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Projet de Physique P6

STPI/P6/2018 – #35

Énergie solaire photovoltaïque

Étudiants :
Baptiste BELHAIRE Justin CHAN
Edouard DESPREZ Hugo FREMONT
Etienne QUAREZ Claire VOLLET

Enseignant-responsable du projet :
Monsieur Jamil Abdul Aziz
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STPI/P6/2018 - #35
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Date de remise du rapport ​: ​18/06/2018

Référence du projet ​: ​STPI/P6/2018 – #35

Intitulé du projet ​: ​Énergie solaire photovoltaïque

Type de projet​ : ​Théorique, expérimental et étude de cas

Objectifs du projet ​:
- Assimiler les connaissances issues de nos recherches sur le
fonctionnement de l’énergie solaire photovoltaïque et les panneaux
solaires
- Vérifier les valeurs théoriques issues de nos recherches et du matériel
mis à notre disposition lors d’expériences
- Gérer un projet : travailler en groupe, se répartir les tâches, se mettre
d’accord

Mots-clefs du projet ​ ​:
- Panneau solaire
- Photovoltaïque
- Énergie renouvelables
- Environnement

STPI/P6/2018 - #35
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TABLE DES MATIÈRES

1.Introduction ​4

2. Méthodologie et organisation du travail ​4

3. L’énergie solaire photovoltaïque ​5


3.1. Histoire du photovoltaïque ​5
3.2. Les différents panneaux solaires ​6
3.3. Le fonctionnement d’un panneau photovoltaïque ​6
3.3.1. L’effet photovoltaïque ​6
3.3.2 Les semi-conducteurs ​7
3.3.3 Le dopage ​8
3.3.4. Le dopage de type N (dopage négatif) ​9
3.3.5. Le dopage de type P (dopage positif) ​9
3.3.6. La jonction PN ​9
3.3.7. Les caractéristiques d’un panneau solaire (Icc et Voc) ​10
3.3.8. Les facteurs influant sur un panneau solaire ​10
3.4. La fabrication d’un panneau solaire ​12
3.4.1. Matières premières ​12
3.4.2. Obtention de lingots de silicium ​12
3.4.3. Obtention des wafers ​13
3.4.4. Le dopage ​13
3.4.5. Assemblage des modules ​14

4. L’aspect expérimental ​15

5. L’étude de cas : centrale solaire de Veules les Roses ​19

6. Conclusions et perspectives ​21

7. Annexes ​22
7.1. Impact environnemental ​22
7.2. Économie et politique ​24
7.3. Recherches actuelles et enjeux ​26
7.4. Annexe sur la fabrication ​30
7.5. schémas et photos de montage de nos expériences ​32
7.6. illustration de la visite de notre étude de cas ​33

BIBLIOGRAPHIE ​34

INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE ROUEN


Département Sciences et Techniques Pour l’Ingénieur
avenue de l'Université - 76801 Saint Etienne du Rouvray - tél : +33 (0)2 32 95 97 00 - fax : +33 (0)2 32 95 98 60

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1.Introduction

Le solaire photovoltaïque est un sujet qui parle à tout le monde : source “infinie” d’énergie,
énergie propre, énergie du futur et avancées technologiques. Mais les informations que nous
recevons souvent des médias à ce sujet sont finalement assez peu nombreuses et sans trop de
détails. C’est pourquoi, en tant que futurs ingénieurs, nous avons choisi d’approfondir ce sujet à
travers la réalisation de ce projet physique.
Ce rapport est composé d’une partie théorique, d’une partie expérimentale et d’une étude de
cas : l’histoire du photovoltaïque au début de la partie théorique permet de comprendre le niveau de
connaissances actuel. Elle est suivie par l’explication du fonctionnement et de la fabrication d’un
panneau solaire moderne​. ​Nous analyserons ensuite l’impact environnemental et économique du
photovoltaïque et nous clôturerons la partie théorique en évoquant les recherches actuelles et les
enjeux du domaine.
Dans la partie expérimentale, nous présenterons les résultats d’expériences réalisées grâce à
un panneau solaire.
Enfin, nous présenterons une étude de cas: la centrale solaire de Veules les Roses que nous
avons visitée le 31 Mai.

2. Méthodologie et organisation du travail

Nos heures de projets se sont découpées en plusieurs étapes :


Durant les 4 premières semaines nous avons réalisé des recherches d’informations
théoriques sur notre sujet.
Puis, nous nous sommes répartis les parties à rédiger pendant les 5 semaines suivantes
durant lesquelles nous faisions également en parallèle des recherches d’expériences à réaliser. Nous
tentions également de contacter des installations à visiter sans succès.
Nous avons réalisé nos expériences sur le toit de l’INSA sur le temps du midi. La première
manipulation a eu lieu sous un temps nuageux (le 30 Mai) tandis que la deuxième fut sous un temps
sujet aux éclaircies (13 Juin), ce qui nous a permis de comparer certaines de nos valeurs en fonction
de 2 météos différentes. Nous avons également réussi à obtenir une visite de la centrale solaire de
Veules les Roses, à 1h de Rouen, avec son responsable le 31 Mai.
Enfin, pendant les 2 dernières semaines, nous avons bouclé notre rapport, réalisé le
diaporama de soutenance et le poster.
Pour travailler efficacement, nous avions fait un document en ligne sur Google Drive, ce qui
nous permettait de voir et contrôler les avancements de chacun en temps réel.

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3. L’énergie solaire photovoltaïque


3.1. Histoire du photovoltaïque

● Définition

L’énergie solaire photovoltaïque est une énergie électrique produite par la conversion
du rayonnement solaire en électricité grâce à des panneaux solaires. C’est une énergie dite
renouvelable car sa source, le soleil, est une source quasi-inépuisable.

● Découverte

En 1839, les français Antoine Becquerel découvre l’effet photovoltaïque.


C’est en 1883, que la découverte de Becquerel a été utilisée par l'Américain Charles
Fritts pour produire la première cellule photovoltaïque. L’effet photovoltaïque fut compris et
présenté pour la première fois en 1887, par Heinrich Rudolph Hertz, dans la revue
scientifique : ​Annalen der Physik​.
En 1905, Albert Einstein étudie l’effet photovoltaïque et propose une explication
théorique grâce au concept de “quanta d’énergie” et reçoit le prix nobel de physique en
1921.
En 1954, 3 chercheurs américains des laboratoires Bell, Gerald Pearson, Darryl
Chapin et Calvin Fuller, développent un panneau solaire avec les premières cellules
efficaces en silicium “dopé” fonctionnant avec un rendement de 6%.
A partir de 1958, ces cellules, fixées à l’extérieur, sont utilisées pour alimenter les
satellites.
Le choc pétrolier en 1971 relance l’intérêt d’envisager de nouveaux moyens de
produire de l’énergie renouvelable. Ainsi, le Dr Elliot Berman met au point un procédé
permettant de concevoir une cellule solaire à moindre coût, dite “low-cost”.

● Evolution des années 2000 à Aujourd’hui

Au début des années 2000, l'instauration de tarifs d'achat de l'électricité


photovoltaïque permet l’essor de l’énergie solaire. En effet, entre 2000 et 2010, la production
de panneau est multipliée par 100 à l’échelle mondiale. On observe une énorme croissance
de l’énergie solaire photovoltaïque.
D’après EDF, en 2014, 6% de la production d’électricité en France était produite
grâce à l’énergie solaire; ce qui correspond à une croissance de +27,5% par rapport à 2013.
En 2016, l’énergie solaire photovoltaïque représentait 1,6% de la production
mondiale et produisait 375 TWh contre 246 TWh en 2015. L’énergie solaire photovoltaïque
se développe davantage chaque année. En 2017, la production atteignait 500 TWh. Son
aspect renouvelable est un attrait conséquent. L’Agence internationale de l’énergie prévoit
que l’énergie solaire photovoltaïque produite atteigne 16% de la production mondiale
d’électricité en 2050.

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3.2. Les différents panneaux solaires

panneaux monocristallins panneaux polycristallins panneaux amorphes

rendement 12 à 19 % 11 à 15 % 5à9%

silicium un seul cristal de silicium plusieurs cristaux de fine couche de


silicium silicium non
cristallisée

couleur noir ou bleu foncé bleu foncé, bleu clair, gris ou marron
uniforme non uniforme le long du uniforme
panneau

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100W-12V

durée de vie 30-40 ans légèrement inférieur au 10 ans


monocristallin
NB: les panneaux amorphes fonctionnent même en éclairage faible ou diffus, on peut ainsi
utiliser ces cellules à l’intérieur d’une maison, sur des calculatrices ou des montres.

3.3. Le fonctionnement d’un panneau photovoltaïque

Comprendre le fonctionnement d'un panneau photovoltaïque est un point primordial


pour mieux introduire la suite de notre rapport. Avant de commencer à parler de l'effet
photovoltaïque, il est important de maîtriser quelques notions :

● 3.3.1. L’effet photovoltaïque


L’effet photovoltaïque est un phénomène physique découvert par le physicien
français Edmond Becquerel en 1839. Il est le résultat de la collision entre les photons et le
matériau semi-conducteur qui compose le panneau solaire.
L’énergie des photons est entièrement transmise aux électrons de valence qui
passent d’un niveau d’énergie inférieur (bande de valence) à un niveau d’énergie supérieur
(bande de conduction). Cette excitation de l’électron implique la création d’une paire
électron-trou de même énergie électrique. Dans la majorité des cas, la paire électron-trou

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revient à l’équilibre en convertissant son énergie électrique en énergie thermique, d’où


l’élévation de température du panneau quand il est exposé au soleil.
L’objectif clé de la conversion
photovoltaïque est ainsi de
récupérer un maximum de cette
énergie sous forme électrique.
Pour cela, il faut séparer les paires
électron-trou en les obligeant à
passer par un circuit extérieur.
Ceci est faisable, puisque les
paires électron-trou ont des
charges de signes opposés (+q ;
-q). Ainsi lorsque les paires sont
soumises à un champ électrique,
les forces qui s’exerceront sur elles
seront des sens opposé, ceci facilitant la séparation : c’est l’effet photovoltaïque.
Ainsi, avec une cellule solaire qui est l’association de deux semi-conducteurs
respectivement de type P et N, ce phénomène physique sera favorisé.

● 3.3.2 Les semi-conducteurs


Un conducteur est un corps qui possède la faculté de laisser passer le courant
électrique. Un isolant, à l'inverse du conducteur, ne laisse rien passer. Le semi-conducteur,
lui, n'est ni un isolant, ni un conducteur, on peut dire qu'il est un mélange de ces deux
propriétés.
Pour le comprendre nous devons parler des niveaux électroniques atomiques des
matériaux appartenant à ces trois « classes ».
En effet, d'après la physique quantique, tous les atomes possèdent un certains
nombre d'états énergétiques possibles pour ses électrons, de E 0 , l'état fondamental jusqu’à
E n , un des états excités comme visible sur le schéma ci-dessous.
Cependant pour les matériaux solides, c'est-à-dire un
enchaînement d'atomes, ces niveaux d'énergies se
superposent en créant deux bandes énergétiques bien
distinctes. La première bande est la bande de valence (B.V),
c'est la bande la moins énergétique qui permet de donner
de la cohésion au solide (par liaison covalente) . La
deuxième bande est la bande de conduction (B.C), bande
qui contient les électrons plus énergétiques et qui sont donc
plus libres, leur permettant ainsi de passer d'atomes en
atomes (pour assurer la conduction). C'est la position de
ces deux bandes qui va permettre de différencier très
clairement les conducteurs des isolants et des
semi-conducteurs.

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Comme on peut le voir sur l'image ci dessus, les conducteurs ont leurs deux bandes
qui se chevauchent, de ce fait, le mouvement des électrons entre les bandes est possible et,
sous l'effet du champ électrique, l'électron acquiert une énergie cinétique dans le sens
opposé au champ électrique : c'est la conduction.
Dans le cas des isolants, la bande de valence est pleine, les électrons ne peuvent
passer de la bande de valence à la bande de conduction car le gap (énergie qu'un électron
de la B.V doit absorber pour passer dans la B.C) est trop élevé, elle est en moyenne
supérieure à 9 eV. De ce fait, un isolant ne peut pas contribuer au phénomène de
conduction électrique.
Enfin, pour en venir au semi-conducteur, ces derniers ont le même diagramme
énergétique que les isolants avec pour seule différence que l'écart énergétique entre la BV
et la BC est beaucoup plus faible, de l'ordre de 0,5 à 2eV (pour le silicium 1,12eV), ce qui
permet aux électrons de passer facilement d'une bande à l'autre en absorbant de l'énergie
comme par exemple celle d'un photon.
À noter qu'il existe deux types de semi-conducteurs : les semi-conducteurs
extrinsèques et intrinsèques. Comme leurs noms l'indiquent, les deux présentent les
propriétés des semi-conducteurs mais le premier est dit « dopé » alors que l'autre ne l'est
pas.

● 3.3.3 Le dopage
Le dopage du semi-conducteur, du silicium dans notre cas, est une étape nécessaire
pour que le panneau solaire final produise de l'énergie électrique. En effet, un silicium non
dopé ne peut produire de courant électrique puisque, même si, au contact du rayonnement
solaire, les électrons du semi conducteur vont se mettre en mouvement, ce mouvement sera
désordonné entre les atomes et n'engendrera donc pas création d'un courant électrique. En
effet, pour qu'il y ait courant électrique, les électrons doivent circuler dans un sens bien
précis, c'est pour cela que l'on est contraint de doper le silicium.
Le dopage d'un semi-conducteur est le fait d'introduire des impuretés (atomes d'un
autre matériau) en petites quantités dans sa composition dans le but de modifier ses
propriétés de conductivité.

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Il existe deux types de dopage :

● 3.3.4. Le dopage de type N (dopage négatif)


Ce dopage a pour objectif d'apporter un excès
d'électrons à la couche dopée.
Si l'on continue avec l'exemple du silicium, le plus
courant est de le doper négativement avec des atomes
de phosphore (P) qui possèdent 5 électrons de valence.
En effet, comme le silicium n'en possède que 4, le
phosphore va pouvoir s'associer avec 4 atomes de
silicium tout en gardant un électron libre. Ce sont donc
tous ces électrons libres qui vont créer un excès
d'électron dans l'intégralité de la plaque dopée, donnant
une charge globale négative.
Dopage N grâce au phosphore

● 3.3.5. Le dopage de type P (dopage positif)


À l'inverse de l'autre dopage, celui-ci a pour objectif de
créer un déficit d'électrons, donc un excès de ce que
l'on appelle des « trous », considérés comme
positivement chargés.
On dope généralement positivement le silicium avec
des atomes de bore (B). Ces atomes ne possèdent
que 3 électrons sur leur couche électronique externe,
ce qui signifie que, lors de leur association avec 4
atomes de silicium, il va y avoir un « trou » créé pour
chaque atome de bore, c'est-à-dire un défaut
d'électrons. De cette façon ; la plaque de silicium
dopée positivement aura une charge globale positive.
​Dopage P grâce au bore

● 3.3.6. La jonction PN
En juxtaposant une plaque dopée P et une plaque dopée N on obtient une jonction
PN et donc une cellule photovoltaïque. La couche dopée N est la première exposée au soleil
: les photons qu’elle reçoit du soleil transfèrent leur énergie et vont arracher un électron à la
couche N par l’effet photoélectrique, créant un trou. Lorsqu’un électron vient reboucher le
trou près de la jonction PN, un champ électrique se crée et repousse les électrons vers la
couche dopée N et les trous vers la couche dopée P : en reliant les couches dopées N et P,
on obtient alors un mouvement continu d’électrons et donc un courant électrique.
Toutes les cellules composant le panneau sont alors mises en série, qui permet aux
tensions de s’additionner, ainsi qu’en parallèle pour additionner les courants.

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● 3.3.7. Les caractéristiques d’un panneau solaire (Icc et Voc)


- Tension en circuit ouvert et courant de court-circuit
Le panneau solaire est l’association de cellules solaires individuelles, ainsi, sa
caractéristique I(V) est directement liée à la caractéristique de sa cellule solaire de base. La
tension présente dans le panneau solaire ou la cellule lorsqu’aucun courant ne circule est
appelée la tension en circuit ouvert : Voc. Dans le cas inverse, le courant présent dans le
panneau solaire ou la cellule lorsqu’aucune tension n’est présente est appelé le courant de
court-circuit : Icc.

- Tension et courant à puissance maximale


Dans ces deux cas particuliers (Voc et Icc), aucune puissance n’est extraite du
panneau solaire. Ainsi, on appelle point de puissance maximale la meilleure combinaison du
courant et de la tension. À ce point, la tension est alors appelée tension à puissance
maximale ( V pmax ) et le courant est appelé courant de puissance maximale ( I pmax ). Le point
de puissance maximale permet de déterminer le rendement nominal du panneau
photovoltaïque et la puissance en ce point est exprimée en Wc (Watt Crête). Ce point n’est
atteint que lorsque le panneau solaire est exposé dans les conditions STC (Standard Test
Conditions).

- Tension nominale
La tension nominale ne désigne pas les tensions délivrées par les panneaux. Elle
indique simplement si le panneau solaire convient à un système de batteries de 12V ou 24V,
les batteries servant à stocker l’énergie électrique produite.

● 3.3.8. Les facteurs influant sur un panneau solaire

La Terre reçoit en moyenne chaque année 170 MW/m​2 sur sa surface. Cependant,
les panneaux solaires ne sont pas encore capables de récupérer la totalité de cette énorme
quantité d’énergie délivrée grâce au rayonnement du soleil. L’objectif pour l’Homme étant
logiquement d’augmenter un maximum ce rendement, intéressons-nous donc aux différents
facteurs influents sur le panneau solaire.

- Le positionnement
Le positionnement du panneau
solaire joue un rôle clé dans l’obtention d’un
rendement convenable. Ce positionnement
dépend dépend de l’angle d’incidence des
rayons solaires sur le panneau ainsi que
l’orientation du panneau.

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- Le matériau utilisé
La différence de matériau et de qualité entre deux panneaux solaires est un facteur
important dans la modification du rendement. Pour les matériaux les plus efficaces, le
rendement peut aller jusqu’à plus de 17% alors que pour des matériaux moins efficaces, le
rendement peut s’abaisser jusqu’à moins de 10%.

- La température interne de la cellule photovoltaïque


La température interne de la cellule photovoltaïque est
un enjeu important pour le rendement. En effet, il a
été constaté que les cellules peuvent perdre jusqu’à
4% de leur puissance par degré de plus supérieur à la
température nominale de la cellule.
D’après ce graphique, on observe donc qu’une
augmentation de température implique une
augmentation de l’intensité pour une tension faible. À
l’opposé, une augmentation de température implique
une diminution assez
conséquente de l’intensité pour une tension élevée, ce
qui influe fortement sur la puissance produite et donc
le rendement du panneau solaire.
En plus des conséquences sur les caractéristiques de
base du panneau solaire (intensité et tension), une
température trop élevée peut présenter des effets très
néfastes sur l’état du panneau solaire : micro-ruptures entre les cellules, corrosion des
parties conductrices des cellules ou encore accélération du vieillissement des cellules.

- L’exposition à l’ombre
La présence de l’ombre sur les panneaux photovoltaïques implique une perte
d’énergie reçue par la cellule. Or lorsqu’une cellule photovoltaïque est ombragée, elle
devient l’équivalent d’une résistance et consomme ainsi l’énergie produite par les cellules
voisines. De plus, cette consommation d’énergie fait augmenter la température interne du
panneau, ce qui est un facteur néfaste au bon fonctionnement de l’appareil. Ainsi, lors de la
pose du panneau solaire, il est important de prévoir les éventuelles zones d’ombres créées
par les infrastructures des environs afin d’éviter une diminution importante du rendement et
une détérioration accélérée du panneau photovoltaïque.

- Les pertes internes du système


Chaque panneau photovoltaïque possède des défauts qui lui sont propres et qui le
différencient donc des autres. Dans chacun d’eux, il existe des pertes diverses liées au
système. Parmi elles, on trouve les chutes de tension dans les câbles, ce qui peut entraîner
une perte de 1% de la puissance disponible. Les connexions entre les différents modules
photovoltaïques sont aussi des éléments du système à l’origine de pertes : jusqu’à 3% de la
puissance disponible. L’onduleur, qui permet de transformer le courant continu en courant
alternatif est lui aussi un élément à l’origine d’importantes pertes : jusqu’à 6% de la
puissance.

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Tous ces défauts affectant la production d’énergie montrent que les panneaux
photovoltaïques ne sont pas parfaits, et l’obtention d’un rendement maximal doit
probablement passer par l’amélioration des composants et la diminution des pertes.

3.4. La fabrication d’un panneau solaire

Attachons-nous ensuite à comprendre comment sont fabriqués les panneaux


solaires. Nous allons nous concentrer sur la fabrication des panneaux solaires à base de
silicium car ce sont les panneaux solaires les plus courants et les plus utilisés.

● 3.4.1. Matières premières


La silice, matériau principal de la fabrication de panneaux solaires se trouve très
facilement sur Terre. En effet, il s’agit du deuxième élément le plus présent sur notre
planète. Ce même élément que l’on peut trouver dans le sable ou certaines roches par
exemple1.

● 3.4.2. Obtention de lingots de silicium


La silice ayant été extraite, l’étape suivante consiste à obtenir des lingots de silicium.
Pour ce faire, les morceaux de roches sont placées dans un four à arc2.
On place également dans ce four des matériaux carbonés qui agiront comme
réducteurs dans la réaction de réduction suivante :
S iO2 (s) + C(s) → Si(l) + 2 CO(s)
Ce procédé nous permet d’obtenir du silicium de grade métallurgique MG-Si,
c’est-à-dire du silicium avec une pureté comprise entre 98 et 99 %. Ce niveau de pureté
n’étant pas assez élevé, l’obtention d’un silicium de grade solaire SoG-Si ou de grade
électronique EG-Si, sera donc nécessaire.
Le procédé le plus populaire pour réaliser cette étape est le procédé Siemens. Ce
procédé, bien que très énergivore, permet d’obtenir un silicium d’une pureté de 99,9999 % ​et
s’effectue selon l’équation de réaction suivante :
S i + 3HCl → SiHCl3 + H 2
Le trichlorosilane ainsi obtenu est ensuite vaporisé et injecté dans un réacteur
Siemens avec de l’hydrogène afin de ré-obtenir du silicium :
H 2 + SiHCl3 → S i + 3 HCl
Maintenant que nous avons obtenu un silicium de pureté très élevé, nous pouvons
maintenant passer à sa cristallisation en lingots. L’étape de cristallisation est une étape très
importante car elle nous permet de choisir le type de lingots que nous allons obtenir : des
lingots monocristallins, des lingots polycristallins/multicristallins ou encore des lingots de
silicium amorphe3.
Le panneau solaire utilisé dans nos expériences a été fabriqué à partir de silicium
monocristallin, nous nous pencherons donc plus sur les procédés permettant d’obtenir ce
genre de lingots.

1
détails en annexe
2
illustration d’un four à arc en annexe
3
Détails en annexe

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Il existe différentes techniques de cristallisation des lingots de silicium


monocristallins, cependant, nous nous intéresserons plutôt aux procédés dits de tirage de
Czochralski et de tirage Float Zone.
Le procédé de Czochralski4 est une méthode inventé par le chimiste polonais du
même nom afin d’étudier la cristallisation des métaux. Dans ce procédé, le silicium est
maintenu dans un état de fusion dans un creuset chauffé par des bobines conductrices
parcourues par un courant haute-fréquence. Après avoir obtenu une température stable, un
germe monocristallin est mis en contact avec la surface du silicium en fusion. Ce germe est
ensuite rétracté, et le silicium en fusion est refroidit et cristallise au contact du germe, d’où le
nom de tirage.
Afin de produire un lingot de silicium monocristallin, la méthode de tirage Float Zone5
a besoin d’un lingot de silicium multicristallin très pur afin de fonctionner. Ce lingot est
ensuite passé dans un anneau à induction qui fait fondre localement le silicium. Un germe
monocristallin est placé à l’une des extrémités du lingot qui va passer plusieurs fois à travers
l’anneau à induction. L’avantage de cette technique est qu’au fur et à mesure des passages
à travers l’anneau à induction, les impuretés, non-solubles dans le silicium liquide, remonte
vers le silicium encore solide. La méthode de tirage Float Zone produit donc des lingots de
silicium plus pauvres en impuretés que l’autre procédé, vu précédemment. Cependant, cette
méthode a l’inconvénient de produire des lingots de formes cylindriques, très peu adaptés
donc pour le remplissage des modules photovoltaïques.

● 3.4.3. Obtention des wafers


Nous avons maintenant des lingots de silicium de qualité solaire/électronique. Il nous
faut donc maintenant les transformer en wafers, une tranche très fine de silicium, afin de
pouvoir remplir nos cellules photovoltaïques. Les lingots sont donc découpés en fines
tranches d’environ 300 µm d’épaisseur. Afin d’obtenir des feuilles de si faible épaisseur sans
trop de perte on utilise donc une scie à fil. Cette méthode de découpage possède un taux de
perte bien inférieur aux autres méthodes utilisées.

● 3.4.4. Le dopage
Une des propriétés du silicium est qu’il est semi-conducteur, comme expliqué
précédemment.
Afin d’amplifier le courant électrique ainsi obtenu, on utilise le dopage. Cette
méthode consiste à introduire entre les atomes de silicium des impuretés, ces impuretés
étant des atomes d’azote et des atomes de bore, afin de créer un déficit d’électrons pour le
bore, ou un excès d’électrons pour l’azote comme vu précédemment.
Il existe trois méthodes de dopage d’un matériau semi-conducteur :
- Le dopage par diffusion
- Le dopage par croissance épitaxiale
- Le dopage par bombardement ionique6

4
schéma du procédé de Czochralski en annexe
5
schéma du procédé de tirage Float Zone en annexe
6
Ces méthodes de dopage seront expliquées en annexe

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● 3.4.5. Assemblage des modules

L’obtention des wafers n’est pas la dernière étape dans la fabrication de panneaux
solaires. En effet, il nous faut encore assembler ces wafers avec d’autres composants afin
d’obtenir des cellules photovoltaïques capables de convertir l’énergie solaire photovoltaïque
en énergie électrique.
Cette étape s’appelle l’encapsulation et elle permet aux cellules nouvellement créées
d’être, non seulement associées entre elles afin d’être utilisées à des tensions et courants
pratiques, mais aussi de devenir résistantes aux différentes intempéries auxquelles elles
pourraient faire face7.
Une fois encapsulées, les cellules sont ensuite soudées entre elles par des rubans
métalliques. Ces cellules sont ensuite passées dans un laminateur. Cette machine aura pour
but d'affiner les modules obtenus en retirant l'air résiduel contenu dans ces derniers.
La dernière étape consiste à lier de manière permanente les différents composants
des modules photovoltaïque. Cette ultime étape se déroule toujours dans le laminateur à
une température de 156°C. La réaction se produisant alors est la polymérisation de l'EVA
qui permet, comme dit précédemment, de lier de manière permanente les composants du
module photovoltaïque.
Après avoir coupé l'excédent de matière, les modules sont prêts à être vendus.

7
Schéma de l’encapsulation d’une cellule photovoltaïque en annexe

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4. L’aspect expérimental8

Nous avons réalisé nos expériences sur le toit de l’INSA, encadrés par M. Abdul
Aziz. Nous avons eu du mal à trouver un midi ensoleillé pour nos expériences. La 1e
session, le 30 mai, fut très nuageuse tandis que lors de la 2e session nous avions quelques
éclaircies cependant nous n’en avons pas eu suffisamment pour refaire toutes nos
expériences sous un temps ensoleillé. Nous nous sommes concentrés sur l’expérience 3
surtout lors de la 2e session.

Matériel à disposition :
- un panneau photovoltaïque monocristallin - régulateur
- des fils électriques - tournevis
- pinces crocodiles - une lampe 220V
(- un interrupteur) - 2 lampes 12V
- un ampèremètre - batterie 12V
- un voltmètre - un solarimètre
- une boussole (avec notre téléphone) - un support orientable
- un convertisseur (convertit 12V(courant continu) en 240V(courant alternatif))

● Expérience 0 : fonctionnement du panneau solaire

But​ : Vérifier le fonctionnement du panneau solaire

Protocole : ​On place le panneau solaire avec l’orientation et l’inclinaison théorique optimale
(Sud - 35°). Puis on réalise les branchements nécessaires suivant le schéma ci-dessous.
Dans un premier temps, on utilise une lampe 12V puis 2 lampes 12V en série puis en
parallèle sans utiliser le convertisseur; et enfin une lampe 220V en incluant un convertisseur
pour cette dernière.

Résultat :
Notre lampe 12V, nos 2 lampes 12V en série et ensuite en parallèles ainsi que la lampe
220V se sont bien allumées.

Expérience 1: Orientation

But​ : Vérifier l’orientation optimale pour le rendement du panneau solaire


(Nord/Sud/Est/Ouest). En théorie, l’orientation optimal est le sud.

Protocole​ : Afin de trouver la meilleure orientation du panneau, nous allons dans un premier
temps incliner le panneau solaire à 30° environ (meilleur inclinaison théorique), puis mesurer
l’intensité lumineuse avec le solarimètre et la tension obtenue pour 4 orientations différentes:
Nord, Sud, Est et Ouest. On pourra ainsi déterminer l’orientation qui permet d’obtenir un
rendement optimal.

8
les schémas et photos de montage sont en annexe

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16

Résultat​:
Orientation Nord Est Sud Ouest

ensoleillement (W/m²) ​jour nuageux 207 198 266 221

Analyse:​ On obtient bien un meilleur rendement avec une orientation Sud. Ce qui confirme
la théorie.

● Expérience 2 : recherche de l’inclinaison pour le meilleur rendement

But ​: montrer l’importance de l’angle d’inclinaison dans le rendement ainsi que trouver le
meilleur angle d’inclinaison qui permet au panneau solaire de fournir son meilleur
rendement.

Protocole ​: ​On oriente le panneau en direction du sud, direction qui correspond à la


direction optimale d’ensoleillement. Mesures prises au milieu du panneau.
Prise régulière de mesures avec le solarimètre pour relever l’intensité lumineuse.
Variation de l’angle d’inclinaison (α) entre 15 et 90°, tous les 15°. Comparaison avec les
résultats théoriques : rendement maximal pour une inclinaison de 30°.

Résultat :
Angle 15 30 45 60 75 90

ensoleillement (W/m²) ​jour nuageux 214 266 209 184 167 129

Analyse : ​On obtient bien un meilleur ensoleillement dans le cas d’une inclinaison à 30°.

● Expérience 3 : vérification des caractéristiques du panneau solaire (Voc et Icc)

But​: on souhaite vérifier les valeurs de la tension en circuit ouvert (Voc) et du courant en
court circuit (Icc) données par le constructeur. (Voc = 22.548 V et Icc = 5.792 A).
La mesure de ces valeurs nécessite 2 mesures différentes puisque l’un se mesure en circuit
ouvert (Voc) et le second en circuit fermé.

Protocole:
Nous réaliserons ces mesures avec le panneau solaire orienté avec la meilleure inclinaison
déterminée par l’expérience 1 et 2. Le solarimètre devra être utilisé pour déterminer
l’éclairement énergétique en fonction du temps au moment où seront réalisées les mesures
sur le panneau.
Pour les 2 manipulations suivantes, le panneau solaire sera orienté Sud et incliné à 30° pour
un rendement souhaité le plus optimal.

- 1e manipulation​ : Mesure de la tension en circuit ouvert

STPI/P6/2018 - #35
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Nous branchons en parallèle du panneau solaire un voltmètre pour mesurer la tension.


- 2e manipulation :​ Mesure du courant en court circuit
Nous branchons le panneau solaire en série avec un ampèremètre de sorte à avoir un court
circuit et de pouvoir mesurer l’intensité avec l’ampèremètre

Résultat :
jour nuageux jour ensoleillé

ensoleillement (W/m²) 338 1040

Tension en circuit ouvert (​Voc​) 20.78V ​(7,85%) 22.1V ​(1.98%)9

Intensité en court circuit (​Icc​) 0.15A ​ (97,41%) 5.28A ​(8.84%)10

ensoleillement 338 350 376 413 518 600 800 1040


(W/m²)

Icc 0.15 1.23 1.28 2.03 2.60 3.25 4.81 5.28

Analyse :
Dans le cas d’un ensoleillement à 1040 W/m² proche des conditions STC (1000 W/m²,
25°C), les caractéristiques du panneau données par le constructeur sont vérifiées (les écarts
relatifs sont faibles).

9
écart relatif avec la valeur théorique : Voc(th)=22.548V
10
écart relatif avec la valeur théorique : Icc(th)=5.792A

STPI/P6/2018 - #35
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De plus, observe que plus l'ensoleillement est faible,


plus l’intensité du courant en court circuit est faible.
Tandis que la tension diminuera aussi mais très peu.

Nos résultats expérimentaux sont cohérents avec la


théorie. En effet sur le graphique théorique ci-contre, on
voit que le courant en court circuit augmente
proportionnellement avec l'ensoleillement tandis que la
tension en circuit ouvert varie très peu.

● Expérience 4 : effets de l’ombre sur le rendement

But​: On veut montrer que le rendement est fonction de la surface ensoleillée, c’est à dire
que plus le panneau est ombragé, moins sa production est efficace.

Protocole​:
On mesure la surface du panneau. On relève les valeurs d’intensité, de tension et
d’éclairement, grâce à l’ampèremètre, au voltmètre et un solarimètre, à chaque fois qu’on
cache la 1e cellule d’une ligne de plus, jusqu’à avoir recouvert la 1e cellule de chaque
lignes. (En effet, il n’est pas nécessaires de cacher chaque cellule d’une ligne car elles sont
en série et donc en cachant une cellules toute la ligne est court-circuitée).

Résultats et Analyse : ​On peut alors calculer la puissance électrique, la puissance


lumineuse et le rendement :
- Pelec = intensité * tension
- Plumi = éclairement * surface du panneau
- Rendement = P_elec / P_lumi
dimension du panneau : 116 x 51
surface du panneau : 5 916 cm² = 0.5916 m²

nb lignes Intensité Tension Eclairement Pelec Plumi Rendement


avec 1e (A) (V) (W/m²) (%)
cellules
cachées

0 1.8 20.7 340 37.26 201.14 18

1 0.1 19.3 339 1.93 200.55 0.96

2 0 0 0

3 0 0 0

STPI/P6/2018 - #35
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On observe que lorsque nous cachons la 1e cellule de la 1e ligne, le rendement est


quasi nulle, et lorsque nous le faisons avec la 2e pis la 3e ligne en plus, l’intensité est nulle
et donc le rendement aussi. Ainsi, l’ombre joue beaucoup sur le rendement d’un panneau
solaire.
Cependant, il est important de noter que nous avons fait cette expérience sous un temps
nuageux, avec un temps ensoleillé nous aurions peut être eu une valeur d’intensité
légèrement différente de 0 mais elle serait proche de 0 quand même et serait toujours de
plus en plus petite en cachant les lignes au fur et à mesure.

5. L’étude de cas : centrale solaire de Veules les Roses11

Nous avons visité la centrale solaire photovoltaïque de Veules les Roses le 31 Mai
2018 à 15h. Cette centrale se trouve à une heure de Rouen.
C’est une centrale installée sur 11 hectares comportant 21 400 panneaux solaires
polycristallins pour une capacité de production de 5 021 kWc. Elle produit environ 600 MWh
sur l’année ce qui correspond à la distribution d’électricité pour environ 1 500 foyers.
Elle a été raccordée au réseau public d’ERDF le 7 octobre 2011.
La centrale est gérée par le groupe allemand Leonidas. Elle possède un contrat
d’achat avec EDF sur 20 ans depuis 2011, l’année de sa mise en fonctionnement. Ce
dernier rachète l’électricité produite par le site pour environ 40 centimes le kWh.
Cependant, la centrale utilise tout de même directement sa production pour sa
propre consommation d’électricité.
L’installation a coûté environ 13 Millions d’euros. Son amortissement initial prévu
était de 7 à 8 ans. Et aujourd’hui, grâce à un prix de rachat négocié étant plutôt élevé d’EDF,
la centrale est déjà rentabilisée.
L’installation est implantée sur un ancien terrain militaire de la seconde guerre
mondiale. Ce terrain comportait un bunker qui a été transformé et aménagé pour être le
bâtiment comportant les salles des onduleurs, des transformateurs, la salle de
monitorisation. Son avantage est qu’il est enfoncé dans le sol, c’est à dire que le toit est au
niveau du sol; ainsi la température est plus fraîche ce qui permet de contrebalancer avec la
chaleur produite par les onduleurs et transformateurs.

● Le fonctionnement de la centrale
On pourrait à priori penser que installer une centrale solaire en Normandie n’est pas
un choix très optimal. Cependant si, la centrale est situé sur la côte normande au dessus
des falaises; ce qui lui permet de recevoir un brise régulière qui permet de refroidir les
panneaux solaires. Cela n’est pas négligeable car en cas de températures trop élevées, le
panneau aura un moins bon rendement de production. Ainsi, ce vent marin permet d’éviter
les pertes énergétiques.
La centrale fonctionne en continu avec ses 21 400 panneaux reliés en série. Ces
panneaux sont regroupés par blocs et chaque bloc est relié à une boîte de jonction.
L’installations compte 137 boîtes de jonction qui permettent la mise en parallèle des chaînes
photovoltaïques et disposent d'un pouvoir de coupure et de sectionnement ainsi qu'une

11
illustration de notre visite en annexe

STPI/P6/2018 - #35
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protection contre les surtensions (parafoudre). L’énergie produite par les panneaux solaires
passe par les boîtes de jonction et est ensuite dirigé vers l’un des 9 onduleurs 500kW12 du
site. Les onduleurs transforment la tension continue des panneaux solaires en tension
alternative 220V. Ensuite, cette tension est dirigée vers l’un des 5 transformateurs qui
transforment le 220V en une tension HTA soit 20 000V pour que cette électricité soit envoyé
directement après sur le réseau EDF. L’énergie produite n’est pas stockée sur le site, elle
est directement envoyé sur le réseau après ce traitement.
Une seule personne est régulièrement sur le site, le responsable qui nous a fait
visiter. Cependant, il n’est pas chaque jour sur le site. Il peut être amené à travailler sur
d’autres centrales comme celle près d’Angers ou en Belgique.
Il peut également travailler de chez lui pour faire ses papiers administratifs, ses rapports. En
effet, il n’a pas besoin d’être constamment sur le site, via son smartphone ou son ordinateur,
il a accès en temps réel aux données de production mais aussi il peut savoir le moindre
incident et son emplacement sur le site.

● L’entretien de la centrale
La centrale subit 2 maintenances par an de 2 semaines réalisées par 3 personnes.
Les techniciens contrôlent les boîtes de jonction, vérifient les intensités de court circuit (Icc)
des panneaux, les tensions. Ils vérifient également l’état du panneau solaire, son étanchéité
notamment…
Le terrain est recouvert d’herbes. L’entretien de la végétation est fait à l’aide de
moutons. La centrale “offre” le terrain à un berger local qui peut ainsi venir faire manger ses
moutons tandis que la centrale n’a pas à tondre.

Nous avons demandé s’il était déjà souvent arrivé de changer des panneaux solaires
détériorés. Il n’y en a eu que très peu. Le responsable nous a parlé d’un panneau changé
car il avait été frappé par un caillou. Celui avait dû être projeté par un engin agricole du
champ à côté. Mais, en général, il est vraiment rare de changer des panneaux.

● Conclusion de l’étude de cas


Cette visite nous a permis de vraiment voir une utilisation conséquente des
panneaux solaires photovoltaïques. Nous avons été impressionné par la taille des
transformateurs et des onduleurs présents sur le site. En effet, l’onduleur utilisé durant nos
expériences était ridiculement petit comparé aux onduleurs 500kW.
Nous avions en tête avant la visite
qu’il y aurait plus de personnes présentes
sur le site mais finalement ce n’était pas le
cas. Une centrale (du moins de cette taille)
n’a pas besoin d’un entretien important
chaque jour, ni d’être surveillé directement
sur le site. Nous avons pu voir qu’on pouvait
tout voir à distance : les données des
performances, les dysfonctionnements...

12
La fréquence de ces onduleurs est 3 MHz ce qui produit un son très aigu, très fort. Nous ne
sommes restés dans la salle des onduleurs que très peu de temps car ce bruit était très désagréable.

STPI/P6/2018 - #35
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6. Conclusions et perspectives

L’énergie solaire photovoltaïque est une des solutions renouvelables pour la


production d’électricité. L’utilisation de cette énergie suit depuis plusieurs années une
croissance importante. Sa source, le soleil, est quasi-inépuisable et disponible gratuitement
pour tous.

Grâce à ce projet, nous avons pu acquérir des connaissances sur les procédés liés à
cette énergie et le fonctionnement d’un panneau solaire grâce à des recherches théoriques
et les explications de notre professeur Monsieur Jamil Abdul Aziz. La réalisation
d’expériences, sur un panneau solaire monocristallin, nous a permis de voir concrètement le
fonctionnement d’un panneau et de ne pas seulement nous arrêter à un simple travail de
recherches théoriques.
De plus, la visite de la centrale solaire de Veules les Roses nous a permis de voir
concrètement une installation conséquente de production d’électricité par cette énergie
solaire photovoltaïque. Nous avons réellement pu voir la connexion des panneaux solaires,
le traitement de l’énergie produite pour arriver à produire de l’électricité grâce notamment
aux onduleurs (qui sont bien plus gros que notre onduleur utilisé lors de nos expériences) et
aux transformateurs.

D’autre part, ce projet nous a permis d’appréhender un vrai travail de groupe car
c’était la première fois que nous avions un projet aussi conséquent à réaliser à 6. Nous
avons dû nous organiser en nous répartissant les tâches à réaliser, donner un compte rendu
de nos avancées chaque semaine à notre professeur et en respectant un cahier des
charges prédéfini par Monsieur Abdul Aziz.

En perspective de développement du projet, il serait intéressant d’étudier la chaleur


produite par un panneau solaire, qui serait une énergie intéressante à récupérer puisqu’un
panneau produit plus de chaleur (85%) que d’électricité (15%). Ce système se développe
actuellement, ce sont les panneaux solaires hybrides.

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7. Annexes
7.1. Impact environnemental

● 7.1.1. Fabrication : Coût énergétique et matériel

Entre les matériaux bruts et le panneau photovoltaïque sur le toit d’une maison, il se
passe beaucoup d’étapes dont chacune a un coût énergétique : Le raffinage du silicium
nécessite une fusion et une purification chimique ou métallurgique. Ce raffinage compte
pour plus de 40% de la dépense énergétique. La fabrication des cellules et l’assemblage
des modules demande des procédés mécaniques comme le sciage. Le transport des
panneaux, venants souvent de Chine, nécessite l’utilisation de cargos qui consomment du
carburant. L’installation du panneau sur le toit requiert l’utilisation de système de support et
de raccordement ainsi que de composants électroniques. Tous ceux-ci ont également eu un
coût énergétique.
Mais les autres sources d’énergie comme les centrales nucléaires ont également
besoin d’énergie pour être fabriqué.De plus, les processus industriels s’améliorent chaque
année et l’empreinte GHG (quantité de gaz à effet de serre produite durant la création d’un
produit) diminue : En 1986 elle atteignait 409 gCO2-eq kWh−1 pour des systèmes
photovoltaïques mono-Si, en 1992, 143g CO2-eq kWh−1 pour des systèmes poly-Si et en
2016, autour de 20g CO2-eq kWh−1 pour des systèmes poly-Si, et autour de 25g CO2-eq
kWh−1 pour des systèmes mono-Si.
On peut l’observer facilement sur ce graphique :

De plus, les panneaux nécessitent des terres rares et minerais en quantité limitée sur
Terre comme l’argent le bore ou le phosphore. Mais une très faible quantité suffit pour
produire énormément de panneaux solaires. On pourrait cependant se poser la question du
tarissement pour le silicium mais celui-ci est le deuxième élément le plus abondant de la
croûte terrestre après l’oxygène, il ‘suffit’ juste de le purifier.

STPI/P6/2018 - #35
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● 7.1.2. Retour sur investissement énergétique

On vient de voir que l’empreinte carbone de création des panneaux solaires diminue
au fur et à mesure des années.
De plus la durée de vie des panneaux est de plus en plus longue, dans les années
1980 on parlait de 25 ans et aujourd’hui on dépasse bien la trentaine d’années avec des
prévisions parlant d’au moins 40 ou 50 ans de vie. A titre d’exemple, dans les années 90, la
société Solstis offrait 10 ans de garantie et elle en donne maintenant 25. Il ne faut
cependant pas oublier que la puissance des installations diminue au cours du temps même
si cette diminution est assez faible (entre 1% par an pour des anciens panneaux et 0.05%
par an dans les bonnes conditions pour des panneaux récents). Les onduleurs voient
également leur durée de vie prolongée à chaque nouvelle version même si celle-ci reste
en-dessous de celle des panneaux solaires, on parle en général d’une dizaine d’année de
vie.
Enfin les panneaux solaires sont de plus en plus efficaces, notamment grâce à
l’utilisation de nouveaux matériaux.
Tout cela fait que le retour sur investissement énergétique (EROI ou EROEI en anglais) est
de plus en plus élevé pour le photovoltaïque. L’EROI des énergies fossiles est quant à lui en
nette diminution.

● 7.1.3. Recyclage des panneaux solaires

En 2012, l’Union Européenne a annoncé une directive sur la collecte et le recyclage


des panneaux photovoltaïques en fin de vie : les fabricants ou importateurs de panneaux
photovoltaïques doivent, ​selon le principe du pollueur-payeur, collecter et recycler les
panneaux solaires selon les taux de collecte et les objectifs de recyclage imposés par la
directive.
L’organisme européen PV Cycle collecte des panneaux solaires usagés pour les
faire recycler. Bertrand Lempkowicz, directeur de la communication de PV Cycle annonce
“On peut recycler un panneau à 100 %, tout dépend de l'intérêt économique. Nous ouvrirons
en mars prochain une usine pilote en partenariat avec Veolia dans les Bouches-du-Rhône.
Notre objectif est d'y retraiter 98 % des matériaux qui composent les panneaux”.
L’association a pour objectif de recycler d’ici à 2020 85% des panneaux solaires
français. Les principaux composants d’un panneau sont facilement recyclable : le verre et
l’aluminium qui composent le cadre, soit plus de 75% du panneau, sont recyclable à l’infini.
Les autres matériaux sont plus ou moins facilement recyclables mécaniquement puis
chimiquement.

STPI/P6/2018 - #35
24

7.2. Économie et politique

● 7.2.1. Aspect financier du point de vue des clients

Comme on peut le voir sur le graphique suivant, le prix par Watt-crête est en baisse
constante : de presque 100 USD en 1975 il est passé à environ 0.6 USD en 2015, sans
compter l’inflation. Selon la loi de Swanson, on observe que le prix d'une cellule
photovoltaïque tend à chuter de 20 % lorsque la capacité de production mondiale de cellules
double. Ces baisses de prix s’expliquent tant par la recherche, l’amélioration des techniques
de production que par la concurrence industrielle, principalement impulsé par le marché
chinois (après 2005). Cependant cela correspond aux prix sans pose ni équipements. Si un
particulier américain veut installer des panneaux solaires pour une puissance totale entre 5
kW et 10 kW sur son toit, il pourra compter sur environ 3 USD par Watt-crête, équipement
(batteries, support...) et pose compris. Ce prix décroît plus la puissance de l’installation est
grande.

Au sujet du retour sur investissement économique (ROI), en admettant un


amortissement sur 20 à 25 ans, le particulier avec son panneau à 3 USD/Wc peut espérer
vendre à 0,20 USD/kWh. Au niveau européen, les pays où le prix de l’électricité et/ou
l'ensoleillement sont élevés, ont atteint la parité réseau à partir de 2013, c’est à dire qu’elles
peuvent vendre leur énergie à des prix égaux voire inférieurs à celle provenant d’autres
sources d’énergie comme le charbon ou l’éolien. Au niveau français, elle est atteinte dans le
sud du pays et bientôt dans le reste du pays.

● 7.2.2. Aspect financier du point de vue des fabricants

En 2012, l'industrie photovoltaïque employait directement environ 435 000 personnes


dans le monde et près d’1 000 000 indirectement. L’EPIA prévoit la création d’un nouveau
million d’emplois dans ce domaine d’ici 2020.
En 2015, la Chine comptait 7 des 10 plus grands fabricants avec à la tête du
classement Trina Solar qui a produit plus de 5 GWc de panneaux cette année là.

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Dès 2012, l’industrie chinoise a été accusé de dumping (vente à des prix bien
inférieurs à ceux des pays importateurs) et de vouloir, avec l’aide du gouvernement chinois
arriver à un quasi-monopole du marché mondial. Les Etats-Unis et l’Europe ont donc décidé
d’augmenter les taxes douanières et de fixer des prix minimum. En 2016, 403 du secteurs
ont réclamé à la Commission Européenne l’abandon des mesures antidumping, soutenu
par SolarPower Europe et des ONG comme Greenpeace et WWF, estimant qu'elles nuisent
au développement du photovoltaïque en Europe.

● 7.2.3. Politique française sur le photovoltaïque

Voici ce qu’annonce Macron dans son programme électoral au sujet des énergies et
particulièrement de l’énergie solaire :
- sortir la France des énergies fossiles et interdire l’exploration des gaz de schiste,
- tenir l’objectif de 32% en termes d'énergies renouvelables,
- doubler d’ici à 2022 la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque en encourageant
l’investissement privé et en simplifiant les procédures de déploiement des énergies
renouvelables,
- investir dans la recherche et le développement des opérateurs sur le stockage de l’énergie
et les réseaux électriques intelligents.

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7.3. Recherches actuelles et enjeux

Le développement futur de l’énergie photovoltaïque est difficile à prévoir puisque le


développement de ces dernières années à dépasser les attentes. On peut encore
légitimement penser que le développement de cette énergie renouvelable continuera son
essors dans les années prochaines.
Nous avons vu précédemment les 3 types de cellules de panneaux principalement
utilisés. Mais certaines cellules en cours de développement sont susceptibles d’arriver sur le
marché bientôt.
On pourrait trouver des ​cellules tandem multi-jonction ​qui sont composées d’une mince
couche de silicium amorphe sur des cellules de silicium cristallin. Elles ont un meilleur
rendement du fait d’un plus large spectre d’absorption de la lumière mais elles sont plus
chères à produire.
Il existe aussi des ​cellules semi conducteur CIGS ​qui utilisent un mélange de métaux,
semi-conducteurs, tels que : le cuivre, indium, sélénium, gallium; à la place du silicium, qui
forment le composé chimique CIGS ( ​copper indium gallium selenide ​: séléniure de cuivre,
d'indium et de gallium), en couche mince, ce qui permet une diminution du coût de
fabrication.
De plus, les ​cellules photovoltaïques organiques ont leur couche active constituée de
molécules organiques. Elles devraient arriver sur le marché d’ici la fin de la décennie. Elles
ont été développé dans le but de réduire le coût de l’électricité photovoltaïque par le faible
coût des semi-conducteurs organiques. Elles ont pour objectif d’être plus fines, flexibles,
plus faciles et moins à produire. En laboratoire, en 2013, elles ont atteint leur rendement
record qui est de 12% contre 14% pour les cellules à colorant.
D’autres études sont aussi en cours de développement :

● 7.3.1. Multijonction PN
Le procédé de multijonction PN permet de parer à une partie des pertes du
rayonnement solaire décrites en partie ​3.3.3 : une cellule multijonction met en empilement
plusieurs cellules photovoltaïques qui vont chacune traiter une partie différente du spectre
solaire. La première jonction est constituée de Gallium-Indium-Phosphide, elle s’occupe de
la partie ultraviolette du spectre ; la deuxième, où le Phosphide est remplacé par de
l’Arsenide, du spectre visible ; et la dernière, composée de Germanium, de la partie
infrarouge.

● 7.3.2. Rayonnement solaire


Le rendement d’un panneau solaire banal basé sur
des jonctions PN est relativement faible : entre 10% et
18%. Une partie des pertes s’explique par l’étude du
spectre solaire.
Ce schéma montre l’exploitation du spectre solaire
hors atmosphère par une photopile de Silicium. La
zone A est associée à l’énergie des tous les photons
qui ne seront pas absorbés (environ 23,5%). La zone
B désigne l’énergie en excès des photons qui ne sera

STPI/P6/2018 - #35
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pas utilisée car supérieure à l’énergie de gap du Silicium (environ 33%). A cette explication
s’ajoutent d’autres sources de pertes comme la part du flux solaire qui n’atteint pas le
panneau, ou des propriétés propres au panneau comme sa surface (réflexion, capacité) : au
final, seuls 10 à 15% du spectre solaire est exploité.

● 7.3.3. Les cellules photovoltaïques CZTS


Un enjeu important dans le développement de nouvelles énergies est leur propreté.
Dans le domaine du photovoltaïque, les cellules CZTS (Cuivre-Zinc Etain Soufre) sont
particulièrement intéressantes car elles ne possèdent pas d’éléments chimiques toxiques ou
rares, ce qui est bénéfique sur le plan environnemental tant pour la propreté que pour
l’économie des ressources naturels.
Les cellules CZTS font partie de la famille des cellules photovoltaïques dites « fines » par
rapport à leur épaisseur de quelques microns, près de cent fois moins épais que les cellules
à base de Silicium. La famille des cellules fines a l’avantage de pouvoirs s’utiliser sur tous
les supports : incurvés, transparents, et même en superposition d’autres matériaux.
Bien sûr les cellules CZTS ne sont pas parfaites puisqu’elles présentent un
rendement plus faible que les cellules standards. Mais le progrès n’arrête pas : en 2013,
l’équipe de L’Australian Centre for Advanced Photovoltaics constatait un rendement de 5,5%
; et de 6,6% en 2015. En Avril 2016, le rendement record est de 7,6% sur une cellule d’un
cm2. A noter que les cellules CZTS ont été créées en 1966 et avaient alors un rendement
de 2,3%. Ces avancées ont su convaincre certains groupes industriels comme Toyota, qui a
investi dans l’expérimentation et a réussi à obtenir un rendement de 9,1% sur des cellules
de 0,25 cm2.
La grande motivation autour de ces cellules propres et fines est qu’on estime qu’elles
pourraient un jour produire l’énergie du globe avec seulement 0,1% des ressources en
cuivre, zinc, étain et soufre présentes. Ces ressources ni rares ni toxiques encouragent
aussi la démocratisation du photovoltaïque en amenant une conscience écologique et en
réduisant les coûts de production.

● 7.3.4. Panneau solaire sans cadre, transparent ou coloré


Un des plus importantes critiques faites aux panneaux solaires est leur apparence.
C’est pourquoi les fabricants, depuis que les panneaux solaires ont atteint une assez bonne
efficacité et un bon prix, ont commencé à s’occuper du design.
Une vive critique esthétique des consommateurs portait sur le cadre des panneaux. Il existe
donc maintenant des panneaux ‘frameless’ soit sans cadre, ce qui donne un aspect plus
épuré et moderne aux installations.

STPI/P6/2018 - #35
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D’abord développés comme prototype au MIT jusqu’en 2013, les panneaux solaires
transparents sont en passe de devenir une réalité. Grâce aux ‘cadres’ entièrement ou
presque en verre, ces panneaux seront significativement plus résistants aux risques
d'incendie et à l'érosion.
Fin 2016, Tesla a présenté des panneaux solaires en forme et couleur de tuiles de
toit. Ils seraient normalement presque aussi efficaces que des panneaux solaires classiques
et auraient une durabilité bien meilleure que des tuiles de toits classiques. Mais leur prix est
élevé, plus de 5 fois plus cher qu’une installation solaire classique, et leur disponibilité
encore inconnue. D’autres sociétés, comme Sistine Solar, cherchent aussi à développer de
nouvelles formes et couleurs pour leurs panneaux solaires. Cette entreprise propose des
panneaux solaires qui peuvent se démarquer du toit par leur couleur pour attirer l’attention et
d’autres panneaux solaires plus discrets, plus proches des tons de couleurs du toit.

● 7.3.5. The duck curve


En 2008, une équipe de chercheurs du NREL (National Renewable Energy
Laboratory), aux Etats-Unis, ont publié une étude sur la croissance future de l’énergie
solaire dans le réseau électrique. Ils ont remarqué que la courbe journalière de la demande
en énergie était déformé en ‘duck curve’ si on soustrayait l’apport photovoltaïque. Dans le
graphique suivant publié par le CAISO (California Independent System Operator) (canard
ajouté par Vox), on peut voir que sans apport du PV (ce qui correspond au trait gris), il y a
une forte demande durant la matinée et un pic pendant la soirée.

Demande d’énergie en fonction de l’heure en Californie en 2012/2013


Malheureusement, le soleil ne suit pas cette demande et forme plutôt une courbe en
cloche centrée sur le midi solaire. C’est un problème majeur car si l’on veut utiliser l’énergie
provenant des panneaux solaires en milieu de journée, il faut ralentir les centrales
nucléaires, les centrales à charbon et autres, pour ne pas jeter de surplus d’énergie, et les
relancer très rapidement avant le pic de demande du soir. Cette manoeuvre de freinage
(voire d’arrêt) et d’accélération quotidienne reste encore dans des proportions mesurées
mais avec le temps et l’installation croissante de panneaux solaires, elle risque de poser
problème. En effet elle a un coût monétaire et en matières fossiles conséquent et elle
augmente les risques industriels.

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Selon les scientifiques derrière ces études, ce problème est le plus important de tous
les problèmes actuels au sujet des énergies renouvelables. Il y a bien sûr des solutions à
l’étude et/ou en déploiement mais aucune ne transcende encore. En voici les principales :
- avoir un réseau électrique international permettant à ceux chez qui il est 12h de fournir
l’électricité qu’ils ont en trop aux pays chez qui il est 20h. Mais cela nécessite des accords
internationaux risqués pour les pays et donc difficiles à mettre en place. De plus, à cause de
la méthode de transport actuelle de l’électricité (pylône et câble métallique), une partie de
l’énergie se dissipe entre la centrale électrique et les clients.
- stocker l’énergie de milieu de journée dans des batteries pour la ressortir le soir venu.
Cette méthode semble la plus prometteuse pour le futur mais actuellement les capacités des
batteries sont trop faibles et consomme des terres rares à leur fabrication (du lithium plus
particulièrement) . Il faudra donc attendre de nouvelles découvertes dans ce domaine. Une
autre méthode de stockage envisagée est de pomper l’eau des fleuves et rivières pour
regagner l’énergie par le biais des centrales hydroélectriques mais cela demande beaucoup
d’infrastructures et de maintenances.
- adapter la consommation à la production. Pour pousser le consommateur à plutôt
consommer en journée, une idée examinée est d’avoir des prix fluctuants avec la production
d’énergie. Avec l’avènement des voitures électriques, elles pourront par exemple attendre le
pic solaire pour se recharger. Ou alors si un consommateur veut faire tourner sa machine à
laver, il sera moins enclin à le faire le soir pour garder une facture raisonnable. Cette
solution a bien sûr des limites, la société humaine s’est habitué à un apport permanent
d’électricité dont il lui serait difficile de se séparer.
- contrebalancer l’énergie photovoltaïque par l’énergie éolienne. Comme on peut le voir dans
le graphique suivant, la courbe en noir, correspondant à la moyenne de la puissance
générée par les éoliennes australiennes de l’Australian Energy Market Operator, est le plus
haut la nuit et le plus bas en milieu de journée, presque en opposition par rapport à la
courbe du soleil. Et autre bonne nouvelle, le vent souffle le plus fort en hiver alors que le
soleil éclaire le plus longtemps et le plus fort en été. Malheureusement, comme on peut
également le voir sur le graphique, le vent est un élément chaotique assez aléatoire et
difficilement prédictible.
Au final, la meilleur solution est une combinaison de toutes ces solutions, sauf si une
recherche scientifique vient bouleverser l’équation en apportant une solution miracle.

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7.4. Annexe sur la fabrication

Les roches utilisées pour l’extraction du silicium, sont les roches détritiques, qui sont
des roches sédimentaires, relativement facile d’accès. Ces roches peuvent êtres trouvées
dans des carrières de grès par exemple. Ces roches ont déjà un important degré de pureté
en silicium car étant constitué de quartz, dont la silice ( SiO2 ) est la composante principale.
Le four à arc est un type de four électrique capable de chauffer un métal jusqu’à sa
température de fusion grâce à l’énergie thermique créée entre une ou plusieurs électrode(s)
de carbone et le métal.
Les lingots polycristallins peuvent être obtenus en coulant dans des moules en
graphite le silicium liquide. Un refroidissement lent, de l'ordre d'une dizaine d'heures,
s'opèrent alors et les lingots alors obtenus seront le plus souvent de forme cubique (forme
du moule). Cette forme est très avantageuse car elle permet l'optimisation du remplissage
de l'espace des cellules photovoltaïques.
Les lingots de silicium amorphe quant à eux, sont obtenus par dépôts successifs de
couches dopées et non dopées de silicium purifié en phase gazeuse. Le procédé utilisé est
semblable à celui de la fabrication des écrans plats si ce n'est qu'il est moins onéreux.
Le dopage par diffusion se déroule dans un four dans lequel des gaz sont injectés
ainsi que le dopant en question sous forme liquide, solide ou gazeuse. Grâce à la
température, qui est comprise entre 850°C et 1150°C, et des gaz vecteurs inertes, le dopant
possède une énergie suffisante lui permettant de s’insérer entre les atomes de silicium.
Le dopage par croissance épitaxiale consiste à déposer sur une plaquette de silicium
le matériau dopant en question. L’opération est réalisée dans un four d’une température
d’environ 1200°C. Cette méthode résulte en un dépôt du dopant à la surface de la plaquette
de silicium, ce qui diffère de la méthode d’insertion précédente.
Le dopage par bombardement ionique consiste à avoir une plaquette de silicium
bombardée d’ions par un faisceau ionique énergétique. Le procédé se déroule à
température ambiante, cependant, cette méthode peut également provoquer des dommages
sur le silicium, induisant donc un changement de son arrangement cristallin.

Schéma d’un four à arc

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Schéma du procédé de Czochralski

Schéma du procédé de tirage Float Zone

Schéma de l'encapsulation d'une cellule photovoltaïque

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7.5. schémas et photos de montage de nos expériences

Expérience 0

lampes 12V en parallèle

Expérience 1 et 2

Expérience 3

montage manipulation 1
←-----

----------->
montage manipulation 2

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Expérience 4

7.6. illustration de la visite de notre étude de cas

boîte de jonction armoire d’un onduleur (haut/bas)

salle des transformateur

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BIBLIOGRAPHIE
Tous les liens sont valides à la date du 04/06/2018

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https://www.energies-nouvelles.net/rendement-installation-panneaux-photovoltaiques/

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