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CHAPITRE 5
ONDULEURS AUTONOMES
1. Introduction
Les onduleurs sont les convertisseurs statiques continu-alternatif permettant de fabriquer une source de
tension alternative à partir d’une source de tension continue.
La figure 5-1 rappelle le schéma symbolique de l’onduleur.
Entrée Sortie
(DC) (AC)
Comme on l’a vu au paragraphe 4.1.2 du chapitre 3, un redresseur commandé tout thyristors peut
fonctionner en onduleur. Ce type d’onduleur est dit « non autonome » ou encore « assisté » car il ne
permet de fixer ni la fréquence ni la valeur efficace des tensions du réseau alternatif dans lequel il débite.
On se propose dans ce chapitre d’étudier les onduleurs autonomes. Ces derniers fixent eux-mêmes la
fréquence et la valeur efficace de leur tension de sortie.
E ud Charge
(1) (2)
E ud
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Figure 5-3. K en position (1).
Soit : ud ( t) =E
Lorsque K est en position (2), on obtient: ud ( t ) = − E
La figure 5-4 donne la forme de ud(t) sur une période complète de fonctionnement.
ud(t)
+E
t
T/2 T
-E
(1) (2) (1)
Dans la pratique, comme pour les hacheurs, l’interrupteur K est remplacé par des interrupteurs
électroniques. Dans ce chapitre, on considère les interrupteurs idéaux.
3. Montages pratiques
Deux types de montages sont utilisés :
• soit le montage en demi-pont de la figure 5-5,
• soit le montage en pont de la figure 5-6.
I1
E/2 C ud(t) D1
id(t)
D2
E/2 C I2
I1 I4
D1 ud(t) D4
id(t)
D2 D3
I2 I3
Remarques :
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• Dans le montage en demi-pont, on fait l’hypothèse que la capacité C des deux condensateurs est
suffisamment grande pour que l’on puisse considérer qu’en régime permanent la tension à leur borne
E
reste toujours égale à .
2
• Les interrupteurs sont considérés parfaits.
• Le rôle des diodes D1, D2, D3 et D4 sera expliqué dans la suite.
• L’intérêt des montages en pont ou en demi-pont réside dans l’utilisation d’une seule source de tension
E.
• Le montage en pont, bien que plus complexe (4 interrupteurs à commander au lieu de 2) est de plus en
plus utilisé du fait que l’on dispose de semi-conducteurs de moins en moins onéreux à puissance
commutée fixe. En outre, dans le montage en demi-pont, la tension aux bornes des condensateurs
fluctue toujours, ce qui rend difficile l’équilibrage du pont.
• Le montage en demi-pont sera abordé en TD, le montage en pont sera abordé en TD et TP.
t
T/2 T
-E
u( t )
Figure 5-7. Tension ondulée ud(t). i d (t ) = .
R
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did
On a, à tout instant : ud ( t ) = Rid ( t ) + L .
dt
La commande des interrupteurs est rappelée ci-dessous :
T
• pour 0 < t < , les interrupteurs I2 et I4 sont commandés à la fermeture ; soit par application d’une
2
tension Base-Emetteur permettant de saturer le transistor si les interrupteurs sont constitués de
transistors ; soit par application d’un train d’impulsions sur leur gâchette s’il s’agit de thyristors GTO.
T
• pour < t < T , les interrupteurs I1 et I3 sont commandés à la fermeture de la même façon.
2
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T E
, soit : id 20 = id 1 = (1 − e−T / 2 τ ) . Le courant id 2 (t ) tend vers la valeur
T
id 20 étant le courant à t =
2 2 R
E
asymptotique finale − de façon exponentielle. Il s’annulera pour un temps t10 < T du fait que i d 20 > 0 .
R
Pour t10 < T , les interrupteurs I1 et I3 entrent en conduction alors que les diodes D1 et D3 se bloquent.
• A t = T , ...
La figure 5-8 décrit le régime transitoire du courant pour une charge RL pour trois facteurs de qualité
différents. Plus Q augmente, plus le régime permanent est long à s’établir car pour une période T de
L
fonctionnement donnée la constante de temps du circuit RL τ = augmente.
R
ud(t), i d(t)
Q = 2,5
Q=6
Q = 12
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E
ud(t)
id(t)
IdM
t
t1 T/2 T
- IdM
-E
Remarque préliminaire :
En régime permanent, i d ( t ) est forcément périodique de période T car l’équation
d
différentielle ud ( t ) = Rid ( t ) + L id est linéaire (R et L sont indépendants du courant i d ( t ) ).
dt
La charge étant inductive, le courant i d ( t ) sera en retard sur la tension ud(t), ce retard étant
T
compris entre t=0 (charge R pure) et t = (charge L pure). Donc en régime permanent le
4
T
courant i d ( t ) passera d’une valeur négative à une valeur positive à t = t1 avec 0 < t 1 < .
4
Ce courant, par raison de symétrie du fonctionnement du montage, passera d’une valeur
T
positive à une valeur négative à t = + t 1 .
2
Dans les deux cas, le courant « suit » l’allure de la tension ud(t) avec un retard t 1 .
• pour 0 < t < t 1 , I1 et I3 sont ouverts. I2 et I4 sont commandés à la fermeture. Le courant id(t) étant
négatif à t = 0 , égal à −I dM , ils ne peuvent conduire. Ce sont donc les diodes D2 et D4 qui conduisent
le courant id(t).
On a :
di
ud ( t ) = E = Rid ( t ) + L d
dt
i d ( t ) = + − I dM − e τ
E E −t
d’où :
R R
L
avec τ = .
R
A t = t1 , id(t) s’annule.
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T
• pour t 1 < t < , I2 et I4 se mettent à conduire tandis que D2 et D4 se bloquent. Les équations donnant
2
id(t) et ud(t) restent les mêmes que précédemment.
T T
• pour < t < t 1 + , I2 et I4 sont commandés à l’ouverture et se bloquent. I1 et I3 sont commandés à la
2 2
T
fermeture. Le courant id(t) étant positif à t = , égal à +I dM par raison de symétrie, I1 et I3 ne peuvent
2
pas conduire. Ce sont donc les diodes D1 et D3 qui conduisent le courant id(t). On a : ud ( t ) = − E = Rid ( t ) + L
T
E E t−
d’où : i d ( t ) = − + I dM + exp − 2 .
R R τ
T
A t= + t 1 , id(t) s’annule.
2
T
• pour + t 1 < t < T , I1 et I3 conduisent. D1 et D3 sont bloquées. Les équations donnant ud(t) et id(t)
2
restent les mêmes que précédemment.
5.2.2 Calcul de I dM
T
• Pour 0<t < , l’équation différentielle permettant de donner l’allure de id(t) s’écrit :
2
did E E − τt
E = Rid 1 ( t ) + L ⇒ id 1 ( t ) = + − I dM − e
dt R R
T
L’indice « 1 » correspond à l’intervalle de temps 0 < t < .
2
T
• Pour < t < T , on a :
2
T
t−
2
di d 2 E E − τ
− E = Rid 2 (t ) + L ⇒ id 2 ( t ) = − + I dM + e .
dt R R
En régime permanent, le courant i d ( t ) étant périodique de période T, on écrit :
E E T
id 1 ( 0) = − I dM = id 2 ( T ) = − + I dM + exp − (1)
R R 2τ
T T E E T
i d 1 = I dM = id 2 = + − I dM − exp − (2)
2 2 R R 2τ
L’une ou l’autre des équations (1) et (2) permet d’obtenir I dM .
Prenons l’équation (1).
Chp-5 - 61 -
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E T T
− I dM = − 1 + exp − + I dM exp −
R 2τ 2τ
T E T
⇔ I dM 1 + exp − = 1 − exp −
2τ R 2τ
T
1 − exp −
E 2τ E T
soit : I dM = = th
R T R 4τ
1 + exp −
2τ
5.2.3 Calcul de t1
E E − t1
A t = t1 , i d1 ( t ) = 0 , soit : 0= + − I dM − e τ ,
R R
E
R 1 T
d’où : t 1 = −τ ln = −τ ln = τ ln 1 + th .
E T 4τ
I dM + 1 + th
R 4τ
Système étudié
x(t)
Calcul de H ( jω)
Système H ( jω) }
y1(t) y2(t) yn(t) } Calcul des yi(t)
+
} Reconstitution de y(t)
Chp-5 - 62 -
n
y( t ) = ∑ y k (t )
k =1
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Pour tout système linéaire possédant une entrée x(t) et une sortie y(t), on procède de la façon suivante :
1. On décompose x(t) en Séries de Fourier.
n
2. On calcule le déphasage et l’atténuation introduits par le système considéré pour chaque entrée
élémentaire x k ( t ) . Cela revient simplement à calculer le module et la phase de la fonction de transfert
Y ( jω)
du système en régime harmonique, soit H ( j ω) = . On obtient donc y k ( t ) qui est la réponse
X ( jω)
du système à l’entrée x k ( t ) .
3. On applique le théorème de superposition pour reconstituer y ( t ) = y1 ( t ) + y 2 (t ) + y 3 (t ) +...+ y n (t )
n
soit y ( t ) = ∑ y k ( t ) .
k =1
Remarque: Mathématiquement, l’obtention de y(t) se fera pour n = ∞ . On verra qu’en pratique, seuls les
premiers termes de la DSF nous intéressent. Cette méthode est donc tout à fait valable.
Appliquons à présent cette méthode au système considéré. ud(t) correspond à x(t) et i d ( t ) correspond à
y(t).
1. Calcul de la DSF de ud(t).
On calcule facilement :
4 E ∞ sin[( 2k + 1)ωt ] 2π
ud ( t ) = ∑
π k=0 2k + 1
avec ω =
T
2. Calcul de H ( jω) .
Le système considéré est décrit sur la figure 5-11.
id(t) R
ud(t)
Figure 5-11.
Chp-5 - 63 -
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Id 1 1 1 R
soit H= = = avec ω 0 =
U d R + jL ω R 1 + j ω L
ω0
M ( ω)sin(ωt + ϕ(ω))
4E 4E
k=0 (terme fondamental): ud ( 0 ) ( t ) = sinωt → id ( 0 ) ( t ) =
π π
4 E sin 3ωt 4E sin( 3ωt + ϕ(3ω))
k=1 (harmonique 1) : ud (1 ) ( t ) = → id ( 1) ( t ) = M ( 3ω)
π 3 π 3
1 1 3ω
avec M ( 3ω) = = et ϕ( 3ω) = − Arctg
Z (3ω) R2 + (3Lω)
2 ω0
Au cours d’une période de fonctionnement, on distingue donc les quatre séquences ci-dessous.
T
• pour 0 < t < , I1 et I3 sont ouverts. I2 et I4 sont commandés à la fermeture et sont susceptibles de
4
conduire. Le courant i d ( t ) étant supposé négatif à t = 0 , égal à −I dM , ils ne peuvent conduire car les
interrupteurs sont unidirectionnels. Ce sont donc les diodes D2 et D4 qui conduisent le courant i d ( t ) .
di
On a : ud ( t ) = E = L d
dt
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E E ET
soit : i d (t ) = t − I dM = t −
L L 4L
T
A t= , le courant i d ( t ) s’annule.
4
T T
• pour < t < , I1 et I3 sont ouverts. I2 et I4, commandés à la fermeture se mettent à conduire car le
4 2
di
courant i d ( t ) devient positif. Les diodes D2 et D4 se bloquent. On a : ud ( t ) = E = L d , de même
dt
que précédemment.
i d = I dM =
T T ET
A t = , on a :
2 2 4L
T 3T
• pour <t< , I2 et I4 sont ouverts. On peut noter que leur commutation est forcée car rien ne les
2 4
empêcherait de continuer à conduire (on ne pourrait donc utiliser des thyristors pour ce genre
d’interrupteurs).
I1 et I3 sont commandés à la fermeture mais ne peuvent conduire car i d ( t ) > 0 . Donc les diodes D1 et
D3 conduisent.
di
On a : ud ( t ) = − E = L d
dt
E
soit : i d ( t ) = − t '+ I dM
L
T
avec t ' = t − ,
2
i d ( t ) = − t − + I dM .
E T
d’où :
L 2
i d = −
3T 3T E T ET
A t= , on a : + =0
4 4 L 4 4L
3T
• pour < t < T , I2 et I4 sont ouverts. I1 et I3, commandés à la fermeture, conduisent. Les diodes D1 et
4
D3 se bloquent.
E T
On a, de même que précédemment : ud ( t ) = − E et id ( t ) = − t − + I dM
L 2
A t = T , on retrouve bien : id ( T ) = id ( 0) = − I dM (en régime permanent, le courant est forcément
périodique de période T car ud(t) est périodique de période T).
+E
IdM
t
T/2 T
-IdM id(t)
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-E
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réseau
Redresseur Onduleur
batterie
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Les alimentations de secours sont destinées à remplacer le réseau de distribution (monophasé ou triphasé)
en cas de défaillance du réseau. On les utilise dans les deux cas suivants :
• pour les installations qui nécessitent la continuité de l’alimentation : hôpitaux, centraux téléphoniques,
circuits de sécurité,...
• pour les appareils (ordinateurs, ...) qui exigent non seulement la continuité de leur alimentation, mais
encore la protection contre les perturbations du réseau de distribution (variations de tension, parasites,
coupures, ...).
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