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© Alain Crucy

Courlis cendré
Numenius arquata
Ang : Eurasian Curlew - All : Großer Brachvogel

Le Courlis cendré se reproduit dans les zones tempérées et boréales du Paléarctique.


En France, il a connu une phase d’expansion dans la seconde moitié du XIXe siècle
en s’adaptant aux prairies, milieux de substitution de ses biotopes de reproduction
d’origine composés de tourbières et de landes. L’apparition de l’agriculture intensive
dans les années 1950-60 a eu l’effet inverse, éliminant bon nombre d’herbages et
rendant beaucoup de prairies restantes inhospitalières. En France, la population
nicheuse, en déclin modéré, compte 1 300 à 1 600 couples alors que l’effectif hivernant,
fort de 34 000 à 61 000 oiseaux, est en augmentation modérée [1].

Habitat et écologie quinzaine d’avril que les œufs sont pondus.


Oiseau symbole des rieds, le Courlis cendré Dans les secteurs fréquemment inondés
niche dans les vastes prairies humides comme le Ried de Muttersholtz, les oiseaux
pauvres en haies et en arbres, car il doit tirent profit du micro-relief en s’installant
pouvoir scruter les alentours pour repérer préférentiellement sur les levées [2].
les dangers. Les prairies extensives fauchées
tardivement et bénéficiant d’une certaine
quiétude ont sa préférence. C’est ce type Répartition en période de
de milieu qui est le plus favorable à sa
reproduction. Jusque dans les années 1980,
reproduction
il nichait aussi dans les parcelles de luzerne Le Courlis cendré niche principalement
de la moitié nord de la Hardt agricole. dans le Bas-Rhin, où il se cantonne dans
Les premiers oiseaux apparaissent fin les principaux rieds (Zorn, Andlau, Zembs,
février, mais ce n’est que dans la première Ill). Quelques couples résiduels s’observent

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également le long de la Sarre en
Alsace Bossue, en Outre-Forêt
et au bord de la Bruche. Dans !
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le Haut-Rhin, il ne subsiste que
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dans le Ried de Colmar et la !
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vallée de la Largue. ! !
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Répartition en hiver ( !
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Cette espèce est observée ponc-


tuellement en période hiver-
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0
± 10 Km

nale, principalement dans les ! (


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rieds, le long du Rhin et au bord !
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des gravières et plans d’eau. Les ( !
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Allemagne

stationnements sont rares et ! ( !


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les hivernages complets excep- !
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tionnels. L’effectif concerne au ( !
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mieux quelques individus. !
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Statut de reproduction
Historique et tendance !
( Certain : 15
évolutive !
( Probable : 29

!
( Possible : 3
Le Courlis cendré s’est installé
en Alsace à la fin du XIXe siècle
ou au début du XXe [3] et
l’abondance des prairies lui a
!
(
permis d’accroître sa population
! !
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nicheuse jusqu’aux années
1950-1960. A cette époque, l’ef-
fectif régional, estimé entre
500 et 700 couples [4], semble Suisse
toutefois avoir été surestimé  ;
il est plus vraisemblable qu’il Répartition en période de nidification : 2006 à 2015
se situait entre 300 et 350
couples [3]. En 1968, le seul Ried
de Colmar accueillait 62 couples [5]. Le l’intensification de l’agriculture a provoqué
nombre d’oiseaux nicheurs en Alsace n’a un éclatement de la population. Les
cessé de diminuer par la suite  : 200 à 250 noyaux se sont morcelés et l’espèce est
couples au début des années 1970 [5], 240 apparue en des lieux autrefois inoccupés
en 1985 [6], 210 en 1994 [7], 110 en 2003 [8] (Alsace Bossue, Pays de Hanau, Ried de
et 48 en 2009 [9]. la Bruche, plaine de la Hardt, etc.). Les
La régression lente et continue constatée décennies qui ont suivi ont été marquées
entre les années 1960 et 1990 s’est par une accélération du déclin  : baisse de
accompagnée d’une modification de la 47  % entre 1994 et 2003 et de 56  % entre
répartition des couples. Le Courlis cendré 2003 et 2009.
était autrefois cantonné aux grands
ensembles prairiaux des principaux rieds
(Ried de Weyersheim-Bischwiller, Bruch
de l’Andlau, Rieds de l’Ill et de la Zembs,
etc.). La dégradation de son habitat due à

344 • Atlas des oiseaux d’Alsace


Effectifs
Le dernier recensement régional
!
( !
(
exhaustif a été réalisé en 2009 et
!
(
fait état de 48 couples. Parmi
eux, 15 couples étaient présents
dans le Ried de la Zorn, dont 9 ( !
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entre Dettwiller et Brumath et 5 !
(
dans le secteur de Weyersheim- ( !
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Bischwiller. Dans le Ried de l’Ill,
les 15 couples comptabilisés se !
(
localisaient entre Huttenheim
et Colmar. Les autres secteurs ( !
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0
± 10 Km

n’accueillaient plus que des !


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reliquats de populations. !
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Allemagne

Les estimations récentes !


(
(2015) donnent une population !
(
comprise entre 30 et 35 couples.
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Menaces et mesures de !
( Présence hivernale : 29

conservation !
(

En raison de l’ampleur de son


déclin, le Courlis cendré figure
sur la Liste rouge des oiseaux
nicheurs d’Alsace parmi les ! !
( (
espèces «  En danger critique
!
(
d’extinction » [10].
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Les modifications des pratiques
agricoles sont les principales !
(
causes de régression. Les sur-
faces en herbe ont considérable- Suisse

ment régressé depuis les années


1960, alors que parallèlement, Répartition en hiver (décembre/janvier) : 2010/11 à 2014/15
les surfaces en maïs ont forte-
ment augmenté. Le drainage des Tendance sur 15 ans
zones humides et l’apparition 1994 2009
(1994-2009)
de l’agriculture « industrielle »
ont non seulement permis de re- Ried de la Zorn 57 15 - 74 %
tourner bon nombre de prairies
au profit des cultures, mais ont Bruch de l’Andlau 34 3 - 91 %
aussi encouragé l’intensification
de l’exploitation des prairies res- Ried de l’Il 54 14 - 74 %
tantes. Or, l’épandage massif de
fertilisants, chimiques ou natu- Ried de la Zembs 15 5 - 67 %
rels, modifie fortement la struc-
ture de l’herbage. La densité de Autres sites 50 11 - 78 %
l’herbe s’en trouve alors renfor-
cée, ce qui entrave le déplace- Total Alsace 210 48 - 77 %
ment des oiseaux. Par ailleurs,
Nombre de couples nicheurs en Alsace
l’utilisation d’engrais ne favorise

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que quelques espèces de graminées pré- instaurées dans les rieds depuis 25 ans
coces. Cet appauvrissement de la diversité n’ont pas permis d’enrayer le déclin de
végétale se répercute sur les ressources ali- l’espèce. Certaines initiatives locales,
mentaires disponibles [11, 12]. comme l’allègement des charges locatives
L’utilisation d’engrais a aussi permis moyennant une gestion extensive des
d’avancer les dates de fauche de parcelles en herbe ou l’interdiction de
plusieurs semaines. Autrefois, la fenaison pénétrer dans les prairies en période de
commençait après la mi-juin et s’étalait sur reproduction, sont à encourager.
un mois [13], alors qu’aujourd’hui, avec la
pratique de l’ensilage, les premières coupes Éric BUCHEL
se font dès le mois de mai. Bon nombre de
nids ou de nichées sont alors détruits.
Enfin, les dérangements occasionnés par Bibliographie
diverses activités de loisir (promeneurs
avec chiens non tenus en laisse, quads, [1] Issa & Muller coord., 2015  ; [2] Sigwalt &
aéromodélisme, ULM, paramoteurs, etc.) Landman, 1979  ; [3] CEOA, 1989b   ; [4] Spitz,
ont tendance à augmenter et constituent 1959 ; [5] Engel & Schmitt, 1975 ; [6] Dehlinger,
un facteur d’échec supplémentaire de la 1985  ; [7] Deceuninck & Mahéo, 1998  ; [8]
reproduction du Courlis cendré sur les Buchel, 2003 ; [9] Buchel & Brunissen, 2015 ;
parcelles en pré restantes. [10] Heuacker et al., 2015b ; [11] Broyer, 2001 ;
Les mesures agro-environnementales [12] Sigwalt, 1989 ; [13] Sigwalt, 1992b.

© Jean-Marc Bronner

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