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Eugenio Smarrito

J'ai découvert Eugenio Smarrito à l'occasion d'un séminaire de


conférences philosophiques parfaitement ennuyeuses, auquel nous
avions été conviés par un professeur illustre dont j'ai oublié le nom. Nom
dont la consonance ou la graphie avait toutefois quelque chose d'un peu
exotique, Cingali ou Tingheli peut-être. Il faut dire que je n'ai pas
beaucoup de souvenir de cette époque. J'ai beau fouiller, certains actes,
certains gestes me reviennent en mémoire mais comme complètement
privés de justification, comme si je n'en étais pas le sujet, scènes
décousues tirées de livres ou de films que mon cerveau aurait rangé par
erreur dans le casier des souvenirs. Je passais alors une année de pénible
égarement à l'université de Florence, et grâce à un exposé apparemment
brillant sur quelque penseur secondaire qui était brusquement devenu à
la mode, le chef de la faculté de philosophie m'avait invité à
l'accompagner à Macerata, ville du centre du pays où se tenait le
séminaire annuel consacré à ce penseur secondaire. Ma carrière était
lancée.

Cette quasi absence de souvenir a sans doute un lien avec l'indifférence


diffuse qui formait la toile de fond affective ou l'accord dominant de ma
vie d'étudiant étranger. Mal du pays, syndrome de Stendhal ou plus
banalement peut-être, dépression nerveuse ? Incapable de me fondre
dans l'éthos fun, sociable et hédoniste partagé me semblait-il par toute la
communauté erasmus, j'habitais une chambre qu'un oncle de mon oncle
avait gracieusement mis à ma disposition dans son appartement des
faubourgs de Florence, par pure gentillesse ou parce qu'il espérait ainsi
égayer sa vie solitaire et celle de son fils handicapé mental, l'un n'excluant
pas l'autre d'ailleurs. Florence, haut lieu du tourisme mondial, connue et
courue pour les trésors de culture humaniste qu'elle renferme, m'était
tout à fait égale. Je la traversais, je la hantais, mais ne l'habitais pas. Je
passais le plus clair de mon temps entre ma chambre et les locaux froids
de l'université, n'adressant la parole à aucun de mes condisciples, et
quand par bonheur un autochtone ou un compatriote réussissait à
obtenir mon numéro de téléphone, par pitié peut-être pour mon
isolement, je prenais soin de ne répondre à aucun appel.
J'avais pourtant terriblement besoin d'un ami, ou d'une femme. En
mon for intérieur, je n'aspirais qu'à rompre ma solitude. Mais rien ne
venait briser cette contradiction, et je demeurais pris au piège de mes
obsessions juvéniles. J'avais trouvé en la personne d'A., l'aînée des filles
de mon généreux hôte, l'objet de vénération, d'amour et de désir
nécessairement inatteignable dont ma psyché de poète puceau avait
besoin. A. était mariée à un entrepreneur sicilien. Elle avait deux enfants
d'à peu près mon âge et travaillait comme vendeuse dans une pâtisserie
du centre historique. Je m'y rendais presque chaque matin, me forçant à
gober les gâteaux horriblement sucrés que mon foie n'avait jamais su
tolérer, mais qu'elle me fourrait dans la bouche avec une sollicitude toute
maternelle. J'allais manger chez eux un dimanche sur deux avec l'oncle de
mon oncle, et toutes les nuits je me rêvais tantôt entre ses bras, tantôt
entre ses jambes. Le caractère profondément oedipien de mon amour
pour elle ne me choquait pas. Et pour cause : je me croyais de toutes
façons atteint d'une malédiction divine qui me privait littéralement de
sommeil, et que je tentais d'assommer à coups de lectures religieuses et
de bouteilles entières de whisky silencieusement vomies dans la salle de
bains.
Quant à la célèbre ville, je l'ai dit, je ne fis pas honneur en effet à ses
innombrables richesses. Sans nul plan de ma part, en une année entière je
n'aurai franchi le seuil d'aucun de ses musées, foulé l'herbe d'aucun de ses
élégants jardins. Pire encore : je ne suis jamais entré dans une pizzeria de
ce pays. La seule partie de son patrimoine où je me hasardai, de
préférence juste avant la fermeture, étaient les églises. Je tentais d'y expier
mon absurde damnation, je cherchais dans les motifs de leur pavage de
marbre la formule d'une prière qui m'en soulagerait. Sans succès bien
entendu. Avant de partir à Florence, Georg Trampusch, un ami
autrichien que j'ai totalement perdu de vue à mon retour, jeune homme à
la voix douce, presque inaudible, qu'il ne me semblait voir que lorsqu'il
ressentait le besoin d'avouer d'obscurs scrupules moraux -je n'ai jamais
compris s'il s'agissait de la Shoah ou de son autrichienne fiancée qu'il
trompait allégrement- ce garçon exquis donc, m'avait offert L'homme qui
dort, court roman de George Perec, et il est possible que la lecture de ce
livre m'ait marqué à tel point qu'elle ait contribué à ce genre d'abandon,
de profond égarement, d'impasse visqueuse et froide qu'était ma vie dans
la belle Florence, cet enfer à touristes.

J'étais donc intérieurement absent de tout ce à quoi extérieurement je


participais, absolument distrait en somme, et la semaine de séminaire qui
d'un certain côté me libérait pour un temps du piège florentin ne faisait
pas exception. Les interminables interventions des grands spécialistes
internationaux de ce penseur secondaire revenu à la mode, les petits-
déjeuners, déjeuners et autres dîners en compagnie de la crème de la
philosophie européenne, la visite des lieux culturels importants des
environs, les conversations avec les jeunes et belles doctorantes à lunettes
dont je ponctuais les monologues de rares monosyllabes qui leur
paraissaient aussi fines que sybillines, tout cela se passait sans moi. Le
troisième ou quatrième soir je me laissai mollement embarquer par un
post-doc du coin avec lequel j'avais vaguement lié connaissance. Il tenait
absolument à me faire découvrir le Krystal, un night-club en marge de la
ville, incontournable selon lui. Mon absence d'enthousiasme ne l'avait
guère freiné : il avait sans doute besoin de moi pour se donner
contenance, au moins pendant la première demi-heure passée dans cet
infâme gourbi. Je l'avais bien compris et ça m'était égal. Assurément,
mon indifférence était totale.
Au Krystal, il y avait foule. Un groupe de musique servait une soupe
pop-rock-reggae-ragga, mélange tout à fait insoutenable que je
m'efforçais de ne pas écouter. Les clients étaient composés pour une part
de trentenaires et quadras des environs, du type de ceux qui ont réussi,
entrepreneurs et commerciaux puant le parfum pour homme. L'autre
part était constituée de plus ou moins jeunes femmes au décolleté
vulgaire, affectant le style bimbo en vogue sous Berlusconi, et qui
semblaient faire la queue qui au bar, qui devant les divans où des mâles
avachis sirotaient leur whisky-soda, dans l'espoir d'un aller-simple
direction la classe moyenne.
Le type que j'accompagnais maintenait avec moi l'apparence d'une
conversation tout en promenant un regard humide dans toutes les
directions. A quelques pas de nous, une dizaine d'hôtesses habillées de
costumes de Noël rouges, blancs et très courts se trémoussaient en
compagnie de types du cru manifestement chauds. Tout cela risquait de
durer assez longtemps, et j'avais commencé à enchaîner les vodkas au
bar, pour passer le temps et estomper ma conscience des choses. Au
bout d'un certain temps, j'ai prétexté d'aller vérifier si nos manteaux
étaient toujours dans vestiaire pour sortir prendre l'air, et quand je suis
revenu le post-doc parlait avec deux filles qui m'ont paru très jeunes, une
blonde qui n'arrêtait pas de prendre des poses qu'elle croyait sans doute
élégantes ou sexy, et une brune pâle et mutique qui ne cessait bientôt
plus de me fixer. Son silence agissait comme un aimant. Les efforts que
je déployais pour l'ignorer me faisaient presque loucher. La blonde quant
à elle caquetait sans arrêt. Elle prétendait qu'elle venait d'Afrique du Sud
et mon camarade faisait mine de trouver cela fabuleux. Puis ce con s'est
mis à parler de Mandela. La blonde n'a pas relevé, elle est passée sans
transition à un autre sujet, pour tenter de sauver l'affaire. Quelle affaire
au juste ? La bagatelle, certainement.
La brune me fixait toujours et pour éviter d'engager la moindre
conversation je feignais d'être absorbé par le jeu du bassiste de ce groupe
idiot, allant même, à ma grande honte, jusqu'à hocher la tête en rythme.
Il y eut plusieurs tournées, je descendais verre sur verre et personne ne
faisait attention à moi, sauf cette brune inquiétante dont le regard
continuait de peser sur ma face, comme si son visage était collé au mien.
Je m'efforçais tant bien que mal d'oublier ça en buvant, si bien que je n'ai
bientôt plus su si le regard était toujours braqué sur moi ou si c'était juste
une persistance imaginaire, comme la source d'une lumière qu'on aurait
fixé trop longtemps.

Après un moment je me suis rendu compte qu'ils n'étaient plus là mais


sur la piste de danse. Le groupe avait fait place à un DJ plus miteux
encore. Le camarade et la blonde s'entendaient à merveille. Je ne voyais
pas l'autre. C'est là que j'ai commencé à me sentir bizarre. J'avais trop bu,
trop vite certainement, quoique non, je savais boire, et c'était autre chose
qu'une simple ivresse. D'abord une chaleur anormale, pas si désagréable
d'ailleurs, une étrange vague d'amour complètement inopinée, pure,
artificielle. Puis j'ai eu de plus en plus de mal à enchaîner mes idées. J'ai
eu envie de danser, moi qui ne danse jamais. Après quelques gigotements
erratiques sur la piste mon champ de vision a été envahi de flèches de
lumière vive, puis trou noir, je me vois en train de chercher la sortie en
bousculant des corps gras ou musclés qui lâchaient des jurons que je ne
comprenais pas. Dehors, je me suis accroupi contre un mur pour vomir
et j'ai commencé à y voir un peu plus clair, mais mon cerveau n'arrivait
plus à traiter la situation. Quand j'ai relevé la tête j'ai vu une paire de
pantalons noirs à dix centimètres de mon visage. C'était la brune. Elle me
regardait. Elle me demandait, je crois, si ça allait, si j'avais besoin de
quelque chose. Ses lèvres bougeaient mais le son était comme coupé.
Qu'est-ce que c'était que ça, merde ? Je bafouillai non, ça va. Après un
silence, elle m'a simplement dit de la suivre. Une vague de chaleur m'a
alors chauffé les tripes. A partir de là je ne me souviens plus de rien. Des
flashs tout au plus, sans temps ni lieu. Me restent juste l'image absurde
d'un type au poil dru, brun, un bœuf, qui parlait en dialecte ou d'une
manière incompréhensible pour moi -celle de buissons fluos qui
dansaient à toute vitesse sur une musique qui n'était autre que le
battement d'un cœur énorme -et la sensation, unique, d'une bouche
douce et froide.

La sonnerie de mon téléphone m'a réveillé un peu avant huit heures du


matin. Enveloppé dans une couverture de feutre, rebut du surplus
militaire, flanquée d'une étoile bizarre, un logo que je n'ai jamais revu,
j'étais allongé sur les galets d'un jardin zen. A dix pas, un berger allemand
couché sur le seuil de sa niche me regardait sans aboyer. Je sursautai car
je n'aime pas les chiens, encore moins ces gros chiens pointus qu'on dit
dégénérés, et qui rappellent de surcroît les heures les plus sombres de
notre sombre Histoire. Après avoir guetté ses mouvements, prêt à lui
arracher la carotide avec mes ongles ou mes dents s'il se jetait sur moi
-j'en suis bien sûr incapable- je me suis rendu compte que ce serait
inutile : l'animal était empaillé. Je me suis levé, on aurait dit que la
migraine attendait ce passage de l'horizontal au vertical pour se rappeler
à mon bon souvenir. Je me sentais vide. Le jardin était celui d'une maison
d'architecte en béton brut, qui se dressait comme un empilement de
cubes de tailles diverses découpant la lumière du soleil en figures
géométriques que j'ai d'abord crues parfaitement abstraites, mais qui ont
fini par dessiner sur le cube le plus reculé une sorte de crucifix en
volumes -l'étoile stylisée qui ornait la couverture.
Nul moyen d'accéder au devant du bâtiment, et les murs du jardin
étaient hauts de trois mètres cinquante à peu près. Je m'approchai de la
grande baie vitrée que les rayons du soleil rendaient opaque, et collai
mon front sur le double vitrage froid pour regarder à l'intérieur. C'était
une salle vide, brute, les finitions n'avaient pas été faites. La baie vitrée
était déverrouillée. J'ai traversé la grande salle, puis le couloir, le premier
étage et le deuxième, tout aussi bruts, tout aussi vides. La porte
principale étant fermée, je suis sorti par une fenêtre qui donnait sur la
rue. La rue quant à elle donnait sur une plage. De part et d'autre de la
maison d'architecte, d'autres maisons similaires, et plus loin des
immeubles aux volets fermés, des locations de vacances certainement.
Un vieillard bronzé, lunettes de soleil et lèvres peintes en roses, tenait en
laisse un caniche qui déféquait patiemment au pied d'un acacia.
Je lui demande de quelle mer il s'agit. Il me répond : c'est l'Adriatique. Il
enchaîne : vous connaissez Eugenio Smarrito ? Je lui réponds que non,
je ne connais aucun Smarrito. Il me demande alors pourquoi je sors de la
maison d'Eugenio Smarrito. Je lui dis que simplement que je ne m'en
souviens pas. Après un silence, le vieux dit : de toutes façons, il n'y est
jamais venu. Il continue : y'a bien quelqu'un qui vient l'entretenir de
temps en temps, mais personne pour la finir. Je demande au vieux à quoi
ressemble cette personne. A personne en particulier, me répond-il, un
type d'une trentaine d'années, costaud, pas du coin. Poilu ? Poilu, oui,
poilu, comme un bœuf, un gorille. D'ailleurs, c'est certainement un
gorille du vieux. Et qui c'est alors, le vieux, Eugenio Smarrito, je
demande. Un type du sud, un riche, c'est ce qu'on dit en tout cas, qui
n'est jamais venu. Un type, comme on dit ici, qui est dans les affaires. Je
ne vais pas vous faire un dessin, jeune homme. Son fils, lui, est venu une
fois. Enfin, quand c'était encore un garçon. Joli tout plein, tout à fait à
mon goût, dit le vieux en se passant la langue sur ses lèvres roses.
Maintenant c'est une fille. Elle a achevé sa transformation. Elle vient se
mettre au vert dans le coin, une fois l'an, on la croise de temps en temps.
Un joli brin de femme, pâle comme la mort, froide comme la mort, mais
jolie aussi, même si je ne mange pas de ce pain-là, vous voyez. On dit
qu'elle met la main aux affaires du vieux. C'est à elle et elle seule qu'il fait
confiance.
Je réagis à peine. J'ai mal à la tête. Je demande au vieux si on est loin de
Macerata. Une heure et demi si vous attrapez le train de neuf heures. Je
le remercie. Il me dit : pas de quoi.
Dans le train, après avoir descendu une bouteille d'eau et avalé deux
aspirines, j'ai peu à peu repris mes esprits. Mon téléphone a encore
sonné : c'était le post-doc avec qui j'étais sorti. Il parlait fort dans le
téléphone, à la manière parfois pénible de ce pays, me demandait ce que
j'avais foutu, et si je m'étais bien amusé au moins. Je lui dis que je ne me
souviens de rien. Il me charrie alors sur la vodka. Je lui répète que non, je
ne me souviens de rien, rien de rien. Silence un peu gêné. Bon, dit-il, ici
on t'attend pour commencer, tu es où ? Je suis dans le train, j'étais à O. et
là, je suis dans le train pour Macerata, j'arrive dans une demi-heure.
Nouveau silence. Il me dit qu'il viendra me chercher à la gare. Lorsque je
m'apprête à raccrocher, j'entends encore sa voix, je ramène le téléphone à
mon oreille. Au fait, j'ai récupéré ton manteau, avec le bouquin à
l'intérieur. Quel bouquin ? Le bouquin blanc, là. Je n'avais pas de
bouquin blanc. L'autre s'énerve : écoute, il a pas atterri là par hasard,
hein, et puis tu ne pouvais pas t'arrêter d'en parler hier, avec la brune.
D'ailleurs, t'as passé la nuit avec ? Agacé, je lui réponds que non.
Comment ça non, tu m'as dit que tu ne te souvenais de rien. Silence.
Bon, de toutes façons je viens te chercher à la gare dans vingt minutes,
avec ton Smarrito, ça te reviendra bien à ce moment là, et le reste aussi,
hein. Attends, je dis, Smarrito ? Eugenio Smarrito ? Il avait déjà
raccroché.
Arrivé à la gare, je récupérai mon manteau et je dis au camarade qu'il
serait bien gentil de me déposer à l'hôtel, et que lui et les autres
pouvaient bien commencer sans moi, je les rejoindrais après avoir pris
une douche. J'ai appelé ma banque, il n'y avait eu aucune opération sur
mon compte pendant la nuit. J'ai fait ma valise et pris le train pour
Florence. Puis le soir même, un avion direction Paris.

J'ai abandonné les études et passé les mois qui ont suivi dans
l'appartement vide d'un ami, sans voir personne, absorbé dans le lecture
du petit livre blanc. J'ai fini par me rendre compte que j'étais déprimé. Et
chaque matin, enfoncé sous les draps, sans envie aucune de me lever ni
de me mettre à vivre, me venait le souvenir de lèvres froides qui faisaient
un brasier de mes tripes. Peut-être étais-je drogué, perché pour toujours,
au contact d'une froide et sinistre vérité. Faut-il le dire ? J'avais la
désagréable sensation d'être amoureux.

Le livre d'Eugenio Smarrito ne possède pas de titre. La couverture et la page de


titre sont blanches, d'un blanc intense, presque gênant, un blanc de poudre d'ange.
C'est un ouvrage d'une forme bâtarde, carnet, journal ou recueil de réflexions. D'une
manière générale, on peut dire que l'absence de titre annonce la couleur de ces textes, et
peut-être métaphoriquement leur mode de production. Sont-ce les méditations d'un
assassin, d'un intellectuel râté? Sont-ce les derniers mots arrachés à de pauvres hères
froidement exécutés, et dont un sadique parrain, féru de littérature ou féru de vérité,
aurait fait un chapelet ?

La maison d'édition s'appelle Buco di Merda, littéralement « Trou de merde » ou


« Taudis », sise à Naples. Je n'ai nulle part entendu parler de cette maison d'édition,
pas plus que d'Eugenio Smarrito père ou fils. L'exemplaire est noté 1/1.

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