LE MONDE RETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE CMA

DES
rtisans
ÉDITION Bouches-du-Rhône

Protect forest
Une entreprise venelloise
Bimestriel n°69 • mars-avril 2009 • 1 €

qui protège l’environnement

dans le monde entier P. 12
www.cma13.fr

RECRUTER UN APPRENTI : LGV : LA VOIX

C’EST LE MOMENT DES ARTISANS
D’Y PENSER ! P. 8 SE FAIT ENTENDRE P. 16
 P ANORAMA D OSSIER É DITO
ENTREPRISE DE SERVICES
André Bendano
ANTICIPER POUR MIEUX
VENDRE Maître artisan
Dans une conjoncture économique Président de la CMA
où règne l’incertitude, la des Bouches-du-Rhône
préparation à la cession de son
entreprise est un gage pour venir à
bout d’un parcours difficile en
assurant la transmission du relais
dans les meilleures conditions.
P. 29 (Art)isanat, culture
et développement
économique »

Pour la 8e année conscutive, la CMA 13 donne

rendez-vous au grand public du 27 au 29 mars
sur Artisans 13. P 4
M arseille
ill nommée é «C Capitale
i l
européenne de la culture 2013 »,
c’est une formidable victoire pour la cité
■ ÉVÉNEMENT phocéenne et, au-delà, pour tout notre
4 « L’ENVERS DU DÉCOR » : les artisans territoire et ses entreprises.
du spectacle exposés à la Maison
de l’artisanat et des métiers d’art P RATIQUE Tout d’abord, il va de soi que les
■ ACTUALITÉS
98 millions d’euros de budget sur
6 JOCELYN ZEITOUN : « L’énergie des
artisans aidera notre département à cinq ans fouetteront l’économie locale.
passer le mauvais cap économique » Les métiers du bâtiment ou de la
8 C’EST LE MOMENT D’Y PENSER… restauration, par exemple, profiteront
recruter un apprenti : n’hésitez pas ! de chantiers imprévus. En ces temps
9 LGV PARIS-NICE : la voix des artisans
se fait entendre moroses, nous devons être attentifs
pour saisir toutes les opportunités.
S TRATÉGIES Abonnez-vous gratuitement à Artis’en liens,
la nouvelle lettre d’information de l’artisanat Pour les nombreux artisans d’art du 13,
du 13. P 36 le moment sera particulièrement unique.
■ PRATIQUE À travers plusieurs opérations,
34 INFORMATION DU CONSOMMATEUR la Chambre de métiers et de l’artisanat
annonces de réduction de prix des Bouches-du-Rhône soulignera
35 ÊTES-VOUS ASSURÉ contre une
perte de revenus en cas de sinistre ? dans les mois qui viennent le lien étroit
36 APPEL À CANDIDATURES le prix qui unit culture et artisanat d’art.
« Goût et Santé » et le prix SEMA 2009 L’exposition « L’envers du décor »,
C’est généralement la nuit que les idées vien-
37 MÉDIATION SOCIALE À L’URSSAF organisée à la Maison de l’artisanat
nent à Alain Lejosne, ingénieur inventeur artisa- une bouffée d’oxygène
pour les entreprises artisanales
et des métiers d’art à Marseille (lire
nal qui met ses réalisations au service de la pro-
tection des forêts et de l’environnement. P 12 du département en p. 4), et le lancement à travers tout
■ ÉCLAIRAGE ■ BANC D’ESSAI le département de la « Route des métiers
12 PROTECT FOREST : l’innovation vient 38 ACHETER OU LOUER son véhicule ? d’art » (lire en p. 16) témoignent de la
en dormant… ■ FORUM richesse de notre patrimoine artisanal.
17 RÉFORME DES CMA ce qui va changer 40 PAROLES d’élu, d’apprentis, d’artisan
pour les artisans ■ THÉMA Dans bien d’autres métiers, 2013
■ STYLE DE VIE 41 AGENDA commence aujourd’hui. Savonniers,
14 DÉVELOPPEMENT quand la passion taxis, métiers de bouche… peuvent
conduit à s’agrandir R EGARDS dès à présent se préparer à tirer le
16 SEMAINE NATIONALE ■ PRESTIGE
DE L’ARTISANAT 2009 8 jours 42 MAÎTRE ARTISAN ÉBÉNISTE meilleur parti des dizaines de milliers
de promotion et 2 événements à la recherche du mécanisme parfait, de touristes qui irrigueront la Provence.
■ 1 JOUR AVEC… de l’ouverture secrète
■ INITIATIVES La Chambre de métiers et de l’artisanat
24 UN ARTISAN TAXI hep taxi ! Le service
44 L’ARTISANAT en voiture vers l’avenir !
à tout prix 45 40es ÉDITION DES OLYMPIADES DES
des Bouches-du-Rhône sera à vos
■ CAS D’ENTREPRISE MÉTIERS un Salon en forme olympique côtés pour faire de 2013 une année
26 UNE BAGUETTE À 0,60 € pour attirer ■ OPINION exceptionnelle, pour votre entreprise aussi.
les clients 46 GÉRARD LARCHER, nouvellement élu
■ RÉUSSITE à la présidence du Sénat, revient sur
28 MENUISIER LAZER quand le beau sort les questions d’actualité qui
du bois préoccupent les artisans
Ce numéro comprend des pages spécifiques entre les pages 1 à 16 et 33 à 48 pour les abonnés du Bouches-du-Rhône.

Le Monde des artisans n°69 – Mars-avril 2009 – Édition des Bouches-du-Rhône – Comité de rédaction : André Bendano, Jacques Colletti, Guillaume Manfredi, Marc Marcellin – Rédactrice en
chef : Marge Vandendries – Rédaction : Augustin Aubert, Céline De Stefanis, Caroline Generosi, Marge Vandendries – Ont collaboré à ce numéro : Irène Aubert, Aude Bressolier, Alice Galtier,
Florent Lacas, Florence Rabut, Frédéric Vielcanet – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédactrice en chef : ATC-ÉDIMÉTIERS, Charlotte de Saintignon, Tél. 01 42 74 28 32, fax 01 42 74 28 35,
e-mail : c.saintignon@groupe-atc.com – Secrétariat de rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC-ÉDIMÉTIERS, 84 bd de Sébastopol, 75003 Paris – Chef de publicité : Philippe
Saint Etienne – Édition nationale : Mathieu Tournier, Tél. 01 42 74 28 73, fax 01 42 74 28 35, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Éditions départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22)
et Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jonquieres@wanadoo.fr – Éditions départementales nord et est : François Bederstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax
03 87 69 18 14, e-mail : f.bederstorfer@groupe-atc.com – Photographies : Laurent Theeten, responsable image – Conception éditoriale et graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication :
Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert, Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont des Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur de la publication : François Grandidier –
N° commission paritaire : 0311 T 86957 – Dépôt légal : mars 2009 – Impression : Socos’print, route d’Archettes, 88000 Épinal certifiée PEFC CTP/1-013. Ce numéro du Monde des Artisans contient
un dépliant et une affiche « Artisans 13 ». Le Monde des artisans est imprimé sur papier PEFC issu de forêts gérées durablement.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 3

 vénements
Bouches-du-Rhône
La Maison de l’artisanat et des métiers d’art a souvent fait chapeau bas
à l’ingéniosité et à l’inventivité des artisans de la fête. Elle a célébré les
métiers fascinants du monde des marionnettes, du cirque, des arts forains
et de la rue. Elle est entrée dans les coulisses en pénétrant dans l’atelier
de couture de l’Opéra de Marseille...

« L’ENVERS DU DÉCOR »
Les artisans du spectacle
exposés à la Maison de
l’artisanat et des métiers d’art
J
usqu’au 21 mars, la Chambre que l’on parcourt des milliers de
de métiers et de l’artisanat des kilomètres pour découvrir le travail
Bouches-du-Rhône coorganise d’artisans d’autres peuples, cultures,
une exposition qui dresse le civilisations. » Ne manquez pas cette Les artisans du spectacle
portrait d’artisans peu connus. possibilité de découvrir le travail
Pianos, Retranchés derrière le rideau, ils magnifique de ces artisans, tous
costumes, travaillent dans l’ombre. Costumiers, originaires du département, et qui
guitares, stylistes, plumassiers… tiendront ont leur atelier près de chez vous !
postiches,
décors et…
le devant de la scène aux côtés de
la robe de mariée décorateurs, facteurs d’instruments,
tapissiers, peintres… et de bien
3
Ville de Marseille - Ceter - photos Patrice Terraz

de Mélanie dans
« Plus belle la vie »
INFORMATIONS :
d’autres créateurs en quête incessante « L’envers du décor,
en exclusivité ! La de matériel, accessoires, costumes, Les artisans du spectacle »,
totalité des objets jusqu’au 21 mars.
ont été prêtés par
décors… Pour André Bendano,
Président de la Chambre de métiers et Maison de l’artisanat et des 14 février > 21 mars 2009
des artisans du métiers d’art, 21 cours d’Estienne 21, Cours d'Estienne d'Orves - 13001 Marseille
du mardi au vendredi de 10h à 12h / 13h à 18h

département. de l’artisanat des Bouches-du-Rhône, d’Orves - 13001 Marseille

le samedi de 13h à 18h - 04 91 54 80 54
entrée libre
www.maisondelartisanat.org

« l’exposition souligne la dimension ✆ 04 91 54 80 54

culturelle de toute une série de
métiers et d’entreprises artisanales
du département. On a souvent à côté
de soi des trésors méconnus alors
Entrée libre du mardi au vendredi
de 10 à 12 h et de 13 à 18 h et le
samedi de 13 à 18 h.
Possibilité de visites guidées sur
demande.
Concert gratuit « pi@nophonies »
par le Quartet Sudaneris sur des pianos
de Robert Rossignol le samedi 14 mars
à 15 h 30
Photos © CMA 13 - Patrice Terraz

4 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

Du 27 au 29 mars,
« Artisans 13 fait son cinéma »
à l’Hôtel du Département
Pour la 8e année consécutive, et grâce au soutien du Conseil général, la CMA 13
donne rendez-vous au grand public du 27 au 29 mars sur Artisans 13.
Devenue incontournable, cette manifestation conviviale permettra au plus grand
nombre de découvrir, au travers de démonstrations permanentes et d’animations
variées, toute la richesse de l’artisanat du département.

P
our cette édition préparée sur le thème du cinéma, ce sont des artisans
ns
chevronnés et de jeunes créateurs des Bouches-du-Rhône qui seront nt
sous les projecteurs. Pendant trois jours, les visiteurs découvrirontnt
près de 70 métiers, de la fabrication de vinaigre aromatisé à laa
calligraphie, en passant par la carrosserie automobile, la décoration d’intérieurr
ou la création de bijoux.
Des shows assortis de séances de relooking en direct donneront au specta- a-
cle toute sa dimension sans oublier une nouveauté : la nocturne du samedi, i,
résolument festive. Comme à l’accoutumée, les enfants ne seront pas en restee
puisque 20 animations différentes leur sont dédiées.
Leçon de violon, réalisation de santons, déguisement, fabrication de cho--
colats de Pâques, atelier de dorure… leur assureront de jolis souvenirs ett
révéleront peut-être des vocations !
L’Italie, invitée d’honneur, apportera une touche colorée grâce à ses spécia--
lités et animations typiques.
Avec un tel programme, c’est sûr, des milliers de visiteurs, aventuriers ou
habitués, se presseront pour profiter du spectacle des savoir-faire.
Y serez-vous ?

3 INFORMATIONS :
Hôtel du Département
52 av. de Saint Just - 13004 Marseille.
Entrée libre de 10 h à 19 h - Nocturne le samedi jusqu’à 22 h.
Programme disponible sur www.cma13.fr
et dans vos points d’accueil CMA 13.

Photos : © CMA 13 - Patrice Terraz

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 5

 ctualités
Bouches-du-Rhône
JOCELYN ZEITOUN
« L’ÉNERGIE DES ARTISANS AIDERA
NOTRE DÉPARTEMENT À PASSER
LE MAUVAIS CAP ÉCONOMIQUE »
Alors que démarre bientôt à l’Hôtel du Département la 8e édition d’Artisans 13, nous avons rencontré Jocelyn
Zeitoun, Conseiller général, délégué à la politique de développement économique, pour mieux comprendre
la collaboration entre le Conseil général et la Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône.

Chaque année, le Conseil général et la Chambre Quels sont les principaux axes de travail
de métiers et de l’artisanat organisent Artisans 13, conjoint en faveur de l’économie dans
une grande manifestation présentant le secteur de l’artisanat ?
au grand public l’ensemble des métiers Le Conseil général consacre près de 600 000 € au soutien des
de l’artisanat. Pourquoi cet engagement ? entreprises artisanales.
Artisans 13 est le couronnement d’un partenariat de grande Elles manquent souvent de trésorerie pour réaliser leurs com-
ampleur avec la Chambre de métiers et de l’artisanat. mandes.
La trame économique du département est très majoritairement Nous apportons donc une aide directe à ces entreprises via le
constituée de petites et moyennes entreprises. Fonds Départemental des Entreprises Artisanales (FDEA) et
Ce constat nous a amenés à concentrer notre action en faveur l’Aide à la Modernisation par l’Investissement (AMI).
de ces dernières, qui développent de surcroît des emplois non La première consiste en une prise en charge de moitié, dans
délocalisables. certaines conditions, de la commission de garantie due par les
Une aide à l’investissement à ces entreprises est un réel engage- artisans aux organismes de crédit, la seconde à soutenir leur
ment sur le long terme et nous sommes certains que nos efforts programme d’investissement.
profiteront à notre économie et donc à notre population. Conduite en partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte
d’Azur, elle encourage notamment l’action collective et le déve-
loppement durable.
Nous étudions en outre la mise en place d’une aide à la trans-
mission d’entreprise, pour faciliter la reprise par de jeunes
entrepreneurs des milliers d’entreprises qui seront à céder dans
les années qui viennent suite aux nombreux départs à la retrai-
te de leur chef d’entreprise.

Outre cette aide directe aux entreprises

artisanales, vous soutenez également
plusieurs actions de la CMA 13…
Une subvention annuelle est effectivement accordée à trois
© Conseil général des Bouches-du-Rhône

importantes missions que s’est fixées la Chambre :

Jocelyn Zeitoun : « Une aide à l’investissement
aux entreprises artisanales est un réel engagement
sur le long terme et nous sommes certains que nos efforts
profiteront à notre économie et donc à notre population. »
◾ le « parcours créateur » et l’organisation d’un réseau de
conseil au jeune chef d’entreprise ;
◾ la reprise d’entreprise et le soutien à la fois aux cédants et aux
repreneurs, de façon à pérenniser le succès d’une transmis-
sion ;
◾ concernant l’artisanat d’art, notre département a la chance
de posséder beaucoup de spécialités et de savoir-faire. Il faut les
encourager et les faire connaître. C’est un levier extraordinaire
pour rendre notre territoire plus attractif au niveau touristique.
Dans ce domaine, nous serons également attentifs à susciter les

6 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

vocations auprès de nos jeunes. De nombreuses rencontres sont
organisées entre artisans et collégiens.
J’en profite pour saluer l’action et l’énergie que déploie
André Bendano, Président de la Chambre de métiers et de l’ar-
tisanat, au service des entreprises artisanales du département.
Le Conseil général des Bouches-du-Rhône
se distingue par une politique très volontariste
de lutte contre la pauvreté. En quoi votre
collaboration avec la Chambre de métiers
et de l’artisanat sert-elle cette politique ?
De nombreux chefs d’entreprise artisanale ont, en ce moment
même, des difficultés à recruter, tandis que des personnes très
compétentes sont en parcours d’insertion.
Nous soutenons la CMA sur un programme de rencontres et
de formation.
C’est un problème délicat car chaque cas doit être traité indi-
viduellement.
Quand on aide 100 personnes à trouver un emploi, la première
réaction peut être de se dire que c’est peu.
Mais ce sont 100 familles que l’on sort de la précarité, avec un
impact tant sur le plan économique que social.
Chaque euro dépensé est un bras de levier pour créer le plus
d’emplois possible.
Cela fait un an maintenant que vous êtes
en charge du Développement économique
au Conseil général, et notamment de l’artisanat.
Quels sont vos constats ?
Je suis impressionné par la vivacité de nos artisans dans tous
les métiers. Ils se battent pour remplir leurs carnets de com-
mande, ils cherchent des solutions pour ne pas succomber aux
difficultés. Leur volonté, leur détermination, leur sens des res-
Jocelyn Zeitoun, Jean-Noël Guérini et André Bendano avec des enfants ravis d’avoir réalisé leur premier santon,
ponsabilités et de l’innovation sont certainement un atout
important pour notre département qui pourrait être moins
touché par la crise dans un premier temps.
Il faut noter également que le nombre limité de très grosses
entreprises atténue l’impact de la crise qui frappe principale-
ment les grands groupes.
Outre cela, avez-vous constaté une spécificité
de l’entreprise artisanale ?
Nous avons dans notre département comme partout en France,
une vraie culture artisanale.
C’est une chance extraordinaire.
En tant que responsables politiques, nous avons le devoir de
faire en sorte que ces aptitudes soient conservées.
Cela touche à l’attachement à notre territoire et à ce qui fait la
richesse de notre pays.
Nous n’avons pas le droit de laisser perdre cette richesse. Nos
enfants doivent la pérenniser.
+
Chiffres
Le soutien du Conseil général
des Bouches-du-Rhône
à l’artisanat du 13
● 560 000 € en 2008
● 55 % sont consacrés à des aides directes
à l’investissement pour les entreprises
● 45 % sont alloués au partenariat avec
la Chambre de métiers et de l’artisanat
autour de programmes de création et
de transmission d’entreprises, d’emploi
et de soutien aux métiers d’art
● 300 entreprises aidées en 2008,
de façon directe ou indirecte
lors de l’inauguration d’Artisans 13 2008
Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 7
 ctualités
Bouches-du-Rhône
C’EST LE MOMENT D’Y PENSER…
RECRUTER UN APPRENTI :
N’HÉSITEZ PAS !
La campagne de recrutement d’apprentis commence : la crise, le coût, la difficulté de trouver le bon profil
vous font douter de l’opportunité ? Pour guider et conforter votre choix, quelques rappels et conseils utiles.

Former des apprentis : incontournable

Les apprentis d’aujourd’hui sont les ouvriers qualifiés de
demain et les artisans d’après-demain. L’apprentissage reste la
voie royale de transmission et de renouvellement de nos métiers.
L’oublier, c’est entretenir les difficultés de recrutement dans
certains secteurs, et les faire naître dans d’autres.

Changer de regard sur les jeunes : indispensable

Beaucoup d’artisans l’avouent : l’apprenti idéal, selon eux, res-
semble à celui qu’ils étaient à 14 ans. Mais tout a évolué : le
métier, la manière de l’enseigner, les motivations des jeunes…
Un exemple : il n’y a plus de métiers réservés aux garçons ou
aux filles. On voit maintenant des apprenties dans la réparation
automobile ou le bâtiment. Le vrai bon apprenti aujourd’hui
n’est pas le clone de l’artisan au même âge, c’est celui que l’ar-
tisan forme à l’image de son entreprise.
© CMA 13
Présente sur Métierama, la CMA 13 ne rate aucune occasion
de sensibiliser les jeunes aux métiers de l’artisanat et de détecter
le candidat qui conviendra à votre entreprise.
l’égalité des chances. D’un montant de 400 € par année de
formation, elles sont cumulatives pour chaque critère respecté.
Renseignez-vous au CAD Apprentissage !

Anticiper le recrutement : une bonne méthode

Les contrats d’apprentissage se signent entre juillet et novem-
3 CONTACTS :
bre. L’idéal est de préparer l’embauche dès le mois de mars. Le
service CAD Emploi de la CMA 13 vous aide à cerner vos
besoins et vous met en relation avec des candidats potentiels
ajustés à votre demande et à la situation de votre entreprise. Les
candidats présentés ne s’engagent pas à la légère : ils ont réfléchi
et validé leurs projets professionnels, avec la CMA 13 ou via
l’un de ses partenaires de l’emploi (Missions locales, etc.).
Centre d’Aide à la Décision (CAD) / Apprentissage CMA 13,
pour trouver l’apprenti qui vous convient :
Métiers du Bâtiment : Véronique Cambornac
✆ 04 91 32 24 63,  bra@cm13.org
Autres métiers : Liliane Casana
✆ 04 91 32 24 47,  bra2@cm13.org
Service Apprentissage CMA 13,
pour tout renseignement sur le contrat d’apprentissage :
✆ 04 91 32 24 24,  apprentissage@cm13.org

Repérer le bon candidat dès le collège :

une bonne idée
+
Info
Vous former à mieux former
Une bonne approche : la formation
« Maître d’apprentissage confirmé »
De nombreux collégiens de 4e et 3e demandent à faire leurs L’excellent technicien que vous êtes est-il
stages d’observation dans une entreprise artisanale. D’une un bon pédagogue ?
durée d’une semaine, ils demandent peu de temps de la part de Il faut des compétences pour gérer un
l’artisan : ils permettent par contre de susciter une vocation et
apprenti aujourd’hui, et spécialement la
relation jeune apprenant/artisan
de repérer le ou la jeune assez doué(e) et motivé(e) pour faire expérimenté. La formation de maître
un(e) bon(ne) apprenti(e). d’apprentissage confirmé proposée par la
CMA 13 permet au chef d’entreprise d’acquérir
Les financements : la bonne nouvelle en temps les bons réflexes de la transmission du savoir-
de crise faire, de bien intégrer et suivre le jeune en
alternance. Avantage : être maître
1 000 € par année de formation effectuée + 1 600 € de crédit d’apprentissage confirmé peut ouvrir droit
d’impôts + exonérations de cotisations sociales, patronales et à une aide régionale complémentaire
salariales : à ces aides destinées à alléger la charge financière de de 400 € par année de formation de l’apprenti.
l’apprenti pour l’entreprise s’ajoutent des aides régionales pour Plus d’infos sur www.cma13.fr

8 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

LGV PARIS-NICE
LA VOIX DES ARTISANS SE FAIT ENTENDRE
André Bendano, Président de la CMA 13, a écrit à Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Écologie, pour rappeler
l’enjeu économique considérable que représente le projet de ligne à grande vitesse pour nos
32 000 entreprises. Plaidant pour le tracé des métropoles desservant Marseille, il a demandé la tenue
d’une réunion de concertation avec les collectivités, qui s’est finalement déroulée le 11 février dernier.

N é dans les premières années 2000, le projet de Ligne à

Grande Vitesse (LGV) vise à mettre Nice à moins de quatre
heures de Paris par TGV. Attendu pour 2020, cet aménagement
est au centre de vifs désaccords entre élus locaux. D’un côté, les
partisans du tracé des métropoles défendent une LGV passant
par toutes les grandes villes du littoral (Marseille, Toulon,
Cannes, Antibes et Nice). De l’autre, les défenseurs d’un tracé
plus au Nord voient la LGV traverser le Pays d’Aix et le Var par
l’intérieur des terres pour rejoindre la baie des Anges.
La CMA 13 pour le tracé des métropoles
La CMA 13 a opté depuis longtemps pour le tracé des métro-
poles, qui placerait Marseille au cœur d’un arc ferroviaire
reliant Barcelone et Gênes. Faire passer la LGV par notre capi-
tale régionale constitue un enjeu important pour le secteur des
métiers : 50 % des artisans du département sont regroupés dans
et autour de la cité phocéenne. Des études récentes ont montré
que le tracé des métropoles susciterait un gain de trafic estimé
à 5,4 millions de passagers, soit deux millions de plus que le
tracé nord. Le tissu économique de proximité formé par nos
entreprises ne pourrait que bénéficier, directement et indirecte-
ment, de la dynamique de consommation et d’investissement
née de ces flux nouveaux. Autre avantage du tracé des métro-
poles : la LGV à Marseille conduirait à de nombreux investis-
sements en faveur d’une offre plus performante de transports
publics dans l’agglomération. Une amélioration des déplace-
ments qui ne manquerait pas d’avoir un impact conséquent sur
le chiffre d’affaires de l’artisanat… Plus rentable, plus cohérent,
le tracé des métropoles est aussi celui qui respecte le mieux
l’environnement : report plus important du trafic routier sur le
trafic ferroviaire, paysages et vignobles de la Saint-Victoire et
de l’arrière-pays varois préservés…
Sollicitation officielle au ministre
En janvier 2009, le Président de la Chambre des métiers et de
l’artisanat des Bouches-du-Rhône a adressé une lettre au
Ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable
et de l’Aménagement du territoire. Il entendait ainsi joindre les
voix des 32 000 entreprises artisanales du département à celles
de nombreux acteurs et décideurs économiques locaux, tous
favorables au tracé des métropoles. Le choix du tracé Nord
« marginaliserait la deuxième ville de France, a écrit André
Bendano, et constituerait un coup très dur porté à une cité
millénaire, qui vient d’être choisie pour être capitale européen-
ne de la culture en 2013. […] Il en va de l’avenir de nos entre-
prises et l’argument, d’ailleurs controversé, d’un éventuel sur-
coût de cet investissement, n’est rien comparé aux enjeux que
cela représente en matière d’aménagement du territoire et de
développement économique. » Une intervention nécessaire qui
a contribué à débloquer la situation, puisqu’une réunion de
concertation a finalement été convoquée le 11 février dernier
au ministère avec l’ensemble des grands élus locaux. La déci-
sion finale entre les deux tracés, qui devait être prise ce jour-là,
a à nouveau été reportée…

© Philippe Gisselbrecht

Au nom des artisans qu’elle représente, la Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône a joint sa voix à celles
de nombreux acteurs et décideurs économiques locaux en faveur du tracé des métropoles.
L’État promet de trancher le 30 juin prochain.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 9

Le statut d’auto-
entrepreneur n’est pas
intéressant pour l’artisan
Certes, le nouveau statut remporte un certain
succès pour les premiers mois de son existence.
67 000 Français auraient déjà opté ou pensé à ce statut.
Mais cela ne doit pas occulter un fait certain : un artisan
n’a pas intérêt à se reconvertir en auto-entrepreneur.
Les porte-parole de l’artisanat
ont un point en commun : ils
expriment, depuis plusieurs
mois, quelques craintes quant
au statut d’auto-entrepreneur.
En particulier, celle de représen-
ter une concurrence déloyale
face aux artisans. Ce statut
serait-il donc plus avantageux
que celui d’artisan ? La réponse
est non.
Un statut qui inspire
moins la confiance
Une des valeurs centrales de
l’artisanat est la qualité du tra-
vail proposé. Le statut d’artisan
inspire la confiance des clients ;
pourquoi opter pour un statut
qui, au contraire, a moins de
crédibilité vis-à-vis de la clientè-
le ? Si l’auto-entrepreneur est lui
aussi soumis à toutes les obliga-
tions de qualification profes-
sionnelle, aucun contrôle n’est
effectué par les Urssaf. Le titre
d’artisan reste un argument
commercial, que l’auto-entre-
preneur n’a pas le droit d’utili-
ser puisqu’il n’est pas immatri-
culé au Répertoire des métiers.
L’auto-entrepreneur ne dispo-
sera pas non plus d’un réseau
qui se soucie de ses intérêts
comme celui des chambres de
métiers. Un autre avantage
dont bénéficie l’artisan qui res-
sort d’une CMA. Par là, il peut
bénéficier de services, tels que
des formations professionnel-
les adaptées, au prix relative-
ment faible de la taxe que ne
paie pas l’auto-entrepreneur
(environ 100 € par an). Pour ten-
tateur qu’il soit, le régime
d’auto-entrepreneur n’en com-
porte pas moins des risques.
Marc Marcellin, vice-président
de la CMA 13 et président de la
Capeb 13 en souligne un pre-
mier : « Celui-ci sera difficile-
ment couvert par les assuran-
ces. » Il faut aussi noter qu’en
tant que commerçant, un auto-
entrepreneur ne bénéficie pas
du statut protecteur des baux
commerciaux. Comment louer
un local dans ce cas ? Une autre
preuve, s’il en est besoin, que ce
nouveau statut s’adresse en
priorité à ceux qui veulent
arrondir leurs fins de mois, sans
être écrasés par des charges
excessives ; pas pour des entre-
preneurs désirant s’établir à
plus long terme. Reste égale-
ment le problème de la valida-
tion des trimestres de retraite.
D’ici à la fin 2009, une mission
d’évaluation sera conduite
pour analyser les éventuelles
dérives. « Nous proposerons des
améliorations le cas échéant »,
souligne Hervé Novelli, secrétai-
re d’État chargé des PME.
Un chiffre d’affaires
limité
À première vue pourtant, les
avantages paraissent allé-
chants. L’inscription se fait en
quelques minutes sur Internet,
et l’auto-entrepreneur est exo-
néré de TVA, ce qui améliore sa
compétitivité-prix, ainsi que de
taxe professionnelle entre les
deux et trois ans qui suivent le
début de son activité. En termes
économiques également, il
bénéficie d’un régime fiscal atti-
rant ainsi qu’un régime micro-
social très intéressant (les char-
ges sociales et fiscales sont
comprises entre 13 % et 23 %
des recettes). Mais il ne faut pas
oublier que celui-ci n’est possi-
ble qu’à la condition de ne pas
dépasser un certain
seuil annuel de chiffre d’affai-
res : 80 000 € HT pour les activi-
tés de vente, 32 000 HT € pour
les autres.
Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 11
 É clairage Bouches-du-Rhône
Protect forest a bien des idées à
partager avec le monde des métiers :
une croissance rythmée par des
inventions brevetées, l’intelligence
de la diversification de l’activité,
le développement à l’export, la
recherche de niches de marchés,
les énergies renouvelables. Des choix
qui ont fait de cette PME venelloise
un des spécialistes mondiaux des
systèmes de prévention et de lutte
contre les incendies de forêts.
PROTECT FOREST
L’innovation vient en dormant…
A
vant d’innover pour les sol-
dats du feu, Alain Lejosne
a vu la guerre de près.
Dans une première vie
professionnelle, il était ingénieur
chez Creusot Loire. Mission : pilo-
ter l’installation de laboratoires de
recherche dans des conditions extrê-
mes. Analyses de matériaux rares,
interventions en zones désertiques
ou champs de batailles, l’homme
a roulé sa bosse sur les cinq conti-
nents. « J’ai arrêté avant d’y lais-
ser ma peau », dit-il en souriant. Un
jour de 1983, il visionne par hasard
une émission sur les feux de forêts
en Provence : « Je me suis dit que
je serais plus utile à mon pays en
contribuant à la guerre contre le
feu… Et j’ai créé Protect forest. »
Prévention et intervention
L’incendie de forêt… Contre cet
ennemi redoutable et parfois meur-
Cette claie de portage (en jaune),
inventée et brevetée en 1999 par
Alain Lejosne, fonctionne comme
Photos : Protect forest
une seconde colonne vertébrale,
et permet à des milliers de pompiers,
héliportés en zone de feu à travers
le monde, de porter leurs équipements
d’intervention sans efforts.
12 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
trier, il faut des armes. En tout ingé-
nieur sommeille un inventeur : Alain
Lejosne est de ceux qui se réveillent
un matin avec des idées lumineuses.
Il travaillera six ans pour mettre au
point l’une d’elles, basée sur le prin-
cipe d’autoprotection préventive de
la forêt contre l’arrivée du feu : un
système d’aspersion intensif, sous
forme de colonne télescopique attei-
gnant la cime des arbres, pouvant
arroser des surfaces de 1 500 m 2 (une
maison dans les bois) à 10 500 m 2
(une aire d’autoroute).
Brevetée en 1987, cette inven-
tion donne naissance à une gamme
de produits baptisés Rainmaker,
Python et Pégase, tous commercia-
lisés par Protect forest. L’entreprise
bâtit d’abord sa croissance sur ces
systèmes, dont les Autoroutes du
sud de la France et diverses collecti-
vités sont grandes acheteuses. Alain
Lejosne choisit ensuite de diversifier
l’activité, en acceptant de devenir
distributeur expert - et exclusif en
France et francophonie - de Wildfire,
le spécialiste mondial des équipe-
ments de lutte contre les feux de
végétation. Un pied sur les systèmes
préventifs, l’autre sur les systèmes
de combat, Protect forest marche
de mieux en mieux pour attein-
 inférieure aux ressources disponi-
bles. Alain Lejosne invente donc le
concept d’Unité de recyclage mobi-
le : une sorte de moulin transporté
sur remorque routière, dans lequel
sont intégrées l’ensemble des étapes
permettant, avec deux tonnes de
rémanents, de produire une tonne
de granulés de bois.
Le brevet du Moulin à granulés
- Énergie de Provence (Mogrep)
est déposé en 2008. « Les avanta-
ges sont multiples, explique Alain
Lejosne. En recyclant sur place,
Mogrep permet de réduire les mou-
Colonnes d’aspersion en action
vements de camions qui emmènent à Château-Gombert :
les rémanents vers des centres de brevetés en 1987, ces engins ont assuré
traitement. Ces granulés de bois le succès de Protect forest.
fonctionnent sur les chaufferies col-
C’est généralement la nuit que les idées lectives, mais aussi domestiques :
viennent à Alain Lejosne, ingénieur l’ONF dispose ainsi de débouchés ment du moulin… L’innovation est
inventeur artisanal qui met ses réalisations plus vastes pour ses déchets d’entre- en cours de développement (voir
au service de la protection des forêts tien forestier. » Le feu de cheminée encadré). Sa mise au point est pré-
et de l’environnement.
pour lutter contre les feux de forêts vue pour fin 2011. Et après ? Chaque
et, au passage, contre le réchauffe- fois que le soleil se lève, une nouvel-
ment climatique*… Il fallait y pen- le idée peut germer…
dre 600 000 € de chiffre d’affaires ser ! Protect forest base une partie
* Le granulé de bois est une source d’énergie
en 2003. Entre-temps, la société a de son développement des prochai- renouvelable à bilan carbone neutre : le CO2 émis
approché les 20 salariés et déména- nes années sur Mogrep. D’abord par la combustion est absorbé par la forêt lors de la
photosynthèse.
gé de Valence à Venelles, en Pays parce le marché du bois énergie est
d’Aix, non loin d’un acteur majeur en pleine croissance. Ensuite parce
de la protection de la forêt contre que le traitement des rémanents,
l’incendie : l’Entente interdéparte- activité plutôt hivernale, complète
mentale pour la forêt méditerra-
néenne, qui coordonne aujourd’hui
les efforts de 14 départements de la
le carnet de commande de l’entre-
prise qui réalisait auparavant 90 %
de son chiffre d’affaires sur la sai-
3 CONTACT :
Protect forest - Alain Lejosne
45 avenue des Ribas - 13770 Venelles
✆ 04 42 54 25 28
zone de défense Sud. La niche est tel- son des feux. Mogrep pourrait créer  protect.forest@wanadoo.fr
lement pointue que le marché avan- jusqu’à 24 emplois à plein rende- www.protect-forest.eu
ce tout seul… Et accélère même sous
l’effet des changements climatiques
favorisant des incendies de forêts de
plus en plus dévastateurs. P OUR FINANCER L’INNOVATION,
LA LEVÉE DE FONDS PRIVÉE ?
Recyclage et bois-énergie
Quand l’entreprise ronronne, Le budget nécessaire publiques. Et les d’un actionnariat
au développement du banques ? Les nominatif, rémunéré
l’inventeur sort de son sommeil.
prototype de moulin conditions d’accès en dividendes par
Pourquoi ne pas rendre la forêt à granulés inventé par au crédit bancaire exercices, sans
moins combustible et empêcher Protect forest s’élève sont telles aujourd’hui entrée en Bourse.
ainsi le feu de démarrer ? On sait à 3 M€. L’invention a qu’Alain Lejosne a « L’opération est
que pour mieux prévenir les incen- obtenu le soutien du décidé de s’en passer : réalisée en dehors
pôle de compétitivité avec les services de toute visée
dies, il faut entretenir la forêt, cou-
Capénergies, ce qui a économiques de spéculative, précise
per, débroussailler, nettoyer. Ce facilité l’accès aux la Communauté Alain Lejosne. Elle
qui produit quantité de déchets financements publics du Pays d’Aix, est protégée des
appelés rémanents : branchages, d’OSEO, du Conseil le chef d’entreprise mouvements
écorces, bois morts, broussailles… régional PACA et de développe une boursiers violents,
l’Europe (Feder). opération - rare en et favorable à
Une bonne partie de ces déchets est
D’autres demandes France - de levée l’environnement
recyclée en plaquettes de bois uti- sont en cours auprès de fonds privée de par la nature
lisées pour les chaufferies des col- d’institutions avec constitution de mon projet ! »
lectivités… dont la demande est

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 13


STYLE
de vie
DÉVELOPPEMENT
Quand la passion conduit
à s’agrandir
M
onter une 2 e entrepri-
se : certains artisans
n’y songent même pas,
quand cela paraît logi-
que, voire nécessaire pour d’autres.
Se développer sans délaisser leur
première entreprise, tel est le défi
des multi-entrepreneurs. Qu’ils
soient plutôt managers ou attachés
à l’exercice de leur art, ils condui-
ront leurs entreprises en fonction de
leurs priorités. Tous semblent guidés
par la passion du métier et le goût du
challenge. Leur réussite ? Elle repo-
se en partie sur leur capacité à délé-
guer, à s’entourer ou à s’associer.
Une opportunité saisie, un besoin de
faire progresser leur activité ou de se
diversifier ; leurs histoires sont mul-
tiples. Pour Daniel Struillou et ses
cinq boulangeries-pâtisseries dans le
Finistère, « ouvrir des points de ven-
tes permet de consolider l’activité et
de développer le chiffre d’affaires ».
Poursuivant le même objectif, Patrick
Hélaine possède aujourd’hui neuf
salons de coiffure dans l’aggloméra-
tion de Chartres : « Installé depuis
1984, j’ai vite développé mon activité
en ouvrant de nouveaux salons. Ce
challenge me plaît. Aujourd’hui, mon
réseau de salons est une force pour
soutenir les parts de marché. »
Autre motivation : se diversifier pour
enrichir son panel de prestations.
Trois ans après avoir racheté l’entre-
prise familiale, Emmanuel Aumont
saisi l’opportunité de reprendre une
entreprise de peinture. « Visa BTP,
spécialisé en maçonnerie, réhabi-
litation et travaux spéciaux, fonc-
14 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
Ils ont déjà leur entreprise, mais n’en restent pas là.
Portés par leur passion et le goût du challenge, ces
artisans ouvrent des boutiques, reprennent ou créent
une autre entreprise. Pour réussir, ils ont parfois
changé leur organisation. Comment sont-ils devenus
multi-entrepreneurs et comment mènent-ils leurs
affaires ? Coiffeurs, artisans du bâtiment, menuisiers,
boulangers… nous font part de leur expérience.
DR
D. Struillou : « Mon épouse a plus le goût
de la gestion et de la vente que moi, ce qui
me permet de rester à mes fourneaux. »
tionnait bien. En 2005, j’ai voulu
me lancer dans quelque chose de
nouveau. Le rachat de l’entreprise
Hervio, riche de 30 ans d’existen-
ce, m’a apporté des clients et permis
de créer des synergies. Leurs activi-
tés se complètent et répondent à une
demande de plus en plus globale des
clients : avoir un seul interlocuteur
pour leurs travaux », explique cet
entrepreneur.
■ La passion
comme moteur
Trouver du personnel compétent
pèse aussi dans la balance lors du
rachat d’une entreprise. Après avoir
créé, en 2006, la société Ylyos, spé-
cialisée dans l’installation solaire,
Yannick de Carvalho reprend l’éta-
blissement Setib, consacré aux tra-
vaux d’électricité, de plomberie et
chauffage : « Avec cette entreprise,
j’ai repris une activité dans la conti-
nuité de celle que j’avais développée,
mais j’ai aussi repris une notoriété et
une équipe de grands professionnels.
Une reprise est une histoire humai-
ne avant tout, mais c’est plus facile
que de créer. » Pourtant, des arti-
sans se lancent aussi dans la création
pour réaliser leur projet. C’est le cas
de Jean-François Dagnan, pour qui
gérer une deuxième entreprise n’était
pas au programme. Cependant, l’idée
a fini par s’imposer : « Dans le cadre
de mon activité d’installation d’équi-
pements thermiques et de climati-
sation, je constate souvent que les
constructions traditionnelles ne sont
pas adaptées pour intégrer facilement
des solutions valorisant les énergies
renouvelables. Je me suis alors inté-
ressé à l’habitat et j’ai découvert les
avantages de la construction à ossa-
ture bois. Je me suis formé avec les
Compagnons du devoir avant de
créer ma deuxième entreprise : Eco-
Logis-Bois 1967, en 2007. » Pour
Marc Rouina, menuisier-ébéniste
créateur, c’est sa rencontre avec deux
treillageurs d’art souhaitant arrêter
leur activité, qui va tout enclencher.
« Pour que ce métier ancien perdure,
j’ai appris à leurs côtés la tradition du
treillage d’art et les techniques ances-
trales de fabrication de ces éléments
de bois servant à soutenir la végéta-
tion dans les jardins à la française. Ce
savoir-faire complexe et minutieux
se définit comme « la haute couture
du bois » et remonte à l’Antiquité.
J’ai alors créé une nouvelle entrepri-
 chise pour gérer les salons. » Avec
64 collaborateurs et neuf salons, il
s’est associé pour répartir le travail
administratif, la gestion du person-
nel, les achats, la communication.
■ … et déléguer
D’autres veulent garder les mains
dans la farine et choisissent de s’orga-
niser autrement, d’apprendre à délé-
guer, ou encore de s’associer. Avec
cinq boutiques, Daniel Struillou a
délégué la partie boulangerie, mais
n’a jamais voulu quitter la pâtisserie
et son « labo » pour continuer à inno-
DR
satisfait d’avoir repris l’entreprise et
préservé ses emplois.
Savoir déléguer semble aller de pair
avec le développement. Mais cela
s’accompagne aussi de nouvelles
fonctions de management pour le
gérant. Comme le constatent Marc
Rouina et Yannick de Carvalho, le
travail a évolué vers plus de contrôle,
un appui technique ponctuel et sur-
tout du commercial. Avec une deuxiè-
me entreprise et l’augmentation des
embauches, ceux qui travaillent seuls
commencent une nouvelle vie. C’est
le cas de Jean-François Dagnan qui

Marc Rouina a développé sa nouvelle
entreprise grâce à Internet et à des Salons.
se exclusivement dédiée au treillage
d’art français », précise ce passionné
du bois. Monter une nouvelle acti-
vité implique de la faire connaître.
Marc Rouina a entrepris par la suite
un gros travail de développement
commercial avec un site Internet et
des Salons en France et à l’étranger
pour présenter le travail de ses deux
entreprises.
■ Savoir communiquer…
La communication devient incon-
tournable pour développer une nou-
velle activité. Et cela, Laurent Talvast
le sait bien. Il possède un salon de
coiffure à Touques, dans le Calvados
et un autre à Caen depuis 2008 :
« Dans ce secteur très concurrentiel,
il faut jouer des coudes pour pren-
dre sa place. Après la réfection totale
du nouveau salon, je consacre beau-
coup de temps à la publicité et aux
actions commerciales pour attirer les
clients. Le salon doit se démarquer
par la communication, la qualité de
l’accueil et de la prestation. » Si la
passion les a conduits à entreprendre
à nouveau, ces artisans vont main-
tenant devoir s’organiser en fonc-
tion de leur volonté ou non de rester
impliqués dans la partie technique.
Certains décident de passer le cap.
Après 20 ans de pratique, Patrick
Hélaine décide de ranger les ciseaux
pour se consacrer à la gestion de son
entreprise : « Ce choix correspond à
ma volonté d’évoluer dans ma pro-
fession. J’ai suivi des formations en
marketing et ressources humaines.
Puis j’ai monté un système de fran-
ver. Il se charge des plannings, des a travaillé avec un apprenti pendant
achats et son épouse de la gestion cou- quatre ans. Aujourd’hui, il embauche
rante et de la vente. Selon Emmanuel quatre personnes et avec les chantiers
Aumont, « On ne peut pas reprendre prévus en 2009, il aura 10 salariés
une entreprise sans avoir une person- d’ici la fin de l’année. « La gestion des
ne pour remplacer le cédant. Et c’est plannings, la préparation du matériel,
plus facile si celle-ci est partie pre- l’encadrement des salariés, sont des
nante dans l’affaire. J’ai acheté l’en- tâches nouvelles pour moi. Il me faut
treprise Hervio avec un associé et lui aussi monter une équipe. J’apporte
ai délégué son fonctionnement. Je ne un soin particulier aux choix des sala-
voulais pas que cette évolution fragi- riés pour que chacun ait une spécia-
lise la première société. Alors je n’ai lité mais touche à tout. Je leur fais
rien changé à mon implication dans confiance, mais vérifie le travail réa-
sa gestion et le suivi des chantiers. lisé et viens en appui, souligne-t-il. Je
Par contre, je m’occupe de la partie suis content de voir que mes efforts
commerciale pour les deux entrepri- ont porté leurs fruits. Cependant, je
ses. Mon associé est, lui, libéré de la veillerai à ne pas dépasser 20 salariés
gestion administrative et comptable pour conserver une taille familiale et
d’Hervio-peinture qui est sous-trai- garder ainsi les pieds sur le terrain. »
tée à Visa-BTP ». Aujourd’hui il est Alice Galtier
R ENCONTRE AVEC LA MENUISERIE HUGON
Un local de vente pour plus de lisibilité
La société Hugon est une entreprise familiale de menuiserie bois créée en
1953. Elle dispose d’un site de fabrication à Fontaine Simon et d’un local
commercial sur la zone artisanale de Bois Paris à proximité de Chartres.
« Notre menuiserie fabrique sur
mesure, portes, portails, volets,
fenêtres, escaliers en bois. Nos
clients sont à 99 % des particuliers.
Afin qu’ils voient nos produits, nous
avons toujours eu un site de vente.
Il est à 40 km de l’atelier de
fabrication, mais il n’y a pas de
transfert de matériaux entre les
deux sites, donc cela n’est pas faisons aussi de la publicité dans les
gênant. Au contraire, nous avons journaux et participons à un Salon
déménagé à trois reprises notre hall à Chartres. Pour nous, le site de
de vente pour s’agrandir, et être vente physique est incontournable
mieux placé. Nous nous sommes pour donner de la lisibilité à notre
implantés dans une zone artisanale savoir-faire. Certes, nous avons
plutôt qu’en centre-ville pour des des charges de local, mais sans
raisons de facilité d’accès et de ce site nous aurions eu à couvrir
parking. Le hall d’exposition fait les frais d’un représentant avec
venir nos clients, même si nous moins de visibilité. »

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 15

 STYLE Sous le thème « Artisanat : compétences et proximité »,
la 8e Semaine Nationale de l’Artisanat se déroulera
de vie du 13 au 20 mars. Au travers de diverses animations,
Bouches- dans le département, comme dans toute la France,
du-Rhône elle permettra de mettre en lumière de manière
concrète et vivante les atouts de l’artisanat.

SEMAINE NATIONALE DE L’ARTISANAT 2009

8 jours de promotion
et 2 événements
■ Le 13 mars à 20 h : « Hymne Le 19 mars à 18 h 30 :
aux Métiers d’Art » lancement de la « Route
Parce que l’artisanat regroupe aussi des Métiers d’Art »
des métiers artistiques auxquels on La Semaine Natio-
ne pense pas toujours, la CMA 13 nale de l’Artisa-
ouvrira la Semaine Nationale de l’Ar- nat s’achèvera sur
tisanat par un concert « Hymne aux le lancement d’une
Métiers d’Art ». Sur des instruments nouveauté dans les
fabriqués par un luthier spécialiste Bouches-du-Rhô-
du quatuor à cordes, artisan d’art du ne : la « Route des Métiers d’Art »,
département, Charles-Luc Hommel, fenêtre originale sur l’artisanat et la
le Quatuor L’Istesso Tempo fera culture locale.
vibrer l’auditorium de la Chambre (5 À travers différents itinéraires répar-
Bd Pèbre - 13008 Marseille) sur des tis sur tout le territoire, elle permet-

D
epuis sept ans, la Semaine
Nationale de l’Artisanat
constitue un moment pri-
vilégié durant lequel les
Chambres de métiers et de l’artisa-
nat, les unions professionnelles et les
artisans eux-mêmes font connaître
toute la richesse du secteur.
En effet, comme le fait ressortir
le thème de cette édition, l’artisa-
nat fonde l’économie de proximité
et se développe grâce à la volonté
des artisans d’aller vers toujours
plus de qualité, de moderniser leurs
méthodes et de satisfaire les besoins
contemporains. Pour lui donner du
retentissement dans les Bouches-du-
Rhône, la CMA 13 jalonne la semai-
ne de deux temps forts.
airs de Mozart,
Dvorak, Puccini
et Rossini.
3 CONTACT :
L’accès aux événements de la
Semaine nationale de l’Artisanat
est libre et gratuit mais les places
limitées. Inscription obligatoire
au ✆ 04 91 32 24 33
ou  communication@cm13.org.
tra aux habitants du département
comme aux touristes de découvrir,
du 1 er avril au 31 octobre, l’univers
d’excellence et d’authenticité des
artisans d’art. En effet, leur travail
constitue l’un des fondements de
notre patrimoine culturel et artisti-
que, et donc un atout précieux en
termes de rayonnement touristique.
Cette initiative, soutenue par le
Conseil général et le Comité Dépar-
temental du Tourisme, sera présen-
tée le 19 mars à 18h30 à la Maison
Fouque, artisans santonniers depuis
quatre générations à Aix-en-Proven-
ce (65 Cours Gambetta).
Le programme y sera distribué en
avant-première avant d’être mis en
ligne sur www.cma13.fr.

La Route Gourmande, pour initier vos papilles

aux spécialités locales
Que vous soyez gourmand, gourmet ou tout simplement amateur de découvertes,
un autre itinéraire plein de surprises vous est ouvert : la « Route Gourmande en Bouches-
du-Rhône ». Initiée par la Maison du Pâtissier, en partenariat avec la CMA 13, le Conseil
général, le Conseil régional et le réseau des Offices de Tourisme, elle vous propose un
© CMA13 - Patrice Terraz

parcours délicieux entre gastronomie, artisanat et tradition. Des artisans rigoureusement

sélectionnés vous y raconteront l’histoire de leur spécialité, avant de vous la faire déguster !

3 PLUS DE RENSEIGNEMENTS :
sur www.laroutegourmande13.com

16 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 É clairage
Le gouvernement a demandé aux
chambres consulaires (CMA, CCI
et CA) de se réformer dans le but
« d’améliorer leur efficience et le
service rendu aux entreprises ». Cela
participe de l’effort de rationaliser et
de simplifier l’ensemble des structures
publiques, avec à la clé des économies

© Nasser ZEBIDOUR – APCM /Alain ELI

obtenues par la « mutualisation des
fonctions supports ».

RÉFORME DES CMA

Ce qui va changer pour les artisans

A
vec la Révision générale
des politiques publiques
(RGPP), l’État souhaite
offrir un meilleur service
aux entreprises et baisser leurs char-
ges via une diminution de la taxe
pour frais de CMA. Les chambres de
métiers, lors de leur assemblée géné-
rale de décembre dernier, ont fait
une proposition de réforme impor-
tante à Hervé Novelli, secrétaire
d’État à l’artisanat. Le schéma pro-
posé a été accepté par l’État. Après
la réflexion, les CMA vont passer à
l’action. Mais qu’est ce que cela va
changer au jour le jour pour les arti-
sans ?
Aujourd’hui, plus question d’une
fusion entre les CMA et les CCI.
Pourtant, la proposition issue de
la décision 296 du rapport de la
Commission Attali début 2008 avait
de quoi faire peur : « Les organis-
mes consulaires jouent un rôle d’ap-
pui aux entreprises très important
(…). Cependant, et afin de réaliser
+
Info
Un contrat d’objectifs à l’horizon 2012
Le gouvernement vient d’accepter le principe d’un contrat
d’objectifs. Il sera préparé en termes de performances des
CMA au bénéfice des entreprises artisanales et d’un enga-
gement fort et stable de l’État sur les missions et les
moyens des chambres de métiers et de l’artisanat.
Voici les objectifs que les CMA pourraient se fixer :
◾ le million d’entreprises artisanales, entraînant
350 000 créations d’emploi nettes,
◾ 50 000 apprentis supplémentaires accueillis
dans les entreprises artisanales, 1 000 apprentis
bénéficiant chaque année de mobilité en Europe,
◾ 100 000 chômeurs intégrés dans les entreprises artisanales,
◾ 50 000 jeunes en échec scolaire formés dans les CFA,
◾ 22 universités régionales des métiers et de l’artisanat,
créées dans le cadre du dispositif global de formation (DGF),
◾ 400 entreprises artisanales accompagnées chaque
année sur les marchés et salons internationaux.
d’importantes économies d’échelle, alerte ». Aujourd’hui, le réseau des
ils devront se regrouper et accroître chambres de métiers et de l’artisanat
leur efficacité. » Cette phrase, Alain est assuré de survivre à la RGPP ;
Griset, président de l’APCM, l’avait mais il lui est demandé de se réfor-
interprétée comme une « première mer. Les CMA avaient déjà lancé

Les artisans sont satisfaits de leurs CMA

Que les chambres soient rassurées quant au soutien dont elles bénéficient de la part de leurs ressortissants : ils sont satisfaits.
Les deux tiers des personnes interrogées ont une bonne opinion de leur chambre de métiers (69 %). Ils sont également pleinement
impliqués dans le processus démocratique, puisque 70 % d’entre eux ont prévu d’aller voter aux prochaines élections, probablement
repoussées à mars 2010, RGPP oblige.
Source : enquête commandée par l’UPA, réalisée par l’institut I+C auprès de 3 150 artisans, 3e trimestre 2008.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 17

 É clairage

……… leur révolution inter-
ne dès 2005, date des élections aux
chambres de métiers, sans attendre
la commande de l’État, en ratio-
nalisant et harmonisant leur offre
de services leur dispositif de for-
mation. Déjà en mouvement pour
mieux répondre aux attentes des
artisans, il s’agit donc aujourd’hui
de faire d’une pierre deux coups :
mutualiser les moyens pour réaliser
des économies, tout en fournissant
un dénominateur commun de servi-
ces sur l’ensemble du territoire.
Cinq années de transition
La réflexion initiée début 2008 et
les échanges entre CMA ont abou-
ti sur l’acceptation à la quasi-una-
nimité (94 %) d’une proposition
contenant deux possibilités pour les
chambres : soit une réorganisation
des compétences actuelles entre le
niveau régional et départemental,
avec un établissement public régio-
nal et des établissements publics
départementaux (modalité A),
soit la création d’un établissement
public unique de région, regroupant
les CMA et la CRMA actuelles, en
conservant dans ce schéma égale-
ment une chambre de département
pour rester proche des artisans
(modalité B). Chaque chambre est
priée de faire son choix en assem-
blée générale avant juin (voir sché-
ma ci-dessous).
Cette réforme à deux entrées a le
mérite de pouvoir s’adapter à la
taille des régions (deux à huit dépar-
tements) et à la culture de chaque
territoire. Dans le Nord, par exem-
ple, où la culture régionale est déjà
puissante, la modalité B s’impose
naturellement. Pouvoir choisir entre
ces deux recettes a un autre mérite,
celui d’ouvrir un champ d’expéri-
mentation. C’est ce qu’avance Henri
Payan, secrétaire général de la CMA
de l’Oise : « On verra au bout des
cinq prochaines années, qui consti-
tueront une période de transition,
lequel des deux systèmes est le plus
efficace en termes d’économies réa-
lisées et surtout de service à l’arti-
san. »
En ligne de mire : l’amélioration
des services à l’artisan
Mais une fois cette réforme adop-
tée, quels seront les changements
concrets pour les ressortissants ?
L’objectif interne de réduction des
coûts, passant par la mutualisation
des fonctions supports, n’aura évi-
demment aucune conséquence pour
l’artisan. « Tout ce qui changera
touche au fonctionnement inter-
ne des chambres, des éléments qui
ne sont pas visibles pour les arti-
sans », affirme François
Moutot, directeur général
de l’APCM. Par contre,
les efforts vers l’offre glo-
bale de services uniforme
sur tout le territoire et sur le dispo-
sitif global de formation devraient
contribuer à améliorer son quoti-
dien. Car aujourd’hui, on constate
encore des disparités entre les dépar-
tements concernant la qualité des
prestations proposées. Disparités
qui devraient être gommées avec la
RGPP. Dans des domaines néces-
sitant des avis pointus, comme, la
fiscalité, la normalisation ou le
juridique, des experts ne sont pas
toujours disponibles sur chaque ter-
ritoire. Cela devrait être chose faite
dans l’année qui vient, au moins sur
le plan régional. « Les artisans de
petits départements ne seront ainsi
plus pénalisés », comme le signale
Jean-Pierre Gaulard de la CMA des
Hautes-Alpes. Également, la régio-
nalisation permettra aux chambres
de mieux communiquer les unes avec
les autres, ce qui facilitera également
la vie de l’artisan, comme l’explique

Les deux modalités de mise en œuvre

Tronc commun
National ◾ Statistiques, international, informatique, services juridiques.
Régional ◾ Comptabilité, paie, RH, communication.
◾ Politiques régionales de formation et politiques régionales économiques.
◾ Représentation politique auprès des acteurs régionaux.
◾ Collecte de la taxe et du droit additionnel.
Départemental ◾ Représentation politique auprès des acteurs départementaux.
◾ Services de proximité aux entreprises et autres publics.
Modalité A Modalité B
Organisation ◾ Une chambre régionale de métiers et de l’artisanat ◾ Une chambre de métiers et de l’artisanat de région
(CRMA), établissement public. (CMAR), établissement public unique de région.
◾ Des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA). ◾ Des établissements départementaux intégrés
◾ Des établissements publics départementaux. dans l’établissement public unique.
Présidence ◾ Sous l’autorité du président de CRMA, le secrétaire ◾ Sous l’autorité du président de CMAR, le secrétaire
général régional est responsable de l’organisation des général régional est responsable de l’organisation
services de la CRMA et des fonctions supports régionalisées. des services dans l’ensemble des établissements de
◾ Sous l’autorité du président de CMA, le secrétaire général la région.
est responsable de l’organisation des services
départementaux.

18 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 +
chiffres
◾ Implantées dans
chaque département,
les CMA reçoivent
1 600 000 personnes, dont
350 000 chefs d’entreprise.
◾ Elles organisent
65 000 réunions
d’informations,
68 000 entretiens individuels,
3 QUESTIONS À ALAIN GRISET,
ainsi que la Semaine PRÉSIDENT DE L’APCM
nationale de l’artisanat « Les artisans sont des clients que les CMA
et la Semaine nationale doivent servir au mieux »
de la création reprise.
◾ Elles forment ◼ Toute idée des politiques
100 000 apprentis et de fusion des publiques ? de l’artisanat doit être,
200 000 personnes. chambres de La RGPP a pour pour les chefs
◾ Elles sont administrées métiers et de objectif la d’entreprises
artisanales, la maison
par 4 000 artisans élus l’artisanat avec rationalisation des
dans laquelle ils
par des artisans. les chambres services de l’État
peuvent trouver tout
de commerce et comme les chambres
ce dont ils ont besoin
d’industrie a consulaires,
pour développer leur
été écartée ? établissements
activité.
Pierre Pérez, président Oui. Nous avons publics de l’État. Il
défendu l’idée que s’agit de revoir notre ◼ Concrè-
de la chambre de Haute-
l’artisanat, ses valeurs, organisation pour la tement,
Garonne : « En Midi- ses entreprises, ce que rendre plus
Pyrénées, nous sommes
comment cela
nous représentons, performante et plus va se traduire
huit départements. Nous nécessitent le visible pour les sur le terrain ?
allons davantage communiquer, maintien et le artisans. Nous Les chambres se sont
organiser des réunions, voir ce qui développement de comptons réaliser des déjà engagées dans la
chambres consulaires économies d’échelle mise en place d’une
marche le mieux dans chaque secteur, spécifiques. Les en mutualisant les plate-forme commune
mettre en commun nos idées. Ensuite, artisans méritent et fonctions supports et de services. D’ici à la
nous généraliserons les initiatives les ont besoin d’un rendre un meilleur fin 2010, toutes les
plus convaincantes à l’ensemble de la accompagnement et service en fonction chambres offriront les
région. » Cette méthode donne tout d’une représentation des besoins réels des mêmes prestations
spécifique par des artisans, tout en (conseils en termes
son sens à la régionalisation, initia-
artisans. restant proches des d’accompagnement,
trice de synergies et d’émulation, et entreprises. Ils sont de développement, de
permettra aux artisans d’un dépar- ◼ Quel est le des clients que les suivi…) sur le territoire
tement de profiter des bonnes idées but poursuivi chambres doivent français. Et les mêmes
d’un département voisin. par l’État en servir au mieux, formations par le biais
entamant la comme dans toute des universités des
Révision entreprise. La métiers dans chaque
« Politiquement, générale chambre de métiers et région.

des chambres
régionales pèseront
peut-être moins au
niveau local »
Toutefois, l’élévation du pouvoir déci-
sionnaire à l’échelon régional soulè-
ve quelques interrogations. Comment
un renforcement de l’échelon régional
peut aller de pair avec une améliora-
tion de la proximité ? Or la période
actuelle, marquée par le risque de dif-
ficultés financières des petites entre-
prises et un ralentissement de l’activi-
té, appelle à une forte présence auprès
des artisans. Sur ce point, les respon-
sables des CMA se montrent par-
fois inquiets, mais confiants. Olivier
Salat, secrétaire général de la CMA
du Val d’Oise, tient à ce que, en vertu
du principe de subsidiarité, « la déci-
sion se fasse toujours au plus près de
l’artisan ». Pour Henri Payan, dans
le cas d’un passage à la modalité B,
on peut s’attendre à des ajustements
sur le plan politique. « Peut-être que
les chambres régionales, au niveau du
département, pèseront politiquement
moins que ne le pouvaient les cham-
bres départementales. Une action
locale de la chambre sera moins évi-
dente à initier, moins rapide aussi »
explique-t-il. Il faudra en outre sur-
veiller les conclusions de la commis-
sion Balladur. « Si les départements
et les conseils généraux conservent
beaucoup de pouvoir, il serait étran-
ge que les CMA s’orientent vers une
régionalisation. »

Vers un report des élections consulaires en mars 2010 ?

Les CMA ont formulé trois demandes au gouvernement, dont celle de repousser à mars 2010 les prochaines élections, ceci afin
de faire coïncider le prochain mandat avec la mise en œuvre de la réforme. Outre cette requête, le réseau des chambres souhaiterait
« une évolution du droit fixe qui soit à la fois compatible avec l’évolution des prix et l’exercice d’économie demandé, tout en
maintenant pour nos établissements publics un niveau de financement compatible avec ses engagements ». Également, sur le plan
juridique, est demandé un « accompagnement rapide et efficace », pour traduire en acte la nouvelle organisation au plus vite.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 19

 É clairage
……… De leur côté, de nom-
breux secrétaires géné-
raux, dont Joël Bouillaud,
secrétaire général de la
chambre du Nord, esti-
ment que le passage à la
nouvelle organisation ne sera nuisi-
ble en rien à l’artisan. « S’il constate
une baisse dans la qualité des services
proposés, c’est que la réforme est un
échec ! Si elle varie, cela ne peut-être
que vers le haut. Nous avons quinze
sites de proximité dans le Nord, et
nous les maintiendrons alors même
que nous allons opter pour le sché-
ma B. Toutes les économies qui
seront réalisées grâce à la mutuali-
sation des structures seront affectées
à la baisse de la taxe pour frais de
CMA et à l’amélioration de nos servi-
ces à l’artisan. » Autrement dit, pour
moins cher, l’artisan aura au moins
aussi bien, sinon mieux. Ludovic
Julien, secrétaire général de la cham-
bre d’Eure-et-Loir, estime également
que le principe de régionalisation
n’est pas contradictoire avec un ren-
20 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
forcement des services de proximité.
« Les pôles locaux seront débarras-
sés de multiples tâches encombran-
tes mais également de tout souci de
profitabilité. En Eure-et-Loir, nous
avons lancé un projet d’accompa-
gnement des territoires pour sonder
les besoins des artisans. Cela nous
permet d’adapter nos propositions à
leurs demandes. »
« Nous
maintiendrons
toutes nos
antennes de
proximité »
Se former pour prendre le
premier wagon de la reprise
Cela dit, comme l’avait formulé Alain
Griset en décembre : « Une rationa-
lisation ne se décrète pas. Elle se
construit dans le temps. » Autrement
dit, ce n’est pas du jour au lendemain
que les artisans verront le fonction-
nement de leur chambre changer du
tout au tout. Olivier Salat juge aussi
qu’il ne faut pas aller « plus vite que
le politique ». « De toute façon, dans
le Val d’Oise, nous avons enclen-
ché beaucoup de projets ces derniers
temps, nous ne pouvons pas changer
le cap brutalement. » La réforme sera
délicate à mettre en pratique et devra
passer par des contrats d’objectifs
et de moyens, pas encore discutés.
Pierre Pérez qualifie ainsi la RGPP
de « vicieuse » : « On nous deman-
de de réaliser des économies d’échel-
le puis maintenant on nous dit que
l’important c’est une meilleure lisi-
bilité de l’action des chambres sur le
terrain. Mais nous nous y tiendrons,
après tout peu importe qu’une anten-
ne de proximité soit dirigée depuis le
département ou la région. » Un pro-
grès dans la lisibilité qui aurait son
importance, car les artisans disposent
de peu de temps et de mobilité, et ne
se sont pas tous familiarisés avec
Internet et la visioconférence !
© APCM
 É clairage

……… Jean-Claude Lacaze,
président de la chambre
de Lozère, insiste égale-
ment sur l’importance
du lien de proximité. « Il
nous faut étoffer les servi-
ces économiques, et aller jusque dans
les ateliers des artisans. On pourra
ainsi effectuer des diagnostics, puis
les guider vers les formations adé-
quates, qui sont largement sous-utili-
sées. Seulement 10 % des artisans en
profitent ! Des efforts de communica-
tion et de proximité sont à faire pour
que la formation ne soit plus la bête
noire de l’artisanat. » D’autant plus
qu’avec une année 2009 qui s’annon-
ce exceptionnellement difficile, les
artisans ont tout intérêt à se former
pour prendre le premier wagon de la
reprise. Et ils ont, normalement, reçu
un catalogue contenant l’offre de for-
mation de leur CMA. « Ne le jetez
pas à la poubelle ! », vous conseille
Pierre Pérez.
La taxe pour frais de CMA
n’augmentera pas en 2009
Sur le plan des ressources financiè-
res, il ne sera plus loisible aux dépar-
tements de fixer la proportion de la
taxe additionnelle (qui est au maxi-
mum de 85 % du droit fixe de 101 €
revenant aux CMA). À l’horizon
de cinq ans, celle-ci sera la même
pour tous, fixée au niveau régional.
Cela devrait répondre à l’objectif du
gouvernement de baisser les char-
ges sur les petites entreprises via la
taxe pour frais de CMA. « Même si
les charges qui pèsent sur les entre-
Crise financière : un numéro vert pour les CMA
Ce numéro est le suivant : 0 825 36 36 36. 220 conseillers, qui ont le statut
officiel de tiers de confiance de la médiation du crédit, sont à la disposition
des artisans rencontrant des difficultés de trésorerie ou de financement.
À noter que toutes les CMA ont installé une cellule de soutien aux
entreprises, en relation avec Oseo et le médiateur du crédit René Ricol.
Depuis le mois de novembre, les CMA ont recensé 2 000 cas d’entreprises
en difficulté, dont 1 800 ont été accompagnées au niveau local et 200
qui devront être traitées par le médiateur du crédit. Il s’agit majoritairement
de difficultés de trésorerie ou de la mise au jour de problèmes structurels
récurrents.
pourrait s’accompagner de luttes
« Il nous faut aller de pouvoir entre les pôles départe-
jusque dans mentaux, avec éventuellement des
gagnants et des perdants.
les ateliers « Il faudra éviter ce genre de rap-
des artisans ! » ports de forces, qui risqueraient de
pénaliser les artisans inscrits dans
prises pour financer les CMA sont un département délaissé » recom-
dérisoires, de l’ordre de quelques mande Henri Payan. Joël Bouillaud
euros par an. Les réduire davanta- (CMA du Nord) ne dit pas autre
ge n’aura aucune conséquence sur chose.
le cours de l’activité économi- « Notre région comprend deux
que française ! » affirme François départements. La règle que nous
Moutot, directeur général de avons instaurée est simple : les res-
l’APCM. Sans compter qu’harmo- sources sont distribuées de manière
nisation ne signifie pas diminution égale entre les deux, même s’il y a
pour chaque département, et qu’une une différence notable de popula-
baisse de la taxe ne fera pas forcé- tion. » Une politique égalitaire qui
ment les affaires des artisans, en fin interdit la naissance de conflits d’in-
de compte. Car certaines chambres térêts.
n’excluent pas d’augmenter le nom- Cette RGPP représente un véritable
bre de services payants, si les res- défi pour le réseau des chambres de
sources financières des chambres ne métiers. Et il est prêt à le relever.
sont pas à la hauteur. « Quand on est responsable, il faut
être optimiste » résume Pierre Pérez.
Une répartition des ressources Pour toujours offrir de meilleurs
plus égalitaire services aux artisans, les chambres
Autre risque : la redistribution du de métiers et de l’artisanat auront
produit de l’impôt par la région besoin de ces deux qualités.

Services gratuits : allez voir dans votre CMA !

Les chambres de métiers et de l’artisanat proposent un vaste
panel de services qui permettent aux artisans de se perfectionner.
◾ Des formations continues, ayant trait à des problématiques
techniques ou managériales. Ces enseignements peuvent mener
à l’obtention de diplômes de l’Éducation nationale tels que
le BTM (Brevet de technique des métiers) ou le BM (Brevet
de maîtrise).
◾ Des diagnostics, qui permettent d’évaluer les forces
et faiblesses de l’entreprise. On peut ensuite être dirigé vers
des formations adaptées à chaque cas, tout ceci dans le but
d’optimiser les performances de votre entreprise.
◾ Des permanences avec des experts, si vous avez des questions
© APCM

pointues dans des domaines tels que la comptabilité, le juridique,

la fiscalité…

22 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 À chaque métier son utilitaire
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 1
journée
… UN ARTISAN TAXI

avec… Hep taxi ! Le servic

h
12
M. JEUDY REVIENT DU CIMETIÈRE
Photos : Laurent Theteen

10h 14h
SUR LE QUI-VIVE RÉCEPTION DES LIVRAISONS
7 J/7, 24 H/24 Christian Jeudy vient de terminer un enterrement.
Si les Jeudy restent au bureau,
En 2008, l’entreprise en a réalisé 64.
Corinne Jeudy ne le cache pas : c’est rarement pour se détendre.
Aujourd’hui, ça s’est mal passé.
en ce moment, « elle n’en peut Il faut vérifier les livraisons,
« Il y a eu des heurts entre familles.
plus ! » À peine revenue d’une contrôler la qualité des produits
D’habitude ça se passe très bien. »
course, à 8 heures du matin, reçus. Les trois quarts des
L’enterrement n’est que le bout de
la voilà repartie. Kit main-libre articles funéraires en marbre
la chaîne pour Christian Jeudy, qui s’occupe
à l’oreille en permanence, viennent… de Chine ! Il faut
également de la toilette des corps.
pour réceptionner une bonne aussi gérer les employés : deux
« On garde les défunts trois, quatre jours.
dizaine de coups de fil par jour. chauffeurs, une comptable,
Je me renseigne pour savoir comment
Un rythme endiablé ! « Cette une dizaine de travailleurs
ils se coiffaient, je les arrange. » Corinne
année, nous avons pris deux à temps partiel. Et choyer
s’esclaffe : « Oui, avec ta boîte à maquillage ! »
jours et demi de vacances, la banque récalcitrante, qui
De l’humour, il en faut dans un tel cadre.
après dix-huit ans non-stop ! » refuse, pour l’instant, de prêter
Même en tant qu’ancienne pompier-secouriste bénévole,
Dans la région, Taxi Jeudy 300 000 euros pour déménager
Corinne n’est pas totalement à l’aise avec les choses
est réputé. « Mon mari est dans des locaux plus grands
de la mort. « J’essaie de mettre une barrière »,
connu et les gens repèrent et plus accueillants. Un passe-
commente-t-elle.
vite nos véhicules rouges. » Ils temps du couple Jeudy : jeter
savent surtout que l’on peut un œil à la page nécrologique
compter sur leur efficacité. de Ouest-France. Une manière
« Dernièrement, un médecin pour eux d’évaluer leur part
a préféré faire appel à nous de marché !
plutôt qu’aux pompiers, pour
un transit vers l’hôpital ! »

24 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 NOUS SOMMES AU SUD-OUEST DE LA MAYENNE. L’ENTREPRISE TAXI JEUDY EXISTE DEPUIS
17 ANS. D’ABORD DÉDIÉE AU TRANSPORT DE PASSAGERS CLASSIQUE, ELLE S’EST DIVERSIFIÉE
ET POSSÈDE AUJOURD’HUI SON CORBILLARD, TRANSPORTE DES MALADES, FAIT DE
LA MENUISERIE ET DE LA MARBRERIE.

e à tout prix
16 h
18h
TRANSPORT AMÉNAGEMENT
D’UN MALADE DU MAGASIN

« 90 % de notre activité, c’est du
transport de malades », indique
Corinne Jeudy. L’activité la moins
évidente à gérer : « En une demi-
heure, votre emploi du temps peut
être bouleversé ! Et il faut être prêt
à se lever la nuit… » Une habitude
pour Corinne, qui s’endort « rarement
avant 2 heures du matin ». Si l’affaire
est urgente, « je passe par des petites
routes, pour éviter les radars ».
17h
ACCOMPAGNEMENT D’UN MALADE
Taxi Jeudy ne fait pas que déposer le client. Le chauffeur
accompagne le patient au bureau d’admission et
aide à remplir les questionnaires médicaux. « Nous
pouvons nous transformer en assistants sociaux ! » Une
polyvalence que Corinne garde à l’esprit quand elle
cherche à recruter. « J’ai fait passer une période d’essai
à un taxi qui venait de Paris, mais il n’avait pas assez de
prévenance envers les clients. »
Lors d’un décès, il faut accueillir la
famille dans le magasin pour qu’elle
personnalise la sépulture (cercueil,
plaque, etc.). Un moment délicat
face à la douleur des proches, mais
une activité rentable. « Les gens
n’hésitent pas à dépenser, mais
je ne leur force jamais la main, à
la différence de beaucoup. » Pas
de doutes, Taxi Jeudy est bien une
entreprise artisanale.

3 CONTACT :
Taxi Jeudy, Saint Aignan sur Roë (53), 02 43 06 98 11,
www.jeudychristian.com
Florent Lacas

+
Info
La recette de la réussite
● Taxi Jeudy est profondément enraciné dans la région, grâce au bouche-à-oreille, d’où d’excellentes relations avec ses clients
● L’adaptation à la clientèle est une règle d’or. Ce n’est « pas qu’une histoire d’argent ». Un objectif : faciliter sa vie au maximum,
en restant le plus respectueux et discret possible.
● Se renseigner sur le droit, l’administratif, avant de se lancer dans une activité. « Je ne signe pas ce que je ne comprends pas ! »
● Ne pas hésiter à s’investir dans la vie associative, à suivre des formations dans sa chambre de métiers.
● Gérer les relations avec les fournisseurs. Mme Jeudy leur a ainsi envoyé une quarantaine de cartes de vœux.
● Enfin, la passion et l’organisation. « Ma voiture, c’est un bureau ambulant : annuaire, ordinateur, café, recharge pour le portable… »

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 25

 C as d'entreprise

Artisan boulanger, Denis Tallet a décidé

d’appliquer « les méthodes des grandes
surfaces » pour attirer les clients. Sa baguette
à 60 centimes lui permet ainsi de maintenir
la fréquentation malgré la crise. Au prix
d’une réduction de la main-d’œuvre salariée.

I. Aubert
Une baguette à 0,60 €
pour attirer les clients

L
orsque j’ai acheté ce maga- sible les charges, si je veux garder une

« sin, il y a cinq ans, nos prix

étaient 20 % plus chers
qu’ailleurs. La baguette de
capacité d’investissement ». L’idée de
baguette « en soldes » a plutôt bien fonc-
tionné. « Au début, il y a eu un bascule-
250 g dépassait le prix psychologique de ment des achats de la baguette tradition
1 € à 1,05 €. Pour attirer la clientèle, à la baguette blanche. Mais maintenant,
j’aurais pu baisser le poids pour faire bais- de nombreux clients achètent les deux.
ser le prix, comme certains industriels ont Et finalement, nous avons augmenté nos
fait. Mais j’ai préféré lancer une baguette ventes de baguette tradition. »
d’entrée de gamme à 0,60 €. » C’est ainsi
que Denis Tallet, boulanger à Mozac, - 20 % à partir de 18 h
dans le Puy-de-Dôme, a commencé à Du coup, Denis Tallet a imaginé une offre
appliquer « les méthodes marketing des commerciale pour les croissants : « Lorsque
concurrents, les grandes surfaces ». l’on explique au client qui veut 4 croissants
L’objectif : faire entrer les clients dans la que s’il en prend 5, le 6e est gratuit, c’est
boulangerie, afin qu’ils achètent égale- rare quand ça ne marche pas », constate le
ment d’autres produits, plus rentables boulanger, qui n’aurait pas pensé un jour
pour lui, comme les croissants, vendus utiliser les armes de ses concurrents. « Face
0,90 € pour un coût de revient de 0,21 €. aux choses et en vieillissant, on change
Denis Tallet explique : « Je ne peux pas d’avis », souligne-t-il.
être concurrentiel sur une baguette à Rester sans réagir face à la baisse de la
0,35 €, même en minimisant le plus pos- consommation de pain ou à l’augmenta-
tion des ventes de machines à pain n’est
pas dans son style. Car les idées ne man-
quent pas à ce boulanger au caractère

+
En
Chiffres
La boulangerie Tallet
● Deux points de vente, l’un à Mozac, l’autre en centre-
ville de Riom. Un 3e point de vente en cours d’achat sur
bien affirmé. C’est ainsi qu’il a étendu le
concept de discount à son deuxième
magasin. En effet, la boulangerie Tallet
le modèle « drive-in », sur une rue à 9 000 véhicules/jour est organisée avec un seul centre de fabri-
● 4 salariés (2 vendeuses et 2 ouvriers), le boulanger et la cation : le pain au feu de bois, les pâtisse-
boulangère composent la main-d’œuvre de l’entreprise ries, les viennoiseries… sont fabriqués à
● 800 000 € de chiffre d’affaires en 2007 Mozac (63). Une partie des produits est
● 365 jours d’ouverture par an ensuite transportée sur l’autre point de

26 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

vente, à Riom (63). À 19 h 30, quand ce
dernier ferme, les invendus sont ramenés
à Mozac, pour être écoulés pendant la
nuit, puisque la boulangerie ne ferme
jamais. Pour éviter de redescendre trop
de marchandise, Denis Tallet a instauré
une offre : - 20 % sur tout le magasin de
Riom (excepté les bonbons) à partir de
18 h. « Bien sûr, certains attendent 18 h
pour acheter, mais d’autres achètent plus.
Cette offre les y incite », résume l’arti-
san.
Chasse aux charges
Malgré ces efforts, Denis Tallet constate
les effets de la baisse du pouvoir d’achat
de ses clients. La concurrence s’exacer-
bant, il a choisi de diminuer les charges
de main-d’œuvre, afin de pouvoir conti-
nuer à investir. Car la main-d’œuvre et
les coûts afférents constituent la charge
la plus élevée. Il n’y a donc plus de ven-
deuse au magasin de Mozac. C’est le
boulanger, ou parfois les ouvriers, qui
assurent à la fois la fabrication et la
vente. Une polyvalence acceptée par les
salariés, mais qui ne va pas sans entraî-
ner la perte de quelques clients qui n’ac-
ceptent pas d’attendre.
Dans le même temps, des opérations de
fabrication ont été mécanisées, comme
l’enfournement des baguettes. Cela
résout en partie le problème du recrute-
ment, crucial, comme dans d’autres
branches. « Nos métiers ne correspon-
+
Info
Il a su
1 – adapter les techniques marketing à l’artisanat
Outre la baguette à 60 cts, Denis Tallet propose le sixième
croissant gratuit et 20 % de remise après 18 h sur l’un de
ses points de vente. Il a en projet d’organiser une loterie,
avec plus de 5 000 baguettes à gagner.
2 – adapter sa gamme de produits
selon leur rentabilité
Plutôt que d’élargir la gamme et de devoir détruire
les invendus, notamment en pâtisserie, Denis Tallet
préfère se cantonner à un nombre de produits limités
mais rentables.
3 – réduire les charges en misant sur la polyvalence
Dans le magasin de Mozac, il n’y a plus personne
affecté à la vente. C’est Denis Tallet, ou ses ouvriers,
qui assurent la vente et la fabrication.
dent pas au mode de vie actuel », remar- pérennité du métier, Denis Tallet est en
que Denis Tallet. La chasse aux charges passe d’acheter un 3e point de vente. Et si
s’étend jusqu’à la crème pâtissière mai- l’affaire ne se fait pas, il a déjà eu une
son, dont la recette a été allégée de 10 % nouvelle idée marketing : faire gagner
en sucre ! Quant à la cuisson du pain, une semaine de pain lors d’une loterie
Denis Tallet se félicite tous les jours qu’il organiserait, avec un gagnant cha-
d’avoir choisi un four à bois, pour son que jour. Décidément, même si la fin de
efficacité et son économie. « Aujourd’hui, la période d’amortissement approche,
la vente est devenue difficile, constate le Denis Tallet ne semble pas parti pour
boulanger. La clientèle n’est plus fidèle. prendre une retraite anticipée, comme il
Les gens viennent, mais on ne sait plus l’envisage parfois.
vraiment pourquoi… et comment les
faire venir. » Malgré ses doutes sur la IA
Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 27
 R éussite
En vingt ans, Richard Tcherkezian a su faire évoluer sa menuiserie. D’une entreprise
artisanale, il est passé à une SARL employant près de quarante personnes. Retour
sur le succès d’un homme qui a choisi d’allier le bois, le beau et l’unique.
MENUISERIE LAZER
Quand le beau sort du bois
D
ans sa jeunesse, Richard
Tcherkezian se voyait bien
cuisinier. Mais la vie en a
décidé autrement. Très tôt, il
commence à travailler comme menuisier
dans l’entreprise artisanale familiale de
son père et s’installe à son compte au
milieu des années quatre-vingt. Porté
par son ambition, les idées se bousculent
dans la tête de ce jeune artisan. Il est per-
suadé que, pour s’en sortir face à la
concurrence, il faut développer une com-
pétence et un savoir-faire. Il décide alors
de créer son métier et fait un choix très
précis : il travaillera le bois d’aménage-
ment intérieur, mais seulement des pièces
uniques, sur mesure et qui présentent une
difficulté technique. Le leitmotiv de
Richard Tcherkezian est simple : « Faire
du beau et être mieux que les autres, tant
au niveau de la qualité que dans le type
de travail réalisé. »
Savoir saisir les opportunités
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est
fixés, il quitte les locaux familiaux en
1990 pour une plus grande structure et
crée, avec son épouse Véronique, une
SARL, la menuiserie Lazer, du nom du
boulevard où elle est implantée. Le pari
est judicieux puisque la société se déve-
loppe rapidement et passe de deux à sept
employés en moins de deux ans. « À la
fin des années quatre-vingt-dix, nous
avions réussi à nous faire une bonne
réputation, mais notre atelier était arrivé
à saturation, explique Véronique
Tcherkezian. Nous avons alors eu l’op-
portunité de nous installer dans une zone
franche de Marseille. » Après avoir ache-
té le terrain et construit les nouveaux
locaux, l’entreprise déménage en 2000.
« Grâce aux avantages fiscaux et sociaux
de la zone franche urbaine, nous avons
pu faire évoluer la société. Ça n’a pas été
l’essentiel de la réussite mais ça nous a
permis de faire une transition et de conti-
nuer à nous développer. »
« Notre essence,
c’est le challenge ! »
En effet, l’entreprise compte aujourd’hui
trente-cinq salariés et les projets ne man-
quent pas. « Nos clients sont souvent des
grands comptes, ajoute Véronique
T cherkezian. Des banques (Crédit
Les clés de la réussite
Richard et Véronique Tcherkezian en
sont conscients : la réussite de leur
menuiserie n’est pas le fruit du hasard.
Voici quelques points clés qui ont,
selon eux, participé à leur succès :
◾ bien choisir ses employés et savoir
leur insuffler l’amour du travail bien
fait ;
◾ toujours rester critique envers soi-
même ;
◾ ne pas compter ses heures…
Mutuel Marseille Méditerranée), des
hôtels (Palm Beach Sofitel à Marseille,
hôtel Radisson à Nice) ou des municipa-
lités (conservatoire de musique d’Istres,
grand théâtre de Provence à Aix-en-
Provence). Mais ce qui nous attire avant
tout, ce n’est pas le prestige d’un nom,
c’est la difficulté technique, le côté atypi-
que et fou du projet. Notre essence, c’est
le challenge ! » Et si, comme le disait si
bien Blaise Cendrars, « la folie est le pro-
pre de l’homme », gageons que la menui-
serie Lazer a encore de belles années
devant elle…
Aude Bressolier
Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 28
 ossier

PA
CN
©

Entreprises de services
Anticiper pour mieux vendre
L es services (un tiers des entreprises artisanales) sont
générateurs d’emplois et de richesses et concernent
de multiples secteurs d’activités. Ils nécessitent une
réelle compétence technique et commerciale. Dans
une conjoncture économique où règne l’incertitude,
la préparation à la cession de son entreprise est un gage
pour venir à bout d’un parcours difficile en assurant la
transmission du relais dans les meilleures conditions. □ □ □□
□

Dossier réalisé par Frédéric Vielcanet

 D ossier

CESSION

Les entreprises
de services en question
P
our le chef d’entre-
prise qui cesse son
activité ou l’arti-
san qui décide de
vivre une nouvelle aventure,
la vente de son commerce fait
partie du challenge profes-
sionnel. Pour établir la valeur
d’une entreprise, il existe de
multiples méthodes basées sur
des modèles mathématiques
complexes. Elles reposent
toujours sur l’analyse des élé-
ments comptables : la valeur
patrimoniale, qui considère
l’actif net de l’entreprise, celle
de rendement, qui estime sa
capacité à produire des béné-
fices, en se basant à la fois sur
les bilans précédents et sur
une projection sur la rentabi-
lité future.
des chiffres, il convient de
ne pas oublier que la déter-
mination de l’acheteur et la
conjoncture restent les clés
de la vente. »
Automobile, s’investir
dans la transmission
Le secteur des services auto-
mobiles est sans conteste le
domaine d’activités qui dis-
pose du plus grand nombre
de données concernant sa
clientèle. Les données Insee,
le fichier d’immatricula-
tions, le fichier informatisé
de l’Association auxiliaire
de l’automobile, permettent
d’examiner à la loupe les per-
formances d’une entreprise
et son potentiel. Soucieux
de s’investir dans la trans-
mission, le Conseil national
des professions automobiles
(CNPA) a mis en place « Mon
Entreprise Auto », un dispo-
sitif global d’évaluation. Une
force supplé-
mentaire selon
Nathalie Casse,
chef de pro-
jet au CNPA :
« Face à la
valorisation comptable, nous
avons une vraie valeur ajoutée
grâce à notre analyse prenant
en compte tous les aspects
techniques, juridiques, fis-
caux ». Un an après sa créa-
tion, « Mon entreprise auto »
a collecté près de 800 dos-
siers (66 % de cédants). Alain
Villette (SC2A) partenaire du
dispositif, insiste : « Notre
ambition est de faire labelli-
ser nos dossiers d’expertises
à la fois par les banques et les
constructeurs. Nous entrons
dans le détail pour que l’ac-
quéreur sache si l’entreprise
convoitée dispose de mar-
ges de progression, ou si elle
est aux taquets… » Francis
Davoust, président du CNPA
(branche artisanat) est par-
tisan d’une évaluation sur
des critères professionnels :
« Nous observons l’ensem-
ble du périmètre de l’entre-
prise, grâce au géomarketing.

Situer l’entreprise dans

un barème
Chez Fiducial, Jean-Marc Des licences de taxi très convoitées
Jaumouillé, directeur des Depuis la loi du 20 janvier 1995, l’artisan taxi a l’autorisation légale de
techniques professionnel- vendre sa licence. Dans cette profession, il y a beaucoup de candidats à
les, se veut pragmatique : la reprise et peu d’élus. Pour Pierre Crombez, président du syndicat des
« En temps de crise, tous les artisans taxis du Val d’Oise : « La majorité des cédants passent par les
tableaux d’affichage de leur CMA et des écoles de taxis. Pour la valeur
modèles économiques sont de la licence, le CA est une référence qui est modulée par la loi de l’offre De g. à d. :
à la rue ! La seule valeur que et de la demande. Encore faut-il trouver un repreneur sérieux, capable Bernard Benoît et
nous allons prendre en comp- de financer le rachat de la licence dans de bonnes conditions… » Pierre Crombez.
te, c’est la valeur de marché. Bernard Benoît, ancien artisan taxi à Pontoise confirme : « Le prix de
Nous établissons une four- vente de la licence tient compte de votre lieu de stationnement. La proximité d’une
gare, d’un hôpital, d’une ZAC est un plus. Il n’est pas rare de constater des écarts de 20 à
chette d’estimation en com- 30 % suivant l’emplacement désigné par la mairie ! ». Devant la levée de boucliers qui a
paraison avec des transactions suivi la publication du rapport Attali, les pouvoirs publics ont mené une concertation
effectuées sur le même type avec les syndicats des artisans taxis. « Nous avons négocié la mise en place d’un index
d’affaires. Pour les sociétés économique au niveau des commissions départementales. Dorénavant, les maires
de services, nous disposons devront justifier d’un volume de travail suffisant pour procéder à la délivrance de
licences gratuites », déclare Pierre Crombez avec satisfaction.
de multiples indicateurs par
branche pour affiner notre
analyse et situer l’entreprise
dans ce barème. Mais au-delà
3 SITE :
www.artisan-taxi.com

30 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009


Il y a en France
une entreprise de coiffure
pour 1 000 habitants.
Nous la valorisons en termes
de compétence, de forma-
tion de salariés, de panneau,
d’agréments, de normes et
d’équipements. » À la CMA
d’Eure-et-Loir,
Vincent Blaize
(conseiller
entreprise)
pointe du doigt
les bonnes pra-
tiques : « Les cabines de pein-
tures, le stockage des huiles,
l’évacuation des déchets doi-
vent impérativement faire
l’objet de vérifications par
des organismes agréés afin
de produire des certificats de
mise aux normes lors de la
cession ». Les agréments et
le panneau constructeur sont
accordés intuitu personae (en
considération de la personne)
donc, non cessibles. En prati-
que, il est rare de les refuser à
l’acquéreur.
Coiffure, 10 000
entreprises à reprendre
La coiffure est le 2e secteur
d’activité de l’artisanat en
France, avec 55 000 Salons*.
10 000 entreprises seront
à reprendre dans les 5 ans.
Pierre Martin,
président de
la Fédération
nationale
de la coiffu-
re (FNC), est
conscient de cette situation :
« Toute cession doit se prépa-
rer au moins 5 ans à l’avan-
ce. Malheureusement, ce
n’est pas dans la culture des
artisans. De plus, si le ven-
deur demande un prix trop
élevé, le repreneur, préférera
créer son salon ! » La majo-
rité des transactions s’opè-
rent par l’intermédiaire des
chambres des métiers, des
organisations profession-
nelles, des agents immobi-
liers. Toutefois, le réseau des
franchises, des fournisseurs,
Photos : F. Vielcanet
Le maquillage représente
seulement 2 % du CA
des instituts de beauté.
accepter de payer un peu plus
cher… Il faut sprinter dans les
derniers kilomètres, comme
le marathonien ! », expli-
que Jean-Marie Jaumouillé
(Fiducial). La motivation des
salariés peut faire la diffé-
rence : « L’artisan doit mettre
en place des challenges avec
intéressement pour motiver
© fotolia
les collaborateurs, comme
dans les réseaux. Il faut aussi
fort de leur connaissance du considérer l’importance des
secteur, occupent une place revenus annexes… », conclut
importante. « Dans toutes Pierre Martin. Lors des tran-
les entreprises de services, les sactions, l’emplacement,
capacités du dirigeant ont un la zone de chalandise et les
impact très substantiel sur les créations nouvelles pèsent sur
résultats financiers. Si elle dis- la valeur des fonds de com-
pose d’un personnel qualifié merce. Les salons franchisés
et bien formé, l’acquéreur va des galeries commerciales,
S’informer
◾ Documentation ◾ Conseil automobile
www.apce.com www.votregarage.com
◾ Automobile (SC2A)
www.cnpa.fr ◾ Conseil instituts
www.monentrepriseauto. de beauté
com Madeleine Jaffré Conseil :
◾ Coiffure 06 08 05 55 93
www.fnc.fr (Les lundis de la formation
◾ Prothésistes dans les CMA)
www.unppd.org
Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 31
□□ □ plus rentables,
se négocient sur la base de Gérard Corsi – Prothésiste dentaire
70 à 80 % du CA, alors que Région de Clermont-Ferrand
les salons sans enseignes sont « Assurer la pérennité de l’entreprise »
plus proches de 50 % du CA. « Je viens de céder mon laboratoire de prothèses dentaires, fondé

©UNPPD
Dans les artères principales, il y a 34 ans, à une de mes salariées. Elle a gravi tous les échelons
grâce à la formation continue. Nous nous sommes associés dans
les hypercentres des villes un premier temps, sur une période de 4 ans, pour finir par cette transmission.
moyennes, les risques de dés- Quand on est dans l’artisanat, on ne fait pas du business. Au-delà de la transaction
pécialisation de fonds sont financière, on cherche à assurer la pérennité de l’entreprise et la formation
fréquents. des salariés à la culture de l’entreprise. »

L’importance
du fichier client
Pour les 12 000 instituts de
beauté, ongleries, un fichier
client à jour et qualifié est
indispensable pour valori-
ser le fonds de commerce. Il
permettra de justifier le CA
de l’institut et d’effectuer des
mailings. Selon Madeleine
Jaffré, formatrice pour les
CMA : « Le bilan doit être
parfaitement transparent, la
valeur d’un institut est calcu-
lée sur la base de 50 à 80 % de
la moyenne du CA des 3 der-
nières années. Seule une ges-
tion rigoureuse assure la ren-
tabilité de ce type d’activité.
De même, il ne peut être ques-
tion de céder un équipement
dont l’usage est réservé à la
médecine.
leur entreprise. Mais la moi-
tié seulement a déjà identifié
le futur acquéreur, en général
un salarié ou un membre de
CA et donc la valeur de l’en-
treprise.
Maurice Dauvois, président
de l’UNPPD, est catégorique :
« Dans le cas d’une cession,
la solution la plus rationnel-
le est de revendre des parts
à un salarié identifié comme
repreneur, en finalisant la
vente quelques années plus
tard. C’est la manière douce
de transmettre l’entreprise,
en préservant la clientèle qui
doit être renouvelée constam-
ment. Si celle-ci prend de
l’âge en même temps que le
prothésiste, le laboratoire va
perdre de sa valeur ». Pour

De plus, lors d’une cession,
on constate parfois une éva-
poration de près de 30 % de
la clientèle. Une période d’ac-
compagnement est essentiel-
le ! ». En spécialiste avisée, elle
conseille d’établir une vérita-
ble « check-list ». L’hygiène et
les installations doivent être
aux normes réglementaires.
Identifier
son acquéreur
Selon le rapport de branche
de l’Union nationale patro-
nale des prothésistes dentai-
res (UNPD), 4 responsables
de laboratoire sur 10 envisa-
gent déjà la transmission de
© CNPA
leur famille. Cette spéciali-
té doit faire face à de lourds
investissements pour pas-
ser à la fabrication assistée
par ordinateur. Comme dans
toute activité de production,
l’emplacement est secondai-
re. C’est la clientèle qui fait le
finir, la vente d’une entre-
prise ne se résume pas à la
cession d’équipements, d’un
local et d’une clientèle. Pour
les entreprises de services, elle
est étroitement liée au savoir-
faire des salariés et repose sur
la mise en valeur de perspec-
tives d’avenir réalistes.
*chiffres FNCF

Laura Barillon Laurent Wattré, agent commercial

et Muriel Frisoni et réparateur agréé Citroën,
Salon d’esthétique Lavelanet (Ariège)
« Belle o Naturel » - Paris 18°
©F.VIELCANET

« L’ancien propriétaire
« Nous avons consulté n’avait pas prévenu ses salariés
la mission économique de la vente »
de notre CMA » « J’ai d’abord consulté les annonces des chambres
« Nous avons appris par le bouche-à-oreille que ce des métiers. Après plusieurs déconvenues avec
salon était à vendre et nous avons décidé de saisir des propriétaires, j’ai fait appel à SC2A. Cela m’a aidé
cette opportunité. Nous sommes associées dans ce pour pointer les perspectives de développement
projet de reprise. Nous avons consulté la mission et gérer le dossier de financement. L’entreprise
économique de notre CMA pour établir notre sur laquelle j’ai jeté mon dévolu est un garage
proposition selon les rapports de branche. sous panneau Citroën avec 7 salariés. Dès le départ,
L’ancienne propriétaire était pressée et justifiait un j’ai dû gérer deux problèmes importants.
prix élevé par des travaux d’agencement sans L’ancien propriétaire était un peu en « roue libre »
justificatifs. Ces deux éléments ont joué en notre depuis 2 ans. Cela n’était pas sans conséquence
faveur dans une âpre négociation. Nous avons sur l’organisation du travail. Mais surtout il n’avait
monté notre dossier de financement bancaire pas prévenu ses salariés de la vente de son affaire.
nous-mêmes sous le contrôle d’un conseiller de la J’ai réorganisé les postes de travail et recadré
CMA et nous avons négocié un bail neuf sans frais un peu tout le monde. J’ai revu les attributions
avec le propriétaire des murs. » de chacun et tout est rentré dans l’ordre. »

32 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 P ratique
◼ NOUVEAUX
STATUTS-
TYPES
De nouveaux statuts-types
doivent permettre de sim-
plifier ceux des EURL et des
SARL à associé unique. Ils
sont remis gratuitement
par le Centre de formalités
des entreprises ou par le
greffe du tribunal de com-
merce en cas de dépôt
direct du dossier d’immatri-
culation de la société.
Attention : ces statuts régi-
ront automatiquement les
SARL à associé unique et les
EURL, dont l’associé, uni-
que personne physique, est
le seul gérant, sauf si l’inté-
ressé produit des statuts
différents lors de la deman-
de d’immatriculation de la
société.
◼ TRAVAUX
DE MARCHÉS
PUBLICS
Les avances de
l’État portées à 20 %
Davantage de titulaires de
marchés publics de l’État
auront dorénavant la pos-
sibilité d’obtenir une avan-
ce plus importante. Ainsi,
ceux d’un montant initial
ou d’un montant de la
tranche affermie compris
entre 20 000 € HT et 5 mil-
lions d’€, en cours d’exécu-
tion ou notifiés jusqu’au
L
31 décembre 2009, pour-
ront obtenir des avances
de 20 %. Si vous êtes titu-
laire d’un tel marché, assu-
rez-vous que le contrat
contient la clause suivante
prévue par la circulaire :
« Une avance est versée au
cocontractant. Son mon-
tant est égal à 20 % de
celui du marché. Pour cha-
que tranche affermie, une
avance au moins égale à
20 % du montant de la
tranche est versée au
cocontractant ».
34 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
INFORMATION DU CONSOMMATEUR
ANNONCES DE
RÉDUCTION DE PRIX
Un nouveau décret vient modifier les conditions dans lesquelles peut être réalisée
une publicité concernant une réduction de prix sur des biens vendus ou des
services fournis aux consommateurs.
Arrêté du 31 décembre 2008
(publié au Journal officiel du
13 janvier 2009)
Désormais, sur les lieux de
vente ou sur les sites électro-
niques marchands, l’étique-
tage, le marquage ou l’affi-
chage des prix doivent faire
apparaître : le prix réduit
annoncé et le prix de référen-
ce. Par ailleurs, toute annonce
de réduction de prix faite hors
des lieux de vente ou sur des
sites électroniques non-mar-
chands doit préciser : l’impor-
tance de la réduction, soit en
valeur absolue, soit en pour-
centage par rapport au prix
de référence, les produits, ser-
vices, catégories de produits
ou services concernés, les
modalités selon lesquelles
sont consentis les avantages
annoncés, notamment la
période pendant laquelle le
produit ou le service est offert
à prix réduit.
Nouveaux délais de paiement
pour les marchés publics
es délais de paiement des
marchés publics ont été
modifiés. À compter du
jour suivant l’expiration du
délai (art. 98 du Code des
marchés publics), le titulaire
du marché public a automati-
quement droit au versement
d’intérêts de retard. Pour
mémoire, depuis le 1er jan-
vier 2008, le taux de ces inté-
rêts est de 5,99 % pour les
marchés qui font référence au
taux légal ou qui sont passés
Prix de référence
à prendre en compte
Le prix de référence ne peut excéder le prix le plus bas
effectivement pratiqué par l’annonceur pour un article ou une
prestation similaire, dans le même établissement de vente au
détail ou site de vente à distance, au cours des trente derniers
jours précédant le début de la publicité. Ce prix peut être
conservé en cas de réductions, annoncées de manière
successive au cours d’une même opération commerciale, dans
la limite d’un mois à compter de la première annonce.
Attention : l’annonceur doit pouvoir justifier, par tout
document, l’ensemble des prix qu’il a effectivement pratiqués
au cours de la période, ainsi que de la réalité de ces références.
Tout produit ou service commandé pendant la période à
laquelle se rapporte une publicité de prix ou de réduction de
prix doit être disponible à la vente ou pouvoir être fourni. Il
doit être livré ou fourni au prix indiqué par cette publicité.
Attention : sur ce dernier tance des quantités offertes en
point, depuis le 1 er jan- début de promotion ou la
vier 2009, les commerçants mention « jusqu’à épuisement
peuvent réaliser, à tout des stocks ». La publicité doit
moment, des opérations de cesser lorsque les stocks sont
déstockage. Dans ce cas, l’in- épuisés.
dication de la période peut L’information diffère en
être remplacée par la date de fonction du lieu à partir
début de l’opération, l’impor- duquel elle est réalisée.
selon la procédure adaptée, de et 50 jours pour les établisse-
11,2 % pour les marchés anté- ments publics de santé et les
rieurs qui ne mentionnent pas établissements du service de
de taux de référence. santé des armées. Le délai
Attention : ce taux d’intérêts applicable aux collectivités ter-
doit obligatoirement être réfé- ritoriales et aux établissements
rencé dans le contrat de mar- publics locaux, autres que ceux
ché. Ainsi, pour les marchés ayant un caractère de santé, qui
notifiés depuis le 29 avril 2008, était de 45 jours depuis
ce délai global ne peut dépas- avril 2008, sera désormais de :
ser 30 jours pour l’État et ses 40 jours à compter du 1er jan-
établissements publics autres vier 2009, 35 jours au 1er jan-
que ceux ayant un caractère vier 2010, puis 30 jours au
industriel et commercial (Epic) 1er juillet 2010.

P ratique
Êtes-vous assuré contre une perte de revenus
en cas de sinistre ?
O
utre les dégâts matériels que peut
subir une entreprise à la suite
d’une tempête, comme celle
essuyée par le sud-ouest de la France
récemment, une PME qui perd ses moyens
de production perd nécessairement du
chiffre d’affaires, compromet sa trésore-
rie et dans certains cas, menace son exis-
tence. Pour pallier ces difficultés, vous
avez la possibilité de souscrire une garan-
tie optionnelle et complémentaire à votre
garantie multirisque professionnelle : la
garantie « pertes d’exploitation ».
En quoi consiste exactement
cette garantie ?
Après un incendie, par exemple, les durées
moyennes de reconstruction, de réinstal-
lation et de reprise d’activité peuvent
s’étaler sur plusieurs semaines, voire plu-
sieurs mois. Cette inactivité forcée génère
donc une disparition ou, tout au moins,
une baisse significative du chiffre d’affai-
res. Une garantie « pertes d’exploitation »
permet d’obtenir une indemnisation pro-
pre à la perte de revenu qui aurait été réa-
lisé si le sinistre n’avait pas eu lieu.
◾ Concrètement, cette garantie couvre :
● la perte de la marge brute pendant une
RUPTURE DE RELATIONS COMMERCIALES
L
a rupture brutale des relations
commerciales établies peut enga-
ger votre responsabilité ou vous
permettre d’être indemnisé si vous en
êtes victime. La cour de cassation vient
de rappeler que, sur le fondement de
l’article L. 442-6, I, 5° du Code de com-
merce, c’est-à-dire uniquement sur le
caractère brutal de la rupture de rela-
tions commerciales établies, une telle
rupture engage la responsabilité délic-
tuelle de son auteur, même si aucune
mauvaise exécution du contrat n’est
mise en cause. Ainsi, le fait, pour tout
producteur, commerçant, industriel ou
personne immatriculée au Répertoire
des métiers, de rompre brutalement,
même partiellement, une relation com-
Rubrique réalisée en partenariat avec le cabinet
durée déterminée par le contrat (souvent
12 mois), c’est-à-dire la perte consécutive
à la baisse du chiffre d’affaires causée par
l’interruption d’activité, ou par sa réduc-
tion ;
● le remboursement des frais supplémen-
taires engagés à la suite d’un sinistre pour
en limiter les conséquences (location de
matériel ou de locaux, installations, frais de
publicité pour retrouver la clientèle, etc.).
◾ Pour connaître le montant de l’indem-
nisation, il faut déterminer :
● le taux de marge brute de l’entreprise
sinistrée ;
● le montant des produits d’exploita-
tion ;
● la marge brute de l’entreprise.
En effet, le montant de l’indemnisation
versée par l’assureur est obtenu par l’ap-
plication d’un taux de marge brute au
montant de la perte du chiffre d’affaires.
Ce taux est obtenu par la division de la
marge brute par les produits d’exploita-
tion. La marge brute est, elle, obtenue en
déduisant des produits d’exploitation
(chiffre d’affaires + production stockée
+ production immobilisée), les charges
variables d’exploitation.
merciale établie, sans préavis écrit
tenant compte de la durée de la relation
commerciale et respectant la durée
minimale de préavis déterminée en réfé-
rence aux usages du commerce, par des
accords interprofessionnels, engage la
responsabilité délictuelle de son
auteur.
Attention : une rupture brutale, même
partielle, est sanctionnable. Ainsi, si
vous faites subir à un cocontractant,
sans préavis, une baisse brutale d’un
niveau de commandes, ou que vous
modifiez vos conditions tarifaires, ce
qui implique une nécessaire baisse du
chiffre d’affaires d’au moins 45 %,
vous engagez votre responsabilité.
Quels sont les événements
qui peuvent être couverts ?
Les événements couverts sont les incen-
dies (dont explosion, chocs, etc.), dégâts
des eaux, tempêtes, catastrophes naturel-
les, attentats.
Bon à savoir : vous pouvez également
souscrire une assurance pour une perte
d’exploitation causée, par exemple, par
la carence d’un fournisseur. Certains
contrats permettent également l’indem-
nisation de la perte d’exploitation consé-
cutive à l’interdiction ou à l’impossibilité
d’accès au local assuré. Une fois sous-
crite, assurez-vous bien que cette garan-
tie figure dans vos polices d’assurances.
Pour obtenir la mise en œuvre de cette
garantie, il faut, bien entendu, que la
garantie de perte d’exploitation soit
mentionnée dans les conditions particu-
lières de votre police d’assurance profes-
sionnelle. Afin de prévenir tout litige
avec la compagnie d’assurance quant à
la mise en œuvre de la garantie en cas de
survenance d’un sinistre, assurez-vous
bien que la liste exhaustive, tant des élé-
ments couverts que des dommages
indemnisables, figure clairement au
contrat.
Mme Quentin-Foulard, juriste TélExper.
3 CONTACT :
pour poser vos questions juridiques
professionnelles ou personnelles,
appelez TélExper au 02 43 404 405
(non surtaxé). Réponses de juriste ou
d’expert (avocat, notaire, fiscaliste) par
téléphone, par écrit, sans abonnement
et sans RV.
Le monde des artisans ● mars-avril 209 ● 35
 P ratique Bouches-du-Rhône

Appel à candidatures : faites connaître

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V
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professionnels des métiers d’art et c’est
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Métiers d’art CMA 13
Magali Ferrero - ✆ 04 91 32 24 28
préparation du dossier de candidature.  mferrero@cm13.org

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à Artis’en liens, la nouvelle lettre
d’information de l’artisanat du 13
F
ournir le plus d’informations uti-
les aux chefs d’entreprises artisa-
nales en cette période où l’écono-
mie vacille : tel est le principal objectif
d’Artis’en liens, la nouvelle newsletter
mensuelle de la Chambre de métiers et
de l’artisanat des Bouches-du-Rhône.
Artis’en liens regorge de conseils pour
mieux gérer votre entreprise, de fiches
techniques sur les dernières mesures
réglementaires, et vous informe de
l’actualité et de l’agenda des métiers et
de l’artisanat du 13.
Le tout dans une seule optique : vous
fournir tous les moyens de faire prospé-
rer vos affaires ! 3INSCRIPTIONS :
www.cma13.fr

36 ● Le monde des artisans ● mars-avril

mois 2008 2009
v

Médiation sociale à l’Urssaf des Bouches-du-

Rhône : une bouffée d’oxygène pour les
entreprises artisanales du département
U
n service de médiation sociale a
été mis en place par l’Urssaf 13
afin d’accompagner les chefs
d’entreprise artisanale qui rencontrent des
difficultés de toutes natures dans leurs rela-
tions avec cet organisme de recouvrement.
Les trois médiateurs jouent un rôle d’inter-
face entre les usagers, c’est-à-dire les TPE,
entreprises artisanales et PME éligibles à la
médiation sociale, et l’Urssaf. Ils facilitent
l’obtention de solutions amiables, comme
des délais de paiement de cotisations.
Garantissant l’impartialité et la confiden-
tialité des informations mises à leur dispo-
sition, ces professionnels, eux-mêmes issus
du monde de l’entreprise, reçoivent les
cotisants une demi-journée par semaine à
l’Urssaf. Cette initiative est une première
en France et constitue une nouvelle étape
décisive dans l’accompagnement des peti-
tes et moyennes entreprises.
3 CONTACT :
Secrétariat de la médiation sociale de
l’Urssaf 13 ✆ 04 91 83 48 36

Reconnaissance nationale pour

la campagne « A 2 pas du Tram »
P
our le premier anniversaire du la catégorie « Accompagner projets et

© Cap’Com - Hervé Hugues

tramway marseillais, la Ville de chantiers ». Attribué par un jury de
Marseille, la Chambre de métiers professionnels, le prix récompense une
et de l’artisanat des Bouches-- opération qui donne à voir,
du-Rhône et la CCI Marseillee GUIDE
URBAIN
connaître et comprendre ce que
Provence se sont associées pourr projet urbain veut dire. Une cen- Philippe Nembi, Président de la Commission
& COMMERÇANTS
l’opération « A 2 pas du tram ».. ARTISANS

taine de campagnes issues de Communication de la CMA 13,

À
2 PAS et Marge Vandendries, Responsable
La campagne, visant à fairee toute la France étaient en compé-
TRAM DU Communication, ont reçu le prix des mains du
(re) découvrir à la population n tition. C’est la complémentarité
journaliste Claude Sérillon à l’occasion
marseillaise l’offre artisanale et des médias, papier et Internet, et
www.marseille
s sur
retrouvez-le
.cityvox.fr
du 20e Forum de la Communication
commerciale de proximité située ée l’intégration de la campagne dans publique et territoriale à Nantes.
le long du parcours du tramway, y, un long processus stratégique et merçants, qui ont séduit les membres
d
a remporté le grand prix Cap’Com dans d’
d’accompagnement des artisans et com- du jury.

■ L’EXPERT-COMPTABLE : VOTRE MEILLEUR ALLIÉ

POUR OPTIMISER LA GESTION DE VOTRE ENTREPRISE
La CMA 13 propose des permanences d’information et de conseil auprès de spécialistes grâce au soutien de ses par-
tenaires : RSI, Chambre des huissiers de justice, des notaires, Ordres des avocats, experts-comptables, SIAGI, Banque
Populaire, URSSAF, CPEM... Gratuitement, des professionnels vous reçoivent dans nos locaux de Marseille, Arles, Venelles et Salon-de-
Provence. Pour cette édition, Jean-Jacques de Ronchi, Président de l’Ordre des experts-comptables PACA, a répondu à nos questions.
Quels sont les différents conseils et services qu’un expert-comptable peut apporter à un artisan ?
L’expert-comptable est le conseiller permanent du chef d’entreprise, que ce soit en matière de comptabilité courante et de gestion
ou sur des questions de droit du travail et fiscal. Il est à même de préconiser à l’artisan des conseils pour optimiser sa rentabilité,
accéder aux aides existantes, réduire ses impôts, facturer vite et mieux… Il peut également apporter son expertise sur les problémati-
ques liées à l’export, en matière appels d’offres…
Qu’en est-il de l’aspect financier ?
Avant tout accord écrit, l’expert-comptable présente les missions qu’il peut assurer et préconise la situation la plus adaptée.
Bien informé, celui-ci pourra décider de l’étendue de la mission qu’il souhaite lui confier. Dans tous les cas, avant de commencer
sa mission, l’expert-comptable rédige une lettre de mission avec les prestations proposées et les conditions financières correspon-
dantes. L’artisan opte donc pour la formule de son choix en toute connaissance de cause.
Où un artisan peut-il s’adresser pour trouver un « bon expert-comptable » ?
Tous sont dans l’annuaire que les artisans peuvent se procurer auprès du Conseil régional de l’Ordre sur simple demande,
également consultable en ligne sur le site Internet www.experts-comptables-pacac.fr. Et bien sûr, une fois par semaine,
en consultation gratuite dans les locaux de la CMA 13.

3 CONTACT :
Pour connaître le planning du Bureau des partenaires : ✆ 04 91 32 24 24 ou rendez-vous sur www.cma13.fr

Le monde
Le monde
des artisans
des artisans
● mars-avril
● mois 2008
2009 ● 37
 RUBRIQUE RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC LE MAGAZINE
SOLUTIONS UTILITAIRES ET ÉCRITE PAR ISABELLE BREGER.
BANC
d'essai Acheter ou louer
son véhicule ?
Opter pour l’acquisition ou pour la location d’un véhicule, c’est en devenir
LES + soit propriétaire, soit simple utilisateur. Des statuts qui n’engendrent pas
les mêmes conséquences financières et opérationnelles pour un professionnel.
◾ Liberté
de revendre Avantages comparés des deux formules.
le véhicule
à tout moment,
◾ Renforcement
Acheter pour conduire en liberté
du patrimoine Si l’acquisition reste la solution potentiellement plus productifs. Coûts cachés
(véhicule à préférée des petites entreprises, Fiscalement, le véhicule acquis Pour comparer strictement
l’actif du bilan), c’est parce qu’elle permet de donne lieu à la déduction les avantages d’une location
◾ Possibilité devenir pleinement propriétaire d’un amortissement (sans aucun et d’une acquisition, ce manque
d’amortir sur de son véhicule et d’en disposer plafond quand il s’agit d’un à gagner devrait entrer en ligne
une longue durée. ainsi en toute liberté. Ce qui utilitaire). Il s’inscrit à l’actif du de compte. Mais il est souvent
signifie le choisir et l’aménager bilan pour son coût réel. Lequel occulté car difficile à estimer.

LES -
à sa guise, l’utiliser sans comprend, outre le prix d’achat Tout comme il est impossible
s’inquiéter de son kilométrage (HT pour les VUL et voitures de de prévoir les pannes et autres
et surtout pouvoir le revendre société), les frais accessoires événements susceptibles
◾ Immobilisation
de capitaux à tout moment. de mise à disposition (sauf carte d’immobiliser le véhicule
(ou limitation grise) mais également des et d’enrayer, voire de paralyser,
des capacités Apport exigé équipements et accessoires l’activité de l’entreprise. On peut
de financement) Cette solution suppose (autoradio, GPS…). toutefois s’attendre à ce que
sur un poste toutefois de disposer des fonds Si elle correspond à la valeur ce type d’incident soit plus
non productif, nécessaires pour couvrir soit du véhicule, cette donnée fréquent lorsque le matériel
◾ Nécessité le financement total comptable ne révèle pas la vieillit. Or, amortissement oblige,
de se charger de l’opération pour un achat totalité des coûts de l’opération. un véhicule acheté reste
de l’achat et comptant, soit l’apport initial L’acquéreur doit en effet généralement plus longtemps
de la revente,
exigé lors de la souscription effectuer lui-même toutes en service. Ce qui prive son
◾ Coûts difficiles
d’un crédit. Dans ce dernier cas, les démarches liées à cet utilisateur des bénéfices
à budgéter.
l’immobilisation de capitaux investissement (négociation du économiques que serait
est moindre mais la capacité prix, immatriculation, assurance, susceptible de lui apporter un
d’emprunt est amputée. Il faudra entretien, revente…). C’est autant modèle plus récent, en termes
donc sacrifier des projets de temps qu’il ne consacrera de consommation par exemple.
d’investissement pas à exercer son métier. Quels que soient les
inconvénients qu’elle présente,
l’acquisition offre un attrait
souvent déterminant par
rapport à la location : elle permet
de récupérer une partie de sa
mise de départ lors de la revente
du véhicule. Mais, là encore,
il est impossible d’en mesurer
précisément l’impact puisque
le gain obtenu sera fonction
de l’état du véhicule mais aussi
du marché…
Conclusion : L’achat est la
solution la mieux adaptée
pour ceux qui roulent
énormément ou très peu,
souhaitent conserver
longtemps leur véhicule
et sont prêts à consacrer
du temps à sa gestion.

38 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

 Louer pour rouler en toute sérénité
BANC La location longue durée (LLD)

d'essai est une formule « zéro souci »

qui autorise une budgétisation
très précise du poste véhicule.
Elle permet d’utiliser un modèle
de son choix, sans en être
jamais propriétaire, pendant au
minimum 12 mois, moyennant
LES + un loyer forfaitaire. Aucun
apport initial n’est exigé.
◾ Maîtrise et
Les mensualités sont
budgétisation
des coûts, imputables en charges
◾ Pas d’exploitation. Si elles
d’immobilisation concernent un utilitaire,
des capitaux, elles sont intégralement
◾ Aucun problème déductibles du résultat
de revente, imposable et la TVA est
◾ Meilleure image récupérable. Puisqu’il reste
(véhicules neufs propriété du bailleur, le véhicule
et entretenus). n’est pas inscrit à l’actif de l’assistance ou encore la mise en moyenne) et de la durée
l’entreprise. Il ne s’agit pas ici à disposition d’un véhicule du contrat (37 mois en moyenne)

LES -
de financer le matériel
lui-même mais son utilisation.
◾ Impossibilité
de devenir Services compris
propriétaire, Concrètement, c’est le loueur
◾ Surcoût en cas qui se charge de tout : achat
de dépassement du véhicule, son aménagement
du kilométrage éventuel (plus ou moins
prévu, personnalisé et pris en charge
◾ Dangers selon les prestataires),
des packs et du sa revente… À ces « basiques »,
« tout compris ». peuvent être associés des
services optionnels (souvent
inclus dans le contrat sous
forme de pack). Parmi les plus
intéressants pour une petite
structure figurent
l’entretien,
de substitution, ce qui libère
le locataire de tout souci en cas
de panne ou d’accidents.
Pour encore plus de sérénité,
ce dernier peut aussi souscrire
une garantie pertes financières
qui permet de solder le contrat
sans frais en cas de sinistre total
ou de vol. Sont également
proposées des prestations
dont le principal intérêt est
de bénéficier de la puissance
d’achat des loueurs sur des
postes tels que le remplacement
des pneumatiques, les
assurances, la carte carburant,
les péages… Celles-ci ne se
révèlent pas forcément
avantageuses pour les petits
consommateurs.
Budget sans surprise
Tous ces services
supplémentaires sont
intégrés au loyer de base.
Lequel est calculé en
tenant compte des
valeurs d’achat et de
revente (estimée) du
véhicule mais surtout
en fonction du
kilométrage (31 000 km
prédéfinis. Ces deux derniers
paramètres sont le plus souvent
ajustables (moyennant
une augmentation parfois
substantielle du coût global
de l’opération). Mieux vaut
être vigilant car, en cas de
dépassement du kilométrage
prévu, d’onéreuses pénalités
seront exigées en fin de contrat.
C’est ce manque de souplesse
qui tend à freiner le
développement de la LLD
chez les professionnels
dont l’activité n’offre pas
une visibilité suffisante.
Pour y pallier, des offres
très spécifiques, comprenant
uniquement un engagement
sur la durée ou sur les
kilomètres, ont été développées.
Mais elles sont encore très
peu répandues.
Conclusion : La location
longue durée est une formule
intéressante pour ceux
qui ne disposent pas d’apport,
souhaitent changer souvent
de véhicule et/ou se libérer
de tout souci de gestion
de ce poste de dépenses.

Entre les deux : le crédit-bail (ou LOA)

Le crédit-bail - ou location avec option d’achat (LOA) - est une formule de financement mixant achat et location.
Il permet en effet de disposer d’un véhicule qui pourra être soit restitué au terme de la durée prévue, soit racheté
pour un montant prédéterminé à n’importe quel moment dès la fin de la première ou de la deuxième année.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 39

 F orum
À chaque édition, partagez l’expérience professionnelle d’un élu,
d’un artisan ou d’un apprenti des Bouches-du-Rhône.
Paroles d’élu, Henri Rivas
« La formation professionnelle,
un chantier immense »
Pour devenir maître artisan boulanger-pâtissier, Henri Rivas a suivi la voie consacrée : au fournil à 14 ans, reprise de
l’entreprise familiale il y a bientôt 40 ans. Il siège à la CMA 13, dans le droit fil de ses nombreux engagements professionnels.

« P romouvoir et défendre mon

métier, c’était ma cause pre-
mière, celle pour laquelle
j’ai intégré le Nouveau Syndicat des
Boulangers-Pâtissiers. À la CMA 13, je
présent au conseil de perfectionnement du
CFA Corot, ou auprès de l’Académie d’Aix-
Marseille, dont je suis un des conseillers
d’enseignement technologique. Le chan-
tier est immense : pendant des années, nos
est-ce la mission des maîtres d’apprentis-
sage que d’enseigner le savoir-être en plus
du savoir-faire ? Moi, ce que je veux trans-
mettre d’abord à chaque apprenti qui vient
chez moi, c’est l’envie. »

m’attache plutôt à trouver des solutions
aux problèmes qui traversent l’ensemble
de l’artisanat. Plusieurs domaines m’inté-
ressent, mais c’est la formation profession-
nelle qui me mobilise le plus, étant en outre
3
filières ont été dévalorisées. Aujourd’hui,
les débouchés sont grands, les candidats de CONTACT :
plus en plus nombreux, mais beaucoup de Henri Rivas
77 avenue des Poilus - Les Olives
travail reste à faire sur les motivations de 13013 Marseille
ces jeunes. Je me pose aussi une question : ✆ 04 91 66 43 25

Paroles d’apprentis, Jérémie et Nicolas Dastru

« Papa est notre maître
d’apprentissage… »
Apprentis bouchers ? Espèce rare. Fratrie d’apprentis bouchers ? Rarissime… Fils de boucher ? Miracle ! Jérémie,
20 ans, et Nicolas, 16 ans, ont grandi au-dessus du magasin familial. C’est ensemble aussi qu’ils apprennent le métier,
sous l’œil exigeant de leurs parents Hugues et Éliane.
Nous sommes venus au métier par tenant dans la même classe, en première Actuellement, nous travaillons plutôt
« des chemins différents. La vocation
de Nicolas remonte à l’enfance. Pour
année de CAP boucherie au CFA Corot.
Notre père partage beaucoup avec nous,
la charcuterie et les plats cuisinés dans
le labo du magasin. La Maison Dastru
Jérémie, elle est apparue plus tard, à la sa technique comme ses principes de va s’étendre à Aix-en-Provence et nous
fin d’une première année d’IUT Gestion travail : la ri gueur, la satisfaction du poursuivrons notre apprentissage là-bas.
des entreprises et des administrations client, la recherche d’innovation dans Ensuite ? Le BEP, et après on verra… Ce
(GEA) qui s’est soldée par une grande les produits qu’on propose… On touche qu’on sait déjà, c’est qu’on aime ça ! »
envie de concret ! Nous sommes main- un peu à toutes les facettes du métier.

Paroles d’artisan, Phaby Durk

« Ma responsabilité d’artisan : véhiculer
la mémoire d’un métier millénaire »
Plumassière passée par la prestigieuse Maison Lemarié (dédiée aux créations Chanel) et le music-hall parisien, la jeune
femme est aujourd’hui installée au cœur d’Aix-en-Provence, dans une boutique-atelier où elle crée des fleurs en plume.
Un produit unique en France, et rare dans le monde, que Phaby Durk fait revivre pour ses clients et lors d’événements
tels qu’Artisans 13 ou l’exposition sur les artisans du spectacle actuellement visible à Marseille*.
J’ai commencé à 15 ans. Après magique et léger, entre terre et ciel, comme des plumes d’oiseaux d’élevage : oie, coq,
« Lemarié et le music-hall, j’ai quitté le
milieu pour monter mon entreprise
les oiseaux… La plume est travaillée par
l’homme depuis les débuts de l’humanité,
autruche, marabouts… »
* Lire en pages 4 et 5
et réactualiser ce produit disparu qu’est ma responsabilité d’artisan est aussi de
la fleur en plume. J’aime profondément
ce métier : la liberté créative est immen-
se, c’est une rencontre avec une matière
véhiculer cette mémoire. Aujourd’hui, on
achète mes compositions florales pour des
mariages, réceptions, pour la décoration
3 CONTACT :
Au gré de la plume…, 31 rue Boulegon
13100 Aix-en-Provence, ✆ 04 13 08 63 81
vivante et de haute qualité, un matériau en hôtellerie, etc. J’utilise uniquement www.augredelaplume.com

40 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009

T héma Bouches-du-Rhône

AGENDA
14
4 février Rendez-vous à la salle Raymond 30 mars
21 mars Reynaud à Roquevaire pour décou-
Lundi réussite : emportez
vrir le talent et la créativité d’une
Exposition votre bureau dans votre
cinquantaine de professionnels des
« L’envers du décor : poche (Arles)
métiers d’art du département et des
les artisans du spectacle » de 17 h 30 à 19 h 30
environs.
à la Maison de l’artisanat et Vendredi 13 mars de 14 à 19 h, samedi Vous êtes constamment en dépla-
des métiers d’art (Marseille) 14 et dimanche 15 mars de 9 à 19 h. cement et souhaitez accroître votre
réactivité vis-à-vis de vos clients ? À

Les artisans du spectacle 3 RENSEIGNEMENTS :

✆ 04 42 04 15 36
 marcheschi@cegetel.net
13 mars
« Hymne aux Métiers d’Art »
Ville de Marseille - Ceter - photos Patrice Terraz
travers le nouveau thème des outils
de la mobilité, les « Lundis réussite »
vous donnent des clés pour être un
artisan performant et en phase avec
son temps. Réunion gratuite animée
par un spécialiste.

14 février > 21 mars 2009

21, Cours d'Estienne d'Orves - 13001 Marseille
du mardi au vendredi de 10h à 12h / 13h à 18h
le samedi de 13h à 18h - 04 91 54 80 54
Concert classique à la CMA 13. Entrée
libre mais réservation obligatoire.
Lire en page 16.
3 LIEU DE LA RÉUNION :
Agence CMA 13
Les Bureaux de Fourchon
1 bis av. Charlie Chaplin
entrée libre
www.maisondelartisanat.org

13200 Arles
19 mars
Découvrez le travail des artisans du
spectacle des Bouches-du-Rhône les
plus extraordinaires dans une exposi-
tion co-organisée par la Chambre de
Lancement de la
« Route des Métiers d’Art »
Les itinéraires seront dévoilés à Aix-en-
3 RENSEIGNEMENTS…
et inscriptions :
Service Développement
économique CMA 13,
métiers et de l’artisanat des Bouches- Provence, à la Maison Fouque. Entrée ✆ 04 91 32 24 09
du-Rhône. libre mais réservation obligatoire.  economie@cm13.org
Lire en page 4. Lire en page 16.

3 CONTACT :
Maison de l’Artisanat
et des métiers d’art
27-28-29 mars
« Artisans 13 fait son 1er avril
21 cours d’Estienne d’Orves
13001 Marseille cinéma » au Conseil général 31 octobre
(Marseille) de 10 h à 19 h
Plus de 90 exposants, des démonstra-
La « Route
tions permanentes, des shows, près de
des Métiers d’Art »
13-14-15 mars 20 animations enfants différentes…
(dans tout le département)
e
8 Salon des Ateliers d’art pour découvrir en un seul lieu la variété Avec l’arrivée des beaux jours et
à Roquevaire de l’artisanat des Bouches-du-Rhône. jusqu’à l’automne, partez à la décou-
Nouveauté de cette 8e édition : la noc- verte des artisans d’art du dépar-
turne du samedi (fermeture à 22h). tement. À travers des ouvertures
d’ateliers réparties sur tout le terri-

3 ADRESSE :
Hôtel
du Départe-
toire, vous pénétrerez dans un univers
d’excellence. Des rencontres excep-
tionnelles et 20 métiers différents à
ment
52 avenue découvrir.
de Saint Just Lire en page 16.
13004 Mar-
seille
3 PLUS D’INFORMATIONS :
www.cma13.fr

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 41

 PRESTIGE
MAÎTRE ARTISAN ÉBÉNISTE

Guy Ageneau

“ À la recherche
du mécanisme parfait,
de l’ouverture
“

Photos : ©F.Rabut/Pixel Image

secrète

Au dessus : Échiquier d’inspiration Louis XVI. Le dessous
pivote et s’ouvre en deux, pour découvrir l’échiquier
et le casier de rangement des pièces. Un mécanisme
permet de fermer le tiroir des pièces au fur et à mesure
que le plateau se découvre. Les côtés sont en érable
moucheté entourés de frisage en acajou.
À gauche : Frisage parfait, raccordements de couleurs
au millimètre près… Guy Ageneau a le souci de la
minutie et du détail. À droite : Échiquier en acajou et
sycomore avec apport d’amarante dans la frise. Les
pieds en sycomore enserrent quatre tranches d’agate.
Un mécanisme a été créé : par pression sur la pierre de
façade, on ouvre les casiers de rangement des pièces.

Sur-mesure en bois précieux

Une passion pour le bois mais aussi les mécanismes,
les systèmes d’orientation et les engrenages… Ce sont ces deux
inclinations qui ont poussé Guy Ageneau à concevoir des pièces
uniques qui devraient attirer l’attention des férus d’échecs,
des collectionneurs et autres amateurs d’authenticité.
42 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
 Au dessus : Coffret Cassiopée. En acajou et palissandre avec incrustation de filets et petites perles bleues.
Une tranche d’agate est incrustée sur le dessus.
À gauche : Guy Ageneau explique le sens qu’il a voulu donner à ce tableau en bois (citronnier et bois de rose).
Il s’est inspiré de la partition du Signore delle cime, qui est une prière adressée au « seigneur des cimes ».
La forme au centre traduit le degré d’expressivité du début du chant, lors de l’inspiration.

L
e bois. Guy Ageneau s’en est imprégné
dès l’enfance, grâce notamment à un
père sabotier. Mais Guy Ageneau,
ébéniste de métier, n’en est pas moins
passionné par les mécanismes, ayant
refoulé le rêve de devenir horloger. C’est depuis
quelques années qu’il réalise ce qui lui tient
véritablement à cœur : des créations de modèles
uniques en bois précieux entièrement réalisés à
la main, de la conception à la fabrication, et
personnalisables. La marque de fabrique de ce
maître artisan reste les coffrets à bijoux et les
échiquiers mais d’autres conceptions ont déjà vu
le jour et d’autres sont en cours, comme son
projet – pharaonique – de « coiffeuse », dont les
plans sont déjà dessinés. Dans cet ouvrage, c’est
la Vénus de Botticelli qui l’inspire pour ses
travaux de marqueterie d’incrustation. Quelques
roses (tiges en ébène, fleurs en padouk avec
ombrage du bout des pétales au sable chaud,
accord parfait avec la réalité !) et tout un système
d’allumage de lumières entièrement fait main
viendront également agrémenter cette pièce
unique.
Noyer, sycomore, acajou, palissandre, érable
moucheté, ébène, bois de rose, citronnier, padouk
et tranches d’agate pour les décorations… Rien
n’est assez précieux pour des objets dont chaque
assemblage est rigoureusement choisi (parfois
une trentaine de bois différents pour une même
pièce) et réalisé avec une minutie exemplaire.
Mais ce qui passionne cet artisan va bien au-
delà. « J’aime les secrets des mécanismes. Au fur
et à mesure que je travaille, j’aime rajouter de
plus en plus de formes et de finesse », précise-t-il.
Par exemple, il s’obstine à réaliser sur les échi-
quiers des frisages qui se raccordent parfaite-
ment et imagine de nouvelles énigmes ou des
« secrets » pour les ouvertures de ces pièces ! Si
l’idée première est d’assouvir sa passion, elle est
aussi d’émerveiller l’acquéreur. Une pression à
tel endroit pour allumer une petite lumière, ou
mieux, une énigme à déchiffrer afin de parvenir
à faire sortir le tiroir supérieur, un indice de jeu
à découvrir pour ouvrir le plateau… Tel est le
fruit de l’imagination d’un homme, qui ne s’ar-
rêtera pas à la première complexité.
FR
3 CONTACT :
Guy Ageneau, 74 rue des Moulins, 73260 Aigue-
blanche. www.agchess-artist.com

1978 À partir de 1990 2001

Obtention d’un CAP d’ébénisterie. trois ans de formation continue pour obtenir Guy Ageneau travaille à son compte
un Brevet de maîtrise, qui permet à depuis sept ans.
Guy Ageneau de devenir maître-artisan,
et de véritablement créer.

Le monde des artisans ● mars-avril 2009 ● 43

 I nitiatives
L’ARTISANAT : EN VOITURE VERS L’AVENIR !
Les Artimobiles ont fait le plein d’essence ! Durant un mois, du 9 mars au 3 avril, l’Artisanat
emprunte les routes de France pour faire découvrir 250 métiers aux collégiens de 28 établissements,
disséminés à travers le territoire. Une initiative dynamique, qui mêle divertissement et information.
28
collèges visités et près de
9 000 collégiens rencontrés
pour la nouvelle tournée des
Artimobiles. Depuis trois ans, 60 000 élè-
ves de 4e et 3e ont déjà reçu la visite de
ces étranges voiturettes colorées, munies
d’ordinateurs embarqués et conduites
par des animateurs spécialisés dans le
domaine de l’artisanat. Pour ces derniers,
un seul objectif : sensibiliser les collégiens
à la diversité des métiers du secteur et
aux perspectives qu’il offre. Pas trop de
discours, mais du concret. Par exemple,
les élèves peuvent voir des réalisations
d’artisans présentes dans la vie de tous
les jours, ou prendre connaissance des
filières d’études qui permettent d’accéder
à telle ou telle activité. Celles-ci leur sont
présentées comme utiles et accessibles. Et,
fidèlement à l’esprit artisan, ce n’est pas
par l’argent que l’opération tente d’atti-
rer de nouveaux prétendants, mais par les
centres d’intérêts et la curiosité.
Une Artimobile, un centre d’intérêt
Des sessions découverte d’1 h 30 ont lieu
dans les classes, puis dans les cours de
récréation. Elles sont animées par des pro-
fessionnels de la formation et des anima-
teurs, rebaptisés « Artinautes ». Chacune
des six Artimobiles qui investissent la
cour de récréation du collège visité repré-
44 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
sente un domaine différent : musique et
son, mécanique et transport, maison et
déco, sport et nature, gourmandise et arts
de la table, image, mode et beauté. Les
collégiens peuvent se diriger vers l’Arti-
mobile de leur choix, dans laquelle ils
pourront tester trois programmes ludi-
ques (l’Artiquiz avec des devinettes, l’Ar-
tinattendu qui présente des réalisations
d’artisans présentes dans notre vie quoti-
dienne et l’Artinavigue, un outil de navi-
gation pour mieux connaître les métiers
et les filières de formation), véritables
mines d’informations, alimentées de
reportages vidéo, de témoignages d’arti-
sans et de descriptions de métiers plus ou
moins connus. Une véritable seconde voie
s’offre ainsi aux jeunes, une voie où tra-
vail va de pair avec accomplissement per-
sonnel. Une concomitance qui, malheu-
reusement, n’existe que rarement dans les
parcours d’études classiques.
En cette période troublée, les élèves ne
peuvent que constater que peu de secteurs
sont aussi porteurs que l’artisanat. Il n’y a
donc pas à s’étonner si les 15-24 ans en
ont une image de plus en plus positive.
L’artisanat a été la source de 430 000 créa-
tions d’emplois ces 7 dernières années, et
le taux d’embauche, après des études en
◾ Artimobiles :
itinéraire 2009
Cette année, le cortège d’Artimobiles partira
de l’Orne (9-10/03) et passera
successivement dans les départements
suivants : Seine-et-Marne (12-13/03), Haute-
Saône (16-17/03), Territoire de Belfort (19-
3), Ain ((23-24/03),
20/03), 3 4/ 3), Drôme ((26-27/03),
7/ 3),
e-Corse (30-31/03) et Corse-du-Sud
Haute-Corse
04). Ces différentes actions sont
(2-3/04).
uites par le Fonds national de
conduites
motion et de communication de
promotion
sanat (FNPCA) qui a pour mission de
l’Artisanat
ribuer au développement du secteur
contribuer
omique de l’Artisanat en
économique
isant son image et
valorisant
celle des femmes et
ommes
des hommes
e
qui le
CFA (Centre de formation des apprentis),
s’élève à 80 %. Face à la panne de renta-
bilité de la plupart des diplômes universi-
taires, cette efficacité peut faire réfléchir !
En outre, 95 % des jeunes estiment que les
CFA préparent bien à la vie profession-
nelle et, pour 87 % d’entre eux, l’artisanat
représente une chance pour un jeune qui
veut entreprendre*.
Un mot d’ordre : l’interactivité
Le FNPCA (Fonds national de promotion
et de communication de l’artisanat), res-
ponsable de l’organisation de cet événe-
ment, n’a pas fait les choses à moitié : un
site Internet adressé au même public
(www.paricilesjeunes.fr) permet de conti-
nuer la découverte du secteur de chez soi,
avec une place importante accordée à l’in-
teractivité. Cette adresse a d’ailleurs pour
objectif de devenir, à plus long terme, un
réseau communautaire de type Web 2.0
(tel Facebook, Myspace, etc.), où les par-
ticipants inscrits pourraient s’échanger
des informations, sympathiser et se
conseiller. Enfin, la voie est ouverte…
Place aux Artimobiles et à l’artisanat !
*Ifop (baromètre « Le regard des Français sur
l’Artisanat » pour le FNPCA), juillet 2007
constituent. Cet établissement public
administratif est exclusivement financé par
une participation de chacune des
920 000 entreprises artisanales.
3 CONTACT :
• FNPCA : www.artisanat.info
• Par ici les jeunes :
www.paricilesjeunes.fr
• Web tv de l’Artisanat qui propose
quelque 150 reportages
tv.artisanat.info
 I nitiatives
40es ÉDITION DES OLYMPIADES DES MÉTIERS
UN SALON EN FORME OLYMPIQUE
A Lille, c’est durant trois jours, du 5 au 7 février, que 756 jeunes compétiteurs ont participé à cette
nouvelle édition des Olympiades des métiers. Pour eux, un objectif : défendre nos couleurs à Calgary,
au Canada, en septembre prochain, lors des épreuves internationales. Ils seront 43 à avoir cet honneur.
D
ans ce salon, les exposants trans-
pirent à grosses gouttes. Normal :
ce sont des sportifs en compéti-
tion. Chacun des huit domaines d’activité
dispose d’un pôle où une dizaine de tra-
vailleurs sont en concurrence. Ce qu’on
leur demande ? Réaliser, sous les regards
avisés de jurés, en un temps limité, des
tâches qu’ils effectuent dans le cadre de
leur métier. Avant chaque séquence de tra-
vail, une petite réunion a lieu à l’entrée de
l’aire, où les jurés prodiguent quelques
conseils simples. Puis, chacun rejoint son
poste, met son casque, enlève son pull et
se concentre en attendant le coup de sifflet
qui signale la reprise des épreuves. En
boulangerie, il s’agit de confectionner plu-
sieurs types de pain (blé, seigle…) et de
viennoiseries, ainsi que des pâtes. Plus de
18h d’épreuves en quatre jours ! Comment
ces jeunes se retrouvent ici ? Yoann, qui
concourt dans la catégorie mécanique
moto, s’est vu proposer de participer aux
Olympiades par un professeur de son
CFA. Il est passé par la sélection régionale.
Au programme de ses journées, entre
autres, le changement d’un pneu, une
panne d’injection… « On s’exerce surtout
dans son entreprise. Les professeurs de
CFA nous organisent quelques entraîne-
ments » explique Yoann. « Le but c’est de
motiver les jeunes, de faire en sorte qu’ils
soient fiers de leur métier. Le meilleur
entraînement pour eux, c’est d’être dans
un bon CFA et une bonne entreprise »,
commente Jean-Louis Mierger, expert
métier, responsable du concours boulan-
gerie et meilleur ouvrier de France. « Les
gens connaissent moins ce qu’il se passe
derrière la machine. C’est l’occasion de le
découvrir. » Les visiteurs, plus de 100 000
cette année, ont sauté sur l’occasion. Mais
ces jeunes artisans ne sont pas là unique-
ment pour satisfaire leur curiosité. Pour
L.T.
eux aussi, les avantages sont multiples.
Outre le fait d’être valorisés par les quali-
tés que l’on attribue aux sportifs, cela peut
leur apporter professionnellement, et
constituer, à terme, un argument commer-
cial. S’ils remportent la médaille d’or, c’est
la belle vie assurée. Comme Barthélémy
Papineau, vainqueur en 2007 de la caté-
gorie boulangerie. Jean-Louis Mierger
peut témoigner de sa réussite : « Il a eu
beaucoup de sollicitations, après son titre.
En ce moment, il est en Australie. » En
tout cas, le titre ultime se mérite. Il n’y a
qu’à voir les visages marqués de nos arti-
sans-sportifs lorsqu’ils profitent d’une
petite pause, en dévorant une banane.
« C’est crevant ! » confie Jonathan, chauf-
fagiste. « Pour l’instant ça se passe bien. On
espère toujours être dans les premiers. » Il
n’a pas le temps d’achever sa phrase qu’un
juré le convoque pour la reprise des épreu-
ves. La pause est finie, à vos outils !
 O pinion
Gérard Larcher, nouvellement élu à la présidence du Sénat,
revient sur les questions d’actualité qui préoccupent les
artisans : RGPP, crise économique, travail le dimanche, etc.
“
Le Monde des Artisans :
Quelle image avez-vous de
l’artisanat et des artisans en France ?
G. L. : J’ai une image très positive de l’arti-
sanat : il incarne un savoir-faire et un savoir-
vivre à la française. Un pays compétitif au
niveau international, un pays qui aime le
travail bien fait, le soin du détail. L’artisanat
porte ces valeurs, qui sont le socle culturel
de notre compétitivité. Je n’ai pas de doutes
sur son bel avenir et sur celui des métiers de
proximité.
LMA : Vous avez été, un temps,
en charge de l’apprentissage.
Quelles sont, selon vous, les réformes
nécessaires du système actuel ?
G. L. : La loi de programmation pour
la cohésion sociale de 2005 a permis de
renforcer l’attractivité de cette filière.
Plus que de nouvelles réformes, nous
avons besoin de poursuivre les actions
de valorisation pour atteindre l’objectif
fixé de 500 000 apprentis fin 2009. Le
Sénat s’y engage et privilégie les manifes-
tations dans ce sens : remise des médailles
d’or du concours national des meilleurs
apprentis de France, rencontres sénato-
riales de l’apprentissage, etc.
LMA : Sous Christian Poncelet, le Sénat
s’est fortement impliqué dans la
promotion de l’entreprenariat. Cette
orientation est-elle aussi la vôtre ?
G. L. : Je partage, bien entendu, ce souci. Le
Sénat va particulièrement mettre en valeur
les activités artisanales et les faire mieux
connaître à nos concitoyens, en particulier
aux jeunes. En outre, j’ai décidé de relan-
cer le programme de stages de sénateurs
en entreprise, pour qu’ils s’imprègnent des
conditions réelles de l’activité économique.
46 ● Le monde des artisans ● mars-avril 2009
Avec la crise, les artisans
et commerçants de proximité
ont une belle carte à jouer
J’ai d’ailleurs souhaité que l’accent soit mis,
cette année… sur l’artisanat !
LMA : LA CRISE AURA-T-ELLE DES
CONSÉQUENCES DURABLES SUR
LA VITALITÉ DE L’ÉCONOMIE DE
PROXIMITÉ ? OU, AU CONTRAIRE,
CELLE-CI EST-ELLE À L’ABRI ?
G. L. : Nous ne mesurons pas encore
pleinement l’impact de la crise et sa
durée. Je pense que, en ces temps
difficiles, on fait particulièrement
attention à la façon dont on dépense
son argent. On choisit un produit ou
un service de qualité qui correspond
exactement à notre besoin. Les arti-
sans et commerçants de proximité
ont là une belle carte à jouer. Je n’irai
pas jusqu’à dire que les activités de
proximité sont « à l’abri ». Mais je
suis confiant dans la capacité de
notre tissu local à surmonter la crise
actuelle.
LMA : Le plan de relance privilégie
l’investissement. Qu’en est-il de
la consommation des ménages,
clé de la santé des TPE ?
G. L. : Une relance par la seule consomma-
tion est une solution dangereuse, dans une
économie ouverte comme la nôtre, car elle
aboutit à l’achat de produits étrangers, au
déséquilibre de la balance des paiements
et au déficit public. C’est pourquoi le plan
de relance donne la priorité à l’investis-
+
1986 : devient à 36 ans le plus jeune sénateur de France
2004 : travaille au ministère du Travail sous les gouvernements
Raffarin puis Villepin
BIO
2008 : devient président du Sénat à 59 ans, élu dès le 1er tour
de scrutin
“
Gérard Larcher (UMP),
nouveau président du Sénat.
sement, sans négliger la préservation du
pouvoir d’achat de nos concitoyens. C’est
le meilleur moyen de défendre la compéti-
tivité des entreprises, donc l’emploi.
LMA : Quelle est votre position
sur le travail le dimanche ?
G. L. : Je suis prudent sur ce sujet. Les acti-
vités de proximité sont essentielles à la vie
de nos centres-villes et nous n’entendons
pas les bouleverser. Le Sénat prendra plei-
nement sa part au débat avec trois prin-
cipales priorités : la sécurisation juridique
des pratiques, le maintien des équilibres
entre la grande distribution et les activités
de proximité, et la protection des 3 millions
et demi de salariés concernés.
LMA : La restructuration
des grands services territoriaux
a des conséquences directes
sur le commerce de proximité.
Comment le préserver ?
G. L. : Il faut nous poser la question luci-
dement : devons-nous figer pour toujours
la carte d’implantation des grands services
publics ? Si nous voulons que l’État soit
efficace, ne faut-il pas qu’il ait la capacité
de redistribuer ses moyens quand les réa-
lités du pays évoluent ? La responsabilité
du gouvernement est donc de concilier ces
deux exigences : la nécessaire adaptation
du service public aux transformations du
pays et l’accompagnement de ces évolu-
tions pour ne pas déstabiliser le tissu local.
 Participez aux Artisanales de Chartres 2009 !
Exposez sur le Salon Devenez Tremplin MMA

Evénement incontournable de Quelles sont les modalités de participation ?

l'Artisanat depuis 16 ans, les - Être inscrit au répertoire des métiers depuis moins de 3 ans
Artisanales de Chartres vous - Ne jamais avoir exposé aux Artisanales de Chartres
donnent rendez-vous : - Venir exposer lors du salon du 9 au 12 octobre 2009
du 9 au 12 octobre 2009 au Parc
des Expositions de Chartres. Quels avantages ?
Placée sous le signe de la Les artisans sélectionnés comme Tremplins se verront
découverte, de la pédagogie et du offrir un stand de 9 m² financé par MMA à hauteur de
plaisir, la manifestation permet aux 1000 euros.
petits et aux grands de s'émerveiller
de la diversité, la richesse et de Qu’est-ce que le “Super Tremplin” ?
l'authenticité de l'artisanat français. Sur le salon, un jury de professionnels viendra à la
Avec près de 70 000 visiteurs rencontre des artisans tremplins pour découvrir leur
chaque année, le salon séduit par la parcours. L’entreprise au plus grand potentiel de réussite
qualité de ses exposants (plus de sera désignée comme “Super Tremplin”.
500 en 2008) et la diversité des MMA, parainant le projet, offrira au vainqueur une bourse
produits et services présentés. de 1500 euros pour souitenir son projet professionnel.
N’hésitez plus et participez au "Plus
Grand des Ateliers Vivant". Vous souhaitez poser votre candidature aux
tremplins MMA de l’Artisanat, renvoyez nous le
Vous êtes artisans, renvoyez-nous le coupon ci-dessous
coupon ci-dessous ou contactez Kelly FERRAS,
ou contactez Corine ISSANCHOU, Chargée des Relations
Chargée de Projet au 02 37 91 57 22 ou par e-mail
Exposants au 02 37 91 57 09 ou par e-mail
kelly.ferras@cm-28.fr
corine.issanchou@cm-28.fr

“ Vivez l’expérience Xavier BONTEMPS,

du plus grand restaurateur de

pianos, a remporté le
Super Tremplin 2008

des ateliers vivants ” et s’est vu remettre

un chèque de
1500 euros pour
soutenir son projet
professionnel !

COUPON REPONSE : demande de participation

Je souhaite exposer aux Artisanales de Chartres 2009 et recevoir le dossier d’inscription

Je souhaite poser ma candidature aux Tremplins MMA 2009

Mon secteur d’activité :

Nom, prénom, adresse pour recevoir le dossier (en majuscules) :

A retourner aux Artisanales de Chartres, 24 boulevard de la Courtille, 28000 CHARTRES ou par fax au 02 37 35 38 25