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INTRODUCTION

Il est soumis à notre travail de recherche portant sur l’éducation chez Kant dans son
ouvrage intitulé réflexions sur l’éducation de montrer le sens que l’éducation prenne en
s’appuyant sur les dimensions de l’éducation que l’auteur nous présente. Avant que Kant
aborde la question de l’éducation Jean Jacques Rousseau avait déjà présenté son ouvrage
intitulé Emile ou de l’éducation. D’où les différentes questions qui surgissent à savoir
l’influence de Rousseau sur Kant ? Comment Kant aborde le sujet de l’éducation en
établissant la différence entre l’éducation du corps, l’éducation intellectuelle et l’éducation
morale ? Notre démarche consiste donc à répondre à ces différentes questions en présentant
certains points à savoir : la place de l’éducation au 18ème siècle, la critique que Kant fasse en
montrant les limites et les possibilités de la connaissance et les dimensions de l’éducation
chez Kant.

1
I. CONTEXTE D’EMERGENCE DE LA PENSEE KANTIENNE

I.1. LA SITUATION DE L’EDUCATION AU XVIIIème SIECLE

Au cours de cette partir de notre travail, il sera question de présenter d’abord


l’importance du siècle ; ensuite, examiner le contexte idéologique dudit siècle ; et enfin,
parler des différents courants de l’éducation au 18ème siècle.

I.1.a. L’importance du XVIIIème siècle

Notons de prime abord que le 16ème et le 17ème siècle ont une place très importante dans
l’histoire de la pédagogie. Ceux-ci se caractérisent de par la renaissance des lettres et la
réforme des études. Le 18ème siècle quant à lui se distingue de par de nouvelles idées
rependues à travers le monde et qui les modifications apportées aux différentes écoles
existantes. Il s’agit là de donner une orientation nouvelle et une transformation à tous les
niveaux. Un fait particulièrement significatif caractérise ce siècle dans le domaine de la
pédagogie : c’est l’intérêt que portèrent les philosophes aux problèmes que posent l’éducation
et l’instruction des enfants. Ils se proposèrent des solutions découlant directement de leurs
conceptions personnelles de la société et du régime politique qui doit la régir. En fait sur le
plan pédagogique, nous dirons ici que les philosophes du 18 ème siècle étaient en retard sur les
tendances anglo-saxonnes. Ils se prononcèrent pour une prédominance des sciences,
formatrices de l’esprit, et en conscience, ils estimaient que la pédagogie devait être une
pédagogie de l’observation et de l’expérience. Et, puisque la science est une, toutes les
disciplines scientifiques devaient s’y intégrer dans un plan méthodique d’éducation.

I.1.b. Le contexte idéologique du XVIIIème siècle

Ce siècle est marqué par la croyance à l’unité de la science et le désir de donner la


prépondérance aux arts mécaniques, appliqués de la science et trouvèrent leur expression
dans l’Encyclopédie qui, est ce dictionnaire raisonné des sciences, des Arts et Métiers dont
l’influence fut décisive sur l’orientation générale de l’éducation. Cet énorme travail est
l’œuvre de Diderot et ses collaborateurs. Le mouvement encyclopédique coïncidait avec la

2
lutte menée par des esprits libres contre la domination des jésuites en matière d’instructions.
Dans un Essai d’éducation nationale Louis-René de Caradeuc de la Chalotais se prononça
catégoriquement pour une école organisée par l’Etat et dirigée par les laïcs. Plus loin, les
encyclopédistes soumettaient les idées religieuses aux critiques du nationalisme. Ils
décrivaient d’une manière positive les phénomènes de la nature et leurs lois. De plus, comme
ils étaient pour un gouvernement ami des libertés humaines, on peut affirmer qu’ils ont
contribués à ruiner le prestige du pouvoir monarchique absolu. Alors, les idées de la
révolution de 1789 trouvent ici leurs origines.

I.1.c. Les divers courants dans l’éducation au XVIIème siècle

L’éducation moderne dans sa conception est née de la conjonction d’un certain nombre
d’évènements économiques, sociaux, politiques et moraux. Plusieurs courants se sont unis
pour combattre la servilité de la tradition. Ce qui a favorisé la rapidité dans la transformation
l’école. A partir de 1725, deux courants se dessinent. Le premier qui est essentiellement
pratique et prolonge la tradition du siècle précédent. Rollin avec son Traité des Etudes,
représentait ce courant dans l’enseignement secondaire tandis que Jean-Baptiste de La Salle
en était le représentant dans l’enseignement primaire. Notons que ce courant couvre presque
tout le siècle. Car, il prend fin avec la révolution de 1789. Cependant, les esprits semblaient
être dominés par un second courant, un courant théorique engendré par de nombreux
ouvrages philosophiques. Des écrivains à travers leurs écrits exerçaient une influence
considérable sur l’opinion publique en formulant des critiques contre l’organisation et les
tendances de l’enseignement. Parmi ces écrivains, les uns se sont préoccupés directement de
l’éducation, des programmes et des méthodes, tout en mettant en relief les défauts de
l’instruction donnée dans les écoles, exagérant l’insuffisance des études et rejetant toute règle
qui semblait une tradition. Il s’agit là de Voltaire, Jean Jacques Rousseau, Diderot et autres.
D’autres, par leurs écrits, ont contribué à la modification des idées politiques et sociales. Par
cet acte, ils préparent ainsi, indirectement l’évolution de l’école elle-même. Dès lors, les
efforts de ces écrivains eurent pour conséquence de rendre l’éducation laïque, scientifique et
naturelle.

Parvenu au terme de cette partie de notre travail, force est de constater qu’à la fin du
18ème siècle, trois courant agissaient sur les esprits. D’abord le courant de la philosophie

3
sensualiste, dont l’origine remonte au philosophe et pédagogue John Locke. Ensuite, le
courant dont Jean-Jacques Rousseau lui-même fut la source et qui inspira plusieurs penseurs
comme Kant. Enfin, les Encyclopédistes représentent le troisième courant de la pensée
prérévolutionnaire. Ils rendaient toute la considération qu’ils méritent aux métiers et aux
techniques lentement élaborés l’ingéniosité humaine et brusquement développés dès
l’introduction du machinisme dans l’industrie.

I.2. L’influence de Rousseau sur Kant

Au 18ème siècle, la science qui servait de fondement à une réflexion sur l’éducation
est devenue pour les philosophes antiques une science qui s’interroge sur l’homme lui-même
et son rapport avec la nature. Le point de divergence qui marque le temps moderne et
l’antiquité est celui de savoir qu’on éduque ou qu’on forme, s’agit-il d’un homme ou d’un
sujet ? Dans son ouvrage intitulé Emile ou de l’éducation Jean Jacques Rousseau s’intéresse
sur la formation de l’homme en général, un projet qui a été repris dans la philosophie
kantienne de l’éducation. Seul dans l’Emile ou de l’éducation que l’éducation est présente
chez Jean Jacques Rousseau et la méthodologie et la réflexion de Kant cherche à savoir le
sens du progrès de l’éducation même si parfois sa pensée s’oppose à celle de rousseau. Le
débat entre Kant et Rousseau porte sur les différentes questions comme : Qu'est-ce que
former l'homme ? Comment l'homme peut-il former ses semblables, prendre place par rapport
à la nature humaine et à l'humanité dans son histoire et dans son essence ? Pour Rousseau
l’éducation ne peut être transmise qu’à travers le jeu tandis que pour Kant ne peut être
transmise qu’à l’école alors que jean jacques rousseau « rejette le système scolaire mis en
place par les humanistes [chrétiens] et proposent des projets éducatifs nationaux  »1 dont la
finalité était celle de rendre nécessaire une redéfinition des rôles respectifs de la famille, de
l’Église, de la société et de l’État dans l’éducation. Chez jean jacques rousseau l’éducation
commence dès la naissance car pour lui « un homme abandonné dès sa naissance à lui-même
parmi les autres, c’est le plus défiguré de tous »2 Kant dira qu’il faut laisser l’enfant agir
selon sa nature mais sans l’abandonner. Nous devons donc être proche de lui pour mieux le
protéger.

1
J.-J Rousseau, Émile, petits classique Larousse, Paris, 1999, p. 26.
2
Ibidem, p. 47

4
II. PRESENTATION DE LA CRITIQUE KANTIENNE

II.1. Les limites de la connaissance traditionnelle selon Kant

Nous allons situer la pensée de Kant sur les limites de la connaissance à travers le
contexte historique qui est le sien. Ainsi il convient de noter que Kant est de souche
allemande. Or l’état de l’éducation dans l’Allemagne du XVIII siècle est presque
inconcevable. Et cela à cause de quatre phénomènes que sont : la qualité des maitres,
l’irrégularité de la fréquentation de l’école, le manque d’établissements et d’enseignement, de
mauvais maitres et de parents insouciants, et en fin la politique réactionnaire de l’Eglise et
des princes font souffrir l’enseignement. Partant de là Kant porte un jugement sur l’école
populaire et l’Etat de son époque. Pour lui un problème d’établissements ne se pose pas au
contraire ils sont mauvaises c’est la raison pour la qu’elle il stipule : « il ne manque pas
d’établissements d’éducation, mais la plupart sont mauvais, parce qu’on y travaille contre la
nature… et qu’on suit seulement la routine des siècles grossiers et ignorants d’une manière
servile. Mais c’est en vain que l’on attendra le salut du genre humain d’une progressive
amélioration des écoles. Il faut que les écoles soient entièrement reconstituées, si l’on veut
espérer en voir sortir quelque chose de bon : c’est en effet qu’elles sont défectueuses dans
leur organisation première et les maitres en eux-mêmes ont besoin de recevoir une nouvelle
formation. Ce n’est pas une lente reforme mais seulement une rapide révolution qui peut
opérer ce changement. Pour ce la il suffira d’une seul école, organisée d’une nouvelle
manière selon une authentique méthode. »3 L’éducation est un problème très épineux dans la
mesure où le métier d’enseigner peut déboucher sur de bons résultats ou sur de pires.
Quelques enseignants parviendront à faire que les enfants s’arrachent de leurs animalités
constitutive mais d’autres n’y parviendront pas et les enfants deviendront des agents de
dissolution de la prochaine société. Notons également, que l’homme est imparfait. Ceci dit,
dans le processus d’éducation il transmet aux enfants et les bonnes règles qui leurs
permettront de mieux s’épanouir dans la société et une partie néfaste de lui de son humanité
pouvant détruire l’enfant. Outre ces limites, l’éducation est confrontée au pluralisme. Le
pluralisme a les mêmes revendications que le relativisme. Cela pose un problème
évidemment dans la cherche d'une visée unitaire de l'éducation du genre humain. De même
qu'il est important de chercher à savoir ce qu'il doit « en être d'une éducation en contexte
pluraliste des conceptions du bien » par exemple, c'est-à-dire ce que peut encore recouvrir la
3
Emmanuel Kant, réflexions sur l’éducation, traduction, introduction et notes par A Philonenko, sixième
édition , Paris librairie philosophique J. VRIN 6, place de la Sorbonne, V

5
question de vérité morale, « dont l'école devrait, sinon assurer la transmission, du moins
accompagner la structuration dans la conscience de ceux qu'elle accueille en elle ». Voilà ce
qui constitue l'inquiétude du philosophe pratique. La raison est donc menacée sur son propre
terrain. Elle doit réagir au modèle éducatif actuel qui se fonde sur un contexte pluraliste
opposée à une vision unitaire de l'éducation qui fait peur aujourd'hui. Que les hommes aient
des connaissances diverses, qu'ils savent quelque chose (ou presque tout) de la plupart des
sciences, cela ne gène guère. Ou que l'on relativise en science, ce qui n'est pas non plus
impossible, car la science est le terrain de l'expérience et de la preuve, et, c'est en leurs noms
que les vérités scientifiques peuvent être, si besoin, relativisées. En science, nous sommes sur
le terrain de l'expérience, donc un terrain d'une certaine « instabilité » des vérités relativement
au temps. Ce qui n'est pas le cas en morale. Est-ce parce que les vérités d'ordre pratique ne
pas peuvent être démontrées comme celles de la science qu'il faut appeler à une relativisation
de leur contenu ? Ce débat, dit Alain Renaut, a été soulevé récemment par Habermas tel qu'il
l'indique : «Nous savons que tout ce que la tentation sceptique, qui correspond, elle, au
visage le plus rude du relativisme, a, de fait, produit des effets particulièrement délicats dans
le domaine des vérités morales ou, plus généralement, pratiques, quand il s'agit de savoir si
l'on peut concevoir, en morale, en droit ou en politique, de quelconques termes de référence
possédant davantage de validité que d'autres. Question expressément formulée par
Habermas dès 1973, dans Raison et légitimité : « les questions d'ordre pratiques, demande-t-
il, sont-elles susceptible de vérité ? », ou bien faut-il, je complète la question - abandonner le
terrain, ici au relativisme, selon lequel, sur les questions qui mettent en jeu des valeurs,
toutes les opinions seraient affaire de point de vue ou encore de contexte. »4

II.2. Les possibilités d’une connaissance idéale

« Un des plus grands problèmes de l’éducation est de concilier sous une contrainte
légitime la soumission avec la faculté de se servir de sa liberté. Car la contrainte est
nécessaire ! Mais comment cultiver la liberté par la contrainte ? Il faut que j’accoutume mon
élève à souffrir que sa liberté soit soumise à une contrainte, et qu’en même temps je
l’instruise à faire bon usage de sa liberté. Sans cela il n’y aurait en lui que pur mécanisme ;
l’homme privé d’éducation ne sait pas se servir de sa liberté. Il est nécessaire qu’il sente de

4
Alain Renaut, Relativisme et éducation, préface, textes rassemblés et présentés par Anne Marie Hans, Paris,
l’harmattan, 2008 p. 9

6
bonne heure la résistance inévitable de la société, afin d’apprendre à connaître combien il est
difficile de se suffire à soi-même, de supporter les privations et d’acquérir de quoi se rendre
indépendant. On doit observer ici les règles suivantes : 1°) Il faut laisser l’enfant libre dès sa
première enfance et dans tous les moments (excepté dans les circonstances où il peut se nuire
à lui-même, comme par exemple s’il vient à saisir un instrument tranchant), mais à la
condition qu’il ne fasse pas lui-même obstacle à la liberté d’autrui, comme par exemple
quand il crie, ou que sa gaieté se manifeste d’une manière trop bruyante et qu’il incommode
les autres… 2°) Il faut lui prouver que la contrainte qu’on lui impose a pour but de lui
apprendre à faire usage de sa propre liberté, qu’on le cultive afin qu’il puisse un jour être
libre, c’est-à-dire « se passer du secours d’autrui. »5 Cette liberté fait également de l’homme
un être fondamentalement malléable. De ce faite il est possible de connaitre, d’éduquer
Une bonne éducation est déterminée par la nécessité permanente de redresser moralement
l’homme. Deux obstacles, jamais définitivement surmontés par l’humanité, sont, selon Kant,
d’une part les difficultés de l’art de gouverner les hommes et d’autre part celles de l’art de les
élever. Kant ramène la difficile équation de la bonne gouvernance et d’une bonne éducation à
la formule simple et délicate : "Les parents songent à la maison et les princes à l’Etat" 6 Une
préoccupation principale des philosophes, selon Kant, est de trouver la meilleure doctrine
pédagogique. Grâce à une bonne pédagogie, les philosophes peuvent influencer positivement
les décisions que prennent les gouvernants. Dans la pédagogie comme dans l’art de
gouverner, Kant estime qu’il faut rechercher et faire impérativement observer la perfection
morale.

« Il faut donc que l’art de l’éducation, la pédagogie soit raisonnée, pour que la nature
humaine puisse se développer de manière à remplir sa destination . Un principe de
pédagogie que devraient surtout avoir devant les yeux les hommes qui font des plans
d’éducation, c’est qu’on ne doit pas élever les enfants d’après l’état présent de l’espèce
humaine, mais dans un état meilleur, possible dans l’avenir, c’est-à-dire d’après l’idée de
l’humanité et son entière destination. Ce principe est d’une grande importance . De qui
doit-on attendre l’amélioration de l’état du monde ? Des princes ou des sujets ? Faut-il que
ceux-ci s’améliorent d’abord eux-mêmes et fassent la moitié du chemin au-devant des bons
gouvernements, que si cette amélioration doit venir des princes, que l’on commence donc par

5
Kant traité de la pédagogie, 1803
6
Ibidem, p.41

7
rendre leur éducation meilleure  ; car on a trop longtemps commis cette faute grave de ne
jamais leur résister pendant leur jeunesse »  7

Kant fixe à l’éducation quatre objectifs :

1. Discipliner les hommes, chercher à empêcher que ce qu’il y a d’animal eux n’étouffe
ce qu’il y’a d’humain,
2. Cultiver l’homme, la culture comprend l’instruction et les divers enseignements.
3. Lui faire acquérir la prudence, faire en sorte que l’homme sache vivre dans la société
de ses semblables de manière à se faire aimer et avoir de l’influence. Ce faisant,
l’homme acquiert la civilisation.
4. L’éducation doit mener à la moralisation.

7
Kant traité de la pédagogie pp.40-41

8
III. LES DIMENSIONS DE L’EDUCATION CHEZ KANT

III.1. Education du corps

Dans cette partie l’éducation du corps, il s’agit de connaitre ce qui sépare l’animal et
les choses de l’homme c'est-à-dire que l’animal ou la chose possède véritablement une
nature où nous avons tout le droit à ce qui concerne notre corps humain. Donc pour parler
du corps c’est comme la nature de l’homme. Qu’est ce qu’il faut faire lors qu’il s’agit d’un
enfant  nouveau né ? En ce qui concerne cette question de savoir, Kant nous dit qu’il ne
faut rien faire c'est-à-dire qu’on doit laisser l’enfant agir la nature. Comprenons bien qu’il
ne s’agit pas de laisser l’enfant dans un endroit où il est seul ; on doit être proche de lui
et pour mieux le protéger, on doit être conscient de ce milieu ; s’il y a les matières
dangereux qui peuvent le blesser et qu’on les enlève. On ne peut pas apprendre l’enfant à
marcher, c’est l’aider à l’aide d’instruments lisières ou roulettes. Kant conteste ce dernier
point en disant qu’  il est bien surprenant que l’on veuille apprendre à marcher aux
enfants : comme si un homme avait jamais était hors d’état de marcher. Comme les
enfants sauvages qui sont élevés par les animaux comme des Ours ou Loups, on donne
l’image d’homme quadrupède. Le milieu exerce une influence déterminante. Un enfant
abandonné dans une foret avant de pouvoir marcher et nourri par quelques bêtes, aura
suivi l’exemple de sa nourrice, en s’exerçant à marcher comme elle ; l’habitude lui aura pu
donner des facilités qu’ils ne tenait pas de la nature ; et comme des manchots parviennent,
à force d’exercice , à faire avec leurs pieds tout ce que nous faisons de nos mains, il sera
parvenu enfin à employer ses mains à l’usages des pieds. Laissons l’enfant se trainer par
terre jusqu’à ce qu’il commence de lui même à marcher peu à peu. Il n’a pas besoin qu’on
l’aide directement ou qu’on le soutienne ; en un mot laisser l’enfant agir sa vie par la
nature. Mais les mamans doivent donner aux leurs enfants le lait maternel sans faire
l’exception.

Kant distingue dans la critique de la faculté de juger deux formes de monstruosité : il


y a d’abord la monstruosité morphologique qui s’illustre chez les individus dont la forme
est différente de celle qui est propre à l’espèce et l’individu malformé  ou autrement dit
anormal. Il y a aussi la monstruosité physiologique qui est beaucoup plus grave. Elle
affecte les fonctionnements même de l’organisme ; l’individu physiologiquement
monstrueux est anormal. Cela posé on voit qu’un individu qui a cette anomalie peut être
physiquement normal. On peut dire avec la vérité que les enfants des gens du commun sont

9
beaucoup plus mal élevés que les enfants des personnes de qualité. En effet, les gens
jouent avec leurs enfants, les pressent sur leurs cœurs, les embrassent et dansent avec eux.
Ils s’imaginent faire quelque chose de bon pour l’enfant en courant à lui et en jouant aves
lui dès qu’il crie. Suivre la nature signifiera que si on se place dans la place des parents
s’abstenir d’une manière générale on doit observer que la première éducation doit être
surement négative c'est-à-dire qu’on ne doit pas rien ajouter aux précautions prises par la
nature et qu’il faut uniquement ne pas troubler la nature. Les parents ne devront pas
seulement s’abstenir d’user d’instrument de précautions qui ignorent la nature , mais aussi
veiller à ne pas donner aux enfants des mauvaises habitudes qui sont très fâcheuse pour le
caractère de l’enfant. C’est aussi que les parents ne céderont pas à la tentation de trop
découvrir les enfants ou les habituer à boire l’alcool. De même, on refusera de donner aux
enfants des remèdes qui ouvrent leur appétit. Un enfant doit manger parce qu’il a faim et la
mère soit connaitre que l’enfant a besoin de quoi manger.

Concevant que l’éducation du corps implique une éducation morale, les parents
éviteront par-dessus tout de répondre aux cris des enfants. Obéir aux cris des enfants
comme font les parents, qui ne distinguent pas s’il s’agit de souffrance. C’est rendre les
enfants odieux. Satisfaire tous leurs caprices dans leur première jeunesse est corrompre
leur cœur et leurs mœurs. Donc les parents doivent connaitre à répondre aux enfants les
cris qui indiquent un réel besoins. L’erreur générale qui engendre toute difficulté de
l’éducation procède de ce manque de discernement. Kant a souligné aussi les dangers des
habitudes de l’enfant et en même temps de croire qu’il existe certains rythmes naturels,
certaines périodicités qui doivent être respectés. Il ne sait pas faire a place à l’affectivité ; il
n’aperçoit pas aussi bien qu’on pourrait l’attendre, l’importance de l’amour maternel. Pour
Kant, la nourriture que la nourriture que la nature a destinée à l’enfant est le lait maternel.
Il dit que la première éducation est placée sous le signe de l’effort et du travail et la deuxième
éducation est celle qui regarde l’éduction de l’usage du mouvement volontaire et des
organes de sens, en d’autre terme c’est l’éducation physique. Cette éducation commence
lorsqu’un enfant commence à courir, jouer, grimper, sauter. Ici, il accorde une présence
aux exercices mixtes, c'est-à-dire aux exercices qui sont l’usage du mouvement volontaire
et l’usage des organes de sens comme jeux de ballon est l’un de meilleurs jeux d’enfants,
parce qu’il s y joint la course qui es très saine. On insiste sur les facteurs de l’ordre
psychologique dans l’éducation du corps. C’est ainsi que chez beaucoup d’hommes la
faiblesse physique est avant tout un manque de courage ; c’est la peur qui paralyse.

10
III.2. L’éducation intellectuelle et morale

L’éducation intellectuelle chez Kant se consacre dans les réflexions ; pour lui,
l’intelligence de l’enfant ne peut être développé que dans les écoles mais aussi une école
raisonnable et non pas dans les jeux comme le démontre rousseau et basedow qui disent que
tout doit se faire par jeu et par inclination. La question qu’il se pose est donc celle de savoir
quelle serait l’éducation dans une école raisonnable ? L’éducation dans une école raisonnable
serait donc celle qui cultive non pas la faculté d’esprit par rapport aux autres mais qui
envisage l’esprit comme un tout. De ce fait la raison pour Kant devient « une unité…qui se
suffit à elle-même, dans laquelle chaque membre, comme dans un corps organisé existe pour
les autres et tous pour chacun. »8 Il en est de même pour l’éducation intellectuelle, elle doit
être un exercice qui contribue à l’exercice de toutes les autres éducations. Développer
l’intelligence chez l’enfant ne signifie pas privilégier sa mémoire comme dans l’éducation
traditionnelle en cherchant à privilégier la mémoire, elle a brisé l’hiérarchie des facultés
mentales. La mémoire doit avoir le propre de l’esprit qui est une activité libre non pas une
activité reproductrice mais une activité créatrice, Kant nous donne conseil donc de ne pas
obliger à l’enfant de mémoriser les discours par cœur mais plutôt de développer en lui un
esprit de créer. C’est à ce propos qu’il écrit en disant : « la mémorisation est très nécessaire,
mais il ne convient pas d’en faire un simple exercice comme, par exemple, lorsqu’on fait
apprendre des discours par cœur »9.

Le but d’arracher l’enseignement dans le cadre de la mémoire était celui de l’arracher


au verbalisme car l’enseignement traditionnel sombrait dans le verbalisme mais cela ne veut
pas dire que la mémoire ne sert à rien dans le développement de l’intelligence. Dans
l’idéalisme kantien, la mémoire est considérée comme une faculté supérieure dans les
activités créatrices et judicatives car elle nous aide à garder les choses que nous avons intérêt
à conserver et qui nous aidera dans la vie réelle. Le véritable sens de l’éducation chez Kant
est celui d’ « être avant tout un exercice de l’intelligence »10. Dans l’éducation intellectuelle
l’élève construit lui-même ses idées et ne doit pas les recevoir toutes faites du dehors nous
pouvons renvoyer cette méthode à la méthode socratique. Qui chez Kant présente des
difficultés dans les écoles dans la mesure où dans une salle de classe l’enseignant à plusieurs
élèves et que chaque élève ne parvient à exprimer ses idées. La solution proposée par Kant
8
Emmanuel Kant, critique de la raison pure, Temesaygues et Pacaud, 2ème édition, Paris, 1927, p.26
9
Ibidem, p.473
10
Emmanuel Kant, réflexions sur l’éducation, Alexis PHILONENKO, 7ème édition, Paris, 1993, p.55

11
est celle donc de mettre en pratique les règles grammaticales de ce que les enfants viennent
d’apprendre car pour lui « toute notre connaissance commence avec l’expérience […] et le
principal moyen qui aide la compréhension, c’est de produire les choses. »11 Kant insiste
également sur l’étude d’éloquence et des langues car ceux-ci ne doivent pas être bannit
comme rousseau l’a fait parce qu’ils contribuent à la formation de l’homme qui renvoie à
l’éducation morale.

L’éducation morale chez Kant, est le plus important tant parmi d’autres. Si un
éducateur constante que l’enfant n’est pas intéressé par cette éducation il doit y prêter
beaucoup d’attention. L’éducation du corps et l’éducation intellectuelle développent en
l’enfant les principes de la prudence tandis que l’éducation morale consiste à moraliser
l’enfant au niveau de la culture de la prudence et de la culture d’habileté. Ce qui prépare donc
l’enfant à l’éducation morale c’est le travail, cela peut se voir chez les enfants qui aiment le
travail qui après un certain temps découvre une liberté et dans ce cas ils n’obéissent plus ce
qui n’est pas à eux, mais le travail leurs rendent libres car ils obéissent à eux-mêmes, ici il ne
s’agit pas donc d’une obéissance qui est fondée sur les ordres d’autrui mais plutôt sur la
raison ou bien l’autonomie. C’est dans cet ordre d’idée que Kant écrit en disant : « l’enfant
habitué à travailler et par la contrainte, la discipline de l’école, il est soumis à une
obéissance passive, absolue, comme dit Kant, mais dont le résultat est une activité de
l’enfant[…] l’obéissance devient alors volontaire, c’est-à-dire une obéissance non plus
fondée sur l’autorité d’autrui, mais une obéissance qui est d’abord obéissance à la raison à
soi-même, ou si l’on préfère : l’autonomie »12 c’est à partir de cette idée que Kant établit la
différence entre l’éducation du corps et d’autres car dans l’éducation morale l’enfant agit par
ses propres maximes. L’éducation morale consiste donc la formation du caractère. Ici le
caractère renvoie « dans la fermeté de la détermination avec laquelle on veut faire quelque
chose et aussi dans sa mise à l’exécution réelle  »13. La formation du caractère comporte trois
éléments essentiels dans l’éducation kantienne : d’abord elle renvoie au terme de l’autonomie
c’est-à-dire être obéissant à soi-même, puis à la véracité qui consiste à éviter le mensonge et
enfin au terme sociabilité qui renvoie à l’autrui c’est-à-dire penser en se mettant à la place
d’autrui.

11
Emmanuel Kant, réflexions sur l’éducation, Alexis PHILONENKO, 7ème édition, Paris, 1993, p.56
12
Ibidem, p. 57
13
Ibidem, p.59

12
IV. PROLONGEMENT DE LA PENSEE KANTIENNE
IV.1. l’éducation et le discernement chez Hannah Arendt

Le problème soulevé par Hannah Arendt est l’aspect du devoir et de la responsabilité.


L’éducation qui s’inscrit dans le cadre de la socialisation 14 de l’enfant en vue de le rendre
capable de poser des actes non par contraintes mais plutôt par purs devoirs ; c'est-à-dire qui
relèvent de l’autonomie personnelle. Autonomie et liberté n’étant pas pour lui synonyme de
libértarialisme, mais plutôt, le fait de considérer les normes comme étant une règle qui
découle de soi. On constate que chez Kant, l’éducation, soin, culture devoir et responsabilité
sont intimement liés, si bien qu’on pourrait affirmer que l’éducation civique de l’enfant
s’inscrit en vue de l’obéissance des normes positives. Autrement dit, Kant situe l’obéissance
absolue, dans la motivation à agir, dans la prise de décision non contrariée. C’est pourquoi il
affirme : «  l’obéissance absolue, est extrêmement nécessaire, puisqu’elle prépare l’enfant à
l’accomplissement des lois auxquelles il devra obéir plus tard comme citoyen même si elles
ne lui plaise pas »15 . Selon Hannah, l’apprentissage de l’autonomie par le moyen de
l’obéissance absolue, ne s’inscrit pas dans l’objectif du libre choix à accomplir la loi, mais
plutôt dans la liberté de dire « non » si le fondement de cette loi n’a aucune valeur éthique.
La paternité du refoulement de certaines normes non éthiques, remonte en réalité de la
période médiévale où saint Thomas affirmait que si une loi ne respecte pas le droit divin,
l’homme est tenu de la désobéir.16

En effet, la conception Kantienne du devoir, relève du fait qu’aucun moraliste, de


l’antiquité jusqu'à la période des Lumières, n’a jamais pensé qu’une loi pourrait être éditée
dans l’optique du mal17 ; raison pour laquelle pour lui : « l’éducation comprend les soins et la
culture… Il s’agit alors de l’instruction et de la conduite »18. La conception en était qu’une
loi conventionnellement édité est évidement bonne. Et jamais une convention ne pourrait être
corrompue. De ce fait, inciter les enfants à respecter la loi est d’autant plus éthique que
juridique. Eduquer les enfants, afin qu’il agisse selon un membre qui légifère leurs actions est
beaucoup plus rassurant que risqué. Et c’est justement là que Hannah situe et soulève la

14
Emmanuel Kant, Réflexion sur l’éducation, traduction de A. PHILONENKO, ed. J.VRN, p. 69
15
Ibidem, P.126
16
Cours de philosophie morale à l’institut philosophique Saint Joseph Mukasa, présenté par le docteur Robert
ONDOBO, année scolaire 2017-2018
17
Hannah Arendt, Responsabilité et jugement, trad. Jean-Luc Fidel, édité par Jerome Kohn, éd. Payot et Rivage,
106, boulevard Saint –Germain, paris, 2009, p. 23
18
85 Emmanuel Kant, idem, p. 85

13
problématique devoir ou de la responsabilité qui peut être paradigmatique, si ce dernier où
cette dernière subit un jugement de valeur.

Pour démontrer à quel point cette conception kantienne l’éducation à l’obéissance,


purement éthique, peut être pervertie, Hannah prend l’exemple d’Eichmann, responsable de
la mort de six millions de juif, politiciens allemand à qui fut chargé l’extermination des juifs
jusqu’au dernier. Son exemple est pertinent, puisque celui-ci à bas âge, appris l’obéissance et
le respect de la loi comme première principe fondement éthique. De ce fait, l’éducation, selon
elle, nécessite l’apprentissage au discernement, pour la distinction du bien et du mal, du juste
et de l’injuste. Inculquer aux enfants qu’ils sont les premiers responsables de leur acte et que
toute loi, aussi parfaite soit elle, ne doit échapper au de jugement avant son accomplissement.

En réalité, interrogé par la police israélienne sur le fondement de ces actes


monstrueuse, il se justifia ainsi qu’il avait «  vécu toute sa vie selon les préceptes moraux de
Kant ». Il a fidèlement servit la loi de l’Allemagne et à courageusement montré sa fidélité et
sa loyauté envers son président despote, dénommé Adolphe Hitler, en accomplissant sans
réprimander la décision conventionnelle. Néanmoins, tout esprit raisonnable avait la claire
vision que tuer sans raison n’a aucune justification éthique, Ce qui montre à quel niveau cet
aspect sur la conception éducative peut porter des risques dans notre époque. Cette dans ce
contexte qu’elle affirme : «  la notion Kantienne du devoir peut être pervertie et parce que
(même si Kant, bien sûr, n’en savait rien) le caractère sans limite du mal dépourvu de pensée
échappe à toute saisie conceptuelle »19. De nos jours, certains Etat sont dominés et
caractérisé par le régime utilitariste, conséquentialiste et par le libéralisme moral. L’homme
édite les lois en fonction de ces besoins utilitaire et parfois dépourvu de sens. Ce qui implique
que l’enseignement pédagogique doit tenir compte de ces penchants non éthique que
manifeste notre époque pour une meilleure éducation.

IV.2 L’éducation morale chez Durkheim

19
Hannah Arendt, idem, p. 23

14
Dans son traité de pédagogie, Emmanuel Kant considère la moralité comme la finalité
de l’éducation. En effet, pour Kant l’éducation ne consiste pas seulement à faire acquérir à
l’enfant un savoir et un savoir-faire. Il faut en plus de cela qu’il soit capable de poser des
actes moralement acceptables. C’est pourquoi il affirme dans ses réflexions sur
l’éducation : « Il ne suffit pas en effet que l'homme soit propre à toutes sortes de fins ; il faut
encore qu'il sache se faire une maxime de n'en choisir que de bonnes.  »20. Autrement dit, il
ne suffit pas que l’éducation développe en l’homme des facultés diverses. Il faut en plus
qu’elle initie ce dernier au bien et à l’art de faire le bien.

C’est cette dimension morale de la pensée Kantienne de l’éducation que Durkheim


va entreprendre d’approfondir à l’occasion des cours de sociologie qu’il dispensait à
l’université de la Sorbonne entre 1902 et 1903.

Dans le souci d’approfondir le regard de Kant sur l’éducation morale, Durkheim


développe trois principes majeurs sur lesquels doivent reposer le processus de moralisation de
l’enfant :

La rationalité : Durkheim soutient la thèse selon laquelle l’éducation morale


de l’enfant doit être débarrassée de tout élément religieux. En effet, pour Kant comme
pour Durkheim l’enfant ne doit pas s’habituer à poser de bonnes actions parce que
cela plait à Dieu, il faut au contraire que l’enfant apprenne à poser de bonnes actions
parce que cela est conforme à sa raison. L’avantage pour Durkheim d’une telle
méthode est que l’enfant acquiert l’indépendance intellectuelle. C’est là une
actualisation en pédagogie du célèbre « sapereaude » lancé par Kant. Durkheim
affirme : « nous nous sommes engagés, vis-à-vis de nous-mêmes, à ne donner dans
nos écoles qu'une éducation morale entièrement rationnelle, c'est-à-dire exclusive de
tous principes empruntés aux religions révélées.»21. Durkheim par cette affirmation ne
rejette pas en réalité le bien-fondé de la morale religieuse il considère plutôt que l’acte
moral doit être fondé en l’homme et non en Dieu.
La régularité : Chez Durkheim, l’éducation morale pour être une réussite ne
doit pas se résumer en des actions sporadiques. En d’autres termes, l’enfant doit
pouvoir développer une habitude au bien. Les actions morales ne doivent pas être
pour lui le fait du hasard. Il faut au contraire que sa disposition au bien soit régulière.
20
Kant, réflexions sur l’éducation, Paris, Jvrin, p.42
21
Durkheim, Education morale, Paris, librairie Félix Alcan, 1934, p.19

15
Durkheim affirme : « régulariser la conduite est une fonction essentielle de la
morale.»22. Autrement dit, le pédagogue doit constamment encourager l’enfant à
répéter les bonnes actions afin que ce dernier à force d’habitude intègre celà comme
disposition intérieure.

La discipline morale : Pour Durkheim, il n’existe pas d’éducation morale


sans contrainte. En effet tout enfant vient au monde dans une société qui a ses règles
et pour vivre au sein de cette société, cet enfant devra malgré lui se soumettre aux
usages en vigueur. C’est cette constante obéissance aux lois que Durkheim qualifie de
discipline morale. Il dit à ce sujet : « c'est l'aptitude à se maîtriser, c'est cette faculté
d'arrêt ou, comme on dit, d'inhibition, qui nous permet de contenir nos passions, nos
désirs, nos habitudes, et de leur faire la loi.»23. En d’autres termes, la discipline
morale tout en soumettant l’enfant aux lois lui épargne d’être l’esclave de ses
pulsions et en cela dit Kant il devient différent de l’animal.

V. Enjeux et actualisation

Notre sujet, qui est celui de « Kant, éducateur », nous oblige à limiter ici la
description de son influence à certains domaines entre autre de la théorie et de la pratique
pédagogique ainsi que du domaine psychologique. L'influence de Kant en matière

22
Durkheim, Education morale, Paris, librairie Félix Alcan, 1934, p.25
23
Ibid., p 37

16
pédagogique est naturellement liée à celle qu'il a exercée comme fondateur de l'idéalisme
allemand (dans l'histoire de la philosophie), comme figure de proue du siècle des Lumières en
Prusse au XVIIIe siècle (dans l'histoire des sciences morales), et comme intellectuel européen
de dimension mondiale (dans l'histoire de la culture et de l'éducation).

Du point de vue de l'histoire de l'éducation, Kant est reconnu comme le


représentant du siècle des Lumières, et il est effectivement cité dans tous les manuels
allemands comme la source de l'esprit des Lumières conçu au sens international. Sa réponse à
la question de la signification des Lumières à savoir que tout individu doit trouver le courage
de se servir de son propre entendement en dépit des obstacles opposés par la lâcheté et la
paresse, reste encore valable pour l'Allemagne réunifiée d'aujourd'hui.

La notion d'individu a été différemment comprise au sens philosophique, juridique et


théologique. Mais depuis Kant, ce terme exprime, à tous les niveaux de culture générale en
Allemagne, l'idée selon laquelle tout être humain est une fin en soi , c'est-à-dire
indépendamment de sa classe sociale, de ses idées, de sa religion, de sa race, de sa
nationalité, etc., et indépendamment de tous les obstacles présents sur son chemin, tout
homme est, dès le début de son existence, un être ayant une dignité et des droits intrinsèques.

Pour ce qui est de la théorie pédagogique, l'influence de Kant a continué de


se manifester de multiples façons aux XIXe et XXe siècles. Il n'y eut guère de « classique de
la pédagogie » qui se fût dispensé de citer Kant. Qui plus est, on a vu se manifester une école
de l'orientation scientifique se référant directement à Kant et dénommée école «
philosophique transcendantale néo-kantienne », qui a fait des fondements idéalistes de la
philosophie kantienne la base de toute réflexion pédagogique. Ce courant pédagogique a
constitué, en s'appuyant sur les concepts de sujet, de moi, de conscience, de dialogue, etc., ce
qu'on a appelé la dimension normative de l'éducation, qui cherche à garantir partout et en tout
temps la dignité de l'homme.

L'homme selon Kant n'est que ce que l'éducation en fait. Le processus


éducatif se déploie comme éducation physique et comme éducation pratique. Le premier

17
moment de l'éducation est l'éducation physique du corps et de l'âme. Elle inculque la
discipline et affermit le corps. Quant à l'éducation pratique, elle est à la fois morale, religieuse
et civile. Etre de devoirs et de droits en tant que personne, l'homme est aussi un être de désirs
oscillant entre la nature et la liberté. C'est la conscience du devoir qui le tire vers la liberté et
lui indique l'idée de l'humanité comme horizon régulateur. Il faut inculquer de bonne heure
les notions religieuses aux enfants en éclaircissant ensemble les concepts de Dieu et du devoir
sans toutefois en référer à la théologie. L'éducation civile développe les facultés nécessaires à
la vie civile et au cosmopolitisme. Le processus éducatif doit permettre la destruction de
l'animalité en l'homme et l'avènement de l'humanité. Que pouvons-nous tirer de la pédagogie
kantienne pour l'éducation aujourd'hui ? La jeunesse destinataire du système éducatif est
aujourd'hui livrée à la cupidité du marketing international et de la démagogie politique qui lui
promettent la jouissance immédiate. La pédagogie kantienne nous rappelle clairement que
l'effort et la discipline ne sont pas les adversaires de la jouissance et de la liberté, mais plutôt
leurs plus fidèles alliés.

CONCLUSION

18
Il s’agissait de savoir le sens de l’éducation chez Kant et ses différentes dimensions. A
première vue, l’éducation est transmise par l’école contrairement à Rousseau qui dit qu’elle
est transmise à travers le jeu. L’éducation transmise à l’école nous pouvons la qualifier
comme l’éducation intellectuelle qui se complète par l’éducation du corps et l’éducation
morale. L'homme selon Kant n'est que ce que l'éducation en fait et que l'effort et la discipline
ne sont pas les adversaires de la jouissance et de la liberté, mais plutôt leurs plus fidèles alliés
car pour lui l’homme qui travaille découvre sa toute liberté en respectant ses propres
principes qu’il s’est inscrit .

BIBLIOGRAPHIE

 Alain Renaut, Relativisme et éducation, préface, textes rassemblés et présentés


par Anne Marie Hans, Paris, l’harmattan, 2008

19
 Cours de philosophie morale à l’institut philosophique Saint Joseph Mukasa,
présenté par le docteur Robert ONDOBO, année scolaire 2017-2018

 Durkheim, Education morale, Paris, librairie Félix Alcan, 1934

 Emmanuel Kant, critique de la raison pure, Temesaygues et Pacaud, 2ème


édition, Paris, 1927

 Emmanuel Kant, réflexions sur l’éducation, Alexis PHILONENKO, 7ème


édition, Paris, 1993

 J.-J Rousseau, Émile, petits classique Larousse, Paris, 1999

 Kant traité de la pédagogie, 1803

 Hannah Arendt, Responsabilité et jugement, trad. Jean-Luc Fidel, édité par


Jerome Kohn, éd. Payot et Rivage, 106, boulevard Saint –Germain, paris, 2009

Table des matières

INTRODUCTION....................................................................................................................1

I. CONTEXTE D’EMERGENCE DE LA PENSEE KANTIENNE...................................2

20
I.1. LA SITUATION DE L’EDUCATION AU XVIIIème SIECLE........................................2

I.1.a. L’importance du XVIIIème siècle................................................................................2

I.1.b. Le contexte idéologique du XVIIIème siècle...............................................................2

I.1.c. Les divers courants dans l’éducation au XVIIème siècle.............................................3

I.2. L’influence de Rousseau sur Kant...................................................................................4

II. PRESENTATION DE LA CRITIQUE KANTIENNE....................................................5

II.1. Les limites de la connaissance traditionnelle selon Kant...............................................5

II.2. Les possibilités d’une connaissance idéale.....................................................................6

III. LES DIMENSIONS DE L’EDUCATION CHEZ KANT..............................................9

III.1. Education du corps........................................................................................................9

III.2. L’éducation intellectuelle et morale............................................................................11

IV. PROLONGEMENT DE LA PENSEE KANTIENNE..................................................13

IV.1. l’éducation et le discernement chez Hannah Arendt...................................................13

IV.2 L’éducation morale chez Durkheim.............................................................................15

V. Enjeux et actualisation......................................................................................................17

CONCLUSION.......................................................................................................................19

BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................20

21

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