Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
[ Article 34 : Requêtes individuelles. « La Cour peut être saisie d'une requête par toute
personne physique, toute organisation non gouvernementale ou tout groupe de particuliers
qui se prétend victime d'une violation par l'une des Hautes Parties contractantes des droits
reconnus dans la Convention ou ses protocoles. Les Hautes Parties contractantes s'engagent
à n'entraver par aucune mesure l'exercice efficace de ce droit. »
L’ASPAS, organisation non gouvernementale, a pour objet statutaire de (cf. art.2 des
statuts) :
- « prendre en compte les problèmes et la défense des personnes subissant des
dommages personnels ou matériels, du fait des pollutions, des diverses atteintes à la
nature et à la santé, de l’abus du droit de chasse, etc.
- de lutter contre toute atteinte portée à notre environnement naturel, (..) par la
création de refuges pour la faune et par l’achat de terrains.
- de lutter contre toutes discriminations »
L’ASPAS lutte, depuis sa fondation, pour la création de refuges pour la faune sauvage et a
déjà accompagné plus de 561 de ses adhérents dans leurs démarches administratives et
juridictionnelles.
En l’espèce, l’ASPAS a donc pris une part active dans le combat de Mme Lasgrezas pour le
respect de ses droits fondamentaux et a été partie requérante aux côtés de cette dernière tout
au long de la procédure juridictionnelle interne, que ce soit devant le Tribunal Administratif,
devant la Cour Administrative d’Appel ou devant le Conseil d’Etat.
Le refus de retrait opposé à Mme Lasgrezas de ses terrains du territoire des ACCA est une
atteinte à la liberté de conscience et constitue une discrimination qui porte atteinte aux buts
défendus par l’ASPAS, lui conférant ainsi la qualité de victime.
La CEDH a d’ailleurs affirmé dans un arrêt récent – affaire Gorraiz Lizarraga et autres c/
Espagne, n° 62543/00 du 27 avril 2004, pièce n° 21 – que :
Les requérantes se réfèrent sur ce point à leurs précédentes écritures, par lesquelles elles ont
démontré que cette ingérence n’était justifiée ni par la nécessité d’assurer une bonne gestion
du gibier, ni par des impératifs de sécurité.
Elles souhaitent ajouter à leur propos une analyse pertinente de Christophe Privat, enseignant-
chercheur à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan et Président de l’AFDR (Association
Française de droit rural) Midi-Pyrénées, concernant la loi du 26 juillet 2000 (pièce n° 22, Les
ACCA : une pérennisation statutaire assortie d’évolutions mineures).
Ainsi que M. Privat l’affirme, « l’évolution des ACCA s’est traduite au fil du temps par une
priorité donnée à l’intérêt des chasseurs par rapport à la pratique cynégétique elle-même ».
Les requérantes se réfèrent sur ce point à leurs précédentes écritures, par lesquelles elles ont
démontré que cette ingérence n’était pas justifiée pendant .
Elles notent que, si le Gouvernement français se borne à soutenir que l’ingérence dans la
liberté d’association « négative » de Mme Lasgrezas est justifiée par un « but légitime » et
« nécessaire dans une société démocratique », il ne démontre absolument pas en quoi
l’absence d’une telle ingérence serait attentatoire au but d’intérêt général poursuivi en
l’espèce.
Pièce n° 21 :
Arrêt Gorraiz Lizarraga et autres c/ Espagne, n° 62543/00 du 27 avril 2004
Pièce n° 22 :
« Les ACCA : une pérennisation statutaire assortie d’évolutions mineures », Christophe
Privat, 2005