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Horizons et débats
Horizons et débats
9e année
Case postale 729, CH-8044 Zurich No 23
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8044 Zurich
Le G20 et la hiérarchisation
du système financier international
par Jean-Claude Paye, Belgique*
hd. L’article ci-dessous montre que Ainsi, les juridictions anglo-
dans les attaques américaines et alle- saxonnes disposent d’un avantage
mandes contre la Suisse et son secret substantiel sur la Suisse en cas de dis-
bancaire, il ne s’agit pas de justice parition du secret bancaire: l’opacité
fiscale. L’abolition du secret ban- de leurs trusts est plus complète.
caire n’aura pas d’influence sur l’éva-
sion fiscale car il existe des moyens Cible du G20: destruction
– anglo-saxons – beaucoup plus ef- de la place financière suisse
ficaces qui permettent aux riches de La Suisse, l’une des principales places
ce monde de soustraire leurs avoirs financières mondiales, est la cible prin-
au fisc. Pour Jean-Claude Paye, les cipale de ce G20. Il s’agit en fait d’une
attaques contre le secret bancaire tentative de réorganisation du système
suisse sont une tentative des centres financier international à ses dépends.
offshore américains et britanniques Les choses sont déjà apparues claire-
de réorganiser à leur avantage le sys- ment à travers l’affaire UBS. L’action
tème financier international. de l’administration étasunienne contre
L’opération «lutte contre la fraude cette banque helvétique est l’utilisa-
fiscale» lancée de manière si com- tion d’une opération contre l’évasion
plaisante par le ministre allemand fiscale de ses nationaux, afin de modi-
des finances SPD Peer Steinbrück sert fier, à son avantage, les règles de fonc-
d’autres intérêts, c’est-à-dire la cen- tionnement du système bancaire mon-
tralisation du système financier mon- dial.
dial sous la direction anglo-saxonne.
Si le monde se laissait faire, il serait La hiérarchisation du
plus éloigné que jamais de la réorga- système financier international
nisation du système financier mon- Les Etats-Unis et leur satellite des Ca-
dial – réclamée au début de la crise – raïbes ainsi que les centres offshore
en vue de davantage de transparence, sous pavillon britannique, contrôlent
de justice et d’éthique. La social-dé- chacun un marché de l’«argent gris»,
mocratie allemande est redevable au presque égal à celui de la Suisse. Suite
monde d’une nouvelle explication à l’offensive étasunienne, la Suisse,
concernant une nouvelle trahison. qui détient encore 27% du marché
de l’épargne mondiale, gérée hors du
Le Sommet du G20 à Londres (avril pays de résidence, pourrait rapide-
2009) a présenté un programme de ment abandonner le terrain à ses con-
1100 milliards de dollars destiné à currents principaux: le Royaume-Uni
Bourses de Londres et de New York. Les milieux financiers qui donnent le ton ici continuent de contrôler le système
soutenir le crédit. Cependant, aucun financier global. Quand l’argent leur fait défaut, ils s’emparent de celui des autres pays et lancent des campagnes et ses îles Anglo-Normandes, l’île de
plan de relance global coordonné contre les Etats qui ne veulent pas collaborer, mais le monde ne se laissera pas faire. (photo reuters) Man et Dublin qui traitent 24% de ces
n’est annoncé. Comme dans l’ensem- capitaux, ainsi que New York, Miami,
ble des politiques économiques nationales, viennent d’être établies par l’OCDE. La pre- apparaître comme le propriétaire aux yeux du les Caraïbes et Panama qui détiennent 19%
l’objectif n’est pas d’entraîner une relance de mière, la liste noire ne comprend que quatre fisc. S’il est «discrétionnaire et irrévocable», des 7300 milliards de dollars placés hors
la machine économique par une augmenta- Etats, tel le Costa Rica et l’Uruguay, des pays la banque qui ouvre le compte peut ne pas frontières. La moitié de cette somme ne se-
tion de la demande des ménages, mais de n’ayant aucun rapport de force au niveau in- exiger l’identité du bénéficiaire. Une per- rait pas déclarée.
promouvoir une redistribution des revenus, ternational. La deuxième, la liste grise, qui sonne qui a constitué un tel trust à l’étran- Suite à la menace d’être inscrite sur la liste
principalement vers le secteur bancaire. Ce comprend les pays «ayant des efforts à faire ger n’est nullement taxée, car elle n’est plus des paradis fiscaux de l’OCDE, la Suisse a
processus s’accompagne d’une hiérarchisa- en matière de coopération fiscale» comprend considérée comme propriétaire de ses biens. ouvert une brèche dans son secret bancaire.
tion accrue du système financier internatio- la Suisse et le Luxembourg, mais aussi... la Quant au bénéficiaire du trust, qui est en prin- Elle va abandonner la distinction entre fraude
nal. Belgique. La troisième, la liste blanche, celle cipe imposable, son identité n’est pas exigée et évasion fiscales et consentir à l’échange
des pays coopératifs comprend le Royaume- lors de l’ouverture du compte. de renseignements, au cas par cas, en ré-
Des listes arbitraires: Uni, qui, avec la City possède un des prin- Les îles de Jersey et Guernesey, toutes ponse aux demandes, concrètes et fondées,
outils de la guerre économique cipaux centres offshore du monde, ainsi que deux territoires britanniques, sont des juri- des administrations fiscales de pays tiers.
Ce double mouvement est perceptible dans quatre de ses «territoires dépendants»: Jersey, dictions spécialisées dans la constitution des Le Luxembourg et l’Autriche, les deux der-
l’étude des «acquis» du sommet. L’essentiel a Guernesey, l’Ile de Man et les Iles Vierges. trusts. C’est également le cas du Delaware et niers membres de l’Union européenne dé-
porté sur «la lutte contre les paradis fiscaux». Les Etats-Unis en font évidemment partie et des Caraïbes, qui servent de refuge à l’argent sirant garder leur secret bancaire ont fait de
L’action se fonde à partir de trois listes qui cela sans aucune note désignant les pratiques «gris» en provenance des Etats-Unis, ainsi même. Cependant, il n’a jamais été question,
opaques d’Etats tels que le Delaware ou le que de Miami, qui accueille aux USA les ca- par exemple, d’inclure sur cette liste des Etats
Wyoming. pitaux latino-américains qui veulent échap- américains comme le Delaware dont les LLC
Sommaire L’offensive s’est focalisée sur le secret per au fisc de leur pays. Singapour, en trai- (Limited Liabilities Compagnies) sont sous-
bancaire, présenté comme étant le moyen pri- tant des fortunes asiatiques ou européennes, traites à toute forme d’imposition.
vilégié de l’évasion fiscale. Lors de leur dé- a la même fonction. Placée dans le contexte de la crise finan-
claration finale, les pays du G20 ont même Les grandes banques suisses se sont éga- cière, cette opération, sous hégémonie étas-
Crimes de guerre des Israéliens affirmé que «l’ère du secret bancaire est ter- lement lancées dans le marché des trusts. unienne, «de lutte contre la fraude fiscale»,
page 2 minée». Elles exigent peu d’informations sur les apparaît bien comme une tentative de la part
Obama est en train de se ayants droit économiques de trusts «discré- des Etats de récupérer des capitaux destinés
Les «trusts» anglo-saxons: tionnaires et irrévocables», mais elles con- à financer en partie les aides consenties aux
transformer en un Dick Cheney principal outil de la soustraction fiscale
page 2 servent l’identité du constituant du trust. Les banques et aux assurances. Cependant, tous
Cependant, actuellement, la moitié du mar- banques anglo-saxonnes pratiquent un usage les fraudeurs du fisc ne sont pas appelés à ap-
Le crédit-bail transfrontalier ché offshore se concentre dans les trusts, des encore moins contraignant, en ne retenant porter leur contribution, les plus aisés auront
en Autriche créations juridiques anglo-saxonnes, qui ne que des informations sur le contractant, le toujours la possibilité de faire appel à l’in-
page 3 nécessitent pas de secret bancaire pour pou- «trustee», la société de gestion et d’adminis- génierie fiscale des trusts afin d’échapper à
voir se mettre à l’abri du fisc. Ce n’est plus tration du trust. Ce qui leur permet, dans les l’impôt. Cette opération de soustraction fis-
La página en español un marché de la discrétion bancaire, mais faits, d’obtenir une opacité complète de la cale leur sera d’autant facilitée s’ils placent
pages 5/6 celui des techniques juridiques en ingénierie personne désirant échapper au fisc. Elles ar- leurs capitaux dans des centres offshore étas-
fiscale. Ainsi, l’évasion fiscale s’est déplacée rivent ainsi à une confidentialité encore plus uniens ou anglo-saxons, dans des territoires
L’Allemagne privatise progressivement vers ces structures légales. grande, sans secret bancaire au sens formel placés sous contrôle direct de la puissance
370 kilomètres d’autoroute Les trusts sont devenus le principal outil de du terme. Même si, lors d’une enquête dé- dominante. •
page 5 la soustraction fiscale, le substitut le plus effi- terminée, les législations obligent ces places
cace au secret bancaire. financières à remettre les informations sur * Jean-Claude Paye est l’auteur du livre «La fin de
L’agriculture suisse a un avenir Le trust est un véhicule de droit anglo- leurs clients, ces dernières ne peuvent four- l’Etat de droit: La lutte antiterroriste, de l’état d’ex-
page 7
saxon, qui permet à une personne fortunée nir des renseignements qu’elles ne disposent ception à la dictature.». Editions La Dispute, 2004.
de se dessaisir de sa fortune, afin de ne pas en pas. ISBN 2-84303-096-X
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hd. Au cours de sa visite au Moyen-Orient et torture. Appuyant son adhésion à la politique agissements anticonstitutionnels du gouver- taire américain. Le chômage américain qui
avant tout avec son discours à l’Université du de Bush/Cheney, les démocrates de la Cham- nement américain ne pourront pas porter monte en flèche fournit les troupes nécessai-
Caire, le président Obama a tenté de gagner bre des représentants lui ont refusé le budget plainte, cela afin d’empêcher les Américains res aux guerres expansionnistes d’Obama.
à sa politique un large public arabe et isla- nécessaire à la fermeture de Guantanamo. et le monde entier de tirer les leçons des actes Le Président peut faire de grands discours
mique . De nombreux médias du monde en- On continuera d’enlever des personnes illégaux perpétrés au nom de la sécurité na- sans malmener la langue. Il sait sourire et
tier l’ont soutenu unanimement, comme s’ils (en général sur la foi de fausses informations tionale et d’exiger des responsables qu’ils ré- amener les gens à croire à sa rhétorique. Le
s’étaient concertés. Ceux qui se sont montrés fournies par leurs adversaires) et de les in- pondent de leurs actes politiquement et juri- monde, ou du moins une grande partie de
sceptiques et ont demandé que les actes suc- terner dans des prisons du tiers-monde pour diquement.» celui-ci, semble se satisfaire des paroles mo-
cèdent aux paroles n’ont généralement pas les y interroger. Une nouvelle fois, Obama En d’autres termes, Obama s’est engagé à dérées qui font passer la politique de supré-
été pris au sérieux. Or ces demandes sont a remplacé par une «réforme» sa promesse couvrir les crimes du régime Bush et à assu- matie de l’exécutif et d’hégémonie mondiale
tout à fait justifiées: non seulement l’expé- d’abolir une pratique illégale. Selon lui, la rer que son propre régime pourra continuer à qui était celle de Dick Cheney. •
rience que l’on a de la politique étrangère pratique des détentions secrètes (renditions) agir de manière illégale et anticonstitution- (Traduction Horizons et débats)
américaine au cours des dernières décen- a été réformée et n’impliquera plus la torture. nelle. * Paul Craig Roberts est l’auteur de la loi Kemp-
nies mais également celle des déclarations Comment le savoir? Obama va-t-il confier à Obama s’oppose à la publication de la der- Roth et fut Sous-secrétaire au Trésor du gouverne-
d’Obama et de ce qu’il a fait jusqu’ici. C’est un agent du gouvernement la mission de sur- nière série d’épouvantables photos de tortures ment Reagan. Il fut rédacteur en chef adjoint au Wall
ce qu’explique Paul Craig Roberts, ex-Sous- veiller les traitements réservés par des bru- qui viennent d’être découvertes. Il prétend Street Journal et rédacteur à la National Review.
secrétaire américain au Trésor. tes du tiers-monde aux personnes enlevées? que cette publication va susciter la colère des Source: www.informationclearinghouse.info/arti-
Etant donné la propension de la police amé- insurgés et les amener à tuer les soldats amé- cle22671.htm (21/5/2009)
L’Amérique et son président ont perdu leur ricaine à brutaliser les citoyens américains, ricains. Bien sûr que c’est insensé. Ceux qui
âme. Un pays désespéré a élu un président rien ne peut garantir que les victimes ne se- résistent à l’occupation de leur pays par les
qui promettait le changement. Des Amé- ront pas torturées. troupes américaines et les mercenaires de Horizons et débats
ricains étaient venus de tout le pays assis- Obama a défendu le programme d’écou- l’OTAN ont déjà pour vocation de tuer nos Hebdomadaire favorisant la pensée indépendante,
ter à Washington, par un froid glacial, à la tes téléphoniques sans mandat de l’Agence de soldats et ils savent que les Américains tor- l’éthique et la responsabilité
cérémonie de prestation de serment. Aucun sécurité nationale instauré par le gouverne- turent tous ceux qu’ils capturent. Obama pour le respect et la promotion du droit international,
du droit humanitaire et des droits humains
autre président n’avait attiré une telle foule. ment Bush/Cheney et confirmé l’argumenta- s’oppose à cette publication parce qu’il sait
La bonne disposition du peuple à son égard et tion juridique selon laquelle l’«immunité de que l’image barbare de l’armée américaine Editeur
ses attentes suffisait pour qu’il mette fin aux juridiction» protège les fonctionnaires gou- que donnent ces photos va saper l’appui aux Coopérative Zeit-Fragen
guerres gratuites et fasse passer des réformes vernementaux de toutes poursuites pénales guerres qui enrichissent le complexe militaro- Rédacteur en chef
importantes, mais il a trahi le peuple pour fa- et civiles lorsqu’ils violent les lois américai- sécuritaire, qui calment le lobby pro-Israël et Jean-Paul Vuilleumier
voriser d’autres intérêts. Il se fie à son attitude nes et les droits constitutionnels des citoyens. récompensent ceux qui ont financé sa cam- Rédaction et administration
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et à sa rhétorique modérées pour convaincre Le ministère de la Justice d’Obama a pris la pagne. Tél. +41 44 350 65 50
les gens que le changement est en route. défense de Donald Rumsfeld dans un procès Obama est également revenu sur sa pro- Fax +41 44 350 65 51
Or le changement que nous observons est intenté par des détenus dont Rumsfeld avait messe de retirer les troupes d’Irak. A la cons- E-Mail: hd@zeit-fragen.ch
en lui et non dans sa politique. Il est en train violé les droits. ternation de ses partisans, il laisse là-bas Internet: www.horizons-et-debats.ch
de se transformer en un Dick Cheney. Il est en Par une «déclaration signée» (signing sta- 50 000 soldats américains. Les autres sont en- CCP 87-748485-6
fonctions depuis à peine quatre mois et l’on tement: acte par lequel le président modifie voyés en Afghanistan et au Pakistan où, sous Imprimerie
pourrait déjà écrire un livre entier sur les pro- la signification d’un texte de loi), Obama a les yeux d’Obama, la guerre a éclaté sur une Nüssli, Mellingen
messes qu’il n’a pas tenues. renoncé ce mois-ci à protéger les «whistle- grande échelle et où les bombardements de Abonnement annuel 198.– frs / 108.– €
Il avait déclaré qu’il allait fermer Guanta- blowers», ceux qui dénoncent au Congrès les civils ont déjà fait un million de réfugiés.
ISSN 1662 – 4599
namo, la prison où l’on torturait, et abolir les actions illégales de l’exécutif. Et la guerre contre l’Iran reste une option.
cours illégales connues sous le nom de tribu- Obama revendique des pouvoirs encore Sur l’insistance de Washington, l’OTAN © 2009 Editions Zeit-Fragen pour tous les textes et les illustrations.
Reproduction d’illustrations, de textes entiers et d’extraits impor-
naux militaires. Mais maintenant, il dit qu’il plus étendus que Bush pour l’exécutif. A ce effectue des manœuvres sur un ancien terri- tants uniquement avec la permission de la rédaction; reproduction
va réformer ces tribunaux et poursuivre les sujet, Bruce Fein écrit: «En principe, le pré- toire soviétique, préparant la voie à un futur d’extraits courts et de citations avec indication de la source «Hori-
zons et débats, Zurich».
procédures, mais sans aveux obtenus sous la sident Obama soutient que les victimes des enrichissement du complexe militaro-sécuri-
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En Autriche aussi la vente de biens commu- n’ont rien à faire de ce qu’ils ont acheté. Ce
naux et nationaux à des investisseurs améri- qui est du domaine de l’économie réelle est
cains a beaucoup de succès. Le «crédit-bail secondaire.
transfrontalier» («Cross Border Leasing» ou Mais pour autant le vendeur, qui reprend
CBL) est pratiqué depuis le milieu des an- en leasing ce qu’il vient de vendre, est lié par
nées 90. On vend donc pour des milliards contrat au nouveau propriétaire, l’investis-
d’infrastructures et on les rachète en crédit- seur. L’ÖBB (Chemins de fer fédéraux autri-
bail. Les contrats sont conclus pour 99 ou chiens), par exemple, a coutume de mettre en
100 ans, mais peuvent être résiliés au bout vente les trains dont on n’a plus l’usage. Mais
de trente ans. Le preneur (p. ex. la commune l’investisseur a opposé son veto, argumen-
de Vienne) a alors un droit de préemption à tant que ces trains lui appartenaient et donc
un prix fixé lors de la conclusion du contrat. ne pouvaient être vendus. La même chose
Le volume de la transaction doit s’élever à s’est produite à Stuttgart. Le Conseil munici-
150 millions de dollars au moins car les frais pal de la ville voulait construire un pont sur le
annexes (avocats, consultants et autres «fa- Neckar et la bretelle d’accès à ce pont aurait
cilitateurs», appelés «Arranger», qui font le empiété de quelques mètres sur le terrain de
lien entre tous les participants) sont si éle- la station d’épuration qu’elle avait vendue à
vés que la transaction n’est pas rentable à un investisseur. Celui-ci éleva des objections
moins. et les édiles durent réviser leurs tracés, ce qui
Par les temps de crise actuels, les ris- entraîna un surcoût de 20 millions d’euros.
ques liés à de telles affaires deviennent Un propriétaire de remonte-pente d’Inns-
énormes et communes et entreprises publi- bruck voulait installer un canon à neige pour
ques de fournitures diverses commencent à la piste située sous son remonte-pente. Pour
trembler. Werner Rügemer, auteur du livre «Vivre libres suppose aussi de protéger les richesses acquises avec l’argent des impôts et de les cela il lui aurait fallu pomper l’eau de la cen-
«Cross Border Leasing» (Münster 2004), administrer pour les mettre au service du bien de tous les citoyens.» (photo caro) trale hydraulique. La TIWAG a dû demander
chargé de cours à l’Université de Cologne son accord à l’investisseur, qui a refusé.
et membre de l’ONG allemande «Business au nom de la ville et peuvent en principe en par les banques à des acheteurs immobiliers, On peut se demander ce qu’on a signé au
Crime Control» (http://businesscrime.de/), a faire ce qu’elles veulent à la seule condition des firmes et des artisans, mais à des «prati- juste? Mais le secret reste – selon toute appa-
tenu en avril 2009 en Haute-Autriche, Basse- d’acquitter chaque année les traites du cré- ques de carrousel». Cela signifie que 90% des rence – la priorité suprême.3 Il est de fait im-
Autriche et à Vienne plusieurs conférences dit. affaires traitées par les banques étaient des af- possible d’établir qui, de l’autre côté, a vrai-
sur le thème «Cross Border Leasing ou Com- Dans sa conférence, Werner Rügemer faires entre banques. ment signé le contrat.
ment les communes édifient leurs infrastruc- montre clairement que les promoteurs et prin-
tures sur du sable», organisées par l’«Atelier cipaux acteurs de ce crédit-bail transfronta- Infrastructures autrichiennes L’«avantage au comptant»
Paix et solidarité». Les explications ci-des- lier ne sont pas les investisseurs avec leurs déjà en leasing est en réalité une prime d’assurance
sous se fondent essentiellement sur ces con- prétendus avantages fiscaux, mais bien plu- Selon le rapport de la Cour de comptes, l’Autri- Presque tous les jours on assiste quelque
férences. tôt les banques qui leur accordent des prêts. che a déjà conclu 2004 transactions CBL pour part à un «sauvetage» de banque. Que les
Car elles vont désormais encaisser des inté- un volume total d’environ 17,904 milliards Etats soutiennent des banques plus ou moins
Des investisseurs américains acquièrent des rêts pendant 30 ans. d’euros (voir encadré). L’«avantage au comp- en faillite, ne surprend pas plus que cela
infrastructures en Europe: réseaux de tout-à- Et les banques à qui les investisseurs re- tant» s’élevait à 1,046 milliard d’euros. Ça Rügemer. Qui sait que la puissance publique
l’égout, d’eau potable, de tramways, métros mettent le prix de l’achat des installations se a l’air de faire beaucoup d’argent. Mais si le s’est portée garante de ces contrats CBL? Ces
et chemins de fer, centrales de production voient ainsi accorder un prêt sans intérêt qui vendeur de départ, maintenant utilisateur du prétendus «avantages au comptant», ces 4 à
d’électricité et de chauffage, stations d’épura- leur permet d’accroître leurs fonds propres. crédit-bail, voulait rompre le contrat, il pour- 7% qui sont versés aux villes ou aux com-
tion, halls de foires et écoles. En échange, ils Pendant trente ans, elles administrent l’argent rait lui en coûter plusieurs fois l’«avantage au munes sont presque une prime d’assurance!
obtiennent pour plusieurs années d’énormes versé au vendeur sans autre obligation que de comptant». Le rapport poursuit: «L’insolva- Dans ces volumineux contrats les vendeurs
réductions d’impôts. payer chaque année les traites de leasing au bilité éventuelle des instituts de crédit ainsi ont inclus une clause de protection: si l’une
Mais réfléchissons un peu: ces infrastruc- nouveau propriétaire, l’investisseur. que des assureurs (banques de dépôt) consti- des banques engagées rencontre des difficul-
tures sont maintenues en parfait état avec Plus encore: en règle générale les banques tue un risque supplémentaire. Ce risque est à tés, c’est la ville (le vendeur) qui est garante.
l’argent des impôts et doivent être sans cesse pratiquent un véritable «carrousel». Car les la charge exclusive du partenaire autrichien. Il en va ainsi pour la TIWAG et les Ateliers
rénovées. Elles sont destinées aux citoyens banques qui accordent le prêt à l’investis- En effet, l’investisseur étranger peut, en cas communaux d’Innsbruck (IKB). Les IKB
et financées avec leur argent. Elles sont pro- seur appartiennent le plus souvent au même d’insolvabilité des banques de dépôt, réclamer avaient déposé de l’argent chez AIG (Ameri-
priété publique car exclusivement d’intérêt groupe bancaire que celles qui en perçoivent une partie de l’«avantage au comptant» précé- can International Group Inc.), actuellement
public. Dans une démocratie, cela va de soi. le montant. Et ainsi les banques accroissent demment versé, car celui-ci était lié à l’achè- en pleine crise. Et c’était un très gros dépôt:
Et il va donc aussi de soi que l’Etat les main- leurs fonds propres bien que l’argent ne fasse vement de la réalisation du contrat.» le PDG d’IKB, Harald Schneider, a parlé de
tienne à l’abri de toute spéculation. qu’entrer et sortir. «6 ou 7 zéros» (cf. «Profil» du 22/9/08).
Lorsqu’on engage une transaction CBL, Rügemer appelle les CBL produit financier Il ne s’agit pas des infrastructures,
on crée un trust dont le siège se trouve le structuré et par la même occasion en pointe mais uniquement de faire des affaires Garantie et coût des transactions CBL
plus souvent dans l’Etat du Delaware1 aux les dangers. Même la crise financière actuelle Les objets de transaction CBL ne sont guère Mais justement la crise a changé quelques
USA ou tout autre paradis fiscal, par exem- n’est pas due à un excès de crédits accordés que les supports de l’affaire. Les investisseurs données, selon Rügemer. Un signe en est que
ple les Iles Caïman; mais ce trust n’investit la puissance publique se porte désormais ga-
pas dans un objet concret. Le tribunal compé- Le «Cross Border Leasing» en Autriche: rante; car si les agences de notation4 jettent
tent se trouve – comme pour toutes les autres un soupçon sur la solidité d’une banque de
transactions CBL – à New-York2. Un tel con- petite chronologie crédit, les villes sont tenues de fournir des ga-
trat comporte plus de 1000 pages et il est ré- 1998: tramway et métro de Vienne. Vo- Linz AG: centrales électrique et de chauf- ranties supplémentaires aux investisseurs. La
digé exclusivement en langue juridique et lume des transactions: 550 millions de fage, réseau électrique, société écran impliquée s’inquiète; elle n’est
économique anglaise et donc difficile à com- dollars. Oberösterreich Ferngas: réseau de gaz de pas sûre que la banque va lui payer ses trai-
prendre. 1998: tramway et métro de Vienne. Vo- Haute-Autriche, tes de leasing pendant par exemple les 24 ans
Ce type d’affaires, nous dit Rügemer, a lume des transactions: 170 millions de Energie AG Oberösterreich: réseau élec- à venir. Donc les villes, l’ÖBB ou la TIWAG
été proposé essentiellement à des Européens dollars. trique et centrales hydroélectriques de par exemple, doivent acheter pour 50 ou 100
comme solution à des dettes considérables. 1999: après l’externalisation des Wiener Haute-Autriche, millions d’euros de bons du Trésor améri-
Pour cela on a eu recours à des consultants Stadtwerke (entreprise communale vien- ÖBB: gares, locomotives, wagons, signa- cains et les placer dans une autre banque sur
qui leur ont vendu ce CBL en le présentant noise regroupant toutes les entreprises lisation, le compte de l’investisseur.
comme une solution toute simple. publiques) sans décision du conseil mu- Société Verbund: toutes les centrales sur Cela donne déjà le vertige, mais Rügemer
nicipal: tramway et métro de Vienne. Vo- le Danube, mentionne encore une autre garantie: l’obli-
Le crédit-bail transfrontalier – lume des transactions: 400 millions de Telekom et Mobilkom Austria: diverses gation de changer de banque quand la nota-
les principaux acteurs en sont les banques dollars. installations de transmission (1998: 200 tion de la première a baissé.
Selon les pratiques courantes du néolibéra- 2001: tramway et métro de Vienne. Vo- millions de dollars, 1999: 400 millions Mais c’est très difficile à l’heure actuelle,
lisme, poursuit Rügemer, tous les achats sont lume des transactions: 550 millions de de dollars, 1999: 200 millions de dollars, car les banques ne veulent pas prêter de tel-
faits à crédit. L’investisseur ou la société dollars 1999: 190 millions de dollars), les sommes. Les coûts d’un changement de
écran (cf. note 1) emprunte l’argent auprès 2003: Service des eaux des 21e et 22e ar- BEWAG: réseau électrique, banque peuvent s’élever à quelques millions
de plusieurs banques. Cet argent est ensuite rondissements (commune de Vienne): BEGAS: réseau gazier, et tous les contractants doivent donner leur
versé à la société écran et non à une entre- environ 550 millions de dollars. Austrocontrol: installations de contrôle accord.
prise comme par exemple les Tiroler Was- 2003: Centre de traitement de données du trafic aérien, Et pour cela on a besoin des consultants,
serkraftwerke (TIWAG, Centrales hydro- de la Municipalité de Vienne (commune Connect: installations de transmission, qu’il faut payer. Rügemer parle de ces con-
électriques du Tyrol, ndt.), qui a vendu ses de Vienne), 1ère tranche: environ 100 mil- IMMOFINANZ: Immeuble de bureaux au sultants, qui ne conseillent pas aux acheteurs
installations. Celle-ci ne touche que 4 à 7% lions de dollars; la 2e tranche du projet Wienerberg, de résilier les contrats, mais sont au contraire
«d’avantage au comptant» – c’est le terme de transaction n’a pu être effectuée en Stadtwerke Innsbruck: station d’épura- très bien payés uniquement pour les mainte-
technique qui désigne l’argent directement raison des modifications législatives pré- tion et canalisations, nir.
versé par l’investisseur au vendeur de l’infras- vues aux USA. Post AG: centres de tri postal, Un exemple: le Syndicat des eaux du Lac
tructure, et qui garantit à ce dernier un pré- D’autres accords de CBL ont été évoqués TIWAG: Centrales hydroélectriques du de Constance inclut 300 communes, il est
tendu avantage, puisqu’il peut apparemment par Sepp Rieder, adjoint au maire de Tyrol, responsable de tout le système d’approvi-
disposer librement de cet argent, tout en con- Vienne chargé des finances, le 23/4/03, IKB: Innsbrucker Kommunalbetriebe, éta- sionnement en eau potable du Bade-Wur-
tinuant à se servir de l’installation. Le reste qui n’a pas précisé les dates et volumes blissements communaux d’Innsbruck. temberg, puits artésiens, canalisations etc. La
est placé dans des banques, qui administrent des transactions prévues: Source: Les Verts, Vienne
ensuite pendant 30 ans ces grosses sommes Suite page 4
page 4 Horizons et débats No 23, 15 juin 2009
«On brade pour des milliards…» Détail intéressant à la marge: affichant au entend dire que la Poste allemande envisage Tirer les leçons?
suite de la page 3 31 décembre un chiffre d’affaires de 156,9 de reprendre la Poste autrichienne. Vente des biens publics – crise économique
milliards d’euros et un bénéfice de 982 mil- Martin Huber, l’ancien dirigeant de – chômage – et pour finir dictature et Ans-
banque américaine AIG, partenaire de cette lions8 la RZB caracole «en tête du Groupe l’ÖBB, a lui aussi toujours misé sur la pri- chluss: voilà ce qui a conduit l’Autriche à la
infrastructure, a fait la plus grosse banque- de banques Raiffeisen autrichien (RBG) et vatisation et le dépeçage de l’ÖBB, souhai- Seconde Guerre mondiale. Bien sûr, l’his-
route des USA, ce qui leur a coûté 180 mil- est le centre nerveux de la firme RZB» qui tant «économiser» entre 2005 et 2010 plus toire ne se répète jamais à l’identique. Mais
liards de dollars. Le Syndicat des eaux du passe pour un «acteur top niveau», tout spé- de 10 000 emplois. Cet ex-dirigeant, souvent on ne peut nier que des parallèles se font jour.
Lac de Constance a consulté de décembre cialement dans le processus de mondialisa- critiqué publiquement pour ses spéculations Ne voit-on pas aussi à l’heure actuelle, aux
2008 à mars 2009 auprès du cabinet d’avo- tion en Europe centrale et orientale. Et pour- hasardeuses12, réclame, lors de son départ, postes-clés de l’économie, de la politique et
cats Clifford Chance LLP5 ce qui leur a coûté tant Raiffeisen a touché une aide publique de de l’ÖBB des honoraires de 836 654,52 de l’armée, ceux qui enterrent l’indépendance
900 000 euros. A la même séance, il a été dé- 1,75 milliards d’euros.9 euros. de notre pays? Qui par soif de profit se sou-
cidé d’augmenter le prix de l’eau pour épon- mettent sans scrupule à des puissances étran-
ger les frais liés au changement de banque. gères, mettant ainsi en péril notre souverai-
neté, notre neutralité et la paix?
Les contrats et leurs consultants «Vente des biens publics – crise économique – chômage – et pour finir dictature et
Il est urgent de revenir à une République
Il est donc essentiel d’aller y voir d’un peu plus Anschluss: voilà ce qui a conduit l’Autriche à la Seconde Guerre mondiale. Bien autrichienne où les deux principes fondamen-
près chez ces consultants, estime Rügemer. Et sûr, l’histoire ne se répète jamais à l’identique. Mais on ne peut nier que des paral- taux étaient la Constitution et le respect de
pour cela il prend un exemple en Autriche, où lèles se font jour. Ne voit-on pas aussi à l’heure actuelle, aux postes-clés de l’écono- l’Etat de droit. Il faut désormais réparer, dès
le cabinet de consultants Heinrich und Mor- qu’on les a reconnues, les erreurs commises
tinger, dont le siège se trouve à Vienne, a joué mie, de la politique et de l’armée, ceux qui enterrent l’indépendance de notre pays?
pour quelque raison que ce soit. Il faut donc
un rôle essentiel dans les contrats CBL. Qui par soif de profit se soumettent sans scrupule à des puissances étrangères, met- faire entrer la démocratie directe pratiquée en
Ces deux avocats autrichiens en pleine as- tant ainsi en péril notre souveraineté, notre neutralité et la paix?» Suisse dans la Constitution de la République
cension ont été entre le milieu des années fédérale d’Autriche. Aucune autre forme de
90 et 2003 employés de la banque austra- démocratie ne peut protéger du pillage des
lienne Babcock & Brown comme consultants biens publics. Vivre libres suppose aussi de
en leasing transfrontalier pour l’Autriche et Il est clair que cette firme s’est détour- Perspectives protéger les richesses acquises avec l’argent
l’Allemagne. Ils étaient spécialistes des avan- née de l’esprit de la structure coopérative. des impôts et de les administrer pour les met-
tages fiscaux liés à ces transactions. Friedrich Wilhelm Raiffeisen se retournerait Rügemer dit clairement qu’il n’existe aucun tre au service du bien de tous les citoyens.) •
En 2005, l’administration financière amé- dans sa tombe s’il savait quelles affaires on avantage fiscal et qu’au regard de la loi et 1
ricaine a publié des écrits selon lesquels «les fait sous son nom. du droit ces contrats devraient être invali- Une des raisons de la prospérité économique du
Delaware tient à la fiscalité particulièrement favo-
CBL doivent être considérés comme des con- dés. Le conférencier donne en exemple l’Al- rable dont y bénéficient les holdings, si bien que
tournements abusifs de l’impôt et les avan- Fermetures d’entreprise et licenciements lemagne où 20 conseils municipaux, dont presque toutes les grosses firmes des USA y sont
tages fiscaux ne pouvaient être réclamés – retombées des contrats CBL ceux de Bochum, Wuppertal et Gelsenkir- domiciliées. L’«effet Delaware» a conduit envi-
même pour des transactions CBL réalisées Jetons un coup d’œil sur «Die Presse» du chen ont appelé à résilier complètement les ron 620 000 sociétés écrans à y installer leur siège,
antérieurement». Quelques lignes plus bas, 2 mai: l’ÖBB termine l’année 2008 avec une contrats. un grand nombre cachant de gros konzerns. Le
Delaware est considéré comme un paradis fiscal:
on lit que dans les contrats CBL «le risque perte nette de 965,9 millions d’euros. En Mais les banques posent, elles aussi, leurs non seulement la fiscalité y est extrêmement faible
d’un éventuel changement de la législation 2007, elle avait encore un excédent de 42,4 exigences. Elles prétendent n’avoir aucun mais il y est possible, comme autrefois au Liech-
fiscale américaine, y compris l’obligation de millions d’euros. Résultat: les tarifs subis- lien avec le problème fiscal. Les problèmes tenstein, d’y fonder anonymement des entreprises
rembourser au partenaire américain la tota- sent une nouvelle hausse de 4,9%. Et cela sont donc simplement déplacés, et en défi- (toutefois pas anonymes au Liechtenstein). Pour
lité de ce qu’il aurait perdu dans ce cas devait en dépit de l’énorme augmentation du trafic nitive c’est l’Etat, donc le contribuable, qui cela il n’est pas nécessaire de disposer d’un capi-
tal de départ, et le Conseil d’administration peut se
être mis à la charge des communes, au cas où marchandises et voyageurs. Le site oe24. at paie la note. composer d’une seule personne. Autres avantages:
cela n’était pas déjà prévu dans le contrat.»6 nous informe le 23 mars de la réponse de En Autriche, on envisage de plus en plus les séances du Conseil d’administration ne doivent
Mais cette clause n’avait été mentionnée ni l’ÖBB à ces «pertes»: on ferme l’atelier des souvent la résiliation des contrats CBL, pas obligatoirement se tenir au Delaware, ni être
par les banques ni par les consultants. bus. «De fait, malgré des résultats d’exploita- c’est le cas par exemple de l’EAG (Ener- portées à la connaissance du public. (Wikipedia)
2
Ces messieurs Heinrich et Mortinger, tion positifs une transaction financière qui a gie AG Oberösterreich, Société énergéti- Les contrats sont conclus s à New-York car dans cet
qui ont ouvert en 2003 leur propre cabinet mal tourné nous a mis dans le rouge. Il s’agit que de Haute-Autriche, ndt.), comme le Etat les contrats sont valables même s’il s’avère par
se sont eux aussi mis à couvert, car la crise d’un ‹leasing transfrontalier› concernant les rapporte le Wirtschaftsblatt (Journal éco- la suite qu’ils sont en contradiction avec le droit en
vigueur (ici celui des USA). (Wikipedia)
financière, nous dit Rügemer, a fait monter bus de la Poste, conclu par l’intermédiaire de nomique, ndt.) du 26 mars. «Aujourd’hui L’ingénieur diplômé Martin Margulies écrit lui
la demande en consultants. Des consultants la banque Lehman Brothers qui a fait faillite on ne conclurait plus de contrats de leasing aussi dans sa brochure d’octobre 2008 intitulée
de cette sorte ne veulent bien sûr pas avouer l’automne dernier. Nombre d’entreprises pu- transfrontalier», a dit Josef Pühringer, le «Transactions CBL. Infos et argumentaires»:
qu’ils ont fait une faute et préfèrent dire qu’il bliques ont essayé, au moyen de ces combi- gouverneur du Land (région), en apprenant «Une nouveauté […]: il existe un autre tribunal
faut remplir ses contrats. Les contrats CBL naisons jadis très appréciées, de tirer profit avec soulagement la décision du fournis- compétent. Pas en Autriche, mais à Londres. Ce
deuxième tribunal assure à l’investisseur une sé-
traînent autant que possible en longueur, car de niches fiscales américaines. Contrairement seur d’énergie. curité supplémentaire, car il n’existe pas d’accord
ils sont très juteux pour les consultants. aux 613 millions d’euros de CDO10, qui en Günther Platter, le gouverneur ÖVP (Parti entre l’Autriche et les USA garantissant que le con-
Si un investisseur acceptait la résiliation, il 2008 avaient coûté sans doute plusieurs cen- populaire, conservateurs, ndt.) du Tyrol s’ex- trat sera exécuté dans tous ses détails. Il n’est pas
se la ferait payer. Mais l’affaire n’est pas pour taines de millions à l’ÖBB, ces contrats sont prime à ce sujet le 22 mai sur tirol.orf.at: «Si précisé dans le détail quel tribunal est compétent et
autant terminée. Les banques impliquées de- sous la responsabilité du précédent proprié- on avait su alors ce qu’on sait aujourd’hui, dans quel cas. Pour achever de pervertir le tout, une
troisième instance de décision est prévue: un tribu-
mandent ce qu’elles doivent faire pour régler taire, la Poste.»11 on aurait agi autrement – et pas seulement nal d’arbitrage domicilié à New-York et qui juge en
le problème fiscal de l’investisseur, et là on Quand des entreprises ont été pillées et ne nous, mais aussi l’ÖBB ou le Verbund (nom conformité avec les règles de l’OMC.»
s’aperçoit que l’avantage fiscal ne joue qu’un dégagent plus aucun bénéfice pour les action- commercial de l’entreprise publique d’élec- 3
Au Tyrol, Markus Wilhelm a mis sur Internet des
rôle secondaire dans le crédit-bail transfron- naires, elles finissent par être vendues. De tricité autrichienne, ndt.). La TIWAG se de- extraits de contrats CBL conclus par la TIWAG.
talier. même que l’AUA (Austrian Airlines AG, com- mande en ce moment s’il serait raisonnable La TIWAG a intenté à Wilhelm un procès qui a
pagnie aérienne nationale autrichienne, ndt.), et possible de dénoncer ces contrats, cela va duré plus de quatre ans et coûté aux contribua-
N’y a-t-il aucune échappatoire? mise à genoux, a été cédée à la Lufthansa, on de soi.» bles un demi-million d’euros. Les honoraires des
détectives ont explosé et lorsque Wilhelm a exigé
Si l’on suit Rügemer, de tels contrats n’offrent de voir leurs rapports, ils sont restés introuvables.
aucune échappatoire. La ville de Vienne de- (Kronen-Zeitung du 2/5/09)
vait par exemple profiter d’un avantage fis-
Horizons et débats
4
Les agences de rating (ou notation) sont des entre-
cal aux USA, mais cette niche a été fermée, prises privées à but lucratif dont le métier est d’éva-
et les conséquences éventuelles sur l’investis- luer la solvabilité d’entreprises de toutes les bran-
Hebdomadaire favorisant la pensée indépendante, l’éthique et la responsabilité ches, des Etats et des collectivités qui leur sont
seur de cette fermeture sont à la charge de pour le respect et la promotion du droit international, subordonnées sous forme d’une combinaison de
la ville. Concrètement cela signifie qu’on doit du droit humanitaire et des droits humains lettres, comprise d’ordinaire entre AAA ou Aaa
faire des économies dans toutes les entrepri- (meilleure qualité) à D (insolvable). (Wikipedia)
ses concernées: licenciements, allongement Abonnez-vous à Horizons et débats – journal publié par une coopérative indépendante 5
Clifford Chance LLP est une association d’avo-
de la durée temps de travail, renforcement L’hebdomadaire Horizons et débats est édité par la coopérative Zeit-Fragen qui tient à son indépendance cats comptant plus de 7500 collaborateurs dans le
des contrôles pour les malades, suppression politique et financière. Tous les collaborateurs de la rédaction et de l’administration s’engagent
monde entier. Clifford Chance est présent dans 30
de congés ou au contraire congés forcés, chô- centres financiers et économiques de premier plan
bénévolement pendant leur temps libre. L’impression et la distribution sont financées uniquement par répartis dans 21 pays au total. Son chiffre d’affai-
mage partiel, non paiement ou paiement par- les abonnements et des dons. La coopérative publie aussi l’hebdomadaire Zeit-Fragen en allemand et le res mondial s’élève pour l’année 2007–2008 à
tiel des salaires ... mensuel Current Concerns en anglais. 1,86 milliards d’euros. Son siège se trouve à
Pendant que quelques politiques cherchent Londres. (Wikipedia)
des moyens d’éviter ces drames, nombre de Je commande un abonnement annuel au prix de 198.– frs / 108.– € 6
http://de.wikipedia.org/wiki/Cross-Border-
banques conservent le même cours. C’est Nouveau: Je commande un abonnement annuel au prix d’étudiants de 99.– frs / 54.– €
Leasing
ainsi qu’on lit sur le site7 de la Raiffeisen 7
www.rzb.at/eBusiness/rzb_tem-
Zentralbank Österreich AG (RZB, Banque Je commande un abonnement de 6 mois au prix de 105.– frs / 58.– € plate1/1023296711504-353930775592173986_
centrale Raiffeisen autrichienne SA, ndt.) Je commande un abonnement de 2 ans au prix de 295.– frs / 185.– € 1025215187128_1025215564808-1027805897216-
NA-NA-DE.html
l’invitation suivante: «Votre entreprise pos- Je commande à l’essai les six prochains numéros gratuitement. 8
Die Presse.com du 26/3/09. Bilan: Raiffeisen pro-
sède des centrales, des réseaux de trans- jette une augmentation de capital.
port d’électricité ou de télécommunications Veuillez nous envoyer _____ exemplaires gratuits d’Horizons et débats no _____ pour les
9
remettre à des personnes intéressées. «Wirtschaftsblatt» du 23/5/09. Christian Conrad,
(fixes ou mobiles), des avions, des éléments article sur les subventions de l’Etat: «C’est pour-
de chemins de fer, des infrastructures routiè- quoi on m’appelle aussi Lazare.»
res à péage, des biens immobiliers à usage Nom / Prénom: 10
Collaterallized Debt Obligation (CDO, obligation
professionnel, des installations de traitement adossée à des actifs) recouvre tous les instruments
Rue / No:
des eaux usées, y compris éventuellement des financiers appartenant au groupe des titres adossé à
systèmes d’adduction, des réseaux de distri- des actifs (Asset-backed Securities) et des produits
NPA / Localité: de crédit structurés (Wikipedia)
bution d’eau potable ou de tout-à-l’égout, des 11
www.oe24.at/wirtschaft/OeBB_schliesst_Postbus-
incinérateurs, des oléoducs ou gazoducs, des Téléphone: Werkstaette_in_Wien__0441196.ece
installations informatisées dont la valeur cu- 12
http://de.wikipedia.org/wiki/Martin_Huber_(Ma-
mulée s’élève à 150 millions au moins? Dans Date / Signature:
nager)
ce cas contactez nos experts pour discuter des
A retourner à: Horizons et débats, case postale 729, CH-8044 Zurich, Fax +41-44-350 65 51
possibilités de prendre un crédit-bail trans- Traduit par Michèle Mialane et révisé par Fausto
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frontalier.» Giudice, www.tlaxcala.es
No 23, 15 juin 2009 Horizons et Horizons
débats – La página en español
et débats page 5
En estos últimos meses, se ha revelado que las y mejoraría su calidad. Las escuelas exis- Fracaso de los nuevos métodos la centralización del sistema escolar en Suiza
medios financieros influyentes que operan en tentes y otras instituciones públicas podrán Esta crítica comenzó en los años ochenta con y una limitación progresiva de la soberanía
el mundo entero no se cortan un pelo a la venderse a empresas. Se trata de una realidad ataques contra la escuela que estaba, se decía, cantonal sobre la escuela.
hora de hacer negocio con las necesidades actual, no sólo en los EE.UU. y en otros paí- fijada en estructuras esclerotizadas y en una Un examen de algunos aspectos de las re-
fundamentales de los hombres y de arruinar ses anglosajones sino también en Alemania, pedagogía caracterizada por una enseñanza formas escolares en marcha nos revelará sus
economías nacionales enteras para satisfacer donde se están vendiendo establecimientos magistral e idéntica para todos los alumnos relaciones con la ideología neoliberal.
su codicia y su sed de poder. Frente a esta si- escolares y administraciones enteras a em- como antaño. Aunque hasta los años noventa
tuación, habría que reconsiderar bajo todos presas privadas. Algunos especialistas piden la OCDE haya atribuido siempre una buena Apertura al mercado
sus aspectos diferentes fenómenos económi- una reforma radical del sistema educativo que nota a la escuela suiza por estar enraizada de- Mencionemos en este sentido la creación de
cos y sociales de los últimos años que han implique una mayor autonomía de las escue- mocráticamente, por dar una oportunidad a unidades escolares autónomas. Esta estrate-
provocado malestar en un gran número de las. «Las escuelas deben, claro está, ser finan- todos los niños y porque la mayoría de ellos gia procede de los EE.UU. y del pensamiento
personas. La transparencia del análisis per- ciadas por el Estado, pero dirigidas por insti- alcanzaban un buen nivel, se pretendía refor- neoliberal de Milton Friedman. Con la auto-
mite una reflexión clara, indica perspecti- tuciones privadas.»2. marla de forma radical. Al principio se cues- nomización de lo que se llama la «reforma es-
vas de acción y hace posible la resistencia. Sin embargo, ¿tiene esto algo que ver con tionaron los métodos de enseñanza, que fue- colar basada en la eficacia», las escuelas han
A modo de ejemplo, examinaremos de cerca nuestro sistema escolar suizo? Sin lugar a ron modificados. Los maestros tenían que de ser liberadas de la sujeción estatal, mien-
los cambios que se han producido en el ám- dudas, aunque durante mucho tiempo no nos abandonar una enseñanza indiferenciada que tras que la economía y la industria educativa
bito de la escuela. hayamos percatado de esta tendencia. había superado muchas pruebas y empezar a toman las misiones del Estado.4 La escuela
«individualizarla» (programas de trabajo se- cuenta con competencias ampliadas y se orga-
«Los objetivos del Estado se alcanzan El pensamiento neoliberal impregna manales, trabajo individual, talleres, etc.). Sin niza en un marco determinado por el Estado,
mejor mediante un mercado educativo com- todos los ámbitos de la sociedad embargo, no existe ninguna prueba científica recibe un presupuesto global y debe orientar
petitivo que mediante un monopolio estatal. Hace ya más de veinte años que el paisaje es- que demuestre las ventajas de los métodos sus actividades consecuentemente. Así se es-
[…]. Como en otros ámbitos económicos, colar suizo se viene modificando. Una razón individualizados. Al contrario: los resultados tablece una correspondencia con las empre-
dicho mercado libre y competitivo aumen- esencial para este cambio, desgraciadamente de los alumnos medios y malos son peores sas privadas. Las escuelas deben ser, como el
tará la calidad y reducirá los costes.»1. ignorada en nuestro país, es la teoría neolibe- con estos métodos.3 resto de empresas, liberadas al máximo de las
Esta cita de Milton Friedman, uno de los ral de la Escuela de Chicago de Milton Fried- regulaciones y las leyes.
representantes más conocidos del neolibe- man. En el mundo entero, aun si los procedi- Desmantelamiento de
ralismo, que se ha convertido hoy en día en mientos cambian, la gente tiene que adaptarse las estructuras democráticas Unas exigencias mínimas son suficientes
el fundamento del orden económico en la al pensamiento neoliberal. Y este se basa en Debido a este empeoramiento en los alum- El Estado se contenta con fijar un marco legal
mayoría de los países industriales, señala principios económicos que constituyen el fun- nos, en nuestro país, muchos maestros no han y unas reglas de juego. Friedman considera
hacia dónde debería ir la escuela. Para Fried- damento de todos los ámbitos de la sociedad, querido modificar su pedagogía contrastada. que el Estado debería limitarse a fijar unas
man un sistema escolar privado competitivo no sólo de los de la economía de mercado, Entonces, se modificaron las estructuras y se exigencias mínimas, tal y como sucede en el
mejoraría la calidad de la escuela y permiti- sino también de los que hasta ahora eran re- «adaptaron a las necesidades actuales». Lo control de las normas mínimas en materia de
ría una reducción de los costes. Para aumen- gulados por los Estados y colectivos, como que se había constituido de manera democrá- higiene en los restaurantes.5 Por eso, aquí ya
tar la eficacia, propone que se someta a la es- el sistema escolar, los transportes, la gestión tica fue desmantelado y suprimido, como las no se juzga a las escuelas más que en su con-
cuela al mismo mecanismo de control al que del agua y la electricidad. Los partidarios de comisiones escolares de distritos en el can- junto y no hay interés respecto al trabajo de
él mismo ha sometido a la economía. Fried- la Escuela de Chicago, ya en el tiempo de la tón de Zurich o la inspección en el cantón de los maestros. Lo único que cuenta es la efica-
man argumenta a favor de la privatización de dictadura de Pinochet en Chile y otros países Argovie. La inspección escolar se reorganizó cia de las diferentes «empresas escolares» en
las escuelas públicas para que la competencia de América del Sur, realizaron experimentos jerárquicamente. En todo el país, las leyes es- su conjunto, constituidas por un logo propio,
de estas no recaiga en el Estado y se convier- para saber qué resultaría de la penetración colares relativas a la enseñanza primaria fue- una imagen de marca y maestros que trabajan
tan de este modo en escuelas autónomas. En del pensamiento neoliberal en todos los ám- ron revisadas de tal modo que los cambios todos en la misma sintonía.
el sector educativo, son las empresas centra- bitos de la sociedad. Las consecuencias para planificados no pudieran ya ser anulados por Las escuelas privadas del cantón de Zu-
das en el beneficio las que ofrecen las pres- la población fueron catastróficas, con la con- los ciudadanos. Así, vemos cómo la pobla- rich ya no son controladas como antes por
taciones de servicios. En los EE.UU., hoy en siguiente pobreza y polarización creciente de ción pierde en este momento su influencia di- representantes elegidos por el pueblo, en-
día, centenares de miles de niños van a es- la sociedad. recta sobre las escuelas. cargados de vigilar si estos ofrecían una en-
cuelas dirigidas por empresas como Edison. Del mismo modo, en nuestro país, la desre- Los cambios impuestos desde arriba, uni- señanza equiparable a la de las escuelas pú-
El Estado no conserva más que la misión de gulación, la liberalización y las privatizacio- dos a la evolución demográfica, han condu- blicas. Cada dos años, un funcionario del
garantizar unas normas mínimas. nes han progresado ya mucho. Pensemos cido a una heterogeneidad creciente en las Departamento de la Instrucción Pública con-
solamente en las telecomunicaciones, la ges- clases que provocado que la individualiza- trola si se respetan ciertas normas relativas a
Educación y autoridades tión de la electricidad y el sistema sanitario. ción sea casi inevitable: cada niño trabaja a la formación de los maestros, a los locales, a
privadas responsables Y se prevén otras etapas más. La economiza- su ritmo y cada vez más como él mismo en- la utilización de la lengua de enseñanza, etc.
Friedman propone «cheques-educación» que ción no retrocede ante la educación, sino que tiende. Ahora, en los centros de formación de La calidad de la enseñanza y de la manera de
permitan a los padres escoger las escuelas avanza a zancadas sin que el motivo de los profesores, se enseñan casi exclusivamente
que consideren mejores para sus hijos, lo que cambios en la enseñanza salte a la vista de los métodos individualizados. Por ende, con
estimularía la competencia entre las escue- ciudadanas y ciudadanos. el plan HarmoS vivimos una tendencia hacia Continuación página 6
Le péage perçu pour les camions ouvre la Remplacez maintenant tout simplement le le marché à la Via Solutions Südwest GmbH indications, ce sont seulement 110 millions
voie à un nouveau modèle de profits qui va terme de garage, par celui de voie autorou- & Co. KG. La concession prévoit, pour une d’euros qu’ils investiront de leur propre ar-
à l’encontre de l’environnement: Il y a bon tière et le terme de loyer par celui de péage période de trente ans, l’extension de l’auto- gent et leurs prêts dans l’extension de l’auto-
nombre d’entreprises et de groupes multi- pour camion... route A 5 à six voies autoroutières pour le route A 5.» (Source: Baden-Online)
nationaux qui veulent gagner des milliards Quelques questions concernant la privati- tronçon entre Baden-Baden et Offenburg, Lors de l’élaboration des contrats dont re-
moyennant des autoroutes privatisées grâce sation des autoroutes: ainsi que la gérance et l’entretien de l’A 5 lève la privatisation qui a été évaluée de ma-
au péage perçu. Il y a six projets (pour le mo- • Pour quelle raison l’Etat peut-il «offrir» des entre Malsch et Offenburg. nière très critique par la Cour des comptes
ment!) qui sont prévus. Un premier objet a autoroutes que nous tous avons payées? La privatisation partielle de devoirs pu- fédérale allemande, les fonctionnaires du mi-
été commencé au mois de mai au Rhin Su- • Croyez-vous qu’à l’avenir, les transports blics implique en même temps que les con- nistère des Transports ont eu «de l’aide pro-
périeur. Tandis que la privatisation des che- des marchandises et des personnes soient tribuables paient à long terme non seulement fessionnelle». Comme le gouvernement fé-
mins de fer est un sujet discuté dans toute transférés aux chemins de fer alors qu’un les frais de la construction et les taux d’in- déral a dû l’avouer en 2006, des lobbyistes
la République fédérale, la privatisation des grand nombre de voyageurs et de mar- térêt, mais par le biais du péage obligatoire de l’industrie de construction «ont aidé» les
autoroutes commencée se poursuit sans chandises qui voyagent sur l’autoroute pour les camions, ils doivent payer les pro- fonctionnaires à résoudre des «questions spé-
grands débats encore en public. rapportent beaucoup de profit? fits de l’entreprise privée. On n’a pas tiré ciales» par rapport au PPP [Partenariat pu-
• Avez-vous jamais comparé la qualité des la leçon des fautes (privatisation / dérégula- blic-privé]. Des lobbyistes externes de l’in-
La privatisation d’une autoroute n’est rentrable autoroutes nationales suisses à la qualité tion) provoquées par la crise financière et dustrie de construction dans les ministères et
pour les entrepreneurs que dans le cas où le douteuse des autoroutes italiennes pri- économique. Ce sont comme toujours les des lobbyistes industriels camouflés en repré-
plus grand nombre de voitures particulières et vées? contribuables qui portent les risques finan- sentants du peuple... Ainsi, l’Etat devient la
de camions prennent l’autoroute. Un transfert • Pourquoi les responsables n’ont-ils pas ciers. «Selon les reportages publiés par les proie des intérêts privés orienté vers le profit
aux chemins de fer n’est pas l’intention des tiré une leçon de la crise financière et éco- médias, 400 millions d’euros sont financés et l’environnement en souffre.
gérants privés. Par cette privatisation, on ne nomique (privatisation / dérégulation) et par des prêts bancaires. En conséquence 200 Ce modèle PPP vaut seulement la peine
parvient ni à la durabilité, ni à la protection des faillites causées par le «Cross Border millions viennent de la Banque européenne pour les gérants si un maximum de trafic, de-
des ressources ou du climat. Leasing»(crédit-bail transfrontalier)? d’investissement (BEI, Luxembourg). Les mandant beaucoup d’énergie et nuisant au
Imaginez que l’Etat, c’est-à-dire nous tous, • Qui est-ce qui connaît, en détail, le con- membres de l’UE sont les propriétaires de climat, passe par les autoroutes privées, c’est
possédions deux garages. Ces deux garages tenu exact des contrats de privatisation? la BEI. Les autres 200 millions d’euros sont ce que dit aussi la Cour des comptes fédérale
seraient construits, entretenus et réparés C’est précisément ce manque de connais- fournis, selon Vinci, par un consortium ban- allemande. A notre époque de réserves éner-
moyennant les impôts et les taxes que nous sance qui a occasionné des faillites aux caire dont font partie les banques espagno- gétiques en baisse et de changement du cli-
aurions payés et leur location rapporterait «Cross Border Leasing». les Banco Bilbao Vizcaya Argentaria et San- mat, l’évitement et la délocalisation du trafic
des revenus rentables. Alors, un entrepreneur En mai dernier a eu lieu la transmission offi- tander, la banque belge KBC et la banque ne seront, à cause de ces lobbys, malheureu-
privé propose de bâtir un garage supplémen- cielle de la concession pour le modèle des en- néerlandaise NIBC. Il s’agit de ‹prêts ban- sement plus un thème d’actualité! •
taire et de réparer ces trois garages pendant trepreneurs de l’autoroute A 5 entre Malsch et caires› qui, d’après Vinci, «ne présupposent
les 30 ans à venir. Cependant, il demande (et Offenburg. aucun recours aux sociétaires». Cela veut Source: http://vorort.bund.net/suedlicher-oberrhein/
obtient!) le loyer non seulement pour ce nou- En février, la présidence du district de dire que Via Solutions Südwest ne doit pas autobahn-privatisierung-kosten.html
veau garage, mais pour tous les trois... Karlsruhe au Bade-Wurtemberg avait accordé se porter garant pour ces prêts. D’après leurs (Traduction Horizons et débats)
page 6 Horizons et Horizons
débats – La página en español
et débats No 23, 15 juin 2009
«Control sobre la …»
Continuación de la página 5