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De l’approche méthodologique
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à l’interprétation socio-culturelle
de l’habitat en Djézireh syrienne RB
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Barbara Chiti
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Résumé
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tique s’est progressivement affirmée comme l’une des sources privilégiées pour
la définition des caractères économiques, sociaux et culturels des civilisations de
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giques par sa nature complexe et composite, ainsi que par sa capacité à changer
au cours de son utilisation. Elle est certes le résultat des contraintes matérielles
BL
et techniques, des choix opérés par ses habitants, mais elle correspond plus pré-
cisément, à l’organisation d’un espace anthropique, social, culturel et idéologique.
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Notre contribution se propose par conséquent de mener une réflexion fondée sur
l’observation conjointe de ces différents aspects et vise à la compréhension appro-
fondie de l’habitation, de la conception et de l’organisation de l’espace qu’elle inclut
et, ainsi, à l’identification de quelques-uns des caractères de la société au sein de
laquelle elle a été conçue. Plus particulièrement, notre article porte sur l’analyse
de l’architecture domestique livrée par trois sites du Bronze ancien, situés dans la
région de la Djézireh syrienne, notamment Tell Bderi, Tell Melebiya et Tell Chuera.
Les objectifs principaux de notre travail consistent, d’une part, à définir le « concept »
ou les « concepts » d’habitat propre à chacune de ces implantations et, d’autre part,
à discuter la présence – ou l’absence – d’une tradition architecturale commune en
Djézireh syrienne au IIIe millénaire avant J.-C.
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Des témoins involontaires à la vocation sociale des vestiges
Mots clés
Syrie, Djézireh, habitat, maison, IIIe millénaire avant J.-C.
Abstract
In the field of Near Eastern archaeology, the study of domestic architecture has
gradually become one of the most relevant means to identifying the economic,
social and cultural characteristics of ancient Near East civilizations. As a matter of
fact, houses differ from other archaeological artifacts due to their complex, multi-
faceted nature and their capacity to evolve over time. While resulting of material
and technical constraints, as well as the preferences of their inhabitants, houses
reflect first and foremost the organization of an anthropological, social, cultural and
ideological environment.
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Our paper means to engage in a reflection based on the joint observation of all
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these aspects and aims at a deeper understanding of dwelling, an insight into its
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conceptual and spatial organization, as well as to identify some of the characteristics
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of the society out of which they were born. More precisely, this work deals with
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the analysis of domestic architecture from three Bronze Age sites, all located in the
region of the Syrian Jezirah, including Tell Bderi, Tell Melebiya and Tell Chuera. The
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main purpose of our paper is, on the one hand, to outline the housing “concept”
or “concepts” specific to each of these sites, on the other to discuss the presence
– or absence – of a common architectural tradition in the Syrian Jezirah during the
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Keywords
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1. Cette dénomination est inspirée et fait référence à la définition élaborée par V. G. Childe,
en 1950, pour désigner le processus de formation des premières sociétés urbaines de
Mésopotamie méridionale et, notamment, la « révolution urbaine » (Childe, 1950).
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contraintes techniques (par exemple : matériaux disponibles, compé-
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tences techniques, etc.) et de choix opérés par ses habitants. Elle corres-
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pond également à l’organisation d’un espace anthropique délimité, et
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plus encore, à un lieu social, culturel et idéologique.
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En partant de ce constat, nous avons voulu aborder l’étude de l’ar-
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chitecture domestique à partir d’une méthodologie d’analyse fondée
sur l’observation conjointe de ces différents aspects. Elle vise à la com-
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proche ethnoarchéologique.
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2. R. Koldewey (Koldewey, 1911 ; Koldewey et Wetzel, 1931) et W. Andrae (Andrae, 1927
et 1930) sont les fondateurs et premiers représentants de cette école, successivement
développée par R. Naumann (Naumann, 1971), E. Heinrich (Heinrich, 1975) et plus récem-
ment par M. Novak (Novak, 1994) et P. Pfälzner (Pfälzner, 2001).
3. Les premiers représentants majeurs de cette école, visant la compréhension profonde
de la nature de l’habitation sont O. Aurenche (Aurenche, 1977, 1981, 1985 et 1996),
J.-Cl. Margueron (Margueron, 1980, 1982, 1986 et 1997) et J.-D. Forest (Forest, 1996).
Leur approche novatrice fut ultérieurement développée par de nombreux spécialistes,
parmi lesquels C. Castel (Castel, 1992), O. Callot (Callot, 1994) et L. Battini (Battini, 1999).
4. Poursuivant la tradition de l’école allemande, E. Heinrich élabora une classification typolo-
gique des maisons mésopotamiennes centrée exclusivement sur l’analyse planimétrique
(Heinrich, 1975). Cette méthode, qui a rencontré un grand succès, a été reprise récem-
ment par M. Novak (Novak, 1994).
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Des témoins involontaires à la vocation sociale des vestiges
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de Tell Melebiya, Tell Bderi et Tell Chuera. D’une part, ces trois implan-
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tations ont livré de nombreux vestiges domestiques. D’autre part, cha-
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cun de ces sites présente des caractéristiques différentes et spécifiques,
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ce qui permet à notre analyse de reposer sur un corpus suffisamment
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diversifié pour atteindre des résultats significatifs. SO
Le cadre limité de cet article ne nous permet de traiter que de cer-
tains aspects abordés dans notre recherche doctorale, tels que les élé-
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Khabour et leurs affluents. Bien que cette région soit composée d’une
5. B. Zevi est l’un des architectes italiens les plus célèbres du xxe siècle. Ses ouvrages Saper
vedere l’architettura et Saper vedere l’urbanistica constituent l’une des contributions les
plus importantes et novatrices à la réflexion moderne sur l’architecture et l’urbanisme.
6. À la différence de la pratique habituelle de classification, qui privilégie la forme et la
planimétrie des habitations, notre répartition typologique vise prioritairement à identi-
fier et regrouper les constructions ayant des éléments récurrents dans l’organisation
de l’espace interne. À partir de ce principe, des constructions qui sont apparemment
différentes, peuvent être réunies au sein d’un même groupe typologique.
7. Au sens large du terme, la Djézireh correspond à la région située entre les fleuves de
l’Euphrate et du Tigre et comprend les plaines de l’Irak du Nord et la région sud-orientale
de la Turquie. Pour une analyse détaillée du paysage géo-archéologique de cette région
à l’âge du Bronze, voir Wilkinson, 2003, p. 109-122.
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Datation
Syrie Ouest Djézireh Mésopotamie
av. J.-C.
2000
Ur III
Bronze Ancien / Bronze Moyen Early Jezirah V
2100
Bronze Ancien IVb
2200 Early Jezirah IVb Akkad
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Archaïque III a
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Early Jezirah IIIa
2600
Dynastique
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Early Jezirah II Archaïque II
2700
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Bronze Ancien II Dynastique
2800
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Early Jezirah I Archaïque I
2900 SO
3000
Early Jezirah 0 Jemdet Nasr
Bronze Ancien I
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3100
2.Tableau chrono-culturel de la Djézireh et des régions voisines au IIIe millénaire
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av. J.-C. (B. Chiti).
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tions près (Tell Brak et Tell Chuera), la région est occupée par de petits
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torale. Bien que ces agglomérations n’aient pas encore atteint un vrai
statut urbain, plusieurs présentent un degré de développement assez
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8. Les résultats des recherches menées en Djézireh ont permis aux spécialistes travaillant
sur cette région d’élaborer une chronologie relative locale, subdivisé en six périodes :
Early Jezirah 0-V (Pfälzner, 1997 et 1998 ; Lebeau et al., 2000 et Lebeau, 2011). Dans ce
texte, cette périodisation sera indiquée selon la forme abrégée EJ 0-V.
9. Pour une discussion approfondie des aspects chrono-culturels caractérisant la Djézireh
au IIIe millénaire, voir la récente publication du projet Arcane (Lebeau, 2011).
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de la culture matérielle. Après une brève période de transition (EJ II
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final), une production beaucoup plus spécialisée et standardisée se
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substitue à la tradition céramique Ninivite V, connue sous le nom de
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céramique métallique. Les documents écrits se multiplient et attestent,
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alors, l’emploi d’un système d’écriture avancé, tandis que la découverte
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d’une quantité croissante d’objets de prestige ou de luxe témoigne de
l’existence d’un système social hiérarchisé.
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10. Ce terme provient de la première identification, par Max Mallowan, de ce type de céra-
mique au style et à la décoration peinte et incisée particuliers, issue du niveau 5 du grand
sondage que l’archéologue avait fait en 1931 sur le site de Ninive, en Irak septentrional.
La grande diffusion de cette céramique en Djézireh syrienne entre 3100 et 2550 av. J.-C.
a entraîné l’extension du terme de Ninivite V à la culture et la période qui ont généré ce
type de céramique.
11. La culture matérielle de ces sites est largement débitrice de la culture akkadienne.
Cela porte à envisager l’intégration de ces sites sous la sphère d’influence de l’empire
d’Akkad, en expansion vers le nord. Cela pourrait être la raison pour laquelle ces sites ne
semblent pas connaître de déclin.
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limitées, car les fouilles ont découvert exclusivement des quartiers d’ha-
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bitations privées. En l’absence de témoins matériels révélateurs du sta-
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tut de l’implantation – comme, par exemple, la présence d’un système
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défensif ou d’architecture monumentale – la nature du site ne peut pas
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être assurée. Toutefois, l’analyse de l’agencement du tissu et du réseau
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de circulation des quartiers d’habitation a porté M. Lebeau à estimer
que Tell Melebiya était un centre urbain, pourvu d’un plan de type
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les fouilles ont permis de distinguer les vestiges d’au moins seize habita-
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3.Typologie de l’habitat de Tell Melebiya (B. Chiti d’après Lebeau, 1993, pl. 14, 34, 44, 53,
61, 70, 76, 85, 92, 98).
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laire sur lequel s’ouvre l’entrée principale, ainsi que de deux rangées de
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petites pièces de forme quadrangulaire alignées sur deux de ses côtés.
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En revanche, le deuxième ensemble regroupe au moins trois pièces qui
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reproduisent le modèle des maisons à plan simple du Type I. L’empla-
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cement de ces deux groupes de pièces semble suivre un projet pré-
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cis puisque le premier est toujours situé dans la moitié frontale de la
maison, plus facilement accessible depuis la rue, l’autre situé dans la
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Type III – Le troisième type regroupe les constructions qui ont une
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12. L’analyse architecturale menée sur la maison B1 nous a porté à estimer que le plan publié
est en réalité le résultat de la fusion de deux bâtiments différents, appartenant à deux
phases successives. Cette idée se base essentiellement sur la différence altimétrique
(environ 70 cm) existante entre le tiers septentrionale et le reste de la maison, ainsi que
sur l’absence d’un dispositif de passage qui permettrait la circulation entre ces deux par-
ties. Nous avons donc distingué les deux constructions en B1sud (pièces 186, 807, 809,
955, 1162, 1402, 956, 1034, 1033, 849, 844 et 856), et B1nord (pièces 1056, 1052, 1046
et 130). Appartenant à une phase plus ancienne du niveau architectural analysé, B1nord
n’a pas été integrée dans notre étude. Nos conclusions sont développées plus en détail
dans notre thèse en cours de rédaction.
13. Dans l’habitation G1, il s’agit de l’annexion de trois pièces attenant à l’entrée (2545, 2546
et 2557) et, dans le cas de la maison B1sud, de quatre pièces vers l’ouest (849, 1033,
1034 et 1162).
14. En privilégiant une stratégie de fouille en extension, les vestiges mis au jour à Tell Melebiya
ont été dégagés principalement dans leur état final d’occupation.
15. Cela explique la présence de doubles murs à l’intérieur des bâtiments.
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le cas précédent, l’étude archéologique du tell s’insère dans le pro-
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gramme de sauvegarde des sites de la moyenne vallée du Khabour. Les
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fouilles furent menées de 1985 à 1990 par une mission allemande, sous
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la responsabilité de Peter Pfälzner. Bien que les fouilles aient concerné
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seulement deux secteurs, situés sur les pentes nord et sud du tell, les
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données obtenues dans ces deux zones ont permis de mettre en évi-
dence une séquence de vingt-cinq niveaux stratigraphiques datant de la
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ovale, voire ronde, et qu’il devait s’étendre sur une superficie de cinq
à six hectares17. À l’exception de ce système défensif, assez impression-
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16. Dans ce dernier cas, la présence d’un sol en galets dans la pièce centrale (1348) confirme
sa nature d’espace ouvert.
17. Ces dimensions sont proches de celles que devait avoir Tell Melebiya à la période EJ III.
18. Ce type de système défensif représente un cas unique pour la période de l’EJ II.
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gine est modifiée dans chacun des cas par l’ajout successif d’une ou
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deux pièces de petite taille, situées d’un coté ou de l’autre de la cour.
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Ce type apparaît dans les niveaux les plus anciens (niv. 21-14), attribués
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à l’EJ II, dans les maisons XIV, XVII, XXI.
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Type II – Le deuxième groupe est caractérisé par des constructions
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rectangulaires allongées, composées d’une seule pièce, vaste et ouverte,
divisée en longueur en trois parties au moyen de deux couples de
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ter comme des restes d’arches en ogive. Ces édifices s’étendent sur une
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disposés les uns à côté des autres, autour d’une cour. Chaque édifice se
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19. Grâce à un travail soigneux, les archéologues ont pu définir la succession des change-
ments, réfections et variations subis par chacun des bâtiments mis au jour et arriver
ainsi à définir leur évolution complète et à identifier les différents états d’occupation des
habitations.
20. Nous nous référons aux pièces CM de la maison XIV, FL de la maison XVII et DJ de la
maison XXI.
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4.Typologie de l’habitat de Tell Bderi (B. Chiti d’après Pfälzner, 2001, Taf. 2, 6, 12-13,
15, 19-22).
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Le site de Tell Chuera se situe au milieu d’une vaste plaine steppique,
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comprise entre les fleuves Balikh et Khabour, à environ 5 km au sud de
RB
l’actuelle frontière turque (fig. 1). Le site est de forme circulaire et son
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diamètre est de peu inférieur à 1 km. Sa morphologie est caractéristique
des sites à couronne, ou kranzhügeln. Cette définition trouve son origine
LA
fications – avec une couronne. Le site s’étend sur une superficie d’envi-
D
Bien que le site ait été reconnu pour la première fois en 1913, les
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des années 1950. Actuellement, les recherches sont menées par une mis-
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sion allemande dirigée par Jan-Walke Meyer. Les résultats des recherches
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conduites durant cette période ont mis en évidence une longue occupa-
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21. Les seules exceptions s’avèrent être la construction X du niv. 9e et l’habitation II. Cette
dernière a été bâtie au début de la phase 8 sur une portion de l’établissement précédem-
ment occupée d’une rue, orientée nord-sud.
22. La séquence architecturale définie par P. Pfälzner (Pfälzner, 2001) est présentée et com-
mentée en détail dans notre travail de thèse.
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dence la présence d’une « standardisation » des constructions du chan-
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tier H, tandis qu’au sein du chantier K, les maisons ont une taille et une
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forme variées. Dans le site, il est pourtant possible de reconnaître deux
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types principaux de maisons (fig. 5).
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Type I – Le premier groupe est représenté par des constructions ayant
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un plan très bien organisé, composé de sept ou huit pièces, s’étendant
sur une superficie supérieure à 130 m². Ces habitations sont caractéri-
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sées par une vaste cour24 entourée de pièces sur deux de ses cotés et, plus
rarement, sur trois. Leur entrée principale est toujours située dans une
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le long d’un des côtés de la cour. Font partie de ce groupe les maisons
BL
H I, H IV, H V, H VIII du chantier H et, dans la variante pourvue d’une
troisième pièce située dans la partie frontale, les maisons K III et K IV
PU
23. Lors de notre étude architecturale des maisons de Tell Chuera, la publication relative
aux résultats des fouilles 1998-2005 n’était pas encore parue. En conséquence, ces der-
nières découvertes ne sont pas prises en compte dans cet article. Celles-ci le seront, en
revanche, dans notre travail de thèse.
24. Notamment les espaces 36 de la maison K III, 26d de la maison K IV, A de la maison H I, 3
de la maison H IV, 5 de la maison H V et 15 de la maison H VIII.
25. Cette pièce est généralement caractérisée par plusieurs banquettes situées le long des
murs.
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Considérations finales
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À partir de la comparaison des types d’habitations reconnus dans les
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trois sites analysés (fig. 6), il apparaît très clairement que, au sein de
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chaque implantation, un « concept » spécifique de maison est adopté
et développé au cours du temps. À l’exception de la maison B5 de
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été conçue. Chaque site semble donc avoir sa propre « identité » cultu-
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relle architecturale.
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premier cas, l’ensemble des pièces a une forme carrée et très compacte,
dans le second cas, il est reproduit dans une variante plus allongée sur
PU
26. Malgré son dégagement complet, on retrouve dans la partie avant de cette maison la
présence des éléments caractérisant les maisons du type I de Tell Chuera : un vestibule
d’entrée traversé par une canalisation, une grande pièce équipée de banquettes et une
grande cour pourvue d’un sol en cailloutis. L’organisation et l’emplacement de ces élé-
ments dans l’espace reproduisent exactement le modèle défini à Tell Chuera.
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la maison, comme on peut l’observer dans d’autres sites. Il s’agit d’un
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espace adjacent, initialement destiné aux activités domestiques de plein
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air et par la suite utilisé pour la construction de pièces supplémentaires.
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Ces dernières sont bâties au fur et à mesure, dès qu’elles deviennent
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nécessaires, si bien que les habitations évoluent constamment et ont un
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caractère agglutinant.
Enfin, l’identité architecturale de Tell Chuera est bien reconnais-
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sur deux, trois ou quatre de ses côtés. Cette standardisation est parti-
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outre, le fait que les maisons de Tell Chuera – en particulier celles du
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maisons ont été bâties sur des lots de terrain préalablement délimités.
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6. Tableau comparatif des types de maisons (plans schématiques) reconnus à Tell Melebiya,
Tell Bderi et Tell Chuera (B. Chiti).
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Tell Bderi, par exemple, la disposition des constructions isolées autour
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d’une cour (unités d’habitations), ainsi que le rythme de développe-
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ment agglutinant des maisons, pourrait être liée à l’économie rurale du
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site. À l’inverse, à Tell Chuera, la forte standardisation des habitations
RB
du chantier H et l’existence possible d’un parcellaire semblent associées
SO
à la présence d’une administration centralisée et à un véritable plan
d’urbanisme.
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plus ou moins développée. Dans le cas de Tell Chuera, par exemple, cet
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espace est présent dans toutes les habitations de type I et se situe tou-
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jours à coté de l’entrée principale. Ce qui n’est pas le cas des édifices du
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27. À ce propos, voir l’ouvrage de D. Bolger et L. C. Maguire (Bolger et Maguire, 2010) et,
plus précisément, les articles de A. Porter (Porter, 2010, p. 72-78) et L. Cooper (Cooper,
2010, p. 87-98).
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Directrices : Christine Kepinski et Stefania Mazzoni. Soutenance prévue en 2015.
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