SERGE, OU LA PHOBIE SOCIALE À L'ÉPREUVE DE L'ÉVALUATION

THÉRAPEUTIQUE
Dana Castro

Martin Média | « Le Journal des psychologues »

2014/10 n° 323 | pages 32 à 36

ISSN 0752-501X
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Dana Castro, « Serge, ou la phobie sociale à l'épreuve de l'Évaluation thérapeutique », Le
Journal des psychologues 2014/10 (n° 323), p. 32-36.
DOI 10.3917/jdp.323.0032
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 DOSSIER
L’Évaluation thérapeutique, un nouveau paradigme clinique
Serge, ou la phobie sociale
Dana Castro
Psychologue
à l’épreuve de l’Évaluation th
Directrice de l’École
de psychologues
praticiens
Membre du cr
du Journal des
psychologues
Serge, jeune homme de 19 ans,
est massivement en échec scolaire
et souffre, sur le plan relationnel,
d’une phobie sociale invalidante.
Le dispositif de l’Évaluation
thérapeutique a permis qu’une
psychothérapie puisse se mettre en
place et se dérouler de manière suivie.
Si l’évolution de Serge semble avoir
été satisfaisante, elle a néanmoins mis
en débat la notion même de réussite
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de la psychothérapie.
S
erge est un jeune homme originaire d’Afrique
du Nord, évoluant depuis sa plus tendre enfance
dans un milieu extrêmement traditionaliste. Sa
famille vit repliée sur elle-même dans une attitude
suspicieuse vis-à-vis de l’extérieur, évitant strictement tout
contact avec des membres autres que ceux de sa propre
communauté.
Serge, quant à lui, se décrit comme un jeune homme
tendu et timide, incapable de construire et de faire durer
une relation amicale. Ennuyé par ce qu’il appelle
« [s]on manque de valeur », par la peur du jugement
d’autrui, terrorisé par l’aisance des filles et leur féminité,
déchiré entre le modèle sociétal des pairs, basé sur la
liberté et l’ouverture, et celui recommandé par sa famille,
basé sur le respect strict des valeurs et la fermeture, Serge
formule une demande d’aide psychologique pour prévenir,
« que je craque et que je fasse une grosse bêtise », dira-t-il.
Note
1. Posé par le psychiatre référent selon le Dsm-iv tr.
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Au moment de la consultation, Serge était âgé de dix-neuf
ans et se trouvait encore en classe de troisième. Il n’avait
aucune activité, car il préférait vivre « tranquillement
à la maison, pour ne pas rencontrer d’autres jeunes ».
Sa situation et son état d’esprit se sont détériorés après
qu’une petite camarade de classe, blonde et affirmée,
l’a séduit (pour prouver à ses amies qu’elle pouvait avoir
« l’ours ») pour mieux le « jeter », une fois le pari gagné.
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Le diagnostic de personnalité 1, indiquait clairement
la présence d’une personnalité évitante, sans autres
complications sur l’axe i du Dsm.
L’objectif de l’examen psychologique, conduit dans
l’esprit de l’Évaluation thérapeutique, visait à éclairer
les caractéristiques singulières du fonctionnement
psychique de ce jeune homme, gauche, insécurisé et très
demandeur d’aide pour lui permettre d’ouvrir une autre
réflexion sur lui-même et pour lui offrir un traitement
psychologique sur mesure, adapté à ses besoins
et à ses capacités actuelles.
La batterie d’examens comprenait la Wais-iii, et ce, pour
éclairer la question de l’échec scolaire ; et les épreuves
projectives, Rorschach et Tat, pour éclairer le fonctionnement
psychique et les principales thématiques agitant sa vie
psychique.
Après trois rendez-vous ratés (en conformité avec les
particularités de ses difficultés psychologiques), Serge réussit
à être ponctuel à sa consultation, à raconter son histoire
et à formuler les questions suivantes :
• « Pourquoi je n’arrive jamais à rien ? »
• « Pourquoi j’ai des difficultés à rencontrer des gens et à rester
avec eux ? »
• « Pourquoi je fuis toute situation où on me cherche ? »
• « Pourquoi je me mets dans le choc quand on dit
du mal de moi ? »
Il est intéressant de noter que, d’un point de vue clinique,
ces questions sont très représentatives des préoccupations
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ale
on thérapeutique
des personnalités évitantes ou de celles évitant les contacts
sociaux (Horney, 1945).
L’examen psychologique visait donc non seulement à
« valider » les impressions cliniques, mais surtout à mettre
en évidence la singularité de ce jeune homme, afin d’ouvrir
vers la possibilité d’un réel changement.  autocentrée.
Il s’est déroulé sur cinq séances : la première, de prise de
contact et de présentation du travail commun ; la deuxième
et la troisième, de passation proprement dite des tests,
d’abord la Wais, puis les épreuves projectives ; et, enfin, les
deux dernières, de restitution des résultats et de discussion
sur l’avenir et la forme du travail psychologique.
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Dans un premier temps, pour être analysées, les données
des tests ont été regroupées selon les particularités du cas
clinique en suivant le schéma classique incitant à rechercher
d’abord l’expression psychopathologique du diagnostic de
personnalité, puis l’image de soi, les ressources psychiques
et, enfin, les relations familiales.
Dans un second temps, et pour les besoins de la restitution,
les résultats ont été classés selon les préconisations
du modèle de l’Évaluation thérapeutique (Finn, 2007) en
fonction de leur niveau de menace pour le sujet, mais aussi
de leur capacité de répondre aux interrogations formulées
initialement par le patient.
UNE PREMIÈRE ANALYSE CLASSIQUE
DES RÉSULTATS AUX TESTS PSYCHOLOGIQUES
Éléments psychopathologiques
Dans le cas de Serge, les éléments quantitatifs, allant
dans le sens d’un fonctionnement évitant, apparaissaient
explicitement au Rorschach à travers un nombre
relativement faible de réponses (N=19), la présence
de déterminants majoritairement formels, l’absence
totale d’estompages sensoriels de type « texture »,
de mécanismes de défense de type « évitement »,
par une inhibition émotionnelle telle qu’exprimée
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dans le RC%, très faible, enfin par une image de soi très
dévalorisée, révélée dans le nombre élevé de réponses
« symétrie » ou « reflets », témoins du conflit existant
entre la perception abîmée de soi et les aspirations
du sujet, exprimées dans une compensation narcissique
Image de soi
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Au niveau qualitatif, les raisons de la dévalorisation
de soi (l’incapacité d’agir par incomplétude et contrainte)
apparaissent clairement à travers les réponses aux planches
iv et vi.
À la planche iv :
• 8. « Un insecte qui pourrait voler, mais n’a pas les ailes assez
développées. »
• 9. « Une peinture abstraite, sans aucune signification. »
(Où l’on voit à l’œuvre le mécanisme d’intellectualisation
et son action inhibitrice de toute expression émotionnelle.)
À la planche vi :
12. « C’est un animal écrasé, complètement écrasé par
un véhicule. »
L’analyse du Tat apporte quelques suggestions quant à
l’origine des sentiments d’écrasement et d’impuissance.
La réponse à la planche 16 met en évidence toute
la probable culpabilité, engendrée par l’important conflit
noué entre les aspirations libertaires et personnelles
de Serge et l’obligation de soumission aux prescriptions
familiales.
Planche 16 : « C’est blanc. Toutes les images que je viens
de voir – tristesse, obligation de faire pour les parents et leurs
aspirations, pas heureux de vivre. Pas d’aptitudes à prendre
de décision. On ne leur a pas laissé le choix. »
Ces résultats (éléments psychopathologiques et image de soi)
ont permis de discuter avec Serge la réponse à ses questions
2-3-4, en lui expliquant les réactions des personnalités
évitantes à la stimulation émotionnelle et à leurs
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L’Évaluation thérapeutique, un nouveau paradigme clinique
supposés « défis » relationnels. Ainsi que la vision
personnelle systématiquement défavorable qui en découle.
Ressources psychiques
Les résultats obtenus à la Wais-iii sont surprenants, puisque
le qi total est de 131 (nettement supérieur à la moyenne)
avec une intelligence fluide remarquable et une mémoire
de travail exceptionnelle.
Au niveau affectif, le type de résonnance intime (tri) est
contrit, témoignant ainsi d’un décalage existant entre
les ressources cognitives et affectives.
Liens familiaux
Le conflit psychique insoluble, entre réalisation personnelle
et soumission aux valeurs familiales, s’exprime dans
les réponses de Serge à certaines planches du Tat :
• Planche 1 : « Là, c’est un enfant penché sur son violon ; vu les
traits du visage, le violon, il n’aime pas ça, c’est les parents qui le
forcent – il se demande ce qu’il pourrait faire pour arrêter ça. Il
est malheureux. N’aime pas blesser ses parents. Pas de solution.
Il se lamente sur lui-même. Il n’ira pas voir ses parents. »
(Incapacité de décider et d’agir à l’encontre de la famille ;
thématique de dépendance.)
• Planche 2 : « Là, on voit une famille paysanne, le fils est
dans les champs, la mère, la fille de la maison, leur fille – elle
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porte sur elle les soucis de la famille. Toute la famille compte
sur elle. » (Thématique d’obligation et de responsabilité
sans issue.)
• Planche 3 : « C’est un garçon sûrement puni ou il a fait
une bêtise. Il doit être en train de pleurer. » (Thématique
de culpabilité et de dépendance.)
• Planche 8 bm : « Hum ! Le jeune garçon doit s’imaginer plus
tard, études de médecine – plus tard, il sera devant la table
d’opération. » (Aspiration de reconnaissance et de réussite.)
• Planche 16 : « C’est blanc. Toutes les images que je viens
de voir – tristesse, obligation de faire pour les parents et leurs
aspirations, pas heureux de vivre. Pas d’aptitudes à prendre
de décision. On ne leur a pas laissé le choix. » (Thématique
de soumission et de dépendance.)
La reformulation de ces récits Tat permet de discuter avec
Serge la réponse à ses questions 1 et 2, à savoir « Pourquoi
je n’arrive jamais à rien ? » et « Pourquoi est-ce si difficile
de rencontrer des gens et de rester avec eux ? »
UN REGROUPEMENT DES RÉSULTATS
EN VUE DE LA RESTITUTION
Selon les recommandations du modèle de l’Évaluation
thérapeutique (Finn, 2007) au cours de la restitution,
les résultats aux tests sont organisés selon leur degré
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de « menace » pour l’intégrité psychique du sujet.
Ainsi, par ordre croissant :
• Les informations de niveau 1 regroupent les éléments
qui vérifient les théories du sujet et qui, de ce fait, seront
facilement acceptés comme valides. Le sujet réagit
habituellement par l’acquiescement et s’exprime en
ces termes : « C’est exactement cela ; c’est exactement moi. »
Elles alimentent le besoin fondamental de cohérence
(Bandura, 2003) qui indique la nécessité, pour le sujet,
de vérifier que sa vision du monde et de soi est correcte
et partagée par autrui ;
• Les informations de niveau 2 rassemblent les données
qui ne menacent pas l’estime de soi ou la sécurité du sujet.
Ces résultats modifient, habituellement en positif, l’image
du sujet et lui permettent de se penser différemment :
« Je n’ai jamais pensé cela de moi ! » Elles agissent
favorablement sur le sentiment de valeur personnelle
(Bandura, 2003) qui illustre clairement le besoin universel
de se sentir aimable et d’avoir de la valeur.
• Les informations de niveau 3 sont celles qui se retrouvent
très éloignées des modalités habituelles de fonctionnement
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du sujet. Soit parce qu’elles sont inédites ou trop
divergentes ; soit parce qu’elles menacent l’estime de soi,
suscitent de l’anxiété et déclenchent l’action de mécanismes
de défense privilégiés. Néanmoins, une fois qu’elles sont
acceptées par le sujet – si elles le sont –, elles répondent au
besoin fondamental d’efficacité personnelle (Bandura, 2003),
qui sous-tend le besoin d’évoluer, de lutter, de contrôler
sa vie autant que faire se peut ou, en tout cas, de gérer
au mieux la conflictualité intérieure.
Avec Serge, la première séance de restitution s’est focalisée
sur la présentation des résultats en fonction de ces trois
niveaux.
Ainsi, les informations de niveau 1, proches de son ressenti,
ont porté sur la question de son fonctionnement évitant,
la tension intérieure et l’utilisation privilégiée de l’évitement
comme mécanisme de défense contre l’anticipation du stress
social, ce qui augmentait probablement le sentiment
subjectif de « manque de valeur ».
Les informations de niveau 2 (distantes de la perception
du sujet, mais non menaçantes) ont repris la question
des aspirations personnelles (Tat), le besoin
de reconnaissance (aspects narcissiques au Rorschach)
et les importantes ressources cognitives (Wais-iii).
Enfin, les informations de niveau 3, dangereuses pour son
estime de soi ou son intégrité psychique, compte tenu de la
problématique, se référaient clairement aux relations familiales.
Elles n’ont pas pu être développées au cours de la restitution
en raison du refus catégorique de Serge d’en débattre.
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 La deuxième séance de restitution a fixé et priorisé, des mécanismes psychiques en jeu et de leurs
sous la forme d’un tableau compréhensible, les objectifs conséquences relationnelles.
thérapeutiques (voir ci-contre). Le choix personnel demeurait, pour lui, inconcevable,
À l’issue de la restitution, une psychothérapie intégrative, mais la guidance psychologique était acceptée avec curiosité
majoritaire­ment d’allure cognitivo-comportementale, a été et intérêt.
proposée à Serge. Sur deux périodes, de six mois chacune, Serge se référait souvent aux séances de restitution pour
à raison d’une rencontre par semaine. évaluer ses progrès et les objectifs qu’il lui restait à atteindre.
La psychothérapie est arrivée à son terme (d’un commun Contrainte et forcée par son refus catégorique, nous nous
accord) au moment où Serge a débuté un travail sommes résignée à ne plus mettre sur la table les questions
de vendeur de vêtements sur les marchés et commencé familiales, mais à insister sur les dynamiques psychiques
à sortir les fins de semaine avec des personnes de l’ici et maintenant.
de sa communauté.
L’anxiété s’est trouvée, de
ce fait, diminuée, l’estime Priorités du traitement psychologique Stratégie thérapeutique
de soi meilleure grâce 1. Apaiser la tension interne et la confusion affective. Reconnaître, accepter et nommer les ressentis intérieurs.
à l’effet du travail et de
2. Restaurer l’image et l’estime de soi. Discuter les ressources personnelles
l’insertion (fût-elle minime)
et les potentialités propres.
dans un groupe social.
Selon ses propres paroles, 3. Promouvoir la participation active Expliquer les principes et les effets thérapeutiques,
Serge avait le sentiment et l’implication pour diminuer l’isolement. leurs intérêts et les objectifs.
d’être plus dynamique, 4. Promouvoir la prise de décision éclairée Cette étape n’a pu être abordée, car son contenu présentait

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moins effrayé par la et la construction d’une identité culturelle. un fort risque de désintégration pour Serge (information de
relation à autrui, « avec qui niveau 3) : « C’est pas la question, cela ne m’intéresse pas ! » 
je sais à peu près comment
5. Diminuer l’influence familiale pour augmenter Idem. Malgré des tentatives répétées, cette question n’a pu
faire », disait-il !
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l’affirmation de soi. être approchée pour les mêmes raisons : « Je ne suis pas là
Mais s’agissait-il d’un
pour parler de mes parents !!! »
autrui tout-venant ? La
réponse a été clairement Tableau 1 : Les objectifs thérapeutiques.
« non », cette meilleure
aisance n’étant effective qu’en présence des membres Deux années après la fin de cette psychothérapie, Serge
de sa communauté. appelle « pour avoir des nouvelles ». Le secrétariat lui propose
Les objectifs thérapeutiques 4 et 5 n’ont absolument pas un rendez-vous auquel il se rend en temps et en heure. Il est
pu être envisagés. Serge restait très descriptif sur toutes les bien habillé, avec des vêtements de marque (l’image de soi
questions relatives à sa famille, et à ses parents en particulier, et le jugement d’autrui conservaient toute leur importance !),
tout en se plaignant de leur attitude et comportement. plus confiant et serein.
Toute tentative d’analyse approfondie déclenchait des flots Aujourd’hui, nous dira-il, il est marié avec une jeune
d’opposition et d’anxiété : « Je ne suis pas là pour parler fille gentille choisie par ses parents dans sa communauté.
de mes parents !!! »  Il travaille dans une affaire de vêtements et réussit
Régulièrement, et avec inquiétude, nous ne pouvions « pas trop mal ».
que constater la force avec laquelle le mécanisme Il nous explique qu’à travers cette visite il souhaite nous
du déni bloquait, chez Serge, l’expression des affects dire bonjour et nous remercier pour l’aide apportée dans
de tristesse et de colère à l’adresse des parents, le choix de sa vie qui est maintenant belle et plaisante :
tout en jouant son rôle positivement protecteur dans sa vie « Plus de conflits, plus de doutes, tout est à sa place ! »
quotidienne. Quelle surprise et quel retournement de situation
Après quelques tentatives infructueuses, nous avons pris pour nous !
la décision de ne plus aborder en entretien les questions Au terme de la psychothérapie avec Serge, nous étions
familiales, surtout que Serge progressait bien lorsqu’il restée sur un sentiment pénible de manquer à notre mission
était conseillé sur les « marches à suivre et conduites thérapeutique, avec le regret d’avoir failli à aborder avec lui
à tenir » et qu’il était guidé par l’explication, pas à pas, les essentielles informations de niveau 3.

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 DOSSIER
L’Évaluation thérapeutique, un nouveau paradigme clinique

Mais, deux ans après, et compte tenu de la réaction
de Serge et de la « restitution » à notre égard des bénéfices
obtenus par le travail commun, nous étions encouragée
à penser que, malgré tout, la psychothérapie avait produit
des effets bénéfiques non négligeables. Ainsi, notre analyse
nous a amenée à conclure qu’à l’époque, le principal besoin
psychique de Serge était d’équilibrer sa vie affective et
d’éviter tout conflit, porté en cela probablement par des traits
dépendants de personnalité.
Ce qui pourrait aujourd’hui expliquer le contentement
et la paix ressentis dans sa nouvelle vie, semblable en tout
point à son histoire intérieure initiale 2 (Finn, 2007).
Ce qui nous a conduit à réaliser que, dans son cas, ce qui a
été bénéfique en psychothérapie a été le caractère aimable,
stimulant et positif de l’alliance thérapeutique (Kivlighan
et al., 2014). La profondeur de la rencontre de travail n’a
pu se concrétiser, probablement à cause de la persistance
du fonctionnement évitant.
EN CONCLUSION
Cette illustration questionne la manière dont les informations
tant du côté du psychothérapeute que du patient, pour
permettre à ce dernier de ressentir rapidement un mieux-être
et s’engager ainsi plus profondément dans le processus
de changement le concernant. Comment, donc, débuter
et poursuivre l’intervention thérapeutique ?
Le niveau 1, dans l’intervention prioritaire,
est la reconnaissance de la singularité du patient Rosenb
et sa totale acceptation. L’effet immédiat est la réassurance
et le soulagement. des pro
d’
Le niveau 2, dans l’intervention prioritaire,
à la W
est la conceptualisation collaborative des problématiques Child
du patient (Finn,2007), par l’explication des faits psychiques Oakland
et la reliance à ses émotions. L’effet immédiat est
la valorisation, la curiosité et l’intérêt pour l’établissement
des liens et des associations entre les différents événements
de sa vie.
Le niveau 3, dans l’intervention prioritaire, est la création
d’une confiance et d’une sécurité suffisamment bonnes
pour fournir le courage nécessaire à l’abord des questions
douloureuses et troublantes.
• Des objectifs thérapeutiques. De son côté, le niveau 3 des

issues de l’examen psychologique et leur organisation
par niveaux (1-2-3) peuvent être utilisées dans la dynamique
des processus psychothérapiques.
Le maniement des informations préconisé par le modèle
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informations collectées par les tests psychologiques indique,
dès le début du travail thérapeutique, la voie à suivre
et son point d’arrivée. Permettant ainsi aux patients, lorsqu’ils
sont prêts, de panser leurs profondes blessures psychiques,

de l’Évaluation thérapeutique agit comme un véritable et, lorsqu’ils ne le sont pas, de trouver des moyens adaptés
organisateur : pour minimiser leurs effets dans leur vie quotidienne.
• D’une intervention prioritaire qui, à son tour, répond à la Le cas de Serge constitue, en ce sens, un exemple significatif.
question de l’entrée dans le processus psychothérapique Enfin, lorsque des informations de niveau 3 ne peuvent
être ni présentées au cours de la restitution ni abordées au
cours de la psychothérapie, cela signifie-t-il que le processus
La Ville de Dijon (156 000 habitants), Côte-d’Or, capitale de la région Bourgogne, ville d’art et
de changement a manqué son objectif ?
d’histoire, 1 h 30 de Paris par TGV recrute Pas forcément, si l’examinateur-psychothérapeute accepte
un Psychologue du travail chargé de la l’idée selon laquelle le patient reste toujours celui qui sait
prévention des risques psychosociaux (h/f) mieux que quiconque ce qui lui fait du bien. Et que, de ce
CDD à mi-temps (3 mois-éventuellement renouvelable) fait, il ne peut nullement être conduit, là où il n’est pas prêt
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Note
VILLE
DE 2. Le concept d’histoire intérieure est très utilisé en Évaluation
thérapeutique et décrit la manière dont les sujets organisent
leur expérience et leurs aspirations.

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