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Courlis cendré
Numenius arquata
Ang : Eurasian Curlew - All : Großer Brachvogel
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également le long de la Sarre en
Alsace Bossue, en Outre-Forêt
et au bord de la Bruche. Dans !
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le Haut-Rhin, il ne subsiste que
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dans le Ried de Colmar et la !
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vallée de la Largue. ! !
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Répartition en hiver ( !
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Statut de reproduction
Historique et tendance !
( Certain : 15
évolutive !
( Probable : 29
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( Possible : 3
Le Courlis cendré s’est installé
en Alsace à la fin du XIXe siècle
ou au début du XXe [3] et
l’abondance des prairies lui a
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permis d’accroître sa population
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nicheuse jusqu’aux années
1950-1960. A cette époque, l’ef-
fectif régional, estimé entre
500 et 700 couples [4], semble Suisse
toutefois avoir été surestimé ;
il est plus vraisemblable qu’il Répartition en période de nidification : 2006 à 2015
se situait entre 300 et 350
couples [3]. En 1968, le seul Ried
de Colmar accueillait 62 couples [5]. Le l’intensification de l’agriculture a provoqué
nombre d’oiseaux nicheurs en Alsace n’a un éclatement de la population. Les
cessé de diminuer par la suite : 200 à 250 noyaux se sont morcelés et l’espèce est
couples au début des années 1970 [5], 240 apparue en des lieux autrefois inoccupés
en 1985 [6], 210 en 1994 [7], 110 en 2003 [8] (Alsace Bossue, Pays de Hanau, Ried de
et 48 en 2009 [9]. la Bruche, plaine de la Hardt, etc.). Les
La régression lente et continue constatée décennies qui ont suivi ont été marquées
entre les années 1960 et 1990 s’est par une accélération du déclin : baisse de
accompagnée d’une modification de la 47 % entre 1994 et 2003 et de 56 % entre
répartition des couples. Le Courlis cendré 2003 et 2009.
était autrefois cantonné aux grands
ensembles prairiaux des principaux rieds
(Ried de Weyersheim-Bischwiller, Bruch
de l’Andlau, Rieds de l’Ill et de la Zembs,
etc.). La dégradation de son habitat due à
0
± 10 Km
Menaces et mesures de !
( Présence hivernale : 29
conservation !
(
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que quelques espèces de graminées pré- instaurées dans les rieds depuis 25 ans
coces. Cet appauvrissement de la diversité n’ont pas permis d’enrayer le déclin de
végétale se répercute sur les ressources ali- l’espèce. Certaines initiatives locales,
mentaires disponibles [11, 12]. comme l’allègement des charges locatives
L’utilisation d’engrais a aussi permis moyennant une gestion extensive des
d’avancer les dates de fauche de parcelles en herbe ou l’interdiction de
plusieurs semaines. Autrefois, la fenaison pénétrer dans les prairies en période de
commençait après la mi-juin et s’étalait sur reproduction, sont à encourager.
un mois [13], alors qu’aujourd’hui, avec la
pratique de l’ensilage, les premières coupes Éric BUCHEL
se font dès le mois de mai. Bon nombre de
nids ou de nichées sont alors détruits.
Enfin, les dérangements occasionnés par Bibliographie
diverses activités de loisir (promeneurs
avec chiens non tenus en laisse, quads, [1] Issa & Muller coord., 2015 ; [2] Sigwalt &
aéromodélisme, ULM, paramoteurs, etc.) Landman, 1979 ; [3] CEOA, 1989b ; [4] Spitz,
ont tendance à augmenter et constituent 1959 ; [5] Engel & Schmitt, 1975 ; [6] Dehlinger,
un facteur d’échec supplémentaire de la 1985 ; [7] Deceuninck & Mahéo, 1998 ; [8]
reproduction du Courlis cendré sur les Buchel, 2003 ; [9] Buchel & Brunissen, 2015 ;
parcelles en pré restantes. [10] Heuacker et al., 2015b ; [11] Broyer, 2001 ;
Les mesures agro-environnementales [12] Sigwalt, 1989 ; [13] Sigwalt, 1992b.
© Jean-Marc Bronner