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ministère de l’éducation nationale

français
3e
Livret de corrigés

Rédaction
Karima Issad
Sandrine Kouache

Mise à jour 2012


Blandine Bihorel

Coordination
Anne-Christine Simon

Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit
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© Cned – 2009

Directeur de la publication Serge Bergamelli


Achevé d’imprimer le 31 décembre 2012
Dépôt légal 1er trimestre 2013
3, rue Marconi - 76130 Mont-Saint-Aignan
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c Séquence 7

A. L’engagement littéraire
SÉQUENCE 7
Séance 1

1- Vers une définition de l’engagement


a) « être engagé » signifie « être employé », « être mis au service de… »
b) « Les discussions s’engagent » signifie qu’elles commencent.
c) Le terme « engagé » signifie ici « qui prend position activement sur les problèmes
politiques ou sociaux de son temps. »
d) « je m’engage à » veut dire « je fais la promesse de ».
e) Les positions intellectuelles et politiques de l’écrivain lui ont valu l’exil.
f) Le mot « engagement » dans un contexte sportif, le football en particulier, représente
l’action de mettre en jeu le ballon au début d’une partie.
2- Le rôle de l’écrivain engagé
a) Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as mis en évidence, lors de ta prestation à l’oral, les points suivants :
Virgile est un poète latin du Ier siècle av. J.-C. Après avoir publié Les Géorgiques, il
entreprit une grande épopée nationale, L’Énéide, qu’il ne put terminer. Ce poème
épique est composé de douze chants qui racontent l’établissement des Troyens en
Italie et annoncent la fondation de Rome.
2) Si tu as fait l’effort de construire des phrases correctes.
3) Si tu as enchaîné tes phrases avec logique.
4) Si tu as fait des efforts d’élocution (articulation et force de la voix)
b) En 1942, la France vit sous l’occupation allemande.
c) Le poète doit non seulement exprimer les sentiments humains, mais aussi porter un
jugement sur le monde qui l’entoure, quitte à défendre ses opinions avec force.
d) Aragon met en évidence la légitimité de la poésie (le « chant ») pour tous les opprimés,
ceux qui n’ont aucun autre moyen de se défendre que l’écriture du poète.
e) La force de l’écrivain tient à la pérennité (immortalité) de ses textes : on peut lui ôter la
vie, ses écrits survivront.

B. Engagement et genres littéraires


L’extrait 1 est tiré d’une chanson, l’extrait 2 d’un poème. L’extrait 3 est issu, lui, d’un roman. Le
dernier extrait est le fameux « monologue de Figaro », acte V scène 3, de la pièce de théâtre de
Beaumarchais.

C. Les causes de l’engagement littéraire


1- Renaud condamne toutes les formes de souffrance infligées aux enfants.
2- Victor Hugo condamne le travail imposé à de très jeunes enfants.
3- Dans son roman, Le Dernier Jour d’un condamné, Victor Hugo s’engage contre la peine de
mort.
4- Dans sa pièce Le Mariage de Figaro, Beaumarchais met en valeur, par le biais de son
personnage, le valet Figaro, les griefs accumulés contre la noblesse, « les Puissants »,
quelques années avant la Révolution Française. La pièce a été censurée pendant six ans.

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A. Situer et comprendre le texte
Séance 2

1- Le paratexte nous permet de savoir que ce texte a été écrit en 1944, c’est-à-dire pendant la
seconde guerre mondiale, lorsque la France était occupée par les Allemands.
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Séquence 7 c

2- Il s’agit d’un poème, comme en témoignent la présentation du texte en plusieurs strophes,


l’utilisation d’anaphores nombreuses en début de vers, la régularité des vers (7 syllabes).
3- L’auteur Jean Tardieu est un militant antinazi ayant participé à la Résistance par ses écrits,
tel ce poème dénonçant le massacre d’Oradour.
4- La révolte du poète s’explique par les atrocités commises sur la population civile par les nazis.
5- Les interventions du poète apparaissent dans la troisième et la quatrième strophe : « j’ai
peur d’entendre » v. 11, « je n’ose pas » v. 12, « je ne peux pas » v. 15, « je crie et hurle »
v. 17, « je n’ose plus » v. 26.
6- Le poète s’adresse au village lui-même qu’il tutoie : « tes blessures », « ton sang », « tes
ruines », « ton nom » v. 13, 14, 16, 27.
7- À partir du vers 30, l’emploi du déterminant possessif « nos » dans «nos cœurs ne
s’apaiseront … » marque l’implication de tous dans cette tragédie.

B. Le vocabulaire et les figures de style


1- Le vocabulaire
a) Les mots appartenant au champ lexical de la violence sont : « blessures » v. 13,
« ruines » v. 14, « crie et hurle » v. 17, « éclate » v. 18, « coups » et « assassins » v. 19,
« épouvantée » v. 20, « folie » v. 23.
b) L’évocation d’un village paisible où règne la joie et la vie contraste avec celle d’un village
anéanti : « plus d’enfants » v. 6, « plus de rires » v. 7, « plus d’amour » v. 9, « plus de
chansons » v. 10.
c) Le mot « meules » évoque l’été, le blé et le pain.
2- Les figures de style
a) On peut relever l’anaphore de l’expression « Oradour n’a plus… » dans la première
strophe et l’anaphore de « plus de… » dans la deuxième ; ces deux anaphores sont
ensuite reprises dans la cinquième strophe.
b) Ces anaphores créent un effet d’insistance. Elles mettent en évidence combien la
destruction d’Oradour est totale, par l’utilisation répétée de la forme négative.
c) Les allitérations en [k] sont nombreuses : « …je crie…/ chaque fois qu’un cœur éclate /
sous les coups des assassins. »
d) La comparaison est « comme la nuit ».
e) Jean Tardieu appelle ses contemporains à la vengeance, dans le contexte de
l’occupation nazie, et à la Résistance.
3- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as rédigé un texte construit en plusieurs parties :
• présentation du poème, de son auteur, du contexte historique
• principaux points de commentaires à retenir (bilan des questions posées sur le texte)
• une conclusion.
2) Si tu as employé des phrases correctement construites et ponctuées.
3) Si tu as limité le nombre d’erreurs d’orthographe dans ton texte.

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c Séquence 7

A. Réponses aux questions


Séance 3

1- Le poème compte quatre strophes : deux quatrains (strophes de quatre vers) suivis de deux
tercets (strophes de trois vers).
2- Ce poème à forme fixe s’appelle un sonnet.
3- Ce sont des décasyllabes (vers de dix syllabes).
4- Les trois différentes qualités de rimes sont les rimes pauvres (un son commun), les rimes
suffisantes (deux sons communs) et les rimes riches (trois sons et plus communs).
Ex. : Rimes pauvres : demain / poings
Rimes suffisantes : amour / cours
Rimes riches : g r i s e s / é p r i s e.
5- Les rimes sont croisées (ABAB) et non embrassées (ABBA) comme l’imposait la forme fixe
du sonnet.
6- Dans le vers 6, on relève l’allitération en [s] : « qui saignes sans cesse ». La douleur est
rendue plus sensible encore au lecteur, plus insistante, plus lancinante par cet effet sonore.
7- On peut relever l’enjambement du vers 1 sur le vers 2, celui du vers 3 sur le vers 4, ou bien
encore celui du vers 11 sur le vers 12. La présence de ces enjambements, parfois même
d’une strophe à l’autre (strophes 3 à 4), contribue à suggérer une douleur qui n’en finit
pas, qui déborde de toutes parts.
8- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) Tu connais ton texte par cœur.
2) Tu as réussi à le réciter sans oublier de vers, sans mélanger leur ordre.
3) Tu as respecté la tonalité du poème.
4) Tu as respecté les jeux de sonorités, les liaisons, les rimes.
5) Tu as respecté le rythme du texte.
6) Tu as fait des efforts au niveau de ton élocution.
7) Tu as évité, pendant que tu récitais, tous les gestes parasites…

Séance 4
A. Découvrir les textes et leurs auteurs
1 - Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as réalisé deux fiches distinctes, une concernant René Char, l’autre concernant
Robert Desnos.
2) Si tu as sélectionné seulement les informations les plus importantes sur ces deux poètes.
3) Si tu as employé des phrases correctement construites et ponctuées.
4) Si tu as limité le nombre d’erreurs d’orthographe dans ton texte.
Voici les éléments que nous jugeons importants :
Informations biographiques et bibliographiques sur René Char et Robert Desnos :
René Char (1907-1988) poète français. Son œuvre est marquée par le surréalisme et son
engagement dans la Résistance. Le recueil Fureur et mystère (1948) regroupe les écrits de

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Miro).
Robert Desnos (1900-1945) poète français mort en déportation. Son œuvre évolua du
surréalisme (avec André Breton) vers un lyrisme plus quotidien. Sa poésie était marquée
par l’humour, la fantaisie, le rythme. L’aventure de la Résistance, jusqu’au sacrifice de
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Séquence 7

la période de guerre (dont les Feuillets d’Hypnos). Son œuvre exalte les forces de vie contre
l’intelligence et la fatalité. Char collabora régulièrement avec des artistes (Matisse, Picasso,
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sa vie, lui a inspiré de poignants poèmes, marqués par l’espoir et l’amour de la vie. Ses
principaux recueils sont La Liberté ou l’Amour (1927), Corps et biens (1930), Domaine public
(posthume, 1952).
2- Pour ces deux résistants, les périodes de veille, pour guetter l’ennemi ou agir de nuit, ont
certainement été des moments marquants. L’état de veille peut aussi se comprendre dans
un sens figuré. La veille du résistant pendant le sommeil des autres hommes signifie, en
fait, la clandestinité. Enfin, la veille désigne fondamentalement l’attention, la vigilance du
poète à ce qui arrive aux autres hommes et, au besoin, son engagement pour défendre les
droits de ses frères.

B. « Demain » de Robert Desnos : un message d’espoir


1- Un poème construit pour convaincre
a) Le poème est composé de trois quatrains, les vers sont des alexandrins qui comportent
souvent une coupe à l’hémistiche (milieu du vers).
b) Une forme aussi classique est facilement mémorisable, et la transmission orale du
message est rendue, elle aussi, plus aisée en ces temps de clandestinité.
c) Nous pouvons relever le pronom personnel « j’ » au vers 1, « t’ » au vers 2, désignant
« demain » auquel s’adresse le poète, puis le pronom personnel « nous » aux vers 5, 6,
7, 9, 11 et 12. Cette progression marque le passage d’un engagement personnel (je =
le poète) à un engagement collectif (nous = le poète et les résistants).
d) La première strophe est celle de l’attente (vers 2) puis la deuxième, qui commence par
la conjonction de coordination « mais », marque une nuance en insistant sur l’« état de
veille » et la lassitude qui en découle. Enfin la troisième strophe s’ouvre sur un « or »,
qui rompt avec la strophe précédente pour aller vers un espoir convaincu.
2- Un poème traversé par la thématique du temps
a) Le poème contient une majorité de verbes au présent (« peut » v. 4, « vivons » v. 12 ...),
un verbe au conditionnel au vers 1 et un verbe au futur au vers 12.
b) Le poète a utilisé une majorité de verbes au présent car il décrit le moment qu’il vit ; le
présent étant le temps de la certitude, il traduit aussi la confiance de l’auteur.
On peut interpréter le choix du conditionnel au vers 1, « j’aurais », comme un défi
lancé à lui-même.
Le futur « prouvera » apparaît comme une promesse de jours meilleurs.
c) Les compléments de temps qui marquent la durée sont : «  cent mille ans » au vers 1,
« depuis trop de mois » au vers 5.
Les noms qui traduisent un moment sont : « demain » au vers 2, « le matin » et « le
soir » au vers 4, « jour » au vers 10, et « l’aurore » au vers 11.
d) L’instant est synonyme de vitalité, de dynamisme, tandis que ce qui dure semble
pesant ; mais c’est bien cela que vivent tous ceux qui doivent être patients, en attente,
pour survivre à l’occupation.
3- Un poème codé pour échapper à la censure
a) Le poème ne contient pas de références explicites à la situation historique, ce qui
aurait été dangereux. Les allusions sont implicites (à comprendre, mais non dites).

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b) C’est dans la deuxième strophe que les allusions à la vie clandestine et à ses contraintes


sont les plus visibles : « nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille » vers 7,
« À maint bruit vite éteint » vers 8.
L’allégorie (personnification d’une abstraction), fréquente dans la littérature engagée,
est présente ici : « le temps, vieillard souffrant de multiples entorses » au vers 3. Ainsi
Desnos rend-il compte de la patience dont il faut faire preuve pour endurer l’attente de
jours meilleurs.
c) Desnos utilise l’antithèse pour mettre en lumière l’opposition entre le désespoir et
l’espoir aux vers 9 et 10 « Or, du fond de la nuit… De la splendeur du jour… »

la
rs
2nde
ve

La construction du vers 4, qui s’appelle un chiasme*, permet également une mise en


relief des mots prometteurs d’un avenir renouvelé : « …le matin est neuf, neuf est le
soir. »
* Un chiasme est une figure de style qui consiste à croiser les éléments d’une phrase
(ou de plusieurs) pour insister sur une idée.
d) Au vers 10, le mot « présents » désigne les offrandes, les cadeaux de la nature.
Au vers 12, « présent », désigne le moment dans lequel on vit.

C. Feuillets d’Hypnos, de René Char : le poète résistant, un témoin engagé


1- Le choix d’une écriture fragmentée
a) Les fragments choisis se différencient par leur longueur : très brefs pour les fragments
31 et 60, très long pour le fragment 128. Ce dernier fragment est le seul à être écrit aux
temps du récit au passé.
Le fragment 30 et le fragment 128 citent précisément le nom d’un résistant, des noms
de lieux ou de personnages.
b) Le fragment 30 est un portrait moral dressé à l’imparfait et au présent.
Le fragment 31 est une note de journal : l’écrivain fait usage du je du présent
d’énonciation.
Le fragment 128 est un récit (ou anecdote).
Le fragment 60 parle du rôle de la poésie.
Le fragment 22 prend à parti les « Prudents » qui laissent les autres, les résistants, lutter
dans « le maquis » sans participer à la Résistance.
2- Le portrait du résistant
a) Un alchimiste est un savant qui cherche à transformer le plomb en or. Ce mot désigne
ici un compagnon de l’écrivain dont l’existence a été transformée par la lutte contre
l’occupant.
b) Le résistant est un homme généreux qui éprouve des sentiments sincères : « il aime » ;
il est courageux puisqu’ « il est engagé » ; il a accepté de perdre beaucoup : « il va nu »
(fragment 30).
c) René Char est rassuré que ses compagnons ne soient pas présents au village, car sinon
ils risqueraient leur vie en étant capturés par les nazis.

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il rejette l’attitude de ceux « dont la maison ne pleure pas », car ils sont insensibles,
incapables de s’émouvoir et de s’impliquer.
e) Le portrait est construit sur l’opposition entre ce qu’était Archiduc avant : « acteur de
sa vie frondeur et soupçonneux », empoisonné par « l’insincérité » et « une tristesse
stérile », et ce qu’il est devenu « aujourd’hui » : « il aime ».
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Séquence 7

d) Il rejette l’attitude « des prudents », qui consiste à être égoïste, à ne pas être généreux ;
c

f) Les mots appartenant au champ lexical de l’eau sont : « jaillissant » et « marée » ligne 24,
« ruisselant » ligne 25 et « jet » ligne 29.
Cette métaphore filée crée un effet de mouvement inexorable contre lequel on ne peut
lutter.

3- Le rôle du poète

a) Accorder trop de temps à la littérature serait pour René Char une perte de temps, car
écrire, c’est s’éloigner de l’action, s’« absenter ».

b) L’écriture fragmentaire correspond aux exigences du moment que vit l’écrivain en


tant que chef de maquis : il a des responsabilités auxquelles il doit accorder le plus de
temps.

c) En tant que résistant, René Char veut agir dans le combat contre les occupants.

d) Le poète se veut le porte-parole de ceux qui ne peuvent ou ne savent pas s’exprimer :


« ceux qui bégaient […] qui rougissent » ; il peut « ensoleiller » leur imagination par sa
poésie. Ceux qui ne savent pas s’exprimer ne manquent cependant pas de courage, et
le poète leur rend hommage : « Ce sont des fermes partisans ».

Séance 5
A. Questions

« Melancholia »
1- Une peinture réaliste de la situation sociale
a) Les quatre premiers vers mettent en évidence la fatigue et la tristesse des enfants très
jeunes (« huit ans ») à qui on impose « quinze heures » de travail par jour.
b) Ils se lèvent très tôt et rentrent à la nuit (« de l’aube au soir » vers 5) ; ils doivent
répéter sans cesse les mêmes gestes sans qu’un temps de jeu ou de simple pause ne leur
soit accordé (« Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue » vers 11).
c) Le « monstre » est la machine sur laquelle travaillent les enfants. Il s’agit d’une
métaphore.
d) La monotonie du travail est mise en évidence par la répétition de « même » au vers 6, et
celle de l’adverbe « jamais » au vers 11.
2- L’engagement explicite du poète
a) Les deux types de phrases dominants sont les phrases interrogatives et exclamatives,
qui témoignent d’une volonté du poète de prendre à parti le lecteur pour le faire réagir,
tout en montrant sa profonde indignation.
b) Il s’agit d’alexandrins, vers de douze syllabes.
c) Le rejet, qui se trouve au vers 10, « Ils travaillent », met en valeur le mot « travaillent »
pour choquer le lecteur.

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c Séquence 7

d) On peut relever d’une part tout ce qui se rapporte aux enfants : « innocents », « anges »
et d’autre part ce qui désigne le lieu de leurs supplices : « bagne », « enfer ».
e) Victor Hugo ne condamne pas le travail en général mais le travail forcé infligé aux
enfants (« travail mauvais » vers 23). C’est un travail physique, épuisant, qui les rend
malades et les conduit à la mort.

B. Exercice de réécriture
Où allaient tous ces enfants dont pas un seul ne riait ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrissait ?
Ces filles de huit ans qu’on voyait cheminer seules ?
Ils s’en allaient travailler quinze heures sous des meules ;
Ils allaient, de l’aube au soir, faire éternellement(…)
Monstre hideux qui mâchait on ne savait quoi dans l’ombre,
(…)
Ils travaillaient. Tout était d’airain, tout était de fer.

C. Exercice oral
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as mis en évidence, lors de ta prestation à l’oral, les points suivants :
• Tu as présenté ce poème en indiquant son auteur et en le replaçant dans son contexte.
• Tu as expliqué que Victor Hugo insistait sur le registre pathétique afin de dénoncer avec
plus de force le calvaire que la société de l’époque inflige aux enfants.
• Tu as conclu par exemple sur l’existence du même procédé dans certaines chansons
actuelles.
2) Si tu as fait l’effort de construire des phrases correctes.
3) Si tu as enchaîné tes phrases avec logique.
4) Si tu as fait des efforts d’élocution (articulation et force de la voix).

Séance 6
A. L’expression de la cause et la conséquence
1- Fais le point sur tes acquis
a) La cause est exprimée au moyen de l’adverbe « en effet ».
b) La conséquence est exprimée au moyen de la locution conjonctive « de telle sorte que ».
c) La cause est exprimée au moyen d’un gérondif « en racontant ».
d) La cause est exprimée au moyen de la locution prépositionnelle « en raison de ».
2- Réécriture 
a) La force des résistants découlait de leur excellente organisation.
b) Le succès phénoménal de la chanson de Renaud s’explique par l’engagement de ses
propos.
c) Le courage des résistants provenait de leur foi en la victoire.

8 — © Cned, Français 3e
nombre.
3- Entraînement
a) Victor Hugo a su dénoncer les abus politiques et sociaux de son époque donc il est un
écrivain engagé du XIXe siècle.
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Séquence 7

d) L’installation du fascisme a résulté de l’indifférence ou de la lâcheté du plus grand


c

b) Les poètes de la Résistance ont mis au jour dans leurs poèmes les conditions de vie
dans la clandestinité si bien qu’ils en ont fait un art littéraire.
c) L’écrivain engagé avait à cœur de transmettre son opinion à tel point qu’il a fait preuve
d’un grand courage.
d) Pour les chanteurs aussi, l’engagement est une cause importante donc ils ont créé des
chansons inoubliables.

B. L’expression du but et de l’hypothèse


1- Réécriture
a) Les poètes surréalistes ont renouvelé les règles de l’écriture afin qu’elle traduise leur
vision du monde.
b) Les poètes de la Résistance écrivaient à l’aide d’images et de figures de style de peur
que les nazis les censurent ou les arrêtent.
c) Les chanteurs ont écrit des textes engagés pour que le racisme recule enfin.
d) Je vous ai fait découvrir tous ces textes afin que vous vous instruisiez.
2- Identification
a) « En cas de bombardements » : groupe nominal prépositionnel introduit par « en cas
de ».
b) « À condition de n’être ni juif ni résistant » : groupe infinitif introduit par « à condition
de ».
c) « En multipliant les exercices » : gérondif.
d) « Sans un travail appliqué » : groupe nominal prépositionnel introduit par la
préposition « sans ».

Séance 7
1- À la lecture des trois textes
a) Chacun des auteurs a choisi la forme poétique pour témoigner de son engagement.
Poètes du XXe siècle, ils ont opté pour des vers irréguliers, remplaçant le jeu des rimes
par des reprises anaphoriques qui rythment leur poème.
b) Dans le texte 1, Diop dénonce la colonisation et ses ravages ; dans le deuxième texte,
Roy s’engage par solidarité contre les injustices subies par ses contemporains (le
racisme, l’exploitation, la violence…) ; dans le troisième texte, Taslima Nasreen dénonce
la condition des femmes au Bengladesh, obligées de travailler durement pour nourrir
leur famille et traitées inférieurement aux hommes.
c) Dans les deux premiers textes, le « je » est utilisé pour représenter, le poète engagé :
l’un pour dénoncer les souffrances infligées au peuple noir, vers 5 « je ne t’ai jamais
connue » (texte 1), l’autre pour défendre la cause des opprimés, vers 12 « j’y suis pour
tout le monde » (texte 2). Dans le texte 3, il n’y a pas de marques d’énonciation, le
poète se place en observateur.
d) Chacun des trois poèmes utilise l’anaphore qui, par la répétition d’un même mot, met
en évidence la réalité évoquée.

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c Séquence 7


Dans le texte 1, il s’agit du mot « Afrique », vers 1-2-3 et 12 
Dans le texte 2, la répétition de la formule « pour ceux qui …parce que… » désigne les
différentes victimes de violence.
Dans le texte 3, il s’agit du groupe nominal « la femme », vers 1-2-4-7-15 et 34.
2- Comprendre les textes
Texte 1
a) Les vers 6 et 7 utilisent le terme « sang » dans les expressions : « …mon regard est
plein de ton sang » et « ton beau sang noir à travers les champs répandu ». Le mot
« répandu » renvoie au sang des esclaves noirs torturés sous le fouet des colons.
b) Diop évoque, certes, une Afrique opprimée et asservie mais il lance surtout le message
d’espoir de voir l’Afrique se reconstruire solidement, même si le prix de la liberté a dû se
payer très cher, comme en témoigne le dernier vers : « L’amère saveur de la liberté ».
Texte 2
c) Claude Roy prend en considération les souffrances de ses contemporains opprimés
en se mettant à leur place, en prenant à son compte les violences qui leur sont faites ;
l’emploi du pronom « je » en témoigne : « j’ai mal au cœur mal à la terre mal au
présent » vers 5, « j’en vois de toutes les couleurs. » vers 11.
d) Les propositions circonstancielles de cause introduites par « parce que » expriment les
préjugés des antisémites, des racistes, des intolérants et des exploiteurs.
Texte 3
e) Le groupe nominal « la femme » est caractérisé par les expansions « assise sur un
trottoir » vers 1, « au sari rouge » vers 2, « couleur de bronze » vers 3. La couleur du
vêtement de la femme et celle du bronze préparent la transformation annoncée aux
vers 33 et 34. On y trouve une comparaison : « durs comme des briques » et une
métaphore : « la femme elle-même devient une brique. »
f) La proposition circonstancielle de cause est « parce que c’est un homme » au vers 14.
3- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as rédigé un texte poétique (formes, sonorités, rimes et rythmes…).
2) Si ton poème aborde les raisons pour lesquelles la Terre est en danger (les conséquences
des activités humaines sur la planète) et les solutions proposées comme alternatives
(développement durable).
3) Si ce texte permet de comprendre que tu es engagé(e) en faveur de la sauvegarde de la
planète.
4) Si tu as réinvesti dans ton travail les procédés littéraires vus dans la séquence (figures
de style, jeux de mots, choix des registres...).
5) Si tu as rédigé des phrases correctement construites et ponctuées.
6) Si tu as enchaîné tes propos de façon claire et logique.
7) Si tu as évité les erreurs d’orthographe et de langue.
8) Si tu as effectué une relecture efficace du texte à l’aide d’un dictionnaire.
9) Si tu as remis au propre ton travail avec soin.

10 — © Cned, Français 3e
A. Savoir aborder un récit
SÉQUENCE 8
Séance 1
c
Séquence 8 c

1- a) La scène se passe dans une chambre d’hôtel.


b) Les personnages présents sont Gervaise et ses deux enfants.
c) Gervaise attend Coupeau, son mari ; ses enfants dorment.
d) La longue attente de Gervaise est d’abord évoquée : « jusqu’à deux heures du matin »,
ligne 1; mais c’est au petit matin que l’on retrouve le personnage : « vers cinq heures »
ligne 14.
2- a) Le texte est écrit à la 3e personne. Le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire.
b) Le narrateur porte son attention sur le personnage de Gervaise et ses sentiments :
il décrit la chambre à travers les yeux du personnage.

B. Identifier les différents points de vue


a) On retrouve les mêmes personnages, un homme et une femme, installés à une terrasse de
café et ils font à chaque fois les mêmes gestes.
b) On apprend dans la version 2 que la scène se passe en fin d’après-midi ; on découvre le
prénom des personnages et le contenu de leurs propos.
c) Dans la deuxième version, la scène est racontée à travers le regard de la jeune femme.
d) Les verbes de perception sont : « observait », « semblait », « regarda », « ressentait ».
e) La version 3 révèle la véritable personnalité de l’homme, ce qui s’est passé avant cette scène
et ce qui se passera aussi après.
f) La version 3 est la plus riche et la plus intéressante car elle permet d’en savoir beaucoup
plus.

C. À toi de reconnaître les différents points de vue


1- a) Extrait : Les Gommes, Alain Robbe-Grillet
Il s’agit d’un point de vue externe, le narrateur raconte et décrit seulement ce que
pourrait voir un observateur présent sur les lieux.
b) Extrait : Le Rouge et le Noir, Stendhal
Il s’agit d’un point de vue interne, le narrateur exprime les pensées et les sentiments
d’un personnage.
c) Extrait : L’Assommoir, Zola : Mme de Rénal.
Il s’agit d’un point de vue omniscient, le narrateur connaît les noms des personnages et
leurs habitudes de vie.
2- 20 h 50, l’heure du lever de rideau approchait à grands pas, Marie ne sentait plus
ses jambes et sa tête lui semblait vide. Comment arriverait-elle à enchaîner toutes les
chorégraphies qui composaient le spectacle auquel elle participait ce soir pour la première
fois ? Cette grande première lui apparaissait comme une épreuve de force qu’il lui fallait
absolument traverser pour se sentir enfin intégrée dans l’école de danse qu’elle fréquentait
depuis bientôt une année. Elle allait y arriver. Elle n’avait plus le choix.

© Cned, Français 3e — 11
c
c




Séquence 8

Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :


1) Si ton récit respecte les critères explicites du sujet :
• Récit à la 3e personne
• Récit d’un spectacle, d’un concert ou d’un match.
• Le narrateur est un personnage qui participe à l’événement.
2) Si tu montres que tu as compris les caractéristiques du point de vue interne :
• Tu rends compte des sentiments du personnage, de leurs pensées ; tu emploies des
verbes de perception.
3) Si tu as fait des efforts pour construire un texte qui a du sens.
4) Si tu as évité les erreurs d’orthographe en tous genres.
3- Dans les coulisses de la salle de spectacle, des danseuses vont et viennent, excitées, de
plus en plus agitées au fur et à mesure que l’heure du spectacle approche. L’une d’entre
elles, immobile derrière le rideau de la scène semble perdue dans ses pensées, insensible à
l’agitation qui l’entoure.

Séance 2
A. Comprendre la situation d’énonciation
1- Le narrateur n’est pas présent dans la scène rapportée.
2- La scène se passe sur une plage, en bord de mer : « la plage, la mer » ligne 2.
3- Les personnages sont deux hommes et une femme.
4- Aucun élément temporel ne permet de situer la scène dans le temps, ce qui permettrait de
reconstituer une histoire ou de décrire précisément une scène.

B. Reconnaître le point de vue externe


1- Le premier personnage est désigné par les mots « un homme » ligne 1, « il » ligne 2,
« l’homme » ligne 4, « l’homme qui regarde » ligne 9. Le deuxième personnage est désigné
par les termes « quelqu’un » ligne 10, « un autre homme » ligne 10, « l’homme qui marche »
et « il » ; puis le dernier personnage, une « femme aux yeux fermés » lignes 16 et 19, « cette
femme » ligne 21.
2- Le narrateur ne dit rien d’autre des personnages que ce qu’il voit.
3- Les phrases non verbales sont « Un homme. » ligne 1, « « Un autre homme » ligne 10,
« À gauche, une femme aux yeux fermés » ligne 16, « Assise » ligne 16.
Ces phrases non verbales s’apparentent à des didascalies destinées à mettre en scène une
situation particulière.
4- La phrase qui contient un raisonnement logique est « Du fait de l’homme qui marche,
constamment avec une lenteur égale, le triangle se déforme, se reforme, sans se briser »
lignes 23-24. Le narrateur n’exprime aucune subjectivité, il reste dans l’observation neutre.
5- À la fin de la lecture de ce texte, le lecteur est en attente d’une suite dans laquelle il espère
en apprendre plus sur les personnages et l’action.

C. S’exercer
Il est bientôt neuf heures et l’agitation sur le quai est déjà à son comble. Les voix dans les haut-
parleurs résonnent sous l’éclairage électrique. Dans le brouhaha des voyageurs, elles annoncent
les directions avec une solennité régulière. Impossible de fixer des visages dans le va-et-vient
incessant de ce fleuve humain ; le crissement strident d’une rame qui arrive couvre le bruit de

12 — © Cned, Français 3e
distingue nettement.
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si ton récit décrit le cadre et les personnages : tu as raconté ce que l’on peut voir à la
manière d’une caméra.
c
Séquence 8

l’ouverture de portes. Seule une silhouette de femme en robe à motifs bleu marine et blancs se
c

2) Si tu as pensé à rapporter les bruits que l’on peut entendre.


3) Si tu as veillé à rester un simple témoin, à ne pas t’impliquer du tout par des commentaires
ou par du vocabulaire trop subjectif.
4) Si ton récit est cohérent et bien ponctué.
5) Si tu as évité les erreurs d’orthographe et de grammaire.

Séance 3 
A. Le point de vue interne : la perception d’un personnage
1- Les deux personnages évoqués sont un vieil homme, « le Père Goriot », « vieillard » (lignes 2
et 4) et « Eugène » de « Rastignac », un jeune « étudiant » (lignes 2, 10, 13, 17, 19, 22).
Ils sont voisins de chambre à la pension Vauquer, « une pension bourgeoise », ligne 47.
2- C’est à travers la perception de Rastignac que la scène est retranscrite : « il aperçut »
ligne 1, « il approcha son œil » ligne 3, « regarda » et « vit » ligne 3, « en examinant
bien » ligne 5, « en voyant » ligne 10, « appliqua de nouveau son œil », ligne 13, « Eugène
l’entendit se coucher » ligne 20.
3- La vue est particulièrement sollicitée car c’est en regardant par le trou de la serrure qu’il
prend connaissance des faits et gestes de son voisin.
4- Les pensées des personnages sont retranscrites entre guillemets, mais elles ne sont pas
réellement prononcées.

B. Le point de vue interne comme révélateur d’une personnalité


1- Les pensées successives du personnage témoin de la scène sont « travaux qui lui parurent
trop criminels pour qu’il ne crût pas rendre service à la société… » ligne 4, « Peste ! Quel
homme ! » ligne 9, « Mais serait-ce donc un voleur ou un receleur qui, pour se livrer plus
sûrement à son commerce, affecterait la bêtise, l’impuissance et vivrait en mendiant ? »
lignes 11 à 12, « Il serait donc aussi fort que l’était Auguste, roi de Pologne ? » lignes 16,
« il est fou, pensa l’étudiant » ligne 20, « Rastignac jugea prudent » ligne 22.
2- Ces pensées sont rendues par des phrases exclamatives et interrogatives.
Le personnage est à la fois étonné et soupçonneux : il s’interroge, émet des hypothèses par
rapport à ce qu’il voit.
3- Le personnage observé est désigné par les termes : « son voisin » ligne 2, « le vieillard »
lignes 4 et 10, « le soi-disant vermicellier » ligne 5, « le Père Goriot » lignes 2 et 6,
« un voleur ou un receleur » lignes 10 et 11, « vivrait en mendiant » ligne 13, « il est fou »
ligne 20.
4- Ces expressions qui sont plutôt péjoratives, montrent le parti pris de Rastignac qui
considère le vieil homme avec méfiance.

© Cned, Français 3e — 13
c
c Séquence 8

5- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :


1) Si tu as su faire le tri dans toutes les informations que tu as collectées sur Balzac et
qu’ainsi tu n’as gardé que des éléments essentiels, c’est-à-dire :
• Honoré de Balzac, né à Tours en 1799, mort à Paris en 1850.
• Auteur d’une gigantesque œuvre littéraire : La Comédie humaine, dans laquelle il
explore les comportements humains dans les différentes classes de la société.
• Parmi ses œuvres célèbres : Les Chouans, La Peau de Chagrin, Le Père Goriot,
Eugénie Grandet, Le Lys dans la vallée…
2) Si ton exposé est organisé de manière rigoureuse.
3) Si les phrases de ton exposé s’enchaînent de manière logique.
4) Si tu t’exprimes dans un français grammaticalement correct.
5) Si tu as fait des efforts d’élocution, afin qu’on comprenne bien tout ce que tu dis.

Séance 4
A. Retournons auprès de Rastignac
Les passages du texte sont « …travaux qui lui parurent trop criminels » (ligne 5), « en les
serrant avec une si grande force qu’il les tordait » (ligne 9), « Il serait donc aussi fort que l’était
Auguste » (lignes 29-30), « la barre ronde fut à peu près façonnée » (ligne 33)

B. Étudions les degrés d’intensité


Exercice 1
1- Les vacanciers seront très nombreux cet été sur les plages.
2- Cette entreprise a mis en œuvre des moyens de communication ultra-modernes.
3- Cet enfant est hyper-nerveux.
4- Il s’est procuré une espèce rarissime d’insectes pour sa collection.
5- Elle a dressé un tableau extrêmement dramatique de la situation.

C. Étudions les degrés de comparaison


Exercice 2
La 4) exprime un degré d’intensité faible.
La 3) exprime un comparatif d’égalité.
La 1) et la 2) expriment un superlatif absolu.

Exercice 3
1- Noémie est moins indépendante que sa sœur. k comparatif d’infériorité
2- Plus vaste, cette maison me conviendrait parfaitement. k comparatif de supériorité
3- Tu es la meilleure d’entre nous. k superlatif relatif
4- Il est aussi espiègle qu’étourdi. k comparatif d’égalité
5- Je l’ai trouvé moins triste que d’habitude. k comparatif d’infériorité
6- Mais c’est qu’il est aussi grand qu’elle à présent. k comparatif d’égalité

14 — © Cned, Français 3e
Exercice 4
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as su faire le tri dans toutes les informations que tu as collectées sur Gogol et Le Nez et
qu’ainsi tu n’as gardé que des éléments essentiels, c’est-à-dire :

• Nicolas GOGOL est un auteur russe du XIXe siècle (1809-1852).


c
Séquence 8 c

• Ses œuvres les plus connues sont les Nouvelles de Saint-Pétersbourg et Les Âmes
mortes.
• Le Nez est une des nouvelles figurant dans le recueil des Nouvelles de Saint-
Pétersbourg. C’est une nouvelle fantastique, parue en 1836. Un barbier
découvre dans son pain, lors du petit déjeuner, un nez, qui a décidé de vivre
indépendamment de son propriétaire. La nouvelle raconte les aventures du nez.

2) Si ton exposé est organisé de manière rigoureuse.


3) Si les phrases de ton exposé s’enchaînent de manière logique.
4) Si tu t’exprimes dans un français grammaticalement correct.
5) Si tu as fait des efforts d’élocution, afin qu’on comprenne bien tout ce que tu dis.

Séance 5 
A. Comprendre le texte
1- Cet extrait est rédigé à la 3e personne du singulier.
2- Les personnages du texte sont le « barbier Ivan Lakovlévitch » (ligne 3) et « Prascovia
Ossipovna » (ligne 10).
3- Ils sont mari et femme et se préparent à prendre leur petit déjeuner.
4- Cette scène se passe « le 25 mars (…) à Pétersbourg », lignes 1 et 2.
5- Cette scène prend une tournure étrange quand le personnage d’Ivan s’aperçoit que son
pain contient un nez (ligne 25).

B. Étudier le point de vue du narrateur omniscient dans un récit


fantastique
1- Ivan apparaît solennel dans ses manières et sa façon de parler à sa femme « soucieux des
convenances » (ligne 18) et il est soumis à l’autorité de son épouse (lignes 13-14).
Celle-ci apparaît autoritaire, brutale et sarcastique : « …n’admettait pas ces fantaisies »
ligne 14, « lança un pain sur la table » ligne 17, « Il n’a qu’à manger du pain, l’imbécile !
(…) tant mieux pour moi : il me restera plus de café » (lignes 15-16).
2- Les paroles sont rapportées au discours direct aux lignes 10 et 11.
3- Les passages qui retranscrivent les pensées d’Ivan sont : « Ivan Lakovlévitch se serait
volontiers régalé de café et de pain frais, mais il savait qu’il était inutile de demander deux
choses à la fois. Prascovia Ossipovna n’admettait pas ces fantaisies » lignes 11 à 14 « c’est
dur, se dit-il ; qu’est-ce que cela pourrait bien être ? » lignes 23-24, « oui, c’était bien un
nez. Et, de plus, un nez qu’il lui semblait connaître. » lignes 26-27.
Les pensées de Prascovia sont les suivantes : « Il n’a qu’à manger du pain l’imbécile !
songea la dame ; tant mieux pour moi : il me restera plus de café. » lignes 15-16.
4- Le narrateur est omniscient car il nous révèle plus d’informations que les apparences ne
nous en livrent : les pensées des personnages, leurs sentiments.

© Cned, Français 3e — 15
c
c Séquence 8

5- Les indices spatio-temporels précis ancrent la scène dans la réalité : « le 25 mars » ligne 1,
« Saint-Pétersbourg » ligne 2, « demeurant avenue Voznéssenki » ligne 3.
6- Le narrateur ménage un suspens en ne disant pas à l’avance ce qu’est la découverte
d’Yvan : « une masse blanchâtre », « la chose » ligne 22, « l’objet » ligne 26.
7- Ivan semble plus inquiet de la colère de son épouse que de l’événement qui vient de se
produire.
8- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si les éléments de réponse aux questions du A ont été repris dans ton travail.
2) Si ton résumé est correctement organisé (pas une suite de « copier-coller » des
réponses).
3) Si tu as respecté la taille d’un résumé (huit lignes maximum).
4) Si tu as veillé à construire des phrases correctes.
5) Si tu as évité les erreurs d’orthographe.

Voici un exemple de ce qu’il était possible d’imaginer :


Dans l’extrait du Nez de Gogol que je viens d’étudier, le barbier Ivan Iakovlévitch découvre
dans son pain un nez. Dans ce récit étonnant, le narrateur raconte à la troisième personne
du singulier les circonstances de la découverte de ce nez, le 25 mars, à Saint-Pétersbourg
lors du petit déjeuner.

C. Expression écrite
Ce 25 mars, je me réveillai de bonne humeur. L’odeur du pain chaud me mit en appétit et
j’aperçus Prascovia, ma femme, qui s’affairait et retirait les pains du four.
Je lui déclarai que, pour le petit déjeuner, je ne prendrai pas de café mais uniquement du
pain chaud et de l’oignon. Avec elle, je savais de toute façon qu’il était inutile de demander
deux choses à la fois.
J’enfilai rapidement ma chemise et allai me mettre à table ; je commençai à éplucher des
oignons, les saupoudrai de sel, pris en main mon couteau afin de découper le pain. Lorsque
je l’eus découpé en deux, je constatai que quelque chose d’anormal s’y trouvait : une masse
blanchâtre ; je la piquai de la pointe de mon couteau puis la tâtai du doigt.
Après avoir plongé mes doigts dans la mie, j’en retirai un nez ! Quelle ne fut pas ma
surprise, les bras m’en tombèrent. Je me frottai les yeux et palpai l’objet. Il me sembla
reconnaître ce nez. Je fus alors pris de terreur.
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si ton récit est mené à la première personne du singulier : c’est Ivan qui raconte cette
histoire.
2) Si ton récit est rédigé en respectant le système du passé : passé simple + imparfait + plus-
que-parfait.
3) Si ton récit reprend les éléments du premier texte : odeur du pain, choix d’Ivan pour le
petit-déjeuner, découverte du nez, sentiments d’Ivan.
4) Si tu as construit des phrases correctes.
5) Si tu as veillé à évité le plus possible les erreurs d’orthographe.

16 — © Cned, Français 3e
1- Pour mieux comprendre
Séance 6 
A. Savoir repérer les indices du changement de point de vue dans un récit

a) Cette scène se passe la nuit, en hiver, dans une rue obscure, comme en témoignent les
c
Séquence 8 c

indices suivants : « Dans la rue » ligne 1, « il mourait plutôt de froid » ligne 22, « dans
l’obscurité » ligne 9.
b) Le personnage semble s’y connaître en mécanique automobile ; il est habile et rapide :
« il devait être du métier » (ligne 7). Il semble aussi qu’il est en train de voler les roues
d’un véhicule en stationnement : « il travaillait rapidement et sans lumière » ligne 8.
c) L’expression suivante montre que le narrateur n’émet que des hypothèses pour le
moment : « Il devait être du métier » lignes 7-8.
d) Le choix du point de vue externe permet de ne décrire que ce qui est visible : comment
l’homme est habillé (« Il portait une salopette brune », ligne 4), ce qu’il fait (« Il retira
la roue arrière », ligne 6) et le décor de la scène. Mais le narrateur ne donne pas
l’identité du personnage : « un homme », ligne 2..
e) Le personnage agit dans l’obscurité et s’assure « d’un regard que la rue était toujours
déserte », ligne 13, ce qui montre qu’il ne veut pas être repéré. Le fait qu’il se rejette
« dans l’ombre », ligne 17, pour ne pas être vu au passage d’une voiture en témoigne
également.
2- Le changement de point de vue (ligne 18 à la fin)
a) Le personnage voit passer une voiture qui le surprend vivement : « c’était à n’y pas
croire. Un mirage ? », ligne 21, et qu’il identifie ensuite comme une magnifique
Cadillac : « elle avait l’air d’être en or massif », lignes 27-28.
b) L’apparition d’un langage familier montre que ce sont les pensées du personnage qui
s’expriment : « fesses gelées », « grog bouillant et bien tassé qu’il s’enverrait » lignes 23-
24, « boulot » ligne 26, « Bon Dieu » ligne 43.
c) Le fait que l’on sache ce que pense le personnage (« il pensait », ligne 23) nous indique
que l’on est dans le point de vue interne.
d) On apprend dans la deuxième partie du texte que le personnage est un professionnel
de l’automobile : « son boulot, c’était les voitures » ligne 26. On apprend également
qu’il est un noir américain de Harlem et que sa petite amie, Sassafras, se trouve dans
la Cadillac avec deux hommes qu’il ne connaît pas : « même pour un gars de Harlem »,
ligne 50, « sa Sassafras se balade en pleine nuit [...] avec deux mecs » lignes 44-45.
3- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si les éléments de réponse aux questions ont été repris dans ton travail.
2) Si ton résumé est correctement organisé (pas une suite de « copier-coller » des
réponses).
3) Si tu as respecté la taille d’un résumé (quatre-cinq phrases maximum).
4) Si tu t’exprimes dans un français grammaticalement correct.
5) Si tu as fait des efforts d’élocution, afin qu’on comprenne bien tout ce que tu dis.

B. Savoir utiliser le changement de point de vue dans un récit


1- Le point de vue adopté est celui d’un observateur distant de la scène : c’est le point de vue
externe. On ne sait pas qui est le personnage décrit : « un homme » ligne 2, « ce voyageur »
ligne 5, « c’était un homme de moyenne taille » ligne 6, « il pouvait avoir quarante-six ou
quarante-huit ans. » lignes 7-8.

© Cned, Français 3e — 17
c
c Séquence 8

2- Le personnage offre un aspect « misérable », ligne 6, par ses vêtements : « grosse toile
jaune », ligne 10, « cravate tordue en corde », lignes 11-12, « coutil … usé et râpé », « blanc
à un genou, troué à l’autre », lignes 12-13, « vieille blouse grise en haillons, rapiécée »,
ligne 13, ainsi que par son allure fatiguée : il a le « visage brûlé par le soleil » et « ruisselant
de sueur », ligne 9. Il porte « un sac de soldat » et « un énorme bâton noueux », ligne 15.
On apprend qu’il vient « du midi », ligne 24 et à la fin du passage, il salue « humblement
le gendarme ».
3- Alors que le fils de la boulangère jouait devant la boutique, il vit passer un grand monsieur
avec une casquette qui cachait son visage. Il s’arrêta de jouer et entreprit de le suivre dans
sa traversée du village. Mais qui était ce monsieur habillé comme un épouvantail. Il avait les
habits plus sales que lorsque le fils de la boulangère se battait avec ses camarades au fond
de la remise. Qu’est-ce qu’il aurait pris, lui, si sa mère l’avait retrouvé dans cet état !
L’enfant se demandait ce que pouvait bien contenir le gros sac tout neuf que portait le
voyageur : il ressemblait à un sac de soldat. Peut-être revenait-il de la guerre...
L’enfant profita d’un arrêt de l’homme à la fontaine pour le dévisager de loin, en raison du
bâton : il avait le visage brûlé par le soleil, on aurait dit la croûte du pain trop cuit de son
père.
L’enfant le suivit encore pendant quelques mètres, puis il le vit partir en direction de la
mairie.
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si ton récit est mené à la troisième personne du singulier : c’est le narrateur qui raconte
cette scène.
2) Si le point de vue adopté dans ton récit est celui de l’enfant : on est dans sa tête, on voit à
travers ses yeux…
3) Si le système des temps du passé est conservé et est correctement employé.
4) Si ton récit reprend à bon escient des éléments du texte de Victor Hugo.
5) Si tu as construit des phrases correctes.
6) Si tu as veillé à éviter le plus possible les erreurs d’orthographe.

C. L’accord du participe passé


1- Relevé et analyse des participes passés du texte :
a) • Les participes passés dans le groupe nominal sont :
- ligne 8 : une casquette à visière de cuir rabattue
- ligne 9 : son visage brûlé
- ligne 10 : sa chemise (…) rattachée
- ligne 12 : un pantalon de coutil bleu, usé et râpé (…) troué à l’autre
- ligne 13 : une vieille blouse (…) rapiécée à l’un des coudes
- ligne 15 : un sac de soldat (…) bien bouclé
- ligne 16 : des souliers ferrés, la tête tondue
- ligne 19 : cet ensemble délabré
• Les participes passés dans le groupe verbal sont :
- lignes 20-21 : Les cheveux étaient (…) hérissés (…) et semblaient n’avoir pas été
coupés.

18 — © Cned, Français 3e
b) Dans le groupe nominal, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le
nom auquel il se rapporte.
Dans le groupe verbal, le participe passé employé avec l’auxiliaire « être » s’accorde en
genre et en nombre avec le sujet du verbe.
c) Le texte ne contient pas de participes passés employés avec l’auxiliaire avoir ni de verbes
pronominaux.
c
Séquence 8 c

2- Exercices :

Exercice 4
1- J’en ai assez de ses reproches sous-entendus.
2- Quel dommage ! Regarde tes roses, aussitôt achetées, aussitôt fanées.
3- Énervés ils se dirigèrent vers leur patron.
4- Les illustrations posées sur le bureau, représentaient des villes très connues

Exercice 5
1- Les jeunes garçons qui sont gardés par ma voisine sont punis.
2- La pluie torrentielle qui est arrivée était inattendue.
3- Ce n’est qu’après un long voyage, que les marcheuses sont parvenues au sommet.
4- Quand la foudre est tombée, les enfants sont sortis en hurlant de la forêt.

Exercice 6
1- Nous avons trop dansé hier soir.
2- Des travaux ont bloqué la rue que j’ai traversée.
3- La voisine est venue rendre visite à Virginie ; elle l’a ennuyée toute l’après-midi.
4- Toutes ces règles, je les ai apprises depuis longtemps.

Exercice 7
1- Ils se sont lavé les pieds.
2- Ils se sont serrés dans les bras.
3- Pourquoi vous êtes-vous toujours abstenus alors des élections ?
4- Elles se sont souri de loin.

Séance 7
A. Questions
1- Le tableau d’un couple amoureux
a) Les deux personnages présentés sont Della et Jim, un jeune couple.
b) Nous pouvons comprendre qu’ils sont pauvres par certaines expressions du texte :
« son pardessus réclame d’urgence un permutant» (l. 4), « la poche de son pardessus
élimé » (l. 11) ; en parlant des cadeaux, Jim dit « ils sont trop précieux pour que nous
puissions nous en servir tout de suite » (l. 43), montrant ainsi qu’ils n’étaient pas
habitués à avoir de tels objets.
c) Leur attitude est comparée à des animaux :
« pétrifié comme un chien de chasse »
« Della fait un bond, comme un chat qui s’est brûlé la patte »

© Cned, Français 3e — 19
c
c Séquence 8

d) Ils ont acheté exactement l’objet dont chacun rêvait : un peigne à cheveux pour Della et
une chaîne d’un métal précieux pour y attacher la montre de Jim.

2- Le jeu des changements de point de vue

a) Des lignes 6 à 10, le point de vue adopté est celui d’un observateur extérieur à la scène,
qui ne sait rien de plus que ce que voit le personnage : c’est un point de vue externe.

b) Le choix de ce point de vue permet de montrer la jeunesse et la pauvreté du jeune


homme : « vingt-deux ans », « son pardessus réclame d’urgence un permutant »,
lignes 3 et 4.

c) « il est devenu son bien » : participe passé employé avec l’auxiliaire être, s’accordant
avec le sujet « il »

« les belles tresses sont tombées » : accord du participe passé avec le sujet « tresses »
puisque employé avec l’auxiliaire être.

« le peigne […] qu’elle a si souvent convoité » : il y a un COD avant l’auxiliaire avoir,


mais celui est au masculin singulier, donc pas d’accord.

d) La mise en valeur de l’objet apparaît par la répétition du terme, d’abord entre


guillemets avec l’emploi de majuscules : « le peigne » ligne 20, puis la reprise du
terme accompagné d’expansions nominales multiples, destinées à rendre compte
de sa beauté : « magnifique » ligne 20, « en écaille véritable, bordé de pierreries »
lignes 21-22.

e) Le narrateur adopte alors le point de vue de Della, car c’est sa propre admiration
envers cet objet qu’il transcrit.

B. Réécriture

Jim a fait trois pas, puis s’est immobilisé, pétrifié comme un chien de chasse au lapin à l’arrêt
devant un sanglier. Ses yeux, démesurément béants, se sont fixés sur Della ; ils ont exprimé un
sentiment indéfinissable, qui l’ont terrifiée.

C. Expression écrite

Sujet 1 :

Jim rentre enfin à la maison, épuisé par sa journée de travail. Il accroche son imperméable
au portemanteaux, il serait temps de le remplacer mais il pourra encore faire l’affaire quelque
temps, après tout, rien ne presse.

Lorsque Jim se retrouve pour entrer dans le salon, c’est le choc, saisi par la surprise, il est
pétrifié. Devant lui, sa chère Della l’attend, l’air elle aussi interloquée par son immobilisme.
Mais il est si étonné de voir sa chère épouse, les cheveux coupés au dessus des épaules ;
qu’a-t-elle fait de sa magnifique chevelure ?

Jim désemparé sort alors de la poche de son vieux pardessus, le petit paquet qu’il est allé
chercher pour elle : quelle ironie du sort, une petite fortune dont elle ne pourra pas faire
usage !

20 — © Cned, Français 3e
Sujet 2 :
Mon cher ami,
Je t’écris pour te présenter tous mes vœux à l’occasion de la nouvelle année. J’espère que les
fêtes de Noël se sont bien passées pour toi et ta famille.
c
Séquence 8 c

Della et moi nous sommes fait des cadeaux, à la mesure de nos moyens, que tu sais
modestes. Mais cela a occasionné un moment d’intense émotion. Comme j’ai toujours à cœur
de faire plaisir à mon épouse et que je savais qu’elle rêvait depuis longtemps d’un peigne en
écaille orné de broderies pour ses cheveux, j’ai voulu lui offrir.
Je n’avais pas les moyens de payer ce peigne magnifique ! J’ai donc pris une décision :
vendre ma montre en or. Oui, oui, tu as bien lu, la montre que j’ai héritée de mon grand-père.
J’y tenais énormément mais je tiens encore plus à Della.
J’ai réalisé que mon souhait le plus cher était de la rendre heureuse et de lui faire plaisir. Ce
qui compte le plus pour moi, c’est le bonheur d’être avec elle. Les biens matériels, finalement,
ont peu d’importance. On s’attache à des objets, mais on devrait davantage s’attacher à
rendre heureux les gens qui nous sont chers !
Et même si nous n’avons pas beaucoup d’argent, nous cherchons toujours à nous faire
plaisir.
J’espère avoir l’occasion de te revoir bientôt, cher ami,
Jim.

Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :


- si tu as bien rédigé une lettre ;
- si tu as écrit ton texte à la première personne du singulier ;
- si tu as repris des éléments du texte de départ pur expliquer le geste de Jim ;
- si tu as donné un ou deux arguments justifiant sa décision ;
- si tu as rédigé des phrases correctes ;
- si tu as évité les erreurs d’orthographe.

© Cned, Français 3e — 21
c
c Séquence 9

SÉQUENCE 9
Séance 1

A. Questions
1- Les indices temporels sont : « une journée d’avril froide et claire », « treize heures ». Les
indices de lieu sont : les « Maisons de la Victoire », l. 1 à 5, « son appartement était au
septième étage », l. 22, « Londres, capitale de la première région aérienne, la troisième des
provinces de l’Océania » l. 96 à 99.
2- Le personnage principal se nomme Winston Smith. Il a « trente-neuf ans », l. 23, et souffre
« d’un ulcère variqueux au-dessus de la cheville droite. », l. 23-24. Physiquement, on remarque
sa « stature frêle, plutôt petite », l. 42-43, ses « cheveux très blonds », son « visage naturellement
sanguin » et sa « peau durcie », l. 45-46. Il travaille au Ministère de la Vérité, l. 94.
3- La température est froide ; le vent forme « un tourbillon de poussière et de sable » l. 7-8.
Dans l’entrée de l’immeuble, le personnage est assailli par une odeur de « chou cuit » et de
« vieux tapis ». L’ascenseur est en panne, l. 17-18. Quant au paysage, c’est l’adjectif qualificatif
« sinistre », l. 95, qui est employé pour le caractériser et lui donner ainsi une connotation
dépréciative. Tous ces éléments font du cadre présenté un endroit peu agréable, voire hostile.
4- Les éléments qui montrent que le personnage est tout le temps sous surveillance sont :
l’omniprésence des affiches de Big Brother, l’existence de la Police de la Pensée, le télécran
dans l’appartement et les patrouilles d’hélicoptères qui observent les gens à travers les
fenêtres.
5- Le slogan du Parti est formé de trois phrases : « La Guerre, c’est la Paix. La Liberté, c’est
l’Esclavage. L’Ignorance, c’est la Force. » Ce sont des antonymes (mots de sens contraires)
qui sont associés. Ce slogan est troublant pour le lecteur. Il pourrait indiquer que dans ce
monde, les valeurs sont inversées : ce qui est mauvais à nos yeux est au contraire valorisé.
6- a) Le ministère de la Vérité s’occupe « des divertissements, de l’information, de l’éducation et
des beaux-arts ». Le ministère de l’Amour veille « au respect de la loi et de l’ordre ».
b) Les notions de vérité et d’amour n’ont pour nous aucun lien avec les attributions des
différents ministères. Le lecteur ne peut qu’être surpris.
c) Le ministère de la Vérité correspondrait à notre ministère de la Culture ; celui de
l’Amour au ministère de l’Intérieur.
7- Dans cette société, on célèbre la « Semaine de la Haine », l. 21. Ce sentiment est pour nous
connoté péjorativement. Aussi est-ce étonnant (voire inquiétant) qu’on préfère célébrer ce
sentiment plutôt que l’Amour ou la Paix.
8- On parle le novlangue. Dans cette langue, on désigne le ministère de la Vérité par
« Miniver » et le ministère de l’Amour par « Miniamour » l. 146-147. Cette langue cherche
à exprimer les choses de la manière la plus compacte possible. Les mots « inutiles » sont
supprimés.
9- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as mis en évidence dans ta réponse que :
Dans la société décrite par George Orwell, les hommes n’ont plus aucune liberté. Ils
sont surveillés à chaque instant de leur vie. Leur langue a évolué et a même régressé,
puisqu’elle a été simplifiée. L’homme du XXIe siècle peut redouter qu’un jour, à force de
tout vouloir contrôler, on en parvienne à ce type de société au totalitarisme absolu.
2) Si tu as fait l’effort de construire des phrases correctes.
3) Si tu as évité les erreurs d’orthographe.

22 — © Cned, Français 3e
B. Réécriture
Corrigé de la récriture :
Le ministère de l’Amour est le seul réellement effrayant. Il n’a aucune fenêtre. Winston n’y
est jamais entré et ne s’en est même jamais trouvé à moins d’un kilomètre. C’est un endroit
où il est impossible de pénétrer, sauf pour affaire officielle, et on n’y arrive qu’à travers un
c
Séquence 9 c

labyrinthe de barbelés enchevêtrés, de portes d’acier, de nids de mitrailleuses dissimulés. Même


les rues qui mènent aux barrières extérieures sont parcourues par des gardes en uniformes
noirs à face de gorille, armés de matraques articulées.

C. Dictée préparée

George Orwell, 1984, FOLIO © Gallimard, 1950 pour la traduction française.


Traduction Amélie Audiberti.
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Toute utilisation de celui-ci, sauf
autorisation, autre que la consultation individuelle et privée, est interdite. »
www.gallimard.fr

Préparation de la dictée 
Fit : INDICATIF, passé simple, troisième personne du singulier.
Écrivît : SUBJONCTIF, imparfait, troisième personne du singulier.
Continuât : SUBJONCTIF, imparfait, troisième personne du singulier.
Arrêtât : SUBJONCTIF, imparfait, troisième personne du singulier.
Raterait : INDICATIF, conditionnel simple, troisième personne du singulier.
Avait perpétré : INDICATIF, plus-que-parfait, troisième personne du singulier.
Aurait perpétré : INDICATIF, conditionnel composé, troisième personne du singulier.
Avait posé : INDICATIF, plus-que-parfait, troisième personne du singulier.

Séance 2
A. Le subjonctif imparfait
Exercice 1
Voici les formes verbales au subjonctif imparfait :
a) Que tu prisses ; b) que j’aimasse ; c) qu’il donnât ; d) que nous sussions ; e) que vous
fussiez ; f) qu’elles pliassent.

© Cned, Français 3e — 23
c
c Séquence 9

Exercice 2

Aimer
Vouloir
Finir
S3 indicatif passé simple
Il aima
Il voulut
Il finit
S3 subjonctif imparfait
Qu’il aimât
Qu’il voulût
Qu’il finît
Savoir Il sut Qu’il sût
Boire Il but Qu’il bût
Prendre Il prit Qu’il prît
Dire Il dit Qu’il dît
Écrire Il écrivit Qu’il écrivît
Être Il fut Qu’il fût
Avoir Il eut Qu’il eût

B. Le conditionnel
Exercice 3
a) Les formes de conditionnel simple sont : je saurais ; je souhaiterais ; je pourrais ; je finirais.
b) Temps et mode des autres formes verbales :
ce sont soit des formes d’imparfait de l’indicatif, soit des formes de futur simple de
l’indicatif.
Exercice 4
a) Voici les formes au conditionnel composé : j’aurais voulu ; je serais allée ; j’aurais pris ;
j’aurais aimé.
b) Temps et mode des autres formes verbales : 
ce sont soit des formes de plus-que-parfait de l’indicatif, soit des formes de futur antérieur
de l’indicatif.
Exercice 5
Voici les phrases comportant le bon temps :
a) Si tu rendais son biberon à ta petite sœur, elle arrêterait sûrement de pleurer.
b) Si je vais en ville cet après-midi, je t’achèterai un nouveau manteau.
c) S’il avait révisé sa leçon, il aurait répondu correctement aux questions du professeur.
d) Quand la sonnerie retentira, tous les élèves devront rendre leur devoir.
e) Si le chien aboyait encore, mes parents auraient des problèmes avec les voisins.
Exercice 6 : Expression écrite
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as construit un texte qui a du sens et qui répond bien à la consigne : quelles seraient
tes réactions si tu vivais dans la société de Big Brother ? Serais-tu désespéré ou, au
contraire, révolté ? Quelle attitude adopterais-tu aux yeux des autres habitants ?...
2) Si tu as employé à bon escient les temps vus dans la séance. (Expression de l’irréel…)
3) Si tu as limité le nombre d’erreurs d’orthographe dans ton texte.

24 — © Cned, Français 3e
A. Questions
Séance 3

1- Les enfants ont appris l’arrivée d’une fusée transportant un Blanc. Or, ils n’en ont jamais
vu. Ils sont donc tout excités à l’idée de cette rencontre.
c
Séquence 9 c

2- Les Noirs ont été chassés de la planète Terre par les Blancs et ont trouvé refuge sur la
planète Mars.
3- Hattie redoute que les Noirs lynchent le Blanc, à sa descente de la fusée.
4- Willie est très mécontent de cette nouvelle. Il n’accepte pas que les Blancs viennent sur la
planète Mars. Il a prévu avec ses copains d’accueillir à leur manière l’homme blanc, c’est-
à-dire en lui réservant un sort identique à celui que les Noirs enduraient du temps qu’ils
étaient sur la Terre.
5- Les Blancs ont tué ses parents.
6- Les Blancs pourront venir sur la planète Mars. Ils y seront bien accueillis. Les Blancs ne
subiront pas la ségrégation. C’est un nouveau départ pour l’Humanité.
7- Willie a appris que ceux qui avaient tué ses parents sont tous morts… Ils ont eu le
châtiment qu’ils méritaient. Tout ce qui pouvait rappeler le passé est anéanti. Il n’y a
désormais plus de place pour la vengeance…
8- Ray Bradbury, conscient de l’importance des conflits raciaux et de leurs conséquences
destructrices, appelle ici à ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs. Un avenir
heureux de l’Humanité suppose qu’on laisse de côté tout sentiment de vengeance.
9- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) Tu as repris les éléments importants de la nouvelle, dégagés par les questions auxquelles
tu as répondu.
2) Ton récit suit globalement les étapes du schéma narratif : situation initiale, élément
perturbateur, actions, élément de résolution, situation finale.
3) Tu as produit un travail de taille modérée : il s’agit d’un résumé !
4) Tu as construit tes phrases correctement.
5) Tu as fait des efforts d’élocution.

B. Réécriture
Réécriture du passage proposé avec « l’homme blanc » au pluriel et toutes les modifications
qui s’imposent :
Les hommes blancs étaient grands et se tenaient bien droit(s), mais une profonde lassitude
creusait leur visage. Ils ne s’étaient pas rasés ce jour-là et leurs yeux étaient aussi vieux que
peuvent l’être ceux d’un homme au terme de sa vieillesse. Ils étaient décolorés, blanchis et
rendus presque aveugles par les choses qu’ils avaient vues au cours des années écoulées. Ils
avaient la minceur d’un buisson hivernal. Leurs mains tremblaient ; ils durent s’appuyer contre
le montant du panneau pendant qu’ils regardaient la foule.
En ébauchant un sourire, ils tendirent une main, puis la retirèrent.
Personne ne bougea.
Ils regardèrent leurs visages et peut-être virent-ils sans les voir les fusils et les cordes ; peut-
être sentirent-ils l’odeur de peinture. Jamais personne ne leur demanda. Ils se mirent à parler.
Ils commencèrent très doucement et très lentement, sûrs de ne pas être interrompus ; et ils ne
le furent pas. Leur voix était lasse, usée et voilée.
« Peu importe qui nous sommes. De toute manière, nous ne serons pour vous qu’un nom.
Nous ne connaissons pas non plus les vôtres. Cela viendra plus tard. »

© Cned, Français 3e — 25
c
c Séquence 9

C. Dictée 

L’Homme illustré © Bradbury 1951


© Denoël 1954 pour la traduction française par C. Andronikov et Brigitte Mariot
Voici comment éviter certaines erreurs :
• « Tel » s’accorde avec « remue-ménage », donc au masculin singulier.
• « Contre son gré » : le nom « gré » pose souvent problème aux élèves ; il faut le recopier
plusieurs fois si tu ne l’as pas orthographié correctement.
• « Quatre fusils » : attention « quatre » est invariable, donc pas de s.
• Le verbe « luire » s’écrit avec un e à la fin… Il ne faut pas confondre avec « fuir » ; il faut le
recopier plusieurs fois si tu ne l’as pas orthographié correctement.
• « Son amertume intérieure » : « amertume » est un nom féminin, donc on accorde
« intérieure » au féminin singulier.

Séance 4
D’après l’encyclopédie WIKIPÉDIA, « le clonage est l’obtention d’un être vivant génétiquement
identique au parent qui lui donne naissance. Il s’oppose donc à la reproduction qui nécessite
deux parents. »

A. Questions
1- Il s’agit d’un clone HD 22.
2- C’est le clone de Yannick. Il a été construit à partir des gènes du garçon.
3- Les différents arguments de vente du HD 22 sont :
« Le HD 22 est recommandé pour les enfants nerveux par de nombreux pédopsychiatres »,
« C’est un modèle très résistant, d’une passivité exemplaire. », l. 14 à 17.
Le HD 22 jouit du « label de conformité délivré par la CCCUD (Commission de contrôle
des clones à usage domestique). », l. 20-21.
« L’agressivité du HD 22 est inhibée par lasérisation de certaines zones cervicales. Quel que
soit son mode d’utilisation, ce jouet ne présente donc aucun danger. », l. 22 à 25.
« L’affectivité des HD 22 est surdéveloppée », l. 46.
4- Le HD 22 est cher, c’est pour cette raison que Mme Delmotte a hésité avant de l’acheter :
« à cause du prix, somme toute assez élevé », l. 18-19.
5- Au départ, Yannick était très heureux d’avoir son HD 22 : « fou de joie ». l. 33, « a sauté
au cou, embrassé, serré dans ses bras, couvert de caresses », l. 40-41. Ces différentes
expressions appartiennent au champ lexical de la joie.
6- Désormais, Yannick maltraite son clone. Il est violent avec lui : « Yannick m’a battu », l. 1,
« m’envoyant un grand coup de pied dans la mâchoire », « j’ai des bleus partout, un œil
poché », l. 63, « de vraies blessures », l. 71, « mes plaies », « mon œil blessé », l. 74.

26 — © Cned, Français 3e
7- Pour Yannick, c’est une bonne chose qu’il frappe son clone : « Vaut mieux que je me
défoule sur mes jouets que sur ma petite sœur, non ? », l. 6-7.
8- Le HD 22 trouve du réconfort auprès de Julia, la sœur de Yannick, l. 66 à 67.
9- L’auteur met en évidence les dérives possibles du clonage. Le clone pourrait ne pas être
considéré comme un être vivant à part entière, mais comme un objet, un jouet. On finirait
par accepter la torture des clones au nom du bien-être de leurs propriétaires. Cette
c
Séquence 9 c

conception du clonage soulève de graves problèmes moraux et éthiques.

B. Réécriture 
Voici la transformation des phrases suivantes au discours indirect :
1- Le vendeur a affirmé que le HD était recommandé pour les enfants nerveux par de
nombreux pédopsychiatres.
2- Il a ajouté que l’agressivité du HD 22 était inhibée par lasérisation de certaines zones
cervicales.
3- Il en a conclu que, quel que fût son mode d’utilisation, ce jouet ne présentait donc aucun
danger.
4- Il a demandé si une telle sécurité ne justifiait pas un petit effort financier.

C. Dictée 

« Le Journal d’un clone », Gudule, dans Les visages de l’humain © Mango Jeunessse, 2002
Corrigé des erreurs possibles :
• Le clone est un garçon, donc les accords se font au masculin :
« elle m’a mis », « je me suis accroupi », « je me sentais seul et abandonné ».
• J’aurais bien aimé : conditionnel composé ; pour connaître la terminaison, changer de
personne : « il aurait bien aimé ».
• Vienne : subjonctif présent induit par le conditionnel en proposition principale.

D. Expression écrite 
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as respecté les codes de l’article de presse :
a) Tu as proposé un titre pertinent (ex : « Un clone arrêté pour meurtre »).
b) Tu as respecté la répartition du texte en deux paragraphes (récit des faits d’une part,
compte-rendu de l’interview de l’avocat du clone d’autre part).
c) Tu as employé un niveau de langue soutenu.

© Cned, Français 3e — 27
c
c Séquence 9

2) Si l’avocat propose une argumentation pertinente : par exemple, le clone était victime de
maltraitances quotidiennes, le clone était esclave de son propriétaire, la panne du double
cœur comme circonstance atténuante. Tes arguments sont toujours assortis d’exemples
précis.
3) Si tu as évité les erreurs d’orthographe.

Séance 5
A. Questions
a) Voici, soulignés, les verbes conjugués :
• Le HD 22 est recommandé pour les enfants nerveux par de nombreux psychiatres.
• L’agressivité du HD 22 est inhibée par lasérisation de certaines zones cervicales.
b) Le sujet dans la première phrase est « Le HD 22 » ; dans la seconde phrase, il s’agit de
« L’agressivité du HD 22 ».
Dans les deux cas, les sujets « subissent » l’action.
c) Non, il n’y a pas de COD.
d) Il s’agit de compléments d’agents. (Il est possible que tu n’aies pas su répondre à cette
question… Elle fait appel à des connaissances antérieures à la classe de 3e…)
e) • De nombreux psychiatres recommandent le HD 22 pour les enfants nerveux.
• La lasérisation de certaines zones cervicales inhibe l’agressivité du HD 22.
Exercice 6 : Conjugaison
VOIX ACTIVE VOIX PASSIVE
IL A VU Il a été vu
Nous avons photographié NOUS AVONS ÉTÉ PHOTOGRAPHIÉS
Vous prenez VOUS ÊTES PRIS
TU CHOISIS Tu es choisi(e)
JE COMPRENDRAI Je serai compris(e)
Exercice 7 : Voici les phrases passives
1- Les clones hors d’usage sont jetés par les gens.
2- Des mesures radicales ont été prises par le gouvernement.
3- Le HD 22 est soigné par Julia.
4- Le clone a été démoli par Yannick.
5- Le HD 22 était promené dans une poussette par Julia.
Exercice 8
Voici les phrases actives correspondant aux phrases passives proposées :
1- Le comportement de Yannick déçoit le HD 22.
2- On a abandonné des clones dans les rues.
3- On a commercialisé un nouveau modèle : le HD23.
4- L’amitié de Julia touchait le clone.
5- Sa mère avait donné deux claques à Yannick.

28 — © Cned, Français 3e
A. Questions
I- Les personnages
1- a), b) et c) :
Séance 6 c
Séquence 9 c

Les phrases sont de type injonctif. Le mode employé est l’impératif. Le D.I.C. est
autoritaire et respecté, puisque ses ordres sont aussitôt suivis de leur réalisation.
2- Les bébés présentés par les infirmières sont tous identiques et sont vêtus de la même
manière. Il est impossible de faire une quelconque distinction : « des bébés de huit
mois, tous exactement pareils (un Groupe de Bokanovsky, c’était manifeste), et tous
(puisqu’ils appartenaient à la caste Delta) vêtus de kaki », l. 35 à 38.
3- a) et b)
Les infirmières sont décrites exclusivement par leurs vêtements : « une demi-douzaine
d’infirmières, vêtues des pantalons et des jaquettes d’uniforme réglementaires en toile
blanche de viscose, les cheveux aseptiquement cachés sous des bonnets blancs »,
l. 6 à 9. Là encore, comme pour les bébés, on ne peut faire aucune différenciation.
Il nous semble qu’elles aussi pourraient être issues d’un groupe Bokanovsky,
conditionnées pour obéir aux ordres du D.I.C.
II- L’expérience sur les bébés
1- Les livres et les roses attirent les bébés : « Tournés, les bébés firent immédiatement
silence, puis ils se mirent à ramper vers ces masses de couleur brillantes… », l. 43 à 45.
2- Leur bien-être se fait entendre : « s’élevaient de petits piaillements de surexcitation, des
gazouillements et des sifflotements de plaisir », l. 52 à 54.
3- Les enfants se mettent à hurler de peur, parce que brusquement « une explosion », « une
sirène » et « des sonneries d’alarme » se sont mises à retentir, l. 69 à 71.
4- Ils reçoivent « une légère secousse électrique », l. 77.
5- L’association entre la douleur et la présence des livres et des fleurs doit permettre à
l’enfant de se détourner de ces objets.
6- Quand les infirmières présentent à nouveau aux enfants des livres et des fleurs, les
enfants reculent « avec horreur », l. 103-104, et ils hurlent. La technique obtient donc
des résultats immédiats.
III- Le conditionnement
1- L’étudiant est « éperdu d’admiration », l. 171.
2- On assiste à la torture d’enfants… On cherche à ce qu’ils pleurent, qu’ils hurlent, qu’ils
souffrent. C’est ignoble.
3- Le conditionnement est total, dès la naissance. Les enfants, selon leur caste, subissent
un traitement particulier. Ainsi, aucun Delta ne lira jamais un livre, ni ne sentira une
fleur. Leur liberté est inexistante.

B. Réécriture
Exercice 9
Voici la réécriture du passage au présent, en considérant qu’il n’y a qu’un seul bébé :
Tourné, le bébé fait immédiatement silence, puis il se met à ramper vers ces masses
de couleur brillantes, ces formes si gaies et si vives sur les pages blanches. Tandis qu’il s’en
approche, le soleil se dégage d’une éclipse momentanée où l’a (avait) maintenu un nuage. Les
roses flamboient comme sous l’effet d’une passion interne soudaine ; une énergie nouvelle et
profonde paraît se répandre sur les pages luisantes des livres.

© Cned, Français 3e — 29
c
c Séquence 9

Exercice 10 
Voici la réécriture du texte proposé au présent :
L’un des étudiants lève la main ; et, bien qu’il comprenne fort bien pourquoi l’on ne peut
pas tolérer que des gens de caste inférieure gaspillent le temps de la communauté avec des
livres, et qu’il y a toujours le danger qu’ils lisent quelque chose qui fasse indésirablement
« déconditionner » un de leurs réflexes, cependant … en somme, il ne conçoit pas ce qui a trait
aux fleurs. Pourquoi se donner la peine de rendre psychologiquement impossible aux Deltas
l’amour des fleurs ?
Patiemment, le D.I.C. donne des explications. Si l’on fait en sorte que les enfants se
mettent à hurler à la vue d’une rose, c’est pour des raisons de haute politique économique.

C. Dictée non préparée 

Le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley © Pocket, 2008


Voici comment éviter les erreurs :
• « Nus » : penser à accorder au masculin pluriel, car cet adjectif est apposé à « six ou sept
cents petits garçons et petites filles ».
• Cent dans « six ou sept cents » prend un s, car il est précédé d’un multiple et employé seul.
• « Étaient accroupis » : accord au masculin pluriel, car le sujet est « six ou sept cents petits
garçons et petites filles ».
• « Épanouies » s’accorde au féminin pluriel avec « les roses ».
• Les deux dernières phrases contiennent des mots de vocabulaire un peu difficiles. Si tu
as commis des erreurs, recopie les mots dix fois afin d’en mémoriser l’orthographe. (un
soliloque, les bosquets, des cris dissonants, les tilleuls, somnolent)

Séance 7 
A. Questions
1- Jinn et Phyllis découvrent une bouteille dans laquelle se trouve un long message de
plusieurs feuillets. Il s’agit du récit fait par Ulysse Mérou de ses aventures sur la planète
Soror.
2- Ulysse Mérou est un journaliste. Le professeur Antelle est un éminent scientifique qui
enseigne à l’Université. Quant à Arthur Levain, il s’agit de l’assistant du professeur Antelle.
3- Ils veulent savoir s’il existe de la vie ailleurs, en particulier près de l’étoile de Bételgeuse.
4- À leur arrivée, ils découvrent une femme nue qui ne s’exprime qu’en poussant des cris. Il
s’agit d’un personnage important pour la suite de l’histoire : Nova.
5- Ce sont les singes (chimpanzés et gorilles) qui chassent les hommes.

30 — © Cned, Français 3e
6- Arthur Levain est tué ; Ulysse Mérou est fait prisonnier. Quant au professeur Antelle, le
doute plane longtemps sur son sort, jusqu’à ce qu’Ulysse le découvre dans une des cages
du zoo.
7- Zira est une femelle chimpanzé, adjointe du responsable du laboratoire où Ulysse Mérou
est enfermé. Elle va devenir une réelle alliée d’Ulysse.
8- Les trois races de singes formant le « simius sapiens » sont les gorilles, les orangs-outans et
c
Séquence 9 c

les chimpanzés.
9- Ulysse Mérou prend la parole et raconte qui il est vraiment. Il parvient à prouver aux yeux
de tous les intellectuels de Soror qu’il est un être doué de raison. À l’issue de ce congrès, il
est libéré et considéré avec respect par tous les singes.
10- Cornélius et Ulysse Mérou partent en expédition presque aux antipodes de Soror. Ils y
découvrent une petite poupée représentant un être humain habillé. C’est la preuve évidente
pour eux que par le passé les hommes ont été, comme sur la Terre, des êtres doués de
raison sur la planète Soror.
11- Nova a été placée à l’écart, parce qu’elle est enceinte d’Ulysse et sa grossesse est sous
haute surveillance.
12- Un satellite artificiel devait être envoyé dans l’espace. Avec l’aide de Cornélius, ils prennent
la place des trois passagers prévus et regagnent ainsi la Terre.
13- La Terre a connu la même évolution que Soror. Les singes sont désormais les seuls êtres
doués de raison.
14- Jinn et Phyllis sont des chimpanzés.
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as mis en évidence les points suivants :
Pierre Boulle nous invite à considérer que la place de l’homme comme seul être doué de
raison n’est peut-être pas un acquis définitif, que rien n’empêche d’imaginer que cette
prédominance ne dure pas, et qu’ainsi, un jour d’autres espèces prennent notre place.
Il nous fait réfléchir également sur notre conception de l’existence humaine, sur notre
relation aux autres espèces, sur les traitements que l’on inflige aux animaux.
2) Si tu as fait l’effort de construire des phrases correctes.
3) Si tu as fait des efforts d’élocution (articulation et force de la voix).

© Cned, Français 3e — 31
c
c Séquence 10

SÉQUENCE 10

A. Qu’entendons-nous par le mot « pouvoir » ?


Séance 1

1- La définition du mot « pouvoir » :


Du latin populaire potere, « être capable de ».
1) [verbe] avoir la possibilité, la faculté de.
2) [verbe] avoir le droit, l’autorisation de.
3) [nom] puissance, aptitude à agir.
4) [nom] en politique, ressource qui permet à quelqu’un d’imposer sa volonté à un autre.
5) [nom] employé seul, « le pouvoir » désigne l’ensemble des institutions exerçant
l’autorité politique, le gouvernement de l’État.

C. Les différents genres sollicités pour représenter le pouvoir


2- Le texte de théâtre 
Il est découpé en scènes : une scène commence quand un personnage entre en scène ; elle
s’achève quand un ou plusieurs personnages quittent la scène. Les scènes sont regroupées
en actes : une pièce peut comporter de un à cinq actes.
Dans un texte théâtral, on distingue :
- les didascalies, dans lesquelles l’auteur donne des indications de mise en scène (décor,
geste, intonation, expression du visage, etc.) et avant chaque réplique, le nom du
personnage qui prend la parole.
- les répliques des différents personnages : paroles échangées entre eux ou adressées à eux-
mêmes (monologue) ou encore au public (aparté).

Pièces Auteurs Genres


. Ruy Blas Victor Hugo drame romantique
. Les Mouches Jean Paul Sartre tragédie
. Antigone Jean Anouilh tragédie
. Le Mariage de Figaro Beaumarchais comédie
. Tartuffe Molière comédie
. Le Cid Corneille tragicomédie
. Caligula Camus tragédie
. Le jeu de l’amour et du hasard Marivaux comédie
. Andromaque Racine comédie
Exercice oral (tâche complexe) :
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as présenté brièvement l’auteur de la pièce (petite biographie),
2) tu as présenté le thème de la pièce et un bref résumé,
3) tu as précisé (si tu l’as trouvé) l’accueil reçu par la pièce,
4) tu as fait l’effort de construire des phrases correctes,
5) tu as fait des efforts d’élocution (articulation et force de la voix).

32 — © Cned, Français 3e
A. Qu’est ce qu’une « tragédie antique » ?
Séance 2

1- a) Sophocle (496-406 av- J.-C.) vécut à la période la plus brillante d’Athènes : Périclès,
(homme d’Etat), Phidias, (sculpteur), Hérodote, (historien) furent ses amis.
c
Séquence 10 c

Il a écrit de nombreuses tragédies, mais il n’en subsiste que sept, telles que Oedipe roi
et Antigone.
b) Éschyle et Euripide sont deux grands auteurs tragiques athéniens du Ve siècle av- J.-C.
que Sophocle a souvent affrontés dans les concours de tragédie.
c) Ce sont donc trois grands auteurs de tragédies de l’Antiquité, qui ont tous écrit sur le
mythe des Atrides, que tu vas aborder au cours des lectures d’extraits.
2- a) Tragédie : œuvre dramatique dont le sujet est, le plus souvent, emprunté à la légende
ou à l’Histoire et qui, mettant en scène des personnages illustres, représente une
action destinée à provoquer la terreur ou la pitié par le spectacle des passions et des
catastrophes qui en sont la conséquence.
b) Le chœur est l’ensemble des personnes qui exécutent des danses ou des chants réglés,
et le coryphée est le chef du chœur dans le théâtre grec.

B. Antigone : une tragédie antique


1- a) Oedipe était le fils de Laïos, roi de Thèbes, et de la reine Jocaste. L’oracle de Delphes
avait prédit à Laïos une tragique destinée : il mourrait de la main de son fils Œdipe
qui épouserait ensuite sa mère. Alors, quand son enfant naquit, il l’abandonna sur le
Mont Cithéron. Œdipe fut recueilli et élevé par le roi de Corinthe.
Quelques années plus tard, il apprenait lui-même de l’oracle delphien la terrible
prédiction : atterré, il décida de fuir ceux qu’il prenait pour ses parents. En cours de
route, il se querella avec un voyageur qu’il tua sans savoir que c’était son père, Laïos.
Aux portes de Thèbes, il découvrit la solution de l’énigme du sphinx, dont il débarrassa
le pays ; en récompense les thébains le prirent pour roi, il épousa la reine Jocaste, veuve
de Laïos, sans savoir que c’était sa propre mère. Ils eurent deux fils, Étéocle et Polynice,
et deux filles Antigone et Ismène. Mais Œdipe découvrit le secret de sa naissance, son
parricide et son inceste. Tandis que Jocaste se pendait, Œdipe se creva les yeux. Banni
de Thèbes, il mena une vie errante guidé par sa fille Antigone.

Arbre généalogique d’Oedipe

Les personnages principaux de la légende sont en fond bleu, les rois de Thèbes en
majuscules d’imprimerie.
Ménodecé

créon Jocaste laïos


Parents adoptifs

Hémon Jocaste œdipe

étéocle Polynice Antigone Ismène

© Cned, Français 3e — 33
c
c Séquence 10

b) Thèbes est une ville de Grèce en Béotie. C’est dans cette ville que l’histoire d’Œdipe a
certainement vu le jour.
2- • La situation d’énonciation
a) Les trois personnages sont Créon, Antigone et le Chœur.
b) Hadès est le dieu des Enfers.
c) Les trois moments de ce passage se délimitent de la manière suivante :
- l’échange initial entre Créon et Antigone, (l. 1 à 23)
- l’échange entre Créon et le Coryphée, (l. 24 à 40)
- le deuxième échange entre Créon et Antigone, (l. 41 à la fin).
• L’héroïsme d’Antigone
a) Antigone tient tête à Créon par la longueur même de ses répliques et la franchise de
ses propos : elle fait preuve de courage et de fermeté.
b) Antigone a réponse à tout et ne veut pas laisser son oncle avoir le dernier mot.
c) Antigone a désobéi à l’ordre prononcé par son oncle car il ne s’agit pas d’une loi
prononcée par les dieux : « … Zeus qui n’en était pas le héraut » ligne 10 ; de plus,
elle ne craint pas la mort : « Pour moi supporter la mort n’est pas une souffrance. »,
l. 20-21.
d) La tirade de Créon témoigne de son orgueil : « Maintenant, ce n’est plus moi
l’homme, c’est elle… », l. 31-32.
e) L’adverbe « impunément » (l. 32) signifie « sans être puni ».
• L’expression du pouvoir
a) Créon emploie des phrases interrogatives qui mettent en devoir Antigone de lui
répondre. Sa nièce répond par des phrases déclaratives mais ose aussi user des
phrases interrogatives à son égard. L’autorité est très nettement détenue par Créon
mais Antigone tente de faire face avec dignité.
b) Antigone dit clairement que le pouvoir donne la possibilité d’agir librement par la
crainte qu’il crée sur tous ceux qui le subissent : « c’est -entre beaucoup d’autres-
l’avantage de la tyrannie : elle a le droit de dire et de faire ce qu’elle veut », l. 47-48.
c) En voulant faire taire la seule voix qui s’oppose à son autorité, Créon coupe court à
toute opposition.
d) Créon est obligé d’aller jusqu’à la mise à mort de sa nièce car il sait qu’elle ne
renoncerait jamais à s’opposer à lui et à ses décisions.
3- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) tu as présenté brièvement l’auteur (Sophocle) et sa pièce (Antigone).
2) tu as situé le texte et présenté les personnages présents.
3) tu as indiqué la composition du texte (les mouvements) (voir question 2- c).
4) tu as montré en quoi Antigone était héroïque dans cet extrait.
5) tu as montré comment le pouvoir était mis en scène dans cet extrait.
6) tu as soigné la construction de tes phrases et de tes paragraphes.
7) tu as pensé à être synthétique (il s’agit d’un résumé !).
8) tu as évité les erreurs d’orthographe.

34 — © Cned, Français 3e
C. Les types de phrases : rappel et entraînement
Les types de phrases dans l’extrait de la pièce.
a) Ligne 3 : « Je reconnais l’avoir fait, et je me refuse de le nier. » k phrase déclarative.
b) Ligne 1 : « Et toi, qui regardes tes pieds, reconnais-tu ou nies-tu avoir fait cela ? »
k phrase interrogative totale.
c
Séquence 10 c

c) Ligne 4 : « Va donc où tu veux, libéré de lourdes responsabilités. » k phrase injonctive.
d) Ligne 24 : « Ah ! c’est bien sa fille, la fille intraitable d’un père intraitable ! » k phrase
exclamative.
1- Antigone est-elle une femme courageuse ?
- Elle peut supporter l’emprisonnement, la faim, le froid sans se plaindre...
- A-t-elle un corps de fer ?
- Elle a surtout une force de caractère inébranlable. »
2- - La mise à mort d’Antigone est-elle annulée ? k phrase interrogative.
- Annulez la mise à mort d’Antigone. k phrase injonctive.
- Faites que la mise à mort d’Antigone soit annulée ! k phrase exclamative.

Séance 3
A. Créon, l’incarnation du pouvoir
1- L’interrogatoire de la jeune fille par Créon commence presque exactement dans les mêmes
termes.
Chez Sophocle : « savais-tu que j’avais fait proclamer que c’était interdit ? », l. 5-6,
« Et donc tu as osé transgresser ces lois ? », l. 9.
Chez Anouilh : « Tu avais entendu proclamer l’édit aux carrefours, tu avais lu l’affiche sur
tous les murs de la ville ? », l. 1 à 3.
« Tu savais le sort qui était promis à celui, quel qu’il soit, qui oserait lui rendre les honneurs
funèbres ? », l. 5 à 7.
2- Chez Sophocle, Créon agit pour des raisons religieuses : il adhère à la croyance des rites
funéraires qui doivent honorer les morts.
Chez Anouilh, Créon agit pour des raisons politiques, cela l’arrangerait de faire de l’un des
deux frères un héros. Il avoue ne pas être croyant : « Tu y crois donc vraiment, toi, (…) à
cette ombre de ton frère condamnée à errer toujours… », l. 110 à 112.
3- Chez Sophocle, Créon ne supporte pas l’idée qu’une femme veuille faire la loi à sa place.
Chez Anouilh, Créon se met en colère contre sa nièce car il ne parvient pas à la faire
changer d’avis par son autorité.
4- Chez Sophocle, le ton de Créon est solennel et ne porte aucune marque d’ironie. Chez
Anouilh, le ton de Créon est souvent moqueur et familier : « Et le plus simple, après, c’est
encore de se crever les yeux », l. 44-45.
5- Créon évoque la cérémonie comme étant un « bredouillage en série », une « pantomime »,
l. 129-130.

© Cned, Français 3e — 35
c
c Séquence 10

6- Pantomime :
a) art qui consiste à s’exprimer par les gestes, les attitudes corporelles.
b) attitude outrée, ridicule. C’est le sens de ce mot, dans le texte.

B. Créon : tyran arbitraire ou roi sage et mesuré ?


1- On trouve les phrases suivantes chez Sophocle :
« …tous ceux que tu vois l’applaudiraient si la peur ne leur fermait pas la bouche. Mais
c’est - entre beaucoup d’autres - l’avantage de la tyrannie : elle a le droit de dire et de faire
ce qu’elle veut. », l. 46 à 48.
2- Chez Sophocle, Créon entre dans une fureur et devient intraitable avec sa nièce car elle a
désobéi et lui tient tête.
Chez Anouilh, Créon éprouve une sincère affection pour sa nièce. Il semble bien l’aimer et
chercher tous les arguments pour essayer de la sauver.
3- Le Créon de Sophocle est impitoyable et orgueilleux comme en témoignent les répliques
suivantes : « …ni elle ni sa sœur ne devront échapper à la pire des morts » (l. 34-35), « Moi
vivant, une femme ne me commandera pas. », (l. 86)
Le Créon d’Anouilh se montre plus humain et sensible : « …je t’aime bien tout de même
avec ton sale caractère », l. 83-84, « Si tu te tais maintenant, si tu renonces à cette folie, j’ai
une chance de te sauver. », l. 95 à 97.
4- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as repris les différences, mises en évidence au cours du questionnaire de lecture,
entre les deux personnages : Créon, dans la tragédie de Sophocle, est un roi qui agit
pour des raisons religieuses. Sans raillerie, il use un ton solennel et l’on comprend
qu’il ne supporte pas l’idée qu’une femme veuille faire la loi ; Créon, dans la tragédie
d’Anouilh, est un roi guidé par des raisons politiques, c’est un non-croyant, il se met en
colère face à sa nièce qui lui désobéit, il use volontiers de la moquerie et de l’ironie.
2) tu as travaillé la construction du portrait : emploi d’un vocabulaire précis, portrait tant
physique que moral.
3) tu as soigné la construction de tes phrases.
4) tu as évité les erreurs d’orthographe.

Séance 4
Alfred Jarry est un écrivain français (1873-1907), auteur de la comédie burlesque Ubu Roi
(1896) dont le héros apparaît comme la caricature bouffonne de la stupidité bourgeoise et
de la sauvagerie humaine. Le « burlesque » désigne ce qui provoque le rire par le contraste
entre la bassesse du style et la dignité des personnages.

B. Ubu Roi, une satire du pouvoir


1- Dans la scène III, des paysans discutent de la mort du roi et de la prise de pouvoir par Ubu.
Ce dernier arrive précisément à la scène suivante.
2- Ces scènes se passent dans une maison de paysans, dans les environs de Varsovie en
Pologne.
3- Les paysans traduisent leur peur par l’emploi de l’exclamation « Grand Dieu ! », de
l’interrogation : « Qu’allons-nous devenir ? » et l’utilisation d’adjectifs (« affreux »,
« abominable »), s.III, l. 8-9.

36 — © Cned, Français 3e
4- La voix au dehors, qui est celle d’Ubu, ne lance que des exclamations, des jurons et des
ordres, l. 11-13. De plus, la didascalie rend compte de la violence avec laquelle Ubu entre
dans la maison des paysans : « La porte est défoncée. », l. 14.
5- La plupart des répliques d’Ubu se limitent à des impératifs (« ouvrez », « écoute-moi
bien », « payez »), à des futurs à valeurs d’ordre ou de menace (« tu seras massacré »), à
des exclamations injurieuses (« cornegidouille ! »).
c
Séquence 10 c

C. Ubu Roi, une incarnation de la cruauté, de la cupidité et


de la bêtise au pouvoir
1- Les expressions qui témoignent de son appât du gain sont : « on paierait deux fois tous
les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement » ; « j’aurai vite fait
fortune », l. 18-20.
2- La cupidité d’Ubu est mise en scène dans les didascalies suivantes : « Ubu pénètre suivi
d’une légion de Grippe-sous », s. III, l. 14 « Ubu reste à ramasser la finance », l. 31.
3- C’est le « voiturin à phynances », s. IV, l. 12.
4- Ubu est très cruel, il ne manifeste aucune pitié à l’égard des paysans, et ne fait que les
menacer de mort : « tu seras massacré », l. 11, « je tuerai tout le monde », l. 20.
5- Les répliques d’Ubu appartiennent au langage familier : ce n’est pas un langage digne d’un
roi. Ubu s’en trouve ridiculisé.
6- Les mots appartenant au langage familier sont : « merdre », s.III, l. 11 « cornegidouille »,
l. 4, « oneilles », l. 5, « les salopins », l. 12, « ji vous mets », l. 25.
7- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as trouvé au moins deux raisons pour lesquelles un auteur peut choisir de traiter
le pouvoir en utilisant le rire : par exemple, le rire est un moyen très efficace pour
critiquer ; c’est aussi un moyen de se démarquer : on voit plus souvent au théâtre des
rois sérieux et solennels que bouffons et parodiques ; ou encore : le rire permet de
mieux marquer les esprits de faire passer les messages…
2) tu as soigné la construction de tes phrases.
3) tu as évité les erreurs d’orthographe.

Séance 5
Ces deux pièces s’appuient sur des personnages et des histoires qui s’inspirent de l’Histoire
ou de la mythologie antique. Ce sont des pièces de théâtre écrites au XXe siècle.

B. Analysons les textes


1- a) Caligula et d’autres convives sont réunis autour d’un repas donné dans le palais du roi.
b) Les didascalies montrent que Caligula se comporte comme un goujat et n’a aucune
dignité : « Caligula se tient mal à table… jeter ses noyaux d’olives dans l’assiette de ses
voisins… cracher ses déchets de viande sur le plat… se curer les dents avec les ongles ». Il
se montre par ailleurs très lunatique, passant de la gaieté à la colère et vice versa :
« épanoui », « de plus en plus heureux », « l’œil mauvais », « de nouveau rieur », « avec une
violente colère ».
c) Caligula apparaît comme un être profondément cynique et pervers, qui aime accomplir
des actes cruels et immoraux : il vient de tuer le fils de Lépidus et le force à répéter qu’il
n’est pas de mauvaise humeur, « au contraire ! », l. 18.
d) Son autorité se traduit par l’emploi de verbes conjugués à l’impératif ou au subjonctif :
« Rions », l. 26, « écoutez », « levez-vous, riez », l. 43, « je veux que tout le monde rie », l. 42.

© Cned, Français 3e — 37
c
c Séquence 10

e) Il fait de ses courtisans des esclaves qu’il prive de toute liberté de pensée et d’expression.
f) Il s’agit d’une phrase non verbale. Elle exprime la manière dont Caligula se délecte de la
peur qu’il inspire - sentiment qu’il savoure avec cynisme.
2- a) Les phrases interrogatives ou interrompues par Égisthe (les points de suspension
en rendent compte) révèlent une Clytemnestre soumise au bon vouloir de son mari
tyrannique et autoritaire.
b) En ne la nommant jamais par son prénom mais par le terme « femme », l. 14 et 35,
Égisthe montre qu’il ne la considère pas comme sa « moitié » qu’il aime, mais comme un
être sexuée qui lui doit obéissance. Par ailleurs, il la repousse avec beaucoup de violence en
la traitant de « catin », l. 27, (femme de mauvaise vie).
c) Il s’agit d’un monologue.
d) Égisthe exprime une grande lassitude (l’adjectif « las » est répété à deux reprises, l. 16 et
36), qui témoigne de son renoncement à une certaine image du pouvoir qu’il a portée
pendant plusieurs années :
« Voici quinze ans que je m’habille comme un épouvantail : tous ces vêtements noirs
ont fini par déteindre sur mon âme », l. 16 à 20.
« Je promène partout ma grande apparence terrible… », l. 39-40.
e) Égisthe a dit à Clytemnestre que personne n’était aussi triste que lui à Argos, or, en
réalité, il sait que la tristesse n’est pas un sentiment qu’il connaît ; il exprime le désir
d’éprouver des émotions :
« Ah ! Je donnerais mon royaume pour verser une larme ! », l. 48-49.
3- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as appris le texte par cœur.
2) tu as joué les personnages en respectant leur caractère.
3) tu as fait des efforts d’articulation et de prononciation.

Séance 6
A. Un roi dépossédé de son pouvoir
1- a) Les appellations telles que « sire », « majesté » et « roi » des didascalies rendent compte
de la fonction qu’occupe Bérenger 1er.
b) Les verbes sont en majorité conjugués à l’impératif présent. En voici la liste : « viens –
danse – tourne-toi – va – ouvre-la – referme – avance - fais. »
c) Il s’agit du mode de l’ordre ou de la défense.
2- d) Le roi Bérenger 1er ne parvient plus à exercer d’influence sur son entourage
« Le Roi – Alors, danse. (Marie ne bouge pas) Danse. Alors, au moins, tourne-toi, va vers
la fenêtre, ouvre-la et referme.
Marie – Je ne peux pas. »
e) Le roi cherche alors à contrôler les éléments et les objets : ainsi cherche-t-il à exercer
son influence sur la nature : « J’ordonne que les arbres… la pluie… la foudre…
les feuilles… » ou bien donne-t-il des ordres insensés : « J’ordonne que le toit
disparaisse… », l. 19-24.
f) La répétition de la formule « J’ordonne que… » montre l’insistance avec laquelle le roi
tente de se faire obéir, rendant encore plus visible sa totale impuissance.
g) La réplique finale du médecin : « Ce n’est que le bourdonnement de vos oreilles... »
rend compte du trouble dans lequel se trouve le roi et du malaise qui le ronge.

38 — © Cned, Français 3e
h) Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) Ta réponse rejoint les éléments de l’encadré Je retiens, page 337 : tu as parlé de
la mégalomanie du roi, sa folie des grandeurs, son orgueil excessif, sa volonté
d’autorité dépourvue de sens…
2) Tu as construit des phrases cohérentes et qui s’enchaînent bien.
c
Séquence 10 c

3) Tu as fait des efforts d’élocution.

B. Créon : l’incarnation d’une vision pessimiste et tragique


de l’exercice du pouvoir
1- Créon utilise le champ lexical du travail auquel les mots suivants appartiennent :
« le métier », « ouvrier », « ouvrage », « retrousser ses manches », « besogne ».
2- Créon met en évidence l’idée que le pouvoir est une charge, un véritable fardeau qui oblige
à se salir les mains.
3- Le pouvoir apparaît comme la seule manière de faire régner l’ordre dans la cité (« pour que les
brutes que je gouverne comprennent »), aussi celui qui l’exerce ne peut-il jamais se relâcher.
4- Créon est incapable d’infléchir le destin de la jeune Antigone, il doit aller au bout des règles
et des lois qu’il a lui-même érigées même s’il le regrette : « Je suis le maître avant la loi.
Plus après ». Enfin on a l’impression que Créon n’a pas véritablement choisi de prendre le
pouvoir mais qu’il s’est imposé à lui.

C. Rappel sur le subjonctif : conjugaison et valeurs


1- a) Les verbes au subjonctif présents sont : « connaisse » - « revivent » - « aient » -
« brûle » - « détruise » - « mette » - « soient oubliés » - « ait » - « apprenne ».
b) Les réponses correctes sont : « Il faut que tu reconnaisses » - « Il faut que tu prennes et
que tu viennes » - « Il faut que les fruits cuisent » - « Il faut qu’ils soient » - « Il faut que tu
te serves ».
2- a) - trahisse k l’indignation.
- revienne/cessent k le souhait.
- mange k la condition.
- touche k l’ordre.
- reproduise k l’ordre.

Séance 7
B. Une scène engagée contre le pouvoir abusif
Recherche biographique sur Bertolt Brecht et son œuvre :
• sa nationalité : allemande
• l’époque où il a vécu : 1898 – 1956. Il quitte l’Allemagne au moment de l’arrivée d’Hitler
au pouvoir (au début des années trente), et restera en exil en Amérique jusqu’en 1948.
• l’œuvre qui l’a rendu célèbre : L’Opéra de quat’sous (1927)
• ses trois activités littéraires : POÈTE
AUTEUR DRAMATIQUE
THEORICIEN DU THEATRE
• nom de la troupe qu’il a fondée et dirigée à Berlin-Est : à son retour d’exil, il fonde la
troupe du Berliner ensemble, qu’il dirigea jusqu’à sa mort avec sa femme.

© Cned, Français 3e — 39
c
c Séquence 10

• rôle qu’il assigne en premier lieu au théâtre : un rôle didactique, c’est-à-dire qui vise une
prise de conscience, morale et politique, du spectateur.
Maître Puntila et son valet Matti (1940)
Mère courage et ses enfants (1941)
Grand-peur et misère du e Reich (1945)
Tâche complexe :
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as conservé uniquement des informations importantes.
2) tu les as organisées, afin que ton résumé ne soit pas décousu.
3) tu as écrit des phrases cohérentes.
4) tu as évité le « copier-coller » : tu as reformulé les informations.
5) tu as veillé à éviter les erreurs d’orthographe.
1- Toutes les informations concernant la situation d’énonciation sont données dans la
didascalie qui introduit la scène.
2- Brecht porte un jugement sur les nazis, à travers les deux S.A. mis en scène.
3- Ils se veulent paternalistes et chaleureux : « Oui, la maman… Secours d’Hiver ! », l. 1 à 11.
4- Ils changent de ton et deviennent interrogateurs et suspicieux quand la vieille femme laisse
entendre que le mari de sa fille critique le parti nazi : l. 17-18, « maintenant, tu le vois
bien que c’est pas comme ton mari le dit. » Leurs répliques sont alors pour la plupart des
phrases interrogatives, l. 19, 32-33, 38-40...
5- La jeune femme se borne à démentir et minimiser les propos de sa mère : « Rien du tout.
C’est du redotage de vieille. », l. 20
6- La jeune femme n’a pas fait le salut hitlérien et n’a pas pris de pomme, cadeau du parti.
7- Ils placent les autres dans l’obligation de répondre à leurs questions et de se soumettre à
leurs ordres de gré ou de force : « Il empoigne la jeune femme par le bras. »
8- La didascalie finale « Elle crache la pomme (…) La vieille, continuant de cracher », l. 53-55,
illustre le sentiment d’aversion éprouvé par l’auteur à l’égard d’Hitler. Elle « crache » le
salut hitlérien par dépit, impuissante à arranger la situation.

Séance 8
A. Questions
1- Jean Anouilh (1910-1987) : Après avoir commencé des études de droit, il se lance dans
l’écriture, séduit par le théâtre de Giraudoux. En 1937, Le Voyageur sans bagages fut un
succès, Le Bal des voleurs en 1938 fut un enchantement.
Puis, il consacre ses pièces au tragique de l’absurde par le biais de la mythologie, dans
Eurydice (1942), Antigone (1944), …
À partir de 1947, commence la période de la maturité, sa tendance naturelle au pessimisme
s’accentue : il constate la vanité de tout et n’accepte pas la condition humaine.
2- En 1944, les autorités allemandes étaient favorables à l’activité théâtrale mais le théâtre
devait avoir une portée morale, notamment auprès de la jeunesse.
3- Le prologue est la partie avant la pièce proprement dite où un acteur s’adresse directement
aux spectateurs pour leur fournir les informations nécessaires à leur bonne compréhension.
Chez Anouilh, le prologue surprend dans la mesure où il livre les éléments du dénouement :
ainsi, ce qui devient important n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais comment et
pourquoi cela va se passer.

40 — © Cned, Français 3e
4- - la nourrice : vieille femme qui a élevé Antigone.
- les gardes : personnages grossiers et indifférents au drame qui se joue.
- Antigone : jeune fille peu coquette, c’est une amoureuse de la vie, pleine d’idéaux, elle
veut être libre et ne pas perdre la pureté de l’enfance.
- Créon : homme robuste aux cheveux blancs, ridé. Il est sans illusion sur le monde et les
c
Séquence 10 c

autres mais se consacre corps et âme à sa fonction de roi.


- Hémon : fiancé d’Antigone, il se comporte comme un enfant face à son père. Le
désespoir le conduit à la mort.
- Ismène : sœur d’Antigone, peu courageuse, elle a peur de souffrir et de mourir mais elle
aime sa sœur et souhaite l’accompagner dans la mort à la fin de la pièce.
5- Créon symbolise le pouvoir ; Antigone la liberté, l’opposition face au pouvoir.
6- Le chœur expose sa conception de la tragédie au nom de l’auteur et tire la morale de l’histoire.
7- Comme dans une tragédie, dans la pièce d’Anouilh tout est réglé par une logique implacable,
on est sûr que cela finira mal. Anouilh insiste sur le caractère inéluctable de la fatalité.
8- Avant que la pièce ne commence, Antigone est sortie et a déjoué l’attention des gardes
pour recouvrir de terre la dépouille de son frère. L’action de la pièce est concentrée en une
seule journée.
9- Le dénouement est tragique car l’héroïne meurt.
10- La dernière rencontre d’Antigone est celle du garde : ce moment marque l’isolement
d’Antigone au moment de sa mort. Le garde, indifférent au sort de la captive, ne peut
lui être d’aucun secours. Elle a beau essayer de lier conversation avec lui, ce dernier ne la
comprend pas.
11- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche si :
1) tu as présenté l’extrait que tu as choisi ; tu as situé l’extrait dans l’ensemble de l’œuvre,
et tu as expliqué mon choix.
2) tu as appris par cœur ton texte.
3) tu as joué en « mettant le ton ».
4) tu as fait des efforts d’élocution.

© Cned, Français 3e — 41
c
c Séquence 11

A. Lire et comprendre
SÉQUENCE 11
Séance 1

1- Dans les quatre textes, les auteurs emploient la première personne du singulier. Chacun est
ainsi à la fois l’auteur, le narrateur et le personnage principal de son œuvre.
2- Les quatre auteurs veulent faire le récit de leur propre vie.
• Jean-Jacques Rousseau, dans le texte 1, se fixe comme projet d’écrire un livre où il
rapportera « ce qu’[il a] fait, ce qu’[il a] pensé, ce qu’[fut] », (ligne 11).
• George Sand, dans le texte 2, souhaite « écrire l’histoire de [sa] propre vie » (lignes 1-2)
• Stendhal, dans le texte 3, exprime clairement son intention : « écrire ma vie » (ligne 2),
« écrire my life » (ligne 10).
• Jean-Marie Déguignet, dans le texte 4, indique dans les lignes 29 à 34 qu’il a choisi
« d’écrire comment [il a] vécu, pensé et réfléchi dans ce milieu misérable, comment
[il y a] engagé et soutenu la terrible lutte pour l’existence ».
3- Les quatre auteurs ne tentent pas, par leur travail, d’atteindre les mêmes buts.
• Jean-Jacques Rousseau se donne un but de philosophe des Lumières, l’étude de
l’homme est une de ses préoccupations et lui-même se prend comme objet d’étude :
« Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet
homme, ce sera moi. » (lignes 2-3).
• George Sand y voit « un devoir » (ligne 4), celui d’avoir pris avant de mourir le temps de
réaliser « une étude sincère de [sa] propre nature et un examen attentif de [sa] propre
existence », ligne 10-11.
• Pour Stendhal, c’est également cet objectif de se connaître réellement qui l’incite à
écrire son autobiographie : « je saurai peut-être enfin [...] ce que j’ai été, gai ou triste,
homme d’esprit ou sot, homme de courage ou peureux, et enfin au total heureux ou
malheureux. » (lignes 2-4).
• Quant à Jean-Marie Déguignet, ses intentions sont doubles : éveiller chez ceux qui le
liront de l’intérêt, voire de la sympathie et témoigner sur une classe sociale à qui la
parole est rarement donnée (« dans ce milieu misérable », ligne. 32.
4- Quand on rédige son autobiographie, il n’est pas question de trahir la réalité. Aussi les
auteurs affirment-ils souvent leur volonté d’écrire exclusivement la vérité.
• Dans le texte 1, les expressions qui soulignent ce principe de véracité sont : « dans toute
la vérité de la nature » (lignes 2-3) ; « avec la même franchise » (lignes 11-12) ; « je n’ai
rien tu de mauvais, rien ajouté de bon […] j’ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu
l’être, jamais ce que je savais être faux. » (lignes 12-15) ; « Je me suis montré tel que je
fus » (ligne 15).
• Dans le texte 2, on peut relever l’expression « une étude sincère » (ligne 10).
• Dans le texte 3, Stendhal ne parle pas de la véracité, mais il s’interroge sur la manière
de « rendre compte des mouvements intérieurs de l’âme » (ligne 8), ce qui revient à dire
qu’il veut rendre avec exactitude ce qu’il ressent. La notion de vérité chez Stendhal est
implicite.
• Enfin, dans le texte 4, on peut relever l’expression « avec sincérité et franchise »,
(ligne 30).
5- Les quatre textes proposés sont tous situés au début de l’œuvre. Ils présentent au lecteur
les raisons pour lesquelles chacun des auteurs a entrepris de rédiger son autobiographie
et quels principes chacun compte mettre en œuvre. Il s’agit d’une sorte de contrat que
l’auteur passe avec le lecteur. C’est ce que l’on appelle le pacte autobiographique.

42 — © Cned, Français 3e
Séance 2
1- Au Bois de Boulogne, la narratrice-personnage, alors âgée de quinze ans, avait aperçu un
jeune couple et elle avait été touchée par la douceur qui en émanait (« qu’il devait être
doux », ligne 4). Cette vision a marqué le début de la réflexion de la narratrice sur la vie de
couple.
c
Séquence 11 c

2- Pour la narratrice, l’homme idéal serait celui qui parviendrait à la subjuguer et à s’imposer
à elle comme une évidence par « son intelligence, sa culture et son autorité ». (ligne 17).
Ce serait son « double. »(ligne 36).
3- La narratrice conçoit le couple comme union et partage : « moi je voulais qu’entre mari et
femme tout fût mis en commun » (lignes 31-33). Vivre en couple ne devra pas l’empêcher
de garder son indépendance, de travailler. Le texte s’achève sur une nuance fine entre
compagne et compagnon : « je ne m’envisageai jamais comme la compagne d’un homme :
nous serions deux compagnons ». (lignes 39-40) : elle compte être à égalité avec son mari,
lui apporter autant qu’il lui apporte. Être compagne d’un homme, c’est n’exister que par
cet homme, alors qu’être compagnons, cela indique réciprocité et égalité dans le couple.
4- Dans les lignes 17 à 22, les conditionnels simples sont : « j’éprouverais », «  il faudrait »,
« je me demanderais », « j’aimerais », « subjuguerait » ; dans les lignes 35 à 40 : « je me
marierais », « j’exercerais », « j’aurais », « nous serions ». Dans ces passages, la narratrice
envisage l’avenir, mais dans un récit au passé. Le conditionnel simple a donc ici une valeur
temporelle de futur dans le passé.
5- Simone de Beauvoir a rencontré pendant ses études de philosophie un étudiant comme elle,
extrêmement brillant : Jean-Paul Sartre. Ils ont formé un couple intellectuel inséparable.
Ce qu’a vécu, adulte, Simone de Beauvoir correspond complètement à la manière dont la
narratrice-personnage avait envisagé les choses à l’âge de quinze ans. On peut même se
demander dans quelle mesure, en écrivant ce récit autobiographique, Simone de Beauvoir
n’a pas été influencé par son parcours personnel adulte.
6- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as décrit le jeune homme ou la jeune fille de tes rêves (portrait).
2) Si tu as écrit ce récit à la première personne du singulier.
3) Si tu as employé à bon escient le conditionnel dans ton texte.
4) Si tu as limité le nombre d’erreurs d’orthographe dans ton texte.
Lis enfin un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
J’ai quinze ans et je sais déjà, si la chance voulait être de mon côté, à quoi ressemblerait
l’homme de ma vie. Il serait grand, brun, souriant. Il aimerait rire et plaisanter, mais
cela ne l’empêcherait pas d’être profond et sérieux pour tout ce qui est important : il se
soucierait des autres, de leurs pensées et sentiments, de leur bien-être. Nous partagerions
tout et prendrions toutes les décisions tous les deux, chacun ayant écouté les arguments
de l’autre. Nous serions complices, différents bien sûr et bien sûr égaux, amoureux,
heureux.

Séance 3
Première partie : questions, réécriture, dictée. (25 points)

A. Questions (15 points)


1- Le narrateur vient chercher tout à la fois l’intimité d’un endroit clos, enveloppant (« la
poitrine d’un oiseau ») et un monde de sensations riches et extraordinaires. C’est donc un
endroit à part, propice au déploiement de son imagination. Ce qu’il goûte : « une petite
bille de sucre roux », ce qu’il sent, le font rêver et imaginer un voyage.

© Cned, Français 3e — 43
c
c Séquence 11

2- Le narrateur est jeune : il a une petite taille : (« en me haussant sur la pointe des pieds «, « je
m’accroupissais dans la logette », Mlle Alloison utilise un diminutif affectueux pour lui parler :
« Janot » et il a un goût certain pour le sucre : « je choisissais une petite bille de sucre roux ».

La mention d’au moins deux indices est attendue.


3- L’éclairage de la lampe à pétrole transforme l’espace de la pièce et lui donne des formes
arrondies qui évoquent la cale d’un navire.
Les provisions de l’épicerie évoquent celles qui pourraient se trouver dans la cale d’un navire
pendant une traversée.
Le plancher souple évoque tout à la fois le bois du navire et le mouvement de la mer sous le
bateau.
Le mot « Chinois » que le narrateur lit sur une étiquette évoque l’idée de voyage et
d’exotisme.

Voici les raisons que tu pouvais donner : on attend ici que tu expliques avec tes propres mots, en
rédigeant ta réponse.
4- « le plancher en latte souple ondulait sous mon pied. »
La souplesse du plancher et le fait qu’il ploie sous le pas suscitent l’idée d’un mouvement qui
ressemble à celui de l’eau (« ondulait »). Mais on est encore pleinement dans la réalité : c’est
bien le plancher qui ondule. Le mot « plancher » est le sujet du verbe.
- « Sous le plancher l’eau molle ondulait »
C’est l’eau qui devient le sujet du verbe « ondulait » L’adjectif « souple » qui qualifiait le
matériau du plancher est devenu « molle » et qualifie l’eau. Le plancher n’est plus que le
complément circonstanciel. L’eau existe désormais par la force de l’imagination du narrateur
et c’est elle qui ondule et provoque le mouvement.
5- Il s’agit ici d’une phrase non verbale, phrase sans verbe.
Sa répétition montre les découvertes successives des odeurs par le narrateur (le poivre, puis
le café). Elle marque une pause qui correspond au moment où le narrateur respire cette
odeur avant d’évoquer les images que cela lui inspire.
6- « On n’entend plus les cris du port. »
a) Le verbe est au présent de l’indicatif.
b) Le texte était jusque-là à l’imparfait. Exemples : « tirais », « ondulait » ou « sentait »...
c) Quel est l’effet produit par le changement de temps ?
L’imparfait servait à commenter, décrire les lieux. Le présent nous ramène tout à coup dans
la pensée de l’enfant.
7- Le narrateur enfant, en « visitant » cette épicerie-mercerie, voyage grâce à son imagination
et à ce qu’il ressent grâce aux odeurs. C’est donc en ce sens qu’il s’agit d’un voyage
immobile.
8- L’univers évoqué est celui des aventures maritimes et des voyages lointains. Il évoque un
exotisme qui ne correspond pas à une réalité géographique précise mais un ailleurs riche de
sensations nouvelles et en puissance d’aventures.
Ce récit me fait penser à un livre que j’ai lu en 5e : La rivière à l’envers de Jean-Claude
Mourlevat. Ce qui me fait penser à ce livre, c’est la boutique. En effet, le héros du roman,
Tomek, tient une épicerie où il vend « tout », mais c’est aussi un personnage rêveur qui a
envie de partir. À la différence du personnage du texte, il ne rêve pas au contact des objets
de son épicerie, mais en regardant par la fenêtre. C’est sa rencontre avec une jeune fille
venue dans son épicerie qui va changer son existence.

44 — © Cned, Français 3e
Tu peux rapprocher ce texte des romans d’aventure que tu as dû lire en classe de 5e par exemple, ou
de films que tu as vus.

B. Réécriture (4 points)
Il va (0,5) à la cachette de la cassonade. Il choisit (0,5) une petite bille de sucre roux.
c
Séquence 11 c

Pendant que ça fond (0,5) sur sa (0,5) langue, il s’accroupit (0,5) dans la logette entre le
sac des pois chiches et la corbeille des oignons ; l’ombre l’ (0,5) engloutit (0,5) : il est parti
(0,5).

C. Dictée (10 points)


II est nuit. […]
Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s’effacent, les lignes se mêlent, je saisis
encore le coin d’un mot, puis plus rien.
J’ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis resté penché sur les
chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de
Robinson, pris d’une émotion immense, remué jusqu’au fond de la cervelle et jusqu’au fond
du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans
le ciel tous les oiseaux de l’île, et je vois se profiler la tête longue d’un peuplier comme le
mât du navire de Crusoé ! Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait
l’horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l’éternelle solitude et je me
demande où je ferai pousser du pain…
Jules Vallès, L’Enfant, 1879

Séance 4
Première partie : questions, réécriture, dictée. (25 points)

A. Questions (15 points)


1- Les termes « réminiscence » (l. 1) et « souvenirs » (l. 4) appartiennent au champ lexical de
la mémoire.
2- Non, ce souvenir n’est pas précis : c’est le terme même de « réminiscence » qui le souligne
dès le début du texte. De plus, dans la phrase suivante, l’adjectif « vague » est employé.
3- Anny Duperey est attirée par un détail sur la photographie : il s’agit, dit-elle, de « la main
de (s)on père sur (s)a jambe. »
4- La narratrice ressent alors une grande émotion : elle pourrait pleurer tellement elle est
émue : « m’émeut aux larmes ».
5- a) Le verbe devoir est conjugué au passé composé : « il a dû », « j’ai dû »
b) La narratrice cherche ici à nous faire comprendre qu’elle n’est pas certaine des détails
de son souvenir. Ce verbe introduit une notion de probabilité.
6- a) À la ligne 17, le verbe « fascine » a une valeur de présent d’énonciation (c’est le
moment où parle la narratrice), alors qu’à la ligne 33, le verbe « font » a une valeur de
présent de vérité générale.
b) Les temps verbaux utilisés pour parler du passé sont l’imparfait et le passé composé.
7- Les maillots qui grattent renvoient à la réalité de l’après-guerre où tout était tricoté à la
main et la laine de mauvaise qualité. Cette sensation apparaît dans le souvenir mais elle
n’est que le point de départ vers d’autres souvenirs, agréables cette fois-ci.

© Cned, Français 3e — 45
c
c Séquence 11

8- Le texte d’Anny Duperey est un texte autobiographique. On en retrouve les principales


caractéristiques : l’auteur raconte dans ce texte ses souvenirs personnels. Elle emploie la
première personne du singulier et le présent d’énonciation vient s’opposer au présent de
narration.

B. Réécriture (4,5 points)

Et les deux sœurs étaient frappées de constater encore une fois, en regardant sur ces photos
les vêtements qu’elles portaient leur mère et elles, que tout, absolument tout, à part leurs
chaussures et les chapeaux de paille, avait été fait à la maison. Jusqu’aux maillots de bain.
Que d’attention, que d’heures de travail pour les vêtir ainsi de la tête aux pieds.
Attention aux fautes de copie qui peuvent être sanctionnées jusqu’à la moitié des points !

C. Dictée (5,5 points)

La narratrice est une jeune fille


Ce que j’aimais le plus, c’était de voir le soleil se coucher à l’ouest, sur les collines qui
deviennent comme des nuages bleus. La maison de ma mère est un appartement au sixième
étage, sous les toits, sans vue et presque sans soleil. Il y a deux petites fenêtres basses,
fermées par des grillages à cause des rats. Je me souviens de ce que j’ai ressenti quand je suis
entré dans cet appartement pour la première fois. Non pas pour passer, comme quand on
va voir une pauvresse, mais pour y vivre, pour y rester des mois, des années. Un désespoir
comme jamais je n’avais imaginé, un trou noir, je tombais en arrière sans espoir de pouvoir
remonter.
C’était le plein hiver, il pleuvait, la nuit tombait tôt. La nuit semblait monter de tous les
soupiraux, des portes des maisons pour envahir les ruelles de la vieille ville.
J.-M. G. Le Clézio, Printemps et autres saisons, Gallimard, 1989

Séance 5
A. Questions (15 points)

1- L’été est pour la grand-mère la période des vacances scolaires de Jacques. Elle ne supporte
pas de le voir ne rien faire à la maison ou s’amuser au dehors. Elle-même ne sait pas ce
que signifient les vacances puisqu’elle n’est jamais allée à l’école et a toujours travaillé,
même lorsqu’elle était enfant.

2- Pour la grand-mère, « ne rien faire » ne signifie pas n’avoir aucune activité, mais ne pas
gagner d’argent et ne pas aller à l’école.

3- Jacques considère au contraire qu’il a beaucoup à faire : il se dépense physiquement,


joue, se promène dans la ville avec ses copains ; il lit pour son plaisir ; il doit aussi faire les
courses et des travaux domestiques pour sa grand-mère. Il est donc suffisamment occupé
à son goût.

4-  cette situation gratuite n’était pas pour les pauvres


 cette situation gratuite pouvait rapporter de l’argent

 cette situation gratuite convenait pour la saison d’été

 cette situation gratuite était quelque chose de mal

46 — © Cned, Français 3e
5- Le temps employé est le passé simple.


Ce passé simple succède à une série d’imparfaits itératifs qui évoquent la répétition,
chaque été, de la même situation.

Le passé simple introduit un événement qui vient interrompre cette répétition, marque un
c
Séquence 11 c

repère temporel, une action mise au premier plan (« lorsque Jacques entra en troisième »)

Il fait avancer le récit en évoquant une succession d’événements qui marquent une
chronologie.

Autres verbes au passé simple dans la suite du texte : « lui dit-elle à la fin de l’année
scolaire », « Les premiers à qui la grand-mère présenta Jacques le trouvèrent trop jeune
ou bien refusèrent tout net… ».

6- Il est difficile pour Jacques de trouver un emploi car il n’a pas encore quinze ans. Plus
généralement, son âge est une difficulté.

Les employeurs cherchent des candidats qu’ils vont pouvoir embaucher pour une longue
durée et pas seulement pour le temps des vacances.

7- La grand-mère demande à Jacques de mentir et de faire croire qu’il cherche un emploi


définitif.

Tu peux, par exemple, répondre ceci :

Je suis plutôt en désaccord avec ce que la grand-mère demande à Jacques de faire. Tout
d’abord, elle lui impose un travail d’été alors qu’il n’a que treize ans, mais surtout elle lui
demande de mentir sur son âge. Si la grand-mère veut élever correctement son petit-fils,
je ne pense que pas que la meilleure façon soit de lui « enseigner » à mentir. Il me semble
que cela donne un mauvais exemple : elle ne pourra plus lui reprocher, par la suite, de le
faire aussi dans d’autres conditions.

On attend de toi, ici, que tu puisses exprimer ton point de vue en le justifiant.

8- La particule négative « ne » est omise dans la réponse de Jacques, alors qu’elle est
présente dans celle de la grand-mère.

L’absence de la particule négative est habituelle dans le langage oral.

La grand-mère utilise certainement un niveau de langue plus soutenu que celui de


Jacques, qui lui répond spontanément, sans réfléchir à la structure de sa phrase.

B. Réécriture (5 points)

Ses grands-parents ne comprenaient (0,5) pas d’ailleurs qu’une période de l’année fût plus
spécialement désignée pour n’y rien faire. « Nous (0,5) n’avons (0,5) jamais eu de vacances,
nous (0,5) », disaient (0,5)-ils (0,5), et c’était vrai, ils (0,5) n’avaient (0,5) connu ni l’école ni
le loisir, ils avaient (0,5) travaillé enfants (0,5), et travaillé sans relâche.

© Cned, Français 3e — 47
c
c Séquence 11

C. Dictée (5 points)

C’est une jeune fille qui raconte.

Mon père s’énervait de me voir à longueur de journée dans les livres, mettant sur leur
compte mon visage fermé et ma mauvaise humeur. La lumière sous la porte de ma chambre
le soir lui faisait dire que je m’usais la santé. […] Une absence de vie à la fleur de l’âge. Il
avait parfois l’air de penser que j’étais malheureuse.

Devant la famille, les clients, de la gêne, presque de la honte que je ne gagne pas encore ma
vie à dix-sept ans ; autour de nous, toutes les filles de cet âge allaient au bureau, à l’usine
ou servaient derrière le comptoir de leurs parents. Il craignait qu’on ne me prenne pour une
paresseuse et lui pour un crâneur.

D’après Annie Ernaux, La Place, 1983

Séance 6

« Réjouie » s’accorde avec le sujet, car le verbe « se réjouir » n’existe qu’à la forme
pronominale : les verbes essentiellement pronominaux s’accordent avec le sujet.

« Donné » ne s’accorde pas avec le COD, car celui-ci est placé après le verbe.

A. Exercices d’application

1- a) Ils se sont envoyé des mails : le participe passé est invariable car le pronom personnel
complément du verbe pronominal est un complément d’objet indirect (« envoyer à
quelqu’un »).

b) Les mouettes se sont envolées au-dessus de la mer : le participe passé des verbes
essentiellement pronominaux s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet, ici
au féminin pluriel.

c) Le jour et la nuit se sont succédé : le participe passé est invariable car le pronom
personnel complément du verbe pronominal est un complément d’objet indirect
(« succéder à quelqu’un ou quelque chose »).

d) Pendant les vacances, elle s’est baignée tous les jours : quand le verbe est une forme
pronominale réfléchie, où « se » placé devant « être » est COD (« baigner soi-même »),
le participe passé s’accorde avec ce pronom, ici au féminin singulier.

48 — © Cned, Français 3e
e) Les élèves se sont souvenus de ce professeur : le participe passé des verbes
essentiellement pronominaux s’accorde toujours avec le sujet, ici au masculin pluriel.
2- a) Les conversations s’étaient arrêtées aussitôt : le participe passé des verbes
essentiellement pronominaux s’accorde toujours avec le sujet, ici au féminin pluriel.
b) Les enfants s’étaient disputés dans la cour : quand la forme verbale plurielle désigne un
verbe pronominal réciproque, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec
c
Séquence 11 c

le pronom COD, ici au masculin pluriel.


c) Les élèves s’étaient levés à l’entrée de l’adulte : le participe passé des verbes
essentiellement pronominaux s’accorde toujours avec le sujet, ici au masculin pluriel.

Séance 7
Première partie : questions, réécriture, dictée. (25 points)
A. Questions (15 points)
1- La phrase qui montre une tension chez les personnages est :
« Nous étions debout tous les trois, le cœur battant ». L’expression « le cœur battant »
montre cette tension.
2- L’atmosphère est mystérieuse autour de ce personnage car il est juste évoqué par des
bruits au début du texte. De plus, la scène se passe dans la pénombre.
« (…) la porte des greniers qui donnait sur l’escalier de la cuisine s’ouvrit ; quelqu’un
descendit les marches, traversa la cuisine, et se présenta dans l’entrée obscure de la salle à
manger.»
3- Augustin est présenté comme un grand garçon : on ne voit de lui que le visage, la tête :
l. 13 : un grand garçon,
l. 20 : sa face anguleuse au nez droit, à la lèvre duvetée,
l. 26 : les cheveux complètement ras
4- Augustin est présenté comme sûr de lui, provocateur, mystérieux, joueur, indépendant.
« avant que personne eût pu lui demander une explication », « tiens », « d’un ton
tranquille et de l’air de quelqu’un qui espère bien trouver mieux par la suite ».
Le narrateur, lui, est plutôt curieux, calme, prudent, obéissant, docile :
« J’hésitai une seconde », « à mon grand étonnement car cela nous était formellement
interdit »
5- Cette relation s’apparente à une amitié rapide, un coup de foudre amical : « Il m’aperçut,
et, avant que personne eût pu lui demander aucune explication : Viens-tu dans la cour ?
dit-il », une attirance et une solidarité presque immédiate : « j’allai vers lui », une
complicité naturelle et soudaine : « tenant par la main le grand gars nouveau venu et ne
bronchant pas ».
6- L’objet qui intéresse les deux adolescents est un feu d’artifice.
7- La mère de François ne réagit pas dans les deux situations, elle ne fait aucune remarque à
son fils, le laisse faire.
« comme Millie ne me retenait pas, je pris ma casquette et j’allai vers lui »
« Cette fois encore, elle n’osa rien dire. »

© Cned, Français 3e — 49
c
c Séquence 11

8- Le narrateur ne donne pas d’explication sur l’absence de réaction de Millie, donc le


lecteur peut l’interpréter de différentes manières : soit elle se méfie d’Augustin et préfère
ne rien dire de peur de brusquer le jeune homme ou sa mère, soit elle attend de le
connaître un peu mieux pour dire à son fils ce qu’elle pense de son nouveau camarade ;
elle peut aussi n’avoir pas encore d’avis assez net.

On peut pencher pour la première solution, car le silence et l’absence de réactions de


Millie laissent penser qu’elle n’aime pas trop l’influence d’Augustin sur son fils.

9- Le paratexte (l’introduction au texte) nous apprend qu’Augustin Meaulnes a disparu


lors de l’entretien de sa mère avec la mère du narrateur. Il n’hésite pas à « visiter », à
« fouiller » sans autorisation les greniers de sa nouvelle pension, il s’empare d’objets qui
ne lui appartiennent pas : les feux d’artifice qu’il allume dans la cour, là encore sans
aucune autorisation et au mépris du danger possible. à son entrée dans la chambre,
comme lors du dîner, il ne prête aucune attention aux personnes qui sont autour de
lui ou lui parlent. Cette attitude montre bien qu’Augustin Meaulnes est un adolescent
rebelle.

B. Réécriture (4 points)

Au-dessus de nous, en effet, dans un réduit où s’entassaient les pièces d’artifice noircies du
dernier Quatorze Juillet, des pas inconnus, assurés, allaient et venaient, ébranlant le plafond,
traversaient les immenses greniers ténébreux du premier étage, et se perdaient enfin vers les
chambres d’adjoints abandonnées où l’on mettait sécher le tilleul et mûrir les pommes.

C. Dictée (6 points)

Elle avait de jolis yeux, vous savez, cette vipère, non pas des yeux de saphir comme les
vipères de bracelets, je le répète, mais des yeux de topaze brûlée, piqués noir au centre et
tout pétillants d’une lumière que je saurais plus tard s’appeler la haine et que je retrouverais
dans les prunelles de Folcoche, je veux dire de ma mère, avec, en moins, l’envie de jouer
(et, encore, cette restriction n’est-elle pas très sûre !) Elle avait aussi de minuscules trous de
nez, ma vipère, et une gueule étonnante, béante, en corolle d’orchidée, avec, au centre, la
fameuse langue bifide – une pointe pour Ève, une pointe pour Adam –, la fameuse langue
qui ressemble tout bonnement à une fourchette à escargots.

Hervé Bazin, Vipère au poing, 1948

50 — © Cned, Français 3e
Deuxième partie : rédaction. (15 points)
Grille de réussite :

J’ai écrit un récit à la troisième personne.

Mon récit est au présent.


1 point

1 point
c
Séquence 11 c

J’ai respecté le thème proposé et j’ai fait des références au texte qui m’était
5 points
proposé en première partie de l’épreuve.
J’ai inséré un dialogue argumentatif : la mère doit essayer de trouver des
5 points
arguments pour se justifier face aux reproches de son fils.
J’ai soigné la langue française. 3 points

Séance 8
A. Questions
1- Il s’agit d’une jeune femme belge (en fait, on le découvrira plus tard, Amélie Nothomb elle-
même).
2- Elle considère, au début de sa vie, qu’elle n’est qu’un tube par lequel passent des aliments.
3- Ses parents l’appellent « la Plante ».
4- À la sortie de son état végétatif, elle hurle constamment.
5- Sa grand-mère parvient à la calmer, en lui faisant découvrir le plaisir, c’est-à-dire le seul
intérêt de la vie. Pour l’apprivoiser, la grand-mère utilise le chocolat.
6- Nishio-san est la nourrice de la narratrice. Elle la vénère comme si elle était un dieu vivant.
Les liens qui unissent Nishio-san et lé narratrice sont très forts, elles sont inséparables.
7- Au Japon, les carpes sont les symboles des garçons. Pour la narratrice, ces poissons sont
répugnants et hideux.
8- Pour ses trois ans, ses parents lui offrent des carpes. Elle aurait voulu un éléphant en
peluche. La déception est immense et elle avoue qu’elle aurait préféré ne rien avoir qu’un
pareil cadeau.
9- La narratrice tombe dans le bassin des carpes et s’ouvre le crâne dans sa chute ; c’est
Nishio-san qui la sauve de justesse.
10- La dernière phrase du roman indique la fin du parcours de découverte de soi que l’enfant
effectue jusqu’à trois ans. La tentative de suicide de la narratrice est un acte fondateur ;
rien ne peut plus être pareil désormais. Elle a fait l’expérience de sa mortalité. Elle n’est plus
un dieu.
11- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as sélectionné les informations importantes : personnages, époque, lieu, actions
principales.
2) Si tu as organisé ton récit de manière simple et logique.
3) Si tu as présenté un texte assez bref (sinon, ce n’est plus un résumé !).
4) Si tu as veillé à la structure de tes phrases, à la correction de ton langage.
5) Si tu as fait des efforts d’élocution (articulation et force de la voix).

© Cned, Français 3e — 51
c
c Séquence 12

SÉQUENCE 12
Séance 1
1- Paulo Coelho est né en 1947 à Rio de Janeiro au Brésil. Pendant le mouvement hippie des
années 70, il est perçu par la dictature brésilienne comme un élément à canaliser et est
emprisonné. Aujourd’hui, Paulo Coelho est un écrivain honoré et connu dans le monde
entier. Ses ouvrages sont traduits dans de nombreuses langues et rencontrent un vif succès :
L’Alchimiste, La Cinquième Montagne, Onze minutes, La Sorcière de Portobello. Son plus
grand talent est d’évoquer de manière évidente, sans considération religieuse, l’Homme,
le Monde et les rapports qui les unissent. Son œuvre développe les thèmes de son propre
apprentissage et restitue une spiritualité complexe dans des termes simples et des formes
diverses.

A. Texte 1
2- L’alchimie est une science qui permet de « transformer des métaux en or » et « de découvrir
l’Élixir de Longue Vie » (lignes 5-6).
3- L’auteur suggère au lecteur que le livre aura plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation.
Un symbole est une chose qui en représente une autre.
Exemples : une balance aux plateaux équilibrés est le symbole de la justice ; une colombe, le
symbole de la paix.
4- Paulo Coelho s’est intéressé à l’alchimie. Il s’est « consacré corps et âme » (lignes 14-15) à
la fabrication de l’Élixir de Longue Vie. Il avoue lui-même ressembler à un des personnages
du livre (ligne 19).
5- On distingue « ceux qui sont imprécis parce qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent, ceux
qui le sont parce qu’ils savent de quoi ils parlent, mais n’ignorent pas que le langage de
l’Alchimie s’adresse au cœur et non à la raison » (lignes 66-70) et « ceux qui n’ont jamais
entendu parler de l’Alchimie, mais qui parviennent, à travers leurs vies, à découvrir la Pierre
Philosophale » (lignes 72-74).
6- Le moine utilise le langage du cœur plutôt que celui de la raison. Il agit sans avoir
conscience de ce qu’il fait et obtient le cœur de l’enfant Jésus en récompense.
7- Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as repris les informations importantes perçues grâce aux questions.
2) Si tu as organisé ton bilan de manière simple et logique.
3) Si tu as présenté un texte assez bref (sinon ce n’est plus un résumé !).
4) Si tu as veillé à la structure de tes phrases, à la correction de ton langage.

B. Texte 2 
8- Le lecteur retrouve le personnage de l’Alchimiste. C’est tout.
9- C’est l’admiration de soi-même ou de l’image de soi. C’est une forme d’égocentrisme.
10- Le lac s’admirait lui-même dans les yeux de Narcisse.
11- Dans ce récit, Oscar Wilde, sans le savoir, parle le langage symbolique de l’Alchimie.
Son récit révèle l’essence même de l’être.

52 — © Cned, Français 3e
C. Exercice type DNB 
1- Il dit qu’à la mort de Narcisse les Oréades, divinités des bois, sont venues au bord de ce lac
d’eau douce et l’ont trouvé transformé en urne de larmes amères.
2- Les Oréades demandèrent pourquoi il pleurait.
Le lac répondit qu’il pleurait pour Narcisse.
c
Séquence 12 c

Elles dirent alors que cela ne les étonnait guère. Elles avaient beau être toutes constamment
à sa poursuite dans les bois, il était le seul à pouvoir contempler de près sa beauté.
Le lac demanda si Narcisse était beau.
Les Oréades, surprises, répliquèrent que personne, mieux que lui, ne pouvait le savoir.
C’était bien sur ses rives qu’il se penchait chaque jour.

Séance 2
A. Questions
1- Le personnage se nomme Santiago. C’est un berger.
2- La scène se passe « devant une vieille église abandonnée » (lignes 2-3), près d’ « un énorme
sycomore » (ligne 4).
3- Le jeune homme attend avec impatience de revoir la jeune fille qu’il a rencontrée un
an auparavant : « Depuis l’avant-veille, il n’avait pratiquement pas eu d’autre sujet de
conversation que cette jeune fille qui habitait la ville où il allait arriver quatre jours plus
tard. » (lignes 47-50)
4- a) Il s’agit d’une « analepse », c’est-à-dire un retour en arrière.
b) En nous présentant ce récit, le narrateur nous fait entrer directement dans les
souvenirs de Santiago. C’est un moyen de mieux découvrir le personnage et surtout de
comprendre pour quelle raison il a envie de revoir la jeune fille.

B. Exercice type DNB


Dictée

L’Alchimiste, Paulo Coelho, © J’ai Lu 2009

Deux points difficiles de la dictée :


• « certains passages de livres qui l’avaient marqué » : attention à l’accord du participe passé
« marqué » avec le COD : « l’ » placé devant l’auxiliaire avoir. « L’ » désigne Santiago, donc
accord au masculin singulier.
• « les dernières nouveautés qu’il avait vues dans les villes » : attention à l’accord du participe
passé « vues » avec le COD « qu’ » placées avant l’auxiliaire avoir. « Qu’ » a pour antécédent
« les dernières nouveautés », c’est-à-dire un féminin pluriel, d’où l’accord « vues ».

© Cned, Français 3e — 53
c
c Séquence 12

A. Questions
Séance 3
1- Pour l’instant, il pense que « le grand rêve de sa vie, c’est voyager ». (page 32)
2- Santiago va voir une vieille gitane afin qu’elle lui explique le sens du rêve qu’il fait depuis
deux nuits.
3- Il a juré de lui donner un dixième du trésor quand il l’aura trouvé.
4- Déçu par la réponse de la gitane, Santiago essaie de lire un livre.
5- Il s’agit d’un vieillard qui dit s’appeler Melchisédec et être le roi de Salem.
6- Melchisédec, le roi de Salem, est un personnage biblique, qui apparaît à trois reprises dans
l’Ancien Testament. Son nom signifie « roi de justice ». Il est considéré comme une sorte de
préfiguration du Christ.
7- Santiago était sur le point d’abandonner sa Légende Personnelle. Le roi de Salem intervient
pour qu’il ne perde pas son envie d’atteindre ce but. (« Pourquoi me dites-vous ces
choses ? - Parce que tu essaies de vivre ta Légende Personnelle. Et que tu es sur le point d’y
renoncer. » (lignes 209-211)
8- Le vieillard connaît beaucoup de choses sur Santiago : son amour pour les voyages
(lignes 58-59), « le trésor caché » (ligne 115), et dans les lignes 133 à 140, des précisions
sur la famille et le passé de Santiago que nul ne pouvait savoir : « le nom de son père et
celui de sa mère », l’histoire de sa vie jusqu’à cet instant, les jeux de son enfance, les nuits
froides du séminaire » (lignes 134-136)…
9- On peut relever :
• « Accomplir sa Légende Personnelle est la seule et unique obligation des hommes. Tout
n’est qu’une seule chose. » (lignes 174-175) 
• « Et quand tu veux quelque chose, tout l’Univers conspire à te permettre de réaliser ton
désir. » (lignes 177-178) 
• « Les trésors sont déterrés par le torrent qui coule, et enterrés par cette même montée
des eaux » (lignes 243-244)
• « Si tu t’en vas en promettant ce que tu ne possèdes pas encore, tu « perdras l’envie de
l’obtenir. » (lignes 249-250)
Le roi de Salem apparaît ici comme l’homme sage par excellence ; il sait tout, c’est un
guide spirituel pour Santiago. 
10- Il doit lui donner « un dixième de [son] troupeau ». (ligne 246)
11- Cette rencontre provoque la réflexion et l’hésitation de Santiago. Le trésor caché est
réapparu au nombre de ses préoccupations. Il finit d’ailleurs par se sentir libre comme le
vent et prêt à nouveau à réaliser sa Légende Personnelle.

B. Exercice type DNB


Grille des critères de réussite pour ce travail d’expression écrite :
1 J’ai écrit un récit dont le narrateur est Melchisédec (1re personne du singulier)
Le thème du récit est la rencontre avec Santiago et ce qui l’a poussé à aller à sa
2
rencontre.
3 Mon récit reprend des éléments du roman.
J’ai conservé des traits de caractère du vieillard : la sagesse, notamment, et donc sa
4
manière de s’exprimer par maximes.
5 J’ai respecté les principales règles de la langue française.
6 Ma production écrite a du sens et est agréable à lire.

54 — © Cned, Français 3e
A. Questions
Séance 4

1- Le vieillard lui dit : « Le trésor est en Afrique, près des Pyramides » (ligne 18, page 50). Il
n’en dit pas plus, en fait, que la gitane.
c
Séquence 12 c

2- Le vieillard donne deux pierres à Santiago : « Ourim et Toumim » (ligne 43, page 51),
une pierre blanche et une pierre noire. Elles aideront Santiago à se repérer quand il ne
parviendra pas à voir les signes. Si on leur pose une question objective, elles fourniront une
réponse par oui ou par non.
3- Un voleur s’empare de tout son argent.
4- L’impression d’angoisse qui l’étreint au lever le matin (ligne 2) indique que le Marchand de
cristaux n’est pas satisfait de la vie qu’il mène. Depuis trente ans, il mène la même vie et
pour lui : « il était trop tard pour changer quoi que ce fût » (lignes 6-7)
5- À partir du moment où Santiago est dans la boutique du marchand de cristaux, les clients
reviennent et achètent à nouveau : « je voudrais que tu travailles dans mon magasin.
Aujourd’hui, il est entré deux clients pendant que tu nettoyais les cristaux : c’est un bon
signe. » (lignes 69-71)
6- Santiago renonce à sa Légende Personnelle : « Il me faut de l’argent pour acheter quelques
moutons » (lignes 119-120). Il est prêt à redevenir un berger.
7- Santiago découvre dans son sac Ourim et Toumim ; aussitôt les paroles du roi de Salem lui
reviennent en mémoire.
8- La réflexion et l’hésitation reprennent le dessus ; il analyse la situation. Il pourra toujours
redevenir berger s’il ne trouve pas le trésor. Il n’a donc rien à perdre.
9- Il se décide à accomplir sa Légende Personnelle et à trouver un moyen pour se rendre en
Égypte.

B. Exercice type DNB : réécriture


J’étais tout content quand je ressortis du café. Je venais de me rappeler que l’un des
fournisseurs du Marchand lui apportait ses cristaux grâce aux caravanes qui traversaient le
désert. Je gardai Ourim et Toumim entre mes mains ; à cause de ces deux pierres, voilà que je
revenais sur la route de mon trésor.
« Je suis toujours à côté de ceux qui vivent leur Légende Personnelle », avait dit le vieux Roi.
Je n’avais rien à perdre à aller jusqu’à l’entrepôt pour savoir si les Pyramides se trouvaient
réellement si loin.

Séance 5
A. Questions
1- Il accompagne une caravane de chameaux.
2- C’est la partie solide du Grand Œuvre : « Il suffit d’un tout petit fragment pour transformer
de grandes quantités de vil métal en or. » (p. 106)
3- Il rencontre une jeune femme, Fatima, dont il sait aussitôt qu’elle est la femme de sa vie :
« Tout ce qu’il comprenait en cet instant, c’était qu’il se trouvait devant la femme de sa vie,
et sans la moindre nécessité de paroles, elle aussi devait le savoir. » (p. 121)
4- Il voit deux éperviers qui se battent : « Subitement, l’un des éperviers descendit en piqué
pour attaquer l’autre. » (page 127). Il comprend que l’ennemi va attaquer l’oasis.

© Cned, Français 3e — 55
c
c Séquence 12

5- Les chefs des tribus acceptent de croire Santiago, mais s’il a tort, et que l’armée ne les
attaque pas, il sera tué dès le lendemain.
6- Il est armé et menace Santiago.
7- Il pose des questions pour vérifier le courage et les capacités de raisonnement de Santiago :
« Je devais éprouver ton courage, dit le cavalier. Le courage est la vertu majeure pour qui
cherche le Langage du Monde » (lignes 96-98)
8- Santiago éprouve d’abord de la terreur, puis « une étrange allégresse » (ligne 60). Le
lecteur éprouve lui aussi une certaine angoisse : le personnage principal est en danger et ne
comprend pas immédiatement que l’homme armé est l’Alchimiste.
9- Il est possible que tu l’aies imaginé comme une sorte de magicien, et non comme un
homme capable de manier le sabre. 
Tu peux estimer que tu as réussi cette tâche :
1) Si tu as décrit précisément ce à quoi l’Alchimiste devait ressembler.
2) Si tu as fait l’effort de construire des phrases correctes.
3) Si tu as veillé à ton élocution.

B. Exercice type DNB


Dictée

L’Alchimiste, Paulo Coelho, © J’ai Lu 2009

Séance 6
A. Questions
1- L’oasis a effectivement été attaquée par le clan ennemi, comme Santiago l’avait annoncé.
Aussi les chefs de tribus le nomment-ils Conseiller de l’Oasis. Par la suite, Santiago se rend
auprès de l’Alchimiste qui se charge de lui faire découvrir le monde afin qu’il soit prêt à
atteindre son trésor, et réaliser ainsi sa Légende Personnelle. Puis, quand Santiago paraît
apte à continuer seul sa route, l’Alchimiste le laisse partir.
2- Il entend d’abord son cœur lui murmurer : « Fais bien attention à l’endroit où tu pleureras ;
car c’est là que je me trouve, et c’est là que se trouve ton trésor. » (lignes 18-20). Puis,
quand il arrive sur place, il aperçoit un scarabée qu’il interprète comme « le symbole de
Dieu » (ligne 59).
3- Il se fait attaquer par des hommes qui le frappent jusqu’à ce qu’il avoue qu’il cherche un
trésor.

56 — © Cned, Français 3e
trouvait au pied d’un sycomore, près d’une église abandonnée. Immédiatement, Santiago
fait le lien avec le lieu où lui-même a eu la vision.
5- Santiago a décidé de suivre les signes et de partir à la recherche du trésor, alors que le chef
de la bande n’a pas une seule minute l’idée que cela puisse être vrai.
6- L’épilogue rappelle le début de la première partie. L’auteur renforce le lien entre le début et
c
Séquence 12

4- Le chef des attaquants révèle avoir fait, lui aussi, un rêve qui lui indiquait qu’un trésor se
c

la fin : tout commence et finit au même endroit. Le berger retrouve son point de départ, les
lieux n’ont pas changé mais l’homme a beaucoup appris et ne sera plus jamais le même.
7- Santiago ajoute Ourim et Toumim à son trésor : « Ces deux pierres faisaient, elles
aussi, partie de son trésor, puisqu’elles rappelaient le souvenir de ce vieux roi qu’il ne
rencontrerait plus jamais. » (lignes 45-48)
8- Il veut retourner auprès de Fatima, la femme qu’il aime.

B. Exercice type DNB : rédaction


Grille des critères de réussite pour ce travail d’expression écrite :

1 J’ai rédigé un récit à la première personne du singulier.


2 J’ai repris les éléments du texte.
3 J’ai respecté les principales règles de la langue française.
4 Ma production écrite a du sens et est agréable à lire.

Séance 7
A. Questions
1- Le berger a découvert la nécessité de garder la foi pour atteindre ses buts. Son histoire lui a
appris que les difficultés ne devaient pas être vécues comme un obstacle à la réalisation de
ses désirs.
Il a compris aussi que l’amour s’impose comme une évidence le jour où on le croise.
Enfin, en ajoutant Ourim et Toumim à son trésor, il comprend que les paroles de sagesse
du roi de Salem font partie du butin : la connaissance et la sagesse sont des trésors.
2- Certains personnages ont participé de manière évidente à la réalisation de la Légende
Personnelle de Santiago : le roi de Salem, en lui expliquant les principes du grand Œuvre et
l’Alchimiste assurément, mais aussi Fatima qui a su laisser partir l’homme qu’elle aimait.
Même les opposants, le voleur au début de son aventure, ou ceux qui l’ont maltraité
alors qu’il était au pied des Pyramides, lui ont permis d’avancer sur le chemin de
l’accomplissement de sa Légende Personnelle.
Santiago comprend que tout s’enchaîne et que toutes ses rencontres, bonnes ou
mauvaises, l’ont fait avancer vers la réalisation de son destin : « Je t’aime parce que j’avais
fait un rêve, puis j’ai rencontré un roi, j’ai vendu des cristaux, j’ai traversé le désert, les
clans sont entrés en guerre, et je suis venu près d’un puits pour savoir où habitait un
Alchimiste. Je t’aime parce que tout l’Univers a conspiré à me faire arriver jusqu’à toi »
(pages 149-150).
3- Tu te tromperais si tu pensais que Santiago n’a trouvé qu’un trésor fait de pièces d’or.
Santiago a appris à se connaître lui-même et à connaître le monde, dans cette aventure.
Il a également trouvé un trésor inestimable : Fatima. Le trésor de Santiago est avant tout
spirituel, et, de fait, d’une valeur absolument exceptionnelle.

© Cned, Français 3e — 57
c
c Séquence 12

4- L’Alchimiste, sous ses apparences de récit simple des aventures d’un jeune berger qui
cherche un trésor, présente une seconde lecture, symbolique celle-ci, sur le sens de
l’existence et du destin. Il s’agit en cela d’une sorte de conte philosophique, dont la portée
philosophique n’est donnée qu’à celui qui accepte de lire les signes.

58 — © Cned, Français 3e

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