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MANUEL
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Package P3: Commande et Optimisation du Four
Module 4: Caractéristiques des matériaux bruts
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Module 4: Caractéristiques des matériaux bruts
4.1 INTRODUCTION
L’étude d’un cru est un processus complexe qui met en œuvre plusieurs facteurs. Il est
souvent possible d’obtenir les propriétés chimiques prévues pour le clinker en
modifiant le mélange des composants disponibles.
On peut dans une grande mesure connaître à l’avance le comportement dans le four d’un
composé nouveau n’ayant pas fait l’objet d’essais à l’aide des instruments associés au
concept de calcinabilité. Toutefois, il y a des cas qui exigent absolument des recherches
plus complexes pour comprendre le comportement du four et les propriétés du clinker
observées. Dans ces cas, les examens microscopiques du clinker sont largement utilisés
pour compléter les informations acquises.
Bien que le but de cette procédure soit de produire un clinker de qualité stable, elle ne
doit mobiliser que le strict minimum d’énergie, et l’on fera en sorte que le four
fonctionne en douceur et ne reste pas trop longtemps indisponible, ce qui est onéreux.
quels sont les paramètres du cru qui ont une incidence sur la marche du four
comment et pourquoi ils ont une incidence sur la marche du four
ce qu’il faut faire dans ce cas
Dans le présent module nous examinerons trois concepts centraux ayant trait à la
relation qui existe entre les caractéristiques de la farine crue et le fonctionnement du
four, à savoir :
Chacun de ces concepts sert à comprendre l’impact des diverses caractéristiques du cru
sur le fonctionnement du four et à déterminer les mesures à prendre en la matière.
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Il existe une description formelle des constituants minéraux employés dans les crus en
fonction de leur vitesse de réaction chimique pendant la combustion. . Les résultats des
recherches théoriques et ceux tirés de l’expérience acquise par l’application du
descriptif mentionné ci-dessus révèlent que les grosses particules (le gros) des deux
groupes de minéraux suivants peuvent altérer la calcinabilité d’un cru :
4.2.1 Le gros
Le clinker se compose d’alite, de bélite, de phase liquide solidifiée, de chaux libre et de
pores. On peut observer l’effet du gros contenu dans un cru en étudiant la répartition des
minéraux dans le clinker fini. Pour cela, on polit un petit morceau d’échantillon de
clinker et on l’examine au microscope. La figure 4.1reproduit l’image microscopique
d’un échantillon présentant une répartition optimale des minéraux. Toutefois, si la
réaction chimique n’est pas portée à son terme, cela peut donner le résultat illustré à la
figure 4.2. Ce phénomène est dû à un défaut local d’homogénéité du cru. Qui peut être
causé par la présence de grosses particules de calcite ou de quartz.
La figure 4.2 montre un clinker contenant un grand agrégat de bélite (petits grains
sombres) entourant la place d’un grain de quartz. L’agrégat n’ayant pas réagi avec le
CaO pendant la clinkérisation pour former le C3S recherché se retrouve quelque part
dans le clinker sous forme de chaux libre.
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Figure 4.2 Clinker non-homogène présentant un grand agrégat de bélite provenant de grosses particules
de quartz.
Si le gros initial avait été de la calcite, un agrégat de C 3S se serait formé autour d’une
particule de chaux libre. Dans les deux cas, le clinker aura une forte teneur en chaux.
Ainsi, tant le gros quartz que le gros calcite peuvent affaiblir la calcinabilité du minéral
et donner un clinker riche en chaux libre et pauvre en C3S.
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Les études effectuées montrent qu’après une cuisson de 30 minutes à 1.400 °C, une
augmentation des grosses particules donne les augmentations suivantes de chaux libre.
De ce qui précède, on peut déduire que le gros de quartz a des incidences indésirables
plus sérieuses que le gros de calcite.
Si l’on veut améliorer la calcinabilité du cru, on peut réduire la quantité de gros par un
broyage plus fin. Toutefois, cela risque de n’avoir d’effet significatif qu’en ce qui
concerne la calcite, plus tendre que le quartz. Si l’on veut réduire la quantité de
particules de quartz dur, il faut recourir à un broyage séparé.
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La figure 4.3 montre la corrélation entre la quantité de chaux libre calculée avec cette
équation et les résultats donnés par les essais de calcinabilité effectués en laboratoire
Chaque quantité totale de chaux libre intègre trois contributions. Il est clair que les
composés bruts considérés sont très différents les uns des autres en ce qui concerne la
nature du facteur (gros de quartz, gros de calcite, facteur chimique) responsable de la
quantité globale de chaux libre potentielle.
Figure 4.3 Corrélation entre chaux libre mesurée et chaux libre estimée.
La formule permet d’optimiser la calcinabilité d’un cru donné, non seulement pour les
besoins d’expériences de laboratoire, mais aussi dans les conditions d’usine. Si l’on
connaît les contributions respectives de la calcite, du quartz et de la composition
chimique, on peut trouver le taux de chaux libre à l’aide de la figure 4.4 de la page
suivante (le taux est représenté sur la barre de gauche).
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Figure 4.4. conséquences des variations factorielles du cru sur le taux de chaux libre
Sur le site d’où cet exemple est tiré, la cuisson du clinker donnait un taux moyen de
chaux libre de 2,5 %. Après avoir augmenté la finesse des particules de la charge, l’on a
pu obtenir le même niveau de chaux libre avec une température plus basse ou son
équivalent : un temps de cuisson plus court. Dans ce cas, la baisse du temps de cuisson
réalisée était de 10 %. Cela correspond en pratique à une augmentation de 10 % de la
charge du four.
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L’expression de la calcinabilité obtenue avec les paramètres LSF, MS, résidu insoluble
dans l’acide A45 > 45 m et résidu total T125 > 125 m diffère légèrement.
Pour l’évaluation de l’incinérabilité, d’autres formules ont été établies par les
chercheurs. Parmi ces formules, nous mentionnerons l’indice de calcinabilité et le
facteur de calcinabilité. Ces deux formules tiennent uniquement compte de l’impact
chimique sur la calcinabilité, à l’exclusion des facteurs minéralogiques. Ce qui limite
leur degré de précision.
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Il est intéressant de savoir s’il convient d’éviter les clinkers poussiéreux et, dans
l’affirmative, de quelle manière on peut y parvenir.
La Nodulisation
La palettisation (ou nodulisation) sous tambours est bien connue dans de nombreuses
industries. Les particules sont maintenues ensemble par les forces capillaires du liquide.
La théorie et les expériences montrent que la vitesse de formation des nodules est
fonction de la quantité de liquide, de la taille des particules et de la vitesse de rotation
du tambour. Il y a tout lieu de penser que les mêmes principes physiques déterminent les
processus d’agglomération dans les fours rotatifs.
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Ces particules se présentent comme des cristaux soudés les uns aux autres.
Lorsque deux cristaux de C3S se rencontrent, elles ont une forte tendance à se souder
l’une à l’autre et donnent ainsi des grosses particules ; l’accroissement de la taille des
particules dans un système de nodulisation ralentit et peut même arrêter le processus.
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Figure 4.6 Formation et taille des nodules et formation du C3S à différentes températures, l’un et l’autre
processus mesurés en fonction du facteur temps.
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Comme on peut le voir à la figure 4.7, si la cuisson du cru s’avère difficile, c’est que la
température de la zone de cuisson est probablement très forte et la Zone de Température
Maximale trop longue au dépens de la Zone de Chauffage et de la Zone Liquide. La
nodulisation est alors insuffisante et le four produit un clinker pulvérulent.
La concentration de ces composants augmente dans le four avec leur circulation interne
et externe, puisqu’ils s’évaporent en arrivant à la température de la zone de cuisson,
refroidissent à l’extrémité arrière du four et sont ramenés vers la zone de cuisson avec
les matériaux. Beaucoup des cimenteries anciennes ne connaissent pas ces problèmes
puisque la construction de leurs fours permet aux composants évaporés de s’échapper
par la cheminée. Ces problèmes ont commencé à apparaître dans les installations
construites dans les années 80 et 90 avec des échangeurs de préchauffage efficaces.
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d’un composant donné présent dans le système à cet état d’équilibre peut être très élevée
si le composant lui-même est très volatile.
Si la concentration des matières volatiles présentes dans le four devient trop forte par
suite d’un apport important de composants volatiles ou d’une haute volatilité des
composants, l’installation d’un conduit de dérivation sera nécessaire pour évacuer une
partie des composants volatiles du circuit.
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Nous donnons ci-dessous une liste schématique et simplifiée indiquant l’ordre dans
lequel – d’après les données de l’expérience pratique – les composants volatiles se
combinent avec les autres composants.
Le chlore réagit en premier lieu avec les alcalis pour former le NaCl et le
KCl. Tout atome de chlore non lié à un alcali se combine avec le calcium
pour former le CaCl2.
Une partie des alcalis en excédent se combine avec le soufre pour former le
Na2SO4, le K2SO4 et les sels doubles comme le Ca2K2(SO4)2.
les alcalis non fixés au chlorure ou au sulfure se retrouvent sous forme de
Na2O et K2O incorporés dans les minéraux du clinker.
Le soufre résiduel non fixé aux alcalis se combine avec le CaO pour former
le CaSO4.
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% within clinker
Evaporation factor 1
% at kiln inlet LOI free basis
SO3 en
KCI K2O sans Cl Na2O Cl SO3 alcalin excéde
nt
Coefficient
0,990 –
d’évaporati 0,10 – 0,40 0,10 – 0,25 0,990 – 0,996 0,30 – 0,90 0,75
0,996
on
Vanne de
préchauffe 0,05 0,15 0,05 – 0,20 0,05 0,05 – 0,25 0,42
ur
Vanne de 0 – 0,10 0 – 0,10 0 – 0,15 0 – 0,10 0 – 0,20 0,80
filtre
Figure 4.9 Coefficients et valeurs d’évaporation
Comme on peut le voir, les composés chlorés KCl, NaCl et CaCl2 ont un coefficient
d’évaporation de 0,990 à 0,996 dans le four. À une température approximative de 800
°C, ces composés entrent en fusion (Figures 4.10 et 4.11) ; entre 1.200 et 1.300 °C ils
s’évaporent presque totalement.
K Na
Point de fusion Point Point de fusion Point
Composé
[°C] d’ébullition [°C] d’ébullition
[°C] [°C]
-Oxyde décomp. 350 sublim. 1275
-Carbonate 894 décomp. 850 décomp.
-Sulfate 1074 1689 884 -
-Chlorure 768 1411 801 1440
-Hydroxyde 360 1320 328 1390
Figure 4.10 Points de fusion et d’ébullition (en °C)
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Les composés sulfatés alcalins tels que le K2SO4 et le Na2SO4 sont e n général plus
stables que le CaSO4, qui est la forme que prend le soufre en excédent des réactions
alcalines. Les sulfates alcalins ont des coefficients d’évaporation de 0,30 à 0,90 et se
placent normalement dans la partie inférieure de l’échelle tandis que le soufre
excédentaire a une valeur de 0,75. On doit par conséquent faire en sorte que la totalité
du soufre se combine autant que possible avec les alcalis. Cet objectif peut être vérifié
en examinant le rapport moléculaire du soufre aux alcalis.
Le soufre et les alcalis constituent l’apport total. Si leur rapport dépasse 1,1, on pourra
en conclure qu’une certaine quantité de soufre se trouve dans le matériau du four non
couvert par les alcalis et que, comme soufre « en excès », elle formera du CaSO4.
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2)
SO3
SO3 80
Alk optimum K 2 O Na 2 O Cl
94 62 71
L’équation ci-dessus déduit le chlorure des alcalis et donne comme plage optimale les
valeurs situées entre 0,7 et 1,2.
Une haute pression d’équilibre de vapeur à une température donnée signale donc un
coefficient d’évaporation élevé. Par exemple, une pression de vapeur de 760 mmHg
signifie que le point d’ébullition est atteint par le composant concerné.
La nature des composants dans lesquels se trouvent les matières volatiles est un
paramètre important et le graphe de la figure 4.11 permet d’affirmer que les chlorures
alcalins s’évaporeront avant les sulfates alcalins. Cela concorde avec le fait que les
chlorures s’évaporent pratiquement à 100 % dans la zone de cuisson et qu’ils facilitent
l’évaporation des alcalis.
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On sait que les pressions de vapeur sont des fonctions exponentielles de la température,
augmentant fortement au point de doubler en l’espace de 100 °C. De cela il s’ensuit
que de fortes températures dans la zone de cuisson du four favoriseront les facteurs
d’évaporation et que de petites variations de température auront une incidence
marquée sur le coefficient d’évaporation.
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Afin de satisfaire aux normes du ciment les plus courantes et maintenir une haute
qualité de clinker, on appliquera les limitations suivantes concernant le contenu du
clinker en matières volatiles :
Na2Oeq : 0,6 %
SO3 : 1,6 %
Cl : 0,1 %
dans laquelle Na2Oeq = Na2O + 1,5·K2O
Quand l’objectif est d’obtenir un faible taux de certains composants volatiles dans le
clinker, c’est-à-dire de produire un clinker pauvre en alcalis, l’idéal est de disposer de
matériaux pauvres en matières volatiles. Si cela n’est pas le cas, les matériaux volatiles
devront être évaporés et éliminés du four. Pour fabriquer du clinker pauvre en alcalis
avec des matériaux contenant plus d’alcalis que le plafond toléré, il est nécessaire
d’établir un coefficient d’évaporation « e » et de préférence une grande vanne V sur le
préchauffeur.
Pour produire du clinker ayant une teneur normale à basse en alcalis à partir de
matériaux bruts plus riches que voulu en alcalis, il est nécessaire d’éliminer ces
substances au moyen d’une conduite de dérivation des gaz montée sur le four. Cette
disposition permet d’éviter les problèmes opérationnels causés par une circulation
excessive dans le système.
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Dans la farine crue, une petite partie du soufre peut être présente sous forme de pyrite
FeS ou de soufre organique qui, en brûlant à une température située en 400 et 600 °C, se
transforme dans les cyclones supérieurs en SO 2 dont une partie s’échappe par le
préchauffeur. Toutefois, une grande partie (30 – 95 %) du SO 2 qui sort du préchauffeur
est absorbée par la farine crue dans le broyeur. Ainsi, dans les conditions normales de
marche, les émissions par la cheminée sont minimes.
En ce qui concerne le four long à voie sèche, le SO 2 qui s’y forme n’est que dans une
très petite mesure absorbé à cause du faible contact qui se produit entre les corps solides
et les gaz. Dans ce cas, la quantité de SO2 qui s’échappe par la cheminée représente en
général de 30 à 50 % du soufre total introduit dans le système.
Les dépôts formés dans les tubes montants et les cyclones peuvent augmenter les chutes
de pression qui rendent le tirage de plus en plus difficile. La première conséquence de
l’affaiblissement du tirage est souvent une réduction de la production maximale du four.
Il est très tentant de compenser la réduction du tirage en opérant avec moins d’air de
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combustion, mais cette solution ne fait qu’aggraver les choses parce qu’elle favorise de
manière significative la circulation du soufre à des niveaux faibles en oxygène.
Une autre conséquence des forts niveaux de circulation du soufre est la tendance
croissante qu’ils créent à la formation de clinker extrêmement pulvérulent. La raison de
ce phénomène n’est pas très bien connue. Les problèmes opérationnels causés par le
clinker pulvérulent sont liés essentiellement au déplacement de la chaleur de la zone de
cuisson vers l’entrée du four, la poussière étant charriée par la fumée. Cela entraîne le
chauffage non intentionnel des zones précédant la zone de cuisson et a un effet négatif
sur le revêtement intérieur du four, sur lequel une couche instable se forme au niveau de
l’entrée de la zone de cuisson.
Il en résulte un mauvais fonctionnement du four avec des symptômes comme :
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Limite des apports en matières volatiles aux fours à préchauffeur SP sans conduit de
dérivation
Le processus de circulation impose un plafond aux apports acceptables en différentes
matières volatiles avec le cru et le combustible dans les fours sans conduit de dérivation.
La figure 4.15 indique les limites normales et maximales de matières volatiles. La limite
maximale s’applique uniquement lorsque la cuisson n’est pas forcée et que le rapport
alcalis / soufre mentionné au chapitre 4.3. est idéal.
Attention !
Dans l’expression des alcalis, ce n’est pas le K2Oeq qui est calculé. Il s’agit plutôt
d’une formule empirique dans laquelle de sodium est affecté d’un poids moins
important, ce qui concorde avec le fait que le sodium est moins volatile que le
potassium.
Si ces limites sont dépassées et que l’apport total de matières volatiles est plus élevé, on
devra équiper le four d’un conduit de dérivation à travers lequel on expulsera du circuit
une certaine quantité des gaz avant qu’elles n’atteignent le préchauffeur.
Limite des apports de matières volatiles aux fours à calcinateur sans conduit de
dérivation
Le nombre des types de fours à calcinateur fait que certains aspects se rapportant à leur
comportement en présence des matières volatiles diffèrent selon le type considéré. Les
fours à calcinateur et les fours à préchauffeur SP (les deux types sans conduit de
dérivation), tolèrent des quantités modérées d’alcalis. Toutefois, le four à calcinateur
supporte moins de soufre.
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La figure 4,16 indique les limites normales et maximales des apports tolérables. La
limite maximale s’applique uniquement lorsque la cuisson n’est pas forcée et que le
rapport alcalis / soufre mentionné plus haut est idéal.
Si ces limites sont dépassées et que l’apport total de matières volatiles est plus élevé, on
devra équiper le four d’un conduit de dérivation à travers lequel on expulsera du circuit
une certaine quantité des gaz avant qu’elles n’atteignent le préchauffeur.
Pourquoi les fours à calcinateur sont plus sensibles aux matières volatiles
Les fours à calcinateur sont beaucoup plus sensibles au chlorure et au soufre que les
fours à préchauffeur SP et nécessitent plus que ceux-ci des installations de dérivation
destinées à réduire les quantités de gaz circulant dans le système.
La raison de cette différence de sensibilité se trouve dans le fait que le rapport gaz de
fumée / clinker [en Nm3/kg clinker] est plus faible dans les fours à calcinateur où il ne
se produit que 320 kcal par kg de clinker, soit 40 % de la combustion totale. La
concentration des matières volatiles dans les fumées d’un four rotatif à calcinateur
exprimée en grammes/Nm3 atteint par conséquent des valeurs critiques moyennant la
présence d’une plus petite quantité de chlorure et de soufre dans le cru.
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Atmosphère du four
Le point d’équilibre de cette balance est décalé vers la gauche afin de favoriser la
formation de Alk-SO4 à O2 croissant et pression partielle de SO 4. Il est par conséquent
important que l’atmosphère du four contienne suffisamment d’oxygène. L’on sait qu’un
accroissement du taux d’oxygène de 2% réduit progressivement la volatilité du soufre
tandis qu’au-delà, cet accroissement n’a qu’un effet limité.
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Charge thermique
La réduction de la charge thermique s’avère avoir un impact positif sur la circulation du
soufre. L’utilisation d’un précalcinateur ou la mise en œuvre d’un chauffage secondaire
pour le tube vertical du four sera ainsi également bénéfique. En outre, l’application du
chauffage du tube vertical augmente le taux d’oxygène de l’atmosphère du four, ce qui
est un élément positif supplémentaire.
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Taux de dérivation = Taux de Cl contenu dans les matériaux bruts (base farine)
* 100
Comme les alcalis se combinent en général avec soit le soufre, soit le chlorure, nous les
avons traités aux chapitres 4.4.6 et 4.4.7
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Apports
Farine crue :
Charbon :
Analyse du charbon
Base Charbon Base Cendres de charbon :
Productions
Clinker : Na2O : 0,24%
LOI-free base : K2O : 0,68%
SO3 : 0,90%
Cl : 0,007%
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Entrée four
Il est tout à fait normal de constater de petits écarts sur un échantillonnage non
représentatif. Dans le cas du soufre, une partie contenue dans le matériau brut pourrait
être constituée par des sulfures qui se consument à l’étage inférieur du préchauffeur
sous forme de SO2.
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Tout est prêt à fonctionner sans conduit de dérivation. Aucun problème en vue.
0,93
SO3 80
1,25
Alk 0,69 0,24
0,5
94 62
Le rapport étant supérieur à la limite 1,1, il y a un excès de soufre dans le système sous
forme de CaSO4.
Excès de soufre
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Contenu du clinker
0,90
SO 1 0,81
3
4,70
0,007
Cl 1 0,991
0,80
Le coefficient d’évaporation du Na2O s’aligne sur le coefficient indiqué plus haut. Très
élevé, le contenu en SO3 du matériau de l’étage inférieur provient d’un haut coefficient
d’évaporation (0,81) dans le four. On peut prévoir que la marche du four sera très
problématique et nécessitera de nombreux arrêts pour nettoyage des cyclones. Le haut
coefficient d’évaporation du soufre doit faire l’objet d’analyses plus approfondies en
vue d’en déterminer la cause.
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4.5 CONCLUSION
Dans ce module, nous avons mis les caractéristiques de la farine crue en rapport avec la
calcinabilité de la farine crue et les phénomènes ayant trait à la circulation des matières
volatiles dans le circuit des fours. Nous avons démontré que la température moyenne de
cuisson dépend des caractéristiques de la farine et du mode de fonctionnement du four.
Nous avons également démontré qu’une température de zone de cuisson élevée peut
avoir des effets pervers sur la formation du clinker et créer des problèmes à l’intérieur
de la tour du préchauffeur sous le rapport des matières volatiles en circulation.
Par ailleurs, nous avons montré que le choix spécifique des matériaux bruts est d’une
grande portée pour le comportement du four. Il peut causer des blocages des cyclones et
augmenter la fréquence des nettoyages nécessaires des tubes verticaux. De même, nous
avons vu que l’on peut agir sur la formation de couches indésirables sur les parois
intérieures du four et sur la taille du clinker en substituant un composant mineur à un
autre, même si l’analyse chimique des deux les donne pour pratiquement identiques en
apparence. Il peut être difficile de cerner les facteurs responsables du changement de
comportement du four. On est amené dans certains cas à renoncer à un matériau si ce
matériau affecte la marche du four.
Enfin, nous avons abordé la question portant sur le contenu des matériaux bruts en
matières volatiles et présenté à ce sujet un modèle d’analyse et d’évaluation du
comportement de ces matières.
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