Revue de presse des Annales
Randomized clinical trial of laparoscopic
versus open abdominal rectopexy for rectal
prolapse
Solomon MJ, Young CJ, Eyers AA, Roberts RA. Br J
Surg 2002 ; 89 : 35-9
Introduction : Le but de cette essai était de comparer les
résultats cliniques subjectifs et les données objectives de
la réponse immunitaire postopératoire après cure chirur-
gicale du prolapsus rectale mené par voie laparoscopique
ou ouverte. La cure laparoscopique est réalisée de la
même manière que dans la technique ouverte sans résec-
tion colique.
Méthode : Quarante patients ayant un prolapsus com-
plet du rectum ont été randomisés avant l’intervention en
deux groupes : rectopexie par chirurgie laparoscopique
ou chirurgie ouverte. Les patients avaient donné leur
consentement pour un programme de suivi postopéra-
toire : réalimentation liquide et mobilisation à j1 après
l’intervention, réalimentation solide à j2, et sortie de
l’hôpital avant j5. Leur compliance à ce programme ainsi
que la douleur et la mobilité postopératoires étaient
évaluées « en aveugle » par un médecin indépendant. La
consommation de morphine selon la méthode d’analgésie
contrôlée par le patient (PCA) était aussi relevée. La
réponse immunitaire et endocrine ainsi que la fonction
respiratoire étaient aussi mesurées.
Résultats : Près de 75 % des objectifs du programme
postopératoire ont été atteints dans le groupe traité par
laparoscopie contre seulement 37 % dans le groupe traité
par voie ouverte (p < 0,01). Des différences significatives
étaient relevées en faveur de la laparoscopie concernant
le recours aux morphiniques, la douleur et le score de
mobilité postopératoires. Des différences concernant la
réponse immunitaires en faveur de la laparoscopie étaient
relevées sur le dosage des catécholamines urinaires,
l’interleukine-6, la cortisolémie et la protéine C-réactive.
Aucune différence n’était relevée sur la fonction respira-
toire mais la morbidité bronchopulmonaire postopératoire
était significativement plus importante après chirurgie
ouverte (p < 0,05). Aucun des critères de jugement objec-
tifs ou subjectifs n’a montré une quelconque supériorité
de la voie ouverte, à part la durée d’intervention qui était
plus courte avec cette voie (102 contre 153 min, p < 0,01).
Conclusion des auteurs : Cette essai a montré la
supériorité (critères objectifs et subjectifs) de la recto-
pexie par laparoscopie pour le traitement du prolapsus
rectal. Les avantages de cette voie sont essentiellement
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observés à court terme, mais il n’y a aucune preuve du
moindre effet délétère à plus long terme de la laparosco-
pie.
Commentaires de la rédaction : Cette étude d’excel-
lente qualité méthodologique confirme la supériorité de
la rectopexie par laparoscopie.
S0003394402007290/BRV
Preoperative radiochemotherapy
and sphincter-saving resection for T3
carcinomas of the lower third of the rectum
Rullier E, Goffre B, Bonnel C, Zerbib F, Caudry M,
Saric J. Ann Surg 2001 ; 234 : 633-40
Objectifs : Les cancers du tiers inférieur du rectum
(c’est-à-dire située à 6 cm ou moins de la marge anale)
sont habituellement traités par amputation abdominopé-
rinéale, surtout les lésions classées T3. Peu de données
sont disponibles concernant l’effet de la chimiothérapie
associée à la radiothérapie préopératoire afin d’augmenter
le taux de conservation sphinctérienne en cas de cancer
du bas rectum. Le but de cette étude a été d’évaluer les
résultats opératoires, fonctionnels et carcinologiques
d’une radiochimiothérapie préopératoire suivie d’une
intervention conservatrice de la fonction sphinctérienne
pour des cancers T3 du tiers inférieure du rectum.
Méthodes : Entre 1995 et 1999, 43 patients ont eu une
radiochimiothérapie préopératoire suivie d’une conserva-
tion sphinctérienne pour un cancer du bas rectum située à
une distance moyenne de 4,5 cm de la marge anale
(extrêmes : 2–6 cm) ; 70 % des lésions étaient situées à
moins de 2 cm du sphincter anal. Il y avait 40 tumeurs T3
et trois T4. Les patients recevaient une radiothérapie
préopératoire à la dose moyenne de 50 Gy, et une
chimiothérapie concomitante avec 5-FU en perfusion
continue (n = 36) ou en bolus (n = 7). Une résection avec
conservation sphinctérienne était réalisée six semaines
plus tard, utilisant une dissection intersphinctérienne dans
25 cas. L’anastomose coloanale était associée à un
réservoir colique dans 86 % des cas, et à une stomie
temporaire dans 100 % des cas.
Résultats : Aucun décès postopératoire lié à la radio-
chimiothérapie ou à la chirurgie n’était noté. La toxicité
aiguë était surtout représentée par la diarrhée (54 % de
grade 1 ou 2). Quatre fistules anastomotiques et deux
hématomes pelviens étaient observés ; tous les patients
sauf un ont eu une fermeture de la stomie. Les marges de
résection distales et latérales étaient respectivement de
23 ± 8 mm et de 8 ± 4 mm et étaient négatives chez 98 %