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INTRODUCTION
Ce cours expose les méthodes générales de calcul des sollicitations et des dé-
placements des structures hyperstatiques. Il consacre également une large place
aux problèmes isostatiques jugés nécessaires à la onneb clarté de l'exposé. Les
méthodes particulières classiques sont également présentées afin de donner à
l'étudiant des moyens de calcul pratiques mais aussi rigoureux que possible. Ce
chapitre est consacré à des rappels.
Poutre gauche : c'est une poutre dont la fibre moyenne est une courbe gauche.
Poutre plane : il s'agit d'une poutre dont la fibre moyenne estune courbe plane
(c'est-à-dire contenue dans un plan).
Poutre droite : lorsque la fibre moyenne d'une poutre plane est un segment de
droite, on parle de poutre droite.
Poutre à plan moyen : c'est une poutre possédant un plan de symétrie uiq con-
tient la fibre moyenne. Ce plan est désigné par plan moyen.
Les poutres à plan moyen chargées dans ce plan se rencontrent fréquemment et
constituent un des problèmes essentiels traitéspar la Résistance des Maté-riaux.
Nous avons supposé la section S constante et dans ce cas la poutre est dite à
section constante ou poutre prismatique. Il arrive aussi qu'on soit amené, généra-
lement pour des raisons d'économie, à choisir des sections variables ; on parle dans
ce cas de poutre à section variable.
(b)
(a) (c)
Figure 1.2
®
(d)
RA (a) (b) (c)
de la réaction passe par A). La réaction est décomposée suivant deux directions
perpendiculaires et les deux composantes sont à déterminer. L'appui double
présente donc 1 degré de liberté et 2 composantesedréaction.
A
®
RA
®
RA
Art. métallique Représentation adoptée Art. de Freyssinet
Soient oxyz un repère trirectangle et Fx, Fy et Fz les projections sur les axes ox,
oy et oz d'une force quelconque. Les conditions d'équilibre(a) et (b) s'écri-vent
(cas général) :
S Fx = 0 SM / x = 0
SFy =0 SM / y = 0 (1.1)
S Fz = 0 SM / z = 0
Les équations (1.1) sont appeléeséquations d'équilibre de la statiqueou six
équations universelles d'équilibre.
Dans le cas d'un système plan, xy par exemple, le système d'équations (1.1)
se réduit à :
S Fx = 0 SFy = 0 SM / D = 0 (1.2)
z
S x
A y B
Figure 1.6
Pratiquons (par l'esprit) une coupe dans la poutre suivant le plan vertical yz,
de manière à avoir deux tronçons. Intéressons-nous par exemple à la partie de
gauche. Le tronçon considéré est en équilibre sousl'action des sollicitations qui
lui sont appliquées, des composantes de réaction del'appui A et de l'action du
tronçon de droite supprimé.
L'action du tronçon de droite sur le tronçon de gau che peut être remplacée par :
une force résultante R (Rx, Ry et Rz) et un couple résultant C (Cx, Cy et Cz) agissant
au centre de gravité de la section S. Les six composantes représentant l'action de la
partie de droite sur la partie de gauche peuvent être déterminées à l'aide des
équations de la statique exprimant l'équilibre de la partie considérée (3 équations
d'équilibre de translation et 3 équationsd'équilibre de rotation).
Rx = SFx R y = SFy Rz = SFz
(1.3)
C = SC / x C y = SC / y
x Cz = SC / z
6 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
N
T
M
Figure 1.8
_____________________________________
( Nous avons considéré le tronçon à gauche de S mais il est bien évident qu'on obtiendrait des
efforts de même intensité et de même nature si ononsidéraitc le tronçon situé à droite de la section
étudiée.
8 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Un moment fléchissant qui provoque des tractions dans les fibres inférieures
d'une poutre horizontale sera considéré positif. Dans le cas des pièces obliques ou
verticales, on peut considérer comme positif un moment qui tend les fibres de
gauche.
1.7 DIAGRAMMES N, T, M
La construction des diagrammes des éléments de réduction constitue une étape
essentielle dans toute étude deRDM. Un diagramme est un graphe qui indique la
valeur (intensité et nature) de la sollicitation considérée dans toutes les sections du
système étudié. Ils sont tracés à partides relations (1.4).
Les diagrammes des éléments de F=5
réduction permettent de localiser 2t
les sections les plus sollicitées A 45° C=5tm
(sièges des contraintes les plus
élevées) et servent au dimension- 2m 1m 2m
nement des différents éléments
des structures. 5t 5t 5tm H=5t
Dans la construction des dia-
grammes, les valeurs positives et RA=4t RA=1t
négatives sont portées de part et
d'autre d'un axe-origine. Par ail-
leurs, pour le diagramme du mo- N ©
5t
ment fléchissant, on a pour habi-
tude de porter les ordonnées tou- 4t
jours du côté des fibres tendues. T 1t
Pour éviter tout risque de
mauvaise interprétation des dia- M
grammes, il est vivement recom-
mandé d'ajouter dans chaque aire 2
Mz = My = Mt = (1.6)
∫ s x ydS ∫ s x zdS ∫ ( t xz y + t xy z )
dS
S S S
signifie qu'elle est dirigée vers le haut s'il s'agit d'une composante 2m 4m 2m a b
verticale et de gauche à droite lorsqu'il s'agit d'une composante
horizontale. Pour l'effort tranchant, l'effort normal et le moment Rép. : VA=-0.83 t, VB=2.83 t, HA=-1 t Rép. : VA=-C/(a+b), VB=C/(a+b)
fléchissant, les conventions des signes sont celles du § 1.6.
Exercice 1.9 Exercice 1.10
Exercice 1.1 Exercice 1.2
F1=9t F3=3t q=3t/m
q=2t/m C=6tm
A B A B
F=5t C=2tm
F2=6t A B
4m 4m A
3m 3.5m 2.5m 1m
2m 3m 1.5m 3m 3m 3m
Rép. : VA = 4.5 t, VB = 1.5 t Rép. : VA = 9 t, VB = 3 t Rép. : VA=2.6 t, VB=2.4 t Rép. : CA=-21 tm, VA=6 t
q1=4t/m q2=2t/m
q q=2t/m q=1t/m C=16tm
B
F=33t A A 4
A
A B q=3t/m
B 5m 4m 4m
L 4.5m 2.5m 2m
Rép. : VA=-3 t, VB=3 t Rép. : VA=3P/7, VB=4P/7 Rép. : TA+TC(g)=3.33 t Rép. : TA=TC(g)=-TC(d)=-TD(g)=4.5 t
q=3t/m C
TD(d)=TB(g)=2.4 t, TB(d)=TE=0 TD=TC=0
A B A B MD=5.2 tm, MB=ME=-2 tm MA=-31 tm, MB=-14 tm, MD=ME=-5 tm
2a=4m C D
a a b
Exercice 1.29 A
1.5m 3m 1m 1m
Rép. : VA= 10.5 t, VB=18.5 t
Exercice 1.30
q1=2t/m Rép. : VA=-8.625 t, VB=16.625 t
D E HA=-13 t, NAD=8.625 t, NDE=3 t,
1m NEB=-16.625 t,
C q2=1t/m 3m TAC=TCA=13 t, TCD=TDC=3 t
10t TDE=-8.625 t, TED=-16.625 t
B
TEB=-3 t, TBE=0, MCD=MCA=-52 tm,
4m MDE=-MDC=55 tm, MED=MEB=4.5 tm
A 4m
Exercice 1.31
18 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
A partir des équations (2.1) et (2.2), on déduit la relation différentielle Nous allons voir dans les paragraphes suivants quelques méthodes
sui-vante reliant le moment (Mz) et la flèche (y). parmi les plus importantes qui permettent d'obtenir l'équation de la ligne
élastique d'une poutre fléchie.
2
d y
2 2.3 INTEGRATION DIRECTE DE L'EQUATION DIFFERENTIELLE
Mz = ε dx (2.3)
3
EIz dy 2 2 Lorsque le chargement est simple et la section constante, l'expression
[1 +( ) ]
dx analy-tique du moment n'est pas compliquée et le moment d'inertie
demeure constant. L'intégration de l'équation (2.4b) reste alors aisée et
Physiquement, la dérivée première y' = dy/dx représente la pente de la tan- permet d'obtenir facilement l'équation de la déformée.
gente à la déformée y au point courant M. Dans le cadre de l'hypothèse admise
des petits déplacements, les angles sont très petits et, non seulement on peut La première intégration fournit l'expression de y' (y' = tgθ). Comme on a
confondre la tangente et l'angle (dy/dx = tgθ ≈ θ), mais le terme (dy/dx)2 y' = θ, en vertu de l'hypothèse des petits déplacements, on obtient en fait
devient négligeable devant l'unité. D'où la simplification de la relation l'expression générale de la rotation dont tourne la section courante. L'angle
est évidemment exprimé en radians.
(2.3) :
Mz d (2.4a) Notons par ailleurs que la première intégration fait apparaître une constante.
2 y
=ε = εy"
2 La deuxième intégration donne l'expression cherchée de la déformée et
EIz dx fait apparaître une deuxième constante. Les deux constantes d'intégration
Notons au passage que dans le cadre des petits déplacements, y' s'obtien-nent généralement en satisfaisant aux conditions d'appui de la
représente également la rotation de la section Σ d'abscisse x. poutre et de conti-nuité de la déformée. Ces conditions sont désignées
habituellement par condi-tions aux limites.
La valeur à donner à ε se déduit plus facilement de la dernière
Il faut toujours s'assurer que les expressions obtenues des flèches (y) et des
expression. Il suffit de comparer les signes de y" et de M z. La convention
rotations (y'), sont continues en tout point de la poutre. En effet, une discontinui-
de signes adoptée pour le moment est exactement l'opposée de celle de y"
puisqu'on considère un moment comme positif quand la concavité de la té dans l'expression de y marquerait une interruption dans la poutre tandis
déformée est tournée vers les y négatifs. qu'une discontinuité de y' voudrait dire que la poutre se brise en ce point
(articulation). Les deux situations sont absurdes car la déformée est continue.
D'où le signe adéquat à prendre :
Par contre, l'expression de la courbure (donc y'') peut être discontinue.
d² y Mz EIz y" = − Mz C'est ce qui se produit dans les sections où le moment présente une
dx²
= y" = − ou encore : (2.4b)
discontinuité (pré-sence d'un couple concentré) ou bien là où la section
EIz varie brusquement (dis-continuité de Iz).
Compte tenu des relations différentielles reliant q, T et M, on peut en déduire :
Considérons l'exemple simple de la
d3y Ty d4 y qy q poutre de section constante chargée q
=− et = y IV = = (2.5) x
3
= y'''
4 uniformément pour illustrer la mé-
dx EIz dx EIz EIz thode (Figure 2.3). y l
Il importe de noter que dans le cas des barres très élancées, les flèches peu-vent L'expression du moment est :
être importantes et l'expression (2.4b) ne fournit plus une bonne approxima-tion. Il
Figure 2.3
2
faut alors faire usage de la relation (2.3), sachant que ε vaut -1 pour les raisons Mz = − qx
données plus haut. L'utilisation de la définition exacte de la courbure introduit deux 2
différences fondamentales par rapport à l'approximation (2.4) : L'équation différentielle de l'élastique devient :
- l'équation différentielle n'est plus linéaire,
- dans le calcul du moment, il faut tenir compte de l'influence des déplace-
EIz d² y = q x²
ments, ce qui revient à introduire des moments additionnels secondaires
dx² 2
(moments du second ordre). d'où :
D'autre part, la relation (2.1) montre qu'il y a proportionnalité entre la cour-bure et
le moment fléchissant, autrement dit les développements à partir de cette équation dy
x3 x4
sont valables uniquement dans le domaine élastique linéaire. Si on sort de ce EIz =q +C (a) et EIz y = q + Cx + D (b)
domaine, il faut utiliser une relation non linéaire de la forme 1/R = f(M), déduite de dx 6 24
l'étude du comportement élastoplastique de la pièce considérée.
Déplacements des poutres fléchies 21 22 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Pour déterminer les constantes d'intégration C et D, il faut écrire deux Pour plus de commodité, on écrit l'équation différentielle de l'élastique
condi-tions aux limites. Dans le cas considéré, on peut écrire dans la sous la forme :
section d'encas-trement deux conditions sur y et y' : P
EIz y" = − Mz
1) en x = l, y = 0 (flèche nulle)
A B
2) en x = l, y' = 0 (rotation nulle) •0 ≤ x ≤ a (tronçon 1) : x
Ces conditions, sur y et y', sont des conditions aux limites géométriques a b
alors que les conditions aux limites sur y" et y''' (donc sur M et T, Mz = Pbx / l
l
respectivement) sont désignées par conditions aux limites statiques. ' Pb 2 y
3
En utilisant la condition (2), l'équation (a) donne : C = - ql /6. EIz y1 = − 2l x + C1 Figure 2.4
4 3
Et en appliquant la condition (1), on tire de l'équation (b) : D = ql /8. EI z y1 = − Pb x + C1 x + D1
D'où les expressions finales de la rotation et de la flèche : 6l
3
y' = − ql + qx 3 (2.6a) • a ≤ x ≤ l (tronçon 2) : Mz = Pa - Pax/l
6EIz 6EIz ' Pa 2
y = ql 4 − ql 3 + qx 4
(2.6b) EI z y 2 = − Pax + x + C2
l
Pa 2 Pa 3
EI z y2 = − x + x + C2 x + D2
8EIz 6 EIz 24EIz
2 6l
Une rotation est positive si elle se fait dans le sens horlogique alors
qu'une flèche est positive si elle est du côté des y positifs (vers le bas). En Les inconnues C1, D1, C2 et D2 sont déterminées à l'aide des deux conditions aux
faisant x = 0 dans les expressions (2.6a) et (2.6b), on obtient : limites en x = 0 et x = l, et des deux conditions de passage en x = a.
- certaines conditions statiques en des points particuliers. EIz y2 = − Pax + x + (2l +a ) (2.7c)
2l 6l
Ainsi, si l'expression du second membre de l'équation (2.4b) change EI y = − Pa x 2 + Pa x 3 + Pa (2l 2 + a 2 )x − Pa 3 (2.7d)
plusieurs fois (présence de plusieurs tronçons), la détermination des
constantes d'intégra-tion nécessite la résolution d'un système de plusieurs z 2 2 6l 6l 6
équations (avec autant d'inconnues), d'où un surplus de travail.
Cet exemple, pourtant simple, montre combien l'application de la méthode
Voyons cela sur l'exemple simple de la poutre bi-articulée soumise à d'intégration directe devient laborieuse quand la pièce présente des
une charge concentrée (Figure 2.4).
discontinuités (de chargement et/ou de section). On va voir dans le paragraphe
suivant com-ment, grâce à de petits aménagements dans l'application de la
méthode précé-dente, on arrive à réduire le travail à effectuer.
Déplacements des poutres fléchies 23 24 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
• Tronçon 2 (a ≤ x ≤ b )
q P C
A B q 2
x M z = RA x − (x−a)
RA a 2
" q 2
b
EIz y = − RA x + (x−a)
c
' + q ( x − a )3 + C2
d EIz y = − RA
x2
l
2 3!
y
EI y = − R x 3 + q ( x − a ) 4+ C x+D
A
Figure 2.5 z 2 2
3! 4!
La méthode de Clebsch permet, grâce à un artifice de calcul, de réduire En faisant x = a dans les deux dernières équations, on en déduit que :
les constantes à deux seulement, et ce quelque soit le nombre de tronçons. C2 = C1 et D2 = D2.
D'autre part, la méthode fournit une expression unique de la déformée,
valable pour tous les tronçons. L'expression de la rotation s'obtient • Tronçon 3 (b ≤ x ≤ c)
naturellement par dérivation de la fonction de la déformée. ème
2 règle : On suppose la charge répartie appliquée sur tout le reste de
L'originalité de la méthode vient de sa présentation particulière des la poutre et on applique une charge égale et opposée pour équilibrer la
calculs. L'idée essentielle de la méthode consiste à écrire l'expression du charge ajou-tée (cet artifice permet d'avoir des expressions générales
moment sur un tronçon en ajoutant de nouveaux termes (au moins un valables sur toute la longueur de la poutre).
terme) à l'expression du moment sur le tronçon précédent en gardant la q 2 q 2
même origine des abscisses x (voir règle 1). M z = RA x − ( x − a ) + (x−b)
2 2
Appliquons cet artifice à l'exemple considéré. Ecrivons pour chaque
" 2 2
tronçon l'expression du moment, l'équation différentielle de l'élastique puis q q
effectuons les deux dérivations successives. EIz y = − RA x + 2 ( x − a ) − 2 ( x − b )
'
ère 2 q 3
q 3
1 règle : Elle consiste à placer l'origine des coordonnées x, y au centre de x
gravité d'une section extrême de la poutre, l'extrémité gauche par exemple. EIz y = −RA + (x−a) − (x−b) + C3
2 3! 3!
• Tronçon 1 (0 ≤ x ≤ RA
3 q 4
q 4
EI y =− x + (x−a) − ( x − b) +C 3 x+D
z
a):Mz=RAx 3! 4! 4! 3
"
EI z y = − R A x En comparant les flèches et les rotations dans la section de jonction x =
x2 b, on trouve : C3 = C2 et D3 = D2.
'
EI z y = − RA + C1 • Tronçon 4 (c ≤ x ≤ d )
RA 3
q 2 q 2
M z = RA x − ( x − a ) + ( x − b ) − P( x − c)
EIz y = − x + C1 x + D1 22
" q 2 q 2
En faisant x = 0 dans les deux dernières expressions, on obtient : EIz y = − RA x + ( x − a ) − ( x − b) + P( x − c)
2 2
Déplacements des poutres fléchies 25 26 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
'
2 q 3 q 3 P 2
x≤a x≤b x≤c x≤d x≤l
x 2 2 0
EI z y = −RA + (x−a) − ( x − b) + (x−c) + C4 q q
2 3! 3! 2
3 4 4 3 Mz = RAx − (x− a) + (x− b) − P(x− c) + C(x− d )
RA q q P 2 2
EIz y = − x + (x−a) − (x−b) + ( x − c) + C4 x + D4
" q 2 q 2 2 0
4! 3! EIz y = −RAx + (x− a) − (x− a) + P(x− c) − C(x− d )
3! 4! 2 2
' q 3 q 3 P 2
En comparant de nouveau les flèches et les rotations à gauche et à x2
droite de la section x = c, on montre que : C4 = C3 et D4 = D3. EIz y = EIzθ0− RA 2 + 3! (x− a) − 3! (x− b) + 2 (x− c) − C(x− d)
R
A 3 q 4 q 4 P 3 C 2
• Tronçon 5 (d ≤ x ≤ l ) EIz y = EIz f0 + EIzθ0x− x + (x− a) − (x− b) + (x− c) − (x− d)
3! 4! 4! 3! 2
ème 0
3 règle : On multiplie le couple concentré par (x-d) afin de marquer
Pour calculer une grandeur (Mz, y", y' ou y) sur un tronçon donné, il faut
la section où commence son influence et pour garder aux expressions leur
con-sidérer uniquement les termes à gauche de la limite du tronçon étudié.
générali-té.
2 2 0 Dans l'exemple traité, les conditions aux limites s'écrivent : y = 0 en x =
q q
Mz = RAx − (x−a) + (x−b) − P(x − c) + C( x − d ) 0 et en x = l. La première condition donne f 0 = 0 et à partir de la seconde on
2 2 tire la valeur de θ0.
" q 2 q 2 0
Ainsi, on démontre qu'il n'y a en définitive que deux constantes qui sont identiques du point de vue mathématique.
d'intégration pour toute la poutre : Posons :
C1 = C2 = C3 = C4 = C5 = EIzy'0 = EIzθ0 y = Mf et Mz/EIz = qf
D1 = D2 = D3 = D4 = D5 = EIzy0 = EIzf0 Avec ces changements, l'équation (i) s'écrit :
Ces deux constantes caractérisent les déplacements (rotation et flèche) Mf " = - qf (iii)
de la section initiale de la poutre, d'où leur désignation par paramètres
initiaux. Elles sont déterminées à partir des conditions d'appui de la poutre et est exactement semblable à l'équation (ii). La dernière équation obtenue
s'in-terprète comme ceci : la déformée de la poutre réelle (y) est donnée par
considérée. Dans un appui simple ou double la flèche est nulle, f = 0, tandis
le dia-gramme du moment fléchissant (M f) d'une poutre fictive, appelée
que dans un encastrement on a : f = θ = 0.
poutre conju-guée, sollicitée par une charge qf = Mz/EIz.
On peut réduire à quatre le nombre total des équations en adoptant le
mode d'écriture suivant : L'équation (iii) est du second ordre et nécessite par conséquent la
détermina-tion de deux constantes d'intégration pour la connaissance
complète de Mf. Les deux constantes définissent en fait les conditions aux
limites de la poutre conju-guée qui s'obtiennent à partir de celles de la
poutre réelle puisqu'on a les corres-pondances :
y = Mf et y' = Tf
Déplacements des poutres fléchies 27 28 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Les différents cas de figure de conditions d'appui sont indiqués ci-après. 2.5.2 Exemple d'application
Poutre réelle Poutre conjuguée Reprenons l'exemple de la figure 2.3, déjà traité par la méthode
d'intégration directe.
y=0 Mf = 0 Le signe du moment de la poutre réelle est négatif puisqu'il fait tendre les fi-
bres supérieures (Figure 2.6c). Cela signifie que la charge fictive à appliquer à
y'≠ 0 Tf ≠ 0 la poutre conjuguée doit être dirigée de bas en haut (Figure 2.6d).
y≠ 0 Mf ≠ 0 Mz = -qx²/2
Tf ≠ 0
y'≠ 0
(extrémité libre)
(c) (d)
Mf ≠ 0
y≠0 Tf ≠ 0 x x
y'≠ 0
(articulation) Diagramme du moment Chargement de la p.c.
y=0
Mf = 0 Figure 2.6
y'≠ 0 Tf ≠ 0
(appui intermédiaire) Les composantes de réaction dans la section d'encastrement de la
poutre fic-tive sont :
Ces cas sont illustrés par les deux exemples suivants : T = − 1 ql2 l = − ql3 et M = 1 ql2 l 3l = ql4
E 32EI Z 6EI E 3 2EI Z 4 8EI Z
Z
Poutre réelle D'où :
y' 3 3 y = ql 4 3 4
ql qx ql x qx
=− + (j) − + (jj)
Poutre conjuguée 6EI z 6EI z 8EI z 6EI z 24EI z
Les équations (j) et (jj) sont identiques aux expressions (2.6a) et (2.6b)
obte-nues par la méthode d'intégration directe.
Poutre réelle
Poutre conjuguée
Il faut noter que pour respecter les conventions de signes adoptées pour la
ro-tation et la flèche, nous devons considérer que la charge fictive (q f = Mz/EIz)
est dirigée de haut en bas si le moment Mz est positif et vice versa.
Déplacements des poutres fléchies 29 30 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
2.6 FLECHE PROVOQUEE PAR L'EFFORT TRANCHANT 2.6.1 Travail et énergie de déformation
Sous l'effet de l'effort tranchant T y, la section Σ2 d'abscisse x+dx, subit La distorsion peut être déterminée en comparant le travail accompli par
un glissement dy par rapport à la section Σ1 d'abscisse x (Figure 2.7a). l'ef-fort tranchant au cours de la déformation de l'élément de longueur dx à
l'énergie emmagasinée dans ce même élément.
Σ1 Σ2
Le travail effectué par l'effort tranchant vaut :
Ty τxy Ty γm x
On a : G bIz
où :
dyT = γmdx
- *
où γm représente la distorsion, mesurée par rapport à l'axe non déformé de Sz représente le moment statique par rapport à l'axe z de l'aire de la section
la poutre, de l'angle droit. comprise entre la cote y et la fibre inférieure de la section,
- b est largeur de la section à la cote y,
Déplacements des poutres fléchies 31 32 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
dW =
∫ T y Sz
2 bdy =
2
∫ T y Sz
2 dy =
T y dx
2
z
dy (2.10) De la relation (2.14), on peut tirer :
2 A Gb I z 2 A GbI z 2GI z h b 2 dT = − κ q (2.17)
d yT =
κ y
2 GA dx GA
dx
2 est une quantité ayant la dimension d'une aire. Elle ne dépend que
I
z des caractéristiques géométriques de la section et est toujours infé- Cette dernière quantité représente la courbure due à l'effort
rieure à la section (A), d'où sa désignation habituelle par A réd (sec-
∫ S*2
z
b
dy tion réduite).
tranchant. En su-perposant les courbures provoquées par le moment
h fléchissant et l'effort tran-chant, on obtient l'équation différentielle
complète de l'élastique ; qui s'écrit :
On peut poser : d κ
2 y Mz
κ = A avec κ = A ∫h Sz*2 dy (2.11)
2
=− − q (2.18)
2 dx EIz GA
A I b
ré d z
Si on utilise la méthode de la poutre conjuguée, la charge fictive à
Le coefficient κ, appelé facteur de cisaillement, est toujours supérieur à 1. Il considérer est dans ce cas :
caractérise la distribution des contraintes tangentielles dues à l'effort tranchant. q = M +κ q (2.19)
Plus la distribution de ces contraintes s'éloigne de la distribution uniforme, plus f z
κ est grand (il vaut 1.2 pour une section rectangulaire, 1.111 pour une section EIz GA
cir-culaire et varie généralement de 2 à 3 pour les sections en I).
Remarque : A partir de la relation (2.14), on peut tirer la relation :
L'expression (2.10) peut s'écrire :
dyT κ
2 dx 2 T
= (2.20)
dW = Ty = κTy dx (2.12) dx GA
y
2GA 2GA
ré d qui permet de faire une observation intéressante. En effet, l'équation (2.20)
En comparant les relations (2.8) et (2.12) on tire : mon-tre qu'on n'a pas dy T/dx = 0 dans une section d'encastrement, où T y
= κT (2.13) est quel-conque. Les approximations obtenues restent toutefois très
γm= Ty y proches des solutions exactes.
GA GA
ré d
2.6.2 Exemples d'application
Le glissement dyT entre les sections Σ1 et Σ2 devient :
Exemple 1
dyT = γ mdx = κTy dx (2.14)
Calculons la flèche à mi-portée d'une poutre bi-articulée sollicitée par
GA une charge P appliquée en son milieu.
Or, Tydx = dMz, donc : La flèche due au moment, qui l=10h
y (l )− y (0 ) = κ [ M (l )− M (0 )]
T T GA z z
Or à l'extrémité libre (x=0) le moment est nul et, d'autre part, dans la section
d'encastrement (x = l) la flèche est nulle. L'expression ci-dessus devient alors :
κ
− y (0 ) = M (l )
T GA z
2
Sachant que Mz(l) = - ql /2, il vient :
κql2
fT (0 ) = yT (0 ) =
2GA
L'expression finale de la flèche résultante s'écrit :
4 2 2 2
ql κql ql 3l
f = + = ( 2 + 2.88)
8EIz 2GA 2Ebh h
Déplacements des poutres fléchies 35 36 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
3 l l l
θA =-qa /6EI
A B a≤x≤3a (AB)
Exercice 2.10
a 2a a 4 3 2 2 3 4
EIy=5qa /8-4qa x/3+qa x -qax /3+qx /24 P=ql C=ql²
4
fA? θA?
fM? θA? fM=-qa /24EI
Exercice 2.5 q q
A B 4 3
Rép. : fA =25ql /384EI, θA =-7ql /48EI
l/2 l/2
fA? θA?
4 A (I) (2I) (3I) B
Rép. : fA=181qa /48EI, a a a
3
θA =-65qa /36EI
Déplacements des poutres fléchies 37 38 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exercice 2.20
Traiter les exercices 2.2, 2.6 et 2.7 avec la méthode de la poutre conjuguée.
Une poutre-console de section rectangulaire (bh) en acier (E ; G) de
Chercher les déformées et les grandeurs indiquées des systèmes longueur l supporte à son extrémité libre une charge verticale P.
représentés ci-après en utilisant la méthode de la poutre conjuguée.
Déterminer l'équation de la déformée en tenant compte de l'influence de
l'ef-fort tranchant.
Exercice 2.15 Exercice 2.16 Calculer la flèche de l'extrémité libre sous l'action de l'effort tranchant seul.
P P C Comparer cette flèche à celle provoquée par le moment de flexion seul.
F F A
F1 F1
*
Chapitre 3 l dF dτ e dF
F c
b F
LE POTENTIEL INTERNE a
dτe
d δ B δ
ET SES APPLICATIONS δ1 δ dδ δ1
0
δ dδ δ1
F1
Figure 3.1
Remarque : Fdδ représente plus exactement le rectangle "abcd".
3.1 INTRODUCTION Autrement dit, le travail effectué par dF au cours du déplacement dδ, qui
est un infiniment petit d'ordre supérieur à 1, est négligé.
Dans ce chapitre seront examinées les relations qui existent entre les
sollicita-tions agissant sur un système et les déplacements qu'elles produisent. Le travail total effectué par la force F 1 au cours du déplacement δ1 est
obtenu par sommation des travaux élémentaires, c'est-à-dire :
Les systèmes considérés sont généralement plans (géométrie et
chargement) mais les développements théoriques s'appliquent à tous les (3.2)
systèmes, sauf préci-sion contraire. τe= ∫δ
0
1
Fdδ
Pour garder à la théorie toute sa généralité, tout en simplifiant autant que pos-
sible les notations, nous désignerons une sollicitation par F (sollicitation généra- Il est représenté par l'aire délimitée par la courbe F-δ et l'axe des δ jusqu'à δ1.
lisée), que ce soit une force P, un couple C ou une sollicitation globale F (F 1, F2, …, De même, on appelle travail complémentaire élémentaire du
Fn) et un déplacement par δ (déplacement généralisé), que ce soit une transla-tion λ déplacement δ au cours de l'accroissement de charge dF la quantité :
(déplacement linéaire) ou une rotation γ (déplacement angulaire). * (3.3)
dτ = δdF
e
3.2 TRAVAIL DES FORCES EXTERIEURES ET ENERGIE DE Le travail complémentaire total effectué par F 1, appliquée graduellement
DEFORMATION
de 0 à F1, au cours du déplacement δ1 est donné par :
3.2.1 Notions de travail et de travail complémentaire (3.4)
τ
*
e= ∫F δdF
1
Pour fixer les idées, nous considérons le cas d'une barre prismatique 0
soumise à une traction axiale F1 qui produit un allongement δ1 (Figure 3.1a). C'est l'aire à gauche de la courbe F-δ.
Nous supposons que la force F1 est appliquée graduellement, d'une manière
lente, de façon à ne produire aucune force d'inertie. Dans ces conditions, on dit 3.2.2 Énergie et énergie complémentaire de déformation
que le chargement (force F1 ici) est appliqué statiquement et le déplacement Considérons un corps soumis à des sollicitations extérieures. Sous l'action
engendré (ici un allongement) est relié à la force appliquée par une relation re- des charges extérieures, le corps se déforme et les efforts internes (contraintes)
présentée par le diagramme "F-δ" de la figure 3.1b.
effectuent un travail qui s'oppose au travail des sollicitations extérieures.
Soit F une valeur intermédiaire et δ l'allongement correspondant. A un ac- Ce travail interne, changé de signe, est désigné par énergie potentielle
croissement dF de la charge correspond un allongement supplémentaire dδ. Le de dé-formation (W) (-τi = W).
travail élémentaire produit par F au cours de l'accroissement dδ est défini par :
Isolons un élément dv = dxdydz du corps considéré. L'énergie Et pour la totalité du volume du corps :
(3.12)
élémentaire emmagasinée dans dv se calcule comme le travail effectué par
les forces agissant sur les faces de l'élément dv. Ainsi, le travail effectué
*
∫
W = ε ij dσ ij dv
v
par la force élémentaire σx.dydz au cours de la variation dεx de la
On a aussi :
déformation εx, qui produit le déplace-ment dx = dεx.dx, vaut :
(3.13)
dW = σ x .dydz.dε x dx = σ x dε x dv (3.5) *
dW0 = εdσ et W0 =
*
∫σ 1
ε dσ
dx σ 0
σx dW0
a) Travail d'une force
dσ
dW0 Revenons au cas de la traction d'une barre prismatique du paragraphe
σ
dz 3.2.1. Si la relation entre F et δ est linéaire, domaine d'application de la loi
ε de Hooke (et petits déplacements), c'est-à-dire quand on a à tout moment
dx(1+dεx) ε dε ε1 du chargement la relation (Figure 3.1c) :
(a) Figure 3.2 (b) F = kδ (k = constante)
0 2
dW = σ ij d ε ij dv (3.6)
et comme : F1 = kδ1 , il vient :
τ = 1F δ (3.14)
L'énergie emmagasinée dans tout la volume du corps (v) vaut :
e 2 1 1
(3.7)
∫
W = σ ij dε ij dv
v
Le travail total est représenté par l'aire du triangle OAB (Figure 3.1c).
*
Considérons un diagramme contrainte-déformation unidirectionnel Remarquons que dans le cas de l'élasticité linéaire, on a : τ e = τ e .
(unidi-mensionnel) (Figure 3.2b).
b) Généralisation
On a :
Si un système en équilibre est soumis à une sollicitation globale F (F1,
dW0 = σdε (3.8) F2,… Fi,…,Fn) et que les points d'application de ces forces subissent des
déplacements, dont les projections sur les directions de ces mêmes
Cette quantité a l'unité d'une énergie par unité de volume. L'intégrale :
sollicitations valent δ1, δ2,…, δn, le travail effectué au cours du chargement du
(3.9) système (passage de l'état d'équilibre initial à l'état d'équilibre final), vaut :
W0 = ∫ε 0
1
σdε
n
1 Fδ
τe = ∑ i i (3.15)
est appelée densité de l'énergie de déformation et est représentée par l'aire 2 i=1
com-prise entre la courbe σ-ε et l'axe des ε. Remarquons qu'on a :
Il faut rappeler qu'on suppose que :
∫
W = dW dv
v
0
(3.10)
- le chargement est statique (les mises en charge sont lentes),
- le matériau a un comportement élastique linéaire (loi de Hooke vérifiée),
De même, l'énergie complémentaire élémentaire produite par un - les déplacements n'affectent pas l'action des charges (hypothèse des
accroise-ment dσij des contraintes au cours des déplacements produits par petits déplacements, pas d'effets du second ordre).
les déforma-tions εij correspondantes vaut :
* ij ij
dW = ε dσ dv (3.11)
Le potentiel interne et ses applications 43 44 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Si les appuis sont indéformables, le travail fourni par les réactions au De manière générale, quand un corps est soumis à des charges
cours de la déformation du système est nul puisque le déplacement d'un extérieures, ces charges effectuent un travail extérieur qui se transforme en
appui double ou d'un encastrement dans le sens de la réaction est nul et énergie poten-tielle interne (qui déforme le corps), en énergie cinétique et
que le déplacement d'un appui simple est perpendiculaire à la réaction. en chaleur qui se dissipe lors des frottements.
Dans le cas d'appuis élastiques, les relations (3.14) et (3.15) restent Supposons maintenant que :
valables pour les réactions. a) les charges extérieures sont appliquées statiquement (pas d'énergie cinétique),
b) les frottements dans le corps sont nuls (pas de dissipation d'énergie sous
d) Énergie potentielle de déformation forme de chaleur) c'est-à-dire que le corps considéré est parfaitement élastique,
Dans le domaine élastique linéaire, la relation contrainte-déformation c) les frottements dans les appuis sont nuls (pas de dissipation d'énergie),
(σij-εij) est linéaire et comme dans le travail, le facteur 1/2 apparaît dans alors tout le travail extérieur se transforme en énergie potentielle de
l'expression de l'énergie (Figure 3.3). déformation, c'est-à-dire qu'on a :
Ainsi, le travail fait par la force σxdydz au cours de la déformation εx qui pro- (3.19a)
τe=W
voque une variation de longueur dx = εxdx est :
dW 1 σ x dydzε x dx = 1 σ x ε x dv (3.16) Dans ce cas, on dit que le système (corps + appuis + charges) est
= conservatif et le travail, ou l'énergie de déformation, puisque τe = W, ne dépend
2 2 pas de l'or-dre dans lequel les forces sont appliquées mais uniquement de leur
Pour toutes les contraintes agissant sur dv en aura (en notation indicielle) intensité finale. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si le travail dépendait de
l'ordre d'appli-cation des forces, on pourrait le charger d'une certaine manière et
dW 1 σ ij .ε ij dv (3.17) le décharger d'une autre manière de façon à réaliser un gain. Après plusieurs
= cycles, l'énergie ainsi gagnée ferait exploser le corps, ce qui est absurde.
2
et Si les charges cessent d'agir, l'énergie emmagasinée dans le corps lors
1 σ ε dv du chargement sera restituée sous forme de travail qui va ramener le corps
W
=
∫ ij ij
(3.18)
à son état initial.
2 v
En plus des hypothèses a), b) et c) ci-dessus nous admettrons dans ce
* qui suit que :
Remarque : Dans le cadre de l'élasticité linéaire on a : W = W .
d) le matériau vérifie la loi de Hooke (matériau élastique linéaire),
e) les déplacements sont suffisamment petits et n'affectent pas l'action des
σ
dx char-ges (pas d'effets du second ordre).
Il arrive quelquefois que le système, dans son état initial, c'est-à-dire avant
σx
σx toute application de charges, soit déjà assujetti à des efforts internes et des dé-
dy formations élastiques. C'est le cas notamment des systèmes hyperstatiques
dont les appuis subissent des déplacements (appuis non concordants), des
systèmes hyperstatiques soumis à des effets thermiques, au phénomène de
dx(1+εx) ε
retrait dans les structures en béton, des effets des défauts de montage, etc.
(a) (b)
Dans un cas pareil, le système possède déjà à l'état initial une énergie élasti-que
Figure 3.3
(Wi) emprisonnée dans le corps et qui ne peut se libérer que dans des condi-tions
particulières. Les efforts et les déformations qui seront produits par les forces
extérieures vont s'ajouter aux efforts et aux déformations existants. Dans ce cas,
l'énergie de déformation est égale au travail des forces extérieures qui se transforme
en énergie élastique interne plus l'énergie élastique initiale, d'où :
τ e + Wi = W (3.19b)
dA N Figure 3.5
σx =
dx A Considérons la couche dAdx. Sous l'effet des contraintes de flexion, la
dx+ dx couche subit une variation de longueur : dx = εxdx = (σx/E)dx. Compte tenu
(a) y (b) de la rela-tion de Navier, il vient :
σ = Mz y ⇒ dx = Mz y dx
Figure 3.4 x
Iz EIz
Sous l'effet des contraintes d'effort normal, le tronçon dx subit une
L'énergie emmagasinée dans la couche dAdx vaut :
variation de longueur dx définie par :
dx σx 12
1 M zy M z y 1 M z 2 y2
= ε x ⇒ dx = ε x dx = dx
d W = 2 (σ x dA) dx = 2 ( I dA) EI dx = 2 EI 2 dAdx
dx E z z z
Comme dans le cas de l'effort normal on a σx = N/A, il vient : En intégrant sur la surface on obtient l'énergie emmagasinée dans le
dx = (N/EA)dx tronçon dx :
dx M 1 M 2dx M 2
2 2
fectué par la force σx.dA au cours du déplacement dx, d'où : = 2 = 2 =
2 2 A
d W 1 (σ x dA) dx 1 ( N dA) N dx 1 N dAdx
A
EIz EIz 2EIz
= =
= 2 D'où l'énergie de déformation de la poutre, qui se calcule par intégration
2 2 A EA 2 EA sur l :
2
Remarque : La notation d W est utilisée pour désigner une quantité plus W 1 2 dx (3.21a)
petite que l'énergie élémentaire. = ∫ Mz
2 l EI
L'énergie élémentaire emmagasinée dans le tronçon dx s'obtient par z
intégra-tion sur l'aire A de la section : Dans le cas d'une flexion gauche, on a une relation similaire à (3.21a)
dx 2 1 N 2dx N 2 pour chaque moment fléchissant et pour les deux moments on aura :
dW
∫ N
2dA
∫ dA dx 2
2 W 1 + M y2 )dx (3.21b)
= 2
A EA
= 2 EA =
A 2EA =
∫( M z
2 l
EIz EI y
Et pour la totalité de la poutre :
W 1 dx (3.20)
= ∫N 2
c) Effort tranchant
D'après la relation (2.12) du chapitre 2, l'énergie emmagasinée dans un
2 l EA
tron-çon dx soumis à un effort tranchant Ty vaut :
Le potentiel interne et ses applications 47 48 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
κ T2
dW = y y dx σ y
2GA τyx
γxy
Et pour toute la poutre : τyz
τzy σx σx σx dy τxy
1
W=2 ∫l κ GAyTy2 dx τzx τxz
τxy
σz dx+ dx τyx γxydx
Si la poutre est soumise à Ty et Tz on aura : (a) (b) dx
1 κ T 2 κz
y y
T2 Figure 3.7 (c)
W= ∫( )dx
z
+
2 l GA GA Le travail de déformation de la force σxdydz au cours du déplacement dx =
d) Moment de torsion
εxdx (Figure 3.7b) vaut :
L'angle dont tourne l'une par dW = 1 (σ x dydz )ε x dx = 1 σ x ε x dxdydz
dϕt
rapport à l'autre les sections extrê- Mt Mt 2 2
mes du tronçon dx soumis à un
moment de torsion Mt est donné par Pour l'ensemble des trois contraintes normales, on applique le résultat
(Figure 3.6) : dx
(3.15), d'où :
1
dϕ t =qMt dx Figure 3.6 dW = (σ x ε x + σ y ε y + σ z ε z )dxdydz
GI P
où εx, εy et εz sont les déformations longitudinales et peuvent être exprimées en
où :
fonction des contraintes normales à partir de la loi de Hooke généralisée.
- q est une constante dépendant de la forme et des dimensions de la
2 4 Les déformations provoquées par les contraintes normales et
section, ap-pelée coefficient de torsion (q ≈ 40Ip /A ). Ce facteur vaut 1 tangentielles étant indépendantes, si outre les contraintes normales il y a
pour la section circu-laire et est supérieur à 1 pour les autres cas. des contraintes tan-gentielles, il suffit d'ajouter leur effet.
- la quantité C = GI p/q est désignée par rigidité à la torsion (ou rigidité
torsion-nelle). Le travail de la force τxydydz lors du déplacement γxydx (Figure 3.7c) vaut :
L'énergie emmagasinée dans le tronçon dx se calcule comme le travail dW 1 (τ xy dydz )γ dx = 1 τ xy γ
xy xy dxdydz
effec-tué par Mt lors du déplacement dϕt : =
1 2 2 2
qM
dW = M t dϕ t = dx t
En présence de toutes les contraintes, il vient :
2 2GI P dW 1(σ ε + ε + ε + γ + τ γ + τ γ )dxdydz (3.24)
Et pour l'ensemble de la poutre : = σ σ τ
W = 1 qM 2 dx (3.23) 2 x x y y z z xy xy yz yz zx zx
∫ t
L'énergie potentielle de déformation de tout le corps s'obtient par
2 l GI P sommation sur le volume entier :
W 1 (3.25)
3.6 EXPRESSION GENERALE DE L'ENERGIE POTENTIELLE DE
=
∫(σ x ε x + σ y ε y + σ z ε z + τ xy γ xy + τ yz γ yz + τ zx γ zx )dv
DEFORMATION 2 v
Isolons à l'intérieur d'un corps élastique un élément dv = dxdydz L'expression de W peut être exprimée en fonction des contraintes seulement
suffisam-ment petit pour pouvoir admettre que les contraintes ne varient ou des déformations uniquement en utilisant les expressions des contraintes en
pas sur les facet-tes de l'élément. fonction des déformations données par la loi de Hooke généralisée.
Calculons l'énergie emmagasinée dans l'élément dv lorsqu'il est soumis Dans le cas d'une poutre soumise aux sollicitations N, M, T et M t, l'expression de
à l'en-semble des contraintes (Figure 3.7a). W s'obtient en ajoutant les expressions (3.20), (3.21), (3.22) et (3.23) :
Le potentiel interne et ses applications 49 50 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
W=1 2 dx + 1 2 dx + 1 κT 2 dx + 1 qMt2 dx (3.26)
∫M ∫N ∫ ∫ De manière plus générale, si un système supportant la sollicitation F (F 1,
2 l EI 2 l EA 2 l GA 2 l GI P F2,…, Fn), subit un déplacement virtuel qui impose à chaque force (F i) un
dépla-cement (δi) suivant sa direction, le travail virtuel total effectué au
Notons que cette dernière expression ne découle pas de l'application du cours du dé-placement virtuel s'écrit :
prin-cipe de superposition, qui n'est pas applicable puisque l'énergie n'est n
τ =
pas reliée linéairement aux sollicitations. La relation (3.26) s'obtient par
sommation des contributions de chaque sollicitation du fait que le v ∑F δ i i
(3.27c)
i=1
déplacement provoqué par une des sollicitations ne provoque pas de travail
de la part des autres sollicitations (déplacements indépendants).
3.8 THEOREME DE CASTIGLIANO
Remarque : Si le système comporte "n" barres, la relation (3.26)
s'applique à chacune d'elles. 3.8.1 Première forme du théorème
Considérons un système élastique soumis à une sollicitation F (F 1, F2,
3.7 TRAVAIL VIRTUEL
…, Fn). Au cours de la mise en charge, le système se déforme et les points
Considérons une particule m soumise à une force F (Figure 3.8). d'application des forces subissent les déplacements δ1, δ2,…, δn (δi mesuré
Donnons à m un déplacement δ suivant la direction . suivant la direction de Fi).
L'énergie W emmagasinée dans le système au cours du chargement
F peut s'ex-primer en fonction des forces ou des déplacements de leur point
d'application (§ 3.5).
α P
δ W = W( F1 ,F2 ,..., Fn ) = W(δ 1 ,δ 2 ,..., δ n ) (a)
m
δ c
Donnons à la force Fi un accroisement dFi. Il s'ensuit une variation de
( ) l'éner-gie définie par la quantité (∂W/∂Fi)dFi et l'énergie totale, sous F (F 1,
(a) (b)
F2, …, Fn) et dFi, s'écrit :
Figure 3.8
W + ∂W dF (b)
i
Ce travail, d'où le 1/2 a naturellement disparu car la force F avait déjà atteint La force infinitésimale dFi produit un déplacement dδi infinitésimal aussi,
si bien que le travail accompli peut être considéré comme un infiniment
sa valeur finale au moment de l'application du déplacement δ, est appelé travail
petit d'or-dre 2 qu'il est légitime de négliger : (1/2) dFidδi ≈ 0.
virtuel de F dans le déplacement virtuel δ. Si les sens du déplacement δ et de la
composante de F suivant la direction de δ sont concordants, le signe du travail Appliquons maintenant la sollicitation globale F (F1, F2, …, Fn). Le travail
est positif, dans le cas contraire il est négatif. τe accompli est égal à W (§ 3.4) : τe = W. En outre, la force dFi, dont le point
Considérons maintenant le système élastique simple de la figure 3.8b et d'ap-plication a subi un déplacement δi, produit un travail qui vaut dFiδi.
im-posons lui une déformation représentée par la courbe c. Au cours de la D'où le travail total :
déforma-tion, la force P, dont le point d'application se déplace de δ,
effectue un travail virtuel de la forme (3.27), avec α = 0 dans le cas présent. τ e + dFi δ i = W + dFi δ i (c)
τ v = P.δ (3.27b) En vertu du résultat (3.19), les expressions (b) et (c) sont égales, d'où :
∂W = δ i (3.28)
Précisons qu'on entend par déplacement virtuel tout petit déplacement
possi-ble. Petit par rapport aux dimensions du système, donc comparable ∂Fi
aux déplace-ments réels. Possible, c'est-à-dire compatible avec les liaisons
extérieures (ap-puis) et intérieures du corps. Peu importe la manière C'est la première forme du théorème de Castigliano, qui s'énonce
utilisée pour produire le déplacement virtuel. comme suit :
Le potentiel interne et ses applications 51 52 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exemples d'application
f = Pl 3
+ κPl
3EIz GA
Exemple 1
Exemple 3
Considérons une poutre bi-articulée de
P On veut calculer la rotation de l'extrémité B de la poutre ci-contre.
section constante chargée en son milieu par une force
concentrée P.
La flèche à mi-portée (f) s'obtient par l/2 l/2 C
γB
application directe du résultat (3.28) : A B Figure 3.11
f = ∂W/∂P Figure 3.9
Avec : W= 1 C x )2 dx + κ C )2 dx = C 2l + κC 2
W=1 2 dx +1 2
∫ Mz ∫ κTy dx
∫ (−l
∫ (−
l
résultat déjà trouvé par une autre méthode (voir exemple d'application n°1 pliqué le sollicitation F (F 1, F2,…, Fn), on impose un incrément dδi au déplace-ment δi
du § 2.6). du point d'application de la force Fi. L'énergie totale s'exprime par :
W + ∂W dδ i (d)
∂δ i
Le potentiel interne et ses applications 53 54 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Considérons maintenant le travail total accompli lors du chargement F1, En vertu de la loi de Hooke on a :
F2,…, Fn et suite à l'application du déplacement dδi au point d'application de Fi. σ =εE=N/A⇒N=εEA
Il s'écrit :
comme ε = δ/l, il vient :
τ e + Fi .dδ i = W + Fi .dδ i (e)
N = δEA/l (c)
En égalant les expressions (d) et (e) on tire :
Et par particularisation : N1 = δ1EA/l1 avec : δ1 = δcosα et l1 = l/cos α, d'où :
∂W = F (3.29) 2
i
N1 = (δEA cos α)/l
∂δ i
ème
En remplaçant dans l'équation (b) N1 et N par leur expression, on obtient :
C'est la 2 forme du théorème de Castigliano, qu'on appelle parfois
W 2 3 (d)
1er théorème de Castigliano ou théorème inverse de Castigliano. EAδ (1+ 2 cos α )
=
Remarque : Contrairement à la 1 ère forme, la 2ème forme reste valable même si 2l
les déplacements ne sont pas fonctions linéaires homogènes des forces.
Puis, d'après l'équation (a), il vient :
Théorème : La dérivée de l'énergie de déformation, exprimée en fonction des 3
EAδ(1+2 cos α/l)=P
déplacements des points sur lesquels agissent des forces extérieures, par rapport
3
à un de ces déplacements, est égale à la force correspondante, calculée et en vertu de (c), on obtient : N(1+2 cos α)=P
suivant la direction du déplacement. D'où :
P
Exemple d'application N=
Le système hyperstatique ci- B C D 3
1+ 2 cos α
contre est constitué de trois barres α α L'effort N connu, le système devient isostatique et pour calculer N 1 il
articulées et est soumis à une force suffit d'écrire une équation d'équilibre de translation ( ΣFx = 0 ou ΣFy =
verticale P. l 0).
On veut déterminer l'effort N dans 3.9 SIMPLIFICATION DE L'EXPRESSION DE L'ENERGIE
la barre verticale AC en appli-quant le POTENTIELLE
2ème théorème de Castiglia-no. Les A
barres sont du même maté-riau (E) et
L'expression (3.26) est rarement utilisée telle quelle et ce, même
Figure 3.12a P
de même section A. lorsque les quatre efforts existent simultanément. On peut presque toujours
négliger l'in-fluence de certains termes.
∂W
Le théorème s'écrit : =P (a) On peut se limiter, avec une bonne approximation, aux termes donnés
∂δ par les sollicitations prépondérantes, c'est-à-dire :
où δ est le déplacement vertical du point - M pour les structures planes formées de poutres,
α α - N pour les poutres en treillis articulés,
d'applica-tion de la force P et représente A
l'allongement de la barre verticale AC. Les - M et N pour les arcs plans,
barres étant articulées, on a : δ1 α δ2 - M et Mt pour les structures spatiales constituées de poutres.
W 1 NAB2lAB + 1 N2AClAC + 1 N2ADlAD (b) δ
=
2EA 2EA 2EA
Par raison de symétrie on a : NAB = NAD = N1.
Posons aussi NAC = N.(de même que δ1=δ2).
De plus, lAC = l et lAB= lAD = l/cosα. Figure 3.12b
γ A = ∂W
C=0
et en vertu de (3.30) il vient :
∂C l
l
qx
2 2
Cql
3 2
q l
5
δ iF = δ u F + δ u F + ...+ δ u F + ...+δ u F (3.31a)
1 2 1 1 2
i1 1 i2 2 ij j in n
n
W= M dx = −(C + ) dx = (C l+ + )
2EI ∫ 0 2EI ∫ 0
2 2 EI 3 20 ou encore : δ iF = ∑δ iju . Fj (3.31b)
j=1
3 3
∂W 1 ql ∂W ql
= 2Cl + d'où : γ A= C=0 = u
∂C ∂C 6EI Les coefficients δ ij sont appelés coefficients d'influence des déplacements.
2EI 3
l ..................................................
u u u u
δ nF = δ F + δ F + ...+δ F j + ...+δ F
n1 1 n2 2 nj nn n
W= 1 1
∫ a
(R A
2
x − C ) dx + ∫ ( R A x − C − P( x − a ))
l 2
dx Si on considère F1, F2, …, Fn comme les inconnues on peut les déduire
en ré-solvant le système ci-dessus, et on obtient :
2EI 0 2EI a
Les δi de ce dernier système sont en fait les δiF du système (3.32). Exemples d'application
Exemple 1 P
Les coefficients Fij s'appellent coefficients d'influence des forces. Le C
coeffi-cient Fij représente la sollicitation (par unité de déplacement) qu'on Calculons la flèche au milieu C de
doit appli-quer en i pour avoir un "déplacement unité" en j. l/2 l/2
la poutre représentée à la figure 3.15 (EI constante).
3.12 METHODE DE MOHR POUR LE CALCUL DES DEPLACEMENTS
l Mm 1 l
δc = ∫ dx= ∫Mmdx. G2 Pl
3.12.1 Cas général 0 EIl/2 EI 0 l M G1
t = 1 [∫ (−Px)(0)dx+ ∫ (−Px)( l −x)dx] 1 l/2
Soient MiF, NiF, TiF et MiF les efforts produits dans la section courante i EI 0 l/2 2
par la sollicitation globale F (F1, F2, …, Fn). ∫
= − 1 l Px.( l −x)dx
t Soit : EI l/2 2 m m
1 =0
Désignons par mij, nij, tij et mij les efforts apparaissant dans la section i sous 3
δ = 5Pl
l'action d'une sollicitation unitaire appliquée en j, suivant la direction j.
c
48EI Figure 3.15
Introdui-sons en j, suivant j, une sollicitation fictive ƒj.
Exemple 2
Sous l'action de F et ƒj, on a par superposition des effets :
M =M + f j .mij
i iF On cherche la rotation de l'extrémi-
Ni = NiF + ƒ j .nij P
té A de la poutre ci-contre (EI cons- B
Tit = Tt iF + ƒ j .tijt tante). A
M =M + ƒ .m
i iF j ij l/2 l/2
1 l 1 l/2 Px x
[
L'énergie potentielle s'exprime alors par (cas d'une pièce longue) :
1 l ( M iF + ƒ m )2 1 l ( N iF + ƒ n )2
γ A = EI 0 Mmdx. =EI 0 2 ∫ (1−
l
)dx+
∫
W=
∫ j ij
dx + j ij
∫
dx +
+ ∫l
P (l − x )(1 − x )dx] M
l/2 2 l
2 0 EI 2 0 EA (3.34)
Soit : Pl/4
1 l (T +ƒ t )2 1 l (M
t
+ ƒ mt )2
+ ∫ κ iF j ij
dx + ∫ q iF j ij
dx γ A = Pl 2 m
2 0 GA 2 0
GIP
16EI m1=1/2
Pour obtenir le déplacement en j (suivant la direction j), on dérive W par 1
rap-port à fj puis on pose fj = 0 (puisqu'il s'agit d'une sollicitation auxiliaire),
on ob-tient : Figure 3.16
lM m lN n l Tt l t t 3.12.2 Particularisation de la formule
M m
δ = de Mohr
jF ∫ dx + ∫ dx + ∫ κ dx + ∫ q dx (3.35)
iF ij iF ij iF ij iF ij
0 EI 0 EA 0 GA 0
GIP a) Systèmes à âme pleine : méthode de Verechtchagine
Dans ce cas, les déformations dues au moment fléchissant sont
généralement prépondérantes et les déformations provoquées par les
autres efforts, T notam-ment, peuvent être négligées. On peut donc
calculer avec une bonne approxima-tion les déplacements par l'intégrale :
l 1 (i)
δ =
jF ∫ MiF mij dx
0 EI
Remarque : Lorsque la fonction MiFmij/EI n'est pas intégrable analytique-
ment, on remplace l'intégrale ( ∫ ) par une sommation de différences finies (Σ).
Le potentiel interne et ses applications 59 60 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
a.1 Cas des pièces droites Si on pose Ω = aire du diagramme du moment fléchissant sous les
Pour calculer l'intégrale (i) on peut ds = M sollicita-tions externes et m1 la valeur du diagramme "unitaire" au droit du
centre de gra-vité de Ω, alors :
utiliser une méthode grapho- EI
dx
0 EI S S
δ = 1 Ω .m" = 1
3Pl
2 5l soit : δ = 5Pl3
comme :
C
EI 2 1 8 18 C
48EI
∫ xds ∫ xds ∫S
EI
S
Exemple 2 (Figure 3.16)
xG = S
= S
⇒ xds = S.xG 2
∫ ds
S
On a : Ω = Pl /8 et m = 1 - x/l
D'où :
donc :
l
γ = 1 Ω .m = 1 Pl2 1 =
Pl
2
Mm or : xG tgα = m1
∫0 EI dx = S.tgα . xG
A EI 1 EI 8 2 16EI
alors on a bien : b) Systèmes en treillis articulés (chargés indirectement)
l Mm (3.36) Les barres du système étant rectilignes, chacune d'elles est
∫ EI dx = m1 .S soumise à un ef-fort normal uniquement, de plus cet effort est
0
constant (voir § 6.5). On a donc pour chaque barre :
a.2 Pièces droites prismatiques
l N n l dx
La section étant constante, EI peut être sorti de sous le signe intégrale.
∫ iF ij dx = NiF nij ∫
0 EA 0 EA
δ = l (3.37a)
jF ∫lMiF mijdx
EI 0
Le potentiel interne et ses applications 61 62 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
∑ = 1 ∑NkF nkj l =
N n l
kF kj k P(6 2 +10) ≈ 6 mm
g- δ CF = k
E A EA k =1 3EA
k =1 k k
1 2 PP 2 FF PF jF =
0 EI 0 EA 0 GA 0 GIP
Appliquons maintenant F ensuite la Figure 3.19 ou
force P. t
W = 1 Fδ + 1 Pδ + F δ lM m N n T t M
l l l mt
δ
2 2 FF 2 PP FP
jF = ∫ iF ij
dx + ∫
iF ij
dx + ∫κ
iF ij
dx + ∫ q iF ij
dx (3.42)
0 EI 0 EA 0 GA 0 GI P
Comme la valeur finale du travail effectué ne dépend pas de l'ordre
dans le-quel les sollicitations ont été appliquées, on a : Démonstration
W1 = W2 ⇔ Pδ PF = Fδ FP (i) Nous raisonnerons sur une poutre continue reposant sur trois appuis et
sou-mise à une force P concentrée en k (Figure 3.20). Nous considérons
De manière générale P et F sont des "efforts généralisés" et δPF et δFP par ailleurs que le moment fléchissant est prépondérant. Il s'agit de calculer
des "déplacements généralisés". Par exemple, P une force et F un couple la flèche δjF de la section j.
et par conséquent δPF le déplacement vertical du point d'application de P
A δjK B P 1
provoqué par le couple F et δFP la rotation de la section d'application du PC
couple F sous l'effet de la force P.
j k
RB j
Le théorème de Betti-Maxwell se retrouve en faisant dans l'expression
a) Système hyperstatique c) Système rendu isostatique e) Sollicitation unitaire
(i) ci-dessus P = F = 1.
δ A =∂W/∂R=0 q
y(v)
l l
δ = ( M ∂M l
∫ ∂M
A ∫ iF iF
dx = M
iF
iF
dx x ds
B(xB,yB)
B
1
Fx=1
0 EI ∂R EI 0 ∂R
∂MiF dx =
2 )xdx R Figure 3.21 γA i(x,y) ϕ Fy=1
EIδ A = ∫ l MiF ∫l ( Rx − qx A(xA,yA) x(u) UA
0 ∂R 0 2
EIδ = ( Rl3 − ql4 )=0⇒R= 3ql γ>0 VA
A
3 8 8
(a) (b)
Appliquons mintenant le théorème de Pasternak pour calculer la flèche δM en Figure 3.23
x = l/2.
En vertu du théorème complémentaire, le problème revient à calculer
δ M
=
EI
l
∫ 0
l M m dx
iF iM
les composantes du déplacement de l'extrémité libre B du tronçon AB dont
l'extrémi-té A subit les déplacements UA, VA et γA.
avec : Dans le calcul des composantes du déplacement de B, on peut distinguer
=3ql x −q 2 = 0 pour 0 ≤ x ≤ l = l − x pour l ≤ x ≤ l l'in-fluence des composantes UA, VA et γA et l'influence des charges.
M x et m ,m
iF iM iM
8 2 2 2 2 a) Contribution des composantes UA, VA et γA
1 l 3ql q l 4
ql • La translation de composantes UA et VA est reproduite intégralement
il vient : δ = ( x− x2 )( − x )dx =
M
EI ∫ l/2 8 2 2 192EI en tout point de AB donc :
Le résultat peut être retrouvé en utilisant une des méthodes du chapitre U A →U'B =UA
2, la méthode d'intégration directe par exemple en prenant pour la réaction V A →V'B =VA
de l'appui simple la valeur trouvée ci-dessus.
• La rotation γA est également reproduite sur toute la longueur AB, donc :
B
3.16 THEOREME COMPLEMENTAIRE γA →γ'B =γA
Théorème : Dans un système quelconque, le
De plus, la rotation d'ensemble γA est accompagnée d'une translation dont les
déplacement "relatif" d'un point B par rapport →
à un point A peut s'obtenir en appliquant la composantes sont les composantes d'un vecteur L défini par :
sollicitation unitaire à l'extrémité B du tronçon A
→ → → → →
isolé AB supposé encastré en A et libre en B. B
L = γ A z Λ AB avec : z(0,0,1) et AB ( xB − x A , yB − y A , 0 )
A
Figure 3.22
L e p o t e n t i e l i n t e r n e e t s e s a p p l i c a t i o n s6 68 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
7
D'où :
VB = VA + γ A( xB − xA )+ ∫B MiF( xB − x)
EI
ds+ ∫ B NiF sinϕ ds− ∫B κ TiF cosϕ ds
→ → → A A EA A GA
L=γA(yB−yA)x+γA(xB−xA)y M iF
Donc la rotation γA produit aussi : γB=γA+ A ∫ B
EI ds
U " B = − γ A ( y B − yA ) ou encore :
iF (yB −y) B N iF B T
V " B = γ A ( x B − xA ) U B = U A − γ A ( yB − y A )− ∫ B M ds + ∫ dx + ∫ κ
iF
dy
En résumé on a : A EI A EA A GA
B M iF ( x B − x ) iF B T
UA −γ ( yB − y A ) suivant x BN
A
VB = VA + γ A ( xB − x A )+ ∫ ds + ∫ dy − ∫ κ dx
iF
U
EI
A
V
⇒ VA+γ A ( xB − x A ) suivant y
A A EA A GA
A
M ds
γB =γA
γ
A
γ
A
+ ∫B iF
A EI
b) Contribution des charges
Si l'influence de N et de T est négligeable, les expressions ci-dessus se
Appliquons successivement les sollicitations unitaires C = 1, F x = 1 et Fy simpli-fient :
= 1 (Figure 3.23b).
• Les éléments de réduction dans la section courante i, sous l'action de
U B = U A − γ A ( yB − y A )− ∫B MiF ( yB − y ) ds
C = 1, sont : A EI
B MiF ( xB − x )
m = 1, n = 0 et t = 0 ; d'où : VB = VA + γ A ( xB − x A )+ ∫ ds
A EI
M iF
γ B= A ∫ B
EI ds M iF
γB=γA+ A ∫ B
EI ds
• Action de Fx = 1 : m = - (yB - y), n = cosϕ et t = sinϕ ; d'où :
(y −y) cosϕ B T sinϕ
B M iF B N Exemple d'application
UB =−∫ B
ds + ∫ iF
ds + ∫ κ ds
iF
A EI A EA A GA li li+1
Les expressions finales de UB, VB et γB s'obtiennent par superposition Particularisons l'expression de VB ci-dessus à deux travées
des deux contributions examinées. successives d'une poutre continue droite. On obtient :
B B B B T sinϕ
M ( y − y) N cosϕ
UB = UA − γ A ( yB − yA )− ∫ ds + ∫ ds + ∫ κ ds
iF iF iF
A EI A EA A GA
Le potentiel interne et ses applications 69 70 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
V i − Vi − 1 = γ i −1li + ∫l i M iF ( l i − x ) dx où :
0 (EI) - Si représente l'aire du diagramme du moment des charges extérieures
i
V −V =γ l + l M (l −x) agis-sant sur la travée li supposée isostatique,
i+1 i i i+1 ∫ i+1 iF i +1
dx
- Zi est la distance de l'appui (i-1) au centre de gravité de l'aire S i,
0 (EI) Z i+1 représente la distance de l'appui (i+1) au centre de gravité de
i+1
l'aire Si+1. Avec les égalités ci-dessus l'équation (c) donne :
d'où : M l + M l + Ml +M l =
i−1 i i i i i+1 i + 1 i+1
V −V M iF ( l i − x ) dx (a)
i i−1 = γ i−1 + ∫l i
6 ( EI )i 3( EI )i 3( EI )i +1 6( EI )i+1
l
i 0
i
l (EI)
i 1 1 V−1 V SZ S Zi+1
l =−V + − + − +
i i+1 ii i+1
V +1 − V M iF ( l i +1 − x )
i i
=γi
+ ∫ i+ 1
dx (b)
i
l
i
l
i+1
l
i
l
i
+1
i
l ( EI )
i
l
i +1
(EI)
i+1
l i+1 0 l i + 1(EI)
i+1 C'est l'équation générale, dite des trois moments, qui permet de calculer
Puis, en faisant (a) - (b) et en remarquant que : les moments aux appuis des poutres continues ; elle s'applique pour
chaque appui intermédiaire. On verra dans le chapitre consacré aux
li M dx
γ i −1 − γ i = − ∫ iF poutres continues comment établir cette formule d'une autre manière.
0 (EI)
i
Si EI est constante sur toute la longueur de la poutre, l'expression
on obtient : précédente devient :
1 1 V V 1 l
i Mx
l
i+1 M 1 l
i+1 Mx M l + 2M (l + l )+ M l =
i −1 i i i i+1 i + 1 i+1
V + − i−1
+ i+1
=− iF
dx − iF
dx + iF
dx (c)
i
l l l l l ∫0 (EI) ∫0 (EI) l ∫0 (EI)
i i+1 i i +1 i i i +1 i+1 i+1 1 1 V V S Z S Zi+1
= -6EI V + − i− 1
+ i+1
−6 ii
+ i+l
0(EI)
dx = −
l ( EI )
∫ 0
li
M iF xdx = −
l ( EI )
S Z
i i +
6
i i i i i i
l M 1 l 1 M+M
i+ 1 i+ 1
S + l
−∫ dx = −
iF i i+1
3.18 EXERCICES
Exercice 3.6
q
Déterminer les expressions de la flèche et
Signes : Dans les réponses données, un déplacement vertical est positif de la rotation de l'extrémité libre. l/2 l/2
vers le bas, un déplacement horizontal est positif vers la droite et une 4 3
rotation est posi-tive si la section tourne dans le sens horlogique. Une Rép. : f = (41/384).(ql /EI) ; θ = (7/48)ql
réaction verticale est posi-tive si elle est dirigée vers le haut alors qu'une Exercice 3.7
réaction horizontale est positive si elle agit vers la droite. Un moment
fléchissant positif agit dans le sens horlogi-que.
Exercice 3.1 Calculer la flèche de l'extrémité C de
la poutre ci-contre, compte tenu de M et P=100Kg
Calculer la flèche à mi-portée, compte de T. Comparer les flèches provoquées A B C
P=1t
tenu de M (fM) et de T (fT). Comparer l'in- A B par les deux efforts. l a
fluence des deux efforts.
A. N. : Section rectangulaire (S=bh), h = 2m 2m A. N. : Section rectangulaire (S=bh),
5 2
5 2 l = 4 m, a = 1 m, h = l/12, b = 20 cm, ν = 0.2, E = 3 10 Kg/cm et κ = 1.2.
30 cm, b = 20 cm, ν = 0.15, E = 10 Kg/cm
et κ = 1.2. Rép. : fM = 9 mm ; fT = 0.18 mm
3 -3
Rép. : fM = Pl /48EI = 0.29 cm ; fT = κPl/4GS = 4.6 10 cm
P P
Exercice 3.5 fA?
3
Calculer la flèche à mi-portée de la poutre de l'exercice 2 en considérant A Rép. : fA =31Pl /81EI
2l/3 l/3
uni-quement l'effort prépondérant.
3 -3
Rép. : f = 5Pl /48EI = 7.4 10 cm
Le potentiel interne et ses applications 73 74 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exercice 3.11 Exercice 3.12
Exercice 3.15
2a a P 2a a
Le système ci-contre, constitué de
B C
deux câbles (AB et AC), est soumis à
P
A
une force verticale P (les câbles sont de
P 30° 45° même nature et de même section).
a
A h=3m Déterminer les composantes hori-
2P zontale et verticale du déplacement du
6
point A (ES = 8 10 kg).
4a A P=1t V
Rép. : δ A = 0.0374 cm ;
4a H -3
δ A =-1.4 10 cm
Exercice 3.16
2I
a La poutre courbe ci-contre
A P
a un rayon de courbure R, un
module d'élasticité E et un
moment d'inertie I (par rap- R
I I h
4a port à un axe perpendiculaire
à la fibre moyenne) constants. θ
H V H P
δ D? δ A? δA? θA? Elle est soumise à une force
horizontale P appliquée à son A
A B
extrémité libre A.
Calculer les composantes horizontale et verticale du déplacement du
l point A, compte tenu de M uniquement.
H 3 V = − 2PR3
Rép. : δ H = Ph 2 (2h + l ) Rép. : δ V = 6EIa3 ;δ H = − 35Pa3 Rép. : δ = − πPR ;δ
D
6EI EIA A
3EI
A 2EI A EI
θ = − 3Pa2
A
2EI
Le potentiel interne et ses applications 75 76 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exercice 3.20
V H
RB? R A? R A?
∂MiF dx = l ( Rx − qx )xdx
2
q Rép. : R = 308. t Rép. : EIδ A = ∫ l MiF ∫
A RA? MB? B 0 ∂R 0 2
B = 3ql = − ql2
l Rép. : RA ;MB
8 8
78 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Figure 4.2
4.1 INTRODUCTION Considérons maintenant le système de la figure 4.2b qui a été obtenu en
ajou-tant une liaison de moment à l’appui double afin d’empêcher toute rotation
On a vu que dans le cas des systèmes isostatiques, les composantes de de la section extrême A. La nouvelle structure a donc une liaison surabondante
réac-tion et les éléments de réduction dans n'importe quelle section se calculent par rapport à une structure isostatique. On dit qu’elle est une fois hyperstatique.
au moyen des équations d'équilibre de la statique seules. Il importe de bien
noter qu’un système dont les réactions peuvent être connues à partir des Etant donnée une structure hyperstatique, si on supprime toutes les
équations de la statique mais que ces dernières ne permettent pas de liaisons surabondantes et qu’on les remplace par les réactions
déterminer les efforts M, N, T dans toutes les sections, n’est pas un système correspondantes, on obtient un système isostatique qui reste en équilibre
isostatique (voir § 4.2). Ce cas est illustré par les exemples de la figure 4.1. même si on donne des valeurs arbi-traires aux réactions introduites. Dans
ce cas, les équations d’équilibre de la statique ne permettent pas de
déterminer les réactions. On doit d’abord calculer les réactions des liaisons
surabondantes à l’aide de conditions autres que celles régissant l’équilibre
du système. Ensuite, on détermine les réactions dans les liaisons restantes
du système rendu isostatique à l’aide des conditions d’équilibre.
a) Arc bi-articulé
avec tirant Dans le cas de la figure 4.2b par exemple, le système peut être rendu
v
b) Cadre fermé isostati-que en supprimant la liaison simple en B. La réaction R B sera
simplement appuyé calculée à partir de la condition de déplacement exprimant que la flèche au
Figure 4.1 v
point B du système rendu isostatique, où R B est considérée comme une
v
force extérieure (Figure 4.2c), doit être nulle : δ B = 0.
Dans une structure isostatique, les liaisons sont strictement suffisantes (en
nombre et en nature) pour assurer son équilibre et empêcher tout déplacement On voit donc que pour un système hyperstatique la détermination des réac-
rigide de la structure (c’est-à-dire un mouvement comme corps rigide). Les con- tions et des éléments de réduction n'est plus possible au moyen des équations
ditions d’équilibre - entre les réactions et les charges appliquées - suffisent par d'équilibre seules. Le nombre d’inconnues - composantes de réaction et/ou ef-
ailleurs à déterminer les réactions apparaissant dans les appuis. On dit dans ce forts internes - est dans ce cas supérieur au nombre d’équations (linéairement
cas que la structure (isostatique) est statiquement déterminée. Et il n’y a qu’un indépendantes) fournies par les conditions d’équilibre de la statique.
seul et unique groupe de réactions capable d’équilibrer les charges appliquées
(la solution est unique). Le nombre supérieur des inconnues provient comme on l’a vu du fait qu’un
système hyperstatique possède des liaisons surabondantes, c’est-à-dire qui sont en
plus par rapport à un système isostatique. Il est donc nécessaire, pour résoudre
Considérations générales relatives aux systèmes hyperstatiques 79 80 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Figure 4.3
(g) (h)
Les liaisons surabondantes intérieures sont celles qui proviennent de la
con-ception intérieure du système (Figure 4.3b). Généralement, les
structures hypers-tatiques ont des liaisons surabondantes tant à l'extérieur
qu'à l'intérieur (Figure 4.3c).
Figure 4.4
4.3 CALCUL DU DEGRE D'HYPERSTATICITE
Comme il a été mentionné, le nombre de liaisons surabondantes constitue le 4.3.2 Méthode des contours fermés
degré d'hyperstaticité de la structure. Il existe plusieurs méthodes pour détermi-
ner le degré d'hyperstaticité (noté H) ; nous en examinerons deux. Appelons :
- "c" le nombre de contours de la structure
4.3.1 Méthode de la suppression des liaisons
- "a" le nombre d'articulations (y compris les appuis doubles)
La méthode consiste à supprimer des liaisons jusqu'à ce que la - "s" le nombre d'appuis simples
structure de-vienne isostatique indéformable (s'assurer qu'aucune barre ou
partie du système ne constitue un mécanisme). Le nombre de liaisons Le degré d'hyperstaticité est donné par :
supprimées représente le degré d'hyperstaticité (voir exemples figure 4.4).
H = 3c - a - 2s
Considérations générales relatives aux systèmes hyperstatiques 81 82 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Cas des poutres en treillis chargées indirectement Cette méthode est essentiellement caractérisée par la création de coupures
qui libèrent chacune une liaison surabondante. Chaque liaison supprimée est
H = b + l - 2n
ensuite remplacée par une force qui joue le même rôle qu'elle.
• b + l - 2n < 0 ⇒ système déformable
• b + l - 2n = 0 ⇒ système isostatique 4.4.2 Méthode des déplacements (ou des déformations)
• b + l - 2n > 0 ⇒ système hyperstatique
Avec cette méthode, on prend comme inconnues les déplacements
avec :
générali-sés (rotations et translations) subis par les nœuds de la structure.
- "b" nombre de barres Le nombre d'inconnues de cette méthode est égal au nombre de
- "l" nombre de liaisons dans les appuis (encastrement = 3 ; appui déplacements généralisés possibles des nœuds (les degrés de liberté de la
double = 2; appui simple = 1) structure), qui est généralement différent du degré d'hyperstaticité.
- "n" nombre de nœuds Les équations supplémentaires sont obtenues en exprimant les
conditions d'équilibre statique de la structure déformée.
4.4 METHODES FONDAMENTALES DE CALCUL DES STRUCTURES
HYPERSTATIQUES On verra plus loin que cette méthode est caractérisée par le blocage
des nœuds de la structure.
Nous avons vu précédemment que pour déterminer les réactions et les
élé-ments de réduction des systèmes hyperstatiques, il fallait des équations Conclusion :
supplé-mentaires, qui sont obtenues à partir des conditions de continuité de
la déformée de la structure ou à partir des conditions d'équilibre statique de La méthode des déplacements est généralement plus intéressante
la structure dé-formée. quand le degré d'hyperstaticité devient important. La méthode des forces
est efficace quand le nombre de liaisons surabondantes (degré
Dans le cadre de l'hypothèse des petites déformations, les efforts sont d’hyperstaticité) n'est pas très élevé. Mais en définitive le choix d'une
indé-pendants des déformations dans les structures isostatiques, alors que méthode dépend plus des affinités et des aptitudes de chacun.
pour les systèmes hyperstatiques les efforts sont fonctions aussi bien des
charges que des déformations de la structure (voir § 3.17, exemple de la
poutre continue soumise au seul déplacement de l’un de ses appuis).
En raison de l'interdépendance entre les efforts et les déformations
(donc les déplacements), il en résulte deux possibilités générales d'aborder
le calcul des structures hyperstatiques, c'est-à-dire soit en s'intéressant aux
efforts (dans les liaisons surabondantes) (méthode des forces), soit en
s'intéressant aux déplace-ments (méthode des déplacements).
∂W = 0 (5.1)'
∂Xi
ère
Le théorème découle de celui de Castigliano (1 forme). Ce résultat est
évi-dent dans le cas d'une inconnue hyperstatique externe (c'est-à-dire une
réaction), puisque le déplacement est nul dans la direction de la réaction.
Nous reviendrons plus loin sur la signification de ce résultat [(5.1)'] dans le
Chapitre 5 cas d'une inconnue hyperstatique interne.
Le théorème de Menabrea signifie que les forces hyperstatiques
CALCUL DES SYSTÈMES PLANS PAR LA prennent des valeurs qui rendent minimale l'énergie potentielle interne
MÉTHODE DES FORCES exprimée en fonction des sollicitations, dont les forces hyperstatiques,
appliquées au système considé-ré.
Ainsi, pour chaque inconnue hyperstatique Xi le théorème de Menabrea
four-nit une équation (de continuité). La résolution du système d’équations
ainsi ob-tenu permet de trouver les inconnues hyperstatiques et de
résoudre le problème qui devient isostatique.
Dans le cas d’un système linéaire L plan dont les éléments de réduction
5.1 SYSTEME CONCORDANT - MANQUE DE CONCORDANCE sont désignés par M, N et T (M t=0), l’expression générale de W (voir
chapitre 3) est de la forme :
DÉFINITION : On dit qu’un système hyperstatique est concordant quant
W=1 ds + 1 ds + 1 κ ds
à ses appuis, ou encore que les appuis d’un système hyperstatique sont ∫M 2 ∫N 2 ∫ T2
concor-dants, lorsque les composantes de réaction sont toutes nulles en
l’absence de sollicitations extérieures (Figure 5.1a). 2 L EI 2 L EA 2 L GA
Dans le cas d’un système concordant cette dérivée est toujours nulle, soit : Et si la rigidité extensionnelle EA est constante sur chaque barre, il vient :
Calcul des systèmes plans par la méthode des forces 85 86 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
W = 1∑N On peut montrer que chacune de ces équations peut se mettre sous la
2L forme ci-après, connue sous le nom de formule de Müller - Breslau (ou de
i i2i Bertrand De Fonviolant),
( EA)i
∂W n
(a) (b) Les équations du système (5.3) [ou (5.4)] sont équations canoniques
appelées de la méthode des forces.
l/2 l/2
Pour un système concordant d’ordre n, on aura un système de n équations : L’expression de l’énergie potentielle s’écrit alors :
∂W = 0, ∂W = 0, ..., ∂W = 0, ..., ∂W = 0
∂ X1 ∂ X2 ∂X j ∂ Xn
Calcul des systèmes plans par la méthode des forces 87 88 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
n n n u u
(M + Xm)
2
(N + Xn)
2
(T + Xt)
2 δ 11 X1 + δ 12 X 2 + δ 1F = 0
iF ∑ j ij iF ∑j ij iF ∑j ij u u
1 1 1 κ
W= ∫ j =1 ds + ∫ j =1 ds + ∫ j =1 ds δ 21 X1 + δ 22 X 2 + δ 2F = 0
2 L EI 2 L EA 2 L GA
u u
Les coefficients δ 11 et δ 21 sont obtenus en appliquant au système de base la
L’équation de continuité relative à la coupure k, c’est-à-dire ∂W = 0 , s’écrit: u u
sollicitation unitaire X1=1 tandis que δ 12 et δ 22 s’obtiennent sous l’effet de la
∂X k seule sollicitation X2=1. Quant aux déplacements δ1F et δ2F, ils se calculent
n n n sous l’effet des charges extérieures (ici la force P) appliquées au système
(M +
iF ∑ X m )m j ij ik
(N +
iF ∑ X n )n j ij ik
(T +
iF ∑ X t )t j ij ik
isostatique de base. Les diagrammes permettant le calcul de ces coefficients
(cas où l'in-fluence de M est prépondérante) sont montrés à la figure 5.3.
∫ j =1
EI ds + ∫ j =1
EA ds + κ ∫ j =1
GA
ds=0
Pl/2
L L L
n n l P
X m m X n n
M m
iF ik
N n
iF ik
T t
iF ik
∑ j ij ik ∑ j ij ik
X1=1
∫ ds + ∫ ds + ∫ κ ds+ ∫ j =1 ds + ∫ j =1 ds + X2=1
L EI L EA L GA L EI L EA mil mi2 MiF
n
soit :
u = u u = u =4a3 δ = - Pa3 δ = - 29Pa3
n δ δ =δ δ
a3 a3
∑X j δ u
kj + δ kF = 0 11 3EI 12 21 2EI 22 3EI 1F
4EI 2F
48EI
j=1
La figure 5.4 montre la signification de ces coefficients.
5.4.2 Signification et calcul des coefficients
δ 11
u δ 12u P δ1F
u
La signification et le calcul des coefficients δ ij et δ iF ont été exposés dans le u
δ u21 δ
u 22
chapitre 3. Les coefficients δ ij sont les coefficients d’influence définis dans
X1=1 X2=1 δ2F
ce même chapitre 3. Leur matrice δu est appelée matrice de souplesse.
Le coefficient général δiF représente le déplacement de la section i du sys-
tème de base (dans la direction i, qui est aussi la direction de l’inconnue hypers-
tatique Xi) sous l’effet des charges appliquées (données) (F).
Les équations canoniques du système s’écrivent : Et à partir des équations du système on tire :
Calcul des systèmes plans par la méthode des 90 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
forces 89
u 3 u u u 2 u u 2 u u
2h l (12h+ l) h
9 22 δ = ;δ =δ =0;δ = ;δ =δ =− ;δ =δ =0;
X = P et X = P 11 3EI 12 21 22 24EI 13 31 EI 23 32
1 56 2 56 u (4h+ l) qh
4 3
qh l qh
3
X3=1
22 mi1=m1 mi2=m2 mi3=m3
11
M(xPa/56) N(xP/56) T(xP/56) h h
3 34 9
(a) (b) (c)
X2 qh2/2
q X 1 X1
2EI
X3 X2 X3 En prenant h = l, il vient :
= 2h3 ; δ u = δ u = δ u = δ u = 0 ; δ u = 13h3 ; δ u = δ u
=
u
h EI EI δ 2
−h
11 3EI 12 21 23 32 22 24EI 13 31
(a) (b)
u
δ = 5h ; δ = − qh4 ; δ = qh4 ;δ = qh3 ;
1F EI
33 2 EI 8 EI 2F 12EI 3F
6EI
l l/2 l/2
La résolution du système d’équations donne :
416 13 48
2
= −0.02qh
Les équations canoniques du système s’écrivent : Le signe moins (–) devant X3, signifie que le sens réel de ce moment
est contraire au sens choisi arbitrairement.
u u u
δ 11 X1 + δ 12 X 2 + δ 13 X 3 + δ 1F = 0
u u u 5.6 CONTROLE DES RESULTATS
δ 21 X1 + δ 22 X2+δ 23 X 3 + δ 2F = 0
u u u Le contrôle des résultats peut se faire à trois niveaux : sur les coefficients
δ 31 X1 + δ 32 X2+δ 33 X 3 + δ 3F = 0
u
δij et δiF ; sur les diagrammes M, N, T et sur les déplacements.
A partir des diagrammes de la figure 5.7, on calcule les coefficients du
sys-tème obtenu.
5.6.1 Vérification des coefficients
Considérons un système hyperstatique d’ordre n. Pour alléger les expres-
sions, nous supposons que l’influence des efforts normal et tranchant est négli-
Calcul des systèmes plans par la méthode des forces 91 92 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
geable. Soit mit le moment (par unité de force) dans la section courante i du sera amené à vérifier le calcul des différents coefficients ainsi que les
sys-tème de base sous l’effet de : X1=1, X2=1, ..., Xn=1 ; c’est-à-dire : diagram-mes MiF et mik si on a utilisé la méthode de Verescheaguine.
∑δ ukj = ∑∫
m .m
ik
EI
ij
ds = ∫
m .m
ik
EI
i1
ds + ∫
m .m
ik
EI
i2
ds+ ... + ∫
m .m
ik
EI
in
ds ∑∑δ u
kj = 24EI −
EI
+
2EI
=
8EI
k j=1
j=1 L L L =1
j=1L
∫ ∫ ∫
m m m .m
= ik (m + m +...+m )ds = ik (m )ds= ik it ds Le diagramme mit nécessaire au calcul du second membre de l'équation (5.6)
EI
EI
i1 i2 in it EI
∑ ∑δ ukj = ∑∫ EI ik
i1 + mi2 +...+min )ds = ∑∫ ik it
EI
ds
k=1 j= h=3 m
1 k=1L k=1L
=
∫ m
EI
it
(m +m +...+m )ds=
∫m 2
it
EI
ds
Figure 5.8 : Diagramme mit,
i1 i2 in
L L
sous l'action simultanée de
0.5 X1=1, X2=1 et X3=1
Soit : 3.5
k =n j = n 2 l/2=1.5 m 1.5 m
m
∑ ∑δ ukj = ∫ EI
it
ds (5.6)
k=1 j= L
1
5.6.2 Vérification des diagrammes
c) Somme des coefficients δiF
La vérification de l’équilibre des nœuds et de parties entières de la
k=n k =n M .m M M .m structure étudiée, à partir des diagrammes des efforts, fournit un bon
∑δ
iF ik iF iF it
kF = ∑∫ EI ds = ∫ EI (mi1 +mi2 + ... +min )ds= ∫ EI
ds (5.7) moyen de contrôler les résultats obtenus. Chaque nœud ou partie de la
k =1 L L structure isolé par des coupu-res, doit être en équilibre sous l’action des
k =1 L
forces qui lui sont directement appli-quées et des efforts internes (M, N, T)
Aussi, avant de passer à la résolution du système d’équations, il est prudent de 6Pa/56
agissant aux lèvres des coupures et
procéder aux vérifications indiquées. En pratique, on trace le diagramme m it et on qu’on lit directement sur les diagram-
applique la relation (5.6). Si le résultat donné par cette dernière est identique à la mes à contrôler. 9P/56
somme de tous les termes de la matrice δu, on peut passer à l’étape suivante de 6Pa/56 34P/56
l’étude. Dans le cas contraire, on procède au contrôle de chaque ligne de la ma-trice
Exemple 9P/56
selon l’expression (5.5) et des coefficients δiF d’après la relation (5.7). On
34P/56
4m 2EI
l EI 2l EI EI A B A
A D
A
1m 4m 1m 4m
B C E 60° B C
q q=2t/m 2EI I2
A B D A B D F 3m EI EI I1 I1 L
EI EI
a EI 2m A F=5t A D
P 2EI 5t
2m 2L
a 2EI 2m
D
C C E
4m 2m
a 2a 2m 4m 2m -
A.N. : P=12t, L=4m, I1=10
3 4
m ,
6 2
I2=8I1 et E=2.1 10 kg/cm .
Exercice 5.5 Exercice 5.6
Exercice 5.11 Exercice 5.12
q=300 kg/m B C
B 2EI P=1t
P q=2t/m
A 2EI A B
2m B D
2EI 2EI D
6m A EI
EI EI EI EI
P=800 kg
1m
l EI EI l
C A D
C C E
5m 8m
l=5m l
l/2 l
Calcul des systèmes plans par la méthode des forces 97
Réponses :
H V
Exercice 5.1 : MA = 3Pl/56, MB=-6Pl/56, RC =-9P/56, RC =22P/56.
Exercice 5.2 : Inconnues hyperstatiques au milieu du système : XM=0.29ql2,
XN=-0.53ql, XT=-0.81ql. Réactions : MA=-0.85ql2, RAH=-1.47ql,
V 2 H V
RA =0.2ql, MD=-0.55ql , RD =-0.53ql, RD =0.8ql.
les moments fléchissants qui la sollicitent sont plus faibles. La comparaison est
encore plus nettement à l’avantage de la poutre continue par rapport à une poutre
isostatique unique de même longueur. Dans une poutre continue, les appuis in-
termédiaires contribuent à réduire et à mieux répartir sur toute la poutre le mo-ment
fléchissant (qui est la sollicitation prépondérante). Cette observation reste valable
pour les déplacements qui sont nettement moins importants dans le cas des poutres
continues. Ces dernières présentent par ailleurs une plus grande rigi-dité et résistent
Chapitre 6 de ce fait mieux à l’action dynamique.
0 1 k n (a)
l1 lk ln
Les extrémités d’une poutre continue peuvent très bien comporter des Figure 6.2 : Exemples de poutres Gerber
porte-à-faux ou être encastrées. Le traitement de ces cas particuliers est
abordé plus loin. L’influence du moment fléchissant sur les déformations étant prépondérante
dans les poutres continues, c’est la seule sollicitation dont il sera tenu compte
Les poutres continues sont des systèmes hyperstatiques puisqu’elles lors du calcul des déplacements que nous serons amenés à effectuer.
présen-tent des liaisons surabondantes (toutes les liaisons en plus de ce
que doit compor-ter une poutre isostatique). Dans le cas d’une poutre sans
encastrements, le nom-bre de liaisons surabondantes, donc le degré
d’hyperstaticité, est égal au nombre d’appuis intermédiaires.
Comparativement à une série de poutres bi-articulées dont le nombre est égal à
celui des travées d’une poutre continue, cette dernière est plus économique car
A- Poutres continues à âme pleine 101 102 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
6.2 APPLICATION DIRECTE DE LA METHODE DES FORCES 6.3 FORMULE DES TROIS MOMENTS
Figure 6.6
A- Poutres continues à âme pleine 103 104 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Pour calculer les moments inconnus aux appuis, on applique le théorème de Considérons par exemple l'équation de continuité k (relative à la coupure k).
Menabrea pour chacun d’eux : Elle s’écrit :
u u u M u u M u M + δ kF = c (6.1)
∂W = c , ∂W = c , ... ∂W = c , ... ∂W = c δ M + δ M +...+δ +δ M+δ +...+δ
k1 1 k2 2 kk−1 k −1 kk k kk+1 k +1 kn−1 n −1 k
1 2 k
∂M n−1 u
∂M1 ∂M2 ∂Mk On voit apparaître dans l’équation les coefficients δ avec j = 1, 2, … , n-1
n−1
kj
où les ci représentent les manques de concordance des appuis. Ils sont nuls dans et δkF. Si nous ne tenons compte que du moment fléchissant, qui est la sollicita-
le cas des systèmes concordants. Les équations du système ci-dessus tion prépondérante, ces coefficients s’obtiennent par les intégrales
peuvent se mettre sous la forme connue de Müller-Breslau. L’équation suivantes :
courante relative à l’inconnue Mk s’écrit :
∫ Lm m sF m sk dx (b) (6.2)
n-1
u
δ kj = sk sj dx (a) δ kF = ∫ L M
∂W
= ck ⇔ ∑δ uki Mi + δ kF = ck 0 EI 0 EI
∂M n
k
∑ li
i=1
L = longueur totale =
En développant l’expression précédente, le système des "n-1" équations i=1
de continuité prend la forme :
u u u où msk (mk) et msj (mj) sont les moments fléchissants produits dans la
δ 11 M1 + δ 12 M2 + ...+δ 1n − 1 Mn − 1 + δ 1 F = c1
............................................................ section courante s du système fondamental par les couples unitaires M k=1
u u u
δ k1 M1 + δ k2 M2 + ...+δ kn− 1 Mn − 1 + δ kF = ck et Mj=1 agis-sant en k et en j, respectivement (Figure 6.8). M sF étant le
.............................................................. moment fléchissant dans la section courante du système de base sous
M +δu M + ...+δ M +δ =c l’action des charges extérieures (F).
δ u
n− 11 1 n− 12 2 n − 1n − 1 n−1 n−1F n−1
Chacune des équations exprime la condition de continuité de la poutre dé- Mk=1
k-1 k k+1
formée au-dessus d'un appui. L’équation k par exemple, exprime que la rotation (a)
relative entre les lèvres de la coupure au- lk 1 lk+1
dessus de l'appui k est égale au manque de Tangente
concordance correspondant. Dans le cas d’un d
système concordant cette rotation relative est (θk )
g Mj=1
g
nulle ; ou encore que la rotation à gauche ( θ ) (θk )
k k (b) j-1 j j+1
d
est égale à la rotation à droite (θ k ) ; ce qui lj 1 lj+1
signifie aussi qu'en chaque point (appui par Figure 6.7
exemple) il n'y a qu'une tangente car la ligne
élastique (la déformée) est continue (Figure 6.7).
Signification des coefficients u
δ et δ Figure 6.8 : Diagrammes msk et msj
ij iF
u On constate que chaque couple unitaire produit un moment fléchissant uni-
Les coefficients δ ij et δ iF représentent les rotations relatives des lèvres de quement sur les deux travées situées de part et d'autre de l'appui où il est appli-qué.
la section coupée i du système de base. Les premières sont des rotations Pour que les moments dans la section courante s produits par M k=1 et Mj=1 soient
par unité de couple. simultanément différents de zéro, il faut que les indices k et j ne diffèrent
u pas de plus d'une unité. On en déduit que les coefficients δ kj sont nuls
u
• δ ij est la rotation relative des lèvres de la section i du système de base,
dès que k diffère de j de plus d'une unité. Ainsi, dans l'équation (6.1) seuls
sous l’effet d’un couple unitaire appliqué aux lèvres de la coupure j (les sections u u u
i et j se trouvant dans le cas présent au dessus des appuis intermédiaires i et j). les coefficients δ k− 1 k , δ kk et δ k k +1 sont différents de zéro.
• δ iF est la rotation relative des lèvres de la section i du système de Compte tenu de ce résultat, l'équation générale de continuité (6.1) se
base, sous l’effet des charges extérieures (notées F). simpli-fie et devient :
δ uk k -1 M k − 1 + δ uk k Mk + δ ukk + 1 M k + 1 + δ kF = ck (6.3)
A- Poutres continues à âme pleine 105 106 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
ou encore : d'où :
u l x x dx l
δ u
k k -1 Mk−1+δ u
kk Mk + δ u
kk + 1 M k + 1 = ck − δ kF (6.4) k 1 k x ( lk − x )
δ = 1 − = dx (6.5)’
kk −1 ∫ l k lk (EI) 2 ∫ (EI)
On remarque que trois moments fléchissants interviennent dans cette 0
lk
k
0
k
équa-tion, d'où son nom de "formule des trois moments".
Si (EI)k est constante sur lk, on obtient :
u =
6.3.2 Calcul des coefficients de la formule des trois moments δ lk
kk −1 6(EI)
Il reste à calculer les coefficients intervenant dans l'équation (6.4). Considé-rons k
une poutre continue sans encastrement comportant n travées. Les diagram-
u u u Ce dernier résultat - cas avec (EI)k constante sur la lk - s'obtient plus
mes unitaires permettant le calcul des coefficients δ kk − 1 , δ kk et δ kk travée rapidement avec la méthode graphique ; il vient :
+1 sont représentés à la figure 6.9.
1 1 1 l
δu = .1.l
k
=
k
kk −1 (EI) 2 3 6(EI)
k k
Mk-1=1
(a) k-2 k-1 k
Si la rigidité flexionnelle varie sur chaque travée, on calcule les
u
coefficients analytiquement comme on l'a fait pour δ kk −1 .
Pour le reste des calculs nous supposons que EI est constante sur
1
lk-1 chaque tra-vée.
lk
Mk=1 u
• Calcul de δ kk (méthode graphique)
k-1 k k+1 1 1 2 1 1 2 l l
(b) δu = .1.l + .1.l =
k
+
k +1
(6.6)
1 kk (EI) 2 k 3 (EI) 2 k +1 3 3(EI) 3(EI)
k k +1 k k +1
u
• Calcul de δ kk +1 (méthode graphique)
lk lk+1 u l
Mk+1=1 1 1 1
k +1
δ = .1.l = (6.7)
k k +1 (EI ) 2 k +1 3 6(EI)
k +1 k +1
(c) k k+1 k+2
• Calcul de δ kF
1
Par définition, voir relation 6.2 (a) :
n l M l M l M
i m k m k+1 m
lk+1 lk+2 δ = sk sF dx = sk sF dx + sk sF
∑∫0 ∫0 ∫0 dx (6.8)
kF (EI) (EI) (EI) +1
i=1 i k k
Figure 6.9 : Diagrammes unitaires m , m et m
sk-1 sk sk+1 Seules les deux intégrales sur lk et lk+1 subsistent puisque msk est nul en
u m m (6.5) de-hors de ces travées. Soit :
• Calcul de δ kk −1 :
sk sk −1 δ kF (6.9)
n
= Rg( F ) + Rd( F )
k k
∑∫l ∫l
m m m m
u sk sk − 1 i sk sk − 1 k
δ kk −1 = ∫ L dx = dx = g( F )
0EI
i=1
o ( EI )
i
0 ( EI )k - Rk = rotation de la section k (au-dessus de l'appui k) du système
avec : statique de base sous l'effet des charges extérieures agissant sur la travée lk.
= 1 − x et msk = x d( F )
m - Rk = rotation de la section k du système statique de base sous
sk −1
l'effet des charges appliquées sur la travée lk+1.
lk lk
A- Poutres continues à âme pleine 107 108 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
• Calcul pratique de δ kF δ 1 1 Ω z
= + (6.11)
kF lk (EI) Ω k z k l k + 1 (EI) k +1 k +1
ère k k +1
1 méthode
- Ωk est l’aire du diagramme MsF sur la travée lk.
Considérons les travées lk et lk+1 (du système isostatique de base) adjacentes
à l'appui considéré k. Les deux travées constituent deux poutres - Ωk+1 est l’aire du diagramme MsF sur la travée lk+1.
simplement appuyées comme on l’a vu. - zk distance de l’appui “ k-1 ” au centre de gravité de Ωk.
Le diagramme des moments fléchissants de chaque poutre sous les charges - z k +1 distance de l’appui “ k+1 ” au centre de gravité de Ωk+1.
extérieures peut être aisément obtenu. Selon la méthode de la poutre conjuguée,
• Calcul de ck
utilisée pour le calcul des déplacements des systèmes isostatiques (voir chapitre 2),
si on charge (fictivement) les poutres par leurs diagrammes des moments Le manque de concordance d’un appui est représenté par le
g(F) déplacement li-néaire ou angulaire qu’il subit depuis sa position
respectifs divisés par la rigidité flexionnelle (q f=MsF/EI), alors Rk et
d(F)
concordante jusqu’à sa position réelle. Dans le cas présent, les manques
Rk constituent la réaction en k de la poutre de gauche et la réaction en k de concordance à introduire sont des déplacements angulaires et la
de la poutre de droite, respectivement (Figure 6.10). position concordante correspond à la position hori-zontale.
MsF/EI Les manques de concordance proviennent des dénivellations que peuvent subir
k-1 k k+1 les appuis (Figure 6.11). Comme nous travaillons dans le cadre des petits
déplacements, les dénivellations sont suffisamment petites et de ce fait les angles de
lk lk+1 g(F) d( F ) discontinuité (Figure 6.11c) peuvent être confondus avec leurs tangentes.
Rk Rk k-1 k k+1
a) Diagramme MsF b) Poutres conjuguées (a)
k-1 k+1
α β
0 lk (EI) 0 (EI) l k +1
k k+1
Figure 6.11
= 1 dx + 1 l (lk + 1 − x )MsF dx
∫ l xMsF k ∫ k+1
La première intégrale représente le moment statique du diagramme ck = α + β = tgα + tgβ = ( k- k-1)/lk + ( k- k+1
)/l
k+1
“ MsF/(EI)k ” sur la travée lk par rapport à l’appui “ k-1 ” alors que la deuxième
=( - )/l - ( - )/l (6.12)
donne le moment statique du diagramme “ M sF/(EI)k+1 ” sur la travée lk+1 par k k-1 k k+1 k k+1
rapport à l’appui k+1. L’équation précédente peut s’écrire : Les dénivellations sont comptées positivement vers le bas.
δ = Sk + S k +1 (6.10) En introduisant dans l'équation des trois moments (6.4) les valeurs
kF trouvées des différents coefficients on obtient :
l l
k k +1
l l 2 l 2
m m On peut remplacer le second membre par la réaction fictive agissant en k :
sk sk −1
∫ ∫ ∫
m
k+1
M k −1 k
dx + Mk
k msk
dx +
sk
dx + F
Rk = Rk
g(F)
+ Rk
d(F)
. Cette réaction est positive si elle est dirigée de bas en haut.
0
( EI )k
0
( EI )k
0 ( EI )
k +1
On écrit l'équation des trois moments pour chaque appui intermédiaire.
∫l
m m
+ Mk +1 k + 1 sk sk +1 dx = (6.13)
0 (EI)
k +1 6.3.3 Points particuliers
− − m M m M
= k k−1 − k+1 k
− ∫ lk sk sF
dx − ∫ lk + 1 sk sF dx
1) Présence d'un encastrement : on remplace l'encastrement par une
l k l k +1 0 (EI) 0 (EI) +1 poutre adjacente dont on fera tendre la longueur vers zéro en appliquant la
k k
formule des trois moments.
ou encore :
Mk −1 lk x(l − x ) 2 1 l 2 2) Présence d'un porte-à-faux (console) : la console sera remplacée par
1 lk x k +1 (l −x) ses effets, pour l'application de la formule des trois moments.
∫0 dx + M
∫0 (EI) dx +
∫0 dx +
k k +1
k
l2 (EI) l 2
l2 (EI) 3) Couple concentré en un appui intermédiaire : on peut soit le diviser
k k k k k +1 k +1
M l −
entre les deux travées adjacentes, soit le reporter sur l'une des deux.
k +1 k+1
x(lk +1 − x ) k − k−1 k+1 k
+
l
k +1
2
∫0
( EI )k +1
dx =
l
k
−
l
k +1
(6.13)’
6.3.4 Calcul des éléments de réduction
− 1 ∫ l k xMsF dx − 1 ∫lk + 1
(lk + 1 − x )MsF dx 1) Réaction de l’appui k
l 0 (EI) l 0 (EI)
k k k +1 k +1 - Action des moments aux appuis seuls (Figure 6.12).
Ces expressions sont valables dans le cas général. Mk − 1 − Mk
g
Rk (M) = ; Mk-1 Mk Mk+1
Cas particuliers
l
k k
1) Chaque travée a sa rigidité flexionnelle constante.
M lk + 2 M k lk + l +M l = R k d( M ) =
k-1
d
k+1
k −1 k +1 k +1 k +1 Rg R
k( M ) k(M)
M −
( EI )k ( EI )k ( EI ) k+1 lk lk+1
k +1 ( EI )k +1
− k−1 k+1 − k 6
∫
k
− − lk (6.14) M l
=6 MsF xdx k k +1
Figure 6.12
lk l
k+1 lk ( EI )k 0
6 l
k+1
- Action des forces extérieures :
− ∫ MsF ( lk +1 − x )dx g d
l ( EI ) R k ( F ) = Rk (F) + Rk (F)
d'où :
k+1 0 M M
k +1 Rk = Rk ( F ) + k − 1 − Mk + k + 1 − Mk (6.17)
2) Rigidité flexionnelle constante sur toute la poutre. lk l
k +1
M l +2 M ( l +l )+M l = 2) Moment fléchissant
k−1 k k k k+1 k + 1 k +1
= 6EI
k − k−1 − k+1
l
− k − 6
∫ lk
M sF xdx (6.15)
Le diagramme final est obtenu par superposition des diagrammes (des
travées isostatiques) des charges extérieures et des moments appliqués
lk k+1 lk 0 aux appuis. Cher-chons l’expression du moment fléchissant dans la section
l
6 k+1
courante de la travée lk (d’abscisse x par rapport à l’appui k-1).
M (l
−
l
k +1
∫0 sF k +1
− x )dx
Chaque travée lk du système de base se comporte comme une poutre
3) Le système est concordant et EI est constante sur toute la poutre. bi-articulée sollicitée, en plus des charges extérieures, par deux couples
Mk − 1 l k + 2M k ( lk + lk + 1 ) + Mk + 1 l k +1 = Mk-1 et Mk appliqués à ses appuis. Si on désigne par Ms ( F ) le moment
produit dans la sec-tion courante de lk par les charges extérieures qui lui
=− 6 ∫l k
MsF xdx −
6
∫l k + 1
MsF ( lk +1 − x )dx
(6.16)
sont appliquées, alors l’expression générale du moment fléchissant s’écrit :
lk
l 0
0 k +1 M s = Ms ( F ) + Mk − 1 + ( Mk − Mk −1 ) x (6.18)
lk
A- Poutres continues à âme pleine 111 112 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
moments (appui 1) : On dit qu'un système en treillis est chargé indirectement, si toutes les forces
1 extérieures sont appliquées exclusivement aux nœuds.
M 0 l 0 + 2 M1 ( l1 + l2 ) + M2 l 2 = (e) Ms(F)
g(F) d(F)
Si les charges sont appliquées en des points quelconques et
= −6EI( R1 + R1 ) notamment en des endroits des barres autres que les nœuds, on parle
2
ql /8 alors de système chargé direc-tement.
g(F)
5 Ml = −6 EI( 2R1 ); ql2/10
d) Système isostatique
g ( F ) = R1
R1 d(F) (f) Ms(M)
g(F)
5 Ml = −12EI R Si les équations de la statique suffisent à elles seules à la détermination
1 com-plète du système, c'est-à-dire qu'elles permettent de calculer les
g(F) 1 2 ql 2 3
ql réactions et les efforts en tout point du système, le système considéré est
R = l = ql2/10
1 2EI 38 24EI dit isostatique. Dans le cas contraire, le système et dit hyperstatique.
(g) Ms
ql2 2
2ql2/25ql /40 6.5.2 Treillis chargés indirectement
⇒M=− , M est dirigé 10
Seuls les treillis isostatiques plans, chargés indirectement, seront
dans le sens opposé du sens 0.4ql 0.5ql
envisagés dans ce chapitre.
choisi arbitrairement.
(h) Ts a) Théorème :
Les figures 6.13g et 6.13h
montrent les diagrammes de 0.6ql Lorsqu'un système plan en treillis articulé, constitué de barres droites,
M et de T. est chargé indirectement, chaque barre du système n'est soumise qu'à un
effort nor-mal constant.
Figure 6.13
A- Poutres continues à âme pleine 113 114 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Considérons une barre du treillis. Le système étant en équilibre, chaque 6.5.3 Méthodes de calcul
barre le constituant l'est aussi. La barre étant articulée, ses extrémités ne
sont le siège d'aucun moment. Les seules sollicitations qu'elle supporte On peut diviser les méthodes de calcul des systèmes en treillis articulés isos-
sont les systèmes de forces concentrées aux extrémités. tatiques en deux catégories : les méthodes analytiques et les méthodes graphi-
R1 ques. La méthode graphique la plus répandue est celle de Cremona (tracé de
Chaque système de forces admet Cremona). Elle consiste à construire le polygone des forces en chaque nœud.
une résultante. Les résultantes (R1 et Les méthodes analytiques les plus usuelles sont la méthode des nœuds et la
R2) doivent obligatoirement être éga- méthode des sections. Les trois méthodes citées seront présentées.
les et opposées pour que l'équilibre Il faut souligner que, indépendamment de la méthode utilisée, on doit
puisse se réaliser. En définitive, la tou-jours commencer par le calcul des réactions.
barre n'est soumise qu'à un effort
normal constant pouvant être une a) Méthode des nœuds
R2
traction ou une compression.
Principe : La méthode consiste à isoler le nœud considéré par des coupures
b) Condition d'isostaticité libérant les efforts dans les barres et à projeter toutes les forces, efforts normaux
Figure 6.15 : Barre d'un treillis et forces extérieures, agissant sur le nœud suivant deux axes perpendiculaires.
Les barres n'étant soumises qu'à
chargé indirectement
des efforts normaux, en chaque nœud On doit obligatoirement entamer les calculs par un nœud auquel
du treillis il y a un système de forces n'aboutissent que deux barres (2 inconnues, 2 équations). Puis on passe à
en équilibre. L'équilibre d'un système y un nœud qui ne pré-sente pas plus de deux inconnues.
agissant sur une particule, un nœud
par exemple, est vérifié si la résul- F1 Exemple d'application
tante est nulle ou si les projections x
F1
suivant 2 directions perpendiculaires P/2 P P/2
(x et y par exemple), sont nulles (ΣFx 4 E F y
C 8
= 0, ΣFy = 0). Fn h 1 α 3 5 7 9 x
Fi 2 6
Si n désigne le nombre de nœuds A B
Figure 6.16 : Nœud d'un treillis D G
(les appuis sont aussi des nœuds, n =
chargé indirectement l l l l
10 pour le système de la figure 6.14),
le nombre d'équations d’équilibre de la statique qu'on peut écrire est égal à 2n.
Soient b le nombre de barres et l le nombre de liaisons dans les appuis. Figure 6.18 : Poutre isostatique
La condition d'isostaticité s'écrit :
• Nœud A
2n = b+l (6.20)
N1 Le choix du sens des efforts dans les barres est arbi-
Il faut cependant préciser que la condition (6.20) peut s'avérer traire. Le sens choisi correspond à la traction ; le calcul
insuffisante à prouver l'isostaticité d'un treillis ; le système doit en outre être montrera pour chaque barre la nature exacte de l'effort
géométriquement invariable. qu'elle porte.
N2
Une règle simple dite règle A
ΣFx = 0 ⇒ N2 = 0
de la maille triangulaire per- ΣFy = 0 ⇒N1 = -P (le signe "-" indique que la
met de vérifier si le système est
RA=P barre 1 est soumise à une compression).
isostatique et stable. Cette règle
s'énonce comme suit : si, par-
tant d'une maille triangulaire, on Figure 6.17 : Système vérifiant la
arrive à reconstituer le sys-tème condition 6.20 mais instable
en ajoutant 2 barres à la
fois, alors le système est isostatique stable.
A- Poutres continues à âme pleine 115 116 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
• Nœud C La figure 6.19 ci-après montre la nature de l'effort dans les barres étudiées.
N4
ΣFx = 0 ⇒ N3 cosα + N4 = 0 P
P/2 P/2
α ΣFy = 0 ⇒ P - N3 sinα = 0
N3 d'où :
N3 = P (traction)
N1=P P
sinα
P
N9 L'effort NKH est obtenu à partir de l'équation ΣM/J = 0 et l'effort NLJ dans la
barre LJ s'obtient à partir de : ΣM/K = 0. Pour calculer NKJ, on utilise une équa-
tion d'équilibre de translation, ΣFy = 0 par exemple ; ou bien une équation
d'équilibre de rotation par rapport à un appui, ΣM/A = 0 par exemple.
A- Poutres continues à âme pleine 117 118 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
2) Plus de trois barres coupées : la méthode de Ritter peur être appliquée à sinα = 1 = Z' , d'où : Z' = 4 5 m
condition que les barres coupées soient toutes convergentes sauf une. 5 4
(a) I
et : N6 = −5.59 t
3 6 9 Pour calculer les efforts dans les barres 1, 2 et 3 on écrit les équations d'équi-libre
2 5 8 de translation en A et C. On peut également appliquer la méthode de Ritter.
1
4 (a) 7
I Nature des efforts
La coupe a-a (Figure 6.22) présente trois barres concourantes 4-5, 5-6 Remarque : Dans la pratique, les bras de leviers peuvent être mesurés
et 6-9 en 6 et l'équation ΣM/6=0 donne l'effort N47. L'effort N47 connu, on graphi-quement ce qui présente l'avantage de faciliter le travail.
fait la coupe I-I et il n'y a plus que trois efforts inconnus.
Intérêt de la méthode des sections : elle permet de calculer directement
l'ef-fort de n'importe quelle barre et constitue de ce fait un excellent moyen c) Méthode de Cremona (tracé de Cremona)
de vérifi-cation des résultats obtenus par les autres méthodes. Principe : La méthode consiste à tracer le polygone d'équilibre des
forces appliquées à chaque nœud. Tous les nœuds étant en équilibre, les
Exemple d'application polygones sont nécessairement fermés.
Pour pouvoir appliquer la méthode, il est nécessaire que le système
2t possède au moins un nœud auquel n'aboutissent que deux barres.
3t 6 3t 1m
Les étapes de la méthode :
Z' 1) On représente le système dans une échelle des longueurs.
Z i 7
2 5
1m
2) On calcule les réactions puis on numérote :
3 α a) Les intervalles entre les forces extérieures en tournant dans un
A α B
1 4 sens, le sens horlogique par exemple.
c j
b) Les intervalles du réseau (domaines intérieurs délimités par les barres).
2m 2m 2m 2m
RB
RA Ainsi, chaque barre se trouve caractérisée par deux chiffres désignant
Figure 6.23 les intervalles (domaines) adjacents.
Réactions : R A = R B = 8 t = 4 t 3) On construit le polygone des forces extérieures, dans une échelle des for-ces
choisie ; ce polygone est fermé puisque les forces extérieures sont équilibrées par les
2 réactions (équilibre global). On précise le sens des forces par des flèches.
ΣM/i = 0 ⇔ 2RA – N4 = 0 ⇒ N4 = 8 t (traction) 4) On trace ensuite le polygone des forces agissant sur chaque nœud
3t (forces extérieures et efforts dans les barres) en commençant par un nœud
ΣM/A = 0 ⇔ 2x3t + ZN5 = 0,
auquel abou-tissent seulement deux barres puis on passe à un nœud
4 m
avec : Z = n'ayant que deux efforts inconnus.
i
5 N5
3 N.B. : Les directions des efforts sont connues (orientations des barres) et
leurs sens et intensité sont obtenus en fermant chaque polygone.
⇒N5=− 5t N4
2 RA=4t
ΣM/j = 0 ⇔ Z'N6 – 2x3t + 4RB = 0
2m
⇒ Z'N6 = -10 tm
A- Poutres continues à âme pleine 119 120 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exemple d'application 4- Construction des polygones des forces agissant sur chaque nœud.
Soit à calculer les efforts dans les barres de la poutre représentée à la a) Nœud A : Les efforts intervenant sont : N 16, N65 et F51. Cette
figure 6.24 déjà calculée par la méthode de Ritter. dernière force étant connue et représentée sur le polygone des
forces extérieures. Notons que seul le point 6 est indéterminé.
2t
(3)
E
1
3t 2 3 3t
C 8 9 G l
(6)
1 4 2
A 6 7 10 11 B
(2) 6
D F
5
l l l l (4) 7 3
RA=4t 5 RB=4t 8
(4) (5)
Figure 6.24 4
1- Numérotation des domaines extérieurs (délimités par les forces appli- A partir du point 1 on trace une parallèle à la barre AC (N 16) et à partir de 5
quées et les réactions) : 1, 2, 3, 4 et 5 (sens horlogique, Figure 6.24). on mène une parallèle à AD (N65). L'intersection des deux parallèles détermine
le point 6 cherché. Pour connaître le sens des efforts N 16 et N65, on ferme le
2- Numérotation des domaines intérieurs (mailles) : 6, 7, 8, 9, 10, 11 (de
poly-gone en partant de l'effort connu, F51 (schémas ci-dessous).
gauche à droite). On pouvait choisir des lettres à la place des
chiffres (Figure 6.24).
1
(compresion)
On peut maintenant numéroter chaque effort (extérieur ou interne), avant de N16
passer à l'étape suivante. Chaque effort est caractérisé par les deux chiffres des A (traction)
domaines qui sont adjacents à sa direction. Les efforts internes agissant sur les N65
nœuds sont numérotés en tournant dans le sens horlogique (Figure 6.25).
F51
6 5
F23=2t
E N39 Les flèches obtenues en fermant le polygone (des efforts agissant sur le
F12=3t
N82
F34=3t nœud A) indiquent la nature de chaque effort.
N98
C N28 b) On passe ensuite au nœud D où seuls les efforts dans les barres
N61 N87 DF et DC sont inconnus.
N76
A
N16 Efforts intervenant : N56 (connu puisque N65 est connu), N67 et N75.
N67
N56 D N75 F
Dans ce cas également, seul le point 7 est indéterminé.
N65
A partir de 6 on mène une parallèle à DC (N 67) et à partir de 5 on trace
F51=4t F45=4t
Figure 6.25 une parallèle à DF (horizontale) (N 75). L'intersection des deux parallèles se
fait au point 6, donc le point 7 est confondu avec 6. Le polygone des forces
3- On trace le polygone des forces extérieures (forces appliquées et en D (N56, N67 et N75) se limite au segment 5-7 ; donc l'effort N67 = 0 (voir
réac-tions). Ce polygone est représenté par le segment vertical : 1- schémas ci-dessous).
2-3-4-5-1 (Figure 6.26).
A- Poutres continues à âme pleine 121 122 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
6 8
N56 5 N56 (traction) a
7 N76
D N75 (traction) 7
5
6
c) Point C : Efforts intervenant : N61, F12, N28, N87 et N76 (N67 = N76 = 2
0). Seul le point 8 reste à trouver. 1 3
4 4'
A partir du point 2 on trace une parallèle à CE (N28) ; puis à partir de 7 on
a
mène une parallèle à CF (N87). L'intersection des deux parallèles détermine la
position du point 8. On ferme ensuite le polygone pour déterminer le sens des Figure 6.27 : Ferme type Polonceau
efforts inconnus (N87 et N28) (N61→F12→N28→N87 et N76) (schémas ci-après).
Ayant amorcé le Cremona en 1, en arrivant en 4 on se trouve en présence de
3 efforts inconnus (N45, N46 et N44'). La coupe a-a' permet de calculer directement
1 F12
l'effort N44' (ΣM/8=0) ; après quoi on poursuit normalement le tracé de Cremona.
N28
C 2) Barres ne travaillant pas (N=0)
6 2 N61 N87
Dans l'exemple ci-contre, cinq
P
7 N76 barres ne travaillent pas (N=0) ;
néanmoins, elles sont nécessaires
8 car elle contribuent à :
- assurer l'indéformabilité et
l'isostaticité du système ;
- réduire les longueurs de Figure 6.28 : Poutre avec plusieurs
flambement ; barres non sollicitées
- faciliter les dispositions
constructives.
Remarques :
1) Utilisation combinée du tracé de Cremona et de la méthode de Ritter
Lors d'un tracé de Cremona, on ne peut pas franchir les nœuds auxquels
aboutis-sent plus de deux barres dont les efforts sont inconnus. La méthode de
Ritter permet de franchir ces nœuds. Il suffit d'effectuer une ou plusieurs coupes
don-nant les valeurs des efforts dans les barres "surabondantes". Ce cas se
présente fréquemment dans les fermes dites "Polonceau" (Figure 6.27).
A- Poutres continues à âme pleine 123 124 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
3m 3m 5m 2m Exercice 6.6
q P=ql/2
Exercice 6.2
EI=Cte
(1) (2) (3)
q=1t/m C=3tm q=1t/m
l l/2 l/2
EI=Cte
8m 6m 4m 2m Exercice 6.8
F1=2.375t F2=4.8t
Exercice 6.4 1.5t/m 2.8t/m 1.5t/m 2.8t/m
A B C D E
P=12t
q=2t/m q=4.5t/m 1m 2m 1m
3I (1) 2I I 3m 7m 5m
q=0.2t/m (B)
P=0.5t R1=-3qa/52, R2=12qa/52, R3=-42qa/52, R4=85qa/52.
(A) Exercice 6.11: M0=0, M1=548.4 kgm, M2=-443.0 kgm, M4=98.4 kgm,
x1
R0=4.00 t, R1=11.10 t, R2=34.95 t , R3=25.95 t.
15m Exercice 6.12 : x1=3 m, MA=-1125 kgm, MTmax=729 kgm (x=4.42 m),
MB=3600 kgm, RA=884.1 kg, RB=2 615.9 kg,
Soit la poutre représentée ci-dessus dont la rigidité fléxionnelle est γB=0.003726 rd, f=2.96 cm, Menc=578 kgm.
2
constante et vaut 1200 tm . Signes : Les poutres considérées étant toutes horizontales, un moment
1) Quelle valeur faut-il donner à x1 pour que les moments en A et B positif signifie que les fibres inférieures sont tendues, et inversement. Une
soient égaux. réaction verticale positive est orientée vers le haut. Pour les déplacements,
une rotation est positive si la section tourne dans le sens horlogique alors
2) Prenons x1=4 m. On demande de : qu'une flèche est positive quand le déplacement se fait vers le bas.
2.1) tracer les diagrammes de M et de T,
2.2) calculer la rotation de la section B, 6.5.4 Exercices
2.3) calculer la flèche de l'extrémité libre de la poutre.
Exercice 6.13 : Poutre en K.
3) La même poutre est libre de toute charge mais son appui B subit un
affaissement de 20 mm. Calculer le moment qui apparaît dans l'encastrement.
A- Poutres continues à âme pleine 127 128 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
1 7 8 9 9' 8' 4m
5 6m
4 N45 6
a
N14 N53
A N43 C 3 E
10 11 12 13 12' 11' N34
B
4m 4m 4m
a a a a a a=2m a a
Déterminer les efforts dans les barres suivantes: 5-6 ; 5-9 ; 6-9 ; 9-13 ; 12-13. Rép. :
Rép. : N56=-5.44 t, N59=-0.19 t, N69=0.26 t, N913=-0.26 t, N1213=5.44 t. On trace :
1) Parallèle à AD (14) à partir de 1 14 → N14 (compresion)
Exercice 6.14 ⇒ ( 4 ), sens
2 ) Parallèle à AC (43) à partir de 3 43 → N43 (traction)
Calculer les efforts dans les barres.
3 ) Parallèle à CD (45) à partir de 4 45 → N45 (traction)
13 ⇒ ( 5 ), sens → N (traction)
2t 4) Parallèle à CE (53) à partir de 3 53 53
3m
10 11 12
9
2t (3)
3m 5 6 7 8
4 1
1 2 3
2m 4m 2m
5 "14"
(4)
3
F12 P=20t
D N26
1 N41 N54 N65 2
4m
5 6m
4 N45 6
N14 N53
C 3 E
N34
A- Poutres continues à âme pleine 129 130 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Exercice 6.17
Déterminer les efforts dans les montants 1, 2 et 3 ainsi que l'expression géné-
rale donnant l'effort Nm dans le montant courant m.
m
3 2 1 α
P P P P P P P
a a a a a a a
Exercice 6.16
Déterminer les efforts dans les barres numérotées de 1 à 3.
a
P
1 2
3
30°
b = nombre de barres b
n n b
N n
l = nombre de liaisons ki kj δ =
∑∫ (EA)
kF ki
∑∫
u dx dx
δ ij =
n = nombre de nœuds iF ( EA)
k =1 l k k =1 l k
k
k
m+1
m
m-1
A B
Figure 6.30
Figure 6.29 Chacun des n panneaux du système comporte une diagonale
surabondante. Le système fondamental (isostatique) s'obtient en effectuant
Les seules inconnues hyperstatiques de la poutre représentée ci-dessus des coupures dans les n diagonales surabondantes.
pro-viennent des appuis simples surabondants.
Les efforts N1(X1), …, Nk-1, Nk, Nk+1, …, Nn dans les diagonales sectionnées
En appliquant la méthode des forces on commence par choisir un s'obtiennent à partir des équations générales. Le système d'équations s'écrit :
système fondamental par suppression des liaisons surabondantes.
u u u u u n
δ N + ...+δ N N
Un premier système fondamental est obtenu par suppression des deux appuis 11 1
....... .... .... .......... .... .... .......... .... .... .......... .... .... .......... .... .... .........
+δ12N2 1k− 1 k − 1 + δ 1k Nk + δ 1k + 1Nk +1+ ...+δ 1n n +δ1F = 0
intermédiaires ; on obtient ainsi une poutre isostatique et les deux réactions sup-
primées seront déterminées par application de la méthode des forces. u u u u u
δ
u
k1N1
+δ k2 N2 + +δ kk −1Nk − 1 +δ kk Nk + δ kk + 1Nk +1+ +δ kn Nn + δ kF = 0
u u nm+ 1k .nm+ 1k +1
Le coefficient général δ ki est donné par : δ kk +1 = lm+1
b ( EA)m+1
δ uki = ∑ n rk .nri lr nmk = effort dans le montant m sous l'action des sollicitations unitaires
( EA) appli-quées aux lèvres de la coupure de la diagonale k.
r=1 r
nrk = effort dans la barre courante r sous l'action du couple de forces nmk-1 = effort dans le montant m sous l'action des sollicitations unitaires
unitaires appliquées aux lèvres de la coupure de la diagonale k. ap-pliquées aux lèvres de la coupure de la diagonale k-1.
nri = effort dans la barre courante r sous l'action du couple de forces n
m+1 k
unitaires appliquées aux lèvres de la coupure de la diagonale i.
n
On montre aisément que les forces unitaires appliquées aux lèvres d'une m-1 k+1
= effort dans le montant m+1 sous l'action des sollicitations unitaires appliquées aux lèvres de la coupure de la
coupure quelconque n'introduisent des efforts que dans les six barres diagonale k.
appartenant au pan-neau correspondant.
= effort dans le montant m-1 sous l'action des sollicitations unitaires appliquées aux lèvres de la
coupure de la diagonale k+1.
Nk-1=1
1 u
Pour δ kk , il y a les six barres des panneaux correspondant qui interviennent.
m-1
1
+
∑
m
1
Xn
i ki i= 1
(b)
Nk+1=1
6.6.3 Exemple d'application
1
m+
1 P
1
a
P
4 (EA) = identique pour
(c) 3' toutes les barres
a/2 1 3 1'
Figure 6.31 2 2' H = b + l - 2n
u
Ainsi le coefficient δ ki sera nul dès que k diffère de i de plus d'une unité. =7+4-10=1
a a
L'équation générale de continuité s'écrit donc :
u u u
δ kk− 1 Nk − 1 + δ kk N k + δ kk+1 + δ kF = 0
Trois efforts normaux apparaissent dans cette équation d'où son nom Nous avons deux possibilités de rendre isostatique le système, soit en
de for-mule des trois N. coupant la barre 4 soit en enlevant l'appui intermédiaire.
ère
u u u 1 méthode : on supprime l'appui intermédiaire.
Les coefficients δ k ,k −1 , δ kk et δ kk +1 sont obtenus à partir des expressions
simples suivantes :
n .n b
nrk
2
u
δ kk −1 =
mk
( EA)
mk −1
lm δ
u
kk = ∑ ( EA) lr (6 termes ≠ 0)
m r= 1 r
A- Poutres continues à âme pleine 135 136 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
P P
B 4
y
1 3
A x
2
Système fondamental (S.F.) RA=P RA'=P
• Nœud A
X1
Système équivalent (S.E.) • Nœud B
Equation de continuité :
P
u B N4F ΣFy = 0 ⇔ − P+ ( P 2 )/ 2 − N3F / 2 = 0
δ 11 X1 + δ 1F = 0
45°
avec : 90°
⇒N3F =0
7 2 7 ΣFx = 0 ⇔ − ( P 2 ) / 2 + N4F = 0
n
1
∑∫ dx = ∑n k1 lk N3F
k1
u 2 ⇒N4F =−P
δ 11 = ( EA)k EA
k = 1 lk k =1 P2
et :
Par symétrie N3F = N3'F = 0
7 N n 1 7
kF k1 b) Efforts nki (i=1)
δ = N .n .l
1F ∑∫ ( EA) dx = EA ∑ kF k1 k
• Nœud A
k=1 k k =1
u
ΣF = 0 ⇒ n = 2 Les coefficients δ 11 et δ 1F s'obtiennent par sommation sur les colonnes
y 11
2 cor-respondantes. Les sommes obtenues sont ensuite divisées par EA.
ΣF = 0 ⇒ n =−1 L'équation de continuité s'écrit alors :
x 21
2
1a 1 aP(
N.B.: n11 = n1'1 et n21 = n2'1 (par symétrie) ( 2 2 +3)X1 − 2+2)=0
EA 2 EA
ème
2 méthode : on effectue une coupure dans la barre 4 (Figure 6.32).
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau ci-après.
4
Barre k lk (EA)k NkF nki Nkp.nki.lk n2kilk nki.Xi Nk=NkF+
nkiXi 1 3 3' 1'
1 EA 0.828P -0.586P
a/ 2 −P2 2/2 −aP 2 2 a 2 4 2 2'
1' "
a/ 2 −P2 2/2 −aP 2 2 a24
(b) S.E.
2' a " P -1/2 -aP/2 a/4
Figure 6.32
3' " 0 0 u
a/ 2 - 2/2 a24
L'équation de continuité ne change pas : δ 11 X1 + δ 1F = 0
u
a( 2 2+3) Pour déterminer les coefficients δ 11 et δ 1F il faut calculer les efforts dans les
∑ −aP( 2 + 2)
2 barres sous l'action de la sollicitation unité X1=1 et des forces P
(sollicitation générale externe).
A- Poutres continues à âme pleine 139 140 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
a) Efforts NkF (effort dans chaque barre sous l'action des charges extérieures). B B'
X1=1 X1=1
P P (a)
A C A'
HA'=0
X1=1 X1=1
R=P/2 R=P R=P/2
(b)
Figure 6.33 1 3 3' 1'
- La barre 4 qui est sectionnée n'intervient pas dans ce cas.
- On a deux systèmes isostatiques symétriques. 2 1 1 2'
1/2 1/2 1/2 1/2
Figure 6.34
P
1 N1F
3
2 45°
N2F
P/2 P/2 P/2
• Nœud A
ΣFy = 0 ⇒ N1F = − P /
2 et par symétrie N1F = N3F ΣFy = 0 ⇒ n11 = 2 2 , ΣFx = 0 ⇒ n21 = −1 / 2
ΣFx = 0 ⇒ N2F = P / 2
P
1
N
1F
= N 3F = N 1' F = N 3' F =−P/ 2
En résumé, on a : n11
N 2F = N 2' F =P/2 1 3
A 2 1 A 45°
b) Efforts nki n21
1/2 1/2 1/2
• Nœud B
A- Poutres continues à âme pleine 141 142 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
ΣF 2 1 n
31
B 1 x =0⇔−( ) +1 + =0 2' a " P/2 -1/2 -aP/4 a/4
45° 2 2 2
90°
⇒ n31 = − 2 / 2 3' "
n31 a/ 2 −P/2- 2 /2 aP 2 4 a24
2
2 En utilisant la symétrie on peut résumer
les efforts :
a( 2 2 + 3)
∑ -aP/2 2
n =n = 2 , n =n 1
11 1' 1 21 2' 1 = −
2 2
n =n u
=− 2 ,n =1 δ 11 et δ1F étant connus, on peut calculer X1
31 3' 1 41
2 = P X1 = 0.172P
X
1 ,
2 2+3
On peut vérifier que les efforts dans les barres sont exactement ceux
trouvés avec la première méthode.
6.6.6 Exercice
Calculer les efforts dans les barres de la poutre représentée.
4
5
1 8 9 l
3 6
A 2 7 10 B
P P
l l l
−P/
3 " 2 - -0.121P -0.828P
a/ 2 2 /2 a 2 4
aP 2 / 4
4 a " 0 1 0 a 0.172P 0.172P
−P/
1' " 2
a/ 2 2/2 −aP 2 4 a24
A- Poutres continues à âme pleine 143 144 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
• Nœud C
y N4F
ΣFy = 0 ⇒ N3F = P
x ΣFx = 0 ⇒ N4F = − P
P 2 N3F
S.F.
• Nœud D
X2
X1
P N6F
=0⇒ N6F = 0
ΣFy
P S.E. P ΣF x = 0 ⇒ N 7 F = P
P 45°
N7F
1- Efforts NkF P
ΣFx = 0 ⇒ N9 F = − P / 2
C 4 E 45° =P
ΣFy =0⇒N8F
0 N9F
1 6 8 1 N1F N8F
3
A 2 7 10 B 45°
D F N2F • Nœud F
P P P
RB=P P
RA=P
ΣFx = 0 ⇒ N10 F = P
N.B.: N5F = 0, car la barre est coupée.
P N10F
• Nœud A
2- Efforts nk1
ΣFy =0⇒N1F =−P/ 2
ΣFx =0⇒N2F =P
C 4 E
1 6 8
1
3 10 B X1=1
RAX=1 A 2 7
D F
P P
A- Poutres continues à âme pleine 145 146 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
ΣFx = 0 ⇒ RAx = 1 C 4 E
ΣM / A = 0 ⇒ RBy = 0 5
X2=1
3 6 8
et : ΣFy = 0 ⇒ RAy = 0
A 7 B
• Nœud A
D F
n11
ΣFy = 0 ⇒ n11 = 0
45°
ΣFx = 0 ⇒ n21 = 1 Réactions :
1
n21 et par symétrie ΣFx = 0 ⇒ RAx = 0
ΣM / A = 0 ⇒ RBy = 0
n 91 = 0 ; n101 = 1
ΣFy = 0 ⇒ RAy = 0
N.B. : n51 = 0, car la barre 5 est coupée.
Seules les barres du panneau central supportent des efforts différents
de 0 (déjà montré précédemment).
• Nœud C
n =n =n =n =0
12 22 92 102
n41 • Nœud C
• Nœud F
n81
ΣFy = 0 ⇒ n81 = 0
1 n101 1 n82
ΣFx = 0 ⇒ n101 = 1 ΣFy = 0 ⇒ n82 = −1 / 2
On vérifie que n102 = 0
1 45° 0
2
A- Poutres continues à âme pleine 147
10 n .n
u
δ 12 = δ 21 =
u
∑ k1 k2
lk = −
l
k =1 ( EA)k 2EA
10 2
2 l( 1 + 2)
∑
n l
u k2k
=
δ 22 =
( EA) EA
1 k
10 N .n
kF k1
δ =
1F ∑ ( EA)
lk =
3Pl
EA
1 k
10 N .n
kF k2 Pl 2
δ =∑ l = − EA
2F EA k
1
3 − 1
X −3P
2 1
1 =
X P2
2
− 2(1+ 2)
2
d'où :
X1 = −0.964P et X2 = 0.152P
ou encore :
N k = N kF + n k1 . X 1 + n k 2 . X2 (Voir tableau)
150 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Figure 7.6
(a) (c)
La méthode consiste à déterminer les déplacements (rotations et Il importe de noter que le système de base obtenu selon l'étape 1 est toujours
translations) des nœuds de la structure ; puis, en raison de constitué de barres dont chacune a soit ses deux extrémités encastrées soit une
l'interdépendance qui existe entre les déformations et les efforts, on extrémité encastrée et l'autre appuyée simplement ou doublement (Figures 7.7 et
détermine les efforts (moment, effort tranchant et effort normal). Le principe
de la méthode est décrit par les trois étapes suivan-tes.
1) On ajoute des liaisons aux nœuds de la structure initiale pour obtenir un sys-tème
dont les nœuds n'ont aucune possibilité de déplacement (rotation ou transla-tion). Le
système ainsi obtenu est appelé système statique de base (Figure 7.5b).
(a) (b)
Figure 7.7
Figure 7.5
Méthode des rotations 153 154 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
On a : MA wA(wA>0)
Mx = MA + RAx
A x B
EIy" = -MA - RAx
RA l
2
EIy' = -MAx - RA x /2 + C
2 3 y Figure 7.9
EIy = -MAx /2 - RAx /6 + Cx + D
(a) (b)
avec :
C = EIθ0 = EIwA et D = EIf0 = EI.0 = 0
Figure 7.8 donc :
2
EIy' = -MAx - RAx /2 + EIwA
Pour terminer, on retient que la méthode des déplacements est EIy = -MAx /2 - RAx /6 + EIwAx
2 3
caractérisée par :
Conditions à l'extrémité B
1) Le blocage des nœuds.
En B (x = l), on a : θB = 0 et yB = 0
2) Un seul système de base possible, donc une façon unique de mettre le
pro-blème en équations (de ce fait, la méthode est particulièrement D'où :
indiquée pour le calcul automatique). 2
0 = -MAl - RA l /2 + EIwA
3) Des liaisons ajoutées spéciales ; en effet, 2 3
0 = -MAl /2 - RAl /6 + EIwAl
• Les encastrements ajoutés supportent uniquement des moments et ou encore :
peuvent par conséquent subir des translations.
• Les liaisons de translation supportent seulement des forces suivant la MA EIwA 4EIwA
liaison ajoutée.
l2 M
l =
2 =
A
⇒ l
2 3
7.4 SOLLICITATION DES BARRES DROITES HYPERSTATIQUES l l R = − 6EIwA (↓ )
A
2 6 R l 2
Comme nous venons de le voir, le système de base est constitué de A EIlwA
barres qui peuvent être :
- encastrées aux deux extrémités On peut maintenant calculer RB et MB.
M = M + R l = 4EIwA − 6EIwA = − 2EIwA
- encastrées d'un côté et appuyées de
B A A
l'autre Ces barres sont sollicitées par : l l l
- les déplacements appliqués R + R = 0 ⇒ R = 6EIwA (↑ )
- les charges extérieures A B B 2
l
Le calcul de ces poutres peut être effectué par l’une des méthodes Application : Rotation unitaire (wA = 1)
exposées précédemment comme la méthode des paramètres initiaux, la
méthode des forces ou encore la formule des 3 moments ou toute autre M = 4EI ; M = − 2EI ; R = − 6EI (↓);R = 6EI (↑ )
méthode. A B A B
l l 2 l 2
l
7.4.1 Barres soumises à des déplacements d'appuis b) Méthode des forces (Figure 7.10)
Examinons à titre d’exemple le cas de la poutre encastrée à ses deux u u
extrémi-tés soumise à une rotation de l’un de ses appuis (Figure 7.9). δ 11M A +δ12M B +δ1F = 1
u
δ
u
M A +δ MB + δ 2F
=0
a) Méthode des paramètres initiaux 21 22
On veut calculer les réactions. Soient RA, MA, RB et MB les composantes des = = 0 (pas de charges extérieures).
réactions aux appuis A et B qui apparaissent sous l'action de wA. δ1F δ2F
Méthode des rotations 155 156 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Les coefficients du système ci-dessus sont calculés à partir des figures Tableau 7.1
7.10c et 7.10d.
= 1 . 1 .l.1. 2 = l u = l w=1 w=1
;δ
δu l l
11 EI 2 3 3EI 22 3EI
u = 1 . 1 .l.1. 1 = l
=δ
δu 6EI/l² 2EI/l 6EI/l² 4EI/l
12 21 EI 2 3 6EI 4EI/l 6EI/l² 2EI/l 6EI/l²
d'où :
l l M A 1 4EI δ=1
MA =
3EI 6EI = ⇒ l
l l M = − 2EI δ=1
B
6EI 3EI M B 0 l
l l
6EI/l² 12EI/l3 6EI/l² 12EI/l3
wA=1
12EI/l3 6EI/l² 12EI/l3 6EI/l²
A l B (a)
δ=1
MA wA=1 MB l δ=1
(b)
3EI/l3 l
3EI/l2
3EI/l3
Figure 7.10 3 3
MA=1 3EI/l 3EI/l
3EI/l²
(c) w=1 w=1
l l
1
MB=1 3EI/l
3EI/l2 3EI/l²
(d)
3EI/l 3EI/l²
3EI/l²
δ=1
1
δ=1
Le tableau 7.1 donne les réactions, les moments et les déformées des
diffé-rents cas de figure. l l
3EI/l2
3EI/l3
7.4.2 Barres soumises à des charges 3EI/l3
3 3
Les calculs peuvent être menés par les méthodes exposées dans les 3EI/l 3EI/l 3EI/l2
chapitres précédents. Les diagrammes des moments et les réactions des
cas de charge les plus courants sont regroupés dans le tableau 7.2.
Méthode des rotations 157 158 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
R1=R11+R12+R13+R1F=0
j=1
X1
Système de base
Méthode des rotations 161 162 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
P 75kgm
6Pl/32
R1F
62.5kgm 31.25kg
6Pl/32 68.75kg
11P/16 5Pl/32
5P/16
MF MF
48kgm
Le sens de R1F est donné par celui choisi pour X1. L’équation d’équilibre Le diagramme final des moments (M)
du nœud déterminera le signe correct. s’obtient par superposition des diagrammes M1
et MF. On note que l’équilibre de rotation du
Equation d’équilibre : 76kgm
nœud est satisfait.
R + 6Pl =0⇒R=− 6 Pl M
Les réactions aux appuis de système donné
1F 32 1F 32 peuvent s’obtenir en reportant les réactions des
L’inconnue X1, peut être calculée maintenant : diagrammes M1 et MF aux appuis réels qui les
supportent. 24kgm
3 Pl P P
X ( 3 + 4 )EI − 6 Pl = 0 ⇒ X = 18
1 1
l h 32 3 4 B 24kg RHB=24kg
( + )EI
l h 31.25kg 6.75kg
A.N : h = 300 cm et l = 400 cm
RVB=38kg
9 −5
X= 10 = rotation (en radian) du nœud rigide du système donné.
1
5
RHA=24kg
Pour passer du diagramme unitaire m1 au diagramme réel M1, on 24kg
A
Exemple 2 u
8EI/l R2F
r 22 R1F
q=2t/ml ql²/12
8EI/l
2EI 2EI ru22 = 20EI/l R1F=0 R2F = -ql²/12
K=2+0=2
EI l=4m
EI
4EI/l
S.D.
La résolution du système donne :
l l=4m
X =− 4 , X = 4 = 12 , ( EI ) en tm²
1 2
21EI 7EI 21EI
Diagrammes réels :
X2
X1 Les diagrammes m1 et m2 sont multipliés par X1 et X2, respectivement.
Equations canoniques :
8/21 24/21
uX + r u X + R =0
r
11 1 12 2 1F
u
r X 1 + ru X 2 + R 2F =0 12/21
S.F. 22 22
4/21 4/21 12/21 12/21
24/21
M1 M2
4EI/l 4EI/l 32
68
4EI/l 20
8EI/l 4
8EI/l
a) m1 b) m2 12
34
ql²/24=28/21 2 6
ru11 = 12EI/l ru12 = ru21 = 4EI/l
(i)
Exemple 3 2/7 27/7
(F)
Pour passer des réactions unitaires aux réactions réelles on multiplie les (a)
réac-tions (1) et (2) par X1 et X2, respectivement.
1/14 1/7 3/7 3/7 Les trois équations canoniques du système s’écrivent :
1/7 3/14 u X 1 + ru X 2 + ru X 3 + R 1F = 0
r
3/7 3/7 11 12 13
X2
X1
Il faut maintenant superposer les réactions (I), (II) et (F).
X3
ru23
12EI/l² 8EI/l
6EI/l²
4EI/l 4EI/l 12EI/l² ru13 = -6EI/l²
6EI/l² ru23 = -6EI/l²
4EI/l 6EI/l²
4EI/l 6EI/l²
12EI/l²
8EI/l
m1 m2
R2F
4EI/l² 6EI/l² R1F = ql²/12
6EI/l²
ql²/24
ru31 ru32
∑Fh = 0 ⇒ ∑Fh = 0 ⇒
m3 MF
6EI/l² 6EI/l²
ru31 = -6EI/l² ru32 = -6EI/l²
ql²/12 ql/2
12EI/l3 12EI/l3
4EI/l
q ⇒ q
9ql/1248 87ql/1248
70ql²/124 122ql²/1248
∑M=0 ∑M=0
Méthode des rotations 171 172 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
b) Equilibre de translation
Pour l’étape 6, on tiendra compte des trois observations suivantes :
192
u
- Les coefficients r jj sont toujours strictement supérieurs à zéro.
273 273 u
- Les coefficients r ij
sont différents de zéro seulement quand i et j sont
192 des nœuds voisins (liés par la barre ij).
u
ql/1248 - r ij = ruji
273 Les efforts normaux sont obtenus à partir des conditions d’équilibre de
tran-slation de chaque barre isolée par des coupes.
273
192 ∑Fh=0, ∑Fv=0 ∑Fh=0, ∑Fv=0
192
A C A B
EI EI D 2m A D
l
EI l=6m l
EI P=4t
2m
l/2 l/2 6m 4m B C B C
2EI EI P
6m EI EI 6m
Exercice 7.3 EI EI
A D
q=1t/ml
B C
EI E A D
8m
8m
6m EI EI
Exercice 7.8
A D
D B C
6m 4m I2
P=20t
Exercice 7.4 4.5m I1
A
q=2t/ml q
A B EI D F 2.5m 6m
EI EI 12m
6 6
A.N. : EI1=64 10 kgm², EI2=43 10 kgm².
C E
6m 12m 6m
Calcul des systèmes plans par la méthode des forces 175
Exercice 7.9
C
l
q=2t/ml
B D F
EI
2l EI EI
A E
2l l=5m
Exercice 7.10
P=1000 daN
q=600 daN/ml
B 2EI C E 2EI F
4m EI EI
A D
5m 2m 3m
A.N. : I = 1, E = Cte.
178 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
dans l'exécution pratique de la méthode, le calcul des rotations n'est pas explicité,
on travaille directement sur les moments agissant aux extrémités des barres.
Ces opérations sont répétées jusqu'à ce que la libération des nœuds ne L'équation (8.1) s'écrit alors :
provo-que plus de rotation. Cela signifie alors que l'état d'équilibre est atteint.
M =− K M
Ai
Comme à chaque étape du calcul il n'y a qu'un seul nœud libre, il en résulte qu'à
Ai n A
chaque étape il n'y a qu'une seule inconnue, la rotation du nœud libéré. Ain-si, le K
système d'équations d'équilibre propre à la méthode générale, se résume à une seule ∑ Ai
équation à une inconnue dont la résolution est immédiate. Notons que i=1
Méthode des rotations 179 180 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
1) 1 (8.7)
modules d'élasticité E et G. On appelle coefficients de souplesse ou λ =λ
AB BA =
caractéristiques mé-caniques de la poutre AB, les coefficients suivants : 2
B
(b) A
L x dx 1L dx
a=γ
u
AA ∫ +
= (1− L ) EI L2 κ GS
2
∫ KAB = KBA = 3EI
o 0
2) L (8.8)
L x dx 1L dx λ 1 Figure 8.3
λAB =0, BA =
c=γ
u
BB = ∫( L )
2
EI
+
L
2 ∫κ GS 2
0 0 Afin d'alléger l'exposé, nous ne considérerons que le cas des barres
u L (1− x ) x dx − 1 L κ dx
b = γ BA = prismati-ques (influence de T négligeable) ; le raisonnement est
évidemment valable pour les autres cas.
2
∫ L L EI L ∫ GS
0 0
Méthode des rotations 181 182 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Soit à calculer les coefficients CAi et λAi de la structure représentée à 8.4.1 Exposé de la méthode
la figure 8.4. On a :
C = K Afin de fixer les idées nous raisonnerons sur la structure
Ai Ai représentée à la fi-gure 8.5.
4
∑K Aj
B C E
j=1
Fi-
K = 4(3EI) = 12EI K = 4(2EI) = 8EI
A1 A2
L L L L
K = 3(5EI) = 15EI K =4(EI) = 4EI Figure 8.5
A3 A4
L L L L D
A
1
L;3EI
4 A 2 Figure 8.4 Supposons que les nœuds B et C ont été bloqués (verrouillés) avant l'applica-tion
des charges. Les barres sont donc bi-encastrées (barres AB, BC et CD) ou encastrée
et articulée (barre CE) et peuvent être considérées séparément.
L;EI L;2EI
L ;5EI Dans ce cas, les moments aux extrémités de chaque barre, dus aux
4 3 charges extérieures, peuvent être calculés par l'une des méthodes
exposées dans les cha-pitres précédents.
39 39 39 39 et aux nœuds :
De plus :
M B = M BA + M BC en B, M C = M CB + M CD + M CE en C
λ =λA2 =λA4 = 1 et λA3 =0 Du point de vue mécanique, bloquer les nœuds B et C revient à
A1
appliquer à ces nœuds des moments, dits de fixation ou de blocage, qui
2 valent "-MB" et "-MC", respectivement.
Pour parvenir à l'état final réel, il faut que tous les nœuds soient
débloqués (libres). Au lieu de déverrouiller tous les nœuds simultanément,
avec la méthode de Cross on libère un nœud à la fois.
Commençons par débloquer le nœud B par exemple qui va pouvoir tourner.
Effectuer cette opération de déverrouillage, équivaut à appliquer un moment
M(1)B = MB en B. Les nœuds A et C étant toujours bloqués, le couple M(1)B sera
réparti entre les barres BA et BC selon la relation (8.3).
Méthode des rotations 183 184 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
8.4.3 Procédé pratique d'exécution de la méthode de Cross 8.4.4 Calcul des éléments de réduction
4 5
1 1.031 - 0.129 -0.258 -0.773 -0.387
6m 4m
2 -0.387 0.097 0.194 0.129 0.065 0.033 0.065
Les facteurs de rigidité valent : 1 0.097 - 0.012 -0.024 -0.073 -0.036
K 12 =K21 =3 ; K23 =K32 =2 ; K14 =K41 =K25 =K52 =1 2 -0.036 0.009 0.018 0.012 0.006 0.003 0.006
Solution : Mots aux extrémités - 0.516 -1.032 1.041 -2.273 1.516 0.759 0.380 0.759
des barres
a) Facteurs de répartition
K 1 K 3 Diagrammes M, N et T
14 12
C = K +K = 4 = 0.25, C = K +K = 4 = 0.75, et C14 +C12 =1 Pour les diagrammes de M et de T, on étudie chaque barre séparément,
14 12
14 12 14 12 sup-posée isostatique et chargée par les sollicitations extérieures qui lui
K K
C23 = 23 = 2 = 0.333, C21 = 21 = 3 = 0.50 sont directe-ment appliquées et par des moments aux extrémités obtenus
K +K +K 6 K +K +K 6 par la méthode de Cross (dernière ligne du tableau de Cross). Les efforts
21 23 25 21 23 25 normaux dans les barres sont obtenus à partir des conditions d'équilibre de
K translation horizontale et verti-cale des nœuds 1 et 2.
C25 = 25 = 1 = 0.167 et C21 + C23 + C25 = 1
K 21 + K 23 + K 25 6
2.28
N.B. : Tous les coefficients de transmission valent 1/2.
1.52
b) Moments d'encastrement parfait.
1.03
Seule la travée 12 est chargée. Avec la convention de Cross on a :
0.76
M =qL² = 3 tm
12 =−M21
12
0.76
M(tm)
Les autres moments sont nuls.
Considérons une barre ij et désignons par θi et θj les rotations des Le signe moins indique que le nœud tourne dans le sens inverse au
extrémités, donc des nœuds i et j. sens posi-tif de Cross, c’est-à-dire qu’il tourne dans le sens horlogique.
Le moment à l’extrémité i par exemple s’écrit, dans le cas d’une barre
bi-encastrée :
M =M +K θ +λ K θ (a1)
ij ij ij i ji ji j
De même, on a en j :
Md =M −M =−Kθ+λKθ
ij ij ij ij i ji ji j
d (b)
M =M −M =Kθ+λKθ i
ji ji ji ji j ij ij
Méthode des rotations 191 192 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
5,00 m 5,00 m
Nœuds A B C D E
R = I ; RBC = 2I Coefficient de
AB répartition Cij -0.3846 -0.6153 -0.4211 -0.2622 -0.3158
4 5 pris en (-)
R =I ; R = 3 . 2I = 3I
CD CE Moments
4 4 5 10 d’encastrement 800 -800 0 0 0 960 0 0
parfait Mij
2) Coefficients de répartition des barres :
R 14 1er Cycle
BA
C
= R =
B bloqué
BA +R ≅ 0.3846
BA BC 14+25 M =-800
R 25
MB=MB(1) B(1)
BC
C
BC = = ≅ 0.6154
C bloqué
R +R M =M
25+14 C C(1)
MC(1)=1206.12
BC BA
C débloqué -253.95 -507.90 -317.45 -380.89 -158.73 0
Vérification : ΣCij=1 ; CBA+CBC = 0.3846 + 0.6153 = 0.9999 ≅ 1
R 25 2ème Cycle
CB
C
= = ≅ 0.4210 B bloqué
CB MB(2)=-253.95
R
CB
+R
CD
+R
CE 2 5+1 4+3 10 M =M
B B(2)
R 14
CD
C B débloqué +48.83 +97.67 +156.26 +78.13
CD = R +R +R = ≅ 0.2632
CD CB CE 1 4+2 5+3 10 C bloqué
R 3 10 M =M
CE C C(2)
MC(2)=78.13
C = = ≅ 0.3158
CE
R CE + R CD + R CB 3 10+1 4+2 5 C débloqué -16.45 -32.90 -20.56 -24.67 -10.28
3ème Cycle
CCB+CCD+CCE = 1 ; 0.4210 + 0.2632 + 0.3158 = 1
B bloqué
MB(3)=-16.45
M =M
B B(3)
B débloqué 3.16 6.33 10.12 5.06
C bloqué
M =M MC(3)=5.06
C C(3)
C débloqué -1.07 -2.13 -1.33 -1.60 -0.67 0
B bloqué
M =M MB(4)=-1.07 A B
B B(4)
B débloqué 0.20 0.41 0.66 0.33
1600
4ème Cycle
387,91
C bloqué 387,91 _
MC(4)=0.33 1006
M =M
C C(4) A B
C débloqué -0.07 -0.14 -0.09 -0.10 -0.04 0 707,22
+
Trace du diagramme de M ql²/8=1200
1006
A D
5,00 m 5,00 m
C E
213,43
552,74 387,91
552,74 332,43
_ 868,36
C E
492,78
3 331,64
P=10 1006 196,72
C E +
2,00 m 3,00 m
1200
552,74
+
868,36
M le long de DC
M le long de BC
387,74 339,43
213,43
_ _
B C D C
+
169,72
198 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
P P1 P2
A C B
a
x l/2-x l/2 l
9.1 INTRODUCTION
(a) (b)
Jusqu’à présent nous avons étudié des structures soumises à des charges
im-mobiles. Mais il existe de nombreux cas où les constructions supportent des
Figure 9.2
charges mobiles. L’exemple le plus commun est celui des ponts. Le chargement
mobile étant dans ce cas représenté par l’action de la circulation des véhicules
et des trains. Comme autre exemple, citons les ponts roulants qu’on rencontre Le problème complexe de la recherche de la position critique d’un
dans les ateliers de fabrication. Le chariot, qui déplace des pièces d’un point à charge-ment mobile peut être grandement simplifié par l’utilisation des
un autre de l’atelier, se meut sur des rails fixés à des poutres. lignes d’influence que nous allons définir d’abord puis examiner leurs
propriétés dans les paragraphes qui suivent.
La figure 1 montre un exemple de chargement mobile, en l’occurrence
le sys-tème Bc. Les distances entre les roues sont fixes et le chargement, 9.2 DEFINITIONS
représenté dans le cas présent par un système de six forces concentrées,
se déplace comme un tout. Les lignes d’influence montrent graphiquement comment varient les
diverses grandeurs qu’on rencontre habituellement, tous les effets
6t 12t 12t 6t 12t 12t élastiques auxquels s’intéresse la résistance des matériaux, sous
1 2 3 4 5 6 l’influence d’une charge constante qui se déplace sur la structure.
4,5m 1,5m 4,5m 4,5m 1,5m
La grandeur ou effet élastique peut être :
- une contrainte en un point précis ;
- le déplacement (rotation - translation) d’une section donnée ;
Figure 9.1 - une composante de réaction d’un appui ;
- un élément de réduction dans une section donnée.
Quand une charge (chargement) est mobile, c’est-à-dire pouvant occuper
n’importe quelle position sur la poutre, la question qui vient immédiatement à La charge mobile est habituellement une force verticale unité, vu qu’en
l’esprit est de savoir, pour une grandeur donnée, quelle est la position de la
géné-ral on s’intéresse à l’action des charges verticales sur les
constructions. Elle peut cependant être un couple, une force horizontale,
charge (chargement) qui provoque la plus grande valeur de la grandeur étudiée.
une discontinuité de la section, un manque de concordance, etc.
Cette grandeur peut être un effet élastique quelconque : déplacement d’une
sec-tion, réaction d’un appui, moment dans une section, etc. Il s’agit donc de Considérons par exemple une poutre-console de longueur l sur laquelle cir-
trouver la positon de la charge (chargement) qui provoque l’effet maximum et la cule une force P (Figure 9.3a) et intéressons-nous au moment d’encastrement.
section où il se produit (section la plus dangereuse). C’est le problème majeur
des char-gements mobiles. Il faut noter que la position du chargement qui
provoque le plus grand effet pour une grandeur donnée (par exemple le moment
fléchissant) ne l’est pas en général pour une autre grandeur (l’effort tranchant
par exemple) et que ce qui intéresse l’ingénieur en définitive, c’est la position
qui provoque les contraintes les plus importantes.
Méthode des rotations 199 200 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
P
En vertu du principe de superposition, la structure étant élastique, on
A B peut toujours écrire :
(a) x l
E = C.f(e,c) (9.1)
(b) a l.i.MB Figure 9.3 f(e,c) désignant ici la fonction d’influence de l’effet E produit par la cause C.
Le diagramme de l’effet E montre par chaque ordonnée la valeur de cet
l
effet dans la section correspondante sous l’action de la cause C, immobile,
appliquée en c (Figure 9.4c). Le diagramme est obtenu en portant en
c b
ordonnées les valeurs de l’effet E à l’aplomb de chaque section.
En faisant varier x de 0 à l, on constate la variation de M B en fonction de Les lignes d’influence permettent de calculer assez facilement les effets
la position de P sur la poutre. Le facteur « - (l-x) » de l’équation (a) par élas-tiques produits par les chargements les plus divers. Elles sont plus
lequel la force P est multipliée pour avoir le moment en B est appelé particulière-ment utiles dans la recherche des valeurs extrêmes de ces
fonction d’influence (parfois coefficient d’influence) de M B. La ligne effets et des positions du chargement qui les provoquent.
représentative de cette fonction - représentée par la droite ab de la figure Reprenons l’exemple de la poutre-console et considérons un chargement
9.3b - est appelée ligne d’influence de MB.
composé de trois charges concentrées dont les distances mutuelles (d 1 et d2)
Le diagramme oab (Figure 9.3b) est désigné par diagramme d’influence sont invariables (Figure 9.5a). Signalons qu’un système de forces mobiles
de MB. concen-trées pouvant se déplacer en maintenant fixes les distances entre les
points d’application des forces est appelé convoi.
Différence entre ligne d’influence et ligne représentative d’une grandeur D’après la définition du diagramme d’influence et en vertu du principe
de su-perposition, le moment en B sous l’action du système de forces vaut :
Le diagramme d’influence, délimité par la ligne d’influence et la droite re-
père (droite ob de la figure 9.3b), ne doit pas être confondu avec le diagramme 3
du moment fléchissant de la poutre, qui est pour sa part délimité par une droite
repère et la ligne représentative de l’effort considéré (Figure 9.3c).
M B = −( P1 y1 + P2 y2 + P3 y3 ) = − ∑Pi yi (a)
i =1
A E C B A E C B d1 d2
e (variable) e (fixe) l
(b) l y1 y2
c (fixe) c (variable)
(a) (b)
ye y3
Ligne représentative de E Ligne d'influence de E
Figure 9.5
(c) Figure 9.4 (d) Comme les valeurs du coefficient d’influence (ordonnées du diagramme
d’influence) augmentent quand on se rapproche de l’extrémité libre, on conclue
que la valeur extrême du moment d’encastrement s’obtient en plaçant le charge-
ment de manière à faire coïncider la force P1 avec l’extrémité libre de la poutre.
Méthode des rotations 201 202 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
Les lignes d’influence sont d’une utilité autrement plus grande dans les
cas complexes. Elles peuvent être également utilisées dans l’étude de
l’action des charges réparties. Si la poutre précédente est soumise à une
charge répartie uni-forme partielle comme indiqué à la figure 9.6a, le P1 P1 Pn
moment qu’elle produit dans l’encastrement se calcule en assimilant la
charge répartie à une série de forces élémentaires qdx. (a)
x1
x2
qdx
y1 y2 S
(a) A B
(b) yn
d
l S y
Figure 9.7
d
E= ∑Pi yi + ∫q.ydx (9.2)
∫
M B = − q.ydx (a) i=1
x1
0
a) Méthode directe
Elle consiste en règle générale à chercher l’expression analytique de l’effet
élastique étudié dans la section considérée sous l’effet d’une charge unité. La
position de la charge est considérée comme la variable de l’expression
cherchée, c’est-à-dire l’équation de la ligne d’influence de l’effet élastique étudié
dans la section considérée. La ligne d’influence est tracée à partir des valeurs
obtenues (coefficients d’influence) pour plusieurs positions de la cause (charge).
Méthode des rotations 205 206 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
En verra plus loin que le tracé des lignes d’influence peut être grandement
P=1
simplifié dans de nombreux cas. Par exemple, l’effet élastique est souvent une
(a) A B
fonction linéaire de la position (abscisse) de la cause. Dans ce cas, la ligne
d’influence est une droite, ou plusieurs segments de droite, qu’on peut construire x l-x
à raison de 2 points par segment. Par ailleurs, les conditions de fixation de la
structure donnent souvent des indications précieuses qui facilitent le tracé. a
(b) l y
b) Méthode cinématique S
o
Elle permet d’obtenir directement la forme exacte de la ligne d’influence. b
La détermination d’une seule ordonnée suffit pour avoir l’échelle correcte
du dia-gramme d’influence. l
(c) o y' S'
La méthode est basée sur le théorème des travaux virtuels. Pour obtenir la li-gne
d’influence d’une grandeur - R, M, N, T - on supprime la liaison lui corres-pondant et P1 P2 Pn
on la remplace par une inconnue (ou 2 inconnues égales et opposées s’il s’agit d’une
(d) A B
liaison interne). Avec la suppression d’une liaison, externe ou interne, le système
isostatique devient alors un mécanisme à un degré de liberté, pouvant se déplacer q
sans se déformer (comme un corps indéformable).
(e) A B
On applique ensuite au mécanisme un déplacement virtuel, c’est-à-dire
très petit et compatible avec les liaisons restantes. La configuration
obtenue repré-sente la ligne d’influence cherchée. L’échelle réelle du
diagramme s’obtient en calculant l’ordonnée d’un point. Figure 9.10
Par exemple, dans le cas d’une charge q répartie sur la moitié gauche
de la poutre on trouve :
RA = q 1 l (1+ 1 ) = 3ql et RB = q 1 l 1 = ql
2 2 8 2 22 8
2B
En observant que les coefficients d’influence sont numériquement égaux aux
réactions apparaissant dans les appuis sous une charge unité, on peut déduire
une méthode très simple de construction des lignes d’influence. Considérons par
exemple la poutre de la figure 9.11a et intéressons-nous à la ligne d’influence de
la réaction en A. Quand la charge mobile, supposée dirigée vers le bas, est sur
A, la réaction en cet appui vaut 1, la force étant reprise en totalité par cet appui.
Lorsque la charge se trouve en B ou C, la réaction en A est nulle pour la même
Méthode des rotations 207 208 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
raison invoquée précédemment. Sachant par ailleurs que la réaction est une
fonc-tion linéaire de x (position de la charge par rapport à une extrémité de la P=1
poutre), on trace aisément la ligne d’influence qui est composée de segments (a) A B
de droite passant par les ordonnées 1 en A et 0 en B et C. L’unique façon de
a x l-x b
construire la ligne d’influence de RA est celle indiquée à la figure 9.11b.
Pour la ligne d’influence de RB, elle passe par 0 en A, 1 en B et 0 à j
nouveau en C (Figure 9.11c). Le même procédé est utilisé pour tracer la
ligne d’influence de la réaction de l’appui C (Figure 9.11d).
δ y
(a) A B C (b)
(b) 1 + k
RA
Figure 9.12
(c) + 1 L’équation des travaux virtuels s’écrit :
y
RAδ − 1.y = 0 ⇒ RA = δ
(d) +
où δ est le déplacement du point d’application de la réaction RA. La droite jk
(Figure 9.12b) donne la forme exacte de la ligne d’influence de la réaction.
_ Pour avoir l’échelle correcte, il suffit de prendre δ = 1. La méthode est d’un
grand service dans le cas de structures complexes. Considérons la poutre
cantilever de la figure 9.13a.
Figure 9.11
A B C D
On notera que la somme des ordonnées des lignes d’influence des réactions (a)
+ 1
de la poutre est égale à 1 quelle que soit la section considérée (équilibre de
tran-slation verticale). Cette condition offre un moyen de contrôle des
diagrammes d’influence obtenus. Si par exemple en une section quelconque
cette somme est différente de 1 ou que son signe est tel que la charge unité
n’est pas équilibrée, c’est qu’il y a erreur. Cette méthode est d’une grande utilité (b) _
dans le calcul des réactions des poutres isostatiques complexes avec plusieurs
charges (poutres cantilevers notamment).
Figure 9.13
Méthode cinématique
Pour construire la ligne d’influence de la réaction de l’appui B par
Elle rappelle beaucoup la méthode précédente. Considérons la poutre exemple, on supprime l’appui et on donne à la section B un déplacement
bi-articulée de la figure 9.12a. Pour tracer la ligne d’influence de la réaction unité positif (vers le haut). La nouvelle configuration de la poutre ainsi
de l’appui A, on supprime la liaison et on la remplace par une force obtenue définit la ligne d’influence cherchée (Figure 9.13b). De la même
verticale RA puis on donne un déplacement vertical au mécanisme obtenu manière, on trace les lignes d’influence des autres réactions.
qui peut tourner autour de l’appui B (Figure 9.12b).
Méthode des rotations 209 210 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
P = 10 kg C
P=10 kg
3 M =0
EC
E Pa.b
A D MCE M = (b + a 2 ) = 960 kg.m
CE
a=2m b=3m l²
5,00 m 5,00 m
B bloqué
MB(1)=-800 A D
M =M
B B(1) 5,00 m 5,00 m
C bloqué
M =M MC(1)=1206.12
C C(1)
C débloqué -253.95 -507.90 -317.45 -380.89 -158.73 0
2ème Cycle Diagramme de M le long de AB
B bloqué
MB(2)=-253.95
M =M
B B(2) A B
B débloqué +48.83 +97.67 +156.26 +78.13
C bloqué 1600
M =M MC(2)=78.13 387,91 387,91
C C(2)
C débloqué -16.45 -32.90 -20.56 -24.67 -10.28 1006 _
A B
3ème Cycle 707,22
B bloqué
MB(3)=-16.45
M =M
B B(3)
B débloqué 3.16 6.33 10.12 5.06
q=600 kg/m
C bloqué
M =M MC(3)=5.06 +
C C(3)
C débloqué -1.07 -2.13 -1.33 -1.60 -0.67 0
ql²/8=1200
B bloqué
MB(4)=-1.07
M =M 1600
B B(4)
B débloqué 0.20 0.41 0.66 0.33 387,91
4ème Cycle A
C bloqué +
MC(4)=0.33 492,78
M =M
C C(4)
C débloqué -0.07 -0.14 -0.09 -0.10 -0.04 0
2,00 m 2,00 m
Σ 1006 -387.91 387.74 -213.43 -339.43 552.74 -169.72 0
Méthode des rotations 213 214 CALCUL DES STRUCTURES HYPERSTATIQUES
3
387,74 552,74
552,74
P=10 213,43
C E 387,91
552,74 332,43
552,74
868,36
_ 492,78
C E 331,64
3
P=10 1006 196,72
+
C E
2,00 m 3,00 m
1200
552,74
+
868,36
M le long de DC
M le long de BC
387,74 339,43
213,43
_ _
B C D C
+
169,72