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OBSERVATIONS EN REPONSE DANS LA REQUÊTE

N° 29953/08 DE L’A.S.P.A.S ET DE MME LASGREZAS


CONTRE LA FRANCE

COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L’HOMME


I . Sur la qualité de victime de l’ASPAS

Le Gouvernement conteste la qualité de victime de l’ASPAS au sens de l’article 34 de la


Convention.

[ Article 34 : Requêtes individuelles. « La Cour peut être saisie d'une requête par toute
personne physique, toute organisation non gouvernementale ou tout groupe de particuliers
qui se prétend victime d'une violation par l'une des Hautes Parties contractantes des droits
reconnus dans la Convention ou ses protocoles. Les Hautes Parties contractantes s'engagent
à n'entraver par aucune mesure l'exercice efficace de ce droit. »

L’ASPAS, organisation non gouvernementale, a pour objet statutaire de (cf. art.2 des
statuts) :
- « prendre en compte les problèmes et la défense des personnes subissant des
dommages personnels ou matériels, du fait des pollutions, des diverses atteintes à la
nature et à la santé, de l’abus du droit de chasse, etc.
- de lutter contre toute atteinte portée à notre environnement naturel, (..) par la
création de refuges pour la faune et par l’achat de terrains.
- de lutter contre toutes discriminations »

L’ASPAS lutte, depuis sa fondation, pour la création de refuges pour la faune sauvage et a
déjà accompagné plus de 561 de ses adhérents dans leurs démarches administratives et
juridictionnelles.

En l’espèce, l’ASPAS a donc pris une part active dans le combat de Mme Lasgrezas pour le
respect de ses droits fondamentaux et a été partie requérante aux côtés de cette dernière tout
au long de la procédure juridictionnelle interne, que ce soit devant le Tribunal Administratif,
devant la Cour Administrative d’Appel ou devant le Conseil d’Etat.

Le refus de retrait opposé à Mme Lasgrezas de ses terrains du territoire des ACCA est une
atteinte à la liberté de conscience et constitue une discrimination qui porte atteinte aux buts
défendus par l’ASPAS, lui conférant ainsi la qualité de victime.

La CEDH a d’ailleurs affirmé dans un arrêt récent – affaire Gorraiz Lizarraga et autres c/
Espagne, n° 62543/00 du 27 avril 2004, pièce n° 21 – que :

« la notion de victime évoquée à l’article 34 doit comme les autres dispositions de la


Convention faire l’objet d’une interprétation évolutive à la lumière des conditions de vie
d’aujourd’hui. Or, dans les sociétés actuelles, lorsque le citoyen est confronté à des actes
administratifs spécialement complexes, le recours à des entités collectives telles que les
associations constitue l’un des meilleurs moyens accessibles, parfois le seul, dont il
dispose pour assurer une défense efficace de ses intérêts particuliers. La qualité pour agir
en justice des associations, dans la défense des intérêts de leurs membres, leur est
d’ailleurs reconnue par la plupart des législations européennes. Tel est précisément le cas
en l’espèce. La Cour ne peut faire abstraction de cet élément dans l’interprétation de la
notion de « victime ». Une autre approche, par trop formaliste de la notion de victime,
rendrait inefficace et illusoire la protection des droits garantis par la Convention ».
L’ASPAS réaffirme alors sa légitimité à agir aux côtés de Mme LASGREZAS dans la
présente instance.

II . Sur les violations alléguées par la Convention

a) Sur la violation alléguée de l’article 1 du Protocole n°1

Le Gouvernement de la République française soutient que, même si l’ingérence dans le droit


de Mme Lasgrezas au respect de ses biens est réelle, elle serait néanmoins justifiée par
l’intention d’ « éviter une pratique anarchique de la chasse et (de) favoriser une gestion
rationnelle du patrimoine cynégétique ».

Les requérantes se réfèrent sur ce point à leurs précédentes écritures, par lesquelles elles ont
démontré que cette ingérence n’était justifiée ni par la nécessité d’assurer une bonne gestion
du gibier, ni par des impératifs de sécurité.

Elles souhaitent ajouter à leur propos une analyse pertinente de Christophe Privat, enseignant-
chercheur à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan et Président de l’AFDR (Association
Française de droit rural) Midi-Pyrénées, concernant la loi du 26 juillet 2000 (pièce n° 22, Les
ACCA : une pérennisation statutaire assortie d’évolutions mineures).

Ainsi que M. Privat l’affirme, « l’évolution des ACCA s’est traduite au fil du temps par une
priorité donnée à l’intérêt des chasseurs par rapport à la pratique cynégétique elle-même ».

Au final, « cet article tatillon (article L 422-10 ° 5 du Code de l’environnement) maintient la


philosophie de la loi Verdeille : c’est bien l’ensemble des terrains communaux qui ont
vocation à intégrer l’ACCA ».

La violation de l’article 1 du Protocole n°1 est donc bien établie.

b) Sur la violation alléguée de l’article 11 de la Convention

Les requérantes se réfèrent sur ce point à leurs précédentes écritures, par lesquelles elles ont
démontré que cette ingérence n’était pas justifiée pendant .

Elles notent que, si le Gouvernement français se borne à soutenir que l’ingérence dans la
liberté d’association « négative » de Mme Lasgrezas est justifiée par un « but légitime » et
« nécessaire dans une société démocratique », il ne démontre absolument pas en quoi
l’absence d’une telle ingérence serait attentatoire au but d’intérêt général poursuivi en
l’espèce.

Les requérantes maintiennent donc leurs demandes au plus fort.


Par ces motifs, plaise à la Cour Européenne des Droits de
l’homme :
- de condamner l’Etat français à verser à Madame LASGREZAS la somme de 5000 euros en
réparation de son préjudice matériel correspondant notamment aux frais d’avocat engagés par
elle durant la présente procédure et les procédures internes préalables, ainsi que la somme de
5000 euros en réparation de son préjudice moral résultant de l’atteinte portée à sa liberté
d’association et de l’atteinte portée à son droit au respect de ses biens via la restriction du
droit d’usage de sa propriété et de son droit de chasse, attribut du droit de propriété.

- de condamner l’Etat français à verser à l’ASPAS la somme de 5000 euros en réparation de


son préjudice matériel correspondant notamment aux frais d’avocat engagés par elle durant la
présente procédure et les procédures internes préalables, la somme de 10000 euros
correspondant aux frais engagés par elle pour rendre effectif le droit de retrait proclamé par la
loi ( frais de personnel juridique et de communication, et frais d’édition).

Bordereau des pièces jointes

Pièce n° 21 :
Arrêt Gorraiz Lizarraga et autres c/ Espagne, n° 62543/00 du 27 avril 2004

Pièce n° 22 :
« Les ACCA : une pérennisation statutaire assortie d’évolutions mineures », Christophe
Privat, 2005

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