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En vitrine
déploie le cas, à la façon d’un feuilleton, sur l’ensemble de la cure) s’appuie sur
une simple maladresse syntaxique ; la cinquième part d’un incident de conduite,
etc…
Parfois, ce qui se donne comme invention du sujet, trouvailles accordées par
les formations de l’inconscient, se relaye du témoignage de ce que l’acte, en
clinique analytique, « échappe » aussi à sa saisie raisonnée et planifiée par
l’analyste. Là encore, c’est au titre des réponses du sujet que se mesure la
justesse des calculs de l’analyste, lequel est toujours plus ou moins « décalé » ou
placé en anticipation, ou en retard, par rapport au surgissement de l’acte. Aussi,
dans la série de ces constructions de cas, s’arrêtera-t-on avec plaisir et curiosité
sur le sixième article, au titre encore plus mystérieux que les autres : « Le
myopotame ». C’est un nom qui entraînerait facilement le lecteur très loin de son
propos, par son côté « à la découverte des sources du Nil » et ses échos à la
Buffon, mais en fait — et sans révéler ici le fin mot du texte ! — son titre revisite
les recours à une étiologie maniaque — savante et fixée — à la manière d’un
Molière, lorsque celui-ci s’amuse sur le dos des doctes ! Attention pourtant, avec
cet article, c’est bien en effet Molière qui surgit sur la scène, mais ce n’est point
le docteur qui est infatué, ni le malade d’ailleurs : c’est leur couple qui est ici
ravivé par une psychanalyse mise à l’heure de « l’efficacité symbolique » !
La seconde partie, « Variétés de la clinique », arpente avec bonheur cet
élargissement de la psychopathologie de la vie quotidienne au kaléidoscope du
malaise dans la civilisation. C’est en effet à une « clinique élargie » que nous
avons là affaire, élargie au discours de la science (« L’éthologie amusante », « La
biologie modèle »), voire de la science-fiction (« Solaris »), à l’actualité médi-
cale (« L’homme qui voulait avoir le sida »), aux productions littéraires (« Mor-
pho Eugenia »), aux processus de censure (« Histoire d’un procès ») ou de
croyance (« La divine miséricorde »). Ainsi se noue-t-elle comme un point
d’appel de cette zone, symbolique certes, imaginaire aussi, et bien sûre réelle, qui
se délimite entre le coup d’éclat d’une « Interprétation des rêves » (car enfin, à
un siècle près, c’est bien le début de la grande aventure !), son pôle Nord, son
point d’arrimage de la pensée moderne, et « Fonction et champ de la parole et
du langage », son pôle Sud ; entre les « Trois essais sur la théorie de la
sexualité », ces (trop ?) puissants promoteurs de l’importation de la peste à
l’Ouest, et — bien sûr enfin — le Witz, très Mitteleuropa, lui….
En voilà donc la géographie, et cette seconde partie se parcourt non comme une
synthèse de ces points cardinaux, mais comme une série de coups de projecteurs,
qui les met en tension et retourne à la fraîcheur et à la surprise de leur promotion.
Ce sont les traits de la culture contemporaine, on l’a dit, qui y servent cette fois
de points d’appels. Mais que l’on ne s’y trompe pas : on lira ici beaucoup plus
que des billets ; leur taille leur interdit en effet cette appellation et leur rigueur
résiste à la vacuité finale de ce genre. On lira de véritables contributions,
savamment organisées, qui viennent faire écho aux « Minutes de la société
psychanalytique de Vienne », même s’il n’y a ici qu’un seul auteur. Comme plus
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