs) ;
 le résultat des contrôles (nombre de billets, différentes coupures, solde physique,
solde théorique, écart de caisse. Les soldes cohérents ont favorisé la validation des

112
bordereaux d’ajustage122 de caisses. Par contre, les soldes incohérents conduisent à des
procédures distinctes, selon que l’anomalie123 constatée soit opérationnelle ou non.

Solde incohérent suite à une anomalie opérationnelle :

Lorsque l’anomalie de caisse est due à la manipulation des espèces, l’état de contrôle de
caisses et le billetage d’espèces sont examinés dans le but de déterminer le type d’erreur
opérationnelle (mauvais comptage, biffage mal renseigné…). L’erreur détectée est ensuite
corrigée et les bordereaux d’ajustements, édités puis validés.

Solde incohérent suite à une anomalie non opérationnelle :

Lorsque l’écart de caisse n’est pas relatif à la manipulation des espèces, un


rapprochement est effectué entre les bordereaux de caisse (versement et retrait) et le relevé du
compte caisse concerné. De plus, chaque écriture comptable de caisse est pointée au
moyen d’un surligneur ou d’un crayon, parallèlement au bordereau de caisse, afin de
déterminer les écarts (excédents et manquants de caisses). Puis, les caisses sont clôturées avec
leur solde physique, lorsque les erreurs n’étaient pas régularisées à l’issue des contrôles.

Enfin une demande d’explication, accompagnée du bordereau d’ajustage de caisse, est


adressée au responsable de la caisse contrôlée. De manière générale, les écarts de caisses de
LOXIA, sont consécutifs à l’inexistence des petites coupures, lors des opérations de retraits et de
versements avec la clientèle.

Néanmoins, les anomalies des montants supérieurs à l’appétence du risque124 dont les causes
sont relatives à une fraude interne, font l’objet d’une provision, d’un blâme du caissier avec
restitution des fonds pouvant conduire devant les tribunaux. Ce contrôle contribue énormément à
la performance de Loxia en améliorant son résultat par l’amoindrissement des pertes de liquidité
aux caisses. Le contrôle de caisse vise également celui des caisses DAB/GAB.

122
Pièces de caisses
123
Ecart de caisse
124
Une appétence de risque est le niveau de risque accepté par la Direction Générale

113
Contrôle des approvisionnements des Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) :

Le DAB est un appareil électromécanique permettant aux clients d’effectuer différentes


transactions financières (paiements, virement, retraits, etc.), en libre-service. Le DAB est
donc considéré comme une caisse automatique.

Objectif du contrôle d’approvisionnement DAB :

Le contrôle de l’approvisionnement du DAB a pour objectif principal, d’éviter les écarts de


caisses DAB, ainsi que la rupture de fonds au sein des DAB.

Modalités des contrôles d’approvisionnement de DAB :

Le contrôle d’approvisionnement des DAB consiste à assister le gestionnaire de DAB lors de


sa gestion des DAB et notamment de s’assurer de l’inexistence d’écarts entre les soldes
théoriques et réels des DAB.

Dans la pratique, il s’agit de s’assurer de la présence des principales personnes indiquées


pour l’approvisionnement d’un DAB (chef d’agence, gestionnaire DAB, technicien des
opérations en charge de la caisse principale).

Par la suite, le solde théorique inscrit sur les tickets du DAB est comparé au solde
théorique comptable (NAFA) et au solde en caisse.

Le solde physique, ou solde réel, ou solde en caisse, intègre les liasses oubliées et les rejets.
Les « liasses oubliées » font généralement références aux retraits inscrits aux débits des comptes
des clients, mais non récupérés par les clients au niveau de l’automate. Ce sont également les
billets capturés par l’automate, suite aux dysfonctionnements d’ordre techniques (connexion,
coupure de courant, baisse de tension etc.).

114
Pour ce qui concerne les « rejets », ceux-ci sont constitués de billets triés par le DAB. En
général, il s’agit des billets mutilés. Ces billets (rejetés et oubliés), sont classés dans des cassettes
distinctes.

La phase pratique de cette étude sur le terrain a permis le rapprochement du solde physique (à
l’aide d’une compteuse de billets), avec les soldes théoriques (en provenance du DAB et du
système informatique NAFA). Les résultats des contrôles ont systématiquement été
consignés dans les fiches de contrôles de DAB (confère annexe 3), émargées par l’ensemble
des parties ayant assisté à l’approvisionnement du DAB.

De manière générale, l’indisponibilité d’une ressource indiquée pour


l’approvisionnement des DAB, a été prévenue à l’avance, pour l’organisation de la continuité de
l’activité. Par ailleurs, aucun écart DAB n’a été constaté à ce jour.

Parallèlement à la mise en œuvre des contrôles inopinés hebdomadaires des caisses, le


DCPRC a met en œuvre d’autres contrôles permanents, qui ont permis de révéler des
dysfonctionnements et de les corriger. A ce jour, la diminution des fréquences des missions
spéciales d’investigation (1 au deuxième semestre, contre 7 au premier semestre 2016),
exprime une amélioration de la performance de LOXIA.

Un plan de continuité d’activité et plan de secours informatique :

Loxia dispose d’un plan de continuité d’activité et d’un plan de secours informatique
conformément aux exigences du règlement COBAC R-2008/01 Portant Obligation D’élaboration
Par Les Etablissements De Crédit d’un Plan De Continuité de Leurs Activités.

Les scénarios retenus par ce PCA reposent sur la perte d’un bâtiment et la perte du système
d’information de Loxia. A cet effet, les professionnels du contrôle ont réfléchi sur la continuité
des activités en cas de perte d’un bâtiment abritant le siège ou une agence ainsi que la perte du
système d’information qui est au centre des activités de Loxia.

115
Cette réflexion a permis l’élaboration des procédures de communication, de déroulement des
activités en mode dégradé, l’identification d’un site de secours (bâtiment), l’identification des
ressources humaines, financières et matérielles indispensables à la continuité de l’activité, ainsi
que la mise en place d’un dispositif informatique contenant toutes les informations nécessaire à la
continuité de l’activité de Loxia.

Une mise en œuvre du PCA est effectuée au moins une fois par an pour évaluer son efficacité.
De manière générale, la mise en œuvre du PCA et du PSI de Loxia répond efficacement à la
question de la continuité de l’activité.

116
CHAPITRE 2 : Accroissement de la
performance prudentielle par le Contrôle
interne de LOXIA

Ce chapitre montre l’analyse de la performance prudentielle de LOXIA SA, à travers l’analyse des
ratios prudentiels avant d’émettre des actions d’amélioration.

Les principaux ratios faisant l’objet d’un reporting réglementaire, sont ceux donnés dans le
tableau en page suivante.

MESURE MESURE
RATIOS
NORMES AU AU VARIATION
REGLEMENTAIRES
31/12/2015 31/12/2016
Disponibilité à moins de 3 mois / Exigibilité 139% 145%
Ratio de liquidité
à moins de 3 mois ≥ 100%
Ratio de couverture des Rapport >=10% entre les FPN et l'ensemble 43,7% 40%
risques des risques pondérés
Rapport <= 800% entre la somme des 113% 113%
grands risques et les FPN
Rapport <=25% entre l'ensemble des risques
Ratio de Division des Risques
portés sur un même bénéficiaire et le 113% 113%
montant des FPN Limite interne Groupe :
45%
Limitation des opérations Produits réalisés sur opérations accessoires 18% 14%
autorisées à titre accessoire ≤ 20% du produit d’exploitation
Engagements des EMF en Engagements nets portés directement ou
faveur de leurs actionnaires, indirectement sur les actionnaires, NC NC
administrateurs, dirigeants et administrateur dirigeants et personne / fonds
personnels propres nets ≤ 20 %
Couverture des crédits par les Encours de crédits nets à la clientèle - 81% 81%

117
ressources disponibles l’encours net des crédits adossés à des
ressources externes / fonds propres nets +
dépôt de la clientèle Ŕ immobilisations
nettes ≤ 70 %
Conditions de recours aux Fonds propres nets / lignes de financement ≥ NC NC
lignes de financement 50%
100% des Fonds Propres
Ratio de couverture des 121% 120%
doivent financer les immobilisations au
immobilisations
minimum à 100 %

Tableau 2, source : élaboré par l’exposant au moyens des exigences prudentiels et des performances
réalisés par Loxia.

Les données ne sont qu’indicatives, pour des raisons de confidentialité professionnelles.


Néanmoins, tous les ratios réglementaires de LOXIA sont maîtrisés.

Les sous-sections suivantes seront consacrées à l’analyse des ratios de liquidité, solvabilité,
couverture des immobilisations, couverture de crédit par les ressources disponibles.

Le ratio de division des risques n’a pas été abordé (LOXIA n’a pas de grands risques, ni de
même bénéficiaire).

Section 1 : Présentation des ratios prudentiels

1.1 Présentation du ratio de liquidité

Entre le 31/12/2015 et le 31/16/2016, les résultats obtenus après mesures des ratios de
liquidité, sont relativement stables (de 139% à 145%), soit une augmentation de 6%.

Ces résultats se situent au-dessus du seuil fixé par la COBAC (100%). LOXIA peut donc
faire face à ses exigences à très court terme.

118
Cependant, la stabilité de ce ratio ne peut être garantie, sans une surveillance particulière de
ces agrégats qui suivent :

Numérateur du ratio Dénominateur du ratio


Libellee Pondération Libellé Pondération
Crédits sains à échoir dans les trois Dépôts des correspondants
100% 100%
mois à venir locaux
Dépôts à terme à échoir
Comptes débiteurs sains 75% 100%
dans les trois mois
Accords de refinancement Dépôts à vue de la clientèle
100% 50%
irrévocables (sous réserve) ou des membres
Avoirs chez les correspondants
Emprunts à échoir dans les
locaux à moins de 3 mois 100% 100%
trois mois
d’échéance
Refinancements à échoir
Disponibilité en caisse 100% 0
dans les trois mois
TOTAL DES RESSOURCES TOTAL DES BESOINS A
MOBILISABLES COUVRIR

Tableau 3 : élaboré par le responsable de l’étude au moyen de la réglementation COBAC.

1.1.1 Proposition d’amélioration

La liquidité de LOXIA sera inéluctablement garantie par une politique soutenue de collecte
des ressources auprès de la clientèle et une meilleure gestion de la trésorerie.

Politique de collecte de ressources

Le Contrôle interne devra donc s’assurer que LOXIA se fasse connaitre auprès de la
clientèle (moins de 50% de la population gabonaise a accès aux services d’une banque ou d’une
microfinance). Il devra veiller à l’élaboration des plans d’actions, qui pourraient concerner :

119
- la diffusion de spots publicitaires ;
- l’organisation de journées portes ouvertes ;
- la planification de rencontres et conférences commerciales auprès des structures académiques
(collèges, universités…) ;
- le déploiement des actions de communication (mécénats, sponsoring, etc.).
Ces actions permettront non seulement d’enregistrer un accroissement dans la domiciliation
des comptes, mais aussi de commercialiser les produits et les services de LOXIA, afin d’accroitre
sa performance.

La planification des budgets, coûts et délais, devra être élaborée de concert avec les organes
de gouvernance de LOXIA.

Gestion de la trésorerie

LOXIA, établissement de microfinance, n’est pas spécialisé dans l’octroi des crédits à longs
termes. De ce fait, le Contrôle Interne devra veiller au rapport :

Actif court terme


Passif court terme

A LOXIA, le résultat du ratio de liquidité est supérieur à 100%. Cet étude attire l’attention
des contrôleurs sur l’utilisation inefficace des ressources (un résultat inférieur à 100%, signifierait
que LOXIA n’est pas en mesure de répondre à ses engagements).

Par conséquent, les excédents de trésorerie, devraient faire l'objet des placements auprès des
banques commerciales gabonaises.

Ils pourront également être affectés à la souscription des bons du Trésor ou de ceux émis par
la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, conformément à l’article 9 du règlement
n°01/02/CEMAC/UMAC/COBA

120
Aussi, le stage propose au Contrôle interne, de conseiller la Direction Générale, sur la
possibilité de prendre des participations dans d’autres sociétés, dans les conditions précisées par
le règlement COBAC 2002/16, relatif à la prise de participations des EMF.

En outre, le Contrôle Interne devrait élaborer des indicateurs de surveillance des comptes de
la clientèle (notamment du stock des comptes débiteurs). Un tableau de bord orientera les actions
de pilotage, qui aboutiront à davantage de mobilisation des fonds propres (plutôt qu’une
mobilisation des dépôts de la clientèle).

L’ensemble de ces actions permettront d’accroitre la performance de LOXIA, tout en


respectant les exigences réglementaires.

1.2 Analyse du ratio de solvabilité

1.2.1 Présentation du ratio de couverture des risques

Numérateur (Fonds patrimoniaux nets ou fonds propres nets) Dénominateur


+ Capital social libéré ou dotation + Crédits à la
+ Primes liées au capital clientèle sains
+ Réserves légales + Titres de
+ Réserves obligatoires et réglementaires participation non
+ Réserves libres déduits des fonds
+ Fonds de garantie et assurance mutuelle propres ou des fonds
+ Autres fonds de financement patrimoniaux
+ Subventions à caractère de réserve (équipement) + Crédits en
+ Provisions pour risques généraux (non affectées) souffrance nets de
+ Report à nouveau créditeur provisions
+ Bénéfice net du dernier exercice clos après certification et avant + Créances en
distribution souffrance sur les
- Actions propres rachetées et détenues correspondants, net

121
- Report à nouveau débiteur de provision
- Pertes du dernier exercice clos en attente d’approbation -Provisions
- Résultat déficitaire intermédiaire de l’exercice en cours complémentaires à
- Dividendes à distribuer constituer
- Frais et immobilisations incorporelles
- Provisions complémentaires
+ Réserves de réévaluation
+ Comptes bloqués d’associés à plus d’un an
+ Titres et emprunts subordonnés

Tableau 4 : élaboré par le responsable de l’étude au moyen de la réglementation COBAC.

Entre le 31/12/2015 et le 31/12/2016, la dégradation du ratio de solvabilité n’est pas notable


(3,7 point).

1.2.2 Proposition d’amélioration

Gestion des fonds propres:

Le ratio de couverture de risques, largement au-dessus des exigences de règlementaire, révèle


la capacité de LOXIA, à mettre des crédits en place, sans se retrouver en cessation de paiement.

Néanmoins, les fonds propres de ce ratio peuvent s’accroitre, par l’ouverture du capital de la
société ou la constitution de réserves autres, que celles préconisées par le règlement CEMAC
EMF 2002/2006.

Cependant, pour que LOXIA ne soit pas dépendant des investisseurs, l’étude recommande
l’utilisation du levier de refinancement auprès des banques.

Nonobstant, cette mesure ne peut contribuer efficacement à la performance de la société, si le


contrôle interne, n’effectue pas un suivi rigoureux des indicateurs généraux de performance

122
financière (ratios d’endettements et ratios d’indépendances financière). Les actions du contrôle
interne, se matérialiseront de ce fait, par la surveillance régulière de l’impact des charges
financières (intérêts sur emprunts), sur le résultat de l’entreprise.

1.3 Analyse du ratio de couverture des immobilisations

1.3.1 Présentation du ratio de couverture des immobilisations

Dénominateur du
Numérateur du ratio
ratio
+ Fonds patrimoniaux nets ou fonds propres nets
+ Immobilisations
+ Emprunts à plus de cinq ans affectés au financement des
nettes
immobilisations

Tableau 5 : élaboré par le responsable de l’étude au moyen de la réglementation COBAC.

Entre le 31/12/2016 et le 31/12/2016, l’accroissement du ratio de couverture des


immobilisations n’est pas remarquable (-1 point).

Ce ratio néanmoins supérieur aux exigences réglementaires (100%), justifie la capacité de


LOXIA à financer l’ensemble de ses actifs immobilisés (investissement à long terme), par les
capitaux permanents.

1.3.2 Proposition d’amélioration

Le fonds de roulement de LOXIA étant positif, les recommandations énoncées lors de la


présentation du ratio de solvabilité, ne seront valables qu’en cas d’acquisition de nouvelles
immobilisations, ou d’accroissement de leurs valeurs.

123
1.4 Analyse du ratio de couverture de crédit par les ressources disponibles

1.4.1 Présentation du ratio de couverture de crédit par les ressources disponibles

Numérateur du ratio Dénominateur du ratio


+ Fonds patrimoniaux ou fonds propres
+ Encours net de crédits accordés sur ressources nets
propres + Dépôts des membres ou de la clientèle
- Encours net de crédits refinancés - Dépôts auprès de l’organe faîtier
- Immobilisations nettes

Tableau 6 : élaboré par le responsable de l’étude au moyen de la réglementation COBAC.

Au 31/12/2015 et 2016, le ratio de couverture de crédit par les ressources disponibles est
stable (81%). Ce ratio supérieur à 70%, seuil fixé par la COBAC dénote une maîtrise du risque de
crédit.

1.4.2 Proposition d’amélioration

Le stage recommande un financement des crédits à très court terme, par des refinancement.
Les crédits à plus d’un an, seront financés à partir des fonds propres. Néanmoins, le contrôle
interne devrait définir un seuil, entre ces deux solutions de financements de crédits, afin de
limiter la part qui vient diminuer le numérateur du ratio.

Par ailleurs, le Contrôle Interne devrait élaborer des indicateurs de surveillance des
engagements de la clientèle, afin d’éviter des déclassements en douteux et en contentieux.

124
Section 2 : Autres propositions d’amélioration du
contrôle interne

Cette section propose des actions d’amélioration du contrôle interne après avoir noter
quelques vulnérabilités.

2.1 Evaluation du contrôle interne

Selon les dispositions de la loi Sarbanes Oxley SOX Act et du 17eme principe du COSO, le
dispositif du contrôle interne devrait être évaluer chaque année en le comparant aux
réglementations reconnus.

Nonobstant, l’étude remarque que le dispositif de contrôle interne n’a pas fait l’objet
d’une évaluation en 2013 et 2014. Suite à cela, elle recommande au chef du DCPRC, d’évaluer
son département chaque année en le comparant aux réglementations reconnus, et de partager les
points fort et faible avec ses collaborateurs et la Direction Générale, afin de trouver un moyen
de résolution des faiblesses et d’optimisation des points forts.

2.1.1 Renforcement des ressources humaines du DCPRC

Selon le règlement COBAC R-2015/ relatif au contrôle interne dans les établissements
de crédit et aux articles 8 et 9 du règlement n097-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne
des établissements de crédit et des entreprises d'investissement. La Direction générale devrait
s’assurer que le nombre des personnes qui participent au fonctionnement du système de contrôle
interne répond convenablement à l’activité et à la taille de la structure.

Cependant l’étude note une insuffisance de la ressource humaine du DCPRC. Aussi elle
recommande soit l’augmentation de l’effectif des contrôleurs et son déploiement sur
l’ensemble des sites distants qui permettra de réduire les coûts (frais des missions des sites
distants) ainsi qu’augmentation de la fréquence des contrôles des sites distants et par conséquent
la performance de LOXIA.
ou une augmentation de la fréquence des contrôles inopinés sur l’ensemble des activités
compte tenu du climat morose de l’économie.

125
2.1.2 Renforcement des moyens de contrôle

Conformément aux articles 8 et 9 du règlement n097-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle


interne des établissements de crédit et des entreprises d'investissement l’organe exécutif doit
s’assurer que les moyens nécessaires pour l’exercice des missions de contrôle et d’audit sont
suffisants compte tenue de la taille et de l’activité de l’entreprise.

Néanmoins, l’étude remarque l’absence d’un moyen de transport, d’une caméra de


surveillance avec bande enregistreuse donnant une vue sur l’ensemble du siège et d’un
budget de fonctionnement. De ce fait, le stage recommande une allocation de ces
ressources au DCPRC. Cette allocation permettra non seulement d’augmenter les contrôles
inopinés des sites comme CLM et PK8 mais aussi d’encourager la ressource humaine de
ce département dans la recherche de la performance de la structure.

Section 3 : Reponse à la problématique posée et


confirmation ou infirmation des hypothèses

2.1 Rappelle de la problèmatique et des hypothèses

La problématique de ce travail repose sur les deux questions suivantes : « Les


microfinances agréées par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) au
Gabon réalisent-elles des niveaux de performances suffisamment captivantes pour attirer
d’autres acteurs dans le domaine ?

Aussi, le niveau de performance n’est il pas une conséquence de la qualité du


contrôle interne mis en place dans les microfinances du Gabon ? »

Pour repondre à cette problématique, les trois hypothèses suivantes ont été mis retenu.

- Le contrôle interne est une obligation dans les établissements de microfinance ;


- Le contrôle interne est un facteur d’amélioration de performances ;
- Le contrôle interne la pérennité et le développement des établissements de microfinance.

126
3.1.1 Vérification de la première hypothèse (le contrôle interne est une
obligation dans les établissements de microfinance)

Les principales règlementations internationales et sous régionales, définissent le


Contrôle interne selon les modalités qui suivent :
Le règlement 97-02 du 21
février 1997 relatif au
le COCO
contrôle interne des
(Criteria
Le établissements de crédit Règlement Règlement
on
Dispositif préconisé COSO Trumbull et des entreprises 2001/07/20 CEMAC/UMAC de
Control
guidance d’investissement enjoint 15/01 microfinance
Committe
par le comité de
e)
réglementation bancaire
et financière

Mise en place d’un Contrôle permanent * *


Mise en place d’un Audit interne *
Mise en place d’un Contrôle interne * * * * * *
Implication du Conseil d’Administration dans le
dispositif
* * * * * *
Implication de la Direction Générale relatives au
Contrôle * * * * * *
interne
Réalisation des contrôles par l’ensemble du
personnel * * * * *
Existence d’un recueil de procédures * * * * * *
Valeurs d’entreprise mettant un focus sur le
contrôle
* * * * *
Existence d’un système de contrôle des risques * * * * * *
Mise à disposition des moyens de contrôles
indispensables * * * *
à la réalisation des objectifs
Optimisation de l’information et de la
communication
* * * * * *
Fiabilité de l’information financière * * * * * *
Mise en place d’un dispositif de contrôle de la
conformité
* * * * * *
Existence d’un Contrôle externe (CAC ou
Auditeur * * *
externe)
Mise en œuvre d’une surveillance prudentielle
(contrôle de *
supervision)
Existence de modalités de conservation de
l’information
* *
Existence de normes prudentielles * *
Source : Tableau réalisé par l'exposant à partir des différents référentiels ci-dessus

127
Tableau 7 : élaboré par le responsable de l’étude au moyens des différents référentiels en matière
de contrôle interne, de la réglémentation internationnalle et sous régionale du contrôle interne.

Ces modalités suffisamment développées dans la troisième section, premier chapitre de la


première partie relative à la Réglementation internationale, sous régionale et objectif du contrôle
interne, montre clairement que la mise en place d’un dispositif de contrôle interne est une
obligation reglémentaire des établissements de crédits et de microfinances.
Ce qui particepe à la confirmation de l’hypothèse selon laquelle « le contrôle interne est une
obligation dans les établissements de microfinance. »

Si la reglementation internationnales et sous régionales confirme la première, qu’en est il de


la deuxième ?

3.1.2 Vérification de la deuxième hypothèse « le contrôle interne est un facteur


d’amélioration de performances »

Le cadre pratique de cette étude axé sur le contrôle interne comme outil de performance
de Loxia emf montre, non seulement l’existence d’un contrôle interne qui dans son organisation à
quatre niveaux de contrôle (contrôle opérationnel, contrôle permanent de second niveau, audit
interne et organe délibérant ou exécutif), ses moyens et ses outils de contrôle respecte les
dispositions reglémentaires internationnalles et sous régionale.

Mais aussi l’impact de ce contrôle interne sur la performance prudentielle de cette entité. En
effet, nonobstant le climat morose de l’économique gabonaise, Loxia parvient à tirer son épingle
du jeu. Et cela est remarquable par la variation plus ou moins bonne de ses ratios prudentiels de
2015 à 2016 (confère section 1 : présentation des ratios prudentiels de Loxia du chapitre 1 et
troisième).

Les performances prudentiels de Loxia emf mettent en lumière la potentialités de rentabilité


que garantie le secteur de la microfinance gabonaise, à condition de se conformer à la

128
reglémentation internationale et sous régionale sur le contrôle interne dans l’ensemble des entités
qui exercent dans ce domaine.

Cela permet aussi de confirmer l’hypothèse selon laquelle « le contrôle interne est un
facteur d’amélioration de performances ».

3.1.3 Vérification de la troisième hypothèse le « contrôle interne favorise la


pérennité et le développement des établissements de microfinance »

la troisième section (Réglementation internationale, sous régionale et objectif du contrôle


interne) du premier chapitre de la première partie de ce travail. Montre que le contrôle interne
trouve ses origines dans les objectifs de croissance des entreprise et de préservation de patrimoine
des actionnaires. Ainsi que l’importance de certains outils et fonction du contrôle interne tels que
le PAC et la sécurité informatique etc. garantissent la pérénité et le développement des
établissements de microfinance.

le développement de Loxia emf de 2010 à 2017 confirme cette assertion. En effet, de 2010 à
2017, Loxia compte déjà 3 agences au niveau de Libreville à savoir (Carrefour Léon Mba, PK8 et
Nzeng Ayong), une agence à Port-gentil et une autre à Franceville. Celà montre que cette
structure se developpe et que ces performances sont appréciables.

129
CONCLUSION

L’étude sur le thème de « l’incidence du contrôle interne sur la performance des


établissements des microfinances », a permis d’appréhender les notions de microfinance, de
contrôle interne et de performance.

Pour ce qui concerne la microfinance, l’étude a non seulement permi de comprendre le


concept par sa définition, son père fondateur (Muhammad Yunus), son objectif premier qui est
de participer à l’éradication de la pauvreté en permettant aux plus démunis de développer des
activités génératrices de revenus, et en les accompagnants par des actions de formation et de
conseil.

Mais également d’avoir une idée sur leur classification (première, deuxième et troisième
catégorie), les première techniques de microfinance (tontine, usurier, mutuelle etc,) ainsi que
l’évolution de ce secteur au gabon de 2015 à 2016 (14 établissements de microfinance agréés
pour un total de 61 agences en 2016).

Pour ce qui est du Contrôle Interne, ses objectifs de croissance des entreprises et de
préservation du patrimoine des actionnaires, ont évolué sous l’influence de plusieurs
réglementations internationales et sous régionales, parmi lesquelles les référentiels COSO,
COCO, AMF, TRUMBULL GUIDANCE et COBAC.

Aujourd’hui, le Contrôle Interne est en quête perpétuelle de l’efficacité et de l'efficience


des opérations, de la fiabilité des informations financières, ainsi que de la conformité aux lois et
règlements.

Il est ainsi un moyen mis en œuvre, afin d'aider les organisations à être performantes, en
réalisant leurs objectifs et en enregistrant les meilleurs résultats possibles.

La performance quant à elle a été défini en terme d’efficacité (capacité pour une organisation,
à atteindre ses objectifs) et d’efficience (le fait d'atteindre les meilleurs résultats possibles,
avec les moyens mis en œuvre.). Avant de voir les quatres grand type de performance des

130
entreprises (performances financières, performances organisationnelles, performances
commerciales, Responsabilité Sociétale) et leur évaluation.

L’étude c’est plus focalisée sur la performance financière des entreprises et la performance
prudentielle des microfinances ainsi que la relation qui existe entre la notion de performance et de
contrôle interne. Cette relation a été mis en lumière par l’analyse du dispositif de contrôle interne
et des performances de Loxia emf de 2015 à 2016.

LOXIA est une organisation agréée en tant qu’établissement de microfinance, pour permettre
l’accès permanent à une gamme de services financiers de grande qualité, adaptés aux besoins des
personnes exclues du système financier classique. Ces services incluent non seulement les
opérations de collecte d’épargne, d’octroi de crédits, de placements financiers, et de change de
devises, mais aussi celles, de location de coffre-fort, de crédit-bail, et d’émission de moyens de
paiements.

Son organisation a bénéficié de l’expérience du Groupe BGFIBank, lors de la mise en


place de son dispositif de contrôle interne. Ce dispositif englobe trois niveaux de contrôles
(contrôles opérationnels, contrôles du DCPRC et contrôles périodiques).

La contribution du DCPRC à la performance de LOXIA, a été appréhendée par les travaux


d’analyse de l’influence du dispositif de contrôle interne de LOXIA, sur sa performance
(notamment prudentielle) mais aussi la mise en oeuvre des contrôles tels que :

- des contrôles exhaustifs et de cohérence des caisses ;


- des contrôles des opérations des DAB, qui consistaient à rapprocher leurs soldesphysiques et
théoriques ;
- du suivi des recommandations, qui consistait à élaborer les statistiques générales de mise en
œuvre des préconisations.

131
Les activités effectuées par le DCPRC, permettent de surveiller le risque de fraude et de
mettre en œuvre des recommandations à fortes valeurs ajoutées (augmentation des crédits, vente
des produits, accroissements des dépôts, etc.).

Malgré l’observation d’une performance incontestable, à travers le respect des exigences


réglementaires, le stage à néanmoins émis de nombreuses recommandations. Celles-ci visent
principalement l’amélioration des politiques de collectes de ressources, de gestion de trésorerie et
d’accroissement des fonds propres.

La finalité de ces préconisations est d’optimiser le pilotage de LOXIA, dans le strict respect des
ratios de liquidité, de couverture de risques, de couverture des immobilisations et de couvertures
des crédits par les ressources disponibles.

Cette analyse de la performance de l’influence du DCPRC sur la performance prudentielle de


Loxia a permis de confirmer les hypothèse retenu pour cette étude « le contrôle interne est une
obligation dans les établissements de microfinance, le contrôle interne est un facteur
d’amélioration de performances, le contrôle interne favorise la pérennité et le
développement des établissements de microfinance. »

Ce qui permet de repondre de manière positive aux problématiques suivantes : « Les


microfinances agréées par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) au
Gabon réalisent-elles des niveaux de performances suffisamment captivantes pour attirer
d’autres acteurs dans le domaine ?

Aussi, le niveau de performance n’est il pas une conséquence de la qualité du contrôle


interne mis en place dans les microfinances du Gabon ?

L’étude ne peut s’achever sans une interrogation sur la solidité du contrôle interne, pour la
réalisation des objectifs d’externalisation des établissements de microfinance gabonaise.

132
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 19
Problématique : ........................................................................................................................... 20
Objectif général et finalité de l’étude : ......................................................................................... 21
Objectifs spécifique de l’étude : ................................................................................................... 21
Hypothèses de travail : ................................................................................................................ 21
Intérêt du sujet : .......................................................................................................................... 22
La délimitation du champ de l’étude : ......................................................................................... 22
Démarche de travail : .................................................................................................................. 22
Technique d’investigation : ......................................................................................................... 23
Observations et entretiens : ......................................................................................................... 23
Collecte des données : .................................................................................................................. 23
Examination des informations collectées : ................................................................................... 24
Outils utilisés : ............................................................................................................................. 24
Eventuelles difficultés rencontrées dans le cadre des investigations : ........................................... 25
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA NOTION DE MICROFINANCE ET
DE CONTRÖLE INTERNE. ........................................................................................................ 26
PREMIER CHAPITRE : GÉNÉRALITÉ SUR LA MICROFINANCE ET LE CONTRÔLE INTERNE ........... 27
Section 1 : Les fondamentaux de la microfinance ............................................................................................... 27
1.1 Définition et objectif de la micro-finance : ........................................................................................ 27
1.1.1 Classification des établissements de microfinance ............................................................................ 29
1.1.2 Origine de la microfinance ................................................................................................................. 29
Section 2 : La microfinance au gabon ................................................................................................................. 33
2.1 Configuration du secteur de la microfinance en 2015 ........................................................................ 33
2.1.1 Configuration du secteur de la microfinance en 2016 ........................................................................ 34
Section 3 : Réglementation internationale, sous régionale et objectif du contrôle interne. ................................. 35
3.1 Réglementation internationale sur contrôle interne ........................................................................... 35
3.1.1 Le COSO 1 et 2 :................................................................................................................................ 35
3.1.2 Le COCO : ......................................................................................................................................... 37
3.1.3 Le Trumbull guidance : ...................................................................................................................... 38
3.1.4 L’Autorité des Marchés Financier : ................................................................................................... 39
3.2 Principaux règlements sous régionale sur le contrôle interne dans les EMF : ................................... 40
3.2.1 Définition du contrôle interne des banques par la COBAC : ............................................................. 40
3.3 Définition du contrôle interne des établissements de microfinance par la COBAC : ........................ 41
3.4 Les objectifs du contrôle interne ........................................................................................................ 43
3.4.1 Le contrôle interne comme moyen de croissance des entreprises ...................................................... 44
3.4.2 Contrôle interne comme moyen de protection du patrimoine des entreprises ................................... 44

133
3.4.3 Le contrôle interne comme outil de performance .............................................................................. 45
3.4.4 Respect des lois, règlements et contrats ............................................................................................. 46
3.4.5 La fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles .......................................... 46
3.4.6 L’efficacité et l’efficience des opérations .......................................................................................... 47
DEUXIÈME CHAPITRE : ORGANISATION DU CONTRÔLE INTERNE DANS LES MICROFINANCES ET
QUELQUES CAS D ’ APPLICATIONS DES MISSIONS DE CONTRÔLE INTERNE . ................................. 49
Section 1 : Organisation du contrôle interne dans la microfinance selon la réglementation internationale : ...... 49
1.1 Organisation du contrôle interne selon le comité de réglementation bancaire et financière Français 50
1.1.1 Les différents niveaux de contrôle selon la réglementation bancaire et financière française
(règlement n097-02 du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des
entreprises d'investissement) ........................................................................................................................... 50
1.1.2 Principe de base d’un dispositif de contrôle interne en EMF ............................................................. 53
Section 2 : Structure minimale du contrôle interne en EMF selon la COBAC.................................................... 55
2.1 Les missions du contrôle interne :...................................................................................................... 56
2.2 Les missions des commissaires aux comptes et des auditeurs externes : .................................................. 57
2.3 Les missions de la Commission Bancaire : ............................................................................................... 57
Sections 3 : Quelques cas pratiques des contrôles internes en microfinance. ...................................................... 58
3.1 Non-conformité des ouvertures de comptes : ..................................................................................... 58
3.1.2 Lutte contre le blanchiment : ............................................................................................................. 59
3.1.3 Le dépôt à terme: ............................................................................................................................... 60

DEUXIEME PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA PERFORMANCE ET DE LA


RELATION QUI EXISTE ENTRE LE CONTRÖLE INTERNE ET LA PERFORMANCE. .. 62
Premier chapitre : notion de performance ................................................................................... 63
Section 1 : Performance des entreprises .............................................................................................................. 63
1.1 Généralités sur la performance des entreprises .................................................................................. 63
1.1.1 Indicateurs de performance financière ............................................................................................... 64
1.1.2 Mesure de la performance financière selon Alfred Sloan (1875-1966) ............................................. 65
1.13 Principaux indicateurs généraux de performance financière ................................................................... 69
1.2 Mesure de la performance selon Roberd Kaplan et David Norton(1945) .......................................... 71
1.3 Indicateurs prudentiels de performance en zone CEMAC ................................................................. 71
Section 2 : Indicateurs de rentabilité d’une agence de microfinance ................................................................... 73
2.1 Détermination de la marge d’intermédiation et du PNI ............................................................................ 73
2.1.1 Le taux de cession interne ...................................................................................................................... 75
2.1.2 Le PNB (Produit net bancaire) ........................................................................................................... 76
2.1.3 Les frais de fonctionnement ............................................................................................................... 77
Section 3 : Performance organisationnelle, sociétale et commerciale. ................................................................ 78
3.1 Définition de la performance organisationnelle ................................................................................. 78
3.1.1 Evaluation de la performance organisationnelle ................................................................................ 78
3.2 Définition de la performance sociétale : ................................................................................................... 79
3.2.1 Evaluation de la performance sociétale : ........................................................................................... 79
3.3 Définition de la performance commerciale ............................................................................................... 79
3.3.1 Appréciation de la performance commerciale ........................................................................................ 80

Chapitre 2 : influence du dispositif de contröle interne sur la performance des entreprises......... 81


Section 1: Impact de la gestion des risques sur la performance des Etablissements de microfinance ................. 81
1.1 Définition du risque ........................................................................................................................... 81
1.1.1 La régulation prudentielle comme dispositif de protection contre le risque d’insolvabilité .............. 82
1.1.2 Impact de la gestion du risque opérationnel sur la performance ........................................................ 84

134
Section 2 : Impact du plan de continuité d’activité (PCA) sur la performance des entreprises ........................... 85
1.1 Définition du plan de continuité d’activité par la réglementation bancaire et financière et la Business
Continuity Institute ......................................................................................................................................... 86
2.1.1 Définition de la continuité d’activité et du PCA selon la COBAC .................................................... 86
2.1.2 Importance plan de continuité d’activité ............................................................................................ 87
2.1.3 Impact du PCA sur la pérennité des entreprises ..................................................................................... 88
Section 3 : Impact de la sécurité informatique sur la performance des entreprises ............................................. 89
2.1 Définition du concept ......................................................................................................................... 90
3.1.1 Objectifs de la sécurité informatique ................................................................................................. 90
3.1.2 Quelques vulnérabilités du système d’information et leurs impacts sur la performance des
entreprises ....................................................................................................................................................... 92
3.1.3 Quelques pistes de sécurisation du système d’information. ............................................................... 94

TROISIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DU CONTRÖLE INTERNE COMME OUTIL


DE PERFORMANCE DE LOXIA EMF. .................................................................................... 96
Chapitre 1 : Influence du dispositif de contrôle interne sur la performance de LOXIA .............. 97
Section 1 : Structure d’accueil ............................................................................................................................. 97
1.1 Création de LOXIA ........................................................................................................................... 97
1.2 Métiers de LOXIA ............................................................................................................................. 98
1.3 Activités de LOXIA ........................................................................................................................... 98
Section 2 : Impact des corps de contrôles et de la gouvernance sur la performance de LOXIA ........... 100
2.1 Contrôle prudentiel, externe et interne ............................................................................................. 100
2.1.1 Contrôle prudentiel .......................................................................................................................... 100
2.1.2 Contrôle externe ............................................................................................................................... 100
2.2 La gouvernance de LOXIA .............................................................................................................. 102
2.2.1 L’Assemblée Générale des Actionnaires ......................................................................................... 103
2.2.2 Le Conseil d’Administration ............................................................................................................ 103
2.2.3 La Direction générale ....................................................................................................................... 104
Section 3 : Influence de l’organisation du Contrôle permanent sur la performance de LOXIA .................... 105
3.1 Moyens du contrôle permanent de LOXIA ...................................................................................... 105
3.1.1 Moyens humains .............................................................................................................................. 105
3.1.2 Suivi des recommandations ............................................................................................................. 106
3.1.2.1 Objectif du suivi des recommandations ....................................................................................... 107
3.1.2.2 Modalités de suivi des recommandations .................................................................................... 107
3.1.2.3 Niveau d’application des recommandations des différents corps de contrôle de Loxia .............. 108
3.2 Moyens matériels et financiers ........................................................................................................ 109
3.3 Les outils du Contrôle permanent de LOXIA .................................................................................. 109
CHAPITRE 2 : Accroissement de la performance prudentielle par le Contrôle interne de
LOXIA ...................................................................................................................................... 117
Section 1 : Présentation des ratios prudentiels .................................................................................................. 118
1.1 Présentation du ratio de liquidité ..................................................................................................... 118
1.1.1 Proposition d’amélioration............................................................................................................... 119
1.2 Analyse du ratio de solvabilité ......................................................................................................... 121
1.2.1 Présentation du ratio de couverture des risques ............................................................................... 121
1.2.2 Proposition d’amélioration ............................................................................................................... 122
1.3 Analyse du ratio de couverture des immobilisations ....................................................................... 123
1.3.1 Présentation du ratio de couverture des immobilisations ................................................................. 123
1.3.2 Proposition d’amélioration ............................................................................................................... 123

135
1.4 Analyse du ratio de couverture de crédit par les ressources disponibles.......................................... 124
1.4.1 Présentation du ratio de couverture de crédit par les ressources disponibles ................................... 124
1.4.2 Proposition d’amélioration ............................................................................................................... 124
Section 2 : Autres propositions d’amélioration du contrôle interne .................................................................. 125
2.1 Evaluation du contrôle interne ............................................................................................................. 125
2.1.1 Renforcement des ressources humaines du DCPRC ............................................................................ 125
2.1.2 Renforcement des moyens de contrôle ................................................................................................. 126
Section 3 : Reponse à la problématique posée et confirmation ou infirmation des hypothèses ........................ 126
2.1 Rappelle de la problèmatique et des hypothèses .............................................................................. 126
3.1.1 Vérification de la première hypothèse (le contrôle interne est une obligation dans les établissements
de microfinance) ........................................................................................................................................... 127
3.1.2 Vérification de la deuxième hypothèse « le contrôle interne est un facteur d’amélioration de
performances » .............................................................................................................................................. 128
3.1.3 Vérification de la troisième hypothèse le « contrôle interne favorise la pérennité et le développement
des établissements de microfinance » ........................................................................................................... 129
CONCLUSION ................................................................................................................................................. 130

136

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