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Que ce soit professionnellement ou dans notre vie personnelle, nous utilisons de plus en
plus d’applications ou de systèmes communicants grâce aux ondes électromagnétiques. Il
existe au moins trois cas où il est nécessaire de surveiller ce spectre :
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– Brouillages ou perturbations.La multiplication des équipements utilisant les ondes
nécessite parfois de contrôler les émissions électromagnétiques en cas de
dysfonctionnement. En effet, les cas d’interférences ou de brouillages, volontaires ou
involontaires, ne sont pas rares et, avant d’incriminer un équipement, il est bon de s’assurer,
d’une part, que ces équipements ne se gênent pas entre eux ou, d’autre part, qu’il n’existe
pas un émetteur qui perturbe leur fonctionnement. L’étude du spectre électromagnétique
permet alors d’identifier la source qui pose problème et d’en déterminer l’origine. De même,
il faut aussi s’assurer de la compatibilité électromagnétique des différents équipements
électroniques, émettant ou non. Cet aspect est souvent pris en compte dès la conception
des matériels de façon à s’assurer qu’ils fonctionnent correctement, même s’ils sont proches
de sources d’émissions et que les phénomènes de couplage sont limités, c’est-à-dire que
les ondes ne viennent pas perturber le fonctionnement des composants électroniques.
Malgré ces précautions, cela n’empêche pas forcément les problèmes lors de l’utilisation
courante.
– Santé publique. Nous évoluons dans un monde de plus en plus saturé d’ondes
électromagnétiques et, bien qu’officiellement les mesures montrent que l’on reste dans les
normes fixées par la loi, les seuils de ces normes sont élevés et tolèrent des niveaux de
rayonnement électromagnétique extrêmement importants. Par exemple, en Russie et en
Chine, les seuils admis sont 10 fois inférieurs à ceux préconisés par la Commission
européenne. Les normes françaises reposent sur les recommandations européennes
(1999/519/CE) qui ne se basent que sur les effets mécaniques immédiats des
rayonnements, c’est-à-dire l’échauffement thermique pour les hautes fréquences et les
effets sur le système nerveux pour les fréquences basses. C’est un peu comme si les seuils
de radioactivité toléré étaient basés uniquement sur les effets immédiats (brûlures, nausées,
radiodermites). Il manque des études sur les effets à long terme de l’exposition aux ondes
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électromagnétiques. Si l’Agence nationale des fréquences (ANFR) cartographie
(www.cartoradio.fr)de nombreux émetteurs en France, elle ne les positionne pas tous pour
autant. Ainsi, pour la plupart, les radars – pourtant une des sources les plus puissantes de
rayonnement – ne sont pas cartographiés par l’ANFR. En effet, un radar peut émettre une
puissance crête de l’ordre de 200 000 W à 2 000 000 W quand un relais de téléphonie
portable émet généralement entre 30 et 55 W…. Ces radars n’étant pas référencés, leur
niveau de rayonnement n’est donc pas mesuré. Il vous sera également difficile de
demander des mesures spécifiques aux sociétés habilitées par l’ANFR en l’absence des
informations sur la position et les gammes de fréquences utilisées par ces radars
(www.arcanit.com). Ces sociétés se concentrent surtout sur la surveillance des réseaux de
télécommunications et de télédiffusion. Il existe donc un vrai risque de santé publique en
l’absence d’études scientifiques sur le danger représenté par l’exposition prolongée aux
ondes électromagnétiques. Pour améliorer la connaissance du spectre par le grand public,
des mesures indépendantes doivent être réalisées en grand nombre afin de servir de base à
de futures études de santé publique.
– La détection, la géolocalisation des balises AIS et des radars des navires permettant de
comparer les positions officiellement déclarées par les navires (position transmise par l’AIS)
et la position réelle du navire et, ainsi, de détecter les navires au comportement suspect. De
même la géolocalisation des émissions des radars et des communications d’un navire
permet de le détecter même si celui-ci a intentionnellement coupé son AIS afin d’échapper à
la surveillance (www.he360.com).
– La détection, en temps réel, de menaces posées par les systèmes d’armes sol/air pouvant
être un risque pour le vol des aéronefs civils comme l’a connu le vol MH-17 au-dessus du
Donbass (www.arcanit.com).
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– La préparation des plans de vol permettant d’améliorer la sécurité des vols grâce à la
connaissance préalable des emplacements des systèmes d’armes.
– L’adaptation des plans de vol permettant d’améliorer la sûreté des vols en connaissant les
zones couvertes par les radars primaires de veille aérienne et de s’assurer d’être toujours
suivi même en cas de panne des moyens de communications(www.arcanit.com). Un
aéronef qui disparaît des écrans radars suite à un accident sera retrouvé plus rapidement
qu’un aéronef qui était hors détection radar, ce qui aura une influence directe sur l’efficacité
des secours.
Paradoxalement, ces articles de loi, qui ont pour objet de protéger la vie privée et les
échanges de communication, participent indirectement à notre vulnérabilité car cela limite
nos capacités à détecter les dispositifs d’espionnage et les vulnérabilités de nos propres
équipements communicants. Par analogie, la loi, dans ce domaine, se comporte un peu
comme si les forces de l’ordre avaient interdiction de posséder des dispositifs de mesures
de vitesse au prétexte que, comme les excès de vitesse sont interdits par la loi, il n’y en a
pas et qu’il est donc inutile de faire des contrôles. Une redéfinition des articles de lois
permettant de mieux différencier les équipements de mesure technique de ceux donnant
l’accès à l’information transportée (voix, vidéos, messages) serait nécessaire sans que cela
remette en cause la protection de la vie privée et des correspondances. Cette modification
est d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui, avec le traitement numérique du signal, il est
assez facile de détourner logiciellement des récepteurs numériques autorisés (récepteurs
TNT, Wifi, satellites, etc.) pour des applications non autorisées et à des prix de plus en plus
bas. Compte tenu des ambitions affichées pour la 5G, les futurs téléphones compatibles
avec ce protocole auront des capacités techniques qui n’auront pas grand-chose à envier à
des équipements aujourd’hui interdits à la vente. Il est alors temps de s’interroger sur la
pertinence de la loi telle qu’elle est rédigée aujourd’hui, surtout dans un contexte de guerre
économique exacerbée et alors qu’un risque potentiel sur la santé publique nécessite
justement de multiplier les mesures et le contrôle du spectre électromagnétique.
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