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COURS D’APICULTURE
I-APICULTURE
L’apiculture dit-on c’est l’art d’élever les abeilles dans le but de retirer de cette
industrie le maximum de revenus avec le minimum de dépenses. C’est aussi un travail
passionnant et attrayant, qui peut développer chez l’apiculteur un esprit d’ordre et de
discipline.
1.2-Historicité
Les animaux, qui se distinguent des végétaux parce qu’ils sont doués de mouvement, se
partagent en deux grandes catégories : les vertèbres et les invertébrés.
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Les vertèbres, caractérisées par une colonne vertébrale, comprennent : les poissons, les
batraciens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Ils ne nous intéressent pas ici. Les
invertébrés, qui n’ont pas de colonne vertébrale, comprennent plusieurs embranchements :
les protozoaires (les infusoires), les spongiaires (les ´éponges), les cœlentérés (les méduses,
les coraux), les échinodermes (les étoiles de mer), les vers (les sangsues, les lombrics), les
vermidiens, les mollusques (les huıtres, les limaces, les pieuvres), les arthropodes et enfin les
chordés qui de par leur corde dorsale, établissent la transition entre les invertébrés et les
vertèbres. Ce sont les arthropodes qui nous intéressent.
Les arthropodes du grec : arthron articulation, et ports, podos : pied sont aussi appelés
articulés. Leur corps présente trois régions distinctes : la tête, le thorax et l’abdomen. Ils
sont munis d’appendices. On divise les arthropodes en plusieurs classes : les crustacés (les
homards),les arachnides (les araignées), les myriapodes (les scolopendres), les insectes ou
hexapodes.
Les insectes du latin : in : dans, secare : couper, ou hexapodes du grec : hex : six, et ports,
podos : pied, se caractérisent par leurs membres qui sont toujours au nombre de six. Les
insectes ont une respiration aérienne.
Tous les membres de la super-famille apoidea sont des abeilles au sens large et ont en
commun qu’ils se nourrissent exclusivement de nectar et pollen. Cette super-famille
représente l’immense majorité des insectes pollinisateurs. Parmi ces espèces la plupart de
celles-ci sont solitaires
La famille des Apidae comprend les espèces sociales. C’est à cette famille qu’appartiennent
l’abeille domestique, les bourdons (Bombus ssp.) et le genre Melipona. Les
mélipones sont originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, où elles sont élevées
par les Indiens. Le bourdon est un insecte adapté aux climats froids et se retrouve en
Amérique du nord, ainsi qu’en Europe.
Les abeilles du genre apis sont caractérisées par un comportement hautement social et
comprend sept espèces, réparties en quatre groupes : dorsata, florea, cerana et mellifera.
Les familles que forment les abeilles s’appellent colonies. Chaque colonie comprend trois
sortes d’individus
Une seule femelle, complétement développée et capable de pondre assez d’œufs pour
assurer le maintien et l’accroissement de la colonie. C’est la mère, appelée
communément reine
Les ouvrières ou femelles atrophiées, incomplètement développées qui assurent le
maintien de la colonie;
Des mâles, qui n’apparaissent normalement que pendant la saison des essaims et
disparaissent des que cessent les apports du miel. Leur nombre varie de quelques
centaines à quelques milliers
NB: Une colonie d’abeille peut constituer environ de 50 000 individus dont une reine et
plusieurs milliers d’ouvrières et de mâles (faux bourdons
Toutes les larves seront nourries au minimum trois jours et demi à la gelé royale. Ensuite, les
larves d’ouvrières sont alimentées de pollen et miel. Les larves de reines sont nourries de
gelée royale jusqu’à la fin de la période larvaire, environ au dixième jour.
Les trois castes d’abeilles traversent quatre stades de développement : œuf, larve, pupe et
imago (insecte parfait). La durée de développement varie en fonction de la caste: 16 jours
pour la reine, 21 pour l’ouvrière et 24 chez le faux-bourdon.
2.1.1- Reine
La reine dispose de deux ovaires, composés chacun de 160 tubes ovariens qui vont lui fournir
les œufs nécessaires tout au long de sa vie. Les spermatozoïdes du mâle sont conservés
pendant plusieurs années dans la spermathèque. La reine est la seule femelle féconde de la
colonie. Son appareil reproducteur est bien développé. Elle sécrète des phéromones qui
inhibent le développement de l’appareil reproducteur des ouvrières. Elle se différencie:
La Reine doit pondre à partir de 7 à 19 jours après sa naissance. Toutefois, Quelques Reines
prennent jusqu’à 30 jours avant de pondre.
• N.B: Une Reine qui ne pond pas avant 20 jours doit être débarrassée de la ruche.
Généralement, il n’y a qu’une reine dans une colonie. Il arrive des cas ou on peut voir deux
reines dans une colonie.
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• Quand deux reines se rencontrent, elles se précipitent l’une sur l’autre. La plus forte,
ou la plus habile, transperce la plus faible d’un coup d’aiguillon dans l’abdomen. La
mort en est la conséquence. Parfois, les deux reines se transpercent mutuellement,
comme il arrive à deux duellistes, et se tuent. Cette antipathie existe entre toutes les
reines, qu’elles soient fécondées, vierges ou même encore enfermées dans leur cellule
La durée de la vie d’une reine est de quatre à cinq ans. Comme la poule, c’est au cours de la
deuxième année qu’elle pond le plus
2.1.2- Ouvrière
Les ouvrières sont des femelles dont l’appareil reproducteur est atrophié. Elles sont
spécialisées dans les tâches de butinage, nettoyage, nourrices, récolte de pollen, etc.
Femelle incomplète. Leur nombre varie selon les saisons de vingt mille à quatre-vingt mille
individus. Elles participent toutes à tour de rôle, selon leur âge, aux tâches indispensables au
bon fonctionnement de la colonie
Rôles:
Ménage: 5 à 6 jours, elles nettoient les cellules avec une attention extrême.
Ventileuses: En été, au-delà de 35°C, les abeilles agitent leurs ailes à l’entrée de la
ruche et font refluer l’air chaud vers l’extérieur
Butineuses : elles prélèvent: eau, nectar, pollen, propolis pour nourrir et entretenir la
colonie.
butineuses
Ventileuses: En été, au-delà de 35°C, les abeilles agitent leurs ailes à l’entrée de la
ruche et font refluer l’air chaud vers l’extérieur
Butineuses : elles prélèvent: eau, nectar, pollen, propolis pour nourrir et entretenir la
colonie.
En raison de leur activité incessante, les ouvrières vivent deux à trois mois au
maximum, souvent trois à quatre semaines seulement. Sachant que l’abeille pèse
environ un dixième de gramme. Elle peut rapporter la moitié de son, poids, soit 0 gr.
05; mais souvent elle ne rapporte que 0 gr. 02 par voyage. Pour un apport de 1
kilogramme de miel, il faut donc que l’abeille fasse 50.000 voyages ou que 50.000
abeilles fassent un voyage. L’abeille peut faire par jour une vingtaine de voyages de 1
km. Aller et retour pour rapporter 0 gr. 40 de miel. La récolte de 1 kg de miel
représente donc plus de 40.000 kilomètres, soit plus que le tour du monde.
Les mâles sont généralement appelés faux bourdons, les extrémités de leur corps sont plus
velues. Les pattes sont d´dépourvues d’appareil pour la récolte du pollen. Ils n’ont point
d’aiguillon. Les faux bourdons ne vivent que quelques mois. Il ne sait réaliser aucune tâche
de la colonie.
Le faux-bourdon est adapté pour maximiser son taux de reproduction. Son unique fonction
est de féconder la reine. S’il ne dispose pas de corbeille à pollen, le mâle possède des
antennes et des yeux plus développés, qui vont lui servir à repérer la reine à féconder. Le
faux-bourdon est issu d’un œuf non fécondé 24 jours après la ponte. Sa seule fonction
apparente consiste à féconder les jeunes reines.
Le faux-bourdon possède une paire de testicule. A sa naissance, les spermatozoïdes sont déjà
développés dans les testicules. Ils se déplacent ensuite en dix jours environ dans le canal
déférent où ils sont conservés. Les faux-bourdons ne sont donc fécond que dix jours après sa
naissance. Des glandes à mucus se déversent dans le canal déférent, où se mélangent
spermatozoïdes et mucus, ensuite envoyés dans le canal éjaculateur et l’endophallus
La tête est en quelque sorte le centre nerveux et sensitif de l’abeille. On y retrouve les
organes des sens (antennes, ocelles, yeux composés) et les pièces buccales. La tête renferme :
le cerveau de l’abeille, très développé, dû au haut niveau de socialisation de l’abeille. Les
glandes hypopharyngiennes, labiales et mandibulaires sont également situées dans la tête de
l’abeille.
Le thorax est composé de trois segments soudés : le pro-, méso- et métathorax. Il porte les
éléments locomoteurs de l’abeille : trois paires de pattes et deux paires d’ailes
membraneuses. Le thorax contient de puissants muscles alaires.
3.1. L’EXOSQUELETTE
L’exosquelette est caractéristique des êtres vivants appartenant à l’ordre des Arthropodes.
Cela signifie qu’ils sont dotés d’un squelette externe qui protège leurs organes. Afin de
permettre leur mobilité, les membres des arthropodes sont dotés d’articulations souples.
L’exosquelette est divisé en segment, qui peuvent être soudés ou non. Chez l’abeille, les
segments sont facilement observables sur son abdomen, tandis que les trois segments du
thorax sont soudés. La croissance, en présence d’un exosquelette, nécessite de temps à autre
une mue, afin de réadapter le squelette à l’organisme en développement. Les muscles
prennent leur assise sur la face interne de l’exosquelette.
La cuticule forme une couche flexible et hydrophobe, une carapace qui protège le corps de
l’abeille du dessèchement, des influences mécaniques et chimiques, ainsi qu’une protège face
aux agents pathogènes.
L’exosquelette est couvert par une toison dense. Les poils de l’abeille sont de forme et
grandeur différentes. Les ramifications de ces poils donnent à l’abeille un aspect duveteux,
qui se perd avec l’âge ou en cas de maladie. Surtout, la toison de l’abeille sert à la récolte du
pollen. Les poils sensoriels sont plutôt situés sur la tête et les pattes.
• Les mandibules, puissantes, ont de multiples fonctions, telles que la préhension de matières
solides, le travail de la cire, la récolte et le travail de la propolis et la défense contre les
ennemis de moindre taille.
Les maxilles, palpes labiaux et la langue (ou glosse). Ils forment un ensemble mobile et
extensible, replié sous la tête au repos et étendus lorsque l’abeille prélève un liquide. Cet
ensemble s’appelle la trompe. Les maxilles, soudés l’un à l’autre, constituent une sorte de
gouttière dans laquelle est glissée la langue qui peut être étirée pour aspirer de la nourriture.
La pilosité de la langue et son extrémité en forme de cuillère (cuilleron) permettent de
recueillir de petits volumes de liquide qui monte par capillarité jusqu’à la gouttière linguale
fermant le voile du palais pendant la succion. Si l’abeille ouvre sa gouttière linguale, elle
peut offrir à ses compagnes le contenu de son jabot. La longueur de la trompe permet de
différencier les races d’abeilles.
L’article terminal porte deux griffes entre lesquelles se trouve un coussinet. Celui-ci sert à
l’adhésion sur surfaces lisses, tandis que les griffes aident à s’accrocher aux surfaces
rugueuses. Le coussinet transmet aussi des phéromones, indiquant par cela le chemin
d’entrée de la ruche.
Le tibia de la patte antérieure est muni à sa pointe d’un éperon, alors que la partie supérieure
du métatarse comprend une cavité entourée d’un peigne composé de poils qui sert à nettoyer
les antennes. Cette structure est appelée le peigne antennaire.
L’ouvrière utilise aussi ses pattes à la construction des rayons. Les glandes cirières situées en
dessous de l’abdomen sécrètent des plaquettes de cire qui sont embrochées par la broche du
talon postérieur des pattes postérieures des abeilles. Elles sont ensuite enlevées par les pattes
antérieures et travaillées avec les mandibules.
Les pattes postérieures de l’abeille sont adaptées à la récolte du pollen. Celles-ci sont munies
d’une brosse (râteau) et d’une corbeille à pollen.
Les pattes postérieures jouent donc un rôle très important dans la récolte du pollen. Lors
d’une séance de butinage, le corps de l’abeille se recouvre du pollen des fleurs visitées. Avec
les brosses des talons de pattes antérieures et médianes, humectées préalablement, l’abeille
récolte les grains de pollen attachés à sa toison. Ensuite, elle peigne ses pattes antérieures et
médianes entre les pattes postérieures, tenues en parallèle. De cette manière, le pollen est
amalgamé sur la corbeille à pollen des pattes postérieures.
Les ailes ont comme principale fonction la locomotion aérienne de l’abeille. Elles servent
aussi à l’aération de la ruche et à la dissémination de phéromones, d’alarme ou de
reconnaissance. Les aptitudes de vol de l’abeille sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Nombre d’ailes 4
Vitesse moyenne 20-30 km/h
Vitesse de pointe 60 km/h
Consommation moyenne 2-24 mg sucre/heure 9 mg glycogène/minute
Les ailes antérieures et postérieures sont reliées par 20 crochets fins situés au bord de l’aile
postérieure. Elles sont actionnées par des muscles alaires verticaux et longitudinaux
• Deux soies barbelées qui constituent le dard et qui coulissent à l’intérieur d’une pièce de
chitine renflée, le gorgeret ;
• Des glandes à venin. La glande acide alimente le réservoir à venin, partie renflée du
gorgeret et la glande alcaline qui facilite la lubrification de l’aiguillon ;
• Des pièces chitineuses et des muscles qui permettent la sortie de l’aiguillon et l’injection du
venin.
La quantité et qualité du venin est la plus élevée (0,3 mg) lorsque l’ouvrière est âgée de 15
jours, période où celle-ci occupe la fonction de gardienne. Lorsque l’abeille pique dans une
peau élastique, les crochets restent plantés et l’abeille se fait arracher tout l’appareil
vulnérant. Par contre, contre d’autres insectes, l’abeille pique entre les segments, mais les
crochets ne restent pas accrochés et l’abeille ne perd pas son dard. Le dard de la reine est
muni de seulement quatre crochets contre dix pour l’ouvrière. De plus, le sac à venin se
résorbe au cours de la première année.
L’intestin moyen est séparé de l’intestin antérieur par le proventricule. L’intestin moyen est
composé par le ventricule, estomac de l’abeille. Le ventricule est le siège de la digestion. Les
sucs digestifs y sont déversés. Les éléments nutritifs sont absorbés dans l’intestin moyen et
transférés dans l’hémolymphe, d’où ils seront transportés vers les différents organes.
L’intestin moyen héberge aussi grand nombre de bactéries et champignons qui jouent un rôle
important dans la décomposition de la nourriture, notamment dans la digestion du pollen, qui
contient de la sporopellénine et de l’exine, substance proche de la lignine, située sur
l’enveloppe externe du grain de pollen.
Le pylore sépare l’intestin moyen de l’intestin postérieur. A son niveau se retrouvent une
centaine de filaments qui baignent dans l’hémolymphe, les tubes de Malpighi. Ils assurent la
fonction de reins en débarrassant l’hémolymphe des déchets métaboliques, principalement
l’acide urique.
L’intestin postérieur est divisé en duodénum et rectum. Alors que quelques processus
digestifs ont encore lieu dans le duodénum, le rectum sert principalement de stockage des
excréments de l’abeille. La catalase, enzyme produite par les glandes rectales, stoppe la
décomposition des défécations dans le rectum. Cela permet aux abeilles d’hiver de rester de
longues périodes sans déféquer.
Des glandes annexes au système digestif ont diverses fonctions autres que la digestion des
aliments :
L’abeille adulte se nourrit principalement de miel et de nectar, que lui servent d’énergie.
Cependant, le pollen reste une source de protéines indispensable à l’abeille adulte, qui le
consomme surtout durant les premiers jours de sa vie pour terminer son développement. Les
nourrices utilisent aussi de grandes quantités de pollen pour produire la gelée royale et
nourrir les larves.
Le pollen est l’unique source protéique de la colonie. L’essentiel des protéines est consommé
pendant le développement depuis la larve jusqu’à l’insecte adulte. Du pollen en quantité et en
qualité est indispensable pour un couvain sain et une colonie forte. Le miel est la principale
source d’énergie de la colonie d’abeilles.
Les larves, par contre, reçoivent une alimentation mixte, pollen, miel et gelée royale. Les
larves de différentes castes recevront une quantité différente de pollen et de gelée royale. La
larve d’une future ouvrière recevra moins de gelée royale qu’une future reine.
La reine peut s’alimenter de miel mais la plupart du temps, elle est nourrie par les courtisanes
d’un mélange de miel et de gelée royale. La reine sera alimentée en fonction de son activité
de ponte.
Les éléments nutritifs qui ne sont pas utilisés sont mis en réserve dans le tissu adipeux,
généralement situé juste en dessous de la cuticule. Le tissu adipeux est particulièrement
développé chez les abeilles d’hiver.
L’eau est importante dans l’alimentation de l’abeille. L’abeille utilise l’eau pour humecter le
miel et facilite son ingestion. L’eau est également utilisée dans la fabrication de la gelée
royale. L’abeille utilise aussi l’eau pour la thermorégulation de la colonie. L’évaporation de
l’eau permet de rafraîchir la température de la colonie.
V- LE SYSTÈME NERVEUX
L’abeille possède un système nerveux développé et complexe. La transmission nerveuse est
semblable à celle de l’homme. Comme beaucoup d’insecticides ont un effet neurotoxique,
basé sur la perturbation de la transmission nerveuse, ils sont tout aussi toxiques pour
l’homme et les mammifères.
• Un système nerveux central, le cerveau et la chaîne nerveuse centrale, qui commande les
mouvements et gère les relations entre l’abeille et son environnement.
• La chaîne nerveuse ventrale comporte deux ganglions dans le thorax et cinq dans
l’abdomen. Le premier ganglion du thorax anime la première paire de pattes, tandis que le
deuxième anime les deux paires d’ailes, les deux dernières paires de pattes et les muscles du
thorax. Les ganglions de l’abdomen contrôlent les mouvements de l’abdomen.
Le cerveau est formé de l’association des ganglions céphaliques. Il est aussi divisé en trois
parties :
• Le tritocérébron contrôle le labre (lèvre supérieure qui protège les pièces buccales) et les
nerfs responsables de l’activité des glandes.
Les quatre derniers segments abdominaux portent un repli sur la face ventrale. Ce repli
chitineux comporte deux fines plaques ovales transparentes, les plaques cirières ou miroirs à
cire. Chaque plaque est surmontée d’une couche de cellules graisseuses sécrétrices. La cire
sécrétée passe à travers les plaques cirières et se condense à l’extérieur du corps sous la
forme de petites écailles transparentes d’environ 0,8 mg. Lorsqu’une écaille se détache, elle
est interceptée par les brosses de la troisième paire de pattes. L’abeille l’apporte aux
mandibules pour être mélangée à des sécrétions salivaires et mandibulaires et finalement
coller et travailler l’écaille à d’autres plaquettes de cire.
Lorsqu’un essaim emménage, il faut environ 1200 g de cire s’il construit toutes ses nouvelles
cellules. Cela correspond à environ 7,5 kg de miel. A partir de ces 1200 g de cire, les abeilles
bâtissent environ 100 000 cellules, correspondant à la taille moyenne d’un nid.
Les antennes sont équipées de structures sensorielles qui permettent les différentes fonctions
énumérées ci-dessus:
Les sensilles trichoïdes seraient sensibles aux vibrations et pourraient avoir un rôle
olfactif et gustatif.
Les sensilles basiconiques, au nombre d’une centaine par antenne d’ouvrière,
interviennent également dans la détection des odeurs.
Les sensilles en ampoule (± 100) détectent le dioxyde de carbone. L’abeille est
capable de mesurer des variations de dioxyde de carbone de 0,5%. La mesure du
dioxyde de carbone est nécessaire dans l’espace confiné de la colonie.
Les sensilles cœlomiques sont sensibles à l’humidité et à la température. L’abeille
capte des variations de 5% d’humidité relative et de 0,5°C de température. Cette
haute sensibilité permet aux abeilles de bien réguler les conditions climatiques à
l’intérieur de la colonie.
Les sensilles campaniformes enregistrent les vibrations.
L’organe olfactif est représenté par les antennes. La paire d’antennes, fort mobiles, permet à
l’abeille de suivre une odeur par mesure du gradient entre les antennes. Les sensilles jouant
un rôle dans l’olfaction, appelées plaques poreuses, ont une paroi perforée permettant le
passage des molécules odorantes. A l’intérieur, se trouve une substance aqueuse, le liquide
sensillaire. Une ouvrière dispose d’environ 3000 plaques poreuses par antenne, le mâle
15000 et la reine 1500.
Entre les plaques poreuses, il y a des sensilles qui permettent de se rapprocher de l’odeur par
tâtonnement. Quand l’abeille se pose sur une fleur, elle tâtonne les étamines et les glandes à
nectar avec ses antennes et perçoit en même temps l’odeur de la fleur.
Le sens gustatif est donné par des cellules situées sur les antennes, les pièces buccales et les
tarses. L’abeille est capable, comme nous, de distinguer les fondamentaux sucré, salé, acide,
amer mais ses réponses varient grandement en fonction de l’âge de l’abeille, de son état de
nutrition et de son état physiologique.
Avec ses antennes, l’abeille reconnaît une source de nectar et ses organes buccaux lui
permettent d’en déterminer la qualité.
L’abeille est pourvue de deux yeux composés, situés de chaque côté de la tête, et de trois
ocelles, disposées en triangle sur le sommet de la tête. Le système visuel de l’abeille est bien
adapté à son mode de déplacement et d’alimentation.
Les yeux composés sont formés de 4000 à 6000 ommatidies ou yeux simples, formés d’une
lentille, d’un cristallin et d’une rétine de huit cellules photosensibles rattachées au nerf
optique. Les yeux composés des mâles sont beaucoup plus développés (8000 ommatidies)
que ceux des ouvrières. Ceci permet au mâle de repérer rapidement une reine en vol. Certains
groupes d’ommatidies détectent la lumière polarisée. Cela permet à l’abeille de localiser le
soleil même par temps couvert.
La vision de l’abeille est adaptée au vol rapide : champ de vision proche de 360° et
discernement de plus de 200 images à la seconde. Cependant, le pouvoir de résolution de la
vision de l’abeille est très faible : 25 000 points/cm² contre 450 000 pour l’homme.
Les ocelles sont des yeux simples, avec un pouvoir de résolution faible. Ils permettent non
pas de discerner des objets, mais bien de capter les variations de lumière. La longueur des
jours est mesurée au niveau des ocelles de par la variation d’intensité de la lumière.
L’abeille surpasse les mammifères par le sens auditif. En effet, son sens auditif lui permet de
capter les vibrations aussi bien de corps solides que des vibrations se déplaçant dans l’air.
Les rayons sont un véritable service de la poste, propageant les vibrations servant
d’information d’une abeille vers les autres abeilles du rayon, voire de la colonie si les rayons
sont reliés.
Les vibrations sont ressenties par les griffes du dernier article du tarse, qui le transmettent à
l’organe subgénuale, le centre des sens situé dans le tibia.
Les vibrations dans l’air sont perçues par les organes de Johnston, localisés sur le pédicelle
de l’antenne.
L’équilibre chez l’abeille n’est pas associé au sens de l’ouïe comme chez l’homme. Le sens
de l’orientation dans l’espace est situé entre la tête et le thorax et entre le thorax et
l’abdomen. La position de l’abeille est enregistrée par un réseau de soies sensorielles.
Les types d’apiculture jouent un rôle important dans la mobilisation de revenus tant
pour les apiculteurs ruraux que péri- urbains. Les deux types les plus pratiqués sont: Fixisme
(traditionnel) et mobilisme (moderne).
6.1- Fixisme
Dans le fixisme (Traditionnel), les rayons sont adhérents aux parois de la ruche et ne peuvent
être retirés sans avoir été brisés ou découpés, les matériels de base sont très artisanaux et de
construction souvent rustique (Tronc d’arbres, latanier, termitière etc.) et de faible coût.
Les mobilistes trouvent beaucoup de difficultés dans le fixisme; c'est exagéré. La ruche à
hausses permet de faire des essaims artificiels avec facilité et de récolter le miel sans tuer les
abeilles. Voilà donc deux difficultés à éliminer. Dans le fixisme, il est certainement plus
difficile de visiter l'intérieur de la ruche pour constater l'état du couvain, pour détruire les
cellules royales, etc. Or, ces visites sont certainement fort intéressantes pour l'apiculteur,
mais fort désagréables pour les abeilles, qui aiment la tranquillité et la solitude et s'irritent du
refroidissement du couvain.
6.1.3- Avantages
Les économies que fait faire le fixisme, sont considérables: elles concernent la construction
de la ruche, l'achat du matériel et la consommation du miel. En effet, les ruches fixes sont
d'une construction aussi économique que possible. Le premier venu peut les fabriquer avec
de vieilles caisses. Il suffit qu'il sache manier une scie et un marteau et frapper des clous.
Dans la ruche à cadres, au contraire, on devra utiliser du bois de choix, donc plus cher. La
ruche du mobilisme doit être garnie de cadres et non seulement de tringles comme la ruche
du fixisme. Enfin pour construire la ruche à cadres, un apiculteur doit être menuisier, un
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menuisier doit être apiculteur. La précision est, en effet, absolument nécessaire dans les
ruches à cadres, du moins dans celles couramment employées par les mobilistes, dont on doit
fréquemment retirer les cadres couverts d'abeilles. Car nous indiquerons le moyen de
construire une ruche à cadres, qui ne demande pas cette même précision si on la conduit
selon notre méthode simple. D'après cette méthode, en effet, on ne retire jamais un cadre que
lorsque les abeilles l'ont abandonné. Dans le fixisme il y a aussi économie de matériel. Un
soufflet et un voile suffisent. Pas n'est besoin, comme dans le mobilisme, d'un extracteur, de
chevalet et de couteaux à désoperculer. Or, ce matériel et son entretien sont aussi nécessaires
pour une ruche que pour des centaines
6.2- Mobilisme
Dans le mobilisme (Moderne), au contraire, les rayons sont entourés de lattes de bois, qu'on
appelle cadre. Ce cadre n'est adhérent nulle part aux parois de la ruche, il est mobile et il peut
être enlevé ou replacé facilement avec le rayon qu'il entoure. Le mobilisme nécessite un
ensemble de matériels (Voile, extracteur, ruches à cadres mobiles, grille à reine etc.) et un
niveau d’habilité et de dextérité lors de la fabrication de la ruche.
Les fixistes reprochent aux mobilistes les difficultés de la conduite de leurs ruches. «La
conduite de la ruche à cadres, dit l'abbé Colin, exige une intelligence supérieure, une
connaissance approfondie de l'abeille, une grande adresse de main et une grande patience.»
Dans les visites de la ruche, l’apiculteur doit opérer assez lentement pour éviter de tuer la
reine ou les abeilles. Aussi, doit-il opérer assez vite pour éviter l'irritation des abeilles, l'arrêt
de la ponte, le refroidissement du couvain et la loque. Car seuls, les praticiens ont l'habileté et
la fermeté nécessaires.
6.2.2- Avantages
Les mobilistes rendent les rayons aux abeilles après les avoir passés à l'extracteur. Les
abeilles n'ont donc à dépenser ni miel ni temps pour refaire les rayons comme dans le
fixisme. Les mobilistes voient là une grande économie. Il faut considérer toutefois que le
rétablissement des rayons n'est pas une perte de temps et de miel aussi considérable qu'on
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pourrait le croire. Au moment de la miellée, l'abeille fait de la cire comme malgré elle et ce
qu'elle peut dépenser en plus pour cela dans le fixisme est passablement compensé par
l'économie de la cire gaufrée employée dans le mobilisme. Ils peuvent employer l'extracteur
pour retirer le miel des rayons. Il va là certainement une grande économie de temps dont il
faut tenir compte pour les ruchers importants. Or, une disposition spéciale des cages de
l'extracteur peut permettre l'extraction du miel des rayons fixes. Les apiculteurs qui ont un
nombre suffisant de ruches à rayons fixes, peuvent faire la dépense d'un extracteur spécial,
mais non plus coûteux. Par le fait ils arrivent aux mêmes économies de temps que les
mobilistes pour l'extraction du miel.
L’installation d’un rucher doit respecter certaines conditions d’ordre général si on veut
avoir un rendement optimal. A savoir:
Selon RATIA (2004) l’activité des abeilles atteint leur maximum entre 16 à 32˚C,
toutefois à partir de 33˚C elle est réduite.
7.1-Orientation
La ruche doit être orientée vers l’Est, en vue d’éviter, les effets du soleil sur le vol des
abeilles. Si cette orientation est difficile, on se contentera d’orienter les ruches vers l’ouest et
même au besoin vers le nord, jamais vers le sud
7.2-Ruche
estime que 50 ruches au moins peuvent prospérer dans un rayon de 3 kilomètres, quelle que
soit la richesse de l’endroit (WARRE, 1951).
Généralement les ruches sont distantes de 1 à 2 mètres. On peut aussi les grouper par
six (6) ou dix (10) disposées en un seul rang irrégulier ou plusieurs rangs non parallèles
écartés d’au moins de quatre (4) mètres pour éviter la dérive et faciliter les manipulations des
apiculteurs (JEAN- PROST, 1987).
Comme toute autre activité agricole, le choix des matériels apicoles doit être pris en
considération afin de faire d’elle une activité viable et durable. Dépendamment du niveau de
savoir-faire et de technicité des apiculteurs, les matériels peuvent être importés, achetés ou
fabriqués par les apiculteurs.
Enfumoir
Un apiculteur a besoin d’une source de fumée fraîche pour apaiser les abeilles. Tel est le
rôle de l’enfumoir qui est un outil de grande nécessité pour quiconque qui veut s’occuper des
abeilles. Il en existe plusieurs modèles, mais les plus utilisés sont le Layens et le Bingham.
Ce dernier est très répandu en Haïti, car dans cet enfumoir on peut utiliser des rouleaux de
papier ondulé et de toile peu coûteuse comme carburant.
Brosse
Cours d’apiculture (CA) Wedner GILLES, Ing-Agr
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Elle aide, avec l’enfumoir, dans bien des cas, à diriger les abeilles
Racloir ou lève-cadre
Il sert à nettoyer le dessus des cadres toujours garnis de propolis. Le racloir sert aussi à
séparer les hausses et à les soulever avec la partie recourbée, il sert à soulever les cadres
quand on fait la récolte du miel.
Extracteur
L’extracteur sert à extraire le miel des rayons avec plus de rapidité que par l’écoulement
spontané ou par essorage. Les rayons sont placés dans des cages en toile métallique au milieu
d’une cuve généralement en tôle étamée. L’extracteur, permet de conserver les rayons ; d’où
économie de travail pour les abeilles, davantage de miel pour l’apiculteur par contre moins
de cire. Mais, il faut renouveler les rayons de cire régulièrement.
Vêtements de protection
Salopette
Voile
Le voile protège la tête et le cou de l’apiculteur, contre les piqures des abeilles. En outre,
à l’abri de ce voile, les apiculteurs surtout les débutants, ont plus de fermeté et plus
d’assurance pour réaliser leur boulot.
Bottes
Elles servent à protéger l’apiculteur surtout les débutants contre toute éventuelle
attaque des abeilles.
Le miel est une substance naturelle sucrée produite par les abeilles à partir du nectar
des fleurs ou d’excrétions d’insectes qui sucent les parties vivantes des plantes et que les
abeilles récoltent et transforment en les combinant à des substances spécifiques qu’elles
produisent, déposent, déshydratent, et stockent et font mûrir dans les rayons à miel (CODEX
ALIMENTARIUS, 2001).
Le miel fourni par les abeilles, à une forte valeur énergétique et renferme en effet de 71 à
77 % de sucre. Le miel est le sucre des sucres, c’est donc une sottise de l’abandonner pour
courir après tant d’autres produits sucrés (WARRE, 1951)
a) Administré par voie buccale, le miel guérit ou soulage les troubles intestinaux,
l’ulcère d’estomac, l’insomnie, les maux de gorge et certaines affections cardiaques.
b) Le miel facilite la rétention du calcium, active l’ossification et la sortie des dents, il
est légèrement laxatif. Un adulte peut ingérer 500g de miel/jour.
c) En usage externe, il guérit les blessures, les plaies et les infections rhinopharyngées
grâce à une inhibine qui lui communique des propriétés bactéricides.
d) En injection intraveineuse, le miel combat les ictères, les troubles de l’élimination
urinaire et les démangeaisons. Il régularise le rythme cardiaque. Il est important de
souligner que le miel de couleur foncée a une valeur médicale supérieure au miel
blanc.
7.5.2- Pollen
Pour assurer la nutrition des larves, les butineuses partent à la recherche du pollen au
niveau des fleurs ou au niveau des plantes. Selon JEAN-PROST (1987) le transfert du pollen
à la ruche se fait surtout dans la matinée juste avant 10 et 11heures. Il est important de
souligner que l’abeille en accumule dans sa ruche une quantité supérieure pour assurer la
nutrition des larves. Pour y assurer le transport, Les abeilles prennent le pollen avec leurs
mandibules, le pétrissent, en font une boule, la prennent avec les pattes de devant pour la
transporter dans les corbeilles des pattes postérieures.
7.5.3- Cire
La cire est réalisée à partir des écailles blanches et transparentes qui apparaissent à
l'ouverture des quatre petites poches situées de chaque côté de l'abdomen de l'abeille. C’est
une matière complexe qui est composée de nombreuses substances différentes, mais surtout
7.5.4- Propolis
Dans le souci de protéger leurs ruches contre les ennemis, les courants d’air,
l’humidité et enfin assurer l’hygiène interne, les abeilles (Apis mellifera) récoltent des résines
et des gommes à partir des bourgeons ou des parties blessées des plantes. Cette substance
collante, normalement sombre, s’appelle la propolis. Comme pour le miel et le pollen, la
composition de la propolis varie selon les plantes où elle a été récoltée. La propolis est
normalement brun sombre, mais elle peut aussi être jaune, verte ou rouge (FAO, 2010).
Comme le ciment qui assure le lien entre les pierres c’est ainsi que la propolis assure le
colmatage des parties fissurées de la ruche pour empêcher le développement des micro-
organismes.
La gelée royale est un liquide laiteux qui nourrit les larves des abeilles, elle est sécrétée
par un ensemble de glandes salivaires. Elle contient des sucres et des protéines ajoutés par les
estomacs des abeilles ouvrières. Une larve destinée à devenir une reine se développe dans
une alvéole en cire particulièrement spacieuse à l’intérieur de laquelle les abeilles ouvrières
apportent de grandes quantités de gelée royale. La gelée royale qui contient de nombreuses
hormones de croissance des insectes est traitée par certains comme un médicament, un
tonique ou un aphrodisiaque. La gelée royale est composée de différents éléments,
notamment de protéines, sucres, graisses, minéraux et vitamines (FAO, 2010).
7.5.6.1-Couvain
Le couvain, l'ensemble des membres d'une colonie d'insectes qui n'ont pas encore
atteint leur état final. Le couvain est donc constitué des œufs, des larves et des nymphes. Les
œufs et les larves constituent le couvain ouvert, car leurs alvéoles sont ouvertes. Les
nymphes constituent le couvain fermé puisque leurs alvéoles ont été operculées.
Cours d’apiculture (CA) Wedner GILLES, Ing-Agr
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Malgré leurs capacités immunitaires, les maladies jouent un rôle important dans les
pertes et les affaiblissements des colonies d’abeilles. Les connaissances actuelles révèlent
que la plupart des colonies sont des « porteurs sains », c’est à dire que certains agents
pathogènes y sont bien présents, mais à des niveaux faibles qui n’entraînent pas de
symptômes.
Les maladies du couvain se détectent aisément, par les symptômes sur le couvain. Ces agents
pathogènes se propagent en général via l’alimentation des larves par les nourrices. Les
maladies affectant les abeilles adultes sont en revanche plus difficiles à détecter car les
individus atteints peuvent mourir loin du rucher : il n’y a alors pas grand-chose à observer,
mis à part une excitation particulière au trou de vol (encombrement, houspillage par les
gardiennes, apathie …). Ces maladies se propagent par contacts entre abeilles adultes. Elles
sont ainsi favorisées dans les ruches très populeuses, en particulier lors des transhumances
(transhumer les colonies populeuses avec une rehausse vide) ou par l’utilisation de trappes à
pollen (pouvant créer de petites lésions des poils et/ou de la cuticule qui facilitent la
transmission des virus).
Tous ces fléaux cités ci-dessus ne se trouvent pas partout dans le monde, à
l’exception du Varroa destructor qui, partout dans le monde représente un défi majeur auquel
font face les apiculteurs. Par ailleurs, en Haïti on peut trouver les oiseaux, les batraciens, les
fourmis, la loque Européenne, la varroase, la fausse teigne etc., dans presque toutes les
localités où l’apiculture est pratiquée.
L’acarien Varroa destructor est un parasite permanent de l’abeille domestique. Son caractère
nuisible provient d’une part de sa prédation parasitaire (il pompe l’hémolymphe des larves et
des adultes) et d’autre part de son rôle de vecteur viral (il favorise directement ou
indirectement l’infestation par certains virus tels que le virus des ailes déformées, le virus de
la paralysie aigue ou celui du couvain sacciforme). Cette parasitose entraîne entre autre une
baisse de la qualité de la gelée royale et l’affaiblissement des capacités immunitaires des
abeilles, favorisant ainsi des infections secondaires (viroses, nosémose, loques, etc.).
Symptômes de la Varroase
Couvain operculé mort avec un petit trou dans l’opercule. Présence d’abeilles et de bourdons
aux ailes déformées et/ou à l’abdomen raccourci. Non éclosion de quelques cellules
operculées surtout aux bords de l’ancien nid à couvain suspect. Abeilles incapables de voler.
Abeilles rejetées par les gardiennes (houspillage au trou de col). Colonie faible, plus ou
moins dépeuplée
Selon CAILLAS (1991) la fluvalinate est l’un des produits utilisé par les apiculteurs
pour lutter contre la varroase, et une autre méthode biologique traditionnelle est très utilisée
aussi selon ALEXANDRE (2003), elle consiste à bruler une quantité de tabac soit de 3 à 6 g
et ensuite le souffler dans la ruche affectée. Son application est plus efficace le soir
Cette maladie saisonnière est causée par un champignon microscopique unicellulaire qui
parasite les cellules de l’intestin. Une fois ingérés par les abeilles adultes, il provoque une
forme de diarrhée qui affaiblit l’abeille et réduit sa durée de vie. L’abeille atteinte déféquera
dans la ruche ou sur le plateau d’envol, plutôt qu’à l’extérieur de la ruche. On observera alors
une souillure de la ruche plus ou moins importante. Ces souillures renferment des millions de
spores et deviennent une source de contamination pour les abeilles affairées au nettoyage.
Ces spores peuvent garder leur pouvoir infectieux pendant plus d’un an.
Symptômes de la nosémose
Traces de déjections sans forme, devant ou à l’intérieur de la ruche (à ne pas confondre avec
les taches brun foncé, allongées, qui sont produites par les abeilles d’hiver atteintes de
dyssentrie) Abeilles mortes devant la ruche suspect. Excitation normale au trou de vol
(encombrement, houspillage). Abeilles incapables de voler, accrochées aux brins d’herbe.
Abeilles tremblantes, parfois avec les ailes en position écartée suspect. Colonie faible, plus
ou moins dépeuplée
Facteurs favorisants
La mauvaise gestion des cadres des cires et des hausses (échanges de cadres, réunions
de colonies, mise à piller de cadres contenant du couvain mort et/ou de vieux cadres
sombres),
Des apports alimentaires de miel ou de pollen contaminés,
Le déplacement des ruches (contagion, …)
L’absence ou l’insuffisance de désinfection du matériel (ruches, lève-cadre,
vêtements …). Le manque de réactivité de l’apiculteur sur les ruches atteintes.
Par la mise en œuvre des bonnes pratiques apicoles par la sélection de d’abeilles ayant un
bon comportement hygiénique. Désinfection du matériel
Selon JEAN- PROST (1987) pour lutter contre la loque Américaine, on peut préparer une
solution de 0.5 g de chlorhydrate de tétracycline ou oxytetracycline ou bien 0.5g sulfathiazol
dans un litre de sirop. Ce traitement se fait pendant trois semaines à raison d’un litre par
semaine par ruche malade.
Par-dessus tout, la prévention passe essentiellement par la mise en œuvre des bonnes
pratiques apicoles. L’antibiothérapie n’est absolument pas conseillée même si certains
apiculteurs la mettent en place sans aucune prescription
Propagation
Par la dérive des abeilles, les pillages des ruches atteintes, l’utilisation de rayons ou d’outils
contaminés, le nourrissement au moyen de miel ou de pollen contaminé, etc.
La loque Européenne n’est pas une MRC (contrairement à la loque américaine). Une
guérison spontanée est possible (en cas de miellée et de bons apports polliniques), mais
mieux vaut réagir dès l'apparition des premiers signes cliniques :
Les mycoses
Sous ce terme se cachent différentes maladies dues à des champignons. Chez l’abeille, la
mycose la plus fréquente est l’Ascophérose. Une seconde, beaucoup plus rare, est nommée
Aspergillose. Ces champignons affectent le couvain, provoquant une dépopulation des
colonies et favorisant éventuellement d’autres maladies
Les spores de ce champignon peuvent contaminer la larve par voie cutanée, mais c’est par
voir orale que l’infection est la plus efficace, lorsque les nourrices sont-elles mêmes
porteuses de spores. Le mycélium se développe alors dans la larve, qui dessèche
progressivement (observation de larves « droites » dans un alvéole désoperculées ou de
momies blanches) puis meure (en général après l’operculation de la cellule). On observe
alors parfois des opercules tachés ou affaissés
Les symptômes de cette maladie sont faciles à détecter : le couvain en mosaïque est
caractérisé par de nombreuses larves désoperculées « crayeuses » (appellation de « couvain
calcifié » ou « plâtré »).
Larves momifiées blanches et/ou noires au fond de la ruche ou devant le trou de vol typique.
Momies blanches et/ou noires dans le couvain operculé ou non operculé typique. Bruit de
grelot lorsqu’on secoue un cadre de couvain atteint
Propagation :
Éliminer les cadres atteints. Changer de reine (race/lignée). En cas de forte infestation :
transvaser la ruche et détruire les cadres contaminés.
La fausse teigne est un papillon de nuit dont les larves se nourrissent de rayons et de leur
contenu lors de leur développement. Elles creusent également des galeries à travers la cire et
rendant les cadres rapidement inutilisables. Dans le cas des fausses teignes, quand la ruche y
est attaquée, on peut utiliser les produits chimiques comme le souffre, le tétrachlorure de
carbone et le B401, toutefois le moyen de lutte le plus efficace est l’état d’entretien de la
ruche.
Toute chose étant égale par ailleurs, l’équilibre écologique est aussi bénéfique pour la
survie des abeilles qui, eux aussi ont un vif besoin du nectar, du pollen ou du miellat pour
leur alimentation.
Sur le plan microéconomique elle améliore les conditions de vie des ménages qui la
pratiquent et contribue à leur bien-être social et sur la plan macro-économique, elle permet
de répondre ou de satisfaire les besoins locaux, diminuer les importations et de valoriser le
miel sur le marché.
9.1- Commerce
Environ un cinquième de la production mondiale de miel est destinée aux échanges
commerciaux à l’échelle internationale. Les exportations mondiales oscillent entre 300 000 et
360 000 tonnes depuis plusieurs années; en 2011, elles se situaient autour de 335 000 tonnes.
Depuis quatre ans, la Chine est le plus gros exportateur mondial, avec environ 100 000
tonnes. En 2011, vient ensuite l'Argentine, mais les quantités exportées par ce dernier sont en
diminution et s'élevaient à 72 000 tonnes (FAO, 2011). Par ailleurs, il faut souligner que
l'Union européenne et les États-Unis sont les deux principaux importateurs de miel
Adultération du miel
Le miel est susceptible d’adultération, avec des sirops de sucres invertis à l’acide, des sirops
de maïs et sirops d’origine naturelle (comme la canne à sucre, sucre de betterave etc.) ajouté
au miel.
X- L’APICULTURE EN HAÏTI
10.1- Production
Selon les données citées ci- dessus la production de miel a atteint une hausse vers le
début du XXe (1909) siècle, pour enfin afficher une tendance à la baisse vers la fin de ce
siècle soit 1976. Vers le début du XXIe siècle soit en 2002 la production a atteint 830 T et
celle de la cire de 65 T. Les tableaux ci- dessous donnent une idée globale de l’évolution de
la production de miel et de la cire en Haïti de 1909 à 2008 et une appréciation de la variation
de la production par kg/ km2.
Tableau VII : Evolution de la production de miel et de cire (en TM) de 1909 à 2008
Ce tableau résume la variation de la production de miel par kg par km2 par pays. Cela traduit
en quelque sorte la production d’Haïti qui n’est pas si négligeable qu’on le prétendait.
tion Animale
Combustible
Médicinale
Apiculture
Alimenta-
Alimenta-
Haie vive/
Vernaculaire
Humaine
d’œuvre
Clôture
Bois
tion
Campêche Haematoxylon
campechanum L.
Manguier Mangifera indica L.
Avocatier Persea americana
Mell
Frêne .Simaruba glauca
Chêne Catalpa longissima
chap
Cachiman Annona sp.
Langue chatte Eupatorium
odoratum
Cousin Urena lobata L.
Quenêpier Meliccoca bijuga L.
Dantelle Pilea trianthemoides
Liane savon Gouania polygama
URB.
Arbre Artocarpus incisa
verirable
Leucena Leucena
leucocephala
Benzolive Moringa oleifera
Bayahonde Prosopis juliflora
Cocotier Cocos nucifera
Cèdre Cedrela odorata
Belle Antgonon leptopus
mexicaine
Gommier Bursea simaruba
IV-Références Bibliographiques
BERTRAND, E., 1977. La conduite du rucher. Paris, France. La maison rustique, 304p
BERTRAND, E., 2007. Le marché mondial de la production de miel. [Consulté le 10/ 05/
2013]. Disponible sur Internet
BRADBEAR, N., 2010. Le rôle des abeilles dans le développement rural. Apiservices.
Version HTML [Consulté le 15/ 6 / 2013] disponible sur internet :
CAILLAS, E., 1991. Petit rucher de rapport. Paris, France. J-B baillere, 627p
HILAIRE. S., 1995. Le prix d’une agriculture minière. Port- au- prince, Haïti. Le Natal SA,
302p
JEAN- PROST, P., 1987. L’apiculture, connaitre l’abeille- conduire le rucher. Paris, France.
J-B. BAILLERE, 497P
PIERRE, Z & ST GILLES, 2001, l’élevage des abeilles en tambours et en ruches a cadres
mobiles, résultats et importance, FAMV, Damien, 12p
POTEAU, G., 1993. Les plantes mellifères d’Haïti. Port- au-Prince, Haïti CRDA, 4p:
SEGERIN, I., 1983. L’apiculture sous les tropiques. Amsterdam, pays- Bas. Agromisa, 90p
SEVERIN, F., 2000. Plant ak pyebwa tè dayiti. Port-au-Prince, Haiti. Liset quitel, 143p